Étiquette : Algérie

  • Algérie : Dans l’attente d’un Adolfo Suarez algérien (El Pais)

    Le célèbre quotidien espagnole El Pais a titré aujourd’hui « Esperando a un Adolfo Suárez argelino« , dans l’attente d’un Adolfo Suarez algérien.

    Le journal espagnol compare l’époque du Président Bouteflika à l’époque du dictateur Franco « A la différence de ce qui s’est passé en Espagne après la mort de Franco et la transition vers la démocratie, le système de Bouteflika n’a pas prévu ou imaginé la possibilité d’un Adolfo Suarez. ».

    El Pais reste prudent en ajoutant « Les comparaisons sont toujours imprudentes, mais l’espérance d’une « Sortie » a l’Espagnole pourrait intéresser les algériens ».

    Le journaliste fait allusion à l’amnistie qu’a proposé Adolfo Suárez et tout le système mis en place dès 1976 avec la mise en place d’une constituante et la rédaction d’une nouvelle constitution adoptée par référendum national.

    Medias DZ

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Le Maroc, seul pays au monde en conflit avec tous ses voisins

    Le Maroc est le seul pays au monde à avoir des relations tendues avec tous ses voisins. Qu’ils soient au Nord (Espagne), à l’Est (l’Algérie), au sud ( la Mauritanie et le Sahara Occidental).

    La raison de la mauvaise convivence du Maroc avec ses voisins se trouve dans son obession à s’approprier les nombreuses richesses qui gisent au sous-sol et dans les côtes de l’ancienne colonie espagnole du Sahara Occidental envahi par le Maroc en 1975.

    Rabat a conditionné ses relations diplomatiques et politiques à la reconnaissance de son occupation de ce territoire non autonome au détriment de la légalité internationale. Les autorités marocaines sont allés jusqu’à se disputer avec le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-moon pour la même raison.

    Au conflit avec les voisins s’est ajouté, dans les derniers mois, des conflits et des crises à répétition avec ses principaux alliés (Etats-Unis, France, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis).

    Les observateurs ont relevé, avec étonnement, la symbiose entre le peuple marocain et ses autorités dans la question de la politique conflictuelle de Rabat et sa stratégie de la tension suivie en vue d’imposer ses ambitions expansionnistes.

    Tags: Maroc, Algéŕie, Mauritanie, Espagne, tension, provocation, Sahara Occidental, expansionnisme,

  • Algérie: Le compte à rebours a commencé pour Bouteflika ?

    Rue et opposition rejettent les ‘‘engagements’’ pris dans sa lettre- testament
    Le compte à rebours a commencé pour Bouteflika ?

    C’est curieux comme le destin des malades du pouvoir se ressemble. L’histoire des nations nous fournit plein d’exemples d’autocrates décapités, pendus, lynchés ou passés pour les armes. Mais pour rester dans notre ère géographique, rappelons le cas des président Moubarak, Benali, El Guedhafi et Ali Salah. Les deux derniers ont été assassinés de la façon la plus sauvage, alors que les deux autres, Moubarak et Benali ont dû fuir dans la précipitation que dicte l’urgence leurs palais pour sauver leur peau.

    Moubarak et Benali ont multiplié les ruses. « The game was over » et la messe était dite pour les deux zains qui était restés plus de vingt ans au pouvoir. Il y a de troublantes ressemblances entre la fin de Benali et Moubarak et ce qui risque d’autre aussi celle de Bouteflika.

    Confrontée à la colère fulgurante et éruptive de la rue à Tunis et au Caire, lors du fameux « Printemps arabe » et après avoir échoué à opposer la force militaro-policière, c’est à dire le bâton, les deux ont cru pouvoir s’en sortir avec la carotte des réformes politiques. Souvent les mêmes d’ailleurs avec promesse d’ouverture démocratique, révision de la constitution et tout le toutim.

    C’est à peu de choses près, ce que propose Bouteflika, dans sa lettre- testament, dans laquelle il quémande une prolongation de son mandat pour assouvir ses dernières lubies. Conférence nationale, révision de la constitution, référendum, présidentielle anticipée et passage de témoin à la génération de la postindépendance.

    A priori, le package est de nature à séduire, même les plus sceptiques des opposants. Quand bien même Bouteflika, serait pour une fois de bonne foi, lui pour qui pouvoir a toujours rimé avec ruse, est-ce que ce n’est pas déjà trop tard ? Car en politique, le temps est une donnée cardinale, ce qui était possible hier ne peut plus l’être aujourd’hui. La réaction de la rue dimanche soir, après le dépôt de candidature de Bouteflika au Conseil constitutionnel est sans appel.

    « Vingt ans ça suffit », criaient les jeunes manifestants qui ont envahi en un coup de cuillère à pot la place Maurice Audin d’ Alger. Pour eux les choses sont claires, le cinquième mandat, niet! Si les citoyens s’arrêtent à la candidature, les partis politiques ont considéré le contenu du message lu par Abdelghani Zaâlane qui était visiblement dans ses petits souliers face aux nombreux journalistes présents au Conseil constituonnel.

    Pour Zoubida Assoul, qui s’exprimait en direct sur France 2014, les « engagements » de Bouteflika ne seraient qu’ « une ruse pour chercher à gagner du temps pour assurer ses arrières et celles de sa famille » Pour sa part, le RCD qui accuse Bouteflika d’avoir « spolié » les propositions de l’oppositon contenues dans la plate-forme de Mazafran datant de 2015 : Bouteflika n’est plus digne de confiance.

    « Qui peut croire qu’un homme dont l’action politique se confond avec la longue liste des coups de force, des reniements et des intrigues qui ont mutilé la nation peut se transformer en son contraire pour réaliser – maintenant que les forces l’ont abandonné et que les caisses sont vides – ce qu’il a scrupuleusement et méthodiquement combattu sa vie durant », observe le RCD. Peuple et classe politique sont d’accord pour dire à Bouteflika « c’est déjà trop tard ».

    Il lui appartient d’entendre ce message et de renoncer à la présidentielle. Autrement, il risque au mieux une fin comme celle de Moubarek et Benali et au pire celle de Gadhafi et Abdellah Salah. Qu’il accepte donc de rentrer chez lui pour épargner à l’Algérie une nouvelle tragédie, alors que les séquelles de la précédente sont encore visibles.

    H.Khellifi.

    L’Est Républicain, 5 mars 2019

  • UNION DU MAGHREB ARABE : Spécial 30ème anniversaire

    Les pays du Maghreb commémorent le trentième anniversaire de la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Une occasion précieuse pour passer en revue et évaluer les résultats de l’action commune du Maghreb et pour mettre en lumière les principales réalisations et acquis.

    C’est aussi l’occasion pour identifier les freins à l’essor de l’Union afin de renforcer les avantages, capitaliser sur les réussites, corriger les erreurs et remédier aux échecs.

    Au cours des 30 dernières années, en particulier au cours de la première l’Union décennie de, les pays du Maghreb ont réussi de nombreuses réalisations dans les divers domaines organisationnel, institutionnel, économique, juridique…, dans la perspective des quatre grands comités ministériels sur l’intégration du Maghreb.

    Dans le souci de poursuivre la même approche, le Secrétariat Général s’est engagé fin 2016 à élaborer un ambitieux plan d’action pour la période allant de 2017 à 2019 dans lequel il a présenté ses vues et propositions concernant le développement du système de l’Union dans son ensemble et l’amélioration de son efficacité et de la rentabilité de ses performances au service de la collaboration Maghrébine dans divers domaines.

    Ce plan, qui est le premier du genre au niveau de l’action Maghrébine, reflète la vision du Secrétariat Général pendant la période cible et le rôle des institutions de l’Union dans leurs domaines respectifs pour atteindre les objectifs fixés par les dirigeants de l’Union tels que insérés dans la Convention de Marrakech et développés ultérieurement au cours des six sommets qui ont suivi le sommet fondateur.

    Et sans entrer dans les détails des résultats du Plan d’action que nous ne développerons pas dans ce communiqué et qui peuvent être consultés sur le site du Secrétariat Général, nous pouvons affirmer sans aucun doute qu’il a permis la réalisation de plusieurs acquis et avantages matériels et immatériels.

    Nous citons avant tout le retour fort de l’Union du Maghreb Arabe dans le paysage international et régional après une longue absence et sa participation à toutes les activités et à tous les programmes pertinents :

    Etablir des relations de coopération avec plusieurs groupes économiques régionaux et organisations régionales et internationales ;

    Mettre en œuvre un plan de communication qui actualisera les sites Web et les portails électroniques et utilisera les médias sociaux tels que Facebook et Twitter pour faire connaître les activités du Secrétariat Général ;

    Organiser des sessions de formation et de renforcement des capacités professionnels pour le personnel local et les cadres,

    Et conclure de nombreux accords avec des organisations régionales et internationales.

    Outre cet effort, le Secrétariat Général prépare actuellement le lancement de deux projets importants, dont le premier est le lancement effectif du programme d’alerte précoce au Maghreb et le deuxième qui a franchi des étapes importantes, et qui consiste en une table ronde sur le rapprochement des investisseurs et des principaux chefs d’entreprise avec le projet de Transmaghreb (train qui relie Tunis à Casablanca).

    Malgré l’importance de ces résultats et leurs impacts positifs sur le travail d’intégration du Maghreb dans tous ces domaines, cela ne doit pas occulter la réalité de la situation actuelle de l’Union. Ce n’est un secret pour personne que l’UMA vit depuis des années l’impact d’une crise politique qui a freiné son essor et impacté négativement son image et a porté atteinte à sa réputation et son prestige.

    La situation a été compliquée par le phénomène de réduction des ressources déjà rares au départ, tant humaines que matérielles, d’une part, et le recours fréquent au report des réunions maghrébines, d’autre part ; ce qui a conduit l’Union à sa situation actuelle ; situation difficile qui présage d’une menace imminente pour le processus de l’Union si rien n’est entrepris pour y faire face et la contenir le plus tôt possible.

    Conscient de la gravité de cette situation et de ses effets négatifs sur l’action du Maghreb, le Secrétariat général a entrepris d’agir et de frapper à toutes les portes et a intensifié ses efforts dans des conditions de travail extrêmement difficiles, en utilisant tous les moyens et toutes les possibilités dont il disposait. Le Secrétaire général s’est déplacé dans les différentes capitales du Maghreb afin de trouver une solution appropriée à cette crise.

    Il est clair que ces efforts ont permis dans une large mesure de faire bouger les choses et de pousser l’option de l’Union sur le front politique et médiatique, option qui a une nouvelle fois été mise en lumière, non seulement au niveau du Maghreb, mais également aux niveaux international et régional.

    À la lumière de ce qui se dit actuellement au sujet de l’introduction de nouvelles initiatives, le Secrétariat général ne peut que saluer et apprécier toutes ces initiatives pour surmonter la récession actuelle et pour saluer tout effort qui cherche à en sortir à tout prix.

    D’autant plus que ces initiatives convergent dans leur intégralité et se recoupent rejoignant les efforts du Secrétariat général qui a été précurseur dans ces sujets.

    S’il est inévitable de reconnaître la difficulté de la situation actuelle qui constitue à présent un défi grave qui ne peut être surmonté qu’avec au moins la tenue d’un sommet maghrébin, question qui fait l’unanimité, nous restons toutefois convaincus que ce n’est pas un état de fait devant lequel nous devons rester les bras croisés.

    En effet, c’est une situation qui peut être surmontée très rapidement à condition d’y consacrer de la volonté, de la détermination, de faire des efforts concertés, d’avoir des objectifs communs, d’y mettre tout son cœur et son esprit…Et nous disposons de tout cela, Dieu merci.

    Il est encourageant et source d’espoir à cet égard de constater que la scène internationale et régionale ait récemment connu une avancée décisive dans deux crises qui étaient non seulement anciennes mais dangereuses : la crise coréenne-coréenne et la crise éthiopo-érythréenne.

    Dans ces deux cas les frontières ont été ouvertes et les peuples se sont entrelacés et c’est ce qui inspire notre attachement à l’espoir d’un dénouement proche.

    Source

    Tags: Maghreb, UMA, Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie, Libye, Sahara Occidental,

  • Contrairement au Maroc, en Algérie il y a une presse indépendante

    Alors que la presse internationale ne cesse de parler de la fortune du roi du Maroc, ses sociétés qui monopolisent l’économie marocaine, comptes bancaires illégaux dans des banques en Suisse (HSBC, etc) ni de sociétés offshore illégales au Panama et aux Seychelles, le président algérien Abdelaziz Bouteflika est propre et traîne derrière lui un passé glorieux.

    En dépit de cela, après 20 ans, le peuple algérien a dit « non » à un président infirme. La presse indépendante n’a jamais été clémente avec Bouteflika, notamment depuis le déclenchement des manifestations contre le 5ème mandat. On y voit des caricatures inimaginables dans le pays voisin qui doit se livrer à la corruption et au lobbying pour gagner les éloges de la presse française.

    Les journalistes algériens ont fait preuve d’intégrité et de responsabilité par rapport au devoir national. Lors des premières manifestations, la journaliste de cla Châine3, Meriem Abdou a annoncé sa démission de Rédactrice en Chef parce qu’elle refuse, selon ses propres mots, de « cautionner un comportement qui foule aux pieds les règles les plus élémentaires de notre noble métier ». Au Maroc, la presse dans sa totalité a tourné le dos au Mouvement 20 Février, aux Hirak du Rif et Jerada et aux graves violations des droits de l’homme commis au Sahara Occidental où la population autochtone est considérée comme un paria.

    La journaliste algérienne Nadia Madassi présentatrice du Journal télévisé de 19h de la chaîne publique Canal Algérie a annoncé lundi son retrait volontaire de la présentation du JT. De l’autre côté, au royaume dit chérifien, nous avons des journalistes du style de la Redactrice en Chef de la chaîne 2M, Samira Sitail, qui collabore avec la DGED en vue de mater la dissidence, selon les révélations de l’affaire Marocleaks.

    Tags: Maroc, Algérie, presse, caricatures,

  • Que se passe-t-il exactement en Algérie ?

    ‘Algérie a vécu hier 1er mars 2019 une journée exceptionnelle qui marquera les mémoires et restera sans conteste gravée dans l’histoire. En ce jour anniversaire du président de la république algérienne, Abdelaziz Bouteflika, bouclant ses 82 années, sait parfaitement que son « aspiration » à se présenter pour un cinquième mandat est constitutionnellement irrecevable en raison de son état de santé profondément dégradé tant sur le plan physique que mental et intellectuel.

    Cette « volonté » de s’imposer coûte que coûte malgré le caractère grotesque et ridicule de la situation, a fait sortir de ses gonds un peuple en ébullition, en dépit de l’interdiction de manifester dans la capitale, décrétée en 2001. Alors qu’on était loin d’imaginer un tel éveil collectif et pacifique d’un peuple si fier et si fragile en même temps, gagné par la lassitude car terrorisé et démoralisé par 10 ans de guerre civile sanglante d’une rare violence, des millions d’Algériennes et d’Algériens ont battu le pavé dans quasiment toutes les grandes villes du pays du nord au sud et d’est en ouest.

    Alors que les citoyens algériens ne peuvent pas sortir du pays et sont obligés de se soigner dans les hôpitaux nationaux aux moyens limités, voire rudimentaires, Abdelaziz Bouteflika se paie le luxe indécent de se faire soigner à Genève où il se trouve actuellement, dans les meilleurs hôpitaux européens avec l’argent du contribuable.

    Malgré son âge avancé et surtout son AVC qui l’empêche de s’occuper sérieusement des affaires courantes, son clan, terrorisé à l’idée de perdre le pouvoir et de devoir rendre des comptes à la justice, veut l’imposer coûte que coûte. C’est la panique à bord. Le régime, aux abois, va utiliser tous les stratagèmes possibles pour empêcher la concrétisation de cet éveil des consciences populaires en demandant par exemple aux imams d’interdire les manifestations comme cela a été le cas dans la grande mosquée Istiklal de Constantine, ce qui a entraîné le courroux des fidèles qui ont quitté la salle de prière en traitant l’imam de « chiyyat«.

    Le régime utilisera également la menace terroriste, agitant le spectre de la guerre civile afin de calmer les ardeurs des plus téméraires, sauf que ça ne marche plus, étant donné qu’une grande part de la jeunesse algérienne n’a même pas connu les années noires ; du coup, ce chantage ne fonctionne plus. On comprend d’ailleurs à quoi peut servir le terrorisme surtout lorsqu’il est manipulé par le régime ; il l’aide à se maintenir au pouvoir. La France a d’ailleurs utilisé cette même menace juste après l’attentat de Strasbourg, pour calmer le mouvement des #GiletsJaunes. Une troisième et dernière tactique, systématiquement utilisée, consiste à accuser de « trahison-au-profit-de-la-main-de-l’étranger » toute personne s’avisant à remettre en cause la mafia au pouvoir ! Alors que la guerre de libération a pris fin en 1962, le régime en place continue de faire semblant de défendre les intérêts de la nation, alors qu’il travaille main dans la main avec les réseaux criminels de la Françafrique et que ses hommes sont les premiers traîtres à la nation. Cette inversion accusatoire ne fonctionne plus et toutes ces ruses éculées sont désormais vouées à l’échec.

    Traitement médiatique de ces événements

    Il est d’ailleurs assez impressionnant de constater que la chaîne de télévision officielle n’a pas réservé le traitement que tout citoyen était en droit d’attendre à propos de ces manifestations qui ont tout de même mobilisé des millions de personnes sur tout le territoire ! On se croirait au temps de l’URSS stalinienne, alors que nous sommes en 2019 et que les réseaux sociaux pullulent de milliers de vidéos et de photographies rendant compte en temps réel, de cette journée révolutionnaire du 1er mars ! Comment est-il possible d’être aussi stupide et aveuglé à ce point ?! Ne savent-ils pas qu’il est impossible de cacher le soleil avec un tamis ? Il faut croire que la panique et le désespoir rendent bête ! D’ailleurs une centaine de journalistes ont manifesté pour condamner cette censure d’État frappant également les radios et les chaînes privées appartenant à des milliardaires proches du pouvoir, comme Ali Haddad le patron du FCE [Forum des Chefs d’Entreprises] qui enregistre actuellement une cascade de démissions de ses membres, depuis que le vent a tourné et qu’un audio particulièrement compromettant a été mis en ligne…

    Il en est de même des médias français qui se sont illustrés par un silence difficilement justifiable, ne réservant à ce phénoménal mouvement de révolte populaire que très peu d’espace sur leurs antennes. Les seuls journaux à en avoir fait leur « une » le 2 mars sont l’Huma et La Croix ! On imagine que l’exécutif est en panique et a peur de la contagion et à tout le moins d’une relance flamboyante du mouvement des Gilets jaunes regonflés par les images des manifestants d’en face ! Il faut dire que depuis François Hollande dont le quinquennat entier a été marqué par l’état de santé désastreux du président Bouteflika, la France a fermé les yeux, osant même parler d’alacrité dont ferait preuve le président valétudinaire.

    Ce grand pays démocratique, lumineux, moralisateur et droidelomiste a estimé qu’un président sur une chaise roulante, incapable d’assurer sa fonction, est tout à fait acceptable. On se souviendra toujours des mots de François Hollande, s’étonnant de l’excellente forme intellectuelle d’Abdelaziz Bouteflika ! Nous ne sommes plus dans la complicité passive mais bien dans la gestion active d’un désastre soutenu et couvert par l’Élysée.

    D’ailleurs, les services de renseignements et le fisc français n’ont jamais été dérangés par les millions d’euros qui atterrissaient dans les caisses des banques hexagonales pour l’achat de biens luxueux dans les quartiers huppés de la capitale française, par des membres du régime d’Alger ! Aucun notaire ne s’est posé de question sur la provenance de millions d’euros chez un simple ministre payé en dinars !!! Tracfin non plus ne se pose pas de question alors qu’ils enclenchent systématiquement des enquêtes sur les citoyens au moindre versement au dessus de 3000 € !

    Comment se fait-il que l’Élysée de Macron ait pris le parti de Washington contre Madura ou sur la question vénézuélienne, quelque seconde seulement après les déclarations de Donald Trump, alors qu’il garde le silence face à des millions d’Algériens qui exigent la fin de cette dictature criminelle qui a ruiné tout un pays et ses 40 millions de citoyens ?! N’est-ce pas la preuve de la complicité de l’Élysée ! Quand le régime d’Alger tombera, tous les secrets honteux qui lient Al Mouradia à l’Élysée seront mis à jour !

    Un peuple à l’éveil politique rare

    La ferveur populaire et l’intelligence politique d’un grand nombre d’Algériens font mouche. Vous pouvez observer que lors des manifestations que vous pourrez constater dans la galerie ci-dessous la présence d’un nombre très important de femmes de tous âges et de personnes âgées. Il y a même beaucoup d’enfants qui ont participé aux manifestations aux côtés de leurs parents ! Des artistes ont mis en musique un texte (que vous pouvez découvrir dans la vidéo ci-dessus puisqu’il a été traduit par nos soins ) dans une chanson intitulée : Aujourd’hui le peuple va libérer l’Algérie.

    Les pancartes des manifestants sont également pleines d’humour, un humour si caractéristique du peuple algérien. On peut lire par exemple sur une pancarte « Le peuple veut : Ctrl+Alt+Suppr » ! Ou bien « FLN né en 1963, décédé en 2019 » ! Ou bien cette image de micro tendu à un cadre figurant Bouteflika qui est désormais appelé « Abdel-cadre » pour lui permettre de s’adresser à la nation suite aux manifestations ! Quand aux chants, ils sont très explicites et ne laissent planer aucun doute : « Pouvoir assassin » ! Il faut d’ailleurs rappeler que les supporters algériens de football depuis plusieurs années concoctaient des chants extraordinaires contre le pouvoir qui seront d’ailleurs entonnés lors de ces manifestations du 1er mars. Un autre chant plus explicite : « Makache elkhamsa y a Bouteflika. Jibou el BRI ou zidou Sa3ika » ou « Pas de 5e mandat ô Bouteflika, amenez la BRI et la gendarmerie » (brigades d’interventions du régime) ! Plus rien ne leur fait peur, le ras-le-bol est total..

    Chant de supporters algérois de l’Usma contre le pouvoir

    Tab jnanena !

    Rappelons que Bouteflika avait osé dire qu’il était prêt à rentrer chez lui et laisser le peuple algérien dans sa « médiocrité », alors que des archives françaises de documents secrets, déclassifiées et publiées très récemment, nous apprennent qu’Abdelaziz Bouteflika était connu pour être un prévaricateur ! Il appréciait les honneurs et n’hésitait pas, selon l’article de L’Obs, à éliminer des adversaires politiques. Bouteflika a été condamné par la justice algérienne pour avoir détourné l’argent public ! Il a été effectivement condamné par la Cour des Comptes pour avoir détourné l’équivalent de 6 milliards de centimes lorsqu’il était ministre des Affaires étrangères ! Il s’agissait du détournement de l’argent public de la régie occulte de devises au niveau de son ministre des Affaires étrangères entre 1965 et 1978. Ce qui ne l’a pas empêché de devenir président 20 ans plus tard !

    Ce faisant, M. Abdelaziz Bouteflika a pratiqué à des fins frauduleuses une opération non-conforme aux dispositions, légales et réglementaires, commettant de ce fait des infractions prévues et punies par l’ordonnance n°66-10 du 21 juin 1966 et les articles 424 et 425 du Code Pénal.

    L’Algérie est un pays très jeune, on peut d’ailleurs le constater en écoutant la tonalité de la voix des chants lors des manifestations. Une énergie folle se dégage, aussi effrayante que rassurante et prometteuse, car il vaut mieux être dans cette situation que celle du Japon ou de l’Allemagne dont la pyramide d’âge est inversée. On a pu voir d’ailleurs cette jeunesse lors de ces manifestations se comporter de manière exemplaire et pacifique allant jusqu’à organiser le ramassage des détritus sur les trottoirs et la chaussée, la distribution de bouteilles d’eau tout au long du parcours. Le statu quo n’a que trop duré et il faut dire qu’il était totalement irresponsable de croire que cette situation pouvait continuer ainsi éternellement. Alors que les scandales de corruption se sont multipliés tout au long des deux décennies de la présidence Bouteflika avec le chantier de l’autoroute Est-Ouest, la banque Khalifa… alors que l’économie est dans un état désastreux puisqu’elle ne compte principalement que sur la rente des hydrocarbures et du gaz, tout ceci ne laissant aucun espoir à toute cette jeunesse, cela ne pouvait que provoquer cet éveil et ce ras-le-bol. Il faut rappeler que les responsables algériens ont mis en branle la planche à billets, imprimant 3 585 milliards DA jusqu’à mars 2018, ce qui se traduira par une inflation galopante préjudiciable au pouvoir d’achat des citoyens.

    Il est dans l’intérêt immédiat et total des Occidentaux de soutenir cette volonté populaire de se débarrasser de cette mafia au pouvoir, car cela stopperait immédiatement toute velléité d’immigration et pourrait même faire revenir une grande partie de la diaspora algérienne sur ses terres natales ! Aucune personne saine d’esprit – et certainement pas un Algérien – ne peut estimer meilleur d’aller vivre à l’étranger en abandonnant derrière lui sa famille et sa patrie ! Il n’y a pas de situation plus dure à vivre que celle de l’exil. Il est de la responsabilité des peuples occidentaux et notamment des Gilets jaunes de demander et d’exiger de leurs gouvernants de mettre fin à l’ingérence dans les affaires africaines par l’intermédiaire des loges maçonniques (J. Foccart, G. Penne, R. Bourgi, A. Djouhri…).

    Tahya Aldjazaïr.

    Le Libre Penseur

    Tags: Algérie, 5ème mandat, présidentielles 2019, Bouteflika, élections,

  • Algérie: Clash à l’APN entre majorité et opposition

    La déclaration de politique générale, présenté par le Premier ministre lundi dernier devant l’APN, a donné lieu à de vifs débats.

    En effet, contexte politique oblige, il y avait vraiment de la tension. Les députés de l’opposition et leurs pairs de la majorité parlementaire se sont accrochés à maintes reprises et il en a failli de peu pour qu’ils en viennent aux mains.

    Avant hier soir, un vif accrochage a opposé des députés de la majorité parlementaire à ceux du RCD. Mouad Bouchareb, le président de l’assemblée, n’a pas su calmer les esprits, loin s’en faut, car ses propos n’ont fait que raviver encore plus la colère des élus du RCD.

    Tout a commencé lorsque le député du RCD, Yassine Aissiouane, apris la parole. « J’espère qu’on pourra avoir un peu de calme, nous ne sommes pas dans un poulailler. Les poules, taisez-vous! », a-t-il indiqué à l’adresse des députés de la majorité. Cela a été suffisant pour faire sortir les élus de la majorité de leurs gonds. « Tais-toi ! Tais-toi ! Ferme ta gueule ! » a ajouté le député du RCD à l’adresse des protestataires.

    Intervenant, Bouchareb a aussitôt coupé le micro à l’intervenant. C’est alors la grande cohue tant les esprits se sont vraiment échauffés avec des échanges acerbes entre les deux parties et, n’était-ce l’intervention d’autres députés qui se sont interposés entre les deux camps, on aurait probablement assisté à un dérapage, ce qui aurait était une première à l’Assemblée. Le président de la Chambre Basse, qui cumule les bourdes, n’a pas agi dans le sens de l’apaisement en prenant partie pour les députés de son camp politique au lieu de s’élever au dessus de la mêlée.

    « Les députés sont respectueux et ce n’est pas à vous de les traiter de poules. Je connais votre cinéma, ça fait 15 ans que je suis avec vous. Je vous connais bien ! », a-t-il lancé à l’adresse des du RCD.

    « Tu nous connais et nous vous connaissons. Nous ne sommes des putschistes », lui a alors répliqué le député du RCD qui faisait allusion à la « destitution » de Said Bouhadja.

    La veille cet incident une autre altercation a opposé le député Nouredine Aït Hamouda et des députés islamistes. Le fils du colonel Amirouche, qui affectionne la polémique et les joutes oratoires, a défendu la ministre de l’Éducation nationale, Nouria Benghabrit, victime selon lui d’attaques répétées.

    Cette attaque a fait réagir des députés islamistes qui ont, à leur tour, dit leurs vérités au député Aït Hammouda. Le contexte politique dominé par la question de l’élection présidentielle y est certainement pour beaucoup dans la multiplication de ces polémiques

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 28 février 2019

  • Maroc: Quand Karim Bouzida proposait de « attiser la divergence Russie-Algérie et gagner la faveur de ce membre permanent du Conseil de sécurité »

    Note d’information

    Diplomatie du gaz et relations Algéro-Russes

    Le quotidien algérien LIBERTE consacre, dans son édition du 17 décembre, un article à la dimension gazière des relations entre l’Algérie et l’Europe. L’article relaie des déclarations de Chakib Khellil sur la radio nationale algérienne.

    Chakib Khellil conditionne la signature d’un accord stratégique sur l’énergie avec l’Europe à la libre circulation des citoyens algériens entre les pays de l’Europe :
    « Qu’est-ce qu’on obtiendrait en retour de la signature de cet accord stratégique dans lequel nous nous engageons à assurer l’approvisionnement et la sécurité énergétique de l’Europe ? Il y a donc d’autres conditions. L’Algérie demande la libre circulation des personnes entre le pays et l’Europe. C’est un élément important. Il ne s’agit pas de vendre uniquement le gaz. Il est possible de vendre ce gaz aux États-Unis également. »

    Khellil avance d’autres conditions :

    Bénéficier d’un transfert de technologie de la part des pays européens.
    Ouvrir le marché européen de l’énergie au partenaire algérien.

    L’éditorial de LIBERTE

    Par ailleurs, l’éditorial de LIBERTE, consacré au même sujet, positionne l’Algérie comme « la carte à jouer » pour l’Europe dans ses relations énergétiques tendues avec la Russie. Ainsi, l’éditorialiste affirme :

    « L’Algérie, troisième fournisseur mondial de gaz, qui plus est jouit d’une proximité géographique avec l’Europe, est à même d’assumer ce partenariat énergétique qui mettrait définitivement les pays de l’autre rive de la Méditerranée à l’abri des fluctuations d’humeur entre Moscou et Kiev »

    Avant d’ajouter :

    « Mais pour sécuriser ses approvisionnements en gaz, l’Union européenne est dans l’obligation de rechercher une solution définitive qui consistera à sortir du face-à-face avec Moscou (…) Notre ministre de l’Énergie a réaffirmé, hier, la disponibilité d’Alger à jouer pleinement le jeu en permettant à l’Europe de passer ses rudes hivers au chaud »

    L’importance du quotidien LIBERTE

    Le quotidien LIBERTE dont le principal actionnaire est Issad Rebrab, PDG du groupe industriel CEVITAL, est considéré comme très proche de la DRS, les services de renseignements algériens.

    Analyse

    L’intervention de Chakib Khellil conforte l’idée que l’Algérie veut faire jouer pleinement la carte énergétique pour atteindre ses objectifs géostratégiques.

    Plus important, ces positions, de Chakib Kellil et de l’éditorialiste de LIBERTE, viennent en contresens des objectifs stratégiques de la Russie qui veut garder une position hégémonique sur les approvisionnements en gaz de l’Europe.

    La position russe est d’autant plus délicate que ses réserves sont en déclin et qu’elle est dans une logique de course contre la montre pour établir à court terme une position de négociation avantageuse vis-à-vis de l’Europe.
    L’Algérie se veut ainsi une soupape de sécurité. Cette carte algérienne peut être avancée par l’Europe pour troubler les convictions des russes sur la viabilité de leur position stratégique.

    Nous recommandons que le Maroc puisse faire jouer cette carte pour attiser la divergence Russie-Algérie et gagner la faveur de ce membre permanent du Conseil de sécurité (quid des infrastructures de déliquéfaction de Tanger Med).

  • Maroc: Note sur le traitement par la presse Algérienne du discours du Trône du 30/07/2008

    Note sur le traitement par la presse Algérienne du discours du Trône du 30/07/2008

    I. Le traitement par la presse Algérienne

    1. Articles étudiés

    1. Salima Tlemçani : « Le Roi du Maroc fustige la fermeture des frontières avec l’Algérie : la colère de Mohammed VI », El Watan, 31/07/2008.

    2. Djalal Bouati, « Mohammed VI accuse l’Algérie de perpétrer une sanction collective contre son pays », El khabar, 31/07/08

    3. Saïd Oussad, « Forcing », Liberté, Editorial, 31/07/2008.

    4. Nadia Benakli « Mohammed VI adjure Alger de rouvrir les frontières », L’Expression 31/07/2008.

    5. Kamal Aït Bessaï ; « le Roi du Maroc veut tendre la main à l’Algérie », Jeune-Indépendant, 31/07/2008.

    6. Mohammed Zaaf, « Tendue ou rigide c’est kif-kif », Jeune-Indépendant, 31/07/2008.

    7. Ali Babès, « Algérie, Maroc : le Roi revient sur les frontières », Le Quotidien d’Oran.

    8. Mourad M’Hamed ; « Mohammed VI renouvelle son appel pour la réouverture des frontières avec l’Algérie », Echourouk, 31/07/2008.

    2. Analyse des articles de la presse Algérienne

    Les différents titres de la presse algérienne ont traité le discours Royal en partant des mêmes postulats et de la même méfiance à l’égard le Maroc. Ils ont tout d’abord procédé à une interprétation basée sur le prisme de lecture habituel à la presse Algérienne et une réponse indignée au geste d’ouverture du Maroc ; ensuite, les journalistes ont essayé de « répondre » aux propos de Sa Majesté (tels que interprétés par eux-mêmes)

    a. La lecture biaisée du discours

    Les passages concernant les relations avec l’Algérie et la question du Sahara ont été présentés comme l’élément le plus important du discours du Trône. A titre d’illustration selon Le Quotidien d’Oran, la ville de Fès avait même été choisie symboliquement pour lancer ce qu’il a considéré comme un « appel vers l’Algérie ».

    Ces passages du discours ont ainsi été considérés comme un appel solennel de la part de Sa Majesté lancé à l’Etat Algérien pour la réouverture des frontières dans la continuité des appels lancés par le Royaume dans les mois précédents. Au moment ou Sa Majesté n’a fait que constater « l’incompatibilité » de la situation actuelle avec ce que devraient être les relations entre les deux pays.

    L’appréciation du ton du discours par les publications Algériennes n’a pas échappé à la tendance à la sur-interprétation tendancieuse du discours. Tandis que seule l’Expression y a décelé des propos conciliants, les autres publications ont relevé une hausse de ton de la part de Sa Majesté envers l’Algérie. El Watan a souligné « la colère du Roi » dans son article à la une illustré par une photo de Sa Majesté avec des traits tendus. Les autres journaux ont multiplié les termes renvoyant à un durcissement des propos de Sa Majesté qui aurait « fustigé » ou « accusé » l’Algérie de procéder à une « sanction collective contre son peuple » cf. El Khabar.

    b. Eléments de réaction aux propos de Sa Majesté.

    Les publications Algériennes ont puisé dans le même registre habituel pour répondre à certaines affirmations ; évoquant ainsi la responsabilité du Maroc dans la situation actuelle à travers le rappel de l’épisode de 1994 : le Maroc, suite aux attentats de Marrakech avait rétabli les visas pour l’entrée des ressortissants Algériens.

    Toutes les publications Algériennes ont, sans exception, défendu systématiquement la position de leur Gouvernement en soulignant la nécessité d’un traitement global des dossiers en suspens entre les deux pays ; et affirmant dans le but d’influencer l’opinion publique algérienne, que la réouverture des frontières est une nécessité plus Marocaine qu’Algérienne, présentant des intérêts unilatéraux. Sa Majesté serait ainsi plus préoccupé par les problèmes économiques et sociaux que connaît la région de l’Oriental que par un réel rétablissement des relations entre les deux pays.

    Les bonnes dispositions du Maroc manifestées par le discours Royal sont traitées avec une grande méfiance. Les journalistes Algériens y voient des manœuvres dilatoires – faisant référence à une « malice politique…. » – visant à présenter l’Algérie comme responsable de la situation actuelle et à « manipuler l’opinion publique internationale »( sic) en postulant une relation directe entre la question du Sahara et l’état des relations entre les deux pays.

    II. Synthèse

    Le commentaire du discours Royal ne déroge pas à la structure du discours de la presse Algérienne vis-à-vis du Maroc et des ses institutions :

    1. Le poids de l’histoire : la presse algérienne puise régulièrement dans l’histoire pour chercher des épisodes par lesquels elle pourrait étayer ses jugements sur le Maroc. La guerre des sables, l’interception de l’avion du FLN par l’armée française durant la guerre de libération, les incidents de 1994 sont autant des épisodes de l’histoire Algéro-Marocaine interprétés et contés fallacieusement de manière à rejeter toute responsabilité sur le Maroc.

    2. L’unanimité des discours. Dans tout ce qui relève des relations avec le Maroc, la presse Algérienne est unanime sur l’essentiel ne s’écartant pas de la position officielle ; l’élément nationaliste devient prédominant et catalyseur du discours. Autant, la presse algérienne retrouve une certaine marge de liberté quand elle traite d’autres sujets, elle suit une ligne officielle dans tout ce qui concerne le Maroc.

    Source: Maroc Leaks

  • La visite de MBS à Alger et à Tunis provoque la polémique

    À Alger, une pétition circule pour dénoncer la visite du prince héritier. À Tunis, la société civile appelle à manifester contre sa venue. À Rabat, où il ne passera pas, on analyse les raisons d’un « boycott »

    ALGER – Mohammed ben Salmane a entamé jeudi aux Émirats arabes unis une tournée à l’étranger sur « instruction » de son père, le roi Salmane, « soucieux de renforcer les relations du royaume aux niveaux régional et international » et de poursuivre « la coopération et les contacts avec les pays frères dans l’ensemble des domaines », selon un communiqué du cabinet.

    Mais à Alger, la visite du prince héritier saoudien, annoncée par son cabinet pour le 6 décembre, fait réagir médias et réseaux sociaux.

    « Le prince héritier cherche une légitimité ‘‘arabe et islamique’’ dans la crainte que ses rivaux prennent le pouvoir par la force et le privent de la fonction de gardien des deux lieux saints de l’islam en remplacement de son père vieillissant », écrit le site d’information Algérie Patriotique.

    Le même journal électronique considère qu’à travers cette visite, dans le cadre d’une tournée dans plusieurs pays arabes, « Mohammed ben Salmane cherche à se refaire une virginité auprès des ‘‘frères arabes’’, en donnant sa version des tenants et des aboutissants de cette affaire [l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi] qui a confirmé la nature brutale et sauvage du régime saoudien ».

    Selon des médias américains, la CIA n’a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre. Mais le président Donald Trump a assuré mardi que l’agence américaine de renseignement extérieur n’avait « rien trouvé d’absolument certain », et réaffirmé son soutien aux dirigeants du royaume.

    Après la position de Donald Trump, « il est difficile de ne pas voir cette tournée régionale comme un tour d’honneur », a déclaré à l’AFP Kristin Diwan de l’Arab Gulf States Institute à Washington. « Se rendre dans des pays amis oblige ces États à manifester leur soutien au prince héritier, et sert à rallier un soutien régional avant le G20 », selon elle.

    Une pétition, signée par un peu plus d’un millier de personnes, a été lancée par des internautes algériens exigeant l’annulation de cette visite. « À cause des nombreuses victimes qui, comme nos frères du Yémen, doivent ressentir notre solidarité d’Algériens dignes de songer à leur vulnérabilité, les autorités algériennes sont interpellées pour ne pas convenir à des crimes non encore élucidés ».

    Le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP, islamistes), Abderrezak Makri, a déclaré aux médias qu’« accueillir le prince héritier durant cette période n’est favorable ni à l’image de l’Algérie, ni à sa réputation ».

    Pour Makri, MBS est responsable de « la mort d’enfants et de civils au Yémen, de l’emprisonnement de beaucoup de prédicateurs, de juristes et d’hommes de culture au Royaume et, dernièrement, de l’assassinat ‘‘daechien’’ de Djamel Khashoggi ».

    Le leader du parti islamiste a également expliqué que le prince héritier venait à Alger pour « peut-être rassurer l’Algérie sur la chute des prix du pétrole et qu’il ambitionne de la transformer en république bananière ».

    L’Algérie dépend principalement de ses ressources en hydrocarbures et chaque chute du prix du baril menace fortement ses équilibres économiques.

    Les autorités algériennes n’ont pour le moment pas confirmé cette visite.

    Colère en Tunisie

    En Tunisie, où MBS doit arriver mardi 27 décembre, une cinquantaine d’avocats ont été chargés par des journalistes, des blogueurs et des activistes de porter plainte devant les tribunaux tunisiens dans le but de s’opposer à cette visite.

    Dans une lettre ouverte au président tunisien, Béji Caïd Essebsi, le Syndicat national des journalistes tunisiens dénonce cette visite, la qualifiant de « provocation » et de « violation criante des principes de la révolution de 2011 ».

    « Le sang de Khashoggi n’a pas encore séché. L’assassin Mohammed ben Salmane n’est pas le bienvenu en Tunisie », a dénoncé Neji Bghouri, président du syndicat des journalistes.

    Dans cette lettre, le SNJT parle du prince héritier saoudien comme d’un « véritable danger pour la paix et la sécurité dans le monde » et un « ennemi de la liberté d’expression ».

    Alors que le conseiller à la présidence Noureddine ben Ticha a affirmé à l’antenne de Mosaïque FM que « MBS était le bienvenu en Tunisie, à l’image des autres dirigeants arabes », des militants ont appelé à une manifestation devant le palais présidentiel à Carthage mardi, jour de l’arrivée du prince héritier.

    Le Maroc, « boudé » et « boycotté »

    Au Maroc, où aucun déplacement n’est prévu, Tel Quel s’interroge sur les raisons d’un « boycott » : « Officiellement, il n’existe aucune tension entre Rabat et Ryad, qui a nommé, le 18 novembre, un nouvel ambassadeur au Maroc en la personne d’Abdellah ben Saad Al Ghariri », note le magazine qui rappelle qu’un mois plus tôt, le roi Mohammed VI recevait le ministre de l’Intérieur saoudien.

    En juin, le soutien de Riyad au trio nord-américain États-Unis-Mexique-Canada au détriment du Maroc pour l’organisation de la Coupe du monde de 2026 avait toutefois été mal reçu à Rabat. D’autant que, comme le rappelle Tel Quel, « le conseiller du roi Salmane et le président du comité olympique saoudien et de l’Union des associations arabes de football (UAFA) avaient indirectement critiqué le Maroc à travers des sorties médiatiques ».

    « Cela permet de jauger la qualité des relations entre le Maroc avec ses partenaires du Golfe. Autrefois alliés indéfectibles, leurs relations avec le Maroc se sont grandement détériorées suite au renforcement de la position de Mohamed ben Salmane, et surtout en raison de la neutralité du Maroc dans la crise du Qatar », avait à l’époque déclaré un analyste sportif marocain à Middle East Eye. 

    Le site d’informations le Desk estime que cette situation montre combien « les différends entre Rabat et Riyad n’ont pas été aplanis ». Le site rappelle aussi que début juillet « des sources saoudiennes avaient annoncé que le roi Salmane avait annulé son traditionnel séjour estival à Tanger en raison du coup de froid dans les relations entre les deux royaumes ».

    Source