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  • La France au Sahel : une stratégie bancale

    Neuf ans après l’éclatement de la Libye, grâce notamment à la France, alors dirigée par Nicolas Sarkozy, le Sahel, cette immense bande de près de trois millions de km2, séparant le Grand Sahara de l’Afrique de l’Ouest, se retrouve à son tour livré au chaos. Les cinq pays qui la composent (Mauritanie, Mali, Tchad, Niger et Burkina Faso) continuent de subir, à des degrés divers, les contrecoups de la tragédie libyenne.

    Celle-ci avait ouvert une boite de pandore d’où sont sortis les démons qui sèment aujourd’hui la terreur et le chaos dans le Sahel et, probablement demain, dans d’autres pays de l’Afrique de l’Ouest. Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre de la Défense et de l’Intérieur, fut l’un des rares hommes politiques français à stigmatiser la politique d’ingérence et de regime change qui a ouvert un boulevard au terrorisme, au crime organisé transfrontalier et à l’immigration massive non contrôlée.
     

    A part Hubert Védrine et quelques voix courageuses mais inaudibles, rares étaient ceux qui avaient vu venir cette catastrophe. Même Jean-Luc Mélenchon, alors l’étoile montante de la gauche française avait soutenu cette guerre.
    Interrogé en 2014 sur la vague de l’immigration massive et incontrôlée qui s’était abattue à partir de 2011 sur l’Europe, Chevènement imputa ce phénomène à « la destruction de la Libye » par le gouvernement français. «La Libye, déclara-t-il sur le micro d’Europe 1, avait beaucoup de défauts à l’époque de Mouammar Kadhafi, mais la Libye exerçait un contrôle sur ses frontières. Nous avons détruit la Libye, il faut le dire (…) La France, l’Angleterre, sous l’impulsion de M. Sarkozy, peut-être de M. Bernard Henry-Lévy, ont décidé qu’il fallait aller faire le ménage…Résultat de l’ingérence : aujourd’hui, c’est le désordre complet».

    Du chaos libyen au bourbier sahélien

    Mais ce désordre ne s’est pas arrêté là. Depuis la Libye, livrée à elle-même et aux milices islamistes financées par le Qatar et armées par le Soudan islamiste d’Omar al-Bachir et, plus tard, par la Turquie d’Erdogan, le chaos s’est répandu comme une trainée de poudre dans l’ensemble du Sahel, une région considérée jusqu’ici comme une zone d’influence française. L’imminente chute de cette zone tampon – située entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne – entre les mains de groupes terroristes, mafieux et ethniques constituait une menace directe pour les intérêts français. L’ancien président François Hollande, qui avait applaudi des deux mains l’intervention en Libye, n’avait pas bougé le petit doigt quand ces groupes terroristes, renfloués par des groupes armés Touaregs, s’étaient emparés du nord du Mali, l’Azawad, y constituant une sorte d’émirat islamique autonome. Nombreux d’ailleurs sont les nationalistes maliens, attachés à l’intégrité territoriale de leur pays qui avaient accusé la France de vouloir favoriser la partition du pays et la création d’un Etat touareg indépendant.
     

    Ce n’est que lorsque les groupes islamistes, qui contrôlaient déjà l’Azawad, foncèrent vers la capitale Bamako à partir de Konna le 10 janvier 2013, après avoir défait l’armée malienne, que la France intervint militairement. L’objectif était de stopper l’avance des rebelles et de passer, dans le cadre de l’opération Serval, à la reconquête des territoires sous contrôle des rebelles. Cette intervention était motivée par une saisie du Conseil de sécurité de l’Onu par le gouvernement central de Bamako demandant l’aide militaire de la France et de la communauté internationale. Ce fut le début de l’enlisement militaire français dans le bourbier sahélien.

    Sauver le Sahel ou les intérêts géopolitiques de la France ?

    Si l’objectif affiché de l’opération était, selon François Hollande dans un discours prononcé le 15 janvier 2013, de soutenir l’armée malienne face aux groupes terroristes et irrédentistes, de stopper l’avancée rebelle vers la capitale Bamako, de sauvegarder l’intégrité territoriale du pays, la mise en application de cette feuille de route s’avèrera plus compliquée que prévu. Une fois les principaux bastions de la rébellion tombés (Gao, Tombouctou, Kidal, Tessalit…), il fallait combattre un ennemi mobile, dispersé non seulement dans l’Azawad et les centres urbains, mais dans le reste du Mali et l’immensité du Sahel. De simple opération de lutte anti-terroriste, la France s’est retrouvée confrontée à un processus de Nation Building avec tous les risques qu’il comporte.
     

    L’opération Barkhane, qui a pris le relais dès le 1er août 2014 de l’opération Serval, est composée de 4 500 hommes essentiellement français. Un effectif jugé par tous les géopoliticiens sérieux de très insuffisant pour mener à terme la pacification du Sahel et la reconstruction de ses Etats fragiles, voire faillis. C’est ce qui a amené la France à proposer à ses partenaires européens la constitution d’une nouvelle structure appelée Takuba, qui consisterait à déployer des forces spéciales auprès des armées locales [notamment malienne] afin de les aider à contrer la menace jihadiste. Ce projet n’a guère emballé les partenaires européens de la France puisque jusqu’ici, seules l’Estonie, déjà présente dans Barkhane, la Belgique et la Tchéquie avaient répondu présentes. Avec une participation presque symbolique…
     
    L’Allemagne, quant à elle, a jusqu’ici refusé l’invitation française à participer au déploiement de forces spéciales européennes pour combattre les islamistes au Mali. Il faut dire que les Allemands ne partagent ni l’approche, ni la perception de la France dans la gestion de ce dossier. Le diagnostic de leurs services de renseignements est très sceptique, rejoignant en cela celui d’un récent rapport de l’ONU et de l’International Crisis Group. Les Américains sont, eux, tentés de se retirer de la région et de fermer leur base de surveillance au Niger, aujourd’hui en voie d’effondrement.
     
    Pour le ministère allemand de la Défense, la menace au Sahel est non seulement incarnée par des groupes jihadistes et le crime organisé, mais aussi par le fait que les groupes armés terroristes y jouissent d’une « grande liberté de mouvement » et pourraient « agir sans restriction ». Ils estiment que « la valeur opérationnelle de la Force conjointe du G5 Sahel est actuellement faible » et que les forces de sécurité maliennes ont « atteint leurs limites malgré le soutien international. » L’ICG va encore plus loin puisqu’il considère, dans un rapport publié à la veille du Sommet de Pau du G5 que la véritable menace pour la sécurité et la stabilité dans cette région « n’est pas seulement le jihad international porté par des groupes terroristes transnationaux, mais une vague d’insurrections tournées contre les États.»

    Y a-t-il une stratégie de sortie pour la France ?

    Certes, les militaires français ne sont pas les seuls responsables de cet engrenage puisqu’il y a aussi une multitude de forces qui sont censées aider à la mise en application de la stratégie d’intervention dans la région, telle que théoriquement définie par les décideurs français. « La stratégie sahélienne de la France, lit-on sur le site officiel du ministère français de la Défense, vise à ce que les États partenaires acquièrent la capacité d’assurer leur sécurité de façon autonome. Elle repose sur une approche globale (politique, sécuritaire et de développement) dont le volet militaire est porté par l’opération Barkhane, conduite par les armées françaises. »
     

    A titre d’information, Barkhane est soutenue par la Mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali), lancée le 18 février 2013 à la suite de l’adoption de la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l’ONU.

    Elle s’inscrit dans le cadre de l’approche globale conduite par l’Union européenne pour renforcer la sécurité au Mali et au Sahel. Elle compte un effectif d’environ 600 militaires en provenance d’une vingtaine d’États membres de l’UE et une douzaine de militaires français y contribuent.
     

    A cela s’ajoute la mission onusienne de maintien de la paix Minusma (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), créée le 25 avril 2013 par le Conseil de sécurité de l’ONU (résolution 2100) et composée de 11 953 militaires, 1 741 policiers et de 1 180 civils (661 nationaux – 585 internationaux, 155 volontaires des Nations unies).
     
    Certes, un travail considérable a déjà été accompli ne serait-ce qu’au niveau de la défaite des organisations jihadistes et des groupes armés dans le Nord-Mali. Tant que les accords inter-maliens, dont ceux signés respectivement à Alger et à Bamako en 2015 après des négociations laborieuses menées dans la capitale algérienne entre le gouvernement central malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad) ne sont pas appliqués par les deux parties, la menace reste sous-jacente, des cellules dormantes attendant le moment propice pour se manifester. Les principes généraux contenus dans ces accords visaient à redéfinir les contours d’un nouveau contrat social au Mali même et dans le reste des Etats du Sahel infesté par le terrorisme, à savoir :

    A) respect de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Etat du Mali, ainsi que de sa forme républicaine et son caractère laïc;
     

    B) reconnaissance et promotion de la diversité culturelle et linguistique et valorisation de la contribution de toutes les composantes du peuple malien, particulièrement celle des femmes et des jeunes, à l’œuvre de construction nationale;
     
    C) prise en charge par les populations de la gestion effective de leurs propres affaires, à travers un système de gouvernance prenant en compte leurs aspirations et leurs besoins spécifiques;
     
    D) promotion d’un développement équilibré de l’ensemble des régions du Mali tenant compte de leurs potentialités respectives;
     
    E) rejet de la violence comme moyen d’expression politique et recours au dialogue et à la concertation pour le règlement des différends;
    F) respect des droits de l’Homme, de la dignité humaine et des libertés fondamentales et religieuses;
     
    G) lutte contre la corruption et l’impunité;
     
    H) lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et les autres formes de criminalité transnationale organisée.

    Grande absente : l’Algérie

    Malheureusement ces accords sont restés lettre morte, même si Emmanuel Macron, dès son élection en mai 2017, avait promis de tout faire pour les ressusciter. Vœux pieux. La réaction très peu diplomatique du locataire de l’Élysée à l’élection d’Abdelmajid Tebboune, en décembre dernier, comme nouveau président de l’Algérie n’est pas de nature à faciliter les contacts entre les deux hommes. Au lieu de présenter ses félicitations, comme c’est l’usage et comme l’ont fait tous les chefs d’Etats européens, il s’était contenté de « prendre note » de l’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’Algérie et de l’appeler, avec arrogance, à engager un « dialogue avec le peuple algérien ». Ce dernier, vexé, a répliqué : « Je ne lui réponds pas. Il est libre de vendre la marchandise qu’il veut dans son pays, mais moi j’ai été élu par le peuple algérien et je ne reconnais que le peuple algérien ».
     

    On comprend pourquoi la France a brillé par son absence lors du ballet diplomatique autour de la Libye dont Alger a été le théâtre.
     
    Une autre bizarrerie de la stratégie sahélienne française antiterroriste : l’entêtement à exclure implicitement l’Algérie comme partenaire dans le processus de sortie de crise du Sahel. D’autant que ce pays abrite le siège du Conseil des chefs d’état-major opérationnel des armées (Cemoc) basé à Tamanrasset, dans le Sud algérien) et composé de l’Algérie, du Mali, de la Mauritanie et du Niger et qu’il dispose de l’armée la plus puissante de la région.

    Pourquoi la France est incomprise par les Africains ?

    Incomprise de ses partenaires européens et américains, regardée avec suspicion par de vaste tranches des opinions publiques africaines, jugée sévèrement pour ses maigres résultats sur le terrain, la stratégie française dans le Sahel devrait impérativement être réadaptée pour faire face aux nouveaux foyers qui se sont déplacés du Nord-Mali vers le triangle de la mort (à la frontière entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso), le brasier tchadien. Cela risque encore de s’étendre vers l’Afrique de l’Ouest et en particulier en Côte d’Ivoire. Et ce ne sont pas les déclarations sibyllines du sommet de Pau qui constituent une vraie feuille de route pour sortir de ce bourbier. Ni l’envoi de 220 soldats supplémentaires au Mali qui va changer la donne sur le terrain.
    Jean-Yves Le Drian, le patron du Quai d’Orsay fait mine de ne pas comprendre pourquoi les Africains sont remontés contre la France.
     

    « Je le constate avec tristesse et un peu de révolte, quand on sait la force de notre engagement, nos 41 morts, et que cela a été fait à la demande des autorités politiques du Sahel. Je ne veux pas non plus surestimer ce sentiment. Il est fortement relayé sur les réseaux sociaux, au travers de fausses nouvelles qu’il faut combattre, mais, dans une situation de crise et d’insécurité, on cherche un bouc émissaire. Une partie du ressentiment antifrançais est liée au fait que les populations ne se sentent pas assez protégées. Il faut que les choses soient claires concernant notre présence. Nous n’avons aucun intérêt dans cette région, sauf la défense du droit et de notre propre sécurité. Si ça ne passe pas par des accords et une clarification des engagements, il faudra se poser des questions et repenser notre positionnement militaire. »
     
    Le Drian, qui reprend ici le même argumentaire que son patron, passe sous silence les racines de la colère, à savoir les ingérences et les interventions militaires françaises à répétition en Afrique pour sauver, non pas leurs pays, mais des régimes à la solde de la France. Les opinions africaines n’ont surtout pas digéré l’intervention militaire française en Libye, comme elles n’ont pas digérée l’emploi de la force armée pour déloger l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Elles sont enfin en colère contre les maigres résultats de ces interventions. La sécurité promise n’est pas au rendez-vous et les fruits du développement durable promis tardent à mûrir.
     
    Il faudra plus qu’un sommet du G5 pour relever les défis et dissiper les malentendus. Car il y a péril en la demeure et seule la réhabilitation d’Etats africains souverains, autonomes, représentatifs et efficients est de nature à assécher le vivier terroriste. Il n’est pas trop tard pour changer de logiciel et d’approche.
     
  • En rapatriant ses citoyens, l’Algérie a ridiculisé ses détracteurs marocains

    Apprivoisés par la propagande du Makhzen, les marocains vouent une haine viscérale à l’Algérie. Le pays qui a déclenché l’esprit libérateur en Afrique est dénigré dans tous les médias marocains en raison de son opposition aux violations de la Charte africaine qui préconise la sacralité des frontières héritées du colonialisme notamment de la part d’un pays entièrement voué à la défense des intérêts d’une puissance européenne connue pour ses méfaits en Afrique.

    Si le Makhzen a réussi à diaboliser l’Algérie, les événements de l’après Bouteflika et de la pandémie sont susceptibles de ridiculiser la vision marocaine de l’Algérie.

    En effet, au moment où les militants du Hirak algérien se trouvent tous en liberté, ceux du Hirak marocain subissent les traitements les plus inhumains dans les prisons du royaume et risquent de les conséquences de l’expansion du covid-19.

    D’autre part, si le Maroc a abandonné ses citoyens bloqués partout dans le monde à cause de la pandémie, l’Algérie, depuis le premier instant a dépêché sa flotte aérienne en vue de rapatrier ses citoyens et ceux des pays frères. 

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, pandémie, Hirak, covid-19, rapatriement,
  • Mauritanie-Algérie : poisson contre dattes

    Un pont aérien reliera dès aujourd’hui mercredi la Mauritanie et l’Algérie, par charters dans une opération d’échanges entre les deux pays, les dattes depuis l’Algérie et le poisson depuis la Mauritanie.

    On a annoncé en Algérie qu’un avion charter B737-700 quittera aujourd’hui l’aéroport Houari Boumediene à destination de Nouakchott et Nouadhibou.

    Il s’agit du premier vol parmi les 6 prévus destinés à approvisionner le marché mauritanien en dattes algériennes, à la veille du mois béni du Ramadan.

    Au retour, ces avions cargos transporteront du poisson mauritanien à destination des marchés algériens.

    Source : Ezahra, 22 avr 2020

    Tags : Mauritanie, Algérie, 

  • Algérie : Violente attaque de l’ambassadeur du Maroc contre la presse locale

    Dans une lettre envoyée le 8 avril 2013 intitulé « le Maroc dans la presse algérienne des 6, 7, 8/04/2013, l’ambassadeur du Maroc à Alger, Abdallah Belkeziz a accusé la presse algérienne d’être « accrochée à son aberration » et continuer « dans sa lecture tendancieuse de la visite à notre pays du président français, de brandir des justificatifs aussi spécieux que mal argumentés dans une escalade qui ne fait que perpétuer sa récusation ».
    Selon lui, « entre les vérités de cette visite et les mensonges dictés aux médias, l’État algérien, dans sa splendeur, se trouve dans une situation peu enviable, croyant que le seul fait que M. Hollande ait réservé sa première visite à Alger et non à Rabat, contrairement à ses prédécesseurs, est un probable gage d’un revirement dans la position de Paris concernant le problème fictif du Sahara ».
    « Réveillée, ajoute-t-il, à coup de discours et de déclarations de bonnes intentions échangés entre Rabat et Paris, cette presse qui, dans un premier temps, était montée au créneau en publiant coup sur coup, « lettres ouvertes », appels à l’ONU, et cris de personnes offusquées par « la barbarie marocaine dans les territoires occupés », est devenue subitement muette, endossant un profil bas qui en dit plus sur le tumulte dans lequel est confinée Alger ».
    Avant d’aborder des résumés d’articles de presse algériens, le diplomate marocain affirme que « les médias locaux qui ne peuvent se désavouer et venir parler du succès de la visite de Hollande au Maroc, qui parait-il « a bien froissé les Algériens » penchent, comme à l’accoutumée, pour les camouflets, seul style qu’ils perfectionnent ».
    Tags : Maroc, Algérie, Abdallah Belkeziz, presse,
  • France : les étrangers à l’avant-garde de la lutte contre la pandémie (vidéo)

    Quelle était grande la surprise du président Emmanuel Macron lors de sa visite à l’hôpital de Marseille pour rencontrer le Professeur Didier Raoult !

    Portant un masque, Macron bavarde avec le personnel médical et leur pose une question de leur provenance. Il ne s’attendait pas à une telle réponse : Maroc, Algérie, Mali, Sénégal, Burkina Faso…

    Devant telle réponse, le mandataire français est resté bouche bée même si elle était cachée derrière le masque. La France est prise en charge par des médecins et des infirmiers étrangers alors que le gouvernement français mène une lutte implacable contre la migration et a bâti un mur devant les demandes de visa en Afrique et ailleurs.

    Tags : France, Emmanuel Macron, migration, coronavirus, covid19, pandémie, Maroc, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Algérie,

  • Maroc : Les arguments farfelus sur le Sahel (document confidentiel)

    Les enjeux de sécurité au Maghreb : des facteurs de tension

    Les problématiques de sécurité au Maghreb sont au cœur des préoccupations de l’ensemble des acteurs impliqués dans la région. Ces éléments ont longtemps été considérés comme des questions internes à chaque État, ce qui a conduit à les gérer de façon fragmentée et isolée. Cependant, les dernières évolutions (mutations du terrorisme islamiste, développement de la criminalité, enlisement des tensions inter-étatiques, etc.) incitent désormais à appréhender ces éléments dans leur globalité et dans leurs interactions. En effet, il apparaît que les enjeux de sécurité au Maghreb doivent être abordés dans un environnement élargi au sud, à l’ouest et à l’est, dans une perspective de renforcement des coopérations tant au niveau local (coordination des acteurs de terrain), régional (collaborations interétatiques et régionales), que global (implication de l’UE et des États-Unis). Cette gestion intégrée des enjeux permettra de donner une cohérence tout à la fois régionale et durable aux politiques de sécurité.
    L’UE, du fait de sa proximité géographique et des liens qui l’unissent au Maghreb, doit se sentir tout particulièrement impliquée par ces enjeux. La récente adoption, en février 2010, du document-cadre de sa Stratégie de sécurité intérieure marque un pas encore timide mais encourageant dans cette direction1 – celle d’une meilleure prise en compte des enjeux globaux et du renforcement de la coopération avec ses voisins afin de construire un futur partagé, sécurisé et durable… dans son intérêt comme dans le leur.

    1. Les tensions contre les États : terrorisme et criminalité

    1.1. Les mutations du terrorisme islamique : une problématique sahélo-maghrébine

    La menace de l’islamisme radical et du terrorisme a toujours été prise au sérieux par les États de la région, qui luttent contre ce phénomène depuis le début des années 1980. Considérée initialement comme domaine réservé de la politique intérieure, la lutte anti-terroriste devient le premier domaine de coopération entre les États d’Afrique du Nord, aussi efficace qu’inattendu, comme l’illustre par exemple le partenariat entre l’Algérie et la Tunisie2.

    Les efforts en la matière ont permis de circonscrire à la fin des années 1990 les activités de mouvements comme le Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat en Algérie (GSPC) ou le Groupe Islamique Combattant en Libye (GICL). Cependant, après les attentats du 11 septembre 2001, ces mouvements trouvent un second souffle. L’invasion de l’Irak par les États-Unis a ainsi été instrumentalisée pour renouveler le discours de légitimation du terrorisme, qui prend alors un nouvel essor au Maghreb ; en 2007, le GSPC rejoint même la mouvance de Ben Laden pour fonder Al-Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), organisation qui aspire à fédérer les djihadistes de tout le Maghreb. Néanmoins, après une explosion des violences entre 2001 et 2008, culminant avec l’apparition d’attentats suicides jusqu’alors inconnus dans la région, l’année 2008-2009 marque une rupture dans le développement d’AQMI. En effet, malgré le ralliement peu significatif de quelques combattants tunisiens, libyens, ou mauritaniens, AQMI reste un phénomène essentiellement algérien. Les attentats dans le Maghreb Central diminuent au profit de pratiques de banditisme, avec notamment une recrudescence d’enlèvements de ressortissants occidentaux contre le paiement de rançons.

    Quatre raisons principales peuvent être évoquées pour comprendre ce coup d’arrêt : l’islam maghrébin est traditionnellement modéré et constitue un rempart culturel et religieux à la montée du radicalisme ; les actions du gouvernement algérien se sont révélées globalement efficaces dans la lutte anti-terroriste ; les attaques d’Al-Qaeda contre les Sunnites en Irak ont largement terni l’image du mouvement au Maghreb ; enfin, les pratiques employées par AQMI, notamment les attentats suicides, sont étrangères aux traditions locales et « la greffe » n’a en quelque sorte pas pris, d’autant plus que la société algérienne a suffisamment souffert du terrorisme aveugle pour en rejeter les actions.

    En réaction, le centre de gravité du terrorisme dans la région s’est déplacé de façon préoccupante vers le sud : profitant de la porosité des frontières, de la prolifération de trafics en tout genre, et de la faiblesse de certains États, les mouvements djihadistes se sont installés dans la région désertique du Sahel, depuis les régions semi-arides du Sénégal jusqu’à certaines parties de la Mauritanie, du Mali et du Niger. L’émergence du Chiisme radical en Afrique subsaharienne constitue sans doute à ce titre le plus grand défi sécuritaire de la région à court et moyen termes. L’attentat suicide contre l’ambassade de France de Nouakchott, l’assassinat d’un ressortissant Américain ou l’enlèvement revendiqué par AQMI d’un Français au Nord du Mali, tous survenus au cours de l’année 2009, illustrent ce glissement. Les acteurs impliqués dans la région prennent peu à peu conscience de cette réalité, comme le démontre la récente déclaration conjointe UE-Maroc qui stipule que « la précarité de la situation dans la région du Sahel et les nombreux défis qui en découlent mettent en évidence la nécessité d’une coopération régionale accrue et d’une approche intégrée dans les domaines de la sécurité et du développement. Le Maroc et l’UE considèrent [ainsi] que le Sahel représente une zone prioritaire de la lutte contre le terrorisme et la radicalisation »3.

    L’établissement d’une zone refuge pour les terroristes au Sahel menace la sécurité de toute l’Afrique du Nord mais aussi de l’Europe et des États-Unis, dont les ressortissants et les intérêts sont les cibles privilégiées des terroristes. Dès lors, comme le souligne le représentant du général William E. Ward, chef du commandement militaire américain pour l’Afrique (Africom) « une approche globale face au terrorisme est indispensable au Maghreb »4. À cet égard, la décision annoncée en juillet 2009 par l’Algérie, la Libye et le Mali d’associer leurs moyens militaires et de renseignement pour combattre le terrorisme dans la bande sahélo-saharienne doit être saluée ; elle s’inscrit dans une volonté de travail de fond sur le long terme, permettant d’asseoir les bases d’une sécurité durable dans la région5.

    1.2. Les développements de la criminalité : facteur de déstabilisation et impact sociétal

    Le crime organisé au Maghreb prend la forme classique de différents trafics, comme celui de la drogue ou de la contrebande de cigarettes. Au Maroc, la culture du cannabis produit un revenu de 200 millions de dollars par an pour les paysans et génère un bénéfice de 12 milliards de dollars pour les trafiquants. La « Stratégie nationale de lutte antidrogue » mise en œuvre par le royaume depuis 2005 produit des résultats encourageants, comme le note l’Organe international de contrôle des stupéfiants des Nations Unies (INCB) qui souligne dans son dernier rapport que « la superficie totale des cultures de cannabis a été réduite de 55 % et ramenée de 134 000 hectares en 2003 à 60 000 hectares en 2008 »6. Cependant la culture du cannabis reste encore une activité économique importante de la région du Rif, une des plus pauvres du pays, et les efforts de développement des cultures alternatives doivent être poursuivis. L’Algérie en est quant à elle devenue le relais d’acheminement vers la Tunisie et la Libye, puis vers l’Europe.

    Par ailleurs, le Maghreb tend à devenir une plaque tournante d’autres trafics : plusieurs observateurs notent le développement dans les espaces les plus désertiques et les moins contrôlés, d’une « route africaine » de la cocaïne écoulée en Europe, facilité par le degré encore élevé de corruption, la porosité des frontières, l’absence de formation des polices locales et des systèmes judiciaires inadaptés. Interpol estime ainsi qu’environ 50 tonnes de cocaïne – d’une valeur de 1,8 milliards de dollars – circulent chaque année en Afrique de l’Ouest7. Ces drogues en provenance d’Amérique du sud arrivent par les ports d’Afrique de l’Ouest, traversent le Nigeria, la Guinée et le Sénégal, pour gagner ensuite le Maghreb puis l’Europe. Or, la circulation des drogues n’est pas sans conséquences pour les populations locales : de pays de transits, les États de la région sont peu à peu devenu également consommateurs avec tout le potentiel déstabilisateur que cela implique. Moins connus sont les effets dévastateurs de la culture du cannabis sur l’écosystème des pays producteurs. À terme, les destructions qu’elle engendre (déforestation, pollution par les pesticides, etc.), et l’absence de réussite des projets de cultures alternatives risquent de produire une migration massive des populations de régions comme le Rif8.

    Dans une zone où le chômage frappe très durement les jeunes, il existe par ailleurs un risque inquiétant de voir ces trafics progresser rapidement et les trafiquants devenir des modèles de réussite pour les jeunes en perte de repères, En revanche, si les liens entre criminalité et terrorisme sont avérées au niveau international, la mise en évidence de connexions directes dans la région est moins évidente : les trafiquants maghrébins n’ont intégré ni l’appareil d’État ni la classe politique, et agissent davantage comme une composante de l’économie illégale que comme une force de déstabilisation structurée. Par ailleurs, les logiques s’opposent pour une part : du côté des trafiquants, l’anonymat prime sur les principes de publicité et de communication recherchés par les terroristes. L’Europe est directement concernée par ces développements, étant la première cliente des drogues produites ou transitant par le Maghreb, et une terre d’immigration privilégiée pour les candidats au départ. De surcroît, la montée des réseaux criminels associés aux trafics (passeurs, faux papiers, prostitution, etc.), qui se prolongent jusque sur le territoire communautaire, pose de réels problèmes de sécurité à l’UE. Le démantèlement récent d’un réseau de trafic de cannabis depuis le Maroc vers la France, via l’Espagne, ayant permis la prise record de plus de 3 tonnes de drogue, illustre ce risque. Lors de cette opération, les forces de police ont en outre saisis près d’une trentaine d’armes, dont des pistolets automatiques, plusieurs fusils et pistolets-mitrailleurs, un lance-roquette et des gilets pare-balles9.

    – Renforcer les coopérations existantes en matière de lutte anti-terroriste et anti-criminalité, en intégrant la dimension géographique élargie : la gestion des trafics et du terrorisme doit être appréhendée dans sa globalité sahélo-maghrébine, voire au-delà comme le suggèrent les connexions avec les trafiquants de drogue sud-américains.

    – S’attaquer en parallèle aux racines du problème si l’on veut jeter les base d’un développement et d’une sécurité durables. La prise en compte des difficultés socio-économiques dont pâti la région est alors essentielle : en donnant des alternatives de réussite sociale aux jeunes on sapera à terme les possibilités de recrutement tant des criminels que des terroristes.
    – Soutenir et appuyer toute coopération régionale, suivant une logique de subsidiarité. Ces actions doivent en effet être optimisées de façon pragmatique, en utilisant par exemple les canaux bilatéraux aussi souvent que possible et en optant pour les coopérations à l’échelle régionale lorsque nécessaire.

    2. Les tensions inter-étatiques : le Sahara Occidental et la problématique des frontières

    2. 1. Contre l’enlisement du Sahara Occidental

    Ce conflit, qui dure depuis plus de 30 ans, constitue la pierre angulaire des tensions algéro-marocaines : la fermeture de la frontière entre les deux pays depuis 1994, l’échec de l’Union du Maghreb Arabe, la course aux armements, la décision du Maroc de quitter l’OUA et son refus de siéger à l’Union africaine lui sont en grande partie imputables. De telles implications illustrent bien le niveau de blocage atteint par la situation qui mine toute tentative de développement et de sécurisation commune.
    Le Sahara Occidental est inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes qui restent à décoloniser et a donné lieu depuis à d’innombrables arguties juridiques entre les parties. Cependant, comme le souligne Laurence Ammour, chercheur associé au Maghreb Center de Washington, « la gestion de ce contentieux par le droit international s’est avérée insuffisante et impuissante dans la mesure où les fondements juridiques qui ont présidé aux propositions de règlement […] n’ont pas évolué depuis 30 ans »10. Ce décalage explique les échecs successifs des plans l’ONU qui, s’ils ont permis un cessez-le-feu garanti par les casques bleus depuis 1991, n’ont pas résolu le conflit. Dès 2000, Kofi Annan, alors Secrétaire Général des Nations Unies, déclarait qu’il faudrait se préparer « à étudier d’autres moyens [que le référendum] de parvenir à un règlement rapide durable et concerté »11 du conflit. Car la tenue d’un référendum dans les conditions actuelles n’est objectivement pas envisageable : il n’existe toujours pas de consensus sur la constitution des listes électorales, l’ONU n’a aucun moyen d’imposer le référendum au Maroc, et le verrouillage politique et idéologique appliqué dans les camps de réfugiés sahraouis laisse peu d’espoir quant à une autodétermination sans contrainte et en toute connaissance de cause de la part des Sahraouis. En 2004, le Ministre des Affaires Étrangères espagnol, Miguel Angel Moratinos, considérait que « dans les circonstances actuelles, un référendum sans solution politique préalable pourrait conduire à une situation de crise généralisée en Afrique du Nord »12. Cette analyse reste d’actualité : sans accord politique entre les protagonistes, la règle de droit, inapplicable seule, ne suffira pas à sortir de l’impasse.

    Par le passé, les deux acteurs principaux, l’Algérie et le Maroc, ont en effet longtemps campé sur des positions de principe : entre revendication d’une souveraineté héritée de l’Empire Almoravide (1056-1147) et revendication d’indépendance au nom du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, le débat ne laisse que très peu d’espace à la négociation. Ces crispations s’expliquent par le fait qu’aucun des protagonistes ne peut se permettre de perdre :

    • Au Maroc, le maintien des Provinces du Sud renvoie au principe fondamental d’intégrité territoriale ; le Royaume ne peut donc consentir à une amputation conséquente de son territoire.

    • Pour l’Algérie, l’attachement aux principes d’autodétermination et de liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes s’accompagne d’un intérêt géoéconomique majeur que constituerait une voie d’accès sur l’Atlantique pour l’exportation du gaz et du fer du Sahara algérien, et la nécessité de demeurer cohérent avec un discours qui n’a pas évolué depuis 30 ans. La reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) conférerait par ailleurs à l’Algérie un allié stratégique dans la région.

    • Dans les deux États, le conflit saharien a pu être initialement utilisé sur la scène intérieure pour masquer les difficultés intérieures respectives en focalisant la population sur un ennemi extérieur. Il s’inscrit aussi dans le cadre d’une course pour le leadership régional.

    • Le Front Polisario enfin ne peut abandonner le combat sans voir disparaître du même coup sa raison d’être ; cela signifierait en outre que les réfugiés auraient vécu 30 ans d’exil dans les camps pour rien…
    Or cette situation génère un coût considérable en termes économiques, humains, politiques et sécuritaires, qui entrave l’établissement d’une véritable sécurité durable dans la région. Ce coût, reconnu par tous, semble cependant être accepté ou du moins toléré par les protagonistes :

    • Pour le Maroc, le coût est d’abord économique, avec un budget militaire important consacré au Sahara Occidental, un investissement massif dans les provinces du Sud, des exonérations fiscales nombreuses, des salaires des fonctionnaires plus élevés, etc. L’International Crisis Group affirme que ce sont plusieurs points de PIB qui ont été engouffrés dans ce dossier13.

    • Le coût économique pour l’Algérie est également très conséquent, avec le financement de l’aide aux réfugiés (surtout depuis la diminution de l’aide internationale suite à la révision à la baisse des estimations de la population des camps par l’UNHCR en 2006), les dons de matériel militaire aux indépendantistes, le maintien de plusieurs dizaines de milliers de soldats à la frontière dans la région de Tindouf, et un investissement politique et diplomatique important pour soutenir la RASD au niveau international et contrer les efforts de communication marocains.

    • Pour tout le Maghreb, le dossier du Sahara Occidental rend impossible l’intégration, limite les investissements étrangers et entretient une atmosphère de suspicion et de défiance entre les acteurs. En outre, l’enlisement constitue un risque préoccupant de balkanisation de la région : les trafics de cigarettes, drogues, armes ou essence se développent fortement dans cette zone qui comprend le Sahara occidental, le nord de la Mauritanie et le sud-ouest algérien, et dont certaines sous-régions sont difficilement gouvernable, alors que les tensions liées au conflit rendent là encore impossible une coopération raisonnée en matière de sécurité.

    • Le conflit a également un coût financier et en termes de crédibilité important pour la Communauté internationale, qui maintient la force d’intervention de la MINURSO sur place pour un budget de 35 millions d’euros par an, sans résultat probant depuis bientôt vingt ans.

    En attendant, les réfugiés des camps de Tindouf vivent dans des conditions déplorables, souffrant de pénuries alimentaires, du manque d’eau, d’infrastructures sanitaires insuffisantes… Le déclin du Polisario, qui a perdu ses soutiens politiques et idéologiques de la Guerre froide, fait également craindre un effondrement de l’organisation fragile des camps : la corruption au sein de la RASD, dirigée exclusivement par le Polisario, le clientélisme appliqué dans l’attribution de l’aide humanitaire internationale, la monopolisation du pouvoir et l’immobilisme politique qui en découle sont de plus en plus mal acceptés par la nouvelle génération. L’identité nomade sahraouie, qui avait été déconstruite pour s’incarner dans la lutte pour un territoire perdu, est en train de se reconfigurer. Ainsi, les Sahraouis « qui optent pour la Mauritanie font preuve de la même volonté d’affirmation identitaire que ceux qui restent à Tindouf, non pas quant à une indépendance qui leur paraît irréalisable, mais dans leur identité : en s’installant en Mauritanie, ils renoncent à leur militantisme pour l’indépendance de la RASD, mais ils demeurent des Delimi, des Tekna, des Ahl Ma El Aïnin ou des membres de tout autre tribu »14. Parallèlement, le Maroc administre et développe de fait le Sahara Occidental depuis 1979, conférant aux populations locales (Marocains du Nord installés au Sahara et Sahraouis) un niveau de vie évidemment bien meilleur que dans les camps. Désormais, les progrès pour la reconnaissance des Sahraouis sous administration marocaine comme des citoyens à part entière doivent être poursuivis dans le cadre global de la défense et de la promotion des droits de l’homme au Maroc.

    Les enjeux initiaux et ceux qui sont venus se greffer et se cristalliser sur le Sahara Occidental sont donc tels que le coût supposé ou estimé de l’impasse est longtemps apparu préférable à celui qu’impliquerait une issue défavorable, et ce malgré le potentiel de développement et de stabilité sécuritaire que permettrait la normalisation du conflit. Par conséquent, seule une solution politique négociée, englobant l’ensemble des problématiques liées au conflit, et dans laquelle aucun acteur ne perdrait la face semble à même de débloquer la situation. La proposition marocaine d’un Plan d’autonomie pour la région du Sahara Occidental, présentée devant le Conseil de Sécurité de l’ONU en 2007 est à ce titre la première alternative crédible au gel des positions de principe évoquées plus haut.

    L’autonomie de gestion proposée par le Maroc prévoit la mise en place d’organes législatif, exécutif et judiciaire au niveau local, dont la compétence portera sur de nombreux domaines15. À l’instar des différents modèles fédéraux européens, l’État conservera une compétence exclusive sur les domaines régaliens, qui au Maroc comprennent notamment la sécurité, la coopération internationale et les relations extérieures, la commanderie des croyants, et le système judiciaire. A la recherche d’un consensus le plus large possible, Rabat souhaite organiser un référendum de ratification du projet d’autonomie par les populations des provinces du sud, et, compte tenu de la nécessité de réformer la constitution du Royaume pour y intégrer le concept d’autonomie, réaliser également une consultation de l’ensemble du peuple marocain.

    Il apparaît donc bien que cette proposition d’autonomie doivent être considérée comme une base tangible de négociation, qui s’inscrit en outre dans la démarche plus générale de régionalisation et de démocratisation du pays évoquée dans la première partie. Car personne ne peut dire aujourd’hui si l’indépendance du Sahara Occidental constituerait une option viable, s’il ne risquerait pas de se transformer en zone grise propice à tous les trafics, à la prolifération du terrorisme et in fine à la déstabilisation de la région. Certains, comme le porte-parole du Département d’État américain en 2008 ont même été jusqu’à considérer qu’un État Sahraoui indépendant ne pouvait être considéré comme une « une option réaliste »16, ni « un objectif accessible », pour reprendre la formule de l’ancien représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental, Peter van Walsum17. Il est en tout cas certain que la sécurité de la zone ne peut admettre un « failed » state, surtout si ce dernier sert de nouvel alibi pour renforcer les crispations et le maintien sous tutelle des sociétés maghrébines.

    En revanche, tout le monde reconnaît l’intérêt considérable en termes de croissance et d’amélioration des conditions de vie des populations que constituerait la fin des politiques de défiance au Maghreb et la progression de l’intégration régionale. La normalisation de la question du Sahara Occidental, qui implique nécessairement l’engagement de toutes les parties, permettrait en outre d’initier une sécurisation globale et durable de cette région fragile. Il convient désormais de convaincre les protagonistes que leur place et leurs intérêts seront préservés une fois le pas franchi : le Maghreb a besoin d’ouverture et de stabilité, pas d’une escalade sécuritaire.

    – L’UE doit soutenir la proposition marocaine d’autonomie, qui semble aujourd’hui la seule option réaliste de sortie de crise. Cette issue n’est envisageable que sur la base du plan marocain élargi afin de répondre à toutes les dimensions du conflit en particulier : (1) donner des garanties aux populations sahraouies sous administration marocaine, notamment concernant l’intégration d’une voix politique légale sahraouie. La décorrélation progressive actuelle entre identité Sahraouie et revendication territoriale est à ce titre de bon augure ; (2) établir des accords bilatéraux commerciaux et de coopération permettant la préservation des intérêts géo-économiques des deux grands États, au premier rang desquels figurent le phosphate pour le Maroc, le gaz et le fer pour l’Algérie, et l’exploitation du pétrole saharien pour les deux partie.

    – Pour ce faire, la voie des négociations directes entre les protagonistes, y compris en y associant l’Algérie doit être privilégiée et soutenue par l’UE. En ce sens, les dernières négociations informelles entre le Maroc et le Front Polisario qui se sont déroulées les 10 et 11 février 2010 à New York en présence de l’Algérie et de la Mauritanie sont encourageantes. Bien que peu d’information aient filtré au sujet des négociations en elles-mêmes, la décision des parties de se revoir prochainement est en soi une avancée qu’il convient d’appuyer. Dans la Déclaration conjointe issue du Sommet UE-Maroc du 7 mars 2010, l’UE a d’ailleurs réitéré son soutien aux « efforts du Conseil de Sécurité des Nations Unies, du Secrétaire Général et de son Envoyé personnel pour le Sahara Occidental pour parvenir à une solution politique définitive, durable et mutuellement acceptable [en exprimant son] soutien au processus de négociations en cours, dans le cadre des directives du Conseil de Sécurité et notamment la Résolution 1871 (2009) »18.

    2. Le gâchis du blocage des frontières

    Cette logique de défiance qui paralyse la région est également au cœur de la problématique des frontières, tant internes au Maghreb qu’avec les pays voisins. Parmi les tensions générées par les enjeux de sécurité, la fermeture des frontières est sans l’une des plus emblématiques, et demeure un frein considérable au développement de la région. Les frontières sont traditionnellement un marqueur de souveraineté et un baromètre des relations régionales. Elles sont d’abord un enjeu de souveraineté, comme l’a illustré la “guerre des sables” de 1963 entre le Maroc et l’Algérie qui n’a pris fin qu’en 1992 avec la Convention fixant les frontières entre les deux États.

    Les tensions entre les pays du Maghreb se traduisent ainsi immanquablement par un durcissement des contrôles comme entre l’Algérie et la Tunisie en 2007, pouvant aller jusqu’à la fermeture complète, comme c’est le cas depuis plus de 15 ans entre l’Algérie et le Maroc, un bouclage qui ruine l’économie régionale, déchire de nombreuses familles, et ne trouve pas d’issue malgré la demande de réouverture souvent réitérée par le Maroc.

    La coopération en matière de sécurité, de contrôle des frontières et de lutte contre les trafics ne doit pas se faire au détriment des populations et du développement économique. De telles mesures, si elles améliorent à court terme la gestion des trafics, ne permettent pas d’établir une sécurité profitable à tous sur le long terme.

    La réticence à l’ouverture n’est pas le fait des États seulement. La mise en œuvre de l’accord de libre-échange d’Agadir, signé en février 2004 et entré en vigueur en avril 2007, souffre de cette réalité : réunissant le Maroc, l’Égypte, la Jordanie et la Tunisie, il était conçu initialement pour permettre la levée immédiate des barrières non tarifaires et l’instauration progressive d’une zone de libre-échange. Trois ans plus tard, malgré l’accord politique officiel des États, force est de constater que les résultats attendus ne sont pas au rendez-vous, comme en témoignent la faiblesse des échanges entre les pays signataires. Pour de nombreux analystes, ce blocage serait le résultat direct des réticences de certaines entreprises. Par exemple, les exportations de la voiture Logan sont très difficiles vers l’Égypte, compte tenu des entraves administratives mises en place sous la pression des chaînes de montages égyptiennes, qui veulent conserver leurs parts dans un marché interne de l’automobile très protégé. Ces réflexes protectionnistes se retrouvent également du côté maghrébin, avec par exemple des campagnes menées contre l’importation de riz égyptien. Pour Omar Hilale, Ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, ces blocages proviennent de « la prévalence des intérêts sectoriels sur les intérêts stratégiques collectifs de la région », au détriment de l’avenir même du Maghreb.

    – Réorienter les approches en privilégiant une gestion responsable des flux qui conjugue les exigences sécuritaires nationales légitimes et les échanges locaux, source durable de développement économique et humain.

    – Poursuivre l’effort envers l’ensemble des acteurs des sociétés civiles maghrébines en vue de les convaincre que l’ouverture aux voisins est une chance et répondre à leurs craintes est essentiel. Dans cette perspective, l’UE doit soutenir des politiques publiques d’information qui doivent permettre de faire sauter les verrous psychologiques de l’isolement et du repli sur soi.

    Source : Maroc Leaks, 26 mars 2020

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Sahel, terrorisme, Boko Haram, Mali, Niger, Nigeria, Burkina Faso,

  • L’Algérie et la Zone de libre-échange continentale africaine : la panacée ?

    Par Mostefa Zeghlache(*)
    Du 3 juin 1991, date de l’adoption à Abuja (Nigeria), par l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), du Traité instituant la Communauté économique africaine (entré en vigueur en 1994), dans le cadre du Plan d’action et de l’Acte final de Lagos, au 7 juillet 2019, date de la mise en œuvre de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), à l’issue du Sommet de l’Union africaine (UA) de Niamey (7 et 8 juillet) , l’Afrique aura mis près de 30 années avant de s’engager , enfin, sur un projet d’intégration régionale longtemps galvaudé par le discours unioniste africain mais qui attend toujours de voir le jour.
    En ratifiant l’accord de la ZLECAf le 15 décembre 2019, l’Algérie a indiqué clairement sa volonté de ne pas rester en marge du processus enclenché en juillet 2019. Cette adhésion est justifiée par le discours officiel algérien qui présente la Zone africaine de libre-échange comme une voie pouvant soutenir la volonté du pays de diversifier l’économie nationale pour sortir de l’impasse de la dépendance aux hydrocarbures comme principale source de financement extérieur.
    La création de la ZLECAf est le résultat d’un long processus intégrationniste africain qui a débuté à Abuja en 1991, du temps de l’OUA.
    La stratégie établie par le Traité d’Abuja visait la mise en place de la Communauté économique africaine (CEA) sur la base d’un processus d’intégration sous-régional impliquant cinq communautés économiques régionales (CER), devenue, plus tard, huit, dont l’Union du Maghreb arabe (UMA). Parmi les nombreux objectifs fixés par le Traité, l’article 4 dispose notamment que la CEA vise à « promouvoir le développement économique, social et culturel ainsi que l’intégration des économies africaines… ».
    La première étape du processus devait s’achever en 1999 et la 6e et dernière en 2028 par la création d’une union économique et monétaire. La mise en œuvre intégrale du Traité ne devait pas excéder l’année 2034. En cours de chemin, les dirigeants africains ont décidé, en janvier 2012, lors de la 18e session de l’UA de créer une Zone de libre-échange. Le processus de négociations a été initié en juin 2015, lors de la 25ème session ordinaire de l’UA à Johannesburg.
    Tags : Algérie, ZLECA, Afrique, Union Africaine, libre échange, 
  • Algérie – Gazoduc GME: fin du diktat marocain

    Les autorités algériennes ont décidé de mettre fin au chantage exercé depuis des années par le gouvernement marocain à propos du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui relie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc. C’est ainsi que nous apprenons que les pouvoirs publics ont décidé de créer une déviation à partir de la localité d’El Aricha (Tlemcen) et brancher le nouveau gazoduc sur le nœud de Beni Saf. La déviation du GME va, en premier lieu, alimenter le gazoduc sous-marin Medgaz, qui relie la localité de Beni Saf à Almeria en Espagne. Dans une seconde étape, il est envisagé le dédoublement de Medgaz comme c’est le cas du gazoduc qui alimente l’Italie via le territoire tunisien.
    Donc, au cas où le Maroc refuserait la prolongation du contrat du GME, l’Algérie serrait prête à passer au plan B.
    Odieux chantage
    Par cette décision l’Algérie aura mis fin à un long processus de chantage engagé par le Maroc depuis plus de deux ans, en laissant entendre qu’il risque de ne pas renouveler le contrat relatif au gazoduc GME qui doit expirer en 2021.
    « Le Maroc ne sait pas encore si le contrat du gazoduc sera reconduit, une fois arrivé à terme en 2021 », avait déclaré en novembre dernier, le ministère de marocain de l’Energie et des Mines.
    Le Maroc avait, en effet, planifié l’étranglement de l’Algérie en la privant de l’usage de ce gazoduc qui transporte quelque 10 milliards de mètres cube par an vers l’Espagne et le Portugal. Le Maroc lui-même consomme 640 millions de mètres cubes annuellement de gaz algérien à travers l’alimentation de deux centrales électriques.
    Le Gazoduc Maghreb-Europe, baptisé Pedro Duran Farell, est un ouvrage qui part du gisement de Hassi R’mel et rejoint Cordoue en Espagne en traversant le détroit de Gibraltar.
    Tags : Algérie, Maroc, Medgaz, Gazoduc Maghreb-Europe (GME),
  • Etats-Unis : Un lobbyiste du Maroc à la tête du dossier du Sahel

    La Maison Blanche vient de nommer Peter Pham envoyé spécial pour le Sahel. Une nomination qui ferait la joie des autorités marocaines qui voient leur travail de lobbying rapporter ses fruits. Par contre, à Alger, il est très peu probable qu’il soit accepté. Son lobbyong contre l’Algérie était beaucoup trop flagrant.
    Peter Pham est directeur directeur du département Afrique au Conseil atlantique, un think tank basé à Washington. Il a longtemps fait cause commune avec Rabat avec une foule de lobbyistes et journalistes bien payés pour dénigrer l’Algérie et accuser le Front Polisario d’accointance avec le terrorisme.
    Le Moroccan American Center for policy, principale entité de lobbying marocaine créée en 2004. Il a d’autres ramificatins telles que le Centre culturel marocain américain, le Conseil marocain américain du commerce et de l’investissement, tous financés par le gouvernement marocain.
    Seuls deux des nombreux lobbyistes marocains opérant à Washington, la société Gabriel et le Centre américano-marocain pour la politique, ont déclaré avoir reçu plus d’un million de dollars du gouvernement marocain dans le dernier rapport de la Foreign Agents Registration Act disponible en ligne (pour le semestre se terminant le 30 juin 2011). La majeure partie de cet argent est directement affectée à défendre la prétendue légalité de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc.
    Dans ce but, Peter Pham en étroite collaboration avec ces organisations, il a mené entre 2008 et 2015 une intense campagne contre sahraouis et algériens. Il a brillé par sa capacité de génuflexion devant les autorités marocaines, mais il n’a jamais trouvé des arguments convaincants pour imposer les thèses marocaines.
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    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Peter Pham, Atlantic Council, 

  • Guerre secrète des renseignements marocains contre l’Algérie (3/3)

    Le Makhzen et l’alliance du terrorisme avec la mafia de la drogue

    l’implication de la Gendarmerie Royale est sans cesse citée et souvent, lors d’arrestations de membres de réseaux de drogue, le nom de hauts officiers de la gendarmerie royale est évoqué. Le meilleur exemple est l’affaire dite de Nador, dans le sud-est marocain, où le réseau, composé de 67 personnes, avait été appuyé par 29 membres de la Marine Royale, 17 personnes relevant de la Gendarmerie royale et 23 de Forces de réserves, ainsi qu’un membre des Forces Armées Royales.

    La presse et les sites marocains ont rapporté que mon livre intitulé « Les torrents de la corruption et la poussée (avancée) de Ben Laden en Algérie », vise le front Polisario comme l’a publié auparavant le site « Hespress » le 17 février 2009. Ce site prétend que j’ai découvert des dossiers impliquant le front Polisario dans le terrorisme. De son coté le journal « Maroc poste », qui parait à New York et protégé par les membres du congrès marocain, a publié également le 26 février 2009 une information sur ce point. Pour sa part le journal marocain « El Sabah » est revenu sur le livre dans sa première page (la Une) dans son numéro du 01 mai 2009, en le décrivant comme un rapport qui implique le Polisario dans le terrorisme. Mon livre a été également sujet de mémoire de fin d’études sans qu’il soit distribué dans les bibliothèques ou librairies. On cite le cas de l’étudiant nommé Abdallah Barakellah qui a traité le livre dans son mémoire de fin d’études en 2010 à l’école supérieure de l’administration du Maroc. Cet étudiant a été encadré par le docteur Abdelwahed Elnacer. Le mémoire est intitulé « Les perspectives de l’initiative marocaine sur l’autodétermination ». Suite à ce tapage médiatique qu’a soulevé ce livre, de nombreuses parties m’ont contacté pour son édition et sa publication. Je cite dans ce contexte l’initiative de Abderahmane Berrada le directeur général (DG) de la société « Hespress ». En effet, après la publication d’un exemplaire du livre aux Etats-Unis d’Amérique, M. Berrada m’a demandé de lui envoyer un exemplaire, une demande que j’ai satisfaite. Ainsi, je lui envoyé par mail deux exemplaires un pour lui et un autre pour son ami le docteur Mekkaoui. Soulignant dans ce contexte que ce dernier m’a même demandé de changer le titre du livre et m’a proposé dans ce sens un titre plus sensible, à savoir : « Les généraux d’Algérie de la corruption au terrorisme ». Le Dr Mekkaoui m’a demandé en outre d’ajouter au moins un chapitre sur mon expérience militaire et sur ce que j’ai vécu durant les années quatre-vingt-dix, et ce, afin de le publier par un centre d’études en Espagne, ce que j’ai refusé à cette époque là. Ainsi les choses sont arrivées à une impasse vu que le livre n’a pas satisfait tous leurs désirs du Makhzen vis-à-vis de l’institution militaire algérienne, d’autant plus qu’il contient des renseignements sur le front Polisario comme ils le prétendent.

    1- Corrompre certains militants de la cause sahraouie pour les impliquer dans la thèse marocaine et cela par l’argent ou de hauts postes de responsabilité.

    Des informations rapportées par des sources crédibles assurent que ceux qui ont annoncé leur rébellion contre le front Polisario et qui ont soutenu la thèse marocaine ont obtenu en contrepartie de l’argent et des logements. Par ailleurs, des postes de responsabilité ont été promis aux personnalités distinguées, mais aussi de l’argent et des résidences de luxe. Il suffit dans ce contexte citer Ould Souilem qui a été proposé pour occuper le poste d’ambassadeur du Maroc en Espagne. Comme ce fut toujours le cas, les services secrets marocains ne ménagent aucun effort pour atteindre les leaders du front Polisario pour gagner leur appui quelque soit le prix afin de créer un équilibre entre les sahraouis notamment dans les camps de réfugiés à Tindouf. Et ce pour déplacer le conflit à l’intérieur du Sahara Occidental et entre les sahraouis. Ce qui par ricochet rendraient beaucoup de services qui pourraient devenir gratuits dans le cas du respect. Plus loin encore, les marocains avec qui je me suis entretenu lors de ma visite au Sahara Occidental se sont dit écœurés par les importantes sommes d’argent offertes aux revenus des camps de réfugiés à leur détriment comme des sahraoui et des frontaliers. Pire encore, certains estiment que les sommes touchées par Ould Souilem pourraient servir à créer 10 associations et organiser des centaines de rencontres internationales pour soutenir la thèse marocaine. Parmi les dernières manœuvres marocaines ce qu’elles rapportent sur l’affaire du dénommé Ould Sidi Mouloud apparu dans un moment caractérisé par un grand tapage médiatique suite à mes investigations dans la région de Dakhla. Ces investigations que j’ai menées en tout professionnalisme, indépendance et transparence m’ont démontré que les Sahraoui ne croient qu’en une chose : l’autodétermination. Ould Sidi Mouloud a créé ce scénario urgent qui n’a pas été bien étudié pour amortir le choc qu’a subi le Makhzen et les services secrets marocains, après que je leur ai prouvé que je suis un algérien que nul ne peu acheter ou vendre. (Un algérien qu’on ne peut pas corrompre). Ainsi Ould Souilem se retrouvé comme un pompier qui a accouru pour éteindre le feu qu’a dévasté le Makhzen après le succès de l’opération d’infiltration et faire entendre la voix des sahraouis au plus haut niveau à travers le plus grand journal dans le monde arabe à savoir « Echourouk ».

    1- Le financement du terrorisme par la rente de la drogue et le trafic d’armes

    De nombreux rapports sécuritaires ont confirmé que le terrorisme et ce qui est appelé « l’organisation d’Al Qaida au Maghreb Islamique » (AQMI) est impliquée dans le trafic de drogue provenant du Maroc. Soulignant dans ce contexte que la quasi totalité de la drogue circulant en Algérie provient de ce royaume. Lors d’un séminaire qui a eu lieu à Sétif le 26 juin 2010, le directeur de l’Office National de Lutte Contre la Drogue (ONLCD) a estimé que 75 % de la drogue circulant dans notre pays provient du maroc. Rappelant par ailleurs que ce pays produit à lui seul 60 % de la drogue au niveau mondial. Le directeur de l’ONLCD, M. Abdelmalek Sayeh a indiqué, par ailleurs, dans une déclaration à la presse le 28 février 2010 que « la relation entre les trafiquants de drogue et les groupes terroristes n’est pas un secret ». Il a ajouté dans le même sens que les trafiquants qui transportent le haschich et même la cocaïne sont équipés par les groupes terroristes afin de les aider à transporter les armes.

    Le dernier scandale enregistré en matière de trafique de drogue par Al Qaida remonte au 26 février 2010. À ce moment là les services de sécurité mauritaniens ont dressé sur les frontières mauritano-maliennes une embuscade à un groupe terroriste lourdement armé qui assurait la sécurité d’une camionnette transportant du haschich. Selon des sources militaires, ces terroristes appartiennent à l’organisation Al Qaida. Ainsi le financement marocain du terrorisme est confirmé par de nombreuses preuves irréfutables. Et ce, sans parler du trafic d’arme dans lequel est impliqué le réseau Belairedj ainsi que d’autres réseaux qui ne sont pas encore démantelés. On cite dans ce contexte le démantèlement par les gardes frontaliers algériens à Bechar d’une opération de trafic d’armes. Lors de cette opération 35 tonnes de kif en provenance du Maroc ont été saisies. Cette opération est considérée comme l’une des plus réussies contre l’alliance du terrorisme avec la mafia de la drogue. La drogue est devenue la principale source de financement du terrorisme dans la région du Sahel et dans le Sahara. Ses rentes dépassent 100 millions d’euros. A ceci s’ajoute l’argent des rançons provenant des enlèvements des étrangers dans la région du Sahel. Ces enlèvements ont apporté plus 50 millions d’euros à la caisse du sanguinaire Droudkal selon des rapports officiels algériens, cités par une feuille présentée par l’Algérie via le conseiller auprès de la présidence de la république, Rezak Barra, lors de la deuxième rencontre des Nation Unies qui s’est déroulée à New York le mois de septembre dernier, et qui a débattu de la stratégie internationale antiterroriste. Pour rappel, l’implication de la Gendarmerie Royale est sans cesse citée et souvent, lors d’arrestations de membres de réseaux de drogue, le nom de hauts officiers de la gendarmerie royale est évoqué. Le meilleur exemple est l’affaire dite de Nador, dans le sud-est marocain, où le réseau, composé de 67 personnes, avait été appuyé par 29 membres de la Marine Royale, 17 personnes relevant de la Gendarmerie royale et 23 de Forces de réserves, ainsi qu’un membre des Forces Armées Royales. Il y a, ainsi des officiers marocains impliqués dans des affaires de trafic de drogue. Certains de ces officiers ont le grade de colonel, tels que ceux qui ont été arrêté en 2007. En effet le chef de la Garde Royale, ainsi que le chef de la Gendarmerie Nationale Marocaine qui a le grade de colonel ont été accusés de trafic de kif traité. La perquisition du domicile de ce dernier a permis de mettre la main sur une importante quantité de haschich ainsi qu’une grande somme d’argent estimée à plus de 135 milliards de dirhams. Huit autres officiers appartenant au même réseau ont été également arrêtés pour trafic de drogue et blanchiment d’argent. Ceci n’est que la partie apparente de l’iceberg. Il faut souligner par ailleurs que certains officiers impliqué dans le trafic de drogue ne sont pas estés en justice vu leurs relations au sein des cercles du pouvoir et leur solides rapports avec les familles du Makhzen. Sur un autre plan, des rapports secrétaireries que la Katibate « al Moulathamine » (les cagoulés) a imposé des taxes aux trafiquants de drogue qui sont en majorité des marocains. Ces sommes d’argents constituent une importante source de financement de Al Qaida. D’autres sources estiment par ailleurs que les sentiers qu’empruntent les trafiquants sont devenus les mêmes qu’utilisent les terroristes pour transporter les armes et les explosifs au fiefs des groupes terroristes. Nos informations montrent d’un autre coté que les services secrets marocains ont tenté par divers moyens, notamment par des prisonniers marocains impliqués dans des affaires de terrorismes, d’atteindre des islamistes dans les prisons algériennes. Il n’est secret pour personne que des marocains sont accusés de terrorisme. On cite par exemple C. Abdelghani, dit Houdhaifa, et T- Salah Eddine accusé par le tribunal criminel de Tizi Ouzou le 31 janvier 2010 arrêtés alors qu’ils étaient à la recherche des fiefs terroristes. L’affaire de la tombe de Said Makhloufi, émir du groupe islamique armé (GIA) qui se trouve dans la région du Djbel Errich selon les services sécuritaires algériens. Dans un entretien accordé en mois de décembre 2009 au journal « El Hayat » qui parait à Londres, Idris Elbesri a indiqué que l’affaire de la tombe était au centre des discussions qu’il a eu avec le président Bouteflika en mois de juin 2009. Rappelant, par ailleurs, que Abdelhak Layada l’émir du Groupe Islamique Armé (GIA) qui a été remis par Rabat à Alger en 1993 après de longues discussions, a affirmé lors de son procès le 14 juin 1994 que les services secrets marocain lui ont proposé de le soutenir à Tindouf et lui ont demandé de frapper les intérêts du front polisario. Il a indiqué plus tard qu’il a subi des pressions pour recruter des sahraouis dans les groupes terroristes.

    L’institution militaire algérienne au cœur des sales enjeux

    1-Des plans pour atteindre les archives de l’armée, notamment celles qui concernent la guerre des sables et de lutte antiterroriste.

    Parmi les objectifs que veulent atteindre les services de renseignement marocains figure les documents secrets de l’armée algérienne liés à la guerre des sables qui a éclaté en mois d’octobre 1963, ainsi que les dossiers de lutte antiterroriste et d’espionnage. Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver les mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore.

    Des plans pour atteindre les archives de la “Guerre des Sables” de 1963

    Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf.

    Dans leur guerre secrète contre l’Algérie, les renseignements marocains ont de tout temps élaboré des plans pour atteindre les archives de l’armée, notamment celles qui concernent la guerre des sables et de lutte antiterroriste.

    Parmi les objectifs que veulent atteindre les services de renseignement marocains figurent les documents secrets de l’armée algérienne liés à la guerre des sables qui a éclaté au mois d’octobre 1963, ainsi que les dossiers de la lutte antiterroriste et d’espionnage. Le Maroc souhaite tirer profit de ces documents afin de laver ses mains de son incursion sur l’Algérie, et lui faire porter toute la responsabilité de ce qui s’est passé et ce qui se passe encore. En ce qui concerne les dossiers de lutte antiterroriste, les marocains souhaitent mette la main sur d’éventuelles informations sur les Sahraouis et les camps de réfugiés à Tindouf. Le but recherché par le Makhzen est de faire de ces camps des fiefs de radicalisme et de terrorisme, pour les utiliser comme des moyens de pression sur l’opinion mondiale dans le cadre de la guerre contre le terrorisme. Ces dossiers pourraient être également des moyens de pressions sur l’Algérie et la pousser à désinstaller les camps de réfugiés à Tindouf. Pire encore le Makhzen « rêve » de classer le front Polisario comme une organisation terroriste internationale, ce qui interdirait à tous les pays, organisations et volontaires d’œuvrer avec le front Polisario, de l’aider ou de le reconnaître. Dans ce cas là, le Maroc aurait mis fin à la cause sahraouie placée jusqu’à là comme une question de colonisation.

    Après avoir pris connaissance de ses insinuations sans dire un mot, ce qui a été interprété par les services de renseignement marocains comme une réponse positive de ma part, ils ont pris attache avec moi via leur intermédiaire appelé Redha Toundji. Le Makhzen voulait m’utiliser pour atteindre leurs objectifs. C’est ainsi que j’ai rencontré leur intermédiaire dénommé Toundji deux à Agadir et deux autres fois à Toulouse au sud de la France. Apres notre première rencontre qui a eu lieu le 16 juin 2010 lors de laquelle nous avons abordé différents sujets, j’ai été contacté par Toundji le 22 juin 2010 et m’a informé qu’il était à Bruxelles. Ainsi il m’a fixé un rendez-vous pour le 23 juin à 10 AM à toulouse. Je m’y suis rendu et nous avons abordé divers sujet. Lors de cette rencontre, il m’a informé qu’il a rencontré à Bruxelles un éléments appartenant aux services secrets algériens qui lui a remis des documents impliquant le front Polisario dans des affaires de terrorisme afin de les publier dans son journal. A une questions que je lui ai posé sur l’identité de cette personne, il m’a promis qu’il allait me fournir tous les renseignements avec détails une fois sa missions accomplie. D’ailleurs, il a reconnu les faits par la suite dans un article publié dans son journal « le Sahara Hebdomadaire » dans son numéro 91 publié le 06 août 2010. Il m’a assuré par la suite qu’il a été envoyé par El Mansouiri pour débattre de certains sujets. Lors de nos rencontres, j’étais persuadé qu’il enregistrait discrètement mes propos pour ses responsables. Ainsi, je lui ai montré mon intérêt de connaître ce que veulent les services de renseignement marocains de moi. Pour le convaincre, j’ai même montré mon soutien à plusieurs sujets car je savais très bien que ceci lui fera plaisir. Suite à cela, il m’a informé que les services marocains étaient certains que je détenais des dossiers et des documents militaires très importants. En plus ils étaient convaincus que j’ai un réseau dans l’armée qu’ils pourraient exploiter pour assurer la réussite de l’opération d’infiltration. Durant les longues discussions que nous avions eues sur plusieurs sujets, je n’ai jamais soufflé un mot sur son objectif ainsi que celui du service pour lequel il travaille. Lors de nos entretiens, je lui ai fait comprendre que je n’ai rien à voir avec l’institution militaire algérienne et que je n’avais aucun document qu’ils peuvent exploiter.

    Cependant, il n’a pas cessé d’insister vu qu’il a été chargé de cette mission et qu’il voulait coûte que coûte réussir. Ainsi, il a voulu me tenter avec de l’argent et m’a expliqué dans ce sens que les services de renseignements marocains sont prêts à m’offrir une très importante somme d’argent en contrepartie de leur fournir des documents classés secrets sur l’armée et le front Polisario. Toundji a insisté sur moi pour que je lui dévoile les documents en ma possession sur les sahraouis impliqués dans des affaires de terrorisme, d’autant plus que la presse marocaine a rapporté énormément d’informations sur ce sujet. Dans le même contexte il m’a proposé une importante somme d’argent dont il ne m’a pas précisé le montant qu’il envisageait de m’envoyer par la banque Western Union afin d’intenter des actions en justice contre des responsables algériens. Après qu’il ait dévoilé ses desseins, je me suis emporté. Je lui expliqué que je n’étais qu’un journaliste et écrivain, et que je n’avais rien avoir avec les affaires de renseignements militaires particulièrement celles visant à porter atteinte à ma patrie. Par ailleurs, je suis lui ai demandé de ne plus jamais me contacter.

    Constatant ma colère, Toundji a tenté de se rattraper et de me convaincre. Alors il a essayé de me faire comprendre que je n’avais pas compris ce qu’il voulait dire. Ainsi, il m’a expliqué qu’il voulait juste m’aider financièrement afin de me venger du système algérien, dont je suis un fervent opposant. En guise de réponse, je lui ai fait comprendre que je n’étais pas opposant et que je ne suis qu’un journaliste qui suit l’actualité et les événements qui peuvent intéresser les peuples. Malgré ma grande colère, il m’a demandé de réfléchir à sa proposition. Puis il a abordé d’autres sujets. Avant de nous séparer, il m’a prié de nous fixer un autre rendez-vous. J’ai accepté de le revoir malgré tout ce qui s’est passé entre nous ce jour là car je voulais me tirer de cette affaire sans m’impliquer dans quoi que ce soit qui pourrait nuire à ma réputation et ma transparence. Soulignant par ailleurs, que mon objectif le plus cher était de dévoiler au monde entier les dessous des services secrets marocains. Je rappelle au passage que je me suis entendu précédemment avec le directeur du journal « Echourouk » pour dévoiler au grand jour cette grave affaire. Je signale par ailleurs que j’ai informé Toundji de l’invitation que j’ai reçue de l’ « Association des Sahraouis des Wahdawiyyine » et de la part de son président Ahmed Boumehroud afin de prendre part à une rencontre internationale à Dakhla sur la sécurité dans la méditerranée. A ce titre, j’ai fait semblant de ne pas vouloir y participer, mais il a essayé de me convaincre d’y prendre part. Ce que Toundji ignorait à ce moment là c’est que l’éventualité d’organiser cette rencontre à Dakhla était la mienne, quoi que je n’avait rien à voir avec la question de l’autodétermination du peuple sahraoui. En effet, j’ai proposé au président ce cette association d’organiser cette rencontre sur la sécurité dans la région du Maghreb. Mon objectif était d’avoir accès aux territoires sahraouis via les associations du Makhzen pour prendre connaissance de la vérité loin de tout contrôle. A ce moment là j’ai décidé de dévoiler tout ce que je savais au cas ou les affaires étaient en faveur du maroc.

    Des plans secrets visant à frapper l’unité du territoire algérien

    Ceux qui suivent l’agenda du Makhzen constateront que ce qui le fait rêver le plus c’est la frontière avec l’Algérie. Il n’est secret à personne que certains journaux font la propagande de ce qu’ils appellent « le Sahara oriental », en allusion au Sahara algérien. J’ai lu à ce propos les fadaises qu’inculque le makhzen au marocains sur ce Sahara qui comporte Tindouf et Bechar. Pis encore, il y a certains qui estiment que le pétrole sous terre à Hassi Messouad est une propriété marocaine !

    Les services de renseignements marocains, à ma connaissance, n’ont pas pu infiltrer l’institution militaire du front polisario. Même ceux qui sont appelé « revenus des camps des réfugiés de Tindouf » qui étaient autrefois des leaders au front Polisario n’ont pas réussi à aider les services marocains dans leur tache. Ces revenus n’ont pu aider le Makhzen qu’à travers des campagnes médiatiques et des idées connues tirées du « vocabulaire » du Makhzen. De nombreux journalistes, écrivains et chercheurs marocains, que je connais bien, m’ont assuré que l’aile militaire du front Polisario est et sera toujours « un cauchemar » pour les institutions sécuritaires marocaines, après tous les échecs qu’ils ont subis. Par ailleurs leur inquiétude va crescendo vu les prémisses d’une guerre prochaine, à laquelle a insinué à plusieurs reprises le front polisario. Lors de ma visite qui m’a conduit à Dakhla où j’ai rencontré un bon nombre de sahraouis, j’ai constaté leur colère et leur indignation vis-à-vis des négociations supervisées par les Nations Unies. Ces sahraouis sont convaincus que la seule solution pour restituer leur droit et libérer leur pays de l’occupation marocaine illégale est de prendre les armes contre cet envahisseur. Vu les craintes marocaines d’une guerre contre les sahraouis qui croient plus que jamais de la légitimité de leur revendication, les services de sécurité marocains ont passé à une autre étape. Il s’agit d’une guerre de renseignements mais également médiatique contre les sahraouis, leur capacité militaire, leurs soutiens et ses techniques. Pour avoir tous ces renseignements, le Makhzen a recruté des mouchards, des espions, des indicateurs pour leur fournir des renseignements régulièrement.
    La malédiction des frontières et l’unicité nationale visée
    Ceux qui suivent l’agenda du Makhzen constateront que ce qui le fait rêver le plus c’est la frontière avec l’Algérie. Il n’est secret à personne que certains journaux font la propagande de ce qu’ils appellent « le Sahara oriental », en allusion au Sahara algérien. J’ai lu à ce propos les fadaises qu’inculque le makhzen au marocains sur ce Sahara qui comporte Tindouf et Bechar. Pis encore, il y a certains qui estiment que le pétrole sous terre à Hassi Messouad est une propriété marocaine ! Dans ce contexte, le journal « El Michaal » à qui j’ai accordé une interview a rapporté dans son numéro 120 paru le 11 septembre 2008 que j’ai reconnu que le pétrole algérien est la propreté du Maroc et que l’Algérie devrait le partager avec ce pays. Apres la publication de ce mensonge qu’i sur sa une, j’étais contraint de faire un démenti le 12 septembre 2008 que j’ai publié sur mon site personnel, après que le journal a refusé de le publier sur ses pages. A cette époque là, j’ai pris attache avec le rédacteur-en-chef de ce journal Idris Ould El Kabila, qui a réalisé l’interview avec moi, et ma présenté ses excuse oralement. Je lui ai signalé que c’était irresponsable et grave de publier ce que je n’ai pas dit. Ainsi je lui ai remis mon démenti qu’il a transmis aux responsables du journal qui ont refusé de le publier. Lorsque je l’ai rencontré à Agadir le 22 avril 2010 au journal « Sahara Hebdo », dont il est le rédacteur-en-chef, je lui ai encore parlé, mais il a jeté la responsabilité sur la direction du journal « El Michaal ». En effectuant récemment quelques recherches sur le net, je suis tombé sur la même interview, cette fois ci il l’a publié sur son blog, ce qui démontre clairement que tout était préparé d’avance et que ce qu’il me disait n’était que de purs mensonges. J’aimerai à ce propos aborder quelques points importants pour mettre à nu les plans marocains visant à frapper l’unicité du territoire algérien et j’aimerai aussi parler de ce que font les gardes frontaliers marocains à la frontière algérienne.
    Le Maroc considère la cause sahraouie comme une affaire d’unicité nationale de même que les deux ville Ceuta et Mélilia occupées par l’Espagne. Cependant, l’approche marocaine vis-à-vis du Sahara Occidental est différente de celle des deux villes espagnoles. Le Maroc décrit le front Polisario comme étant un front séparatiste, c’est pour cela qu’il considère le soutien algérien indéfectible à l’autodétermination du peuple sahraoui comme un soutien à des activités séparatistes menaçant la « prétendue »unicité territoriale du royaume chérifien.

    Par conséquent, le Maroc n’arrête pas de s’attaquer à l’Algérie à toute occasion. En plus de cela, le Makhzen a soutenu indiscrètement les islamistes en algérie. Il faut préciser à ce propos que si l’Algérie n’avait pas « éradiqué » les islamistes armés, les Maroc serait la première victime du terrorisme, d’autant plus qu’il a ouvert son territoire aux trafiquants de drogue, à la mafia et aux réseaux de contrebande. En plus de tout cela, le Makhzen soutien certaines voix séparatistes en Algérie, comme le chanteur kabyle Farhat M’Henni. Selon certaines sources, ce dernier se rend régulièrement au Makhzen et comme il ne cache pas son soutien à la thèse marocain sur le Sahara Occidental. Pire encore, ces mêmes sources estiment qu’il reçoit régulièrement une aide financier très important pour mener ses activité douteuses en Algérie. Soulignant en outre, que le Maroc soutien également d’autres voix séparatistes dans la région des Aurès. Redha Toundji, que j’ai rencontré en mois d’octobre m’avait informé qu’il avait des contactes algériens afin d’annoncer un mouvement séparatiste dans la région des Aurès. Et quelle fut grande sa joie quand je l’ai informé que j’étais originaire de cette région.

    Lors de nos deux rencontres à Toulouse, Toundji m’a demandé directement de présider ce mouvement séparatiste, et m’a indiqué qu’il était prêt à me mettre en contact avec ces activistes. Il m’a informé par ailleurs, qu’il finançait ce mouvement de l’argent provenant du Makhzen. J’ai refusé catégoriquement cette offre, alors il a tenté de se justifier en m’expliquant qu’il voulait m’offrir une couverture politique pour que je ne reste pas sans partie politique. Suite à mon refus il m’a proposé de créer une association de défense de droits de l’homme en Algérie.

    Personne ne peut nier la « mentalité » expansionniste caractérisant le trône Alaouite dans le royaume du Maroc depuis une longue période. La situation n’a pas changé actuellement, au contraire : cette tendance expansionniste à doublé d’intensité. Comme nous l’avons dit auparavant, les documents, les études et la presse comportent des information qui ne font que confirmer la haine entre les peuples frères algériens et marocains, notamment les informations liées aux « appétits » marocains pour les terres algériennes. Si on se réfère à la culture du Makhzen, on constatera l’utilisation beaucoup de terme qui démontre la culture expansionniste qui défini la politique du palais royal, et c’est ce qui unit les familles du Makhzen.Outre ses désir expansionniste en Algérie, le Maroc ne cache ses son « appétit » pour les territoires mauritaniens, que le Makhzen considère comme des terres marocaines.Beaucoup a été écrit et a été dit sur le Sahara oriental. Certains estiment que l’Algérie a annexé après son indépendance en 1962 ce Sahara oriental qu’elle a « arraché » à son voisin le Maroc. Des histoires « à dormir debout » dans ce sens abondent dans la presse et les documents marocains infondés. Ainsi on constate que le Makhzen est capable de faire tout pour réprimer dans la violence la voix du peuple sahraoui.

    Des réseaux sous des aspects associatifs et des diplomates « retournés »

    Ces associations activant dans le Sahara Occidental visent à réaliser trois principaux objectifs. Il s’agit premièrement de mobiliser des populations sahraouies pour soutenir la thèse marocaine. Deuxièmement, la création d’une diplomatie parallèle pour la médiatisation de ce qui arrange l’agenda du Makhzen. Troisièmement, la mise en place d’alternatives dans le cadre du travail de proximité afin de se rapprocher des problèmes des sahraouis. En effet, le Makhzen cherche à les corrompre avec des services qu’il leur rend et des biens qu’il leur offre.

    Les services de renseignements marocains veulent exploiter le travail associatif et diplomatique pour obtenir un soutien populaire et officiel à travers le monde. Le Makhzen avait préparé un travail associatif en ce qui concerne le Sahara occidental qu’il considère comme une « ligne rouge » qu’il a confiée exclusivement au palais royal et aux services secrets. Cependant, ces dernières, le roi Mohammed VI a décidé d’ouvrir le champs à la création d’association financées par l’officie royal dans le cadre de ce qu’est appelé « la nouvelle ère ». Ces associations activant dans le Sahara Occidental visent à réaliser trois principaux objectifs. Il s’agit premièrement de mobiliser des populations sahraouies pour soutenir la thèse marocaine. Deuxièmement, la création d’une diplomatie parallèle pour la médiatisation de ce qui arrange l’agenda du Makhzen. Troisièmement, la mise en place d’alternatives dans le cadre du travail de proximité afin de se rapprocher des problèmes des sahraouis. En effet, le Makhzen veut les corrompre avec des services qu’il leur rend et des biens qu’il leur offre. Le travail diplomatique quant à lui, vise à créer des blocs et des groupes à l’étranger. Ces groupes ont pour objectif le contrôle des sahraouis. Ils visent également à les impliquer dans des affaires illégales pour porter atteinte à leur réputation et nuire à leur cause sacrée. Dans ce contexte il est important de signaler quelques points.

    Ne jamais désespérer de la création sur le sol sahraoui d’organisations anti-sahraouies.

    Le travail associatif au Sahara Occidental est dirigé par des marocains qui habitent dans les territoires occupés. Nous avons lu à ce sujet le travail des « Sahraouis Wahdawiyine », en plus des associations qui luttent pour « la marocanité » du Sahara occidental. En outre, nous avons entendu parler d’autres associations qui s’occupent des villages et des nomades…etc. En vérité, ces associations qui activent sous divers couvercles et sous des dénominations attirantes, sont contre le Front Polisario. Ces associations ne ménagent aucun effort pour éradiquer le Front Polisario. Les services de renseignements marocains ont échoué dans la création d’au moins une seule association dirigée par un « libre » sahraoui. S’il arrive de rencontrer un sahraoui à la tête d’une association, tous les autres sahraouis le considèreraient comme un traître et un escroc qui fait du commerce avec la cause sahraouie afin de gagner de l’argent, d’autant plus que le Makhzen débloque d’importante sommes d’argent pour financer ces activités. Les personnes qui dirigent ses associations tentent de d’impliquer des étrangers tantôt sous la bannière des droits de l’homme tantôt au nom de l’unité du Maroc…etc. Les services de renseignements marocains continuent leurs activités au Sahara occidental afin de mobiliser des sahraouis dans des activités associatives douteuses contre le Front Polisario, notamment les personnalités issues de puissantes et grandes tribus.

    Dramatiser la réalité sociale des algériens et manipuler le financement du Polisario

    Les services de communication du Makhzen, avec la complicité des services de renseignements marocains dramatisent la réalité sociale des algériens. Ces medias exagèrent beaucoup dans leur description de la vie quotidienne des algériens. En effet, ils ne montrent que les coté négatifs de la société algérienne comme la pauvreté et le chômage. En revanche, ces medias se vantent de la réalité sociale des marocains ainsi que de la politique marocaine qu’ils qualifient de bonne et de sage. En plus, ils donnent des chiffres « gonflés » sur les aides qu’offre l’Algérie au front Polisario. Ainsi, ils parlent de sommes « astronomique » allant de 150 à 300 milliards de dollars. En donnant ces chiffres « imaginaires », le Makhzen veut créer une zizanie « Fitna » au sein des algériens ainsi que de les mobiliser contre le soutien de l’Etat algérien de la cause sahraouie. A ce propos, un « intellectuel » marocain m’a avoué que le Makhzen estime que seule solution pour mettre fin au soutien algérien à la cause sahraouie est de déclencher une guerre civile en Algérie. Pour atteindre ce dernier but, le palais royal ferait tout afin de prouver que l’aide financière algérien au Sahara occidentale provient du trésor public. Si on lit la presse marocaine, on constate le nombre impressionnant d’articles traitant la pauvreté, la cherté de la vie, la corruption et le chômage en Algérie. Pis encore, les réseaux sociaux sur la toile reprennent ces informations rapportées par la presse algérienne d’un moment à l’autre. Des grands débats sont soulevés sur l’objectif du soutien algérien à la cause sahraouie. Les algériens qui répondent aux présomptions du Makhzen rappellent grand passé historique et leur lutte pour arracher leur indépendance de l’une des plus grande puissance mondiale. Ces algériens se disent prêts à mourir de faim afin de porter secours aux peuples qui sont encore sous le joug du colonialisme tels que les sahraouis, les irakiens et les palestiniens. A une question de savoir la raison dernière l’intérêt particulier que porte l’Algérie au Sahara Occidental plus que celui qu’elle accorde à la cause palestinienne, un internaute algérien l’explique par le fait que le Sahara Occidental est un pays voisin. Par conséquent les algériens sont directement concernés par le soutien de ce pays. Le même algérien estime que si l’Algérie avait des frontières avec la Palestine, elle aurait agi de la même manière. L’Algérie soutient ouvertement le Front Polisario comme seul représentant du peuple sahraoui. Elle reconnaît, en outre, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. Notant, dans le même sens, que l’Algérie a accueilli depuis toujours des réfugiés sur son territoire.
    Gagner le soutien mondial même au détriment des causes de la nation
    Si on constate attentivement le Makhzen marocain, on voit que le roi Hassan II et par la suite son fils Mohamed VI ont pris pour conseiller un juif, qui sans doute, est opposé aux causes de la nation. Il s’agit de Endré Azoulay qui se vante d’être un vrai nationaliste marocain dans une déclaration qu’il a faite à la chaîne « El Arabia » en mois de septembre 2007. Zoulay a déclaré un jour que « les juifs sont parmi les piliers de nation, du peuple et de l’Etat marocain. Je suis nationaliste et une partie de la vie historique et religieuse du Maroc ». Il n’est secret à personne que le Makhzen compte beaucoup sur ses relations avec l’Etat Hebreu afin de gagner le soutien des juifs sur la scène mondiale en ce qui concerne le Sahara Occidental.

    Dans cette perspective, le Maroc a même accepté l’installation de base militaire américaine « Africom » sur son sol non loin de la ville de « Tantane » sur la frontière avec le Sahara Occidental. L’information a été donnée en 2008 dans un rapport secret américain qui a été publié par le journal « Africa Info Market ». Selon ce rapport 50 ingénieurs en aéronautique sont arrivés à Tantane. Ils font partie du groupe appelé « Seabees » (les beilles de la mer). Ce groupe est chargé d’installer les systèmes et les appareils militaires dans cette base. Les observateurs de la scène marocaine affirment, pour leur part, que l’acceptation du Makhzen de la base Africom sur son territoire à quelques encablures du Sahara Occidental vise à gagner le soutien américain de la thèse marocaine liée au Sahara Occidental. Cette position marocaine va à l’encontre de la position des pays africains et maghrébins, à leur tête l’Algérie, qui refusent l’ingérence extérieure sous prétexte de la lutte antiterroriste. Ainsi, on voit que le Maroc s’oppose toujours aux positions algériennes sur la scène internationale. Le royaume chérifien accepte tout ce que refuse l’Algérie même si ceci se passe au détriment de la nation.

    S’agissant du rôle d’Israël dans l’histoire du Maroc, l’écrivain française d’origine juive, Anais Bensimon, auteur du livre « Hassan II et les juifs », a dévoilé dans une déclaration à l’émission « El Milaf » (le dossier) diffusée sur la chaîne Al Jazeera le 10 septembre 2010 qu’Israël a aidé le souverain marocain Hassan II à déjouer un complot mené par le général Oulfkir. Pire, l’Etat Hebreu l’aurait meme aidé dans son assassinat. Rappelant qu’Oulfkir était l’héritier du trône en 1960. Anais Bensimon a révélé en outre qu’Israël a aidé militairement le Maroc contre l’Algérie lors de la guerre des sables en 1963. Toutes ces vérités montrent le rôle très important que jouent les juifs dans les cercles du palais royal et l’armée marocaine. Dans le même contexte, l’historien israélien Igal Ben Noun a indiqué que l’année 1963 a marqué le début des relations entre l’Etat hébreu et le Makhzen. Ceci montre que cette « alliance s’est faite sur le dos de l’Algérie, vu le timing choisi, c’est-à-dire 1963 qui a connu le déclenchement de la guerre des sables.

    On constate la « sionisation de la cause Amazigh » à travers notamment les activités de Ahmed El Darghini, le leader du Parti Amazigh, qui a déclaré ouvertement que les juifs sont meilleurs que les arabes. Un observateur de la scène politique marocaine m’a affirmé que El Derghini travaille selon un agenda élaboré secrètement par le Makhzen. Selon d’autres sources, Tel Aviv suit une démarche pour qu’elle puisse contenir les Amazighs d’Algérie, notamment ceux qui appellent à l’autonomie de la Kabylie menés par le chanteur Farhat M’heni. Ce dernier a indiqué dans son livre intitulé « La cause amazigh » que l’avenir dont rêve la Kabylie est avec Israël et que son mouvement appelé « mouvement pour l’autonomie de la Kabylie » (MAK) veut normaliser ses relations avec l’Etat Hébreu. Signalant enfin que le Maroc a rompu ses relations diplomatiques avec l’Iran sous recommandation américaines. Comme il a rompu également ses relations avec le Venezuela, ce pays dont le président Hugo Chavez a soutenu Gaza lors de l’holocauste qu’a mené Israël contre la population gazaouie.

    Fixation sur Alger et tentatives d’étouffer la voix du front Polisario sur la scène internationale

    La dernière affaire dans ce sens remonte au mois de septembre 2010. A cette époque là, la justice néerlandaise a condamné à 240 heures de travaux d’intérêt général un ex-officier d’origine marocaine pour espionnage sur ses concitoyens au profit des services secrets marocains.

    Les services de renseignements marocains usent de tous les stratagèmes et utilisent toutes les cartes qu’elles soient médiatiques, politiques ou associatives, afin de salir et ternir l’image de l’Algérie sur la scène internationale. A ce propos, la chose la plus dangereuse que font les medias marocains, ce qu’ils rapportent sur l’Algérie comme informations ayant trait au terrorisme, explosions, assassinats, suicides etc. L’objectif étant de présenter l’Algérie comme un pays dangereux, instable et surtout le présenter comme un pays qui alimente le terrorisme international. Apres l’échec de ces tentatives, les même medias se sont retournés vers les bidonvilles et les quartiers populaires pauvres qu’ils qualifient de base arrière de l’intégrisme et du fanatisme salafiste. Le Makhzen veut faire croire aussi que les camps des réfugiés sahraouis sont une autre source du terrorisme. Ainsi, on voit que les services de renseignements marocains sont à la recherche du moindre indice matériel et la moindre preuve qui les aideraient à convaincre l’opinion internationale que les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf sont une source qui alimente le terrorisme. Les stratagèmes du Makhzen sont voués à l’échec vu que les sahraouis ont découvert ce sal jeux, et ont ainsi « tué » toutes les cartes du Makhzen sur le plan international, africain et maghrébin.
    Mise en place de projets d’intégration des marocains et des arabes à l’étranger

    En plus de des différentes fins peu orthodoxes du Makhzen, ce dernier œuvre pour l’intégration des marocain, des arabes et même des sahraouis, si c’est possible, dans des projets économiques et sociaux afin de gagner leurs soutiens à ses thèses. Cette intégration des projets facilite aux services de renseignements marocains la manipulation, l’espionnage et l’orientation des adhérents à ces projets. Les intentions machiavéliques des services de renseignements marocains ont été mises à nue à plusieurs reprises. La dernière affaire dans ce sens remonte au mois de septembre 2010. A cette époque là, la justice néerlandaise a condamné à 240 heures de travaux d’intérêt général un ex-officier d’origine marocaine pour espionnage sur ses concitoyens au profit des services secrets marocains. Apres la découverte de cette affaire en 2008, deux agents des services de renseignements marocains ont été expulsés de La haye après que le gouvernement néerlandais a pris connaissance de cette opération d’espionnage. L’ex-officier avait travaillé avec des jeunes marocains à Rotterdam et était l’initiateur d’un projet visant à les intégrer dans la vie active au Pays-Bas afin de leur permettre de bénéficier d’une formation qui leur permet de travailler à l’aéroport de Rotterdam. Cet ex-officier a appelé son projet « Maxima » en référence au prince Wiliam Alexandre, l’héritier du trône des pays-bas. Lors de l’évaluation de ce projet en mois de février 2008, il a été décidé de designer ce prince comme son ambassadeur d’honneur. L’objectif des services de renseignements marocains n’était pas d’avoir des informations secrètes sur les Pays-Bas, mais d’accéder à des renseignements secrets sur les activistes marocains dans les domaines religieux, politique et juridique dans ce pays. Lors de l’audience, l’ex-officier a avoué le harcèlement qu’il subit chaque fois qu’il est en visite au Maroc. Il a en outre, expliqué que les services secrets du Makhzen l’ont contraint à travailler avec eux.

    Tentatives d’impliquer les algériens dans les actes de vandalisme et dans le crime organisé

    Les banlieues parisiennes et d’autres régions en France connaissent des actes de vandalisme et des crimes commis par des réseaux et des groupes souvent inconnus. Ces actes visent à déclencher des affrontements entre les services de l’ordre français et les immigrants. Le curieux dans cette histoire, c’est que ces affrontements sont souvent enregistrés dans les quartiers où résident une grande communauté algérienne. En revanche, les cités où vivent des marocains connaissent rarement ce genre d’affrontements. Des sources bien informées assurent que ces actes de vandalisme qui se déroulent dans « le périmètre » des algériens sont préparé, organisés et déclenchés par des activistes marocains. Ces actes de barbarie visent sans aucun doute à salir et ternir l’image de la communauté algérienne en France et à l’étranger. Si on suit les activités religieuses, on remarquera que la quasi-totalité des marocains travaillant dans un cadre parrainé par le Makhzen, ont envahi les mosquées en Europe afin d’avoir les rennes de ces centres qui ont une grande influence sur les communautés. À travers ces mosquées, les marocains orientent les masses populaire vers des horizons que les services secrets marocains exploitent pour contrôler, espionner, infiltrer et diriger les initiatives qu’elles soient d’aspect politique, civile ou religieuse etc.

    Créer une zizanie entre l’Algérie et les pays amis

    Nous avons parlé de toutes les tentatives marocaines visant à porter atteinte à l’Algérie, à son Etat, à sont peuple, à son histoire, à son passé, à son présent, à son futur, à sa politique, à sa pensée, et à son armée. Le Makhzen ne s’est pas arrêté là, mais ils a tenté et tente toujours de créer une zizanie « Fitna » entre l’Algérie et ses pays amis, y compris les pays maghrébins. Dans ce contexte, les services de renseignements marocains ont médiatisé, à travers leur site appelé « Algérie Times » le 20 avril 2010 une information dangereuse. Ce site rapporte que l’opposition mauritanienne a mis en place un plan visant à renverser le pouvoir de Mohamed Abdelaziz avec le soutien de l’Algérie. La publication de cette information a créé une grande polémique sur les manchettes de la presse mauritanienne. J’ai accordé une interview à propos de ce site et de son contenu au journaliste El Mahdi Ould Elmourabet le 26 avril 2010. J’ai souligné dans cette interview que le site est dirigé par les services de renseignements marocains. Suite à mon interview, beaucoup de journaux ont pointé un doigt accusateur vers les services marocains qui veulent « mettre à mort » les relations algéro-mauritaniennes. Les services de renseignements marocains ont fait tout, à travers ce site, pour créer une zizanie entre l’Algérie et la mauritanie. Sa dernière manœuvre dans ce contexte remonte à la publication d’un rapport le 2 septembre 2010. Le rédacteur de ce rapport prétend que l’attentat suicide qui a visé le commandement de la 5e région militaire dans la région de El Naama sur la frontière mauritano-malienne le 25 août 2010 est planifié par l’Algérie en réaction à la délivrance du dénommé Omar Essahraoui aux autorités maliennes. Cette remise, rappelle-t-on, était derrière la libération des deux otages espagnoles Albert Vilalta et Roque Pascual. Ces derniers ont été libérés suite au paiement d’une rançon dont la somme reste inconnue, mais que le journal El Mundo a évalué à sept (7) millions d’euros. Celui qui a rédigé le rapport a médiatisé cette information, alors que le véritable auteur n’est qu’un mauritanien appelé Idris Ould Yareb qui a rejoint Al Qaida en 2005. Soulignant par ailleurs, que cette organisation terroriste a revendiqué dans un communiqué publié sur Internet au début du mois de septembre 2010 cet attentat suicide. Cette organisation a même dévoilé l’identité de ce kamikaze. Enfin, il faut noter, fort heureusement, que la presse mauritanienne n’a pas pris au sérieux ce mensonge. Elle a même appris la vérité sur le site qui usurpe l’identité algérienne. Soulignant enfin que le site en question est dirigé de rabat et de New York sous la direction directe des services de renseignements marocains. Le Maroc veut gagner le soutien de la Mauritanie qui a préféré la neutralité vis-à-vis de la question sahraouie. Cette tentative visant à créer un conflit entre l’Algérie et la Mauritanie qui ont de très bonnes relations, n’est pas un cas isolé, mais s’inscrit dans une série de complot que veut monter le Makhzen contre l’Algérie.

    Echourouk, 2010

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