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  • Belgique: Nouveaux porte-paroles des Affaires étrangères

    Jusqu’il y a peu, Nadia Benini travaillait à l’Ambassade de Belgique à Kinshasa après des expériences successives dans nos postes à Shanghai, Brasilia et Lubumbashi

    BRUXELLES, Belgique, 24 juillet 2019/ — Karl Lagatie est le nouveau porte-parole du SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement. Depuis le 8 juillet, il remplace Matthieu Branders qui prendra, prochainement, ses fonctions de Consul général à São Paulo. Nadia Benini a rejoint l’équipe en tant que porte-parole adjoint.

    Les coordonnées des porte-paroles sont les suivantes :

    Karl Lagatie, porte-parole

    + 32 2 501 49 59

    + 32 477 40 32 12 (GSM)

    Karl.Lagatie@diplobel.fed.be (link sends e-mail)

    @KarlLagatie (link is external)

    Nadia Benini, porte-parole adjoint

    + 32 2 501 30 57

    + 32 471 44 06 04 (GSM)

    Nadia.Benini@diplobel.fed.be (link sends e-mail)

    @BeniniNadia (link is external)

    Jusqu’à présent, Karl Lagatie était le porte-parole adjoint du SPF Affaires étrangères, après des affectations en poste à Washington et à New York (ONU). Il a aussi travaillé à Paris (OCDE) et Bruxelles (UE).

    Jusqu’il y a peu, Nadia Benini travaillait à l’Ambassade de Belgique à Kinshasa après des expériences successives dans nos postes à Shanghai, Brasilia et Lubumbashi. Auparavant, Nadia Benini a travaillé au SPF Intérieur et en tant que conseillère auprès d’une député européenne.

    Karl Lagatie et Nadia Benini sont également les porte-paroles de B-FAST et de l’Autorité Nationale de Sécurité. Ces derniers sont des organes collégiaux constitués de plusieurs services publics fédéraux, dont les Affaires étrangères.

    L’actualité du SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement peut être suivie sur Twitter (link is external), Facebook (link is external), Instagram (link is external)et LinkedIn (link is external). Nos photos sont sur Flickr (link is external) et nos vidéos sur YouTube (link is external).

    Distribué par APO Group pour Kingdom of Belgium – Foreign Affairs, Foreign Trade and Development Cooperation.

    Tags : Belgique, Nadia Benini, Karl Lagatie, affaires étrangères, diplomatie,

  • Le génocide du sadique Léopold II de Belgique au Congo: le pire crime européen en Afrique

    Le monarque belge s’est fait passer par un bienfaiteur anti-esclavage pour que la communauté internationale lui cède le Congo, où il causa la mort et la mutilation des bras et des jambes de millions d’habitants afin de s’enrichir

    Alors que l’Europe du XIXe siècle continuait de traiter les Espagnols d’assassinats d’Indiens, pour quelque chose qui s’était passé deux siècles auparavant et qui était principalement causé par des maladies; en Afrique noire, l’exploitation du caoutchouc était derrière la mort de dix millions de personnes à l’époque. Comme le rappelle Josep Pérez dans son célèbre livre « La légende noire », « la colonisation européenne des XIXe et XXe siècles était coupable de crimes similaires à ceux commis par les Espagnols en Amérique. La seule différence est qu’il n’a pas trouvé un Las Casas [le frère qui a protesté avec des chiffres douteux pour le traitement réservé aux Indiens] pour le dénoncer ». Le Congo belge était le cas le plus sauvage.

    Un maître de la dissimulation

    Léopold de Saxe-Cobourg et Gothase, Léopold II, roi des Belges à la fin du XIXe siècle, a parrainé pendant son règne le fait que le Congo était passé de 20 millions d’habitants à 10 millions. La chose la plus surprenante est que le monarque, appartenant à la dynastie des Saxons-Coburg Gotha, n’a pas eu besoin de tirer une seule balle pour conquérir ce territoire. Léopoldo n’a pas hérité ni conquis le Congo (en fait, après sa mort, il a rejoint la Belgique), il suffisait de convaincre la communauté internationale que, s’ils lui accordaient sa souveraineté, il protégerait ses habitants des réseaux de négriers arabes. Rien de plus éloigné de la vérité, le véritable objectif du Belge, qui définissait son petit royaume européen comme «Petit pays, petits gens», était de s’emparer d’une colonie et de la presser jusqu’à la dernière goutte de ses ressources économiques.

    Le véritable objectif du blege était de se faire une colonie et presser jusqu’à la dernière goutte

    Léopoldo a néanmoins su dissimuler son mbition économique en créant une image de monarque humanitaire et altruiste, qui finançait des associations caritatives pour lutter contre l’esclavage en Afrique de l’Ouest et finançait le voyage des missionnaires dans ces régions. En 1876, lors d’une conférence géographique tenue à Bruxelles, avec son élégance et ses bonnes manières, un groupe choisi de géographes, d’explorateurs et d’activistes humanitaires se rendit compte que son intérêt était « absolument humanitaire ». Il a également été élu à la présidence de l’Association internationale africaine récemment créée, devenue au fil du temps l’Association internationale du Congo.

    À la suite de ces mouvements sibyllins, en février 1885, quatorze nations réunies à Berlin et présidées par la Grande-Bretagne, la France, l’Allemagne et les États-Unis donnèrent à Léopold II tout le Congo à travers l’association qu’il présidait. Un territoire vingt fois plus grand que la Belgique, où il s’est engagé à « abolir l’esclavage et à christianiser les sauvages » en échange de leur cession. Les grandes puissances ont accordé au Congo le roi des Belges, sans connaître le genre de personne qu’il était, surtout, parce qu’elles ignoraient le grand trésor qui se cachaient entre ses arbres.

    Mutilisations, au nom du caoutchouc

    En plus de l’ivoire de ses éléphants, Léopold était attiré par le Congo en raison de ses vastes réserves de caoutchouc. Pendant son règne, la demande internationale de caoutchouc extraite des hévéas, très nombreux au Congo, a explosé. Le problème de la collecte de ce matériel était l’énorme quantité de travail nécessaire et les conditions difficiles pour ces employés. Pour résoudre le problème, le roi de Belgique conçut un système de concessions qui condamnait essentiellement tous les Congolais à l’esclavage.

    L’explorateur Henry Morton Stanley (le premier Européen à parcourir les milliers de kilomètres du fleuve Congo) et d’autres émissaires du roi ont été chargés, entre 1884 et 1885, de faire signer aux chefs autochtones de la géographie congolaise des contrats de qui ont cédé la propriété de leurs terres à l’Association internationale du Congo. Dans ces « traités », les caudillos s’engageaient à travailler dans les travaux publics de cette institution qui, croyaient-ils, allaient servir à expulser les négriers et à moderniser le pays.

    Léopold de Belgique était parfaitement au courant des crimes et est allé jusqu’à proposer faire travailler des équipes d’enfants

    De cette manière dévergondée, Léopold II a utilisé le travail local pour collecter le caoutchouc et servir les officiers, soldats et policiers belges venus s’installer dans le pays. Un esclavage qui a occupé 24 heures par jour des Congolais; et qu’il comportait des punitions sadiques pour les collectionneurs qui ne livraient pas le minimum requis. Le catalogue des violations des droits de l’homme pourrait occuper des livres entiers: des coups de fouet aux agressions sexuelles, en passant par le vol de leurs villages. Les mutilations des mains et des tribus entières sans pieds ni mains , quand des villages entiers n’étaient pas directement exterminés.

    Le monarque a fait du Congo sa ferme privée entre 1885 et 1906, pleinement conscient de ce qui se passait à l’intérieur du pays. Comme Adam Hochschild l’explique dans son livre « Le fantôme du roi Léopold » (Livres Mariner), Léopold II de Belgique était parfaitement au courant des crimes et a même suggéré que des équipes d’enfants soient mises en place pour soutenir le travail. C’est ainsi que des milliers d’enfants ont été arrachés à leurs familles.

    Le sadique Léopoldo n’a eu à tirer aucune balle pour conquérir le Congo, et il n’a dû faire face à aucune résistance lorsqu’il a établi son système esclavagiste, car le Congo s’étendait sur un terrain gigantesque dans lequel chaque tribu vivait de manière isolée. L’historien Adam Hochschild a calculé que dix millions de personnes sont mortes sur la base d’enquêtes menées par l’anthropologue Jan Vansina.

    Il n’a pas non plus fait l’objet de critiques de la part de la communauté internationale ni de celles de la Belgique, qui se souviennent encore de Léopold II comme d’un homme d’État attachant. Lorsque des pasteurs baptistes américains ont sonné la première alerte, la même propagande belge qui avait élevé Léopold II au rang de bienfaiteur de l’humanité s’est manifestée pour porter les accusations de calomnie devant les tribunaux. Néanmoins, en 1889, Leopoldo oserait, dans le cadre d’un grand exercice d’hypocrisie, accueillir la Conférence sur l’antiesclavage.

    La réponse internationale tardive

    Il a fallu des années à l’Europe et à la Belgique pour s’autocritiquer et assumer les crimes du Congo. Les Britanniques ont été scandalisées lorsqu’ils ont appris de ses crimes sauvages par un rapport de Roger Casement au Foreign Office, mais uniquement les efforts particuliers de politiciens étrangers tels que le vice-consul britannique au Congo, Roger Casement, ou le journaliste Edmund Dene Morel, ancien employé d’une entreprise maritime de Liverpool, ont sortir à la lumière le génocide belge au cours des dernières années de la vie du monarque. Morel a personnellement rendu visite au président américain Theodore Roosevelt pour exiger de son gouvernement qu’il agisse, ainsi que des personnalités telles que l’archevêque de Canterbury puissent manifester contre ces horreurs.

    Les crimes seraient révélés au grand public par le célèbre écrivain anglo-polonais Joseph Conrad dans le célèbre roman « Heart of darkness » (Le cœur des ténèbres). De son côté, Conan Doyle, le créateur du personnage de Sherlock Holmes, écrirait un opuscule « Crime in the Congo » (1909) montrant sa veine la plus engagée.

    Peu de temps avant sa mort, Leopoldo légua à la Belgique les biens du Congo face à la pression internationale et une colonie fut créée qui subissait les problèmes structurels causés par tant de mauvais traitements et autant de morts. La compensation versée ultérieurement par les millionnaires de la Belgique au Congo a rendu la société d’esclaves uniquement rentable pour Leopoldo.

    Source : ABC

    Tags : Belgique, esclavage, Congo, Léopold II,

  • Belgique : Le fascisme qui s’installe c’est …

    Manu Scordia

    Le fascisme qui s’installe c’est par exemple le « plan canal » qui criminalise les populations issues de l’immigration. C’est par exemple les « opérations Médusa » qui font la chasse aux migrants allant jusqu’à provoquer la mort de la petite Mawda.

    Le fascisme qui s’installe, ce sont toutes ces lois racistes et répressives qui sont passées dans l’indifférence générale. La loi sur la déchéance de nationalité, la loi « déportation » qui permet d’expulser des étrangers -même nés en Belgique- lorsqu’ils « troublent l’ordre public », la loi de non-assistance consulaire pour les binationaux…

    Le fascisme qui s’installe c’est le délit de solidarité, la criminalisation des « hébergeurs »… c’est Walid, Belgo-Tunisien qui a passé 8 mois en prison pour avoir hébergé des migrants. C’est Ahmed Elasey, ce sdf qui s’est fait tirer dessus par un policier et qui se retrouve inculpé pour tentative de meurtre. C’est Fayçal Cheffou, c’est Ali Aarrass….

    Le fascisme qui s’installe c’est la déshumanisation progressive du migrant, du musulman, du Noir, de l’Arabe… qui mène à des agressions et tentatives de meurtre racistes et islamophobes. C’est le MR qui a gouverné avec l’extrême-droite pendant 5 ans. C’est le Vlaams Belang qui explose aux dernières élections.

    Le fascisme qui s’installe, ce sont toutes ces choses qui sont désespérément absentes des débats et négociations post-électorales. Parce que manifestement le fascisme qui s’installe, ça n’a pas l’air très grave ni très important. Ou peut-être qu’il est déjà vachement bien installé.

    Manu Scordia

    Tags : Belgique, fascisme, racisme, extrême droite, migration, xénophobie,

  • Ali Aarrass et « l’efficacité et l’intelligence des services de sécurité marocains » (dixit Joëlle Milquet)

    Le 1er avril 2015, cela fera 7 ans qu’Ali Aarrass se trouve derrière les barreaux.

    Le 1er avril 2008, Ali a été arrêté par les autorités espagnoles dans l’enclave espagnole de Melilla, ville où il est né. Il y fût arrêté, suite à un mandat d’arrêt international pour terrorisme, émis par les autorités marocaines, dans le cadre du démantèlement de « la cellule terroriste Belliraj ».
    Le Maroc obtient aussi l’arrestation, pour les mêmes motifs, d’un hispano-marocain, Mohamed El Bay.

    De l’Espagne à la prison de Salé II, le Guantanamo du Maroc

    Incarcéré d’abord à Madrid, puis à Badajoz et enfin à la prison de Botafuegos à Algeciras, Ali Aarrass fut immédiatement placé en régime spécial, réservé aux suspects terroristes en Espagne. Il passera ainsi quasi deux ans en isolement complet.

    Pendant son incarcération en Espagne, Ali sera à deux fois innocenté.
    D’abord par le juge Baltazar Garzon, qui décide d’un non-lieu. Ensuite par une déclaration d’Abdelkader Belliraj, qui déclare vouloir se présenter devant un tribunal pour témoigner qu’Ali Aarrass n’a rien à voir dans son affaire.1

    Mais ni Garzon, ni Belliraj n’empêcheront l’extradition, fin 2010, d’Ali Aarrass vers le Maroc.

    Pendant sa garde-à-vue, Ali sera torturé jusqu’à ce qu’il signe un papier en arabe, langue qu’il ne comprend pas. Le 24 décembre 2010, il est inculpé par le parquet de Rabat sous les chefs d’accusation de « constitution d’une bande criminelle pour la préparation et la perpétration d’actes terroristes dans le cadre d’un projet collectif visant à porter gravement atteinte à l’ordre public . »

    Le 24 novembre 2011, suite à un procès inique, Ali est condamné à 15 ans de réclusion, peine commuée en appel à 12 ans. Soumis aux mauvais traitements systématiques à la prison, sept ans plus tard, Ali se trouve aujourd’hui toujours à Salé II, prison de haute sécurité, appelé aussi le « Guantanamo du Maroc »2.

    Le réseau terroriste Belliraj, procès monstre contre cinquante personnes

    Ali Aarrass et Mohamed El Bay furent les premiers arrêtés en Europe dans le cadre d’un dossier marocain fourre-tout contre un groupe de plus de 50 personnes.

    Ce groupe sera appelé dans la presse : « le réseau terroriste de Belliraj » ou encore « la cellule terroriste la plus dangereuse qu’ait connue l’histoire du Maroc ».3

    En plus des 35 inculpés arrêtés au Maroc, les autorités marocaines demandent l’arrestation et l’extradition de pas moins de 17 personnes dans différents pays d’Europe.

    Ainsi, en Belgique, le 27 novembre 2008, « douze perquisitions ont été menées et onze personnes interpellées dans le cadre d’une enquête pénale ouverte par le parquet fédéral contre X pour participation, sur le territoire belge, à des activités de la mouvance terroriste autour de Belliraj ».4
    Que le Maroc avait l’habitude de ratisser large, on le savait, mais dans l’affaire Belliraj il se dépasse dans la mégalomanie sécuritaire.

    Comment en est-on arrivé là ?

    On ne pourra comprendre l’affaire Ali Aarrass ni le dossier Belliraj dans lequel il serait impliqué5 en dehors d’un contexte national marocain ni en dehors de la guerre mondiale contre le terrorisme et des relations complexes qui lient le Maroc et l’Europe (et les Etats-Unis) dans la lutte contre « le terrorisme, l’immigration clandestine et le trafic de drogue. »

    Ces derniers 25 ans, des millions de Marocains ont manifesté contre la première guerre d’Irak en 1991, contre la répression de la deuxième intifada en 2002 ou contre la nouvelle guerre contre l’Irak en 2003. A chaque fois le régime marocain a choisi le camp opposé de son peuple : celui des Etats-Unis et de ses alliés. La soumission du Maroc à ces derniers s’est encore renforcée après le déclenchement de la guerre mondiale contre le terrorisme par George W. Bush après le 11 septembre 2001.

    Depuis, le Maroc a collaboré aux interventions militaires occidentales, a servi comme pays de transit pour des suspects de terrorisme capturés par les Américains, en route pour Guantanamo6, et comme sous-traitant de la torture pour des pays occidentaux d’un nombre de ses détenus.
    L’engagement du Maroc dans la guerre mondiale contre le terrorisme a eu des conséquences qu’on voit apparaître à travers l’affaire Belliraj.

    Le Maroc se sert de la lutte antiterroriste mondiale pour éliminer une opposition politique interne.

    Toutes les forces politiques encore réticentes à adopter des législations antiterroristes supplémentaires, en majorité au parlement, ont définitivement fait volte-face après les attentats de Casablanca en 2003. A partir de là, le processus de libéralisation politique a été arrêté et la lutte antiterroriste a été utilisé non seulement pour arrêter des terroristes, vrais ou supposés, mais aussi pour frapper et éliminer une résistance légitime et une opposition démocratique et radicale.

    Dorénavant, tout est mis dans le seul sac du terrorisme.

    A partir de ce moment- là, le Maroc va démanteler au moins une « cellule terroriste » par an. Qui fait mieux !?

    Comme le remarque un journaliste dans son article « Maroc : Des cellules terroristes trop dormantes » : « A l’occasion du dixième anniversaire des attentats de Casablanca, le ministère de l’Intérieur marocain a déclaré que les services de sécurité marocains ont réussi à démanteler pas moins de 113 cellules terroristes et à arrêter 1256 présumés terroristes « soupçonnés de préparer une trentaine d’actes ». Pourtant, après Casablanca 2003, le seul attentat enregistré est celui du café Argana, à Marrakech en 2011 en plein cœur du Printemps Arabe. Une opération qui a soulevé beaucoup d’interrogations sur son véritable auteur. »7

    Ce palmarès antiterroriste marocain, qui cache la pauvreté extrême du peuple et qui couvre la violence, la torture et l’arbitraire depuis plus d’une décennie, va pourtant impressionner les autorités belges, dont Joëlle Milquet (CDH), alors vice-premier ministre et ministre de l’intérieur. « Tout le monde connaît l’efficacité des services de sécurité marocains qui ont réussi à démanteler plusieurs cellules terroristes ces dernières années, et c’est pour cette raison que le Maroc a été invité aux discussions que mènent les pays européens sur la question des combattants étrangers en Syrie’ », a déclaré Mme Milquet. La ministre s’est dite intimement convaincue que les pays européens peuvent tirer profit de l’expérience du Maroc dans le domaine de la lutte antiterroriste et notamment en ce qui concerne les jeunes qui partent combattre en Syrie. Parce que, a-t-elle ajouté, le Maroc est non seulement confronté au même problème, mais il a su l’aborder avec énormément d’efficacité et d’intelligence’. »8

    Efficacité et intelligence !?

    Voyons de plus près, madame Millquet, « l’efficacité et l’intelligence des services de sécurité marocains » dans le démantèlement de la « cellule terroriste Belliraj. »

    D’abord, en juin 2013 Human Rights Watch (HRW) sort un rapport sous le titre « Tu signes ici, c’est tout : Procès injustes au Maroc fondés sur des aveux à la police » (un rapport de 137 pages sur « six affaires politiquement sensibles », dont l’affaire Belliraj)9.

    Human Rights Watch affirme que les 84 personnes inculpées dans ces six affaires ont été condamnées sur base des aveux « extorqués sous la torture ou par d’autres méthodes illégales » ou sur base de « témoignages, sans que les témoins aient à témoigner au tribunal ».

    HRW constate que nombre d’inculpés dans l’affaire Belliraj ont été enlevés et ont disparu pendant une période qui a été beaucoup plus longue que la période légale de garde à vue prévue par la loi, et sans aucun contact avec un avocat ou un membre de leur famille. HRW constate que les tribunaux « n’ont pas fait d’effort significatif pour vérifier les plaintes de torture » et ne se basent que sur « les déclarations à la police qui les incriminent ». Et ce malgré le fait que les accusés ont affirmé que « ces déclarations leur avaient été extorquées ».

    Ensuite, dans les mois qui suivent les arrestations en Belgique dans le cadre du démantèlement de la cellule terroriste Belliraj au Maroc, la Cour d’Appel de Bruxelles va se prononcer contre l’extradition des détenus, demandée par le Maroc, en déclarant qu’il s’agit clairement d’une demande d’extradition pour des « raisons politiques ».

    La Sûreté de l’État belge ajoute : « Parmi les détenus, aucun ne sera finalement extradé, les éléments communiqués par les autorités marocaines n’ayant pas été jugés pertinents. »10

    Enfin, à la tête de « la cellule terroriste Belliraj », se trouveraient un membre du Parti Socialiste Unifié, un dirigeant du Parti de la Justice et du Développement, un correspondant d’Al Manar TV, un dirigeant du Parti de la Nation et deux dirigeants du parti Al Badil Al Hadari.

    Ces six personnes sont désignées comme les responsables politiques et têtes pensantes du « complot terroriste Belliraj ».

    A l’issue de leur procès, les six écoperont jusqu’à 25 ans de prison ferme. Comprenne qui pourra, les chemins de la justice marocaine étant impénétrables, ces six dangereux terroristes seront tous graciés par le Roi le 14 avril 2011, soit deux ans après leur condamnation. Mais tous les autres condamnés, dont Ali Aarrass, qui ne seraient pourtant que des exécutants, restent en prison.

    Le Maroc et la lutte antiterroriste à usage externe.

    Jusqu’au milieu des années 2000, tout en considérant le Royaume du Maroc comme un pays stable et modèle contre l’islamisme radical, les pays européens pointent du doigt le Maroc qui ne ferait pas assez pour arrêter l’immigration clandestine vers l’Europe et qui servirait de base terroriste, menaçant l’Europe.

    Ainsi, le 15 juillet 2004, le juge Baltazar Garzon, le même juge qui va innocenter Ali Aarrass, crée un petit tremblement de terre en déclarant devant une commission parlementaire espagnole que le Maroc compterait « quelque 100 cellules terroristes liées à Al-Qaïda et susceptibles de mener des attentats-suicide, constituant ainsi la pire menace terroriste pour l’Europe.. ce qui fait environ 900 ou mille personnes qui pourraient être recherchées par la police.. à mon avis, c’est le plus grave problème auquel l’Europe doit faire face aujourd’hui avec cette sorte de terrorisme. »11

    A ces accusations fantaisistes et à la fois humiliantes pour le Maroc, celui-ci va y répondre en renforçant sa collaboration avec l’Europe et en prouvant qu’il n’a pas de leçons à recevoir de l’Europe.

    En échange d’un statut politique et économique privilégié de la part de l’Europe, le Maroc conclut des accords, invente des plans, organise des forums avec l’Europe à un rythme infernal. De la collaboration antiterroriste avec la Belgique, au renforcement de la répression contre l’immigration clandestine à Melilla, à la participation à Frontex, au programme de surveillance maritime Seahorse Atlantique, à l’Opération « Hibou », renforcée et élargie à travers le Plan TELOS, à la création à Rabat en 2013 du « G4 antiterroriste » (avec la France, l’Espagne et le Portugal), jusqu’à l’adoption en 2014 d’un nouveau plan antiterroriste Hadar… le Maroc se construit la réputation de seul rempart capable d’arrêter l’immigration clandestine vers l’Europe et se hisse au premier rang de la classe antiterroriste mondiale.

    Refusant le label d’exécutant, le Maroc revendique et affirme son rôle unique et invite l’Europe (et le monde entier !) à suivre son exemple au niveau de la lutte antiterroriste.

    Voici ce qu’écrit un journaliste du régime le 26 octobre 2014 : « le Royaume du Maroc reste l’un des pays les plus stable et les plus sûrs de la région et de l’Europe occidentale… Un modèle marocain de lutte anti-terroriste qui fait référence dans le monde entier et que de nombreux pays, notamment africains et européens, tentent de s’en inspirer, en sollicitant le concours du Maroc pour faire bénéficier leurs Imams d’une formation… Le Royaume du Maroc ne laisse pas de place aux loupés sécuritaires, comme l’ont fait très récemment certains pays européens… Qui peut donc encore se permettre d’accuser indûment et avec désinvolture Maroc d’être un pays peu sûr ? L’unique réponse à faire est : les mesures de vigilance appliquées au Maroc sont reconnues à l’international et de nombreux pays européens et africains ne tarissent pas d’éloges sur le savoir-faire des services marocains de sécurité au point de solliciter leur expertise en ce domaine sensible… »12
    En 2014, le Maroc, la France et 9 autres pays maghrébins et africains lancent une E-revue ‘La Lettre de Nouakchott’, sur le « terrorisme et le crime organisé en Afrique. »

    En 2015, le Maroc, dans le cadre du « ‘Global Community Engagement and Resilience Fund – GCERF’ », projet, qu’il cofinance, « se porte volontaire pour un projet mondial pilote, de lutte contre les racines du terrorisme, qui devra servir de modèle pour les pays en lutte contre ce dangereux phénomène. »13

    Que les services secrets marocains sont plus performants que ceux des pays européens, le Maroc a voulu en faire la preuve dans l’affaire Belliraj en 2008.

    Non seulement l’accusé principal est Belge ainsi que plusieurs autres inculpés, mais le Maroc demande en plus à la Belgique l’arrestation et l’extradition de 12 personnes. Ce qu’il n’obtiendra pas, à part pour Ben Rabeh Ben Yettou, un sans-papiers algérien et sans avocat. Ce qu’il n’obtiendra pas non plus de l’Espagne qui refuse d’extrader Mohamed El Bay, qui est citoyen espagnol de double nationalité, mais qui, comme la Belgique, leur offre un sans papier local : le Belge Ali Aarrass. Aussi bien Ben Rabeh Ben Yettou qu’Ali Aarrass, les deux seules personnes dont les autorités marocaines ont obtenu l’extradition, seront sauvagement torturés.

    La justice marocaine ira plus loin et dépassera toutes les limites du bon sens en collant 6 meurtres jamais élucidés en Belgique sur le dos du principal inculpé du procès Belliraj.

    Ce qui ne manque pas de laisser perplexes les services secrets, le monde policier et judiciaire en Belgique.

    En avril 2015, sept ans après son arrestation, la justice belge se prononcera enfin sur cette accusation après plusieurs années d’enquête minutieuse. Le procureur belge demande un non-lieu ! Ce qui réduirait définitivement en cendres l’affaire Belliraj…

    Human Rights Watch : libérer tous les détenus encore emprisonnés dans le dossier Belliraj.

    Beaucoup a été dit et écrit, et surtout insinué et supposé, autour de l’affaire Belliraj. La seule réponse raisonnable à cette affaire est la position formulée par Human Rights Watch dans son rapport mentionné plus haut :

    « En ce qui concerne l’affaire de Gdeim Izik, dans laquelle 21 des 25 accusés sont en prison, et l’affaire Belliraj, où 17 des 35 accusés sont en prison, les autorités marocaines devraient libérer les accusés encore emprisonnés ou bien leur accorder un nouveau procès qui soit équitable…

    Si les affaires sont rejugées, la présomption devra être que tous les accusés seront libres jusqu’à leur procès… Quand les accusés seront rejugés, le tribunal devra étudier leurs allégations de torture et garantir, conformément au droit international et marocain, qu’aucune déclaration obtenue par la violence ou sous la contrainte ne soit admise comme preuve.

    Le tribunal devrait mener ces enquêtes même si les traces physiques de torture se sont déjà probablement effacées. Ces investigations devraient respecter les critères internationaux d’enquête sur les plaintes individuelles de torture, notamment ceux du Manuel pour enquêter efficacement sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (« protocole d’Istanbul ») »14..

    (Cet article est la deuxième partie de « 7 ans déjà ! Ali Aarrass et la Belgique, une plaie toujours ouverte »)

    Luk Vervaet 31 mars 2015

    Révision des textes : Annie Goossens

    Notes

    1http://liberezbelliraj.blogspot.be/2012/06/temoignage-de-abdelkader-belliraj.html

    2 http://www.demainonline.com/2011/11/05/les-barbus-denoncent-la-torture-a-guantanamo-maroc/

    3http://tlaxcala.es/pp.asp?reference=9463&lg=fr Rapport d’observation du procès des « Six détenus politiques » au Maroc (« Affaire Belliraj »)

    4Rapport de la sûreté de l’Etat belge de l’année 2008

    5http://prisonnierseuropeensaumaroc.blogspot.be/2013/10/le-proces-belliraj-en-belgique-appel-la.html

    6Voir l’article tout récent paru dans le journal britannique du Daily Mail sur l’utilisation du Maroc par un jet transportant des détenus vers Guantanamo : http://www.dailymail.co.uk/news/article-1321244/CIA-paid-Liverpool-buyout-tycoons-millions–use-jet-torture-flights.html Voir aussi le témoignage de Binyam Mohamed : http://www.legrandsoir.info/Mohamed-Binyam-detenu-a-Guantanamo-torture-au-Maroc.html

    7http://diasporasaharaui.blogspot.be/2013/12/maroc-des-cellules-terroristes-trop.html

    8http://www.maghress.com/fr/lopinion/38876

    9http://www.hrw.org/sites/default/files/reports/morocco0613frsumandrecs.pdf (résumé en français)

    10Rapport de la sûreté de l’état belge de l’année 2008

    11 http://www.yabiladi.com/forum/maroc-pire-menace-terroriste-pour-2-148579.html

    12http://www.alwihdainfo.com/Le-plan-Hadar-renvoi-les-delateurs-du-Maroc-en-matiere-securitaire-a-leurs-cheres-etudes_a13275.html

    13Larbi Amine – publié le Samedi 17 Janvier 2015

    14page 10 du résumé du rapport en français

    Source : ZinTV, 31 mars 2015

    Tags : Maroc, terrorisme, Belliraj, menace terroriste, Belgique,

  • Les Belges considèrent les services secrets marocains comme une menace pour leur sécurité

    Dans une émission diffusée par la chaîne privée de télévision belge RTL-TVI «Dossiers tabous» – qui a eu une audience appréciable avec 636 362 téléspectateurs dont une part de marché de 33,3% chez les 18-54 ans – le journaliste animateur Jean-Claude Delfosse a sondé la communauté marocaine pour recueillir ses impressions sur la question de l’intégration. Il a, au passage, dévoilé le rôle du Makhzen qui exerce un véritable pouvoir occulte sur cette communauté.

    Cela explique, selon lui, «pourquoi certains Belgo-Marocains restent sous la coupe de leur pays d’origine». Si l’intégration de la communauté d’origine marocaine dans la société belge est un grand échec, il en impute la responsabilité, qu’il dénonce d’ailleurs, à l’ambassade du Maroc à Bruxelles.

    En fait, les observateurs avertis de la question vont plus loin dans leur constat. Ils estiment que le Maroc instrumentalise sa communauté pour menacer l’Europe. Ils en veulent pour preuve le fait qu’en 2009, déjà, les autorités belges avaient procédé à l’expulsion de deux agents de renseignement marocains qui agissaient sous couverture diplomatique au consulat du Maroc à Bruxelles.

    Ils ont été accusés de mener des activités non conformes à leur statut. Selon les mêmes observateurs, les consulats marocains emploient des agents de la DGED qui sont chargés d’exploiter le sentiment religieux dans la communauté marocaine pour y renforcer le pouvoir du Makhzen et asseoir un contrôle serré de cette communauté à partir du Maroc.

    L’animateur de l’émission a rappelé que «tous les Marocains sont sujets du roi, lui-même commandeur des croyants et descendant du Prophète et leur législation leur interdit de renoncer à leur nationalité marocaine». C’est à travers ce que l’on appelle l’islam des ambassades que le régime marocain assure sa mainmise sur sa population installée en Belgique.

    L’attachement des Marocains en Belgique à leur religion est utilisé par le Makhzen pour renforcer le réseau de renseignement au sein de cette communauté. Le but recherché est de faire pression, voire exercer un chantage contre les pays européens en vue de leur imposer un soutien aux thèses expansionnistes du Maroc sur le Sahara Occidental, expliquent les observateurs. Ils rappellent qu’une grande partie de l’opinion publique espagnole soupçonne les services secrets marocains d’être derrière l’attentat contre la gare de Madrid le 11 mars 2004.

    Le mobile de cet attentat, qui avait eu lieu quatre jours avant le rendez-vous des élections générales espagnoles, était de faire pression sur l’électorat. Cet objectif a été atteint puisque le PSOE est sorti grand vainqueur et le Maroc s’est assuré, depuis, le soutien de Madrid dans le conflit du Sahara Occidental.

    D’autre part, ils rappellent que l’ambassadeur français au Yémen avait sollicité, en janvier 2014, l’aide de l’ambassade marocaine dans ce pays, pour identifier et contrôler une quarantaine de Marocains qui se trouvaient dans la ville yéménite de Damage.

    Sur cette base, ils estiment que les craintes d’attentats en Europe sont exploitées par Rabat pour faire croire que sa collaboration contre le terrorisme est indispensable.

    Tags : Maroc, Belgique, terrorisme, RME, communauté marocaine,

  • Le PTB répond au Comité Free Ali Aarrass concernant les 3lois ciblant les binationaux

    Le PTB répond à la lettre du Comité Free Ali Aarrass

    Le Comité Free Ali Aarrass a interpellé des têtes de liste des partis pour les élections fédérales à Bruxelles concernant les 3 lois votées ces dernières années ciblant les citoyens binationaux.

    Deux questions ont été posées aux candidats Didier Reynders (MR); Georges Dallemagne (CDH); François De Smet (Défi); Ahmed Laaouej (PS); Zakia Khattabi Abtoy (Ecolo); Maria Vindevoghel Merlier (PTB), Dyab Abou Jahjah (Be.One)

    1) Quelle est la position de votre parti sur ces trois lois ; 2) Votre parti compte-t-il demander leur abrogation s’il participe au prochain gouvernement fédéral ? «

    Voici la réponse du PTB

    Notre position de base est la suivante : nous sommes pour l’égalité des droits et nous nous battons pour protéger la citoyenneté des enfants nés en Belgique ou ayant grandi en Belgique, ainsi que pour tous les citoyens ayant la double nationalité.

    Nous ne voulons pas qu’il y ait des citoyens de première et de seconde zone.
    Et c’est au quotidien que nous nous battons dans les entreprises, dans les quartiers, contre le racisme et les discriminations structurelles qui touchent nos compatriotes. Il est inacceptable qu’en 2019, en Belgique, une partie importante de la population porte un double fardeau, exclusion sociale et racisme, et n’a pas les mêmes chances de décrocher un emploi correct, une bonne école, un logement abordable, etc.

    Ces 3 lois (déchéance nationalité, déportation, assistance consulaire) ciblant les citoyens binationaux renforcent un statut de sous-citoyens et instituent une double (et même triple) peine. Il faut que cela cesse. Ce combat concerne d’ailleurs l’ensemble du monde du travail. Où va s’arrêter la logique de créer des citoyens de seconde zone ? Ces mesures peuvent toucher à terme tous les travailleurs, tous les activistes, etc. On commence par attaquer les droits des minorités nationales comme banc d’essai pour réduire ensuite les droits de la population tout entière.

    Nous exprimons notre solidarité avec le combat du Comité et avec Ali Aarrass, devenu l’une des victimes et symbole vivant des dérives de la lutte anti-terroriste.

    Le PTB demande l’abrogation de ces lois. Il serait impossible pour le PTB de participer à un gouvernement alors que de telles lois sont en vigueur.

    Solidarité Maroc

    Tags : Maroc, Belgique, Ali Aarrass, répression, torture, double nationalité, PTB,

  • Maroc : L’amour belge de Lalla Soukaina (2ème partie)

    Philippe Latteur, 39 ans, était convaincu qu’il allait se marier avec la princesse Lalla Soukaina. Il lui avait même demandé dans une lettre au roi Mohammed VI. Il lui a ensuite donné une bague de fiançailles et une chaîne en or via l’ambassade du Maroc à Bruxelles.

    Voici les lettres qu’il a envoyé à la reine de ses rêves :

    A l’attention de son Altesse Royale

    Lalla Soukaïna Filali

    Rue des Princesses, Souissi

    le 16 Mars après midi

    Message à mettre dans une petite enveloppe attaché »perforation dans »

    Je vous remercie de la bienveillante attention que vous donnerez à la présente et vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de ma considération.
    comme je paye 2 bouquets le Destin… 2 em Bouquets pour son Altesse Royal Lalla Merym de votre choix mais different pour un mieux

    Votre Altesse Royale.

    Je me  permets de vous remercier pour avril zéro-six et zéro-neuf et  Veuillez accepter, Votre Altesse Royale, ma plus haute considération.

    Bruxelles, 15 Avril 2009

    Votre Altesse Royale.

    Je me permets de vous solliciter le 30/04/2009 en soirée pour ce cadeau d’anniversaire pour son Altesse Royale Lalla Soukaina

    En vous remerciant d’avance, veuillez accepter, Votre Altesse Royale, ma plus haute considération LAMARTINE

    Mademoiselle Lalla Soukaïna,

    Vous avez été sélectionné pour

    Un week-end en amoureux à Venise

    À l’hôtel Palazzo pour la modique somme de 199€.

    Mohammed VI Palais Royal Rabat 10 000  Bruxelles, 23 octobre 2006

    PS : A tu reçu le collier pour ton anniversaire ?

    LALLA Soukaïna

    Rue des Princesse, Dar Essalam

    Concerne : recrutement comme chauffeur de Maître.

    Votre Altesse Lalla Soukaïna,

    Je me permets, dans la plus grande discrétion et envie à la fois, de vous formuler mon espérance à devenir votre chauffeur de Maître, à vous tout dévoué.

    Pour la cause, je vous joins, humblement mon curriculum vitae, qui, je le crois vous rassurera sur mes qualités en la matière.

    Ayant séjourné plusieurs années dans votre magnifique Royaume, je puis vous assurer, Altesse, que celui-ci me tient à cœur dans le plus profond de mes sentiments.

    Espérant une réponse favorable à ma demande, je ne puis que vous assurer, Altesse, la sincérité de ma très haute considération.

    Bruxelles, 15 Avril 2009

    Votre Altesse Royale.

    Je me permets de vous solliciter le 30/04/2009 en soirée pour ce cadeau d’anniversaire pour son Altesse Royale Lalla Soukaina

    En vous remerciant d’avance, veuillez accepter, Votre Altesse Royale, ma plus haute considération.

    Latteur Philippe Monsieur Noureddine Lazrak GSM : +212(0) 61 13 51 20

    Vendredi, 6 Février 2009

    Source: Skynet

    Tags : Maroc, Lalla Soukaina, Philippe Latteur, Belgique, Mohammed VI,

  • L’UE finance au Maroc une justice utilisée pour réprimer la population

    Le Service Public Fédéral belge a annoncé un programme de soutien au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), une institution créée en 2017 dans le bur de « renforcer l’État de droit par un pouvoir judiciaire indépendant, accessible et efficace », a annoncé jeudi le site officiel de la justice belge.

    « Les différents acteurs de la Justice belge, le SPF Justice, le CSJ, le Collège des cours et tribunaux et le collège du ministère public se sont unis pour apporter au CSPJ leur collaboration et appuyer les capacités institutionnelles, managériales et organisationnelles de cette jeune institution en s’inspirant des bonnes pratiques et de l’acquis communautaires européens », a-t-il ajouté.

    La conférence de lancement a eu lieu ce jeudi 2 mai 2019 à Rabat en présence de nombreuses personnalités du monde judiciaire belge et marocain.

    Ce projet, dont les activités se déploieront sur une période de deux ans, est financé par l’Union européenne et s’inscrit dans la lignée d’une longue et fructueuse collaboration entre le Royaume du Maroc et la Belgique.

    Pour le mener à bien, les partenaires judiciaires belges bénéficient de la collaboration de l’Agence Belge de Développement, Enabel.

    Cette collaboration risque de s’avérer infructueuse vue le manque de volonté de la part du pouvoir marocain de rendre indépendante une justice qui, selon un câble diplomatique confidentiel américain révélé par Wikileaks, est utilisée comme moyen de répression. Le câble cite les confessions d’un procureur à l’ambassade américaine: « D’autres pays ont recours à l’armée ou à la police pour contrôler la politique, mais au Maroc, nous utilisons le système judiciaire », avait-il déclaré.

    Tags : Maroc, Belgique, justice, Etat de droit, indépendance de la justice, Enabel, Union Européenne, UE, SPFJ,

  • Le Maroc, un refuge pour les criminels

    Depuis le règne de Hassan II, le Maroc avait gagné la réputation de refuge pour les dictateurs. Le Shah d’Iran et Mobutu Sese Seko font partie de la liste des despotes accueillis par le roi le plus sanguinaire de l’histoire du royaume chérifien.

    Depuis l’intrônisation de Mohammed VI, le Maroc est devenu aussi un refuge de l’argent détourné en vue d’échapper au fisc. Il fait partie de la liste grise des paradis fiscaux de l’Union Européenne.

    Beaucoup de criminels de droit commun ont aussi échappé à la justice des pays européens et d’ailleurs en se réfugiant au Maroc. C’est le cas de Mounir Kiouh, un marocain condamné par la Cour d’Appel de Liège à 15 ans de prison suite au meurtre de la petite Théa par le compagnon de mère.

    Pour échapper à la justice belge, l’assassin de cette fillette de 2 ans s’est enfui au Maroc où il vit depuis 7 ans dans les banlieux de la ville de Tétouan, où il a été récemment localisé par la famille de la victime et arrêté par la police marocaine 14 ans après les faits.

    Tags : Maroc, crime, paradis fiscaux, Mounir Kiouh, Théa, Belgique,

  • Ali Aarrass : torturé au Maroc et abandonné par la Belgique

    Ali Aarrass : quand la Belgique abandonne certains de ses citoyens…

    Abdellah BOUDAMI

    Source: Politique, 6/01/2012

    Jeudi 24 novembre 2011, Ali Aarrass se tient seul devant ses juges. C’est alors la neuvième audience de son procès, au Tribunal de Rabat. Et c’est à ce moment, alors que ses avocats et ses proches se sont retiré le temps d’une pause, que le verdict est prononcé : il est condamné à quinze ans de prison. Ne comprenant pas l’arabe, ce n’est que lorsque ses avocats le rencontrent qu’il prend la mesure de l’injustice de la peine. En effet, Ali Aarrass est innocent… Rappelons les faits qui jalonnent cette saga politico-judiciaire et qui ont mené Ali Aarrass de la prison espagnole à la torture marocaine, en passant par l’indifférence belge.

    Arrestations et non-lieu

    Ali Aarrass est né en 1962 à Melilla, une des deux enclaves espagnoles au Maroc (avec Ceùta), et est arrivé en Belgique en 1977, où il obtient la nationalité belge La nationalité marocaine étant inaliénable, tout Marocain qui acquiert la nationalité belge devient automatiquement belgo-marocain, indépendamment de sa propre volonté. Ce n’est qu’en 2005 qu’il retourna vivre auprès de son père, à Melilla.

    Durant ces longues années passées en Belgique, Ali effectua son service militaire et travailla dans plusieurs secteurs avant d’ouvrir son propre commerce, une papeterie à Bruxelles. Très apprécié, honnête et généreux, c’était un homme respecté dans le quartier. C’est donc comme un coup de tonnerre que sonna l’annonce de son arrestation en Espagne, en novembre 2006. Relâché sous caution, et faisant l’objet d’une enquête pour trafic d’armes, il fut arrêté à nouveau, en avril 2008, sur base d’éléments provenant de la justice marocaine.

    “Absolument rien n’a été fait au niveau du ministère des Affaires étrangères pour sauver le citoyen belge.”

    Cette dernière lança plusieurs mandats d’arrêts internationaux, et les justifia en invoquant des preuves émanant d’interrogatoires dans le cadre de l’affaire Belliraj, un Belgo-Marocain comme Ali Aarass, qui est accusé d’avoir commandité des attentats.

    Le procès Belliraj ayant été cette farce que l’on sait (on a pu voir dans les câbles Wikileaks que, aussi bien du côté américain que belge, il n’y avait pas de doutes quant au caractère inique du procès Belliraj, sans compter les accusations de torture), la justice belge refusa d’extrader les hommes arrêtés en Belgique. L’Espagne diligenta une enquête sous la direction du célèbre juge Baltazar Garzon, connu pour sa rigueur et son inflexibilité. Il ne trouva absolument aucun fait à charge de Ali Aarrass et délivra un non-lieu en mars 2009.

    Pourtant, et c’est ce qui causait la perplexité de ses proches et de ses avocats, Ali Aarrass était maintenu en détention, en isolement, et la justice espagnole délégua au Conseil espagnol des ministres la décision de l’extrader ou pas vers le Maroc. Le Conseil postposa cette décision jusqu’en novembre 2010.

    Extradition et torture

    Malgré les grèves de la faim et les protestations (la campagne « Free Ali » se mit doucement en place et tenta de sensibiliser citoyens, médias et politiques à propos de l’affaire), le Conseil des ministres en Espagne décida, le 19 novembre 2010, d’accepter d’extrader Ali Aarrass vers le Maroc. Tout de suite, ses avocats portèrent l’affaire au niveau de l’ONU, laquelle décida, via son Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, de demander la suspension de l’avis d’extradition.

    Passant outre, l’Espagne extrada Ali Aarrass le 14 décembre 2010, sans même que sa famille ou ses avocats ne soient prévenus. En effet, c’est par la presse qu’ils furent mis au courant. Ali Aarrass disparut de longues semaines, sans que personne ne sache où il se trouvait… L’attitude du gouvernement belge est sidérante. Absolument rien n’a été fait au niveau du ministère des Affaires étrangères pour sauver le citoyen belge.

    Dans un premier temps, lorsqu’Ali Aarrass était en Espagne, la Belgique justifiait son inaction dans le dossier par le fait que l’Espagne est un État démocratique et qu’il fallait donc lui faire entière confiance. Dans un second temps, après l’extradition au Maroc, l’État belge invoqua la loi selon laquelle un citoyen ayant la double nationalité, lorsqu’il met les pieds dans le pays de son autre nationalité, ne reçoit aucune aide consulaire ou action particulière du gouvernement belge. Les réponses (ou non-réponses, le plus souvent) de Steven Vanackere sont restées cohérentes tout au long des interpellations (à l’instar de celle de Zoé Genot du groupe Ecolo- Groen !) : il refusa d’agir.

    “Et c’est cette question de la double nationalité que soulève avec encore plus d’acuité l’affaire Aarrass.

    Dans la mesure où il était certain que Ali Aarrass allait subir des tortures au Maroc, et que par conséquent des droits humains fondamentaux allaient être bafoués, on peut se poser la question de la pertinence, dans le chef de l’État belge, à mettre en balance d’une part une loi sur l’aide consulaire qui date du XIXe siècle, et d’autre part des droits humains élémentaires. Tabassages en règle, viols à l’aide de bouteille, chocs électriques, privations de sommeil, injections de produits chimiques, rien ne sera épargné à Ali Aarrass. Il sera forcé et contraint de signer des aveux (en arabe !) dans lesquels il est censé reconnaître, après quelques jours d’interrogatoires, des faits qu’il avait pourtant niés pendant plus de trois ans.

    En avril 2011, commença alors un procès-farce parsemé de vices de procédure et de manquements flagrants aux droits de la défense : les pièces du dossier qui sont à sa décharge seront escamotées, les plaintes pour torture n’aboutiront pas, la conversation téléphonique dans laquelle Belliraj innocente Ali Aarrass n’apparaîtra jamais, la confrontation d’Ali Aarrass avec un autre accusé censé avoir prononcé son nom lors des interrogatoires, confrontation durant laquelle cet accusé nie le connaître, sera écartée sans plus de détails… Et les plaidoiries pourtant brillantes des avocats d’Ali Aarrass resteront lettre morte. Ainsi, après être passé par la sinistre DST marocaine, Ali Aarrass vécut aussi la triste réalité des procès politiques au Maroc : des juges d’instruction à la botte du pouvoir et des audiences de procès toujours reportées, afin de fatiguer la campagne « Free Ali » et de saper les ressources – financières et morales – des amis solidaires d’Ali Aarrass. Tout ceci, sous l’oeil complice des autorités belges et européennes…

    L’indifférence des autorités

    Parmi les quelques soutiens qu’a reçus Ali Aarrass au long de son calvaire figure l’appel du citoyen belgo-turc Bahar Kimyongür. Ce dernier sait fort bien de quoi il parle, puisqu’il a souffert également du piège de la double nationalité. En effet, pour permettre l’extradition vers la Turquie de Bahar Kimyongür, les autorités belges avaient orchestré en 2006 une machination visant à le faire arrêter aux Pays-Bas, où il n’aurait plus pu bénéficier de la protection que lui conférait en Belgique sa nationalité belge. Et c’est cette question de la double nationalité que soulève avec encore plus d’acuité l’affaire Aarrass.

    En effet, chez nombre de Belgo-Marocains, on a le sentiment prégnant d’être traité comme des citoyens de seconde zone, ne bénéficiant pas des mêmes droits que les Belges « de souche ». Dans un contexte marqué par une islamophobie rampante, par des thèses racistes de plus en plus assumées et relayées, par une guerre « antiterroriste » qui justifie les lois d’exception, la figure du bouc émissaire arabo-musulman qui ne peut pas jouir pleinement de sa citoyenneté interpelle nombre de Belges, notamment ceux qui sont issus de l’immigration. L’indifférence des autorités belges depuis le début des événements ne peut que conforter cette impression.

    Tags : Maroc, Belgique, Ali Aarrass, torture, terrorisme, Belliraj, Espagne,