Étiquette : Bouteflika

  • Une conférence nationale, pourquoi faire ? : 10 jours pour sauver l’Algérie

    Chaouki Mechakra

    Pour brutale qu’elle soit, la question mérite d’être posée. En effet, ses revendications de base sont en passe d’être digérées par le pouvoir qui y trouve une issue de secours inespérée à ses errements. Ne lui connaissant pas des aptitudes innées à se montrer conciliant avec les manifestations encore moins à ne pas les réprimer, il apparaît évident que ce mouvement le sert plus qu’il ne le dessert, notamment aux yeux des opinions internationales. Ne fait-il pas siennes, les félicitations et les marques de sympathie engrangées par ce mouvement qui a « émerveillé » le monde par son comportement civilisé et pacifiste inédits. Ces relais ont même osé dire que ce niveau de maturité est le fait de vingt années de règne de Bouteflika. Rien que cela !

    De l’important et de l’essentiel

    Aux yeux de certains observateurs avertis, le Hirak a été sournoisement détourné par une sur-médiatisation quasi hollywoodienne, faisant passer en second plan la revendication essentielle, à savoir le retrait de la candidature de Bouteflika d’une part et le changement sans conditions du système.

    Si la première partie de ce vœu a été exaucée sous la pression de la rue, la seconde a subi un noyautage qui fait superbement « balader » analystes, journalistes, activistes…

    En effet, le fait que le pouvoir ait réussi à vendre son idée de conférence nationale qui fait désormais l’objet d’études de faisabilité sur les plateaux de télévision, est en soi une défaite pour le Hirak et les naïfs citoyens qui y participent sincèrement.

    De fait, il a fait naître une crise politique qu’il a jeté à la rue, à charge pour elle de la prendre en main, la gérer et lui trouver une solution. Machiavel n’aurait pas fait mieux, surtout qu’il s’agissait tout simplement en renonçant à la reconduction de Bouteflika, de le contraindre à laisser le cours du processus électoral se poursuivre ou au pire de démissionner.

    Dans les deux cas, l’Algérie, Etat, nation et société auraient été sous la protection de la Constitution en vigueur, ne laissant aucune place à un quelconque aventurisme dont on connait la date de départ, mais pas celle de la fin.

    Sursis pour les uns, usure pour les autres

    Cette option du pouvoir pour rallonger un mandat par usurpation n’est pas une fatalité. Il reste aux Algériens et aux candidats dont les dossiers ont été archivés par le Conseil Constitutionnel, un délai d’une dizaine de jours pour dénoncer ce coup de force et cette prise d’otages lamentablement revendiquée par des acteurs politiques aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pouvoir. Car faut-il le rappeler, le pouvoir de M. Bouteflika et ses démembrements, nous contraignent à vivre et accessoirement solutionner une crise qui n’a pas lieu d’exister, constitutionnellement parlant. En s’attribuant ce délai de grâce, les concepteurs de cette déviance politique misent sur l’essoufflement et l’usure des manifestants et ils sauront le moment venu, user de leur « joujou » répressif pour, une fois encore, tuer dans l’œuf une révolution naissante.

    Cerise sur le gâteau, en prônant cette conférence nationale inclusive avec toutes les couches de la société, ne voilà-t-il pas que les anciens du FIS sont les premiers à répondre à l’appel de « Fakhamatouhou » ?

    C’est du reste là, que le rejet pur et simple de cette « initiative » devient, à son tour, un devoir national pour les 200.000 morts de la décennie noire. Toute solution autre que la poursuite du processus électoral ou la démission de Bouteflika, ferait de ses auteurs des personnes coupables de haute trahison. Nous ne sommes pas des mineurs Messieurs les auto-proclamés tuteurs. Nous pouvons aller vers un candidat, fut-il inconnu, que de vous subir encore pour un temps indéterminé. La récréation est finie.

    C. Mechakra

    Le Provincial, 15 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : Et maintenant M. Bouteflika ?

    Pays de contrastes. Pays des impossibles devenus possibles. Pays de l’espoir réarmé. L’Algérie, terre de feu, de rocailles et de sables est en train de donner la plus belle leçon de sa viabilité à ceux qui la regardent.

    Après 20 d’euthanasie bouteflikienne, l’Algérie se remet en marche. Enfin ! Des lointains villages abandonnés jusqu’aux villes les plus denses, les Algériens se sont donné la main et la voix pour crier leur refus de l’abdication devant la méprisante perspective d’une présidentielle à vie de Bouteflika.

    Incorrigible menteur, perfide et usurpateur en diable, le président Bouteflika aura passé son règne à tromper les Algériens. A dresser les uns contre les autres. A faire haïr cette terre à ses meilleurs enfants. A piller ses plus belles richesses, à offrir même outardes et gazelles à ses coquins moyens-orientaux, à réserver les meilleurs marchés publics aux Haddad, Kouninef and co…

    Mais on ne peut pas tromper tout le temps tout un peuple, pour paraphraser un président américain

    Une flamme est née des cendres laissées par le règne pourri de Bouteflika et ses courtisans. Une flamme d’espoir symbolisée par ces millions de voix mêlées dans le fracas d’une colère populaire contenue

    C’est le retour de l’histoire. L’homme qui est entré à Alger un certain mois d’août 1962 sur un char de l’armée de l’extérieur est aujourd’hui éconduit comme un malpropre par le peuple. Pire, il risque de sortir par un trou de souris.

    Quatre dates, quatre référendums successifs pour renvoyer les Bouteflika et leurs obligés à leurs bases œuvres et à leurs viles manœuvres.

    Leur mépris sans fond du peuple a fini par avoir raison d’eux. 20 ans de mensonges

    Pays de contrastes. Pays des impossibles devenus possibles. Pays de l’espoir réarmé. L’Algérie, terre de feu, de rocailles et de sables est en train de donner la plus belle leçon de sa viabilité à ceux qui la regardent.

    Après 20 d’euthanasie bouteflikienne, l’Algérie se remet en marche. Enfin ! Des lointains villages abandonnés jusqu’aux villes les plus denses, les Algériens se sont donné la main et la voix pour crier leur refus de l’abdication devant la méprisante perspective d’une présidentielle à vie de Bouteflika.

    Incorrigible menteur, perfide et usurpateur en diable, le président Bouteflika aura passé son règne à tromper les Algériens. A dresser les uns contre les autres. A faire haïr cette terre à ses meilleurs enfants. A piller ses plus belles richesses, à offrir même outardes et gazelles à ses coquins moyens-orientaux, à réserver les meilleurs marchés publics aux Haddad, Kouninef and co…

    Mais on ne peut pas tromper tout le temps tout un peuple, pour paraphraser un président américain

    Une flamme est née des cendres laissées par le règne pourri de Bouteflika et ses courtisans. Une flamme d’espoir symbolisée par ces millions de voix mêlées dans le fracas d’une colère populaire contenue

    C’est le retour de l’histoire. L’homme qui est entré à Alger un certain mois d’août 1962 sur un char de l’armée de l’extérieur est aujourd’hui éconduit comme un malpropre par le peuple. Pire, il risque de sortir par un trou de souris.

    Quatre dates, quatre référendums successifs pour renvoyer les Bouteflika et leurs obligés à leurs bases œuvres et à leurs viles manœuvres.

    Leur mépris sans fond du peuple a fini par avoir raison d’eux. 20 ans de mensonges les plus éhontés sont démontés impitoyablement par ce même peuple méprisé.

    Quelle avanie ! L’homme qui se rêvait d’être un nobélisable, un Nelson Mandela, se réveille en Ceausescu, un autocrate honni par le peuple. Plus de 25 millions d’Algériens ont marché contre lui et sa bande ! Un moment révolutionnaire unique dans l’histoire.

    La cinglante 4e leçon donnée, vendredi 15 mars, au clan au pouvoir devrait donner à réfléchir. Les premiers de combines essayent encore de tirer les ficelles. Ils tentent vainement de retourner l’opinion. Mais ces glapissements des derniers obligés de la clique n’y changeront rien. Car ces quatre dates ont valeur de référendum implacable. L’horizon est derrière eux.

    Ne leur reste qu’à trouver la porte de sortie.

    Auteur

    Hamid Arab

    Le Matin d’Algérie

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : Le temps de l’initiative

    Le duo Bedoui-Lamamra part de loin. De très loin. Malgré l’offensive médiatique qui vient d’être enclenchée, la tâche parait grandement compliquée. Convaincre de la sincérité du pouvoir à aller dans le sens des revendications de la rue n’a rien d’aisé.

    Pourtant dans leur intervention, Bedoui comme Lamamra, ont pesé chacun de leur mot et surtout jouer à fond la modestie et leur totale disposition à s’ouvrir sur l’autre. Le soin était manifeste de rompre avec l’arrogance reprochée au prédécesseur Ahmed Ouyahia auquel on n’a pardonné sa fameuse phrase « la rue on sait la maîtriser ».

    Amener les Algériens, en rupture déclarée avec le système actuel, à croire en les bonnes intentions du pouvoir et de son « plan de travail », est une pente bien difficile à monter. D’ailleurs, les deux responsables n’ont pas hésité à donner un début de calendrier pour la mise en place de ce plan de travail et surtout la matérialisation de ces grandes étapes, à savoir la conférence nationale, la mise en place d’une nouvelle constitution et enfin l’élection présidentielle. Tout cela n’ira pas, selon eux, au delà de cette année.

    Plus encore les deux hommes disent qu’ils ne seront, avec leur prochain gouvernement, que des facilitateurs de cette nouvelle ère vers la nouvelle république à laquelle aspirent tous les Algériens. Une aspiration commune certes, mais avec des visions différentes et surtout des mécanismes loin d’être partagés par toutes les parties. D’ailleurs en face, on refuse au pouvoir actuel tout droit de jouer un que

    Le duo Bedoui-Lamamra part de loin. De très loin. Malgré l’offensive médiatique qui vient d’être enclenchée, la tâche parait grandement compliquée. Convaincre de la sincérité du pouvoir à aller dans le sens des revendications de la rue n’a rien d’aisé.

    Pourtant dans leur intervention, Bedoui comme Lamamra, ont pesé chacun de leur mot et surtout jouer à fond la modestie et leur totale disposition à s’ouvrir sur l’autre. Le soin était manifeste de rompre avec l’arrogance reprochée au prédécesseur Ahmed Ouyahia auquel on n’a pardonné sa fameuse phrase « la rue on sait la maîtriser ».

    Amener les Algériens, en rupture déclarée avec le système actuel, à croire en les bonnes intentions du pouvoir et de son « plan de travail », est une pente bien difficile à monter. D’ailleurs, les deux responsables n’ont pas hésité à donner un début de calendrier pour la mise en place de ce plan de travail et surtout la matérialisation de ces grandes étapes, à savoir la conférence nationale, la mise en place d’une nouvelle constitution et enfin l’élection présidentielle. Tout cela n’ira pas, selon eux, au delà de cette année.

    Plus encore les deux hommes disent qu’ils ne seront, avec leur prochain gouvernement, que des facilitateurs de cette nouvelle ère vers la nouvelle république à laquelle aspirent tous les Algériens. Une aspiration commune certes, mais avec des visions différentes et surtout des mécanismes loin d’être partagés par toutes les parties. D’ailleurs en face, on refuse au pouvoir actuel tout droit de jouer un quelconque rôle dans cette nouvelle Algérie plus démocratique et pacifiée.

    Le gouffre aujourd’hui parait bien grand et difficile à combler et le bras de fer qui se joue devant nous est loin d’être terminé. Il n’est en fait qu’à ses débuts. Mais il reste une chose de sûr, la rue ne peut pas gouverner, et doit s’organiser, et l’Etat doit continuer à fonctionner. Car le risque majeur c’est de se retrouver face à un vide institutionnel qui secouera sérieusement la société algérienne à tous les niveaux.

    Un vide qui doit être évité à tout prix, et là l’opposition a un grand rôle à jouer et une grande responsabilité à assumer. Elle ne peut se contenter à se cacher derrière le fabuleux mouvement populaire et doit avancer des solutions pratiques pour avancer vite vers une solution où l’intérêt suprême de la nation sera sauvegardé et les aspirations exprimées par le peuple matérialisées.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 15 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : La main tendue de Bedoui et de Lamamra

    Conférence nationale, gouvernement, opposition : La main tendue de Bedoui et de Lamamra

    Le Premier ministre Noureddine Bedoui, a indiquéjeudi à Alger, que legouvernement technocratequi sera nommé dans les tousprochains jours entamera dèssa mise en place, lespréparatifs de la Conférencenationale inclusive, affirmantque l’Exécutif nouera ledialogue avec toutes lescomposantes de la société »sans exclusion » pourconcrétiser « toutes les aspirations » du peuple algérien.

    Lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le vice-Premierministre, Ramtane Lamamra, M.Bedoui a déclaré que les consultations sonten cours pour former le gouvernement, sevoulant « ouvert » à tous les courants politiques, »représentatif de toutes les compétenceset énergies, notamment les jeunes,et à même de contribuer à la réussite de laphase de transition ne devant pas aller audelà d’une année ».

    Il a ajouté que le gouvernement, une foisnommé, commencera sans délai la préparationde la Conférence nationale inclusive,dont l’organisation a été annoncée par leprésident de la République, précisant queses modalités seront définies en tenantcompte des avis et des propositions detous, afin d’établir les « priorités ».M. Bedoui a précisé que le travail de laprochaine équipe gouvernementale vaconsister, « à mettre tous les moyens pourpermettre le bon fonctionnement des différentsservices et institutions du pays ».Il a affirmé que le gouvernement oeuvrera àinstaurer un climat de « confiance » et de »sérénité », appelant l’opposition politiqueet tous les partenaires au dialogue et à placerles intérêts de l’Algérie, au-dessus detoute autre considération. »Nous lançons un appel à tous les partenairespolitiques, notamment ceux quisont dans l’opposition, au dialogue et ànous écouter les uns les autres, afin depouvoir dépasser la conjoncture difficileque traverse notre pays », a souligné M.

    Bedoui, estimant que « les défis sont tels qu’aucune partie ne peut prétendre les releverseule ».Le Premier ministre a indiqué, que le présidentde la République, AbdelazizBouteflika, « a immédiatement réponduaux revendications du peuple », relevant que cette interaction est illustrée dans sonmessage à la Nation du 11 mars, danslequel il a annoncé le report de l’électionprésidentielle du 18 avril 2019 et sa décisionde ne pas briguer un 5e mandat à lamagistrature suprême.Le chef de l’Etat a également annoncé latenue d’une élection présidentielle dans leprolongement de la Conférence nationaleinclusive et indépendante.

    A une question sur la dissolution duParlement, le vice-Premier ministre,Ramtane Lamamra, a exclu cette éventualité,assurant que « toutes les institutions constitutionnelles continueront à travailler,jusqu’à l’élection du futur président dela République, partant du principe de lapermanence de l’Etat ».Il a souligné « la nécessité de fournir davantage d’efforts et de persévérance, pourconvaincre nos frères (dans l’opposition), de l’importance de dialoguer et de coopérer ». »L’Algérie nous interpelle tous, pour serrer les rangs et élaborer une visiond’avenir », a-t-il fait valoir. Sur le contenu du dernier message du président de la République, il a observé que les mesures annoncées son un tout « indivisible »,les sept axes y figurant étant »interdépendants ».

    D’autre part, le Premier ministre a affirméque la Conférence nationale inclusive à laquelle a appelé le président de laRépublique dans son dernier message,sera, à travers sa composante et ses attributions, »une force de proposition et dedécision », devant permettre à l’Algérie desortir de cette situation. De son côté, M.Lamamra a plaidé pour « davantage d’effortset de persévérance », pour convaincre l’oppositionquant à l’importance du dialogue,soulignant que l’Algérie « nous interpelletous », pour resserrer les rangs et élaborerune vision « prospective commune », envue de construire ensemble l’avenir auquelaspire le peuple algérien.

    Par : RACIM NIDAL

    Le Midi Libre, 16 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : Ce que pensent les marcheurs des déclarations de Bédoui

    Pour le 4e vendredi de suite, plusieurs centaines de milliers d’Algériens sont sortis hier à Alger, dans une marche grandiose afin de déclamer leur rupture avec le pouvoir en place. Profitant de notre présence à Alger, hier, nous nous sommes rapprochés des marcheurs pour les interroger sur la dernière sortie médiatique du nouveau Premier ministre, Noureddine Beddoui et son adjoint, Ramtane Lamamra.

    Smail Lalmas, enseignant universitaire et économiste :

    «Le Premier ministre n’a donné aucune réponse au peuple. Il s’est contenté de dire que la volonté du peuple prime sur tous les textes de loi, lorsqu’il a été interrogé sur l’assise juridique sur laquelle le président Bouteflika s’est appuyé pour reporter les élections. Je pense qu’il n’a pas eu de réponses concrètes. C’est une réponse irresponsable car le peuple a demandé le départ de ce pouvoir. Quand on connait les revendications de la rue, on ne peut pas inventer des réponses hasardeuses, ni de dire n’importe quoi alons que les revendications du peuple sont claires. Aussi, le chef de l’Exécutif a évité de répondre à une question concernant les contradictions relevées entre les différentes lettres du président de la République.»

    Karim S., employé au métro d’Alger :

    «J’ai suivi la conférence en direct comme tout le peuple, mais le Premier ministre est passé complètement à côté de la plaque. Il sautait du coq à l’âne, il semble qu’il a raté une bonne occasion pour calmer un peu les esprits des Algériens, malheureusement en vain. D’ailleurs, la réponse du peuple aujourd’hui est claire : le départ de tout le système. Sauf que le pouvoir veut autre chose. Pour moi, Bedoui a raté sa première conférence de presse.»

    Chakib B., journaliste de la Radio nationale :

    «L’augmentation du seuil de revendications par la rue, qui ne veut d’aucune prolongation, a chamboulé les cartes du pouvoir, vu que le peuple réclame le changement du système, la rupture totale avec le pouvoir en place aussi. Tandis que la liberté des Algériens est toujours ensablée. Là encore, le Premier ministre n’a pas su quoi dire. Il a tout bonnement affirmé que le peuple a été écouté et le Gouvernement songe à apporter des changements profonds dans tous les secteurs. Je pense que ce ne ne sont pas les aspirations des Algériens. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi le Premier ministre a renvoyé toutes les questions substantielles à la Conférence nationale inclusive, alors que toutes les questions étaient pertinentes.»

    Ahmed Rezigue, taxieur :

    «Bedoui n’a jamais été fait pour la politique. Lors de sa conférence, il n’a rien apporté, il a continué à jouer sur les cordes du système. Avec cette façon, il ne gagnera jamais la confiance du peuple, sachant que les revendications du peuple sont claires. En tous les cas, après quatre vendredi de manifestations dans tout le pays et même à l’étranger, on ne va pas s’arrêter, au contraire, on continuera à manifester pacifiquement. Ce n’est pas possible de supporter encore une année ce système, (Allah y’jib el khir).»

    Aziz F., chômeur :

    «Je n’ai rien à voir avec la politique, mais depuis le 22 février dernier, je me suis adapté à la marche comme tous les Algériens.

    Pour revenir sur la conférence de Bedoui, je pense qu’il a parlé de tout sauf de nos aspirations. S’il n’a pas répondu aux questions des journalistes, pourtant claires, comment il peut former son gouvernement. Pour moi, Bedoui est mort politiquement, il est grillé devant tout le peuple, personne ne va lui faire confiance, il a pris tous les chemins pour esquiver les questions des journalistes.»

    Propos recueillis par Mohamed Wali

    Le Courrier d’Algérie, 16 mars 2019

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  • Algérie : Le niet du peuple

    ACTE IV DU MOUVEMENT CITOYEN : LE NIET DU PEUPLE

    Djamel Zerrouk

    Une mobilisation sans précédent a eu lieu ce vendredi à Alger comme dans le reste du pays. Pas une seule wilaya n’a raté cet évènement historique.
    Les Algérois disent n’avoir jamais vu autant de monde. Même le jour de l’indépendance, le 5 juillet 1962, n’avait pas enregistré autant de monde.

    « Nous pouvons estimer le nombre des marcheurs à plus de 2 millions à Alger », selon un officier de police qui s’exprimait sous le sceau de l’anonymat. Les citoyens habitués à quantifier les « masses » estiment, quant à eux, que la seule capitale a accueilli pas mois de 4 millions de manifestants. « Ils étaient plus nombreux que le 8 mars. Hormis Alger, les 47 autres wilayas algériennes ont également manifesté, aussi bien au niveau des chefs-lieux qu’au niveau des communes.

    Ce sont une bonne dizaine de millions d’Algériens qui sont donc sortis pour « rejeter » les mesures prises par le Pouvoir. Les observateurs parlent d’un décalage flagrant entre les dirigeants et la « rue ». « Les annonces faites par président Abdelaziz Bouteflika, suggérant de profondes réformes, et la non-participation du président sortant n’ont pas convaincu le peuple », estiment les analystes. Ajoutant que l’« offre » présidentielle ne répond pas aux attentes, « en dépit du fait que le Pouvoir a lâché du lest, en faisant siennes une partie des revendications ». En effet, le Tout-Alger politique est unanime quant à la précipitation qui a caractérisé le « changement » opéré au lendemain de l’imposante marche du 8 mars.

    Le peuple refuse la feuille de route, qu’il considère comme un alibi pour gagner du temps, « dans le fond et dans la forme ». « On ne peut faire du neuf avec de l’ancien. Bedoui et Lamamra ne devraient pas ‘’coacher’’ la transition.

    Ce sont des hommes du Pouvoir. Et lorsqu’on est un homme du Pouvoir, on cherche toujours à manœuvrer pour étouffer dans l’œuf la contestation », souligne-t-on. Les spécialistes relèvent également le « flagrant amateurisme » en matière de communication, notamment chez le Premier ministre, et ce lors de sa première conférence de presse de jeudi 4 mars. « Il aurait suffi d’aller dans le sens de la décantation.

    De prendre des initiatives sans attendre le « quitus » d’en haut. La rue flambe. Il faut l’écouter ». « D’où le décalage entre le mouvement citoyen et l’équipe dirigeante qui gère la transition », scande-t-on dans les milieux politiques « indépendants ».

    Le Jeune Indépendant

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  • Algérie: Etre à la hauteur des défis

    Nommé dans une conjoncture délicate, le nouveau Premier ministre, Noureddine Bedoui, vient d’entamer un difficile périple en déclinant, lors de la conférence de presse qu’il a animée conjointement avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, la feuille de route qui doit l’amener à mettre en place une équipe gouvernementale et, surtout, convaincre l’opposition à s’asseoir à la table du dialogue auquel il l’invite expressément.

    Implémentant les décisions prises par le président de la République dans sa dernière missive au peuple algérien, le Premier ministre s’est dit conscient que l’Algérie vit un moment historique particulier qui exige de toutes les forces actives de restaurer le nécessaire consensus pour éviter au pays les dérives auxquelles la crise politique actuelle pourrait mener.

    Bedoui a ainsi assuré que le dialogue proposé sera ouvert à toutes les composantes de la société, «sans exception et sans exclusion», tout en exprimant sa confiance et sa certitude que cet appel sera entendu.

    «L’Algérie, a-t-il rappelé, est au-dessus de tout», appelant à la sagesse et la lucidité pour se mettre à la hauteur des défis qu’impose la situation particulière que traverse le pays et aller vers cet avenir qui fortifiera l’Algérie et consacrera l’État de droit que chaque Algérien appelle de son voeu. A ce dialogue sans exclusive, Bedoui attelle comme garantie la mise en place d’un gouvernement de technocrates où seront représentées toutes les compétences nationales et ouvert à tous les courants politiques.

    Ce gouvernement aura à gérer une période de transition qui ne devrait pas dépasser une année et dont la mission première est, dès son installation, de «préparer la conférence nationale indépendante et inclusive de consensus à laquelle avait appelé le président de la République» dans son dernier message.

    Le Premier ministre a également affirmé que cette conférence nationale inclusive sera, à travers sa composante et ses attributions, «une force de propositions et de décisions» afin de permettre à l’Algérie de traverser positivement cette crise politique.

    Horizons

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • ALGÉRIE: Première victoire pour le Peuple Algérien qui trace un chemin pour plus de démocratie

    Le 10 février, le Président Abdelaziz Bouteflika élu depuis 1999 a annoncé qu’il briguerait un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril 2019, en dépit de son état de santé dégradé. Cette annonce a provoqué la colère de nombreux Algériennes et Algériens qui, depuis, ont manifesté pacifiquement leur opposition dans la rue ainsi que par des actions de grève dans certains secteurs…

    Le 10 février, le Président Abdelaziz Bouteflika élu depuis 1999 a annoncé qu’il briguerait un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril 2019, en dépit de son état de santé dégradé. Cette annonce a provoqué la colère de nombreux Algériennes et Algériens qui, depuis, ont manifesté pacifiquement leur opposition dans la rue ainsi que par des actions de grève dans certains secteurs.

    Face à une contestation massive et inédite, le Président a officiellement renoncé ce 11 mars, à se présenter aux prochaines élections présidentielles. Ce renoncement est une grande victoire pour le Peuple Algérien qui a manifesté contre un cinquième mandat et pour plus de démocratie. C’est aussi une victoire contre le chantage à la peur présent dans le pays depuis la décennie noire.

    Le peuple algérien aspire à plus de démocratie, à une société où la jeunesse puisse pleinement prendre sa place de citoyens et de décideurs. Pour rappel, la société algérienne est constituée de près de 70% de personnes ayant moins de 30 ans lorsque le pays est gouverné par des personnes ayant plus de 70 ans.

    Cette victoire du peuple algérien s’accompagne de beaucoup d’incertitudes.

    Le quatrième mandat est prolongé sans qu’aucune date n’ait été donnée pour les élections présidentielles. Par ailleurs, le Président exprime vouloir organiser une transition vers un changement de régime par le biais d’une conférence sociale, d’un référendum, d’une nouvelle Constitution mais en ayant la maîtrise totale de l’organisation de la transition.

    Les objectifs contenus dans la lettre du président Bouteflika « Cette nouvelle République et ce nouveau système seront entre les mains des nouvelles générations d’Algériennes et d’Algériens qui seront tout naturellement les principaux acteurs et bénéficiaires de la vie publique et du développement durable dans l’Algérie de demain » demanderont, pour être pleinement réalisés, l’action déterminée du peuple algérien. Les Algériennes et Algériens ne doivent pas renoncer à leurs objectifs et eux seuls devront décider de la manière dont ils veulent les atteindre.

    Vitalité et espoir sont les caractéristiques de ce mouvement que la CGT soutient.

    Montreuil, le 12 mars 2019

    source

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  • Gaïd Salah / « Le peuple algérien n’a jamais eu d’autre option que la victoire » (vidéo) (Algerie Focus)

    Le chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd Salah a encore une fois pris la parole pour commenter la situation actuelle. Ce qui peut être souligné, c’est que sa prise de parole, ce mercredi 13 mars, a été marquée par son ton mesuré. Il a été question, une fois encore, d’ennemie de l’intérieur et de l’extérieur. Mais cette fois, Gaïd Salah les qualifie d’ennemies du peuple algérien et non d’ennemies de l’Algérie.

    « Je ne me lasserais jamais d’exprimer ma fierté par rapport à la relation de confiance entre l’ANP et le peuple algérien (…) Ce grand peuple ne redoute pas les crises, quelle que soit leur intensité, et sa démarche n’a jamais eu d’autre option que la victoire », a-t-il dit.

    On serait tenté de connaitre les raisons de ce retournement!

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    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=eKmOwXQllFg&w=560&h=315]
  • Algérie: «La stabilité et la sécurité dérangent les ennemis du peuple algérien»

    Le chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, revient à la charge. Après un intermède d’une semaine, où il surprenait par son ton inhabituellement conciliant, Gaïd Salah reprend avec sa fermeté dans le discours à l’égard de ceux qu’il a désignés comme «les ennemis du peuple algérien à l’intérieur comme à l’extérieur». De qui parle-t-il, exactement ?

    Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Le toujours vice-ministre de la Défense nationale, comme c’est mentionné encore dans le communiqué du MDN rendu public, hier mercredi, s’est exprimé ainsi à l’occasion d’une intervention devant le conseil d’orientation de l’Ecole supérieure de guerre de Tamentfoust, en présence des commandants de forces, le commandant de la 1re Région militaire et des directeurs centraux du ministère, membres du conseil d’orientation de l’école.

    Une intervention d’autant plus attendue qu’il s’agit de la première sortie du chef de l’état-major après les lourdes décisions annoncées par Abdelaziz Bouteflika le 11 mars dernier. L’homme fort de l’armée commencera par réaffirmer les précédents engagements de l’institution. «J’ai eu à le dire à maintes reprises, et je le répéterai encore une fois, car je ne me lasserai jamais de répéter et de m’enorgueillir de la grandeur de la relation et de la confiance qui lie le peuple à son armée en toute circonstance».

    Puis, immédiatement après, il assène : «Ainsi, et partant de la grandeur de cet excellent capital relationnel, je me suis engagé en toute sincérité et abnégation, conscient même de la profondeur de mes propos que la sécurité de l’Algérie, sa stabilité, sa souveraineté nationale et son unité populaire et territoriale sont un legs précieux et inestimable qui incombe aux éléments de l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale».

    Dans cette conjoncture particulière que traverse le pays, avec cet extraordinaire soulèvement populaire contre le cinquième mandat, puis contre le prolongement du quatrième mandat, d’un côté, et les lourdes décisions de Bouteflika, de l’autre, cette sortie de Gaïd Salah est tout sauf un discours de routine.

    L’armée détient-elle des informations précises quant à de sérieuses menaces sur la sécurité nationale ? En tout cas, son premier responsable est catégorique et affirme : «Ce précieux legs que nos forces armées font de sa préservation leur préoccupation majeure et leur mission fondamentale, et que notre armée s’engage à s’en acquitter de la manière la plus judicieuse et la plus correcte, en toutes conditions et en toutes circonstances, dérange énormément les ennemis du peuple algérien à l’intérieur comme à l’extérieur .» Sans fournir de plus amples indications sur l’identité de ces «ennemis intérieurs et extérieurs», le chef de l’état-major fait, toutefois, allusion à l’existence d’une entreprise visant à récupérer, sinon exploiter et dévoyer les grandes manifestations.

    «Ces ennemis, accusera en effet Gaïd Salah, qui excellent dans la saisie des opportunités et qui pêchent dans des eaux troubles et maîtrisent l’art des interprétations fausses et tendancieuses, ignorent, poursuit le patron de l’état-major, que le peuple algérien conscient, authentique et attaché aux préceptes de sa religion islamique ,qui comprend parfaitement le sens du verset coranique «Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction» , sait de fait, et de par les dures expériences qu’il a vécues, durant la période du colonialisme français, ensuite durant la décennie noire du terrorisme, de par son sens de patriotisme comment faire face aux crises que connaît son pays et comment contribuer avec un patriotisme élevé à déjouer les plans de ceux qui guettent son pays.

    Un grand peuple ne craint guère les crises quelle que soit leur ampleur et son sort demeurera de tout temps le triomphe de la victoire.»
    Gaïd Salah, qui tenait par ailleurs, à rassurer quant au haut niveau de professionnalisme atteint par l’ANP, qui s’est dotée d’un autre fleuron de formation qu’est l’Ecole de guerre, dont les missions consistent à en faire «la source d’élites, de compétences, et d’aptitudes aux cerveaux fertiles, capables d’anticiper les défis qui pourraient profiler dans les horizons proches, voire lointains et d’analyser les indicateurs et les événements et des évolutions, avec toutes leurs constantes et variables, afin de fournir une lecture correcte et appropriée».

    Le général de corps d’armée affirmera, cela étant, que «l’armée est convaincue que la réputation d’un pays de martyrs est une réputation d’un éclat pérenne, qui ne sera nullement impactée par un quelconque facteur interne et externe, saura indéniablement que le peuple du pays des martyrs est un peuple qui valorise sa bonne réputation à sa juste valeur et accorde au devoir de la préserver avec sagesse et pondération un grand intérêt».
    Colonne vertébrale de l’Etat algérien, l’armée tient, ici, par la voix de son chef d’état-major, à rassurer quant à son engagement permanent à garantir la stabilité et la sécurité nationales «en toutes circonstances» .

    Gaïd Salah dira ainsi que «l’armée, pourvue de cette vision judicieuse et clairvoyante, œuvrera inlassablement à se remémorer son passé séculaire et tirera de ses engoncements ce qui l’aide à se hisser à la hauteur de la réputation de sa patrie et de son peuple».

    K. A.

    Le Soir d’Algérie, 15 mars 2019

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