Étiquette : constitution

  • Algérie : Représentativité et crédibilité

    Mise sur les bons rails, la démarche référendaire entre de plain-pied dans l’étape finale. Près de 10 mois après l’épreuve réussie de la présidentielle qui permet une remarquable maîtrise du déroulement du processus électoral, le chantier prioritaire de la révision constitutionnelle, conçu comme le socle de la nouvelle Algérie du changement radical, aborde, dans de bonnes conditions, le virage de la consultation populaire du 1er novembre.

    Après la convocation du corps électoral et la révision exceptionnelle des listes, le lancement de la campagne électorale, prévue du 7 au 28 octobre, lance le débat démocratique ouvert aux partis politiques, aux associations et aux personnalités politiques. Des dispositions législatives et réglementaires ont été ainsi édictées par l’Autorité nationale indépendante des élections qui précise, dans un arrêté, les modalités de participation des partis politiques disposant d’un groupe parlementaire dans les deux chambres, de 10 députés dans les deux chambres ou dans 25 assemblées populaires communales. C’est le cas également des associations présentes au moins dans 25 wilayas.

    En attendant le verdict des urnes appelé à trancher le nouveau paysage politique, à la faveur notamment du renouvellement des institutions attendues avant la fin de l’année, la démarche participative privilégie une meilleure représentativité et une crédibilité d’une classe politique largement désavouée par le hirak populaire originel. Le débat démocratique et contradictoire, porteur de visions différenciées, ne s’en portera que mieux pour, à la fois, combattre les anciennes pratiques de l’allégeance et du clientélisme et éclairer l’opinion nationale sur les choix d’avenir. Ce sont donc les forces nationales, à ancrage social incontesté, qui seront appelées, en toute liberté, à animer une campagne électorale aux conditions d’équité garanties par l’Anie en procédant au choix des sites d’affichage et, en collaboration avec l’Arav à la répartition du temps d’antenne dans les médias audiovisuels publics.

    En définitive, c’est le choix libre et souverain du peuple, pleinement consacré par le droit de vote immuable et fondamentalement acquis au changement démocratique, qui constituera le levain de la nouvelle Algérie en rupture avec les dérives du règne du despotisme, de la fraude et de la corruption, y compris politique.

    Voici venir le temps de la représentativité réelle dans un scrutin libre et transparent qui interpelle hautement et impérativement une jeunesse et, en allié du changement, la société civile.
    Horizons, 30 sept 2020

    Tags : Algérie, constitution, référendum, représentativité, crédibilité, 

  • Algérie : Les mises au point de la Présidence

    Le ministre conseiller à la Communication, Porte-parole officiel de la présidence de la République, M. Mohand Oussaïd Belaïd, a indiqué hier, que ce qui a été évoqué dans le communiqué de Soufiane Djilali (Président du parti Jil Jadid)concernant sa demande de libération de certains détenus était « vrai », précisant que le président de la République avait promis d’étudier cette demande

    A une question sur ce qui a été évoqué dans le communiqué de Soufiane Djilali (prédident de Jil Jadid) concernant sa demande de libération de certains détenus, le ministre conseiller a précisé, lors d’une conférence de presse au siège de la présidence de la République, que c’était « vrai » et que c’était le « fruit du dialogue », soulignant que le président de la République avait « promis d’étudier cette demande ».Le président Tebboune a « répondu à la demande du président de Jil Jadid et promis de l’étudier, dans le cadre duplein et strict respect de ses pouvoirsconstitutionnels et de son attachement total au respect de l’indépendance de la justice », a ajouté M. Belaïd, estimant que ceux qui boycottent le dialogue « assument leurs responsabilités ».

    La Constitution escomptée doit être »le fruit d’un consensus national »

    Le ministre conseiller à la Communication, Porte-parole officiel de la présidence de la République, BelaïdMohand Oussaïd, a fait état, également, d’une possible prorogation, pour une durée raisonnable, de la campagne de débat et d’explication autour de l’avant-projet de révision constitutionnelle, afin que la Constitution escomptée soit « le fruit d’un consensus national, le plus large possible ». Le débat autour de la mouture del’avant-projet de révision de la Constitution, en dépit des mesures de prévention de la Covid-19 limitant la liberté de circulation et de réunion, « confirme le besoin intense du pays d’une Constitution consensuelle » qui jette les fondements d’une nouvelle ère « trans-mandats présidentiels » et « non une Constitution sur mesure pour des personnes ou des partis », a précisé M. Mohand Oussaïd .
    Soulignant que cet objectif requiert d’élargir la base du débat à toutes les franges de la société, il a indiqué qu’en réponse, à la demande de plusieurs partis politiques, associations civiles et personnalités nationales, « une prorogation est à l’étude, pour une durée raisonnable, de la campagne de débat et d’explication autour de l’avant projet de révision constitutionnelle. « Le but étant de parvenir à une Constitution qui soit le fruit d’un consensus national le plus large possible répondant à la nécessité impérieuse et urgentepour le pays de se doter d’institutions véritablement élues sous la bannière de la Déclaration du 1er Novembre 1954, pourédifier la Nouvelle République en consolidation des trois composantes de l’identiténationale: l’islam, l’arabité et l’amazighité », a-t-il conclu.

    La Présidence confirme le départ du Consul du Maroc à Oran

    Le ministre conseiller à laCommunication, Porte-parole officiel de la présidence de la République, M. Belaïd Mohand Oussaïd, a déclaré, aussi hier que le Consul du Maroc à Oran avait effectivement quitté le territoire national, et que son attitude a dépassé toutes les limites de la convenance. « Le Consul du Maroc a effectivement quitté le territoire national à la demande de l’Algérie et son attitude a dépassé toutes les limites de la convenance », a indiqué M. Belaïd Mohand Oussaïd, en réponse à une question lors d’une conférence de presse animée au siège de la présidence de la République. Pour le Porte-parole officiel de la présidence de la République, « l’attitude du Consul marocain n’était pas étonnante, car c’est un officier des renseignements marocains ». Affirmant que cette page dans les relations diplomatiques entre les deux pays « est désormais tournée », il a soutenu que l’Algérie « est un Etat qui oeuvre à atténuer l’impact des problèmes sociaux sur ses citoyens, alors que d’autres font dans la politique de l’autruche », pour éviter de voir venir la menace. « Nous faisons en sorte d’élever le niveau pour préserver les relations entre les deux peuples frères, algérien et marocain », a conclu M. Belaïd Mohand Oussaïd.

    « L’Etat veille à ne pas risquer la vie des citoyens »

    M. Mohand Oussaïd Belaïd a affirmé que l’Etat veillait à « ne pas risquer » la vie des citoyens, tout en recherchant des « compromis » entre la relance de la vie économique et la lutte contre la pandémie de Covid-19. Lors d’une conférence de presse animée au siège de la présidence de la République, le ministre conseiller a précisé, qu’à la suite de la réunion du Haut-conseil de sécurité, consacrée à l’évaluation de la situation sanitaire du pays à la lumière de l’évolution de l’épidémie de Covid-19, il avait été décidé de commencer à préparer un plan d’action pour la phase post-Covid- 19, soulignant que l’Etat a veillé depuis le début à « ne pas risquer » la vie des citoyens. Une politique qui n’empêche pas, a-t-il ajouté, de rechercher dans le même temps des compromis entre la relance de la vie économique et la luttecontre la pandémie.

    Les dons numéraires s’élèvent 3,86 mds DA

    Belaïd Mohand Oussaïd a affirmé, que la valeur des dons numéraires versés dans les comptes dédiés à la lutte contre la Covid- 19 ont atteint, jusqu’à hier lundi, 3,86 mds DA, plus d’un (01) million d’Euros et près d’un (01) million de dollars. « Les dons numéraires versés dans les comptes dédiés à la lutte contre la Covid- 19 s’élèvent à 386 milliards de centimes, 1,195 million d’Euros, 980.000 dollars et 7.700 livres sterling », a précisé M. Belaïd Mohand Oussaïd lors d’une conférence de presse animée au siège de la présidence de la République.

    Concernant les modalités de distribution de ces dons aux citoyens impactés par la propagation de la Covid-19, le porteparole de la Présidence a fait savoir qu’ils seront octroyés en fonction d’une étude élaborée par une commission présidée par le Premier ministre, regroupant des représentants de la société civile et du croissantrouge algérien (CRA). « Pour éviter les mésinterprétations et dans le souci d’agir dans la transparence, une commission présidée par le Premier ministre et constituée de membres représentant la société civile et la CRA sera chargée de l’élaboration d’une étude visant à arrêter les critères de distribution de ces dons aux citoyens touchés par cette pandémie », a-t-il souligné.

    Le Président dépêche une importante délégation ministérielle à Nouakchott

    Belaïd Mohand Oussaïd a indiqué, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait dépêché « il y’a quelques heures », une importante délégation ministérielle à Nouakchott (Mauritanie), pour échanger les informations entre les deux pays, en matière de lutte contre la Covid- 19. M. Oussaïd a indiqué que le président Tebboune « a dépêché, il y’a quelques heures, une importante délégation ministérielle à Nouakchott conduite par le ministre des Affaires étrangères pour échanger les informations avec les frères mauritaniens en matière de lutte contre la pandémie », estimant que cette délégation était « la première du genre depuis la suspension du trafic aérien en mars dernier ». Cette visite traduit l’intérêt particulier accordé par les Présidents des deux pays, à entretenir le contact au mieux des intérêts des peuples de la région, a-t-il ajouté

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 10 juin 2020

    Tags : Algérie, Maroc, Mauritanie, Constitution, consul du Maroc à Oran, covid19, pandémie,

  • L’Algérie n’est pas la Suisse

    Qui-tue-qui, troubles de Ghardaïa, forcing pour la partition du pays, tentatives de détournement du Hirak, guerre électronique… Ils ont tout essayé.

    En face, comme un roc incassable, l’Algérie a résisté et résiste. Il ne reste que la menace militaire !

    Ils y pensent. Mais pourquoi ce déchaînement maintenant ? Serait-ce cet article de la Constitution qui propose de faire comme tous les pays du monde : autoriser l’armée à intervenir à l’extérieur ? Veulent-ils continuer à nous harceler et nous encercler sans que nous puissions éliminer ces menaces par de brèves interventions courtes et ciblées ? Pensaient-ils que nous resterions, pour l’éternité, la seconde Suisse ?

    Publié par Maâmar Farah
    Le Soir d’Algérie, 26.05.2020

    Tags : Algérie, Hirak, constitution, armée,

  • Maroc : Le jour où le peuple a été dupé par le Makhzen

    Maroc : De la Constitution secrète et octroyée à la Constitution « baltagique » imposée

    Après trois mois de concoction d’une Constitution secrète, et après la divulgation de ce bouillon, qui est plus enfoncé dans la tyrannie et la suppression du pouvoir du peuple, celui-ci est sorti, aujourd’hui dimanche 19 juin, dans des marches imposantes pour annoncer son rejet de la constitution octroyée, de manière despotique quant à la méthode, la forme et le contenu, et continuer d’exiger toutes les revendications levées depuis le 20 février, et qui ont été complètement ignorées par le Pouvoir.

    La réponse officielle a été le débarquement des « voyous du pouvoir », communément connus sous le nom de « Baltagiya », soutenus par les forces de sécurité, et utilisant les moyens publics.

    Ainsi, l’Etat révèle que la méthode adoptée est l’imposition de la Constitution, pour passer de la Constitution secrète à la Constitution « Baltagique ».

    Mais, malgré tout cela, la détermination du peuple a été la plus forte. Ainsi des milliers de personnes ont marché pacifiquement dans plus de 70 villes, ne laissant pas d’opportunité aux fomenteurs de troubles, et révélant la vérité de la Constitution octroyée et de ses promoteurs et les fausses allégations de démocratie et de ses dérivés comme l’entend le makhzen à sa manière.

    Tags : Maroc, Makhzen, printemps arabe, constitution, baltagiya,

  • Maroc : Quand Ahmed Benchemsi prédisait « une chute » de la Monarchie marocaine (journal US)

    From: Fouzi Azzam
    Date: Fri, 14 Oct 2011 12:50:32 -0700 (PDT)
    To: alaoui
    USA-Maroc-réformes
    Ahmed Benchemsi prédit « une chute » de la Monarchie marocaine (journal US)
    (Note d’information)-.
    Washington, 14 oct (MAP)- Le journaliste marocain Ahmed Reda Benchemsi, installé aux Etats-Unis , a prédit une « chute » de la Monarchie marocaine, indique, vendredi, le journal américain « The Stanford daily ».
    Ahmed Benchemsi, chercheur visiteur pour le Programme sur la réforme arabe et la démocratie à l’Institut Freeman Spogli relevant du Centre des Etudes internationales sur la Démocratie, le développement et la primauté du droit (CDDRL), a fait cette conclusion lors d’une conférence-débat qu’il a animée, jeudi, sous le thème « L’illusion de la démocratie: Comment la monarchie absolue du Maroc a géré le printemps arabe « .
    Tags : Maroc, Makhzen, monarchie, constitution, printemps arabe, mouvement 20 Février,
  • La Russie doit rester une république présidentielle, le peuple soutiendra cela (Poutine)

    Le président a rappelé que les modifications de la loi fondamentale qu’il avait introduites dans son discours à l’Assemblée fédérale renforceraient la responsabilité du parlement et du gouvernement.

    Les mesures visant à renforcer le rôle du Parlement en Russie ne contrediront pas l’idée que la Russie doit rester une république présidentielle, a déclaré le président Vladimir Poutine lors d’une réunion avec des membres du groupe de travail chargé d’élaborer des propositions d’amendements à la Constitution.

    Il a rappelé que les modifications de la loi fondamentale qu’il avait introduites dans son discours à l’Assemblée fédérale renforceraient la responsabilité du Parlement et du gouvernement.

    « Je suis certain que bon nombre des personnes présentes seront d’accord, de même qu’une écrasante majorité de citoyens russes, que la Russie restera en même temps une république présidentielle, que le président devrait conserver des pouvoirs importants, tels que le droit de licencier les contrevenants, ceux qui font preuve de négligence dans l’exercice de leurs fonctions et dans le cadre de la perte de confiance « , a déclaré M. Poutine.

    Il a affirmé que sinon le pays dériverait vers une république parlementaire, « qui serait aujourd’hui un test majeur pour la Russie avec un résultat incertain ».

    Selon le président, les modifications constitutionnelles prévues visent à renforcer l’état de droit en Russie et à renforcer le rôle des partis politiques et de la société civile. Poutine a souligné que les principes fondamentaux de la Constitution ne seraient pas affectés.

    « Les amendements proposés hier n’affecteront pas les principes fondamentaux de la Constitution. Ils visent à renforcer l’état de droit et le bien-être en Russie et à améliorer l’efficacité des institutions publiques, ainsi qu’à renforcer le rôle de la société civile, des partis politiques et de la régions du pays dans la prise de décisions importantes pour notre pays « , a souligné le chef de l’Etat.

    Prérogatives du Conseil d’État

    Les prérogatives du Conseil d’État russe ne doivent pas coïncider avec celles du Conseil de la Fédération de Russie (chambre haute du Parlement), a averti le président. Poutine a ajouté que le Conseil d’Etat ne devrait pas devenir « une autre chambre des régions ».

    Le dirigeant russe a souligné ici que le Conseil de la Fédération resterait la chambre représentant les régions russes. « Nous devons être très prudents ici, c’est une question très délicate, nous ne pouvons pas simplement créer une autre chambre des régions, nous devons être prudents quant à la manière de décrire le Conseil d’État dans la Constitution, ses prérogatives et ainsi de suite », a noté M. Poutine. .

    Traités internationaux

    Les traités internationaux peuvent avoir priorité sur les lois russes, mais pas sur la Constitution, a déclaré Vladimir Poutine.

    Il a noté que de nombreux pays avaient depuis longtemps pris des décisions similaires et « inscrit sans hésitation » que tout ce qui ne contredit pas leurs constitutions est en vigueur sur leur territoire. « Cela ne signifie pas que nous fuyons une situation où un traité international a la primauté sur les autres lois russes. Mais pas la Constitution. Si un traité, quel qu’il soit, n’est pas en phase avec la Constitution, il ne devrait pas être conclu « Si nous découvrons qu’elle viole la Constitution, elle ne sera pas en vigueur en Russie », a précisé Poutine.

    TASS, 16 jan 2020

    Tags : Russie, Vladimir Poutine, Putin, Constitution, pouvoir, république présidentielle, parlement,

  • Algérie : Une prière pour une mission

    par Abdou BENABBOU

    Aller à la rencontre de personnalités marquantes de la scène politique algérienne et laisser dire aux constitutionnalistes que la pénalisation du président de la République n’était pas à écarter est sans conteste un éclairage important sur la nouvelle méthode de gouvernance de Tebboune.

    Elle semble enterrer le mépris flagrant qu’affichait le président déchu à l’adresse d’hommes dont il estimait qu’ils étaient porteurs d’ombre susceptible de contrarier son pouvoir et écorcher sa mainmise totale sur le pays. C’est sans doute d’abord à ce niveau que Bouteflika a entamé la creusée de son tombeau en peaufinant avec une débile maladresse la portée sur son dos de toutes les antipathies et les inimitiés. Qu’un Taleb Ibrahimi ait été ému de recevoir à son domicile le président n’est pas rien. La nature humaine est avant tout cela. L’être humain peut se transformer en volcan face à la déconsidération. Il peut offrir sa veste en échange d’une considération.

    Très souvent, et particulièrement en Algérie, face à un manque de considération manifeste, la réaction humaine devient terre à terre et quand elle se situe au sommet de l’Etat elle peut avoir des effets catastrophiques. L’histoire de l’Algérie est riche de zizanies accoucheuses de phénoménales crues psychologiques incontrôlées.

    Cependant, l’évolution sociale et politique du pays ne ressemble en rien à celle des deux dernières décennies. Le président de la République mesure à sa juste valeur la dimension de la crise devant laquelle il fait face et il maîtrise les aléas comme les bénéfices de la retombée des destinées. Il en connaît les senteurs pour en avoir goûté. Loin de chercher à composer avec les hommes, en homme d’Etat tel qu’il se dévoile, il a compris que sa grande arme ne peut être que la bonne foi et que sa lourde responsabilité exige d’être largement partagée. Prendre sur soi d’aller rendre visite à des personnalités et l’annoncer officiellement est un acte de gouvernance. Il n’est pas l’offre d’un partage mais une prière pour une mission.

    Source

    Tags : Algérie, Abdelamjid Tebboune, Ahmed Taleb Ibrahimi, consultations, Constitution,

  • Algérie : Les partis se repositionnent

    FLN, RND, MSP… L’heure des repositionnements

    C’est l’heure des repositionnements chez nombre de partis, ceux de l’ex-allégeance notamment mais également chez ceux ayant longtemps évolué à la périphérie, ceci à la faveur de la nouvelle donne politique induite par l’élection du président de la République et la poursuite d’un mouvement populaire décidé à faire le grand ménage dans les mœurs en usage jusqu’ici.

    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Exercice plus que délicat que celui auquel nombre de partis sont contraints par la force d’une nouvelle donne politique induite par la déferlante citoyenne du 22 février dernier qui impose, désormais, de nouvelles pratiques et mœurs politiques autres que celles ayant prévalu jusqu’ici.

    Un exercice à valeur de véritable pari pour, notamment, les partis de l’ex-allégeance, le duo FLN-RND en tête, cible privilégiée des millions de manifestants qui, depuis le 22 février écoulé et sans discontinuité, réclament leur mise au placard.

    Un duo qui s’efforce, une fois la grosse tempête passée, à la faveur surtout du déroulement, dans les conditions que l’on sait, de l’élection présidentielle du 12 décembre dernier, de sortir progressivement la tête de l’eau. Surtout que les deux partis qui ont de tout temps servi de façade partisane au pouvoir en place vivent de similaires situations avec pratiquement l’adoption de mêmes feuilles de route pour s’en sortir.

    D’ex-secrétaires généraux et nombre de cadres en détention provisoire et condamnés pour certains, pour des affaires de corruption, des secrétaires généraux intérimaires floués, ayant complètement perdu la boussole lors du dernier scrutin présidentiel et faisant face à des frondes de leurs bases militantes.

    Et face à ces tableaux de bord clignotant au rouge, les directions intérimaires du FLN et du RND adoptent le même antidote, soit mettre le cap sur des congrès à l’effet de conférer la légitimité à leurs directions avec la perspective chez le second de changer même de dénomination pour, en quelque sorte, se mettre à l’air du temps empreint de «dégagisme». Mais avant, on a pris le minutieux soin de signifier leur disponibilité à travailler avec le nouveau président de la République dans l’intérêt de l’Algérie et de son peuple, de saluer la composante du nouveau gouvernement, le dialogue inclusif auquel il appelle tout comme la mise sur pied d’un comité d’experts constitutionnalistes chargé d’élaborer des propositions en prévision d’une révision profonde de la Constitution. Manière à ces deux partis de se replacer et de se repositionner en vue des prochaines échéances politiques, élections législatives et locales probablement.

    Ceci dit, au sein des deux autres membres de l’ex-allégeance, le TAJ et le MPA dont les premiers responsables sont également en détention provisoire pour des affaires de corruption, le coma semble encore se prolonger. Ceci même si au sein du premier parti, on tente de se contenter du minimum requis avec des communiqués laconiques signés du président intérimaire du parti et dans lesquels il manifeste son soutien au nouveau Président et à toute sa démarche.

    Et dans le camp de l’opposition, certains partis, notamment ceux émargeant dans la mouvance verte, commencent à opérer un virage à 180 degrés, entamant un repositionnement en douceur.

    C’est le cas, notamment, du MSP qui, après avoir boudé à contre-cœur l’élection présidentielle du 12 décembre dernier, s’éloigne de plus en plus du mouvement populaire du 22 février qu’il a fait semblant d’accompagner jusqu’ici et dont la poursuite semble aller à contresens de sa volonté de renouer avec sa philosophie et sa doctrine entriste. D’où l’opération de charme que son président a entamée envers le président de la République. Dans une conférence de presse animée samedi dernier, Abderezzak Makri a déclaré que la fraude électorale exercée par la «Issaba» durant des années a empêché son parti d’atteindre le pouvoir. «Notre parti a subi l’injustice», a-t-il fait savoir, estimant que le défunt «Mahfoud Nahnah y était parvenu lors de l’élection de 1995, mais les résultats du scrutin avaient été falsifiés». Et au président du MSP de déclarer dans la foulée «œuvrer avec sérieux et efficacité à formuler des propositions sur l’amendement de la Constitution».
    «En vue de donner sa véritable valeur aux élections législatives, le gouvernement doit être issu de la majorité parlementaire.

    Si les Algériens sont d’accord pour un régime semi-parlementaire ou semi-présidentiel, le MSP ne s’y opposera pas», a estimé Makri, affirmant que «le gouvernement doit représenter la majorité plébiscitée par le peuple».

    M. K.

    Le Soir d’Algérie, 14 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, partis, RCD, FFS, FLN, MSP, Constitution,

  • Algérie : Un ton et des pratiques contre-productifs

    par Kharroubi Habib

    Le haut commandement de l’ANP et son homme fort le général Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major, sont déterminés à garder le cap sur l’organisation dans les plus brefs délais de l’élection présidentielle afin que le sommet de l’Etat renoue avec la légitimité constitutionnelle irrécusable dont il n’est plus investi aux yeux de la majorité des Algériens depuis le 9 juillet qui a marqué la forclusion de l’intérim dévolu en sa qualité de président du Sénat à Abdelkader Bensalah suite à l’activation de l’article 102 à l’encontre de l’ex-chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika.

    Mais s’ils ont obtenu le ralliement à leur agenda d’une frange non négligeable de l’opposition ainsi que de personnalités politiques et d’organisations et associations de la société, ils sont loin d’avoir réuni les conditions de l’ouverture du dialogue national sur les modalités et mécanismes à mettre en place pour le scrutin auquel Bensalah en accord avec eux a convié l’ensemble des acteurs politiques et sociétaux. L’agenda auquel tiennent le haut commandement de l’armée et son chef le général Gaïd Salah est en effet rejeté par d’autres acteurs politiques et sociétaux dont l’absence au dialogue proposé par Bensalah rend impossible de considérer l’accord qui en découlerait comme le produit d’un consensus vraiment national. Cela d’autant que ces parties disposent visiblement d’une influence qui fait défaut à celles qui ont fait preuve de réceptivité à l’égard de la démarche politique prônée par le haut commandement de l’armée pour la sortie de crise.

    C’est à cet ancrage populaire des opposants à sa démarche que le chef d’état-major de l’ANP s’est décidé de s’attaquer en musclant son discours contre ces opposants qu’il a fini par traiter de « traîtres » travaillant contre les intérêts de la nation et obéissants à des cercles étrangers dont les desseins sont de plonger l’Algérie dans le chaos menant à la destruction en tant qu’Etat. Gaïd Salah n’a pas fait que jeter l’opprobre sur cette grange de l’opposition, il a formulé des directives aux forces de l’ordre dont l’application se traduit par la chasse aux militants et activistes qui relaient ses slogans et mots d’ordre au sein du mouvement populaire. Ce qui ne dispose pas pour autant ce dernier à se démarquer de cette frange de l’opposition au principe qu’il milite pour la liberté d’expression et d’opinion.

    La tentation au recours à la répression dont est indicatrice l’attitude du vice-ministre de la Défense nationale est de même désapprouvée par ceux qui ne sont pas fermés à l’option de l’élection présidentielle en tant qu’opération première à la réinstauration de la légitimité constitutionnelle. Ils ont en effet conscience qu’abonder dans le sens d’un pouvoir qui use de l’argument de la répression contre ses adversaires leur vaudra un irréparable discrédit dans l’opinion publique dont ils ne pourront se prémunir qu’en se montrant à l’égard de ce pouvoir intransigeants sur la défense des libertés d’expression et d’opinion.

    Le Quotidien d’Oran, 13 jui 2019

    Tags : Algérie, ANP, armée, Gaïd Salah, dialogue, constitution,

  • Algérie : L’ANP maintient le cap

    Attachement aux solutions constitutionnelles : L’ANP maintient le cap

    L’attachement aux solutions légales et constitutionnelles conduisant à l’organisation de l’élection présidentielle, dans les plus brefs délais, permettra à l’Algérie de surmonter la crise conjoncturelle qu’elle traverse, souligne la revue El-Djeich dans sondernier numéro.

    « C’est là une position de principe qui ne saurait, en aucun cas, être remise en cause et uneoption nécessaire qu’impose une des règles essentielles de la démocratie. Une démarche qui balisera la voie à l’édification de l’Algérie de demain sur des fondements solides, la conduira vers des horizons plus sûrs et qui démontrera, en même temps, ce que le Haut commandementde l’ANP n’a eu de cesse d’affirmer, à savoir, qu’il ne nourrissait aucune ambition politique, contrairement aux assertions tendancieuses et mensongères de certaines voix », souligne l’éditorial du dernier numéro de la revue de l’ANP.

    L’éditorial relève, en outre, que « l’ANP continuera d’avancer sur la voie qui mènera à la concrétisation de la volonté populaire, conformément à l’engagementqu’elle a pris d’oeuvrer, à ce que la crise que traverse le pays soit surmontée afin de renouer avec le processus électoral, et s’en remettre aux urnes pour l’élection d’un président de la République et de barrer ainsi la route à ceux qui revendiquent une période de transition qui constitue, à n’en pas douter, un choix aventureux qui n’a d’autre finalité que d’ébranler la stabilité du pays et de le plonger dans des futilités, sources de déviations et d’égarements, dont il serait difficile d’en sortir ».

    « Les réalisations concrétisées jusqu’à présent par notre Commandement, qu’il s’agisse de la lutte contre la corruption, d’accompagner le peuple, du respect de la Constitution, ou d’encouragement du dialogue entre toutes les parties, est en lui-même un acte patriotique grandiose qui reflète le souci de l’institution militaire, de son Commandement et de tous les hommes sincères, de barrer la route à tous les +Don Quichotte+ chargés de la mission de proposer des solutions importées et de concrétiser des agendas néfastes enrobés dans des terminologies et expressions douteuses. C’est le voeu de la bande, de ses têtes et de tous ceux qui leur vouent allégeance », indique la revue.

    Pour El-Djeich, c’est ainsi que se traduit « le souci de l’institution militaire de l’impératif de respecter la Constitution du pays et d’appliquer les lois en vigueur, pour barrer la voie à tous les opportunistes, arrivistes et traitres qui tentent de brouiller les efforts des fidèles fils de l’Algérie et les empêcher de servir leur patrie, car servir la patrie signifie, incontestablement, l’impératif de faire face aux ennemis de la nation ». La revue cite, dans ce sens, les propos soulignés par le général de corps d’armée, Ahmed Gaïd Salah, lors de sa dernière visite à l’Académie militaire de Cherchell, à savoir « les malveillants ne craignent que les hommes de bonne volonté ».

    « En effet, ne font peur aux corrompus que les gens honnêtes, l’alignement du peuple autour de son armée ainsi que la confiance qu’il voue aux héritiers de la glorieuse ALN », estime El-Djeich, ajoutant que « cette réalité fait peur aux forces du mal, aux agitateurs de l’ombre et les rappelle à leur véritable dimension de groupe de voleurs et de mafieux sans aucun honneur ni dignité, prêts à vendre leur pays pour concrétiser des intérêts étroits et satisfaire leurs maîtres et mentors ». Pour la revue, « notre armée ne craint ni ces méthodes ni ces comportements, encore moins les tours de passe-passe tant qu’elle jouit du soutien du peuple qui a confiance en sa démarche ».

    Par : RAYAN NASSIM

    Le Midi Libre, 13 jui 2019

    Tags : Algérie, armée, ANP, dialogue, Gaïd Salah, transition, constitution,