Étiquette : économie

  • Maroc : le tourisme en chute libre

    Le secteur du tourisme a enregistré une baisse de 45% du nombre de voyageurs au Maroc durant les quatre premiers mois de l’année 2020, à cause de la pandémie de coronavirus Covid-19, rapportent ce mardi plusieurs médias.

    L’annonce a été effectuée par la ministre marocaine du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, qui a précisé que le nombre de nuitées réservées par les touristes a quant à lui chuté de 43%. Les recettes touristiques ont pour leur part diminué de 15% durant les quatre premiers mois de 2020 par rapport à la même période l’année d’avant, a indiqué la ministre.

    « Le ministère a élaboré un plan intégré et participatif visant à lutter contre les répercussions du nouveau coronavirus, à relancer le secteur et à favoriser le positionnement du Royaume dans le monde de l’après Covid-19, compte tenu de l’évolution des besoins et des attentes du consommateur et de la qualité de l’offre nationale », a souligné Nadia Fettah Alaoui, citée par Hespress.

    « Le secteur a bénéficié des mesures prises par le Royaume, puisque près de 70% des employés du secteur inscrits à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ont bénéficié d’indemnités mensuelles », a ajouté la ministre.

    Le plan a notamment été axé sur la préservation de l’emploi, des compétences et des capacités des professionnels du secteur, la promotion de son décollage, avec un accent particulier sur le tourisme interne dans une première phase et sur la mise en place d’une offre de qualité répondant aux besoins des touristes, précise la même source.

    En 2019, le Maroc a accueilli 13 millions de touristes, en hausse de 5,2 % par rapport à 2018. Les recettes générées par le tourisme avaient atteint 7,41 milliards d’euros contre 6,89 milliards en 2018.

    Visa-Algérie, 9 juin 2020

    Tags : Maroc, tourisme, covid19, coronavirus, pandémie, économie,

  • Maroc : Le coronavirus fait perdre six points de PIB au pays

    Les deux mois de confinement imposé au Maroc pour lutter contre la pandémie de coronavirus représentent six points de produit intérieur brut (PIB), a annoncé mardi le ministre marocain de l’Economie. «Cela se traduit par la perte de 1 milliard de dirham (environ 930 millions d’euros) pour chaque jour de confinement», a précisé Mohamed Benchaâboun devant le Parlement.

    Le Maroc, qui a enregistré officiellement 7 023 cas de contamination et 193 décès au total, a imposé un confinement général le 20 mars, prolongé jusqu’au 10 juin et renforcé par un couvre-feu nocturne pendant le Ramadhan.

    Les milieux économiques préconisaient de lever le confinement le plus rapidement possible mais leurs préconisations n’ont jusqu’ici pas été suivies. Durant les quatre premiers mois de l’année, les exportations ont baissé de 61,5%, avec une moyenne de 90% en avril pour l’automobile, l’aéronautique, le textile et l’électronique, a déclaré le ministre.

    Autre secteur clé de l’économie du royaume, le tourisme a vu ses recettes plonger de 60% en avril, alors que le pays a verrouillé ses frontières à la mi-mars et suspendu tous ses vols internationaux. Les pertes pour les recettes du trésor sont, elles, estimées à 500 millions de dirhams (46 millions d’euros) pour chaque jour de confinement, a dit M. Benchaâboun. A la paralysie économique provoquée par la pandémie s’ajoute une «baisse de la valeur ajoutée agricole» en raison d’un déficit pluviométrique, a rappelé le ministre.

    Les dérogations spéciales sur les restrictions de déplacements permettaient théoriquement aux entreprises de fonctionner normalement. Mais environ 950 000 salariés sont temporairement en arrêt de travail et au moins 4,3 millions de familles privées de revenus tirés du secteur informel ou d’emplois précaires.

    Tags : Maroc, économie, pandémie, covid19,

  • France-Maroc : Des relations glaciales

    On s’en doutait depuis que le roi Mohamed VI a boudé la cérémonie des obsèques de celui qui était le plus grand ami du Maroc de toute l’histoire de la France, Jacques Chirac. Devant un tel acte, le roi du Maroc a envoyé son fils, le prince héritier Moulay Hassan, un gamin de 16 ans. Depuis, on a observé un échange d’attaques via la presse des deux pays. En particulier, de la presse marocaine. Qu’est-ce qu’il se passe entre Rabat et son principal allié dans la question du Sahara Occidental, considéré par le palais royal comme la « cause national numéro 1 »? Des deux côtés, c’est le silence assourdissant.

    Lundi dernier, 27 avril, un homme à bord de sa voiture a volontairement foncé sur deux motards de la police. Selon la presse locale, qui cite une source proche du dossier, l’auteur de ce crime « voulait mourir en tuant des policiers », ce qui a poussé les enquêteurs à s’interroger sur un éventuel mobile terroriste.

    Comme par hasard, le même jour, le Programme d’Alimentation Mondial (PAM) annonçait sur sa web un « nouveau partenariat entre la France et le PAM  en faveur des enfants sahraouis réfugiés en Algérie » inauguré par le gouvernement français avec un don de 400.000 euros.

    Selon une dépêche publiée aujourd’hui par un site proche du pouvoir marocain, citant des sources judiciaires, la police a trouvé dans la voiture de l’auteur une lettre dans laquelle il proclamait son « allégeance à Abou Walid al-Sahraoui, nouvel émir de l’Etat islamique et digne héritier d’Abou Bakr Al-Baghdadi ». L’intention d’incriminer les sahraouis est évident autant dans la dépêche que dans l’acte criminel perpétré. D’ailleurs, il y a lieu de se poser de questions sur cet attentat perpétré à un moment où les relations entre la France et le Maroc traversent un froid glaciale.

    L’initiative humanitaire française constitue, probablement, un tournant important dans le conflit quadragénaire du Sahara Occidental. En adoptant une attitude positiviste, on peut dire que, dans ces temps de crise, le Maroc n’a plus rien à offrir aux entreprises françaises qui monopolisent déjà la totalité des activités économiques dans ce pays. La France a besoin de se tourner vers le marché vierge algérien en vue de se créer de nouvelles opportunités et, au même temps, freiner l’avance chinoise en Algérie. Conscients du fait que leur soutien inconditionnel aux velléités expansionnistes marocaines pourraient freiner leurs ambitions et acculées dans le dossier de la mémoire coloniale, les autorités françaises seraient tentés de faire un geste de bonne volonté dans le contentieux sahraoui qui, aux yeux de la communauté internationale, n’a que trop duré. C’est ce qui, probablement, met Rabat dans tous ses états.


    Vu toujours d’un point de vue positive, l’Elysée aurait changé d’attitude après avoir découvert un indice qui pointerait vers les services secrets marocains dans le dossier des attentats commis en Europe et dont les auteurs sont majoritairement des ressortissants marocains.

    D’un point de vue négatif, on dirait que la France, avec ce geste vise, probablement, à rappeler aux marocains que la France possède dans ses mains des cartes de pression tel que le soutien aux sahraouis.

    Pour rappel, lors de l’apparition du mystérieux hacker qui se faisait appeler Chris Coleman en pleine crise entre la France et le Maroc suite à la tentative de la justice française d’interroger le patron des services secrets marocains pour acte de torture contre deux citoyens franco-marocains, le ministre marocain des affaires étrangères a accusé la France d’être derrière ce hacker qui a inondé la toile de documents confidentiels de la diplomatie marocaine.

    Tags : France, Maroc, Sahara Occidental, Algérie, terrorisme, économie, crise financière,

  • Les perspectives de la note du Maroc abaissée par Fitch Ratings de stable à négative

    Fitch Ratings a révisé la perspective de la note du Maroc de Stable à Négative et a confirmé sa note «BBB-».

    Fitch révise les perspectives du Maroc à négatives et confirme à ‘BBB-‘
    Mar 28 avril, 2020 – 06:35 ET
    Fitch Ratings – Hong Kong – 28 avril 2020: Fitch Ratings a révisé les perspectives sur la notation de défaut à long terme des émetteurs en devises (IDR) du Maroc à négative par rapport à stable et a confirmé la note à BBB- ».
    Une liste complète des actions de notation se trouve à la fin de ce commentaire d’action de notation.
    Drivers clés de classification
    Les Perspectives négatives reflètent le coup durement porté à l’économie marocaine par le choc de la pandémie de coronavirus, qui provoquera la plus forte contraction du PIB en 25 ans, et provoquera une augmentation marquée des déficits extérieurs et budgétaires et des ratios d’endettement du Maroc. L’ampleur du choc augmentera les risques à la baisse pour le profil de crédit du souverain, malgré une réponse politique proactive conforme à l’engagement de longue date des autorités en faveur de politiques économiques prudentes.
    La baisse des exportations, du tourisme et des envois de fonds entraînera un doublement du déficit du compte courant (CAD) à 8,3% du PIB en 2020, contre un niveau déjà élevé de 4,1% en 2019. Les recettes du compte courant seront affectées par une contraction de 7% du l’économie de la zone euro, qui a représenté 60% des exportations du Maroc, les deux tiers de ses envois de fonds, la moitié des investissements étrangers directs (IDE) et les trois quarts de ses arrivées de touristes au cours des cinq dernières années. L’effondrement des voyages internationaux affectera le secteur du tourisme au Maroc, qui contribue directement à une moyenne de 6,6% du PIB en revenus extérieurs bruts et près de 10% du PIB. Les perturbations des chaînes de valeur mondiales et les malheurs de l’industrie du transport aérien porteront également préjudice aux secteurs émergents de l’automobile et de l’aéronautique, qui représentent la plus grande part des exportations, à 40% en 2019.
    La forte baisse des prix du pétrole, l’arrêt des investissements à forte intensité d’importations et l’augmentation des subventions étrangères apporteront un certain soulagement, limitant la détérioration du solde du compte courant. Nous prévoyons que le CAD se resserrera à 5% du PIB en 2021, stimulé par une reprise du tourisme et une augmentation des capacités d’exportation manufacturières.
    Le CAD sera principalement financé par des emprunts extérieurs, ce qui portera la dette extérieure nette (NXD) à 27% du PIB en 2021, contre 16,8% en 2019, ce qui était déjà supérieur à la médiane «  BBB  » actuelle de 8%. Nous prévoyons que les emprunts publics auprès des créanciers officiels couvriront environ les deux tiers des CAD accumulés en 2020-2021. Le gouvernement a tiré tous les 3 milliards USD (3% du PIB) disponibles au titre d’une ligne de liquidité de précaution (PLL) avec le FMI en avril, la première fois que le Maroc a utilisé la facilité depuis qu’il a conclu un accord PLL avec le Fonds en 2012. Nous s’attendent à ce que le gouvernement cherche un accord de précaution successeur avec le FMI dans les prochains mois et reconduise son euro-obligation à cinq ans d’un milliard de dollars venant à échéance en octobre.
    Le coup porté aux recettes fiscales par le choc lié à la pandémie entraînera un creusement du déficit de l’administration centrale (CG) à 7,2% du PIB en 2020 contre 4% en 2019 selon nos projections. La baisse des revenus ne sera que partiellement compensée par la réaffectation des dépenses et les réductions des dépenses courantes non salariales primaires et des dépenses d’investissement, conformément à nos prévisions. Les autorités s’attendent à un impact net moindre sur le budget du choc lié à la pandémie, à environ 2% du PIB par rapport à leur objectif de déficit initial de 3,8% du PIB hors recettes de privatisation. Le déficit des administrations publiques (GG), qui comprend également la sécurité sociale, les collectivités locales et les unités extrabudgétaires, s’élèvera à 5,6% du PIB en 2020, contre 2,3% en 2019 selon nos estimations, légèrement au-dessus des médianes BBB prévues de 5,3. %.
    Le gouvernement a promulgué un plan de relance économique de 3% du PIB, accordant des allocations en espèces aux employés en congé et soutenant les entreprises en difficulté par des congés fiscaux et du service de la dette et des garanties de prêt. La majeure partie du plan de secours sera financée par des subventions, ce qui limitera le coût du budget, bien que les garanties gouvernementales sur les prêts pourraient générer des engagements conditionnels supplémentaires pour le souverain.
    La dette du GG atteindra 58% du PIB en 2020 contre 52,5% en 2019 selon notre scénario de référence, plus élevé que la médiane «  BBB  » prévue de 50%. Il baissera à 55% du PIB en 2021, porté par la relance de la croissance et un rétrécissement du déficit CG à 4,6% du PIB en 2021 selon nos prévisions. Nos mesures de la dette n’incluent pas les crédits d’impôt à la TVA d’environ 4% du PIB que le gouvernement compense par le biais d’un système d’affacturage.
    Le choc lié au coronavirus pourrait augmenter les besoins de soutien gouvernemental aux entreprises publiques dans les secteurs de l’eau, de l’énergie et des transports, bien que certaines grandes entreprises publiques aient des bilans solides. En mars, le ministère des Finances a signé une lettre de confort pour rassurer les créanciers de Royal Air Maroc. La dette des entreprises publiques est relativement élevée, à environ 25% du PIB, dont environ 14% du PIB sont garantis par le souverain.
    Nous prévoyons que le PIB du Maroc devrait se contracter de 4,5% en 2020, mettant ainsi fin à 22 années de croissance continue. La détérioration du contexte extérieur sera aggravée par les perturbations de l’activité dans les secteurs non marchands suite à un blocage de deux mois pour endiguer la propagation de la pandémie. Pendant ce temps, une pénurie de précipitations pendant la majeure partie de la saison agricole actuelle aura un impact sur la récolte de céréales, entraînant une contraction du PIB agricole.
    L’activité économique rebondira à mesure que l’économie mondiale sortira du choc pandémique, aidée par l’économie diversifiée du Maroc et les plans de développement et d’industrialisation en cours. Le PIB devrait croître de 6% en 2021, grâce à une normalisation des récoltes céréalières, à la reprise des projets d’infrastructure, à l’expansion continue de l’offre manufacturière et à la lente reprise du tourisme et du commerce mondiaux. L’incertitude entourant la propagation de la pandémie et la levée des mesures de confinement, au Maroc et dans le monde, constituent des risques à la baisse pour notre base de référence.
    Le choc économique devrait entraîner une détérioration de la qualité des actifs bancaires. Fitch considère que les coussins de fonds propres étaient serrés avant le choc, compte tenu des risques liés à la concentration relativement élevée du portefeuille de prêts et à l’expansion à l’étranger des banques nationales dans les pays où l’environnement opérationnel est plus faible. Le risque de tout besoin d’aide gouvernementale aux banques est quelque peu atténué par les initiatives réglementaires de Bank al-Maghrib (BAM) pour améliorer la couverture du capital et le suivi des risques liés aux actifs. L’amélioration de l’offre de liquidité et l’abstention réglementaire de la BAM devraient atténuer le risque de resserrement du crédit.
    La note «BBB-» du Maroc reflète également les facteurs de notation suivants:
    Les risques de financement externe et budgétaire sont contenus. Environ 75% de la dette extérieure générale du secteur public est due aux créanciers officiels, ce qui limite les risques de refinancement et les coûts du service de la dette. Bien que la part de la dette en monnaie nationale dans la dette totale du GG tombera à 66% en 2021 contre 73% en 2019, elle restera élevée, réduisant les risques de change, tandis que la demande du grand secteur bancaire intérieur réduit les risques de roulement.
    L’élargissement de la bande de fluctuation du dirham en mars 2020 à +/- 5% autour d’un panier de devises inchangé comprenant l’euro (60%) et le dollar américain (40%) de +/- 2,5% précédemment soutiendra modestement la résilience externe. Le dirham s’est déprécié modérément en mars, mais est resté dans ses bandes flottantes bien que BAM n’intervienne pas sur les marchés des changes depuis mars 2018, reflétant une combinaison de l’amélioration de la liquidité du marché interbancaire, des restrictions de capital sur les investissements étrangers par les résidents et peut-être une certaine persuasion morale de la banque centrale . Nous ne prévoyons pas de nouveaux progrès dans la réforme des taux de change au cours des deux prochaines années et nous prévoyons que le plan du gouvernement de passer à un régime de flottement géré sera achevé au-delà de notre horizon de prévision actuel.
    Compte tenu des CAD plus larges et de la flexibilité du taux de change toujours limitée, les réserves de change seront réduites à environ 22,9 milliards de dollars fin 2020, contre 25,3 milliards de dollars fin 2019. Les réserves de change fourniront toujours une couverture confortable à la fois par rapport aux paiements en compte courant, à six mois (médiane «BBB»: 6,6 mois), et aux besoins cumulatifs bruts de financement extérieur du Maroc, que nous estimons à 22,8 milliards de dollars en 2020-2021, en supposant un roulement de la partie à court terme composée principalement de crédits commerciaux.
    Des indicateurs de gouvernance et de développement relativement faibles sont une contrainte majeure pour la notation. Les pressions exercées sur l’emploi et le pouvoir d’achat par le choc mondial actuel pourraient aggraver les tensions sociales persistantes, quoique contenues, au milieu d’un chômage toujours élevé, affectant en particulier les jeunes urbains. La stabilité politique a été préservée au Maroc au cours de la dernière décennie dans un contexte de crises récurrentes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais les tensions sociales ont provoqué des protestations récurrentes dans plusieurs provinces.
    ESG – Gouvernance: Le Maroc a un score de pertinence ESG (RS) de 5 pour la stabilité politique et les droits et pour l’État de droit, la qualité institutionnelle et réglementaire et le contrôle de la corruption, comme c’est le cas pour tous les souverains. Ces scores reflètent le poids élevé que les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale (WBGI) ont dans notre modèle propriétaire de notation souveraine. Le Maroc a un classement WBGI moyen au 41e centile et se situe en dessous des médianes des catégories de notation sur tous les piliers du WBGI.
    MODÈLE DE NOTATION SOUVERAIN (SRM) ET SUPERPOSITION QUALITATIVE (QO)
    Le SRM propriétaire de Fitch attribue au Maroc un score équivalent à une note de ‘BB +’ sur l’échelle IDR à long terme en devises étrangères (LT FC).
    Le comité de notation souveraine de Fitch a ajusté la sortie du SRM pour arriver à l’IDR LT FC final en appliquant son QO, par rapport aux pairs notés, comme suit:
    – Performances macroéconomiques, politiques et perspectives: +1 cran, reflétant le bilan du Maroc en matière de politiques économiques prudentes, qui sous-tend la stabilité macroéconomique. Ces dernières années, les autorités ont réalisé des progrès importants dans la mise à niveau du cadre de la politique macroéconomique.
    NOTER LES SENSIBILITÉS
    Les principaux facteurs qui peuvent, individuellement ou collectivement, conduire à une action / déclassement de notation négative sont:
    -Des preuves que le choc lié à la pandémie a considérablement affaibli les positions budgétaire et extérieure, conformément à l’augmentation continue de la dette publique et de la dette extérieure nette;
    – Évolution de la sécurité ou instabilité sociale affectant les performances macroéconomiques ou entraînant des dérapages budgétaires importants.
    Les principaux facteurs qui peuvent, individuellement ou collectivement, conduire à une action / mise à niveau de notation positive sont:
    – Impact plus faible que prévu du choc des coronavirus sur l’économie marocaine et preuve que les ratios des administrations publiques et de la dette extérieure nette se stabiliseront en dessous de nos projections actuelles.
    MEILLEUR / PIRE SCÉNARIO D’ÉVALUATION DE CAS
    Les notations de crédit à l’échelle internationale des émetteurs de Finances publiques ont un scénario de mise à niveau de la notation dans le meilleur des cas (défini comme le 99e centile des transitions de notation, mesuré dans une direction positive) de trois crans sur un horizon de notation de trois ans; et un scénario de dégradation de la notation dans le pire des cas (défini comme le 99e centile des transitions de notation, mesuré dans une direction négative) de trois crans sur trois ans. La gamme complète des cotes de crédit du meilleur et du pire des scénarios pour toutes les catégories de notation va de «AAA» à «D». Les cotes de crédit selon le meilleur et le pire des cas sont fondées sur la performance historique. Pour plus d’informations sur la méthodologie utilisée pour déterminer les cotes de crédit des meilleurs et des pires scénarios spécifiques au secteur, visitez https://www.fitchratings.com/site/re/10111579.
    HYPOTHÈSES CLÉS
    Nous nous attendons à ce que les tendances économiques mondiales se développent, comme indiqué dans les Perspectives économiques mondiales de Fitch publiées le 23 avril 2020. Nous prévoyons que les prix du pétrole Brent atteindront en moyenne 35 USD / baril en 2020 et 45 USD / baril en 2021. Nous prévoyons que le PIB de la zone euro se contractera de 7% en 2020 en 2020 et remonter à 4,3% en 2021.
    RÉFÉRENCES POUR UNE SOURCE SUBSTANTIELLEMENT MATÉRIELLE CITÉE COMME MOTEUR CLÉ DE LA NOTATION
    Les principales sources d’informations utilisées dans l’analyse sont décrites dans les critères applicables.
    Le Maroc ne publie pas de données budgétaires consolidées sur la base des administrations publiques. Cependant, Fitch est en mesure de produire ses propres estimations pour les principales mesures budgétaires du GG sur la base des données fournies par les autorités ainsi que des données accessibles au public sur les entités budgétaires non gouvernementales. Cette approche est globalement cohérente et comparable aux données utilisées pour les autres souverains, fournissant suffisamment d’informations pour maintenir la notation. Le gouvernement travaille à l’élargissement de la couverture des données budgétaires, avec l’assistance technique du FMI et prévoit de publier des données budgétaires consolidées du GG à court terme.
    CONSIDÉRATIONS ESG
    Le Maroc a un score de pertinence ESG de «5» pour la stabilité politique et les droits car les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale ont le poids le plus élevé dans le modèle de notation souveraine de Fitch; Le Maroc se classe en dessous de ses pairs «BBB» sur les indicateurs de gouvernance et les écarts de chômage et de développement sont une source de tensions sociales; ceci est très pertinent pour la notation et un facteur clé de la notation avec un poids élevé.
    Le Maroc a un score de pertinence ESG de «5» pour l’état de droit, la qualité institutionnelle et réglementaire et le contrôle de la corruption, car les indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale ont le poids le plus élevé dans le modèle de notation souveraine de Fitch; ceci est très pertinent pour la notation et un facteur clé de la notation avec un poids élevé.
    Le Maroc a un score de pertinence ESG de ‘4’ sur les droits de l’homme et les libertés politiques, car le pilier de la voix et de la responsabilité des indicateurs de gouvernance de la Banque mondiale est pertinent pour la notation et un moteur de notation.
    Le Maroc a un score de pertinence ESG de «4» pour les droits des créanciers car la volonté de servir et de rembourser la dette est pertinente pour la notation et un moteur de notation pour le Maroc, comme pour tous les souverains.
    À l’exception des questions discutées ci-dessus, le niveau le plus élevé de pertinence ESG pour le crédit, s’il est présent, est un score de 3. Cela signifie que les problèmes ESG sont neutres en termes de crédit ou n’ont qu’un impact de crédit minimal sur l’entité ou les entités, soit en raison de leur nature ou à la manière dont elles sont gérées par la ou les entités. Pour plus d’informations sur les scores de pertinence ESG de Fitch, visitez www.fitchratings.com/esg.
    Source : Fitch Ratings

    (traduction non officielle)

    Tags : Maroc, économie, pandémie, coronavirus, covid-19, ratings, Fitch, classification, 

  • La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?

    Une partie de l’aide aux pays pauvres est détournée par les élites africaines qui placent l’argent dévoyé dans les paradis fiscaux, accuse une étude. Papa Demba Thiam, un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, appelle à des réformes en profondeur et suggère que l’institution aiderait davantage l’Afrique en y menant une politique active d’industrialisation.

    Dévoilé il y a une dizaine de jours, le scandale de détournement de l’aide au développement versée par la Banque mondiale à des pays pauvres défraie la chronique, particulièrement en Afrique. Selon l’étude «Elite Capture of Foreign Aid» réalisée par l’un de ses cadres et deux collaborateurs extérieurs, une partie des financements serait dévoyée par les élites des pays assistés et placée dans des comptes offshore en Suisse, au Luxembourg et dans d’autres paradis fiscaux. Pour Papa Demba Thiam, un économiste sénégalo-suisse qui a travaillé pendant quatorze ans à la Banque mondiale, le rapport qui incrimine les dirigeants africains corrompus reflète la réalité. Mais ce n’est que le côté pile de la pièce.

    Côté face, selon Papa Demba Thiam, «la corruption est à la Banque mondiale. Ses cadres sont présents à chaque étape – de la conception à l’évaluation finale, en passant par le financement par tranches – de tout projet, détaille-t-il. Le décaissement ne se fait pas sans avoir obtenu le satisfecit de la mise en œuvre. Il y a forcément des complicités à l’intérieur.»

    Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale est confrontée à de telles accusations. Pour ne pas rester les bras croisés, elle a mis en place une unité spécialisée dans la lutte contre la corruption. Une unité qui traque les pots-de-vin dans l’exercice d’appel d’offres pour des projets financés par elle. Mais pour Papa Demba Thiam qui dit connaître le mal de l’intérieur, la bureaucratie étouffe les initiatives. «Des lanceurs d’alerte sont censurés et dans certains cas, ils sont licenciés sous des prétextes divers», accuse-t-il. Mais plus généralement, selon lui, des collaborateurs ne daignent pas dénoncer leurs collègues ou leurs supérieurs.

    L’économiste sénégalais tient à signaler que des centaines de collaborateurs de la Banque mondiale, originaires d’Afrique et d’Asie, se complaisent dans leurs rôles respectifs par peur d’être licenciés. «Ils préfèrent garder leur emploi de fonctionnaire international avec les privilèges (le salaire moyen est de 15 000 dollars, sans taxe) qui vont avec, y compris le permis de séjour aux Etats-Unis, raconte-t-il. Pour certains, il est impensable de sacrifier leur emploi dans la mesure où leurs enfants sont scolarisés aux Etats-Unis ou ont des prêts à rembourser.» Et d’ajouter: «Le système se nourrit de lui-même et tous les maillons sont solidaires.»

    La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?
    La Banque mondiale est mise dans une position inconfortable par l’étude. Cette dernière était prête déjà en novembre 2019 mais, pour la direction, les conclusions étaient trop à charge. C’est seulement après que l’un des auteurs l’a publiée sur son propre site internet, faisant éclater le scandale au grand jour, que la Banque mondiale l’a adoptée et finalement fait paraître le 18 février, non sans avoir nuancé certains propos. C’est dans le sillage de cette affaire que sa cheffe économiste Pinelopi Goldberg a démissionné de son poste.

    Dans une note laconique postée sur son site internet le même jour, l’institution reconnaît que l’étude commençait à attirer beaucoup l’attention. «La direction prend au sérieux la corruption et les risques de fiduciaire, peut-on lire. L’étude «Elite Capture of Foreign Aid» a été revue plusieurs fois et a, par conséquent, été améliorée.»

    Selon Papa Demba Thiam, cette étude serait restée dans les tiroirs sans le courage de ses auteurs. Le fait qu’elle a été réalisée par trois économistes ressortissants de pays nordiques a joué un rôle décisif. «Ils ont une culture de bonne gouvernance et du respect de la loi, commente-t-il. Ils ont bravé le système d’autant plus que leurs pays sont les premiers pourvoyeurs d’aide.»

    La Banque mondiale reste-t-elle tout de même pertinente? Papa Demba Thiam, qui la qualifie de «gestionnaire de la pauvreté», affirme que David Malpass, son président depuis avril 2019, est partisan des réformes. «Il faut aller revoir la mission de cette institution de sorte qu’elle fonctionne comme une banque commerciale. Elle ne doit prêter que pour financer des projets solides et avérés. Mais surtout, elle doit promouvoir en Afrique une politique d’industrialisation fondée sur les matières premières locales, avec des partenaires qui acceptent qu’une partie de la valeur ajoutée revienne au continent.»

    Source

    Tags : Afrique, banque mondiale, arnaque, détornement, corruption, développement, crime, éducation, emploi, environnement, économie, sécurité, pauvreté, Sahel,



  • La pandémie de coronavirus peut provoquer une dépression mondiale

    Nous avons besoin de mesures renforçant la demande pour la contrer

    Par Moon of Alabama – Le 16 mars 2020

    Le post de la semaine dernière sur Boeing se terminait par ces lignes :

    La pandémie, et la dépression mondiale qu’elle va provoquer, vont faire en sorte que Boeing devra demander un gigantesque renflouement gouvernemental ou faire faillite.

    La plupart des vols étant cloués au sol en raison de la pandémie, Boeing envisage maintenant de réduire sa production et de licencier des travailleurs.
    Dans la phrase citée, j’ai utilisé avec précaution les mots « la dépression mondiale qu’elle va provoquer ». Je pense en effet qu’un ralentissement durable et à long terme de l’activité économique dans de nombreux pays sera l’une des conséquences de cette pandémie.

    Le secteur du transport aérien n’est qu’un des nombreux secteurs qui seront durement touchés. Environ 70 % du PIB américain est généré par l’industrie des services. Les voyages, les divertissements, les salles de sport, les restaurants et les bars, les hôtels, l’éducation seront tous très durement touchés par les fermetures à venir. Les États-Unis, comme l’Allemagne aujourd’hui, vont bientôt fermer les églises, les maisons closes et autres lieux de divertissement. Seuls quelques secteurs de services, comme les soins de santé, les jeux en ligne et la vente d’armes, continueront à prospérer.

    La pandémie constituera un danger majeur pendant probablement deux ou trois ans, au cours desquels elle fera le tour du monde en plusieurs grandes vagues. Chaque vague nécessitera un nouvel arrêt. La mise au point d’un vaccin contre le virus du SRAS-CoV-2 prendra probablement plus d’un an, mais pourrait prendre beaucoup plus de temps. Nous aurons peut-être plus de chance avec un nouveau médicament capable de réduire les symptômes de la maladie Covis-19 que le virus provoque.

    Les restrictions imposées à des pans entiers du secteur des services risquent donc de durer beaucoup plus longtemps que les uns ou deux mois prévus actuellement. Une fois les restrictions terminées, de nombreuses personnes auront changé leurs habitudes. L’industrie du voyage ne reviendra pas à la normale avant longtemps. L’industrie des croisières mourra probablement. C’est une question personnelle pour moi, car l’endroit où j’ai appris à travailler le métal en dépend.

    Il y aura aussi beaucoup de licenciements provoqués par cette crise, ce qui garantit que la demande va encore baisser drastiquement.

    Dimanche, la Fed a réduit ses taux d’intérêt à zéro. C’était un coup d’épée dans l’eau. Aujourd’hui, les marchés boursiers ont encore chuté de 10 %. Le brut est maintenant en dessous de 30 dollars le baril et pourrait bien descendre à 20 dollars. L’initiative de la Fed a probablement été demandée par Trump qui, la semaine dernière, a fait remarquer qu’il avait le pouvoir de virer le président de la Fed, Powell. La Fed devrait veiller à ce que les marchés du crédit restent liquides car de nombreuses entreprises auront besoin de ressources supplémentaires. Un resserrement du crédit en ce moment augmenterait les dégâts généraux. Mais Trump et la Fed devraient arrêter de pousser des mesures du côté de l’offre comme les réductions de taux d’intérêt et les allègements fiscaux. Il n’y a pas de manque d’investissement ou d’offre mais un manque de demande et cela va durer au moins pour le reste de l’année.

    La semaine dernière, la Chambre a adopté un projet de loi prévoyant une aide d’urgence. C’était en grande partie un trompe-l’œil. La présidente du Parlement, Nancy Pelosi, l’a vendu comme une couverture alors que ce n’en est pas vraiment une :

    La législation garantit un congé d’urgence payé avec deux semaines de congé maladie payé et jusqu’à trois mois de congé familial et médical payé, selon Mme Pelosi. Elle renforce également l’assurance chômage. La législation augmente également les fonds fédéraux pour Medicaid, et renforce le financement des programmes d’aide alimentaire.
    Ce sont des mensonges et même les rédacteurs néolibéraux du New York Times les ont dénoncés :

    Vendredi soir, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a célébré la loi sur les coronavirus qui a été adoptée samedi et qui prévoit un congé maladie payé pour les travailleurs américains touchés par la pandémie.

    Elle a négligé de mentionner certains détails.

    En fait, le projet de loi ne garantit un congé de maladie qu’à environ 20 % des travailleurs. Les grands employeurs comme McDonald’s et Amazon ne sont pas tenus d’accorder des congés maladie payés, tandis que les entreprises de moins de 50 employés peuvent demander des exemptions pour difficultés professionnelles à l’administration Trump.

    « Si vous êtes malade, restez chez vous », a déclaré le vice-président Mike Pence lors d’une conférence de presse samedi après-midi. « Vous ne manquerez pas votre chèque de paie. »

    Mais ce n’est tout simplement pas vrai. Les travailleurs malades devront rester chez eux, mais la législation d’urgence ne garantit pas que la plupart d’entre eux seront payés.
    Lorsque même les sénateurs républicains de droite pensent que le leader démocrate de la Chambre n’est pas assez socialiste, quelque chose a changé :

    Le projet de loi sur l’aide à la Chambre ne va pas assez loin ni assez vite.

    Nous allons faire tout notre possible pour que les travailleurs et les familles touchés reçoivent le plus rapidement possible de l’argent afin que nous puissions tous traverser cette pandémie ensemble.
    Il y a beaucoup plus de mesures nécessaires que ce que prévoit le projet de loi de Pelosi. Le gouvernement doit couvrir tous les coûts des tests de dépistage du virus et des soins relatifs au Covid-19. Il doit accorder des congés maladie à tous ceux qui doivent rester à la maison, quel que soit leur statut professionnel. Ne pas le faire prolongera la crise, car sinon les personnes infectées qui doivent travailler par manque d’argent continueront à propager le virus.

    Les États-Unis et les autres économies auront également besoin d’une incitation pour relancer la demande. Envoyez un chèque de 5 000 dollars à chaque ménage qui gagne moins de 100 000 dollars par an et incluez les sans-abris dans ce chèque. L’argent pourrait être prélevé sur le budget de la défense. Un navire de la marine militaire n’arrêtera jamais une pandémie.

    Le précédent choc social et économique mondial de cette ampleur est survenu après le 11 septembre. La chute des tours a changé le monde. Elle est devenue la justification à des politiques militarisées et des budgets de la défense importants. Cette pandémie entraînera des changements d’une ampleur comparable.

    Les demandes du public et les priorités politiques vont changer. La préparation et la réponse aux crises sanitaires deviendront une nouvelle question prioritaire. La globalisation va se limiter tandis que la coopération mondiale sur les questions de santé augmentera probablement.

    Cette crise n’est pas la fin du monde, mais elle sera à l’origine de changements importants.

    Moon of Alabama

    Le Saker francophone, 18 mars 2020

    Tags : coronavirus, crise financière, dépression, économie, croissance,

  • Le Cabinet Communication&Institutions a trompé les journalistes français sur les élections marocaines

    Note préparatoire complémentaire / Communication / Elections législatives

    Les élections législatives au Maroc se rappochent et pour l’heure, la couverture de ces élections en France n’est ni trop faible ni trop importante. Son intensité comme son contenu crédibilisent l’échéance électorale, en l’ancrant dans un processus démocratique suivant son cours, dont les racines sont d’ailleurs antérieures au « printemps arabe ». Les médias ont intégré l’idée qu’il ne serait pas remis en cause, quoi qu’il advienne.

    Dans ce contexte, l’organisation d’un « voyage de presse » pour les journalistes français, par vous même, quelques jours avant le scrutin, risquerait d’être contreproductif : il vous placerait en situation de demandeur et pourrait donner l’impression d’une trop grande importance donnée à la communication au détriment de l’information brute et transparente. De plus, il risquerait d’être lourd à gérer au moment même où toutes les énergies se concentreront sur l’organisation et le suivi du scrutin. (hors les contacts déjà organisés aves les radios , tvs bien entendu)

    En revanche, nous avons conduit un premier sondage informel auprès des média français ces derniers jours et il nous apparait que vous pouvez « agir » à plusieurs niveaux  :

    • Les contacts que nous venons d’avoir avec les rédactions nous confirment que l’évènement va être suivi ici et nombre de journalistes vont se rendre sur place par eux même : certains d’entre eux nous ont demandé de les aider dans l’organisation de contacts et dans la mise à disposition de notes d’informations (cf nos mails) : ce travail doit être poursuivi « délicatement » et en étroite coordination avec vous.

    • La diffusion de l’information « brute » aux journalistes susceptibles de couvrir l’événement pourrait leur permettre de constituer leur « fonds de dossier » : à titre d’exemple, on pourrait imaginer la diffusion d’une note de cadrage, émise par l’actuel Président du Parlement, ou tout autre émetteur institutionnel, soulignant les enjeux du scrutin, décrivant succinctement les grands partis et coalitions en présence, donnant la carte des circonscriptions, le mode de scrutin,… (uniquement de l’information brute, la moins commentée possible).

    Mais ce travail préalable devra être complété par la communication du jour du scrutin, (ou la veille) car les premières dépêches seront reprises en boucle par les radios et télévisions d’information qui, elles-mêmes, alimenteront les commentaires et contribueront à donner la tonalité générale de la couverture.

    Le jour du vote : des dépêches régulières, courtes et factuelles doivent être diffusées

    Dans la perspective de cette échéance, nous nous permettons d’insister sur l’importance de la communication du Ministère de l’Intérieur tout au long de la journée du 25 novembre autour des points d’actualité et de ses dépêches : 12h « participation à mi-journée », 16h « évolution de la participation », 19h « participation, voire premières tendances si possible après dépouillement des premières centaines ».

    Plus la communication sera courte et factuelle, plus elle contribuera à normaliser l’événement : une élection est un événement courant au Maroc. Toute communication prolixe, voire hésitante (chiffres non encore validés, résultats incertains), donnera prise à la critique et alimentera les polémiques.

    Au Maroc, des commentateurs neutres mais bien briefés pourraient également « occuper les antennes » afin d’expliquer les résultats et notamment banaliser le « non succès » des islamistes (si tel est le cas).

    De même, il nous semblerait intéressant de réfléchir à l’émission de dépêches d’un pôle d’observateurs, sur la régularité du scrutin. L’important restant, là encore, de multiplier les centres d’informations pour répondre aux attentes des médias de l’Union et de la diffuser dans les meilleurs délais, pour être les premiers à les émettre.

    L’expérience des évènements marocains très médiatisés en France ces dernières années, nous a montré que le processus est récurrent, à savoir selon l’importance de l’évènement : une dépêche de l’AFP et/ou un sujet des correspondants incontournables (exemple : Léa-Lisa Westerhoff) reprise en boucle par les radios et tv tous les quart d’heure puis par la presse écrite dans les mêmes termes, à savoir la teneur de l’info originelle ! D’où l’importance d’aiguiller les premières dépêches et d’avoir toujours une longueur d’avance sur l’info, ce qui est possible pour le Ministère de l’Intérieur qui est le seul légitime à livrer des chiffres vérifiés et objectifs.

    La communication du Ministre en charge des élections donnant les premiers résultats à la clôture (*) des bureaux de vote, est importante et l’information factuelle, mesurée, rassurante, contribuera à renforcer l’image du Maroc démocratique et, partant, la crédibilité du nouveau Gouvernement.

    (*) : le décalage horaire d’une heure en ce moment avec la France permettra au Ministre de « faire » les JT de 20h en France.

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    15 novembre 2011

  • La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?

    Une partie de l’aide aux pays pauvres est détournée par les élites africaines qui placent l’argent dévoyé dans les paradis fiscaux, accuse une étude. Papa Demba Thiam, un ancien fonctionnaire de la Banque mondiale, appelle à des réformes en profondeur et suggère que l’institution aiderait davantage l’Afrique en y menant une politique active d’industrialisation.

    Dévoilé il y a une dizaine de jours, le scandale de détournement de l’aide au développement versée par la Banque mondiale à des pays pauvres défraie la chronique, particulièrement en Afrique. Selon l’étude «Elite Capture of Foreign Aid» réalisée par l’un de ses cadres et deux collaborateurs extérieurs, une partie des financements serait dévoyée par les élites des pays assistés et placée dans des comptes offshore en Suisse, au Luxembourg et dans d’autres paradis fiscaux. Pour Papa Demba Thiam, un économiste sénégalo-suisse qui a travaillé pendant quatorze ans à la Banque mondiale, le rapport qui incrimine les dirigeants africains corrompus reflète la réalité. Mais ce n’est que le côté pile de la pièce.

    Côté face, selon Papa Demba Thiam, «la corruption est à la Banque mondiale. Ses cadres sont présents à chaque étape – de la conception à l’évaluation finale, en passant par le financement par tranches – de tout projet, détaille-t-il. Le décaissement ne se fait pas sans avoir obtenu le satisfecit de la mise en œuvre. Il y a forcément des complicités à l’intérieur.»

    Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale est confrontée à de telles accusations. Pour ne pas rester les bras croisés, elle a mis en place une unité spécialisée dans la lutte contre la corruption. Une unité qui traque les pots-de-vin dans l’exercice d’appel d’offres pour des projets financés par elle. Mais pour Papa Demba Thiam qui dit connaître le mal de l’intérieur, la bureaucratie étouffe les initiatives. «Des lanceurs d’alerte sont censurés et dans certains cas, ils sont licenciés sous des prétextes divers», accuse-t-il. Mais plus généralement, selon lui, des collaborateurs ne daignent pas dénoncer leurs collègues ou leurs supérieurs.

    L’économiste sénégalais tient à signaler que des centaines de collaborateurs de la Banque mondiale, originaires d’Afrique et d’Asie, se complaisent dans leurs rôles respectifs par peur d’être licenciés. «Ils préfèrent garder leur emploi de fonctionnaire international avec les privilèges (le salaire moyen est de 15 000 dollars, sans taxe) qui vont avec, y compris le permis de séjour aux Etats-Unis, raconte-t-il. Pour certains, il est impensable de sacrifier leur emploi dans la mesure où leurs enfants sont scolarisés aux Etats-Unis ou ont des prêts à rembourser.» Et d’ajouter: «Le système se nourrit de lui-même et tous les maillons sont solidaires.»

    La Banque Mondiale au coeur d’une arnaque africaine ?
    La Banque mondiale est mise dans une position inconfortable par l’étude. Cette dernière était prête déjà en novembre 2019 mais, pour la direction, les conclusions étaient trop à charge. C’est seulement après que l’un des auteurs l’a publiée sur son propre site internet, faisant éclater le scandale au grand jour, que la Banque mondiale l’a adoptée et finalement fait paraître le 18 février, non sans avoir nuancé certains propos. C’est dans le sillage de cette affaire que sa cheffe économiste Pinelopi Goldberg a démissionné de son poste.

    Dans une note laconique postée sur son site internet le même jour, l’institution reconnaît que l’étude commençait à attirer beaucoup l’attention. «La direction prend au sérieux la corruption et les risques de fiduciaire, peut-on lire. L’étude «Elite Capture of Foreign Aid» a été revue plusieurs fois et a, par conséquent, été améliorée.»

    Selon Papa Demba Thiam, cette étude serait restée dans les tiroirs sans le courage de ses auteurs. Le fait qu’elle a été réalisée par trois économistes ressortissants de pays nordiques a joué un rôle décisif. «Ils ont une culture de bonne gouvernance et du respect de la loi, commente-t-il. Ils ont bravé le système d’autant plus que leurs pays sont les premiers pourvoyeurs d’aide.»

    La Banque mondiale reste-t-elle tout de même pertinente? Papa Demba Thiam, qui la qualifie de «gestionnaire de la pauvreté», affirme que David Malpass, son président depuis avril 2019, est partisan des réformes. «Il faut aller revoir la mission de cette institution de sorte qu’elle fonctionne comme une banque commerciale. Elle ne doit prêter que pour financer des projets solides et avérés. Mais surtout, elle doit promouvoir en Afrique une politique d’industrialisation fondée sur les matières premières locales, avec des partenaires qui acceptent qu’une partie de la valeur ajoutée revienne au continent.»

    Source : decryptnewsonline.com, 28 fév 2020

    #Afrique, #Corruption, #Crime, #Education, #Emploi, #Environnement, #Économie, #sécurité, #pauvreté, #sahel, #mali, #négociations

  • Tunisie : à la recherche, toujours, de l’essor économique (Analyse)

    Lassaad Ben Ahmed | 27.02.2020

    Tunisia

    AA / Tunis / Anis Morai

    Si la Tunisie est parvenue à franchir des pas importants dans sa transition démocratique, amorcée depuis un certain 14 janvier 2011, son économie continue à connaitre de sérieuses difficultés.

    Certes, les indicateurs économiques reflétaient une meilleure prospérité du temps de l’ancien régime de Ben Ali, avec une moyenne de croissance annuelle du Produit Intérieur Brut de 5% sur la décennie 2000-2010.

    Toutefois, ces indicateurs dissimulaient, au fait, une économie essoufflée en raison d’un modèle de développement classique qui n’a pas su s’adapter à l’intégration de la Tunisie à l’économie mondiale et mondialisée et des changements qui en ont découlé.

    C’est, au fait, un modèle économique hérité d’un plan d’ajustement structurel décidé en 1986 avec le Fonds monétaire international (FMI), lorsque la Tunisie avait sombré dans l’une des plus graves crises économiques de son histoire.

    Ses principaux fondements reposaient sur un certain nombre d’orientations, dont le but était de transformer cette économie tunisienne, d’une économie dirigiste vers une économie libérale.

    Convertibilité partielle de la monnaie locale, (le dinar tunisien), mise à niveau des entreprises publiques en prévision de leur cession au secteur privé, limitation du rôle de l’Etat dans les services régaliens et renonciation aux monopoles économiques de l’Etat, etc.…

    Tels étaient, entre autres, les ingrédients de la recette du FMI pour transformer l’économie tunisienne, sans oublier la volonté de cette institution de Breton Woods de voire cette économie rejoindre le concert des pays membres du GATT (General agreement on tarifs and trade) puis de l’OMC (Organisation mondiale du commerce).

    L’accord de libre-échange, signé en 1995 avec l’Union Européenne finira par achever les efforts des institutions internationales à intégrer l’économie tunisienne dans la mondialisation, mais pas dans une logique « WIN WIN » comme s’efforcent les chantres de la mondialisation à le crier sur tous les toits.

    Très amarrée à l’Europe avec laquelle elle fait, selon les statistiques officielles, jusqu’à 73% de ses échanges commerciaux, la Tunisie a subi les vicissitudes de son partenaire majeur, dont elle dépend, et du régime off-shore mis en place depuis 1972 qui procure à la Tunisie l’essentiel des réserves en monnaie étrangère, grâce aux exportations vers le vieux continent.

    Un régime qui permet, certes, de créer des emplois, mais ces derniers pèchent par leur précarité à l’instar du secteur du textile qui emploie, dans le cadre d’un régime de sous-traitance de commandes venues d’Europe, une main d’œuvre peu qualifiée et très bon marché.

    D’ailleurs, dans ce cadre, il faut bien souligner les efforts restés vains des deux parties à signer l’Aleca (accord de libre échange complet et approfondi), qui concerne la libéralisation des secteurs des services et de l’agriculture.

    Cet accord, s’il vient à être signé, portera le nombre des secteurs libéralisés depuis l’accord de 1995 avec l’Union européenne à trois secteurs, puisque le secteur industriel l’a déjà été depuis 1995.

    – L’économie, parent pauvre de la transition démocratique

    Malgré l’essoufflement du modèle économique en Tunisie en 2011, les décideurs politiques ne sont pas parvenus à transformer l’économie tunisienne, en raison de leur focalisation sur la transition politique et l’élaboration d’une nouvelle constitution pour la deuxième République.

    Entre temps, les revendications populaires allaient embourber le pays dans une crise économique sans précédent. Une crise nourrie, justement, par la demande sans cesse galopante d’amélioration des conditions de vie des Tunisiens, à laquelle fait face une économie léthargique et timorée qui ne crée plus de richesse pour pouvoir se les partager équitablement.

    Depuis le soulèvement de 2011, la croissance du PIB tunisien à été très molle avec un taux négatif en 2011, -1.9%, 1.1% en 2015 et 1.0% en 2019.

    Mais au-delà des revendications populaires qui suivent logiquement tout changement politique majeur dans un pays, beaucoup d’observateurs imputent les difficultés économiques à l’absence d’une stratégie, d’une vision et d’un cap clairs, pour transformer cette économie et la rendre plus performante.

    D’ailleurs, les tentatives d’apporter les modifications escomptées afin d’atteindre cet objectif, à travers un nouveau plan de développement quinquennal adopté en 2016 pour couvrir la période 2016- 2021, se sont vite soldées par un échec cuisant, en raison, notamment, de l’incapacité des pouvoirs publics à mener les transformations nécessaires.

    Nombreuses sont les explications à avancer pour faire le constat de cet échec.

    Mais celles-ci peuvent se résumer à l’absence de la volonté politique, pour ce faire, à l’importance de la rente économique aux mains de rentiers tenant en otage des pans entiers de l’économie tunisienne, à la résistance naturelle aux changements et surtout à la corruption galopante dans le pays.

    Par ailleurs, et dès 2015, la Tunisie a renoué avec le FMI pour emprunter 2.9 milliards de dollars contre des réformes économiques et sociales convenues d’un commun accord avec le FMI.

    Des réformes ayant trait au système de subvention des matières de base et des hydrocarbures. Des réformes qui dégraissent également l’effectif pléthorique de la fonction publique dont la masse salariale représente chaque année 15% du PIB tunisien qui est estimé à 40 milliards de dollars.

    Devant l’incapacité d’honorer ses engagements, la Tunisie s’est vue sanctionnée par le Fonds monétaire international qui a décidé de suspendre le versement des tranches restantes du crédit conclu, après avoir débloqué cinq tranches, exigeant une progression substantielle dans la mise en œuvre des réformes convenues. 1.2 milliard de dollars restent ainsi suspendus à la réalisation de ces réformes.

    – Indicateurs économiques au rouge

    Lorsqu’une économie carbure à bas régime, il devient évident que ses indicateurs soient au rouge. L’économie tunisienne a réalisé une croissance molle de 1.0% en 2019, ce qui laisse 14.9% de la population active tunisienne au chômage, dont 260 mille jeunes diplômés de l’enseignement supérieur.

    Le PIB par tête d’habitant reste le plus faible dans la région avec 3450 dollars en 2018.

    La balance commerciale connaît, elle aussi, un déficit structurel qui s’est élevé en 2019 à 6.5 milliards de dollars, dont 40% de ce déficit proviennent de la facture énergétique, puisque la Tunisie produit 33000 barils de pétrole par jour mais en consomme trois fois plus.

    Le déficit budgétaire, bien que jugulé à 3.9% du PIB en 2019, il n’en demeure pas moins que la Tunisie doit emprunter 4.2 milliards de dollars pour boucler le budget 2020, notamment pour payer les augmentation salariales convenues entre la puissante centrale syndicale dans le pays l’union générale des travailleurs tunisiens et le Gouvernement.

    De plus, ce déficit est si important, parce que la Tunisie vit au dessus de ses moyens et le pays n’arrive pas à mettre en place une politique d’austérité budgétaire comme d’autres pays l’ont adoptée.

    En effet, la croissance du budget de l’Etat d’année en année se mesure à environ 5% pour s’établir en 2020 à 16 milliard de dollars.

    De son côté, la dette publique explose et passe de moins de 50% en 2010 à 83% du PIB en 2019, dont 70% est libellée en devise étrangère, ce qui plombe davantage le principal et l’intérêt de la dette lorsque la monnaie nationale se déprécie face à l’euro/dollar.

    D’ailleurs, la parité de change donne un euro qui se négocie à 3.1 dinars, tandis que le dollar s’échange à 2.9 dinars actuellement.

    Malgré une politique monétaire draconienne qui se traduit par l’augmentation continue du taux directeur de la banque centrale, l’inflation en Tunisie reste élevée, en dépit d’une baisse sensible constatée depuis 2018.

    Ce taux a atteint des pics de presque 8% en 2018, avant de tomber à 6.7% en 2019.

    Une inflation qui a contribué à éroder l’épargne nationale dans le pays qui est passée de 21% en 2010 à 9% en 2019.

    De son côté, la pression fiscale reste élevée, et c’est l’une des plus élevées de la région dans la mesure où elle se maintient en 2019 à 25%.

    La Tunisie est en proie à des défis économiques et sociaux très importants qui risquent de freiner le processus de transition démocratique, entamée depuis la révolution de 2011. Saura-t-elle renverser la vapeur et relever ces défis ?

    La question est toujours d’actualité.

    (Les opinions exprimées dans cette analyses appartiennent à l’auteur et ne reflètent pas forcément la ligne éditoriale d’Anadolu)

    ANADOLOU

    Tags : Tunisie, économie, crise,

  • NASDAQ : Le Maroc gêné par la présence de Cécilia Sarkozy

    Reporting événement NASDAQ New York

    La présentation de l’économie marocaine à New York a été marquée par plusieurs moments forts et a connu un certain succès, du en partie à l’organisation impeccable ordonnancée par Richard Attias. Parmi les éléments saillants, nous notons une présence importante de la communauté marocaine active dans les secteurs financiers à New York. Cette dernière relaie les mêmes reproches aux pouvoirs publics marocains que les autres communautés (prix des billets d’avions, non représentativité des instances des RME etc.), mais est beaucoup moins politisée et souhaite participer à la construction économique du pays, à travers les différents secteurs présentés lors de cette conférence tenue au Plaza. Elle regarde les événements au Maroc en s’intéressant fortement à la dynamique constitutionnelle, et a profité des questions à la salle pour interpeller le ministres présents sur ce sujet.

    Il est à noter également que la communauté juive marocaine vivant à New York était très présente et a échangé avec les capitaines d’industrie marocains, exprimant son souhait de s’investir plus au Maroc.

    Au niveau des entrepreneurs marocains présents, l’on notera le peu d’implication et de dynamisme des acteurs représentés à New York, ce qui tranche avec le volontarisme affiché et réel des représentants des pouvoirs publics.

    La venue de Cécilia Sarkozy a suscité la curiosité des participants et des médias présents. A cet égard, nous avons sensibilisé les médias nationaux sur le fait qu’il ne faut pas que l’ex première dame apparaisse sur les images, pour deux raisons essentielles :

    • Ne pas projeter le Maroc comme un vassal de Paris

    • Ne pas créer de frictions inutiles avec l’Elysée

    Le message a été reçu par les différents médias nationaux et devrait être appliqué.

    Néanmoins, la présence très marquée de l’ex première dame à des événements tels que celui ci pourrait, à l’avenir, poser un certain nombre de problèmes avec les autorités françaises.

    Au niveau du fond, nous avons été très surpris de constater que M. Mezouar a annoncé la date du 7 octobre pour les élections législatives ainsi que le 30 juillet pour le référendum. M. Mezouar est désormais entré résolument dans un calendrier politique, et semble faire campagne à travers cette plateforme qu’a constitué l’événement du NASDAQ.

    Tags : Maroc, NASDAQ, économie,