Étiquette : Espagne

  • Sahara Occidental : L’Espagne et la France fustigées

    Cela fait 44 ans, aujourd’hui, que la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a été proclamée. Mais après tant d’années, le constat est là : à l’exception d’avoir arraché quelques acquis certes précieux et néanmoins symboliques, l’évolution du dossier stagne et se caractérise, ces derniers mois, notamment, par un nouveau blocage. Pour les représentants du Front Polisario, le Maroc et ses « alliés » œuvrent sans cesse à entraver le peuple sahraoui dans sa marche pour son indépendance.

    Massiva Zehraoui – Alger (Le Soir) – Irrité, l’ambassadeur du Front Polisario à Alger a, dans ce contexte, pointé du doigt la complicité «affichée» de certains pays européens qui seraient à l’origine de ce statu quo.

    Lors d’une conférence de presse qu’il a animée, hier mercredi, au forum du quotidien El Wassat, Abdelkader Taleb Omar a ouvertement fustigé l’Espagne et la France. Ses critiques se sont particulièrement dirigées à l’endroit du gouvernement espagnol dont il considère que «la position d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui». Il a souligné que les positions de Madrid ont de tout temps viré du chaud au froid lorsqu’il s’agit de la reconnaissance de la Rasd. Il fera toutefois remarquer que ces derniers mois, la politique espagnole, à cet égard, a totalement rompu avec les positions des gouvernements successifs en manifestant un «soutien pratiquement inconditionnel au colonisateur marocain», déplore l’ambassadeur.

    Abdelkader Taleb Omar dénonce le parti-pris du gouvernement de Pedro Sanchez, qui se fait aujourd’hui «le défenseur des intérêts du Maroc au détriment de tout un peuple». A chaque fois que l’Espagne se prononce en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, elle est «aussitôt rappelée à l’ordre et se rétracte à la vitesse de la lumière», a-t-il constaté.
    Abdelkader Taleb Omar a, d’ailleurs, rappelé le récent «incident» suite auquel le gouvernement espagnol a dû réitérer sa position sur le Sahara Occidental afin d’apaiser ses relations avec Mohammed VI.

    Rappelons qu’un membre du gouvernement issu du parti de gauche Podemos avait reçu dernièrement une représentante du Front Polisario en qualité de «ministre», signifiant, de ce fait, sa reconnaissance de la Rasd en tant qu’État. La réaction au sein du gouvernement n’a pas tardé à se manifester, réaffirmant la «non-reconnaissance de l’Espagne officielle de la République sahraouie».

    Selon Abdelkader Taleb Omar, c’est de façon décomplexée que l’Espagne cautionne « la propagande du roi ». Il attirera encore l’attention sur l’absence totale du mot « autodétermination » du peuple du Sahara Occidental dans le paysage médiatique espagnol. « Nous avions pour habitude d’envoyer régulièrement des représentants du Front Polisario s’entretenir avec des dirigeants espagnols », a-t-il relevé, chose qui n’arrive plus aujourd’hui. L’ambassadeur de la Rasd a par ailleurs chargé la France qui, d’après lui, «ne fait que calquer la politique de l’Espagne vis-à-vis du dossier sahraoui».

    Il estimera encore que la France a accepté de jouer le mauvais rôle dans les négociations pouvant mener vers un règlement de la crise, de manière pacifique.

    M. Z.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, RASD, France, Espagne, ONU, autodétermination, référendum,

  • Espagne: Campagne contre les camions de transport marocains

    Selon le port de Motril (Grenade), les exportations marocaines de légumes vers l’Europe ont augmenté de 12%.

    Cette croissance est en grande partie due à la fraude à laquelle certaines entreprises andalouses ont recours pour doper leurs tirelires.

    Les pratiques frauduleuses comprennent, à titre d’exemple, l’importation de fruits et légumes du Maroc pour une vente ultérieure en Espagne et dans d’autres pays européens grâce au ré-étiquetage des produits marocains. Même de l’huile marocaine a été vendue avec des étiquettes de sociétés espagnoles.

    Non sans raison, la société civile espagnole a lancé une campagne contre les camions marocains sur le sol espagnol. Le dernier a été saccagé à La Carolina, province de Jaén. 

    La société civile espagnole pourrait mettre en cause le « statut avancé » octroyé au Maroc par l’UE et pour lequel se sont battu les gouvernements espagnol et français. 

    Tags : Maroc, Espagne, produits agricoles, fruits, légumes, importations, fraude, étiquettage, 

  • L’Algérie annule pour la deuxième fois la visite de la ministre espagnol des Affaires étrangères au dernier moment

    L’Algérie semble se réveiller d’un long sommeil dans lequel la France, le Maroc et l’Espagne ont fait preuve d’une insolence sans mesure.

    Plus de 45 ans après, cette meute de charognards n’a pas perdu l’espoir de s’accaparer des ressources naturelles du Sahara Occidental. Au contraire, ils sont devenu de plus en plus agressifs grâce à la complicité de l’institution onusienne, devenu une boîte qui veille sur leurs intérêts dans l’ancienne colonie espagnole.

    Cependant, il semble que cette époque de mépris et humiliation est révolue. Le président Abdelmajid Tebboune n’est pas prêt à se laisser faire par des pays qui se trouvent derrière l’instabilité, la pauvreté et le terrorisme vécus par les peuples de la région.

    Alger vient d’annuler, pour la deuxième fois, la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères d’un pays devenu une marionnette de l’État narco-terroriste du Maroc. Après avoir semé la zizanie, les espagnols osent déclarer qu’ils veulent parlent sécurité avec l’Algérie.

    Selon les fabulations du journal El País, la ministre se rendra en Mauritanie mardi pour participer pour la première fois à une réunion des cinq pays qui composent le G-5. « González Laya a souhaité ouvrir son agenda aux deux quartiers qui posent le plus de défis à l’Espagne, le Maghreb et le Sahel. Dans cette nouvelle étape, la diplomatie espagnole vise à «étendre et diversifier» les liens avec ces régions stratégiques ».

    En fin, à Alger le sentiment d’amertume est fort suite aux nombreuses trahisons de ces pays sans scrupules et qui ont poussé l’UE à octroyer un « statu avancé » à un pays dont les accointances avec le terrorisme et le trafic de drogue sont plus que prouvées.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Espagne, ONU, MINURSO,

  • « Nos relations avec l’Espagne sont meilleures que celles avec la Mauritanie et l’Algérie » (MAE du Maroc)

    MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES DU MAROC: «MALHEUREUSEMENT, NOS RELATIONS AVEC L’ESPAGNE SONT MEILLEURES QUE CELLES AVEC LA MAURITANIE ET L’ALGÉRIE.»

    Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a affirmé qu’il n’y a pas de problème pour le Maroc avec son voisin européen, l’Espagne, ajoutant que les relations de voisinage avec l’Espagne sont meilleures que celles avec les deux voisins maghrébins (Mauritanie et Algérie).

    Bourita, qui s’exprimait mardi à Rabat, a déclaré, lors d’une séance consacrée à la ratification,au niveau de la deuxiéme chambre, des lois définissant les frontières maritimes du Royaume,que le Maroc et l’Espagne jouissent actuellement des meilleures relations de voisinage, «notamment en matière de sécurité , de lutte contre le terrorisme et l’immigration» et a ajouté: Malheureusement, ces relations sont meilleures que celles avec les voisins algériens et mauritaniens. »

    Le discours du ministre Bourita intervient en réponse à de récentes informations qui parlent d’un différend entre le Maroc et l’Espagne ,après la protestation de cette ,contre deux projets de loi par lesquels le Maroc étend sa pleine souveraineté sur les frontières maritimes.

    Source : https://www.anbaa.info/?p=54881

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    Tags : Maroc, Mauritanie, Algérie, Espagne, Libye,

  • Espace maritime du Sahara occidental : le Parlement européen se penche sur les lois expansionnistes du Maroc

    Le Parlement européen a décidé, aujourd’hui 12 février, de se saisir de la question des deux lois expansionnistes adoptées par la Chambre des Conseillers marocains, le 4 février 2020, qui prétendent inclure les eaux du Sahara occidental dans l’espace maritime du royaume. Face à une telle violation de la légalité internationale, l’hémicycle européen a invité la Commission européenne à réagir rapidement.

    Les députés européens, réunis en session plénière du Parlement européen du 10 au 13 février 2020 à Strasbourg, ont décidé de se pencher sur les démarches expansionnistes du Maroc, suite à l’adoption par la Chambre des Conseillers du Maroc (chambre haute), le 4 février 2020, de deux textes législatifs, proposés par le Gouvernement marocain en juillet 2017, portant respectivement sur la fixation des limites des eaux territoriales (loi 37-17) et l’institution d’une Zone Economique Exclusive (loi 38-17), incluant illégalement le Sahara occidental.

    Fait inédit pour être relevé, six eurodéputés du groupe « Renew Europe », constitué à l’initiative du Président français Emmanuel Macron suite aux élections européennes de mai 2019, ont décidé d’interpeller la Commission européenne, par une question écrite publiée le 12 février 2020, en vue de savoir quelles mesures le Haut Représentant de l’Union européenne et le Service européen pour l’action extérieure envisagent de prendre « face à la décision unilatérale marocaine d’étendre sa Zone Economique Exclusive ».

    Les auteurs de cette question relèvent que « le fait que le Maroc revendique sa souveraineté sur les eaux au large du Sahara occidental, qu’il occupe illégalement, constitue une violation encore plus flagrante du droit international ». Les six députés européens soulignent, également, que « conformément à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, dans le cas où la délimitation d’une ZEE est en conflit avec les eaux d’un autre État, la délimitation devrait être effectuée d’un commun accord entre les deux parties, ce qui n’est pas le cas en l’espèce, étant donné le caractère unilatéral de la décision marocaine ».

    Sur le même sujet, le plus grand groupe politique du Parlement européen (Parti Populaire Européen/PPE) a exprimé ses vives préoccupations par la voix de son député espagnol Gabriel Mato. Cet élu canarien a pris la parole, en séance plénière du Parlement européen le 11 février 2020, pour demander à la Commission européenne d’agir « plus activement en vue de freiner toute intention unilatérale du Maroc d’étendre ses eaux territoriales ». M. Mato a insisté sur le fait que « l’Union européenne ne peut pas admettre » ces manœuvres, qui sont « une violation du droit international et de plusieurs résolutions de l’ONU ».

    Cette interpellation intervient quelques jours seulement après que la vice-Présidente du Parlement européen, la finlandaise Heidi Hautala, avait exprimé son étonnement suite au retrait « inédit » par l’exécutif européen d’une réponse écrite du Commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, confirmant l’obligation d’étiquetage des produits originaires du Sahara occidental. L’eurodéputé espagnol, Miguel Urbán Crespo, a d’ailleurs saisi de nouveau la Commission européenne, le 11 février 2020, sur ce sujet, en faisant notamment le parallèle avec la pratique observée par l’Union européenne à l’égard de ses importations en provenance de Chypre du Nord et des colonies israéliennes.

    Enfin, ce regain d’intérêt du Parlement européen pour la cause sahraouie intervient concomitamment à une interpellation écrite de la Commission, à l’initiative de l’eurodéputé allemand Guido Reil, sur sa réaction à un rapport spécial de la Cour des Comptes européenne, intitulé « Soutien de l’UE en faveur du Maroc : peu de résultats à ce jour ». Le député allemand s’est notamment interrogé sur les raisons justifiant l’absence de « contrôles ou de reddition de comptes efficaces » du soutien financier de l’UE au Maroc ainsi que de conditionnalités en rapport avec le respect des droits de l’Homme.

    Comité belge de soutien au peuple sahraoui, 13 fév 2020

    tags : Sahara Occidental, Maroc, Espagne,  frontières maritimes, ZEE, Canaries,

  • Les prospections espagnoles aux Iles Canaries vues par les documents confidentiels de la diplomatie marocaine

    Ambassade du Royaume du Maroc

                       Madrid

    NOTE SUR LES PROSPECTIONS PETROLIERES AUX ILES CANARIES

    Le dossier des prospections pétrolières dans les Iles Canaries, en veille depuis 2001, année où l’Espagne avait projeté d’entamer des recherches de pétrole dans les Iles Canaries et dont l’autorisation à Repsol n’a pas pu voir le jour, puisque le projet fut rejeté par la Cour Suprême pour des raisons environnementales, refait surface avec le nouveau gouvernement du Parti Populaire.

    En effet, depuis janvier 2012, le Ministre de l’Industrie, de l’Energie et du Tourisme espagnol, M. José Manuel Soria n’a cessé de réitérer, sans répit, son approbation de relancer ces prospections, vu leur importance dans la promotion de l’économie de l’Espagne, selon lui, surtout en ce moment de crise économique, dont pâtit le pays.

    Pour Soria, les puits de pétrole que Repsol pourrait perforer dans les côtes de Lanzarote et de Fuerteventura couvriront au moins 10% de la consommation de l’Espagne en brut, ce qui, selon lui, réduirait la dépendance de l’Espagne à l’importation de ce produit (près de 99%).

    L’acharnement du Ministre de l’Industrie espagnol pour la concrétisation de ce projet fut couronné par l’adoption par le Conseil des Ministres, le 16 mars 2012, du Décret Royal autorisant la société Repsol d’entamer des prospections pétrolières à 61 kms des côtes de Lanzarote et de Fuerteventura.

    Le Décret définit que cette nouvelle autorisation serait étendue sur une période de 6 ans, la première phase serait consacrée à des études de nature géochimique, dont le but serait d’évaluer le potentiel du fond marin, suivie d’une autre phase d’examens géologique et géophysique. Ces phases seraient, à leur tour, suivies d’une phase de prospection proprement dite, c’est-à-dire qu’à partir de la troisième année, chaque prospection que Repsol souhaiterait réaliser et qui nécessiterait une autorisation, devrait être accompagnée par des études complémentaires relatives à l’impact environnemental de ces prospections sur les Iles, d’un plan de gestion environnementale, avec des mesures préventives et rectificatives, ainsi que d’un plan des contingences environnementales.

    L’adoption de ce nouveau Décret a, néanmoins, suscité une polémique dans les milieux canariens, notamment les Cabildos de Fuerteventura et de Lanzarote, qui ont, à maintes reprises, démontré leur refus de procéder à cette activité, estimant que les dispositions de ce nouveau Décret ne respectent pas les Directives 9011/92 relative à l’évaluation des répercussions de certains projets publics et privés sur l’Environnement et 92/43 relative à la conservation des habitats naturels et de la faune et la flore sauvages, établies dans les Normes de l’Union Européenne à ce sujet.

    Ces protestations n’eurent aucun effet sur la décision de prospections puisque le Conseil des Ministres a envoyé à Repsol, le 1 er avril 2012, l’autorisation définitive pour entamer leurs activités de recherche de pétrole à 61 kms des côtes de Lanzarote et de Fuerteventura.

    Repsol est, à partir de cette date, engagée à réaliser des études environnementales, avant d’entamer ses recherches. Durant ce processus, toute organisation, association ou parti politique pourraient présenter des allégations qu’ils estimeraient nécessaires à l’arrêt de ces opérations. Repsol a, dans ce sens, prévu d’appliquer les standards environnementaux les plus strictes.

    Cette phase d’examen environnemental sera suivie de la réalisation de sondages d’exploration dans les neufs blocs prévus dans le nouveau Décret Royal. Concrètement, un premier sondage sera réalisé pour définir la structure du réservoir. Cette opération durerait entre deux et trois mois. Cette phase est décisive puisqu’elle déterminera la présence ou non d’hydrocarbures ainsi que sa rentabilité, en fonction de laquelle le projet pourrait avancer ou être interrompu. La probabilité de réussite est estimée entre 10% et 25%.

    Au cas où ces recherches s’avèrent positives, – processus qui s’étendra sur 8 ou 10 ans (2022-2024), Repsol procéderait à l’extraction des premiers barils de pétroles. Selon les estimations de cette société, environ 38 millions de barils pourraient être produits dans les eaux canariennes, c’est-à-dire l’équivalent de près de 10% de la consommation actuelle globale du brut en Espagne.

    Comme il a été mentionné antérieurement, durant la période d’études environnementales que Repsol devrait faire avant de commencer ses investigations, les prospections pourraient être inhibées ou annulées par toute institution ou parti politique s’y opposant, et ce à travers un recours à la justice, En effet, la législation espagnole prévoit, à cet effet, deux voies pour procéder à ce recours :

    1- Contester le Décret Royal directement devant la chambre du contentieux administratif du Tribunal Suprême, conformément à l’Article 25 de la Loi 29/1998 du 13 juillet, régulant la Juridiction Contentieux-administrative, s’agissant d’un Accord du Conseil des Ministres.

    Le délai de ce recours est de 2 mois à partir de la date de publication du Décret au Bulletin Officiel de l’Etat (BOE).

    2- Contester le Décret Royal devant le Tribunal Constitutionnel. Dans ce cas, le recours est interjeté dans un délai de trois mois à partir de la date de publication au BOE.

    Les arguments que pourraient présenter, entre autres, les requérants s’articuleraient comme suit :

    -Nullité du Décret Royal réfuté, dans la mesure où il revalide des permis caducs puisque les délais maximums établis pour la réalisation des activités autorisées, depuis 2001, sont déjà dépassés. Pour cela, ledit Décret semble ignorer la Loi des Hydrocarbures et de la réglementation relative à la validité et à l’expiration des permis de recherches.

    – Nullité du Décret Royal puisqu’il ne revêt pas un caractère urgent ni d’exception ;

    – Nullité du Décret Royal dans la mesure où il traite des questions qui n’ont pas été abordées à travers la négociation collective.

    Concernant la négociation de ces explorations pétrolières avec le Maroc, l’Espagne n’a, jusqu’à présent, fait part d’aucune intention de rouvrir ce dossier avec notre pays. Bien qu’au niveau même du gouvernement canarien, des insinuations dans ce sens ont été faites, en l’occurrence par le Président du « Cabildo de Lanzarote », M. Pedro San Ginés qui avait affirmé, en janvier 2012, que si l’Etat espagnol décide de réaliser ces prospections, il faudrait arriver à un accord avec le Maroc pour que ces opérations soient effectuées loin des côtes de Lanzarote et de Fuerteventura, le gouvernement central estime que ces activités n’ont rien à voir avec le Maroc. Le Ministre de l’Industrie, José Manuel Soria a clairement affirmé, plus d’une fois, que l’Espagne ne peut pas se permettre le luxe de ne pas autoriser ces prospections à 61 km des côtes canariennes, dans lesquelles, d’ailleurs, se trouve la même roche mère où le Maroc, du côté de sa médiane maritime virtuelle, est en train d’autoriser des explorations. De ce fait et puisque l’Espagne n’a jamais réagi ni s’est opposé à ces recherches, le Maroc devrait, selon lui, faire de même dans le cas où c’est l’Espagne qui procède à ces prospections.

    Les propos de Soria sont d’autant plus confortés par la déclaration récente de la vice-présidente du Gouvernement espagnol, Soraya Sáenz de Santamaria, corroborant la position du gouvernement central de ne pas négocier cette question avec le Maroc ni d’envisager le moindre consensus à ce propos. Soraya Sáenz a précisé, à cet égard, que le Gouvernement espagnol « est en train de faire usage de ces facultés et compétences » en approuvant ces autorisations.

    Ces éléments renvoient vers le sujet de la délimitation des espaces maritimes entre le Maroc et l’Espagne, dans la mesure où ces prospections seront menées dans des eaux où il n’existe pas une ligne divisant les zones d’exploitation économique exclusive, reconnue officiellement par l’un et l’autre pays.

    Dans ces conditions, le scénario produit en 2001, période où le gouvernent marocain avait fortement protesté la décision du gouvernement de José María Aznar d’autoriser des permis 1 à 9 à Repsol pour effectuer des prospections pétrolifères dans une zone qui sépare les îles canariennes orientales des côtes marocaines à une distance de 9.8 Km de Fuerteventura et de 19.6 Km de Lanzarote, risque de se reproduire. En effet, la concession de ces nouveaux permis suppose, implicitement, une délimitation unilatérale par l’Espagne de sa zone maritime tout au long des côtes canariennes.

    Or, la posture marocaine officielle est celle de procéder à la délimitation des espaces maritimes avec l’Espagne, par voie d’accord, et ce conformément au droit international coutumier, qui établit que la délimitation du plateau continental est effectuée par voie d’accord, dans le but de parvenir à une solution équitable. Au cas où les Etats concernés ne parviennent pas à conclure un accord définitif, ils procéderont à des arrangements provisoires de caractère pratique, qui sont sans préjudice de la délimitation finale. Ainsi, sur le plan procédural, l’accord des deux pays est donc incontournable pour délimiter, à titre définitif ou provisoire, le plateau continental.

    Le Maroc est en mesure de contester l’adoption du nouveau Décret, puisqu’il porte atteinte à des droits inhérents à la souveraineté marocaine. En effet, selon le Droit International coutumier, le Maroc exerce des droits souverains sur son plateau continental – qui s’étend bien au-delà de la ligne médiane – en tant que prolongement de son territoire sous la mer, aux fins de l’exploration et de l’exploitation de ses ressources naturelles. Ces droits sont exclusifs, en ce sens que si le Maroc n’explore pas son plateau continental ou n’en exploite pas les ressources naturelles, nul ne peut entreprendre de telles activités sans son consentement express.

    L’Accord entre les parties est le premier et principal élément de cette règle, qui exige la négociation de bonne foi comme obligation générale de conduite. Cette thèse est celle adoptée par le Maroc à ce sujet.

    Le deuxième scenario serait, dans ce sens, que les parties décident de négocier de bonne foi. Cette obligation de négocier de bonne foi empêche les Etats de réaliser certains actes susceptibles d’entraver la réalisation d’un accord de délimitation ; actes liés aussi bien à la négociation qu’à l’utilisation de la zone.

    Aussi bien pour l’Espagne que pour le Maroc, cette obligation s’impose par voie conventionnelle puisque le paragraphe 3 des Articles 74 et 83 de la Convention de 1982 établit que, tant qu’il n’y a pas d’accord de délimitation, « les Etats concernés, dans un esprit d’entente et de coopération, feront tout leur possible pour concerter des arrangements provisoires de caractère pratique et ne feront, durant cette période de transition, rien qui puisse entraver la conclusion d’un accord définitif ».

    En effet, et par initiative du Maroc, un groupe mixte de travail a été créé en novembre 2002, afin de délimiter les espaces maritimes qui séparent les Iles Canaries des côtes marocaines. Les travaux de ce groupe n’ont abouti à aucun résultat dans la mesure où la partie espagnole n ́a, jusqu ́à présent, donné aucune suite à la proposition marocaine de négocier des zones de coopération communes dans les eaux en litige. D’ailleurs et au cas où ce groupe se réactiverait, le Maroc reformulerait la même proposition, comme solution provisoire et non définitive de la délimitation des eaux territoriales de chacun des deux pays.

    loin d’être adoptée par le Maroc, qui prône invariablement la négociation bilatérale, ni par l ́Espagne. Rappelons, dans ce même contexte, la déclaration du représentant du Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération espagnol, en 2001, en réponse à une question devant le Sénat, sur l’opportunité de présenter un recours d’arbitrage devant l’ONU en relation avec la délimitation des eaux territoriales avec le Maroc, en affirmant que : « …le scénario n’a pas changé, du point de vue politique et juridique. Pour cela, le Gouvernement n’envisage pas, actuellement, la possibilité de soumettre la question de l’arbitrage pour la délimitation des eaux territoriales aux Nations Unies ».

    Le recours à l’arbitrage, dans cette question, pourrait n ́aboutir à aucun résultat concret, en l’occurrence pour la partie espagnole, puisque la règle de la délimitation de la zone économique exclusive énoncée dans l’Article 74 de la Convention de 1982 et la règle jumelle de la délimitation du plateau continental énoncée dans l’Article 83 de la Convention déclarent que la délimitation, entre Etats avec des côtes adjacentes ou se faisant face, « (…) sera effectuée par un accord entre eux sur la base du droit international, auquel se réfère l’Article 38 du Statut de la Cour Internationale de Justice, afin d’arriver à une solution équitable ».

    Source : NOTE SUR LES RELATIONS BILATERALES ROYAUME DU MAROC-ILES CANARIES, avril 2012

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    Ambassade du Royaume du Maroc

                        Madrid

    A Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération

    Madrid, 24 julio 2014

    Objet : Prospections pétrolières dans les Iles Canaries / premiers sondages de Repsol

    Réf : M/I.Nº 1912 du 25 juin 2014

    Faisant suite à ma lettre citée en référence, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que la compagnie pétrolière Repsol compte entamer ses premiers sondages de puits pétroliers à 60 km à l’Est des Iles de Fuerteventura et Lanzarote, durant le premier trimestre de l’année en cours, et ce dans l’attente de recevoir l’autorisation définitive du Ministère de l’Industrie pour réaliser ces prospections.

    Il s’agit de réaliser, en premier plan, des exploitations au niveau de deux des neuf blocs « Canarias 1 `9 », situés dans la Roche mère du côté de sa ligne médiane équidistante aux côtes de Tarfaya et de Tan-Tan, et plus précisément dans le site dénommé « Sandía ».

    Ainsi, et au cas où ces prospections s’avèrent positives, Repsol compte extraire entre 100.000 et 120.000 barils de pétrole par jours, dans une période s’étalant de 20 à 25 ans. Néanmoins, ces spéculations dépendent de la qualité du pétrole repéré. En effet, selon les études de cette compagnie pétrolière, il existe, au niveau de la même roche-réservoir où l’Espagne et le Maroc réalisent parallèlement leurs sondages de puits pétroliers respectifs, chacun du côté de sa ligne médiane virtuelle, des zones « chaudes » et des zones « froides ».

    Autrement dit, les zones « chaudes » sont celles qui contiendraient des quantités importantes de pétrole apte à la commercialisation, tandis que les zones « froides » contiendraient du pétrole lourd et inutilisable. Dans ce sens, Repsol a prévu de réaliser ses sondages loin des zones supposées « froides », et plus précisément à 20 km de la zone dénommé Juby Maritime I, où le Maroc a justement du pétrole lourd et inexploitable lors des sondages réalisés durant le 1er trimestre 2014, selon la multinationale. Par conséquent, Repsol compte réexaminer la zone en quête de détecter les points où se trouvent les puits de pétrole commercialisable et a écarté le fait de procéder à un troisième sondage -en cas de résultats négatifs pour les deux premiers- en se basant sur les résultats a déjà entamées dans les eaux proches de la zone d’exploration ciblée par Repsol, et qui représentent, selon cette dernière, les mêmes caractéristiques biotiques.

    En cas de résultat positif -après une replanification de la carte géobiotique des zones de prospections susmentionnées- Repsol prévoit la production, a posteriori, de 5000 barils de pétrole par jours, ce qui, selon son président Antonio Brufau, favoriserait la richesse, l’indépendance au marché pétrolier international, la création de l’emploi et la promotion du tourisme dans la zone.

    L’ambassadeur Mohamed-Fadel Ben Yaich

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    Ambassade du Royaume du Maroc

                         Madrid

    Madrid, le 18 août 2014

    Objet : Prospections pétrolières dans les Iles Canaries / autorisations défintive à Repsol

    Réf. : M/L Nº2456 du 24 juillet 2014

    Faisant suite à ma lettre citée en référence, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance que le Ministère de l’Industrie et de l’Energie espagnol a accordé, le 11 août, son autorisation définitive à la société Repsol pour entamer ses prospections pétrolières – a priori deux sondages et un exceptionnel en cas de difficultés lors des deux premiers, dénommés respectivement « Sandía-1X », « Chirimoya-1X » et « Zanahoria-1 » – dans les sites offshore situés à 60 km à l’Est de Lanzarote et Fuerteventura.

    En vertu de cette autorisation, a société pétrolière pourra réaliser ses premiers forages, entre le mois d’octobre et le mois de novembre de l’année en cours, au niveau des neuf blocs « Canarias 1 à 9 », situés dans la Roche-mère du côté de la ligne médiane équidistante aux côtés de Tarfaya et de Tan Tan.

    La Résolution autorisant ces prospections, dont ci-joint copie, informe également que le programme des sondages á réaliser sera mis en œuvre par le prestigieux bateau de forage pétrolier « Rown Renaissance », unité de recherche d’hydrocarbures de dernière génération.

    Face à cette Résolution contraire à ces préoccupations environnementales et touristiques, le Gouvernement canarien a, une fois de plus, fait part de son intention de présenter un nouveau recours à la justice et, le cas échéant, soumettre ce litige aux tribunaux européens et internationaux, afin de juguler l’autorisation du Gouvernement central octroyée à Repsol pour entamer définitivement ces prospections.

    L’Ambassadeur et P.O. Le Ministre plénipotentiaire

    Abdelaziz Baroudi

    Tags : Maroc, Espagne, ZEE, sondage, pétrole, Repsol, forage, prospections,

  • Maroc: avec ou sans contrebande la situation est grave

    Selon des sociologues marocains, 350 000 femmes du pays faisaient de la contrebande dans le nord du Royaume dans les villes de Ceuta et Melilla (Ceuta est une petite enclave espagnole sur la côte nord-africaine face à Gibraltar; Melilla est une ville espagnole et un port au nord) du Maroc près de la frontière entre cette dernière et l’Algérie).

    Le gouvernement examine actuellement la possibilité de fermer ou non les liens avec les villes espagnoles de Ceuta et Melilla pour arrêter les livraisons illégales d’Espagne au Maroc et vice versa. Les économistes soutiennent que le trafic de marchandises sur le marché noir frappe durement l’économie marocaine.

    Abdel Illah al Khadari, directeur du Centre marocain pour la défense des droits de l’homme, a déclaré à Spoutnik que le trafic illégal de marchandises était présent dans ces zones depuis au moins 50 ans. «Entre 300 000 et 350 000 femmes participent à la contrebande entre ces villes espagnoles et le Maroc. En conséquence, ce genre de travail nourrit plus d’un million de Marocains. « 

    «Si la frontière est fermée, cela aura de graves répercussions sur des centaines de milliers de familles qui pratiquent exclusivement de la contrebande depuis de nombreuses années. Ils ne pourront pas changer de profession car il n’y a pas d’autres sources de revenus « , a observé Abdel Illah al Khadari.

    La contrebande nuit à l’économie marocaine

    « Les dommages à l’économie sont énormes puisque les marchandises de contrebande représentent jusqu’à 25% de toutes les marchandises circulant sur le marché marocain. Ces produits contrastent avec ceux de la production locale. Entre autres choses, les autochtones préfèrent souvent acheter des produits importés plutôt que des produits locaux « , a expliqué l’expert du Centre.

    La militante marocaine des droits humains Fatimah Baganbur a ajouté: « La plupart des marchandises illicites nuisent à l’économie du pays. De plus en plus, les femmes qui travaillent comme « mules » dans les ports espagnols ne savent pas ce que contiennent les colis. La mafia et les organisations criminelles pouvaient envoyer n’importe quoi. Les aliments ainsi transportés ne sont pas contrôlés. De toute évidence, le gouvernement a l’intention de fermer ce canal, mais ce faisant, les citoyens ordinaires en paieraient le prix. « 

    Ceuta et Melilla sont des villes autonomes qui jouissent d’une plus grande autonomie que les autres municipalités. Elles sont défendues par des garnisons militaires et sont indirectement gérés par le gouvernement espagnol. Appartenant à l’Espagne, ces territoires font également partie de l’Union européenne et utilisent l’euro comme monnaie.

    Sputnik 

    (Traduction non officielle)

    Tags : Maroc, Espagne, Ceuta, Melilla, contrebande, femmes mulets

  • Sahara occidental: Podemos dénonce les manœuvres expansionnistes du Maroc

    ILES CANARIES- La formation politique espagnole Podemos a dénoncé « les politiques expansionnistes de Rabat » dans les eaux territoriales sahraouies, tout en exhortant le gouvernement espagnol en collaboration avec le gouvernement des îles Canaries de lancer des actions pour freiner « cette manœuvre marocaine ».

    « Nous ne permettrons pas que nos eaux marines soient touchées par le Maroc, et nous exigeons que la médiane établie jusqu’à aujourd’hui soit respectée », a-t-on indiqué dans un communiqué publié jeudi par la formation politique.

    « De Podemos Canarias, nous rejetons la politique expansionniste du Maroc, non seulement avec nos eaux, mais avec les eaux du Sahara occidental, un territoire non autonome en attente de décolonisation, un conflit qui dure depuis 43 ans », a souligné dans le tetxe, Francisco Lopez, secrétaire régional de Podemos.

    La formation présidée par le vice-président du gouvernement espagnol, Pablo Iglesias, a rappelé dans le communiqué « les différents arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne qui interdisent la commercialisation avec des ressources sahraouies ».

    Selon des sources médiatiques, le Parlement marocain a approuvé « deux projets de loi relatifs à la création de la zone économique exclusive et à la délimitation des frontières maritimes, étendant la zone exclusive illégale à Lagüera, aux zones occupées du Sahara occidental, et partie des eaux proches des îles Canaries que l’Espagne considère dans sa zone économique exclusive ».

    Face à une telle atteinte à la légalité internationale, le Front Polisario a exprimé sa condamnation énergique « des manoeuvres du Maroc et a déploré la soumission de l’Espagne au régime de Mohamed VI ». « Faire plus de concessions par le gouvernement espagnol ne fera qu’encourager le Maroc à persister dans son expansionnisme que le peuple sahraoui continue de subir depuis que le Maroc a occupé le Sahara occidental par la force en octobre 1975 avec la complicité des autorités espagnoles de l’époque », a dénoncé le Front Polisario.

    Dans une déclaration à l’Agence sahraouie SPS, le coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, M’hamed Kheddad, a dénoncé cette dernière « loi marocaine expansionniste » qui vise à annexer les eaux territoriales sahraouies, soulignant que cette loi n’a aucune base légale.

    « Nous condamnons fermement ces projets de loi marocains qui ne sont rien d’autre qu’un nouvel épisode d’expansionnisme marocain dont toute la région souffre », a souligné M. Kheddad, coordinateur sahraoui auprès de la mission de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental.

    M’hamed Kheddad a soutenu que « cet acte intervient également dans le cadre de la campagne désespérée menée par le Maroc pour légitimer son occupation illégale de parties du Sahara occidental par des pots-de-vin et l’implication d’entités étrangères dans leur aventure coloniale dans la partie occupée de notre territoire national ».

    « La loi marocaine expansionniste, qui vise également à annexer les eaux territoriales adjacentes aux îles Canaries et à d’autres territoires espagnols, est également une conséquence directe de l’échec de l’Espagne, en tant que puissance administrante du Sahara occidental, à s’acquitter de sa responsabilité juridique et historique de décoloniser le territoire sahraoui conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale des Nations Unies d’une part, et la soumission injustifiée de l’Espagne à la politique de chantage marocaine, d’autre part », a-t-il souligné.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Espagne, frontières maritimes,

  • La grande manœuvre marocaine au Sahara Occidental (1/2)

    Par D.M. Chetti

    A la croisée des chemins entre l’Afrique et l’Europe, la Méditerranée, l’Atlantique et le monde arabe, le Maroc a toujours eu une place spéciale dans la diplomatie occidentale et dans sa planification stratégique, spécialement américaine.

    Cette situation s’est renforcée depuis les attaques terroristes du 11 Septembre 2001 jusqu’aux récentes inquiétudes liées aux printemps arabes et la montée des extrémismes islamiques en conséquence, donnant plus de valeur à la pertinence opérationnelle et stratégique de l’alliance américano-marocaine.

    Cependant, depuis quelque temps, les relations du Makhzen semblent s’effriter avec l’apparition sur la scène politique internationale d’une nouvelle configuration géostratégique qui ne cesse de changer au niveau de sa ligne, selon les intérêts des grandes nations de ce monde.

    Considéré par ces mêmes grandes nations comme le pays le plus stable, libéral et démocratique du monde arabo-musulman, le Maroc a également été un partenaire important dans la lutte contre le terrorisme et la poursuite de la paix au Moyen-Orient par le biais de ses relations privilégiées avec l’état sioniste d’Israël.

    C’est à ce titre qu’il perçoit la plus importante aide étrangère américaine et l’armée américaine participe régulièrement à de grandes manœuvres axées sur la sécurité et destinées à renforcer les capacités de partenariat entre les deux pays.

    Depuis le retrait espagnol suivi de l’occupation du territoire sahraoui par le Maroc en 1975, les Etats-Unis ont dépensé des millions de dollars en matériel et en formation des forces armées royales sans que ces dernières ne réussissent à infliger une défaite décisive au Front Polisario qui revendique une indépendance totale du Sahara occidental.

    Et pourtant, même après des décennies marquées par la guerre, avec une implication militaire et diplomatique significative des Etats-Unis, aucune solution royale ne semble émaner pour régler le conflit avec les nationalistes sahraouis, à part chercher la nique au voisin, dont la ligne stratégique a toujours été d’une clarté biblique ne souffrant aucune ambiguïté depuis les années Boumediene jusqu’à ce jour.

    Il n’en demeure pas moins que l’un des piliers de la légitimité de la monarchie marocaine, sa revendication du Sahara occidental, reste un point de violents contentieux. Mais revenons un peu en arrière et essayons de comprendre les événements d’une manière chronologique. Lors de la Conférence de Berlin de 1884 à 1885, l’ Espagne a fait valoir son droit à une large bande de territoire le long de la côte atlantique, au sud du Maroc actuel.

    La demande est fondée au nom d’une petite entreprise commerciale espagnole à Dakhla, alors appelée Villa Cisneros, qui était une excroissance des installations mises en place il y a plusieurs années pour soutenir des opérations de pêche en provenance des îles Canaries. En 1912, la France et l’Espagne ont convenu de la frontière pour leurs possessions africaines du Nord-Ouest.

    La France a pris l’Algérie et la Mauritanie et le contrôle de la plus grande partie du nouveau protectorat du Maroc.

    Les zones espagnoles du protectorat marocain occupaient une partie de la côté méditerranéenne et ce qu’on a appelé le Sahara espagnol.

    Légalement, le protectorat marocain n’était pas une colonie parce que le sultan avait une apparence de pouvoir, en réalité entre les mains de l’administration française et espagnole.

    Le Sahara occidental était donc bien une colonie à part entière de l’Espagne
    Le territoire du Sahara occidental constituait alors une superficie de 266.000 kilomètres carrés coincée entre la côte atlantique, le Maroc au nord, la Mauritanie au sud et l’Algérie à l’Ouest.

    L’archipel espagnol des Canaries est à environ 100 km au large de la frontière sud marocaine.

    Il n’est pas entièrement couvert de sable. Au nord, Es Saqiyah Al-Hamra est une profonde ravine et le Guelta Zemmour possède de fortes montagnes et de nombreuses grottes.

    Au fil des ans, les caractéristiques géographiques de la partie nord du Sahara occidental vont faciliter les attaques de guérilla contre les forces marocaines en fournissant une couverture des mouvements insurrectionnels et un repli vers les nombreuses caches dans les montagnes Ouarkziz.

    La côte atlantique est assez rude et bordée de falaises.

    Les villes côtières comme Dakhla, La Guera et Laâyoune sont équipées de ports, mais il n’y a presque pas de tradition de pêche chez les habitants sahraouis.

    Historiquement, les pêcheurs dans les eaux au large de la côte du Sahara viennent essentiellement des îles Canaries. C’est en octobre 1957 que le nouvellement indépendant Etat marocain adoptera officiellement l’idéologie du Grand Maroc et la dynastie alaouite jalonnera sa légitimité en partie sur la préservation de ses «Provinces du Sud», comme elle aime à dénommer le Sahara occidental.

    L’attrait populaire de la notion de Grand Maroc explique bien pourquoi Rabat a résisté aux pressions extérieures en refusant de transiger sur la question, même après que les coûts militaires et financiers de l’occupation du territoire Sahraoui aient contribué lourdement à l’apparition de troubles sociaux au royaume.

    Historiquement, la domination espagnole sur le territoire reposait sur un système relativement efficace consistant en la présence d’une force armée d’occupation et d’administration.

    Malgré cela, les autorités espagnoles n’ont jamais réussi à comprendre comment l’évolution géographique et les conditions sociales ont fomenté la montée de la résistance nationaliste, en particulier parmi les jeunes Sahraouis.

    Après le retrait espagnol du territoire en 1975, le Maroc a mené une campagne militaire brutale contre le Polisario et un grand nombre de personnes ont fui vers des camps de réfugiés. Conséquence : l’identité tribale traditionnelle s’est lentement effacée pour donner naissance à une identité et à une conscience nationale sahraouie.

    Les ressources naturelles ont façonné la géographie humaine ainsi que les intérêts extérieurs du royaume chérifien.

    L’expansion du Maroc au Sahara occidental lui a permis bien évidemment de les exploiter pleinement avec un désir de développer le potentiel économique nouveau consistant en d’importants gisements de phosphates, de la pêche et d’une potentielle d’exploitation pétrolière.

    Comme composante de l’identité nationale marocaine, la croyance que le Sahara occidental fait partie intégrante du Maroc a bénéficié du soutien interne généralisée, bien que les coûts humains et financiers de la guerre contre le Polisario a également eu un impact négatif sur sa popularité.

    Alors que le président algérien feu Houari Boumediene proposait que les trois pays soutiennent le mouvement de libération du peuple sahraoui en collaborant pour expulser l’occupant espagnol du Sahara occidental, le roi Hassan II préférait voir les Espagnols rester que d’avoir un Etat indépendant sous la tutelle algérienne.

    Lors de la rencontre de juillet 1973 entre les trois chefs d’Etat, Hassan II accusera directement l’Algérie d’avoir trahi sa parole. Et pourtant, l’Algérie a fait comprendre à plusieurs occasions et d’une manière officielle au Maroc qu’elle ne réclamait pas le Sahara, ni une partie du Sahara occidental.

    Lors des négociations entre le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et l’Espagne à propos du Sahara en 1973, Hassan II imposa sa position selon laquelle «le Sahara doit être marocain, à défaut, il reste espagnol, mais il ne sera jamais ni algérien ni indépendant».

    C’est ce qu’ont révélés plusieurs télégrammes diplomatiques américains rendus publics récemment par Wikileaks

    En réalité, du point de vue géostratégique, il faut considérer le Sahara occidental comme une zone tampon pour le Maroc. La perspective d’un Sahara indépendant ou sous l’influence algérienne est à ce point inenvisageable qu’il promettait déjà de faire la guerre si cela devait se produire.

    Sa crainte c’est que si l’Algérie s’en saisissait ; le royaume serait enclavé, donc plus faible et vulnérable aux pressions algériennes.

    Le roi Hassan II n’aurait jamais pu tenir ce genre de discours belliqueux si les Etats-Unis ne lui avaient pas fourni l’assurance et le soutien nécessaire pour faire la guerre.

    C’est d’ailleurs ce que révèle Henri Kissinger dans ses mémoires, l’Amérique voulant empêcher une zone d’influence communiste aux portes du palais.

    L’Echo d’Algérie, 21/12/2013

    Tags : Sahara occidental, Maroc, colonisation, autodétermination, Espagne, Traité de Berlin,

  • Wikileaks : Bouteflika aurait « punit » le gouvernement Espagnol à cause de sa position vis-à-vis du Sahara Occidental

    De nouveaux câbles de « Wikileaks » ont révélé que le Président Bouteflika était très furieux contre la position « malhonnête » des socialistes Espagnols vis à vis du Sahara Occidental. Le soutien Espagnol au projet de l’auto-gouvernance Marocaine a provoqué une crise des relations Algero-Espagnoles.

    Le quotidien Espagnol « El pais » a révélé aujourd’hui, mardi, à partir du câble « Wikileaks », que la position de l’Espagne, qui soutient la position marocaine, et précisément la proposition de l’auto-gouvernance, que Rabat avait pris comme alternative à l’autodétermination, qui a été décidée dans les résolutions du conseil de sécurité des nations Unies, a provoqué une vraie crise entre les relations Algero-Espagnoles. Ainsi, le Président Bouteflika aurait exprimé aux américains, son mécontentement de la position « malhonnête » du gouvernement socialiste Espagnol quant au conflit du Sahara Occidental. En effet, Bouteflika aurait déclaré au sénateur Américain Richard Logard, qui était en visite en Algérie en 2005, « Les socialistes Espagnoles n’ont pas été honnêtes envers les sahraouis. »

    Les câbles de Wikileaks ont parlé d’une vraie crise entre les relations bilatérales à cause du soutien Espagnol au projet de l’auto-gouvernance, que le Maroc présentait comme alternative aux résolutions des Nations Unies et au conseil de sécurité concernant le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination par voie référendaire. Le quotidien Espagnol a, à travers des analyses d’observateurs américains, fait un lien entre la « crise » et « le bras de fer » qui a été engagé entre les deux pays sur l’augmentation des prix du Gaz, décidée par la Sonatrach sur l’Espagne en 2007.

    Quant à la crise des prix du gaz qui a suscitée entre l’Algérie et l’Espagne en 2007 juste après la décision algérienne quant à l’augmentation du prix du gaz, que Sonatrach fournissait à l’Espagne, « El Pais » a révélé que l’ambassadeur d’alors des USA à Madrid avait adressé une correspondance aux affaires étrangères américains, où il dit que « l’augmentation de 20 % du prix du gaz exporté vers l’Espagne est une mesure voulue par Bouteflika, qui voulait exprimer son mécontentement vis-à-vis de la position prise par le chef du gouvernement quant à la question du Sahara. »

    Les câbles de Wikileaks, rapportés par le quotidien Espagnol, ont révélé que le chef de la diplomatie espagnol Miguel Angel Moratinos, avait informé ses amis américains que « le gouvernement Espagnol, et pour éviter que la crise entre les deux pays en 2008 perdure, j’ai essayé de relancer le dialogue entre le Maroc et l’Algérie, en faisant participer la France, mais l’Algérie a refusé de dialoguer à la place des Sahraouis. » les câbles ont ajouté que Moratinos a ficelé un dossier où il a détaillé toutes les propositions espagnoles quant au conflit du Sahara Occidental, et l’a présenté ensuite à 5 membres permanents du conseil de sécurité Onusien.

    Echourouonline, 14 déc 2010

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Bouteflika, ONU, MINURSO, Espagne, PSOE,