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  • Maroc : roi plus riche, peuple plus pauvre (média espagnol)

    Sous le titre de « Le Maroc, en crise, refuse de rapatrier ses citoyens à Ceuta et Melilla, mais son roi dépense 80 millions dans un petit palais à Paris », le portail Ceuta Ahora, indique que « Mohammed VI a multiplié sa fortune et elle est supérieure aux 5 milliards d’euros ».

    « Le Maroc, dit-il, à l’instar des pays du monde, souffre de la pandémie de Covid 19. Clairement touchée, l’économie est en train de provoquer une descente globale des PIB nationaux en Europe, dans le reste du monde et, concrètement, chez le voisin du Sud, elle affecte décisivement las économies moyennes-hautes qui souffre clairement l’immense majorité de la population appauvrie et sans moyens ».

    « Avec des nombreux fronts ouverts en tant que pays, au Sud avec le Front de Libération du Sahara (Polisario) avec celle qui fut la 53ème province espagnole ; plus bas, avec la Mauritanie et ses tensions permanentes avec l’entrée depuis le Sahel de l’immigration et du djihadisme : à l’Est avec l’Algérie et ses constantes disputes frontalières : et au Nord avec sa manipulation permanente de son voisin du Nord (l’Espagne) au sujet de Ceuta, Melilla, en jouant avec le contrôle de l’immigration, la pêche et la prétendue collaboration en matière de terrorisme, le Maroc doit, actuellement, supporter une crise montante avec des sorties limitées pour sa population jeune qui, à chaque jours, perd du respect envers un gouvernement et un système qui ne veille que pour les élites », ajoute Ceuta Ahora.

    Selon ce média, « le Maroc permet que sa population émigre irrégulièrement vers le Sud de l’Espagne, des centaines de jeunes marocains se lancent à la mer, chaque semaine, vers le sud de la péninsule ou se faufilent vers Ceuta et Melilla. C’est une manière de maigrir la population et éviter une contestation sociale plus grande. Mais, il tente aussi d’y profiter en les utilisant comme Cheva de Troye en quête de faire du besoin une vertu dans cette mentalité rêveuse du Grand Maghreb et sa marocanité ».

    « Alors que les produits basiques se font rares au Maroc, ajoute-t-il, et le besoin de la population est de plus en plus grand, avec une pauvreté montante, Mohammed VI a acquis un immeuble au centre de Paris (France) pour une valeur de 80 millions d’euros, tel que rapporté par Africa Intelligence (confidentiel parisien), confirmé par Le Desk et qui a publié ce vendredi El País. La villa du centre « s’étend sur pas moins de 1000 mètres carrés habitables » et dispose d’un jardin contigu à l’explanade Champ de Mars qui se trouve au pied de la Tour Eiffel », selon lesdites sources.

    « Mohammed VI a été intronisé en 1999. Le magazine Telquel a rapporté, à l’époque que durant les premiers 9 ans de son règne, le monarque a multiplié sa fortune par 5. Il est passé, ainsi, de 443 millions d’euros à 2,3 milliards d’euros. En 2007, la revue américaine Forbes situait Mohammed VI comme le 7ème monarque le plus riche du monde, avec une fortune de 1 milliard 775 millions d’euros. Huit ans après, en 2015, la même publication chiffrait sa fortune en 5 milliards d’euros, plus du double, d’après l’article d’El Pais ». conclue le portail espagnol.

    Tags : Maroc, Espagne, Sahara Occidental, Algérie, Ceuta, Melilla, migration, terrorisme, Mohammed VI, fortune,

  • Maroc – La fortune d’un roi riche, l’infortune d’une population pauvre

    Depuis la mort de Hassan II en Juillet 1999, son fils Mohammed VI est devenu en 2020 un des monarques les plus riches du monde, mais cette fortune insolente fait face à une population marocaine qui souffre à cause des profondes inégalités sociales qui prévalent au Maroc, et dont les individus restent soumis à une violente répression politique et policière.
    Mohammed VI, Roi du Maroc
    En effet, avec 8,2 milliards de dollars, le monarque chérifien de 56 ans occupe le 9ème rang du classement établi par le média anglais Love Money en Mars 2020.
    Une richesse qui assure à la famille royale un train de vie indécent aux yeux de la population, comme le démontrent les dépenses de fonctionnement du Palais Royal en 2020, évaluées à plus de 230 Millions d’Euros ce qui représente deux fois plus que celles de l’Elysée qui se sont établies pour la même année à 105,316 Millions de dollars !
    Et quitte à comparer notons que le Produit Intérieur Brut marocain a été évalué en 2019 à 122 Milliard d’€, 22 fois moindre que celui de la France qui dépasse les 2700 Milliards d’€ !
    C’est dire l’incongruité de tels frais, que personne ne peut expliquer et qui pourraient pourtant servir à combler la fracture sociale et la misère dans laquelle survit plus de 10 millions de marocains.
    Beaucoup en effet se demandent à quoi servent la vingtaine de palais, ces milliers d’hectares de terres agricoles pour la plupart confisquées par Hassan II, le Yacht à 90 millions de dollars, la montre d’1,2 millions de dollars ou encore les 5 millions d’euros pour une semaine de vacances que le monarque marocain a passé avec sa famille dans les îles helléniques…
    Un étalement de richesse qui n’est plus défendu aujourd’hui que par les quelques courtisans d’un Roi dont l’avidité pour le luxe n’est plus un secret et n’apporte rien pour la population du Royaume chérifien. Et c’est ainsi que le Maroc enregistre un piètre indice de développement humain, qui classe le pays dans le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), à la peu reluisante 121ème place sur 189 pays…
    La richesse du Roi du Maroc, qui perçoit tout de même un salaire dépassant les 40.000 Euros mensuels, provient en grande partie des investissements qu’il a entrepris à travers le Holding Al Mada, anciennement Société Nationale d’Investissement (SNI), qui s’est accaparé de plusieurs secteurs porteurs (Banque, Assurance, télécommunications, métallurgie, immobilier, mines, énergies renouvelables, distribution…) aussi bien au Maroc mais également à l’étranger.
    Le Holding Al Mada est chapeauté par deux autres holdings appartenant également à la famille royale: la Siger et la Ergis comme vous pouvez le voir ci-après.
    De même, chacun des frères et sœurs de Mohammed VI dispose de son propre holding d’investissement : Providence holding pour le prince Moulay Rachid, et Unihold, Yano Participation et Star Finance pour, respectivement, les princesses Lalla Meryem, Lalla Asma et Lalla Hasna et qui leur assure plusieurs millions d’Euros de revenus chaque année…
    Cette fulgurante réussite de la famille Royale dans les affaires, le Makhzen la doit à Mou­nir El Majidi.
    Mounir Majidi, né le 19 Janvier 1965 à Rabat, a présidé dans l’ombre pendant dix ans l’association qui gère le fameux festival Mawazine de Rabat, avant d’en transmettre la gestion à Abdeslam Ahizoune, un autre adulateur du palais, l’ex ministre des Postes et des Télécommunications, des Télécommunications, et actuel président de Maroc Telecom…
    Mounir Majidi, cité dans le scandale des Panama Papers, est l’homme de confiance de Mohamed VI. Il est son Secrétaire Particulier depuis 2000 et depuis 2020 Président de la Siger, le principal actionnaire de la holding royale de contrôle et la Société Nationale d’Investissement (SNI), qui avait absorbé l’Omnium Nord Africaine (ONA), devenue en 2018 le holding royal Al Mada .
    C’est Majidi qui a fait d’Al Mada la plus grande holding privée du Maroc et le fer de lance des réformes économiques du Pays.
    Hassan Ouriaghli, un ami de Mounir Majidi a été désigné en 2014 Directeur de Al Mada, celui-ci avait été Président du Directoire de l’Entreprise Optorg, filiale d’El Mada à Paris, et dont l’objet social est la distribution spécialisée incluant l’équipement industriel et la distribution automobile en Afrique. Le roi est également concessionnaire automobile…
    Enfin, notons que c’est Majidi qui est le principal artisan de la politique d’investissement dans les pays du Sahel et à l’échelle du continent africain. C’est lui qui a poussé d’Attijariwafa Bank, pour devenir le premier réseau bancaire en Afrique, avec 4 930 agences et plus d’un milliard de dollars investis sur le continent depuis 2010. Et elle est majoritairement détenue par le fonds Royal Al Mada…
    C’est par elle que le Roi du Maroc a promis ”d’aider” les africains à se développer et a exigé en novembre 2019, de Mohamed El Kettani, PDG de la banque Attijariwafabank de signer un mémorandum d’entente avec le fonds africain African Guarantee Fund dans le but d’encourager le financement des PME africaines… Des investissements qui tardent à se concrétiser avec la crise financière nous dit-on !
    Mais la réussite dans les affaires de la famille royale et d’une caste réduite de nantis proches du Makhzen, n’a pu étouffer les scandales et autres facettes peu reluisantes du trône, que Rabat a toujours essayé d’étouffer. En vain…
    En effet, le site d’investigation marocain Ledesk avait enquêté et publié plusieurs articles sur des sociétés off-shore impliquant le roi Mohammed VI, telle la SMCD Ltd, enregistrée aux îles Vierges et gérée par Mounir Majidi et dont l’ayant droit économique est le roi Mohammed VI. Cette société a été citée comme actionnaire d’une autre société, Alliances Développement Immobilier (ADI), cotée à la Bourse de Casablanca…
    Cela démontre que l’argent du royaume est transféré à l’étranger pour échapper au fisc, déposé dans des paradis fiscaux, puis à nouveau blanchi au Maroc par celui qu’on avait désigné un temps le Roi des pauvres… Mais ce qualificatif n’a pas tenu longtemps.
    En 2015, de nouvelles révélations faisant part de comptes bancaires ouverts le 11 octobre 2006 à la HSBC Private Bank en suisse, codétenus avec son secrétaire particulier, Mounir El-Majidi avaient choqué l’opinion publique au Maroc. Il faut dire qu’il y a de quoi, entre le dernier trimestre 2006 et le 31 mars 2007, le solde maximal de ce compte s’établissait à 7,9 millions d’euros, alors qu’en même temps les Marocains résidant au Maroc, étaient interdits de détenir un compte bancaire à l’étranger…
    Et ces révélations font très mal à la famille Royale tant elles informent l’opinion publique marocaine du décalage entre le faste de la dynastie Alaouite et de ses protégés, contrastant avec les conditions sociales et économiques d’un peuple dont le quotidien ne cesse de dégrader comme l’a précisé le dernier rapport de la Banque Mondiale
    Pour faire face au déferlement d’informations sur l’affairisme inquiétant de la famille royale par une presse libre et indépendante, le Makhzen a, comme à son d’habitude, recours aux seules méthodes qu’il connait et qu’il affectionne particulièrement pour faire taire toute contestation démocratique : le harcèlement judiciaire, la désinformation, la manipulation et le chantage. Un véritable programme !
    En 2012, le journal le Monde avait publié une affaire de corruption concernant équipementier aéronautique américain Baysis impliquant Majidi. Ahmed Benchemsi, chercheur à l’université Stanford (Etats-Unis) et ex-directeur du magazine marocain “TelQuel” était l’auteur de cet excellent article. Il y affirmait que ”M. Majidi, également le premier annonceur publicitaire du pays, a démontré sa capacité à boycotter des journaux jusqu’à les acculer à la faillite.’’
    En effet, est à la tête d’une belle affaire d’affichage public et qui jouit de toutes les facilités dans plusieurs municipalités marocaines…
    Les propos de Benchemsi sont confirmés par le chercheur et professeure en relations internationales Jesùs Garcia Luengos et Laurence Thieux, dans leur rapport sur les Médias en ligne au Maroc :
    ”La presse en ligne a gardé une partie des défauts de la presse écrite dans la mesure où une partie d’entre elle s’aligne sur les partis politiques et alimente la polarisation de la scène politique entre le PJD et le PAM. Ces deux partis ont beaucoup investi dans les nouvelles technologies de l’information (NTI) pour élargir leurs bases d’influence. Ces deux partis politiques ont leur propre réseau médiatique qu’ils contrôlent directement ou indirectement. Selon certains experts, le Parti Authenticité et Modernité (PAM) créé par Fouad Ali Himma, conseiller du Roi et ami d’enfance, a influencé plusieurs médias de façon décisive avec des apports économiques conséquents et dont ils sont devenus dépendants pour assurer leur viabilité financière.’’
    Pour info, Fouad Ali El Himma est le camarade de classe du Roi Mohammed VI, et également camarade d’enfance de Mounir Majidi qui le cotôyait lorsque Majidi avait été ”adopté” par la princesse Lalla Nezha, sœur de Hassan II, pour tenir compagnie à son fils Naoufel Osmani.
    Le gouvernement marocain totalement soumis au Makhzen, à en perdre toute crédibilité populaire, use de tout son pouvoir et de utilise tous les subterfuges pour tenter de protéger le Trône et faire oublier le train de vie fastueux du Roi et de sa cour dans l’esprit d’une tradition ancestrale et archaïque, alors que des millions de citoyens marocains vivent, eux, sous le seuil de pauvreté.
    C’est cette situation qu’avait dénoncé le Hirak marocain, symbolisé en la personne de Nasser Zefzafi, ce natif d’El Hoceima dans le Rif, torturé et jeté en prison pour 20 ans, alors qu’il ne réclamait que l’amélioration de la situation socio-économique de ses concitoyens.
    Pour contrer les incessantes revendications d’un peuple meurtri dont ne se fait écho qu’une presse étrangère, le pouvoir marocain a recours à une presse locale aux ordres, flatteuse et obséquieuse telle un baise-main royal, souvent fabriquée par la police politique zélée du Royaume chérifien.
    En exemple les chaines de TV Medi 1 ou 2M, ainsi que le portail en langues arabe et française le360.ma. Ce média appartient à la société Edit Holding, une société détenue par Mme Aïcha Bouayad-Amor, ex-directrice de la communication de la banque Société Générale au Maroc, et au Galeriste et critique d’art, Aziz Daki, notoirement très proche de Mounir Majidi qui l’a recruté comme directeur artistique et porte-parole du Festival Mawazine, alors qu’il avait entamé sa carrière professionnelle comme simple journaliste au quotidien Aujourd’hui le Maroc, au sein duquel il a travaillé pendant quatre ans. Un journaliste qui n’a jamais fait autre chose que maquiller la vérité à ses concitoyens…
    C’et ainsi que fonctionne le Maroc, un pays de castes et d’intouchables que dédommage une famille royale en fonction des mensonges qu’ils véhiculent, sur la sahara occidental, sur le puissant voisin algérien ou même sur les démocrates qui aspirent à de meilleurs jours…
    Ce système de prédation fait de pressions, d’intrigues courtisanes et de corruption n’est au final avantageux que pour la seule couronne. Il ne tient debout que par sa capacité à réprimer les populations et éviter une révolte contre un royaume entièrement tourné vers le seul développement de la fortune royale au détriment de tout un peuple…
    Quel Dommage !
    Bachir Outaghani
    Algérie Part, 25 avr 2020
    Tags : Maroc, Mohammed VI, fortune, luxe, Fouad Ali El Himma, Mounir El Majidi, Al Mada, SNI,
  • Exclusif : Photos de la cuisine de rêve de Mme Assia Bensalah au Maroc

    Mme Assia Bensalah, ambassadeur itinérant du roi Mohammed VI, n’a aucune raison d’avoir peur du confinement au Maroc puisqu’elle le fera dans une villa de rêve dont la cuisine a été importée d’Italie.

    Grâce au hacker Chris Coleman, nous disposons des photos de cette cuisine fournie par la société italienne Linea Quattro.

    Pour rappel, en 2011, la fortune de Mme Bensalah a été révélée en 2011 après la publication d’une copie des extraits de ses comptes bancaires à l’étranger.

    Dans la banque suisse Pictet & Cie, elle disposait de 2.937.317 euros (voir image).

    Aux Etats-Unis, elle avait 257.710 dollars dans la banque Pinnacle Associated Ltd.

    En Espagne, elle est propriétaire d’un appartement de haut standing à Guadalmina Beach dont la valeur est estimée à plusieurs millions d’euros.

    Tags : Maroc, Assia Bensalah, villa, fortune,

  • Maroc : Source de la fortune de famille royale

    Hassan II considérait déjà le Maroc l’arrière cour de la maison familiale. Le fils ne fait pas mieux. Des éléments d’appréciation, jadis mal connus par d’autres pays mais ce n’est plus le cas aujourd’hui grâce aux médias et aux réseaux sociaux comme Facebook, nous permettent de comprendre les raisons du doublement de la fortune royale grâce à l’immobilier :

    1. L’essentiel des terrains appartenant à la famille royale proviennent de confiscations après la marocanisation car les seuls vrais bénéficiaires des terres récupérées sont le roi, sa famille et son entourage direct. Le reste sert à acheter le silence et la docilité de l’armée et les hauts cadres administratifs dont quelques hommes politiques anciennement de gauche.

    2. Les terrains appartenant au palais et à ses thuriféraires jouissent d’une espèce de régime d’exception dans la mesure où ils ne sont pas touchés par les procédures des différents schémas directeurs, sauf consultation spéciale ou intervention des proches du palais qui déterminent le zoning et donc la valeur des terrains qui, comme par enchantement passent du statut agricole ou non constructible à celui de grande densité.

    3. Aucun fonctionnaire de l’urbanisme en charge des autorisations de construire ne peut, sous peine de mesure de coercition, s’opposer à un projet du roi ou de ses proches.

    4. Le roi ne paie pas d’impôts sur ses bénéfices. Il faut savoir que la direction des impôts est toujours confiée à un proche du pouvoir.

    5. La direction générale de la conservation foncière est exclusivement aux mains de proches du pouvoir afin de couvrir les différentes confiscations de terres domaniales et taire ainsi, l’ampleur colossale des « acquisitions » royales.

    6. L’essentiel des gros projets immobiliers, touristiques ou hôteliers entrepris au Maroc le sont par des investisseurs étrangers dont le partenaire exclusif est le roi ou son entourage direct. Ce sont les impôts du peuple marocain qui paient les infrastructures qui desservent ces projets, mais c’est le roi qui en engrange les bénéfices. Nous ne sommes guère étonnés si la misère du peuple avance, simultanément et a grand pas, avec la fortune royale au Maroc.

    Toutes les mesures prises, soi-disant, pour justifier, réparer ou éliminer les crimes de cette monarchie, ont été cosmétiques, à l’instar de « l’Instance Equité et Réconciliation » qui a laissé un goût amer de travaux inachevés, dans lesquels différents comités, dès qu’ils ont été nommés, sont tombés dans l’oubli. Au moins, le régime aurait dû avoir la décence de remettre ses sbires répugnants et vieillissants dans le placard, au lieu de continuer à compter sur leur service, vestige de l’époque d’Hassan II. Le roi, qui a augmenté de façon exponentielle, la nature prédatrice de ses mouvements économiques, liant avec eux sa famille, ses beaux-parents, l’élite au pouvoir qui l’entoure et ses amis étrangers, n’a désormais plus d’autre choix que de prendre son congé à l’avance.
    Céder le vrai pouvoir au peuple remettrait sérieusement en question le calme dans lequel demeurent ses affaires commerciales et l’impunité avec laquelle il les a entreprises, dans un abus flagrant de ses pouvoirs.

    Au risque de devoir, un jour, expliquer les origines de l’immense fortune de la famille royale, voire fournir des détails sur ses comptes basés sur le blanchiment d’argent des revenus de son père, Hassan II, ne lui permettra pas de dormir paisiblement. Jusqu’à son confort personnel, qui serait menacé, la liste scandaleuse des avantages civils dont il bénéficie, pourrait dès lors être contestée et discutée publiquement par un parlement indépendant. Et cela ne tient même pas compte de cette regrettable affaire de tromperie dans laquelle des palais royaux ont été vendus par son père Hassan II à divers « domaines ». Le roi actuel, Mohamed VI, est le bénéficiaire autoproclamé et pourtant nous, le peuple marocain, sommes obligés de lui assurer le maintien de ce luxe.

    Tout dans le comportement de Mohamed VI jette un sérieux doute sur son honnêteté intellectuelle, sinon son honnêteté, point final. Refusant obstinément d’entendre la voix de la raison et de la sagesse, il a consciencieusement manqué tous ses rendez-vous désignés avec l’Histoire, et ceux suggérés par son propre peuple. Personne ne pourra désormais accuser le peuple marocain d’avoir péché par un excès de zèle, d’impatience ou de violence. Mais du même coup, personne ne pourra les accuser de silence face à cette ignominie qui leur est imposée depuis un demi-siècle, puisqu’ils n’ont jamais oublié leurs droits légitimes.

    Les jeunes qui défilent aujourd’hui dans nos rues, au nom des principes universels de dignité, de liberté et d’égalité, n’ont d’autre arme que leurs slogans et leur poitrine. Malgré cela, ils sont rassemblés comme des animaux que l’on voudrait rassembler de force et ramener dans la zone clôturée. Ils sont emprisonnés, humiliés, torturés, insultés par des policiers et des voyous ignorants, avant d’être libérés entre les mains d’une justice rudimentaire et symbolique, déterminée à l’avance. Pour comprendre ce que signifie de la révolte des marocains, il faut se rappeler que les parents de ces jeunes, leurs propres parents, ont vécu les horreurs d’une dictature. Que souhaiter de plus pour leurs enfants si ce n’est une vie meilleure que celle qu’ils menaient?

    Tags : Maroc, Mohammed VI, fortune, palais, immobilier,

  • Maroc : Mohammed VI plus riche que les émirs du Qatar et du Koweït

    Il est le 7e roi le plus fortuné du monde

    Le Roi prédateur, main basse sur le Maroc, d´Eric Laurent et de Catherine Graciet, sera mis en vente à Paris le 1er mars prochain.

    Dans ce livre de 216 pages, très attendu du grand public à l´heure du «Printemps arabe», deux journalistes français parmi ceux qui connaissent le mieux les régimes corrompus de Ben Ali et de Hassan II, apportent cette fois un nouveau témoignage documenté et troublant sur l´ascension rapide de la fortune de Mohammed VI.

    Avec 2,5 milliards de dollars, le souverain alaouite est devenu, en 2008, le septième roi le plus riche du monde, surclassant les émirs du Qatar et du Koweït, deux monarchies pétrolières du Golfe. La fortune du souverain marocain, qui a quintuplé en cinq ans, est de six fois plus importante que celle de l´émir du Koweït.

    Pourtant, dans un classement effectué en 2009 par le Programme des Nations unies sur le développement humain dans le monde, le Maroc occupe la 126e place sur une liste de 177 pays.

    L´indice de pauvreté est de 18,1% dans ce pays où 5 millions de personnes vivent avec 10 dirhams par jour, soit moins d´un euro, alors que le salaire minimum légal dans ce pays ne dépasse pas les 55 dirhams (5 euros/jour). Pour seulement être roi tous frais payés pour lui et sa famille, Mohammed VI perçoit 40 000 dollars par mois. Ce «salaire», indemnités annexes non comprises, est deux fois plus élevé que celui du président des Etats-Unis.

    Les «sources de richesse» du palais royal

    Toutefois, ce n´est pas de cette rémunération que le roi tire sa principale richesse. Le monarque dispose d´un budget de plusieurs millions de dollars pour la gestion de ses 12 palais qui emploie 1200 personnes. Ses seuls déplacements, très fréquents tout au long de l´année, ou ceux de membres de sa famille avec leurs cours, au Maroc ou à l´étranger, coûtent 38 millions de dollars/an au contribuable marocain.

    D´où provient donc l´essentiel de la richesse de la monarchie marocaine dont le budget annuel dépasse de très loin celui du palais royal espagnol et de cinquante fois celui de l´Elysée ? Son origine est diverse. Depuis toujours, le palais royal marocain investit une part de la rente du contribuable dans les services, entre autres l´immobilier, les transports, les banques, l´agriculture ou l´exploitation des richesses du sous-sol. La rente royale devient de ce fait inestimable et incontrôlable.

    Les médias étrangers savent, cependant, que cette richesse provient pour une large part du phosphate dont le Maroc est devenu le plus important exportateur dans le monde depuis l´occupation du Sahara occidental en 1975, dont il exploite les riches réserves de Boucrâa.

    La famille royale prélève un impôt substantiel sur les exportations de cette matière dont le volume ne fait jamais l´objet d´une estimation réelle. En plus, le roi est propriétaire de vastes exploitations agricoles, notamment sur les terres les plus fertiles du Sahara occidental. Leurs produits sont écoulés sur le marché européen à la faveur de l´Accord agricole renouvelé, la semaine dernière, avec l´Union européenne, et sous forme de monopole sur le marché local.

    La corruption

    La corruption contribue beaucoup à l´enrichissement du palais. Beaucoup d´investisseurs espagnols se sont plaints à leur gouvernement, en 2011, des méthodes employées par l´administration royale pour leur prélever un pourcentage sur tout contrat passé avec des entreprises locales privées ou publiques, dans les secteurs de l´hôtellerie, du bâtiment ou des travaux publics.

    Le versement de pots-de-vin, une «monnaie courante» au Maroc devenue une obligation pour tout investisseur qui veut garder son projet au Maroc. Beaucoup d´hommes d´affaires récalcitrants ont vu leurs contrats résiliés pour un fallacieux prétexte, avant d´être déboutés par une justice aux ordres.

    Les proches de Mohammed VI, comme Mounir Majidi ou son ami du collège comme Fouad el Himma sont les principaux régisseurs de la fortune royale qui est au centre des protestations populaires du «Mouvement du 20 Février».

    Tags : Maroc, Mohammed VI, fortune, le roi prédateur, Catherine, Graciet, Eric Laurent,

  • « Biens mal acquis » : en appel, la justice alourdit la peine de Teodorin Obiang Et ça arrivait en Mauritanie ?

    La justice française vient de condamner en appel, à trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende, Teodorin Obiang, vice-président de Guinée équatoriale, pour s’être frauduleusement bâti un patrimoine considérable en France.

    Si cette affaire a tant intéressé les Mauritaniens, c’est bien parce que très nombreux sont ceux qui pensent que l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz – qui a récemment déclaré être assez riche au terme de ses dix ans de Pouvoir- peut bien être prédestiné à un tel traitement au vu du patrimoine dont il se serait fait sien et dont il pourrait être amené à expliquer l’origine face à la Commission d’enquête Parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion des dossiers économiques et fonciers passés sous son régime.

    La justice française, saisie en appel il y a quelques jours, a été implacable face au vice président de la Guinée équatoriale, Teodorin Obiang ! Pour s’être bâti frauduleusement un gigantesque patrimoine foncier en France, la deuxième personnalité de la Guinée équatoriale qui plus est le fils du président de la République, a écopé de trois ans de prison avec sursis et 30 millions d’euros d’amende. Déjà, le 27 octobre dernier, à l’issue du premier procès dit des « biens mal acquis » devant cette même juridiction, cette peine avait été prononcée ! Teodorin Obiang dont tous les biens saisis ont été confisqués, a finalement été déclaré coupable de trois des quatre chefs d’accusations portées contre sa personne : blanchiment de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance.

    Pour William Bourdon, de l’ONG Transparency International, « il s’agit d’un jugement historique qui envoie un signal fort aux dirigeants corrompus ». Même réaction auprès du président de cette association, Marc-André Feffer, qui a considéré que : « ce jugement valide les deux objectifs que s’étaient fixés l’ONG : faire en sorte que la France ne puisse plus être une terre du blanchiment d’argent et enclencher une procédure qui laisse espérer que l’argent pris aux populations puisse un jour leur être restitué ».

    Impact

    En Afrique, le temps semble bien être aux audits et aux op »rations de contrôles dans la gestion des biens publics. En effet, au moment où tombait le verdict dans l’affaire du vice président de la Guinée équatoriale, les « choses » bougeaient dans plusieurs pays du continent : c’est le cas au Soudan où le président déchu Omar el-Béchir, est mis en cause pour avoir détourné neuf milliards de dollars issus du pétrole vers des banques britanniques. C’est le cas au Congo Brazzaville avec les menaces de mises en examen pour détournement de fonds publics qui pèsent sur le fils du président de la République. C’est aussi le cas au Gabon avec les accusations de malversations financières portées sur plusieurs membres de la famille Bongo. C’est encore le cas en Angola avec la richissime fille de l’ex-président Dos Santos empêtrée dans des affaires de justice, et c’est encore le cas en Mauritanie où la Commission parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion des dossiers économiques et fonciers du régime précédent a entamé ses travaux. Pour l’heure, sept dossiers sont ciblés dont entre autres ceux du fonds des recettes pétrolières, la vente du foncier, les infrastructures scolaires, l’attribution des marchés publics dans le secteur portuaire et dans celui de l’énergie solaire.

    Pour faire dans la transparence, les enquêteurs en appellent à ceux qui détiendraient des preuves de malversation, ou qui disposeraient d’informations pertinentes, documentées, relatives aux sujets ou qui souhaiteraient apporter leurs témoignages par rapport à ces mêmes questions, de bien vouloir collaborer avec elle.

    Repères

    Pour une très grande partie de l’opinion et pour nombre d’experts en gestion des finances, le régime de Ould Abdel Aziz a battu tous les records du pays en matière de corruption et de détournements de biens publics. Le dernier rapport de la cour des comptes en dit long sur les malversations commises ces dix dernières années, en pointant sur le seul secteur des infrastructures, plus de 7 milliards de dollars perdus par le pays, du fait de la corruption. Autres dossiers cibles qui seraient gangrenés par des malversations financières, ceux du secteur de l’extractif, de l’ENER, de l’ATTM, des BTP et de la SNAAT. Ceux portant sur la pêche -notamment auprès de la société chinoise Polyhondong-, l’achat des avions de la Mauritanian Airlines, le scandale de faux billets de la BCM, les droits des Douanes dont bénéficiaient certains privilégiés, les contrats de vente du minerai de la Snim via des courtiers installés en Europe, les marchés passés avec les sociétés européennes dans le domaine de l’énergie, notamment (warsila), le rétrocession du Port de Nouakchott et de l’aéroport Oumtounsi à des étrangers…

    Quasiment à la tête du pays ces douze dernières années, voire un peu plus, le président Ould Abdel Aziz et sa famille sont soupçonnés d’avoir abusivement utilisé leurs positions de pouvoir pour s’enrichir. L’opposant en exil Moustapha Limam Chavi est formel à propos, lui qui a répliqué à l’ex président qui se prévalait de sa fortune : « Mohamed Ould Abdel Aziz, a-t-il dit, est stupide et jouer à l’idiot en se déclarant riche sans avoir détourné une ouguiya de l’argent public… Il n’est pas un homme d’affaire et n’a pas hérité de fortune de ses parents ».

    Constat largement partagé par l’opinion d’autant qu’il y a moins de quinze ans, Ould Abdel Aziz vivait comme le commun des Mauritaniens, ou du moins à l’image de la quasi-totalité des officiers de l’armée mauritanienne, profitant d’un salaire mensuel et des « petits à-côtés » qui lui permettraient de réaliser de temps en temps, quelques économies.

    Entre temps, il a occupé le Palais présidentiel. Où est-il donc passé, et comment a-t-il fait pour se constituer en quelques années, la colossale fortune dont il se prévaut ? Nombreux sont en tout cas ceux qui sont persuadés que la Commission Parlementaire chargée de faire la lumière sur la gestion des dossiers économiques et fonciers du régime précédent pourrait bien être amenée, via la justice mauritanienne, à réserver à l’ancien président, le sort des dirigeants africains actuellement poursuivis en justice pour leur gestion des affaires publiques.

    Wait and see.

    MOM

    Source : L’Authentique, 16 fev 2020

    Tags : Mauritanie, Guinée Equatoriale, Guinée, corruption, malversation, fortune, Mohamed Ould Abdelaziz,

  • Maroc : Les rayons très argentés du « Roi soleil »

    COMMENT MOHAMMED VI S’ENRICHIT

    Les « Panama papers » ont révélé que le secrétaire particulier du roi du Maroc possédait deux sociétés offshore qui lui permettaient de gérer un hôtel particulier à Paris et un somptueux trois-mâts. En novembre 2015 déjà, le magazine américain Forbesestimait à 5 milliards de dollars la fortune du roi Mohammed VI, le double de ce qu’elle était en 2011 au début du printemps arabe. Pour les responsables de la Société nationale d’investissement (SNI), un mastodonte financier contrôlé par la famille royale, le secteur des énergies renouvelables est le nouveau trésor de guerre sur lequel le « Roi soleil » entend projeter ses rayons bien argentés.

    Le 6 février 2016, Mohammed VI inaugure en grande pompe le projet Noor 1, l’une des plus grandes centrales solaires au monde sous le soleil radieux de la ville de Ouarzazate, au sud du royaume. Grâce à ses paysages désertiques parsemés d’oasis, sur fond de cimes enneigées, cette ville berbérophone reste une destination très prisée des réalisateurs de films historiques à grand budget1. Le soleil y est présent presque toute l’année. Parmi les invités d’honneur, la ministre française de l’écologie, Ségolène Royal, pour qui le projet est « un formidable espoir pour tous les pays qui ont beaucoup d’ensoleillement et des terres désertiques ». D’une puissance de 160 mégawatts, cette centrale est la première d’un vaste parc solaire qui devrait produire d’ici 2018 plus de 500 mégawatts d’énergie photovoltaïque.

    La presse est quasi unanime : l’événement est salué tant par les médias marocains — mais faut-il s’en étonner ? — qu’étrangers, notamment français. Sous un même titre, « Le Roi soleil », le magazine marocainTelQuel et le quotidien français Libérationindiquent que le royaume devient ainsi un« leader mondial » et que de tels projets renforceront l’autonomie du royaume vis-à-vis des énergies fossiles. Depuis dix ans, le Maroc s’est en effet lancé dans un important processus visant à atteindre cet objectif, en mobilisant des fonds considérables pour la mise en place des infrastructures appropriées. Mais l’ampleur des dépenses engagées et l’importance de ces projets suscitent des interrogations sur la manière dont ils sont conduits de bout en bout, et notamment le rôle que joue la monarchie en tant qu’opérateur financier privé.

    TRÉSOR DE GUERRE

    Le 7 mars 2016, un marché public pour la construction de cinq parcs éoliens d’un montant de 12 milliards de dirhams (1,1 milliard d’euros) a été remporté par un consortium composé de Nareva Holding, Enel et Siemens. Il aura la charge de« développer, concevoir, financer, construire, exploiter et assurer la maintenance » de ces parcs éoliens situés dans cinq régions du royaume : Midelt (150 MW), Tiskrad (300 MW), Tanger (100 MV), Jbel Lahdid (200 MW) et Boujdour (100 MW).

    Filiale de la Société nationale d’investissement (SNI), le groupe financier contrôlé par le roi Mohammed VI, Nareva Holding a été créée en 2006. Elle se définit aujourd’hui comme leader dans le secteur des énergies renouvelables. Le fait que Nareva ait remporté le marché du 7 mars 2016 ne surprend plus aucun observateur économique : ce n’est pas la première fois que cette entreprise royale gagne un méga-appel d’offres portant sur le secteur des énergies renouvelables. Depuis sa création, Nareva Holding a décroché la quasi-totalité des marchés lancés par l’Office national d’électricité (ONEE). Cette information est donc passée comme une lettre à la poste alors que les enjeux financiers de tels projets, les acteurs auxquels ils sont confiés et les conditions de leur réalisation échappent à toutes les institutions incarnant la souveraineté populaire et la représentation nationale, Parlement et gouvernement notamment.

    Le premier appel d’offres remporté par le groupe royal date d’octobre 2010 : parmi quatorze autres candidats (malheureux), Nareva a pu décrocher un grand projet de parc éolien à Tarfaya, au sud, d’un montant de 450 millions d’euros. Depuis cette date, l’essentiel des marchés liés au secteur des énergies renouvelables est remporté par Nareva Holding, le dernier étant celui, précité.

    Il faut dire que depuis la création de Nareva en 2006, la conquête du marché intérieur des énergies renouvelables est un objectif à la fois constant et prioritaire pour les dirigeants de la SNI : « Notre trésor de guerre sera consacré à nos sociétés en développement dans les télécommunications et les énergies nouvelles », avait pronostiqué Hassan Bouhemou, l’ancien président de la SNI2. Présidée par Ahmed Nakkouch (ancien président de l’ONEE), Nareva — faut-il le rappeler — est également partie prenante de la future centrale à charbon géante de Safi, dans le sud-ouest du royaume.

    UN HOMME D’AFFAIRES TRÈS PARTICULIER

    La domination écrasante de Nareva Holding sur le marché des énergies pose problème par le simple fait que celui qui la contrôle, le roi, n’est pas un homme d’affaires ordinaire. Son statut et ses attributions politiques et judiciaires ne peuvent empêcher les observateurs de penser au conflit d’intérêts qu’une telle situation peut engendrer. C’est le roi qui nomme le patron de l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Moroccan Agency for Solar Energy, Masen)3, « habilitée à mener toutes opérations industrielles, commerciales, immobilières, mobilières et financières nécessaires ou utiles à la réalisation de son objet », précise son statut.

    C’est également le roi qui nomme le directeur général de l’ONEE, l’opérateur marocain unique de fourniture d’électricité et, surtout, le lanceur exclusif des appels d’offres et des marchés. Cet important pouvoir de nomination dont dispose le roi, son statut religieux qui en fait un personnage quasi sacré et ses attributions judiciaires (il nomme les magistrats et les jugements sont prononcés en son nom, préside le conseil supérieur de la magistrature) sont-ils compatibles avec la fonction d’homme d’affaires contrôlant des groupes financiers qui postulent à des marchés de grande envergure ?

    Les règles du marché et de la concurrence loyale sont-elles respectées ? Ces interrogations continuent de susciter la controverse au Maroc à cause de la multiplicité des casquettes du monarque et ses attributions. Plus concrètement, le fait que le roi nomme les personnages clés de la Masen et de l’ONEE peut-il éviter les risques du conflit d’intérêts dans l’octroi des marchés et des appels d’offres ? Si la plupart des hommes d’affaires marocains se contentent pour l’instant de ruminer ces questionnements à voix basse dans leurs salons feutrés à Casablanca, il paraît difficile cependant, à travers tous ces éléments réunis, d’occulter le conflit d’intérêts tel qu’il est communément défini : « un conflit entre la mission d’un agent public et ses intérêts privés, conflit susceptible d’influencer la manière dont il exerce ses fonctions ». Cette situation problématique prend tout son effet dans le secteur lié aux énergies renouvelables qui semble, depuis quelques années, intéresser tout particulièrement celui que l’on surnomme désormais « le Roi soleil ».

    LA FORTUNE ET LE POUVOIR

    Le 26 décembre dernier, le palais décide de renforcer davantage son contrôle sur la Masen en écartant définitivement le gouvernement au profit du cabinet royal. Dans un communiqué publié le même jour par l’Agence de presse officielle Maghreb arabe presse (MAP), on peut ainsi lire que des « instructions royales » sont données pour que le gouvernement se dessaisisse« de l’ensemble des stratégies nationales relatives aux énergies renouvelables ». Une mise à l’écart ? Un coup d’État dans l’État ? Cette décision a été prise après une réunion aux allures kafkaïennes le 26 décembre 2015 à l’intérieur du palais à Casablanca, le nerf de l’économie marocaine. En l’absence du roi Mohammed VI, le chef du gouvernement,l’islamiste Abdelilah Benkirane et le ministre de l’énergie Abdelkader Amara sont convoqués par les conseillers du cabinet royal, dont le puissant Fouad Ali el-Himma. Au cours d’une entrevue de quelques minutes, ils informent le chef du gouvernement que son équipe n’est plus concernée par la mission de la Masen et son action, désormais du seul ressort du palais.« C’était dur et proprement humiliant pour le gouvernement et son chef. Après lecture des instructions royales devant Benkirane, celui-ci n’a rien dit », confie un député islamiste.

    Le non-cumul de la fortune et du pouvoir faisait partie des slogans du Mouvement pro-réformes du 20 février, né dans le sillage du Printemps arabe en février 2011. Mais depuis la fin des espérances que ce dernier avait suscitées au Maroc, la fortune du roi Mohammed VI a doublé : de 2 milliards d’euros en 2012, elle est passée à 4,5 milliards d’euros en 2015, selon le magazine américain Forbes. Le budget alloué chaque année par la loi de finances à la monarchie est de plus de 120 millions d’euros. Douze fois plus que celui de la monarchie espagnole. Et les « Panama papers » ont jeté une nouvelle lumière sur la fortune du souverain.

    OMAR BROUKSY

    Source : Anti-K, 5 avr 2016

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, fortune, monopole, enrichissement,

  • Mohammed VI exhibe son voilier de 88 millions € en plein vague de la migration marocaine

    Mohammed VI exhibe son voilier de 88 millions € en pleine vague de la migration marocaine

    Ignacio Cembrero

    Le roi Mohammed VI et sa famille se livrent à une exhibition de luxe maritime , alors que l’émigration clandestine marocaine par voie maritime vers l’Espagne explose

    Une centaine d’invités se sont retrouvés dimanche à bord du «Badis 1», le nouveau navire du roi Mohammed VI ancré devant la résidence royale de Rincon, sur la côte nord du Maroc. Le souverain avait invité les familles riches de Casablanca et de Rabat à l’inauguration de ce voilier de 70 mètres de long, l’un des dix plus grands au monde. Ils ont dû marcher pieds nus pour que la semelle noire de leurs chaussures ne salisse pas la couverture immaculée.

    Ces riches invités ont dû se rendre à deux reprises à Rincon – que les Marocains appellent M’diq – près de Tétouan après que, le samedi, jour prévu pour la cérémonie, ont été expédiés dans leurs plus beaux vêtements sans explication, selon l’un des invités. . Ils revinrent le lendemain et, cette fois, le roi était là pour les recevoir, accompagnés de ses fidèles amis les frères Azaitar, trois boxeurs allemands d’origine marocaine avec lesquels il passe le plus clair de son temps.

    Ce voilier moderne, baptisé du nom que les Marocains donnent au Peñón de Vélez de la Gomera sous souveraineté espagnole, est le cadeau que s’est offert Mohammed VI pour le 20e anniversaire de son intronisation. Il vient s’ajouter à la goélette El Boughaz 1 – de 62 mètres de long lancée en 1930 mais restaurée – qu’il tient depuis 17 ans. Combien avez-vous payé pour cela? L’hebdomadaire Tel Quel de Casablanca a découvert que son précédent propriétaire, le milliardaire américain Bill Duker, l’avait mis en vente pour 88 millions de dollars. Le prix de la transaction n’a pas été confirmé car, comme à l’accoutumée, le palais royal n’a pas communiqué à ce sujet.

    Alors que Mohammed VI accueillait ses invités à bord, son fils, le prince héritier Moulay Hassan, âgé de 16 ans; sa fille, Lalla Khadija, 12 ans, et son ex-épouse, la princesse Lalla Salma, étaient également en vacances à l’autre bout de la Méditerranée, selon des informations parues dans la presse grecque. Le 7 juillet, ils sont partis de l’île d’Esquíatos à bord du yacht «Serenity», a bord duquel ils ont fait une croisière de 10 jours sur la mer Égée. La location de ce bateau de luxe coûte entre 550 000 et 600 000 euros par semaine, chiffre révélé par la presse grecque et repris par certains médias marocains.

    Épidémie migratoire

    Cette étalage de luxe maritime a coïncidé avec la divulgation de statistiques, généralement confidentielles, sur la croissance de l’émigration clandestine marocaine par voie maritime en Espagne. En 2018, les Marocains représentaient un peu moins de 22% des 57 498 «harragas» – les «sans-papiers» étant appelés au Maghreb – qui ont atteint les côtes espagnoles à bord de 2 109 navires. Bien qu’au premier semestre de 2019, le nombre total d’immigrés en situation irrégulière ait diminué de 27%, la proportion de Marocains est passée à 29,9%. En mai, ils ont même atteint un record de 48,08%.

    Ces chiffres ne sont pas collectés sur le site du ministère espagnol de l’Intérieur, qui refuse de fournir le décompte des arrivées par nationalités, selon des sources de ce département, afin de ne pas nuire à la sensibilité des autorités de Rabat à révéler l’épidémie migratoire dont souffre le Maroc. Le ministère de l’Intérieur communique les données qu’il recueille chez des organisations internationales telles que Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, qui les transmet à son tour à la Commission européenne.

    Ces statistiques, rassemblées dans un rapport du Service européen pour l’action extérieure (SEAE) du 9 juillet, ne tiennent compte que d’une partie du phénomène migratoire marocain. Lorsque des immigrants subsahariens débarquent sur les plages andalouses, ils se laissent arrêter car ils savent qu’après deux mois d’emprisonnement au moins, ils ne risquent probablement pas d’être expulsés. D’autre part, 36% des harragas marocains et 32% des algériens arrêtés à leur arrivée ont été rapatriés en 2018. Lors de leur débarquement, ils tentent d’éviter les forces de sécurité. Combien le font? Il n’y a même pas d’estimation.

    S’ajoutent à tous ceux qui franchissent légalement les frontières de l’Espagne mais qui restent dans le pays à l’expiration de leur contrat de travail. L’exemple le plus frappant est celui des 15 000 travailleurs saisonniers marocains embauchés en 2017 pour la collecte de fraises à Huelva. 17% ne sont pas revenus, selon une enquête de l’agence EFE publiée en octobre dernier, alors que le retour est une condition indispensable pour percevoir une partie du salaire retenu.

    L’Espagne est la principale porte d’entrée des Marocains vers l’Europe, mais ce n’est pas la seule. « Les migrants marocains qui arrivent en Libye confirment que la liaison aérienne entre le Maroc et l’Algérie, puis la liaison terrestre entre la Libye et la frontière qui est toujours active », indique le rapport européen du SEAE.

    « Nous avons ouvert les portes »

    De plus en plus de Marocains veulent quitter leur pays. Le baromètre du monde arabe publié à la fin du mois de juin par la BBC indique que 44% souhaitent émigrer, soit 17% de plus qu’il y a trois ans, mais que ce pourcentage atteint 70% chez les jeunes de moins de 30 ans. En outre, près de la moitié des Marocains aspirent à un changement politique rapide dans leur pays, le taux le plus élevé de tous les pays arabes interrogés par le réseau britannique (l’Algérie n’a pas autorisé la BBC à interroger son opinion publique).

    Les autorités marocaines tentent de mettre un terme, surtout depuis février, à l’émigration des Subsahariens vers l’Europe. Mais ils ne montrent pas la même détermination à arrêter leurs citoyens. Les données traitées par Interior montrent, mais également les témoignages de certains «harragas», notamment des Rifains, qui expliquent à la police à quel point il a été facile de mettre le cap sur l’Espagne. « Ils nous ont presque ouvert les portes », confirme un jeune homme qui vient de quitter un centre de détention pour immigrés et préfère rester anonyme car il craint d’être renvoyé.

    Les autorités marocaines facilitent l’émigration de leurs ressortissants en Espagne: « Elles ont presque ouvert les portes »

    « La prochaine révolte arabe aura-t-elle lieu au Maroc, après le Soudan et l’Algérie? » s’est interrogé la BBC lors de l’analyse des résultats du chapitre marocain de son sondage. La question devient plus importante après cette exhibition de luxe maritime à Rincón et dans la mer Égée, tandis que d’autres Marocains traversent cette même mer à bord de bateaux fragiles. Plus de 200 immigrants, principalement des Africains subsahariens, mais aussi une poignée de Marocains, se sont noyés cette année alors qu’ils se rendaient en Espagne, selon Frontex et l’Organisation internationale pour les migrations.

    Des scandales royaux

    La presse marocaine est discrète lorsqu’il s’agit de traiter l’ostentation de la famille royale et les médias audiovisuels ne le mentionne pas non plus. Les journaux numériques ne traitent guère du phénomène migratoire. En revanche, les réseaux sociaux fonctionnent à plein régime. Les commentaires scandalisés abondent, parfois parsemés d’insultes, tandis que les plus prudents se vouent à la comparaison du prix estimé du voilier avec certains éléments des budgets de la santé et de l’éducation publique au Maroc.

    L’image de la monarchie est à nouveau endommagée, comme il y a quelques années, avec les longs séjours du roi à l’étranger – il a passé presque 6 mois hors du pays – ou avec une montre d’une valeur supérieure à 1 million d’Euros qu’il portait au poignet l’été dernier. Sera-t-il suffisant que le Maroc suive le schéma du Soudan ou de l’Algérie comme s’est demandé la BBC? ce qui est sûr, c’est qu’un grand nombre de Marocains suivent presque à la minute ce qui se passe dans l’Algérie voisine, plongée depuis le mois de février dans une révolution pacifique.

    Quant aux autorités espagnoles, elles soupirent parce que Mohammed VI avait passé une longue saison avec le «Badis 1» – il a jeté l’ancre mercredi soir dans la baie d’Al hoceima -. En effet, la marine et la gendarmerie royales marocaines renforcent leur vigilance pour que le voyage du roi et l’émigration baisse. Le monarque alaouite a consacré les deux premières semaines d’août 2018 à parcourir la côte nord de son pays à bord du yacht «Al Lusail», qui lui a été prêté par l’émir du Qatar. Jusque-là, l’immigration en Espagne avait suivi une courbe ascendante, mais ce mois-ci, il y a eu une courte pause. Lorsque le mois de septembre est arrivé, les «harragas» ont à nouveau traversé le détroit en masse.

    Source : El Confidencial, 18 jui 2019

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Badis I, luxe, fortune,

  • Roi du Maroc: douze palais, 600 voitures et une montre à un million (journal néerlandais)

    Mohammed VI, le roi du Maroc, dispose d’une fortune de 5 milliards d’euros, écrit le journal espagnol El Espanol. Le roi mène une vie très luxueuse, alors que ses sujets tentent de joindre les deux bouts avec beaucoup de difficulté.

    Selon le magazine économique Forbes, le roi Mohammed VI est l’homme le plus riche du Maroc, le quatrième homme le plus riche d’Afrique et figure parmi les 10 plus riches monarques du monde. Le roi a en partie hérité de son énorme fortune de son père Hassan II, mais pendant le règne de Mohammed VI, le capital a augmenté.

    La Société Nationale d’Investissement, holding royal, est présente dans tous les secteurs de l’économie marocaine et génère des milliards pour le roi. Aujourd’hui, la société de portefeuille détient des actions dans plus de trente entreprises, y compris des multinationales. De plus, le roi tire des revenus de ses terres et de ses biens immobiliers. A ce la s’ajoute que le roi et sa famille reçoivent également 250 millions d’euros par an du contribuable marocain.

    Le roi fait aussi beaucoup de frais. Il a douze palais, où travaillent au total 1100 employés. Pour payer cela, le roi dépense un million d’euros chaque jour. Mohammed aime aussi le luxe. Il possède environ 600 voitures et une montre à un million, un beau château en France, un voilier de luxe et deux avions privés.

    Le PIB marocain par habitant est de 4400 dollars. Cela place le Maroc à la 86ème place, entre l’Iran (85) et la Jamaïque (87). À titre de comparaison: le PIB néerlandais par habitant est de 48,222 dollars.

    Source : De Kanttegenin, 17 jui 2019

    Tags : Maroc, Mohammed VI, luxe, fortune, riche, roi des pauvres, monopole,

  • Douze palais, 600 voitures, des montres à un million : la richesse de Mohamed VI après 20 ans de règne

    Sonia Moreno

    Le monarque marocain Mohamed VI a accumulé des richesses inestimables au cours des deux décennies de son règne, mais il a aussi hérité une grande fortune de son père Hassan II, mort le 23 juillet 1999, avec qui il partage l’amour du luxe.

    Le nouveau monarque, affectueusement surnommé M6, a rimpu avec les coutumes de la monarchie alaouite dès le premier jour. Après la mort de son père, il réduit la période de deuil et annonce sa marque de gouvernement : le pragmatisme. Il a estimé que le pays ne pouvait pas se permettre d’arrêter de travailler et a demandé l’administration de reprendre ses activités dès que possible.

    Le Maroc alloue chaque année 250 millions d’euros à la famille royale, bien que cela ne figure pas dans les budgets généraux. En 2015, il avait déjà une fortune estimée à 5 milliards de dollars. Le magazine usaméricain Forbes l’a classé premier dans la liste des plus riches du Maroc, et cinquième sur le continent africain. Voici quelques-unes de ses possessions les plus précieuses.

    1. Douze palais et 1 100 domestiques pour un million d’euros par jour

    Le monarque alaouite possède 12 palais dans le royaume aménagés et fonctionnels avec 1100 serviteurs au cas où il arriverait à tout moment. Leur entretien coûte un million d’euros par jour. Bien que, à la différence à son père, il ne demande pas que dans chaque résidence on cuisine des repas et des dîners au cas où il lui arriverait de se présenter sans préavis.

    Il a son bureau dans le palais royal de Rabat, le plus grand. Il y reçoit les chefs de gouvernement, les monarques et autres invités d’honneur. En fait, à l’intérieur de l’enceinte se trouve un autre palais, le palais des invités, où les rois d’Espagne passent la nuit lorsqu’ils visitent le pays voisin.

    C’est vraiment toute une ville parce qu’à l’intérieur du palais il y a une clinique, une école, une écurie, deux piscines, deux terrains de golf, des courts de tennis, une forêt, un cimetière, un abattoir, et même une prison. Tout cela est décrit dans le livre Le Dernier roi de l’auteur français Jean-Pierre Tuquoi.

    Il a sa résidence dans le Palais de Salé, la ville adjacente à la capitale et, paradoxalement, la plus habitée par les classes laborieuses.

    Pour les vacances d’été, il choisit le nord du pays et, par exemple, cette année, il profite du Palais de Tétouan, situé au cœur de l’ancienne colonie espagnole, où il y a un déploiement de centaines d’agents de sécurité ces jours-ci. Le bâtiment de style hispano-mauresque servait de demeure au sultan qui était sous protectorat espagnol.

    2. Château de Betz en France, à 2 000 km. de Rabat

    Il l’a hérité de son père Hassan II et sert de résidence à sa seconde épouse, Lalla Latifa, mère du roi actuel. Il a été acheté en 1972 à un riche Norvégien qui possédait un hôtel de luxe. Pour l’anecdote, au XVIIIème siècle, il appartenait à une princesse de Monaco, qui a dû fuir en raison de la Révolution française.

    Sur la propriété de 71 hectares traversée par une rivière se trouve un autre petit château, le Pavillon du Prince, construit par Hassan II.

    La création d’emplois pour le roi du Maroc à Betz, petit village de 1 000 habitants situé à 60 kilomètres au nord-est de Paris, a assuré sa popularité. La propriété compte 20 employés tout au long de l’année ; jardiniers, femmes au foyer, personnel qui s’occupe du bâtiment, du parc et des chevaux royaux. Lorsqu’il y séjourne – au moins trois fois par an – le personnel de service, recruté dans et autour de la localité, augmente. · ces occasions, l’économie locale en profite car le boulanger livre 300 baguettes par jour, vu que Mohamed VI voyage avec 200 personnes à sa suite.

    3. Le quatrième hôtel le plus luxueux du mond

    Il a fait construire l’hôtel Royal Mansour en 2007 et l’a inauguré en 2011 sur le site d’un ancien jardin municipal à Marrakech. Il abrite 53 ryads – bâtiments traditionnels autour d’un patio centrale – sur trois étages pour accueillir ses amis et sa famille lorsqu’il séjourne dans la ville rouge. De fait, il n’est pas loin de la place Djemaa El Fnâ, classée au patrimoine mondial de l’humanité qui relie les nouveaux quartiers et l’ancienne médina.

    L’hôtel est géré par 500 employés et dispose de salles privées d’une superficie allant jusqu’à 850 mètres carrés. Le service est invisible car le personnel se déplace à travers un conduit souterrain qui est parfaitement conçu pour communiquer avec les ryads individuels des hôtes, assurant ainsi l’intimité et la tranquillité des clients ou des invités.

    Il dispose d’une bibliothèque et d’un spa en marbre blanc de 1.500 m2 avec soins corporels complets, une piscine couverte et un gymnase. Il compte également trois restaurants sous la direction du chef Yannick Alléno, qui a une étoile au Guide Michelin.

    4. L’un des dix plus grands yachts du monde, Badis 1

    Cette semaine on a appris la dernière acquisition royale, le yacht Badis 1, amarré dans la ville septentrionale de Rincon, face au Sofitel deTamuda, où Mohamed VI passe actuellement ses vacances.

    Le bateau, long de 70 mètres et large de 13 mètres, est l’un des 10 plus grands voiliers au monde. En fait, il ne peut accoster que dans trois ports du pays, Tanger, Marina Smir et Mohammedia.

    Il dispose d’un salon de 157 mètres carrés et de six cabines : une suite principale, deux VIP et trois doubles, avec une capacité pour 12 personnes, en plus des 12 membres de l’équipage. Arrivé à Casablanca le 24 juin, le bateau a traversé l’Atlantique le 26 juin en direction du nord, traversé le détroit de Gibraltar et accosté sur la côte méditerranéenne.

    Le bateau de luxe appartenait à l’homme d’affaires usaméricain Bill Duker, qui a demandé 88 millions d’euros, et bat pavillon marocain depuis mars 2019. Selon le magazine Telquel, cela aurait pu être un cadeau.

    Le roi possédait déjà un voilier plus petit, El Boughaz 1, une goélette de 41 mètres construite aux USA en 1930 et transformée en yacht de luxe dans les années 1980.

    Mohamed VI confirme ainsi que la navigation est une nouvelle passion partagée avec son père. Hassan II lui-même possédait deux bateaux, Oued Eddahab et Al Mass.

    5. Il voyage avec deux avions privés et un avion militaire

    Mohamed VI utilise fréquemment pour ses voyages deux avions privés, un Boeing 737 et un Boeing 747, ainsi qu’un Hercules C-130. Dans les premiers voyagent entre 250 et 300 personnes; et l’avion militaire est réservé au mobilier et aux bagages.

    La flotte actuelle comprend deux autres appareils Gulfstream (modèle G550). Et l’été dernier, un nouvel avion privé, un Gulfstream G650, l’un des plus performants du marché, a été ajouté, pour 57 millions d’euros. L’avion est spécialement décoré, dispose d’un système antimissile israélien et est capable d’atteindre 1 000 kilomètres à l’heure et de voler 13 000 kilomètres sans escale. Bien qu’il soit à la disposition de la famille royale, il s’agit d’un cadeau à l’héritier, Moulay Hassan, comme l’indiquent les initiales sur le numéro d’enregistrement.

    6. 600 voitures dans le garage royal

    De son grand-père Mohamed V et de son père Hassan II, , également collectionneurs, il a hérité un goût pour les voitures. Contrairement aux Rolls et Cadillac de ses prédécesseurs, Mohamed VI a opté pour des modèles sportifs.

    Sa collection de voitures de luxe et anciennes s’élève à 600, ce qui consomme six millions d’euros du budget annuel marocain. Des équipes spéciales s’occupent de l’entretien dans un parc de stationnement de la Route des Zaer à Rabat, même s’il ne les conduit presque jamais.

    Ce n’est pas seulement une question d’image, mais une vieille histoire d’amour qui a commencé quand il avait 10 ans et a reçu comme cadeau d’anniversaire une mini-Jeep Renegade qu’il conduisait dans les rues du palais. Une photo de lui, à bord de ce jouet, a circulé sur les réseaux sociaux. Et puis à son fils Moulay Hassan il a aussi donné une voiture semblable pour ses 5 ans, ce qui a rendu la tâche difficile aux chauffeurs du palais car le prince pouvait monter dans la voiture à tout moment.

    Pour des escapades dans des villes incognito, il préfère conduire lui-même et la plupart du temps au volant de divers modèles de luxe de marque Mercedes, Ferrari, Bentley, Rolls-Royce ou Aston Martin.

    En 2009, il a envoyé réparer son Aston Martin DB7 à bord d’un Hercules de l’armée à Newport (Angleterre). Les journaux britanniques s’étaient fait l’écho des plainte d’écologistes au sujet de la pollution générée par un voyage de plus de 2 000 kilomètres, alors que l’affaire aurait pu se régler à Malaga, une destination proche.

    La passion du roi pour les voitures de luxe et de collection est internationalement connue et lors d’une visite de travail à Prague en 2016, le président tchèque l’a reçu avec cinq voitures de collection.

    Au Maroc, cela a créé une tendance et il est imitée par ceux qui ont les moyens d’acheter des voitures haut de gamme. C’est arrivé quand en 2002, après le tremblement de terre d’Al Hoceima, le monarque est apparu dans la ville du Rif dans une Land Rover Sport Supercharged, et les riches Marocains se sont mis à acheter cette voiture de sport britannique, qui vaut 85 000 euros. En un an, ses ventes au Maroc ont augmenté de 200%.

    7. La holding royale

    Les analystes politiques observent que Mohamed VI est plus doué pour les affaires que pour la politique, ou du moins se sent mieux dans le secteur des affaires. En effet, il contrôle le plus grand groupe financier marocain, Al Mada, présent dans les secteurs les plus stratégiques de l’économie marocaine.

    La famille royale, en plus de ses nombreuses terres et résidences, obtient la majeure partie de sa fortune du plus grand groupe privé du pays. La holding était un héritage royal, mais seulement 13% de l’ancienne Société Nationale d’Investissement (SNI), le plus grand groupe privé du pays. Cependant, au cours de ces 20 années, elle s’est renforcée et le groupe s’est développé. C’est aujourd’hui un empire qui possède des parts dans plus d’une trentaine d’entreprises, dont certaines multinationales, réparties dans une quinzaine de secteurs économiques importants.

    Certains citoyens comprennent la présence du roi dans les affaires comme un moyen de stimuler l’investissement dans l’économie du royaume. Cependant, loin des bureaux, d’autres citoyens ont affronté le pouvoir économique du roi et de ses hommes d’affaires avec le boycott de trois grandes marques, l’eau Sidi Ali, les produits Danone et les stations-service Afriquia. Un appel mystérieux de plusieurs pages Facebook en avril 2018 a été appuyé par près de la moitié de la population pendant des mois pour dénoncer non seulement les prix élevés par rapport aux salaires, mais aussi que ces entreprises appartiennent à des personnes influentes dans le secteur économique et politique du pays.

    8. Vêtements sur mesure et accessoires fantaisie

    La garde-robe excentrique du roi a également un coût pour le budget de l’Etat : deux millions d’euros par an. Un tailleur londonien a fabriqué un manteau de laine, dont la facture s’élevait à 39 021 £ [= 44 000 €, 470 000 DHM].

    Il aime porter des costumes parfaitement ajustés, avec un mouchoir de poche assorti à la chemise. Il a aussi un faible pour les chaussures pointues à l’italienne en cuir. Et il a une prédilection pour le shopping de luxe dans les boutiques du styliste Gianfranco Ferré à Paris ou à Milan.

    Mohamed VI, le roi des jeunes

    Leur aspect informel est très différent. Les dernières djellabas incroyablement pop et accrocheuses qu’il a arborées lors de ses voyages en Afrique ont fait fureur parmi les fans du style beldi [citadin marocain branché] du monarque.

    Le selfies des dernières années avec les citoyens, où il s’affiche dans une ambiance détendue et personnelle avec des vêtements pop-rock flashy, est un marketing très étudié qui s’est répandu dans les réseaux sociaux. À tel point qu’avec son style, il est passé du statut de « roi des pauvres » à celui de « roi des jeunes ».

    L’accessoire idéal de complément est l’épingle à cravates. Il les porte en or, avec les armoiries du royaume ou avec ses initiales. Il collectionne aussi les lunettes de soleil. De fait, dans de nombreux actes officiels, une partie du protocole est omise vu qu’il en porte, mais cela est justifié par des questions de santé.

    Cependant, ce qui a attiré le plus l’attention l’année dernière, c’est une montre suisse avec 1 000 diamants d’une valeur de plus d’un million d’euros qu’il portait à Dubaï. Sa provenance est inconnue, il s’agit soit d’un cadeau d’un émir du Golfe soit d’une acquisition personnelle du souverain.

    La passion horlogère des rois alaouites, également héritée par Mohamed VI, a toujours fait l’objet de commentaires, de ragots et de scandales. Lors de ses voyages privés, Mohammed VI semble donner libre cours à ses goûts personnels et porte des montres de plongée, ainsi que d’autres plus excentriques et inclassables.

    9. gaspillage en sport et voyages

    Il a fait son premier voyage à l’étranger en décembre 1999, cinq mois après son accession au trône. Mais la première visite d’État a eu lieu en mars 2000 en France, alors premier partenaire commercial du Maroc et son fidèle allié sur la scène internationale.

    Ses voyages officiels ou privés à l’étranger fascinent par leur caractère spectaculaire et secret. Les voyages d’agrément ou de santé sont récurrents avec une suite de 300 personnes et une ardoise de 7,75 millions d’euros.

    Voyager avec le monarque est un luxe et ne l’accompagne pas qui veut. Au cabinet royal, on fignole un casting sur mesure. En plus des membres du cabinet et du gouvernement, on trouve aussi des grands chefs de sections. Bien qu’il n’y ait habituellement qu’une poignée de présidents d’entreprises publiques, le monarque peut parfois élargir le cercle aux entrepreneurs privés.

    Bien sûr, le budget public pour les vrais voyages n’inclut pas les escapades privées, qu’il fait habituellement en compagnie de sa famille, de ses frères, de ses cousins, de ses deux enfants et, jusqu’en 2018, de son épouse Lalla Salma, dont il vit maintenant séparé. Exceptionnellement, il a également été accompagné d’amis. Dans ces déplacements, il est protégé par le pays d’accueil, qui lui fournit un groupe de gardes du corps.

    Les destinations de vacances du souverain sont nombreuses, Grèce ou Cuba ces dernières années, mais la capitale française est sans doute l’une de ses préférées.

    De plus, l’état de santé délicat du monarque qui recourt à la médecine française, l’amène à se déplacer fréquemment à Paris ; même au début de 2018, il a dû rester hospitalisé après une opération pour une arythmie cardiaque et rester dans le pays pour des examens médicaux ultérieurs.

    Il y a aussi le sport, dont il est un fervent partisan. Le souverain est un amoureux du ski nautique et de la montagne et, comme le roi émérite Juan Carlos Ier, est un passionné de chasse au gros gibier.

    10. Les chantiers pharaoniques du royaume

    Sous le règne de Mohamed VI, le patrimoine national a été réhabilité et d’importantes infrastructures culturelles ont été construites : les grands théâtres de Rabat et Casablanca, le Musée Mohamed VI et la Bibliothèque nationale.

    Cependant, les deux décennies de règne laissent deux œuvres pharaoniques avec le sceau de Mohamed VI. L’une au sud, le plus grand complexe d’énergie solaire du monde, la centrale électrique Noor à Ouarzazate, et le complexe portuaire de Tanger Med dans le nord.

    Le complexe de Noor Ouarzazate, avec quatre centrales électriques, est le plus grand centre de production solaire à technologies multiples au monde avec un investissement total de 2,4 milliards d’ euros. Ces infrastructures répondent aux besoins de raccordement électrique, de transport routier, d’approvisionnement en eau brute et potable, de drainage, de télécommunications et de sécurité

    Ces projets sont également l’occasion d’activer les leviers du développement socio-économique par la mise en œuvre d’actions dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de l’entrepreneuriat et des activités culturelles et sportives. Ainsi, plus de 20 000 personnes ont bénéficié de ces mécanismes de solidarité, plus de 30 millions de personnes ont pu bénéficier d’eau potable.

    Dans l’autre partie du pays est développé Tanger Med, un groupe logistique mondial, situé dans le détroit de Gibraltar et relié à 186 ports, avec une capacité de traitement de 9 millions de conteneurs, 7 millions de passagers, 700 000 camions et un million de véhicules. Il représente un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros dans différents secteurs : automobile, aéronautique, logistique, textile et commerce.

    Il s’agit de la première capacité portuaire en Méditerranée, un espace d’échanges entre l’Europe et l’Afrique, qui continuera à grossir avec un nouvel investissement de 900 montres Patek Philippe [oh pardon, 900 millions d’euros, NdT] pour le développement d’un projet d’extension.

    Tlaxcala, 15 juil 2019

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