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  • Les martyrs de la liberté d’expression algériens ont été tués d’abord par le GIA et ensuite par ses soutiens parisiens

    L’hommage rendu cette année aux 123 journalistes et intellectuels algériens massacrés par l’hydre terroriste dans la décennie noire revêt une signification particulière.

    Car cette série d’assassinats annoncés, revendiqués et perpétrés par des groupes de psychopathes qui tournaient dans le giron du GIA, n’avait pas suscité à l’époque la moindre compassion et indignation de la part de ceux qui s’érigent aujourd’hui comme les gardiens autoproclamés de la liberté d’expression après l’ignoble carnage du 7 janvier dernier au cœur de Paris contre la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

    Pourtant l’idéologie qui a armé les bras des assassins de Paris était la même que celle qui avait armé les bras des assassins des 123 journalistes, intellectuels et employés de presse algériens entre 1993 et 1997.

    Comble de l’ignominie : il s’est trouvé à l’époque dans les rédactions parisiennes des plumitifs et des mercenaires acquis aux thèses des assassins pour semer la suspicion et véhiculer l’abjecte thèse de «qui tue qui».

    Ainsi les martyrs de la liberté de l’expression algériens ont été tués doublement : d’abord par les assassins du GIA et ensuite par leurs soutiens parisiens dont on apprend aujourd’hui avec stupéfaction, à la lumière des révélations de Chris Coleman, que ces plumitifs français étaient payés pour véhiculer de tels mensonges.

    Pourtant les assassins avançaient hier à visage découvert, exactement comme les assassins des journalistes parisiens aujourd’hui.

    Comme l’a souligné le journal l’Humanité, l’un des rares médias français à ne pas se laisser entraîner dans cette désinformation obscène, Reporters sans frontières, alors dirigé par le triste Robert Ménard, mais aussi certains journaux (ils se reconnaîtront) mettaient insidieusement les assassinats des journalistes au compte des services algériens qui manipulaient les groupes islamistes !

    Pire, pour se donner bonne conscience, ils parlaient de «sale guerre» et insinuaient que derrière chaque journaliste algérien se tenait un «flic», justifiant par anticipation les assassinats à venir.

    Pourtant, ces meurtres avaient été revendiqués par les islamistes à travers leurs organes (Minbar al-Djoumou’â, Feth el Moubine, al-Ansar, Etbcira) mais aussi par leurs dirigeants comme Anouar Haddam, Omar Chikhi (aujourd’hui amnistié par le régime) et par le Fida (Front islamique du djihad armé), une organisation agissant sous le contrôle du GIA, spécialisée dans les assassinats de journalistes, de militants progressistes et d’intellectuels. «Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    Si nombreux sont aujourd’hui ceux qui commencent à ouvrir les yeux, force est de constater que l’aveuglement volontaire, car idéologique, de certaines de nos élites politiques et intellectuelles, a encore de beaux jours devant lui.
    Certes, Bernard Emié, l’ambassadeur de France en Algérie, a eu le courage, la lucidité et l’honnêteté, dans son hommage aux victimes de l’attentat à Paris contre Charlie Hebdo, de ne pas oublier les victimes algériennes : «Mais je veux dire aussi que nous n’oublions pas non plus le très lourd tribut qu’ont payé les journalistes algériens dont près de 120 ont été tués pendant la décennie noire. Nous saluons aussi leur mémoire aujourd’hui.»

    Force cependant de constater que jusqu’ici cette position n’était pas celle, dominante à Paris, où, au nom de la défense de la démocratie en Libye et maintenant en Syrie, on continue de soutenir une pseudo opposition «modérée» qui n’existe que dans leur imagination, une opposition qui non seulement tue entre autres des intellectuels, mais aussi détruit des monuments érigés à la mémoire des grands symboles de l’Islam des lumières.

    Je veux parler de la décapitation en février 2013 par les terroristes de Jabhat al-Nosra (branche officielle d’al-Qaïda en Syrie) de la statue du poète-philosophe Abou al-Ala’ al-Maari, dans son mausolée érigé à sa mémoire par l’Etat syrien dans sa ville natale Maarrat al-Nou’man.

    Or, trois mois avant cette «décapitation», Laurent Fabius louait, avec son homologue saoudien Saoud al-Fayçal, depuis Marrakech où se tenait la conférences des mal nommés «amis du peuple syrien», en ces termes l’action de cette organisation terroriste : «al-Nosra fait du bon boulot.»
    Il y a quelques jours encore, on apprend par l’agence de presse tunisienne TAP (gouvernementale) que des intégristes «ont décapité la statue érigée à la mémoire du leader et réformateur fervent défenseur des droits de la femme, Tahar Haddad, auteur du livre-manifeste «Notre femme dans la loi et dans la société» dans sa ville d’El Hamma à Gabès.

    «C’est pour que ces psychopathes surgis des profondeurs du Moyen-Âge, que les journalistes et intellectuels algériens ont payé de leur vie. Pour une certaine idée de la liberté, du progrès, de la modernité et surtout pour l’avènement d’un Islam des lumières. Un Islam que ces assassins et leurs mentors voulaient justement empêcher. J’ai toujours présent à l’esprit, au moment où l’Algérie et derrière elles tous les libres penseurs du monde, rend hommage aux martyrs de la liberté de l’expression, cette leçon de courage administrée par Tahar Djaout, journaliste et écrivain algérien assassiné par le Front islamique du salut en 1993 : «Le silence, c’est la mort, et toi, si tu te tais, tu meurs. Et si tu parles, tu meurs. Alors dis et meurs.»
    Madjed Nehmé (Directeur du magazine français Afrique Asie)

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    Tags : France, Algérie, Maroc, Lobby, décennie noire, journalistes, presse, GIA, terrorisme,

  • Macron attise la xénophobie contre les musulmans et les immigrants

    Par Jacques Valentin

    WSWS, 2 mars 2020

    L’attentat d’extrême-droite du 20 février à Hanau près de Francfort qui a fait 9 morts démasque les dangers soulevés par la décision de Macron et de la classe dirigeante française d’attiser les sentiments xénophobes.

    Ébranlé par le mouvement des «gilets jaunes», Macron affiche de plus en plus ouvertement sa proximité idéologique avec l’extrême droite. Alors que les travailleurs et les jeunes se préoccupent en France et à l’international des inégalités sociales, de la défense de l’environnement et du pouvoir d’achat, Macron, qui mène une politique de casse sociale généralisée, fait appel à la xénophobie. Il donne la priorité à l’immigration, au soi-disant communautarisme musulman et à l’insécurité.

    Attiser l’hostilité envers les étrangers et les musulmans est devenu la principale activité des collaborateurs politiques de Macron depuis plusieurs mois.

    En septembre dernier Macron donnait des discours qui présentaient l’immigration – et non pas l’exploitation capitaliste et les politiques de son propre gouvernement – comme cause de la pauvreté et des inégalités sociales: «Les bourgeois ne croisent pas l’immigration», a-t-il dit. «Ce sont les territoires les plus pauvres qui sont le réceptacle. Les classes populaires, elles, subissent le chômage, la pauvreté, mais elles subissent aussi ce sujet.»

    Fin octobre, Macron a accordé la plus longue interview écrite de son quinquennat à l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles. C’était la première fois qu’un président français accorde une interview à un média d’extrême droite depuis la chute du régime de Vichy. Faisant référence aux musulmans, il déclarait lors : « Je lutte de toutes mes forces contre le communautarisme », et condamné la « sécession » communautariste.

    Lors de son voyage à Mulhouse en Alsace le 18 février, Macron a testé des nouveaux slogans. C’était un choix politique calculé. L’Alsace traditionnellement de centre droit a été une des premières régions à accorder des scores élevés au Front National il y a 30 ans. Marine Le Pen est arrivée en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Alsace, mais seulement troisième à Mulhouse, derrière Macron et Mélenchon. Mulhouse est le deuxième pôle économique d’Alsace après Strasbourg. L’usine PSA Peugeot-Citroën y est le premier employeur de la région. La population ouvrière d’origine étrangère y est importante.

    La visite de Macron à Mulhouse et dans le quartier populaire de Bourtzwiller, a surtout été consacrée à des rencontres avec les élus, les administrations et les services de police et à des rencontres soigneusement préparées et encadrées avec des représentants d’associations. Les habitants inquiets d’être à nouveau stigmatisés pour leurs origines sociales et religieuses étaient tenus la plupart du temps à distance par des cordons de police, par crainte des protestations qui accompagnent maintenant la plupart des déplacements de Macron.

    Macron a lancé une série d’insultes contre les musulmans, reprenant les thèmes néofascistes. Il a attaqué le prétendu «séparatisme islamiste», thématique lancée par une centaine d’intellectuels de droite en 2018 dans Le Figaro et reprise depuis parl’extrême droite.

    Ce «séparatisme» caractériserait toute forme d’expression politique lié àl’Islam et mettrait en danger «l’unité de la République». Macron a déclaré à Bourtzwiller que «Dans la République, l’islam politique n’a pas sa place». Alors que des partis démocrates-chrétiens existent partout en Europe et que de nombreux politiciens français se revendiquent de leur identité religieuse chrétienne sur des sujets de société, il a déclaré que la religion musulmane serait séditieuse dans son expression politique.

    C’est dans ce contexte que le parti de droite Les Républicains (LR) agite depuis plusieurs mois sur la présentation de listes «communautaires» aux prochaines élections municipales, qui traduiraient une dangereuse montée de l’«islam politique». Des personnalités de droite exigent l’interdiction pure et simple de telles listes et appellent au vote d’une loi d’exception interdisant la représentation politique de l’Islam.

    A part la condamnation de l’Islam politique, Macron s’en est pris aux supposées «interventions étrangères», en déclarant: «Je ne laisserai aucun pays étranger nourrir, sur le sol de la République, un séparatisme, qu’il soit religieux, politique ou identitaire».

    Ainsi Macron a refusé de visiter le chantier de la mosquée Annour de Mulhouse, en fin de construction après 10 ans de travaux. La France compte 2.500 lieux de cultes musulmans (le plus souvent de simples salles aménagées pour la prière) pour environ 3 millions de pratiquants. La loi de séparation de l’Église et de l’État interdit le financement public des lieux de culte, et la construction de nouvelles mosquées est donc un problème récurrent.

    Les musulmans ne disposent évidemment pas de la mise à disposition gratuite des lieux de culte des religions existant de longue date en France. Reprenant les accusations de l’extrême droite, Macron reproche au projet Annour d’avoir été financé par une ONG du Qatar. Il a annoncé un contrôle renforcé des financements étrangers, pour pouvoir bloquer la construction des mosquées. «Nous devons savoir d’où vient l’argent, qui le touche et pour quoi faire», a-t-il lancé.

    La transparence demandée par Macron est pourtant à géométrie variable. La France entretient les meilleures relations politiques et économiques avec les régimes féodaux réactionnaires du Golfe. Elle fournit par exemple à l’Arabie Saoudite des armes pour mener sa guerre quasi génocidaire au Yémen. Le gouvernement a menacé d’arrestations et de procès les journalistes qui ont révélé ces livraisons d’armes.

    Pour les mêmes motifs d’ingérence supposée, la France va cesser d’accueillir les «imams détachés» envoyés par d’autres pays, comme la Turquie et l’Algérie, alors que ces contrats ne concernent que 300 imams. De même les 250 à 300 psalmodieurs-récitateurs du Coran venant d’Algérie et du Maroc ne seraient plus autorisés à venir en France à l’occasion du Ramadan.

    Macron a aussi annoncé la suppression des Enseignements de langue et de culture d’origine (Elco) dès septembre 2020. Ceux-ci permettent, via des accords entre Etats, à des enseignants étrangers de donner à environ 80.000 élèves issus de familles migrantes des cours dans la langue d’origine de leurs parents. Dans la paranoïa ambiante, complaisamment cultivée par Macron, ces enseignants sont soupçonnés d’endoctriner les enfants.

    Pourtant, la possibilité pour les enfants de migrants d’apprendre leur langue d’origine pendant leur scolarité est considéré par tous les pédagogues sérieux comme un enjeu important en terme psychologique, d’intégration sociale et de succès dans les apprentissages. Or le système d’enseignement français a toujours gravement négligé l’apprentissage des langues des minorités sociales d’origines étrangères. L’éducation nationale est dramatiquement sous dotée en enseignants qualifiés dans les langues concernées. Macron prône ainsi un conservatisme social éducatif qui renforce les inégalités sociales.

    La même semaine, le vendredi 21 février, la candidate de droite LR à la Mairie de Paris, Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice du président Sarkozy, a expliqué à propos de la tuerie de Hanau que ce n’est pas le terroriste mais la politique d’ouverture des frontières qui était à mettre en accusation. Elle a déclaré sur la radio FranceInfo: «Merkel n’a pas mesuré les conséquences de l’ouverture massive des frontières [en 2015]; Quand elle le fait, elle le fait sans anticipation, sans cadre, sans même le gérer. Elle n’écoute pas son opinion publique, elle ne la prépare pas. Elle paie au prix fort cette ouverture massive des frontières».

    Dati a accusé la maire sortante de Paris, Anne Hidalgo, de «laxisme» et d’avoir fait les mêmes erreurs en encourageant l’arrivée des migrants à Paris. Elle a dit vouloir «faire le ménage» dans les «millions d’euros de subventions qui sont donnés à des associations qui, sous couvert de soutien scolaire, d’insertion, d’aide sociale, s’attaquent aux valeurs républicaines». Ainsi Dati reprend pour l’accentuer la poussée vers l’extrême droite initiée par Macron.

    Alors que la classe dirigeante allemande réhabilite l’extrême-droite, la classe dirigeante française renoue avec l’idéologie fasciste d’avant-guerre et le pétainisme dans sa volonté d’éradiquer tous les acquis sociaux d’après guerre. Mais ces évolutions traduisent la même crise profonde du capitalisme européen et mondial. Seule la classe ouvrière européenne, armée d’une perspective socialiste et internationaliste, est en mesure de défendre les droits démocratiques de la classe ouvrière et de lutter efficacement contre le retour des idéologies et des gouvernements fascisantes en Europe et ailleurs dans le monde.

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    Tags : France, Macron, racisme, xénophobie, islamophobie, discrimination,

  • Le COVID-2019, l’invité surprise : Le monde aux aguets

    Il est devenu un incontournable de la vie quotidienne dans la planète entière. Même les scientifiques s’entremêlent leur écheveau, s’en remettant aux opérateurs de la virologie, et vice-versa. Toute la chaîne de recherches et d’échanges d’informations semble rompue, tellement ce virus qui nargue le monde, reste indentifiable, introuvable. Même son nom de code – Covid-2019 – renvoie les spécialistes de la virologie à leurs études, tellement ils piétinent en conjectures.

    La guerre au Coronavirus s’est installée dans le globe terrestre et ses environs, les grenadiers voltigeurs de l’épidémiologie savent seulement que ce Covid-2019 est le résultat d’une mutation génétique». Entre temps, si cet invité jaillit de Chine n’est ni quadrillé, ni sous contrôle, il se transformera en bombe à fragmentation planétaire.

    A l’origine de son «spectaculaire rayonnement», l’absence jusque-là de tout traitement et pire encore, de vaccin. Avec 78.000 contaminations et 2.700 morts dans notre univers déjà malade par le réchauffement climatique, les crises politiques, les atteintes aux droits de l’homme et de vie comme en Palestine, le Coronavirus s’ajoute aux épreuves du 21ème siècle.

    Depuis l’épicentre de Wuhan où la mortalité oscille aujourd’hui entre 2 et 4%, le Covid-2019 jette l’effroi. La chine, l’Iran, l’Arménie, la Turquie, la Jordanie, le Pakistan, l’Irak et l’Afghanistan, ont déjà bouclé leurs frontières avec tout pays potentiellement porteur du virus le plus dangereux en ces temps, les dernières technologies de l’information.

    La Chine a annoncé mercredi, un bilan de 52 morts du Coronavirus au cours des dernières 24 heures, portant à 2.715 le total cumulé depuis l’apparition de la pneumonie virale en décembre dans le Hubei, au centre du pays. Une consolation dans la gestion de ce drame, ces 52 nouveaux décès, chiffre le plus bas depuis 3 semaines dans cette province.

    Le Hubei compte également 401 des 406 nouveaux cas de contamination répertoriés hier. La situation semble s’améliorer en Chine, laquelle compte désormais plus de 78.000 cas de contamination, suivie dans ce lugubre bréviaire par la Corée du Sud, deuxième foyer mondial derrière la Chine.

    Séoul qui semblait contenir l’épidémie, a enregistré lundi dernier, 231 nouvelles contaminations, avec soudainement un pic de 7 décès et un autre de 833 contaminés, des chiffres qui ont explosé lors des dernières 48 heures.

    A l’évidence, le monde dans sa totalité, n’est pas prêt à contenir l’avance, particulièrement l’éparpillement de la contagion. L’Iran, l’Europe, notamment l’Italie et la France, sont confrontés à la même progression de la maladie, impuissants à juguler son avancée rampante. 324 nationaux contaminés, 12 morts, le pays de la majestueuse Rome et de son rayonnant Colisée vidé de ses traditionnels touristes, vit aux bruits de la peur. Cette destination vit sous la psychose, puisqu’en 4 jours, de 6 personnes infectées, ce nombre a flambé, atteignant le seuil dangereux de 229 cas ! Un cordon sanitaire a été dressé autour de 11 villes du Nord, le fameux festival de Venise annulé et les marchés boursiers en Europe, aux Etats-Unis et au Japon volant en éclats.

    La France n’échappe pas à cette série et à la règle de la proximité: 17 cas notifiés depuis l’apparition de Covid-2019 dont 3 confirmés positifs hier et surtout, une première victime de 62 ans. Elle venait de Chine, un cas qui a jeté le froid ce mercredi 26 février dans les pouvoirs publics et la société civile. Et même si 11 personnes contaminées ont été guéries, le nouveau ministre français de la Santé, a confirmé «le risque d’épidémie existe».

    L’Italie et sa voisine ont déclenché le branle-bas de la mobilisation, interpellés par le déficit d’un guide de méthodologie pour enrayer la propagation du fléau. On retiendra enfin, que le Covid-2019 voyage apparemment vite et bien, y compris dans les décors développés, puisque le Canada a identifié un autre cas présumé de Coronavirus en Ontario, une femme d’une soixantaine d’années ayant séjourné en Iran. Ce qui porte à cinq le nombre de cas présumés ou confirmés dans la province et à 12, le nombre total de cas au pays.

    Et quid de l’Algérie ? Le premier cas avéré reconnu et pris en charge par les autorités sanitaires, prend déjà la dimension d’un test concluant de la part des opérateurs concernés. Les mesures de contrôle et de vigilance établies depuis le rapatriement des Algériens se trouvant à Wuhan, ont été renforcées. Les jours et l’actualité à venir, nous édifierons sur la qualité et la fiabilité de cette mobilisation.

    En attendant, nous n’avons pas vu dans les structures hospitalières du pays, toutes envergures comprises, le personnel médical et paramédical exercer avec les masques et les gants de protection. Est-ce qu’aucune instruction n’a encore été diligentée ?

    Par Fayçal Haffaf

    Ouest Tribune, 26 fév 2020

    Tags : coronavirus, pandémie, Chine, Algérie, Italie, France, contagion,

  • L’inefficacité de la MINURSO et la complicité des USA et de la France dans la poursuite de l’occupation marocaine du Sahara occidental

    Je me suis senti terriblement déçu de l’adoption « unanime » (2 abstentions : la L’inefficacité de la MINURSO et la complicité des États-Unis et de la France

    Texte de la lettre envoyée à tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le 2/11/2019, au sujet de la Résolution 2494 (2019) concernant le Sahara occidental

    À L’ATTENTION DE MM. L’AMBASSADRICE, M. L’AMBASSADEUR MEMBRE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU

    Avec tout mon respect :

    Je me suis senti terriblement déçu de l’adoption « unanime » (2 abstentions : la Russie et l’Afrique du Sud, fort heureusement) de la récente Résolution 2494 (2019) du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la question du Sahara occidental.

    Le fait qu’il n’y ait à ce jour aucun représentant spécial ou personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental ne peut servir de justification ou d’alibi pour une résolution-farce. Cela fait maintenant 44 ans que le Maroc a envahi le Sahara occidental. Et ce, sans résultats justes et efficaces de la part du Conseil de sécurité. Beaucoup de discours, mais rien n’a changé : le statu quo favorable au Maroc et aux intérêts qui soutiennent cet État envahisseur, maître chanteur, corrupteur et criminel, alors que le peuple sahraoui résiste en supportant la répression systématique et la spoliation de ses ressources de la part d’un État envahisseur — d’occupation — illégal, qui a enfreint en toute impunité toutes les règles du Droit international, tandis que vous, année après année, continuez de lire un papier qui ne sert à rien, si ce n’est à éviter de s’engager en faveur des principes de la Charte des Nations Unies et de la légalité internationale en vigueur, établie par ce même Conseil à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. En effet, il sert à maintenir l’occupation du Maroc, avec, immanquablement, toutes ses conséquences néfastes pour le peuple sahraoui et pour la paix et la sécurité dans la région, peut-être même dans d’autres lieux.

    Il ne fait aucun doute que le Conseil soit en mesure d’adopter des décisions correctes et opportunes, et ce, même en l’absence d’un envoyé spécial ou personnel du Secrétaire général.

    En tant que citoyens du monde nous estimons que le fait de laisser les choses en l’état pour contenter le Maroc, la France et, le cas échéant, les États-Unis, constitue une injustice terrible, une lâcheté sournoise, une cruauté impassible et une myopie absolue. Tandis que vous exercez la paralysie, le peuple sahraoui quant à lui souffre. Cela n’a-t-il aucune importance pour vous ? Dormez-vous tranquilles ?

    Nous sommes tous conscients que l’invasion est un subterfuge. La CIJ de La Haye a estimé que le Maroc ne détient aucun titre de souveraineté sur le territoire sahraoui du Sahara occidental, conformément aux principes et règles de l’ONU. Qu’attendez-vous pour imposer la loi ?

    Le Maroc est l’envahisseur, avec un potentiel de guerre impressionnant ; un État qui exerce un chantage sur l’Europe en envoyant des embarcations de migrants ou en s’opposant à la coopération judiciaire et antiterroriste, quand bon lui semble.

    La France porte une part de responsabilité et de culpabilité particulières dans cette situation et le maintien de l’occupation et son corollaire, la répression systématique et atroce.

    Les États-Unis, également. Rappelez-vous que ce fut Henry Kissinger qui donna le feu vert à l’invasion du Maroc à travers son fameux télégramme envoyé depuis le Liban. Et ensuite, Kissinger et le président Gerald Ford, lors d’une réunion dans le Bureau ovale, ont convenu de renvoyer l’affaire devant l’ONU pour, par la suite, éliminer l’exigence du référendum d’autodétermination, comme cela avait déjà été fait lors d’un cas précédent. Complicité, responsabilité et culpabilité des É.-U.

    Kissinger a trompé le président Gerald Ford ; et celui-ci s’est laissé duper (Jacob Mundy dans Le Monde diplomatique). Le président des États-Unis avait l’obligation de mieux s’informer, de façon appropriée. Mais c’était plus facile pour lui de « se laisser duper ». Vous êtes encore, ainsi que les É.-U, en mesure d’arrêter ce crime contre l’humanité ; mais cela ne vous intéresse pas, évidemment. L’ONU dispose de suffisamment d’instruments juridiques. Il s’agit de la plus haute autorité mondiale. Mais elle préfère « accoucher d’une souris », comme l’a dénoncé l’ambassadeur et vice-président de la MINURSO, Frank Rudy.

    Tous les envoyés spéciaux ou personnels « échouent » ou démissionnent en raison de l’impunité que vous accordez au Maroc et de la corruption et des chantages auxquels vous vous soumettez.

    Le Sahara occidental et son peuple éprouvé et meurtri sont utilisés comme monnaie d’échange dans les intérêts des gouvernements que vous représentez. La loi du plus fort, qui va totalement à l’encontre des principes établis dans la Charte des Nations Unies et la Résolution 1514, adoptée précisément pendant les années de la décolonisation. Nous sommes au XXIe siècle, et celui-ci est déjà bien avancé ! Cependant, nous devons encore lutter pour la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique. En effet, n’est-il pas vrai que le Maroc a exercé un chantage sur la Suède afin que celle-ci ne reconnaisse pas la RASD ? Et n’était-il pas aussi vrai qu’il a exercé un chantage sur le gouvernement français, en refusant pendant un an tout type de coopération judiciaire et antiterroriste ? Alors, qu’attendez-vous ? Plus de sang, plus de guerre, à nouveau ? D’après vous, que croyez-vous que vous êtes en train d’encourager à travers ces résolutions dilatoires et en prolongeant l’occupation jusqu’à ce que les Sahraouis cèdent et se rendent face au crime, au pouvoir, au chantage et à l’injustice ?

    Vous n’y parviendrez jamais, en dépit de toutes les lectures d’autant de papiers vains lors de la réunion du Conseil, avec une diplomatie archaïque, pusillanime et soumise. Et vous n’y parviendrez jamais — sans, en outre, risquer d’entraîner de graves conflits — car chaque jour de plus en plus de citoyens du monde, à travers le monde entier, s’unissent afin de vous exiger de vous tenir à votre propre légalité, que vous-mêmes ou vos prédécesseurs avez établie et qu’aujourd’hui vous n’osez pas appliquer.

    Pourquoi le Chapitre VII de la Charte des Nations unies a-t-il été appliqué lorsque l’Iraq a envahi le Koweït et que les dirigeants des États-Unis ont trompé le monde entier en présentant une salière pleine de poudre comme une arme de destruction massive dont l’inexistence a été ensuite prouvée ? Pourquoi ce Chapitre VII ne s’applique-t-il pas au Maroc ? Pourquoi cette politique ambivalente, cette duplicité, cette hypocrisie à l’égard des envahis, cette lâcheté et cette cruauté de vos résolutions injustes ?

    Comment pensez-vous parvenir à un « accord mutuellement acceptable » entre l’envahisseur-maître chanteur et l’envahi expulsé de sa terre et dépourvu de ses droits inaliénables ? Pourquoi ne pas appliquer le plan de paix adopté par les parties et par ce Conseil ? Comment pouvez-vous consentir que le Maroc puisse imposer ses conditions préalables, le fameux « plan d’autonomie » sous la souveraineté du Maroc, en violation de la Charte des Nations unies, la Charte de l’Union africaine, l’avis de la CIJ, les arrêts de la CJEU et les réclamations de la citoyenneté internationale consciente, qui aspire à un monde meilleur et qui, tout comme le peuple sahraoui, perd peu à peu la foi en l’ONU et son Conseil de sécurité ?
    Vous ne parlez que du plan du Maroc. Et jamais du plan du Front POLISARIO, représentant légitime du peuple sahraoui, un plan très généreux, également présenté en 2007 au Secrétaire général. Pourquoi ne l’analysez-vous pas ? N’avez-vous pas suffisamment de temps pour cela ? N’êtes-vous pas payés pour faire justice ? Qu’attendez-vous ? Que le Maroc persiste dans son obstination, en faisant démissionner les envoyés personnels ou spéciaux du Secrétaire général, et que le problème se poursuive éternellement, en démontrant au monde l’inefficacité de l’ONU/MINURSO ?

    Pourquoi la MINURSO est-elle la seule mission de paix sans compétences en matière de contrôle du respect des droits de l’homme ?

    Le cas du Timor oriental était similaire à celui du Sahara occidental.

    Beaucoup de sang a coulé, mais aujourd’hui c’est un pays libre et indépendant. Il est également vrai que le gouvernement portugais de l’époque en avait l’intention ; et, il y est parvenu. Ce qui n’est pas le cas des gouvernements espagnols successifs et hypocrites, dont l’État demeure la puissance administrante de jure du Sahara occidental et a une énorme dette historique, morale et politique envers le peuple sahraoui ; le seul peuple du Maghreb qui maintient l’espagnol comme seconde langue officielle et qui, en dépit des difficultés et obstacles rencontrés, et de toutes les trahisons, a bâti un État qui est un exemple pour l’Afrique et le monde.

    Ces réflexions et appels d’un citoyen espagnol, de l’UE et du monde devraient, d’une certaine manière, vous interpeller comme l’expression de nombreux citoyens du monde qui, comme moi, ressentent, pensent et sont convaincus : que la légalité internationale ne doit pas être une utopie.

    Mais pour tout vous dire, je ne vous fais pas confiance, je ne crois pas dans votre honnêteté indispensable ni que vous ayez la capacité suffisante pour suivre l’exemple et les recommandations qu’un homme aussi digne que Dag Hammarskjöld a faites aux fonctionnaires publics internationaux lorsqu’il dirigeait l’ONU. Et, à cet égard, j’estime être extrêmement proche de l’opinion qu’attache à cette affaire le peuple sahraoui et son représentant légitime, le Front POLISARIO, compte tenu de ce qu’il a affirmé à propos de la voie sans issue dans laquelle vous les avez entraînés :

    « En ne respectant pas son engagement de mettre fin au statu quo et exiger que le Maroc mette fin à son occupation illégale du Sahara occidental, le Conseil de sécurité a manqué une autre occasion d’empêcher l’effondrement du processus de paix de l’ONU.

    Face à l’échec répété du Secrétariat de l’ONU et du Conseil de sécurité à empêcher le Maroc d’imposer les termes du processus de paix et le rôle de l’ONU au Sahara occidental, le Front POLISARIO n’a d’autre choix que de reconsidérer sa participation dans l’ensemble du processus de paix.
    Le Front POLISARIO a toujours agi avec modération malgré la politique d’intransigeance, d’obstructionnisme et de chantage du Maroc. Au fil des ans, nous avons fait d’énormes concessions pour que le processus de paix de l’ONU progresse et réussisse.

    Cependant, l’incapacité du Conseil de sécurité à intervenir fermement face aux tentatives flagrantes du Maroc de transformer la MINURSO en un outil de normalisation de son occupation illégale de notre territoire national a miné l’intégrité et la crédibilité du processus de paix de l’ONU pour notre peuple. »

    Merci beaucoup de votre attention,

    Cordialement,

    Luis Portillo Pasqual del Riquelme (Espagne)

    Russie et l’Afrique du Sud, fort heureusement) de la récente Résolution 2494 (2019) du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la question du Sahara occidental.

    Tlaxcala

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, France, Etats-Unis, Front Polisario,

  • Alain Finkielkraut défend Roman Polanski (vidéo)

    Alain Finkielraut s’exprime sur l’affaire Polansky

    Q: Alain Finkielraut s’exprime sur l’affaire Polansky?

    R : Depuis le déclenchement de cette affaire infernale, je vis dans l’épouvante. La France est en proie à une véritable fureur de la persécution. Il n’y a pas que la France, c’est toute la planète Internet qui est devenue une immense foule lyncheuse. Alors, soyons clairs, je pense que tout le monde aujourd’hui est d’accord que l’enfance est sacrée, qu’on ne touche pas aux enfants. Mais, précisément parce que ce crime est grave on ne doit pas accuser à tort et à travers.

    Q: C’est le cas ?

    Bien sûr, c’est le cas. L’inhumanité commence, nous devrions qu’en même finir de le savoir, quand, au nom de l’humanité souffrante, on cesse de faire des distinctions, on fait des amalgames. L’amalgame c’est la figure par excellence, l’amalgame c’est le péché capital, alors distinguons, au lieu de parler de soutien maladroit à Polanski. Polanski n’est pas le violeur de l’Esonne, Polanski n’est pas pédophile. Sa victime, la plaignante, quia retiré sa plainte,qui n’a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation, n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant au moment des faits…

    Q: 13 ans

    R: C’était une adolescente qui posait nue, dénudée pour Vogue Hommes. Vogue Hommes n’est pas un journal pédophile. C’est qu’en même une chose à prendre en considération. Polanski a toujours, il faut aussi s’en souvenir, niait le viol. Il reconnaît des relations sexuelles illicites avec une mineure et je ne réclame pas, moi, une quelconque impunité pour un artiste. Mais il faut quand même comprendre que sa qualité d’artiste, depuis le début de l’histoire, n’est pas pour Polanski un privilège, c’est un handicap. C’est parce qu’il est un artiste que les juges mégalomanes américains refusent de lâcher l’affaire et c’est parce que c’est un artiste que la foule des internautes se déchaînent contre lui. Dans une société démocratique, l’art est comme un outrage à l’égalité, alors on adore voir les artistes tomber et c’est exactement ce qui se passe avec Polansi aujourd’hui.

    Q: Pourquoi l’amalgame, Alain Fik¡nkielkraut, d’après vous, pour reprendre votre terme, eh bien vous comprendre ?

    R: Pourquoi l’amalgame ? Moi, je ne sais rien. Je pense que cette fureur de la persécution, c’est une tentation constante aujourd’hui aggravée aussi par l’immédiateté d’Internet et, sans doute, parce que le sentiment de pitié pour une victime qui demande une seule chose : qu’on la laisse tranquille, n’est, en fait, que l’alibi d’un immense ressentiment démocratique. Vous savez que certains internautes vous expliquent aujourd’hui que les mêmes artistes qui veulent mettre en prison des enfants qui téléchargent illégalement les viols ou sont les complices des violeurs. Voilà la réalité. Pourquoi l’amalgame ? C’est l’œuvre du ressentiment. Le ressentiment c’est le mauvais visage de la démocratie.

    Q: On a compris que vous apportez un soutient plein et entier à Roman Polanski.

    R: Oui, je soutiens, dans cette affaire, Roman Polanski, qui vit un cauchemar parce qu’il est, 30 ans après, retrouvé par une bureaucratie cruelle et les suisses tout de même, qui relâchent le fils barbare de Kadhafi et qui maintiennent aujourd’hui Polanski en prison. C’est cela qui devrait susciter le scandale. Outre cette bureaucratie, il y a contre lui aussi la foule lyncheuse. Il ne faut se leurrer, s’il est extradé, il peut aller finir ses jours en prison car le procureur américain que la peine qu’il allait requérir était très sévère. Il a des électeurs, c’est ça aussi la justice en Amérique. En plus, on a dépensé des sommes considérables depuis le début de cette affaire, alors on va pas, après tout cet argent, déboucher sur un non lieu. Voilà ce qui l’attend et j’ai peur que, demain, les lyncheurs, dessaoulent, mais ce sera trop tard.

    Q: Vous apportes également votre soutien plein et entier à Frédérique Mitterand, ministre de la culture ? Car il l’a dit lui-même hier, l’affaire Polanski est devenue l’affaire Mittérand.

    R: L’affaire Polanski n’est pas devenue l’affaire Mittérand. L’affaire Polanski demeure et on ne doit pas l’oublier. L’affaire Polanski a été victime d’un procédé totalitaire. On prend un texte, on change le registre, on prélève des citations, on les tronque et on lui demande de se justifier. Mais ce qui est terrible c’est de voir tant de journalistes bien pensants, tant de responsables politiques prétendument respectables prendre maintenant le train conduit à toute vitesse par Marine Le Pen. Je ne croyais pas de mon vivant, assister à cet événement exceptionnel, l’étreinte sauvage du politique correct et du Front National. Voir des socialistes, si vous voulez, céder à cette tentation, c’est terrible. Faute d’idées, ils sombrent dans la démagogie. Face à la crise, on avait besoin d’une gauche mondaiciste. Manque de pot, on a une gauche lyncheuse et ordurière. Mais j’ajoute aussi que la droite est en très mauvais état aussi.

    Q:Pourquoi la droite ?

    Je ne sais pas ! En tout cas, on sent qu’à l’UMP on a qu’un désir, c’est se débarrasser de ce ministre de l’ouverture et les députés UMP n’étaient pas en reste dans la condamnation d’un Polanski dont tout le monde, en plus, savait qu’il avait dû fuir l’Amérique en 1998 pour une affaire de détournement de mineurs. Il n’y a rien de nouveau et tout d’un coup on veut sa peau.

    Q: Mais qu’est-ce que ça dit, d’après vous, sur l’état du débat public ou du débat politique en France?

    R: Vous dites soutien maladroit…

    Q:  Frédérique Mitterand le reconnaît lui-même…

    R: Oui, il a dit aussi que cette Amérique me fait peur. Moi, c’est la France qui me fait peur aussi. Le soutien n’était pas maladroit. Il y avait quelque chose d’évident. Tout le monde savait que Polanski avait été accusé de détournement de mineurs, il est incarcéré en Suisse, les français disent « ça suffit, on ne fait pas ça». Et que se passe-t-il ? Les internautes protestent et à ce moment-là tout le monde a peur et on va faire la chasse aux électeurs. On va faire la chasse parce qu’on veut rester proches du peuple, même quand le peuple montre ce visage absolument effrayant et tout le monde fait fi, avec une cruauté extrême, une cruauté épidémique, de l’histoire de Roman Polanski. Souvenons-nous quand même de ce qu’il a vécu. Il est un enfants du ghetto de Cracovie, sa mère a été déportée et assassinée par les nazis, il a vécu le cauchemar du communisme, il a vécu le cauchemar de la tragédie américaine, l’assassinat de Sharon Tate. Donc, il a lui-même à répondre auprès d’une presse à scandales qui disant qu’il avait inspiré avec son film « Rose Marie’s babies ». Il a traversé ça et tout le monde s’en fiche… mais dans quel monde vit-on ? Cette planète me fait peur.

    Q: Vous pensez que quelque chose a basculé vraiment en France ces 15 derniers jours?

    Peut-être pas, nous verrons bien. Si vous voulez, c’est un phénomène de contagion magnétique. Peut-être, les gens finiront-ils par se réveiller, peut-être au contraire. Vais-je, moi-même à mon tour, pour ce que je dis, être lynché, à mon petit niveau, comme les deux personnes dont nous parlons.

    Depuis le déclenchement de cette affaire infernale, je vis dans l’épouvante. La France est en proie à une véritable fureur de la persécution. Il n’y a pas que la France, c’est toute la planète Internet qui est devenue une immense foule lyncheuse. Alors, soyons clairs, je pense que tout le monde aujourd’hui est d’accord que l’enfance est sacrée, qu’on ne touche pas aux enfants. Mais, précisément parce que ce crime est grave on ne doit pas accuser à tort et à travers.

    Q: C’est le cas ?

    Bien sûr, c’est le cas. L’inhumanité commence, nous devrions qu’en même finir de le savoir, quand, au nom de l’humanité souffrante, on cesse de faire des distinctions, on fait des amalgames. L’amalgame c’est la figure par excellence, l’amalgame c’est le péché capital, alors distinguons, au lieu de parler de soutien maladroit à Polanski. Polanski n’est pas le violeur de l’Esonne, Polanski n’est pas pédophile. Sa victime, la plaignante, quia retiré sa plainte,qui n’a jamais voulu de procès public, qui a obtenu réparation, n’était pas une fillette, une petite fille, une enfant au moment des faits…

    – 13 ans

    C’était une adolescente qui posait nue, dénudée pour Vogue Hommes. Vogue Hommes n’est pas un journal pédophile. C’est qu’en même une chose à prendre en considération. Polanski a toujours, il faut aussi s’en souvenir, niait le viol. Il reconnaît des relations sexuelles illicites avec une mineure et je ne réclame pas, moi, une quelconque impunité pour un artiste. Mais il faut quand même comprendre que sa qualité d’artiste, depuis le début de l’histoire, n’est pas pour Polanski un privilège, c’est un handicap. C’est parce qu’il est un artiste que les juges mégalomanes américains refusent de lâcher l’affaire et c’est parce que c’est un artiste que la foule des internautes se déchaînent contre lui. Dans une société démocratique, l’art est comme un outrage à l’égalité, alors on adore voir les artistes tomber et c’est exactement ce qui se passe avec Polansi aujourd’hui.

    Q: Pourquoi l’amalgame, Alain Fik¡nkielkraut, d’après vous, pour reprendre votre terme, eh bien vous comprendre ?

    Pourquoi l’amalgame ? Moi, je ne sais rien. Je pense que cette fureur de la persécution, c’est une tentation constante aujourd’hui aggravée aussi par l’immédiateté d’Internet et, sans doute, parce que le sentiment de pitié pour une victime qui demande une seule chose : qu’on la laisse tranquille, n’est, en fait, que l’alibi d’un immense ressentiment démocratique. Vous savez que certains internautes vous expliquent aujourd’hui que les mêmes artistes qui veulent mettre en prison des enfants qui téléchargent illégalement les viols ou sont les complices des violeurs. Voilà la réalité. Pourquoi l’amalgame ? C’est l’œuvre du ressentiment. Le ressentiment c’est le mauvais visage de la démocratie.

    Q: On a compris que vous apportez un soutient plein et entier à Roman Polanski.

    Oui, je soutiens, dans cette affaire, Roman Polanski, qui vit un cauchemar parce qu’il est, 30 ans après, retrouvé par une bureaucratie cruelle et les suisses tout de même, qui relâchent le fils barbare de Kadhafi et qui maintiennent aujourd’hui Polanski en prison. C’est cela qui devrait susciter le scandale. Outre cette bureaucratie, il y a contre lui aussi la foule lyncheuse. Il ne faut se leurrer, s’il est extradé, il peut aller finir ses jours en prison car le procureur américain que la peine qu’il allait requérir était très sévère. Il a des électeurs, c’est ça aussi la justice en Amérique. En plus, on a dépensé des sommes considérables depuis le début de cette affaire, alors on va pas, après tout cet argent, déboucher sur un non lieu. Voilà ce qui l’attend et j’ai peur que, demain, les lyncheurs, dessaoulent, mais ce sera trop tard.

    Q: Vous apportes également votre soutien plein et entier à Frédérique Mitterand, ministre de la culture ? Car il l’a dit lui-même hier, l’affaire Polanski est devenue l’affaire Mittérand.

    L’affaire Polanski n’est pas devenue l’affaire Mittérand. L’affaire Polanski demeure et on ne doit pas l’oublier. L’affaire Polanski a été victime d’un procédé totalitaire. On prend un texte, on change le registre, on prélève des citations, on les tronque et on lui demande de se justifier. Mais ce qui est terrible c’est de voir tant de journalistes bien pensants, tant de responsables politiques prétendument respectables prendre maintenant le train conduit à toute vitesse par Marine Le Pen. Je ne croyais pas de mon vivant, assister à cet événement exceptionnel, l’étreinte sauvage du politique correct et du Front National. Voir des socialistes, si vous voulez, céder à cette tentation, c’est terrible. Faute d’idées, ils sombrent dans la démagogie. Face à la crise, on avait besoin d’une gauche mondaiciste. Manque de pot, on a une gauche lyncheuse et ordurière. Mais j’ajoute aussi que la droite est en très mauvais état aussi.

    Q: Pourquoi la droite ?

    Je ne sais pas ! En tout cas, on sent qu’à l’UMP on a qu’un désir, c’est se débarrasser de ce ministre de l’ouverture et les députés UMP n’étaient pas en reste dans la condamnation d’un Polanski dont tout le monde, en plus, savait qu’il avait dû fuir l’Amérique en 1998 pour une affaire de détournement de mineurs. Il n’y a rien de nouveau et tout d’un coup on veut sa peau.

    Q: Mais qu’est-ce que ça dit, d’après vous, sur l’état du débat public ou du débat politique en France?
    A dit des choses terribles. Vous dites soutien maladroit…

    – Frédérique Mitterand le reconnaît lui-même…

    Oui, il a dit aussi que cette Amérique me fait peur. Moi, c’est la France qui me fait peur aussi. Le soutien n’était pas maladroit. Il y avait quelque chose d’évident. Tout le monde savait que Polanski avait été accusé de détournement de mineurs, il est incarcéré en Suisse, les français disent « ça suffit, on ne fait pas ça». Et que se passe-t-il ? Les internautes protestent et à ce moment-là tout le monde a peur et on va faire la chasse aux électeurs. On va faire la chasse parce qu’on veut rester proches du peuple, même quand le peuple montre ce visage absolument effrayant et tout le monde fait fi, avec une cruauté extrême, une cruauté épidémique, de l’histoire de Roman Polanski. Souvenons-nous quand même de ce qu’il a vécu. Il est un enfants du ghetto de Cracovie, sa mère a été déportée et assassinée par les nazis, il a vécu le cauchemar du communisme, il a vécu le cauchemar de la tragédie américaine, l’assassinat de Sharon Tate. Donc, il a lui-même à répondre auprès d’une presse à scandales qui disant qu’il avait inspiré avec son film « Rose Marie’s babies ». Il a traversé ça et tout le monde s’en fiche… mais dans quel monde vit-on ? Cette planète me fait peur.

    – Vous pensez que quelque chose a basculé vraiment en France ces 15 derniers jours?

    Peut-être pas, nous verrons bien. Si vous voulez, c’est un phénomène de contagion magnétique. Peut-être, les gens finiront-ils par se réveiller, peut-être au contraire. Vais-je, moi-même à mon tour, pour ce que je dis, être lynché, à mon petit niveau, comme les deux personnes dont nous parlons.

    Tags : France, Roman Polanski, pédophilie, viol, sexe, mineurs, Alain Finkielkraut,

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  • Comment les USA et le Maroc se sont emparés du Sahara espagnol

    JACOB MUNDY, AU « MONDE DIPLOMATIQUE » : Comment les USA et le Maroc se sont emparés du Sahara espagnol

    Dans un long article paru dans l’édition anglophone du Monde Diplomatique du mois de janvier 2006, Jacob Mundy a démontré, en se basant sur des documents déclassifiés de l’administration américaine, que les Etats-Unis ont aidé le roi Hassan II à s’emparer du Sahara occidental.

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Le rôle du gouvernement des USA lors de la crise d’octobre-novembre 1975 a été le sujet de beaucoup de spéculations, alors que peu de faits sont connus. Avec peu d’arguments, souvent circonstanciels, divers observateurs ont accusé les USA de toute une gamme d’attitudes, allant de la passivité à la complicité.

    Ces accusations de complicité n’étaient pas totalement infondées. Trois ans après la crise, le Parlement espagnol a enquêté sur l’affaire. Plusieurs fonctionnaires ont déclaré que la France et les USA avaient fait pression sur Madrid pour accéder aux demandes de Hassan II. Et le directeur adjoint de la CIA à l’époque, le lieutenant-général Vernon Walters, a laissé entendre qu’il était intervenu au nom des USA pendant la crise, déclaration reprise plus tard par d’autres sources dans le New York Times en 1981. Etant donné les étroites relations de Walters avec Hassan II, datant du débarquement allié à Casablanca, le journaliste Bob Woodward l’a décrit une fois comme l’agent personnel du monarque au sein de la CIA, écrit Jacob Mundy dans cet article paru dernièrement dans la dernière l’édition anglophone du Monde diplomatique.

    Selon Mundy, qui a repris des documents officiels de l’administration américaine ainsi que des déclarations de hautes personnalités, Hassan II aurait reçu le feu vert pour s’emparer du Sahara occidental durant l’été 75 lors d’une rencontre avec Henry Kissinger. Les documents officiels ne révéleront jamais toute la vérité tout était possible à cette époque, note-t-il en rapportant les propos de Richard Parker, ambassadeur des USA en Algérie durant cette période.

    Accord ou pas, l’administration Ford était au courant des velléités du Maroc de s’approprier le Sahara occidental dès le départ de l’occupant espagnol. Rappelons que le Maroc avait requis un avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) portant sur l’existence de liens entre le Sahara occidental et le royaume du Maroc. Ce dernier a finalement été débouté par cette institution internationale qui a conclu que les éléments et renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental, d’une part, le royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien, d’autre part. La « marche verte » de Hassan II est donc une réponse à l’avis formulé par la CIJ.

    Rencontrant Hassan II lors d’un voyage préprogrammé pour discuter du conflit israélo- arabe, le vice-secrétaire d’Etat, Alfred Atherton, a rapporté le 22 octobre que le Maroc et l’Espagne avaient conclu un accord permettant la marche tout en sauvant la face. Ils utiliseraient par la suite l’Onu pour légitimer l’occupation marocaine au moyen d’un plébiscite contrôlé, permettant ainsi « l’Espagne de se retirer avec élégance », explique Mundy. Mais l’invasion des territoires sahraouis ne se déroule pas comme l’avait prévu le commandement marocain.

    Les FAR et les marcheurs plusieurs centaines de civils marocains font face aux troupes du Polisario. « La situation devient critique pour Hassan II. Hassan II s’est retiré du Sahara. Mais s’il ne l’obtient pas, il est fini. Nous devrions maintenant travailler à ce qu’il l’obtienne. Nous allons agir au sein de l’Onu (pour) assurer un vote favorable », a indiqué Kissinger au président Ford, le 10 novembre 1975. « Malheureusement pour Kissinger, l’Onu n’a pas été capable d’organiser un vote « truqué » durant l’administration tripartite transitoire (Maroc, Mauritanie et Espagne), qui a vu la moitié de la population indigène fuir vers le désert avant le retrait de l’Espagne en février 1976. La sanction des urnes étant refusée, le Polisario a essayé de réaliser l’autodétermination par le fusil », indique Jacob Mundy. Il en conclut que les Etats-Unis ont largement favorisé le Maroc dans l’invasion du Sahara occidental.

    « En 1976, le spécialiste renommé du droit international, Thomas Franck, a décrit avec justesse la politique des USA pendant la crise comme « un acte d’opportunisme politique fondé sur des alliances est/ouest ». On pourrait en dire autant aujourd’hui de la politique américaine de « neutralité » par rapport au conflit du Sahara occidental, ainsi qu’à d’autres conflits touchant à la négation de l’autodétermination nationale. La seule différence entre 1975 et 2005 réside dans le contexte géopolitique justificateur. On est passé de la guerre froide à la guerre contre le terrorisme, ce qui nous amène à croire que notre neutralité proclamée est un luxe que nous ne pouvons pas encore nous permettre. Mais la persistance du conflit du Sahara occidental démontre les imperfections de la politique américaine de « neutralité » au Sahara. Durant les 30 dernières années, Washington ne s’en est pas rendu compte », conclut Jacob Mundy. T. H.

    Texte traduit de l’anglais par ARSO.

    Membre fondateur de l’Association « Friends of the Western Sahara », Jacob Mundy poursuit des études en post-graduation à l’université de Washington. Il est coauteur, avec Stephen Zunes, de Western Sahara: war, nationalism and conflict irresolution, Sahara occidental: guerre, nationalisme et conflit irrésolu), à paraître prochainement aux Editions Syracuse University Press.

    Le Soir d’Algérie, 4 fév 2006

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, France, Etats-Unis, USA, décolonisation,

  • Maroc : Le Makhzen dissimule sa brouille avec la France

    Après s’être battu contre l’Algérie, la Mauritanie et l’Espagne, les relations du Maroc avec la France se trouvent en crise. La raison ? Difficile à savoir, puisque les deux parties tentent de dissimuler le froid traversée par leurs relations.

    En 2014, Paris et Rabat ont connu une situation semblable suite à la décision de la justice française d’interroger Abdellatif El Hammouch car il est visé par plusieurs plaintes pour torture et complicité de tortures par plusieurs associations et ressortissants franco-marocains.

    Le Makhzen suspend aussitôt sa coopération judiciaire avec la France et remet en cause de nombreux accords bilatéraux.

    A Paris c’est l’affolement aux Affaires étrangères qui vont tout faire pour débloquer cette situation.

    Le 31 janvier 2015 un nouvel accord sur la coopération judiciaire, quasi secret, est signé. Selon Le Canard Enchaîné vient, pour qu’il n’y ait plus d’affaire comme celle concernant Hammouchi, chacun des deux pays doit immédiatement informer l’autre des procédures et des faits pénalement punissables. Les plaintes déposées en France contre un marocain doivent être transmises sans délai à Rabat, et inversement. Il appartiendra au pays concerné de décider des suites à donner, soit l’ouverture d’une procédure, soit son renvoi dans l’autre pays. Ainsi le pays concerné pourra décider unilatéralement la « clôture » du dossier. Les magistrats saisis du cas Hammouchi n’ont plus qu’à classer le dossier. »

    Jusqu’à présent la France s’est incliné devant le Maroc pour des raisons économiques et stratégiques. Cependant, avec la configuration de la situation mondiale, au Sahel notamment, Paris est contraint de changer de politique. La nouvelle configuration exige l’amélioration des relations avec l’Algérie, ce qui implique la résolution du conflit du Sahara Occidental qui empoisonne l’atmosphère entre Al Mouradia et l’Elysée.

    Selon des experts, le roi du Maroc fait la tête parce que la France n’est plus en mesure de soutenir la position du Maroc sur le contentieux sahraoui, notamment au Conseil de Sécurité.

    Ainsi, le statu quo tant défendu par le Maroc a fini par se retourner contre lui. La France lui tourne le dos et l’Algérie a repris sa position de puissance et son poids dans l’échiquier régional. Acculé par sa politique de chantage et de fait accompli, le Makhzen se retrouve seul. Même ses pseudo-démocrates ne peuvent s’envoler à son secours.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, France, ONU, Makhzen,

  • Selon l’OMS, le monde « n’est pas prêt à faire face » au coronavirus

    L’expansion du nouveau coronavirus à travers la monde inquiète la communauté internationale. En Chine, où les contaminations diminuent, le virus a tué plus de 2700 personnes, selon les autorités chinoises.

    Mais la maladie continue de se propager dans le monde. Selon l’OMS, la menace d’une pandémie est réelle. L’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme. L’OMS appelle à une grande solidarité internationale alors que le nouveau coronavirus ne cesse de s’étendre à travers le monde, qui, selon un expert de l’OMS, « n’est tout simplement pas prêt à y faire face ».

    L’épidémie apparue en décembre dans le centre de la Chine a déjà atteint un pic dans ce pays, où elle a contaminé quelque 78 000 personnes dont plus de 2 700 sont mortes, ont indiqué mercredi 26 février les autorités chinoises.

    La maladie touche de plus en plus de pays et concerne désormais, Chine mise à part, plus d’une trentaine d’États, où elle a fait plus de 40 morts et 2 500 contaminations.

    Le monde n’est « tout simplement pas prêt » à y faire face, a averti mardi Bruce Aylward, l’expert qui dirige la mission conjointe OMS/Chine, de retour de Pékin. « Vous devez être prêt à gérer cela à une plus grande échelle, et cela doit être fait rapidement », a-t-il ajouté, saluant en revanche le travail d’endiguement de la maladie réalisé par Pékin.

    Les autorités sanitaires américaines ont d’ailleurs dit mardi s’attendre à une propagation de l’épidémie aux États-Unis, encourageant les écoles, les entreprises et les gouvernements locaux à envisager des mesures de précaution comme l’annulation d’événements publics. L’administration Trump prévoit de consacrer 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros) à la lutte contre la maladie.

    Italie, principal foyer en Europe

    Les autorités américaines craignent également que l’épidémie ne menace la chaîne d’approvisionnement en médicaments des États-Unis, car une grande partie des ingrédients utilisés dans la confection des médicaments est fabriquée en Chine, d’où le virus est parti.

    En Europe, l’Italie est le pays le plus touché par ce virus avec plus de 300 personnes contaminées. Dix personnes y ont succombé, toutes des personnes âgées et atteintes précédemment de pathologies graves. Plusieurs médias ont annoncé une onzième victime, une femme de 76 ans en Vénétie. Trois nouvelles régions italiennes, la Toscane (centre), la Sicile (sud) et la Ligurie (nord-ouest) ont recensé des contaminations, a annoncé mardi la Protection civile.

    Tous les pays voisins de l’Italie « se sont engagés à garder ouvertes leurs frontières car les fermer serait une erreur et disproportionnée », lors d’une réunion ministérielle à Rome entre Italie, France, Suisse, Autriche, Croatie, à laquelle étaient également présentes l’Allemagne et l’Union européenne. Ils ont aussi décidé d’ »évaluer au cas par cas » l’éventuelle annulation d’événements majeurs, selon un communiqué commun.

    Hôtel en quarantaine

    L’Autriche a annoncé deux premiers cas de coronavirus dans la région du Tyrol, frontalière de l’Italie. Un hôtel de la ville touristique d’Innsbruck, capitale de cette région du cœur des Alpes, a été mis en quarantaine. Une réceptionniste italienne contaminée par le virus y travaillait. La Suisse a également annoncé un premier cas dans une région proche de l’Italie, tandis qu’en Croatie, un jeune homme revenu récemment d’Italie a été contaminé, premier cas connu dans les Balkans.

    Deux nouveaux cas ont été confirmés en France, dont l’un rentrait d’Italie, selon le ministère français de la Santé, précisant que leur état de santé n’inspirait aucune inquiétude. Quatorze cas ont au total été détectés en France, un est mort et onze sont considérés comme guéris.

    Aux Canaries, plusieurs centaines de touristes sont confinés dans un hôtel de l’île espagnole de Tenerife où a séjourné un Italien qui pourrait être porteur du coronavirus.

    Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait averti lundi que le monde restait menacé de « pandémie », à savoir une épidémie d’ampleur internationale. L’agence de l’ONU s’inquiète particulièrement des risques pour les pays pauvres, mal équipés pour dépister et combattre le nouveau virus.

    La Chine, berceau du virus, est prête à offrir assistance et matériel médical aux pays africains face à l’épidémie de coronavirus, a déclaré le président Xi Jinping. Sur le continent africain justement, après l’Égypte, une deuxième infection a été officiellement enregistrée en Algérie, sur un Italien arrivé dans ce pays le 17 février.

    L’Iran touché au sommet de l’État

    En Iran, la mission d’une une équipe d’experts de l’OMS a été retardée, mais reste prévue. Téhéran a annoncé mardi trois nouveaux décès, portant son bilan à 15 morts, le plus lourd en dehors de la Chine. Le vice-ministre de la Santé en personne, Iraj Harirchi, a été testé positif au coronavirus.

    Dans un contexte de vives tensions entre Washington et Téhéran, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a exigé de l’Iran qu’il dise « la vérité ». Les Émirats arabes unis ont suspendu mardi tous les vols en provenance et à destination de l’Iran, une décision qui concerne au premier chef l’aéroport de Dubaï, le plus grand du monde pour les passagers étrangers.

    Plusieurs pays de la région ont annoncé des cas de contamination chez des personnes de retour d’Iran. En Corée du Sud, la situation est « très grave », s’est alarmé le président Moon Jae-in, alors que le nombre de contaminations a encore bondi pour atteindre près d’un millier de cas. Le pays, qui a enregistré 11 morts selon le bilan annoncé mercredi matin, est ainsi le premier foyer mondial de contamination après son voisin chinois. Le bilan d’infections en Corée du Sud s’élève à 1 146 personnes touchées, après l’ajout de 169 nouveaux cas mercredi matin.

    Les cas de contamination au plus bas

    En Chine, cependant les contaminations diminuent. Mercredi matin, le pays a enregistré 52 nouveaux décès en 24 heures, le chiffre le plus bas depuis près de trois semaines (ils y en avait eu 71 la veille), outre 406 nouvelles contaminations. D’après l’OMS, l’épidémie a connu un « pic » puis un « plateau » entre le 23 janvier et le 2 février, soit juste après la mise en quarantaine de la ville de Wuhan (11 millions d’habitants), berceau de l’épidémie. En dehors de cette région, toujours en quarantaine, la vie semblait reprendre un cours un peu plus normal, notamment à Pékin où la circulation automobile s’intensifiait légèrement.

    Apple a rouvert plusieurs de ses magasins fermés depuis près d’un mois. Mais les universités ne rouvriront pas tant que l’épidémie n’aura pas été maîtrisée, a averti le ministère de l’Éducation.

    Le Japon voisin a annoncé le décès d’un quatrième passager issu du paquebot Diamond Princess où près de 700 personnes ont été contaminées.

    France24 avec AFP

    Tags : OMS, coronavirus, Chine, Italie, France, Allemagne,

  • Sahara Occidental : L’Espagne et la France fustigées

    Cela fait 44 ans, aujourd’hui, que la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a été proclamée. Mais après tant d’années, le constat est là : à l’exception d’avoir arraché quelques acquis certes précieux et néanmoins symboliques, l’évolution du dossier stagne et se caractérise, ces derniers mois, notamment, par un nouveau blocage. Pour les représentants du Front Polisario, le Maroc et ses « alliés » œuvrent sans cesse à entraver le peuple sahraoui dans sa marche pour son indépendance.

    Massiva Zehraoui – Alger (Le Soir) – Irrité, l’ambassadeur du Front Polisario à Alger a, dans ce contexte, pointé du doigt la complicité «affichée» de certains pays européens qui seraient à l’origine de ce statu quo.

    Lors d’une conférence de presse qu’il a animée, hier mercredi, au forum du quotidien El Wassat, Abdelkader Taleb Omar a ouvertement fustigé l’Espagne et la France. Ses critiques se sont particulièrement dirigées à l’endroit du gouvernement espagnol dont il considère que «la position d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui». Il a souligné que les positions de Madrid ont de tout temps viré du chaud au froid lorsqu’il s’agit de la reconnaissance de la Rasd. Il fera toutefois remarquer que ces derniers mois, la politique espagnole, à cet égard, a totalement rompu avec les positions des gouvernements successifs en manifestant un «soutien pratiquement inconditionnel au colonisateur marocain», déplore l’ambassadeur.

    Abdelkader Taleb Omar dénonce le parti-pris du gouvernement de Pedro Sanchez, qui se fait aujourd’hui «le défenseur des intérêts du Maroc au détriment de tout un peuple». A chaque fois que l’Espagne se prononce en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, elle est «aussitôt rappelée à l’ordre et se rétracte à la vitesse de la lumière», a-t-il constaté.
    Abdelkader Taleb Omar a, d’ailleurs, rappelé le récent «incident» suite auquel le gouvernement espagnol a dû réitérer sa position sur le Sahara Occidental afin d’apaiser ses relations avec Mohammed VI.

    Rappelons qu’un membre du gouvernement issu du parti de gauche Podemos avait reçu dernièrement une représentante du Front Polisario en qualité de «ministre», signifiant, de ce fait, sa reconnaissance de la Rasd en tant qu’État. La réaction au sein du gouvernement n’a pas tardé à se manifester, réaffirmant la «non-reconnaissance de l’Espagne officielle de la République sahraouie».

    Selon Abdelkader Taleb Omar, c’est de façon décomplexée que l’Espagne cautionne « la propagande du roi ». Il attirera encore l’attention sur l’absence totale du mot « autodétermination » du peuple du Sahara Occidental dans le paysage médiatique espagnol. « Nous avions pour habitude d’envoyer régulièrement des représentants du Front Polisario s’entretenir avec des dirigeants espagnols », a-t-il relevé, chose qui n’arrive plus aujourd’hui. L’ambassadeur de la Rasd a par ailleurs chargé la France qui, d’après lui, «ne fait que calquer la politique de l’Espagne vis-à-vis du dossier sahraoui».

    Il estimera encore que la France a accepté de jouer le mauvais rôle dans les négociations pouvant mener vers un règlement de la crise, de manière pacifique.

    M. Z.

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  • Le Maroc est l’instrument des conspirations occidentales en Afrique (général algérien en retraite)

    Dans un entretien accordé à EnnaharTV, le général retraité Abdelaziz Mjahed n’a pas mâché ses mots en parlant sur le Maroc. Selon lui:

    -Les risques qui entourent l’Algérie aujourd’hui ont été causés par le criminel Sarkozy. C’est lui qui a allumé la mèche en Libye, ce qui a semé le chaos dans cette région et au Sahel. Sarkozy doit être jugé pour ce crime contre l’humanité.

    – Le monde entier reconnaît que le régime du Makhzen est le plus grand producteur et exportateur des drogues. Il n’a rien fait contre le Maroc à part des déclarations et des paroles qui ne sont pas suivies d’actes concrets parce qu’il s’agit d’un pays qui est un instrument entre leurs mains. Le terrorisme est un instrument à leur disposition.

    – Les frontières seront ouvertes le jour où le peuple marocain deviendra libre de choisir un régime qui défend ses propres intérêts. Actuellement, le pouvoir au Maroc ne défend que les intérêts du colonialisme. Le jour où la France a décidé d’octroyer la pseudo-indépendance au Maroc, celle-ci était conditionnée par la formule « indépendance dans l’inter-dépendance ».

    -Ce qu’il se passe au Nord et au Sud du Maroc est la preuve que le Makhzen ne défend pas les intérêts de son peuple. Sans parler des sahraouis qui sont les victimes d’une conspiration colonialiste franco-espagnole dont le Makhzen était l’outil et le sionisme international, son auteur,.

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