Étiquette : Front Polisario

  • Ould El Ghazouani : La Mauritanie reconnaît la RASD tout en gardant une neutralité positive

    Selon le site Essahraa, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a révélé au cours d’une conférence de presse organisée jeudi soir, 5 mars courant dans la soirée au palais présidentiel à Nouakchott, la position de la Mauritanie par rapport au dossier du Sahara Occidental et de la crise du Golfe.

    Après avoir rappelé que le président mauritanien a affirmé « d’emblée, que les deux questions ne sont pas dans même assiette », le président a affirmé, selon la même source, que la position de la Mauritanie sur la question du Sahara n’a pas changé, soulignant qu’elle reconnaît la République Sahraouie tout en gardant une neutralité positive, qui s’oppose au statu quo.

    « Concernant la crise au Golfe, la position de notre pays s’inscrit dans le cadre de sa politique étrangère, téléguidée par les intérêts du peuple mauritanien et de la patrie, a-t-il ajouté, précisant qu’il est responsable de ces intérêts préservés par le  respect mutuel et de traitement d’égal à égal.

    Le président Ghazouani a rencontré des dizaines de journalistes mauritaniens, lors de sa première sortie médiatique depuis son élection à la présidence de la République en juin 2019 dont il  a remporté le premier tour », conclue Essahraa.

    La déclaration du président Ould El Ghazouani est une véritable révélation par rapport à un sujet considérée comme un tabou dans la position de la Mauritanie vis-à-vis du conflit du Sahara Occidental. Une véritable révélation qui me manquera pas de faire grincer les dents à Rabat.

    Tags : Sahara Occidental, Mauritanie, Front Polisario, Maroc, Mohamed Ould El Ghazouani,

  • Le Front Polisario traduit en justice le Fonds néo-zélandais pour les importations illégales de phosphate sahraoui

    La représentation du Front Polisario en Australie et en Nouvelle-Zélande a déclaré jeudi que le Front avait engagé une action en justice devant la Haute Cour de Nouvelle-Zélande contre le Fonds de pension de retraite néo-zélandais, pour son investissement dans les importations de phosphates extraits et importés illégalement des territoires occupés du Sahara occidental.

    Le Front Polisario a « entamé une action en justice dans le cadre de ses efforts pour arrêter les importations illégales de phosphate naturel du Sahara occidental occupé vers la Nouvelle-Zélande », a rapporté l’Agence SPS, soulignant que « certaines décisions d’investissement néo-zélandaises soutiennent l’occupation illégale continue du Maroc du Sahara occidental, ainsi que l’extraction et l’exportation illégales de phosphate sahraoui ».

    Le représentant sahraoui en Australie et en Nouvelle-Zélande, Kamal Fadel, a déclaré que « le peuple sahraoui est déterminé à protéger ses ressources
    naturelles par tous les moyens disponibles. Cette action en justice est un message à tous ceux qui sont impliqués dans l’exploitation illégales des ressources naturelles sahraouies ».

    Cette demande fait suite à une action en justice couronnée de succès par le Front Polisario à l’étranger, y compris la saisie et la vente d’une cargaison de phosphate du Sahara occidental en 2017 qui transitait par l’Afrique du Sud en route vers la Nouvelle-Zélande. Dans cette affaire, la Haute Cour d’Afrique du Sud a conclu que le gouvernement sahraoui était propriétaire de la cargaison et a observé que le Sahara occidental était illégalement occupé par le Maroc par le recours à la force armée.

    L’Organisation des Nations Unies ne reconnaît pas le Maroc en tant que puissance souveraine ou administrante du Sahara occidental et, en 1975, la
    Cour internationale de Justice a conclu que le Maroc n’avait pas de liens historiques avec le Sahara occidental susceptibles de soutenir une revendication de souveraineté, a rappelé le Front Polisario dans son communiqué.

    « Le Front Polisario a été reconnu par les Nations Unies comme le représentant légitime du peuple sahraoui du Sahara occidental. En 1976, le Polisario a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD) comme gouvernement légitime représentant le peuple sahraoui. En 1982, la RASD est devenue membre de l’Organisation de l’unité africaine, pour devenir en 2001 membre fondateur de l’Union africaine », a-t-on encore
    soutenu.

    Située dans la zone du Sahara occidental occupée par le Maroc, se trouve une mine de phosphate à Bou Craa. Tout au long de l’occupation marocaine,
    le phosphate a été extrait à Bou Craa et exporté via le port d’El-Ayoune (également dans le territoire occupé) par Phosphates de Boucraa, qui appartient à la famille royale marocaine Le Front Polisario a expliqué que l’extraction et l’exportation annuelles de phosphate incitent le Maroc à poursuivre son occupation illégale du Sahara occidental et à diriger une économie en extension de son annexion du territoire. « Cela encourage le Maroc à continuer de retarder un référendum sous les auspices des Nations Unies qui permettrait au Sahara occidental d’affirmer sa souveraineté indépendante », a souligné le Front Polisario.

    Au cours de la dernière décennie, un certain nombre d’entreprises dans le monde ont cessé d’importer du phosphate sahraoui pour des raisons éthiques, et des pays comme l’Australie, le Canada et les Etats-Unis n’importent plus de phosphate du territoire occupé.

    Cependant, souligne le Front Polisario, les sociétés néo-zélandaises « Ballance Agri-Nutrients Limited (Ballance) et Ravensdown Limited (Ravensdown) » continuent d’acheter et d’importer illégalement du phosphate sahraoui et, par leur intermédiaire, la Nouvelle-Zélande est le seul importateur restant de phosphate sahraoui dans le monde occidental.

    APS

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ressources naturelles, Front Polisario, Nouvelle Zélande, Fonds de pension de retraite néo-zélandais,

  • Décryptage – Polisario et Maroc – Reprise des armes imminente !

    Après la mort du général Franco en 1975 et le retrait des forces coloniales espagnoles qui s’en est suivi, surtout grâce à l’action du Frente Popular para la Liberacion de Saguia el-Hamra y Rio de Oro (Polisario), le Sahara occupé par l’Espagne depuis 1884, est devenu le siège d’un conflit qui n’a toujours pas trouvé de solution, à ce jour.

    Le Royaume chérifien qui contrôle illégalement 80% du Sahara occidental, étendue désertique d’Afrique du Nord d‘une superficie de 266 000 km², situé entre la Mauritanie au Sud, l’Algérie à l’Est et le Maroc au Nord, ne cesse d’en revendiquer la souveraineté.

    En face, les forces de résistance sahraouie du Front Polisario sont quant à elles adeptes d’un référendum d’autodétermination, censé décider de l’avenir politique de ce Sahara espagnol inscrit depuis 1963 sur la liste des territoires non autonomes de l’ONU.

    Le référendum promis au peuple sahraoui dans le cadre de la décolonisation entériné en 1991 n’a malheureusement pas pu avoir lieu, malgré les médiations et pourparlers tenus au travers d’envoyés spéciaux désignés par différents Secrétaires Généraux de l’ONU depuis les années 80, aux fins de régler, en vain, le statut colonial de cette riche région africaine.

    Pourtant au mois de Mai 1975, à la demande du Maroc, l’ONU avait sollicité l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) concernant le statut politique du Sahara espagnol dans la perspective du retrait espagnol. Moins de 5 mois après, la CIJ avait déclaré que « le Sahara occidental n’était pas terra nullius avant l’occupation espagnole. Bien que les liens historiques du territoire et de sa population avec le Maroc et la Mauritanie sont reconnus, ils sont jugés insuffisants pour que le territoire leur soit ‘rendu‘ ’’ .

    Le droit de la population locale à exercer son droit à l’autodétermination est ainsi avéré, et les revendications territoriales du Maroc rejetées. Une décision qui ne plait pas au Maroc qui va décider, au mépris du Droit International, d’envahir le Sahara Occidental en Novembre 1975…

    Pressée, l’Espagne se retire officiellement de la région et transfère l’administration du territoire, en toute illégalité au vu du droit international, au Maroc et à la Mauritanie le 27 février 1976. Le même jour, le Front Polisario déclare la création de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD).

    En 1979, Le Front Polisario est reconnu comme le représentant du peuple sahraoui par la Résolution 3437 de l’Assemblée générale du 21 novembre. La même année le gouvernement mauritanien reconnait le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Mais toujours pas le Maroc.

    Ni le Secrétaire général de l’ONU, Javier Pérez de Cuéllar, ni l’envoyé spécial américain James A. Baker, ni le nouveau Secrétaire général Kofi Annan n’ont pu imposer une solution allant dans le sens d’un dénouement définitif du dernier conflit territorial d’Afrique.

    Le 10 Avril 2007, le Front Polisario soumet une proposition de solution politique, assurant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

    Le 11 avril 2007, le Maroc propose au nouveau Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki Moon, une proposition de statut d’autonomie de la région du Sahara, soutenue par la France, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Espagne.

    Mais une fois encore, les négociations sans conditions auxquelles l’ONU appelait, n’ont pu aboutir, le Maroc butant sur la condition préalable d’abandon de sa déclaration de souveraineté sur le Sahara Occidental…

    Après 5 années, Christopher Ross, l’envoyé spécial de Ban Ki-moon, tente de faire sortir les négociations entre sahraouis et marocains de l’impasse. Il est déclaré persona non grata par le Maroc en 2015, après le rejet par Ban Ki-moon de la demande marocaine de changer de médiateur, accusé selon eux de partialité suite à la publication de l’un de ses rapports, demandant à Rabat d’améliorer la situation des droits de l’homme dans la partie du Sahara qu’il contrôle…

    En 2017, l’actuel Secrétaire général, António Guterres, nomme l’ancien président allemand, Horst Köhler, nouvel envoyé spécial en charge du dossier du Sahara Occidental.

    Ce dernier va pouvoir réunir la même table à Genève, le Front Polisario et le Maroc, avec les pays limitrophes que sont la Mauritanie et l’Algérie en Décembre 2018. Si les négociations n’ont pas été concluantes, elles auront tout de même marqué une véritable reprise des pourparlers.

    Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres n’a toujours pas trouvé de successeur à l’Allemand Horst Köhler qui a démissionné en mai 2019 « pour raisons de santé ».

    En réalité, Horst Köhler avait fait part à Antonio Guterres des restrictions que lui imposaient le Maroc et de son manque de liberté de mouvement l’empêchant d’avoir accès aux interlocuteurs locaux dans les territoires sahraouis occupés.

    « La Minurso n’a pas accès à des interlocuteurs locaux à l’ouest du mur de sable, ce qui continue de limiter sa capacité d’évaluer en toute indépendance la situation au Sahara occidental à des fins d’analyse ou de sécurité« , écrit le secrétaire général dans son rapport final sur la situation au Sahara Occidental, transmis au Conseil de sécurité.

    Pis encore, la récente rumeur de désignation du Ministre Slovaque des affaires étrangères Miroslav Lajcák, pressenti à cette mission sensible, n’a finalement pas eu lieu.

    Le Ministre des Affaires Etrangères du Maroc, Nasser Bourita, n’avait pas hésité à fustiger la candidature de Miroslav Lajcák, dont le profil déplaisait fortement au Royaume chérifien. Il faut dire qu’en tant que représentant de l’ONU et de l’Union Européenne (UE), Lajcák avait participé en 2006 à l’organisation du référendum d’indépendance du Monténégro…

    Les réalisations de cet ancien diplomate et homme d’État slovaque, risquent en effet fortement de contrarier le fantasme du royaume alaouite à « restaurer » un « Grand Maroc », tant on se dirige vers le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui que soutient le projet de décolonisation de l’ONU.

    Ayant tenté, avec peu de succès il faut le reconnaître, de réactiver l’archaïque Conseil des tribus sahraouies (Corcas) en l’associant à l’élaboration du projet d’autonomie pour contrer le Polisario, le gouvernement du Royaume chérifien se lance aujourd’hui dans une nouvelle action du fait accompli, une fois encore au mépris du droit international, comme en 1975…

    Alors que le Président algérien Abdelmadjid Tebboune avait demandé au Secrétaire Général des Nations Unies, António Guterres, lors du sommet de l’union africaine tenu à Addis-Abeba en début du mois de Février 2020, de relancer le processus de règlement de la question du Sahara Occidental, le Maroc continuait de presser certains pays africains, moyennant avantages économiques et financiers, à ouvrir des représentations diplomatiques dans les territoires occupés, alors même qu’ils n’y comptent aucun ressortissant !

    De son côté, le Président nouvellement élu de l’Union Africaine Cyril Ramaphosa, et par ailleurs Président Sud-Africain, avait réaffirmé le soutien de son pays et de l’UA au peuple sahraoui et à son droit à l’autodétermination, dans le discours prononcé à l’ouverture des travaux du sommet d’Addis-Abeba, compromettant un peu plus les velléités marocaines sur le Sahara Occidental.

    Acculé, le régime chérifien sait que les résultats du référendum pourraient remettre en question la légitimité même du Roi Mohamed VI et déstabiliser de manière durable le Maroc, ce qui expliquerait d’ailleurs le soutien français et américain au plan d’autonomie proposé par leur allié.

    La survie du Makhzen dépend essentiellement du contrôle des territoires occupées du Sahara Occidental, dont une grande partie de la population, désabusée par tant d’années d’attentes, vit depuis près de 40 années dans des camps de réfugiés en Algérie. Ils sont aujourd’hui plus de 180.000 qui n’en peuvent plus de survivre grâce à l’aide internationale et aux espoirs d’un avenir paisible contrarié par le Maroc.

    Par la voix de Brahim Ghali, Secrétaire Général du Polisario et Président de la RASD, les sahraouis affirment que « La confrontation militaire avec le Maroc est plus que jamais envisageable », rajoutant que le Front « ne pouvait être impliqué dans aucun effort qui ne respecte pas pleinement » les droits sacrés « du » peuple sahraoui « à » l’autodétermination «, comme tous les peuples et pays coloniaux ».

    Aujourd’hui plus que jamais, le peuple Sahraoui s’impatiente et affirme devoir recourir à son droit aux armes si les instances internationales, l’ONU en premier mais l’UA également, échouent à faire valoir la légalité internationale. Ils en appellent la communauté internationale à « assumer ses responsabilités » en cas d’une confrontation militaire imminente avec le Maroc.

    Amir Youness

    Algériepart, 6 mars 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, front Polisario, ONU, MINURSO, territoire non autonome,

  • Virée dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf

    Situation-Sahara Occidental – La route qui mène de la ville de Tindouf au s/camp du 27 Février est bitumée depuis plusieurs années. Au fur et à mesure qu’on s’approche de ce camp, où les baraques avec des toits en zinc ont pris place des tentes qui faisaient le décor de cet immense camp, on aperçoit les efforts accomplis par l’Etat algérien pour aider ces réfugiés chassés de leurs terres par un occupant qui ne leur reconnaît aucun droit. La route goudronnée prend fin à l’entrée du camp. La place est appelée 27 Février, une date qui rappelle aux Sahraouis l’insurrection armée contre l’occupant marocain. C’est un groupement scolaire éponyme qui regroupe des classes d’école, une caserne de gendarmerie, un dispensaire et un centre culturel qui contient entre autres un cybercafé.

    La répartition administrative de premier niveau dans laquelle se sont organisés les camps sahraouis il en existe actuellement les noms des 4 villes les plus importantes du Sahara occidentale : El Ayoun, Ausserd, Smara, Dakhla. Chacune compte environ 35 000 habitants.

    La répartition administrative de deuxième niveau dans laquelle se sont organisés les camps sahraouis : dans chaque wilaya il y a 6 à 7 daïras. Chaque daïra porte le nom d’une ville du Sahara occidentale.

    La répartition administrative de troisième niveau dans laquelle se sont organisés les camps sahraouis : Chaque daïra a 4 Haiat qui se divisent à leur tour en Lidjan (comité) composés à leur tour de groupes de noyaux familiaux.

    Le siège institutionnel de tous les ministres sahraouis se trouve en un lieu appelé Rabouni qui est une station Algérienne de pompage d’eau.

    Le Polisario : Front Polisario, Front populaire de libération de la Sakia El Hamra El Rio de Oro, fondé en 1973 c’est le mouvement politique qui a organisé la lutte d’autodétermination de la population sahraouie et qui a proclamé la RASD en 1976 dont le gouvernement réside encore aujourd’hui dans les camps de refuge en Algérie et duquel il administre tout aspect de la vie sociale.

    Le camp est également symbolisé par ces antennes installées par Algérie-Télécom. Elles fournissent du champ téléphonique et de la connexion Internet à ces habitants isolés du monde depuis une trentaine d’années.

    En plus du téléphone, les habitats de ce camp de réfugiés, tout comme d’autres sites, sont raccordés au réseau électrique qui leur fournit une énergie en continu.

    En marchant dans les camps on se rend facilement compte que la vie est très dure, que ce désert est un lieu profondément inhospitalier, amer et d’une grande monotonie de couleur.

    Malgré tout, la chaleur des milles sourires et des couleurs vivaces des melhfa que portent les femmes sahraouies donne de la joie au regard.

    La position officielle de l’Algérie est « qu’elle n’a pas de revendications territoriales sur le Sahara occidental, qu’elle n’est pas partie prenante dans le conflit qui oppose la RASD et le royaume du Maroc, et que son soutien aux indépendantistes sahraouis relève de ses principes d’aide à tous les peuples qui luttent pour la décolonisation de leur pays à travers le monde ».

    Le Sahara occidental est frontalier de l’Algérie sur 42 km, de la Mauritanie sur 1561 km, et du Maroc sur 443 km.

    Les zones de contrôle du Maroc et du Polisario sont séparées par un mur de sable, construit par les Marocains avec l’aide d’experts israéliens et américains. La zone sous contrôle marocain se trouve à l’ouest du mur, la zone sous contrôle du Polisario à l’est. Le mur mesure plus de 2 000 km de long et permet de bloquer les véhicules. Il est composé d’une série de barrières fait de deux remblais de sable de 3 m de haut protégés par des champs de mines et de fortifications placées tous les cinq kilomètres.

    Mohamed Boudjakdji

    Les Echos de Sidi Bel.Abbès

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, réfugiés sahraouis, Tindouf,

  • La « marche verte » du Maroc était une idée d’Henry Kissinger

    La presse espagnole vient de publier des documents déclassifiés de la CIA attestant qu’en 1975 les États-Unis craignaient un possible effondrement du régime franquisme au profit des socialistes. Il en aurait résulté une indépendance du Sahara espagnol au profit de l’URSS.

    Aussi le secrétaire d’État US, Henry Kissinger, organisa la « Marche verte » avec le roi Hassan II du Maroc, le 6 novembre. Le 14 novembre, le gouvernement espagnol décolonisa le Sahara au profit du Maroc et de la Mauritanie. Le 20 novembre ont annonça la mort du caudillo Franciso Franco qui était en état végétatif depuis plusieurs semaines.

    Selon ces documents, le prince Juan Carlos, qui lui succéda le 22 novembre en tant que roi d’Espagne, avait donné son approbation à la CIA —ce qui constitue une haute trahison—, craignant lui aussi un glissement du régime à la mort du caudillo.

    Peu avant, la CIA avait approché le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et s’était engagée à le soutenir s’il conservait les bases de l’Otan sur son territoire et le Sahara espagnol. Les dirigeants historiques ayant refusé cette aide intéressée, les services secrets US parvinrent à faire élire Felipe González comme secrétaire général du parti.

    La France et l’Arabie saoudite participèrent également à ce complot.

    Le roi Hassan II interrogea la Cour internationale de Justice (l’organe d’arbitrage de l’Onu) pour dire à qui devait revenir le Sahara espagnol. Celle-ci, tout en reconnaissant les liens historiques de ce territoire avec le Maroc, souligna que c’était à la population de choisir en vertu du principe d’auto-détermination. Hassan II mobilisa alors son peuple en tronquant l’avis de la CIJ. Il assura que celle-ci avait reconnu que ce territoire était marocain occupé par l’Espagne. 350 000 civils marchèrent alors jusqu’à la frontière, tandis que 20 000 soldats sécurisaient la frontière avec l’Algérie pour l’empêcher d’intervenir. L’Espagne décolonisa le Sahara qui fut immédiatement ré-occupé cette fois par le Maroc et la Mauritanie.

    Voltairenet.org, 24 fév 2020

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, marche verte, Henry Kissinger, Hassan II, Juan Carlos I, Franco,

  • La principale tache des lobbistes marocains est salir l’image de l’Algérie et du Front Polisario

    Des journalistes et personnalités étrangères achetées par le Maroc dans le but de déstabiliser l’Algérie

    Déterminé à poursuivre son occupation du territoire du Sahara occidental, le Maroc ne lésine pas sur les moyens et fait une entorse aux principes pour organiser des complots contre l’Algérie qu’il considère comme seul obstacle devant la réalisation de ses rêves expansionnistes.

    Cette machination marocaine passe par l’organisation également de propagandes médiatiques ayant pour but de dénigrer une Algérie dont le seul crime est défendre la légalité internationale notamment le principe sacré du droit des peuples à l’autodétermination. Une machination qui passe par «l’achat» de consciences de certains, prêts à sacrifier tout un peuple pour gagner des dizaines de milliers d’euros offerts gracieusement par le Makhzen.

    Un «Snowden» marocain dévoile une partie des complots ourdis par le régime voisin. Agissant sous le pseudo de Chris Coleman, le mystérieux hacker a révélé en 2014 et 2017 des documents confidentiels mettant à nu les activités anti-Algérie menées par la Direction générale des études et de la documentation (DGED) qui est le service de renseignements extérieur marocain et dont le directeur, Yassine Mansouri, s’est avéré le véritable chef de la diplomatie marocaine.

    Des journalistes américains et français sont cités ; les documents révélés par «Chris Coleman» mettent en cause les journalistes Richard Miniter et Joseph Braud qui, essayaient de transmettre à l’opinion publique américaine l’idée que le Front Polisario avait des connexions avec le «terrorisme djihadiste soutenu par l’Algérie», ajoute la même source.

    Ces deux journalistes qui sont recrutés en tant qu’«analystes» par Ahmed Charaï, directeur du site l’observateur.ma, pour travailler avec les services secrets du Makhzen, font tout pour calomnier l’Algérie. Selon «Chris Coleman», les services de Richard Miniter ont été payés 60 000 dollars. Cela sans compter les nombreuses invitations à faire des voyages de luxe au Maroc. Idem pour Joseph Braud qui a également publié des articles diffamatoires à l’encontre du peuple sahraoui et de l’Algérie.

    Chris Coleman a dévoilé plusieurs informations sensibles sur le royaume chérifien, mails, ordres de virement, diverses correspondances concernant en particulier les activités de la DGED.

    Ce service est rattaché directement au Palais royal, est-il mentionné. Les documents dévoilées par ce «Snowden» marocain portent sur des virements de grosses sommes d’argent en dollars au profit d’un patron de presse, au Think Tank Républicain Center for the National Interest. 10 000 dollars pour une insertion publicitaire au profit d’une ONG spécialisée dans la résolution pacifique des conflits, 25 000 pour le think tank FPRI et des sommes aussi importantes au profit de titres de presse américains et britanniques.

    Le pirate marocaine a en outre posté un avis de virement de 60 000 dollars au profit du journaliste Richard Miniter du New York Post, un blogueur qu’Ahmed Charaï a fait passer pour un « grand journaliste d’investigation ». Sa tache était celle de salir la réputation de l’Algérie et accuser le Front Polisario d’accointance avec Al Qaïda. accusé d’écrire des articles anti-algériens et de faire un supposé lien entre le Front Polisario et Al Qaïda. (http://nypost.com/2010/11/02/letting-another-qaeda-bastion-grow/). Il a mis à nu toutes les pratiques de la DGED visant à corrompre des journalistes internationaux en vue de les engager pour la mission de dénigrer l’Algérie, de l’accuser de tous les torts en contrepartie de fortes sommes d’argent en devises.

    La campagne médiatique contre l’Algérie et le Front Polisario était l’axe principal du travail de lobbying des services de Mansouri, ami intime du roi du Maroc et l’un des hommes les plus influents du Maroc. Dans ce but, Rabat n’a pas hésité à espionner le secrétariat général ainsi que plusieurs personnalités de l’ONU.

    Dans un document attribué à la mission permanente du Maroc à Genève, daté du 18 octobre 2012 et portant la référence HB 2626, et adressé au ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, il a révélé, également, un plan ourdi visant à pousser l’envoyé personne du Secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental, Christopher Ross, à la démission, en raison de son attachement à une solution juste pour le contentieux sahraoui.

    Dans ce document, l’ambassadeur marocain à Genève révèle les ambitions derrière la relation qui le lie au chef de de cabinet du Haut-Commissariat pour les réfugiés, M. Athar Sultan Khan.Il prétend que ce dernier mène une campagne discrète pour promouvoir sa candidature potentielle pour succéder à M. Ross». Le palais royal marocain a tout fait pour se débarrasser de Christopher Ross à cause de son refus à adopter l’autonomie comme seule solution au conflit sahraoui.

    Dans le même document, l’ambassadeur marocain à Genève ajoute que «la candidature de M. Khan, au cas où elle se formaliserait, serait importante pour notre pays».

    Christopher Ross a fini par jeter l’éponge face à la partialité de certaines puissances occidentales qui encouragent le Maroc à durcir sa position. Il a été succédé par l’ancien président allemand qui, pour les mêmes raisons, a fini par démissionner. Guterres vient de proposer au ministre slovaque des affaires étrangères, Miroslav Lajcak, le poste d’envoyé pour le Sahara Occidental mais il a opté pour travailler pour l’Union Européenne dans le dossier des balkans.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Algérie, USA, France, Lobbying, marocleaks,

  • Maroc : Qui se souvient encore du hacker Chris Coleman?

    Le « Wikileaks marocain » qui secoue le Makhzen

    En octobre 2014, un « Julian Assange » marocain a réussi à mettre sens dessus dessous les autorités du pays, en mettant en ligne sur Twitter les secrets du Makhzen.

    Les révélations de celui qui se fait appeler Chris Coleman, ou le Wikileaks marocain, mettent le Makhzen dans l’embarras, selon des médias européens.

    La publication de câbles de la diplomatie marocaine et de mails des renseignements marocains, la Direction générale des études et de la documentation (DGED), diffusés via Twitter et Facebook, ont révélé que des journalistes français, des think-tanks français, italiens et américains ont été instrumentalisés par le Maroc, moyennant des payements sonnants et trébuchants.

    Ces derniers produisent des articles et des analyses favorables aux thèses du Maroc et préjudiciables à l’Algérie et au Front Polisario, le mouvement de libération reconnu par l’ONU comme seul et unique représentant du peuple sahraoui, une réalité que les marocains, poussés par leur excès d’ambition, rêvent de lui arracher ce titre.

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    Un journaliste du New York Times confirme l’authenticité des documents

    Le journaliste Nick Kristof, un journaliste du New York Times, a confirmé l’authenticité des documents «confidentiels» publiés par le hacker marocain qui se fait appeler «Chris Coleman», dévoilant le vaste complot marocain contre l’ Algérie et les tentatives de corrompre des diplomates occidentaux dans le dossier du Sahara occidental.

    Dans un e-mail envoyé le 7 juin 2011, Aziz Mekouar, ancien ambassadeur du Maroc aux Etats-Unis, annonce à Taïeb Fassi Fihri, MAE à l’époque, que le journaliste du New York Times, Nick Kristof, se rendra au Maroc le 16 juin et qu’il «souhaite interviewer une importante personnalité marocaine».

    «Je vous serais reconnaissant de bien vouloir me faire savoir si M. le ministre Fassi Fihri pourrait accorder une interview à M. Kristof. Il souhaiterait également rencontrer des mourchidate», a-t-il ajouté dans le même message pour ensuite rappeler qu’il «s’agit d’un journaliste important qui avait fait référence il y a quelques mois à l’affaire du Sahara en parlant de double standards», en soulignant que l’on critiquait Israël alors que le Maroc occupait le Sahara depuis 35 ans et puisait dans ses ressources. J’avais alors répondu et ma réponse avait été publiée dans le New York Times.

    Les groupes pro-Polisario avaient envoyé une lettre à la suite de la mienne qui n’a pas été publiée. Depuis, nous avons pris contact avec Kristof notamment par l’intermédiaire de notre entreprise de relations publiques (Keith Zakheim). Il a écrit par la suite que Bahrein devait s’inspirer du Maroc pour résoudre ses problèmes».

    Nick Kristof a confirmé les faits dans un commentaire publié sur Twitter. «Oui, je me rappelle cette visite. J’espérais interviewer le roi. Je n’ai eu aucune interview», dit-il. Cette confirmation vient mettre davantage mal à l’aise la diplomatie marocaine qui, faut-il le noter, n’a pas démenti l’authenticité des documents publiés par le «Julian Assange marocain» et qui, rappelle-t-on, font état de tentatives marocaines de corrompre des diplomates occidentaux pour mener une cabale contre l’Algérie.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, Chris Coleman, Nick Kristof,

  • Les confidences de l’ambassadeur américain à son homologue marocain

    Les deux étaient en poste à Alger, en 2012: Les confidences de l’ambassadeur américain à son homologue marocain

    Alors que le dossier de l’espionnage des trois ministres algériens, dont un est encore en activité, par les services marocains en France est toujours d’actualité, un autre scandale, et pas des moindres, prend forme. Selon le site électronique Maroc Leaks, et dans une double correspondance en date du 31 janvier 2012 et du 1er février 2012, Abdallah Belkeziz, alors ambassadeur du Maroc en Algérie, explique aussi bien, à Taïeb Fassi Fihri, un conseiller du roi Mohamed VI et à son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération ,comment l’ambassadeur des Etats-Unis à, Alger en poste à l’époque, lui avait fourni des informations censées être confidentielles, sur l’Etat algérien. Le site dédié aux révélations du cyber-activiste Chris Coleman révèle, en effet, que la correspondance de Belkeziz adressée au chef de la diplomatie marocaine fait part qu’il avait reçu Henry S. Ensher, l’ambassadeur américain, à Alger de 2011 à 2014, «à sa demande» pour se faire débriefer sur la visite du ministre marocain, en Algérie, une semaine plus tôt. Le diplomate américain, de retour, d’une réunion tenue en Allemagne avec ses homologues dans les pays du Maghreb, lui a confié «de la mise à disposition de fonds spéciaux aux pays de la région (essentiellement les services secrets) pour faire face aux opérations de sécurité et de renseignements». Le Maroc bénéficiant, bien sûr, de cette aide comme l’expliquera l’ambassadeur marocain.

    Pourtant, les confidences de Ensher vont déborder sur des questions ne concernant en rien le Maroc puisqu’il s’agit de son travail, en tant que diplomate agréé, à Alger. Il fera à son hôte un compte rendu de sa mission qu’il avait effectuée à Tamanrasset, lui apprenant que les représentants des partis les plus importants, citant le FLN, le RND, le MSP et le PT «se considèrent tous comme les alliés du pouvoir actuel». Evoquant, avec lui, les élections législatives de mai 2012, il affirmera que les partis minoritaires ne pèseront pas lourd à ce rendez-vous électoral.

    Il précisera, lors de ces confidences, sans que cela ne soit un secret d’Etat, que le Sud reste très attaché à ses traditions quand ses habitants ne se réfèrent pas au droit coutumier dans la gestion de leurs affaires. L’ambassadeur américain fera aussi un compte rendu de sa visite à Ouargla où il n’a pu s’entretenir avec les élus locaux suite au véto du wali. Ensher a aussi évoqué le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) qui regroupes les chefs d’état-major de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger et du Mali lui faisant part de l’intérêt de son pays à voir le Maroc y jouer un rôle important. Belkeziz rapportera, également, les propos de l’Américain concernant une éventuelle adhésion d’autres pays au CEMOC, parlant de la Libye, du Nigéria et du Tchad «et dans une phase ultérieure la Tunisie et peut-être le Maroc». Des informations apparemment, sans fondements puisqu’à ce jour le CEMOC est resté un club réservé.

    Le document revient aussi sur les relations entre Alger et Washington à propos de la coopération militaire puisqu’il est dit à ce propos que «depuis 2007, les Algériens, dans ce cadre, s’opposent à toute relation avec les USA, à cause des mésententes entre l’armée algérienne et la délégation américaine». Les Américains voulant des relations directes avec les militaires algériens et l’Algérie préférant le canal civil. Confidences pour confidences, le diplomate marocain a fait un récit complet de la visite du ministre marocain des Affaires étrangères à Alger et de ses entretiens avec son homologue Belkhadem et le Président Bouteflika.

    Le Quotidien d’Oran, 11 sept 2017

    Tags : Maroc, Marocleaks, Union Africaine, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • Guerre secrète des renseignements marocains contre l’Algérie (2/3)

    Anouar Malek

    Les renseignements veulent également enrôler des militaires ou des employés dans l’armée ou la sécurité à Tindouf afin d’obtenir des informations sur les mouvements des dirigeants Front et de l’armée du Polisario. Ils cherchent même à connaitre les différents dossiers qui se posent à la sécurité algérienne à Tindouf, qu’il s’agisse de terrorisme, banditisme, corruption ou autre.

    • Les renseignements marocains font tout leur possible pour infiltrer les sahraouis que ce soit dans la région ouest ou dans les camps de Tindouf. A l’intérieur en revanche, où le Makhzen perpètre des crimes humanitaires, c’est un peuple poursuivi par un terrible agenda conçu par les renseignements. Jamais je n’en ai vu de pareil qu’en découvrant les coulisses à Dakhla. Les informations que j’ai pu obtenir de par mon expérience est que les renseignements marocains activent sur trois fronts pour infiltrer les camps de Tindouf: D’abord, ils s’emploient à recruter des réfugiés sahraouis surtout les responsables, pour exécuter des évasions collectives afin que le Makhzen puisse appuyer sa théorie sur la situation des réfugiés et l’allégeance au royaume. Ensuite, ils poussent à la rébellion civile contre la direction du Polisario pour embobiner l’opinion publique internationale sur ce qui se passe dans les camps. Moi-même, j’ai visité ces camps et j’étais pour leur fermeture. Mais lorsque je me suis rendu dans les territoires occupés, j’ai acquis la conviction que ces camps étaient un salut pour les sahraouis.

    • Les renseignements veulent également enrôler des militaires ou des employés dans l’armée ou la sécurité à Tindouf afin d’obtenir des informations sur les mouvements des dirigeants Front et de l’armée du Polisario. Ils cherchent même à connaitre les différents dossiers qui se posent à la sécurité algérienne à Tindouf, qu’il s’agisse de terrorisme, banditisme, corruption ou autre.

    • Le troisième front a trait aux groupes terroristes qui activent dans le Sahel et le Sahara dans la région proche de la Mauritanie. Les services essaient d’impliquer des sahraouis dans les actes de kidnappings suivis de demandes de rançon, le trafic d’armes, de mines et d’explosifs.

    • «Des efforts sont aussi consentis pour convaincre les sahraouis de fuir les camps vers le Maroc, directement ou via la Mauritanie, afin de les utiliser dans le cadre de la campagne pour l’autonomie que veut imposer le Maroc. Le Maroc veut, en fait, faire croire que les réfugiés à Tindouf sont séquestrés, qu’ils soutiennent l’autonomie et refusent les requêtes du Front Polisario. Il veut justifier également ses positions en abordant le drame humanitaire dans les camps».

    • «Par ailleurs, les renseignements marocains œuvrent à créer des conflits tribaux et politiques dans les camps et les territoires libérés soumis à l’autorité du Polisario en envoyant des agents qui incitent aux affrontements; des démarches qui visent à ébranler la stabilité et la crédibilité des dirigeants sahraouis».

    • «J’ai eu affaire à des maghrébins avec lesquels j’étais en contact et convaincu qu’ils travaillaient pour les renseignements. Ils cherchaient au moins, à savoir ce que je savais, notamment des informations relatives à l’armée, l’armement, la position des casernes, des radars, les noms d’officiers en activités ou autres officiers influents qui pourraient avoir un rôle actif prochainement sur la scène des dirigeants, ou encore des informations sur des militaires qui vivent dans des conditions sociales précaires ou qui ont une situation exceptionnelle comme des dettes auprès de la banque».

    • «J’ai compris alors que ces informations seraient transmises aux renseignements qui eux tenteront d’arriver aux noms que j’aurais cité. Cependant, par conscience, vigilance et souci de garder les secrets de l’institution dont j’ai fait partie un jour, j’ai toujours affirmé que je n’en savais rien et si jamais des informations mettant en péril la sécurité de la région du Maghreb m’étaient parvenues, je n’aurais pas hésité à les rendre publiques, qu’elles aient impliqué l’Algérie, le Maroc ou un autre pays».

    • Anouar Malek raconte qu’après les réfugiés sahraouis, les renseignements marocains s’intéressaient à tout ce qui avait trait à la période des années quatre-vingt-dix et la guerre de l’armée contre les terroristes, particulièrement les ratissages, la position des katibat lors des massacres collectifs notamment ceux de Bentalha, Rais, Beni Messous et Ramka… «Selon des informations que j’ai pu recueillir en France, le Maroc a discrètement joué un rôle dans le fameux “Qui tue qui ?”, à travers des informations qu’il a fait parvenir aux renseignements français et certains cercles relevant de l’Internationale Socialiste qui a eu un important rôle dans les accusations portées à l’institution militaire. Moi-même, j’ai pu voir que les questions posées dans des documents étaient l’œuvre de marocains ne serait-ce qu’à travers les dates écrites en arabe, du dialecte marocain pour les mois…».

    • La fausse tentative d’assassinat de Ferhat M’henni

    • Parmi les multiples tentatives d’induire l’opinion en erreur, celles, très graves, d’assassiner des têtes d’affiche, des personnalités connues. Dans ce volet, le renseignement marocain avait décidé un jour d’assassiner l’opposant algérien Ferhat M’henni, initiateur d’une conception farfelue d’autonomie de la Kabylie, chose farouchement rejeté autant par l’Etat que par le peuple, dont les Kabyles eux-mêmes.

    • Pour ce faire, le site « Hespresse » a commencé à faire le lit de pareille éventualité, en publiant un entretien avec un pseudo-chercher dénommé Dimitri Demby, sous le titre accrocheur de «  les jours de Ferhat M’henni sont-ils en danger ? ». Evidemment, le texte donne à croire que l’Etat algérien cherche à neutraliser le chanteur par tous les moyens, quitte à l’assassiner.

    • «Les services secrets marocains usent, entre autres, d’une stratégie dans leur guerre contre l’Algérie en tentant de contacter d’anciens éléments des services algériens quelle qu’ait été leur poste ou leurs responsabilités afin de bénéficier des informations en leur possession et qu’ils ont réussi à passer aux renseignements algériens».

    • «Les barbouzes marocains œuvrent à arriver aux éléments actifs qui avaient un rôle important lors de la décennie sanglante ou ceux qui sont toujours en service spécial sur le sol marocain ou européen, dans le but de les engager comme agents doubles afin d’arriver jusqu’aux sphères secrètes des services algériens. Ils tentent aussi de les abuser en laissant filtrer des pseudo-informations qu’ils veulent faire parvenir à Alger».

    • «Par ailleurs, les services de renseignements marocains veillent à établir un contact avec les ex-officiers des services secrets algériens qu’ils soient à la retraite ou qu’ils aient quitté leur emploi pour diverses raisons afin de les recruter, surtout ceux qui se sont vus démis de leurs fonctions pour faute professionnelle. Et les cas prennent plus d’importance si le licenciement a trait à des dossiers de sécurité ou des enquêtes de malversations dans les hautes sphères du pouvoir ».

    • «Selon les informations en ma possession, les renseignements marocains ont échoué, n’ayant pu atteindre leurs objectifs même s’ils ont pu enrôler quelques agents dont le nombre se compte sur les doigts d’une seule main, un ex-agent qui vit en Grande-Bretagne, deux ex-soldats qui sont actuellement au Maroc dont un soi-disant ex-officier dans les renseignements. Malgré cela, les services secrets marocains craignent encore le coté algérien et demeurent vigilants pour tout ce qui vient de leurs homologues algériens. C’est ainsi qu’ils ont piégé une de leurs nouvelles recrues dans une histoire imaginaire exécutée par des algériens qui se proclament de l’opposition».

    •  «Si nous avons indiqué auparavant que les renseignements marocains tentent d’infiltrer le coté algérien par des réseaux existant sur son territoire, même s’il est difficile d’arriver au sein du dispositif, ils ont un réseau de marocains qui résident légalement et ne suscitent aucune suspicion. Mes informations font état d’agents marocains se faufilant au travers des frontières par des voies utilisées par les trafiquants de drogue et de marchandises et parfois s’introduisent en Algérie sous une fausse identité algérienne».

    • «Dans le même contexte, dans le but d’espionner, exécuter des missions de sécurité et de renseignements, le tribunal de Bechar avait condamné en octobre 2008 le dénommé (S.Aziz) à 12 ans de prison pour espionnage notamment et collecte d’informations inhérentes à la défense nationale au profit d’un Etat étranger. Ce jeune de 22 ans avait été arreté en mai 2008 à bord d’un moto dans la région de Hassi El Maleh, daïra d’Oum Lassel dans de la wilaya de Tindouf. Il avait reconnu avoir été envoyé par le dénommé Mohammed El Ghadri, membre de la gendarmerie royale, pour récolter des informations sur l’armée algérienne et les positions du Polisario, en contrepartie de 200 dirhams». «Fait étrange, c’est l’accusé lui-même qui a dit qu’il s’appelait Aziz et n’avait en sa possession aucune pièce d’identité. Les autorités marocaines ne se sont pas inquiétées non plus de la situation de leur ressortissant Rédha Touidjni dont nous parlerons ultérieurement».

    Modus operandi pour exploiter les journalistes et les officiers déserteurs

    «Les renseignements marocains s’emploient souvent à recruter des militaires afin de s’en servir pour critiquer l’Algérie et faire l’apologie du Maroc dont elle ferait la première victime de la politique algérienne».

    • «Certaines personnes à qui j’ai eu affaire et qui se sont avérées plus tard être en mission de renseignements, m’ont dit que les témoignages des officiers déserteurs constituent la plus grande menace qui pèse sur le régime algérien. C’est pour cette raison que le Maroc œuvre à utiliser ces militaires pour atteindre ses objectifs et montrer à la communauté internationale que l’Algérie est le principal acteur du conflit au Sahara Occidental».

    • «Comme je l’ai déjà mentionné, les renseignements marocains se tournent vers les journalistes qui sont leur trait d’union avec ces pseudos témoins. A travers eux, les médias marocains font passer des messages en rapport avec la question sahraouie et le Front Polisario. De par mes contacts avec ceux qui ont publié ou à qui on a publié des livres, je me suis rendu compte qu’ils avaient été au préalable contactés par les renseignements marocains, de façon directe via des maghrébins établis à l’étranger, ou au moyen des journalistes et correspondants qui sont au service du Makhzen».

    • «Je ne ferai pas la promotion de ces officiers en citant leurs noms, mais je précise qu’en plus de leurs témoignages qui appuient les accusations de l’internationale Socialiste, le Makhzen attend d’eux des informations et des positions affichées publiquement sur de prétendues relations liant le Front Polisario aux renseignements algériens, ainsi que des témoignages sur des questions où le Maroc est impliqué, comme le trafic de drogue en Algérie, les cellules terroristes dormantes et les prisons dans les camps de Tindouf».

    • «Des sources de Paris m’ont par ailleurs affirmé que les renseignements marocains ont proposé à quelques officiers de travailler secrètement pour eux, de manière à ce que les renseignements français et algériens n’en apprennent rien. Leur but est de les inciter et de les aider à déserter, de découvrir les coulisses des investissements étrangers en Algérie ainsi que les relations entre l’Etat et certains investisseurs arabes».

    • «Said Messalha, un investisseur palestinien qui a la nationalité israélienne, était directeur général de la société algero-turque du fer à Annaba. Il avait fui l’Algérie pour échapper aux impôts. Je lui ai parlé et il m’a affirmé que lorsqu’il avait été arrêté à Rabat, les renseignements marocains avaient fait pression sur lui pour le recruter, et le voyant hésitant, ils l’ont remis à l’Algérie en raison du mandat d’arrêt international dont il faisait l’objet pour une évasion fiscale qui a dépassé 170 milliards de centimes. Après sa libération, il a à nouveau rejoint Rabat et les renseignements marocains l’ont aidé à transférer très facilement l’argent qu’il avait pris avec lui d’Algérie et à rallier Israël. Quand je lui ai demandé pourquoi ce service, il m’a répondu qu’il avait payé un pot-de-vin, en plus de certaines informations qu’il a fournies au sujet de l’investissement en Algérie. Il leur a aussi promis de collaborer avec eux contre l’Algérie».

    •  «En résumé, chaque employé de l’armée, et même s’il s’agit d’un paramilitaire, demeurera la cible des renseignements marocains pour effectuer la sale besogne nuisant à l’Algérie avec la complicité d’autres parties étrangères».

    • Anouar Malek revient sur les tentatives du Maroc de faire de l’Algérie un point chaud et un fief privilégié du terrorisme international à l’instar de l’Afghanistan, de l’Irak et du Yémen, tout en semant le doute sur les capacités des services de sécurité algériens à combattre le fléau à l’intérieur ou encore dans la région du Sahel et du Sahara.

    • Il donne l’exemple des informations rapportées par la presse le 14 juin dernier sur des contacts entre le dénommé Droudkal, émir de ce qu’il appelle l’AQMI, et l’organisation des Talibans du Nigéria fondée au nord du Nigéria en 2002. «La presse algérienne, marocaine et arabe avait repris l’information de l’AFP qui citait à son tour “des experts, parmi eux des occidentaux et d’autres du Sahel”. L’AFP considérait l’information comme son exclusivité, omettant que j’ai été le premier à révéler la chose dans le programme Le Monde Africain diffusé sur la chaine satellitaire Al Alem le 21/09/2009, avec Yahia Abou Zakaria à la présentation».

    • «Docteur Mékaoui, dont j’ai précédemment parlé, m’a lui dit que l’information publiée également “en exclusivité” sur le site Algérie Times provenait de sources haut placées en Grande-Bretagne. Quand j’ai insisté pour connaitre la source, il avait fait allusion aux renseignements marocains qui auraient eu l’information de “sources fiables” en Algérie».

    • Toutefois sur le site, ajoute Anouar Malek, une autre partie a été ajoutée pour remettre en question les capacités de l’Algérie à combattre l’AQMI, citant des sources européennes spécialistes des questions sécuritaires.

    • Anouar Malek est convaincu que ce qui a été publié par l’AFP provenait des renseignements marocains et que le Maroc avait un rôle important dans l’influence que veut avoir la France dans la région du Sahel et le Sahara, via la question du terrorisme, en contrepartie de l’appui de l’Hexagone pour le plan marocain de l’autonomie dans le Sahara Occidental.

    • «Les renseignements marocains utilisent plusieurs manières pour convaincre des agents, des politiciens, des journalistes ou des artistes de les servir. Ils ont utilisé les femmes et les scandales, mais aussi l’argent comme moyen de pression. Une grande partie de cet argent émane d’ailleurs des richesses du Sahara Occidental, ou encore du blanchiment d’argent et du trafic de drogue impliquant d’importantes personnalités. Dans ce contexte, des sources fiables ont révélé que certaines banques marocaines facilitent les opérations de blanchiment d’argent, et de là le transfert de fonds vers l’étrangers sur les comptes de personnes travaillant pour la plupart au profit de groupes terroristes à travers des réseaux de trafic d’armes». «Dans cette guerre secrète menée contre l’Algérie depuis des décennies, l’argent a été la principale arme du Maroc».

    • «Le Makhzen se livre à un jeu dangereux à travers ses renseignements en tentant de créer des dissidences en Algérie, les approvisionnant discrètement afin d’ébranler l’unité territoriale et la stabilité du pays. Une source fiable et bien informée m’a révélé que le Maroc veut faire sombrer l’Algérie en suscitant des dissidences particulièrement en Kabylie. Différentes sources médiatiques ont indiqué que le mouvement du chanteur Ferhat Mehenni était appuyé par le Maroc, ce que m’avait d’ailleurs avoué le dénommé Rédha Touidjni. Lorsqu’Echorouk a indiqué dans un article en date du 22/04/2010, que ce dernier remettait d’importantes sommes d’argent au chateur kabyle, j’étais à Agadir. Touidjni n’a rien nié, mais m’a juste demandé comment porter plainte contre le journal et son directeur général. Il a précisé qu’il voulait embarrasser l’Algérie et c’est tout. Je lui ai posé la question sur la véracité de ce qui a été écrit, il a ri en ajoutant que le montant mentionné n’était pas exact».

    •  «Il m’a également dit qu’il était très proche de Mehenni, et m’a même proposé de rejoindre son gouvernement étant d’origine Amazigh. Il m’a promis que si j’acceptais, un important poste “ministériel” me sera confié».

    • «J’étais certain qu’il avait des liens avec les renseignements marocains, ce que me confirmera plus tard El Mansouri».

    • «Lorsque je lui dis avec passion que j’étais un fervent défenseur de l’unité territoriale, il a justifié que ce serait là qu’un moyen de faire pression pour que l’Algérie lâche le Polisario qu’il a appelé “les dissidents marocains”».

    Le Makhzen exploite l’histoire de Tibhirine 

    «Le Makhzen s’emploie à alimenter les affaires qui sont à l’encontre de l’Algérie que ce soit dans les tribunaux internationaux ou les Nations-Unies, particulièrement lorsqu’il s’agit des questions des droits de l’homme qui ont pour victimes des algériens et des sahraouis, prétend-t-on. Je me rappelle les propositions marocaines que j’ai reçues au nom de “l’amitié” à l’acceptation de ma plainte par le comité contre la torture. Ces propositions étaient encore plus nombreuses au moment où je portais plainte contre le leader du MSP, Bouguerra Soltani en octobre 2009. J’avais refusé ces offres quand j’ai compris que le but était de porter atteinte à l’Algérie, et pour que l’Algérie ne défende par le peuple sahraoui opprimé par le Maroc».

    • «Le Maroc me proposait en fait de payer les frais des avocats et d’intercéder en ma faveur auprès d’organisations de droits humains liées secrètement à la partie marocaine. On m’a offert un appui médiatique fin d’embarrasser plus particulièrement l’ambassadeur algérien à Genève. Le dénommé Touidjni; l’intermédiaire qui entrait en contact avec moi représentait les renseignements marocains et se faisait passer pour un directeur de journal. Il m’a révélé que mon dossier au niveau du comité contre la torture était entre les mains d’une déléguée d’origine marocaine».

    • «Lorsque mon témoignage sur l’assassinat des moines de Tibhirine par le GIA en 1996, avait était publié en date du 07/07/2009 et que j’ai affirmé sur la Chaine satellitaire Al Hiwar, le 09/07/2009 que l’armée algérienne était exempte de ce qu’on lui reprochait, j’ai reçu des mails anonymes et de journalistes marocains me soulignant que j’écrivais ce que servait le régime algérien, au lieu d’embarrasser ce régime en soutenant les thèses françaises».

    • «Plus tard, Touidjni me dira que les renseignements marocains œuvraient à impliquer l’armée algérienne dans cette affaire de l’assassinat des moines de Tibhirine afin de tendre les relations diplomatiques entre Alger et Paris, et servir par conséquent le palais royal qui a besoin de l’Élysée pour soutenir son projet d’autonomie au Sahara Occidental».

    • Anouar Malek raconte que les renseignements marocains vont jusqu’à organiser des rencontres, soit disant organisées par la société civile, à des fins perverses.

    • «J’ai participé à une rencontre des droits de l’homme dans les camps de Tindouf le 24/04/2010 et j’ai été convié à un séminaire international à Dakhla le 27/07/2010, et depuis, j’ai eu la certitude que ces activités étaient financées par le Makhzen et dirigées par les renseignements marocains. Les agents des services étaient d’ailleurs présents en force à ces rencontres pour, m’a-t-on dit, protéger les participants contre ce qu’on a appelé le terrorisme des dissidents».

    • Selon les informations obtenues par Anouar Malek, le Palais royal finance indirectement ce genre de rencontre, y compris les déplacements et l’hébergement des participants. Anouar Malek ajoute que des dissidents et des partisans du projet d’autonomie, à l’instar du chanteur Ferhat Mehenni, prennent part aux rencontres placées sous le patronage du Roi Mohammed VI. Il cite l’exemple d’une rencontre en mars 2008 sur “l’Amazighité et l’enjeu du projet de la société démocratique de développement”, inaugurée par le conseiller du roi et à laquelle ont pris part des représentants du RCD. Rien n’avait filtré de cette rencontre passée sous silence par la presse. Les participants avaient également gardé le silence.

    • «Les renseignements marocains ont par ailleurs échoué à parvenir à l’intérieur de l’Algérie, en dépit des agents qu’ils ont recrutés pour contrer le programme du Front Polisario et appeler à l’ouverture des frontières terrestres, par exemple. La vraie raison de cet échec est qu’il n’existe aucun algérien qui peut soutenir le Makhzen dans ses démarches, même ceux à l’étranger qui sont tombés dans le piège des barbouzes marocains ne peuvent affirmer haut et fort leur soutien aux positions marocaines, car ils connaissent pertinemment le résultat d’une telle aventure». «La presse marocaine n’hésite pas pourtant à faire courir des informations infondées comme des manifestations spontanées d’algériens pour réclamer l’ouverture des frontières terrestres…Tout ça, c’est de la propagande orchestrée par les renseignements marocains».

    • «Les renseignements marocains financent également la publication d’ouvrages et de livres portant atteinte à l’Algérie et à son institution militaire. Ils essaient d’utiliser n’importe quel écrivain algérien qui pourrait servir les thèses marocaines notamment ce qui concerne le Sahara Occidental».

    • «Mon livre Le cataclysme de la corruption et l’avancée de Ben Laden en Algérie, classé en 2009 parmi les livres les plus controversés dans le monde, a été interdit en Égypte en février 2009. La presse et nombre de sites Internet ont parlé de sa parution cette année là, et même son interdiction a été évoquée par certains journaux algériens. Cette interdiction a été également dénoncée par des organisations de défense des droits de l’homme et autres qui s’intéressent à la transparence et à la lutte contre la corruption.

    • Des sites Internet et la presse marocains ont indiqué que ce livre vise le Front Polisario, prétendant que des dossiers sur l’implication du Front Polisario dans le terrorisme y étaient révélés. Publié à New York, le Maroc Post écrivait pareil le 26/02/2009, tout comme le journal marocain Essabah dans son numéro du 01/05/2009. Certains ont même choisi ce livre pour leur thèse de fin d’études, comme dans ce mémoire d’un étudiant marocain, intitulé : Les perspectives de l’initiative marocaine de l’autonomie».

    • «Suite à tout ce bruit qu’a fait le livre, j’ai été contacté par plusieurs parties notamment marocaines pour sa publication et sa distribution. Docteur Mékaoui m’a même suggéré d’en changer le titre pour “Les généraux de l’Algérie, de la corruption au terrorisme”, et d’ajouter au moins un chapitre sur mon expérience militaire et ce que j’ai vécu dans les années quatre-vingt-dix, afin de le publier via le Centre des études en Espagne. Ce que j’ai refusé alors. C’est ainsi que les choses sont arrivées à une impasse, car le livre ne les satisfaisait pas pour, surtout ce qui a trait à l’institution militaire algérienne, tandis que les informations qu’ils ont cru saisir sur le Front Polisario n’existent pas, ni ne sont sous-entendues comme ils le prétendent».

    Echourouk, oct 2010

    Tags : Maroc, Algérie, services secrets marocains, DGED, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • Algérie – Maroc : La sobriété contre la schizophrénie

    Boukadoum réagit aux propos de Bourita : La sobriété contre la schizophrénie

    Moins de vingt quatre heures après les déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères, à travers lesquelles celui-ci s’en est pris à l’Algérie, dans un style qui ne sied guère au poste qu’il occupe, la réaction du ministère algérien des AE ne s’est pas fait attendre.

    A Nasser Bourita, qui a transgressé toutes les règles de la diplomatie, en ironisant sur le rappel par l’Algérie de son ambassadeur en Côte d’Ivoire, après que ce pays ait pris la décision d’ouvrir un consulat à El Aaiun au Sahara occidental, Sabri Boukadoum a opposé un style sobre et non moins tranchant.

    Pour rappel, vendredi dernier et lors d’une conférence de presse animée avec son homologue du Burundi, le représentant du Makhzen s’est laissé aller délibérément à des propos insultants et intrigants à la fois. Désignant l’Algérie sans la citer, il a estimé sur un ton très irrespectueux que « celui qui se prépare à rédiger des communiqués et rappeler son ambassadeur pour consultation doit continuer sur cette voie », avant de se laisser entraîner par les effluves d’une haine, qui cache mal une panique avérée.

    Pour lui, le rappel de l’ambassadeur algérien à Abidjan constitue « une preuve de plus que pour l’Algérie, la question du Sahara est peut-être sa première cause nationale » ! Il aurait fait part aussi de sa surprise que l’Algérie, qu’il ne cite pas nommément, ait rappelé son ambassadeur en Côte d’Ivoire pour « consultations » alors qu’elle n’a jamais pris ce type de mesure pour protester contre les États ayant ouvert des ambassades à Al Qods. Comble de l’indécence, et c’est le moins que l’on puisse dire.

    Ce qu’il faut retenir, c’est qu’entre les propos de Nasser Bourita et ceux de Sabri Boukadoum, il existe tout un monde séparant la délinquance en costume cravate de la vraie diplomatie, que seuls les hommes nourris à la culture d’Etat sont en mesure de mener, quelles que soient les circonstances.

    S’exprimant au cours d’une conférence de presse animée conjointement avec le secrétaire général de la ligue arabe en visite à Alger, Boukadoum a exprimé ses regrets pour les propos tenus par le MAE marocain qualifiés de « provocateurs » tout en soulignant que l’Algérie ne construit pas ses relations sur la base d’ « insultes et de parjures ».

    Contrairement au ministre marocain des AE, qui n’a pas hésité à se donner en spectacle devant son homologue du Burundi, le ministre algérien des AE a gardé son sang froid, et ne s’est guère permis la moindre incartade, s’exprimant dignement et dans un langage approprié.

    A propos d’Al Qods, s’il y’ a un pays, qui doit la tête de l’opposition au transfert des ambassades dans la ville sainte, c’est bel et bien le Maroc, dont le roi est supposé président du comité Al Qods. Mohamed VI a hérité ce titre de son père, le roi Hassan II. Jusqu’à preuve du contraire, il n’a été d’aucun apport pour la ville sainte. Au contraire, il est prêt à normaliser avec Israël et a installer son ambassade à Al Qods, si demain les USA reconnaissent sa souveraineté sur le Sahara occidental !

    L’Est Républicain, 1 mars 2020

    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Maroc, Front Polisario,