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  • L’inefficacité de la MINURSO et la complicité des USA et de la France dans la poursuite de l’occupation marocaine du Sahara occidental

    Je me suis senti terriblement déçu de l’adoption « unanime » (2 abstentions : la L’inefficacité de la MINURSO et la complicité des États-Unis et de la France

    Texte de la lettre envoyée à tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, le 2/11/2019, au sujet de la Résolution 2494 (2019) concernant le Sahara occidental

    À L’ATTENTION DE MM. L’AMBASSADRICE, M. L’AMBASSADEUR MEMBRE DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DE L’ONU

    Avec tout mon respect :

    Je me suis senti terriblement déçu de l’adoption « unanime » (2 abstentions : la Russie et l’Afrique du Sud, fort heureusement) de la récente Résolution 2494 (2019) du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la question du Sahara occidental.

    Le fait qu’il n’y ait à ce jour aucun représentant spécial ou personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental ne peut servir de justification ou d’alibi pour une résolution-farce. Cela fait maintenant 44 ans que le Maroc a envahi le Sahara occidental. Et ce, sans résultats justes et efficaces de la part du Conseil de sécurité. Beaucoup de discours, mais rien n’a changé : le statu quo favorable au Maroc et aux intérêts qui soutiennent cet État envahisseur, maître chanteur, corrupteur et criminel, alors que le peuple sahraoui résiste en supportant la répression systématique et la spoliation de ses ressources de la part d’un État envahisseur — d’occupation — illégal, qui a enfreint en toute impunité toutes les règles du Droit international, tandis que vous, année après année, continuez de lire un papier qui ne sert à rien, si ce n’est à éviter de s’engager en faveur des principes de la Charte des Nations Unies et de la légalité internationale en vigueur, établie par ce même Conseil à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. En effet, il sert à maintenir l’occupation du Maroc, avec, immanquablement, toutes ses conséquences néfastes pour le peuple sahraoui et pour la paix et la sécurité dans la région, peut-être même dans d’autres lieux.

    Il ne fait aucun doute que le Conseil soit en mesure d’adopter des décisions correctes et opportunes, et ce, même en l’absence d’un envoyé spécial ou personnel du Secrétaire général.

    En tant que citoyens du monde nous estimons que le fait de laisser les choses en l’état pour contenter le Maroc, la France et, le cas échéant, les États-Unis, constitue une injustice terrible, une lâcheté sournoise, une cruauté impassible et une myopie absolue. Tandis que vous exercez la paralysie, le peuple sahraoui quant à lui souffre. Cela n’a-t-il aucune importance pour vous ? Dormez-vous tranquilles ?

    Nous sommes tous conscients que l’invasion est un subterfuge. La CIJ de La Haye a estimé que le Maroc ne détient aucun titre de souveraineté sur le territoire sahraoui du Sahara occidental, conformément aux principes et règles de l’ONU. Qu’attendez-vous pour imposer la loi ?

    Le Maroc est l’envahisseur, avec un potentiel de guerre impressionnant ; un État qui exerce un chantage sur l’Europe en envoyant des embarcations de migrants ou en s’opposant à la coopération judiciaire et antiterroriste, quand bon lui semble.

    La France porte une part de responsabilité et de culpabilité particulières dans cette situation et le maintien de l’occupation et son corollaire, la répression systématique et atroce.

    Les États-Unis, également. Rappelez-vous que ce fut Henry Kissinger qui donna le feu vert à l’invasion du Maroc à travers son fameux télégramme envoyé depuis le Liban. Et ensuite, Kissinger et le président Gerald Ford, lors d’une réunion dans le Bureau ovale, ont convenu de renvoyer l’affaire devant l’ONU pour, par la suite, éliminer l’exigence du référendum d’autodétermination, comme cela avait déjà été fait lors d’un cas précédent. Complicité, responsabilité et culpabilité des É.-U.

    Kissinger a trompé le président Gerald Ford ; et celui-ci s’est laissé duper (Jacob Mundy dans Le Monde diplomatique). Le président des États-Unis avait l’obligation de mieux s’informer, de façon appropriée. Mais c’était plus facile pour lui de « se laisser duper ». Vous êtes encore, ainsi que les É.-U, en mesure d’arrêter ce crime contre l’humanité ; mais cela ne vous intéresse pas, évidemment. L’ONU dispose de suffisamment d’instruments juridiques. Il s’agit de la plus haute autorité mondiale. Mais elle préfère « accoucher d’une souris », comme l’a dénoncé l’ambassadeur et vice-président de la MINURSO, Frank Rudy.

    Tous les envoyés spéciaux ou personnels « échouent » ou démissionnent en raison de l’impunité que vous accordez au Maroc et de la corruption et des chantages auxquels vous vous soumettez.

    Le Sahara occidental et son peuple éprouvé et meurtri sont utilisés comme monnaie d’échange dans les intérêts des gouvernements que vous représentez. La loi du plus fort, qui va totalement à l’encontre des principes établis dans la Charte des Nations Unies et la Résolution 1514, adoptée précisément pendant les années de la décolonisation. Nous sommes au XXIe siècle, et celui-ci est déjà bien avancé ! Cependant, nous devons encore lutter pour la décolonisation de la dernière colonie d’Afrique. En effet, n’est-il pas vrai que le Maroc a exercé un chantage sur la Suède afin que celle-ci ne reconnaisse pas la RASD ? Et n’était-il pas aussi vrai qu’il a exercé un chantage sur le gouvernement français, en refusant pendant un an tout type de coopération judiciaire et antiterroriste ? Alors, qu’attendez-vous ? Plus de sang, plus de guerre, à nouveau ? D’après vous, que croyez-vous que vous êtes en train d’encourager à travers ces résolutions dilatoires et en prolongeant l’occupation jusqu’à ce que les Sahraouis cèdent et se rendent face au crime, au pouvoir, au chantage et à l’injustice ?

    Vous n’y parviendrez jamais, en dépit de toutes les lectures d’autant de papiers vains lors de la réunion du Conseil, avec une diplomatie archaïque, pusillanime et soumise. Et vous n’y parviendrez jamais — sans, en outre, risquer d’entraîner de graves conflits — car chaque jour de plus en plus de citoyens du monde, à travers le monde entier, s’unissent afin de vous exiger de vous tenir à votre propre légalité, que vous-mêmes ou vos prédécesseurs avez établie et qu’aujourd’hui vous n’osez pas appliquer.

    Pourquoi le Chapitre VII de la Charte des Nations unies a-t-il été appliqué lorsque l’Iraq a envahi le Koweït et que les dirigeants des États-Unis ont trompé le monde entier en présentant une salière pleine de poudre comme une arme de destruction massive dont l’inexistence a été ensuite prouvée ? Pourquoi ce Chapitre VII ne s’applique-t-il pas au Maroc ? Pourquoi cette politique ambivalente, cette duplicité, cette hypocrisie à l’égard des envahis, cette lâcheté et cette cruauté de vos résolutions injustes ?

    Comment pensez-vous parvenir à un « accord mutuellement acceptable » entre l’envahisseur-maître chanteur et l’envahi expulsé de sa terre et dépourvu de ses droits inaliénables ? Pourquoi ne pas appliquer le plan de paix adopté par les parties et par ce Conseil ? Comment pouvez-vous consentir que le Maroc puisse imposer ses conditions préalables, le fameux « plan d’autonomie » sous la souveraineté du Maroc, en violation de la Charte des Nations unies, la Charte de l’Union africaine, l’avis de la CIJ, les arrêts de la CJEU et les réclamations de la citoyenneté internationale consciente, qui aspire à un monde meilleur et qui, tout comme le peuple sahraoui, perd peu à peu la foi en l’ONU et son Conseil de sécurité ?
    Vous ne parlez que du plan du Maroc. Et jamais du plan du Front POLISARIO, représentant légitime du peuple sahraoui, un plan très généreux, également présenté en 2007 au Secrétaire général. Pourquoi ne l’analysez-vous pas ? N’avez-vous pas suffisamment de temps pour cela ? N’êtes-vous pas payés pour faire justice ? Qu’attendez-vous ? Que le Maroc persiste dans son obstination, en faisant démissionner les envoyés personnels ou spéciaux du Secrétaire général, et que le problème se poursuive éternellement, en démontrant au monde l’inefficacité de l’ONU/MINURSO ?

    Pourquoi la MINURSO est-elle la seule mission de paix sans compétences en matière de contrôle du respect des droits de l’homme ?

    Le cas du Timor oriental était similaire à celui du Sahara occidental.

    Beaucoup de sang a coulé, mais aujourd’hui c’est un pays libre et indépendant. Il est également vrai que le gouvernement portugais de l’époque en avait l’intention ; et, il y est parvenu. Ce qui n’est pas le cas des gouvernements espagnols successifs et hypocrites, dont l’État demeure la puissance administrante de jure du Sahara occidental et a une énorme dette historique, morale et politique envers le peuple sahraoui ; le seul peuple du Maghreb qui maintient l’espagnol comme seconde langue officielle et qui, en dépit des difficultés et obstacles rencontrés, et de toutes les trahisons, a bâti un État qui est un exemple pour l’Afrique et le monde.

    Ces réflexions et appels d’un citoyen espagnol, de l’UE et du monde devraient, d’une certaine manière, vous interpeller comme l’expression de nombreux citoyens du monde qui, comme moi, ressentent, pensent et sont convaincus : que la légalité internationale ne doit pas être une utopie.

    Mais pour tout vous dire, je ne vous fais pas confiance, je ne crois pas dans votre honnêteté indispensable ni que vous ayez la capacité suffisante pour suivre l’exemple et les recommandations qu’un homme aussi digne que Dag Hammarskjöld a faites aux fonctionnaires publics internationaux lorsqu’il dirigeait l’ONU. Et, à cet égard, j’estime être extrêmement proche de l’opinion qu’attache à cette affaire le peuple sahraoui et son représentant légitime, le Front POLISARIO, compte tenu de ce qu’il a affirmé à propos de la voie sans issue dans laquelle vous les avez entraînés :

    « En ne respectant pas son engagement de mettre fin au statu quo et exiger que le Maroc mette fin à son occupation illégale du Sahara occidental, le Conseil de sécurité a manqué une autre occasion d’empêcher l’effondrement du processus de paix de l’ONU.

    Face à l’échec répété du Secrétariat de l’ONU et du Conseil de sécurité à empêcher le Maroc d’imposer les termes du processus de paix et le rôle de l’ONU au Sahara occidental, le Front POLISARIO n’a d’autre choix que de reconsidérer sa participation dans l’ensemble du processus de paix.
    Le Front POLISARIO a toujours agi avec modération malgré la politique d’intransigeance, d’obstructionnisme et de chantage du Maroc. Au fil des ans, nous avons fait d’énormes concessions pour que le processus de paix de l’ONU progresse et réussisse.

    Cependant, l’incapacité du Conseil de sécurité à intervenir fermement face aux tentatives flagrantes du Maroc de transformer la MINURSO en un outil de normalisation de son occupation illégale de notre territoire national a miné l’intégrité et la crédibilité du processus de paix de l’ONU pour notre peuple. »

    Merci beaucoup de votre attention,

    Cordialement,

    Luis Portillo Pasqual del Riquelme (Espagne)

    Russie et l’Afrique du Sud, fort heureusement) de la récente Résolution 2494 (2019) du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la question du Sahara occidental.

    Tlaxcala

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, France, Etats-Unis, Front Polisario,

  • Guerre secrète du renseignement marocain contre l’Algérie (1/2)

    Anouar Malek

    L’impasse du Polisario et la manipulation de l’opinion publique

    En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

    En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

    • Depuis que j’ai dévoilé les dessous de la ville de Dakhla sur les pages d’Echorouk, j’ai décidé de dire tout ce que je connais sur le Makhzen et les services secrets marocains, après trois années passées à les étudier de près. Non pas en divulguant des informations qui ont été dites ça et là, ni en reprenant l’historique de l’appareil du renseignement du Palais royal, mais en mettant sur la place publique mon expérience personnelle et des informations que j’ai puisé dans le fonds secret des renseignements marocains et dans les étapes importantes d’un périple qui ne doit pas être mis aux oubliettes de l’Histoire. Je pars aussi dans mes propos à partir d’entrées dont j’ai eu un accès privilégié, et non pas à partir d’un esprit vindicatif, d’un règlement de comptes comme pourraient l’interpréter certains. Mon témoignage n’est pas non plus un motif pour être mis sous les sunlights des querelles qui secouent la région maghrébine, ni une « mission commandée » menée pour le compte d’un service secret, mais simplement – et humblement- une mission journalistique pour percer à jour des vérités cachées concernant un service secret qui a eu, et qui a son influence et ses coups fourrés dans le cours de la politique de la région et même au-delà.

    • Auparavant, mes critiques envers le Polisario, concernant la situation des droits de l’Homme, a été utilisé à tort et à travers, et j’estime –avec toute la moralité et le professionnalisme qui siéent à un homme dans pareille situation- que le temps est d’en parler ouvertement, d’autant plus que le temps passe et que l’homme n’est pas le gérant de sa propre destinée, mais je me dois aussi de dissocier le peuple marocain frère de ce que je vais porter sur ses services comme jugements, lesquels jugements ne pourraient que ravir les ennemis.

    • Mon périple journalistique a été suivi de près, et dès le début, par Echorouk, à travers son directeur Ali Fodhil, et, en fait, mes reportages à Dakhla étaient destinées à Echorouk, qui avait donné à mon travail toute l’importance qui lui seyait.

    • Sur le seuil du renseignement marocain

    • Tous les services de renseignement du monde travaillent en secret pour sécuriser les structures de l’Etat et assurer les intérêts de leur pays. Il est évident aussi que ces services possèdent leurs appareils légitimes et légaux et leurs méthodes illégales et illégitimes. Beaucoup d’entre elles « opèrent un sale boulot », comme les assassinats, les liquidations, la désinformation -pour justifier une politique injuste, dompter des adversaires ou imposer un agenda défini. Sous ces derniers qualificatifs, on peut placer le Mossad, ou encore la CIA, lesquels mènent en Palestine, en Irak et en Afghanistan un travail de ce genre.

    • Toutefois, lorsqu’un service secret est en situation d’occupant, il est plus dangereux encore, car il se trouve dans une position indélicate. A partir de là, on peut mieux appréhender la position des services secrets marocains, lesquels vivent une véritable impasse au sujet du Sahara Occidentale, que l’ONU place sous le volet de « liquidation d’occupation » et que la communauté internationale qualifie de « dernière colonie en Afrique ».

    • Pour se tirer d’embarras, les services secrets marocains travaillent sur deux fronts. Le premier est le front « Algérie », de par sa position de pays inflexiblement allié au Sahara Occidentale, le second étant celui de la communauté internationale et du contexte régional. Ce qui nous intéresse ici, évidemment, est le volet relatif à l’Algérie. Nous allons révéler des choses qui se situent bien loin de ce que la position officielle du Maroc, et même les propos du Palais royal, affichent.

    • En fait, le renseignement marocain est arrivé à une impasse, née en réalité d’une position « de principe » qui ne permet aucune concession, à savoir garder le Sahara sous domination. Un responsable des services secrets marocains avait dit textuellement : « Le Polisario sans l’Algérie ne peut rien faire, et partant de ce constat, il est impératif soit d’attiser les tensions entre les deux parties, soit de tenter de « casser le maillon fort » de l’équation, à savoir l’Algérie ».

    • Partant de là, il est devenu clair que les services marocains s’y est investi à fond dans cette mission, quitte à commettre assassinats ciblés, oppression des opposants et du peule sahraoui, écrivant par ces actions un long registre, très riche en violations des droits de l’Homme, que ce soit au Rif, dans les territoires occupés ou dans certaines villes marocaines même. Ces mêmes services se sont aussi hasardés dans des aventures gravissimes, que ce soit pour liquider des opposants politiques ou pour se débarrasser de complices des putschs militaires manqués contre le roi. Le registre va de Ben Barka à Hichem El Mandari, en passant par Oufkir et les détenus de la triste prison de Tazmamart.

    • Dans ses priorités, le renseignement marocain se concentre sur l’Algérie, mais aussi sur l’Espagne et la Mauritanie, et ce pour des raisons stratégiques, dont les enjeux seront clarifiées plus loin…

    Des médias orientés et une propagande sale

    De même, tout le monde connaît les chaînes paraboliques qu’a lancées le Maroc. En plus des stations qui appartiennent à l’état, on trouve medi@sat qui est financée par la France et la Maroc. En effet, si on regarde ces chaînes, on constatera « la Marocanité du Sahara occidental », et de montrer l’Algérie comme étant un pays comme la Somalie ou le Soudan où règnent l’insécurité, la faim et le crime. C’est un acte qui veut imposer une certaine réalité en ce qui concerne le Sahara occidental et ternir l’image de l’Algérie sur le plan régional et sur le plan international.

    • Cela représente un des grands et dangereux aspects avec lesquelles les services de renseignements marocains tablent pour la thèse et a  propre propagande marocaine envers le Sahara occidental, et aussi pour frapper profondément l’Algérie. Le Makhzen marocain a toujours voulu la représenter comme étant une partie intégrale et active dans le conflit qui oppose le royaume et le Polisario. Ce tapage médiatique s’est traduit par l’arsenal qu’utilise le Maroc dans cette secrète et salle guerre. Le Maroc a tracé sur les médias, même les indépendants, les lignes rouges qu’il ne faut pas outrepasser. Le Makhzen a tenu d’insister à ce que les médias, notamment ceux qui s’alignent avec sa politique et sa vision, à maintenir le nom de « Sahara marocain » ou bien « les régions  du sud du Maroc », par conséquent, aucun journal ou écrivain ou officier de dépasser cette ligne rouge mortelle. Ce qui veut dire par la, sa fin et la destruction de sa carrière professionnelle et même sa vie privée.

    • De même, tout le monde connaît les chaînes paraboliques qu’a lancées le Maroc. En plus des stations qui appartiennent à l’état, on trouve medi@sat qui est financée par la France et la Maroc. En effet, si on regarde ces chaînes, on constatera « la Marocanité du Sahara occidental », et de montrer  l’Algérie comme étant un pays comme la Somalie ou le Soudan où règnent l’insécurité, la faim et le crime. C’est un acte qui veut imposer une  certaine réalité en ce qui concerne le Sahara occidental et ternir l’image de l’Algérie sur le plan régional et sur le plan international.

    • Sans prendre en considération la liberté la presse au Maroc, et tout le monde est au courant des journaux qui on été fermés, à l’instar de « Nichan », ou celle qui on été forcé de changer leur façade, tel que « Akhbar Al Youm » et « Al Machaal ». Certains journalistes ont été incarcérés et d’autres ne sont pas autorisés à écrire comme Ali Lamrabet qui a dépassé les lignes rouges en ce qui concerne la cause du Sahara occidental qui est considérée comme la  première cause « nationale ».

    • Si on parlerait du vécu de la liberté de la presse au Maroc des livres entiers ne serons pas suffisants, mais nous nous contenterons de l’aspect qui nous concerne et qui sont les quelques axes de cette dangereuse  propagande qui vise l’Algérie. Nous pouvons citer par exemple :

    • 1-la propagande pour la vision marocaine :

    • Le but principal de tous les médias marocains c’est d’appeler mondialement à l’autonomie ou à la régionalisation élargie qui présenté comme étant le seul et unique solution du Sahara occidental en montrant uniquement les points positifs. Chose qui est flagrante, en faisant recours au faux notoire, aux illusions et aux mensonges. En outre, en œuvrant à prouver que les sahraouis adhèrent à cette option, en montrant certains d’entre eux ou des marocains vêtus d’habit Sahraouis donnant allégeance au trône. Nous source nous prouvent que la plupart de ces allégeances ont été obtenus par force. Parfois, des rapports  journaliers mal orientés qui n’a pas aucune relation avec le quotidien. Pour preuve flagrante, la rencontre de Dakhla de 28 juillet passé, que j’ai témoigné personnellement. En effet, les supporters du front Polisario ont maîtrisé la rencontre  en revendiquant l’autodétermination en obligeant les participants à arrêter la rencontre. Cependant, lés médias du Makhzen ont voulu lui donner un aspect mondial et que les participants ont unanimement revendiqué l’autonomie, ce qui n’est pas du tout passé.

    • Mensonges et semence du doute

    • C’est la pire des choses que les médias marocains ont faites. En effet, ils montent beaucoup et sèment des doutent et de mensonges qui n’ont aucun fondement, notamment sur les relations entre l’Algérie et Polisario. De temps en temps on lisait des informations fabriquées dans une cellule privée de Al Mansouri, le chef des renseignements, qui était le premier responsable de l’agence de presse officielle. Encore plus, nos sources précisent que des universitaires spécialisés dans les médias et dans les affaires militaires, stratégiques, sciences politiques, sécurité et le droit international participent à cette cellule.

    • Cet axe est également aperçu avec la fabrication des déclarations des personnalités politiques et même celles des opposants algériens. Les médias marocains diffusent ce qui arrangent les gendarmes à la manière de « halte aux gens qui font la prière » ou « n’approchez pas la prière » et oubliant toujours « ceux qui oublient leur prière » ou «  lorsque vous étés ivres ». Nombreux d’interviews ont été fabriqués et de nombreux de déclarations ont étaient émises pour servir les intérêts des gendarmes marocains.

    • J’ai subi ceci à maintes reprises. Ma première histoire avec eux remonte lorsque j’ai interviewé  l’écrivaine et journaliste égyptienne, Wafaa Ismail, pour le compte du journal « Akhbar Al Arab » en 2007 à Canada. Le journal « Sahifat Al Oma » du 01/04/2007 a diffamé les informations en voulant favoriser les intérêts des gendarmes marocains

    Création de situations suspectes sous des noms d’Algériens 

    Après la faillite de la presse marocaine de faire la publicité d’un « Sahara marocain », le renseignement marocain s’est orienté vers une autre astuce : créer des sites sous le nom d’Algériens vivant à l’étranger. Sur ce genre de sites, la constante c’est l’approbation du Plan d’autonomie marocain. L’objectif est de créer l’illusion qu’il existe une opinion publique qui est contre la politique algérienne, et que la position officielle de l’Algérie ne dépasse pas les seuls tenants du pouvoir.

    • Il existe sur la Toile une quantité extraordinaire de sites web très suspects, dont les auteurs affirment être des opposants politiques, indépendants, vivant à l’étranger, en Europe ou aux Etats-Unis, alors qu’ils ne sont que simples agents de service des renseignements marocains.

    • Certains de ces sites, et pour faire le jeu jusqu’au bout, n’hésitent pas à critiquer ouvertement la politique de Rabat, les partis, le fonctionnement du Parlement marocain, et même parfois rédigent des brûlots sur le Rif et l’amazighité au Maroc. Le seul sujet qu’ils ne touchent pas, c’est « les régions marocaines du Sud », ou encore « l’unité territoriale du Maroc ». Cela est une constante dans ces sites.

    • Presque tous ces sites sont financés par le renseignement marocain. Une des preuves les plus évidentes c’est la publicité provenant d’Air Maroc, des banques et des institutions marocaines. Nous reparlerons de cela ultérieurement.

    • Après la faillite de la presse marocaine de faire la publicité d’un « Sahara marocain », le renseignement marocain s’est orienté vers une autre astuce : créer des sites sous le nom d’Algériens vivant à l’étranger. Sur ce genre de sites, la constante c’est l’approbation du Plan d’autonomie marocain. L’objectif est de créer l’illusion qu’il existe une opinion publique qui est contre la politique algérienne, et que la position officielle de l’Algérie ne dépasse pas les seuls tenants du pouvoir.

    • Par la magie de la prolifération de sites de pseudo-Algériens vivant à l’étranger, une opinion veut se former pour donner l’impression qu’il existe bel et bien une plate-forme politique algérienne qui va dans le même sens que l’opinion marocaine. C’est là ou réside le danger d’une telle illusion…

    • Une des anecdotes de ces entourloupes, est la création du site « Algérie Times », dont je fus, moi et un ingénieur d’origine algérienne et vivant au Canada, un des deux fondateurs. Cet ingénier suivait toutes mes interventions télévisées et couchait cela sur papier avant de les introduire sur site. Le site « Hespress » en fut charmé et publia la naissance de ce site, et beaucoup d’avenir lui fit prédit.

    • Quelques jours après la naissance de ce site, cet ingénieur fit changer le serveur et les mots de passe, clés essentiels pour entrer dans ce site, et tout à coup, je n’avais plus l’accès au site comme administrateur. Lorsque l’affaire ce fut ébruitée, le site changea d’adresse et de numéro de téléphone du webmaster, et lorsque je me suis déplacé moi-même à l’adresse indiquée, à Paris, je tombais…sur une vieille femme. Quand au numéro de téléphone, ce n’est pas la peine de dire qu’il n’existait pas non plus. Un peu de temps plus tard, le site fut vendu à un groupe appelé « le Congrès marocain d’Amérique » et racheté par un Américain d’origine maghrébine nommé Jalil. Ce même personnage a été derrière le lancement d’un autre site, « Maroc Post », qui a été immédiatement fermé, après qu’il eu racheté « Algérie Times ».

    • Pour donner un peu de crédibilité au site, Jalil fit confectionner un entretien avec un pseud-journaliste algérien, dénommé Tlemçani Bouyounès, né en 1960, à Jijel, ayant obtenu un magistère en informatique et vivant à Londres, Jalil se faisant passer pour le rédacteur en chef du site « Algérie Times ». Le nom de cet Algérien vivant à Londres est bien entendu introuvable à Londres…

    La « fabrication » de l’information

    J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

    • Ce genre de création d’informations fictives est monnaie courante dans la guerre du renseignement marocain contre l’Algérie, et je voudrais ici vous en relater une, spécialement une, dont je fus malgré moi l’agent de propagation, après que je fus mystifié par un site dont on a parlé auparavant : il s’agit de « Algeria Times ». Lorsque je découvris le pot-aux -roses, je préférais garder le silence jusqu’à ce que tous les atouts soient réunis de mon coté pour dévoiler la chose.

    • Le 4 aout 2009, le site publie une information concernant l’interpellation de cinq leaders du Polisario, dont le ministre délégué Mohamed Yeslem Yebset. L’information fit grand bruit. Juste après, une autre information publiée le 10 aout 2009, sous le titre de « des véhicules du Polisario en contact avec la « katibat des Molathamine » ont essuyé des tirs de la part de l’aviation militaire algérienne, lequel raid a fait huit morts. Cette information trouva écho auprès de la presse marocaine, mais pas autant que la première.

    • Je reçus l’information de l’arrestation du ministre délégué de la part d’Abderrahmane Mekaoui, un professeur à l’Université Mohamed V, à Casablanca, qui m’avait demandé de faire fonctionner mon site pour entamer des recherches le concernant. Aussi, lui demandai-je de tempérer afin de connaître pour plus de crédibilité les sources de cette information. Mon interlocuteur me cita sa source : un Algérien récemment arrivé –en juillet 2009- au Maroc pour demander l’asile politique. J’ai exigé que le nom de ce demandeur d’asile me soit communiqué, mais Mekaoui refusa net, arguant que l’intéressé ne veut pas pour le moment être connu, pour des raisons de sécurité. Il m’a refilé toutefois un numéro de téléphone, -un Djezzy- et j’ai appelé le Monsieur, qui, de toute évidence, attendait ce coup de fil. Avec un accent proche de celui d’Annaba, il me confirma l’arrestation et le bombardement, et me donna l’impression qu’il connaissait bien les casernes algériennes et les rudiments de l’armée. Plus tard, ce personnage quitta le circuit, et évidemment, on n’a jamais su plus sur lui, parce que tout simplement, il n’a jamais existé en tant que refugié politique…

    • Je demandais alors d’entrer en contact avec des Sahraouis, pour connaître plus sur ces deux informations. Mekaoui me refila le numéro de quelqu’un qui s »appelait Ould Mohamed, qui se faisait passer pour un des proches de Mostafa Sayed. Il jura que l’arrestation du ministre délégué est réelle, et précisa : « La police du Polisario a resserré l’étau sur les personnes suspectes, ou qui avaient des velléités pour rejoindre le Maroc, le mettant littéralement sous contrôle ». Un autre personnage sahraoui, parlant avec l’accent des Sahraouis, m’appela, avec un numéro algérien, et me confirma l’incident.

    • C’est alors que je pris la décision de publier les informations telles qu’elles m’ont été relatées par Mekaoui. Un grand écho donna suite à cela, et je fus invité par « Médi Sat1 », le 19 aout 2009. Je confirmais en direct les informations, et mon intervention fut diffusée, mais certaines parties ont été supprimées. Plus tard, lorsque je fus extorqué de mon site, j’essayais de faire comprendre aux gens que je n’avais plus de lien avec ce site, qui continua à utiliser mon nom, mais en vain.
    • Tous les contacts ont été rompus avec moi, et Mekaoui ne me répondait plus au téléphone…

    • Ceci est un résumé de notre volet sur la « fabrication de l’information » par les services de renseignement marocains. L’information est d’abord, diffusée. Par la suite, elle trouve tout un circuit pour lui faire des échos dans le sens voulu. Le site cité, « Algéria Times » reste encore algérien, et c’est ce qui apparaît toujours dans des journaux marocains comme « Al Alam », organe du parti au pouvoir.

    • Pour rappel, Ahmed Ould Souilem, qui a retourné casaque pour se jeter dans les bras des renseignements marocains, avait lui-même, affirmé que le site « Algeria Times » est dirigé par les services des renseignements algériens. Toutefois, dès que le Makhzen l’eusse mis au courant que le site a été rattaché à eux, ce même personnage a commencé à l’encenser en long et en large

    Utilisation d’Internet et infiltration des journalistes influents 

    Dans sa guerre contre l’Algérie, le renseignement marocain utilise tous les stratagèmes pour arriver à ses fins. Internet et les médias, après l’échec de la presse marocaine à former une opinion favorable au Plan d’autonomie, constituent ses autres points de fixation.

    • «Les services de renseignements marocains ont axé sur les médias pour propager les idées du Makhzen. Un département spécialisé dans la presse en général, la presse en ligne en particulier a été créé. Il existe une équipe spécialisée dans le commentaire des informations publiées dans les journaux et sur la toile, elle focalise sur les sites les plus en vogue comme Echoroukonline, Al Jazeera.net et Al Arabiya.net ».

    • «Certains m’ont même affirmé que pour Echorouk On Line, tout un staff a été mobilisé pour suivre et commenter les informations et articles qui y sont publiés. Ces personnes sont chargées de défendre les choix du Maroc en faisant croire qu’elles sont la voix du peuple afin de permettre la publication de leurs commentaires. Elles se font même passer pour des sahraouis parfois».

    • Une équipe est également mobilisée pour les forums de discussions et les sites interactifs comme Facebook et Twiter. Ces “agents” s’y inscrivent sous des faux noms et des photos de personnes décédées ou emprisonnées. Ils s’emploient à établir un large réseau de relations pour enrôler un maximum de monde, particulièrement les personnes influentes tels les militaires».

    • «Un autre bureau est chargé des blogs et des comptes personnels appuyés par le son et l’image. Quelqu’un se charge de mener et d’orienter les débats dans le sens voulu».

    • «En suivant nombre de sites et de forums s’intéressant à la région du Maghreb ou disposant d’une rubrique sur le Maghreb Arabe, comme le forum d’Echorouk, le forum d’Al Jazeera et autres, j’ai eu la certitude que ces équipes sécrètes œuvrent à semer la zizanie et la haine entre les deux peuples algérien et marocain. Ces réseaux de renseignements font tout pour faire croire que les algériens détestent les marocains, ce qui explique la démarche du palais royal surtout lorsqu’il s’agit de la question sahraouie. Et à travers mon propre site “La voix de l’exil”, je peux affirmer sans aucune hésitation que les commentaires contradictoires parviennent d’un seul lieu, le Maroc, et certains vont jusqu’à se faire passer pour des algériens».

    • «Les autorités marocaines interdisent aux médias du territoire marocain de publier ou de promouvoir des directives contraires à leur thèse sur le Sahara Occidental qu’elles assiègent. Les correspondants agréés doivent avoir l’aval des services de la sûreté et subissent des contrôles réguliers quelque soient leurs patrons au Makhzen. Les journalistes opposants ou free-lance sont interdits d’entrée au Sahara occidental et les journalistes étrangers ne peuvent avoir aucun contact avec les sahraouis, ni avec les nomades ni dans les grandes villes telles El-Ayoun où foisonnent les postes de contrôle de la gendarmerie royale très rigoureux et les patrouilles de soldats».

    • «Les services secrets marocains tentent d’infiltrer les chaines telles Al-Jazzera  et d’acheter des journalistes de grandes agences de presse ou de grands journaux. Par ailleurs, le journaliste autorisé à se rendre au Sahara occidental n’a aucune liberté d’action sauf en cas de comportement adéquat, et ceux qui reviennent chanter les louanges du Makhzen ont soit subi des pressions, soit touché des pots-de-vin».

    • «Quant à la presse et aux organes d’information marocains qui refusent de se soumettre au Makhzen, ils subissent de fortes représailles à travers les poursuites judiciaires, la mauvaise publicité et même la banqueroute pour qu’il ne reste rien qui puisse confondre le système dirigeant et démasquer les familles du Makhzen qui ont la mainmise sur toutes les fortunes et procèdent à un pillage flagrant des richesses du pays».

    Le patron des services secrets marocains affirme qu’Echorouk le dérange au plus haut degré 

    Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    • Les plans préparés pour tenter de créer des tensions en Algérie constituent à la fois un aspect très important et  très dangereux des modes opératoires des services secrets marocains. C’est même un axe autour duquel s’article tout le travail secret du renseignement du Makhzen. C’est dans ses sous-sols secrets que se décident des choses d’une extrême gravité, dont l’objectif est de maintenir l’attitude du Palais en l’état, combien même elle est sujette à des contestations populaires graves.

    • Préparation des plans pour attiser les tensions en Algérie

    • La mobilisation d’agents traitants à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc constitue la première fixation du renseignement marocain. Ces agents sont « traités », orientés et mobilisés autour d’un ou de plusieurs objectifs, sur lesquels les agents sont tenus d’apporter des informations sans cesse mises à jour par le biais de rapports et de compte-rendu épisodiques ou réguliers.

    • Par la force des choses, et un peu par habitude, ces agents sont devenus des acteurs de premier plan dans les activités suspectes et invisibles, qui touchent à l’intégrité territoriale de l’Algérie et à sa sécurité. Ces agents sont tout aussi actifs concernant la contrebande de la drogue, des armes et des explosifs vers l’Algérie via les monts de l’ouest marocain.

    • Pour le moment, nous ne disposons pas d’informations précises concernant ces réseaux, mais on sait bien –à la faveur de la fausse information de l’arrestation de cinq délégués du Polisario –  qu’ils sont très actifs dans l’espionnage contre l’Algérie.

    • Une autre fourberie est mise à contribution par les services secrets marocains pour venir à bout de l’Algérie : c’est l’utilisation à leur profit des opposants, des mécontents  et des victimes de la décennie sanglante en Algérie. Pour ceux-là, ils mettent plusieurs circuits pour les attirer puis pour les utiliser dans des missions et des agendas précis.

    • Le mode opératoire des services marocains envers ces personnages est de commencer à diffuser leurs contestations, désapprobations ou exigences. Des entretiens interviennent par la suite pour mener « l’opposant à déballer le sac ». La colère de cet opposant est évidemment mise à profit pour lui en faire dire plus et le pousser à dire même plus loin que sa pensée véritable. L’entretien est publié sous une forme qui donne toujours à croire qu’en Algérie, il existe une opposition sérieuse à la politique officielle de l’Etat, notamment concernant le Sahara occidental, position inchangée depuis 35 années.

    • Chez les services secrets de Sa Majesté

    • Dans un de mes périples marocains, j’ai eu à faire une rencontre « intéressante » avec les services secrets du Palais. Un jour, rendez-vous me fut donné. Lorsque je pointais, je trouvais un chauffeur à ma rencontre, lequel m’informa que notre ami commun l’attendait un peu plus loin. Je montais dans la voiture et me retrouva quelques minutes plus tard à l’intérieur d’une villa grand standing. Le chauffeur, d’une cinquantaine d’années, freina juste devant une porte gardée par trois hommes en civil, dont le commandant Ahmed, et de par les aspects coquets des lieux, j’en conclus que je devais être devant une résidence officielle de l’Etat.

    • Je fus dispensé par le commandant de passer devant le scanner, mais je dus éteindre le téléphone dès l’entrée, car les directives étaient strictes en ce sens.  Je ne dus pas attendre très longtemps, car cinq minutes seulement après m’avoir fait asseoir dans un salon, cinq hommes pointèrent devant moi, et je reconnus immédiatement celui qui devait être le patron des services secrets marocains : Mohamed Yassine Al Mansouri. Celui-ci devançait les autres et prit immédiatement la parole : « Bienvenue dans votre deuxième pays, le Maroc, bienvenue ! ». Le commandant me le présenta, et je confirmais qu’il s’agissait bel et bien du puissant patron des services marocains Mohamed Yassine Al Mansouri, un des hommes forts du pays, et un des plus proches collaborateurs de Sa Majesté le Roi Mohamed VI.

    • Evidemment, j’ai été surpris et un peu désappointé par cette façon de faire, car personne ne m’avait prévenu de cette rencontre. Toutefois, Mohamed Yassine Al Mansouri fit vite de me rassurer que cela a été nécessaire pour des raisons évidentes de sécurité. Il dit aussi qu’il souhaitait personnellement cette entrevue après l’échec de la première rencontre à Lisbonne, s’attardant volontiers sur mes entretiens données à des chaines satellitaires qu’il dit apprécier et suivre avec tout l’intérêt possible.

    • Il engagea la conversation dans le sens qu’il souhaitait, concernant ma situation en France et les conditions de mon séjour aussi. Il parla aussi de l’opposition algérienne à l’étranger, qu’il dit beaucoup respecter.

    • Il chercha à connaître des détails de mes années dans l’armée, mais je dus lui affirmer qu’il s’agissait pour moi d’une période passé et d’un chapitre clos. Alors, il enchaina sur Boujerra Soltani, et me dit qu’il a suivi toutes les péripéties de l’affaire et qu’il était à mes cotés jusqu’à ce que je recouvre l’intégralité de mes droits dans cette affaire.

    • Mon livre sur « le Déluge de corruption et l’avancée de Ben Laden en Algérie » a été aussi un de ses sujets de discussions, et il m’avoua avoir lu le livre avec beaucoup d’intérêt. Mais sa fixation a été plus sur les réunions de Genève concernant les manquements aux droits de l’Homme et l’incrimination de l’Algérie dans ces délits. Pour lui, c’est une avancée importante que l’Algérie soit incriminée dans des accusations pour tortures et disparitions forcés, et me demanda d’aider les gens qui veulent faire entendre leurs voix dans ce sens précis.

    • Je me hasardais alors à lui poser une question relative au « Maroc de l’Est », qui revenait souvent dans la presse marocaine, et il me dit alors, qu’il était disposé à fermer les yeux sur ce sujet, « mais alors l’Algérie devrait aussi fermer les yeux sur les séparatistes et les rebelles du Sahara Marocain ». Pour ce faire, il dit qu’il avait sous la main des cartes de pression, comme par exemple faire sortir des dossiers encombrants sur les généraux au sujet du Sahara et sur le terrorisme international qui prend source à partir de l’Algérie ». Il dit enfin, qu’il respectait et aimait l’Algérie et le peuple algérien, mais qu’il aimait plus son pays, et que la question sahraouie était de toute évidence une question de souveraineté ».

    • Concernant la possibilité que les Nations Unies contraignent les parties du conflit à aller vers une solution de l’autodétermination, il répondit à l’aise : « Cela ne se fera jamais, car les Nations Unies ne sont qu’une annexe entre les mains des grandes puissances, dont principalement les USA, et que Dieu merci !- les Américains sont nos alliés ».

    • Avant de nous séparer, le sujet versa sur les médias, les querelles entre l’Algérie et l’Egypte à travers leurs journaux, et là, il montra de la colère envers les Egyptiens qui ont versé dans des insultes de bas étage contre les chouhada, mais fit vite de revenir à Echorouk, qui les « dérange au plus haut degré par son appui aux séparatistes», le qualifiant de « journal de fitna que les autorités algériennes ont tout intérêt à fermer », du moins « jusque après la coupe d’Afrique, pour atténuer les tensions entre les deux peuples ».

    • Lorsque je lui dit que j’y écrivais de temps à autre, et que sa rédaction n’est pas aussi déplaisante qu’il le dit, il répondit : « Je le sais, mais ce journal ne publie pas tes écrits sur les séparatistes. En fait, ce journal veut seulement se donner l’air d’être une tribune qui donne la parole à tous ».

    Echouroukonline, oct 2010

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Front Polisario, Anouar Malek, DGED, services secrets marocain,

  • Maroc : «La Marche verte est la façade civile d’une invasion militaire»

    Au grand dam des populations sahraouies représentées par le Front Polisario dès 1973, le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est colonisé en 1975 par le Maroc. Hassan II y envoie, le 6 novembre, des Marocains pour l’envahir, avant de lancer une offensive armée contre les Sahraouis. L’attaque marocaine est même appuyée par des bombardements massifs. Le peuple sahraoui lutte depuis plus de 40 ans pour son droit à l’autodétermination. Dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, la vie des Sahraouis est marquée par la répression et le harcèlement constants. Le Sahara occidental est aujourd’hui la dernière colonie d’Afrique. Spécialiste des conflits au Maghreb, Jacob Mundy de l’université Colgate (New York) explique le stratagème mis en place par le roi Hassan II pour accaparer ce territoire.

    – Cela fait maintenant 40 ans depuis que le Maroc a envahi le Sahara occidental. Pourquoi l’ONU n’arrive toujours pas à régler ce conflit conformément à la légalité internationale ?

    Actuellement, l’Organisation des Nations unies a un double discours sur le Sahara occidental : le Conseil de sécurité appelle à la fois à une solution politique et à une solution qui respecte le droit du Sahara occidental à l’autodétermination, conformément au droit international. Ceci est une pure contradiction. Le Maroc rejette l’idée d’un référendum d’autodétermination, et ainsi le Conseil de sécurité a donné à Rabat un pouvoir de veto sur le processus de paix. Dès lors, pour le Front Polisario, la seule façon d’avancer serait de compromettre son droit à l’autodétermination et d’accepter cette injustice comme un fait accompli.

    Mais pourquoi les Sahraouis renonceraient-ils à ce droit alors que le Maroc n’a pas fait une offre sérieuse d’une réelle autonomie ?

    Cependant, je ne suis pas convaincu que les Nations unies puissent régler cette question, même si le Front Polisario se montre prêt à s’engager dans des négociations dans lesquelles l’option de l’indépendance ne serait pas à l’ordre du jour. Au fil du temps, le statut non résolu du conflit du Sahara occidental est devenu un élément central dans le fonctionnement du régime marocain sur le double plan intérieur et extérieur. Le Maroc se présente comme un modèle de stabilité dans une région instable du monde. Pourtant, comme nous le savons tous, cette stabilité est basée sur un fondement instable, le Sahara occidental.

    La monarchie marocaine a utilisé la menace perpétuelle du Sahara occidental pour contrôler la politique intérieure marocaine et maintenir des alliances sécuritaires vitales avec Paris et Washington. Ces processus de «sécurité à travers l’insécurité» sont assez courants en géopolitique ; nous observons ces processus dans les relations-clés des États-Unis comme Israël, l’Arabie Saoudite et le Maroc.

    – Pour quelle raison le Maroc refuse, à ce jour, au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination comme le recommandent pourtant un rapport de la Cour internationale de justice daté du 15 octobre 1975 et de nombreuses autres résolutions de l’ONU ?

    Le Maroc refuse le déroulement d’un vote sur l’indépendance du Sahara occidental parce qu’il sera perdant. Cela était clair en 1975 lorsqu’une mission des Nations unies a visité le Sahara occidental et cela est clair aujourd’hui dans les camps de réfugiés et au Sahara occidental.

    Les manifestations quotidiennes des Sahraouis qui vivent sous occupation montrent qu’il y a une forte majorité en faveur de l’indépendance. Après 40 ans d’occupation, le Maroc n’a pas réussi à gagner les cœurs et les esprits des Sahraouis. Le Maroc a tenté de gagner le vote dans les années 1990 en inondant l’électorat avec de faux Sahraouis. L’ONU n’a pas accepté cela. C’est la raison pour laquelle le Maroc parle maintenant d’autonomie, sachant qu’un vote légitime n’ira pas en sa faveur.

    – D’après vous, pourquoi le roi Hassan II a-t-il organisé la Marche verte le 6 novembre 1975 ? Avait-il le droit d’envahir le Sahara occidental ? Cette marche était-elle pacifique comme le soutient le Maroc ?

    Comme les historiens l’ont découvert, les plans marocains d’invasion du Sahara occidental avaient été préparés des années auparavant. Nous connaissons tous l’échec de la «guerre des sables» menée en 1963 par le Maroc contre l’Algérie. Ce qui est moins connu, c’est que Hassan II avait même un plan avancé pour envahir la Mauritanie.

    En 1974, quand l’Espagne a annoncé son intention d’organiser un référendum sur l’indépendance du Sahara occidental, le Maroc a intensifié ses efforts diplomatiques en allant à l’ONU et en demandant l’avis de la Cour internationale de justice. Durant les audiences de la Cour, lors de l’été 1975, il était clair que les juges de la CIJ ne pouvaient pas prendre au sérieux les arguments juridiques avancés par le Maroc pour conquérir le Sahara occidental.

    Le Maroc ne pouvait même pas démontrer sa souveraineté continue et effective sur le sud du Maroc (Oued Draa)… alors ne parlons pas du Sahara occidental. C’est comme cela que Hassan II a commencé à peaufiner ses plans d’invasion du Sahara occidental. Selon mes recherches, Henry Kissinger a été informé début octobre (deux semaines avant la publication de la décision de la CIJ) que le Maroc allait envahir le Sahara occidental.

    Etant donné qu’une invasion militaire directe d’un Etat d’Europe occidentale allait être trop dangereuse, Hassan II a dû forcer l’Espagne à abandonner le Sahara occidental par d’autres moyens. Ainsi, l’idée ingénieuse de la «Marche verte» a été utilisée pour créer une façade civile pour une invasion militaire. Nous devons nous rappeler que la marche «pacifique» de Hassan II a été soutenue par une présence militaire massive dans le sud du Maroc. Hassan II a averti que si Madrid s’opposait à la Marche verte, le Maroc déclarerait la guerre à l’Espagne.

    Cette sortie avait mis Madrid dans une situation impossible. Si Franco n’avait pas été en déclin, l’Espagne aurait peut-être résisté à la pression du Maroc. Mais comme les historiens espagnols le révèlent maintenant, l’agonie de Franco a créé une «guerre civile» dans le cabinet espagnol. En fin de compte, un accord secret a été conclu avec le Maroc fin octobre 1975. Dans les faits, l’invasion militaire par le Maroc de l’est de Saguia El Hamra a commencé les 30-31 octobre.

    La Marche verte n’était devenue qu’un spectacle pour apaiser une opinion marocaine envahie par une frénésie nationaliste. Seuls quelques milliers de manifestants ont franchi la frontière du Sahara espagnol et… seulement de quelques kilomètres. La grande majorité des participants à la Marche verte est restée au Maroc compte tenu de l’accord conclu avec Madrid. Cela a permis aux deux parties de sauver la face : Hassan II a obtenu sa marche et l’Espagne a quitté le territoire selon ses propres termes.

    – En août 1974, l’Espagne, qui souhaite se retirer du Sahara occidental, annonce l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour 1975. Pourquoi Madrid a abandonné cette option et préféré ouvrir des négociations avec le Maroc et la Mauritanie ?

    L’Espagne a été contrainte de négocier avec le Maroc et la Mauritanie parce qu’elle a été abandonnée par le Conseil de sécurité des Nations unies, principalement en raison de l’insistance française et américaine qui soutenait que le Maroc avait réussi son invasion. Lorsque la Marche verte a été annoncée, l’Espagne est allée au Conseil de sécurité de l’ONU pour dénoncer l’acte marocain comme un acte menaçant la paix et la sécurité internationales. Le Conseil a été lent à réagir et, à la fin, il n’a jamais fait plus que dénoncer la Marche verte du Maroc. Et quand la dénonciation est venue, la marche avait déjà commencé.

    L’Organisation des Nations unies, qui avait été principalement créée pour prévenir une agression dans les affaires mondiales, n’a rien fait pour arrêter l’agression du Maroc contre l’Espagne, ceci parce que Paris et Washington savaient qu’un échec de Hassan II dans la conquête du Sahara occidental marquerait la fin de la monarchie au Maroc.

    – Comment voyez-vous aujourd’hui l’évolution du conflit ? De quoi dépend son règlement ?

    Il est difficile de voir tout espoir dans le processus de paix de l’ONU maintenant que le Maroc a tenté de rejeter l’ambassadeur Christopher Ross comme envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental. Maintenant, nous attendons tous de connaître le point de rupture des Sahraouis.

    Combien de temps encore les réfugiés peuvent-il supporter de souffrir à Tindouf ? Le Front Polisario subit une intense pression pour reprendre la guerre, tandis que l’exploitation et la répression marocaine au Sahara occidental se poursuivent avec peu de protestations de la communauté internationale. Je crains que la situation ira en empirant avant que le Conseil de sécurité de l’ONU ne décide de la prendre au sérieux.

    El Watan, 5 nov 2015

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, marche verte, ONU,

  • SAHARA OCCIDENTAL: L’enjeu caché des phosphates (Kissinger Cables)

    Les derniers câbles diplomatiques publiés par Wikileaks révèlent l’importance des gisements de phosphate de Bou Craâ dans les négociations entre le Maroc et l’Espagne au début des années 70.

    Les « Kissinger Cables » publiés lundi par Wikileaks regroupent l’ensemble des câbles diplomatiques américains échangés entre 1973 et 1976, à l’époque où Henry Kissinger était Secrétaire d’Etat à Washington. Ces câbles, dont plusieurs milliers concernent le Maroc, apportent des perspectives inédites sur la nature et l’évolution des négociations au Sahara pendant cette période charnière du conflit.

    Parmi les informations révélées par Wikileaks, celles concernant les phosphates du Sahara sont particulièrement intéressantes dans le sens où les enjeux politiques liés au territoire ont toujours occulté la réalité géologique et que les données fiables sont rares.

    Aujourd’hui, l’OCP extrait à Bou Craâ entre 2,5 et 3 millions de m3 de roches brutes par an, pour un chiffre d’affaires de 527 millions de dollars en 2011 (1). Le Polisario accuse l’Etat marocain de « pillage des ressources naturelles » ; Rabat prétend au contraire que les mines de Bou Craâ «ne sont pas rentables et sont maintenues en production pour des raisons sociales».(2)

    « L’Espagne, 3e ou 4e producteur mondial de phosphates »

    C’est au début des années 70 que l’exploitation du phosphate à Bou Craâ a démarré. Selon les câbles diplomatiques, les Espagnols, à travers la société Phosboucraâ, ont investi 200 millions de dollars de l’époque en équipements et en installations.

    En 1974, la mine produisait déjà 2,3 millions de tonnes de roches, expédiées en majorité en Espagne. Madrid prévoyait d’augmenter la capacité de production à 10 millions de tonnes par an.

    Un objectif réalisable « probablement d’ici fin 1975 », selon un câble diplomatique en provenance d’Espagne et daté de septembre 1974. La même source indique que les réserves prouvées à l’époque (1,7 milliard de tonnes), permettraient de maintenir ce niveau de production à Bou Craâ pendant 150 ans et feraient de l’Espagne « le 3e ou 4e producteur mondial de phosphates, juste devant ou derrière le Maroc ».

    Bou Craâ, objet de négociations entre Madrid et Rabat

    Au cours de l’année 1975, alors que le départ de l’Espagne était devenu inéluctable et que le Maroc se positionnait pour récupérer le territoire, en attendant le verdict de la Cour internationale de justice, les diplomates américains relevaient l’importance de la question des phosphates dans les négociations en cours entre les deux pays.

    Selon des conseillers économiques étrangers en poste à Rabat, cités dans un câble daté d’octobre 1975, «lorsque des discussions sérieuses commenceront sur l’exploitation future de la mine de phosphates de Bou Craâ, alors l’accord sur le Sahara pourra être considéré comme conclu ».

    Les diplomates américains analysent les avantages que peut en retirer le Maroc : « l’acquisition d’un monopole de 80% des réserves mondiales de phosphates hors Etats-Unis et hors URSS, l’élimination d’un concurrent de plus en plus important et la consolidation du rôle du Maroc en tant que «fixeur de prix» sur le marché mondial de l’export ».

    Ce n’est donc pas un hasard si, durant l’été 1975, le directeur général de l’OCP, Karim Lamrani, a accompagné une délégation de diplomates marocains à Madrid. Le ministre espagnol des Finances a également participé aux discussions.

    Les diplomates américains révèlent que Karim Lamrani, lors d’une conversation privée, avait alors mentionné « une offre formelle » faite par Rabat au gouvernement espagnol, garantissant la continuité de la participation espagnole à Bou Craâ dans le cadre d’un arrangement global sur l’avenir du territoire.

    « A ce moment-là, néanmoins, l’Espagne n’était pas encore prête à discuter de retrait, encore moins de partenariat », note la diplomatie américaine.

    Nouveau rapport de force après la Marche Verte

    La Marche Verte lancée par Hassan II le 6 novembre 1975, objet de nombreux câbles diplomatiques, va changer la donne. Des négociations intenses avec Madrid ont permis l’arrêt de la marche et le départ précipité des Espagnols, qui s’entendent quelques jours plus tard avec Rabat et Nouakchott pour signer les accords de Madrid sur le partage du territoire. Les diplomates américains notent à ce propos que le texte de l’accord ne mentionne aucun transfert de souveraineté.

    Le Maroc a en tout cas le contrôle militaire de Laâyoune (le contenu d’un câble daté de décembre 1975 et intitulé « Occupation militaire marocaine d’El Ayoun », n’est pas consultable). Conformément aux accords de Madrid, Espagnols, Marocains et Mauritaniens se partagent l’administration provisoire de la ville.

    L’année suivante, en 1976, les troupes espagnoles ont définitivement quitté le territoire et l’OCP acquiert 65% des parts de Phosboucraâ auprès de l’Entreprise Publique Espagnole (INI). Les détails financiers de l’opération ne sont pas connus.

    Une mine « mise en sommeil » depuis 1976

    Le partenariat maroco-espagnol à Bou Craâ va durer jusqu’en 2002, date à laquelle l’OCP rachète la participation restante (35%) d’INI. L’OCP avance que Phosboucraâ « continuait à engranger des pertes financières depuis sa création » (3).

    On constate toutefois que le niveau de production réalisé aujourd’hui est peu ou prou le même qu’en 1974, alors qu’à l’époque les Espagnols prévoyaient d’augmenter très vite la production annuelle à 10 millions de tonnes.

    Pourquoi l’OCP n’a t-il pas plus développé les capacités de la mine ? Bien que le niveau des réserves (estimées aujourd’hui à 1,1 milliard de tonnes (4)) fait de Bou Craâ un des plus grands gisements de phosphate au monde, la situation politique et juridique du territoire complique l’exploitation et freine les investissements.

    Ces derniers ne se sont élevés qu’à 2 milliards de dollars sur l’ensemble de la période 1976-2010, selon l’OCP, soit une moyenne de 60 millions de dollars par an.

    De 1976 jusqu’au cessez-le-feu de 1991, le Front Polisario, soutenu par la Libye puis par l’Algérie, s’est régulièrement attaqué au tapis convoyeur qui achemine les roches extraites de Bou Craâ jusqu’au port de Laâyoune, interrompant ainsi la production.

    Par ailleurs, les multinationales qui achètent la roche brute extraite à Bou Craâ sont régulièrement interpellées par les lobbies pro-polisario comme Western Sahara Ressource Watch (WSRW), et certaines préfèrent abandonner leurs achats de « phosphates sahraouis ».

    Le Maroc a donc privilégié jusqu’à présent le développement des autres sites de production et ceux de transformation, à Jorf Lasfar et Safi où l’OCP peut valoriser les phosphates sur place (fabrication d’engrais chimiques et acide phosphorique) en s’alliant à des grands groupes étrangers dans des joint-ventures industrielles. En 2011, l’OCP a totalisé un chiffre d’affaires d’environ 6,6 milliards de dollars (56,3 milliards de DH).

    Premier exportateur mondial de roches brutes, l’Etat marocain, qui dispose déjà de 50 milliards de tonnes de réserves dans les bassins de Khouribga et de Gantour, n’a pas forcement besoin – ni intérêt – à développer les gisements de Bou Craâ tant que la question du Sahara n’est pas définitivement réglée.

    La stratégie 2010-2020 de l’OCP, qui prévoit 115 milliards de DH d’investissements sur cette période, est d’ailleurs axée principalement sur les activités chimiques – à plus forte valeur ajoutée – à travers le développement du hub de Jorf Lasfar.

    fr.lakome.com, 10 avril 2013

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, phpsphates, Phosboucraa,

  • La marche verte…c’était une idée de Henry Kissinger

    La « Marche Verte » que les Marocains ont organisée en 1975 pour envahir les positions espagnoles du Sahara Occidental est considérée dans la propagande alaouite comme une géniale initiative du roi Hassan II, mais cela est faux et cache que c’était une idée de Henry Kissinger, ministre américain des Affaires Etrangères.

    L’année 1975 avait avait commencé très mal pour les intérêts nord-américains dans quelques parties du monde et tous les fonctionnaires des États-Unis travaillaient à forfait pour consolider le capitalisme et pour arrêter l’imparable expansion socialiste. Les communistes du Vietnam ont pris Saigon le 30 avril, le Maroc subissait une crise interne qui faisait peur au monarque alaouite même, la révolution portugaise tournait à gauche, le Frelimo a mis un gouvernement au Mozambique et les militaires espagnols de l’UMD faisaient voir à Washington que le Maroc et la Péninsule Ibérique avaient besoin de mesures urgentes.

    Tous les agents de la CIA que les États-Unis ont retiré du Vietnam se sont mis à renforcer le capitalisme dans d’autres nations et l’Espagne, le Maroc et la droite portugaise ont reçu beaucoup de conseillers et grandes quantités d’argent, d’armes, de munitions, d’outils, d’équipements électroniques, de matériel industriel, de machines lourdes et véhicules de diverse capacité.

    Ces experts de la CIA ont vu entre les autorités espagnoles et marocaines des désirs ardentes de richesse et deux grandes faiblesses idéologiques et avec celles-ci et sur celles-ci ils ont imaginé un plan pour que le Sahara Occidental passe au contrôle des Marocains en trompant le référendum d’autodétermination que l’ONU exigeait.

    Les États-Unis savaient que l’Union soviétique négligerait d’une manière temporelle quelques zones pour se renforcer en Indochine et après que le président nord-américain, Gerald Ford, visita Madrid le 31 mai, il n’y avait contre lui que le Caudillo de l’Espagne. Franco a dit à Gerald Ford que l’Espagne n’offrait ses positions du Sahara à personne, et beaucoup moins au roi du Maroc, qui commettait de temps en temps des actes criminels contre les soldats espagnols.

    Kissinger est arrivé alors à la conclusion que Franco gênait les plans des États-Unis et en sachant que les yankees font tout pour obtenir ce qu’ils veulent, ce n’est pas étonnant qu’ils aient quelque chose à voir avec l’aggravation de la santé que le chef a expérimenté les 50 derniers jours de sa vie.

    Les Nord-Américains ont dessiné cette marche de Marocains entre Juin et Juillet 1975, puisque dans ses papiers secrets il apparaît avec le nom de marche blanche, parce qu’ils se sont inspirés de la marche du sel que Ghandi a initié le 12 mars 1930 contre les britanniques qui dominaient l’Inde, et dans son organisation ont participé tous les agents que la CIA avait à l’époque à Madrid, à Rabat, à Paris, à Lisbonne, en Mauritanie et en Arabie Saoudite.

    L’argent pour payer les frais de la marche a été fourni par l’Arabie Saoudite, Henry Kissinger lui a donné son accord quand il visitait Jérusalem le 21 août et Hassan II et son gouvernement n’ont apporté que la foule, l’intendance de la marche et la propagande officielle. Un agent spécial de Washington, avec le grade de Général, a dit au roi du Maroc qu’il doit annoncer publiquement la nécessité de cette marche sur le Sahara et le monarque l’a convoquée le 16 octobre, dès qu’il a connu la décision qu’avait donné le Tribunal International de Justice sur le sujet sahraoui.

    Franco est est tombé gravement malade le 18 octobre, le ministre José Solís Ruiz a visité le roi Hassan II le 20 octobre, Arias Navarro a un entretien avec le ministre marocain des affaires étrangères le 24 octobre et Juan Carlos a assumé la rôle du chef de l’État le 30 de ce mois.

    Avec Franco en agonie dans son lit et déjà sûrs qu’Arias Navarro et Juan Carlos obéissaient aux Nord-Américains, ces agents de la CIA ont dit au roi du Maroc que la marche devait être faite avant que le chef de l’Espagne puisse aller mieux, et que tout irait pour le mieux si chacun faisait ce qui était convenu.

    La foule est partie le 6 novembre et ce qui était convenu était clair et simple : La Marche Verte serait lue et vue dans toute la presse du monde, pour donner l’impression que c’était un petit conflit entre musulmans, l’Espagne ne fera rien contre les marcheurs, pour que, quelques jours après, elle cède toute l’administration du Sahara Occidental, et la France et les États-Unis garantiraient le succès devant les organismes de l’ONU.

    Cette marche on l’a nommée verte parce que c’est la couleur du paradis islamique et ces hommes et femmes étaient si manipulés par la monarchie alaouite que les prisonniers obtenaient la liberté seulement s’ils se joignaient à elle et à toutes les familles qui voudraient résider dans la nouvelle terre conquise.Ils ont promis une demeure et des moyens pour vivre mieux que dans leur lieux de provenance.

    Cette Marche Verte a été une manœuvre pour tromper la loi internationale de décolonisation et étant donné que nous savons déjà que les frais de l’opération MINURSO surpassent les 12.000 millions de dollars, l’ONU devrait punir l’Espagne, les États-Unis et le Maroc pour tromper le monde, pour voler les richesses naturelles du Sahara Occidental et pour torturer et réprimer les sahraouis.

    LA REPUBBLICA, 16 décembre 2009

    Source

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Espagne, Marche Verte, Henry Kissinger, Juan Carlos I,

  • L’expulsion d’Aminatou Haidar analysée par un cabinet de conseils et lobbying

    La boîte Communication & Institutions travaille pour le Maroc. Parmi ses fonctions, entre autres, assurer une veille médiatique pendant la crise du Printemps Arabe.

    Communication & Institutions se défine comme un un cabinet de conseil en affaires publiques et lobbying à Paris fondé en 1983. « C&I conseille en France les entreprises, les organisations professionnelles, les collectivités territoriales et les Etats dans leurs stratégies d’affaires publiques et de lobbying », selon son site.

    En 2009, Le Maroc, en accord avec le MAE espagnol, Moratinos, a expulsé la militante sahraouie Aminatou Haidar vers Lanzarote. Pour protester contre cette mesure arbitraire, Aminatou s’est retranchée à l’aéroport et entamé une grève de la faim largement médiatisée grâce à la presse espagnole.  Rabat a engagé Communication Institutions afin d’analyser les conséquences de cette mesure. Voici ses conclusions:

      1. NATOU HAIDAR, UNE MILITANTE AU SERVICE DE L’ALGERIE ET DU FRONT POLISARIO

    II- LES FONDEMENTS DE LA DECISION DES AUTORITES MAROCAINES

    1. Au regard du droit marocain
    1. Au regard du droit international

    Précisions sur l’action médiatique engagée par Aminatou Haidar

    à l’aéroport d’Arrecife (Canaries)

    Le vendredi 13 novembre 2009, lors de son arrivée à l’aéroport de Laâyoune au Maroc, Madame Aminatou Haidar, militante marocaine au service du Polisario, a refusé de remplir les formalités de police et de mentionner sa nationalité sur sa fiche de débarquement, comme l’exige pourtant la réglementation internationale en vigueur. Elle a également renié, par écrit, devant le Procureur du Roi et témoins, sa nationalité marocaine. Cet incident était prémédité : Mme Aminatou Haidar était accompagnée de deux journalistes espagnols appartenant à une compagnie de communication privée rémunérée.

    Son interpellation s’est effectuée dans le respect de la loi, en présence de membres de sa famille, sans préjudice moral ni physique, à l’heure où plusieurs médias, préparés à l’avance, annonçaient de prétendues « arrestation », « enlèvement » et « disparition ». En réalité, Mme Aminatou Haidar n’a pas été autorisée à entrer sur le territoire marocain, en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale, puisqu’elle refusait de remplir les formalités d’usage.

    1. Aminatou Haidar : une militante au service de l’Algérie et du Front Polisario

    Mme Aminatou Haidar se présente volontiers comme une « militante des droits de l’Homme », contribuant à déplacer le débat sur un terrain inapproprié, compte-tenu des enjeux diplomatiques.

    Depuis quelques années, en effet, son activité se résume à troubler l’ordre public au service de la cause indépendantiste sahraouie ; en décembre 2005, elle a été condamnée à 7 mois de prison pour avoir encadré une manifestation violente à Laâyounne, avant de bénéficier d’une grâce royale en janvier 2006..

    Depuis, elle s’est mise au service d’une stratégie algérienne visant à torpiller, par tous les moyens, l’Initiative marocaine d’autonomie du Sahara, pourtant très favorablement accueillie par la Communauté internationale. Elle a utilisé ses fréquents déplacements à l’étranger pour servir de caisse de résonnance au discours du séparatisme et véhiculer toutes sortes d’allégations sur la situation des droits de l’Homme au sud du Royaume. Sous prétexte de défendre les droits de l’Homme, Mme Aminatou Haidar a toujours entretenu des contacts étroits et réguliers avec les services algériens, ses donneurs d’ordre et pourvoyeurs de fonds. Dans tous ses déplacements, elle a bénéficié de l’appui logistique, de l’encadrement diplomatique et du soutien politique des Ambassades d’Algérie. Elle s’est toujours identifiée au Polisario et s’est intégrée dans ses activités à l’étranger (cf. documents annexes joints).

    Durant ces années, Mme Aminatou Haidar, qui profitait de l’espace de liberté et d’ouverture démocratique du Royaume, n’a pas agi en tant que défenseur des droits de l’Homme, mais en tant qu’activiste politique qui travaille ouvertement pour les intérêts d’un gouvernement étranger. Sa grève de la faim doit être perçu comme un « coup » médiatique visant à répondre, par l’émotionnel, au désarroi d’une organisation militaire en plein déclin – le Polisario -, incapable de la moindre ouverture dans le cadre des négociations actuelles parrainées par l’ONU.

    …/…

    2. Les fondements de la décision des autorités marocaines : une réponse proportionnée

    Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement. En affirmant aux services douaniers qu’elle renonçait à sa nationalité marocaine, elle s’est délibérément placée en dehors du code marocain de la nationalité et des protections qui en découlent. Ne souhaitant pas accomplir les formalités d’accès au territoire, pourtant reconnues et exigées dans tous les aéroports du monde, elle a choisi librement de ne pas y accéder. A noter à ce propos que la transgression de ces règles est passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses comme aux Etats-Unis.

    Au regard du droit international, le Maroc a refusé à Mme Aminatou Haidar d’accéder à son territoire en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale.

    Plus généralement, sa conduite est incompatible avec l’article 12 du Pacte des droits civils et politiques des Nations Unies, sur les obligations de préservation de l’ordre public. De même, elle est en contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998 sur les « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme », qui impose le respect de la loi pour satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique ; l’article 19 de cette même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétée comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution. Enfin, la 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable car, depuis le cessez-le-feu de 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    Le Maroc est donc légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    La situation de Mme Aminatou Haidar a été immédiatement exploitée par l’Algérie et le Polisario comme élément de surenchère et de chantage pour reporter la reprise des négociations. Sa grève de la faim, entamée le 13 novembre 2009 à l’aéroport d’Arrecife de l’archipel espagnol des Canaries, si douloureuse qu’elle puisse être pour cette militante et sa famille, ne contribue aucunement à améliorer le processus de dialogue engagé avec le Polisario sous l’égide des Nations-Unies.

     

    ANNEXE 2

    Analyse détaillée des fondements de la décision marocaine

    ANALYSE DETAILLEE DES FONDEMENTS DE LA DECISION MAROCAINE

    1. Au regard du droit marocain :

    1. Passeport, une pièce d’identité marocaine :

    1. Au Maroc, comme dans le reste des pays du monde, la Carte d’identité nationale et le passeport sont délivrés à la demande, selon une procédure et sur la base d’un dossier comportant un certain nombre de pièces administratives ;

    2. Madame Haidar a fait le libre choix de demander, suivant la procédure en cours, un passeport marocain et l’a obtenu ;

    3. C’est en tant que Marocaine, détentrice d’un passeport marocain, qu’elle a pu obtenir des visas et se rendre dans de nombreux pays.

    1. Refus d’accomplir les formalités juridiquement exigées d’accès au territoire :

    1. Mme Haidar a refusé de remplir, comme il se doit, la fiche de déparquement.

    2. Les mesures appliquées au Maroc, notamment les formalités d’entrée au territoire, sont universellement établies et exigées. Leur transgression est même passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses, comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique notamment.

    1. Négation de la nationalité marocaine :

    1. Mme Haidar est née Marocaine, en 1966, à Akka, province de Tata (Anti-Atlas), en dehors de la zone connue sous le nom de « Sahara occidental » ;

    2. L’intéressée a affirmé aux services douaniers et au personnel de sécurité qu’elle n’est pas marocaine. Sur ce, elle a affirmé vouloir renoncer à sa nationalité, rendant ainsi caducs ses pièces d’identité nationale ;

    3. C’est donc délibérément que Mme Haidar s’est placée en dehors du code marocain de la nationalité, et partant des protections et garanties qui en découlent.

    4. Face à l’entêtement de Mme Haidar, les autorités marocaines se sont trouvées contraintes d’appliquer la loi. Préférant ne pas accomplir les formalités exigées, l’intéressée a, ainsi, choisi, elle-même, de ne pas accéder au territoire.

    5. La marge entre liberté d’expression et devoir de citoyenneté a été ostentatoirement violée.

    6. Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement.

    1. Au regard du droit international :

    1. Que l’individu soit marocain ou étranger, il doit respecter les formalités exigées aux postes frontières. L’intéressée n’a qu’à respecter le droit. Elle ne l’a pas fait. Le Maroc lui a refusé l’accès à son territoire en application du règlement de l’OACI.

    1. La gestion de cette question ne comporte aucune violation du Pacte des droits civils et politiques à l’encontre de Mme Haidar en tant que citoyenne marocaine. Il est à souligner que le Pacte impose des obligations que Mme Haidar a sciemment refusé de respecter, notamment celles relatives à la préservation de l’ordre public (cf. article 12).

    1. Les actes, les déclarations, les objectifs poursuivis par A. Haidar sont en complète contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998, relative aux « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme ». En effet, l’article 17 de cette résolution impose à chacun, agissant individuellement ou en association avec d’autres, l’obligation du respect de la loi afin de satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique. L’article 19 de la même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétées comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution.

    1. La 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable dans le cas de Mme Haidar. Nous ne sommes ni dans une situation d’hostilités ouverte, ni dans une situation d’occupation ou de violence interne. En effet, depuis la proclamation du cessez-le-feu en 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    1. Le Maroc est légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    A : Faïçal Laraichi

    De : Olivier Le Picard / Gaëtan de Royer

    Le : 18 décembre 2009

    Objet : Première note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar

    1. Couverture en France

      1. Genèse de l’affaire : 13 novembre 2009 (passeport confisqué)

    1.2. la couverture en France de l’affaire Haidar a connu trois phases bien distinctes :

    • la première, du 13 novembre au 4 décembre est relativement calme, c’est-à-dire limitée aux médias français à vocation internationale, à faible impact en France ; elle est alimentée par la MAP et par les correspondants espagnols de l’AFP ;

    • la deuxième commence le soir du 4 décembre, à la suite du retour avorté de Mme Haidar, qui souligne de manière « spectaculaire » le différent entre l’Espagne et le Maroc ; c’est à partir de cet instant que les premières retombées significatives sont enregistrées (presse écrite généraliste ; quelques télévisions nationales) ;

    • la troisième est la plus courte mais la plus intense ; elle est engendrée par les complications médicales du 17 décembre puis le dénouement de l’affaire.

    1.3. Cette dernière phase devrait logiquement se prolonger ce week-end, avant de retomber à l’approche de Noël.

    Pour l’heure, on observe surtout des retombées sur les radios et télévisions françaises à vocation internationale : TV5 Monde, France 24, RFI, Euronews (faible impact). Les grandes radios et télévisions généralistes sont très discrètes. La presse qui a déjà évoqué le sujet (Figaro, Libération, La Croix,…) devrait y revenir demain, pour clore le sujet.

    Depuis la visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri, la position du Maroc est relayée de manière plutôt satisfaisante ; le message consistant à souligner que Mme Haidar n’est pas une militante des droits de l’homme mais une proche du Polisario est bien passé ; plusieurs commentateurs relèvent enfin que le Parlement européen s’est abstenu de condamner l’affaire.

    2. Enseignements

    Il nous semble nécessaire de travailler dès maintenant sur des scénarios de crise et sur les interactions entre les médias marocains, français et internationaux.

    Compte tenu du dénouement de cette affaire, il semble probable que les activistes vont essayer d’entretenir le niveau d’intérêt des médias et générer d’autres affaires semblables.

    Nous pensons que la cellule de crise communication peut parer ces coups médiatiques et les gérer au mieux, à condition :

    • d’anticiper les scénarios prévisibles (nouvelles provocations impliquant d’instruire les fonctionnaires sur la manière d’agir,…) ;

    • de créer les conditions d’une réactivité immédiate, proportionnée et efficace en termes de communication ;

    • de réactiver le plan de contact institutionnel et médiatique en France, autour de M. Laraichi et de M. l’Ambassadeur, pour booster l’efficacité du système de communication en cas de crise.

    La visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri et le travail argumentaire qui a été mené en parallèle, par l’intermédiaire d’une note de synthèse notamment, a permis de mieux faire comprendre la position du Maroc. D’où l’intérêt, à l’avenir, d’anticiper ce type de réponse et d’intervenir, si besoin, très en amont.

    * * *

    En-tête Ambassade                                                                     DRAFT

     

    Paris, le 18 décembre 2009

    Dénouement de l’affaire Aminatou Haidar : la loi nationale s’applique sur tout le territoire marocain

    Le Maroc se félicite de l’écoute et de la compréhension manifestées par ses amis et partenaires sur la question du Sahara marocain. Tous ont reconnu que, dans l’attente d’une solution politique définitive, la législation nationale s’applique sur l’ensemble du territoire marocain.

    Le fait que les formalités d’usage aient été accomplies à l’entrée sur le territoire du Royaume est de nature à satisfaire l’ensemble des Marocains attachés au respect total de la loi nationale, par tous, sans exception et sur l’intégralité du territoire marocain. Dans ces conditions, conformément à la tradition de générosité et d’ouverture du Peuple Marocain, le passeport marocain qu’elle réclamait, a pu lui être rendu.

    Cette affaire a permis de démontrer que les agissements de cette activiste n’étaient pas liés à la promotion des droits de l’Homme mais qu’elle avait bel et bien agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement totalitaire, héritier de la Guerre froide. Ce mouvement est soutenu, abrité et financé par l’Algérie qui, par la rigidité de sa position, constitue le principal point de blocage à la résolution de ce conflit artificiel.

    Le Maroc, comme l’ensemble de ses partenaires, rappelle l’importance et la centralité du processus politique de négociation, sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, processus engagé à la faveur de l’initiative marocaine d’autonomie. La négociation est la seule stratégie raisonnable pour parvenir à une solution politique définitive au profit d’un Maghreb uni, stable et prospère.

    Contact : M. Redouane Adghoughi, Ministre Conseiller auprès de S.E. M. El Mostapha Sahel, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France, 01.45.20.91.48.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Aminatou Haidar, aéroport de Lanzarote, communication&institutions,

     

  • Le peuple sahraoui commémore le 44ème anniversaire de la RASD

    Il y a 44 ans, le 27 février 1976 plus précisément, le Front Polisario proclamait la République Arabe Sahraouie Démocratique. Une décision qui a eu l’effet d’une gifle au complot ourdi contre le peuple sahraoui au nom de la lutte contre le communisme et le socialisme.

    La proclamation de la RASD était la réponse idoine au vide politique laissé par le retrait de l’Espagne de sa colonie connue sous le nom du Sahara Occidental. La date choisie n’est pas fortuite ni produit du hasard. Elle vient le lendemain du retrait officiel de l’Espagne annoncé le 26 février 1976.

    Ce jour-là, j’étais au sommet de Lemgassem, la chaîne montagneuse qui se trouve au nord de la localité de Tifariti. Nous y sommes depuis un peu plus de deux mois. La situation était difficile. La résistance armée contre l’invasion marocaine venait de commencer dans des conditions caractérisées à l’époque par le manque de moyens. La deuxième bataille d’Amgala avec contribué à la remontée de la morale des combattants sahraouis qui ont découvert les points faibles des « chleuhs », terme qui désigne les marocains en général.

    Un vieux combattant sahraoui allume la radio. Nous entendons une voix félicitait la population sahraouie pour la naissance de sa république. Etonnés, nous nous posions des questions sur le sens d’une telle proclamation alors que le Maroc est en train d’occuper la totalité de notre territoire. Plus tard, nous allons comprendre. Il est de notre droit de combler le vide institutionnel et légal laissé par le retrait de l’Espagne et le non célébration du référendum d’autodétermination. C’était une décision historique et dont le poids est incommensurable. En 1984, elle poussera le Maroc à quitter l’OUA et elle est membre de plein droit de l’Union Africaine.

    La célébration du 44ème anniversaire de la RASD tient à un moment décisif du conflit sahraoui. Le Maroc se trouve en crise à tous les niveaux :

    – Diplomatique : Rabat est en conflit avec la communauté internationale en raison de son refus de se plier au droit. Le SG de l’ONU peine à trouver une personnalité prête à assumer la poste d’Envoyé des Nations Unies pour le Sahara Occidental en raison de l’impasse créée par le soutient de la France à la politique d’entêtement du Maroc.

    -Régional : Rabat se trouve en conflit avec tous ses voisins. Le dernier en date, la polémique qui a poussé l’Algérie à annuler la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères.

    – Politique : Le printemps marocain est aux portes. Malgré la répression sauvage qui s’est abattu sur la région du Rif, les marocains ont manifesté mercredi dernier à Casablanca. La révolte s’est accaparé des réseaux sociaux devenus le champ de bataille contre le Makhzen. Plusieurs activistes et chanteurs de rap ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines.

    -Economique : Ravagé par la crise financière, le Maroc a appelé, à plusieurs reprises, les institutions financières internationales pour venir en aide au royaume. Aujourd’dui, El Himma et Bourita se trouvent en Arabie Saoudite pour quémander de l’argent.

    – Le retour en force de l’Algérie sur la scène internationale et les déclarations du président Tebboune rappelant la nécessité de résoudre le conflit sur la base de la légalité internationale.

    Entre-temps, les marocains, y compris leurs pseudo-démocrates, continueront de nager dans les fantasmes de la grandeur de leur terrorisme qui a secoué l’Europe et le Proche Orient.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, République Arabe Sahraouie Démocratique, RASD, 44ème anniversaire,

  • Le Maroc est l’instrument des conspirations occidentales en Afrique (général algérien en retraite)

    Dans un entretien accordé à EnnaharTV, le général retraité Abdelaziz Mjahed n’a pas mâché ses mots en parlant sur le Maroc. Selon lui:

    -Les risques qui entourent l’Algérie aujourd’hui ont été causés par le criminel Sarkozy. C’est lui qui a allumé la mèche en Libye, ce qui a semé le chaos dans cette région et au Sahel. Sarkozy doit être jugé pour ce crime contre l’humanité.

    – Le monde entier reconnaît que le régime du Makhzen est le plus grand producteur et exportateur des drogues. Il n’a rien fait contre le Maroc à part des déclarations et des paroles qui ne sont pas suivies d’actes concrets parce qu’il s’agit d’un pays qui est un instrument entre leurs mains. Le terrorisme est un instrument à leur disposition.

    – Les frontières seront ouvertes le jour où le peuple marocain deviendra libre de choisir un régime qui défend ses propres intérêts. Actuellement, le pouvoir au Maroc ne défend que les intérêts du colonialisme. Le jour où la France a décidé d’octroyer la pseudo-indépendance au Maroc, celle-ci était conditionnée par la formule « indépendance dans l’inter-dépendance ».

    -Ce qu’il se passe au Nord et au Sud du Maroc est la preuve que le Makhzen ne défend pas les intérêts de son peuple. Sans parler des sahraouis qui sont les victimes d’une conspiration colonialiste franco-espagnole dont le Makhzen était l’outil et le sionisme international, son auteur,.

    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, France, Libye, Sarkozy, terrorisme,

  • La CIA révèle dans des documents déclassifiés que le Front Polisario a pu faire plier le Maroc

    10 millions de pages sur le conflit du Sahara occidental sont rendus publics. Des pays arabes et européens ont aidé le régime marocain en pleine guerre froide entre l’URSS et les USA.

    Défilé des troupes du Front Polisario lors duème anniversaire de la RASD; Photo AFP

    La CIA, l’Agence de renseignement US, révèle dans des documents secrets que le Polisario a pu gagner la guerre du Sahara contre le Maroc, selon une série d’informations déclassifiées qui n’avaient pas vu le jour depuis des décennies et qui, alors que les négociations pour un accord de paix dans la région sont au point mort, deviennent actuelles grâce à de nouvelles autorisations d’accès à leur contenu.

    La CIA a donné le feu vert pour faciliter l’accès à plus de 10 millions de pages dont 900.000 sont des documents déclassifiés qui permettent de savoir ce qui s’est passé depuis mars 1979, 4 ans après la sortie précipitée de l’Espagne qui avait constaté que 300.000 Marocains attendaient dans une petite localité précaire au milieu du désert appelée Taj, situé à un jet de pierre de la frontière du 27ème parallèle, qui est à moins de 100 kilomètres des Canaries.

    Aujourd’hui, Taj est encore un minuscule lieu de passage abandonné à son sort, mais en 1975, il est devenu le point de départ d’un des plus grands exodes de l’histoire ‘Afrique du Nord, baptisé la Marche verte.

    Aujourd’hui, 44 ans plus tard, les services de renseignements US mettent à la disposition du public les dossiers qu’ils ont partagés avec les organismes et gouvernements occidentaux.

    La CIA révèle que le Maroc était en train de perdre la guerre contre le Front Polisario jusqu’à ce que les pays européens et arabes interviennent tactiquement et logistiquement pour aider la dictature de Hassan II.

    « L’annexion du Sahara Occidental par le Maroc en 1975 s’est faite par la force et a conduit à la guerre », selon des documents déclassifiés.

    La guerre du Sahara est l’un des conflits les plus singuliers que l’Afrique ait connu.

    Elle a fait l’objet d’une âpre confrontation entre le Front Polisario et le Maroc, et ses conséquences se sont étendues à l’Algérie voisine, avec laquelle le régime marocain a rompu en 1994 les relations diplomatiques et frontalières.

    Les effets collatéraux se sont également étendus à la Mauritanie qui, à ce jour, n’a pratiquement pas de relations avec le Maroc. Et, au milieu de l’Atlantique, les Canaries, qui ont accueilli une bonne partie des Sahraouis qui n’ont pas fui vers les camps algériens de Tindouf.

    Dans le conflit et l’invasion du Sahara par le Maroc, l’aide que les Marocains ont reçue des USA, de la France, de l’Espagne et de l’Arabie Saoudite a été décisive grâce aux relations entre Hassan II et Henry Kissinger, alors conseiller à la sécurité nationale des USA.

    Le document de base, intitulé  » Sahara Occidental, le boulet du Maroc « , a été diffusé par tranches en 2017 mais retrouve aujourd’hui sa notoriété en raison de l’arrêt bilatéral des ébauches de négociations qui ont eu lieu depuis janvier 2019 entre les représentants du Maroc, du Polisario, de l’Algérie et de la Mauritanie pour jeter les fondations d’un futur accord.

    Parmi les pages de la CIA figurent, par exemple, les chiffres des effectifs des troupes terrestres, maritimes et aériennes des pays riverains du Sahara, dont les forces du Polisario. On y détaille même le volume des troupes militaires, en plus des unités françaises et soviétiques déployées dans la région.

    L »analyse de la CIA sur les effectifs militaires en présence. (Source : CIA)

    Le conflit a duré jusqu’en 1991, après le cessez-le-feu imposé par les Nations Unies avec la promesse institutionnelle d’organiser un référendum d’autodétermination qui n’a jamais eu lieu du fait du boycott constant des négociations par le Maroc.

    Le processus de décolonisation du Sahara occidental est le plus ancien au monde.

    Le 21 août 1975, le Département d’Etat US donne le feu vert à un projet stratégique secret de la CIA, financé par l’Arabie Saoudite, visant à arracher l’ancienne province du Sahara (une zone de 270 000 kilomètres carrés) à l’Espagne.

    La colonie espagnole est considérée comme sensible d’un point de vue géostratégique.

    La Grande-Bretagne avait été chargée d’effectuer la due diligence (audit préalable) de l’ensemble de la province et avait établi sa richesse en phosphates, en fer, en pétrole et en gaz.

    Les techniciens britanniques ont identifié et scellé les puits de pétrole susceptibles d’être exploités après plusieurs décennies, afin d’éviter que la guerre du Sahara ne devienne un conflit économique aux yeux de la communauté internationale.

    Dans ce contexte, les USA n’étaient pas disposés à laisser entre les mains de l’Espagne l’avenir politique et commercial de la région qui allait passer sous le contrôle de la RASD, car ils entretenaient aussi des relations étroites avec l’Algérie, un des États les plus proches du régime communiste de l’Union soviétique.

    Les attaques sahraouies contre les troupes espagnoles se poursuivaient depuis 1969, faisant des dizaines de blessés et de morts. Même la mort de l’architecte du Polisario, Mohamed Basiri, des mains de l’espionnage espagnol, n’a pas suffi à étouffer la flamme indépendantiste.

    Aujourd’hui, le président de la RASD est Brahim Gali,qui était avec Basiri un combattant et co-fondateur du Front. Gali a également fait partie du premier gouvernement officiel de la RASD en tant que ministre des Affaires étrangères et, plus tard, a été responsable de la Défense.

    La guerre froide pesait aussi comme le couvercle d’un jerrycan sur les priorités de l’Occident pour que le Maroc assume le Sahara, si bien que le 6 octobre 1975, les services de renseignements de l’armée espagnole recommandèrent aux ministres et conseillers de Franco, d’élaborer une stratégie sur la colonie africaine.

    Franco est mort le 20 novembre 1975, mais le général agonisait depuis des semaines. Rabat appuya sur l’accélérateur et le 16 octobre 1975, la Marche Verte annoncée par Hasan II fut activée, en même temps que la Cour Internationale de Justice de l’ONU dénonçait les prétentions annexionistes du Maroc.

    Hassan II est allé jusqu’à déclarer publiquement : « Nous devons, cher peuple, nous lever comme un seul homme, avec ordre et organisation, pour aller au Sahara et rencontrer nos frères ».

    Le 21 novembre 1975 (au lendemain de la mort de Franco), le Prince Juan Carlos de Bourbon refuse d’accepter le poste de chef de l’Etat à titre provisoire.

    Carte pour comprendre le conflit du Sahara

    Le 31 octobre 1975, le prince avait présidé un Conseil des ministres à La Zarzuela où la crise du Sahara avait été abordée en priorité.

    Don Juan Carlos a exprimé son engagement à s’occuper le dossier du Sahara face au risque d’une occupation marocaine imminente.

    Cependant, il n’a pas informé les ministres qu’il avait déjà envoyé à Washington son homme de confiance, Manuel Prado y Colón de Carvajal, afin d’obtenir la couverture de Kissinger.

    Les conseillers militaires et politiques du futur roi d’Espagne ont compris qu’une guerre coloniale avec le Maroc à l’époque pourrait précipiter les événements à l’instar de ce qui s’était passé au Portugal (Révolution des œillets) et risquer ainsi l’avenir de la couronne.

    Le secrétaire d’État usaméricain a accepté la médiation demandée par le nouveau chef d’État espagnol, et est intervenu auprès de Hassan II et dans les heures qui ont suivi, un pacte secret a été signé par lequel le Sahara occidental (jusque-là considéré comme la 53e province espagnole) a été cédé.

    L’Espagne a reçu de l’autre côté de l’Atlantique le soutien promis par les USA, mais à seulement 100 kilomètres des îles Canaries, une guerre s’est déclenchée qui est toujours en cours et, ce qui est plus stupéfiant pour la communauté internationale, les Nations unies n’ont pas encore résolu le plus ancien conflit colonial du monde.

    Tlaxcala

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, CIA, guerre, armée sahraouie,

  • Comment le Maroc insistait sur la participation de l’Algérie aux négociations sur le Sahara Occidental

    L’Envoyé pour le Sahara Occidental à Rabat : des progrès en public, des problèmes en privé

    Classé par: Charge d’Affaires, a.i., Robert P. Jackson pour des raisons 1.4 (b) et (d).

    1. (S) Résumé: Envoyé personnel de l’UNSYG pour le Sahara occidental Christopher Ross a quitté le Maroc après sa deuxième visite le 30 juin sans accord final sur les pourparlers informels proposés. Malgré déclarations positives en public, ni lieu ni date été convenu pour les réunions informelles, destinées à relancer les négociations parrainées par l’ONU, au point mort pendant près d’un an et demi. Apparemment, après avoir appris que l’Envoyé de l’UNSYG n’avait apporté aucune réponse de Bouteflika sur une meilleure coopération bilatérale, le roi Mohammed VI a décliné à la dernière minute recevoir l’ambassadeur Ross. Les contacts du MAE nous ont également dit que malgré le consentement algérien à assister aux réunions informelles (comme demandé Réf B), le GOM voulait maintenant des assurances que le GOA va « pleinement » participer, et a demandé à Ross une feuille de route sur la façon dont des réunions informelles mèneraient à des négociations. L’annonce de la volonté du Polisario de participer a rendu difficile l’accord du gouvernement du Maroc (GOM), mais Ross a d’autres lieux potentiels. À Rabat, Ross a également rencontré le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) Habib Ben Yahya pour parler d’intégration régionale et a rencontré le politicien monté et ami du roi Fouad Ali El Himma. Les Marocains ont convenu avec Ross de suivre à New York. Ils ont demandé l’engagement du gouvernement américain (USG) et les autres Amis avec l’Algérie. Une poussée diplomatique pour la flexibilité par les deux pays pourrait aider à obtenir que le processus se remette sur la bonne voie. Résumé de fin.

    Rotation positive sur un dernière balle diplomatique

    2. (U) Le ministre des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri a été rejoint par le chef du service de renseignement extérieur et de facto conseiller national en sécurité Mohamed Yassine Mansouri et le directeur Général du MAE pour les relations multilatérales Nasser Bourita pour des réunions prolongées le 29 juillet avec l’envoyé personnel du Secrétaire Général (PESYG) l’Ambassadeur Christopher Ross, qui était accompagné de membres du personnel de la DPA et du DPKO. Ils étaient rejoint au dîner par le chef du CORCAS, Kalihenna Ould Errachid, qui les a également rencontrés séparément. Ould Errachid a été renforcé par la récente victoire de son parti aux élections du conseil local de Laayoune, la capitale du Sahara occidental. Ross et la délégation ont également rencontré le ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa. Dans un commentaire à la presse, Fassi Fihri a déclaré que le Maroc était disposé à participer aux réunions informelles.

    3. (C) Selon une lecture du 1er juillet du représentant local de l’ONU Mourad Wahba, la réunion a abouti à un accord marocain pour assister aux réunions informelles proposées par Ross, mais avec une condition: que l’Algérie participe ouvertement, quoique de manière informelle. (Remarque: la référence A a indiqué que l’Algérie avait accepté à se joindre aux pourparlers informels, que les Marocains avaient demandés par Réf B. Note de fin.) L’Algérie n’avait pas accepté le profil que le GOM a exigé comme condition. Ni date ni le site n’ont été fixés mais Ross a une bonne offre de la Norvège pour héberger les pourparlers, qui pourraient encore avoir lieu début août.

    4. (S) Ross est resté sur soif jusqu’à la dernière minute pour savoir s’il aura une réunion avec le roi Mohammed VI. La réunion n’a finalement pas eu lieu. Il est probable que lors de ses réunions préparatoires avec le ministre des AE, Ross n’a pas été en mesure de déclarer qu’il avait un
    réponse du président Bouteflika, malgré deux visites effectuée à Alger, aux propositions sur les relations bilatérales qur Ross avait transmises en février du roi au Président Algérien.

    Ce qu’un Marocain veut

    5. (C) Le Directeur général du MAE pour les affaires multilatérales Nasser Bourita, un expert du GOM sur la question du Sahara occidental, a ensuite déclaré au Conseiller en Affaires Politiques que le roi avait déjà accepté le cycle informel en principe lors de la visite de l’envoyé en Février. Cependant, le Maroc avait encore des questions qui avaient besoin d’être clarifiées par Ross; L’accord algérien de participer en tant qu’observateurs seulement n’étaient pas suffisant. Dans les réunions informelles, tous participeraient aux discussions. L’Algérie doit participer pleinement, même de manière informelle.

    6. (C) Bourita a dit que le Maroc voulait également de Ross une vision, en fait une feuille de route indiquant où mènera l’informel, avant d’arriver à un accord. Y aurait-il plusieurs rencontres informels? Y avait-il une date cible pour les négociations? Les rencontres informels vont-ils apporter un agenda? Il craignait que les informels ne deviennent un tout nouveau processus / format. Enfin, il a déclaré que le GOM restait mécontent avec la localisation de Vienne, car il a été annoncé par le Polisario. Pourquoi le GOM devrait accepter un fait accompli du Polisario? L’annonce du Polisario a montré que le Front ne respecterait pas la confidentialité que Ross voulait pour les pourparlers informels.

    Prochaines étapes

    7. (C) L’ambassadeur Bourita a déclaré que Ross continuerait de travailler les détails avec les parties et les Amis de New York sur les nombreuses questions ouvertes; il s’agit notamment du niveau des réunions informels, qui pourrait être inférieur au niveau ministériel de Manhasset. Le 9 juillet, Bourita a convoqué à nouveau le Conseiller Politique pour souligner l’intérêt marocain pour une participation algérienne substantielle dans les réunions informelles para incluir les problèmes bilatéraux. Il a demandé que le gouvernement américain et d’autres amis s’engagent avec l’Algérie pour encourager la flexibilité. Le Conseiller Politique a rappelé la réticence algérienne traditionnelle, et espère que le Maroc pourra éviter de mettre en danger les informels, et un redémarrage du processus de négociation au point mort depuis longtemps.

    Réunions unilatéral de Ross à Rabat

    8. (SBU) À la suggestion de l’ambassade, Ross a pris la initiative de rencontrer le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe Habib Ben Yahya, qui l’a informé des efforts de l’UMA pour promouvoir l’intégration régionale fonctionnelle économique de bas niveau. Dans ses remarques à la presse, Ross a parlé de ses efforts pour promouvoir l’intégration, se référant à la partie de son mandat visant les relations maroco-algériennes.

    9. (C) Le 28 juin, Ross, son équipe et le Conseiller Politique se sont rencontrés officieusement avec Fouad Ali El Himma, l’ami le plus proche du roi Mohammed VI et le moteur du nouveau parti d’authenticité et de modernité (PAM). Le PAM, bien que créé il y a seulement un an, a remporté la majorité de sièges dans les dernières élections municipales. Le secrétaire général du parti PAM Mohammed Cheikh Biadillah, sahraoui et ancien ministre de la Santé, a rejoint la réunion à la résidence d’El Himma. En plus de politique intérieure, ils ont détaillé leurs efforts infructueux pour vaincre la machine politique de Kalihenna Ould Errachid, actuel président du Conseil royal du Sahara (CORCAS), dans le élections municipales à Laayoune, capitale du Sahara occidental. Sans remporter de siège dans la capitale, le PAM a réussi à unir l’opposition, et Biadillah lui-même, un ancien leader du Polisario a été élu vice-président du conseil de Samara, une autre ville près de la berme. Lui et El Himma ont indiqué que le PAM poursuivra sa lutter contre la Clan Kalihenna. (Remarque: Ross avait transmis en février au GOM les objections du Polisario contre la présence de Kalihenna au sein de la Délégation du GOM. Note de fin.) Ce soir-là, à la réception de l’ambassade du 4 juillet, Ross a rencontré des Sahraouis de ce côté-ci de la berme, ce qui lui a permis de mieux comprendre le point de vue des résidents du territoire du Sahara occidental, qu’il n’a jusqu’à présent pas visité.

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    Commentaire
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    10. (C) La visite a abouti à la première acceptation publique par le GOM de la réunion informelle proposée, bien qu’il l’a déjà acceptée en principe. On ne sait pas si les conditions du GOM et les objections sur les détails reflètent des questions de principe ou de ressentiment; il peut avoir déplacé les buts sur ses conditions pour les discussions. Les Marocains restent sûrement préoccupés par le fait que leur efforts pour améliorer l’entente avec l’Algérie ne va mener nulle part, malgré les efforts de Ross dans son mandat élargi. Il est loin d’être certain que ces questions puissent être résolues le temps de permettre la convocation des réunions informelles avant mi-août. Tout report risque d’être perturbé par le Ramadan, qui les feraient coïncider avec les travaux de l’AGNU en septembre. Il n’est pas certain que même avec les délégations limitées à deux, que le Maroc n’amènerait pas Kalihenna ou un autre sahraoui pro-marocain. Pour l’instant, la discussion se déplace vers les couloirs de l’ONU. L’appel des Amis à la flexibilité de la part des Algériens et des Marocains pourrait aider à franchir cette étape encore élémentaire dans la renaissance des négociations du Sahara occidental et que le dialogue inter-Mahgrebin reprenne son cours. Fin du commentaire.

    Jackson

    Source : Câble Wikileaks, 10 jui 2009

    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Maroc, Front Polisario, Christopher Ross,