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  • Maroc – Algérie : Rira bien qui rira en dernier

    En dépit de la situation extrêmement dangereuse traversée et qui a duré plus d’un an, l’Algérie a fait une sortie glorieuse et historique qui a été bien accueillie. Une sortie qui prouve que la sagesse, la responsabilité et le devoir patriotique sont les meilleurs guides d’un pays dont la diplomatie extérieure est un exemple pour les relations internationales.

    Au Maroc, le Makhzen a cru bon de s’attacher aux machines de propagande et lobbying pour faire du Maroc un pays au poids incontournable dans la région et faire passer ainsi ses ambitions expansionnistes pour lesquelles il a dépense des centaines de millions de dollars en lobbying.

    La communauté internationale a ses défauts, mais elle n’est pas dupe et sais distinguer entre les pays qui ont une politique sincère de paix et de sécurité et les pays dont les prestations mondiales sont liées à des agendas déterminées. L’ONU et l’UE ont fini par comprendre qu’ils ne peuvent pas compter sur le Maroc dans sa stratégie de lutte contre les fléaux de la migration clandestine, le terrorisme et le trafic de stupéfiants. Ils sont conscients que Rabat conditionne toute sa vie politique et diplomatique aux résultats de la bataille pour les ressources naturelles du Sahara Occidental et dans ce domaine, les autorités marocaines ont fini par prendre une sacrée raclée suite aux deux fois que la justice européenne s’est prononcé sur le sujet.

    Les médias marocains et leurs relais internationaux ont fait du Maroc un leader virtuel, mais entre les virtualité et la réalité il y a un mur qui ne peut-être franchi par un pays dont les dépenses se perdent dans les fins fonds du désert du Sahara et dont le seul pari est, depuis près de 30 ans, le statu quo en attendant des jours meilleurs dans le plus vieux conflit du continent africain.

    Mais, comme dit le proverbe, rira bien qui rira le dernier. Avec des pays sûrs et fermes, l’Algérie et le peuple sahraoui ont poursuivi leur marche vers la libération du jour du colonialisme français. Aujourd’hui, tous les yeux sont rivées vers l’Algérie en tant que puissance régionale digne de confiance et de respect et qui n’a jamais fait du terrorisme ni du trafic de drogue une arme de chantage contre l’Occident.

    Au Maroc, les titres de la presse internationale ces derniers jours sont blessants. Ils heurtent la sensibilité des élites qui, obnubilées par les mensonges de la DGED, sont offusquées par le changement de ton envers le pays voisin. Parmi ces titres :

    -Libye: la diplomatie algérienne entre dans la danse

    -L’Algérie et la France reprennent langue

    -L’Algérie, considérée par Paris comme une «puissance d’équilibre et de paix»

    -Ballet diplomatique à Alger et larmes à Rabat

    -L’Algérie écarte le Maroc de la médiation en Libye

    -L’Algérie abrite une réunion des MAE des pays voisin de la Libye

    -Diplomatie : Paris et Alger se rapprochent pour la stabilité en Libye et dans le Sahel

    -En un an, le ministre des Affaires étrangères est le premier membre du gouvernement français à se rendre en Algérie, vue désormais comme un partenaire clé de Paris dans les crises régionales en Libye.

    -L’Algérie pleinement impliquée dans le processus de pais en Libye : L’initiative de Tebboune.

    Pour les marocains, c’est la conséquence des « manœuvres et conspirations d’Alger contre le Maroc ». Leur façon de penser a été modulé par la presse de propagande locale et ne pensent qu’à la « makhzénienne » au sujet des relations avec ses voisins. Il y a lieu de se demander si l’AMDH et le parti Annahj Addimocrati souffrent aussi de cette « phobie » anti-polisarienne et anti-algérienne.

    Aujourd’hui, les cartes se trouvent sur la table et le Maroc s’est avéré un nain qui pleurniche son sort en voyant comment l’Algérie monte… pendant qu’il descend dans les abîmes du conflit sahraoui.

    Trop naïves, les autorités marocaines ont cru pouvoir combiner jeu stratégique et politique de tension sans rien payer en échange. Un jeu risqué où le Makhzen risque de laisser quelques plumes. Entre-temps et au grand dam des élites haineuses du Makhzen, les sahraouis poursuivent leur petit bout de chemins pendant que leurs ennemis attendent le retour de leurs prostituées parties en Europe, Israël, Arabie Saoudite… pour prêcher la bonne cause.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Européenne, UE, Libye, Sahel,

  • Dakar et Abidjan, ont-ils laissé tomber le Maroc dans la question du Sahara Occidental ?

    Selon les documents révélés par le hacker Chris Coleman, le Sénégal, le Côte d’Ivoire et la République Centrafricaine constituaient l’équipe de choc pour la défense des intérêts du Maroc au sein de l’Union Africaine, notamment pour empêcher celle-ci de se mêler du dossier du Sahara Occidental.

    Le moment pour envoyer un message d’intransigeance à la communauté internationale semble mal choisi. Le processus de paix onusien est embourbé dans les sables du désert saharien. Le Secrétaire Général de l’ONU n’arrive pas à trouver un nouvel envoyé personnel pour succéder l’Allemand Horst Kohler.

    Dans cette situation extrêmement difficile, le Maroc tente de trouver des motifs resserrer les rangs des marocains autour du pouvoir moyennant des interventions pour entretenir l’opinion publique et l’inviter à s’autocensurer en vue d’affronter « l’ennemi commun » (les sahraouis et l’Algérie). Non sans raison, la toile marocaine est remplie de faits divers qui se répètent constamment comme le viol en groupe. Cette année, un nouvel élément a été ajouté pour amuser la galère: le vol des montres de luxe du roi Mohammed VI.

    Dans le cadre de cette « animation » téléguidée depuis le palais, le Maroc a procédé à l’annonce d’ouverture de consulats au Sahara Occidental. Parmi ces pays, la « Guinée ». Les marocains n’ont pas voulu préciser de quelle Guinée s’agit-il. Ils laissent le doute faire son travail et cachent ainsi le poids microscopique de ce pays. La Guinée Conakry a emboîté le pas du Sénégal et de la Côte d’Ivoire qui semblent avoir quitté le jeu de chantage du Maroc en Afrique et dont la base est la corruption et le mensonge. Il y a lieu de se demander pourquoi ces deux grands alliés du Maroc dans le passé n’ouvrent pas un consulat dans le territoire sahraoui disputé. Ce qui est clair, c’est que les relations entre Rabat, Dakar et Abidjan ne sont plus au beau-fixe. Libreville semble devenir la seule destination pour les vacances de Mohammed VI.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Africaine, UA, consulats,

  • Ballet diplomatique à Alger et larmes à Rabat

    Après le chef du Gouvernement d’union nationale libyenne, Fayez al-Sarraj, le Premier ministre italien, Giuseppe Conte et les chefs de la diplomatie turque, égyptienne et italienne, c’est au tour du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian de se rendre ce mardi en Algérie.

    Les réactions de jalousie du Maroc imposent la discrétion. Aucune autre précision n’est fournie sur l’agenda de la visite de Le Drian. Cette visite qui sera probablement axée pour l’essentiel sur la question libyenne intervient au lendemain d’une entrevue entre le président algérien Abdelamjid Tebboune à Berlin dans le cadre de la conférence de Berlin organisée par Angela Merkel sous les auspices de l’ONU.

    Devant les participants à la conférence, Abdelmadjid Tebboune a exprimé la disponibilité de l’Algérie à abriter le dialogue entre les « frères libyens » et son rejet « catégorique » de la politique du fait accompli en Libye. Tout en appelant la communauté internationale à assumer sa responsabilité en matière de respect de la paix et de la sécurité dans ce pays.

    Le président Tebboune a affirmé que « l’Algérie refuse toute atteinte à son intégrité nationale et à la souveraineté de ses institutions. Nous sommes appelés à arrêter une feuille de route aux contours clairs, qui soit contraignante pour les parties, visant à stabiliser la trêve, à stopper l’approvisionnement des parties en armes afin d’éloigner le spectre de la guerre de toute la région », a-t-il dit.

    Malgré que le gouvernement libyen d’union nationale a été créé sous des cieux marocain à Skhirat, l’ONU refuse d’impliquer le Maroc dans le processus initié dans la capitale allemande. Pour plusieurs raisons : Le Maroc ne fait jamais rien sans demander quelque chose en contrepartie, notamment des faveurs dans le dossier du Sahara Occidental où les tentatives des Nations Unies visant à résoudre con conflit quadragénaire se heurtent aux velléités colonialistes de Rabat et ses mentor français.

    A l’instar de son allié français, la présence marocaine au Sahel n’est pas bien vue. Les pays de la région pointent la responsabilité du haschich marocain dans la dégringolade de la situation sécuritaire au Sahel. Non sans raison, Mme Merkel a chargé le président Emmanuel Macron de calmer son ami marocain. Une amitié qui porte préjudice au principe de neutralité vis-à-vis du conflit libyen. La neutralité marocaine est un leurre. Le Maroc n’est là que pour défendre l’agenda et les intérêts de la France. Paris lui rend l’ascenseur lors de la rédaction de la résolution du Conseil de Sécurité qui prévoit le renouvellement du mandat de la MINURSO.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, MINURSO, Antonio Guterres, conférence de Berlin, Libye,

  • Maroc : Bourita tente de cacher son échec au Sahara Occidental

    Le Maroc multiplie les consulats au Sahara Occidental. Une provocation visant les Nations Unies dont les fonctionnaires ont été expulsés au vu et au su du Secrétaire Général de l’ONU. Des provocations organisées par Rabat en vue de dissimuler l’échec de sa politique de tension avec la communauté internationale dans l’espoir de voir le Conseil de Sécurité fléchit en faveur des ambitions expansionnistes marocaines.

    A Berlin, la chancelière Angela Merkel vient de prendre sa revanche. Aidé par la France, le Maroc a poussé l’ancien président allemand Horst Koehler à démissionner. La conséquence de cette guerre déclarée contre la légalité internationale et que Bourita a baptisée « politique de fermeté », selon les documents confidentiels de la diplomatie marocaine révélés par le hacker Chris Coleman.

    La montée de la violence au Sahel a mis à jour le conflit malien et la problématique de la menace terroriste et une de ses principales sources , le haschich dont le Maroc est le premier producteur et premier exportateur au monde.

    Le Maroc continuera à puiser dans le puits des armes de chantage de la migration, la drogue et le terrorisme en espérant réaliser ainsi ses rêves de devenir la premières puissance régionale, titre détenu actuellement par l’Algérie, l’allié du peuple sahraoui.

    Devenu le pestiféré de la région, le Makhzen multiplie les gesticulations qui expriment le goût amère de la défaite face à la volonté de sacrifice des sahraouis. Son dernier espoir? Jouer les thuriféraires avec des pseudo-personnalités juives et sionistes pour quémander la pitié de Donald Trump qui refuse de rencontrer Mohammed VI à cause de la trahison de dernier lors des dernières élections présidentielles américaines. Le roi du Maroc a offert 28 millions de dollars pour la campagne électorale de Hillary Clinton qui, après l’épisode érotique de Monica Lewinsky, a dû assumer une deuxième humiliation.

    Si le Makhzen souhaite envoyer un message de force et de « fermeté » il doit pousser la France à ouvrir un consulat à El Aaiun. Mais, apparemment, mêmes ses alliés les plus durs l’ont laissé tomber dans le dossier sahraoui : le Sénégal et la Côte d’ivoire. Une grosse perte pour les « tcharmilistes » de Rabat.

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU,

  • Au Sahara occidental, le Maroc poursuit sa diplomatie pyromane

    L’ouverture de quatre consulats africains à Laâyoune et Dakhla et l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de futsal dans cette même ville de Laâyoune montrent que le Maroc persiste dans sa politique du fait accompli au Sahara occidental

    L’année 2019 a été marqué en Afrique du Nord par deux faits marquants : le hirak en Algérie entamé le 22 février de cette même année et la grave crise libyenne qui s’éternise, opposant le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli, reconnu par la « communauté internationale » avec à sa tête Fayez al-Sarraj, aux forces armées du maréchal Haftar basé à Benghazi.

    Pourtant, un autre pays, un autre peuple mérite que les médias s’attardent aussi sur lui, évitant ainsi que de nombreuses importantes décisions et événements ne passent sous les radars dans leurs globalités. Une succession d’événements qui en s’accumulant, pourraient bien rendre la région du Maghreb encore plus explosive qu’elle ne l’est actuellement.

    Les dernières décisions qui suivent pourraient en effet et dans un avenir plus ou moins proche, déstabiliser toute la région de l’Afrique du Nord et par ricochet, les voisins sahéliens déjà dans un état de déliquescence avancé.

    Depuis le mois de décembre 2019, deux faits majeurs se sont en effet produits au Sahara occidental, territoire occupé par le Maroc depuis 45 longues années.

    En l’espace de quelques semaines, et à l’image des États-Unis et du Guatemala, qui ont transféré leur ambassade à Jérusalem, ignorant ainsi le droit international et le statut juridique de cette ville sainte, quatre pays africains, les Comores, la Gambie, le Gabon et la Guinée ont décidé d’ouvrir leur représentation consulaire respective dans les villes occupées de Laâyoune et Dakhla. Quatre États, membres de l’Union africaine !

    Ce sont les Comores qui ont ouvert le bal en décembre, en inaugurant contre toute logique rationnelle, leur consulat général à Laâyoune. Cette décision des autorités comoriennes a été très fortement critiquée au sein même du pays et par l’opposition. Le Conseil national de transition (CNT), a par exemple exprimé ses « vifs regrets suite à la décision prise par le colonel Azali Assoumani d’ouvrir un consulat général de l’Union des Comores au Maroc à Laâyoune ».

    Pour le CNT, « aucun Comorien ne réside sur ce territoire et ne présente donc aucun intérêt diplomatique ou consulaire ». Le CNT va encore plus loin en « condamnant cette provocation, en ce qu’elle est non conforme au droit international ».

    La Gambie suivait aussitôt en procédant à l’inauguration officielle de sa représentation consulaire à Dakhla, le 7 janvier 2020, ignorant elle aussi le droit international ainsi que la résolution 1514 des Nations unies qui stipule que « tous les peuples ont le droit à l’autodétermination ».

    Enfin, ce 16 janvier, c’était au tour de la Guinée et du Gabon d’emboîter le pas aux Comoriens et aux Gambiens, en inaugurant eux aussi un consulat général à Laâyoune pour le Gabon et à Dakhla, grand port de pêche du Sahara occidental situé sur l’Atlantique, pour la Guinée.

    Il va de soi que l’Union africaine ne peut rester silencieuse devant de tels agissements de la part de ses États membres et se doit donc d’agir en conséquence lors du prochain sommet de l’UA qui aura lieu à Addis-Abeba du 6 au 10 février.

    « Prôner la division au sein de la famille de la CAF »

    Un autre fait marquant concernant l’occupation du Sahara occidental a eu lieu ces derniers jours avec l’annonce de l’Afrique du Sud de ne pas participer à la Coupe d’Afrique des nations de futsal, organisée par le Maroc dans la ville sahraouie de Laâyoune du 28 janvier au 7 février et qui sert aussi de tournoi de qualifications à la prochaine coupe du monde de futsal organisée en Lituanie du 12 septembre au 4 octobre 2020.

    En effet, et au risque d’être sanctionnée par la Confédération africaine de football (CAF), la Fédération sud-africaine de football (SAFA) a décidé de se retirer de la compétition. Selon la SAFA, sa décision est motivée par la volonté du Maroc d’organiser cet événement sportif à Laâyoune, ville du Sahara occidental.

    Cette décision de la SAFA est par ailleurs soutenue par la confédération et le comité olympique sportif d’Afrique du Sud pour qui, « l’Afrique du Sud n’a aucun problème pour jouer au Maroc mais afin d’être en concordance avec le gouvernement sud-africain et les résolutions de l’Union africaine ne jouera pas au Sahara occidental ».

    À travers un communiqué, la Fédération algérienne de football (FAF) a, elle aussi, condamné l’organisation de cet événement sportif, adressant une lettre au président de la CAF dans laquelle elle « dénonce et s’oppose à la domiciliation de la Coupe d’Afrique des nations de futsal 2020 par le Maroc dans la ville occupée de Laâyoune ».

    La FAF rappelant dans ce même communiqué que cette ville « relève du territoire de la République arabe sahraouie démocratique [RASD] ».

    Pour la FAF, « la CAF a toujours été aux avant-postes des valeurs universelles et avait vaillamment lutté contre toute forme de colonisation, à commencer par le régime de l’apartheid en Afrique du Sud ». Elle considère ainsi que cette décision d’organiser cet événement sportif « à connotation politique » ne peut que « prôner la division au sein de la famille de la CAF ».

    Menaçant de ne pas prendre part « aux festivités du 63e anniversaire [le 8 février prochain] de la CAF si elle était invitée en marge de la tenue de la réunion du Comité exécutif de l’instance du football africain, la FAF a donc appelé la CAF à ce que « la domiciliation des événements cités précédemment dans la ville occupée de Laâyoune soit reconsidérée, pour ne pas cautionner la politique du fait accompli ».

    À l’image de la politique israélienne d’implantations de colonies illégales dans les territoires occupées, les autorités marocaines persistent donc dans leur politique du fait accompli.

    La toile d’araignée géostratégique marocaine aidée par la diplomatie du portefeuille s’étend tout doucement à travers le Sahara occidental au détriment du peuple sahraoui et en violation flagrante du droit international.

    Toutefois, ces décisions irresponsables de la part des autorités marocaines mais aussi de leurs alliés africains, ne sont aussi rien d’autres que des provocations visant in fine, à saper le processus de règlement de la question du Sahara occidental mené sous l’égide des Nations unies, transgressant ainsi le droit imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Question récurrente des droits de l’homme

    À cela s’ajoute la question récurrente des droits de l’homme constamment bafoués par les autorités marocaines. À cet égard, des organisations des droits de l’homme, telles que le Robert F. Kennedy Centre for Justice and Human Rights, tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur la situation des Sahraouis vivant au Sahara occidental.

    Leurs différents rapports sur la politique marocaine sont unanimes, citant de nombreux exemples d’exécutions sommaires, de disparitions, de tortures, d’intimidations ainsi que d’arrestations arbitraires.

    Ceci dit, la politique d’occupation et de violations des droits de l’homme conduite par Rabat depuis 1975 est due à une parfaite maîtrise des outils de communication du Makhzen, complétée par un lobbying efficace, comme l’indiquent ces dernières inaugurations consulaires ainsi que la Coupe des nations de futsal.

    Mais elle est surtout rendue possible grâce au support indéfectible franco-américain, qui s’explique par le fait que le Maroc a toujours été considéré comme un allié privilégié des Occidentaux.

    Les différents présidents français ne manquent d’ailleurs aucune occasion de rappeler les liens très étroits qui lient la France et le Maroc, qui selon l’ancien président François Hollande, est un « pays de stabilité et de sérénité », ce qui a permis de nouer une « amitié d’une qualité rare pour ne pas dire exceptionnelle entre les deux pays ». Ce que cette « diplomatie de connivence » comme souligné par le professeur français Bertrand Badie, fit dire un jour à Philippe Bolopion, directeur adjoint de Global Advocacy de Human Rights Watch, « entre Paris et Rabat, c’est business as usual ».

    En cette période de très grands risques d’instabilité pour toute la région du Maghreb, ces différentes décisions pyromanes émanant du royaume chérifien ne peuvent qu’attiser la colère des plus impatients au sein de la population sahraouie, fatigués d’attendre depuis 45 ans pour les plus anciens, et depuis leur naissance pour les plus jeunes, leur droit à se prononcer sur leur devenir.

    Pourtant, ces derniers pourraient bien finir par perdre patience et prendre les armes contre l’occupant marocain, comme ils menacent de le faire régulièrement dans leurs profonds moments de désespoir.

    Ces ouvertures de bureaux consulaires ainsi que l’organisation de la Coupe des nations de futsal risquent en effet de lancer un signal négatif supplémentaire à la population sahraouie, en particulier les jeunes, de plus en plus radicalisés et sans espoir d’une solution pacifique.

    Les affrontements réguliers avec les forces de l’ordre marocaines dans différentes villes du Sahara occidental occupé ne sont qu’un prélude, et Mohammed VI serait bien avisé d’y réfléchir enfin.

    Il est donc primordial de rappeler que l’occupation du Sahara occidental par le Maroc est en totale infraction des lois internationales et la résolution 1514 des Nations unies qui stipule que « tous les peuples ont le droit à l’autodétermination ».

    Cette résolution 1514 est également soutenue par la Cour internationale de justice (CIJ) qui, en octobre 1975, déclarait que le Sahara occidental n’était pas un territoire sans maître (terra nullius, signifiant qui peut être habité mais qui ne relève pas d’un État) au moment de sa colonisation par l’Espagne.

    Pour la CIJ, Rabat n’a donc pas de revendications valides sur le Sahara occidental basées sur une quelconque historicité, les lois internationales contemporaines accordant la priorité d’autodétermination aux Sahraouis.

    Ce dossier demeure donc une question de décolonisation inachevée. Et toute activité économique, politique, ou sportive relève in fine de l’illégalité et du non-respect du droit international.

    Dans l’intervalle, les Sahraouis attendent toujours que soit organisé le référendum pour l’autodétermination prévue pour 1992, mais qui, à ce jour, n’a toujours pas eu lieu.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Abdelkader Abderrahmane
    Chercheur en géopolitique et consultant international sur les questions de paix et de sécurité en Afrique

    Source : Middle Eats Eye, 21 jan 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, RASD, Afrique, consulats,

  • Six mois après, l’ONU toujours en quête d’un Envoyé pour le Sahara Occidental

    Dans une lettre envoyée au mois de décembre dernier, le président sahraoui a protesté contre le « retard » pris dans le nomination d’un nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara Occidental.

    Interpellé à ce sujet, le porte-parole d’Antonio Guterres, Stephane Dujarric, a pratiquement éludé cette question.

    A la question de « Qu’est-ce qui a empêché le secrétaire général de nommer un nouveau représentant personnel pour le Sahara occidental puisque cette question remonte à plus de six mois? », Dujarric a s’est embourbé dans la réponse.

    « Il n’y a aucune raison d’empêchement », a déclaré le fonctionnaire onusien visiblement gêné. « La recherche est en cours, et si nous devons annoncer quelqu’un, nous le ferons », a-t-il ajouté, sans plus de détails.

    Contrairement à Ban Ki-moon, le portugais Antonio Guterres est un grand ami du Maroc. Il attend de trouver quelqu’un qui soit accepté par le Rabat. Les marocains savent qu’ils peuvent compter sur lui. Le Maroc lui doit une fière chandelle de son époque de Commissaire onusien aux réfugiés. Pour faire plaisir à son ami marocain, Omar Hilale, le ripoux Guterres a réduit à moitié les aides humanitaires destinées aux réfugiés sahraouis de Tindouf. Concernant la nomination d’un nouvel envoyé pour le Sahara Occidental, le Maroc a fait savoir à Guterres qu’un américain n’est pas le bienvenu pour ce poste. Il préfère un diplomate latino, plus facile à corrompre.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, Antonio Guterres, envoyé personnel,

  • Miguel Urban : reconnaître la RASD et changer de politique vis-à-vis du Sahara occidental

    Miguel Urban, eurodéputé d’Unidas Podemos, demande au gouvernement de coalition de Madrid de reconnaître la RASD et de changer de politique vis-à-vis du Sahara occidental

    Urban dénonce que les gouvernements successifs du PSOE et du PP ont « progressivement hypothéqué tout espoir d’autodétermination du peuple sahraoui » pour une « raison géopolitique supposée », la relation avec le Maroc, qu’ils n’ont cependant pas non plus renforcée.

    « Pendant toutes ces années, les différents gouvernements d’Espagne ont cédé au chantage du gouvernement marocain, pensant que l’opinion publique de notre pays finirait par oublier les Sahraouis », estime Urban.

    Pour cette raison, il défend l’argument que le premier gouvernement de coalition depuis la « transition » devrait changer de cap dans un dossier où la « responsabilité historique (de l’Espagne) ne devrait pas être négociable ».

    Selon lui, le gouvernement « doit prendre des mesures pour cesser d’être un problème comme il l’a été jusqu’à présent et devenir une partie de la solution au problème politique du Sahara », à commencer par la reconnaissance et la nationalité.

    Ensuite, poursuit-il, l’Espagne doit avoir un « rôle actif et déterminé dans les institutions internationales » pour restaurer un processus de négociation qui est « au point mort « depuis la démission de Horst Köhler, le dernier envoyé du Secrétaire général de l’ONU.

    À cette fin, il avance qu’ « une solution juste, pacifique, démocratique et durable devrait être assurée à ce conflit qui passe inévitablement par le respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ». Et il prévient que l’impossibilité d’une solution pacifique et donc la possibilité d’un retour au conflit armé est un scénario aujourd’hui « hypothétique mais à ne pas exclure » ».

    Avec la tenue du dernier congrès du Front POLISARIO à Tifariti, capitale du Sahara occidental libéré, Urban explique que « les Sahraouis ont décidé de bouger » et maintenant la question est de savoir « s’ils vont le faire seuls ou si pour la première fois le nouveau gouvernement sera prêt à les accompagner ».

    Tlaxcala, 12 jan 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Unidas Podemos, RASD, gobierno español,

  • Maroc – WikiLeaks : « les réalités du Sahara occidental », selon Washington

    Dans le câble diplomatique américain daté du 17 août 2009 (09RABAT706) et révélé par WikiLeaks, le chargé d’affaires Robert P. Jackson fait une synthèse sur « les réalités du Sahara occidental ». Traduction des principaux extraits.

    2)(…) Depuis que le roi Hassan II a lancé la Marche verte en 1975, la question du Sahara occidental a été étroitement liée à la stabilité du trône et du Maroc lui-même. Hassan II, deux fois victime de coups d’État et en guerre pendant des années avec la gauche, s’est servi du Sahara occidental pour aiguillonner le nationalisme et installer son armée loin dans le désert. Plus récemment, cependant, ce lien s’est estompé.

    Le roi Mohammed VI est plus en sécurité, se maintenant au pouvoir plus par l’amour que par peur et sans apparemment être confronté à aucune menace intérieure majeure. Il a cependant pris récemment quelque distance sur la question [du Sahara occidental] et ne s’est pas rendu sur le territoire depuis trois ans, un contraste saisissant avec ses déplacements incessants dans tout le Royaume.
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    20) La dispute entre l’Algérie, le Maroc et le Sahara occidental relève de la situation de l’œuf et de la poule. L’Algérie a indiqué que ses relations avec le Maroc ne pouvaient pas s’améliorer tant qu’il n’y aurait pas d’autonomie au Sahara occidental. Le Maroc, qui suit de près les liens étroits entre les dirigeants du Polisario et leurs hôtes algériens, reste convaincu qu’il n’y aura pas d’accord si les relations avec les Algériens ne s’améliorent pas. En réponse, en juin 2009, les Marocains ont affirmé que leur but principal était désormais de se rapprocher de l’Algérie.

    Retrouvez le câble original en anglais ici.

    Jeune Afrique, 26 sept 2011

    Tags : Sahara occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Etats-Unis, Algérie,

  • Sahara Occidental – Maroc : Le Rally Eco Race traverse El Guergarat portant des drapeaux sahraouis

    Décidément, les autorités marocaines sont condamnées à tomber dans leurs propres pièges. Poussées par leur désire de provoquer les sahraouis et la communauté internationale, ils ont ouvert la vanne d’El Guergarat. Depuis, ils y sont inondés par ses eaux.

    Les sahraouis ont exploité au maximum cette vanne que l’ennemi a ouvert et l’ont retournée contre lui. Aujourd’hui, le Makhzen se limite à aboyer sans pouvoir rien faire.

    A El Guergarat, la société civile sahraouie a imposé ses conditions en coordination avec la MINURSO, la mission des Nations Unies pour le Sahara occidental. Parmi ces conditions :

    – Il est interdit de porter des emblèmes marocains

    -Toute voiture qui ne répond pas à ces conditions sera automatiquement refoulée et interdite de traverser le passage del Guergarat.

    – Interdiction de passage aux voitures du Maroc qui accompagnent le Rallye

    En voulant se rendre maître des lieux à El Guergarat, voilà que la communauté internationale qui est le véritable et l’impuissance du Maroc face à la détermination des activistes sahraouis.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Rally Africa Race, Monaco, Makhzen,

  • Déclaration attribuable au porte-parole du Secrétaire général – sur le Sahara occidental

    Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général

    Le Secrétaire général est préoccupé par l’augmentation des tensions au Sahara occidental alors que l’Africa Eco Race s’apprête à traverser Guerguerat.

    Le Secrétaire général appelle tous les acteurs à faire preuve de la plus grande retenue et à désamorcer les tensions.

    Il est important de permettre la poursuite du trafic civil et commercial régulier et de s’abstenir de toute action susceptible de modifier le statu quo de la bande tampon.

    Le Secrétaire général réitère l’engagement des Nations Unies d’aider les parties à trouver une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable au conflit du Sahara occidental conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.

    UNSG, 11 jan 2020

    tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, El Guergarat, Africa Eco Race, rallye,