Étiquette : Front Polisario

  • Sahara Occidental : Note de presse de l’ONU sur les négociations

    Une deuxième table ronde sur le Sahara occidental, organisée selon les dispositions de la résolution 2440 du Conseil de sécurité, vient de commencer officiellement près de Genève, en Suisse.

    L’Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Horst Köhler, se réunit avec les délégations du Maroc, du Front POLISARIO, d’Algérie et de Mauritanie. Ces délégations sont représentées par : S.E. M. Nasser Bourita, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale au Maroc ; M. Khatri Addouh, Membre du Secrétariat national du Front POLISARIO et Chef de l’équipe de négociation ; S.E. M. Ramtane Lamamra, Vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères en Algérie ; et S.E. Ismail Ould Cheikh Ahmed, Ministre des Affaires étrangères et de la coopération en Mauritanie.

    La réunion, qui se tient jusqu’à demain, permettra aux délégations de discuter des éléments nécessaires à une solution, selon la résolution 2440 du Conseil de sécurité, d’enjeux régionaux et de mesures de confiance.

    L’Envoyé spécial espère que cette rencontre permettra de renforcer la dynamique positive qui avait caractérisé la première table ronde tenue en décembre dernier à Genève.

    Il est prévu que M. Köhler parle à la presse dans le Hall XIV du Palais des Nations à Genève à la fin de la réunion vendredi après-midi. Sa déclaration sera diffusée en direct et sur le Web (webtv.un.org).

    A la suite de la déclaration de l’Envoyé personnel, les chefs des délégations du Maroc et du Front POLISARIO s’exprimeront aussi devant les médias.

    Pendant les points de presse, l’interprétation sera assurée en français et en arabe.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Horst Kohler, Front Polisario, table ronde,

  • Maroc : le peuple marocain, un obstacle devant la construction du Maghreb

    L’Union du Maghreb Arabe (UMA) est né le 17 février 1989 à Marrakech. Ses objectifs étaient :

    – La définition d’une politique commune dans différents domaines ;
    – La réalisation de la libre circulation des personnes, des services, des marchandises et des capitaux ; la concorde entre les États membres ;
    – L’établissement d’une étroite coopération diplomatique ;
    – La mise sur pied des projets communs et l’élaboration de programmes globaux et sectoriels au plan économique ;
    – Le développement des échanges universitaires.
    Force est de constater qu’aucun de ces objectifs n’a été réalisé depuis. Pire encore, l’UMA est une des régions les moins intégrées du monde.

    La raison principale est la gourmandise territoriale d’un de ses membres, le Maroc en l’occurrence. Après avoir trahi la promesse de poursuivre la lutte contre les colonialismes espagnol et français en désarmant et en persécutant l’ALN, Rabat a voulu éteindre le feu intérieur en projetant ses ambitions vers l’extérieur. C’est ainsi qu’il s’en est pris à la Mauritanie en 1960, à l’Maroc : le peuple marocain, un obstacle devant la construction du MaghrebAlgérie en 1963 et au Sahara Espagnol en 1975 alors qu’il tourne le dos aux deux enclaves de Ceuta et Melilla de peur de bousculer la paix espagnole dans ces territoires africains.

    Ainsi, le Maroc est devenu le seul pays au monde à être en conflit avec tous ses voisins et, à cause de son obsession pour les ressources du Sahara Occidental, encouragé dans cela par la France, ses relations avec la communauté internationale ont été déteriorées au point d’entrer en conflit avec le secrétaire général des Nations Unies et un de ses envoyés spéciaux, sans oublier l’audace de l’expulsion de membres de la MINURSO.

    Le régime alaouite est soutenu par le peuple marocain dans ses mésaventures territoriales. Ce soutien le rend arrogant et est devenu la cause principale de l’entêtement des autorités marocaines et un obstacle majeur devant la contruction de l’UMA. Même les pseudos-militants de la gauche marocaine aimeraient voir le roi pervers régner de Tanger au Fleuve Sénégal. Heureusement que les rêves ne coûtent rien. Ils pensent que le Front Polisario est manipulé par l’Algérie mais ils ne voient pas la manipulation dont eux sont victimes de la part d’un régime sans foi ni loi. Leur mentalité ne difère guère de celle de leur Makhzen.

    De ce fait, les marocains, avec leur soutien à l’injustice et aux velléités expansionnistes de la monarchie alaouite, sont devenus un véritable obstacle devant l’épanouissement de la région.. Inconscients et aveuglés par la propagande noire du Makhzen, ils sont incapables de voir la réalité en face : l’ennemi des peuples maghrébins n’est pas le Polisario ni l’Algérie, mais celui qui est l’ennemi de tous les peuples africains : la France.

    En dépit de cela, ils osent demander la réouverture des frontières alors que le contentieux du Sahara Occidental n’est pas encore résolu. Mais l’Algérie est un pays souverain et elle n’est pas prête à livrer ses voisins au colonialistes ni à sacrifier le principe sacré de l’autodétermination. Les 43 années passées en sont la preuve vivante et le peuple sahraoui est plus déterminé que jamais à poursuivre la lutte contre les serviteurs du colonialisme français et ses sujets marocains.

    Tags : Maroc, Front Polisario, Algérie, UMA, Mauritanie, expansionnisme, France, françafrique,

  • Sahara Occidental : Communiqué de l’ONU sur le processus des négociations

    L’envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, M. Horst Köhler, a invité les délégations du Maroc, du Front POLISARIO, d’Algérie et de Mauritanie à assister à une deuxième table ronde sur le Sahara occidental, qui se tiendra en Suisse les 21 et 22 mars 2019.

    La réunion se tiendra selon les dispositions de la résolution 2440 du Conseil de sécurité de l’ONU, comme une étape supplémentaire du processus politique visant à la conclusion d’une solution politique qui soit juste, durable et mutuellement acceptable prévoyant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

    Dans le cadre de la réunion, les délégations commenceront à discuter des éléments qui sont nécessaires à la construction d’une solution durable basée sur le compromis. La réunion procurera aussi aux délégations une occasion de revenir sur certains enjeux régionaux et de discuter de mesures de confiance.

    L’envoyé spécial a déjà tenu des consultations avec les délégations afin de préparer celles-ci pour la tenue de la table ronde. Il espère que la réunion permettra de renforcer la dynamique positive générée par la première table ronde en décembre 2018.

    Source : ONU

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, MINURSO, ONU, Horst Kohler,

  • La geopolítica del conflicto en el Sáhara Occidental

    Las rentas estratégicas del reino marroquí y la fabricación de terroristas del desierto

    El conflicto en el Sáhara Occidental carga el estigma de la geopolítica desde su inicio. En realidad, es posible afirmar que la geopolítica impregna todo lo que se relaciona a la cuestión de la independencia en el Sáhara Occidental, teniendo en cuenta que el tema se ha inserido sistemáticamente en la agenda de seguridad de las grandes potencias, influyendo y siendo influenciado por cálculos militares y por la estrategia y construcción de amenazas -lo que contribuyó significativamente con su permanente ímpase-. La propia Misión de Paz para el Referéndum en el Sáhara Occidental (Minurso), creada en 1991 y encargada de realizar una consulta de autodeterminación que hasta hoy no se ha concretado, es incapaz de imponer un mandato de monitoreo de los derechos humanos por cuenta del persistente veto de Francia, una de las principales aliadas de Marruecos –que a su vez ocupa militarmente el territorio desde 1975- en el Consejo de Seguridad de la ONU.

    En contra de la tendencia liberal predominante que tiene por objetivo comprender la etapa actual del conflicto únicamente por la óptica de la misión de paz o bien a través de los esfuerzos de negociación y construcción de medidas de confianza , en este breve artículo valoramos la geopolítica como factor explicativo y necesario para cualquier reflexión o tomada de decisión política sobre la resolución de ese conflicto que ya dura cuarenta años.

    La geopolítica de los recursos naturales

    Localizado en la región del Magreb árabe, al noroeste de África, el Sáhara Occidental es el único territorio africano cuya descolonización aun está pendiente, lo que le hace figurar, en el ámbito de Naciones Unidas, como territorio no-autónomo. Alcanzando un área de cerca de 266.000 km2 en pleno desierto saharaui, el territorio es rico en recursos naturales, con una de las más grandes reservas de fosfatos del mundo, al lado de la extracción de mineral de hierro, pesca y arena. En los últimos años, también han crecido las especulaciones sobre su potencial en reservas de petróleo y gas natural.

    El condicionamiento del Sáhara Occidental a una verdadera geopolítica de los recursos naturales es bastante antigua y remite a la llegada oficial de los españoles en 1884, en pleno periodo de reparto de África por las potencias europeas. La seguridad del territorio para fines de interiorización, exploración económica y colonización del pueblo autóctono (bereberes nómadas) estuvo garantizada por su asimilación progresiva a la Corte española: en 1884, se alegó utis posidetis sobre el territorio en la Conferencia de Berlín, asegurando el derecho de ocupación contra ataques externos; en 1885, el territorio ascendió a la condición de protectorado español; y en 1957, tras perder una guerra contra el recién-independiente Marruecos, el gobierno español cambió el estatuto jurídico del territorio, que dejó de ser colonia para convertirse en una provincia española, también conocida como “Sáhara Español”.

    Con la creación del Frente Popular de Liberación de Saguía el Amra y Río de Oro (Frente Polisario) en 1973 y el surgimiento del movimiento nacionalista saharaui, sumado al cuadro de crisis del régimen franquista en España, se iniciaba el camino para la descolonización. En 1975, sin embargo, el rey de Marruecos, Hassan II, tenía un plan geopolítico que transformaría el destino de los saharauis [1]. Tras la sentencia de la Corte Internacional de Justicia (CIJ) estableciendo que no había “ningún lazo de soberanía territorial entre el territorio del Sáhara Occidental y el reino de Marruecos” (CIJ, 1975:100), Hassan actuó rápidamente para garantizar que las “rentas estratégicas” de la Guerra Fría le favorecieran. Inició un lobby político en Estados Unidos con el objetivo de garantizar apoyo de aquel país en caso de guerra, presentando el movimiento nacionalista como una amenaza a los intereses de Estados Unidos en la región.

    El primado de la geopolítica luego mostró las cartas. En la mañana siguiente al pronunciamiento de la CIJ, el entonces secretario de Estado de Estados Unidos, Henry Kissinger, informó al presidente Gerald Ford sobre la evolución de la situación: “Marruecos está amenazando con una marcha masiva en el Sáhara Español. La CIJ dio una opinión que decía que la soberanía había sido decidida entre Marruecos y Mauritania. Eso es básicamente lo que Hassan quería” (Mundy, 2005 [2]). Habiendo claramente distorsionado la decisión final de la CIJ, Kissinger pasó a presionar España para que aceptara una solución favorable a Marruecos. En el día 6 de noviembre de 1975, Hassan II inicia la llamada “Marcha Verde”, que reunió alrededor de 350 mil marroquíes para apropiarse del Sáhara Occidental, representando un acto simbólico de “reconquista”. Mauritania también decidió invadir el territorio y, a partir de ese momento, se inició el periodo de guerra que duró hasta 1988, año en que se firmó el alto-fuego [3].

    Con la ocupación militar marroquí, el reino encontró una causa para garantizar la estabilidad del régimen y hacerlo viable económicamente. Las inversiones billonarias para la explotación de recursos naturales del Sáhara Occidental convirtieron a Marruecos en uno de los más grandes exportadores de fosfatos del mundo. Se estima que, apenas en el 2013, haya sido exportadas 2,2 millones de toneladas de fosfatos del Sáhara Occidental –un valor que representa alrededor de 330 millones de dólares (WSRW, 2014). Diversas empresas multinacionales operan en el territorio ocupado, con actividades de prospección, extracción y comercialización de los recursos naturales en detrimento de los intereses del pueblo autóctono, lo que constituye una violación de diversos dispositivos jurídicos internacionales como la IV Convención sobre Derechos y Costumbres de la Guerra en Territorios y sus Anexos, el artículo 33 de la IV Convención de Ginebra de 1949 y el artículo 16 de la Carta de Naciones Unidas sobre Derechos y Deberes Económicos de los Estados, de 1974. La geopolítica de los recursos se mostró aun más evidente cuando, en el 2015, periodistas denunciaron que la pre-candidata demócrata a la Casa Blanca, Hillary Clinton, estaría recibiendo donaciones de cerca de cinco millones de dólares para su campaña a través de la OCP, estatal marroquí que controla una de las mayores minas de fosfatos del Sáhara ocupado (NCR, 2015).

    La fabricación de terroristas del desierto

    Como uno de los principales aliados de Estados Unidos en el mundo árabe, Marruecos ha recibido un significativo apoyo económico y militar, en razón de sus agendas de seguridad y tácticas geopolíticas, que se convierte en rentas estratégicas para que la monarquía persista con su política de ocupación del territorio saharaui. Durante la Guerra Fría, los Estados Unidos temían una expansión soviética en África Subsahariana y convirtiese el Sáhara Occidental en un centro de irradiación de los ideales socialistas. Por lo tanto, no solo era importante que mantuviesen la monarquía estable en aquel periodo, sino que también aseguraran que el Sáhara Occidental no se hiciera independiente, por la “amenaza” que representaba a sus intereses. Eso explica en gran medida porque, entre 1975 y 1990, Marruecos obtuvo más de 1/5 del auxilio total de Estados Unidos para África, siendo más de mil millones de dólares en asistencia militar y 1,3 billones de dólares en asistencia económica (Zoubir, 2010:985).

    Con el fin de la Guerra Fría, la “amenaza” no dejó de existir, sino que cambió de rotulo, cuya característica actual es la Guerra Global contra el Terrorismo, liderada por Estados Unidos desde el 2001. La región del Magreb árabe pasa por una reconfiguración de sus dinámicas de seguridad desde que Estados Unidos empezaron a invertir en iniciativas contraterroristas, como la Pan-Sahel Initiative (2001) y el Trans-Sahara Counterterrorism Partnership (2005), con el objetivo de derrotar a Al Qaeda en el Magreb Islámico (AQIM) y otras organizaciones terroristas regionales, como el Boko Haram. Fortaleciendo las capacidades coercitivas de regímenes regionales, sobretodo de Marruecos, esas medidas, con su perspectiva esencialmente militarista, repercutieron negativamente y alimentaron, paradójicamente, grupos que se radicalizaban como respuesta a la represión policial interna de determinados regímenes del Magreb y del Sahel.

    En esa dinámica, el reino de Marruecos pudo aprovecharse una vez más de las rentas estratégicas de la geopolítica global, construyendo mayores barreras para el proceso de independencia y corroborando la construcción de un imaginario (geo)político en el que los saharauis son percibidos como amenaza y los campamentos de refugiados, como un espacio no-gobernado que fomenta actividades de trafico y reclutamiento por organizaciones terroristas locales.

    Pese la presión internacional cada vez más grande para que Marruecos se retire del territorio y acabe con la explotación de los recursos naturales, la estrategia utilizada por el reino como intento de desviar la atención de los problemas internos de su país (paro, represión, pobreza, etc.) y de la comunidad internacional, con tal de conquistar apoyo a la anexión del territorio, se ha dado en gran medida a través del mecanismo de adjetivación del movimiento saharaui como terrorista.

    La propaganda ideológica del reino de Marruecos, denunciada por muchos académicos y periodistas [4], es difundida por agencias de noticias y think tanks reputados. Un titular de la revista Time, por ejemplo, afirma: “Hay una nueva amenaza terrorista emergiendo en el Sáhara Occidental, y el mundo no está prestando atención” (Time, 2004). De modo semejante, un titular del periódico The Washington Post declara: “Afiliada de Al Qaeda tensiona sus músculos en el Magreb” (The Washington Post, 2011), en referencia a los campamentos del Sáhara Occidental; y en el think tank Carnegie Endowment, vemos el título de la siguiente investigación: “Hirviendo descontentamento en el Sáhara Occidental” (Boukhars, 2012).

    Ese imaginario político, adherido por algunos de los principales centros de tomada de decisión de Occidente, es extremamente contraproducente para cualquier esfuerzo de reconciliación. Como argumenta la antropóloga Kristina Isidoros:

    “Los Saharauis son notables por observar un islam pacífico y una tradición literaria milenaria. Ellos son el grupo menos probable de querer estar involucrado con alguna ‘entidad de Al Qaeda’ porque su objetivo principal es el de conquistar derechos internacionales aceptables. (…) Cualquier involucración con ‘fundamentalismo extremo’ y ‘terrorismo’ devastaría sus posibilidades de alcanzar su derecho internacional y de retornar a su tierra. (…) Aún, en cuanto refugiados habitando campamentos, ellos están bajo una extrema observación publica por centenares de visitantes extranjeros como funcionarios humanitarios, políticos y académicos.” (Isidoros, 2010:65)

    Comentario

    Cualquier decisión política para avanzar el proceso de independencia del Sáhara Occidental debe llevar en cuenta la configuración geopolítica que ha propiciado la prolongación del conflicto a un permanente ímpase. Aunque la Minurso aun sea relevante para la manutención del alto-fuego y de la estructura de apoyo humanitario, la ONU ha agotado todas las posibilidades de una reconciliación con base en la negociación y concesión mutua entre las partes, el Frente Polisario y Marruecos. Apenas una visión realista basada en las dinámicas locales e internacionales del poder dan cuenta del hecho que los actuales esfuerzos diplomáticos de la ONU terminaron por beneficiar el reino de Marruecos y su infraestructura millonaria de explotación de los recursos naturales saharauis, además de la urbanización e integración crecientes de la sociedad en territorio ocupado a la monarquía.

    Mientras tanto, los saharauis que sueñan con la independencia permanecen susceptibles a ese gran juego de estrategias políticas cruzadas. En ese sentido, las alternativas políticas para el fin del conflicto pasan necesariamente por el activismo de la sociedad civil de cada país en el mundo, presionando sus respectivos gobiernos a reconocer la independencia saharaui y prohibiendo empresas de participar de actividades de prospección, explotación y comercialización de los recursos naturales del territorio ocupado, que constituye una violación del derecho internacional.

    Lejos de idealizadas, tales iniciativas siguen una tendencia establecida que ya ha surtido efectos bastante positivos para los saharauis. Apenas por dar un ejemplo reciente, el Frente Polisario acabó de ganar una batalla judicial en el tribunal europeo que excluye el territorio ocupado del acuerdo comercial entre Marruecos y la Unión Europea. Según explica la sentencia, sobre la formulación del acuerdo, el Consejo Europeo “debería haber asegurado que no habría indicios de una explotación de los recursos naturales del territorio del Sáhara Occidental bajo control marroquí que pudiese ser realizado en detrimento de sus habitantes y en violación a sus derechos fundamentales” (El País, 2015).

    Pese al vibrante movimiento alrededor del mundo de resistencia no-violenta, los saharauis no descartan la opción de retomar el conflicto armado, en la medida en que hay una sensación de frustración creciente por la marginalización y el silenciamiento frente al mundo. Así, resta la concientización política de una sociedad civil solidaria e involucrada con la independencia saharaui, que presione sus gobiernos para revertir ese cuadro de crisis humanitaria.

    Notes

    1) Tras la independencia, con el reino extremamente fragmentado, la élite marroquí vio la necesidad de centralizar el poder bajo el sultán Mohamed V, que estaba alineado con los intereses de las potencias occidentales. Entre los partidos políticos marroquíes se destaca el ultranacionalista Istqlal, que redefinió las fronteras políticas del país con el proyecto geopolítico expansionista del “Gran Marruecos”. El nuevo territorio pasaría a abarcar, según el proyecto, un pedazo de Argelia y otro de Mali, toda la Mauritania y el Sáhara Occidental. Como los demás países ya habían se constituido como Estados independientes, la usurpación del Sáhara se ha convertido en el principal eje de la política exterior marroquí.

    2) Traducción libre y grifo del autor.

    3) Entre el final de 1975 y el inicio de 1976, millares de saharauis fueron forzados a buscar refugio fuera del territorio por los ataques aéreos marroquíes con bombas de napalm y fósforo blanco –lo que culminó con la muerte de millares de personas. Los saharauis encontraron refugio en la ciudad de Tindouf, sureste de Argelia, donde construyeron los campamentos de refugiados que los abriga hasta hoy. Mauritania se retiró del conflicto en 1979 por cuenta de la fragilidad interna del país.

    4) Ver, por ejemplo, Conrad (2014) y Isidoros (2010).

    *Rodrigo Duque Estrada es investigador en el Programa de Posgrado en Relaciones Internacionales “San Tiago Dantas” (Unesp, Unicamp, PUC-PSP) y miembro del Grupo de Estudios sobre Conflictos Internacionales (Geci-PUC). Contacto: rodpanzera@gmail.com.

    REFERENCIAS

    BOUKHARS, Anouar. Simmering Discontent in the Western Sahara. Paper para el Carnegie Endowment for International Peace, 2012.

    CONRAD, David. Nowhere Land: After 40 years of fighting in the desert for their unrecognized country, the people of Western Sahara may be on the cusp of collapsing into extremism — and it could be the thing that saves them. Foreign Policy, 2014. Disponible en: https://foreignpolicy.com/2014/06/25/nowhere-land/

    EL PAÍS. La justicia europea anula um pacto comercial com Rabat por el Sáhara. Artigo de Lucía Abellán, 11/12/2015. Disponible en:

    INTERNATIONAL COURT OF JUSTICE. Summaries of Judgments, Advisory Opinions and Orders: Western Sahara. Disponible en: http://www.icj cij.org/docket/files/61/6197.pdf. Acceso en 2/11/12.

    ISIDOROS, Konstantina. Western Sahara and the United States’ geographical imaginings. Concerned Africa Scholars: US militarization of the Sahara-Sahel Security, Space & Imperialism, Boletim nº 85, Primavera 2010, p. 63-71.

    MUNDY, Jacob. How the US and Morocco seized the Spanish Sahara. Le Monde Diplomatique, 2006. Disponible en: . Acceso en 2/11/12.

    NATIONAL CATHOLIC REPORTER. Hillary Clinton, phospates, and the Western Sahara. Artículo de Stephen Zunes, 12/05/2015. Disponible en:

    THE WASHINGTON POST. Al-Qaeda affiliate flexing its muscles in the Maghreb. Artículo de Jennifer Rubin, 06/11/2011. Disponible en:

    TIME. There’s a New Terrorist Threat Emerging in Western Sahara, and the World Isn’t Paying Attention. Artículo de de Per Liljas, 08/08/2014.

    WESTERN SAHARA RESOURCE WATCH. P for Plunder: Morroco’s exports of phospates from occupied Western Sahara, 2012 & 2014. WSRW Report. Junio, 2014.

    ZOUBIR, Yahia. The United States and Maghreb-Sahel Security. International Affairs, nº 85:5, 2009, p. 977-995.

    Source : RITIMO, 1 avr 2016

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ressources naturelles,

  • La geopolítica del conflicto en el Sáhara Occidental

    Las rentas estratégicas del reino marroquí y la fabricación de terroristas del desierto

    El conflicto en el Sáhara Occidental carga el estigma de la geopolítica desde su inicio. En realidad, es posible afirmar que la geopolítica impregna todo lo que se relaciona a la cuestión de la independencia en el Sáhara Occidental, teniendo en cuenta que el tema se ha inserido sistemáticamente en la agenda de seguridad de las grandes potencias, influyendo y siendo influenciado por cálculos militares y por la estrategia y construcción de amenazas -lo que contribuyó significativamente con su permanente ímpase-. La propia Misión de Paz para el Referéndum en el Sáhara Occidental (Minurso), creada en 1991 y encargada de realizar una consulta de autodeterminación que hasta hoy no se ha concretado, es incapaz de imponer un mandato de monitoreo de los derechos humanos por cuenta del persistente veto de Francia, una de las principales aliadas de Marruecos –que a su vez ocupa militarmente el territorio desde 1975- en el Consejo de Seguridad de la ONU.

    En contra de la tendencia liberal predominante que tiene por objetivo comprender la etapa actual del conflicto únicamente por la óptica de la misión de paz o bien a través de los esfuerzos de negociación y construcción de medidas de confianza , en este breve artículo valoramos la geopolítica como factor explicativo y necesario para cualquier reflexión o tomada de decisión política sobre la resolución de ese conflicto que ya dura cuarenta años.

    La geopolítica de los recursos naturales

    Localizado en la región del Magreb árabe, al noroeste de África, el Sáhara Occidental es el único territorio africano cuya descolonización aun está pendiente, lo que le hace figurar, en el ámbito de Naciones Unidas, como territorio no-autónomo. Alcanzando un área de cerca de 266.000 km2 en pleno desierto saharaui, el territorio es rico en recursos naturales, con una de las más grandes reservas de fosfatos del mundo, al lado de la extracción de mineral de hierro, pesca y arena. En los últimos años, también han crecido las especulaciones sobre su potencial en reservas de petróleo y gas natural.

    El condicionamiento del Sáhara Occidental a una verdadera geopolítica de los recursos naturales es bastante antigua y remite a la llegada oficial de los españoles en 1884, en pleno periodo de reparto de África por las potencias europeas. La seguridad del territorio para fines de interiorización, exploración económica y colonización del pueblo autóctono (bereberes nómadas) estuvo garantizada por su asimilación progresiva a la Corte española: en 1884, se alegó utis posidetis sobre el territorio en la Conferencia de Berlín, asegurando el derecho de ocupación contra ataques externos; en 1885, el territorio ascendió a la condición de protectorado español; y en 1957, tras perder una guerra contra el recién-independiente Marruecos, el gobierno español cambió el estatuto jurídico del territorio, que dejó de ser colonia para convertirse en una provincia española, también conocida como “Sáhara Español”.

    Con la creación del Frente Popular de Liberación de Saguía el Amra y Río de Oro (Frente Polisario) en 1973 y el surgimiento del movimiento nacionalista saharaui, sumado al cuadro de crisis del régimen franquista en España, se iniciaba el camino para la descolonización. En 1975, sin embargo, el rey de Marruecos, Hassan II, tenía un plan geopolítico que transformaría el destino de los saharauis [1]. Tras la sentencia de la Corte Internacional de Justicia (CIJ) estableciendo que no había “ningún lazo de soberanía territorial entre el territorio del Sáhara Occidental y el reino de Marruecos” (CIJ, 1975:100), Hassan actuó rápidamente para garantizar que las “rentas estratégicas” de la Guerra Fría le favorecieran. Inició un lobby político en Estados Unidos con el objetivo de garantizar apoyo de aquel país en caso de guerra, presentando el movimiento nacionalista como una amenaza a los intereses de Estados Unidos en la región.

    El primado de la geopolítica luego mostró las cartas. En la mañana siguiente al pronunciamiento de la CIJ, el entonces secretario de Estado de Estados Unidos, Henry Kissinger, informó al presidente Gerald Ford sobre la evolución de la situación: “Marruecos está amenazando con una marcha masiva en el Sáhara Español. La CIJ dio una opinión que decía que la soberanía había sido decidida entre Marruecos y Mauritania. Eso es básicamente lo que Hassan quería” (Mundy, 2005 [2]). Habiendo claramente distorsionado la decisión final de la CIJ, Kissinger pasó a presionar España para que aceptara una solución favorable a Marruecos. En el día 6 de noviembre de 1975, Hassan II inicia la llamada “Marcha Verde”, que reunió alrededor de 350 mil marroquíes para apropiarse del Sáhara Occidental, representando un acto simbólico de “reconquista”. Mauritania también decidió invadir el territorio y, a partir de ese momento, se inició el periodo de guerra que duró hasta 1988, año en que se firmó el alto-fuego [3].

    Con la ocupación militar marroquí, el reino encontró una causa para garantizar la estabilidad del régimen y hacerlo viable económicamente. Las inversiones billonarias para la explotación de recursos naturales del Sáhara Occidental convirtieron a Marruecos en uno de los más grandes exportadores de fosfatos del mundo. Se estima que, apenas en el 2013, haya sido exportadas 2,2 millones de toneladas de fosfatos del Sáhara Occidental –un valor que representa alrededor de 330 millones de dólares (WSRW, 2014). Diversas empresas multinacionales operan en el territorio ocupado, con actividades de prospección, extracción y comercialización de los recursos naturales en detrimento de los intereses del pueblo autóctono, lo que constituye una violación de diversos dispositivos jurídicos internacionales como la IV Convención sobre Derechos y Costumbres de la Guerra en Territorios y sus Anexos, el artículo 33 de la IV Convención de Ginebra de 1949 y el artículo 16 de la Carta de Naciones Unidas sobre Derechos y Deberes Económicos de los Estados, de 1974. La geopolítica de los recursos se mostró aun más evidente cuando, en el 2015, periodistas denunciaron que la pre-candidata demócrata a la Casa Blanca, Hillary Clinton, estaría recibiendo donaciones de cerca de cinco millones de dólares para su campaña a través de la OCP, estatal marroquí que controla una de las mayores minas de fosfatos del Sáhara ocupado (NCR, 2015).

    La fabricación de terroristas del desierto

    Como uno de los principales aliados de Estados Unidos en el mundo árabe, Marruecos ha recibido un significativo apoyo económico y militar, en razón de sus agendas de seguridad y tácticas geopolíticas, que se convierte en rentas estratégicas para que la monarquía persista con su política de ocupación del territorio saharaui. Durante la Guerra Fría, los Estados Unidos temían una expansión soviética en África Subsahariana y convirtiese el Sáhara Occidental en un centro de irradiación de los ideales socialistas. Por lo tanto, no solo era importante que mantuviesen la monarquía estable en aquel periodo, sino que también aseguraran que el Sáhara Occidental no se hiciera independiente, por la “amenaza” que representaba a sus intereses. Eso explica en gran medida porque, entre 1975 y 1990, Marruecos obtuvo más de 1/5 del auxilio total de Estados Unidos para África, siendo más de mil millones de dólares en asistencia militar y 1,3 billones de dólares en asistencia económica (Zoubir, 2010:985).

    Con el fin de la Guerra Fría, la “amenaza” no dejó de existir, sino que cambió de rotulo, cuya característica actual es la Guerra Global contra el Terrorismo, liderada por Estados Unidos desde el 2001. La región del Magreb árabe pasa por una reconfiguración de sus dinámicas de seguridad desde que Estados Unidos empezaron a invertir en iniciativas contraterroristas, como la Pan-Sahel Initiative (2001) y el Trans-Sahara Counterterrorism Partnership (2005), con el objetivo de derrotar a Al Qaeda en el Magreb Islámico (AQIM) y otras organizaciones terroristas regionales, como el Boko Haram. Fortaleciendo las capacidades coercitivas de regímenes regionales, sobretodo de Marruecos, esas medidas, con su perspectiva esencialmente militarista, repercutieron negativamente y alimentaron, paradójicamente, grupos que se radicalizaban como respuesta a la represión policial interna de determinados regímenes del Magreb y del Sahel.

    En esa dinámica, el reino de Marruecos pudo aprovecharse una vez más de las rentas estratégicas de la geopolítica global, construyendo mayores barreras para el proceso de independencia y corroborando la construcción de un imaginario (geo)político en el que los saharauis son percibidos como amenaza y los campamentos de refugiados, como un espacio no-gobernado que fomenta actividades de trafico y reclutamiento por organizaciones terroristas locales.

    Pese la presión internacional cada vez más grande para que Marruecos se retire del territorio y acabe con la explotación de los recursos naturales, la estrategia utilizada por el reino como intento de desviar la atención de los problemas internos de su país (paro, represión, pobreza, etc.) y de la comunidad internacional, con tal de conquistar apoyo a la anexión del territorio, se ha dado en gran medida a través del mecanismo de adjetivación del movimiento saharaui como terrorista.

    La propaganda ideológica del reino de Marruecos, denunciada por muchos académicos y periodistas [4], es difundida por agencias de noticias y think tanks reputados. Un titular de la revista Time, por ejemplo, afirma: “Hay una nueva amenaza terrorista emergiendo en el Sáhara Occidental, y el mundo no está prestando atención” (Time, 2004). De modo semejante, un titular del periódico The Washington Post declara: “Afiliada de Al Qaeda tensiona sus músculos en el Magreb” (The Washington Post, 2011), en referencia a los campamentos del Sáhara Occidental; y en el think tank Carnegie Endowment, vemos el título de la siguiente investigación: “Hirviendo descontentamento en el Sáhara Occidental” (Boukhars, 2012).

    Ese imaginario político, adherido por algunos de los principales centros de tomada de decisión de Occidente, es extremamente contraproducente para cualquier esfuerzo de reconciliación. Como argumenta la antropóloga Kristina Isidoros:

    “Los Saharauis son notables por observar un islam pacífico y una tradición literaria milenaria. Ellos son el grupo menos probable de querer estar involucrado con alguna ‘entidad de Al Qaeda’ porque su objetivo principal es el de conquistar derechos internacionales aceptables. (…) Cualquier involucración con ‘fundamentalismo extremo’ y ‘terrorismo’ devastaría sus posibilidades de alcanzar su derecho internacional y de retornar a su tierra. (…) Aún, en cuanto refugiados habitando campamentos, ellos están bajo una extrema observación publica por centenares de visitantes extranjeros como funcionarios humanitarios, políticos y académicos.” (Isidoros, 2010:65)

    Comentario

    Cualquier decisión política para avanzar el proceso de independencia del Sáhara Occidental debe llevar en cuenta la configuración geopolítica que ha propiciado la prolongación del conflicto a un permanente ímpase. Aunque la Minurso aun sea relevante para la manutención del alto-fuego y de la estructura de apoyo humanitario, la ONU ha agotado todas las posibilidades de una reconciliación con base en la negociación y concesión mutua entre las partes, el Frente Polisario y Marruecos. Apenas una visión realista basada en las dinámicas locales e internacionales del poder dan cuenta del hecho que los actuales esfuerzos diplomáticos de la ONU terminaron por beneficiar el reino de Marruecos y su infraestructura millonaria de explotación de los recursos naturales saharauis, además de la urbanización e integración crecientes de la sociedad en territorio ocupado a la monarquía.

    Mientras tanto, los saharauis que sueñan con la independencia permanecen susceptibles a ese gran juego de estrategias políticas cruzadas. En ese sentido, las alternativas políticas para el fin del conflicto pasan necesariamente por el activismo de la sociedad civil de cada país en el mundo, presionando sus respectivos gobiernos a reconocer la independencia saharaui y prohibiendo empresas de participar de actividades de prospección, explotación y comercialización de los recursos naturales del territorio ocupado, que constituye una violación del derecho internacional.

    Lejos de idealizadas, tales iniciativas siguen una tendencia establecida que ya ha surtido efectos bastante positivos para los saharauis. Apenas por dar un ejemplo reciente, el Frente Polisario acabó de ganar una batalla judicial en el tribunal europeo que excluye el territorio ocupado del acuerdo comercial entre Marruecos y la Unión Europea. Según explica la sentencia, sobre la formulación del acuerdo, el Consejo Europeo “debería haber asegurado que no habría indicios de una explotación de los recursos naturales del territorio del Sáhara Occidental bajo control marroquí que pudiese ser realizado en detrimento de sus habitantes y en violación a sus derechos fundamentales” (El País, 2015).

    Pese al vibrante movimiento alrededor del mundo de resistencia no-violenta, los saharauis no descartan la opción de retomar el conflicto armado, en la medida en que hay una sensación de frustración creciente por la marginalización y el silenciamiento frente al mundo. Así, resta la concientización política de una sociedad civil solidaria e involucrada con la independencia saharaui, que presione sus gobiernos para revertir ese cuadro de crisis humanitaria.

    Notes

    1) Tras la independencia, con el reino extremamente fragmentado, la élite marroquí vio la necesidad de centralizar el poder bajo el sultán Mohamed V, que estaba alineado con los intereses de las potencias occidentales. Entre los partidos políticos marroquíes se destaca el ultranacionalista Istqlal, que redefinió las fronteras políticas del país con el proyecto geopolítico expansionista del “Gran Marruecos”. El nuevo territorio pasaría a abarcar, según el proyecto, un pedazo de Argelia y otro de Mali, toda la Mauritania y el Sáhara Occidental. Como los demás países ya habían se constituido como Estados independientes, la usurpación del Sáhara se ha convertido en el principal eje de la política exterior marroquí.

    2) Traducción libre y grifo del autor.

    3) Entre el final de 1975 y el inicio de 1976, millares de saharauis fueron forzados a buscar refugio fuera del territorio por los ataques aéreos marroquíes con bombas de napalm y fósforo blanco –lo que culminó con la muerte de millares de personas. Los saharauis encontraron refugio en la ciudad de Tindouf, sureste de Argelia, donde construyeron los campamentos de refugiados que los abriga hasta hoy. Mauritania se retiró del conflicto en 1979 por cuenta de la fragilidad interna del país.

    4) Ver, por ejemplo, Conrad (2014) y Isidoros (2010).

    *Rodrigo Duque Estrada es investigador en el Programa de Posgrado en Relaciones Internacionales “San Tiago Dantas” (Unesp, Unicamp, PUC-PSP) y miembro del Grupo de Estudios sobre Conflictos Internacionales (Geci-PUC). Contacto: rodpanzera@gmail.com.

    REFERENCIAS

    BOUKHARS, Anouar. Simmering Discontent in the Western Sahara. Paper para el Carnegie Endowment for International Peace, 2012.

    CONRAD, David. Nowhere Land: After 40 years of fighting in the desert for their unrecognized country, the people of Western Sahara may be on the cusp of collapsing into extremism — and it could be the thing that saves them. Foreign Policy, 2014. Disponible en: https://foreignpolicy.com/2014/06/25/nowhere-land/

    EL PAÍS. La justicia europea anula um pacto comercial com Rabat por el Sáhara. Artigo de Lucía Abellán, 11/12/2015. Disponible en:

    INTERNATIONAL COURT OF JUSTICE. Summaries of Judgments, Advisory Opinions and Orders: Western Sahara. Disponible en: http://www.icj cij.org/docket/files/61/6197.pdf. Acceso en 2/11/12.

    ISIDOROS, Konstantina. Western Sahara and the United States’ geographical imaginings. Concerned Africa Scholars: US militarization of the Sahara-Sahel Security, Space & Imperialism, Boletim nº 85, Primavera 2010, p. 63-71.

    MUNDY, Jacob. How the US and Morocco seized the Spanish Sahara. Le Monde Diplomatique, 2006. Disponible en: . Acceso en 2/11/12.

    NATIONAL CATHOLIC REPORTER. Hillary Clinton, phospates, and the Western Sahara. Artículo de Stephen Zunes, 12/05/2015. Disponible en:

    THE WASHINGTON POST. Al-Qaeda affiliate flexing its muscles in the Maghreb. Artículo de Jennifer Rubin, 06/11/2011. Disponible en:

    TIME. There’s a New Terrorist Threat Emerging in Western Sahara, and the World Isn’t Paying Attention. Artículo de de Per Liljas, 08/08/2014.

    WESTERN SAHARA RESOURCE WATCH. P for Plunder: Morroco’s exports of phospates from occupied Western Sahara, 2012 & 2014. WSRW Report. Junio, 2014.

    ZOUBIR, Yahia. The United States and Maghreb-Sahel Security. International Affairs, nº 85:5, 2009, p. 977-995.

    Source : RITIMO, 1 avr 2016

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ressources naturelles,

  • Mauritanie : Décès de l’artisan de la paix avec les sahraouis

    L’ancien Président mauritanien Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Louli est décédé samedi 16 mars à l’âge de 76 ans suite à une maladie survenue.

    Le président Mohamed Ould Abdelaziz a assisté à la prière funèbre sur la dépouille mortelle de celui qui a eu le courage de sortir la Mauritanie du guepier de la guerre du Sahara Occidental.

    Ould Ahmed Louli est arrivé au pouvoir suite à un putsch contre le gouvernement du premier président militaire de la Mauritanie, le colonel Moustapha Ould Mohamed Saleck qui avait renversé le régime de Mokhtar Ould Daddah dont l’erreur fatale a été de suivre la politique expansionniste du roi du Maroc, Hassan II.

    Ould Mohamed Saleck avait signé un cessez-le-feu avec le Front Polisario mais n’avait pas honoré son engagement de quitter les territoires du Sahara Occidental que la Mauritanie occupait depuis la signature des Accords de Madrid du 14 novembre 1975.

    Face aux tergiversations du nouveau pouvoir mauritanien, le Front Polisario a mené l’attaque de Tichla le 12 juillet 1979. Le 5 août 1979, le président Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Louli signait le traité de paix à Alger et proceda au retrait de ses troupes de la région de Rio de Oro (Dakhla) qui fut immédiatement envahie par l’armée marocaine.

    Ould Ahmed Louli restera dans les mémoires des sahraouis comme l’homme qui a réussi à restaurer les liens d’amitié et fraternité qui unissent deux peuples qui partagent la même culture et la même histoire.

    Tags : Mauritanie, Sahara Occidental, Front Polisario, Dakhla, Rio de Oro, Tiris El Gharbia, Mohamed Mahmoud Ould Ahmed Louli, Mokhtar Ould Daddah,

  • Le Sahara Occidental victime des lobbies au service du Maroc auprès de l’UE

    Déclaration de la Commission Afrique du Parti de Gauche

    Le Parlement européen a validé mardi 12 février le nouvel accord de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc. Cet accord est valable quatre ans et il inclura le Sahara occidental. Il a été voté à une large majorité (415 voix pour, 189 contre) après le rejet d’une résolution qui demandait, de soumettre ce nouveau texte à l’évaluation de la Cour de justice de l’Union européenne (189 voix pour, 410 contre).

    En février 2018, cette Cour avait considéré que l’UE et le Maroc devaient renégocier certaines dispositions du nouvel accord, jugées contraires au droit international car violant le droit à l’autodétermination du Sahara Occidental.

    L’accord de pêche Maroc-UE permet aux navires de 11 États membres de l’Union pêchant des espèces pélagiques et démersales d’accéder à la « zone de pêche marocaine » en échange d’une contribution économique. Plus de 90 % des captures de la flotte européenne dans le cadre de l’accord de pêche se font dans les eaux adjacentes du Sahara occidental.

    Le Front Polisario n’a pas souhaité participer à la consultation et a fait part de son opposition de principe au cours de discussions techniques.

    Cette capitulation de l’UE est le résultat du lobbying intensif mené par le Maroc qui a payé les consultants les mieux introduits afin de « convaincre » l’UE. Car tel est le fonctionnement désastreux du carcan bruxellois qui ne connait que le pouvoir de l’argent.

    Le Maroc s’est empressé de célébrer sa victoire en se déclarant « le seul habilité juridiquement, dans le cadre de l’exercice de sa souveraineté, à négocier et signer des accords incluant le Sahara Marocain ».

    Le Parti de Gauche condamne le lobbying qui fait la politique européenne au service des puissances d’argent et dans le cas précis, influence même la politique extérieure de l’UE. Ce fonctionnement perverti des institutions européennes, joue cette fois-ci contre le Sahara Occidental au mépris de la dignité de son peuple et porte atteinte au processus de paix conduit par l’ONU.

    Pierre Boutry

    Afrique en Lutte, 13 mars 2019

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, lobby, Lobbying, Union Européenne, UE,

  • Sahara occidental : un conflit de décolonisation toujours sans solution

    Mardi 12 mars 2019 / DE : JACQUES FONTAINE

    Le Sahara occidental est l’un des derniers territoires non autonomes reconnu par l’ONU et sa situation reste plus que jamais bloquée. Pourquoi ce territoire, vaste comme la moitié de la France, peu peuplé mais riche (phosphates, minerai de fer, pêche…) n’a t-il pas encore pu exercer son droit à l’autodétermination pourtant demandé à l’Espagne par l’ONU dès 1963 ? Pourquoi 43 ans après le départ de l’Espagne est-il encore sous la férule du pouvoir marocain et pourquoi les multiples résolutions et initiatives de l’ONU ne sont-elles toujours pas appliquées ?

    Un territoire désertique, sous-peuplé et sans allégeance politique

    Comme son nom l’indique, le Sahara occidental est la partie de l’immense désert saharien qui s’étend en bordure de l’Atlantique. Jusqu’au XXe siècle, il n’était peuplé que de populations qui nomadisaient de manière aléatoire en fonction des rares précipitations. Ces « pâturages » à la végétation temporaire parsemée de rares épineux permettaient de nourrir des troupeaux de chèvres et de dromadaires qui assuraient l’essentiel des besoins alimentaires (avec des céréales venant du Maghreb) d’une population peu nombreuse appartenant dans sa grande majorité à deux confédérations tribales maures, celles des R’guibat et des Teckna. (Les populations maures vivaient sur un territoire aux confins indéfinis de près de 2 millions de km² qui s’étendait de la vallée du Draa [sud du Maroc actuel] jusqu’au fleuve Sénégal et comprenant le Sahara occidental actuel, la Mauritanie et l’extrême ouest algérien [région de Tindouf]). Le cadre existentiel (politique, économique, social…) de ces populations était la tribu. Ces tribus ne reconnaissaient aucune allégeance politique au seul État constitué dans la région, le Maroc, même si, à certaines époques de l’histoire, l’expansion marocaine avait atteint les fleuves Sénégal et Niger. Le seul lien avec le Maroc était de nature religieuse, en raison du statut de « commandeur des croyants » du sultan.

    Une colonisation brève et superficielle (1884-1975)

    C’est en 1884 que l’Espagne place sous son protectorat les populations nomades de la côte atlantique du Sahara, de l’embouchure du Draa au cap Blanc (cf carte). En 1885, la conférence de Berlin entérine le partage colonial de l’Afrique et donc la présence de l’Espagne sur la côte atlantique du Sahara. En 1900, une convention franco-espagnole délimite les frontières du Sahara occidental de manière totalement artificielle, sans tenir compte des populations qui voient leurs aires de nomadisation partagées entre les puissances coloniales (ce qui ne les empêche pas de continuer à mener leur mode de vie ancestral, d’autant plus que la présence coloniale reste très ponctuelle jusqu’au milieu des années trente).

    La découverte de réserves de phosphate en 1947 à Boucraâ par les Espagnols rend le Sahara occidental économiquement viable et retarde sa décolonisation. En 1957/58, suite à son indépendance (1956), le Maroc – dont certains hommes politiques rêvent d’un « Grand Maroc » qui s’étendrait jusqu’au fleuve Sénégal et comprendrait aussi l’ouest de l’Algérie et le nord-ouest du Mali – entreprend la conquête du Sahara occidental. L’opération militaire conjointe franco-espagnole (dite opération Écouvillon) met en échec le projet marocain. Un accord avec Franco permet néanmoins au Maroc d’annexer le nord du Sahara occidental (région de Tan-Tan/Tarfaya).

    La fin de la colonisation espagnole (1963-1975)

    En 1963, le Sahara espagnol est inscrit à la demande du Maroc sur laliste des territoires non autonomes de l’ONU. De 1965 à 1973, huit résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies demandent à l’Espagne de mettre en œuvre le processus d’autodétermination du Sahara occidental. Devant l’inaction de l’Espagne, les nationalistes sahraouis commencent à se structurer dans la seconde moitié des années soixante et ce mouvement aboutit, le 10 mai 1973, à la création, en Mauritanie, du Front POLISARIO (Front populaire de libération de la Saguia el-Hamra et du Rio de Oro) dont le but est la libération par les armes du Sahara occidental ; El-Ouali Moustapha Sayed en est élu secrétaire général. Le Maroc réplique par la création d’un mouvement collaborationniste en 1974, le FLU (Front de libération et de l’Unité).

    Devant la pression politique marocaine et militaire sahraouie, le 21 août 1974, l’Espagne annonce la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le début de 1975. Le roi du Maroc s’y oppose et demande l’arbitrage de la Cour internationale de Justice (CIJ). En octobre, lors du sommet de l’OUA à Rabat, le Maroc et la Mauritanie (réconciliés depuis 1969, date de la reconnaissance de la seconde par le premier) concluent oralement un accord secret afin de se répartir le territoire sahraoui. Le 13 décembre 1974, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 3292 qui réaffirme le droit à l’autodétermination du Sahara espagnol et demande à la CIJ d’émettre un avis consultatif sur le statut et les liens juridiques du territoire et mandate une mission de visite dans le territoire.

    Dans le courant de l’année 1974, l’Espagne a effectué un recensement partiel de la population (ni les nomades – nombreux- ni les réfugiés n’ont été pris en compte) et a comptabilisé 70 à 80 000 habitants, soit moins du tiers des estimations du Polisario (250 à 300 000 personnes). A la mi-octobre 1975, la mission d’observation et la CIJ rendent leurs conclusions : il existe un « consensus écrasant parmi les Sahraouis vivant sur le territoire en faveur de l’indépendance et en opposition à l’intégration avec tout pays voisin » ; la CIJ ne constate aucun lien de souveraineté territoriale entre le Maroc et le Sahara espagnol et demande « l’application du principe d’autodétermination grâce à l’expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire ».

    Le lendemain de l’avis de la CIJ, Hassan II annonce l’organisation d’une « Marche Verte » pour laquelle la logistique a déjà été mise en place (avec l’aide de puissances étrangères) afin d’« expulser les infidèles colonialistes » et d’incorporer le Sahara occidental au Maroc. Début novembre, 350 000 civils organisés en « marche pacifique » encadrés par 20 000 militaires franchissent la frontière. Le 6, le Conseil de sécurité des Nations unies approuve la résolution 380 qui « demande au Maroc de retirer immédiatement du territoire du Sahara occidental tous les participants à la marche ».

    Fort du succès de la « Marche Verte » et servi par la situation politique interne de l’Espagne déstabilisée par la longue agonie de Franco (16 octobre – 20 novembre), Hassan II obtient un aval quasi-inconditionnel du gouvernement espagnol : par les accords de Madrid du 14 novembre 1975, le Maroc obtient les deux tiers nord du territoire sahraoui (dont la région de El-Aïoun [ou Layyoune] et les mines de phosphate de Boucraâ) et la Mauritanie le tiers sud. La population locale n’est pas consultée et le Front Polisario s’oppose violemment aux accords. Le 10 décembre, l’Assemblée générale de l’ONU adopte la résolution 3458, qui demande aux parties concernées « de mettre fin à toute action unilatérale ou autre qui outrepasserait les décisions de l’Assemblée générale relatives au territoire ». Le Maroc et la Mauritanie n’en n’ont cure.

    Les débuts de la guerre et la proclamation de la RASD (1975-1976)

    Pendant l’hiver 1975-76, de violents affrontements opposent le Front Polisario et l’armée marocaine aux méthodes brutales (torture, assassinat de civils, utilisation du napalm, selon la Croix-Rouge) tandis que des dizaines de milliers de civils sahraouis (40 000 selon la Croix-Rouge) quittent leurs villes, leurs oasis ou leurs campements devant l‘avancée des troupes marocaines d’occupation et s’installent en Algérie, dans la région de Tindouf où seront progressivement édifiés des camps… qui existent toujours aujourd’hui.

    Soutenu et armé par la Libye et l’Algérie, renforcé par l’ex-police territoriale coloniale licenciée fin octobre par les autorités espagnoles, le Front Polisario – dont les hommes connaissent bien leur territoire – devient un adversaire redoutable pour l’armée marocaine souvent statique. Plusieurs affrontements ont lieu à partir de décembre 1975, en particulier le Polisario détruit la bande transporteuse qui relie les mines de Boucraâ et le port de El-Aïoun, ce qui empêche l’exportation de phosphates pendant plusieurs années ; les plus violents combats se produisent à Amgala, oasis par où transitent les réfugiés qui fuient en direction de l’Algérie l’occupation marocaine ; l’armée chérifienne attaque les forces du Polisario soutenues par militaires algériens le 27 janvier, la bataille fait plusieurs centaines de morts et de prisonniers ; le Maroc reste maître du terrain, mais pour peu de temps, il en est chassé par le Polisario deux semaines plus tard. Les deux batailles d’Amgala font craindre un affrontement direct entre le Maroc et l’Algérie, perspective qui s’estompe progressivement au printemps 1976.

    Le 27 février 1976, le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Bir-Lahlou, au lendemain du retrait total de l’armée espagnole du territoire. La RASD sera progressivement reconnue par 72 ou 85 États (selon les sources), principalement africains ou latino-américains ; mais aucun État membre du Conseil de sécurité de l’ONU, ni de l’UE ne l’a fait.

    De la guerre au cessez-le-feu (1976-1991)

    A partir de février 1976, il n’y aura plus de batailles importantes, mais une multiplication des coup de mains souvent audacieux du Polisario contre le Maroc et surtout la Mauritanie, perçue comme le maillon faible : raids contre Nouakchott, la capitale mauritanienne (juin 1976), puis Zouérate (mai 1977) où deux coopérants français sont tués et six autres enlevés, ce qui justifie, selon Giscard d’Estaing, une intervention française en décembre (Opération Lamentin), nouveau raid sur Nouakchott le même mois, puis multiplication des opération de guérilla…

    La Mauritanie est épuisée par le conflit, son armée diminuée par les défections au profit du Polisario dont le nombre de combattants ne cesse d’augmenter (5000 en 1976, 15 000 en 1980). Un coup d’état renverse le président Mokhtar Ould Daddah en juillet 1978. Le Polisario arrête ses opérations en Mauritanie et un an après, la Mauritanie accepte toutes les conditions du Polisario et se retire du sud du Sahara occidental… immédiatement occupé par l’armée marocaine.

    Dès janvier 1979, le Polisario, de mieux mieux équipé, lance des attaques massives sur les positions marocaines, aussi bien dans le territoire sahraoui (Bir Anzarane, Smara, Mahbès…) que dans le sud du Maroc : Tan-Tan (janvier 1979), Lebouirat (août 1979), Djebel Ouarkziz (mars 1980, probablement la plus importante victoire sahraouie)… Ces batailles, qui regroupent parfois plusieurs milliers d’hommes dans chaque camp, vont amener le Maroc à changer de stratégie.

    Dès 1979, l’idée d’un mur de défense s’impose comme une évidence pour les autorités marocaines. En 1980, le génie militaire marocain, conseillé par des spécialistes israéliens, commence la construction d’un « mur des sables » dans le nord-ouest du territoire sahraoui pour préserver le « Sahara utile » (triangle Boujdour-Boucraâ-Smara) des attaques du Polisario. Ce premier mur, achevé en 1982 sera suivi de cinq autres (dont l’un dans le sud du Maroc, à l’ouest de la frontière algérienne), financés principalement par l’Arabie Saoudite avec l’accord des Etats-Unis (la difficile situation économique et sociale du Royaume ne lui permet pas de financer ces travaux titanesques).

    Terminé en 1987, c’est, avec 2 720 km, l’un des plus longs du monde. Il est formé de remblais, de tranchées, protégé par des champs de mines et des radars de surveillance et par une centaine de milliers de soldats qui peuvent bénéficier d’un appui aérien immédiat en cas de nécessité (Mirage français et F5 étasuniens). Désormais, le Maroc peut intégrer sans crainte de nouvelles attaques, 80% du territoire sahraoui, seuls 20% à l’est (sans grand intérêt économique) ne sont pas à l’intérieur du « mur ». La construction de ce « mur des sables » change radicalement les conditions du conflit : le Polisario ne peut plus mener des attaques au-delà du « mur », sauf au prix de pertes humaines beaucoup trop lourdes pour ses faibles effectifs : ses rares attaques qui durent jusqu’en 1990 ne sont pas couronnées de succès.

    A partir de 1982, le conflit se déplace sur le terrain diplomatique : la RASD est admise à l’OUA (Organisation de l’unité africaine, devenue par la suite Union africaine – UA) en 1982, ce qui entraîne le départ du Maroc en 1984. La même année, l’OUA adopte une résolution qui réaffirme le droit des Sahraouis à l’autodétermination et appelle à des négociations directes entre le Maroc et le Polisario, à un cessez-le-feu et à l’organisation d’un référendum. En septembre, à l’Assemblée générale de l’ONU, Hassan II s’engage en faveur du référendum d’autodétermination.

    En décembre, l’Assemblée générale de l’ONU reprend le plan de paix de l’OUA à son compte. En août 1988, l’ONU présente au Maroc et au Polisario son plan de règlement du conflit. Les propositions de l’ONU sont acceptées « en principe » par les deux parties mais sont accompagnées de commentaires contradictoires. En octobre 1989, Hassan II déclare qu’« il n’y a rien à négocier, car le Sahara occidental est un territoire marocain ». Un cessez-le-feu, organisé par l’ONU, entre en vigueur le 6 septembre 1991.

    L’impasse (1991-2019)

    A partir des propositions conjointes de l’OUA et de l’ONU du milieu des années quatre-vingts, la dynamique de paix commencée avec le cessez-le-feu de 1991 se poursuit, mais du fait de l’intransigeance marocaine (cf les déclarations de Hassan II de 1989 comme quoi « il n’y a rien à négocier »), cette dynamique ne débouche pas.

    Une « Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental » (MINURSO) est mise en place par une résolution du Conseil de sécurité du 19 avril 1991. Mais son application rencontre rapidement des obstacles dont le plus important est l’identification des électeurs pouvant participer au référendum. Le Polisario souhaite limiter l’inscription aux résidents identifiés lors du recensement de 1974 et à leurs descendants ce qui favoriserait un résultat pro-indépendance. Le Maroc souhaite que les Sahraouis installés au Maroc ainsi que les Marocains installés au Sahara occidental puissent également se prononcer ce qui favoriserait un résultat pro-annexion.

    Plusieurs plans de paix se sont succédé en particulier à l’époque ou Kofi Annan était secrétaire général de l’ONU (1997-2006). Il désigne James Baker, ancien secrétaire d’État étasunien, comme envoyé personnel pour le Sahara occidental. Il proposera successivement deux plans de paix, le premier (2000), plutôt favorable au Maroc est rejeté par le Polisario, le second (2003), plus équilibré est rejeté par le royaume chérifien. James Baker démissionne en 2004.

    La plus grande partie du territoire sahraoui étant désormais sécurisée par le « mur des sables », le Maroc peut y développer sa politique de colonisation : exploitation des ressources naturelles notamment le phosphate de Boucraâ), création d’infrastructures, politique de peuplement (200 000 à 300 000 colons) stimulée par de considérables avantages salariaux qui peuvent se monter jusqu’à 95% du salaire de base. Les Sahraouis vivant aujourd’hui dans la partie colonisée de leur territoire sont largement minoritaires et sont de plus discriminés (emploi, logement…). A partir de 2005, les manifestations et émeutes (appelées « intifada pour l’indépendance ») se multiplient dans les villes occupées par le Maroc.

    Elles culminent en octobre-novembre 2010 avec les émeutes du camp de Gdim Izik, situé dans la banlieue d’El Aïoun : en octobre 15 000 Sahraouis ont installé un camp de 3 000 tentes à Gdim Izik pour protester contre leurs conditions de vie (logement, emploi…). Le 8 novembre, les forces armées marocaines démantèlent le camp, ce qui entraîne une violente réaction de la population dans le camp puis en ville. Le bilan officiel fera état de 14 morts dont 12 membres des forces de répression et 2 civils ; le Polisario évoquera la mort de 36 civils ; chiffres invérifiables, le régime marocain ayant interdit – comme c’est fréquemment le cas – la venue de journalistes et d’une commission d’enquête à El-Aïoun.

    En avril 2007, le Conseil de sécurité adopte une nouvelle résolution qui engage les parties à négocier « en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ». Ces négociations directes se déroulent a proximité de New York, mais n’aboutissent pas et, 5 ans après, l’ONU ne peut que constater leur échec. Le mandat de la MINURSO est prolongé d’année en année, puis depuis 2018 de 6 mois en 6 mois. Après une absence de négociations pendant 6 ans, le dialogue entre les protagonistes a repris en décembre 2018 à Genève.

    Une colonisation qui n’en finit pas

    Malgré la relance récente des négociations, l’autodétermination du peuple sahraoui paraît encore lointaine. La position du Maroc a changé de multiples fois : acceptation, puis refus du référendum d’autodétermination, proposition d’autonomie avec maintien d’importantes forces armées (une centaine de milliers de soldats)… Sans fortes pressions internationales, le royaume chérifien n’acceptera pas un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Or, depuis le cessez-le-feu de 1991 – bientôt 30 ans – on ne peut pas dire que la cause sahraouie ait progressé : de nombreux États, pour des raisons internes (changement d’orientation politique) ou externes (pressions des puissances impérialistes) ont retiré leur reconnaissance de la RASD au prétexte de la promesse d’un référendum, référendum que l’on attend, comme Vladimir et Estragon attendent Godot !

    Les États-Unis et la France, dont la position influence largement l’UE, sont les premiers soutiens du Maroc, malgré leurs discours et leur accord à l’ONU sur le référendum d’autodétermination. En ce qui la concerne, l’UE vient d’élargir au territoire sahraoui les tarifs douaniers préférentiels octroyés par accord commercial au Maroc (16-01-2019), en faisant fi des règles internationales, de l’avis du Front Polisario et de la reconnaissance par l’UE de 155 000 réfugiés sahraouis vivant dans les camps de la région de Tindouf. Comme pour les Palestiniens, le droit international et les résolutions de l’ONU de permettent pas aux Sahraouis de réaliser leur droit à l’autodétermination.

    Jacques Fontaine, Ensemble ! 01 et commission Palestine, Proche-Orient et Maghreb

    Source

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, décolonisation, territoire non autonome, ONU, MINURSO,

  • Au Sahara occidental, la longue lutte pour l’autodétermination

    Considéré par l’ONU comme un territoire autonome, le Sahara occidental reste aujourd’hui occupé par le Maroc plus de 40 ans après le départ des Espagnols. Dans les camps de réfugiés sahraouis côté algérien, comme dans la partie du territoire contrôlé par le royaume marocain, défendre le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui comporte des risques et la voie pour une résolution pacifique du conflit s’éloigne année après année.

    La route goudronnée traverse une zone désertique. Il faut passer un checkpoint de l’armée algérienne, plusieurs rond-points, avant d’arriver à ce qui ressemble à un village. Les habitations sont construites d’argile, certaines même de béton. A 1 800 kilomètres d’Alger, Bouchdour est l’un des camps de réfugiés mis en place en 1975 pour les Sahraouis. Dans la région, près de la ville algérienne de Tindouf, près de 150 000 personnes, détentrices du statut de réfugiés, vivent dans différents camps, contrôlés par le Front Polisario, l’organisation politique du Sahara occidental.

    Ce territoire, ancienne colonie espagnole, passe sous contrôle marocain en 1975, lorsque le roi Hassan II envoie 350 000 Marocains marcher vers le désert «pour ramener à la Patrie une terre que nous n’avons jamais oubliée», selon le monarque. Après la mort de Franco, l’Espagne avait abandonné ses colonies, tout en prônant l’autodétermination du Sahara occidental. A l’époque il est déjà connu que les sous-sol sont riches de phosphates.

    En 2015, l’ONG Oxfam lançait une campagne internationale pour souligner que le conflit durait depuis 40 ans, et qu’une génération entière était née dans les camps.

    Après seize années de guerre, entre le Front Polisario et le Maroc, un cessez-le-feu est signé en 1991. L’ONU propose un plan de paix prévoyant un cessez-le-feu et un référendum par l’intermédiaire de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental). Le Maroc contrôle les deux-tiers du Sahara occidental, qu’il appelle «Provinces du sud», et le Front Polisario contrôle le troisième tiers, appelé «Territoires libérés». Le cessez-le-feu promettait l’organisation d’un référendum qui n’a jamais eu lieu. Aujourd’hui, ce plan est toujours bloqué, notamment sur la question de l’établissement du corps électoral. Le Maroc n’est toujours pas reconnu comme puissance administrante par l’ONU. Le roi Mohammed VI a proposé l’octroi d’une plus grande autonomie au peuple sahraoui tout en gardant le contrôle militaire sur le territoire, la monnaie et les affaires étrangères. Une autonomie que rejette le Front Polisario qui revendique l’indépendance totale.

    Dans ce contexte, toute liberté d’expression semble compliquée. L’ONG française de défense des droits de l’homme ACAT documente depuis des années les atteintes à la liberté d’expression et les tortures subies par les militants des droits de l’homme et les activistes sahraouis. Selon l’association, 177 manifestations pacifiques ont été réprimées par le Maroc en 2014 et 84 violations de la liberté d’expression et d’association ont été recensées entre 2014 et 2016. Le dernier cas documenté par l’ONG ACAT évoque le sort des 21 militants et activistes arrêtés en 2010 dans le cadre du démantèlement du camp de Gdeim Izik. Cette année-là, 20 000 Sahraouis dressent un camp en protestation contre les discriminations dont sont victimes les Sahraouis de la part du pouvoir marocain. Le camp est évacué de force le 8 novembre 2010, les affrontements qui s’en suivent à Laayoune font neuf morts parmi les forces de l’ordre. En juillet 2017, les 19 Sahraouis encore emprisonnés ont été condamnés à de lourdes peines, plus de trente ans de prison, alors même que leurs avocats n’ont pas pu les représenter dans des conditions normales. Dans un rapport, l’ACAT explique notamment que durant le procès « les accusés ont refusé d’assister aux audiences et de se livrer à ce qu’ils estiment être une parodie de justice. Leurs avocats marocains et sahraouis se sont retirés et leurs avocats français ont été destitués d’office, deux d’entre eux ayant même été violemment expulsés de la salle d’audience ».

    L’option de la guerre gagne du terrain dans les esprits

    Dans les camps de réfugiés en Algérie, la précarité des conditions de vie dans cette région est dramatique. En 2016, des inondations ont détruit une grande partie des camps. Mais les jeunes sahraouis ont la possibilité de quitter ces camps. «Des voyages sponsorisés par des Etats et des partenaires étrangers permettent aux réfugiés sahraouis de voyager à l’étranger plus que la plupart des habitants du Sahara, explique Hannah Amstrong, chercheur à Alger, dans le World Policy Journal. Les enfants se rendent dans des camps de vacances en Espagne, et ceux qui ont la vingtaine sont envoyés étudier à l’étranger, faire médecine à Cuba, faire des école d’ingénieur en Algérie, et des sciences politiques en Afrique du Sud».

    Le Front Polisario a principalement bâti sa politique sur le lobbying et la résistance pacifique. Pourtant aujourd’hui, à Bouchdour, c’est l’option de la guerre qui gagne du terrain dans les esprits. «J’ai fui le Maroc en 2005 pour l’Algérie, lorsqu’il y a eu des manifestations dans les territoires occupés. J’ai été arrêté et torturé, je ne pouvais pas marcher. Des passeurs m’ont emmené en Mauritanie, et j’ai pu être hospitalisé en Algérie, raconte un enseignant quarantenaire. Il n’y a pas d’autre solution que la guerre. Je veux que les Marocains ressentent ce que j’ai ressenti en 2005. Je suis prêt à donner ma vie pour ça».

    Au mois de novembre, dans les camps, il fait encore 30 degrés. Mohamed* porte une chemise à carreau. Etudiant en communication, il pense lui aussi que la guerre est la solution pour le Sahara Occidental. «Je ne fais pas confiance, ni au Maroc, ni à l’Algérie, ni à l’ONU. Ils ont tous leurs propres intérêts dans ce conflit. Notre gouvernement (le Front Polisario) nous répète de rester calmes, mais moi, je ne peux plus entendre ça. Dès qu’on nous dira d’aller en guerre, on partira. Nous sommes prêts».

    * le prénom a été modifié

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario,

  • Mauritanie : Documentaire sur la guerre du Sahara Occidental

    Documentaire sur la Mauritanie réalisé par une chaîne de télévision suisse en 1977 en pleine guerre contre le Front Polisario au Sahara Occidental.

    Contexte :

    Le Maroc et la Mauritanie viennent d’envahir le territoire du Sahara Occidental, colonie espagnole jusque-là. Encouragés par la France qui ne veut pas d’un Etat insoumis comme l’Algérie au Maghreb, Rabat et Nouakchott se partagent le gâteau sahraoui pour profiter des immenses ressources du sous-sol et des côtes atlantiques sahraouis.

    Mais c’était sans compter avec la volonté de la population locale qui s’est soulevé contre les envahisseurs sous la direction de leur mouvement de libération nationale, le Front Polisario.

    Selon le documentaire, « les accrochages laissent des centaines de morts sur le sable. Parfois les hommes du Front Polisario amènent des ôtages, comme à Zouérate. Par deux fois, traversant 1800 km de piste sans se faire repérer, ils oonmt frappé la capitale mauritanienne ».

    « Une chose est sûre, ajoute-t-il, cette jeune nation indépendante depuis 1960 n’était pas préparée à affronter un conflit. La Mauritanie avait des problèmes plus urgents à régler. Se doter, par exemple, des infrastrastructures nécessaires à la marche du pays qu’il s’agisse de la construction d’une nouvelle mosquée cadeau de l’’Arabie Saoudite ou d’immeubles commerciaux. Nouakchott ressemble à un vaste chantier. Il y a 20 ans, c’était encore le désert. La capitale surgi du néant en quelques années».

    En 1979, la Mauritanie décide de se retirer du Sahara Occidental et signe un accord de paix avec le Front Polisario. Le Maroc investit la région du Rio de Oro occupée jusqu’alors, par les forces mauritaniennes.

    Dans ce documentaire intervient :

    – L’ancien président mauritanien, Mokhtar Ould Daddah

    – Le Directeur Général de la société MIFERMA, SNIM aujourd’hui, Ismaïl Ould Amar

    – D’autres officiers de l’armée mauritanienne.

    On y voit aussi des prisonniers de guerre sahraouis capturés, selon leurs déclarations à 150 km au nord de Nouakchott.