Étiquette : Front Polisario

  • Sahara occidental : Action prévue du Conseil de Sécurité

    En octobre, le Conseil devrait renouveler le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) qui expire le 31 octobre. Auparavant, il espère recevoir un exposé sur la MINURSO, conformément à la résolution 2494. Colin Stewart, le Représentant spécial pour le Sahara occidental et chef de la MINURSO, le fera probablement. Les séances d’information sur le Sahara occidental ont généralement eu lieu lors de consultations.

    Développements récents clés

    La situation politique concernant le Sahara occidental reste inchangée. Le Secrétaire général n’a pas encore nommé de nouvel Envoyé personnel depuis que le précédent envoyé, l’ancien président allemand Horst Köhler, a démissionné de son poste le 22 mai 2019 en raison de problèmes de santé. L’envoyé personnel a pour mandat de faire avancer le processus politique vers le règlement du différend du Sahara occidental, et l’année précédant sa démission, Köhler avait mené avec succès plusieurs tables rondes avec le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. (Le Sahara occidental a fait l’objet de différends territoriaux depuis le retrait de l’Espagne en 1976. Au départ, le Maroc et la Mauritanie ont présenté des revendications, mais la Mauritanie a renoncé à sa revendication en 1979. Le mouvement indépendantiste, connu sous le nom de Front Polisario, représente les habitants nomades de la Région du Sahara Occidental connue sous le nom de Sahraouis).

    Le processus en cours pour désigner un nouvel envoyé personnel est peu connu du public, même s’il semble que certains candidats aient été approchés. Les membres du Conseil se sont réunis pour la dernière fois pour discuter de la situation au Sahara occidental dans une visioconférence à huis clos le 9 avril, et le Représentant spécial Stewart a fait un exposé.

    Le 22 juillet, le bureau du Secrétaire général António Guterres a présenté à l’Assemblée générale un rapport marquant la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, pour examen à sa 75e session. Le rapport notait l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2494, dernier renouvellement de la MINURSO, le 30 octobre 2019, ainsi que le désir de voir les parties poursuivre le dialogue malgré la démission de Köhler. Le rapport indique également que le Secrétaire général continue d’utiliser ses bons offices pour faire progresser la situation au Sahara occidental.

    La situation du COVID-19 dans la zone est difficile à évaluer en raison de la nature contestée du territoire. La base des données en ligne de l’Organisation mondiale de la santé n’inclut aucun numéro du Sahara occidental et répertorie plutôt le Maroc et l’Algérie. Le 22 avril, les agences humanitaires ont soumis un rapport complet sur les besoins de prévention et d’intervention contre le COVID-19 pour les réfugiés du Sahara occidental à Tindouf, en Algérie. Le camp de Tindouf est le plus grand camp de réfugiés sahraouis et est situé dans le désert juste à l’intérieur de la frontière algérienne. Sa population est d’environ 150 000 habitants, bien qu’il n’y ait pas de décompte exact, et abrite des réfugiés sahraouis depuis 1975. À Tindouf, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est la principale agence humanitaire, soutenue par le Programme alimentaire mondial et l’UNICEF. La MINURSO est l’acteur principal responsable de la sécurité. Le HCR et les dirigeants sahraouis ont lancé un groupe de travail COVID-19 qui a établi un processus pour renvoyer les cas suspects potentiels à l’hôpital de Tindouf. Le HCR coordonne également la réponse aux besoins des réfugiés comme indiqué dans le rapport

    Le 30 octobre 2019, le Conseil a adopté la résolution 2494, renouvelant le mandat de la MINURSO pour un an. Les États-Unis, en tant que porte-plume, ont choisi de ne pas apporter de modifications significatives au texte. Treize membres du Conseil ont voté pour, la Russie et l’Afrique du Sud se sont abstenues (comme elles l’ont fait lors du vote précédent, en avril 2019). Dans leurs déclarations, les deux pays ont souligné leur soutien aux travaux de la MINURSO. La Russie a toutefois indiqué qu’elle était convaincue que d’autres tentaient d’utiliser le renouvellement pour «prédéterminer la direction du processus de négociation mené sous les auspices des Nations Unies ou pour changer les approches établies affirmées dans des résolutions adoptées antérieurement». Expliquant son vote, l’Afrique du Sud a énuméré plusieurs aspects du texte dont elle n’était pas pleinement satisfaite, notamment sa préférence pour un renouvellement de mandat de six mois qui aurait conduit à une discussion plus fréquente du Sahara occidental par le Conseil et sa conviction que la MINURSO aurait dû un mandat formel en matière de droits de l’homme pour mener «le suivi des éventuelles violations des droits de l’homme de toutes parts».
    Développements liés aux droits de l’homme

    S’adressant au Conseil des droits de l’homme à l’ouverture de sa 45e session, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme Michelle Bachelet a déclaré que son bureau avait poursuivi son suivi à distance de la situation au Sahara occidental. Elle a déclaré que les dernières missions techniques avaient eu lieu il y a cinq ans et que de telles missions étaient «vitales pour identifier les problèmes critiques des droits de l’homme de toutes parts et contribuer à prévenir l’escalade des griefs».

    Principaux problèmes et options

    Les membres du Conseil peuvent se concentrer sur l’absence continue d’envoyé personnel et, par ricochet, sur l’absence de progrès politique sur l’une des questions les plus anciennes du Conseil. La MINURSO a été créée en 1991 dans le but principal de faciliter un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Aujourd’hui, ses tâches consistent principalement à surveiller le cessez-le-feu à travers le Berm, un mur de sable de 1700 km de long qui sépare la partie du Sahara occidental administrée par le Maroc de celle gérée par le Front Polisario. Les membres voudront être informés de tout défi sur le terrain pour la MINURSO ou de difficultés à s’acquitter de son mandat. Il n’y a eu aucun progrès vers la tenue d’un référendum: les membres du Conseil peuvent y réfléchir, car 2020 marque le 44e anniversaire du début du conflit sur des revendications concurrentes sur le territoire.
    Conseil et dynamique plus large

    De nombreux Etats membres sont frustrés par l’absence d’envoyé personnel et par l’absence concomitante de progrès politique. Ils peuvent exprimer ces préoccupations. Si beaucoup ne veulent pas être accusés d’avoir enfreint la prérogative du Secrétaire général de nommer ses propres envoyés personnels, les membres du Conseil sont néanmoins préoccupés par le fait que rien ne s’est passé depuis plus d’un an.

    Depuis qu’il a rejoint l’UA en 2017, après une absence volontaire de 33 ans parce que l’organe prédécesseur de l’UA a admis le Sahara occidental en tant que membre sous le nom de «République arabe sahraouie démocratique», le Maroc a intensifié ses efforts pour maintenir sa gouvernance de facto en partie du Sahara occidental et tenter d’amener certains membres de l’UA autour de sa thèse. L’Algérie a également renouvelé son implication au Sahara Occidental après s’être récemment retirée pendant qu’elle formait un gouvernement.

    L’Afrique du Sud reste l’allié le plus fidèle du Polisario au Conseil. Elle est susceptible de continuer à faire pression pour plus de négociations pour déterminer le statut du Sahara occidental et pour une focalisation sur les droits de l’homme dans tout renouvellement du mandat.

    Les États-Unis sont le porte-plume du Sahara occidental. Les résolutions sont initialement discutées au sein du Groupe des Amis, composé de la France, de la Russie, du Royaume-Uni et des États-Unis, rejoints par l’Espagne, l’ancienne puissance coloniale et un pays qui fournit beaucoup de soutien logistique et humanitaire aux Sahraouis de Tindouf. De manière controversée pour certains, il n’y a aucune représentation du continent africain au sein du Groupe des amis.

    Source : Security Council Report (traduction non officielle)

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité,

  • Sahara Occidental : L’histoire des légionnaires espagnols qui ont rallié le Polisario

    Parmi les contingents militaires espagnols opérant au Sahara Occidental jusqu’à 1975 se trouve le 3ème Tercio Millan Astray de la Légion. Celle-ci offrait l’aministie à toute personne qui s’y engage dont beaucoup d’étrangers.

    En novembre 1975, il était claire que la présence espagnole dans son ex-colonie arrivait à sa fin. Certains légionnaires ont décidé de fuir les mauvais traitement subis dans la légion et rallier le Front Polisario, notamment parce qu’il avait des amis sahraouis. Parmi ceux que je connais il y avait deux espagnols, un vénézuélien et un portugais.

    Le réglement interne du Polisario exigeait de changer de nom pour assurer la clandestinité. Un des légionnaires était connu sous le nom de « Abdala ». Il a participé à la bataille d’Amgala et selon ses compagnons, il a brillé par son courage et son génie dans l’utilisation du mortier. Il est tombé dans la première bataille d’Amgala le 29 janvier 1976. Il est resté dans la mémoire de tous ceux qui l’ont côtoyé. Ceux-ci raconte que lorsque les combattants ont reçu l’ordre de « Linsihab » (retrait), il disait « Non, pas de linsihab », il ne voulait pas fuir devant les marocains.

    L’autre légionnaire espagnol se trouvait à Rabouni, où j’ai eu l’occasion de le rencontrer à plusieurs reprises. Il est disparu en 1978. Personne ne connaît son sort, mais on s’en doutait tous. Il a été assassiné. Les dirigeants sahraouis voyaient des « espions » partout, même parmi les sahraouis dont nombreux ont été tués et emprisonnés dans la tristement célèbre prison d’Errachid.

    Le vénézuélien se faisait appeler Larosi, mais les amis l’appellaient Larry. Il a forgé le respect grâce à sa broche, c’était un artiste dont les toiles sont restés dans l’histoire de la peinture sahraouie. Ses traces se trouvent dans les écoles, les wilayas et les murs construits à l’occasion des congrès et des fêtes d’anniversaire de la RASD et du Front Polisario. Il a asauvé sa peau grâce à son art et sa capacité d’adaptation. A présent, se trouve à Barcelone où il s’est marrié à Montserrat Aizcorbe, une ancienne infirmière qui a exercé dans les camps des réfugiés sahraouis en Algérie dans les premières années de l’exile.

    Le 4ème légionaire, le portugais Joseph Henrique Furtado travaillait avec moi dans la base arrière de la 2ème Région Militaire à Ouediane Towtrate, en territoire algérien, tout près de la ville sahraouie de Mahbes. Il s’occupait de la boulangerie. Plus tard, Babia Chiaa, chef de la base à l’époque et actuel ministre du commerce de la RASD, l’a chargé de l’utilisation et la maintenance du générateur d’électricité. Un générateur qui était une véritable bénédiction à une époque où la seule lumière étaient les lampes de pétrole. Ce générateur fait partie du butin d’un bateau qui a été détruit par les unités de la marine sahraouie, des unités formés à Cuba et dont l’action était un véritable cauchemar et pour le Maroc et pour l’Espagne dont les bateaux de pêche opéraient dans les eaux territoriales du Sahara Occidental en vertu des closes des Accords illégaux de Madrid du 14 novembre 1975. Accords qui ont permis au Maroc et à la Mauritanie de partager le territoire sahraoui riche en ressources naturelles.

    Le pseudonyme de Joseph était Hosein et se donnait à coeur à son travail malgré le mépris de ses compagnos sahraouis dont la mentalité était archaïque. Souvent, je me rendais dans sa chambre pour bavarder et lui remonter le moral.

    Au mois de janvier 1981, j’ai quitté la base pour rejoindre un groupe de jeunes selectionnés pour la formation en Libye sur les missiles anti-aériens connus sous le nom de Sam-6. Hosein a disparu après mon départ. Une autre victime de la paranoïa des leaders sahraouis.

    Prochain récit : La formation sur les misiles SAM-6 en Libye

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, légion espagnols, crimes, assassinats, Espagne, pêche, ressources naturelles, 

  • Sahara Occidental : 44ème anniversaire du martyre d’El Ouali, fondateur du Front Polisario

    Le 8 juin éclatait sur tous les téléscripteurs du monde l’annonce de l’attaque pleine d’audace de la capitale mauritanienne, par une unité de l’Armée Populaire de Libération Sahraouie commandé par El Uali Mustafa Sayed, fondateur du Front Polisario.

    L’attaque contre Nouakchott n’était isolée, des opérations se déroulaient dans tout le pays, du Nord au Sud, d’Ouest en Est. La spectaculaire opération de Nouakchott est simplement l’extension, à toute la Mauritanie, des combats menés jusqu’alors par le Front Polisario, dans toute la région Nord de ce pays, dans les villes d’Aïn Bentili, Bir Moghrein, Ouadane, Chinguetti, Atar, pour répondre à l’alliance entre le roi du Maroc et Mokhtar Ould Daddah dans l’invasion armée et l’occupation du Sahara Occidental. Des combats sur lesquels les autorités mauritaniennes faisaient le silence le plus total afin que le peuple mauritanien les ignore, se déroulaient régulièrement en effet, depuis janvier 1976, dans la région nord de la Mauritanie.

    Avec le bombardement de Nouakchott, le Martyr El Uali visait que le peuple mauritanien prenne conscience des massacres faits en son nom contre le peuple sahraoui frère. Les tirs des mortiers sahraouis se sont abattus sur le palais présidentiel, les stations de radio et télévision, les ambassades et les ministères. Tous les témoignages concordent pour dire qu’une très grande panique s’est emparée de Nouakchott à la suite des bombardements des maquisards sahraouis.

    Pour rassurer le peuple mauritanien, le gouvernement d’Ould Daddah a essayé de faire un rideau de fumée autour de cet événement. Pour masquer sa défaite, il a tenté d’expliquer que l’attaque était menée par l’Algérie. Il a tenté ensuite, par une mise en scène utilisant pour décor son propre matériel, d’aligner un équipement militaire impressionnant (devant lequel la population a été invité à défiler) destiné à symboliser les prises de guerre conséquentes à l’anéantissement total d’une colonne armée et blindée de 800 hommes.

    Les thèses distillées par le gouvernement Daddah manquaient de concertation et changeaient en fonction de la date, des interlocuteurs et des intervenants, mais il est important d’examiner celles dont la presse s’est fait l’écho.

    L’ambassadeur de Mauritanie à Paris (Le Monde du 16/6/76) a fait, par exemple, des déclarations relevant d’une imagination dont les débordements rendent incrédibles la moindre de ses affirmations. Il a parlé d’une colonne du Front Polisario « estimée à 700 ou 800 hommes ». Cela voudrait d’abord qu’entre les limites du Sahara Occidental et Nouakchott, il y a un désert totalement inhabité.

    L’attaque qui a eu lieu à 10 heures dans la matinée du 8 juin 1976, est venue déranger les officiels mauritaniens qui étaient entrain de se regrouper pour discuter des dispositions à prendre contre le raid surprise sur Nouakchott intervenu une heure auparavant. Si le gouvernement mauritanien se félicite, à grand bruit, des succès remportés par l’armée mauritanienne avec des chars livrés par la France trois semaines plus tôt, il faut noter qu’il les date du 9 juin (le lendemain du raid sur Nouakchott) et les situe dans la région d’Akjoujt (à 300 km de Nouakchott). Il y a bien eu deux Land-Rover des geurrilleros sahraouis qui se sont trouvées sous le déluge de feu de l’armée mauritanienne. Elle contenaient le Secrétaire Général du Front Polisario et une équipe de déminage qui était entrain d’exploser les points d’eau de la région, à Hassi Bennichab plus précisément.

    Ayant des objectifs purement politiques, le bombardement de Nouakchott grâce à des précisions de tirs remarquables a soigneusement évité d’atteindre la population civile. Lors de l’attaque du soir, des fusées éclairantes ont été employées dans le souci d’éviter de faire des victimes civiles. Les tirs ont été dirigés essentiellement sur les cours du palais de Mokhtar Ould Daddah et des ambassades des pays fortement impliqués dans la guerre de génocide menée à l’encontre du peuple sahraoui par les armées marocaine et mauritanienne.

    Outre le palais présidentiel et Radio Nouakchott, ce sont les ambassades de France, des Etats-Unis et de la République Fédérale d’Allemagne qui ont été touchées.

    Cette ambiance transportée brutalement dans la quiétude de la capitale mauritanienne avait pour objectif de faire prendre conscience à un peuple avec lequel le peuple sahraoui a de très nombreux liens et de très fortes traditions de lutte commune contre l’envahisseur étranger, des crimes perpétrés depuis décembre 1975 contre les enfants, les femmes et les hommes sahraoauis par l’armée de l’ancien interprète colonial devenu président qu’est Mokhtar Ould Daddah.

    S’agissant d’une interposition d’ambiance de guerre et non des désolations que sème habituellement la guerre, l’attaque de Nouakchott (dont la très grande vulnérabilité était prouvée à ses habitants) était également destinée à montrer l’absence d’hostilité à l’égard d’un peuple dont le gouvernement se comporte pourtant comme un génocidaire à inviter le dit peuple à se dresser contre un régime dont il est la première victime.

    Les objectifs choisis par Eluali Mustafa Sayed sont militaires par les moyens employés mais sont avant tout politiques par les résultats escomptés. Les combats se situant directement dans les pays envahisseurs ont pour objet de montrer aux peuples de ces pays, la matérialité, l’horreur de la guerre et la vulnérabilité aussi des forces expansionnistes mais aussi d’affirmer aux yeux du monde entier la volonté farouche d’indépendance du peuple sahraoui.

    Biographie d’El Ouali Moustapha Sayed

    Il était le fils d’une famille nomade dans la région de la Hamada, près de Bir Lehlou. Ses parents ont pris une part active comme beaucoup de sahraouis à la première guerre de libération contre le colonialisme espagnol en 1957.

    Après l’accord tripartie entre la France, l’Espagne et le Maroc, sa famille fut vicitme de l’Opération « Ecouvillon » organisée par les trois armées contre le peuple sahraoui, opération qui décima le cheptell afin de réduire la résistance et d’urbaniser les sahraouis, leur mouvements étant alors facilement contrôlables.

    Sa famille gagne alors le sud marocain. El Ouali commence ses premières études à l’âge de 12 ans, mais doit les abandonner pour secourir sa famille. En 1964, il peut se remettre à étudier, mais est expulsé de l’école pour des raisons politiques. Malgré son âge, il reste attaché à l’enseignement et entre à l’Institut Islamique où il restera 4 ans. Il en sort bachelier, gagne l’Université de Rabat et acquiert les premières notions de sciences politiques.

    Durant les vacances qu’il passait parmi les siens en milieu réfugié, il prépare la lutte et donne des cours. De temps en temps, il gagne clandestinement le « Sahara Espagnol » et prend contact en 1972 avec des nationalistes du mouvement du Martyr Mohamed Sidi Brahim Bassiri.

    Il participe en 1972 à la manifestation pacifique de Tan-Tan. Il est fait prisonnier, interrogé et torturé durant trois semaines à Agadir. Il réussit à rejoindre le Sahara Espagnol et y poursuit son travail de préparation de la lutte armée.

    En 1973, il prend contact en Mauritanie avec le mouvement clandestin des Kadihin et participe le 10 mai à la création du Front Populaire pour la Libération de Saguia El Hamra et Rio de Oro (Front Polisario). Le 20 mai, il prend part à la première attaque contre le poste militaire espagnol d’El Khanga.

    Envoyé pour prendre contact avec la Lybie, l’Algérie, il visite les pays arabes et africains. En août 1974, il est nommé Secrétaire Général du Front Polisario. A la tête de différentes délégations, il rencontre Kurt Waldheim, Secrétaire Général de l’ONU, Cortina Mauri, ministre espagnol des affaires étrangères, Olof Rydbeck envoyé de K. Waldheim. Il a pu aussi rencontrer le président de la République Islamique de Mauritanie en 1975.

    El Ouali, devenu Secrétaire Général, reste un homme du peuple qu’aucune question ne laisse indifférent. Son intelligence très vive fait de lui un excellent organisateur. C’est de plus un homme de grande énergie qui, par son activité débordante, a su se faire apprécier très vite dans tout le Maghreb. Son nom de héros ne vient pas seulement de son militantisme quotidien pour changer les conditions héritées du colonialisme, mais aussi de son courage et de son audace qui mènent les combats à la victoire.

    El Ouali restera le symbole de la liberté, de la dignité et l’honneur de tout un peuple. Ce peuple lui a rendu hommage en restant fidèle aux principes auxquels il a consacré sa vie.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Mauritanie, Front Polisario, El Ouali Moustapha Sayed,


  • Sahara Occidental : Le peuple sahraoui mérite de vivre dignement sur ses terres

    Est-il venu le temps de démolir le mur de la honte ?

    la communauté internationale doit se rappeler que quelque part dans le monde, , un peuple spolié, déshérité, paupérisé, est enfermé dans de véritables prisons à ciel ouvert .

    Ce sont les sahraouis qui subissent de tels affres et dont la cause est la plus ancienne en Afrique et de surcroît la seule à ne pas être traitée selon les usages du droit international.

    Dés les années 70, le Maroc a mis la main sur la majorité des terres du peuple sahraoui qui venait juste d’être libéré de la colonisation ibérique et a usé de tous les subterfuges et lobbies internationaux pour faire pression , amadouer et acheter la volonté de plusieurs chefs d’états afin qu’ils ne reconnaissent pas ou retirent leurs reconnaissances du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à se disposer de lui même afin d’assurer un avenir radieux à ses futures générations !

    A partir de 1975, éclate une guerre entre Le Royaume du Maroc, qui voulait s’accaparer illégalement le territoire, et les autochtones que sont les sahraouis qui résistent à cette invasion .Très motivés et connaissant parfaitement le terrain, les sahraouis infligent aux troupes marocaines de lourdes pertes.

    Le roi Hassen 2 du Maroc , en a fait une affaire d’honneur national pour détourner son opinion nationale de l’essentiel tel que la libération des territoires marocains de Sebta , Mellila et autres îles ou flottent le drapeau espagnol.

    Afin de se prémunir de cette situation fait appel aux américains et aux israéliens qui l’ont aidés à construire un mur défensif et imperméable de sable , coupant en deux le territoire ,dont les terres ont été compartimenté en 7 ou 8 zones .

    Ce mur n’a pas empêché les sahraouis de le traverser.

    Aussi, la non résolution du problème sahraoui a envenimé la vie des maghrébins et les a privé de véritables chances de communion , de solidarité, de développement et de prospérité.

    Le referendum doit se faire à tous prix !

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario,

  • Origines, enjeux et perspectives de paix du conflit du Sahara Occidental

    La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb
    Le Sahara occidental est situé à l’ouest du Maghreb et présente comme voisins frontaliers : Le Maroc au nord ; au nord –est l’Algérie avec qui il partage une courte frontière; et enfin la Mauritanie à l’est, et dans tout le sud. Toute sa frontière ouest donne sur l’atlantique. Sa superficie est de 266000 km². A l’époque de son occupation par l’Espagne en 1884, le territoire du Sahara Occidental est essentiellement occupé de tribus guerrières, maraboutiques et tributaires, organisées et indépendantes entre-elles.
    Selon certains auteurs, les différentes expéditions marocaines sur ce territoire n’ont pas conduit à une soumission effective des populations autochtones aux sultans du Maroc. Néanmoins, durant toute la période qui a précédé la colonisation de ce territoire et même pendant celle-ci, il est arrivé que des chefs guerriers en provenance de cette région, reçoivent une aide matérielle massive de la part du sultan du Maroc, pour venir à bout de l’ennemi commun qu’était l’occupant européen. C’est le cas du chef de guerre et marabout Ma El Aïnin, finalement tué par les français au Maroc en 1910.
    Cette attitude de certains chefs et notables du Sahara vis-à-vis du sultan du Maroc, a conduit certains à conclure qu’il s’agissait là d’une forme de reconnaissance de la souveraineté du royaume marocain sur le territoire du Sahara Occidental. Pour d’autres, il s’agissait tout simplement d’une demande d’aide à un voisin plus puissant, afin de venir à bout d’un ennemi commun, puisque le Maroc lui-même était menacé par l’occupation française. Finalement, c’est plutôt la France et l’Espagne qui ont finiront par avoir raison des résistances marocaines d’une part, et des actes de rébellions des sahraouis d’autre part. Ceci s’est traduit par la colonisation Espagnole du Sahara en 1884, et la mise sous protectorat du Maroc par la France en 1912.
    Les acteurs au conflit, aux lendemains des indépendances :
    C’est aux lendemains des indépendances que ce territoire commence à être revendiqué par deux pays: le Maroc et la Mauritanie.
    Le Maroc, indépendant depuis 1956 estime que ce territoire faisait partie intégrante du sien bien longtemps avant la venue des européens au Maghreb. La thèse marocaine du « Grand Maroc » était une revendication des territoires considérés par les défendeurs de cette thèse comme étant sous souveraité marocaine avant la colonisation européenne. Ainsi, les territoires à restituer au Maroc étaient: le Sahara espagnol, la Mauritanie, le nord du Mali et une partie de l’ouest algérien ( région de Tindouf).
    La Mauritanie, ancienne colonie française, tout en réfutant l’idée de son intégration au grand Maroc, estimait que le territoire du Sahara espagnol devait être intégré au sien à cause des fortes similitudes linguistiques, culturels, et ethniques entre sahraouis et maures.
    L’Espagne, puissance colonisatrice, loin d’aller dans le sens d’une décolonisation du Sahara, décida plutôt d’en faire une de ses provinces.
    Le conflit qui opposait d’une part l’Espagne et le Maroc, et d’autre part l’Espagne et la Mauritanie, avait comme origine les exigeances marocaine et mauritanienne relatives à la décolonisation du Sahara espagnol, par conséquent au départ de l’Espagne. L’absence d’un front commun « maroco-mauritanien » face à la position espagnole provenait des revendications marocaines relevant de la thèse du grand Maroc. De plus, la guerre entre le Maroc et l’Algérie(qui était restée jusque-là à l’écart du conflit du Sahara Occidental) de 1962 au sujet de leur frontière commune, ne favorisait pas non plus la possibilité de constitution d’un front commun des trois voisins immédiats du Sahara Occidental. Ainsi, malgré les pressions en provenance des Nations Unies dès 1965 visant à pousser l’Espagne à décoloniser ce territoire par l’organisation d’un référendum d’autodétermination, celle-ci continuait de jouer les résistantes en acceptant le principe de l’autodétermination, mais sans véritablement s’activer dans le sens d’un retrait. Ainsi, l’Espagne n’hésitait pas à exploiter la faiblesse d’une absence d’organisation de ses adversaires, en entretenant des discussions bilatérales avec chacune d’elles, tout en essayant de montrer aux Nations Unies que finalement les autochtones préféraient le rattachement à l’Espagne.
    Le début du conflit armé
    Le début des années 1970 va voir des changements nets s’effectuer dans la région. Les voisins immédiats du Sahara occidental finissent par former un front commun, après le règlement par le Maroc de son litige frontalier avec l’Algérie, ainsi que sa reconnaissance de la souveraineté de la Mauritanie. Ce bloc décide donc de faire pression sur l’Espagne pendant que de l’autre côté, les Nations Unies somment de plus en plus celle-ci d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Sur le plan interne, on assiste à une naissance de partis nationalistes au Sahara occidental tels que le Parti de l’Union National Sahraoui (PUNS) soutenu par l’Espagne, Le Mouvement de Renaissance des Hommes Bleus (MOREHOB) soutenu par le Maroc et le Front de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), né le 10 mai 1973 et qui sera soutenu par l’Algérie. Le 20 mai de la même année, le front polisario attaque le poste de police espagnol de el khanga et signifie par ce geste, l’ouverture des hostilités vis-à-vis de l’occupation et pour la fierté nationale. Deux ans plus tard, le Roi du Maroc dirige la grande Marche Verte.
    La Marche Verte du 16 octobre 1975 se veut une récupération symbolique et pacifique du territoire du Sahara « marocain » par le Maroc. Cette Marche a à sa tête la personne même du roi Hassan II du Maroc, suivi par une grande foule brandissant le coran et le drapeau marocain; le coran se voulait un symbole pacifique de l’action de récupération, alors que le drapeau traduisait un signe indicateur de l’appartenance de ce territoire au Maroc.
    Pour les membres du front polisario, la présence de l’armée marocaine sur le territoire (celle-ci y a précédé les marcheurs) représente une nouvelle occupation étrangère, alors même que l’Espagne n’y a pas encore achevé son retrait. Ses derniers soldats en partiront en janvier 1976, et elle mettra officiellement fin à sa présence sur ce territoire en février 1976. Ceci explique pourquoi les combattants du front polisario allaient prendre les armes une nouvelle fois pour se défaire de cette nouvelle occupation. Dans la même période, plus précisément le 24 novembre 1975, le Maroc, la Mauritanie et l’Espagne signent à Madrid (Espagne) les accords (tripartites) de Madrid. Ceux-ci voient l’Espagne octroyer à la Mauritanie et au Maroc, l’administration conjointe du territoire du Sahara occidental. Partant du territoire quelques mois après, l’Espagne devait signifier aux Nations Unies sa démission du titre de puissance administrante du Sahara occidental, titre que les Nations Unies n’ont pas eu à octroyer à un autre Etat.
    La République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) voit le jour au lendemain du départ espagnol du territoire : le 27 février 1976. Cette République constitue en réalité une riposte des tripartites de Madrid, et son avènement coïncide avec le déclenchement des hostilités. Dès cette période, des combats très violents opposent en effet les combattants du Front Polisario aux forces marocaines dans la partie nord du territoire d’une part, et aux forces mauritaniennes dans la partie sud du territoire d’autre part. Pour garantir l’efficacité de son offensive, le Front Polisario reçoit une aide massive de l’Algérie. Cette aide se résume par l’octroie d’un matériel militaire important, de la logistique, de la région de Tindouf comme base arrière et construction de camps de réfugiés, et même de colonnes de soldats algériens. Ainsi, les combattants du front polisario avec l’aide de l’Algérie vont tout d’abord chasser l’armée mauritanienne du Sahara occidental, pour aller ensuite les battre sur leur propre territoire, en s’emparant de certaines régions du nord de la Mauritanie. Cette situation va contraindre la Mauritanie à signer l’accord de paix d’Alger du 05 Août 1979, dans lequel elle renonce à sa revendication du territoire du Sahara Occidental, tout en obtenant du Front polisario, la promesse de ne procéder à aucune revendication sur territoire. De son côté, le Maroc trouve l’aide nécessaire lui permettant de se soustraire à une défaite devenue presque inéluctable, auprès de pays occidentaux. C’est le cas des Etats-Unis qui vont, dans les années 81-82, fortement accroître leur aide au Maroc. Cette aide se résumera entre autres à une importante livraison du matériel militaire, suite aux accords passés entre le Maroc et les Etats-unis dans le cadre du Consensus statégique occidental au Moyen Orient, et relatif aux déploiements des Forces Spéciales Américaines dans cette région. Entre-temps, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) essaient, par des moyens diplomatiques, de trouver une solution pacifique à ce conflit.
    Le plan de paix de l’ONU et les autres propositions.
    C’est en 1984 que le Maroc se retire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) pour protester contre l’admission de la RASD à cette organisation. Entre temps( depuis 1983), l’OUA qui se déploie dans une quête de résolution pacifique de ce conflit, exhorte les parties au conflit à entreprendre des négociations à cet effet. C’est en cela que tient sa résolution AHG/RES. 104 (XIX) du 19ème sommet de l’OUA à Addis Abeba (en Ethiopie).
    De son côté, dès décembre 1985, l’assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 40/50 sur le Sahara, invitant le président en exercice de l’OUA et le secrétaire général de l’ONU à œuvrer en vue d’amener les parties à négocier dans les meilleurs délais et conformément à la résolution de l’ONU (citée plus haut) et à la présente résolution, les conditions d’un cessez-le-feu et les modalités d’organisation d’un référendum au Sahara Occidental. Dès lors, plusieurs missions sont constituées et oeuvrent en effet pour rendre effectives ces deux résolutions de l’OUA et de l’ONU. En août 1988, le secrétaire général des Nations Unies présente une proposition de paix prévoyant un cessez-le-feu et la tenue d’un référendum, aux représentants du Maroc et du Front polisario, en vertu du mandat conféré par l’assemblée générale dans sa résolution 40/50 de décembre 1985. Les parties donnent leur accord le même mois. En avril 1991, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 690(1991) approuvant la constitution sous son autorité de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Celle-ci comprend trois composantes : Unité civile, Unité de Sécurité, et Unité militaire.
    Le cessez-le-feu prévu entre en vigueur en septembre 1991.
    Jusqu’à ce jour, seule cette partie du règlement de paix a connu une suite favorable. Le blocage de la deuxième partie étant ce qui a conduit les Nations unies à effectuer de nouvelles propositions : en 2001 et en 2002. A l’origine de ce blocage se situe la question des électeurs : les personnes habilitées à voter. En effet, la proposition de paix effectuée par l’ONU avait retenu comme habilitées à voter, les personnes retenues par le recensement de 1974 effectués par les Espagnols. Or après le dépôt de la liste des électeurs par les Sahraouis, le Maroc déposa une demande de 131000 recours de personnes qui selon lui, devraient également être admises sur la liste des électeurs. C’est cette situation qui a conduit au blocage du plan de règlement de paix de l’ONU à tel point qu’en 2001, les Nations Unies devaient proposer aux parties au conflit une « troisième voie » appelée accord-cadre, qui octroie une large autonomie au Sahara Occidental tout en le rattachant du Maroc pendant cinq à l’issue desquelles un référendum sera organisé dans le territoire. Cet accord est appelé troisième voie parce que le référendum comporte l’alternative : l’indépendance, ou le rattachement pur et simple au Maroc. La différence entre ce rattachement pur et simple au Maroc et la troisième voie (qui présente également le rattachement au Maroc) se situe dans la large autonomie octroyée au territoire. Contrairement au plan de règlement qui avait reçu l’accord des parties, cette troisième voie n’a jusqu’ici été entériné que par le Maroc. Il faudrait retenir que le plan de paix de l’OUA-ONU tient lieu de première proposition, alors que la troisième voie tient de deuxième proposition. Cette deuxième proposition n’ayant pas fait l’unanimité entre les parties, il a fallu aux Nations Unies de proposer une troisième solution : la partition du territoire entre les parties. Une partie revenant au Front polisario et conduisant même par-là à son indépendance, tandis que l’autre reviendrait au Maroc, qui pourra en faire sa province du sud. Malheureusement, cette proposition a connu un refus catégorique des principales parties au conflit. Pour le Maroc, il s’agit là d’une atteinte à son intégrité territoriale, lors que pour le Front polisario, l’indépendance du Sahara Occidental(dans son ensemble) ne saurait se passer d’un référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui. Tenant compte de cet autre blocage, le secrétaire général des Nations Unies a proposé aux parties (tout en leur demandant de réfléchir sur ces différentes propositions), un retrait pur et simple de la MINURSO de ce territoire.
    Les enjeux du conflit
    Le conflit du Sahara Occidental présente de nombreux enjeux. Les plus frappants relèvent du politico-économique.
    Les enjeux d’ordre politique varient il est vrai selon le contexte géopolitique du moment. En analysant la fin de la guerre froide, on peut se demander si le conflit du Sahara Occidental tirait son origine de la tension Est-Ouest? Pour cela, nous allons nous servir du cas Namibien comme exemple. Pendant la guerre froide, la Namibie qui est un territoire à décoloniser continue d’être occupée par l’afrique du sud. La communauté internationale, et les Etats-Unis en tête, tout en appuyant le principe d’autodétermination en Namibie, accordaient leur soutien matériel à l’Afrique du sud. La raison d’une telle attitude: l’Afrique du sud était le garant du capitalisme dans la région, un allié important pour les Etats-Unis face à la montée du communisme dans cette région d’Afrique. De plus, la SWAPO, mouvement de libération nationale de la Namibie entretenait des relations particulières avec l’Angola marxiste qui la soutenait dans sa lutte. Dans le cas du conflit du Sahara Occidental, la situation qui prévaut dans la région à l’époque de la guerre froide n’est pas très différente de celle que nous venons de voir. Les Etats-Unis font du Maroc un allié important dans la région du Maghreb. L’Algérie qui soutien le Front polisario est celle du président Boumedienne où les idées révolutionnaires du Front de libération National algérien (FLN), très sensibles sur la question de décolonisation des territoires occupés sont encore très encrées. Il s’agit d’une Algérie fortement socialiste, dont le soutien au front polisario cause le même effet qu’en Namibie. La communauté internationale ( les Etats-Unis en tête), tout en acceptant le principe d’autodétermination continue quand même de soutenir le Maroc dans sa lutte Contrairement à la Namibie qui accède à l’indépendance à la fin de la guerre froide, le conflit du Sahara occidental reste en vigueur et conduit les parties au conflit, ainsi que les acteurs extérieurs au conflit à un repositionnement stratégique relatif aux nouvelles données internationales que sont la globalisation et la lutte contre l’intégrisme islamique. En effet, en plus de l’attrait que le marché maghrebin exerce sur les Etats-Unis et l’europe, cette région a redoublé d’importance, de par sa position stratégique depuis les évènements du onze septembre 2001. Ces évènements ont conduit le monde occidental dans une lutte difficile et longue contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux. Un tel combat, exige des alliés sérieux ayant des entrées dans les milieux les plus hostiles et surtout très peu connu. C’est ici qu’on peut comprendre l’avantage qu’une telle situation présente pour le Maroc (vieil allié du monde occidental), dans sa stratégie de récupération du sahara occidental. La reconnaissance de ce territoire comme faisant partie du Maroc par les alliés occidentaux pourrait effectivement ce faire dans le cadre de politiques de compensations. Le Maroc a souvent jouer le rôle de gendarme des intérêts de la France en Afrique, ainsi que celui de temporisateur dans le proche Orient. Autant il est respesté dans le monde arabe, autant il est considéré comme un défenseur respectable des intérêts des palestiniens dans la guerre qui les oppose à Israël. On comprend donc pourquoi le Maroc se présente aujourd’hui pour les occidentaux, comme un allié important face aux doubles fléaux que sont le terrorisme et l’intégrisme. Le soutien apporté par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne au projet d’accord cadre dit troisième voie, comme solution octroyée par les Nations Unies pour une résolution du conflit, pourrait bien être une des résultantes de cette alliance.
    Les enjeux d’ordre économique relèvent des richesses contenues dans le sous-sol du territoire, ainsi que celles contenues au large des côtes et dans les fonds marins. Le territoire est très riche en phosphates découverts en 1947 par l’Espagne, et regorge d’autres minerais tels que : le fer, le titane, le manganèse, et des pierres précieuses. Parmi celles-ci, on peut citer l’uranium, le titanium et le vanadium. Y sont probablement présents, l’antimoine et le cuivre, et bien d’autres. La façade atlantique de ce territoire se présente comme l’une des plus poissonneuses du monde. Concernant le fond marin, il est de plus en plus probable qu’il contient du pétrole. En effet, des compagnies pétrolières y effectuent actuellement de la prospection, sous l’autorisation de l’Etat marocain. Il s’agit des multinationales française et américaine TotalFinaELf et Keer Mc Geer. Ainsi, une intégration du Sahara occidental au Maroc, ferait un grand bien à l’économie Marocaine. Concernant l’Algérie, c’est plutôt l’accession à l’indépendance du Sahara occidental qui l’arrangerait dans la mesure où elle pourra enfin obtenir, en compensation à son soutien inconditionnel du Front Polisario durant le long et épuisant conflit, l’accès à l’océan atlantique tant convoité. Cet accès lui permettrait en effet une exploitaion importante de ses richesses de la région de Tindouf: le fer, le pétrole et le gaz. Côté américain, il est important de gagner le marché marocain par l’établissement d’une zone franche entre les deux pays. Cette attitude s’inscrit dans la politique américaine de conquête du marché africain. Pour l’union européenne, il s’agit surtout de garder les marchés déjà acquis. Le Maghreb, de par sa proximité et ses richesses représente pour l’europe un marché à préserver et à développer. Néanmoins, pour les Etats-Unis comme pour les européens, l’instabilité actuelle du Maghreb directement lié au conflit du Sahara occidental ne permet pas un bon déroulement du commerce. Raison pour laquelle ils sont tous pour un retour à la paix au Sahara.
    Finalement, le conflit du Sahara occidental qui, si on part de la perception première de l’ONU et du droit international se veut un conflit de décolonisation, connait aujourd’hui d’autres voies que celle du référendum d’autodétermination à savoir: l’accord cadre, qui prône la large autonomie du territoire; la partition du territoire, une partie revenant au Maroc et l’autre devenant une république sahraouie; et enfin le retrait total de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).La véritable crainte aujourd’hui réside dans le fait que, les parties au conflit n’arrivant pas à se mettre d’accord sur une solution commune, la décision choisie par l’ONU soit rejetée par l’une ou l’autre partie. Crainte parce qu’une telle attitude ne met pas à l’abri d’une reprise des armes. La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb.
    Notes
    Cf. l’ouvrage de monsieur Maurice barbier, le conflit du Sahara Occidental,
    Cf. Rapport du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies comprenant le texte du projet d’accord-cadre : www.arso.org
    Source : IRENEES.NET
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Mauritanie, Algérie, ONU, MINURSO, OUA, Union Africaine, 
  • Sahara Occidental: M’hamed Kheddad inhumé au cimetière du camp de Smara

    Le dirigeant sahraoui M’hamed Kheddad, décédé le 1er avril dernier en Espagne a été inhumé hier au cimetière du camp de Smara, selon la commission en charge de ses funérailles, précisant que toutes les mesures administratives et sanitaires relatives au rapatriement dans les camps de réfugiés sahraouis de la dépouille du dirigeant et diplomate sahraoui avaient été prises.

    La dépouille de l’ancien coordinateur du Front Polisario auprès de la Minurso était arrivée samedi dernier à l’aéroport de Tindouf à bord d’un vol spécial en provenance de Madrid (Espagne). La dépouille a été accueillie par une importante délégation sahraouie conduite par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, les autorités locales de la wilaya de Tindouf et des représentants de la société civile.

    Le diplomate sahraoui M’hamed Kheddad est décédé des suites d’une longue maladie, mais la situation sanitaire mondiale induite par la pandémie de Covid-19 n’a pas permis le rapatriement de sa dépouille dans les camps de réfugiés sahraouis. Suite au décès de M’hamed Kheddad, la Présidence sahraouie avait décrété un deuil national d’une semaine. Elle écrira dans un communiqué que «le peuple sahraoui, sans aucun doute, perd l’un de ses hommes les plus loyaux et les plus honorables», ajoutant que le défunt était «l’un des militants et dirigeants du Front Polisario qui ont accompagné la lutte sahraouie depuis ses débuts avec sincérité, sacrifice et générosité».

    Eminent militant du Front Polisario, en 1978, il faisait partie de la délégation sahraouie lors des premières négociations directes avec le Maroc, tenues à Bamako, au Mali. Il a également été ambassadeur de la République sahraouie démocratique (RASD) en Algérie à deux reprises et a été responsable du département européen au sein du Comité extérieur du Front Polisario.

    Le défunt M’hamed Kheddad a occupé plusieurs postes, notamment au sein des institutions sahraouies, à l’étranger et dans les ambassades et les missions diplomatiques. Il a joué un rôle central dans le processus de règlement ONU-UA en tant que coordinateur auprès de la Minurso, chef et membre de la délégation de négociation sahraouie. Il a aussi joué un rôle de premier plan et fondamental dans la bataille juridique menée par le Sahara occidental notamment sur la scène européenne.

    Sud-Horizons, 7 juin 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Mhammed Khaddad, ONU, MINURSO,

  • La position irrésolue du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’autodétermination au Sahara occidental

    Deich Mohamed Saleh

    Environ vingt-neuf ans se sont écoulés depuis que les forces de maintien de la paix de l’ONU sont arrivées sur le terrain du Sahara occidental pour une mission précise, qui était la supervision d’un référendum d’autodétermination pour le peuple du territoire. Ce référendum n’a pas encore vu le jour en raison de l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU, malgré de nombreuses résolutions de l’ONU et de l’OUA-UA et l’engagement de personnalités éminentes. Malheureusement, celui qui a bénéficié de la situation de tergiversation est le Royaume du Maroc, qui occupe illégalement le territoire, alors que la victime est le propriétaire légitime, le peuple du Sahara occidental, qui en a assez d’attendre si longtemps. L’échec de l’ONU, depuis plus de cinquante ans, dans l’application du droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance ne laisse aucun doute sur la manière dont l’action de la communauté internationale est contrôlée par des intérêts et non par des principes.

    Le processus de décolonisation

    Le processus de décolonisation du Sahara occidental remonte à l’époque coloniale espagnole (1884-1976). Depuis l’inscription du territoire en 1963 sur la liste des territoires non autonomes, le traitement de la question par les Nations unies est basé sur la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations unies contenant la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Cependant, l’Assemblée générale des Nations unies, dans ses premières résolutions sur la question du Sahara espagnol (2072(XX) de 1965 et 2229(XXII) de 1966), a demandé à l’Espagne de décoloniser le territoire par un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental. L’augmentation de la pression interne et internationale a fait que l’Espagne a déclaré en août 1974 son intention d’organiser le référendum d’autodétermination du territoire au début de 1975. Le roi Hassan II du Maroc a annoncé que son pays ne pouvait pas accepter un référendum incluant l’option de l’indépendance et a été rejoint par la Mauritanie dans sa revendication du Sahara occidental, demandant l’arbitrage de la Cour internationale de justice (CIJ) pour rendre un jugement sur le statut juridique précolonial du territoire. Dans sa résolution 3292 (XXXII) de 1974, l’Assemblée générale des Nations unies a demandé à la CIJ de rendre un avis consultatif sur le statut du Sahara occidental avant la colonisation espagnole, et a demandé à l’Espagne de reporter le référendum jusqu’à ce que l’Assemblée générale puisse décider d’un processus de décolonisation incluant un avis consultatif de la CIJ. Cependant, l’avis consultatif de la CIJ, qui a été publié le 16 octobre 1975, niait tout lien de souveraineté du Maroc et de la Mauritanie sur le Sahara occidental. La CIJ a approuvé la décolonisation du territoire sur la base du principe d’autodétermination. En réponse à l’arrêt de la CIJ, le roi Hassan II, avec la complicité de certaines puissances occidentales, a ordonné l’invasion et l’occupation militaires du Sahara occidental le 31 octobre 1975.

    Pour sa part, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) / maintenant Union africaine (UA), s’est inspirée des principes et objectifs de sa Charte pour traiter la question du Sahara occidental depuis sa création en 1963, en particulier ceux relatifs à la décolonisation totale des territoires africains sous occupation étrangère. La position du bloc africain a été renforcée par le statut du territoire en tant que territoire non autonome des Nations unies dont le peuple est habilité à exercer son droit inaliénable à l’autodétermination conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale. L’organisation africaine a constamment saisi la question du Sahara occidental en demandant la décolonisation immédiate du territoire et en montrant sa solidarité avec le peuple du territoire contre la domination espagnole. Le Maroc lui-même a voté la résolution CM/Res. 272 (XIX) de 1972 adoptée à l’unanimité à Rabat, au Maroc, par le Conseil des ministres de l’OUA approuvant le droit du peuple du Sahara espagnol de l’époque à l’autodétermination et à l’indépendance.

    La décolonisation du Sahara occidental n’a pas encore eu lieu et l’Espagne reste la puissance administrante jusqu’à l’achèvement du processus de décolonisation. Elle doit donc se conformer aux obligations énoncées aux articles 73 et 74 (d) de la Charte des Nations unies. Cela a été réaffirmé par l’avis juridique du secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires juridiques, Hans Correll, en 2002.

    L’État sahraoui

    Dans le rapport sur sa visite au Sahara occidental en mai et juin 1975, la Mission de visite de l’ONU a indiqué qu’elle « a noté que la population, ou du moins presque toutes les personnes rencontrées par la Mission, était catégoriquement pour l’indépendance et contre les revendications territoriales du Maroc et de la Mauritanie… et le Front Polisario (Polisario Front) est apparu comme une force politique dominante dans le territoire. La Mission a assisté à des manifestations de masse en faveur du mouvement dans toutes les parties du territoire ». Le Front Polisario (Frente Popular para la Liberación de Saguia el Hamra y Río de Oro) a été fondé en 1973 après avoir reçu un large soutien de la population du Sahara occidental, ce qui l’a fait adhérer aux aspirations du peuple à l’autodétermination et à l’indépendance. Peu après la signature de l’accord de Madrid, la grande majorité des représentants de l’Assemblée générale (Jama’a), l’organe colonial de représentation, se réunit le 28 novembre 1975 à Galtat-Zamur pour appuyer le Front Polisario et se dissoudre afin d’être remplacée par le Conseil national provisoire. Le 27 février 1976 à Bir-Lehlu, le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD) pour éviter le fait accompli juridique créé par le départ de l’Espagne.

    L’occupation marocaine

    L’invasion et l’occupation militaires du Sahara occidental par le Maroc le 31 octobre 1975, mobilisant 350 000 civils dans une marche vers le territoire, n’a pas seulement violé les résolutions de l’ONU et de l’OUA/UA ainsi que le principe des frontières coloniales intangibles et l’avis consultatif de la CIJ sur le Sahara occidental. Mais elle était également contraire à la volonté du peuple du territoire et constituait une attaque contre le caractère sacré et la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique. L’ONU et l’OUA/UA s’inscrivent dans la ligne de la résolution 2625 (XXV) de l’Assemblée générale des Nations unies, qui reconnaît l’illégalité de l’acquisition territoriale par la force et que le Maroc est une puissance occupante, comme l’a déclaré l’Assemblée générale des Nations unies dans ses résolutions 34/37 (1979) et 35/19 (1980).

    L’occupation du Sahara occidental par le Maroc a généré une situation tragique, qui a fait fuir des milliers de personnes de la population du territoire sous les bombardements des troupes et des forces aériennes, cherchant un endroit sûr en Algérie. Pendant plus de 47 ans, ces personnes ont vécu en exil dans des conditions difficiles, en attendant le jour de leur retour chez elles. Le Maroc a appliqué depuis le début de son occupation un siège militaire et un blocage médiatique dans les territoires sous son contrôle afin de dissimuler le génocide et les crimes contre l’humanité qui ont été commis par ses troupes et ses forces de police, entraînant des centaines de morts, de disparus, d’invalides en raison de la torture et des agressions et intimidations quotidiennes. La plupart des organisations de défense des droits humains ont fait de nombreux rapports sur ce thème comme le Haut Commissariat des Nations Unies (HCDH), le Conseil des droits de l’homme, la Commission africaine des droits de l’homme, Amnesty International, Human Rights Watch, outre les compte-rendus détaillés des médias.

    Il était explicite que certains des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, à savoir la France et les USA, avaient prévu l’accord illégal de Madrid en novembre 1975 entre le Maroc, l’Espagne et la Mauritanie et l’occupation du Sahara occidental. Récemment, la CIA a publié des centaines de documents déclassifiés sur la question du Sahara occidental (voir https://www.cia.gov). Leurs objectifs étaient non seulement de contourner le droit du peuple du territoire à l’autodétermination et à l’indépendance, mais aussi de déstabiliser toute la région et d’entrer dans une spirale sans fin. Les USA et la France ont offert un soutien généreux au Maroc sur les plans militaire, politique et financier. En 1979, la Mauritanie a abandonné la partie sud du Sahara occidental, ce qui a conduit à la signature d’un accord de paix avec le Front Polisario et à la reconnaissance de la RASD par la suite en 1984.

    Le roi Hassan II s’est trompé dans son estimation de l’occupation du Sahara occidental lorsqu’il a déclaré que celle-ci ne durerait qu’une semaine. Il a réalisé qu’il était impossible de remporter une victoire militaire après avoir payé un lourd tribut en vies humaines, en matériel et en milliers de prisonniers, comme le révèlent les documents déclassifiés de la CIA.

    Bonne volonté contre tromperie

    Les seize années de lutte armée acharnée ont presque résolu le conflit en faveur de la RASD, car son armée avait progressé dans la prise de contrôle sur le terrain et les réalisations diplomatiques se sont multipliées, ce qui a été couronné par l’adhésion de la RASD à l’OUA en 1984. Les progrès de la lutte sahraouie ainsi que les appels internationaux en faveur d’une solution rapide du conflit, en particulier en Afrique, ont abouti à son adhésion aux efforts de l’ONU et de l’OUA. Les dirigeants africains ont joué un rôle décisif dans l’obtention d’un accord sur un plan de règlement pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental, soulignant la coopération de la RASD dans cette tendance. La résolution AHG/Res. 104 (XIX) de l’OUA de 1983 a effectivement contribué à jeter les bases des efforts ultérieurs de l’ONU et de l’OUA, qui ont été reflétés dans la résolution 40/50 (XXXX) de l’Assemblée générale des Nations unies de 1985. Cette résolution a exhorté les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Royaume du Maroc, à engager des négociations directes sous les auspices de l’ONU et de l’OUA, qui ont abouti à un cessez-le-feu le 6 septembre 991 et au déploiement de la force de maintien de la paix ONU/OUA/UA.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU a pris en charge la question du Sahara occidental suite à l’approbation, en 1990, du Plan de règlement et à la création de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Les deux parties, sous les auspices du secrétaire des Nations unies et du président de l’OUA, ont convenu du cessez-le-feu et de l’organisation d’un référendum d’autodétermination en février 1992, conformément au calendrier approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le référendum a été reporté en raison de la tentative du Maroc d’étendre les critères pour inclure 120 000 Marocains dans la liste des électeurs. Il était alors clair que l’objectif du Maroc, du fait de son engagement dans le processus référendaire, était : a) de réussir à changer l’organe électoral en sa faveur ou b) de manœuvrer et de jouer sur le temps. Le fait que le Maroc a réalisé qu’il était impossible de remporter le référendum, surtout lorsque l’ONU a publié la liste temporelle des personnes habilitées à voter en 1999.

    L’absurde est que le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas osé imposer des sanctions contre le Royaume du Maroc pour son obstruction au référendum. L’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU à l’encontre du Maroc témoigne d’une collusion explicite avec ce dernier au sein du Conseil et du Secrétariat. La France a été à l’origine de la paralysie du rôle de l’OUA/UA dans le processus de paix parce qu’elle l’a gêné dans la réalisation de ses objectifs. Aucun des cinq membres permanents ne plaide pour l’exercice immédiat du droit inaliénable du peuple du territoire à l’autodétermination et à l’indépendance, tout comme la France défend l’occupation marocaine du Sahara occidental. En outre, ils ont gardé le silence sur les crimes commis par les autorités marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il est vrai qu’il y a un changement fondamental dans les vues des USA, de la Russie, du Royaume-Uni et de la Chine sur le conflit du Sahara occidental, mais il n’est pas encore arrivé au point de contrarier la France. Des efforts importants ont été déployés par d’éminentes personnalités en tant qu’envoyés spéciaux du Secrétaire général des Nations unies, comme M. James Baker III, ancien secrétaire d’État usaméricain, l’ambassadeur Cristopher Ross et l’ancien président allemand, M. Horst Kohler, qui ont échoué en raison du manque de volonté des Cinq. Même le Conseil n’a pas pu inclure le volet observation des droits humains dans le mandat de la MINURSO à cause de la France, malgré les appels en faveur d’un mécanisme indépendant et les rapports sur la situation. Au-delà de cela, le Conseil n’a rien fait contre le Maroc pour l’expulsion de la composante civile de la MINURSO en mars 2016, ce qui a considérablement affecté la capacité de la mission à remplir ses fonctions. Cinq mois plus tard, en août 2016, le Maroc a profité de l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU pour violer le cessez-le-feu en construisant une route à travers la Mauritanie dans le but d’annexer la région de Guerguerat, dont la ville de La-Aguera. La France use maintenant de toute son influence pour impliquer les intérêts de nombreuses parties internationales dans le conflit afin de compliquer sa solution. Elle s’est efforcée d’impliquer l’Union européenne dans le pillage des ressources naturelles en violation des décisions de la Cour européenne de justice de 2016 et 2018.

    Au contraire, l’enfer s’est déchaîné lorsque la RASD et le Front Polisario se sont montrés résolus à faire échouer les manœuvres marocaines. Si la RASD ne réagissait pas au mouvement dangereux et provocateur de Guerguerat et n’exerçait pas sa souveraineté légitime sur cette zone libérée, le Maroc aurait réussi à frapper à jamais de nullité toutes les résolutions du Conseil de sécurité et la crédibilité des Nations unies en général. Le Conseil n’a jamais investi la bonne volonté de la partie sahraouie ni reconnu ses concessions considérables dans la recherche d’une solution pacifique durable. L’influence de la France sur les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU, si elle se poursuit, pourrait conduire au pire dans l’histoire du traitement de la question du Sahara occidental par le Conseil.

    Paix ou guerre

    Il est clair que le Secrétariat des Nations Unies et le Conseil de sécurité n’ont jamais cherché à établir la légitimité internationale dans le nord-ouest de l’Afrique par l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Au contraire, ils ont travaillé ensemble pendant environ vingt-neuf ans pour déposséder le peuple du territoire et son État de leur droit légitime et l’accorder à l’occupant, le Royaume du Maroc, dont les revendications ont été rejetées par l’avis consultatif de la CIJ en 1975. La RASD, représentée par le Front Polisario, a accepté et accepte toujours de s’engager dans tout processus menant à un référendum d’autodétermination, faute de quoi il prendra les mesures nécessaires, y compris la lutte armée pour libérer le reste de ses territoires encore occupés par le Maroc.

    De toute évidence, les récentes tentatives de la France, qui se sont traduites notamment par la résolution 2495 (2019) du Conseil de sécurité, visaient à modifier le sens de l’autodétermination pour l’adapter à la volonté du Maroc. La tendance de la France à coloniser les territoires des peuples et à dominer leurs ressources naturelles n’a jamais cessé. Son soutien continu à l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc fait partie de plans plus vastes visant à porter atteinte à la stabilité de nombreux pays d’Afrique du Nord. Vu l’adoption de cette résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU, la RASD et le Front Polisario ont décidé de revoir leur engagement dans l’ensemble du processus supervisé par l’ONU. Cependant, la présence de l’ONU dans le territoire ainsi que le cessez-le-feu n’ont aucune signification tant qu’il n’y a pas de référendum d’autodétermination. Des décennies d’efforts inlassables et de grands sacrifices sont condamnés.

    Le spectre de la guerre plane à nouveau entre les deux pays africains, et rien ne l’arrêtera à moins que la communauté internationale ne manifeste une volonté sérieuse de mettre rapidement fin à ce conflit de longue date sur la base du droit international, conformément aux chartes et aux résolutions des Nations unies et de l’Union africaine. Tant que le Maroc rejette le référendum d’autodétermination, il n’y a pas d’autre solution réaliste que l’établissement de relations avec la RASD, puisqu’il est membre à part entière de l’UA et l’un des fondateurs de celle-ci. La République sahraouie a fait de grands progrès dans la construction d’institutions étatiques modernes qui sont en mesure de fournir des services dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la stabilité, de la justice, de la modernité et qui ont une expérience démocratique unique, ainsi qu’un large éventail de relations internationales. Son bras politique, le Front Polisario, bénéficie d’un fort soutien au sein de la population.

    Le rétablissement du rôle central de l’UA est crucial à ce stade, étant donné que cela se passe sur des terres africaines et entre deux pays africains et que tous deux sont membres du même bloc. L’UA doit agir contre le Royaume du Maroc pour obtenir le retrait immédiat des territoires qu’il occupe de la RASD, même si cela nécessite une intervention militaire. Avec son admission à l’Union africaine, le Royaume du Maroc est tenu de respecter les principes fondamentaux contenus dans l’Acte constitutif de l’UA, notamment (b) le respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance et (f) l’interdiction de l’usage de la force ou de la menace de l’usage de la force contre d’autres États membres de l’UA (article 4).

    Conclusion

    Les tergiversations et les retards de l’ONU dans la mise en œuvre du droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance pendant plus de cinquante ans révèlent les arrière-pensées de certains des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils prévoyaient le retrait espagnol du Sahara occidental ainsi que l’invasion et l’occupation militaire du territoire par le Maroc. L’objectif était de priver le peuple du Sahara occidental de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Ils sont conscients que cela était en violation des résolutions de l’ONU et de l’OUA/UA ainsi que du principe des frontières coloniales intangibles et de l’avis consultatif de la CIJ sur le Sahara occidental.

    Néanmoins, le peuple du Sahara occidental a pu exister et établir son État au prix de lourds sacrifices et dans des conditions difficiles. La paix et la stabilité de la région et de l’Afrique du Nord en général ne peuvent être obtenues au détriment des droits légitimes des peuples, comme c’est le cas pour le peuple du Sahara occidental. La présence des cinq grands sur le terrain depuis plus de vingt-neuf ans suffit pour découvrir la réalité de la RASD et son engagement en faveur de la paix et de la coexistence pacifique. Oui, le Sahara occidental est riche en ressources naturelles, mais celles-ci ne peuvent être exploitées sans le consentement de son généreux peuple.

    Source : Tlaxcala, 4 juin 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité,

  • Sahara occidental: une paix fragile

    Selon l’analyste et écrivaine Hannah Armstrong, la guerre du Sahara occidental pourrait être le conflit à long terme le moins connu du monde.

    « Lorsque je mentionne cette république cachée aux experts régionaux et aux journalistes qui, comme moi, couvrent l’Afrique du Nord et le Sahel, peu semblent en savoir grand-chose », affirme-t-elle dans un reportage intitulé « Sahara Occidental, une paix fragile ». « D’une part, en tant qu’État non officiel, le Sahara occidental n’existe pas vraiment. Pour un autre, étant petit et bien élevé, il est facile de l’ignorer. Sa population d’environ 300 000 habitants est répartie entre six camps de réfugiés en Algérie, une zone tampon entre l’Algérie et le Maroc connue sous le nom de «zone franche» et le territoire riche en ressources et contrôlé par le Maroc ».

    Pour Armstrong, « peu de Sahraouis choisissent de migrer ou de recourir au terrorisme (au cours de la dernière décennie, la migration et le terrorisme ont eu tendance à monopoliser l’engagement occidental avec l’Afrique du Nord et le Sahel). Ceci est en grande partie lié à leur foi dans l’avenir de l’État qu’ils ont construit dans les camps isolés, où les réfugiés, face à une énorme adversité, ont aboli le système des castes, ont combattu les distinctions tribales et ethniques, et créé un gouvernement de base qui est non seulement démocratique et égalitaire, mais aussi dirigé principalement par des femmes ».

    « Ce fut un choc de découvrir que ces camps, que le Maroc aimait à décrire comme des foyers terroristes, faisaient partie d’une démocratie constitutionnelle florissante, avec des comités composés principalement de femmes fanatiques dans leur dévouement à l’éducation et aux soins de santé. Elles pensaient que ces deux choses pouvaient surmonter la plupart des obstacles ». signale-t-elle dans son reportage entièrement consacré aux camps des réfugiés sahraouis qu’elle a visités à plusieurs reprises.

    Malgré la dureté des conditions de vie dans ces camps, les sahraouis gardent l’espoir et la conviction qu’après des décennies d’attente, la cause sahraouie l’emportera. « Les réfugiés se considèrent déjà comme indépendants – le monde a juste besoin de se rattraper et de leur rendre leurs terres ».

    Avec la nomination de l’ancien président allemand Horst Köhler en tant que nouvel envoyé du secrétaire général pour le Sahara occidental, une lueur d’espoir a été ravivée après la démission du diplomate américain Christopher Ross après avoir été déclaré persona non grata par le Maroc. « Le péché cardinal de Ross avait été sa prétendue tentative d’introduire la surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la mission de maintien de la paix de l’ONU au milieu des preuves de plus en plus nombreuses que les forces de sécurité marocaines abusaient des manifestants pacifiques sahraouis – en particulier des femmes ». Mais, malgré que Kohler est parvenu à organiser deux rounds de pourparlers entre décembre 2018 et mars 2019, il a brusquement démissionné en mai 2019, invoquant des problèmes de santé. « Selon le Polisario, l’allié du Maroc, la France, avait usé de son influence au Conseil de sécurité de l’ONU pour saboter les efforts de Köhler, l’incitant à démissionner ». Madame Armstrong « soupçonne qu’il avait sous-estimé à quel point le dossier était insoluble, et une fois qu’il a vu par lui-même, il a jeté l’éponge ».

    « De 2013 à 2018, souligne Armstrong, j’ai effectué six voyages dans l’État exilé du Sahara occidental. À chaque fois, je suis parti inspiré par l’audace et l’endurance de l’idéalisme sahraoui. Ils étaient tellement dévoués à leur vision d’un avenir libre qu’ils étaient prêts à l’endurer dans des camps pendant des décennies, contre toute attente, pour continuer leur lutte collective . Tous les membres de cette jeune génération avec qui j’ai parlé étaient d’accord : « L’ONU n’a pas été en mesure de nous assurer l’indépendance, mais elle ne peut pas nous empêcher de mourir dignement pendant la guerre », a déclaré l’un d’eux ».

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, réfugiés sahraouis, ONU,

  • Sahara Occidental: dés truqués et cartes marquées

    Par Julio Morejon*

    La Havane, (Prensa latina) La question du Sahara Occidental a confirmé son actualité lorsque le Conseil de Sécurité a décidé, fin avril, de prolonger jusqu´en octobre le travail de la Mission de l´ONU pour le référendum dans ce territoire africain, la Minurso.


    Quarante-quatre ans se sont écoulés depuis la décolonisation frustrée de ce territoire, suivie d´une occupation illégale perpétrée par le Royaume du Maroc, soutenu par ses alliés: la France, les États-Unis et l´Espagne, l´ancienne métropole.

    Il est évident que perpétuer l´occupation de territoires de l´actuelle République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) constitue un projet néocolonial qui prétend méconnaitre la réalité historique d´un peuple, dont l´idéal d´autodétermination est soutenu par la grande majorité des États africains.

    Une partie substantielle de cette solidarité a été exprimée par la Communauté de Développement de l´Afrique Australe (SADC) lors de sa réunion de haut niveau qui s´est récemment tenue à Johannesburg, Afrique du Sud, et préalablement par les sommets de l´Union Africaine (UA) et d´autres organisations.

    Cela rend évident le fait que le thème du Sahara Occidental continue d´être dans le radar mondial, d´autant plus lorsqu´on prétend consommer une violation du droit international qui est l´exploitation des richesses d´un pays occupé, sujet que la RASD a transmis aux autorités judiciaires internationales pertinentes.

    DÉS TRUQUÉS

    Jusqu´à l´heure, les propositions de réaliser des actes de justice responsables concernant l´indépendance du Sahara Occidental ont été bombardés, tout comme les plans destinés à définir par la voie du référendum l´intérêt de la population sahraouie quant au destin de son sol illégalement occupé.

    Dans le but d´entraver le processus de libération, Madrid a, en 1975, ruiné la possibilité d´une émancipation du dénommé Sahara Espagnol lorsqu´a été pacté avec le Maroc et la Mauritanie -dans le dos de la guérilla sahraouie- le contrôle du territoire semi-désertique riche en phosphate et dont la côte est une immense source de richesses de la pêche.

    À cette époque on doutait encore de l´existence de pétrole dans ces zones et de l´énorme potentiel que signifie la présence de réserves d´eaux fossiles; ce qui renforçait la pensée géostratégique au temps d´Hassan II était le phosphate, dont le royaume a directement bénéficié de son exploitation.

    L´intérêt annexionniste est devenu plus qu´évident lors de la dénommée Marche Verte de 1976, durant laquelle des vagues de marocains accompagnées par l´Armée se sont lancées pour exécuter un acte de surréalisme politique, « coloniser » un territoire habité, auquel correspondra l´acceptation de l´Occident, tel un acte consommé et irréversible.

    Ceci est rejeté et combattu par le Front populaire de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro, mouvement politico-militaire créé en 1973 qui concentre la résistance à l´usurpation alaouite. L´ONU considère cette organisation comme le représentant légitime du peuple sahraoui et le Maroc comme une puissance occupante.

    Telle est la complexe équation qui pèse depuis longtemps sur la population du Sahara Occidental, raison pour laquelle son indépendance représente un impératif rejeté par le Royaume du Maroc, qui persiste dans ses manœuvres avec l´Occident pour affaiblir la reconnaissance des droits de la RASD.

    Les années ont passé et le jeu continue d´être frauduleux, les dés continuent d´être truqués pour retarder encore plus une solution au drame sahraoui, une communauté africaine victime de la doctrine de Rabat, avec d´autres composants de la politique internationale derrière le Maroc.

    Malgré le fait que le Tribunal de Justice de l´Union Européenne ait une nouvelle fois décrété en 2018 que le Maroc est un territoire séparé du Sahara Occidental, la Commission Européenne et le Parlement Européen ont ratifié avec Rabat deux accords, en janvier et février dernier, qui incluent l´exploitation des ressources sahraouies.

    « Entre janvier et février de cette année, ont été ratifiés deux accords commerciaux entre l´Union Européenne et le Royaume du Maroc -l´un sur les produits agricoles et de pêche et le deuxième uniquement sur la pêche-, lesquels, pour leur caractère extraterritorial concernant la souveraineté du Sahara Occidental violent non seulement le droit communautaire européen mais également les lois internationales », a précisé l´analyste Axel Plasa sur Voltairenet.org.

    CARTES MARQUÉES

    La République Arabe Sahraouie Démocratique fait face à un processus d´incidence mondiale. Elle souffre d´une menace annexionniste bi-frontale: d´une part l´intérêt alaouite, et d´autre part le refus de puissances capitalistes de respecter et mettre en œuvres les décisions décolonisatrices de l´ONU.

    Les propositions comprises dans les plans Baker (1 et 2), les négociations postérieures au cessez-le-feu signé en 1991, qui a laissé place à la Mission des Nations Unies pour le Référendum au Sahara occidental (Minurso), n´ont pas définitivement ouvert la voie à l´indépendance désirée.

    C´est ainsi que les événements de 2010 du camp de réfugiés de Gdeim Izik, puis de Smara et d´autres localités ont mis en évidence l´actualité du conflit, dont les intérêts extracontinentaux souhaitent minimiser l´importance et dont la solution serait l´indépendance de la dernière colonie africaine.

    Le conflit pour la souveraineté du Sahara Occidental est également une partie de poker -en cette époque de globalisation néolibérale et néoconservatrice- où les opposants à son émancipation jouent à table avec les cartes marquées.

    *Journaliste de la Rédaction Afrique et Moyen-Orient de Prensa Latina.

    Prensa Latina

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, décolonisation, Conseil de Sécurité,

  • L’aveu éloquent des objectifs expansionnistes du Maroc

    En vertu des accords illicites de Madrid du 14 novembre 1975, le Maroc a accepté de partager le territoire du Sahara Occidental avec la Mauritanie. Lors du partage du cadeau, la Mauritanie sest approprié la région méridionale connue sous le nom de Rio de Oro dont Dakhla est le chef-lieu et le Maroc s’est réservé la partie utile de Saguia El Hamra, riche en phosphates et poissons. N’est-ce pas là un aveu éloquent des objectifs expansionnistes du Maroc ?
    La question de l’intégrité territoriale n’était qu’un bluff destiné à embrigader le peuple marocain dans une aventure meurtrière. Si le Sahara occidental était marocain, pourquoi Rabat ne l’a-t-il pas défendu contre l’occupation espagnole ? Pourquoi les autorités marocaines ne lèvent pas le petit doigt pour défendre la marocanité des deux villes der Ceuta et Melilla qui se trouvent pourtant sur le territoire marocain ?
    Au lieu de chercher à chasser les colonisateurs espagnols, le Maroc fait tout le contraire. Il a accepté de jouer le rôle de gendarme en défendant les deux villes contre les assauts des migrants subsahariens qui rêvent d’arriver en Europe. Cela partie des closes de l’Accord Tripartie de Madrid : Le Maroc a troqué la souveraineté de ses deux villes contre un peuple qu’il a écrasé dans le but de piller ses ressources et en partager avec ses sponsors français.
    Idem pour la région de Tindouf et Béchar. Si elles étaient marocaines, pourquoi le Maroc ne les a-t-il pas arrachés à la France ? La réponse est là : la monarchie marocaine a fait de la lâcheté et la trahison son principe de base et ce depuis la nuit des temps. L’Histoire est riche en enseignements qu’il est nécessaire et utile de méditer. L’Emir Abdelkader n’a-t-il pas été lâché par le roi Abderrahmane lorsque ce dernier a rompu son engagement de fournir des hommes à l’Emir pour renforcer la résistance à l’occupation coloniale.
    L’unité et l’union des peuples d’Afrique du Nord, ont toujours été le rêve des Maghrébins. Aucune occupation n’a réussi à tuer ce rêve. L’Etoile nord africaine en était la première manifestation et expression politique dès les années vingt. Là aussi, les convoitises coloniales et la cupidité des Rois, a sapé cet élan de solidarité et d’unité révolutionnaire contre la France coloniale. Pourtant, pendant la Guerre de libération algérienne, les Maghrébins sans exception, ont soutenu activement la dynamique algérienne. Le Roi Mohamed V en a même fait sa priorité majeure. Mohamed V aurait même conseillé Hassen II, avant sa mort, de ne pas tenter le diable avec l’Algérie. Mais Hassen II a fait le contraire au lendemain de l’indépendance d’une Algérie exsangue, fatiguée et amoindrie.
    Tags : Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario,