Étiquette : Front Polisario

  • Le Maroc fait la sourde oreille à la demande de libération des prisonniers sahraouis pour cause de coronavirus

    L’ONU, l’Union européenne et l’Espagne gardent le silence face au danger auquel les prisonniers politiques sahraouis sont exposés par le Covid-19.
    De nombreuses organisations ont tiré la sonnette d’alarme sur le danger que courent les prisonniers politiques sahraouis, enfermés dans des prisons insalubres.
    Le gouvernement du Maroc fait la sourde oreille aux nombreuses et continuelles demandes de libération des prisonniers politiques sahraouis face au danger qu’ils courent dans les prisons marocaines insalubres en raison de la pandémie de coronavirus.
    Ces prisonniers, comme l’a dénoncé le groupe de journalistes sahraoui Equipe Media dans une campagne soutenue en Espagne par des personnalités de la politique et du cinéma, souffrent des conséquences des tortures qu’ils ont subies, ils souffrent de pour lesquelles dont ils ne sont guère soignés et sont détenus dans de espaces réduits et surpeuplés sans le minimum de conditions sanitaires.
    Depuis l’annonce de la propagation du coronavirus, de nombreuses organisations ont tiré la sonnette d’alarme sur le danger auquel sont exposés les 39 prisonniers politiques sahraouis, qui purgent des peines prononcées dans des procès dénoncés par des organisations internationales pour absence de preuves et des aveux obtenus sous la torture.
    Selon EM, « les interrogatoires ont porté sur la relation de l’accusé avec le Front Polisario, sa participation à des manifestations et la défense du droit à l’autodétermination », puis beaucoup d’entre eux ont été condamnés pour outrage, trafic de drogue ou « formation de bandes criminelles et violences envers les forces de police ayant entraîné la mort ».
    Absence de mesures préventives
    La Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) dénonce l’absence de mesures préventives dans les prisons pour lutter contre le coronavirus, soulignant que le seul geste a été de leur fournir un morceau de savon moisi le 3 avril, citant le cas d’Abdelmoula Elhafidi, à la prison d’Ait Melou, qui n’a pas été autorisé à prendre une douche pendant un mois, selon le témoignage de sa sœur.
    En outre, les autorités pénitentiaires ont refusé d’entendre Abdullah Lakhfaouni, du groupe de Gdeim Izik, emprisonné dans la prison de Kenitra, qui voulait exposer sa situation vulnérable ; il a entamé une grève de la faim de 48 heures pour attirer l’attention de lae Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme et des organisations internationales de défense des droits humains.
    Face au danger du Covid-19, la Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michèle Bachelet, a appelé à la libération des personnes emprisonnées « sans base juridique suffisante, y compris les prisonniers politiques et les autres détenus pour avoir exprimé des opinions critiques ou dissidentes ».
    Dans le cas des prisonniers sahraouis, plusieurs organisations ont demandé au Maroc leur libération, comme Amnesty International, ou l’intervention de l’ONU, comme la lettre envoyée par Por un Sahara libre, portant plus de 750 signatures de partis politiques, députés, associations, ONG, syndicats, mouvements de femmes, chercheurs, universitaires, écrivains, auteurs, journalistes, médecins, infirmières et enseignants des 5 continents.
    Le Front Polisario, reconnu par l’ONU comme le représentant légitime du peuple sahraoui, a demandé à Human Rights Watch (HRW) d’intervenir, car les prisonniers sahraouis sont non seulement très exposés au risque de tomber malades, « mais sont aussi des cibles faciles pour le régime marocain ». Le président de la RASD et secrétaire général du Polisario, Brahim Gali, a demandé à l’ONU de protéger les citoyens sahraouis dans les zones occupées, et en particulier les prisonniers politiques sahraouis « qui croupissent dans les prisons marocaines dans des conditions déplorables », tenant le Maroc pour responsable de ce qui pourrait leur arriver.
    Le roi du Maroc, Mohamed VI, a gracié le 5 avril 5 654 prisonniers, dont aucun n’est sahraoui. Le cas des prisonniers sahraouis, dont la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Marie Eriksen Søreide, s’est montrée préoccupeé, n’a reçu l’attention ni des Nations Unies, ni de l’Union européenne, ni de l’Espagne, la puissance administrante de jure du Sahara occidental.
    À la menace du coronavirus dans les prisons marocaines où se trouvent des prisonniers politiques sahraouis, s’ajoutent les violations des droits humains commises au Sahara occidental occupé par le Maroc en avril 2020, selon les information fournies par des organisations sociales et des médias sahraouis.
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, 
  • Maroc : Les délires cycliques de Nasser Bourita

    MAROC-ALGÉRIE-SAHARA OCCIDENTAL : Les délires cycliques du MAE marocain

    Sans doute pour occulter l’absence de Mohamed VI, absent de la scène politique marocaine, le MAE marocain Bourita, qui n’est plus en très cour depuis qu’il a conduit la diplomatie marocaine à la catastrophe avec l’épisode de l’alliance ratée avec Israël, a fait dans la diversion en s’attaquant de manière puérile et ridicule à l’Algérie.

    Dans un discours prononcé au sommet du Mouvement des non-alignés (NAM) qui s’est tenu lundi en visioconférence, le ministre marocain des Affaires étrangères a accusé l’Algérie, sans la nommer, d’ « alimenter le séparatisme » usant du langage de la propagande marocaine au temps de Hassan II.

    Bourita, qui n’est pas à une outrance près, oublie qu’il a siégé et négocié a de nombreuses reprises avec le Polisario sur injonction de l’ONU pour la mise en œuvre du référendum d’autodétermination du peuple sahraoui. Référendum au demeurant accepté par le Maroc depuis 1991 au temps où la diplomatie marocaine avait un peu plus de sérieux.

    Depuis, elle se réduit aux attaques contre notre pays relayé par des sites de propagandes et des mercenaires installés à Paris au frais du Makhzen. Le chef de la diplomatie marocaine ne recule devant aucun mensonge et plus ils sont gros plus on les sort. Ainsi il affirme que « Malgré les circonstances actuelles exceptionnelles, un pays voisin continue d’alimenter le séparatisme, en violation des principes fondateurs du NAM ». Il oublie seulement que le mouvement des non alignés, à travers des centaines de résolutions, a toujours réaffirmé le droit à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui.

    Faute d’arguments, M. Bourita, qui n’est qu’un pion sur l’échiquier de Mohamed VI et des conseillers du roi véritables maîtres du jeu, a recours à des arguments des plus ridicules et accuse l’Algérie, dont les principes et la politique n’a pas bougé d’un iota pour ce qui est de la décolonisation du Sahara occidental, d’utiliser ses ressources pour alimenter la « déstabilisation régionale ». Or s’il y a bien un pays qui déstabilise la région c’est bien le Maroc qui continue son occupation illégale et coloniale du Sahara occidental.

    Pour rappel dans son allocution, lors du sommet des Non-alignés en visio-conférence, le président Abdelmadjid Tebboune a appelé le Conseil de sécurité des Nations unies à se réunir dans les plus brefs délais afin d’adopter une résolution appelant solennellement à l’arrêt « immédiat » de toutes les hostilités à travers le monde. Il a cité notamment la Libye, la Palestine et le Sahara occidental. « Depuis cette tribune, je lance un appel au Conseil de sécurité des Nations unies pour se réunir, dans les plus brefs délais, et adopter une résolution appelant solennellement à l’arrêt immédiat de toutes les hostilités à travers le monde, notamment en Libye, sans omettre les territoires occupés en Palestine et au Sahara occidental », a indiqué M. Tebboune.

    En dehors des élucubrations du chef de la diplomatie marocaine, ce qui a le plus retenu l’attention des observateurs c’est l’absence de Mohammed VI, alors qu’il ne lui fallait pas beaucoup d’efforts pour prononcer un discours depuis son bureau. Au point où les marocains s’interrogent sur sa présence au Maroc. Alors qu’un journaliste espagnol s’est cru obligé, à la demande de on ne sait qui, de parler de la présence de M6 au Maroc.

    Mokhtar Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 6 mai 2020

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Nasser Bourita,

  • Maroc : La pandémie utilisée pour museler les libertés – Le chantage de Mohammed VI

    LE MAROC PREND PRÉTEXTE DE L’ÉPIDéMIE DU CORONA POUR MUSELER LES LIBERTÉS : Le chantage de Mohamed VI

    Alors que des lois liberticides ont été « passées en catimini » à la faveur de cette pandémie, les services secrets marocains n’hésitent pas à recourir aux procédés les plus vils et les plus bas qui soient pour neutraliser toutes les voix et voies « dissonantes ».
    Cette fois-ci, les révélations et les dénonciations nous viennent d’un ex-détenu politique, auteur d’un témoignage tout aussi poignant que révoltant. Profitant de l’état de confinement provoquée par la pandémie du covid-19, le gouvernement marocain a ainsi tenté de faire approuver par le Parlement un projet de loi visant à serrer l’étau autour de l’utilisation des réseaux sociaux portant ainsi une grave atteinte à la liberté d’expression. 
    Craignant la fermeture de cet espace de liberté après l’approbation du projet de loi 22.20 par le Conseil du Gouvernement le 19 mars 2020, l’activiste des droits de l’homme sahraoui, Mohamed Abdelmoula Dihani, a souhaité laisser un témoignage audiovisuel sur ce qu’il a vécu dans la sinistre prison marocaine de Temara et dénoncer les pratiques des services secrets marocains visant à instrumentaliser la menace terroriste pour des visées politiques et pour raffermir son occupation du Sahara occidental.

    En avril 2010, Dihani se trouvait à la ville d’El Ayoune, capitale du Sahara occidental occupée par le Maroc. Il était arrivé d’Italie à l’occasion de la libération d’un de ses proches parents. Le 28 de ce même mois, il est sorti pour fumer une cigarette et a été interpellé par des agents des services secrets marocains. Menotté, embarqué dans un véhicule et amené au poste des renseignements sis à l’Avenue de la Mecque. De là, il a été conduit à la prison de Temara où, selon lui, se trouvait, à l’époque, le bureau d’Abdellatif El Hammouchi et où étaient planifiées toutes les opérations destinées au territoire du Sahara occidental et la création et prétendu démantèlement de cellules terroristes en vue de faire pression sur certains pays et obtenir leur soutien, dont l’Union européenne et les États-Unis. 
    Dans une cellule, complètement dénudé et menotté, pour subir les pires sévices corporels ainsi que d’indicibles humiliations. Après 3 jours de supplices, il a été conduit dans un bureau d’interrogatoire où il y avait Abdelhak Alkhiam, le n° 2 de la DST, et le général Abdelaziz Bennani, commandant de la région sud. « Tu vas nous dire où tu as caché les armes que tu as introduites de l’Algérie ou de la Mauritanie», lui disaient-ils. «Nous avons des informations sûres que tu as introduit des armes. Nous ne voulons pas te garder en prison. Tout ce que nous souhaitons c’est que tu nous dises où se trouvent ces armes. Nous savons où elles se trouvent et nous savons qui étaient avec toi et comment vous les avez introduites », ont-ils affirmé. 
    Après avoir nié toutes ces accusations, il a été reconduit dans sa cellule pour subir de nouvelles séances de tortures les plus cruelles. Ils lui ont proposé 10 millions de DH (1 million de dollars) s’il acceptait de travailler avec eux et jouer le jeu qui consiste à recruter, sous les directives des services de renseignement marocains, un groupe de personnes qui, selon eux, avait des idées radicales et les amener au Sahara occidental. L’objectif était d’accuser ce groupe de vouloir commettre des attentats contre la MINURSO ou des personnalités sahraouies connues pour leur défense des thèses marocaines et commettre un attentat terroriste dans le territoire sahraoui et présenter les sahraouis comme une menace potentiel pour les intérêts des États-Unis et de l’Europe.
    Ce n’est du reste pas la première fois que le Maroc s’acoquine avec des terroristes dans le but de s’en servir contre l’Algérie et le Polisario. Les sévères retours de flamme qu’il en a subis ne semblent donc pas lui avoir servi de leçon puisqu’il persiste et signe dans cette voie suicidaire. Bref, et suite à la condamnation par la communauté internationale de la violente répression qui a accompagné le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre 2010, les autorités marocaines ont annoncé le 5 janvier 2011, l’arrestation de 27 personnes, «dont un membre d’al-Qaïda au Maghreb islamique», dans le cadre de la prétendue «cellule d’Amgala», une localité sahraouie se trouvant à la limite entre les territoires sahraouis occupés par le Maroc et ceux contrôlés par le Front Polisario. «C’est la première fois que le Maroc fait état de l’arrestation d’un membre actif d’AQMI sur son territoire », indique une dépêche de Radio France International. 
    Après sa rencontre avec les accusés, Dihani raconte qu’ils affirment avoir été manipulés par l’État marocain, qu’ils étaient loin de porter des idées intégristes et que la majorité des membres de ce groupe n’était pas pratiquant (ils n’accomplissaient pas la prière). Mohamed Dihani est convaincu que ses bourreaux avaient l’intention de l’impliquer dans cette mascarade destinée à diaboliser les sahraouis. Pendant son séjour dans la prison de Temara, M. Dihani a rencontré de nombreux marocains innocents qui se trouvaient en prison après avoir été manipulés par les services secrets marocains en vue de commettre des attentats au Maroc. Parmi eux, des auteurs des attentats de Casablanca (2003) qui lui ont assuré que le commanditaire de cette opération n’a pas été arrêté en raison de son appartenance aux services de sécurité marocains. Entre décembre 2011 et mars 2012, il a aussi rencontré Adil El Othmani, l’auteur présumé de l’attentat contre le Café Argana (avril 2011), à Marrakech qui lui a assuré qu’en tant que collaborateur des services de renseignements marocains, il avait reçu l’ordre de rejoindre l’État Islamique en Irak.
    Dans ses tentatives, il a été arrêté par les autorités libyennes et syriennes et libéré grâce à l’intervention des autorités marocaines. Une fois de retour au Maroc, il a reçu l’ordre de déposer une bombe au Café Argana. Dihani affirme aussi avoir rencontré un groupe de marocains inculpés de tentative d’attentat contre la base américaine de Tan-Tan. Tout en proclamant leur innocence, ils affirment avoir été manipulés de bout en bout dans ces scabreuses affaires.
    Mohamed Abdoun
    Tags : Maroc, Sahara occidental, Front Polisario, terrorisme, menace terroriste, Mohamed Dihani, cellule d’Amgala, MINURSO,
  • Un ex-prisonnier politique sahraoui dénonce l’instrumentalisation de la menace terroriste par le Maroc.

    Profitant de l’état de confinement provoquée par la pandémie de covid-19, le gouvernement marocain a tenté de faire approuver par le Parlement un projet de loi visant à serrer l’étau autour de l’utilisation des réseaux sociaux portant ainsi une grave atteinte à la liberté d’expression.

    Craignant la fermeture de cette espace de liberté après l’approbation du projet de loi 22.20 par le Conseil de Gouvernement le 19 mars 2020, l’activiste des droits de l’homme sahraoui, Mohamed Abdelmoula Dihani, a saouhaité laisser un témoignage audio-visuel sur ce qu’il a vécu dans la prison marocaine de Temara et dénoncer les pratiques des services secrets marocains visant à instrumentaliser la menace terroriste pour des visées politiques et pour raffermir son occupation du Sahara occidental.

    En avril 2010, Dihani se trouvait à la ville d’El Aaiun, capitale du Sahara Occidental occupée par le Maroc. Il était arrivée d’Italie à l’occasion de la libération d’un de ses proches parents.

    Le 28 avril, il est sorti pour fumer une cigarette et a été interpellé par des agents des services secrets marocains, menotté, embarqué dans un véhicule et amené au post des renseignements sis à l’Avenue de la Mecque. De là, il a été conduit à la prison de Temara où, selon lui, se trouvait, à l’époque, le bureau d’Abdellatif El Hammouchi et où étaient planifiées toutes les opérations destinées au territoire du Sahara Occidental et la création et prétendu démantèlement de cellules terroristes en vue de faire pression sur certains pays et obtenir leur soutien, dont l’Union Européenne et les Etats-Unis.

    Dans une cellule, complètement dénudé et menotté, son calvaire a été illustré par le dessinateur marocain Abdellatif Zeraïdi (voir images ci-jointes)

    Après 3 jours de supplices, il a été conduit dans un bureau d’interrogatoire où il y avait Abdelhak Alkhiam, le nº 2 de la DST, et le général Abdelaziz Bennani, commandant de la région sud.

    « Tu vas nous dire où tu as caché les armes que tu as introduites de l’Algérie ou de la Mauritanie», lui disaient-ils.  « Nous avons des informations sûres que tu as introduit des armes. Nous voulons pas te garder en prison. Tout ce que nous souhaitons c’est que tu nous dises où se trouvent ces armes. Nous savons où elles se trouvent et nous savons qui étaient avec toi et comment vous l’avez introduites », ont-ils affirmé.

    Après avoir nié toutes ces accusations, il a été reconduit dans sa cellule pour subir de nouvelles séances de tortures les plus cruelles. Ils lui ont proposé 10 millions de DH (1 million de dollars) s’il acceptait de travailler avec eux et jouer le jeu qui consiste à recruter, sous les directives des services de renseignement marocains, un groupe de personnes qui, selon eux, avait des idées radicales et les amener au Sahara Occidental. L’objectif était d’accuser ce groupe de vouloir attenter contre la MINURSO ou des personnalités sahraouies connues pour leur défense des thèses marocaines et commettre un attentat terroriste dans le territoire sahraoui et présenter les sahraouis comme une menace potentiel pour les intérêts des Etats-Unis et de l’Europe.

    Suite à la condamnation par la communauté internationale de la violente répression qui a accompagné le démantèlement du camp de Gdeim Izik le 8 novembre 2010, les autorités marocaines ont annoncé le 5 janvier 2011, l’arrestation de 27 personnes, « dont un membre d’al-Qaïda au Maghreb islamique », dans le cadre de la prétendue « cellule d’Amgala », une localité sahraouie se trouvant à la limite entre les territoires sahraouis occupés par le Maroc et ceux contrôlés par le Front Polisario. « C’est la première fois que le Maroc fait état de l’arrestation d’un membre actif d’AQMI sur son territoire », indique une dépêche de Radio France International.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=6HBWwhCe3dQ&w=560&h=315]

    Après sa rencontre avec les accusés, Dihani raconte qu’ils affirment avoir été manipulés par l’État marocain, qu’ils étaient loin de porter des idées intégristes et que la majorité de ce groupe n’était pas pratiquant (ils n’accomplissaient pas la prière).

    Mohamed Dihani est convaincu que ses bourreaux avaient l’intention de l’impliquer dans cette mascarade destinée à diaboliser les sahraouis.

    Pendant son séjour dans la prison de Temara, M. Dihani a rencontré de nombreux marocains innocents qui se trouvaient en prison après avoir été manipulés par les services secrets marocains en vue de commettre des attentats au Maroc. Parmi eux, des auteurs des attentats de Casablanca (2003) qui lui ont assuré que le commanditaire de cette opération n’a pas été arrêté en raison de son appartenance aux services de sécurité marocains.

    Entre décembre 2011 et mars 2012, il a aussi rencontré Adil El Othmani, l’auteur présumé de l’attentat contre le Café Argana (avril 2011), à Marrakech qui lui a assuré qui, en tant que collaborateur des services de renseignements marocains, avait reçu l’ordre de rejoindre l’État Islamique en Irak. Dans ses tentatives, il a été arrêté par les autorités libyennes et syriennes et libéré grâce à l’intervention des autorités marocaines. Une fois de retour au Maroc, il a reçu l’ordre de déposer une bombe au Café Argana.

    Dihani affirme avoir rencontré un groupe des marocains inculpés de tentative d’attentat contre la base américaine de Tan-Tan. Toute en proclamant leur innocence, ils affirment avoir été manipulés.

    Annexe :

    Avis adoptés par le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire de Mohamed Dihani

    Imagina que eres Mohamed Dihani, Observatorio aragonés para el Sahara Occidental

    El inquietante caso del «terrorista» y supuesto yihadista saharaui Mohamed Dihani, Espacios Europeos

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Mohamed Dihani, Maroc, menace terroriste, terrorisme, manipulation, instrumentalisation, services secrets marocains,

  • Les sociétés opérant au Sahara Occidental occupé risquent gros (Financial Times)

    Une action en justice sur un territoire africain contesté affecte les liens de l’UE avec le Maroc
    John Dizard
    Ce que les militaires appellent la guérilla de guerre asymétrique combattant les armées régulières – est venu au monde de la conformité.
    Les mouvements politiques qui ont peu d’actifs financiers, sans parler de leur supériorité militaire, peuvent gagner devant les tribunaux contre des entreprises ou des acteurs gouvernementaux.
    Grâce à leur capacité à tirer parti de leurs gains en influençant des milliards de milliards de dollars des investisseurs, ou des fonds souverains sensibles, ils peuvent produire un effet énorme.
    Prenons une affaire déposée devant la Cour européenne de justice le 29 avril par le Front Polisario, un groupe politique qui exige la pleine souveraineté du Sahara Occidental occupé par le Maroc. Ses avocats affirment que Bruxelles viole le droit européen des droits de l’homme en autorisant, voire en encourageant, l’importation de ressources naturelles du territoire.
    Si le Polisario gagne le premier tour de son procès contre le Conseil européen, lui et ses alliés du monde entier pourraient intenter des poursuites contre des entreprises et des institutions faisant affaire avec le Maroc, qui affirme avoir la souveraineté sur le Sahara Occidental.
    En soi, le Polisario n’est peut-être pas un adversaire impressionnant. Mais que se passerait-il s’il bénéficiait du soutien du fonds souverain norvégien, les compagnies d’assurance suédoises, et des 12 millions de dollars d’actifs immobilisés dans des produits financiers sélectionnés selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance?
    Le Maroc, pour sa part, est soutenu par la France et l’Espagne pour des raisons à la fois humanitaires, telles que les droits de pêche et les investissements, et politiques, notamment pour éviter une crise semblable à celle de la Libye aux portes de l’Europe.
    Le retrait discret des entreprises ou des investisseurs ne fonctionnera pas, puisque des groupes de défense des droits humains tels que Western Sahara Resource Watch notent chaque expédition de phosphate du territoire et chaque entreprise européenne qui a une autorisation de pêche ou de survol.
    Les responsables de la conformité des entreprises ont peut-être pensé que les investisseurs ESG* afficheraient simplement des votes par procuration pour les réunions annuelles ou accepteraient des diaporamas anodins sur le soutien aux clubs de football locaux et la contribution étrange aux cliniques de santé. Mais non. Des règles de gouvernance d’entreprise plus strictes en Europe et dans d’autres marchés développés ne fonctionnent pas seulement au profit des investisseurs militants, tels que les fonds spéculatifs vautours. Ils exercent également des pressions pour qu’on respecte explicitement les lois et les traités sur les droits de la personne. Les compagnies allemandes telles que Heidelberg Cement et Continental sont de plus en plus assiégées par le biais de questions difficiles face aux groupes militants alignés Polisario.
    Ce qui aurait pu être des extensions de routine des lignes bancaires ou des groupes de souscription d’obligations sont maintenant compliqués par des questions sur la teneur en carbone et l’utilisation de minéraux de conflit. Les consultants de criblage ESG tels que Sustainalytics aux Pays-Bas considèrent maintenant les phosphates, une exportation clé du Sahara Occidental, comme l’un de ces minéraux de conflit.
    Pensez à ce qui est arrivé au financement de la production d’électricité à partir du charbon. Autrefois, c’était strictement l’affaire d’une société d’énergie qui voulait construire. Maintenant, il est difficile, voire impossible, d’obtenir un soutien bancaire.
    Le Polisario a déjà réussi à persuader le tribunal de déclarer en février de l’année dernière qu’un accord de déclaration de l’UE avec le Maroc « ne s’appliquait pas au Sahara occidental et aux eaux adjacentes ».
    Les marocains enragés persuadent le Conseil européen et le Parlement européen de concocter une solution de contournement juridique, qui a été adoptée en janvier.
    Ce n’était pas la fin de l’histoire.
    La plainte du Polisario à la fin du mois d’avril appelle un tribunal à annuler le nouvel accord économique avec le Maroc, plus ou moins pour les mêmes raisons que la CJUE a affirmé dans des affaires précédentes. Des proches du tribunal affirment qu’il faudra entre six mois et un an pour que l’affaire soit acceptée pour un procès.
    On ne peut pas dire comment le tribunal statuera mais un examen du dossier montre beaucoup de sympathie pour les arguments du Polisario. L’UE, la France et l’Espagne, et les sympathisants marocains pensent probablement qu’ils courent un risque sérieux d’une nouvelle défaite.
    Si le Polisario a cette première victoire en main, il est probable qu’il poursuivra les partenaires commerciaux et financiers du Maroc devant d’autres tribunaux en Europe et ailleurs. Je crois comprendre qu’il pourrait demander des dommages-intérêts civils aux entreprises qui ont importé du phosphate, du poisson et des produits agricoles au fil des ans.
    Bien sûr, les Français et les Espagnols apparaîtront dans les mêmes salles de réunion que les consultants en conformité et les avocats, et démontreront que les sociétés, les banques et les investisseurs continuent de faire affaire avec un partenaire géopolitique clé. Sinon, laisseront-ils entendre, le Maroc pourrait permettre à davantage de migrants de traverser la Méditerranée.
    Ainsi, si une banque, une entreprise ou un gestionnaire d’actifs a accepté la notion de conformité ESG, elle pourrait se retrouver au milieu de conflits comme celui entre le Polisario et le Maroc, sans parler des Français et des Espagnols.
    Oui, c’est bien d’avoir une petite certification décorée de feuilles vertes de la part des consultants en développement durable, mais cela veut dire aussi que vous avez été attiré dans des jeux à haut risque.
    Financial Times, 17 mai 2019

    *Note de la rédaction : ESG (Environmental, Social, and Governance Criteria)

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ressources naturelles, spoliation, Western Sahara Resources Watch, 
  • Le Sahara Occidental, un problème de décolonisation

    Le mot de décolonisation revient sans cesse dans les articles traitant du Sahara Occidental. Il est essentiel d’en mesurer tout le poids.

    Les frontières actuelles des Etats africains sont dues aux décisions des grandes puissances colonisatrices quand, à la fin du XIX siècle, elles se partagèrent l’Afrique. Ainsi, après de multiples négociations, Français et Espagnols découpèrent-ils à cette époque que l’ouest africains en y créant, entre autres, trois territoires : d’une part le Maroc au nord et la Mauritanie au sud administrés par la France ; d’autres part, entre ces deux pays le Sahara Occidental administré par l’Espagne.

    Petit à petit, depuis 70 ans, les anciennes colonies ont accédé à l’indépendance. Leurs nouveau responsables auraient pu décider qu’ils allaient profiter de cette nouvelle situation historique pour procéder à des ratifications de frontières, celles créés par le colonisateur étant le plus souvent arbitraires. Mais ceci aurait conduit à des conflits en chaîne. Aussi décidèrent-ils que tous les pays accédant à l’indépendance garderaient les frontières héritées de la colonisation. L’Organisation pour l’Unité Africaine (OUA) en a fait un de ses principes de base. Ainsi, dans toute l’Afrique, la décolonisation se réalisa sans que les entités territoriales soient remises en cause. Une seule exception à cette règle commune : le Sahara Occidental.

    L’Espagne, en quittant le Sahara Occidental, aurait dû en remettre l’administration à des dirigeants politiques élus par le peuple sahraoui. Mais l’Espagne préféra négocier avec les deux voisins de son ancienne colonie (le Maroc et la Mauritanie) et elle présida au partage de cette dernière, lors du tristement célèbre « accord tripartie de Madrid » (14 novembre 1975). Le Maroc reçut en partage les 2/3 nord du pays, la Mauritanie le tiers sud.

    La guerre actuelle découle directement de la violation de cette règle de décolonisation « dans le cadre des frontières héritées de la colonisation » et normalement acceptée par tous les Etats africains. L’ONU et le peuple sahraoui ne réclament pas autre chose que le rétablissement de ce droit : maintient de l’ancienne unité territoriale du Sahara Espagnol, application du droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans ce cadre, et reconnaissance de l’organisation dont s’est doté le peuple sahraoui : le Front Polisario.

    Ainsi, chaque fois que l’on dit qu’il s’agit d’un problème de décolonisation c’est à cette histoire et à ce principe que l’on se réfère. Ce problème de décolonisation doit être réglé selon le droit international rappelé par l’ONU : tout le territoire du Sahara Occidental appartient au peuple sahraoui. 

     
    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, décolonisation, frontières héritées du colonialisme,
     
  • Le Sahara occidental, monnaie d’échange de la seconde restauration bourbonienne

    Espagne, Maroc et Arabie Saoudite : monarques alliés

    Le 22 novembre 1975, Juan Carlos Ier prêtait serment en tant que roi d’Espagne, jurant fidélité aux principes qui structuraient le Mouvement national [franquiste]. Une semaine plus tôt, toujours en tant que prince et chef d’État par intérim (étant donné l’état de santé de Franco), il avait expédié la reddition de la dernière colonie espagnole, le Sahara occidental, au Maroc et à la Mauritanie, par le biais des Accords tripartites de Madrid. Le début de la seconde restauration bourbonienne dans notre pays [la première eut lieu de 1871 à 1934, NdT] était ainsi lié à l’une des pages les plus noires de la politique étrangère espagnole. Un événement au sujet duquel il semble régner une sorte d’amnésie collective, notamment en ce qui concerne le rôle e l’alors prince Juan dans la trahison du peuple sahraoui et la relation qui s’en est suivie avec la monarchie marocaine.

    La prudence extrême dans le traitement de la figure et de l’image du monarque que les médias et l’establishment politique espagnols ont observé traditionnellement s’est traduite non seulement dans la couverture systématique des scandales « personnels » et financiers du roi émérite, mais elle a aussi consisté à éviter d’analyser son rôle dans les nombreux épisodes historiques dont il a été co-protagoniste. Les récentes révélations sur la fondation offshore Lucum, dans laquelle Juan Carlos I a thésaurisé 100 millions d’euros de commissions censément illégales en provenance d’Arabie Saoudite, ont été un véritable scandale d’État. Un de plus. Ce sont les enquêtes des tribunaux suisses sur son ancienne maîtresse Corinna Larsen et une série d’articles dans divers médias internationaux qui ont finalement mis fin à l’habituel black-out de l’information, rendant impossible la poursuite de la dissimulation des pots-de-vin.

    Mais comment Juan Carlos en était-il venu à gagner la faveur de la théocratie totalitaire saoudienne au point d’accumuler une telle somme d’argent ? En tirant sur ce fil, nous pouvons reconstituer une longue histoire qui, depuis des décennies, a tissé une toile d’amitié, d’échanges de faveurs, d’équilibres géopolitiques et d’affaires juteuses. Le travail du roi émérite au service de la dynastie saoudienne a commencé avant même qu’il ne monte sur le trône, alors qu’il était encore un prince. Le journaliste Jaime Peñafiel explique comment « en 1973, alors qu’une grande crise pétrolière avait lieu en Espagne, Franco, qui connaissait déjà la proximité de Juan Carlos avec la famille Al Saoud, lui a permis de parler au roi saoudien pour qu’il puisse nous alimenter en pétrole à cette époque très compliquée. Il a également permis au monarque désormais émérite de se faire payer quelques centimes pour les milliers de barils qui sont entrés en Espagne à cette époque. C’est avec cette commission à laquelle [le Premier ministre] Adolfo Suarez donna également son approbation, que le roi a forgé sa fortune ».[1]

    On a beaucoup parlé du rôle supposé de Juan Carlos Ier dans la promotion de l’économie espagnole au niveau international. Ce qui n’a pas été trop mentionné et qui sera difficile à quantifier un jour, c’est le prix que ses efforts diplomatiques tant vantés ont eu. Au moins, il semble évident maintenant qu’ils n’étaient ni gratuits ni encore moins transparents. Et les relations hispano-saoudiennes en sont un exemple clair. Car au-delà des commissions récemment découvertes ou des cadeaux somptueux comme le yacht Fortuna, l’Arabie saoudite a joué un rôle beaucoup plus important dans l’histoire récente de la monarchie espagnole.

    Peu après que la monarchie parlementaire eut officiellement succédé à la dictature de Franco, le prince d’Arabie saoudite Fahd bin Abdelaziz al-Saoud a accordé un prêt sans intérêt de 100 millions d’euros à Juan Carlos Ier pour aider à « consolider la monarchie espagnole ». Un prêt dont on ignore, à ce jour, s’il a été remboursé. Certains esprits naïfs pourraient attribuer cette « générosité saoudienne » à une marque de courtoisie entre monarchies « amies ». Cependant, il n’est pas nécessaire d’avoir étudié un master en relations internationales pour savoir que la maison des Saoud a traditionnellement utilisé ce qu’on appelle la « diplomatie des pétrodollars » pour servir ses intérêts géostratégiques.

    Le rôle de la politique internationale dans la consolidation du règne d’Hassan II

    Quelques années avant ce prêt aux Bourbons, les Saoudiens avaient soutenu de manière décisive la consolidation du règne d’Hassan II au Maroc, devenant ses principaux soutiens et protecteurs dans le monde arabe. Il faut rappeler que la situation de la jeune monarchie marocaine à la fin des années 60 et au début des années 70 n’était pas exactement simple : elle avait subi deux tentatives de coup d’État en 1971 et 1972, elle rencontrait la réticence ou la suspicion d’une partie de l’armée, et les partis nationalistes fortement présents dans les villes remettaient son pouvoir en question. Face à cette situation d’instabilité interne, Hassan II a décidé d’avoir une politique étrangère agressive qui pourrait être un baume pour ses problèmes internes. Une politique étrangère qui reposait sur deux postulats : le renforcement des relations avec les pays arabes (contrecarrant au passage l’influence de l’Algérie) et l’annexion du Sahara espagnol. Deux piliers stratégiquement ordonnés dans le temps.

    Tout d’abord, Hassan II s’est attaché à consolider ses relations avec la majorité des pays arabes. À cette fin, il a renforcé ses relations avec d’autres monarchies arabes (Jordanie, Arabie Saoudite et Émirats Arabes Unis), à partir d’un principe « de solidarité » dans la défense commune de leurs régimes respectifs, et d’autre part, il a envoyé un message au monde arabe avec la participation du Maroc à la guerre d’Octobre 1973 contre Israël. Un conflit qui, bien qu’il se soit terminé sans atteindre d’objectif militaire majeur, a permis d’améliorer les relations avec les pays de la Ligue arabe et, en même temps, de contenter une partie importante des commandants des Forces armées royales (FAR) de son propre pays.

    Mais Hassan II a fait de « l’annexion du Sahara la pièce maîtresse de sa politique étrangère et la base sur laquelle établir définitivement le trône. Il avait un plan à moyen terme : occuper le peuple marocain, les militaires et politiques avec la revendication du Sahara, en attendant la crise de la succession espagnole. Ce fut un succès. La défense de la cause palestinienne et surtout la revendication du Sahara ont apporté une trêve dans la vie politique nationale »[2]. Pour mener à bien son plan d’annexion du Sahara occidental espagnol, Hassan II avait deux alliés fondamentaux : les USA et l’Arabie saoudite. Les premiers ont fourni le soutien géopolitique, la seconde l’argent. Mais procédons pas à pas.

    Avec une Algérie socialiste et une Mauritanie incertaine, les USAméricains n’avaient aucun doute : dans la région, c’était sur le Maroc qu’il fallait miser. Mais ce soutien devait se faire sans déstabiliser l’Espagne voisine, qui se trouvait dans une situation très compliquée avec la mort imminente de Franco et une transition incertaine menée formellement par une monarchie bourbonienne en pleine résurrection. Ainsi, le secrétaire d’État usaméricain, Henry Kissinger, a décidé de forcer un accord entre les deux côtés du détroit de Gibraltar, en profitant du fait que les deux pays étaient alliés des USA dans le cadre de la Guerre froide. Ainsi, lorsqu’en novembre 1973, Kissinger a rencontré pour la première fois Hassan II, « l’USAméricain a déclaré qu’il partageait l’avis du roi selon lequel ce serait une erreur de créer un État artificiel appelé Sahara. En août de l’année suivante, Kissinger exprime la même idée au ministre Laraki, plus clairement, puisqu’il se montre opposé à l’indépendance du Sahara et est enclin à ce que le rôle dominant dans la région soit joué par le Maroc, et non par l’Algérie »[3].

    De la combinaison de conseillers usaméricains et de financements en pétrodollars saoudiens est née l’opération d’occupation du Sahara, initialement baptisée Marche Blanche, puis renommée Marche Verte. Dans son livre La historia prohibida del Sáhara Español (L’histoire interdite du Sahara espagnol), Tomás Bárbulo raconte comment « un petit groupe de Marocains a été conseillé par des agents américains pour un projet secret appelé Marche blanche. Les travaux ont été financés par l’Arabie Saoudite et réalisés par un cabinet d’études stratégiques à Londres. Hassan II avait chargé son secrétaire à la Défense, le colonel Achahbar, de superviser les travaux (…) le secrétaire d’État américain a clôturé la rétrocession du Sahara au Maroc par un télégramme envoyé à Rabat depuis l’ambassade des États-Unis à Beyrouth : « Laissa pourra parfaitement se dérouler dans les deux mois. Il l’aidera en tout », disait le texte. Laissa était le nom de code de la Marche blanche, que Hassan II lancera deux mois plus tard, sous le nom de Marche verte. Il, c’étaient les USA »[4].

    Le 16 octobre 1975, le Tribunal international de justice de La Haye a émis un avis sur les revendications du Maroc et de la Mauritanie sur le territoire du Sahara. Le tribunal international écrivait qu’ « aucun lien de souveraineté territoriale n’a été établi entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume du Maroc ou le complexe mauritanien. Ainsi, la Cour n’a trouvé aucun lien juridique de nature (…) à modifier la décolonisation du Sahara occidental et en particulier le principe d’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire ». Cet avis constituait une défaite diplomatique manifeste pour les aspirations d’Hassan II sur le Sahara, face à laquelle il décida d’accélérer ses plans d’invasion. Rapidement, le monarque s’est adressé à son pays et au monde entier, annonçant le début de la Marche verte. « Il ne nous reste plus qu’à reprendre notre Sahara, dont les portes nous ont été ouvertes ».

    Il rendit alors publique l’annonce historique qu’il avait soigneusement préparée avec l’aide de Kissinger : dans quelques jours, le roi lui-même mènerait vers ce territoire une marche pacifique de civils, protégée par les Forces armées royales[5].

    Mais la Marche verte conçue par les USA et financée par l’Arabie Saoudite n’était pas seulement une stratégie militaire pour occuper le Sahara espagnol, frustrant ainsi le processus de décolonisation qui aurait dû s’ouvrir. C’était aussi un mouvement d’exaltation patriotique fondamental pour la consolidation de la monarchie d’Hassan II. Comme le souligne Javier Otazu, « la Marche verte, qui a ensuite marqué la vie de générations entières de Marocains, a enlevé aux partis nationalistes l’essence même de leur discours patriotique et les a contraints à se replier sur une nécessaire union nationale face à la guerre du Sahara qui a suivi et qui a duré quinze ans »[6]. Depuis lors, les dates les plus importantes du calendrier officiel marocain sont devenues la Fête du Trône et l’anniversaire de la Marche Verte : les deux événements fondamentaux dans la consolidation de la monarchie alaouite.

    Selon les chroniques officielles, le 6 novembre 1975, alors que la puissance occupante espagnole est suspendue à l’agonie d’un dictateur, un détachement de 350 000 civils arborant des drapeaux marocains et portant des portraits d’Hassan II a traversé la frontière du Sahara espagnol avec beaucoup d’enthousiasme., On estime à 25 000 le nombre de soldats marocains des Forces armées royales (FAR) qui marchaient parmi les civils censés être désarmés. Et c’est à ce moment précis que le prince Juan Carlos entre en jeu dans toute cette histoire.

    L’occupation du Sahara et le rôle de Juan Carlos Ier

    Après la mort de l’amiral Carrero Blanco, le principal défenseur du maintien du Sahara comme colonie espagnole, et avec un Franco mourant, il semblait peu probable que le prince Juan Carlos décide de risquer l’avenir de la couronne dans une aventure africaine impliquant une éventuelle confrontation militaire avec le Maroc. Ou du moins, cela a toujours été la tentative d’explication la plus plausible pour justifier les décisions et les mouvements du prince Juan Carlos dans la crise politique du Sahara : un mélange d’opportunisme et de conservatisme qui aurait conduit à l’abandon du Sahara en échange de la sécurisation de sa couronne. Mais les récentes déclassifications de documents confidentiels de la CIA sur ce sujet indiquent que le monarque émérite a joué un rôle beaucoup plus actif dans l’occupation marocaine du Sahara espagnol. Et une fois de plus, nous devons nous fier à des sources extérieures.

    En janvier 2017, 12 millions de pages de la CIA ont été déclassifiées, dont 12 500 traitent de l’Espagne. Dans beaucoup d’entre elles, le nom de Juan Carlos I se distingue. Selon les informations révélées par le service de renseignement US, le roi émérite est devenu l’un des informateurs les plus précieux des USA, fournissant des informations confidentielles à son contact à Madrid, l’ambassadeur Wells Stabler. Mais en outre, les documents de la CIA précisent que le rôle de l’ancien monarque ne se limitait pas à la médiation pour résoudre un conflit qui s’est terminé par le retrait de l’armée espagnole du Sahara. Au contraire, « Juan Carlos a passé un accord secret avec Hassan II pour que le détachement avancé de la gigantesque Marche verte, par laquelle le Maroc a pris possession du Sahara occidental, puisse pénétrer de quelques centaines de mètres dans la colonie espagnole dont l’armée espagnole s’était auparavant retirée de la frontière nord. Il a également accepté qu’une délégation d’une cinquantaine de fonctionnaires et d’espions marocains pénètre à El Ayoun, la capitale du Sahara, à la même heure. Cette double cession, qui a consommé la conquête marocaine de la dernière colonie espagnole, est consignée dans certains documents déclassifiés de la CIA[7].

    De plus, quelques jours avant l’entrée officielle de la Marche verte au Sahara occidental, alors que le prince Juan Carlos assumait le poste de chef de l’État par intérim, des unités des FAR ont envahi le nord de la colonie, occupant des postes abandonnés par l’armée espagnole. Les troupes espagnoles avaient reçu l’ordre de Madrid de regarder ailleurs. Seul le Front Polisario a affronté les envahisseurs, à la stupéfaction des troupes coloniales espagnoles qui voyaient l’occupation marocaine entre impassibilité et impuissance.

    Le 1er novembre, cinq jours avant l’arrivée de la Marche verte dans le Sahara espagnol, Juan Carlos, en tant que chef d’État par intérim, a réuni à La Zarzuela le gouvernement et les chefs d’état-major de l’armée pour les informer qu’il se rendrait à El Ayoun. « Franco est à deux pas de la mort et je suis l’héritier… en fonction. Je vais donc me rendre à El Ayoun pour expliquer à Gomez de Salazar (gouverneur du Sahara espagnol) et à ses hommes ce que nous devons faire et comment nous allons le faire. Nous allons nous retirer du Sahara, mais en bon ordre et avec dignité. Non pas parce que nous avons été vaincus, mais parce que l’armée ne peut pas tirer sur une foule de femmes et d’enfants désarmés ». La justification de Juan Carlos était totalement incohérente, car les services secrets espagnols et l’armée espagnole elle-même avaient signalé la présence de milliers de soldats des FAR au sein de la Marche verte. Mais l’argument anticipait le cynisme qui allait être la marque de fabrique du futur monarque.

    Un cynisme que Juan Carlos allait répéter à son arrivée à El Ayoun, cette fois devant les commandants militaires stationnés au Sahara. Selon la transcription officielle elle-même, le jeune prince affirma : « L’Espagne respectera ses engagements et nous souhaitons protéger les droits légitimes de la population civile sahraouie »[8]. Seulement deux semaines plus tard, le 14 novembre 1975, les accords tripartites ont été signés à Madrid, par lesquels l’Espagne a remis unilatéralement le Sahara occidental à une administration tripartite formée par l’Espagne elle-même, le Maroc et la Mauritanie. Le but de ces accords n’était autre que de légaliser l’occupation marocaine et mauritanienne du Sahara. Une occupation qui était alors presque terminée et qui allait déclencher une guerre sanglante qui dura plus de quinze ans. L’Assemblée générale des Nations unies a rejeté les prétendus « Accords de Madrid » ainsi que l’occupation, en adoptant une résolution qui exigeait le respect du droit international, appelait l’Espagne à conclure le processus de décolonisation et reconnaissait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Certains auteurs soulignent que le prince Juan Carlos a renoncé au Sahara espagnol par crainte de se lancer dans une guerre coloniale aux résultats incertains. Et que l’expérience portugaise en Angola et au Mozambique, prélude à la Révolution des Œillets qui suivra, a pesé lourd dans les décisions et les craintes de la hiérarchie franquiste et surtout du futur monarque, dans cette décision. Mais ce calcul prétendument « stratégique » omet de préciser qu’il y avait toujours une alternative sur la table : que l’Espagne délègue ses responsabilités de puissance décolonisatrice, en transférant pour une période intérimaire de six mois l’administration du territoire à l’ONU, qui aurait organisé et supervisé le référendum d’autodétermination au Sahara. Cela était stipulé dans le Plan Waldheim que le Secrétaire général des Nations unies a proposé avec insistance pour garantir une solution qui préserverait les droits du peuple sahraoui et permettrait à l’Espagne de remplir ses engagements internationaux. Une proposition que Juan Carlos I, en tant que chef d’État en exercice, a directement rejetée.

    De l’occupation du Sahara à la restauration bourbonienne

    C’est ainsi que naît la nouvelle monarchie espagnole, qui rend hommage aux intérêts des USA en exécutant leur ordre de reddition du Sahara au Maroc. Comme l’écrit Bernardo Vidal, un militaire espagnol stationné au Sahara et membre de l’Union militaire démocratique (UMD), « L’apogée de l’ère franquiste, ou le début de la monarchie, appelez ça comme vous voulez, a été ce qu’on a appelé la décolonisation du Sahara, qui, en pure éthique militaire ou politique, pourrait être qualifiée de tromperie ou de trahison (…) humiliante tromperie des militaires espagnols, qui ont joué le rôle de marionnettes au service d’intérêts très spécifiques et de la poignée de ceux qui, sur ordre des USA, ont vendu le Sahara au Maroc »[9].

    Sur l’échiquier mondial de la Guerre froide, l’administration usaméricaine était prête à tout pour ne pas permettre l’instauration d’un régime socialiste favorable à l’Algérie, alliée des Soviétiques, dans une zone d’une importance stratégique comme le Sahara occidental, tant par sa situation géographique que par ses ressources en phosphate. En outre, dans le même mouvement, ils ont assuré la stabilité de la monarchie marocaine, rivale de l’Algérie et située sur le flanc nord-ouest de l’Afrique, avec un littoral sur deux mers et la capacité de contrôler le détroit qui relie la Méditerranée et l’Atlantique. De même, l’Arabie saoudite s’est assuré un allié important au sein de la Ligue arabe, particulièrement bien venu depuis la chute des monarchies d’Irak (1958) et de Libye (1969).

    Dans un autre des rapports déclassifiés par la CIA, fait avant l’occupation marocaine du Sahara, le futur monarque Juan Carlos est décrit comme une personne peu capable de mener une transition démocratique et, surtout, le peu d’enthousiasme populaire pour la restauration monarchique en Espagne est souligné : « Il y a peu d’enthousiasme pour Juan Carlos et la monarchie en Espagne, mais une certaine disposition à le soutenir car il n’y a pas de meilleure alternative », dit le document. « S’il parvient à préserver l’ordre public tout en parvenant à l’ouverture politique, il gagnera des soutiens. Le défi est énorme. Et il est peu probable que le nouveau roi ait les qualités nécessaires pour le relever[10].

    Cependant, après le rôle joué dans le conflit du Sahara, la figure de Juan Carlos en tant qu’allié international des USA a pris du poids dans les rapports de la CIA, jusqu’à ce qu’il soit désigné comme le « moteur du changement » dans un mémo de 1983.

    Mais outre le début des juteuses commissions saoudiennes sur les comptes secrets que nous ne connaissons que maintenant, Juan Carlos a obtenu d’autres récompenses importantes grâce à sa « gestion » du conflit sahraoui. À l’époque, le jeune prétendant au trône et les élites politiques espagnoles qui dirigeaient la transition post-franquiste étaient bien conscients que l’un des principaux obstacles à la restauration des Bourbons était le manque de légitimité internationale, surtout après leur refus de tenir une consultation populaire pour entériner la monarchie de peur de la perdre, comme Adolfo Suarez lui-même l’a admis dans un moment de relàachement. Et c’est là que la Maison Blanche a rendu une partie de la faveur du Sahara à Juan Carlos, le recevant aux USA pour son premier voyage officiel en tant que roi, avec la reconnaissance internationale dont il avait besoin.

    Nous ne saurons peut-être jamais si ce prêt sans intérêt de 100 millions d’euros accordé par l’Arabie saoudite à Juan Carlos Ier pour aider à « consolider la monarchie espagnole » était une autre « commission » pour son rôle de premier plan dans l’occupation marocaine du Sahara occidental qui intéressait tant Riyad. Ce qui ne fait aucun doute, c’est que l’occupation du Sahara est devenue un événement historique indispensable pour comprendre l’évolution ultérieure de la consolidation des monarchies marocaine et espagnole. C’est ainsi que les deux maisons royales étaient intimement liées, comme on l’a vu il y a un peu plus de vingt ans, lorsque Juan Carlos a été ému aux larmes en présentant ses condoléances à Mohamed VI pour la mort de son père, Hassan II, décédé à Rabat le 23 juillet 1999. En quittant les funérailles, le monarque espagnol a déclaré : « J’ai dit au roi Mohamed VI que tout comme, le roi Hassan II était mon frère aîné, je suis maintenant son frère aîné ». En fin de compte, tout reste en famille.

    Notes

    1/ www.revistavanityfair.es/realeza/articulos/rey-juan-carlos-relacion-arabia-saudi-comisiones/34261

    2/ Rodríguez Jiménez, José Luis. “Agonía, traición, huida. El final del Sáhara español. Critica 2015. pp 288

    3/ Rodríguez Jiménez, José Luis. “Agonía, traición, huida. El final del Sáhara español. Critica 2015. pp 705

    4/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 269

    5/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 273-274

    6/ Otazu, Javier: “Marruecos, El extraño vecino”. Catarata 2019. pp 63

    7/ www.vanitatis.elconfidencial.com/casas-reales/2019-07-23/hassan-ii-aniversario-20-muerte-juan-carlos-rey_2138847/

    8/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017 pp 289

    9/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 347

    10/ www.elespanol.com/espana/politica/20170118/186981945_0.html
    Miguel Urbán

    Source : Tlaxcala
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Marche Verte, Franco, Hassan II, Henry Kissinger,
  • Maroc : Evaluation du rapport de Ban Ki-moon d’avril 2013 sur le Sahara Occidental

    A la lecture du Rapport du Secrétaire Général (SG) au Conseil de Sécurité sur la Question Nationale, il transparait que ledit document s’inscrit pleinement dans le cadre d’une stratégie visant à légitimer la création d’un mécanisme de surveillance dans les provinces du Sud.

    Pour cela, le SG a surpondéré la dimension Droit de l’Homme, la question des ressources naturelles et la thématique de la prétendue frustration de la jeunesse dans lesdits territoires.

    Retour sur un Rapport subtilement orienté en faveur de la position de nos adversaires :

    1-Une déresponsabilisation systématique de la partie algérienne

    -Le Secrétaire Général fait l’impasse sur la responsabilité avérée et manifeste de l’Algérie notamment sur la question de l’enregistrement, par l’omission de toute mention explicite à celle-ci, tout en donnant une fausse impression d’avancer sur cette question.

    2-Une remise en cause de la prééminence de l’initiative marocaine

    -Son allusion aux arguments avancés par le Maroc lors des contacts avec M. Ross laisse entendre qu’il souhaite remettre en cause la prééminence de l’initiative marocaine.

    -A cet effet, le SG évoque l’impatience de certaines capitales du Groupe des Amis, et fait référence, de manière abusive, au climat de frustration supposé des jeunes, ce qui reflète sa volonté de favoriser une troisième solution préétablie.

    -Il profite également dudit Rapport pour réaffirmer sa lecture du statut de « Territoires non autonomes ».

    -Par ailleurs, la soi-disant frustration susmentionnée, pourrait constituer un argument majeur pour resserrer l’étau contre le contrôle du volume de l’assistance humanitaire.

    3-Un argumentaire tacite mais certain, visant à l’instauration d’un monitoring

    -Le Secrétaire Général appel à une standardisation de la MINURSO, par rapport aux missions existantes.

    -Il cherche à préciser sa lecture du mandat de la Minurso afin d’élargir ses missions et obtenir confirmation par le Conseil de Sécurité.

    -Le Secrétaire Général n’abandonne pas l’idée d’un mécanisme de monitoring, comme en témoigne les références explicites et récurrentes aux ressources naturelles. Par ce procédé rhétorique, le SG lance un appel déguisé mais appuyé aux acteurs intéressés.

    -Le SG rappelle également un principe de l’article 73 de la Charte afin d’apporter une dimension légale et légitime à sa démarche.

    -Ainsi, la dissémination progressive, tout au long du Rapport (permettant subtilité et insistance), de mentions au droit de l’Homme1, révèle l’intention manifeste de dépeindre une situation faussement pessimiste et inquiétante dans lesdits territoires, en vue d’aboutir à la conclusion, qu’un mécanisme de monitoring s’avère nécessaire.

    -Enfin, pour accroitre la pression sur les parties, il précise l’échéance d’avril 2015 pour réviser le cadre général du processus de négociation lancé en 2007

    Question nationale/Rapport du Secrétaire Général

    II. Recent developments

    Positive elements for Morocco :

    2. The situation in Western Sahara […] is generally calm. people can live without fear of a resumption of armed conflict in the medium term

    3. Moroccan investment in the infrastructure and in the social and cultural sphere. Public life […]peacefully, without incident

    4. Increase number of delegations […] visited the western part of the territory. Morroccan authorities showed increased openness and engagement

    5. the CNDH […]deployed observers and tried to defuse tensions and prevent clashes

    6. demonstration in Laayoune: Minurso was unable to verify the precise scale of this protest

    7. the new model proposed instead centred on the imperatives on sustainability, participatory democracy and social cohesion

    10. Small-scale demonstrations in the camps were reported, January 2014, 2 saharans were shot dead during an anti-smuggling operation conduced by Algerian security forces.

    Negative elements :

    4.On occasion visitors deemed hostile to Morroccan interests were denied access to or expelled from the territory

    5. Demonstrations in Laayoune. They were credible reports of heavy-handedness on the part of security forces as well as violence, such as stone-throwing, on the part of the demonstrations.

    6. Demonstration in Laayoune: clashes erupted between protesters and the Moroccan security forces, causing an estimated 150 injured on the both sides and a number of arrests.

    7. The ESEC’s assessment, highlighted feelings of frustration, impatience and injustice. The report advocated freeing development policy from the constraints of security imperatives and concluded that the development model applied in the Territory in the past had reached its limit.

    9. Some degree of dissatisfaction among the population in the refugee camps (near Tindouf) was perceptible, in particular among the youth. growing frustration at the lack of progress in the political field and at the difficult socio economic conditions in the camps

    11. The secretary general of the Frente Polisario wrote me repeatedly to condemn Morocco’s exploitation of the Territory’s resources and publicly, the Agreement, which was also the subject of some demonstrations cited earlier.

    12. Concerning the condemnation from Frente of Polisario about contracts between Morocco and foreign oil companies. Opinion states: “While the specific contracts which are the subject of the security council’s request activities were to proceed in disregard of the interest and wishes of the people of Western Sahara, they would be in violation of the international law principles applicable to mineral resources activities in Non-Self-Governing Territories.”

    Arguments raised

    Positive points for Morocco:

    -A peaceful and calm atmosphere in the region, which is currently under development.

    -A better access to these Territories: via cooperation and transparency of the Moroccan authorities

    – violations of the Human Rights by the Algerian security forces, were stressed in the report

    Negative points:

    -Pressure of Polisario on the Envoy of NU in order to bias his neutrality and objectivity

    – demonstrations are testified still repressed by the Moroccan security forces

    -The development model in the Territory applied in the past had reached its limits… but the new one aims to be more efficient.

    -Repetitive references to the youth’s frustration and natural resources.

    III. Activities of my Personal Envoy

    A. 2013 Consultations in the region

    Positive elements for Morocco

    18.Among both supporters and opponents of Morocco’s autonomy proposal, a lake of trust in its implementation was evident

    17. President Bouteflika stressed Algeria’s commitment to the principle of self determination as expressed in a referendum. The Frente of Polisario, while initially expressing fear that the idea of compromise played in Favour of Morocco’s autonomy proposal, agreed in the end to engage on the basis of the new approach. The neighbouring states expressed general support, with Algeria again making it clear that it’s not a party to the conflict.

    18. Saharans of all political persuasions told[… ] that they feel excluded from the negotiations meant to determine their future

    21. My Personal Envoy replied that, while the Council has identified self-determination as one of the two core issues to be addressed, it has not specified the form that this might take.

    Frente Polisario officials also noted that, regardless of the final status of Western Sahara, solid international guarantees for the terms of any agreement would be critical.

    22. However Saharans of all trends expressed renewed frustration over what they see as the exclusion of indigenous Saharans, whether in the Territory or in the refugee camps, from the negotiating process or their inadequate representation therein. Some went so far as to express the view that neither The Government of Morocco nor the Frente of Polisario truly represents their interests.

    24. Algeria […] underscored once again that Algeria will never become a party to the negotiations and that the conflict should be linked neither to the state of Moroccan-Algerian relations nor to the advancement of regional integration.

    Arguments raised

    Negative point:

    The Algerian’s position:

    Algeria reaffirms its non-involvement in the conflict and denies any link with the Polisario ;

    Algerian disempowerment

    – Some Saharans are complaining from the supposed failure, of both sides (Moroccan authorities and Frente Polisario), not sufficiently taking into account the indigenous Saharan’s interests

    – The report highlights the Saharans feeling of lacking a true representation in the territories where they live. 

    IV. Activities of the MINURSO

    Negative elements

    35. Minurso observed and recorded six general violations of military agreement by the Royal Moroccan Army, a significant decrease from the previous reporting period, when 42 violations were recorded […] As for Frente Polisario forces; MINURSO recorded one general violation […]

    77. The UN continued to receive communications alleging abuses in Western Sahara west of the berm, particularly in the form of arrests without warrants, cruel, inhuman and degrading treatment in detention, limitations on family and advocate access to detainees, confessions extracted under torture, violation of the right to a air trial, conditions that may amount to enforced disappearance and infringement of the rights of freedom of speech, association and assembly.

    79. Civil society organizations, including human rights groups active in Western Sahara west of the berm, continue to face obstacles n registering as nongovernmental organizations despite a judicial decision in their favour.

    84. Frente Polisario Secretary General proposed that the High Commissioner for Human Rights visit the refugee camps and Western Sahara itself for a firsthand assessment of the situation. Also, in the refugee camps administered by the Frente Polisario, Secretary General announced the creation of a Sahrawi National Council for Human Rights.

    Arguements

    Negative points:

    -violations of military agreement by the Royal Moroccan Army

    D. Human Rights

    Positive elements :

    71. To reinforce the role and effectiveness of the work of the CNDH and its regional offices in Laayoune and Dakhla, the Moroccan Government announced on 13 March 2014 that henceforth it would respond to all complaints submitted by these bodies within a three-month period

    74. The Moroccan authorities continued to cooperate with mandate holders of special procedures of the Human Rights Council and to facilitate their access to Western Sahara.

    82. Draft law on military tribunals had been approved by the Government Council and by the Council of Ministers presided by King Mohammed

    VI.

    83. Camps authorities have taken no action against the protesters camped in front of a UNHCR and within shouting distance of the main road.

    Negative elements

    77. The UN continued to receive communications alleging abuses in Western Sahara west of the berm, particularly in the form of arrests without warrants, cruel, inhuman and degrading treatment in detention, limitations on family and advocate access to detainees, confessions extracted under torture, violation of the right to a air trial, conditions that may amount to enforced disappearance and infringement of the rights of freedom of speech, association and assembly.

    79. Civil society organizations, including human rights groups active in Western Sahara west of the berm, continue to face obstacles n registering as nongovernmental organizations despite a judicial decision in their favour.

    84. Frente Polisario Secretary General proposed that the High Commissioner for Human Rights visit the refugee camps and Western Sahara itself for a firsthand assessment of the situation. Also, in the refugee camps administered by the Frente Polisario, Secretary General announced the creation of a Sahrawi National Council for Human Rights.

    Argumenta raised

    Positive aspects:

    – the Cooperation and the Progress/the Respect of the Human Rights issues by the Moroccan Government, have been highlighted in the report

    Negative elements:

    – The report identified the alleged violations of human rights committed by the Moroccan side.

    VI African Union

    Positive elements

    87. In 2007, the Council had mandated a process of direct negotiations between the parties under the auspices of the UN. A period of confidential consultations with each party was to begin shortly, and its results would be communicated to the council and other stakeholders as appropriate.

    Negative elements

    86. The Frente Polisario and Algeria expressed support while Morocco registered its strong opposition, notably in a letter addressed to me by King Mohammed VI.

    VII Recommenda-tions

    Positive elements

    94. If,[..] no progress occurs before april 2015, the time will have come to engage the members of the Council in a comprehensive review of the framework that it provided for the negotiating process in April 2007.

    98. I welcome Morocco’s cooperation with the Special Procedures of the Human Rights Council. I note with satisfaction the steps which Morocco has taken, such as those related to CNDH and the military tribunals.

    100. While welcoming these developments, I encourage both parties to continue and further enhance their cooperation with UN human rights bodies. I believe that such actions, covering both western Sahara and the refugee camps, would contribute to creating an environment conducive to the initiatives taken so far, as well as the negotiating process. Such positive developments should contribute to a more balanced and comprehensive monitoring human rights. The end goal nevertheless remains a sustained, independent and impartial human rights monitoring mechanism, covering both the Territory and the camps.

    Negative elements

    97.In light of increased interest in the natural resources of Western Sahara, it is timely to call upon all relevant actors to “recognize the principle that the interests of the inhabitants of these territories are paramount”

    99. I also take positive note of the Frente Polisario expressed readiness to cooperate with United Nation Human Rights bodies, and of its establishment of Sahrawi National Human Rights Council.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, rapport avril 2014,

  • Sahara Occidental : Communiqué de presse de la Russie

    Communiqué de presse sur les résultats de la visioconférence des États membres du Conseil de Sécurité sur la situation au Sahara occidental

    Notre approche du règlement du Sahara occidental est équilibrée et impartiale. La formule finale doit être acceptable pour les deux parties; elle devrait envisager l’autodétermination du peuple du Sahara occidental sur la base des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies dans le cadre de procédures qui devraient répondre aux objectifs et principes de la Charte des Nations Unies.

    Nous appuyons le rôle stabilisateur de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental, où des officiers russes sont déployés.

    Nous attendons avec intérêt la nomination d’un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général et les progrès dans la convocation du troisième round de tables rondes entre les parties avec la participation de leurs États voisins à Genève. Nous espérons que la reprise du dialogue contribuera à faciliter une solution équitable et durable sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations Unies, acceptables pour les deux parties.

    Source

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, MINURSO, ONU, Conseil de Sécurité, Front Polisario, Russie,

  • Sahara Occidental : Déclaration du représentant du Polisario auprès de l’ONU

    A l’occasion de la réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies pour le renouvellement du mandat de la MINURSO, le représentant du Front Polisario auprès de l’ONU, M. Sidi Omar, a fait une déclaration par vidéo-conférence dans laquelle il a demandé aux membres du Conseil de prendre des actions, pas des paroles en vue de mettre fin au statu quo.

    M. Omar a indiqué « bien que la session a lieu à un moment où le monde est confronté aux conséquences de la pandémie du coronavirus, nous espérons que le Conseil de sécurité prendra des mesures concrètes pour changer le statu quo et relancer le processus de paix au Sahara occidental qui est au point mort ».

    « Nous espérons également que le Conseil enverra un message fort au Maroc, puissance occupante, pour qu’il mette fin à ses actions illégales et déstabilisatrices dans les territoires sahraouis occupés ».

    Le diplomate sahraoui a souligné que « ce que notre peuple attend de l’ONU et du Conseil de sécurité en particulier, ce sont des actions, pas des paroles, des actions qui lui permettraient d’exercer librement et démocratiquement son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance ».

    « La prochaine réunion est donc une nouvelle occasion pour le Conseil d’aller au-delà du «statu quo» et de démontrer sa détermination à mettre un terme au conflit qui dure depuis des décennies au Sahara occidental et, avec lui, aux souffrances de notre peuple », a-t-il conclu.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, Conseil de Sécurité, MINURSO,