Étiquette : Gaid Salah

  • Faut-il faire partir le chef d’état-major ?

    À mesure que les langues se délient, que la trame du projet de « consultation » nationale, initié sous la houlette de l’ex. DRS Toufik, précise ses contours, il est une évidence que le maintien du système Bouteflika avait tout l’air d’être promu à de beaux jours, après que l’option du cinquième mandat eut été rejetée globalement et dans le détail par le « Hirak ».

    C’est, du moins, le sentiment des instigateurs du projet de la 2ème République et de leur fan-club, croyant naïvement qu’il s’agissait là d’une simple opération technique comme dans le bon vieux temps lorsque les lois de la République étaient éludées, la Constitution ignorée et bafouée juste pour satisfaire le canevas du statu quo et assurer ainsi, la survie et les affaires du Clan.

    Partant d’hypothèses pour le moins erronées ne prenant pas en ligne de compte, notamment, l’instabilité de la contestation de la rue et sa versatilité au gré de l’évolution du « combat pour la liberté », et négligeant de façon ostentatoire le rôle de l’ANP dans pareille situation, les concepteurs du plan B de l’après-Bouteflika en préservant tout de même la philosophie intacte du système, ont fait fausse route et lamentablement échoué dans leur entreprise.

    Autre négligence de taille de cette stratégie à la va-vite, les risques potentiels de déstabilisation du pays par les ennemis d’hier et d’aujourd’hui. Résultats des courses, des voix s’élèvent ici et là pour appeler au départ du chef d’état-major de l’ANP visant, par la même, l’objectif sournois de porter atteinte à la stabilité et à l’unité de cette Institution, véritable colonne vertébrale du pays.

    Si des hommes politiques aigris, avides de pouvoir, mal sponsorisés au demeurant, et quelques podcasters aux mœurs débridées vivant à l’étranger et financés par des pays hostiles à l’Algérie, font du départ de Gaïd Salah un leitmotiv, il est intolérable que la rue en vienne à s’immiscer dans les affaires de l’ANP au seul motif que son chef d’état-major ait fait partie de l’ère Bouteflika.

    Un raisonnement absurde et dangereux à la fois en ce sens que tous les subalternes du chef d’état-major nommés par lui-même doivent, par transitivité, partir de l’Armée qui sera ainsi vidée de sa substance.

    La relève dans un tel cas de figure est totalement différente de celle d’une sentinelle dans une guérite. Cela demande du temps et expose le pays à toute velléité malveillante. Et puis, quel est ce pays, de par le monde, qui se vante de démocratie et qui laisserait des manifestants réclamer des changements à la tête de son Armée? Cela ne s’est pas vu même dans les Républiques banannières les plus archaïques.

    Fol espoir que d’espérer une réponse de Tabou ou de Zitout, aveuglés par leur machiavélisme et l’obligation de résultat pour laquelle engagement a été pris.

    L’objet de ce propos est de schématiser, tant bien que mal, le complot qui menace le Pays à travers l’ANP, complot ourdi par des officines et des think tanks relevant de puissances étrangères et que, malheureusement Toufik et consorts n’ont pas pris à sa juste mesure.

    La partie n’est pas encore définitivement gagnée. Les citoyens doivent se rendre à cette évidence amère. Que Dieu préserve notre pays!

    A. T.

    Tags : Algérie, transition, armée, Hirak, Gaïd Salah,

  • Algérie : Faut-il faire partir le chef d’état-major ?

    À mesure que les langues se délient, que la trame du projet de « consultation » nationale, initié sous la houlette de l’ex. DRS Toufik, précise ses contours, il est une évidence que le maintien du système Bouteflika avait tout l’air d’être promu à de beaux jours, après que l’option du cinquième mandat eut été rejetée globalement et dans le détail par le « Hirak ». C’est, du moins, le sentiment des instigateurs du projet de la 2ème République et de leur fan-club, croyant naïvement qu’il s’agissait là d’une simple opération technique comme dans le bon vieux temps lorsque les lois de la République étaient éludées, la Constitution ignorée et bafouée juste pour satisfaire le canevas du statu quo et assurer ainsi, la survie et les affaires du Clan.

    Partant d’hypothèses pour le moins erronées ne prenant pas en ligne de compte, notamment, l’instabilité de la contestation de la rue et sa versatilité au gré de l’évolution du « combat pour la liberté », et négligeant de façon ostentatoire le rôle de l’ANP dans pareille situation, les concepteurs du plan B de l’après-Bouteflika en préservant tout de même la philosophie intacte du système, ont fait fausse route et lamentablement échoué dans leur entreprise.

    Autre négligence de taille de cette stratégie à la va-vite, les risques potentiels de déstabilisation du pays par les ennemis d’hier et d’aujourd’hui. Résultats des courses, des voix s’élèvent ici et là pour appeler au départ du chef d’état-major de l’ANP visant, par la même, l’objectif sournois de porter atteinte à la stabilité et à l’unité de cette Institution, véritable colonne vertébrale du pays.

    Si des hommes politiques aigris, avides de pouvoir, mal sponsorisés au demeurant, et quelques podcasters aux mœurs débridées vivant à l’étranger et financés par des pays hostiles à l’Algérie, font du départ de Gaïd Salah un leitmotiv, il est intolérable que la rue en vienne à s’immiscer dans les affaires de l’ANP au seul motif que son chef d’état-major ait fait partie de l’ère Bouteflika. Un raisonnement absurde et dangereux à la fois en ce sens que tous les subalternes du chef d’état-major nommés par lui-même doivent, par transitivité, partir de l’Armée qui sera ainsi vidée de sa substance.

    La relève dans un tel cas de figure est totalement différente de celle d’une sentinelle dans une guérite. Cela demande du temps et expose le pays à toute velléité malveillante.

    Et puis, quel est ce pays, de par le monde, qui se vante de démocratie et qui laisserait des manifestants réclamer des changements à la tête de son Armée? Cela ne s’est pas vu même dans les Républiques banannières les plus archaïques.

    Fol espoir que d’espérer une réponse de Tabou ou de Zitout, aveuglés par leur machiavélisme et l’obligation de résultat pour laquelle engagement a été pris.

    L’objet de ce propos est de schématiser, tant bien que mal, le complot qui menace le Pays à travers l’ANP, complot ourdi par des officines et des think tanks relevant de puissances étrangères et que, malheureusement Toufik et consorts n’ont pas pris à sa juste mesure.

    La partie n’est pas encore définitivement gagnée. Les citoyens doivent se rendre à cette évidence amère. Que Dieu préserve notre pays!

    Le Courrier d’Algérie

    Tags : Algérie, transition, Hirak, armée, ANP, Gaïd Salah,

  • Algérie : SAVOIR RAISON GARDER

    » L’alchimie est particulièrement subtile. Elle consiste en une sorte de main de fer dans un gant de velours. Elle consiste, surtout, à se montrer avant tout ferme -très ferme- envers les siens, envers ses policiers, avant de se tourner vers les citoyens lambda, afin que ces derniers comprennent que nul n’est au-dessus de la loi, que les changements sont bel et bien en marche et que les oligarques et anciens très hauts responsables emprisonnés ne l’ont pas été dans le cadre de règlements de comptes entre clans sur fond de hirak populaire « .

    Par Mohamed Abdoun :

    Tout d’abord, et afin que les choses soient parfaitement claires d’entrée de jeu, il est hors de question d’encourager ici la violence, de quelque nature qu’elle soit, et quelle qu’en soit l’auteur. Dans un pays civilisé digne de ce nom, tout se règle par le dialogue. Et, même lorsque le litige devient absolument insoluble, il existe des lois et des arbitres -les juges en l’occurrence- pour trancher en connaissance de cause, sans jamais attenter aux droits des uns et des autres.

    Ce préambule pour rebondir sur l’affaire de ces deux jeunes interpellés, et inculpés de » tentative d’homicide volontaire et agression avec violence contre un agent de la forte publique « . Ma foi, au risque de me tromper, cette accusation, particulièrement grave, me parait particulièrement disproportionnée au regard des faits constatés, et que chacun pour visionner à son aise sur les réseaux sociaux.

    Le contact physique, qui ne dure pas plus d’une fraction de seconde, ne comporte en aucune manière une quelconque » agression avec violence « . En revanche, il est vrai que le policier a bel et bien été poussé du haut de ce fourgon. L’agression y est, ce me semble. Mais sans violence. Et, encore moins avec volonté de tuer ce policier, puisqu’il est question ici, dois-je le répéter encore, de » tentative d’homicide volontaire «.

    La dureté de cette inculpation a de quoi braquer un peu plus les citoyens, vis-à-vis de la justice et des pouvoirs publics alors que le but premier, à mon humble sens, est d’apaiser les esprits et de tenter de trouver une issue à la grave crise dans laquelle se débat l’Algérie depuis de nombreuses semaines. Sinon, pourquoi est-ce que ce policier n’a pas été inculpé lui aussi.

    Ma foi, en plein ramadan, il procédait, du haut de ce fourgon, à l’arrosage des citoyens-manifestants à l’aide d’une bombe aérosol distillant des gaz lacrymogènes. L’agression est formellement et dûment constatée. Ce n’est pas le seul cas, du reste. Le sentiment d’impunité dont jouiraient les services de sécurité ne peut donc qu’exacerber une opinion publique déjà chauffée à blanc, à cause de la non-satisfaction de ses revendications principales, et dont des membres sont inculpés de très lourdes charges alors qu’ils ne faisaient, en somme, que défendre les leurs de l’agression caractérisée dont ils étaient victimes de la part de ce policier.

    Hélas, la violence engendre la violence. Elle reste condamnable d’où qu’elle vienne. Elle l’est cependant deux fois plus chez celui qui a commencé. Qui a déclenché les hostilités. Le choix idoine, à mon humble sens, serait la voie de l’apaisement. Tout le monde a pu constater avec quel civisme les citoyens se comportent chaque vendredi, et qu’ils ne prennent la mouche que lorsqu’ils sont agressés et/ou provoqués.

    Des gilets oranges ont même été improvisés afin d’éviter et d’atténuer les frottements directs avec les services de sécurité, et de débusquer les provocateurs -d’Otpor et de Rachad- pouvant se glisser parmi les manifestants. L’alchimie est particulièrement subtile. Elle consiste en une sorte de main de fer dans un gant de velours. Elle consiste, surtout, à se montrer avant tout ferme -très ferme- envers les siens, envers ses policiers, avant de se tourner vers les citoyens lambda, afin que ces derniers comprennent que nul n’est au-dessus de la loi, que les changements sont bel et bien en marche et que les oligarques et anciens très hauts responsables emprisonnés ne l’ont pas été dans le cadre de règlements de comptes entre clans sur fond de hirak populaire.

    M. A.

    La Tribune des Lecteurs, 29 mai 2019

    Tags : Algérie, transition, Hirak, armée, ANP, Gaid Salah,

  • Algérie : Le 15e vendredi de mobilisation

    Mouvement populaire : Le 15e vendredi de mobilisation

    10h01 : La grande poste et ses alentours sont fortement occupés par un important dispositif policier et l’on opère des arrestations parmi les premiers manifestants qui arrivent sur les lieux. Les accès vers la capitale sont bloqués par des barrages filtrant les automobilistes. Le Tunnel des facultés est pour le moment ouvert à la circulation avec une forte présence policière en prévision de sa fermeture.

    9h35 : Le quinzième vendredi de mobilisation populaire pour le départ du système intervient dans un contexte marqué par l’aboutissement de fait de la revendication portant annulation des élections présidentielles convoqués contre la volonté de la rue et au lendemain de la nouvelle offre de dialogue lancée par le chef de l’Etat major de l’armée nationale Ahmed Gaid Salah.

    Les Algériennes et les Algériens s’apprêtent à descendre dans la rue aussi au lendemain du décès tragique du détenu politique Kameleddine Fekhar après 54 jour de grève de faim pour protester contre la sa détention à la prison de Ghardaia.

    Cette question de détenus d’opinion puisque l’on a recensé pas moins de 14 suscitera sans aucun doute la réaction des manifestants de ce vendredi.

    Algérie1, 31 mai 2019

    Tags : Algérie, transition, Hirak, armée, ANP, Gaid Salah,

  • Algérie: En attendant des solutions concrètes à la crise politique

    par Ghania Oukazi

      L’appel du chef d’état-major de l’ANP au dialogue et à l’organisation d’élections présidentielles devient redondance et continue de l’opposer à un «hirak» et à une classe politique qu’il s’est même refusé à qualifier en tant que tels.

    Encore une fois, le général de corps d’armée parle mais ne décide pas. Ses interventions dans les casernes deviennent des messages classiques qui n’apportent pas de solution concrète à la crise politique dans laquelle s’enlise le pays depuis trois mois. Ahmed Gaïd Salah sait qu’il est dans l’impossibilité d’organiser des élections présidentielles le 4 juillet prochain comme il l’a fait annoncer par le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, au lendemain de la démission de Bouteflika.

    Des échos des Tagarins laissent même penser à une élection présidentielle le 31 octobre ou le 7 novembre prochains et qu’il faille au préalable conformer l’esprit de la Constitution à la situation nationale «exceptionnelle». L’on sait d’ailleurs qu’une ébauche sur les mécanismes à mettre en place pour la création d’une instance chargée de l’organisation du scrutin lui a été adressée par des milieux universitaires.

    De tout cela, le chef de l’état-major de l’armée n’en fait cas dans son discours du mardi dernier à partir de la 6ème région militaire. Son refus de se prononcer sur le report d’un rendez-vous avorté doit être à ses yeux cet indice qu’il veut de taille pour montrer que l’armée se refuse à intervenir dans le champ politique.

    Devant l’opinion nationale et internationale, il tient absolument à ne pas être vu comme un putschiste qui impose au pays un régime militaire de fait. Il l’explique et l’affirme lorsqu’il souligne que «la priorité aujourd’hui est d’aller vers un dialogue productif qui prépare la voie à la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais possibles, loin, et je le dis, de périodes de transition aux conséquences incertaines, car l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination». Son allusion aux généraux putschistes de 1991 est claire. Il est certain que Gaïd Salah ne veut pas être considéré comme tel et refuse de revenir aux circonstances qui ont prévalu à l’arrêt du processus électoral de l’époque. Ses sous-entendus rappellent précisément l’intronisation du Haut Commandement de l’armée de l’époque à la tête de l’Etat à travers la présence de généraux janviéristes comme Khaled Nezzar dans le HCE (Haut Comité d’Etat.) Ce qui a plongé le pays dans une période de transition «d’exception» jusqu’en 95, date de l’élection présidentielle de Liamine Zeroual.

    Quand Gaïd prône la prudence

    C’est peut-être pour cela que le général de corps d’armée répète qu’il n’a aucune ambition politique. Ceci étant, ses affirmations ne l’éloignent pas de la scène politique dans laquelle il se trouve les pieds joints depuis le déclenchement de la crise. Mais il se veut prudent en restant dans les grands principes de sortie de crise, et ce, en s’abstenant à ce jour de fixer clairement les contours et les mécanismes du dialogue auquel il appelle et se refuse même à en désigner précisément les acteurs.

    En attendant qu’il arrête l’opportunité pour les faire préciser par le chef de l’Etat, le chef d’état-major s’est adressé de Tamanrasset à «des personnalités et aux élites nationales», aux «personnalités nationales» et aux «enfants du pays» pour leur rappeler qu’un «dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant est la seule solution à la crise». A aucun moment, le général de corps d’armée n’a interpellé nommément les partis politiques. Il est resté très vague sur les interlocuteurs ou les parties qu’il veut faire asseoir autour d’une table.

    Et bien qu’il exhorte «les enfants du pays» à «apporter la contribution judicieuse de façon à trouver les solutions escomptées», il réaffirme sa solution à lui à l’impasse politique en insistant sur «la tenue d’élections présidentielles dans les plus brefs délais». Il place ainsi le balle dans le camp de ceux qui appellent au dialogue à partir de leurs salons tout en leur faisant remarquer qu’«il n’y a aucune raison de continuer à perdre du temps, car le temps est précieux et il n’y a pas moyen de le gâcher dans des discussions stériles loin du véritable dialogue sincère et constructif». Il ne manquera pas de leur dire que «rien n’est impossible et l’Algérie attend une sortie légale et constitutionnelle qui la prémunira contre toute forme d’exacerbation de la situation». Il rejette par la force du verbe toute idée de période de transition «aux conséquences incertaines».

    La nouveauté dans son discours est peut-être cette esquisse d’un ordre du jour basé sur sa demande d’une «évaluation des circonstances que vit le pays» et surtout ces «concessions réciproques» qu’il attend de ceux qui appellent au dialogue. L’on se demande cependant de quel genre de concessions Gaïd Salah parle-t-il, mise à part celle qu’il attend de ses antagonistes de ne pas tenter de défaire le cadre constitutionnel par leur condition de faire partir le chef de l’Etat. Pour l’heure, Abdelkader Bensalah est la seule autorité constitutionnelle avec laquelle le dialogue peut être mené comme il le veut.

    «La Constitution telle qu’elle est» ?

    «Les solutions viendront dans les plus proches délais afin d’assister l’Armée Nationale Populaire dans l’accompagnement des fils de notre patrie, lorsqu’ils présenteront leurs propositions constructives comme le requiert le noble devoir national», a-t-il dit en supposant que le «hirak» aussi arriverait rapidement à désigner ses représentants pour la phase de concertation.

    Le général de corps d’armée préfère slalomer entre les diverses situations plutôt que de détailler sa feuille de route et d’affronter ses objecteurs qui veulent l’amener physiquement sur le terrain politique. Pour lui, le jeu n’en vaut pas la chandelle parce qu’il risque de précipiter sa chute. La France lui a signifié hier qu’elle gardait l’œil sur ce qui se passait «chez lui». Son ministre des Affaires étrangères qui intervenait mardi dernier devant la commission de l’assemblée nationale de l’Europe et des Affaires étrangères, a exprimé le souhait de son pays que «les Algériens puissent trouver ensemble les chemins d’une transition démocratique».

    Jean-Yves Le Drian s’est prononcé sur l’élection présidentielle en Algérie en faisant cette remarque claire : «(…) le problème c’est que pour qu’il y ait une élection, il faut qu’il y ait des candidats et, voilà, les candidats ne se manifestent pas. Il y a deux candidatures qui ont été reçues par le Conseil constitutionnel «. Le chef de la diplomatie française qualifie la situation de «très particulière où il y a des manifestations qui se poursuivent dans le pays, avec des aspirations profondes pour ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de l’Algérie». Il fait un clin d’œil au chef d’état-major de l’ANP en relevant «la volonté des autorités militaires de faire en sorte que la Constitution telle qu’elle est puisse s’appliquer.

    D’où la répétition de l’engagement par M. Gaïd Salah de faire en sorte que l’élection puisse avoir lieu le 4 juillet». Son «mais», c’est, a-t-il dit, «il y a deux voies parallèles, d’un côté cette affirmation, de l’autre côté le mouvement du peuple algérien» et entre les deux, «nous (la France ndlr), nous souhaitons que les Algériens puissent trouver ensemble les chemins d’une transition démocratique. C’est ce que nous espérons compte tenu des liens profonds qui nous lient à ce pays et dans ces moments nous continuons de nous tenir aux côtés des Algériens dans le respect de l’amitié qui doit présider toujours à nos relations». Ceux qui tenaient à ce que la France officielle donne «son avis» sur les événements nationaux, Le Drian l’a fait avec précision.

    Le Quotidien d’Oran, 30 mai 2019

    Tags : Algérie, transition, Hirak, armée, ANP, Gaid Salah,

  • Gaïd Salah met en garde contre les ceux qui veulent exacerber la situation et faire perdurer la crise

    Le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, a affirmé, hier, à l’occasion de sa visite à la 6e Région militaire, que «l’unique voie pour résoudre la crise que vit notre pays est d’adopter la voie du dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant, qui place l’Algérie au-dessus de toute considération».

    Le vice ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah a prononcé un nouveau discours, aujourd’hui, mercredi 29 mai, dans lequel il révoque l’importance du dialogue honnête et constructif pour sortir l’Algérie de la crise actuelle.

    Le chef de corps d’armée a confirmé que rien ne justifie la perte de temps et l’éloignement de la voie du dialogue honnête et constructif.

    Il avait notamment mis en garde contre les desseins de certains à vouloir exacerber la situation et faire perdurer cette crise, en répandant sciemment les rumeurs, les informations erronées et les mensonges, de façon continue, à travers de nombreux médias :

    «Ceux qui tendent à exacerber la situation et faire perdurer cette crise sont ceux-là mêmes qui œuvrent sciemment à répandre continuellement les rumeurs, les informations erronées et les mensonges à travers de nombreux médias, et ils ne peuvent en aucun cas contribuer à créer un climat d’entente mutuelle propice, voire un dialogue calme et serein et cela induit que ceux qui recourent à de telles pratiques sont contre le dialogue sérieux et pondéré. Ce sont des objectifs qui ne sont nullement innocents, dont les instigateurs supporteront les conséquences devant Allah, le peuple et l’histoire. Ils empruntent délibérément cette voie, même s’il était en leur capacité d’acquérir davantage de crédibilité en mettant l’accent sur la transmission des faits réels, au lieu de s’adonner à la désinformation de l’opinion publique par des mensonges et des scénarios fabriqués de toutes pièces et erronés, qu’ils imputent à des personnalités et des centres de décision, tout cela sur la base de plans étudiés et élaborés avec une grande ruse, afin de discréditer tout acte visant l’apaisement de la population et la recherche de solutions idoines à la crise actuelle que traverse le pays, leur but évident étant d’entraver toute solution et obstruer toute bonne démarche nationale de dialogue et de concertation entre les différentes parties »,a-t-il martelé.

    Rachel Hamdi

    Echourouk Online, 30 mai 2019

    Tags : Algérie, transition, Hirak, armée, ANP, Gaid Salah,

  • Algérie : Pathétique

    » En conclusion, si le peuple doit se trouver un autre lieu de ralliement, il devra également se prémunir de cette contreoffensive déclenchée tous azimuts par les pouvoirs publics pour qui le temps des concessions semble bel et bien révolu « .

    Par Mohamed Abdoun :

    Difficile, très difficile, de croire que le parvis de la Grand-Poste tombe vraiment en ruine. Si cela était vraiment le cas, pas mal de signes évidents auraient été constatés auparavant. Et puis, je conçois mal que quelques dizaines de manifestants auraient pu provoquer les dégâts dont nous parlent des responsables au sein de la wilaya d’Alger.

    La rapidité avec laquelle ces derniers se sont empressés de fermer le lieu est elle aussi particulièrement suspecte. Le mode opératoire aussi. De lourds, très lourds, fourgons de police ont encerclé le lieu sans se soucier du fait que leur poids pourrait aggraver les choses, ou même précipiter la chute de ce parvis.

    Des policiers ont également été placés entre ces fourgons, bouchant les moindres espaces existant entre eux, empêchant même une fourmi de s’y glisser, et se souciant donc bien peu de leur propre sécurité. Au-delà de cette barrière faire de machines et de chair humaine, des plaques de zinc ont été fichées au sol sans se soucier, là encore, d’aggraver les choses avec les gros trous creusés dans ces escaliers centaines, ainsi que le poids de tout ce métal.

    Notre fluette photographe, qui ne pèse pas plus qu’une ou deux de ces plaques, a quand même été empêché de photographier de près ce véritable cirque, sous prétexte que sa sécurité aurait été menacée si elle s’était trop approchée des lieux. Fadaises que tout cela. Il semble bel et bien que l’on ait cherché à » neutraliser » le lieu de ralliement emblématique du hirak. Et, si tel est vraiment le cas, il faudra s’attendre à d’autres actions également hostiles à ce mouvement dans les prochains jours et semaines.

    En conclusion, si le peuple doit se trouver un autre lieu de ralliement, il devra également se prémunir de cette contre-offensive déclenchée tous azimuts par les pouvoirs publics pour qui le temps des concessions semble bel et bien révolu.

    Le système sacrifie des pions pour calmer la colère citoyenne, mais oeuvre à se régénérer. Son départ, tel que revendiqué par la rue, n’est absolument pas à l’ordre du jour. Le plus dur reste à venir…

    M.A.

    Source : La Tribune des Lecteurs, 22 mai 2019

    Tags : Algérie, ANP, armée, pouvoir, Gaïd Salah,

  • Algérie : Gaïd Salah compte faire de nouvelles révélations

    Hocine Adryen

    Tout le monde a compris de qui il s’agissait lorsque le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah a évoqué, ce lundi à Ouargla, les têtes de la discorde à l’origine du complot échafaudé, selon lui, contre l’Etat et l’Armée. Il s’agit des deux généraux Athmane Tartag et Mohamed Mediène ainsi que de l’ex-conseiller à la présidence Saïd Bouteflika, emprisonnés actuellement à Blida.

    Selon Gaïd Salh, le complot contre l’Armée et l’Algérie fomenté par « les têtes de la discorde », serait encore plus vaste. « Nul doute que les têtes de la discorde, qui ont été démasqués, ainsi que leurs actes criminels et pernicieux néfastes pour l’Algérie sont aujourd’hui en train de subir la sanction juste et équitable qu’elles méritent par la force de la loi », a-t-il dit.

    Le vice-ministre de la Défense nationale a ajouté que l’enquête dévoilera de nouvelles personnes impliquées dans le complot contre l’Armée et l’Algérie. Celle-ci auront le même sort que Said Bouteflika et que les généraux Toufik et Tartag. « Ce sera également le sort de tous ceux qui sont impliqués dans le complot contre l’Armée nationale populaire et l’Algérie, en commettant des actes criminels. Ceux-là mêmes que les enquêtes persévérantes et approfondies en cours ne manqueront pas de dévoiler dans l’avenir et seront eux aussi sanctionnés de manière juste et équitable par la force de la loi », a-t-il déclaré. Evoquant de la corruption, l’autre cheval de bataille de l’institution militaire, qui a atteint des sommets inégalés, Gaïd Salah a parlé « de nombreux dossiers lourds et dangereux, ce qui a fait peur à la bande. Cette dernière s’est précipitée pour entraver les efforts de l’ANP et de la justice », a-t-il ajouté.

    Dans un nouveau discours, prononcé avant-hier soir mais diffusé hier, Gaïd Salah a évoqué la corruption, révélant, cette fois-ci, que ce phénomène « a des prolongements politiques, financiers, médiatiques et de multiples lobbies qui se diffusent dans les institutions de l’Etat ». Selon le vice-ministre de la Défense nationale, l’approche employée dans la lutte contre la corruption « est axée sur une fondation solide et des informations sûres et confirmées, ce qui a énervé le clan et suscité la peur chez eux ».

    Le ministre de la Justice, Slimane Brahmi, a, de son côté, exhorté les parquets généraux à « superviser minutieusement les enquêtes préliminaires à travers un approfondissement des investigations pour démasquer les personnes impliquées dans des affaires de corruption, définir leurs avoirs illicites et situer les lieux où ils se trouvent ». Le ministre a tenu a préciser, lors d’une cérémonie d’installation du procureur général près la cour d’Alger, que la lutte contre les crimes de corruption « implique de la part des parquets généraux de diriger et de superviser, de manière permanente et minutieuse, les enquêtes préliminaires de la police judiciaire, à travers l’approfondissement des investigations pour démasquer les auteurs de ces crimes, définir leur avoirs criminels et situer les lieux où ils se trouvent pour leur recensement ».

    Selon le ministre de la Justice, cette mesure « précède la saisie ou le gel des avoirs illicites récupérés en prévision de leur communication aux juridictions compétentes pour trancher conformément à la loi », a ajouté Brahmi, pour qui les avoirs de la corruption constituent « la pierre angulaire » de la lutte contre les crimes de corruption en portant un coup de grâce aux coupables, c’est-à-dire à leur patrimoine ».

    Le garde des Sceaux a souligné que la prévention contre ce fléau « exige l’exploitation de tous les mécanismes juridiques disponibles et le recours, le cas échéant, à la coopération internationale dans le cadre des accords bilatéraux ou internationaux ratifiés par l’Algérie afin d’arrêter les coupables et de les présenter à la justice pénale, habilitée à les juger conformément aux lois de la République ». Il a assuré que la justice, avec les compétences et moyens juridiques dont elle dispose, « est en mesure de traiter ce genre d’affaires qui nuisent à l’économie nationale ».

    Le Jeune Indépendant

    Tags : Algérie, Tartag, Bouteflika, Toufik, complot, Gaïd Salah,

  • Algérie : Gaïd Salah juge urgent la formation d’une commission chargée de la gestion et de la surveillance des élections

    Le Général de Corps d’Armée, Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense nationale, Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP) a qualifié d’important l’activation des mécanismes constitutionnels des élections présidentielles, seule issue selon lui afin de mettre fin à cette crise qui bouleverse le pays.

    En marge d’une visite de travail et d’inspection entamée ce lundi à la 4e Région militaire à Ouargla, Chef d’état-major de l’Armée nationale populaire affirme que le déroulement des élections présidentielles évitera à l’Algérie le piège du vide constitutionnel et les dangers qui guettent la stabilité de la patrie.
    Rachel Hamdi

    Echourouk Online, 20 mai 2019

    Tags : Algérie, élections, Gaïd Salah, armée,

  • Algérie : Gaïd Salah dans la lignée des « 22 » historiques

    AMMAR KHELIFA

    Le contexte ne ressemble pas à celui d’octobre 1954, mais la révolte pacifique du peuple algérien en 2019 et l’insurrection armée déclenchée par un groupe révolutionnaire contre le colonialisme français, présentent beaucoup de similitudes.

    Si la veille du déclenchement de la lutte armée contre l’ordre colonial, avait été endossé par des militants nationalistes, déçus par le « jeu stérile des partis politiques de l’époque, dont la majorité ont été compromis par l’administration française, aujourd’hui, c’est l’ANP, digne héritière de l’ALN, qui pris la responsabilité de combler le vide laissé par une élite dépassée par les événements, et une classe politique, dont les intérêts ne sont plus compatibles avec les aspirations des masses.

    A l’instar des « 22 » historiques, qui avaient décidé de passer à l’acte, un certain 1er novembre 1954, en lançant un appel solennel au peuple soumis par le feu et par le fer, à les suivre, l’ANP, et partant de son ancrage populaire, n’a nullement hésité à s’inscrire dans le mouvement populaire né le 22 février.

    En tant qu’institution républicaine, elle s’est gardée d’intervenir, et s’est contenté de suivre la situation avec une attention accrue, jugeant le moment inopportun pour intervenir directement, tant que le pouvoir politique n’a pas encore dévoilé ses intentions et formulé des réponses concrètes aux manifestions populaires.

    A vrai dire, elle a laissé le soin aux politiques de gérer la situation dans un cadre constitutionnelle, mais devant leur incapacité à trouver des solutions acceptables par tous, elle a été obligée d’intervenir pour mettre chacun devant ses responsabilités. D’autant plus que les forces anticonstitutionnelles, que le chef d’Etat-major de l’ANP n’a pas cessé à dénoncer, jusque là tapies à l’ombre, sont sorties au grand jour, pour manœuvrer contre la patrie et le peuple.

    Conscient qu’il est devant une phase historique, Ahmed Gaïd Salah n’avait aucun choix que de hausser le ton, sans tenir compte des noms et des personnes. Pour le Haut commandement de l’armée, l’Algérie est guetté par les périls par ceux qui font la sourde oreille aux revendications du peuple, il n’est donc plus question de laisser une « bande de malfrats » « contourner ses revendications légitimes en fomentant des plans douteux, tendant à déstabiliser le pays et l’entrainer dans le piège du vide constitutionnel ».

    « J’ai confirmé à maintes fois qu’en ma qualité de Moudjahid ayant lutté par le passé contre le colonialisme tyrannique et ayant vécu la souffrance du peuple en cette période difficile, je ne saurai me taire aujourd’hui sur les complots et les conspirations abjectes, fomentés par une bande qui a fait de la fraude, la malversation et la duplicité sa vocation. Aussi, je suis avec le peuple et à ses côtés pour le meilleur et pour le pire, comme je le fus par le passé, et je m’engage devant Allah et devant la patrie et le peuple que je n’épargnerai aucun effort à cette fin, quoi qu’il m’en coûtera ».

    Ces propos sont extraits du dernier communiqué signé par Ahmed Gaïd Salah. Ils sont clairs et irrévocables ; et ont le mérite de sceller cette communion sacrée entre le peuple et son armée. « Nous soutiendrons le peuple jusqu’à ce que ses revendications soient entièrement et totalement satisfaites », a affirmé le chef d’état-major, au moment où la classe politique se terre ou se prépare à quitter le pays.

    « Djeich-Chaâb khawa, khawa », les Algériens ne sont pas trompés !

    AMMAR KHELIF

    Aamar.khelifa@eldjazaircom.dz

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