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  • Algérie : L’après Bouteflika, premières appréhensions

    Hocine Adryen

    Le FLN et le RND complètement neutralisés, le patron de l’ex-DRS Toufik remis à sa juste place, Liamine Zeroual reparti à Batna sa ville natale pour y sa longue retraite, Bouteflika et ses frères ne président plus l‘Algérie, TAJ et le MPA oubliés et la mafia politico-financière, du moins une grande partie d’entre elle, est aujourd’hui sous surveillance. Que reste-t-il alors à neutraliser ?

    Il y a ceux qui sont encore tapis dans l’ombre dans les institutions officielles et les entreprises publiques. Seuls quelques partis de l’opposition, les plus crédibles, et certaines personnalités sont épargnés par la vindicte populaire. Mais la grande question qui est sur les lèvres d tout le monde : Que va être désormais la position de l’ANP ? Sera-t-elle tentée, encore une fois, d’imposer son propre agenda ? Ou fera-t-elle, comme elle l’a montré dans ses deux derniers communiqués, allégeance au peuple qui a brandi les articles 7 et 8 de la Constitution pour signifier que le moment de son règne est venu ? L’ex-patron du RCD, Saïd Sadi, ne cache pas d’ailleurs on appréhension envers cette institution : « L’ANP doit, en ces instants critiques, se méfier autant de ses propres démons que de ses courtisans », avertit-il. Le premier jour de l’après-Bouteflika après vingt ans de règne personnel a rendu le sourire aux Algériens. Mais il ne doit pas cacher pour autant cette légitime interrogation : « Où va l’Algérie ? », interrogation du défunt président Mohamed Boudiaf.

    Le Conseil constitutionnel, qui s’est réuni hier sous la présidence de Tayeb Belaiz, a officiellement constaté la vacance du pouvoir. Cette décision devra permettre au président du Sénat Abdelkader Bensalah de prendre la relève pour une période de 90 jours. Mais pour qu’elle soit effective, il faut attendre la convocation des deux chambres du Parlement pour acter la procédure. Le Conseil constitutionnel fait la constatation et finit par déclarer la vacance du pouvoir. Ensuite, il envoie la requête au Parlement réuni en ses deux chambres (Sénat et APN). Mais certains craignent déjà une autre manœuvre dilatoire du camp des perdants pour perpétuer la crise institutionnelle.

    Le président de Talaiet el Hourryet, Ali Benflis, a raison de parler de « bombes à retardement laissées par le régime déchu qu’il s’agira de désamorcer ».

    Cela dit et sur un autre plan, le patron de l’ETRHB Ali Haddad pourrait aussi être mêlé à d’autres affaires dans le cadre des enquêtes menées actuellement sur les fortunes douteuses et les transferts illicites de devises, lancées par le parquet contre une douzaine d’hommes d’affaires. Il devra partager sa cellule avec l’autre grand nom de la corruption durant les premières années du règne de Bouteflika Abdelmoumene Khalifa, qui croupit en prison depuis plus de dix ans. Voilà un autre grand scandale qui n’a pas dévoilé tous ses secrets. Des gens cités, dont des ministres, des responsables d’’entreprises en poste à l’époque des faits, n’ont jamais été inquiétés. La majorité avaient bénéficié de la protection du clan présidentiel. On a condamné des seconds couteaux en lieu et place des vrais responsables. Certains sont toujours en poste. D’autres se sont volatilisés. Faut-il rouvrir le dossier ? La justice algérienne est aujourd’hui devant un cas de conscience qu’elle doit corriger pour l’histoire et pour les victimes de cette grosse escroquerie.

    Le Jeune Indépendant, 3 avril 2019

    Tags : Algérie, Article 102, Bouteflika, Gaid Salah, transition, manifestations,

  • Argelia: ¿Qué escenarios para la sucesión de Bouteflika?

    El ejército ante un verdadero dilema

    El Consejo Constitucional constata oficialmente « la vacante permanente de la Presidencia de la República de conformidad con el apartado 4 del artículo 102 de la Constitución » y « comunica al Parlamento el acta de la declaración de la vacante definitiva de la Presidencia de la República ». Esto es lo que la institución presidida por Tayeb Belaïz anunció al final de su reunión de ayer miércoles.

    Kamel Amarni – Argel (Le Soir) – Los eventos se aceleran el día después de la dimisión oficial de Abdelaziz Bouteflika de su cargo de Presidente de la República el martes por la noche. Por lo tanto, el Consejo Constitucional habrá cumplido su misión, como la puesta de una carta en la oficina de correos, hasta que el Parlamento haga lo mismo.

    En esta etapa, la de la constatación de la vacante de la presidencia de la República, ya no es una simple formalidad, ya que Bouteflika ha iniciado el proceso con la presentación de su dimisión, bajo presión popular, sino también, tras un verdadero « golpe de Estado pacífico » dirigido por Gaïd Salah, el pasado martes.

    Esta salida pesada, decidida y pública de la institución militar que precipitó la salida de Bouteflika impulsa al jefe del ejército, el teniente general Ahmed Gaïd Salah, a convertirse en el nuevo hombre fuerte del país. Y a través de él, toda la institución está llamada a desempeñar un papel decisivo en todo el proceso iniciado el 2 de abril para la sucesión de Abdelaziz Bouteflika.

    Un proceso que no será tan fácil de completar, a pesar de la claridad de las disposiciones constitucionales pertinentes, en particular el artículo 102. Este artículo estipula que, tal como están las cosas en la actualidad y la configuración institucional tal como la dejó Bouteflika, es el Presidente del Senado, Abdelkader Bensalah, quien será responsable de actuar como Presidente de la República por un período de tres meses, mientras que el gobierno de Noureddine Bedoui sigue hasta que se elija un nuevo Presidente (Artículo 104).

    Sin embargo, la calle, ahora inevitable, rechaza enérgicamente estas opciones que, en caso de rechazo general y persistente, agravarán la crisis política que ya es bastante complicada.

    Según fuentes fidedignas, Ramtane Lamamra se negó la semana pasada a ser propulsado al Senado en previsión de la dimisión de Bouteflika y, por lo tanto, asumir el cargo interino en cuestión.

    Esta opción, la de nombrar a un sustituto de Abdelkader Bensalah al frente del Senado, no se puede descartar, sobre todo porque no es inconstitucional. Todo lo que se necesita es que los miembros del Senado elijan un nuevo presidente para su institución. Esto no es posible, en lo que respecta al Gobierno, que no está autorizado por ninguna disposición constitucional a cambiar o modificar a partir de la fecha de la dimisión de Bouteflika.

    Sin embargo, el ejército, a través de su Jefe de Estado Mayor, ha dejado claro en varias ocasiones que no aceptará ninguna otra solución o medida que no esté dentro del « marco exclusivo de la Constitución ». ¿Y si entonces el gobierno beduino es fuertemente disputado? Es en este nivel donde reside el verdadero reto de la era post-Bouteflika, y que sin duda aumentará el papel del ejército, que ahora es un actor político directo e incluso el más importante en la escena.

    ¿Utilizará la institución militar toda su influencia para imponer el estricto respeto a la Constitución, y en este caso avanzar hacia una elección presidencial en un plazo de tres meses, con el personal político actualmente a cargo de esta breve transición, aunque sea impugnada, o impulsará hacia otro resultado, político, « consensual », pero que necesariamente será inconstitucional?

    K. A.

    Le Soir d’Algérie, 4 abr 2019

    Tags: Argelia, artículo 102, Gaid Salah, Bouteflika, ejército, transición,

  • Algérie . Hommage à ce peuple algérien admirable à plus d’un titre

    par Ali Djaaboub

    Il est un fait indéniable que nul ne peut nier, c’est celui de reconnaitre sans l’ombre d’un doute que le peuple algérien qui a été traité de tous les qualificatifs désobligeants et qu’on a enterré trop tôt est grandiose, formidable, exemplaire et valeureux.

    Ce peuple qui s’est armé de patience des années, qui a ébahi le monde durant sa révolution armée contre l’occupant français et l’ensemble des forces de l’OTAN, et qui est entrain de l’ébahir depuis le 22 février, est en passe de démontrer qu’il est de loin bien plus grand que ceux qui géraient ses affaires malgré lui et qui l’ont méprisé, l’ont traité d’immature et d’assisté durant longtemps, trop longtemps. Tout comme il est entrain de donner des leçons de civisme à ceux à l’extérieur qui l’ont qualifié tantôt de soumis et tantôt de violent et principalement ceux qui complotent dans le secret contre lui et son armée, ceux dont les peuples dits « démocrates » et « civilisés » saccagent tous les Weekends les biens publics de leur pays. Ce qui nous amène à leur dire : « avant de parler des autres, commencez par balayer devant chez vous ».

    Ce peuple, que ne connaissent sa véritable valeur que seuls ceux qui ont sacrifié leur vie pour sa Liberté et la libération de sa Patrie. Ceux qui, un jour, avaient dit : « jetez la révolution à la rue, le peuple la portera ».

    Ce peuple qui après avoir fait l’objet de mépris par ceux là même qui étaient censés le représenter, mais qui ont détourné sa volonté pour se servir au lieu de le servir et qui ont ouvert les portes du pouvoir aux aventuriers qui ont fini par prendre ses rênes, détourner sa vocation et salir l’image du pays et sa réputation. Ce peuple qui a été muselé durant des années par la menace, par le chantage et même la terreur est en voie d’écrire une Histoire grandiose qui survivra au temps et aux générations.

    Je me permets, avec fierté, de défier quiconque de me citer un peuple aussi civilisé soit t-il qui sort par centaines de milliers dans 48 Wilaya (départements), (ce sont quelques 15 ou 20 Millions au total) durant des heures sans rien casser et de nettoyer les rues et les places qu’il a occupées avant de se retirer dans l’ordre et la discipline pour rentrer chez soi ?!!!

    Ce vendredi fatidique du 22 février 2019, il a fini par dire non à l’injustice, non à l’usurpation de ma volonté, non au pouvoir totalitaire, non aux voleurs, non aux prédateurs et non au mépris. De ce fait, il décide de reprendre sa souveraineté en main et descend dans la rue pour l’exprimer haut et fort en criant non au 5ème mandat d’un président malade et impotent qui ne s’est pas adressé à son peuple depuis des années et au nom de qui un groupe d’usurpateurs gouverne illégalement. Il rejette la feuille de route présentée au nom de ce même président à qui il refuse toute prolongation (prorogation) de mandat. Tout comme il renie le nouveau 1er Ministre nommé en remplacement d’Ahmed Ouyahia et rejette son gouvernement, tout comme il exige le départ de toutes les figures de l’ancien système à qui il dénie le droit de gérer ou même participer à la période de transition.

    Aujourd’hui, après 6 vendredis consécutifs, la communion entre le peuple et son Armée Nationale Populaire et la solidarité de l’ensemble des services de sécurité avec lui est totale, notamment après l’invitation du chef d’Etat Major de l’armée à activer l’article 7, 8 et 102 de la Constitution et donc son alignement sur la position du peuple qui le lui rend bien, et ceci, malgré de vaines tentatives de porter atteinte aussi bien à l’armée qu’au Hirak. Le « pouvoir » fait de la résistance et refuse de se soumettre et partir quitte à engager le pays dans une impasse dont les dangers sont multiples. Entre temps, les profiteurs qui ont sucé les richesses du peuple tentent tels des rats qui quittent le navire au moment de sombrer, de fuir le pays par l’utilisation de moyens multiples et entre autres 11 avions privés mal acquis, avant d’être empêché de quitter le territoire par qui de droit.

    Jamais l’Algérie n’a connu une gouvernance aussi personnelle depuis son indépendance. Jamais elle n’a vu ses institutions reléguer au rang de simples entités sans aucun pouvoir et sans consistance comme elles l’ont été sous le règne de l’actuel premier dirigeant qui a concentré l’ensemble des pouvoirs aussi insignifiants soient ils à son niveau. Il est le maire, le député et le ministre à la fois. Les institutions clés (APN, Sénat et Conseil constitutionnel) ont été confié à des inconditionnels qui n’obéissent à aucune autre loi que celle qui lui est dictée par le chef qui l’y a installé. La nomination de la quasi majorité des différents Ministres et hauts responsables est puisé dans la seule région de Tlemcen où est natif le président. Jamais le sentiment de régionalisme outrancier n’a été ressenti par le peuple comme il l‘a été sous les tenants du pouvoir actuel, ce qui fait dire à beaucoup que le pays est devenu une royauté.

    Cette politique de vide institutionnel mise en place a donné naissance à un phénomène de clientélisme qui a vu s’installer une catégorie de prédateurs sans foi ni loi, notamment après la maladie du président, qui se servent de l’autorité de l’Etat pour s’accaparer de ses rouages et les utiliser à leur seul profit, rouages de l’Etat qui ont été illégalement confisqués.

    Le 22 février le peuple a décidé de reprendre sa destinée en main et nul ne pourra se dresser contre sa volonté : « Ida Echab Yawnan Arada El Hayat Laboudda En Yastajib El Kadar ».

    Que Dieu préserve notre chère Patrie et son peuple de leurs ennemis à l’intérieur et à l’extérieur, gloire à nos valeureux Martyrs et que vive l’Algérie.

    Le Quotidien d’Oran, 4/04/2019

    Tags : Algérie, Article 102, Bouteflika, Gaid Salah, transition, manifestations,

  • Algérie : Quels scénarios pour la succession de Bouteflika ?

    L’armée face à un vrai dilemme

    Le Conseil constitutionnel constate officiellement « la vacance définitive de la présidence de la République en application de l’article 102, alinéa 4 de la Constitution » et « communique l’acte de la déclaration de la vacance définitive de la présidence de la République au Parlement ». C’est ce qu’annonce l’institution présidée par Tayeb Belaïz à l’issue de sa réunion d’hier mercredi.

    Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Les choses s’accélèrent donc au lendemain de la démission officielle, dans la soirée de mardi dernier, de Abdelaziz Bouteflika de son poste de président de la République. Le Conseil constitutionnel aura donc accompli sa mission, comme une lettre à la poste, en attendant que le Parlement fasse de même.

    A ce stade-là, celle du constat de la vacance de la présidence de la République, il ne s’agit plus que d’une simple formalité, dès lors que Bouteflika a enclenché le processus avec le dépôt de sa démission, sous la pression populaire mais, aussi, à la suite d’un vrai « coup d’Etat pacifique » conduit par Gaïd Salah, mardi dernier.

    Cette sortie lourde, déterminée et publique de l’institution militaire qui a précipité le départ de Bouteflika, propulse en fait le patron de l’armée, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd salah comme le nouvel homme fort du pays. Et à travers lui, c’est toute l’institution qui est appelée à jouer un rôle déterminant dans tout le processus enclenché depuis le 2 avril pour la succession de Abdelaziz Bouteflika.

    Un processus qui ne sera pas si facile à faire aboutir, en dépit de la clarté des dispositions constitutionnelles y afférentes, notamment l’article 102.
    Cet article stipule, en effet, que en l’état actuel des choses et de la configuration institutionnelle telle que laissée par Bouteflika, c’est le président du Sénat, Abdelkader Bensalah, qui sera chargé d’assurer l’intérim du poste de président de la République pour une durée de trois mois, tandis que le gouvernement de Noureddine Bedoui demeure L’armée face à un vrai dilemme lui aussi jusqu’à l’élection d’un nouveau Président (article 104).

    Or, la rue, désormais incontournable, rejette fortement ces options ce qui, en cas de refus général et persistant, aggravera la crise politique qui est déjà assez compliquée.

    A en croire des sources fiables, Ramtane Lamamra avait refusé, la semaine dernière, d’être propulsé à la tête du Sénat en prévision de la démission de Bouteflika, pour donc prendre l’intérim en question.

    Cette option, celle de la désignation d’un remplaçant à Abdelkader Bensalah à la tête du Sénat n’est en tout cas pas à écarter, d’autant plus qu’elle n’est pas anticonstitutionnelle. Il suffit, pour cela, que les membres du Sénat élisent un nouveau président pour leur institution. Chose qui n’est pas possible, s’agissant du gouvernement qu’aucune disposition constitutionnelle ne permet, ni de changer, ni de remanier à compter de la date de démission de Bouteflika.

    Or, l’armée, par la voix de son chef d’état-major, a clairement signifié, à plusieurs reprises, qu’elle n’acceptera aucune autre solution ou mesure qui ne s’inscrirait pas « dans le cadre exclusif de la Constitution ». Et si alors le gouvernement Bedoui fait l’objet d’une forte contestation ? C’est à ce niveau que se situe le véritable enjeu de ces débuts de l’après-Bouteflika et qui accroîtra, à coup sûr, le rôle de l’armée qui est, désormais, un acteur politique direct et même le plus important sur la scène.

    L’institution militaire va-t-elle peser de tout son poids pour imposer le strict respect de la Constitution, et dans ce cas aller vers une présidentielle dans les trois mois, avec le personnel politique actuellement en charge de cette brève transition, même contestée ou alors pousser vers une autre issue, politique, « consensuelle », mais qui sera forcément anti-constitutionnelle ?

    K. A.

    Le Soir d’Algérie, 4 avr 2019

    Tags : Algérie, transition, article 102, Gaid Salah, Bouteflika, armée,

  • Algérie : Contribution pour une sortie de crise : Lucidité et légalité

    Le peuple algérien, depuis le 22 février, s’est manifesté pour marquer massivement son opposition à un cinquième mandat du Président de la République et, dans le sillage, des formations politiques ont, notamment, appelé au retrait de la candidature du Président de la République, le report du processus électoral et le départ du gouvernement. Ces exigences, au demeurant partagées par une partie de l’opinion publique, ont reçu une traduction effective, mais partielle, à travers les décisions prises par le Président de la République, portées à l’opinion nationale, par sa lettre du 11 mars 2019.

    Les mesures annoncées ont donné lieu à un rejet global par ceux-là même qui les avaient portées, prétextant l’inconstitutionnalité desdites mesures.

    Le propos n’est pas de jeter l’anathème sur telle ou telle partie, ni de faire douter de leur patriotisme ou de leur sincère volonté d’édifier un régime politique plus à même d’assurer une gestion transparente et efficace des affaires du pays.

    L’objet de la présente initiative est d’examiner les préconisations émises par les uns et les autres, sur un plan légal et, surtout, pratique, et d’émettre des propositions concrètes, et surtout réalistes, pour une sortie de crise. En effet, faut-il souligner que le mouvement citoyen n’est pas aussi homogène qu’il n’y parait ; il est traversé par divers, et parfois fondamentalement opposés, courants politiques et idéologiques, de même qu’il n’est pas encadré par des organisations ou des personnes authentifiées, si ce n’est, pour partie, par des personnes et entités agissant sur les réseaux sociaux, dont certaines étrangères.

    En résumé, trois (3) principales voies de sortie de crise sont sur la table ; celle objet de la lettre du Président de la République, celle issue de la réunion de concertation de partis de l’opposition, de représentants de syndicats et de personnalités nationales, et la proposition du Vice-ministre de la Défense Nationale.

    A- La feuille de route de Monsieur le Président de la République est rejetée dans la forme et dans le fond par les formations et personnalités réunies au siège du Front Algérien pour le Développement, la Liberté et la Justice, ainsi que par les millions de manifestants, étant précisé qu’une frange de la société, acquise à priori à cette démarche, ne s’est pas exprimée dans la rue pour des raisons évidentes. Nous pouvons en conclure, cependant, que cette feuille de route est objectivement vouée à l’échec.

    B- La feuille de route issue de la réunion tenue au siège du FADLJ, appelle les observations suivantes :

    1- Ce regroupement qui a fondé son rejet de la feuille de route du Président de la République en faisant valoir des considérations liées à la constitutionnalité des mesures annoncées et à la légitimité de leur auteur, s’est lui-même autorisé à exprimer sa volonté d’agir loin de toute légitimité ou légalité, faisant fi de la souveraineté populaire et des dispositions constitutionnelles.

    2- L’appel à l’Armée Nationale Populaire à cautionner leur démarche est, à tout le moins, incongrue, nonobstant qu’il soit en flagrante contradiction avec les dispositions constitutionnelles. Bien plus, cet appel constitue un réel danger, aussi bien pour la cohésion de la nation toute entière, que pour la stabilité des institutions et du pays, en ce qu’il constituera une opportunité rêvée pour des puissances étrangères de jeter l’anathème sur l’institution militaire, voire justifier une intervention directe ou indirecte dans les affaires internes du pays.

    3- la préconisation de l’installation d’une direction collégiale composée de « personnalités nationales » et de représentants du mouvement citoyen, suscite des questionnements. En effet, qu’entendent-ils par « personnalités nationales » ?

    – est-ce les citoyens ayant exercé des fonctions politiques avant avril 1999 ? Faut-il rappeler que ces mêmes parties, ainsi que le mouvement citoyen exigent le départ du « système », c’est-à-dire celui en place depuis les premières années de l’indépendance, moyennant quelques mutations opérées au grès des circonstances, autrement dit, l’avènement de visages nouveaux ;

    – est-ce les citoyens connus de la place publique, au regard de leurs apparitions publiques régulières sur les plateaux de chaînes télévision ? Quels mérites particuliers peuvent-ils faire valoir par rapport à d’autres algériens aussi compétents, probes et honnêtes, sinon davantage qui, volontairement ou involontairement ont évolué loin des feux de la rampe.

    L’Algérie appartient à tous ses enfants, de tous sexes et générations. Les ambitions de certains ne peuvent servir de faire valoir pour hypothéquer la stabilité du pays et l’avenir des nouvelles générations.

    C- En réaction à cette initiative, le Vice-ministre de la Défense Nationale a encore une fois marqué son opposition à toute solution qui ne s’inscrirait pas en conformité avec la Constitution, et, a suggéré la mise en œuvre de l’article 102 de la Constitution, proposition immédiatement remise en cause par ceux-là même qui ne cessaient de lui faire appel du pied.

    Face a cette situation, quasiment de blocage, qui de plus en plus menace la sécurité et la stabilité du pays et de ses institutions, la présente contribution a pour finalité de soumettre une voie alternative de sortie de crise, en prenant en compte, autant que possible, les revendications des citoyens et les considérations légales.

    Monsieur le Président de la République aurait à prendre, selon cette contribution, les mesures suivantes :

    1-cessation de fonction du premier ministre et du vice-premier ministre qui n’ont pas pu réunir le consensus, et désignation d’un premier ministre et d’un gouvernement constitué exclusivement de technocrates. Aucun membre de l’actuel gouvernement ne serait maintenu.

    Le choix peut s’opérer parmi les cadres supérieurs de l’Etat, des établissements et entreprises publiques, des universitaires et des membres de la société civile, connus pour leur probité et leur expertise, n’appartenant à aucun courant ou formation politique et n’ayant exercé aucune responsabilité gouvernementale, ni un mandant électif national ;

    2- dissolution, sans délai, de l’Assemblée Populaire Nationale, dans les conditions prévues par l’article 147 de la Constitution ;

    3- amendement dans les plus brefs délais, par voie d’ordonnance, des missions de la haute instance indépendante de surveillance des élections pour lui confier les missions d’organisation et de surveillance des élections, en relation avec les institutions concernées de l’Etat.

    La haute instance serait constituée de magistrats élus par leurs pairs sous la supervision du conseil supérieur de la magistrature, dans sa formation disciplinaire, et de représentants des associations et organisations nationales, agréées, activant dans le domaine des libertés et droits de l’homme ou représentatives des avocats, des huissiers de justice, des notaires, des étudiants et des fonctionnaires et travailleurs. Le Président de la haute instance sera élu par l’assemblée générale.

    4- convocation immédiate du corps électoral, pour les élections présidentielle et législatives, dans les délais fixés par la loi.

    Le mandat du Chef de l’Etat en exercice prendra fin dès l’investiture du Président élu. Le Président élu aura toute latitude de soumettre à référendum une nouvelle constitution consensuelle.

    Alger, le 28 mars 2019

    Colonels à la retraite SOUFI Abdelkhalek et ZERROUK Ahmed

    ex-cadres/MDN

    Algérie1

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition, article 102, Gaid Salah,

  • Algérie : Quelle issue pour le bras de fer ?

    PRÉSIDENCE-ANP

    Quelle issue pour le bras de fer ?

    Les scénarios de sortie de crise restent encore difficiles à établir dans le pays. Pour l’heure, la situation semble, au contraire, complètement bloquée.
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – En ce 22 février 2019, la rue algérienne surprend les plus fins des analystes en bravant l’interdiction de sortir manifester qui lui est imposée depuis de très longues années. Des centaines de milliers de personnes investissent Alger, mais aussi les principales grandes villes du pays pour demander à Abdelaziz Bouteflika de renoncer au cinquième mandat qu’il tente de briguer et réclamer la fin du système ayant mené le pays à la crise dans laquelle il se trouve. De nombreuses capitales étrangères soutiennent le mouvement populaire et son droit à décider de son avenir. Plus que jamais mobilisés, les Algériens décident de sortir ainsi tous les vendredis qui suivront jusqu’à satisfaction de leurs revendications.

    Rudement secoués, les tenants du pouvoir n’ont d’autre choix que de se rétracter annonçant l’annulation de l’option du cinquième mandat. Ils tentent aussi une carte : un maintien au pouvoir le temps d’une transition devant déboucher sur l’organisation d’une nouvelle élection présidentielle elle-même basée sur des textes issus d’une nouvelle Constitution.

    Bouteflika, que l’on dit très affaibli depuis son retour de Genève, insiste pour la tenue d’une conférence nationale. Pour ce faire, il met en place une équipe constituée de deux diplomates et de l’ancien ministre de l’Intérieur. Devenu trop gênant, Ouyahia est écarté d’un revers de la main. Mais la rue en colère réclame davantage.

    Au lieu d’avancer, la mission de Bedoui, Brahimi et Lamamra semble relever de l’impossible. Leur départ est exigé, les consultations qu’ils tentent d’entreprendre pour la formation d’un gouvernement de compétence tournent court.

    Sur les ondes de la Chaîne 3, Lakhdar Brahimi parle déjà de blocage. Il quitte Alger et ne se fait plus entendre depuis. Le vice-Premier ministre se tourne lui aussi vers ses tâches de MAE sans rebondir sur les propositions de Bouteflika.

    Bedoui réactive, quant à lui, l’équipe de ministres qu’Ouyahia a laissée après son départ. Le statu quo est total. L’Alliance présidentielle constituée pour dresser un mur autour du programme présidentiel vole en éclats. Décrétée illégitime, l’équipe dirigeante du FLN fait face à une fronde historique.

    Le RND est à «couteaux tirés». De nombreux cadres menacent de destituer Ouyahia par la force s’il refuse de se retirer. Les soutiens inconditionnels du Président tombent en lambeaux. Coincés, ils tentent de se rallier au mouvement populaire qui les rejette cependant. Des volte-face spectaculaires sont observées.

    Le porte-parole du RND compare le régime mis en place par Bouteflika à un «cancer», Ouyahia soutient que la solution passe par la démission du Président. Puis tout bascule après la «proposition» de Gaïd Salah. L’article 102 est soutenu par tous les inconditionnels de Bouteflika. Méfiants, les Algériens poursuivent leur demande de destitution de toutes les figures du régime.

    La nouvelle donne introduite par le chef d’état-major induit une nouvelle situation où le blocage se fait davantage ressentir. En dépit de la pression, le Président et son équipe refusent de céder. Le frère conseiller de Bouteflika est présenté comme étant le verrou principal dans cette nouvelle crise. Des «informations» sciemment distillées font savoir qu’il constituait l’élément essentiel de la réunion suspecte dénoncée par Gaïd Salah dans son dernier communiqué. Le fait que cette rencontre, à laquelle aurait également pris part (selon les mêmes sources) l’ancien patron du DRS, ait bénéficié du soutien de l’Etat français n’est pas anodin.

    En filigrane, on laisse ainsi entendre que sa résistance à toutes les pressions en cours est à mettre sur le compte des sérieux soutiens dont il bénéficie. Il s’appuie aussi sur l’imperturbable Tayeb Belaïz. C’est à ce dernier qu’incombe le rôle de réunir le Conseil constitutionnel censé se pencher sur la demande introduite par le chef d’état-major. Sa fidélité sans faille à Abdelaziz Bouteflika en fait un second verrou. Comme le premier, il résiste à l’heure où le chef d’état-major fait montre d’une certaine impatience mettant en avant sa volonté d’agir pour que le processus de décantation se déroule dans le strict respect de la Constitution.

    Jusqu’où ira le clan présidentiel dans sa résistance ? Mais quel champ de manœuvre reste-t-il aussi à Gaïd Salah pour faire valoir sa demande ?

    A. C.

    Le Soir d’Algérie, 1 avril 2019

    Tags : Algérie, Boutelfika, transition, article 102, Gaid Salah,

  • Algérie : La voie immuable de la légalité

    Deux jours après la démonstration de force, traduisant un engagement sans réserve pour un changement radical et une transition démocratique pacifique, une manifestation nocturne a secoué la capitale pour sceller la symbiose totale entre le peuple et son armée «khawa khawa», scandée haut et fort dans toute l’Algérie tournant le dos aux surenchères d’une frange de la classe politique disqualifiée et prenant leur distance avec l’article 102 qu’elle n’a eu de cesse de professer, redoutant l’épreuve des urnes révélatrice de la réelle représentativité dûment contestée par les manifestants. Elle constitue la meilleure réponse aux manœuvres sournoises de déstabilisation, alimentées par les fake news.

    La sortie du général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), renseigne clairement sur les plans de «certaines parties malintentionnées» organisant des «réunions suspectes» destinées à mener une campagne attentatoire à la crédibilité de l’armée et à contourner les revendications légitimes du peuple.

    Tout en dénonçant les agissements néfastes des «individus connus» de tous et dont l’identité sera dévoilée «en temps opportun», le général de corps d’armée Gaïd-Salah a estimé que ces tentatives qui vont à l’encontre de «la légalité constitutionnelle» ou portant atteinte à l’ANP «sont totalement inacceptables et auxquelles l’ANP fera face par les moyens légaux».

    Face à une dérive inquiétante à plus d’un titre, l’union sacrée entre le peuple et l’armée républicaine est le meilleur rempart pour préserver la stabilité et amorcer la sortie de crise par la voie légale.

    Cette union se manifeste par une adhésion populaire à l’article 102, présentée comme «l’unique garantie» pour préserver la stabilité et prémunir notre pays de «toute situation malencontreuse», d’autant que le président de la République a, lors de son message à la nation le 11 mars dernier, affirmé : «Mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux.» .

    La voie légale est confortée par le recours aux articles 7 et 8 de la Constitution qui stipulent respectivement que «le peuple est la source de tout pouvoir» et que «le pouvoir constituant appartient au peuple».

    La solution constitutionnelle «idoine», plaidée par d’éminents juristes, fait de plus en plus consensus dans la classe politique.

    Horizons, 31 mars 2019

    Tags : Algérie, Boutelfika, transition, article 102, Gaid Salah,

  • Algérie – La deuxième république n’est pas un vain mot, mon général, ministre de la république.

    Mon général, monsieur le ministre,

    Je m’adresse à vous en tant que citoyen libre dans sa pensée (libre penseur), universitaire, écrivain, enfin intellectuel, si mes capacités me le permettent de l’affirmer. Aussi, enfant ayant aiguisé son amour à la patrie dans le berceau de notre armée. Je n’ai pas connu le classique collège du théorème de Pythagore, ni la cour et le dortoir du respectable lycée des années soixante dix. J’étais dans un monde où la rigueur faisait foi dans notre éducation multidimensionnelle. Je vivais dans l’espace du clairon qui annonçait l’extinction des feux et le réveil matinal en l’absence de la douce voix maternelle.

    J’avais à peine neuf ans quand on m’a extirpé de mon environnement parental pour une éducation complémentaire et un rude apprentissage dans les salles de cours. J’étais le cadet de notre glorieuse révolution, le cadet de ceux qui ont défié la mort pour la liberté, le cadet de l’indépendance, héritier de ces valeureux hommes. Heureusement que cet héritage demeure un gène inextirpable, du fait qu’il n’est pas matériel.

    J’appartiens au peuple auquel vous vous êtes adressé du pupitre d’une caserne militaire .Du coup, vous avez accepté de vous soumettre à la critique citoyenne issue du mouvement de la liberté, celui du changement radical . Le discours de la « République démocratique et populaire » n’a pas plus sa place, et ce depuis la révolte citoyenne des jeunes du 22 février 2019.

    La « RADP », un slogan vide de son réel contenu philosophique, ne pouvait enfanter un cadre juridique à travers lequel le peuple espérait mettre en œuvre les outils avérés dans la construction d’une société moderne. Un rappel historique est nécessaire pour vous rappeler que lors du congrès de Tripoli en 1962, et devant le forcing instauré sur le GPRA par l’Etat Major Général présidé par feu colonel Boumédiène, pour la désignation du bureau politique du FLN qui avait pour tâche de préparer la phase de transition avec l’élection de l’assemblée constituante, et devant l’absence du consensus sur les personnalités qui devaient constituer le dit bureau politique, feu Seddik Benyahia, ne pouvant plus gérer la réunion, suspend les travaux du congrès le 05 juin de la même année. La suite est connue pour arriver au 22 février 2019 et voir le peuple s’extérioriser pacifiquement en lançant haut et fort : « Système dégage ». Ce système est né lors de ce congrès dont les travaux sont restés suspendus à ce jour.

    Mon général, monsieur le ministre, cette lettre est destiné au vice ministre de la défense nationale, à l’homme politique, l’homme public, et non pas au chef d’état major. La distinction est de taille. C’est une réponse à vos discours destinés au peuple à partir de casernements militaires. Je refuse d’impliquer l’institution militaire populaire dans le fond et la forme et qui est en dehors de la « République » hégémoniste que le peuple subi depuis la disparition du GPRA. La première « RADP »n’est qu’un slogan imprégné du Baathisme, pour pérenniser un pouvoir qui ne sort nullement du cadre de la « monarchie » archaïque habillée en costume de « république » dont le tissu est de très mauvaise qualité. D’une façon générale Quand la maturité politique fait défaut, l’erreur est omniprésente.

    Mon Général, monsieur le ministre, vous avez rendu visite au « Président » Bouteflika lors de son hospitalisation à l’hôpital militaire français ‘Val De Grâce’ , et où vous avez constaté de visu l’état de santé tout en prenant certainement acte des rapports médicaux inquiétants. C’était à ce moment précis que vous auriez du déposer votre démission du gouvernement, refusant d’emblée le fait accompli. À cet instant, vous auriez du proposer comme vous venez de le faire tardivement, l’application de l’article 102 de la constitution. Malheureusement, votre attitude s’est confondue au silence du consentement jusqu’à vous taire sur le ridicule, à savoir garantir un quatrième mandat à un candidat invalide, éclipsé par son état de santé.

    Mon général, monsieur le ministre,

    Lors de votre dernière déclaration publique vous avez précisé que l’institution militaire se limitera à ses prérogatives constitutionnelles .Cela veut dire tout simplement que votre proposition sur l’application de l’article 102 de la constitution sortait du cadre de vos prérogatives en tant que chef d’état major de l’ANP. Seulement, votre déclaration n’était pas fortuite je pense, car depuis l’avènement du congrès de Tripoli, l’institution militaire est toujours garante dans la désignation ou la destitution du président de la république.Tous les présidents qui ont géré le pays ont fait partie de l’institution militaire, mis à part le défunt Boudiaf.

    Mon général, monsieur le ministre, le peuple est fier de ses enfants qui garnissent les rangs de notre armée populaire, et ne peut s’éloigner de cette dernière pour assurer la stabilité et la sécurité de notre pays. Il existe une véritable symbiose entre le peuple et son armée. Toutefois, l’institution militaire ne saurait être indifférente, lorsque l’instabilité politique est en mesure de déchiqueter les repères de la nation et provoquer un enlisement sans précèdent. Le mouvement du 22 février 2019 entame la marche pacifique pour aboutir à l’éradication du système mafieux qui a marginalisé les compétences au profit de la médiocrité source de dilapidations des richesses du peuple .

    Une véritable mafia micro-régionaliste s’est emparée de l’appareil judiciaire pour faire taire les voix militantes au profit des mains sales. Même leurs enfants se sont gambadés sur le dos de la « République » devant les yeux meurtris d’une jeunesse accablée par la HOGRA, préférant et dans le désespoir, offrir leur corps à la faune marine méditerranéenne que de disparaître à petit feu dans leur pays natal.

    En conclusion, je dois vous assurer que la peur a changé de camp, et le peuple uni dans sa démarche pacifique, mettra fin à l’hégémonie de ce système qui agonise, qui étouffe et qui n’arrive plus à tenir debout. FAKHAMATOUHOU, « le roitelet » de la république écorchée n’existe plus. Enfin, la naissance de la deuxième république n’est pas un vain mot monsieur le ministre, car les articles 7 et 8 de la constitution sont les garants dans sa construction.Vive l’Algérie Horra Dimocratia, Allah yerham Echouhadas et GLOIRE à notre jeunesse, symbole du HIRAK du 22 février 2019.Que dieu tout puissant protège notre ANP.

    Mes sincères respects.

    Dr Driss Reffas , le 31 mars 2019

    31 mars 2019

    Bel-Abbas Info

  • Algérie: Urgence signalée

    » Dans un mois à peine, il sera trop tard pour agir, sauver le pays des graves dérives qui le menacent « .

    Par Mohamed Abdoun :

    La protesta populaire a fait mieux que ne pas faiblir. Elle a, en effet, pris un regain de vigueur qui annonce des vendredis tous plus agités et animés les uns que les autres. Comme il fallait s’y attendre, et comme je le prédisais dans un édito commentant la proposition du chef d’état-major pour la sortie de crise, je peuple répond massivement non.

    La proposition de Gaïd Salah, outre le fait qu’elle provoque une sorte d’immixtion de l’institution militaire dans les questions politiques, intervient bien trop tardivement. Les partis, organisations, et médias qui se sont empressés de s’aligner derrière cette tardive proposition, sans doute par opportunisme, en auront ainsi pris pour leur grade, si je puis dire.

    Cette proposition, comme je l’écrivais le jour-même de sa formulation, aurait été la bienvenue si elle était intervenue à peine deux ou trois semaines plus tôt. A présent, son obsolescence a clairement été démontrée par les manifestations monstres intervenues partout dans le pays, avec des mots d’ordre et des slogans quasi-identiques.

    Excédé, et chauffé à blanc face à la sourde oreille du pouvoir, le peuple a fini par placer la barre de ses revendications aussi haut que possible. Désormais, il ne veut rien moins que le départ du système. Tout le système. Celui-ci n’a pas d’autre choix que d’y donner suite, s’il ne veut pas mettre en péril la stabilité-même du pays.

    La rupture passe forcément par une urgente convocation d’une élection présidentielle. Mais pas avant d’avoir révisé la loi électorale afin de permettre la mise en place d’une commission d’organisation des élections absolument indépendante, et acceptée par tous.

    Parallèlement, un gouvernement technique, et réduit au minimum, sera également mis en place. Le président de la République, toujours en poste, et dont le mandat court toujours, jouit de toutes les prérogatives constitutionnelles et régaliennes pour accomplir tout cela, et sortir par la grande porte.

    Dans un mois à peine, il sera trop tard pour agir, sauver le pays des graves dérives qui le menacent. Il n’est pas difficile d’inscrire son nom au panthéon de l’histoire de l’Algérie.

    Pour cela, il suffit juste de savoir être à l’écoule de son admirable et glorieux peuple. L’exercice est à la portée de tous. Les manifestants répètent inlassablement les mêmes slogans et les mêmes revendications.

    M. A.

    Tribune des Lecteurs, 30 mars 2019

  • Algérie – Entre insinuations et non-dits : Gaïd Salah, vise-t-il le Général Toufik ?

    Entre insinuations et non-dits : Gaïd Salah, vise-t-il le Général Toufik ?

    Le communiqué émanant hier, du ministère de la défense nationale, au moment où on s’attendait à une déclaration de la présidence de la république ou du conseil constitutionnel ; vient jeter plus de flou sur la situation de crise politique que vit l’Algérie, avec ses insinuations et ses non-dits.

    Le Chef d’Etat-Major, a en effet dit que «certaines parties malintentionnées s’affairent à préparer un plan visant à porter atteinte à la crédibilité de l’ANP et à contourner les revendications légitimes du peuple».

    Et de préciser qu’en date du 30 mars 2019, une réunion a été tenue par des individus connus, dont l’identité sera dévoilée en temps opportun, en vue de mener une campagne médiatique virulente à travers les différents médias et sur les réseaux sociaux contre l’ANP et faire accroire à l’opinion publique que le peuple algérien rejette l’application de l’article 102 de la Constitution.

    Ce communiqué intervient le jour même où les réseaux sociaux et certains sites électroniques, faisaient état d’une réunion qui aurait regroupé Saïd Bouteflika avec un groupe de personnes autour de l’ex patron du DRS, le Général Toufik. Une information relayée également par le N° 1 du RCD sur sa page facebook.

    Est-ce de cela que parle Ahmed Gaïd Salah ?

    Bouteflika, ne se laissera pas embarquer dans une quelconque aventure avec le clan présidentiel. Avec qui se serait-il alors réuni, si tant est, il l’ait fait ?

    Pour Gaïd Salah «toutes les propositions découlant de ces réunions suspectes, qui vont à l’encontre de la légalité constitutionnelle ou portent atteinte à l’ANP, qui demeure une ligne rouge, sont totalement inacceptables et auxquelles l’ANP fera face, par tous les moyens légaux».

    Gaid Salah, rappelé en fin de message que «la position de l’ANP demeure immuable, dans la mesure où elle s’inscrit constamment dans le cadre de la légalité constitutionnelle et place les intérêts du peuple algérien au-dessus de toute autre considération, en estimant toujours que la solution de crise ne peut être envisagée qu’à travers l’activation des articles 7, 8 et 102».

    Evacue-t-il par là, une solution à la Al Sissi pour l’Algérie ?

    Les quelques jours à venir, nous éclairerons certainement.

    C.Mechakra

    Le Provincial, 30 mars 2019

    Tags : Algérie, article 120, Gaid Salah, Toufik, armée, ANP,