Étiquette : Gaid Salah

  • Algérie : La rue se déchaîne contre la proposition de Gaid Salah

    Les manifestations populaires qui se déroulent depuis le 22 février, ont pris une nouvelle tournure ce vendredi 29 mars, en s’en prenant au chef d’état-major, Gaid Salah, qui en a pris pour son grade, avec les slogans « Gaid Salah dégage », « Gaid n’est pas Salah » ( ne convient pas) », « Ils dégagent Tous », « chaab la yourid la Gaid la Said »..

    En sus des slogans hostiles au pouvoir, les manifestants ont crié leur refus de l’application de l’article 102 de la constitution, une idée développée par le chef d’état-major de l’armée.

    Les manifestants rejettent l’article 102 et réclament l’application de l’article 7 de la Constitution qui stipule que « Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple ».

    Le peuple dans la rue et des partis politiques ne se sont pas trompés sur les objectifs réels de cette inattendue et surprenante déclaration de Gaid Salah, assimilée à une tentative de perpétuer le système en place. En effet, appliquer l’article 102 de la Constitution génèrera une transition dirigée par le pouvoir actuel, avec une présidence par intérim assurée par Abdelkader Bensalah, un proche du président Bouteflika, et qui sera à la tête du gouvernement actuel. Et si ce scénario est appliqué, il en sortira obligatoirement comme prochain président un homme du système, ce qui est rejeté par la rue.

    En effet, après son ingérence dans le politique, en suggérant l’application de l’article 102 de la constitution, Gaid Salah s’est encore immiscé dans le judiciaire, si l’on croit le directeur du groupe Echourouk, qui avait rendu hier hommage au chef d’état-major pour son intervention qui aurait permis sa libération, selon ses dires.

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    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition, Gaïd Salah, article 102,

  • Algérie: Cafouillage

    « C’est ainsi que l’on voit un Ahmed Ouyahia appeler le président à démissionner, ou bien son principal lieutenant jeter l’anathème sur la famille du chef de l’Etat sans aucune retenue, dans une sorte de surenchère où les agents du pouvoir les plus zélés et les plus » mouillés » en deviennent les plus grands et les plus insolents pourfendeurs. De pareils repositionnements montrent bien que le système tente de se recycler, et de survivre à cette protesta historique ».

    Par Mohamed Abdoun :

    L’appel lancé par Gaïd Salah en faveur de l’application de l’article 102 de la constitution donne l’air de poser plus de problèmes qu’il n’en résout. Le premier d’entre tous relève sans doute de cette immixtion de l’armée dans les affaires politiques, alors que cette même constitution le lui interdit formellement.

    Les missions de l’ANP, à l’ombre de la république démocratique algérienne sont on ne peut plus claires, en effet. Loin de moi, cependant, l’idée de douter de la bonne foi du chef d’état-major. C’est, sans doute mu par son inquiétude face à ces manifestations, certes exemplaires, mais pouvant quand même dégénérer à tout moment à cause d’agitateurs professionnels qui n’attendent que le moment idoine pour entrer en action, que Gaïd Salah a lancé cet appel pressant.

    Cet appel du coeur. Cet appel qui (re)plonge l’armée au coeur de la chose politique, alors qu’elle s’en est admirablement extraite, se professionnalisant à l’extrême, et exécutant avec un rare brio l’ensemble des missions pour lesquelles elle a été créée. Et ce n’est pas là le moindre des problèmes, ainsi posés.

    De fait, si cet appel avait été lancé il y a de cela à peine un mois ou deux, sans doute aurait-il été salvateur pour le pays, et accepté par l’écrasante majorité de la population, ainsi que par une bonne partie de la classe politique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. La rue, excédée par le fait que le pouvoir a superbement ignoré ses revendications en dépit du gigantisme de ses marches du vendredi, a fini par relever de manière très sensible l’ensemble de ses revendications.

    La rue ne se contente plus de s’opposer ce mort-né cinquième mandat, ou même à la prorogation de l’actuel. La rue ne veut rien moins que le départ du système dans son entier. Ce n’est pas pour rien, du reste, que beaucoup d’acteurs politiques s’empressent de retourner leurs vestes, à qui mieux-mieux, dans un climat surréaliste, où la réalité est en passe de dépasser les rêves et les cauchemars les plus fous.

    C’est ainsi que l’on voit un Ahmed Ouyahia appeler le président à démissionner, ou bien son principal lieutenant jeter l’anathème à la famille du chef de l’Etat sans aucune retenue, dans une sorte de surenchère où les agents du pouvoir les plus zélés et les plus » mouillés » en deviennent les plus grands et les plus insolents pourfendeurs.

    De pareils repositionnements montrent bien que le système tente de se recycler, et de survivre cette protesta historique. Pour cela, le sacrifice du chef de l’Etat semble avoir été privilégié, un peu à l’image de ce qui s’était passé pour le président Moubarak, transformant le printemps égyptien en un printemps à blanc.

    Le PT, qui a siégé dans toutes les assemblées nationales, et qui a fait son beurre, découvre subitement que celles-ci ne serviraient à rien, et en claque la porte avec véhémence après plus d’un quart de siècle de » collaboration » et de » cohabitation « .

    Pareille manoeuvre ne saurait tromper personne. Ce n’est pas tout. Une application stricte de ce fameux article 102, que le président démissionne, ou qu’il soit reconnu incapable de gouverner, ne saurait en aucune manière régler la crise algérienne.

    L’idée que l’actuel gouvernement soit maintenu en place, selon l’article 104 de la constitution, que Bensalah devienne président par intérim, et qu’une présidentielle se tienne sans la moindre garantie en direction des éventuels candidats, ne ferait que nous ramener une bonne vingtaine d’années en arrière dans le temps, voire plus loin encore.

    L’idéal, et je continue de le dire, serait de mettre en place en urgence une commission nationale d’organisation des élections, et de convoquer le corps électoral pour la tenue d’une présidentielle libre, démocratique et transparente. Le peuple, à ce moment, saura j’en suis sûr reconnaitre les siens.

    M. A.

    Tribune des Lecteurs, 27 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition, Gaid Salah, armée, ANP,

  • Algérie: Les mises en garde de Louisa Hanoune

    par M. Aziza

      La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune a rejeté les propositions d’une partie de l’opposition qui a plaidé pour un présidium (instance présidentielle provisoire) et celles faites par des pro-systèmes. Pour elle, toutes ces alternatives se rejoignent sur la nécessité, selon ces acteurs, d’aller vers une «période de transition» et pour la conception « des instruments de transition».

    Intervenant, hier, à l’ouverture des travaux du bureau politique de son parti, Mme Hanoune a appelé toutes les forces politiques du pays à laisser le mouvement populaire s’épanouir car il a besoin de plus de temps pour la «maturation». Et d’affirmer dans ce sens qu’ «il n y a aucune révolution qui a atteint ses objectifs en un mois».

    Louisa Hanoune a, également, lancé des mises en garde en avertissant contre «toute précipitation ou toute tentative d’empêcher ou de vouloir écourter le processus révolutionnaire algérien qui pourrait tourner au chaos». Elle a tenu à préciser que ce processus révolutionnaire n’est pas un «Hirak» ni même «un printemps arabe» mais c’est «une révolution typiquement algérienne».

    Pour la SG du PT, le dernier mot revient au peuple pour trancher s’il veut «un régime parlementaire», ou s’il veut, par exemple, «un régime semi-présidentiel ou présidentiel». Et de s’interroger «pourquoi imposer aujourd’hui des élections présidentielles, alors que le peuple n’a pas encore tranché sur la nature du régime ?».

    Selon Louisa Hanoune, «la logique dit que le peuple doit pouvoir chasser ce système du parti unique qui s’est élargi aux partis RND, MPA, et TAJ et des partis du deuxième collège et qui s’est élargi aux mafias et aux oligarques, puis le peuple va décider de la nature du régime qu’il veut et fixera par la suite le calendrier électoral».

    Le Parti des travailleurs affirme qu’il n’est pas contre l’opposition, mais s’est dit pour un dialogue avec le peuple sur l’ensemble des possibilités existantes, et non pas se focaliser sur «la période de transition», qui n’est pas une solution «positive» selon le PT.

    Pour Mme Hanoun, les périodes de transition n’ont jamais réussi, notamment, dans les pays africains dont certaines ont duré 6 à 7 ans. Elle prévient, en outre, en affirmant qu’«aucune période de transition n’a eu lieu, sans un protectorat étranger».

    Louisa Hanoune a noté, parallèlement, que les déclarations très contradictoires des directions du FLN et du RND sont en fait, une expression publique et même violente de l’accélération de la crise du système, dont ces deux partis sont l’incarnation. En fin de compte, dit-elle, «les directions de ces deux partis sont revenues à leur source où elles étaient contraintes de soutenir les propositions du président de la République, c’est-à-dire, contourner la volonté du peuple pour sauver le système et essayer de le maintenir quelque temps, «ce qui permet aux oligarques de siphonner les 85 milliards de dollars de réserves de changes et d’accaparer davantage de foncier et ruiner complètement le pays». Car dit-elle, ces partis n’ont jamais été indépendants sauf dans la période de feu Abdelhamid Mehri, ancien secrétaire général du FLN. Louisa Hanoune a, également, lancé des mises en garde en affirmant que « des informations circulent au sujet de l’octroi des parcelles de foncier et des crédits colossaux en devises à des prédateurs, après le 22 févier, c’est-à-dire après le déclenchement du processus révolutionnaire ». En soulignant «qu’en principe et dans les situations révolutionnaires lorsque la question du pouvoir et du système est posée, la mission du gouvernement se limite à la gestion des affaires courantes en attendant l’amorce du changement, la mise en place des institutions définies par la majorité du peuple, dans le cadre de la rupture avec l’ancien système et l’ancien régime». Et d’expliquer que cela veut dire que «les banques publiques, le gouvernement et tous les ministres et autres responsables ne doivent, en aucun cas, prendre des décisions importantes d’autant plus, lorsqu’il s’agit de décisions qui hypothèquent le sort de la nation ou qui permettent la poursuite de la prédation et de siphonner l’argent public».

    Elle a de ce fait appelé les procureurs généraux à s’auto-saisir pour l’ouverture des dossiers de corruption et de dilapidation des biens publics. Elle a, également, appelé les walis à cesser de sélectionner des personnes, des individus comme faux représentants pour assister à la conférence nationale, que les partisans du maintien du système veulent imposer, coûte que coûte. Et de souligner encore que la ré-appropriation et l’émancipation de l’UGTA par les travailleurs et les syndicalistes est une condition majeure pour empêcher les forces de la réaction et de la contre-révolution de dénaturer la lutte révolutionnaire et de confisquer la révolution.

    Le Quotidien d’Oran, 27 mars 2019

    Tags : Algérie, Gaid Salah, Article 102, armée, transition, vacance du pouvoir,

  • Algérie : réactions des partis politiques à l’application de l’article 102 de la constitution

    L’appel du chef d’Etat Major de l’Armée, Ahmed Gaid Salah, à l’application immédiate de l’article 102 de la constitution pour résoudre la crise politique que traverse l’Algérie après le refus populaire du 5ème mandat et les revendications d’un changement radical du système, a été largement commenté par les partis politiques.

    Réagissant à l’appel du chef d’état-major de l’armée à l’application de l’article 102 de la Constitution, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dénonce « un coup d’Etat » contre la volonté du peuple.

    Pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP), l’application de l’article 102 de la Constitution ne peut être la solution à la crise.

    Le président du Jil Jadid a réagi à l’appel du chef d’Etat-major de l’ANP qui a appelé à l’application de l’article 102 de la Constitution. Pour lui, « le peuple algérien commence à récolter les fruits » de son mouvement et de la pression qu’il a exercée sur le pouvoir. « Destituer le président est un autre pas en avant, mais ce n’est pas la fin du parcours », a pourtant estimé Djilali Soufiane dans une vidéo postée, ce mardi soir sur sa page facebook.

    Le Front des forces socialistes (FFS) a réagi à l’appel d’Ahmed Gaid Salah, chef d’Etat-major de l’ANP, à l’application de l’article 102 de la Constitution.

    Source: DMA

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  • Algérie: Imposantes marches des étudiants

    Prolongement du mandat présidentiel : Imposantes marches des étudiants

    27 Mars 2019

    La communauté universitaire s’est fortement mobilisée aujourd’hui, pour maintenir la pression sur le pouvoir, afin qu’il satisfasse les revendications de changement de système politique exprimées par le peuple.

    Ainsi, à l’appel des comités des étudiants, des marches pacifiques ont eu lieu aujourd’hui à travers l’ensemble du territoire national. A Alger, il y a eu une grande mobilisation, non seulement des étudiants qui enchaînent les actions de protestations sur le terrain, mais aussi les enseignants universitaires et des chercheurs qui continuent donc à accompagner l’élan populaire, en faveur d’une nouvelle République.

    De la place Audin à la Grande Poste, en passant par l’avenue Pasteur, des milliers d’étudiants et d’enseignants ont manifesté et exprimé leur rejet de la prolongation du mandat présidentiel de Bouteflika, sa feuille de route pour une transition politique et sa désignation du tandem Bedoui-Lamamra, pour la conduite des affaires du pays jusqu’à la future élection présidentielle.

    Les manifestants ont scandé des slogans appelant au départ sans délai, du président Bouteflika et de tous ceux qui dirigent avec lui. Sur des pancartes, les marcheurs affirmentque le système politique est « irréformable ».

    A Annaba aussi un grand rassemblement a été organisé par les étudiants. Plusieurs autres corporations étaient et se sont joints à la manifestation. Il s’agit notamment, des avocats, des médecins et simples citoyens qui se sont rassemblés devant le théâtre régional Azzedine Medjoubi dans le centre-ville.

    A Bejaia, des étudiants, travailleurs et agriculteurs, ont manifesté pour le changement.

    A Chlef, ce sont les journalistes exerçant dans les secteurs privé et public, qui ont organisé, hier mardi, un rassemblement devant la maison de la presse, avant de marcher dans la rue pour « une presse libre et indépendante » et pour « le départ immédiat de Bouteflika ».

    A Guelma, il y’a eu une grève générale des travailleurs de plusieurs secteurs.

    A Constantine, les étudiants scandaient « Non au prolongement du mandat du président ». Les étudiants ont marché depuis l’université des frères Mantouri jusqu’au centre-ville.

    A Oran, les anciens moudjahidine,issus des Écoles des cadets de laont manifesté hier, pourréclamer le départ immédiat du système politique incarné par Bouteflika.

    Le Midi Libre, 27 mars 2019

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  • Algérie : Conte de fées, par Mohamed Abdoun

    « Et le ministre des finances de l’époque, promu plus tard président du conseil constitutionnel, qui reconnait avoir » manqué d’intelligence « , et fait donc montre de sa totale incompétence, mais qui reste quand membre de l’élite qui préside aux destinées de l’Algérie… pendant ce temps, l’ancien directeur général de la CNAS, dont les compétences sont reconnues par tous, et qui n’est lié ni de près ni de loin à ce scandale, a quand même été condamné à sept longues années de prison ».

    Par Mohamed Abdoun :

    La mise au point du CPA, importante banque publique algérienne, sonne comme une sorte d’insulte collective lancée à la face de l’ensemble des citoyens algériens. Au lieu de prendre le parti d’en rire, la trouvant -à la rigueur- simpliste et plaisante, je ne peux m’empêcher de la considérer avant tout blessante, réduisant à néant le peu de discernement dont peuvent encore jouir la mémoire et l’intelligence collectives. Explications.

    Pour faire court, en ce qui concerne cette mise au point, qui concerne la suspicion liée à un gros emprunt contracté par un oligarque en devise, doublé d’un transfert du plus gros de cette somme vers l’étranger, on nous indique très doctement, et très sobrement aussi, qu’il est » impossible » que de pareils emprunts et transferts aient pu se faire sans avoir obéi au préalable à une procédure lente, compliquée, et se déroulant sous divers contrôles, tant internes qu’externes. Voilà qui a de quoi rassurer le plus sceptique des quidams.

    Oui, mais alors, qui peut nous expliquer comment se sont » goupillées » les affaires Khalifa et Tonic ? Ce dernier avait » pillé » les finances d’une banque publique, y puisant -au total- une somme bien supérieure à son capital social.

    Quant au golden boy algérien, il a vidé des caisses sociales, avec la complicité d’un Sidi Saïd, qui a officiellement admis avoir commis des faux et vouloir assumer ce fait, sans jamais avoir été inquiété par la justice. Khalifa a, lui aussi, puisé dans les finances de divers fonds, transférés vers sa » banque » en échange de divers avantages consentis à l’adresse des donneurs d’ordres.

    Non, impossible n’est pas français. Ni algérien d’ailleurs. En théorie, il est -presque certain- qu’il est impossible que les opérations citées au début de ce texte avaient pu avoir lieu avec cette déconcertante facilité. Mais, en pratique, il en va tout autrement.

    Comme je l’ai si souvent répété dans ces mêmes colonnes, le problème chez nous ne se pose pas tant en termes d’arsenal juridique, mais plus mauvais qu’un autre, mais plutôt dans son application. Je ne pense pas trahir un quelconque secret en révélant ici que nous ne sommes pas tous égaux devant la justice.

    Un Sidi Saïd, qui déclare assumer des faits gravissimes devant une juge à Blida, est rappelé à l’ordre par celle-ci, non pas pour ordonner son mandat de dépôt immédiat, mais simplement pour lui rappeler » maternellement » qu’il n’est là qu’en tant que témoin. Et le ministre des finances de l’époque, promu plus tard président du conseil constitutionnel, qui reconnait avoir » manqué d’intelligence « , et fait donc montre de sa totale incompétence, mais qui reste quand membre de l’élite qui préside aux destinées de l’Algérie…

    Pendant ce temps, l’ancien directeur général de la CNAS, dont les compétences sont reconnues par tous, et qui n’est lié ni de près ni de loin à ce scandale, a quand même été condamné à sept longues années de prison. Car, il fallait bien des lampistes face à un scandale aussi retentissant. Amar Saidani, qui a raté l’occasion de rester loin des sunlights, a lui aussi reconnu avoir acheté un bien immobilier en France.

    La justice ne s’est quand même pas saisie de cet énorme scandale, alors que l’on sait qu’il est interdit -j’allais dire » impossible » pour paraphraser le CPA- de transférer des fonds vers l’étranger sans respecter des procédures particulièrement strictes et onéreuses.

    A cela s’ajoute le fait de savoir d’où il a obtenu une somme aussi importante, en monnaie forte. Tout cela pour dire, encore une fois, que la mise au point du CPA sonne comme une insulte à l’adresse de notre intelligence. Ce qui ne veut pas dire, forcément, que l’affaire en question ait quand même eu lieu.

    Je veux juste dire par là que le CPA aurait dû se contenter de démentir ce fait sans aller plus loin dans sa littérature, car on sait que des choses, franchement pas catholiques, se déroulent au sein de notre système bancaire.

    Le trop plein de bla-bla du CPA, qui touche le contraire de l’objectif recherché, me fait irrésistiblement penser à cette maxime vieille comme le monde, selon laquelle » qui se justifie, s’accuse… « .

    M. A.

    Tribune des Lecteurs, 27 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition, vacance du pouvoir, ANP, armée, Gaïd Salah, Article 102, Banque, CPA,

  • L’appel de Gaid Salah à la destitution de Bouteflika est une tentative de coup de force contre la révolution démocratique du 22 février

    L’appel de Gaid Salah à la destitution de Bouteflika est une tentative de coup de force contre la révolution démocratique du 22 février.

    Dépassés par l’ampleur de la révolte populaire, les chefs militaires, en sacrifiant Bouteflika, espèrent contenir un mouvement populaire d’une ampleur sans précédent pour en réduire la portée historique. La pseudo-solution constitutionnelle, à travers l’application de l’article102, préconisée par Gaid Salah au nom de l’Armée trahit une volonté de garder la haute main sur les futures échéances.

    Comment en effet ne pas voir dans cette réaction autoritaire une volonté de l’élite militaro-sécuritaire de maintenir sa position hégémonique et de contrarier l’exigence populaire pour une rupture radicale ?
    Il faut croire le syndrome Sissi a atteint irrémédiablement Gaid Salah. Alors que le peuple tendait sa main pour amorcer ensemble une dynamique historique de reconstruction de l’Etat national, la hiérarchie militaire, nourrie de vieux réflexes putschistes de l’armée des frontières, tourne encore une fois le dos aux aspirations populaires.

    Par cette attitude irresponsable, c’est l’occasion inespérée d’une véritable réconciliation historique entre l’Institution militaire et le peuple qui risque d’être ratée. Proposer un simple changement de façade civile, par la biais d’un nouveau processus électoral biaisé, alors que les Algériennes et les Algériens réclament l’exercice de leur droit inaliénable à l’autodétermination est un violent affront politique qui n’a d’égal que le profond mépris voué par Bouteflika à son peuple.

    Les conséquences seront graves pour la la cohésion nationale et sociale du pays.

    Les chefs militaires, en particulier les officiers intègres, doivent rapidement se raviser et prendre enfin la mesure de la détermination populaire. Faire aujourd’hui l’impasse sur une transition démocratique et l’élection d’une Assemblée constituante, c’est opter pour le pire et prendre le risque de plonger le pays dans le chaos.

    Par Samir Bouakouir

    Algérie Part, 26 mars 2019

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  • Algérie: le dernier verrou est tombé, l’article 102 sera bien appliqué

    Pile ou face : le dernier verrou est tombé, l’article 102 sera bien appliqué

    Au bout de plusieurs semaines de maturation de ce que certains appellent, le mouvement populaire (hirak), la révolution, la contestation, la rébellion, peut-être même « el-intifada », pour décrire ce formidable élan populaire pacifique et civilisé, de plusieurs millions d’habitants, sans heurts significatifs ni exactions ni blessés ni morts (ce qui suscite des envieux dans le monde), le dernier verrou, l’article 102, est enfin appliqué.

    La raison et la sagesse ont triomphé sur l’aventure et la bouteille d’encre noire dans laquelle certains ont tenté de plonger notre pays. Les deux grosses tendances et certaines autres auxiliaires qui ont prévalu se sont affrontés. La première préconisait une « période transitoire », hors champ constitutionnel et la seconde, l’application « en l’état », de la constitution et de ses articles subséquents. Les deux positions trouvent leur « légitimité » dans les slogans scandés, durant les marches populaires, à croire que chacun a écouté ce qu’il a bien voulu entendre.

    L’examen de ces deux propositions a été largement commenté par des spécialistes, des personnalités politiques, des partis seuls ou coalisés, des associations, des journalistes et la société civile en général. A priori, il semble que ces deux positions sont irréconciliables et qu’une synthèse n’est pas, pour l’instant, possible, sans compter que le temps imparti est extrêmement réduit, l’échéance du 28 avril 2019, étant généralement considérée comme un point de non retour.

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    A la première proposition, on reproche son cadre juridique anticonstitutionnel, son impossibilité de mise en œuvre, compte tenu du fait que le choix de ceux qui seront en charge de son application sont eux-mêmes illégitimes sauf à choisir (qui doit le faire) des « saints » représentatifs de la société, toute entière et qui accepteront, en outre, la mission.

    En plus, cette solution est consommatrice de beaucoup de temps, ce qui risque de prolonger le vide institutionnel (certains tablent sur une phase de transition, d’au moins de deux ans) et d’entraîner le chaos, à l’instar de l’impasse que vit notre voisin tunisien avec le retour du Président,Caid Badji-Essebsi, à l’âge de 94 ans, ce que d’aucuns considèrent comme une régression.

    Quant à la seconde solution, elle serait susceptible de « confisquer » le Hirak, dans la mesure où l’organisation de l’élection présidentielle, dans les termes de l’actuelle constitution, porte le risque de voir le retour déguisé de la clientèle de l’ancien régime, du fait que l’appareil politico-administratif est toujours entre les mains du pouvoir.

    Ainsi, le candidat choisi par le pouvoir actuel pourrait se faire coopter et perpétuer le système, mettant fin aux espoirs du mouvement populaire et en particulier à ceux de la jeunesse.

    Cette critique de fond est construite sur des supputations et sur les peurs induites par des scénarios qui sont susceptibles de se réaliser même partiellement. Or, dans le cadre constitutionnel actuel, il est fort possible d’expurger des quelque 50.000 bureaux de vote, la capacité de fraude de l’administration et d’injecter une surveillance populaire des urnes sur les 1.541 APC et les 48 juges affectés dans les 48 wilayas. Comme il est possible de remplacer la composante du Conseil constitutionnel, inféodé au pouvoir, afin de s’assurer de sa neutralité et qu’il puisse valider l’élection, après les recours prévus par la loi électorale.

    A l’évidence, les deux ministères-clés (Intérieur et Justice) de l’organisation des présidentielles seront dotés de technocrates, non partisans, pour orchestrer le bon déroulement du processus électoral. Enfin, l’intérim, prévu par la constitution, qui revient au président du Sénat (Abdelkader Bensalah), n’est également plus un obstacle, dans la mesure où ce dernier peut être remplacé par ses pairs et sa présidence occupée, après un vote de cette instance, par une personnalité indiscutable qui pourra mener cet intérim, jusqu’à son terme, conformément aux règles constitutionnelles et à la loi électorale.

    La raison et la sagesse l’auront donc emportée, sur la surenchère et le « khéchinisme » (terme cher à mon feu ami Kheireddine Ameyar) pour sauver notre pays des constructions machiavéliques nationales ou susurrées de l’étranger, chacun considérant son agenda personnel, comme supérieur à celui de l’Algérie.

    Tout le peuple algérien doit aller aux urnes pour donner à notre pays et ses futurs dirigeants élus, la légitimité pour affronter les défis que nous ne manquera pas de trouver sur son chemin. La tâche sera extrêmement difficile, tant le contentieux de vingt ans de gabegie, a laissé l’Algérie dans un état de non-gestion et de prédation généralisée.

    La prochaine étape constitutionnelle n’est pas du tout gagnée, des ennemis, insoupçonnables et insoupçonnés ne manqueront pas de surgir pour tenter de briser ce processus légal, afin de proposer leurs chimériques desseins, pour essayer d’imposer leurs ambitions camouflés dans un « corset démocratique ». Qu’à cela ne tienne, les urnes trancheront entre les différents programmes et les différents projets de société… mais pour une fois dans notre histoire, c’est le peuple et lui seul qui aura, en dernière analyse, le fin mot de l’histoire.

    M.G.

    Auteur

    Dr Mourad Goumiri, professeur associé

    Source : Le Matin d’Algérie, 26 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition, vacance du pouvoir, ANP, armée, Gaïd Salah,

  • Algérie: L’urgence d’une solution

    Publication : 26 mars 2019
    L’urgence d’une solution

    De la 4e Région militaire d’Ouargla, où il a entamé, hier, une visite d’inspection pour s’enquérir de la disponibilité opérationnelle de l’ANP mobilisée le long de nos frontières, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, a évoqué la solution idoine de l’article 102 de la Constitution pour mettre fin à la crise politique et barrer la route à tous ceux qui œuvrent à la déstabilisation de l’Algérie.

    Une Algérie conquérante, adossée en pionnière à une longue expérience dans la construction démocratique et confortée par la grandeur d’un peuple acquis au règlement pacifique et au débat démocratique, loin de toute forme d’ingérence.

    La démarche citoyenne, qui a participé au rayonnement dans notre pays, traduit un engagement patriotique indéniable qui converge vers une quête consensuelle de la 2e République revendiquée par tous dans une transition rassemblant toutes les forces politiques, les organisations sociales et les acteurs de la société civile, notamment les jeunes et les femmes victimes d’une marginalisation infondée.

    Le bout du tunnel est assurément pas loin. «Il est du devoir de tout un chacun d’œuvrer avec patriotisme et abnégation, et de privilégier les intérêts suprêmes du pays», a déclaré le général de corps d’armée Gaïd-Salah.

    Dès lors, la solution dans le cadre constitutionnel qu’il a préconisée pour garantir «la préservation d’une situation politique stable» est donc le prélude à une transition formulée par le président de la République dans sa lettre à la nation publiée le 18 mars, destinée à «renouveler les systèmes politique, économique et social» pour répondre aux aspirations au changement du peuple algérien.

    Elle accompagne également d’autres propositions de sortie de crise avancées par la classe politique. Par-delà les différences d’approche, le consensus se renforce en faveur d’une sortie pacifique de la crise.

    «Dans ce contexte, il devient nécessaire, voire impératif, d’adopter une solution pour sortir de la crise qui réponde aux revendications légitimes du peuple algérien et qui garantit le respect des dispositions de la Constitution et le maintien de la souveraineté de l’Etat. Une solution à même d’aboutir à un consensus de l’ensemble des visions et faire l’unanimité de toutes les parties», a souligné le général de corps d’armée, vice-ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’ANP.

    L’Algérie, qui a su trouver une réponse aux dures épreuves qu’elle a traversées, s’en sortira grandie.

    Horizons

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, transition, vacance du pouvoir, ANP, armée, Gaïd Salah,

  • Argelia: El ejército propone una salida a la crisis política

    Primero había advertido de los posibles desvíos que podrían provocar las manifestaciones. Después, poco a poco fue acogiendo con agrado la mentalidad cívica y el pacifismo de las marchas. Ya el 18 de marzo declaró: « Con un espíritu de responsabilidad, es posible encontrar soluciones lo antes posible ».

    De esta manera, el Comandante superior del ejército argelino, Gaid Salah registra una intervención inminente para tratar de poner fin a la crisis política que atraviesa el país desde el comienzo de las manifestaciones ciudadanas contra un nuevo mandato para el presidente Abdelaziz Buteflika.

    Gaid Salah intervino pidiendo la aplicación del artículo 102 porque la crisis política se encuentra en un callejón sin salida: por un lado, la calle ha entrado en una lógica de « retirada », por otro lado, el círculo presidencial se ha « obstinado ». Al pedir la aplicación del artículo 102, Ahmed Gaïd Salah pone fin al statu quo que habría durado hasta el 28 de abril, fecha oficial de finalización del mandato del Presidente, y que presentaba un doble riesgo: el de las manifestaciones desbordantes y el del vacío constitucional e institucional que habría llevado a un final de mandato sin solución.

    El momento oportuno también está probablemente ligado al contexto: desde principios de mes, las deserciones se han multiplicado, incluso en la administración, entre los partidarios antes incondicionales del presidente, que se encuentra aislado.

    El mandato del Presidente termina oficialmente el 28 de abril. Pero los comentarios del Jefe de Gabinete probablemente precipitarán su partida.

    Según fuentes cercanas al antiguo DRS (servicios de inteligencia disueltos en 2016, pero todavía activos a través de sus redes), el Consejo Constitucional está formando un colegio de médicos jurados para declarar al Presidente Bouteflika « no apto ».

    Según el artículo 102, el Consejo Constitucional propondrá a ambas cámaras del Parlamento que declaren el estado de impedimento. El Presidente del Consejo de la Nación (Senado) será entonces responsable durante 45 días para asegurar el interinato del Jefe de Estado. Si, después de 45 días, el estado de incapacidad continúa, el Presidente del Senado continuará actuando durante otros 90 días durante los cuales se organizan elecciones presidenciales, de acuerdo con el artículo 104 por « el gobierno que ocupaba el cargo en el momento de la incapacidad », es decir, el actual gobierno de Noureddine Bedoui!

    Según fuentes cercanas, Abdelkader Bensalah, de 76 años, jefe del Senado durante 17 años, que está enfermo, podría ser destituido y podría ser nombrado un nuevo presidente del Consejo de la Nación. Entre los nombres que circulan: el del ex presidente argelino Liamine Zeroual, quien estuvo a cargo de asegurar una transición en la década de 1990.

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