Étiquette : Hassan II

  • Maroc : Le secret du soutien des marocains aux manifestants algériens

    Les pseudo-démocrates marocains affichent leur soutien au peuple algérien dans ses manifestations contre le pouvoir.

    Ils prétendent que leur soutien est motivé par les principes de démocratie et le combat conjoint contre la tyrannie. Rien n’est moins faux ! Pas plus loin qu’hier et aujourd’hui, ils ont tourné le dos aux manifestants rifains qui ne revendiquaient qu’un hôpital pour soigner les malades du cancer et une université pour éduquer leurs enfants.

    En réalité, la véritable raison est autre et ils la partagent avec le Makhzen. Ils rêvent de la chute du régime algérien parce que, à l’instar de leur Makhzen, ils rêvent de voir l’Algérie changer de position par rapport au conflit du Sahara Occidental. Ça leur arrive souvent de se réveiller soudainement de joie, de bonheur après avoir rêvé que l’Algérie a lâché le Front Polisario et livré aux autorités du Maroc. Mais la joie laisse la place à la déception après avoir constaté que ce n’était qu’un rêve.

    Leur rêves sont motivés par leur confusion sur le régime algérien. Ils le comparent au leur dont la diplomatie est bâtie sur la danse du ventre, l’applaventrisme et la prostitution politique. Leur haine envers le pays voisin les empêche de voir la réalité en face. Cette réalité est que l’Algérie, régime et peuple, sont différents. Un sahraoui a dit que si l’Algérie est le pays du million et demi de martyrs, le Maroc est le pays du million et demi de prostituées.

    Le Maroc conditionne sa politique extérieur aux désirs et caprices de l’Occident, la France en particulier. Ce conditionnement l’a poussé à participer dans toutes les agressions de la France contre les peuples africains et de l’Occident en général contre les peuples arabes en Irak, en Syrie, au Yémen…. Un pays qui a érigé le mercenariat en dogme et principe et qui vendu la totalité de son territoire aux français dans le but de récolter un soutien à son agression aux sahraouis.

    L’Algérie a gagné le respect de l’Occident grâce à sa politique cohérente de neutralité. Ni les Etats-Unis, ni la France ni la totalité des pays occidentaux ne pourront la contraindre à rompre ses relations avec l’Iran ni un autre pays quelconque. Le Maroc, lui, a déjà coupé les relations avec Téheran deux fois. Pour les autorités marocaines, c’est une stratégie, la stratégie du ridicule et le manque de personnalité.

    L’Algérie et la RASD partagent les mêmes principes dont le respect des frontières héritées du colonialisme et la lutte contre l’impérialisme et le pillage des richesses africaines par l’Occident. Le Maroc, lui, pour son rôle de Cheval de Troye de la France.

    Le combat et la détermination du peuple sahraoui ont fait tomber à l’eau les calculs du pouvoir marocain. Le roi le plus sanguinaire de l’histoire du Maroc, Hassan II, avait pensé que le petit nombre des sahraouis lui rendra la tâche facile. La tâche de l’occupation et le contrôle du territoire du Sahara Occidental. Il avait sous-estimé la population sahraouie, mais, comme dit l’adage sahraoui, parfois l’oeil sous-estime un minuscule bâton qui peut la trouer facilement. 43 ans après, noous sommes encore là et le régime marocain est en train de payer ses méfaits. Ses sujets, eux, peuvent faire leur deuil sur le Sahara, il est aux sahraouis, rien qu’aux sahraouis.

    Le Makhzen, vaincu par les sahraouis, a prié la France de l’aider à maintenir le statu quo. Maintenant que les USA ont brisé le statu quo, les autorités marocaines ne savent plus à quel saint se vouer. Ils sont forcés à s’asseoir avec ceux qu’ils ont sous-estimé.

    Le peuple, lui, n’a pas le droit de se prononcer sur le sujet, malgré son obsession pour ce territoire qui ne lui appartient pas.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Makhzen, Hassan II,

  • Liberté de la presse : Mohammed VI pire que le Hassan II des années 90

    Lakome, 19 octobre 2013

    La vision d’un kiosque à journaux marocains est trompeuse. À contempler cette variété de journaux et de magazines, on serait excusé de penser que les médias marocains sont libres. Mais ce pluralisme formel cache un unanimisme éditorial sur les questions politiques les plus importantes digne d’un régime autoritaire.

    On appelle cela les lignes rouges. Selon la Doxa du régime marocain et des élites qui le soutiennent, ces lignes rouges sont l’Islam, l’intégrité territoriale et la monarchie. En réalité, l’une de ses lignes est plus rouge que les autres: La monarchie.

    Lorsqu’on affirme que l’Islam est une ligne rouge, ce qui est vraiment dit est que la version de l’Islam voulue par la monarchie ne doit pas être critiquée. Lorsqu’on dit que l’intégrité territoriale du pays est sacrée, on veut dire que la gestion de la question du Sahara par la monarchie ne doit être remise en question.

    En fait, il n’est pas permis de remettre en cause les prérogatives de la monarchie ou de critiquer sa façon de gouverner le pays. Cette limite rend l’exercice d’un journalisme de service public impossible puisque sa fonction première et la plus noble est d’informer les citoyens sur la gestion des affaires publiques, donc de porter un regard critique sur les détenteurs du pouvoir et leur façon d’exercer ce pouvoir.

    Pour retrouver une certaine liberté de ton sur ces sujets sensibles, c’est sur Internet et les nouveaux médias online qu’il faut chercher. Il n’en a pas toujours été ainsi. Les réseaux sociaux et la presse numérique sont des phénomènes nouveaux. et surtout la presse dite traditionnelle à connu vers la fin des années 90 et le début des années 2000 une période faste qui a permis l’éclosion de nouvelles publications indépendantes.

    L’évolution de l’indice de liberté de la presse publiée par l’organisation américaine Freedom House est à cet égard édifiante. De 1994 à l’année 2000, l’indice évolue positivement indiquant une libéralisation croissante des médias. Après une petite stagnation, l’indice se dégrade au point de passer en deçà de son niveau de 1994. En d’autres termes, sous Mohammed VI les gains enregistrées dans le domaine de la liberté de la presse lors des dernières années de règne de son père ont été, au mieux, effacés.

    Muselage de la presse

    Comment le régime de Mohammed VI s’y est il pris pour museler une nouvelle vague de médias indépendants? En commençant par utiliser les bonnes vieilles méthodes. L’article 77 du code de la presse en vigueur jusqu’en 2003 permettait l’interdiction de journaux sur simple décision administrative du premier ministre. C’est l’application de cet article 77 qui permettra les premières interdictions survenues dès l’année 2000. Sauf que cette méthode trop manifestement répressive gênerait une mauvaise publicité pour un régime soucieux de préserver une façade de libéralisme et de modernité. Viendront alors les procès en diffamation en cascade à l’issue desquelles les journalistes poursuivis n’avaient aucune chance d’être innocentés à cause d’une justice notoirement contrôlée par le régime. Les condamnations à payer des dommages et intérêts astronomiques vont se multiplier, mettant en faillite les journaux visés et renforceront la tendance à l’auto-censure chez les autres. Mais l’arme létal utilisée pour faire les voix dissonantes aura été le boycott publicitaire massif dont seront victime les journaux indépendants.

    L’éclosion d’une nouvelle presse indépendante vers la fin des années 90 était directement liée à la naissance d’un modèle économique qui en permettait la survie économique. La diversité croissante du capitalisme marocain se traduisait par un marché publicitaire assez large et diversifié pour fournir les revenus nécessaire à des entreprises de presse éditorialement et économiquement indépendantes. Des entreprises de presse qui cherchaient à enclencher ce cercle vertueux qui fait que le bon journalisme attire les lecteurs, lesquels lecteurs attirent l’argent des annonceurs, lequel argent permet de financer le bon journalisme.

    Cette dynamique a duré tant que le pouvoir politique, et donc, la monarchie laissait faire. Mais dés que celle ci a décidé que cette nouvelle presse était décidément trop irrévérencieuse et même subversive dans le sens ou elle remettait en cause la nature autoritaire du régime, instructions furent données aux grands groupes économiques, et annonceurs principaux de la presse écrite, de cesser de travailler avec ces nouveaux médias. Le roi étant lui même a titre privé l’homme d’affaires le plus important du pays, le boycott des ses seules entreprises constituaient un manque à gagner substantiel pour cette nouvelle presse.

    Les journaux revêches seront asphyxiés financièrement et là aussi serviront d’exemple à ne pas suivre pour les autres médias qui se garderont de mécontenter le régime. D’autant plus que si le régime sait manier le bâton, il manie encore mieux la carotte. Les entreprises de presse qui jouent le jeu sont grassement payées en retour, d’une manne publicitaire qui n’obéit plus aux règles de marchés. On passe la pub chez les médias favoris du régime même si leur lectorat est inexistant. Les grandes entreprises du pays passent leurs annonces publicitaires moins pour attirer des clients que pour s’assurer les faveurs du régime.

    L’avènement de la presse numérique indépendante est une réponse a ces contraintes économiques. Grâce a ses coûts de fonctionnement relativement modiques, elle peut survivre avec un minimum de revenus. Les poursuites entamées contre Ali Anouzla co-fondateur du site d’information Lakome sont d’ailleurs une tentative du régime de mettre sous le boisseau ce journalisme naissant qu’il a viré par la porte de la presse traditionnelle et qui lui revient par la fenêtre de la presse numérique.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Hassan II, presse, liberté de presse, répression,

  • Maroc : Hedva Selaa, la fille cachée du roi Hassan II

    Grâce au défunt roi du Maroc Hassan II, on aura tout vu. Même un roi roi musulman autoproclamé « Commandeur des Croyants » qui entretient des relations sexuelles avec une maîtraisse juive. Une relation qui a été couronnée par deux enfants illégitimes qui ont grandi en Israël.

    A l’époque, le prince Hassan a pris pour maîtresse une dame juive, Anita, nièce de Léon Benzaquen, figure de la communauté juive marocaine et futur ministre des PTT du premier gouvernement marocain sous Mohamed V.

    Hedva et son frère Jacky, ont émigré en Israël. Selon l’AFP, Jacky refuse d’en parler. Cependant, Hedva a tout dévoilé au quotidien israélien Yedioth Aharonot, 8 ans après le décés de sa mère Anita, en 1997. Une mère que Hedva n’hésite pas à qualifier de femme frivole et multipliant les aventures.

    Selon se déclarations, elle ne demande qu’à rencontrer son demi-frère, ce qu’il refuse catégoriquement.

    Nous pouvons comprendre que le roi du Maroc Mohamed VI fasse fi des réclamations de l’ex-espionne israélienne, Hedva Selaa pour tisser les liens avec ses frères marocains avec lesquels elle partage la parenté de Hassan II. Pour des raisons évidentes, Mohamed VI ne peut pas avouer la perversité de son père et les liens profonds qui unissent la dynastie alaouite avec l’Etat Hébreu et le sionisme.

    Mais ce qui est difficile à comprendre c’est pourquoi les liens de parenté qui lient la famille royale marocaine avec celle du président syrien Al-Assad n’ont été jamais évoqués. Peut-être parce que les leaders syriens, à différence des marocains, n’ont pas été jusqu’à se proclamer descendants du prophète.

    Il y a aussi que la famille Al-Assad n’a jamais vu d’un bon œil la disponibilité marocaine à soutenir les complots occidentaux contre la Nation Arabe et en faveur d’Israël. C’est la raison pour laquelle la Syrie avait reconnu la RASD et soutenu le droit d’autodétermination du peuple Sahara occidental.

    La descendance du prophète c’est aussi pour cacher une autre vérité. Que la véritable mère de Hassan II est Abla, l’esclave que le Pasha Leglaoui avait offerte en cadeau au roi Mohamed V.

    Tags : Maroc, Hassan II, Hedva Selaa, Mohammed VI, juifs, Anita Benzaken, Léon Benzaken,

  • Maroc: Midhat Bourequat et le Makhzen

    L’ancien prisonnier de Tazmamart Midhat Bourequat livre à Radouane Baroudi sa vision du «Makhzen», d’hier à aujourd’hui.

    Radouane Baroudi a rencontré Midhat Bourequat à Paris le 1er juin 2013.

    Détenu pendant près de 20 ans dans les geôles de Hassan II, le rescapé de Tazmamart (auteur de l’ouvrage « Mort Vivant », qui raconte son calvaire), parle du Makhzen et de son évolution jusqu’à aujourd’hui.

    L’extrait choisi porte sur sa définition du Makhzen.

    Pour rappel, Midhat Bourequat est un homme d’affaire franco-marocain né en 1932 au Maroc. Il a d’abord été proche du Palais d’Hassan II. En 1973, il a été enlevé avec ses trois frères à Rabat. Il arrive à Paris en 1992 après près de deux décennies passées en prison, notamment dans le sinistre bagne de Tazmamart.

     

    Tags : Maroc, Hassan II, Frères Bourequat, Midhat René Bourequat, Tazmamart, répression, droits de l’homme, Makhzen,

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=EbMiPcefpKU&w=560&h=315]
  • MAROC : Mohammed VI, l’intouchable?

    Vous n’allez pas écrire que le roi aime le risotto? », supplie le cuisinier du restaurant italien d’un grand hôtel de Marrakech, éperdu d’avoir laissé échapper ce secret défense devant une journaliste. Et cet habitué du palais qui regrette d’en avoir trop dit: dans un moment d’exaltation, il vient en effet de louer la bonté de Mohammed VI, qui fait la lecture tous les jours à un ami malade. Mais surtout, qu’on ne le cite pas: « Sa Majesté pourrait me soupçonner de flagornerie… » A l’heure où les faits et gestes de la plupart des têtes couronnées sont aussi médiatisés que ceux des stars de cinéma, il est interdit de parler du monarque marocain, même pour en dire du bien.

    Qui est cet homme de 48 ans qui règne depuis près de douze ans sur le royaume chérifen? Regard noir, cheveux ras, toujours l’ombre d’une barbe sur un visage impénétrable. Alors que le Maroc est à son tour gagné par la fièvre démocratique qui s’empare du monde arabe, il sera peut-être le seul dirigeant de la région à avoir su désamorcer la révolte à temps. En Occident, il incarne la modernité et l’ouverture. Mais, dans son royaume, il est l’objet d’une étrange vénération. « Faire un portrait du roi, vous n’y pensez pas ‘.C’est impossible. Le rencontrer? Il serait plus facile de voir Dieu… », s’exclame un diplomate proche du palais. Le roi est le secret le mieux gardé du royaume. Le sujet tabou par excellence, l’une des dernières lignes blanches – avec la question du Sahara occidental – que la presse ne doit franchir sous aucun prétexte. Il y a deux ans, l’hebdomadaire « Tel Quel » a été interdit pour avoir osé évaluer le bilan du monarque. Le sondage montrait pourtant que 91% des Marocains le jugeaient positif ou très positif!

    Comme le Seigneur des Ténèbres dans « Harry Potter », Mohammed VI est celui dont on ose à peine prononcer le nom. Pourquoi tant de mystère? Pourquoi ce respect qui semble s’imposer à tous? Bien sûr, « le peuple l’aime ». Le 1er juillet, les Marocains ont plébiscité par référendum son projet de révision constitutionnelle, avec un enthousiasme et un score (98%) qu’un Ben Ali ou un Kadhaf n’obtenaient qu’en bourrant les urnes et en achetant les voix. Mais cette popularité n’explique pas à elle seule la « sanctuarisation » de celui que l’on surnomme ici « M6 ». Le roi lui-même entend se protéger. Surtout, sa cour et la classe dirigeante marocaine travaillent de concert pour le soustraire aux curiosités. Plus encore aujourd’hui, en ces temps troubles de printemps arabe aux révoltes contagieuses, il faut gommer l’homme pour consolider le mythe.

    « Sous Hassan II, on avait peur du roi, aujourd’hui, on a peur pour lui », avaient coutume de dire les Marocains au début du règne de Mohammed VI. Désormais, face au pays qui gronde, l’élite marocaine a aussi peur pour ses privilèges et se retranche derrière la monarchie consensuelle, ses rites et ses fastes. La hiba, ce sentiment de crainte et de déférence qui faisait courber l’échine aux sujets de Hassan II, a rejailli sur son fils parce que le makhzen, l’« Etat » marocain, y trouve son compte. Il suffit pour s’en convaincre d’observer ces directeurs d’entreprise qui, recevant un coup de fil du palais, se dressent soudain au garde-à-vous alors que leur interlocuteur ne peut pas les voir… Dans ce pays où l’identité nationale s’est construite autour de la monarchie, M6 a beau avoir abdiqué son caractère sacré, il reste magique aux yeux de ses sujets. Après le résultat du référendum, malgré la chaleur de l’été, l’aristocratie respire. C’est la monarchie et la vénération qu’elle suscite chez les Marocains qui retarde l’heure des comptes.

    Voilà pourquoi, dès qu’on pose la question la plus anodine sur Sa Majesté, on vous regarde comme si vous aviez commis la pire des inconvenances. Il ne faut pas donner un « corps au roi ». L’homme, pourtant, a une histoire, lourde et pleine de secrets. Il fallait le voir le 17 juin dernier.

    C’était le jour le plus important de son règne. Mais, comme souvent, il donnait l’impression de vouloir être ailleurs… Ce soir-là, vers 20 heures, le Commandeur des Croyants s’engage à limiter ses pouvoirs et à instaurer une monarchie parlementaire. Un discours historique. Mais le roi avale péniblement sa salive et se lance dans une récitation fastidieuse des articles de loi, les yeux rivés sur ses papiers. « Cher peuple, je m’adresse à toi pour renouveler notre pacte par une nouvelle Constitution… » M6 a toujours détesté parler en public. Son premier discours, il l’a prononcé en tremblant à l’âge de 7 ans devant des agriculteurs, sous le regard impitoyable de son père.

    L’ombre d’Hassan II est toujours là, écrasante. Et chaque péroraison ravive le souvenir de ces moments solennels où l’effroi le disputait à l’ennui quand le petit Mohammed n’était que le figurant de son célèbre géniteur. En 1974, à 10 ans, il avait été chargé de le représenter à l’enterrement de Georges Pompidou. Un enfant habillé d’une djellaba blanche et coifé d’un tarbouch grenat, l’air perdu sur les bancs de Notre-Dame. « J’avais l’impression d’être une petite virgule rouge dans la cathédrale… », dira plus tard Mohammed VI. Ce 17 juin 2011 aussi, devant les caméras qui filment ses promesses de « révolution tranquille », il a l’air au supplice. Engoncé dans un costume trop ajusté, flanqué pour symboliser la pérennité de la monarchie des deux héritiers du trône, son fils, le prince Moulay el-Hassan, et son frère, le prince Moulay Rachid, aussi rai de que lui. Et puis il y a ce trône démesuré, rose et doré, qui se profile derrière lui, comme une menace. Avant d’y accéder, Mohammed VI a beaucoup enduré.

    Son père Hassan II n’a jamais vu en Mohammed un fils, mais un successeur. Dès sa plus tendre enfance, il l’oblige à assister à toutes les audiences royales, tout en lui interdisant d’y prononcer un mot. Lorsque le prince a un accident de voiture à l’âge de 22 ans, il lâche: « L’inquiétude du roi a été supérieure à celle du père… Je voyais vingt années d’éducation, deformation complètement anéanties. » Pour le former au métier de roi, Hassan II a appliqué les méthodes héritées de son père, Mohammed V. Contrôle serré des résultats scolaires, sélection sévère de ses camarades de classe – qui sont aujourd’hui devenus ses conseillers -, surveillance étouffante de ses loisirs… Mais Hassan II y a ajouté une dose de cruauté. Il convoque son fils à 5 heures du matin pour le sermonner, l’humilie publiquement. Sur les photos d’époque, on voit le jeune Mohammed, petit garçon tendre et rêveur, qui se tient craintif aux côtés de son père, avec ce rictus d’inconfort qui ne le quittera plus, comme s’il redoutait toujours de recevoir une correction. « Dans la société marocaine, Freud, nous ne connaissons pas, a dit un jour Hassan II dans une interview au «Figaro». On manipule ses enfants directement, même si ça fait mal aune jointure… »

    C’est cette violence, exercée par un père à la fois haï et admiré, qui a façonné le futur roi et son rapport au pouvoir. « Comme si Hassan II avait voulu faire payer à son fils le fait qu’un jour il allait lui succéder », explique un proche. La perversité du monarque est inépuisable. Ainsi il laisse entendre au prince héritier qu’il pourrait bien céder le trône à son cousin, le prince Moulay Hicham, un brillant jeune homme qu’il élève comme son fils depuis la mort de son père, et qui se montre passionné par cette chose publique qui assomme tant le petit Mohammed. Dans ces rivalités d’enfance vont naître les prémices d’une dissidence qui sera d’autant plus nocive pour le futur roi qu’elle vient du cercle le plus intime du palais. Plus tard, Moulay Hicham, qui appelle de ses voeux une réforme de la monarchie, ne ménagera pas ses critiques contre Mohammed VI. La presse, qu’il aime autant que son cousin la fuit, l’appellera « le prince rouge ».

    Lorsque Hassan II meurt, le 23 juillet 1999, Mohammed VI semble vouloir tourner la page noire du régime chérifen qui, loin des résidences luxueuses où le roi son père recevait ses amis, enfermait et torturait ses opposants. Il choisit d’habiter les palais que son père boudait, fuit ceux qu’il aimait. A Rabat, il réside dans sa villa Dar Salam, aux Sablons, et non au palais royal. Déboulonner la statue du commandeur, exister enfin.

    Les Marocains accueillent ainsi la réhabilitation de l’opposant Abraham Sarfati, un leader prosahraoui de confession juive, et la destitution de Driss Basri, le détesté ministre de l’Intérieur d’Hassan II qui était aussi chargé de surveiller le prince, comme le signe d’une ère nouvelle. Pour les jeunes, c’est l’heure de l’espoir et des slogans: « Génération M6 », « le roi des pauvres » … La censure allège son carcan sur la presse. Même des membres du premier cercle du roi, comme Hassan Aourid, collaborent à ces nouveaux journaux où soufle un vent de liberté. Le fils veut apurer le passif du père. En 2004, il crée une instance, Equité et Réconciliation, chargée de faire la lumière sur les « années de plomb » de l’ère Hassan II . La commission épluche plus de 16 800 dossiers et entend 200 victimes. Il lance aussi une réforme du Code de la Femme qui instaure l’égalité entre les époux. Pourtant, la parenthèse enchantée fnit par se refermer. Les journaux irrévérencieux envers la monarchie sont privés de publicité. Certains mettent la clé sous la porte. Les organisations des droits de l’homme – tout en reconnaissant que l’étau de la répression se desserre – continuent à dénoncer les traitements subis par les détenus.

    M6 rattrapé par le fantôme d’Hassan I I . Par les lourdeurs de la monarchie et d’une courtisanerie d’un autre âge. Comment résister lorsque vos anciens amis d’enfance se prosternent devant vous, que vous vivez dans un monde où l’on dore à l’or fin les sabots de vos chevaux et que vous pouvez d’un froncement de sourcil décider des fortunes ou du malheur de vos sujets? « J’ai changé », admettra le roi lui-même dans l’un de ses rares entretiens avec la presse. En douze ans de règne, le jeune homme timide et compatissant a goûté à l’ivresse du pouvoir absolu. Un diplomate raconte qu’en recevant certains dirigeants occidentaux il se laisse parfois aller à leur rappeler que leurs pouvoirs respectifs ne sont pas soumis aux mêmes échéances… « Mon rythme est celui du Maroc. Ce n’est pas nécessairement le même que celui que veulent nous imposer, avec arrogance et ignorance, certains observateurs transformés en procureurs. »

    Aujourd’hui, les plus téméraires murmurent qu’il a mauvais caractère. Une colère du roi et toute la géographie du pouvoir marocain se trouve bouleversée. Telle éminence, autrefois incontournable, devient un sous-fifre. La disgrâce peut conduire à l’exil. « Mais le pire, raconte un membre du sérail qui a fait les frais des bouderies royales, c’est quand vous n’êtes même pas congédié. Vous l’apercevez encore, mais lui ne vous voit plus. Vous faites antichambre en vous gavant de clubsandwichs au homard, vous prenez du poids, malheureux, en espérant regagner ses faveurs. Cela peux durer des mois. » Ces disgraciés, on les croise, mal peignés, presque en deuil, dans les salons de la haute bourgeoisie marocaine. Il y a même une série de noms pour désigner leur triste condition: le moharem, le roi ne le voit plus ; le penek, il ne lui parle plus… Les bannis sont privés de fêtes nomades et de voyages officiels. Les autres évaluent en permanence leur cote à un mot gentil, un regard appuyé. « Exactement comme au temps de son père, lorsqu’on chronométrait ses poignées de main », se souvient un familier d’Hassan II.

    Surtout, « le roi des pauvres », qui voulait pourtant rompre avec les habitudes de son père grand amateur de bijoux et de Rolls, ne cache désormais plus ses goûts de luxe. Il a ses habitudes dans les boutiques de la rue Saint-Honoré à Paris et de Madison Avenue à New York. Son garage compte plusieurs centaines de véhicules – dont les voitures de collection héritées d’Hassan II – parquées dans un écrin de verre et d’acier. Sa dernière folie? La construction du magnifique hôtel Royal Mansour à Marrakech, qu’il a supervisée lui-même jusqu’aux plus infimes détails. Les suites les plus luxueuses, vitrines des chefs- d ‘ oeuvre de l’artisanat marocain, abritent souvent la famille royale et sont facturées plusieurs dizaines de milliers d’euros la nuit.

    Est-ce le désir de surpasser son père qui explique cette frénésie? En 2008, le magazine « Forbes » a classé Mohammed VI au 7e rang des fortunes royales, loin devant la reine d’Angleterre et l’émir du Koweït, avec un patrimoine estimé à 2,5 milliards de dollars. Selon les calculs du magazine, l’entretien et la maintenance des douze palais royaux coûteraient 1 million de dollars par jour. « Hassan II se servait de son argent pour consolider son pouvoir, M6 maximise ses richesses, il est de son temps », décrypte un grand banquier marocain. Indécente richesse, dans un pays où 5 millions de personnes vivent avec moins d’un euro par jour? Les Marocains, pourtant, accusent la cour plutôt que le roi. Et en particulier ses deux plus proches conseillers, Fouad Ali el-Himma et Mounir Majidi: les deux principales têtes de Turcs des manifestants du mouvement contestataire dit « du 20 février ».

    Les deux hommes sont les piliers du « système M6 ». « Si vous voulez faire des affaires au Maroc, il vous faudra obligatoirement passer par le roi, Fouad Ali el-Himma ou Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi et patron de la holding Siger, qui s’occupe des intérêts économiques de la famille royale », explique – dans un câble récemment révélé par WikiLeaks – un homme d’affaires proche du palais, non pour le déplorer mais simplement pour indiquer aux Américains la marche à suivre. « La holding royale Siger contrôle les entreprises privées, notamment en captant l’épargne marocaine et l’argent de la Caisse de Dépôt et de Gestion. Résultat: M6 est le premier banquier et le premier assureur du pays. On assiste à une véritable «monarchisation” de l’économie », se désole l’ancien journaliste Aboubakr Jamaï.

    Aujourd’hui, pourtant, Fouad Ali el-Himma et Mounir Majidi font partie de ces parias à qui le roi n’adresse presque plus la parole. Cette captation des richesses par le palais a exaspéré le « makhzen économique », autrement dit la grande bourgeoisie marocaine. L’un deMohammed 6: le monarque funambuleMohammed 6: le monarque funambule

    ses représentants enrage: « Les nouveaux conseillers bling-bling du roi ont pété les plombs. Nous, au moins, nous avons l’argent discret, un peu comme la bourgeoisie lyonnaise, si vous voulez. Et ils nous ont fait honte. » A entendre cet homme d’affaires, le roi a compris le message: pour l’instant, « son peuple » lui a fait la politesse de croire que seuls ses deux conseillers étaient responsables des maux dont soufre le Maroc. Jusqu’à quand? Et l’homme d’affaires de la vieille école de paraphraser Giuseppe Tomasi, qui décrit dans « le Guépard » une Sicile aux prises avec les tourments de la révolution: « Aujourd’hui, au Maroc, pour que rien ne change, ce que nous voulons tous, il faut que tout change. La Constitution, mais surtout la redistribution des richesses. » Pour qu’un jour le prince héritier, le jeune Moulay al-Hassan, puisse assumer, avec moins de difcultés que le roi, l’héritage de son père.

    Sara Daniel

    EMINENCES CRITIQUÉES

    Deux conseillers du roi sont aujourd’hui dans le collimateur des contestataires: Mounir Majidi, son secrétaire particulier (surnommé « 3M »), homme clé de l’économie marocaine, et Fouad Ali el-Himma, son ex-ministre de l’Intérieur (ami d’enfance, « sélectionné » pour aller en classe avec le jeune Mohammed au Collège royal).

    L’EPOUSE

    Ingénieur en informatique, la princesse Lalla Salma est la première épouse d’un monarque marocain à avoir été présentée publiquement au peuple. Un journal marocain a été réprimandé par le palais pour avoir divulgué que son plat préféré était le tajine aux carottes et qu’elle aimait se promener pieds nus dans la résidence royale. Elle ne porte pas le voile.

    LE GRAND-PÈRE

    Le grand-père de M6, Mohammed V, qui dut s’exiler parce qu’il s’opposa à la domination française du Maroc, était adoré par les Marocains, qui le considéraient comme « le Père de la nation marocaine moderne ». Il pourrait recevoir de façon posthume le titre de « Juste des Nations » en reconnaissance de son action pour la protection des juifs marocains durant la Shoah.

    L’OMBRE DU PERE

    Hassan II a régné trente-huit ans (1961-1999). Et a formé son fils à la dure dès son plus jeune âge. En 1967 (ci-dessus), le petit Mohammed se tient à ses côtés lors de la commémoration de l’indépendance du Maroc. En 1976, il assiste à une conférence de presse à Paris (à droite). Au printemps dernier, M6 s’est engagé à modifier la Constitution héritée de son père, mais il a gardé le titre de Commandeur des Croyants, qui en fait une personnalité « inviolable et sacrée ».

    “M6” EN CINQ DATES

    21 août 1963 Naissance à Rabat.

    23 juillet 1999 Proclamé roi du Maroc.

    Juillet 2009 Grâce de 25 000 détenus pour les dix ans du règne.

    1er juillet 2001 Référendum approuvant la réforme de la Constitution.

    7 octobre 2011 Des élections législatives anticipées sont prévues.

    VENERATION

    Ce 30 juillet, comme chaque année, la cérémonie d’allégeance au roi, la Bay’a, viendra clôturer la fête du Trône. Le monarque y apparaît juché sur un étalon pour être le seul à ne pas toucher terre, protégé du soleil par un parasol. Oulémas, walis, ministres, hauts fonctionnaires et parlementaires se courbent à son passage en criant: « Que Dieu te bénisse, Majesté! » Les serviteurs du palais répondent: « Sa Majesté vous a accordé sa bénédiction. »

    Source,

    Août 2011

  • Maroc: Commentaires de Me Ralph Boussier sur le livre de M. Maurice Buttin

    NOTE DE LECTURE DU LIVRE DE MONSIEUR MAURICE BUTTIN

    1. sur cette publication :

    il convient de souligner d’ores et déjà et en introduction que cet ouvrage est édité chez KARTHALA qui est une société d’édition très confidentielle qui ne produit que des ouvrages très particuliers à audience restreinte.

    Pour preuve s’agissant de celui-ci, il n’est pas encore à ce jour diffusé chez les libraires ou les grandes enseignes de diffusion d’ouvrage et il convient d’aller l’acquérir chez l’éditeur lui-même.

    2. présentation générale de l’ouvrage :

    Ce livre est en réalité un prétexte pour son auteur de réaliser une biographie en se dissimulant derrière un titre particulièrement accrocheur puisqu’il utilise le nom de trois personnalités à très forte notoriété que sont feu sa majesté HASSAN II, le Général DE GAULLE et BEN BARKA.

    Le titre et la première de couverture indiquent clairement que l’essentiel du livre concerne le dossier qui aura occupé presque toute la vie professionnelle de cet avocat à savoir l’affaire BEN BARKA ;

    Au travers de 479 pages, dont 430 sont consacrés à Mehdi BEN BARKA, il est retracé les premières années de l’Indépendance jusqu’à la disparition de Mehdi BEN BARKA en ce mois d’octobre 1965.

    L’aspect témoignage politique n’est pas l’objet de la présente et j’en fais l’économie. C’est pourquoi je vais directement à ce qui est intitulé « l’affaire BEN BARKA » et qui est la troisième partie du livre qui comprend trois sous-parties que sont :

    la première plainte (1965-1975)

    la deuxième plainte (1975-2010)

    « les responsables ».

    3. l’analyse de la troisième partie :

    3.1 la première plainte et sa gestion de 1965 à 1975 :

    Au travers de cette première sous-partie, il est essentiellement décrit tout d’abord l’influence supposée de Mehdi BEN BARKA, puis les éléments politiques qui auraient conduit à sa disparition et enfin l’impact de sa disparition au sein du Royaume du Maroc.

    Cette partie se termine bien entendu par les éléments fondamentaux que sont les procès de 1966 et 1967 et il faut d’ores et déjà souligner que de façon très contrastée l’auteur relève que si l’instruction de cette affaire n’a pas été bâclée par le Juge ZOLLINGER, en revanche elle aurait été réalisée dans un délai beaucoup trop court pour, comme cela est indiqué : « (…) dégagées toutes les mailles du filet (…) » (Cf. page 297).

    Afin de fonder son propos, Maître BUTTIN reprend l’interview qu’avait donnée le Juge d’instruction le 21 mars 1990 dans une émission d’enquête de Charles VILLENEUVE où ce magistrat à la retraite avait répondu :

    « je ne pouvais plus rien ajouter. Toutes les portes étaient fermées, tous les verrous poussés (…) ».

    Pour achever l’illustration de cette première thèse, il est cité un extrait du journal suisse La Liberté Fribourg du 4 avril 1966 qui aurait affirmé que le dossier du juge fut d’autant plus rapidement clos qu’il était visible que le pouvoir avait hâte d’en finir avec un dossier plus volumineux que lumineux.

    C’est sur ces appréciations donc que s’ouvre la relation du procès de 1966 qui, et il n’est pas neutre de la souligner, s’appelle pour le commun des mortels « l’affaire BEN BARKA », nom de la victime, et non du nom des accusés, ce qui est plus habituel en matière criminelle.

    Dans cette première affaire l’audience durera 17 semaines, six accusés sont présents dans le box. Ils sont accusés d’arrestation illégale et de séquestration et pour le Roy Finville de non dénonciation de crime.

    Bien entendu, cette première partie de procès sera interrompue par l’arrivée de Monsieur DLIMI, ce qui renverra le procès et conduira à une deuxième session d’assises.

    Pour synthétiser l’essentiel du procès, en tout cas de cette première partie du procès, il faut reprendre la citation qui est faite par Maître BUTTIN s’agissant de la plaidoirie de l’un de ses confrères qui relève qu’ « il est regrettable que beaucoup de gens n’ait connu l’existence de BEN BARKA, ce leader du Maroc et du Tiers-Monde, qu’à propos de son enlèvement (…) » (Cf. page 299) nous sommes manifestement dans une tribune politique et non dans une enceinte de justice.

    Il faut relever qu’avec une certaine franchise, Maître BUTTIN note que cette première série de journées d’audience est très décousue, que les témoignages sont contradictoires et qu’il est tellement impliqué dans le dossier que le Président va même jusqu’à s’interroger, s’adressant à lui, en lui disant :

    « (…) êtes-vous témoin ou avocat ? (…) »ceci est intéressant pour la situation actuelle de ce dossier et des agissements du juge Ramael.

    La réflexion du Président de la Cour d’Assises de Paris résulte de l’interrogatoire de EL MAHAI qui est pris à partie par Maître BUTTIN lorsqu’il déclare qu’il est étudiant, alors qu’il l’aurait reçu précédemment au Ministère de l’Intérieur à Rabat en lieu et place du Général OUFKIR.

    D’ores et déjà, on s’aperçoit que Maître BUTTIN est arc-bouté sur le fait de savoir qui est Monsieur CHTOUKI.

    En effet, il explique au Président que pour sa cliente Madame BEN BARKA, il a besoin de savoir qui est ce personnage, qui est selon lui la charnière du dossier et que personne n’a pu retrouver.

    Le Président en bon magistrat lui coupe la parole et lui dit :

    « (…) se sont des appréciations je voudrai que vous posiez votre question (…) » (Cf. page 301)

    Il n’est pas neutre non plus de relever avec quelle insistance LOPEZ est interrogé afin d’identifier CHTOUKI et la seule information qui ait pu avoir la Cour d’Assises est que cette personne existait puisque Monsieur EL MAHAI le connaissait.

    Monsieur EL MAHAI va jusqu’à dire qu’il l’a connu comme Commissaire de police et que son prénom était Miloud.

    Monsieur EL MAHAI va être très disert puisqu’il va définir le rôle de DLIMI auprès d’OUFKIR et il identifie le cabinet 1 puis fait référence à la Villa MOKRI. (page 303)

    Manifestement, les débats se tendent et le Président menant de façon ferme et respectueuse du Code de procédure criminelle ceux-ci, va jusqu’à suspendre l’audience compte-tenu de la volonté qu’ont certains avocats des parties civiles de transformer en tribune politique l’audience.

    Ces incidents d’audience vont aller jusqu’à ce que le Président interdise à Maître BUTTIN d’intervenir à tout bout de champ et il ne se retirera pas de ce procès à la demande de Abderrhaman YOUSSOUFI qui lui demande de se maintenir pour pouvoir plaider.

    Pour illustrer la tension qui existait, il est fait référence à un article paru le 30 septembre 1966 dans le journal Combat qui relevait que :

    « Lorsque le 30 septembre, le Président PEREZ a osé censurer le témoignage du Bâtonnier YOUSSOUFI, la partie civile a menacé de se retirer, (…), il ne s’agissait pas d’un chantage. Et c’est pourquoi soudain apeuré le Président, après une courte suspension d’audience a platement battu en retraite, (…), mais je crois comprendre que la partie civile a désormais perdu toute illusion, le pouvoir de Matignon a prévalu sur celui de l’Elysées, (…), la partie civile est revenue pour la forme à la barre. Moralement elle s’est retirée. Le procès des assassins de BEN BARKA peut se poursuivre maintenant sur un autre plan que le judiciaire. L’affaire ne fait que commencer. Le mort aura la vie dure. Le mort aura le dernier mot (…). »

    Cette position et cette relation des faits, en un mot ce témoignage, sont particulièrement importantes dans la situation actuelle puisqu’on s’aperçoit qu’en réalité les parties civiles n’auront de cesse à partir de ce moment là que « ..d’affirmer que cette tragique et ténébreuse affaire à la double responsabilité marocaine et française, ne peut avoir de conclusion puisque les verrous mis par les complices français à une instruction complète et le silence obstiné des accusés et des autres personnes vraisemblablement au courant, empêche que le sort réservé à la victime ne soit connu… » (Cf. page 308)

    La position deviendra éminemment politique, à tel point que les journaux retiennent que Maître BUTTIN fait œuvre de militant en faisant plaidoirie essentiellement centrée sur la politique marocaine pour aboutir à la théorie du complot.

    De façon curieuse, Maître BUTTIN règle le réquisitoire de l’Avocat général TOUBAS en deux lignes en indiquant qu’il est implacable mais qu’il se garde bien de mettre en cause le souverain marocain.

    C’est donc au terme de 37 jours d’audience que le verdict doit être rendu mais un coup de théâtre intervient le 19 octobre, puisque le Directeur général de la Sûreté Nationale Ahmed DLIMI se présent au Palais de justice et se constitue prisonnier.

    Cette arrivée, certes spectaculaire, permet à Maître BUTTIN de retenir que « … le pouvoir marocain en joueur avisé s’sacrifia une pièce importante de son jeu, ce qu’il qualifie être le troisième pilier du régime selon ce qu’aurait écrit le Bâtonnier YOUSSOUFI dans son ouvrage intitulé L’Evènement paru en novembre 1966 page 22. … »(page 311).

    Bien entendu le procès est ajourné et après avoir rappelé la tragique série de décès des confrères de la partie civile, Pierre STIBBE, le Bâtonnier THORP et Michel BRUGUIER Maître BUTTIN une nouvelle fois va extrapoler et à indiquer que tous trois seraient décédés épuisés par les semaines de travail, de présence aux audiences, de tension et de passion lors du procès BEN BARKA.

    Certains seraient même allés jusqu’à parler de la malédiction qui s’abattait sur les avocats de la partie civile.

    Ceci renvoie au 17 avril 1967 où le même Président, à savoir le Président PEREZ ouvre la nouvelle session d’Assises qui est l’objet d’entrée de jeu d’un incident des parties civiles qui souhaiteraient qu’elle soit tenue plus tard.

    Les parties civiles savent que cette demande de renvoi du procès à un mois n’est bien entendu pas acceptable pour le Président.

    Ceci conduit Maître BUTTIN à affirmer qu’à compter de ce jour, Madame BEN BARKA a décidé de consacrer désormais sa vie et ses moyens à la recherche de la vérité, et c’est face au refus de cette demande de renvoi que la partie civile quitte l’audience et deviendra un spectateur silencieux. (Cf. page 315).!

    Faisant manifestement l’objet d’une orchestration et d’une organisation particulière qui avaient pour seul but, dès cette époque là, de montrer que dans cette affaire l’instruction dans un premier temps puis le procès dans un second ne sont pas normalement menés, la partie civile va avoir le beau rôle de quitter les débats et sera soutenue par une partie de la presse française comme par exemple le Canard Enchaîné qui écrit le 19 avril 1967 :

    « Dieu merci, la mort, puis le Président PEREZ ont finalement réussi à écarter cette inconvenante partie civile du prétoire, où elle jetait le trouble. Désormais, le linge sale de l’affaire BEN BARKA se lavera, comme il se doit, en famille. Tous les espoirs sont permis (…) Quant à Monsieur le Président PEREZ, le voici réduit au silence. Son rôle principal consistait, en effet, à dire « la question ne sera pas posée » et l’on saura enfin la vérité, comme toute la vérité, comme l’a promis DE GAULLE à la mère de BEN BARKA ».

    Fort de cette position de témoin silencieux, Maître BUTTIN va ensuite dans son ouvrage faire sa plaidoirie, en disant « si j’avais pu plaider les débats auraient été différents ».

    Comme vous le savez le verdict est rendu le 5 juin 1967. Monsieur SOUCHON est condamné à six ans, LOPEZ à huit ans de réclusion criminelle. Maître BUTTIN rappelle que l’Avocat Général avait requis 20 ans contre le premier et 15 ans contre le second. Tous les autres accusés sont acquittés et c’est ainsi que seront clôturés 70 journées d’audience.

    L’auteur nous livre également une citation parue dans la revue L’Evènement sous la plume de K. Archibald qui écrivit que :

    « en rendant leur verdict, les jurés n’ont fait que rendre au Tribunal la monnaie de sa pièce. Les faiblesses du dossier, les références sempiternelles au secret professionnel et à l’acte de gouvernement, leur ont fait comprendre qu’ils n’avaient pas droit à la vérité mais aux quelques parcelles que la raison d’état jugeait bon de leur livrer. Dans ces conditions, ils ont estimé qu’ils n’avaient pas à juger (…) ».

    Mais la Cour rendit également le même jour un deuxième arrêt pour condamner par contumace OUFKIR, CHOUKI et les quatre truands français dans cet arrêt Ahmed DLIMI est acquitté, OUFKIR condamné par contumace. Ainsi se clôture la première partie de cette affaire.

    Maître BUTTIN renvoie à des appréciations politiques en faisant référence notamment au livre « Les officiers de sa Majesté » mais ce n’est pas particulièrement dirimant.

    3.2 deuxième plainte de 1975 à 2010 :

    Comme nous le savons, Maître BUTTIN a régularisé une plainte contre X le 21 octobre 1975 pour assassinat, complicité d’assassinat et toute autre infraction que l’instruction révèlerait.

    Cette plainte est motivée par le fait que les arrêts du 5 juin 1967 n’ont pas fait justice. (Cf. page 339)

    Il ne me semble pas très pertinent de faire des développements sur l’introduction afférente à cette deuxième plainte puisqu’il s’agit essentiellement d’appréciation de Monsieur BUTTIN et le premier élément intéressant développé visé les mandats d’arrêt en page 352.

    Ce qui ne sera pas pour nous surprendre, il retient que le Juge RAMAEL a incontestablement adopté une attitude plus offensive que ces prédécesseurs et cette offensive bien entendu prend la forme des cinq mandats d’arrêt d’octobre 2007 qui sont motivés uniquement pour entendre les survivants de l’époque « et non à priori pour les mettre en examen comme certains médias l’ont soutenu » (page 352).

    Il rend également hommage au courage du journaliste Joseph TUAL et relève que cette décision du Juge RAMAEL est une première depuis le dépôt de la nouvelle plainte.

    Ensuite, il est rappelé que manifestement les mandats d’arrêt internationaux n’ont pas gêné dans ses déplacements le Général BENSLIMANE et qu’en juin 2009 lorsque Michèle ALLIOT-MARIE devient Ministre de la justice et des libertés, après qu’elle ait été saisie par lettre, s’étonnant de la non exécution par le Maroc des commissions rogatoires internationales, il aura reçu une réponse le 28 août, lui indiquant qu’elle saisissait immédiatement le Directeur des affaires criminelles et des grâces et à mi-septembre, la décision est prise de diffuser les mandats d’arrêt.

    Il est relevé que moins de 24 heures après, une décision contraire intervient.

    Fort de cela, et de ces errements quant à l’exécution des mandats d’arrêts ou des commissions rogatoires internationales, Maître BUTTIN rappelle que le 2 octobre 2008 il avait été reçu au quai d’Orsay par trois représentants du Président de la République française et qu’on lui aurait proposé un marché, à savoir d’échanger l’exécution des commissions rogatoires internationales contre la mise à néant des mandats d’arrêts internationaux. Marchandage auquel il se serait refusé.

    Il termine ce chapitre en apothéose en citant in extenso la lettre écrite le 7 octobre 2009 par le Juge RAMAEL au Procureur de la République en lui indiquant :

    « (…) Interpol revendique le blocage des diffusions sollicitées selon des procédures internes confidentielles qui tiennent compte des intérêts politiques et diplomatiques. En conséquence, j’estime inutile et hypocrite de fournir de plus amples éléments afin de permettre d’apprécier s’il s’agit d’une affaire mettant en cause des responsabilités étatiques. Manifestement l’affaire BEN BARKA continue de déranger 44 ans après, (…) ».

    L’auteur ajoute que le Juge renouvelle alors les quatre mandats d’arrêt et ajoute un cinquième visant Monsieur EL ASSOUNI puisque semble-t-il il vient d’obtenir l’identité complète de celui-ci.

    L’auteur s’exclame en conclusion que le Maroc refuse d’exécuter les commissions rogatoires internationales et que la France s’oppose à l’exécution des mandats d’arrêt. Une fois de plus la raison d’état et des Etats l’a emporté sur l’exigence de justice. (page 354)

    A partir des pages suivants, il s’agit plus d’un travail d’enquête qui est mené par l’auteur, qui a reconstitué certains éléments à partir soit des pièces pénales soit d’auditions récentes de personnes qui subitement se présentent chez le Juge RAMAEL, tel un agent d’Orly Monsieur Daniel TROUBLE qui, le 18 juin 2009, va déclarer au Juge d’instruction :

    « Lorsque je suis arrivé comme jeune agent des services commerciaux aux frets d’Orly, en 1969, j’ai entendu parler les anciens et je suis venu vous livrer mon témoignage (…). Il se disait qu’un dimanche, me semble-t-il, vers 5 heures du matin, l’employé de permanence pour la taxation des colis avait vu arriver en personne Maurice PLAGIAS, chef du centre de fret, et deux autres personnes. La présence de ces deux responsables ce jour là et à cette heure là, était totalement inhabituelle.

    Ils étaient venus faire taxer un colis parallélépipédique, identique à ceux servant à transporter les cercueils, d’un poids de 125 à 140 kg, supposé contenir des pièces détachées à destination de Casablanca.

    Ce colis a été embarqué dans un DC3 qui n’aurait embarqué rien d’autre (…). Le lendemain, deux gendarmes sont venus récupérer la souche de la LTA, qui est le titre de transport d’une marchandise et l’ont emportée. Là aussi c’est étrange (…), quelques semaines plus tard PLAGIAS et FOSSATI ont été muté tous les deux. Il faut dire que les rumeurs de leur appartenance au SDECE allaient bon train (…) ».

    Tout à l’avenant jusqu’à la fin de l’ouvrage et sur le dernier chapitre afférent aux responsabilités de façon paradoxale et peut-être consensualiste, on peut relever que quatre pays semblent avoir une responsabilité aux yeux de Maître BUTTIN, à savoir le Maroc, la France, Israël et les Etats-Unis.

    Dans le cadre de cet ouvrage et au regard de ce qui nous intéresse plus particulièrement, je souhaite relever l’attention du lecteur sur la page 251.

    Je reviens sur celle-ci car elle me semble essentielle sur la relation des faits et l’analyse qui en est faite par Maître BUTTIN au regard du mandat d’arrêt international visant Monsieur Miloud TOUNZI.

    Bien entendu, de façon lapidaire et sans que ceci soit nullement fondé, bien au contraire tout permet de contester cette affirmation, l’auteur fait un amalgame entre Miloud TOUNZI et Miloud CHTOUKI.

    Je rappelle que le mandat d’arrêt international vise un homicide volontaire à l’encontre de Monsieur Miloud TOUNZI et donc suppose que celui-ci ait à tout le moins rencontré l’hypothétique victime dans le cadre de sa présence à Paris le 30 octobre 1965.

    Or, ce samedi 30 octobre 1965, Maître BUTTIN a semble-t-il collationner dans le premier dossier généré par la première plainte des informations chronologiques très précises qui conduisent à pouvoir affirmer que Monsieur CHTOUKI n’a jamais rencontré Mehdi BEN BARKA à Paris à cette date là.

    Par voie de conséquence, juridiquement le mandat d’arrêt, bien entendu passée la difficulté première de faire un amalgame et une parfaite superposition de personne, succomberait à l’analyse juridique puisque Maître BUTTIN affirme :

    « (…) OUFKIR arrive à son tour à Orly à 17 heures. Accueilli par CHTOUKI, EL MAHI et LOPEZ. Il se fait conduire par celui-ci à Fontenay le Vicomte où DLIMI l’accueille vers 18 heures. Le Général a confié sa valise à EL MAHAI et lui a demandé de lui prendre une chambre à l’hôtel ROYAL ALMA et de l’y attendre avec CHTOUKI. Tous deux patienteront une partie de la nuit en vain. OUFKIR n’occupera à aucun moment la chambre, mais fera chercher sa valise. EL MAHI passe plusieurs coups de fils chez BOUCHESEICHE et chez LOPEZ sans réponse (…) ».

    Donc cette reconstitution, si on la retient comme étant juste, et il n’y a aucune raison de ne pas le faire, atteste incontestablement d’une impossibilité physique de rencontre entre Mehdi BEN BARKA et le sieur CHTOUKI.

    Bien entendu, cet ouvrage peut donner lieu à d’autres réflexions mais j’ai volontairement cantonné mon analyse à cette partie du dossier afférente à Monsieur Tounzi.

    ***

    En conclusion, il faut retenir que cet ouvrage n’aura sans doute pas beaucoup de lecteurs. Toutefois il est une note de synthèse très intéressante même si elle est à charge puisqu’elle dissimule certainement des éléments à décharges contenus dans le premier dossier pénal qui nous sont inconnus, tout comme des éléments contenus dans le deuxième dossier pénal et qui viendraient les uns comme les autres asseoir incontestablement la position selon laquelle les mandats d’arrêt internationaux qui ont été relancés en octobre 2007 à l’encontre des quatre personnes susnommés, n’ont aucun fondement et ne sont, comme Maître BUTTIN le dit lui-même dans son ouvrage, que des ballons sondes qui ont uniquement comme ambitions d’obtenir des informations qu’ils ignorent encore aujourd’hui après plus de 35 ans d’instruction et 11 juges d’instruction.!

    Source: Maroc Leaks

  • Maroc: des éloges à Hassan II qui ont fait grincer des dents au palais

    Note a.s NICHANE du 19 mars

    Nichane a publié en Une de son édition du 19 au 25 mars, un dossier/enquête signé Azedine EL Hadef, intitulé « Hassan II : La politique de la superbe ». Le dossier dresse un portrait flatteur et élogieux de Feu SM Le Roi Hassan II le présentant comme un Homme d’Etat, un fin diplomate et un acteur prestigieux des relations internationales. Le dossier va jusqu’à attribuer la signature du statut avancé avec l’UE au génie de Feu Hassan II.

    Puisant dans nos connaissances des positions éditoriales du support (et son pendant francophone Telquel) la lecture de ce dossier nous a permis de relever des insinuations adressées sournoisement contre la politique de SM Mohammed VI que nous présentons dans les points qui suivent :

    Sur la gestion des relations bilatérales le journaliste revient sur la visite de Feu Hassan II en Algérie en 1981 pour assister au sommet de la ligue arabe. Il écrit « comme raconte à Nichane un journaliste qui a vécu ces événements, l’Algérie bouillonnait, sa situation sécuritaire était instable et le lutte entre les deux pays sur les frontières et le Sahara était à son paroxysme. Malgré tous Hassan II a insisté pour assister au sommet pour ne pas laisser son siège vide »

    Concernant les déplacements de Feu Hassan II à l’étranger « Contrairement à Mohammed V, Hassan II était convaincu de la nécessité de voyager et de tenir des rencontres directes. Il s’agissait purement de rencontres de travail et non pas de tourisme ou autre chose ».

    Sur la politique africaine le journaliste rapporte une déclaration d’un chercheur en relations internationales, Abdelfatah Belamchi, qui affirme « l’aura de Hassan II avait atteint plusieurs pays africains… en se déplaçant sur place on pouvait constater que les populations implorer Dieu à la gloire de Hassan II qui leur avait donné des fonds pour construire une mosquée ». Et le journaliste de commenter « c’est ce que fait aujourd’hui Kadhafi après que le terrain lui soit libre ».

    En guise de conclusion le journaliste affirme « La diplomatie de la superbe va commencer à régresser en 1993 pour disparaitre en 1995 après la découverte de sa maladie… Mais malgré tout, son génie diplomatique unique est resté et a permis au Maroc d’avoir un partenariat avancé avec l’UE… La superbe est réapparue lors de ses funérailles qui ont rassemblées tout le monde, amis et ennemis, pour l’accompagner jusqu’à sa tombe ».

    24 mars 2010

    Note envoyée par Karim Bouzida

    Source: Maroc Leaks

  • Maroc : Les confidences du Prince Hicham Alaoui

    Selon le prince Hicham Al Alaou, la culture de la monarchie au Maroc avait contribué à la marginalisation de son père, le prince Moulay Abdellah, en plus de la forte personnalité de son frère le roi Hassan II.

    Dans une déclaration accordée à l’emission Al-Mashhad, de la BBC, le prince Hicham Alaoui, a affirmé que son père était présent lors des différents événements vécus par le Maroc, mais il était toujouors marginalisé en raison de la culture qui prévaut dans la monarchie marocaine et qui met en avant le roi et marginalise le reste des membres de la famille. A cela s’ajoute, dit-il, la forte personnalité de Hassan II qui « écrasait tout » autour de lui.

    Malgré tout, ajoute-t-il, son père a pu, à l’aide de son épouse, créer sa propre entité, ce qui lui a permis de jouir d’une certaine indépendance qui a contribué ainsi à faire de lui un lien entre le roi Hassan II et des personnalités et dirigeants arabes et étrangers tels que le président Ben Bella, le roi Faisal et Cheikh Zayed, la famille qui règne au Qatar, ainsi que le président égyptien Anwar Sadat et qu’il était également le chaînon de communication préférée entre le roi et George Bush Senior.

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