Étiquette : Hirak

  • Algérie : Les vertus du consensus

    On ne le répétera jamais assez. Et on le dira autant de fois que l’exige la situation exceptionnelle et le veut la sagesse. Le peuple algérien a montré au monde un sens des responsabilités et une maturité, en phase avec sa marche vers son destin démocratique.

    Le bond qualitatif est indéniablement indissociable de l’héritage que le mouvement du 22 février a capitalisé en vertus fondamentales. Ce sont les valeurs de justice, de liberté, d’unité et de fraternité qui constituent le socle de la 2e République aux antipodes de la culture de la haine, de l’ethnicisme réducteur, de l’exclusion et du radicalisme.

    Il est admis que des pyromanes, en alliance avec les forces de la conjuration démasquées, tentent de vampiriser une dynamique de changement incontestable pour en faire le levier du chaos programmé, manifestement inscrit dans le vide institutionnel ardemment recherché et le refus de toutes les solutions de sortie de crise, notamment constitutionnelles.

    Le douloureux chapitre du lynchage des membres du gouvernement, pourtant chargés de la gestion des affaires courantes pour satisfaire aux besoins essentiels du citoyen, est la marque hideuse d’une dérive attentatoire aux fondements des institutions républicaines et porteuse de velléités anarchiques.

    Il s’agit, fera remarquer le général de corps d’armée Ahmed Gaïd-Salah, vice-ministre de la Défense nationale, chef d’état-major de l’ANP, d’un «phénomène étrange» et de «comportements contraires aux lois de la République que ne peut accepter le peuple algérien jaloux des institutions de son pays et que ne peut tolérer l’Armée nationale populaire, qui s’est engagée à accompagner ces institutions conformément à la loi».

    Et c’est parce que l’Algérie est notre maison commune qu’il urge de la préserver des dangers de la division et de l’instabilité dont nul mieux que le peuple algérien ne connaît le coût dramatique.

    Ensemble, main dans la main, il est possible de sortir grandi de cette nouvelle épreuve qui nécessite une quête consensuelle de «toute proposition constructive et initiative allant dans le sens du dénouement de la crise», comme l’a justement souligné le général de corps d’armée Gaïd-Salah.

    Cette main tendue interpelle l’opposition, appelée à transcender ses querelles de leadership, et le mouvement du 22 février tenu de choisir ses représentants pour, d’abord, séparer le bon grain de l’ivraie et, ensuite, constituer une force de propositions efficiente.

    Horizons

    Tags : Algérie, Hirak, article, printemps, article 102, Gaïd Salah,

  • « L’État marocain s’en fout de ses citoyens » (journal néerlandais)

    Grève de la faim

    Nombreux regards curieux au bureau municipal d’Utrecht vendredi dernier. Une poignée de Néerlandais marocains ont mené une grève de la faim ici pendant 48 heures depuis jeudi, en solidarité avec les prisonniers rifains au Maroc. Des militants du mouvement Hirak, dont le dirigeant Nasser Zafzafi, ont récemment été condamnés à de longues peines de prison en appel. Le mouvement veut améliorer les conditions de vie des Rifains.

    « Nous le faisons pour nos frères et nos fils », a déclaré Karim Amaya, soulignant les nombreux portraits collés de jeunes hommes actuellement détenus. « Ce sont des étudiants, des citoyens journalistes et des défenseurs des droits de l’homme. Ce ne sont pas des criminels. Si cela avait été vrai, je n’aurais pas été là. « 

    La grève de la faim a été organisée par le comité d’action de Moulay Mohand, en référence au surnom d’Abdelkrim El-Khattabi, l’illustre héros de la résistance rifaine qui a vaincu l’armée coloniale espagnole il y a plus d’un siècle. Un portrait d’El-Khattabi figure entre le drapeau coloré de l’Amazigh (les premiers habitants de la région du Maghreb) et le drapeau de la brève république Rifaine des années 1920.

    « Nous ne sommes pas pour la séparation du royaume », a déclaré Rashid D’Arifi, venu spécialement de Bruxelles. « Nous n’avons rien non plus contre les habitants arabes du Maroc, ce sont aussi nos frères. Nous n’avons pas d’agenda politique caché. Tout ce que nous réclamons, ce sont les droits de l’homme, la dignité ». Il espère que l’Union européenne fera pression sur le Maroc pour qu’il libère les militants d’Hirak.

    L’attitude européenne a été calculée jusqu’à présent. La crainte d’une migration «incontrôlée» en provenance du Maroc est si grande que l’UE préfère garder le régime marocain comme un ami afin d’empêcher les bateaux d’affluer dans le sud de l’Espagne. Mais c’est une « frayeur, du chantage du gouvernement marocain », dit Amaya. Au contraire, explique-t-il: tant que l’Europe n’exercera pas de pression sur le Maroc pour respecter les droits de l’homme, les Marocains encore plus jeunes et désespérés risqueront la traversée.

    Khalid El Haj Saïd, un jeune étudiant qui a participé aux manifestations du Hirak dans la ville côtière d’Al Hoceima, participe également à la grève de la faim. L’année dernière, il a pu entrer aux Pays-Bas avec un visa. À son arrivée, il a demandé l’asile. L’IND a rejeté la demande, mais El Haj Saïd a fait appel de cette décision. Les chances d’asile semblent faibles: le Maroc est considéré comme un pays sûr et les demandes d’asile marocaines sont donc rejetées presque sans exception.

    « Mais le Maroc n’est pas du tout un pays sûr, pas du moins pour nous », a déclaré El Haj Saïd. « Je suis un réfugié politique. À mon retour, je serai détenu, c’est certain. L’Etat marocain ne se soucie pas de ses citoyens. « 

    Source : nrc.nl, 29 avr 2019

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, droits de l’homme, Pays Bas,

  • ESTALLA EL RIF, AL NORTE DE MARRUECOS

    Exclusiva Sureste Press

    Crónica de José Juan Cano Vera | Azib de Midar, 06:00 Horas | Hace más de catorce años me adelanté a los acontecimientos de hoy cuando pronosticaba en el digital VMPRESS que la rebelión del Rif, antiguo Protectorado Español, que forman cuatro provincias de Marruecos, tendría que estallar en una rebelión cantada debido a los graves errores del Gobierno de Rabat cometidos a raíz de la independencia concedida por el Gobierno franquista, dando paso a una guerra relámpago cruelmente reprimida por el odiado entonces príncipe Hassan II, y posterior sucesor del rey Mohamed V, un hombre de bien muerto prematuramente. No se trata solo de un conflicto separatista como el que encabezo el famoso guerrillero Abdelkrim, que luego se ofreció a Franco, sino de una explosión social y al abandono sistemático de un centralismo que desde el primer momento se empeñó borrar la eficaz huella española, desde la sanidad, la educación y las ayudas en el campo que la mafia política del Reino alauita derivó en el cultivo ingente de drogas cuyos ingresos enriqueces a las elites políticas, traficantes y al yijadismo terrorista, como el que participó en la masacre de Cataluña.

    Desde este pueblecito y sus cuatro kábilas situadas a unos noventa kilómetros de la bella ciudad española de MELILLA, llegan los ecos de una represión brutal especialmente contra la población joven, con un sesenta por ciento de paro. El Rif donde se habla todavía la lengua española y en donde se ven las cadenas de televisión, las nuestras, ha sido expoliado, incluso cuando hace años un terremoto devastó el centro del territorio cuya capital es ALHUCEMAS, antes Villa Sanjurgo y Madrid se apresuró a enviar miles de toneladas de alimentos y pertrechos para los damnificados, ayuda que desapareció misteriosamente a manos de los corruptos y las autoridades que no querían saber nada de todo lo que oliera a español.

    Ahora, en estos momentos, desde donde envío esta crónica de urgencia, el Rif ha estallado exigiendo la puesta en libertad de los detenidos a raíz de la ultima revuelta de hace unos meses que lidera una valiente heroína como en el Sudán dirige para que se le haga justicia. Ignoro qué hará el Gobierno sanchista y las oenegés de nuestro país para ayudar a salir de un drama que amenaza a extenderse por todas las vilayas marroquíes, como ha ocurrido hace dos semanas en Argelia. No hay que olvidar, por otro lado, que cerca de un millón de subsaharianos esperan impacientes y viviendo en la pura miseria en campos de concentración que se disponen a romper las fronteras con Melilla y Ceuta y saltar a Europa por el ESTRECHO DE GIBRALTAR, pero conociendo como conozco la ineficacia tradicional de la diplomacia exterior de peperos y socialistas que han brillado por su ausencia, me temo que se cruzara de brazos y este pueblo rebelde amigo del pueblo español sufrirá a medio plazo los efectos de un genocidio incalificable, como lo sufren a fecha de hoy nuestros otros amigos del Sáhara, y en cierta medida Guinea Ecuatorial gobernada por una tiranía familiar populachera, décima potencia económica de África que negocia con China.

    Es verdad que en los primeros años de los sesenta hubo un plan e intento de que el Rif alcanzara mejoras, y se sabe que desde territorio español, se montó una operación de ayuda contundente, pero cuando los dos barcos que salieron de MERLILLA, con armas, el almirante Carrero BLANCO, entonces mano derecha del general Franco, lo descartó cuando los dos pesqueros ya navegaba en dirección a una playa próxima a Alhucemas, cuando guerrilleros marroquíes se dedicaban a dar muerte a soldados españoles en el Sáhara, Ifni y otros puntos claves de la frontera.

    Fui testigo, a requerimientos de antiguos amigos de estudios, en Nador, hacer gestiones para que las emisoras de radio con sede en Melilla y Ceuta, emitieran programas en “meyid” o chelja, dialecto árabe que solo se habla en el norte marroquí. Estuve en las conversaciones, pero fracasaron por desidia de nuestra parte. En las gestiones creo recordar el apoyo de ese gran periodista y hábil político, Luis María Ansón, un generoso apoyo moral. Hasta hoy, mientras Rabat sigue dándonos más problemas que alegrías.

    Seguiremos dando noticias… Estamos ante otra crisis que tiene visos de terminar en otra primavera árabe pero de sentido social más que ideológico, y desde luego de estrategia global. Atención señores políticos de la DEMOCRACIA TELEVISADA que hoy votan 36 millones de españoles acobardados no indecisos.

    José Juan Cano Vera

    Source : Sureste Press

    Tags : Marruecos, Rif, Hirak,

  • Maroc : poussé par la panique, Mohammed VI augmente les salaires des fonctionnaires

    Première répercussion de la situation algérienne sur le Maroc. Les sbirs de Mohammedf VI paniquent et décident d’augmenter les salaires des fonctionnaires. Du moins, une augmentation symbolique et étayée sur deux ans à cause de la situation financière catastrophique.

    Cependant, selon certains observateurs, quoi qu’il fasse, le régime du Makhzen a perdu toute crédibilité après avoir épousé la répression tout azimuth et érigé la violence comme réponse à toute revendication sociale.
    Les années de plomb ressucitées par le roi du Maroc ont poussé les rifains à se retrancher dans l’idéal républicain comme seule sortie pour réaliser leur rêve d’améliorer la situation sociale précaire qui ravage la région.

    C’est ainsi que des militants rifains ont annoncé jeudi la création d’une nouvelle entité pour défendre leurs intérêts : Le Congrès des Républicains Rifains.

    La naissance de cette nouvelle organisation vient comme réponse à la vague de répression aveugle qui a été clôturé avec des sentences de 20 ans de prison pour le simple fait d’avoir revendiqué un hôpital et une université.

    L’Emir Abdelkader El Khattabi l’avait clairement dit : « Je le déclare solennellement, mon plus grand désir, mes aspirations les plus élevées tendent vers la paix, et pour arriver à ce résultat, il n’y a qu’un seul moyen logique : l’indépendance du Rif ». Ses descendants en sont maintenant convaincus. Pendant des décennies, les rifains ont tourné le dos à l’idéal indépendantiste de leur leader spirituel. Maintenant, ils payent le prix de cette trahison. Les esprits superstitieux auront tendance à dire qu’il s’agit d’une malédiction du Polisario. D’autres diront qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent après avoir traité les sahraouis de « mercenaires » alors que ces derniers ont donné un exemple de courage et détermination dans la défense de leurs droits légitimes contre un régime dont le seul souci est de défendre les intérêts de la France.

    De leur part, les sahraouis diront : « Rira mieux qui rira en dernier ». Alors que les militants rifains croupissent en prison, le Makhzen est obligé à s’asseoir sur la même table que les responsables sahraouis en vue de négocier une solution basée sur le droit à l’autodétermination, un droit interdit aux rifains à cause de leur historique dépantalonnade.

    Tags : Maroc, Makhzen, Rif, Hirak, Sahara Occidental, Congrès des Républicains Rifains,

  • Marruecos : Nace el Congreso de Republicanos Rifeños

    El régimen de Mohamed VI acaba de perder una histórica ocasión para reconciliarse con la región del Rif. Bastaba con acceder, aunque sea parcialmente, a algunas de sus reivindicaciones sociales. Procediendo de la manera contraria, los dirigentes marroquíes no hacen más que exacerbar los sentimientos de frustración del pueblo rifeño y amplificar la estrecha que les separa de la región que ocupa mediante el fuego de las armas.

    Los rifeños no sólo han visto alejarse su sueño de tener su propia universidad y centro oncológico. También vieron cómo sus hijos languidecen en la prisión en condiciones infrahumanas con sus respectivas dósis de tortura física y psicológica.

    El resultado de todo ello para el pueblo rifeño es una combinación de sentimientos de indignación y humillación con la reafirmación en la creencia de la imposibilidad de entendimiento con un Estado visto como agresor e incapaz de entender las necesidades de una región marginada desde hace décadas.

    Los rifeños no olvidarán el 2019, el año del injusto juicio contra los activistas rifeños y el año en que la población del Rif vió sus sueños evaporarse por los aires. El año en que se convencieron de que no hay nada que hacer con el Majzén. El año en que el independentismo pasa a ser la única opción para mejorar el día a día de los rifeños.

    La indignación, orgullo herido, agravio, rabia y perplejidad son sentimientos que ahora coexisten tanto con el convencimiento de que “no hay nada que hacer con el Estado español” como con la determinación de seguir luchando pero por otros métodos : reivindicando la independencia.

    Por ello, un grupo de militantes rifeños decidió mover ficha. Procedió la semana pasada a la creación del Congreso de Republicanos Rifeños.

    Tags : Marruecos, Rif, Hirak, represión, ocupación,

  • Maroc-Rif : Naissance du Congrès des Républicains Rifains

    Suite à la sanglante riposte du régime alaouite contre les descendants d’Abdelkrim El Khattabi, précurseur de la lutte contre le colonialisme en Afrique du Nord, le peuple rifain a décidé de créer une nouvelle entité en vue de défendre ses intérêts : Le Congres des Républicains Rifains (CRR). Son objectif est d’atteindre l’indépendance du RIF.

    Extrait des statuts de l’organisation ( traduction du néerlandais)

    République démocratique du RIF:

    b. Promouvoir l’instauration de l’indépendance de la République du Rif;

    c. La Représentation des intérêts du RIF au niveau juridique et politique international:

    d. Se battre pour constituer un groupe de pression international afin de promouvoir les intérêts du RIF;

    e. Entreprendre toutes les autres actions en rapport avec ce qui précède, au sens le plus large du terme, ou susceptibles de l’y inciter.

    2. La fondation tente d’atteindre son objectif par le biais:

    a. Le développement ou l’organisation d’activités d’éducation, de formation, d’éducation et de formation, ainsi que le développement et l’organisation de débats privés et publics sur des questions pertinentes relevant du domaine d’activité de la fondation,

    b. Le développement et organisé le journalisme, Internet et la recherche scientifique ainsi les publications- articles, livres, brochures et documents – création de un ou plusieurs sites ou pages Internet;

    c. Promotion de productions audiovisuelles et médiatiques;

    d. Organisation des conférences, des réunions, des manifestations, des commémorations et de prière, des expositions, des conférences, des conférences de presse concernant tous les aspects des droits humains;

    e. Acquisition et gestion des fonds dans le but d’atteindre l’objectif de la fondation et tout autre moyen souhaitable, utile ou nécessaire pour atteindre cet objectif;

    f. Partenariat avec des organisations et des associations poursuivant les mêmes objectifs.

    Patrimoine

    Article 2A

    Les actifs de la fondation seront constitués par:

    1. Le capital de la fondation;

    2. Les dons, y compris les subventions proposées par des tiers;

    3. Héritiers, legs et dons.

    4. Toutes les autres acquisitions et avantages.

    Mode de nomination du conseil

    Article 3

    1. Le conseil de la fondation est composé d’au moins trois administrateurs à désigner par le conseil.

    2 Les administrateurs sont nommés et suspendus par le conseil. Les postes vacants doivent être pourvus dans les meilleurs délais.

    Source : Rachid Oufkir

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Congrès des Républicains Rifains, CRR,

  • Bou Hamara, le faux sultan du Maroc

    Tout le monde sait que notre prince bien-aimé, Léopold II, a attiré son regard colonial sur le Congo, mais il s’intéressait également au Maroc. Il a utilisé une figure de marionnette pour cela: Bou Hamara.

    Lisez l’histoire de Bou Hamara, le faux sultan du Maroc.

    À la fin du XIXe siècle, le sultanat marocain est dans le chaos. La position dominante des sultans au pouvoir de la dynastie Alaoui s’affaiblit et entre régulièrement en conflit avec des seigneurs de la guerre rebelles des montagnes du Rif, dans le nord du Maroc. Au niveau international, la légitimité du sultan s’érode constamment et de nombreux pays européens attirent avec enthousiasme le Maroc en tant que possible zone coloniale.

    À la mort du sultan Hassan Ier en 1894, aucun héritier puissant n’est prêt et la position du Maroc en tant que sultanat autonome est compromise. Le fils mineur Abdel Aziz devient un sultan, assisté initialement d’un grand grand vizir. Mais quand cela aussi meurt, Abdel Aziz, désespérément inexpérimenté, vient lui-même à la barre du rugissant sultanat.

    C’est dans ce contexte très instable que Bou Hamara se fait entendre pour la première fois. Né sous le nom de Jilali ben Driss Zirhouni al-Youssefi, cet étudiant en ingénierie intelligent parvient à faire son chemin jusqu’au secrétaire de Moulay Omar, frère du sultan. Cependant, il est reconnu coupable de fraude et disparaît – temporairement – de la scène politique.

    Pendant ce temps, le roi belge Léopold II s’intéresse à l’Afrique du Nord. Il s’était lui-même rendu au Maroc à trois reprises en 1862, en 1897 et en 1900. Pour tenter de réclamer une partie du gâteau marocain, il fit appel à un aventurier français, Gabriel Delbrel, comme confident à la cour marocaine.

    Le sultan Adel Aziz est accusé d’avoir été manipulé par les puissances coloniales européennes. Et soudain, Bou Hamara se présente à nouveau. En tant que sorte de messie, assis sur un âne (= sens littéral de son surnom de Bou Hamara), il apparaît dans des villages.

    Il prétend guérir les gens grâce à l’imposition des mains et répand la rumeur qu’il n’est nul autre que Moulay Mohammed, le frère aîné du sultan, qui a été écarté et a mené une vie cachée, mais était connu du peuple. Bou Hamara prétend donc être le véritable sultan, le prince perdu qui finit par revendiquer sa position légitime après des années de secret. Le message se fait entendre et un village après l’autre se joint. Bou Hamara acquiert progressivement son deuxième surnom, celui de le rogui, qui signifie « prétendant au trône ».

    Au départ, le sultan Abdel Aziz s’est laissé engager, mais lorsque Bou Hamara et ses partisans réussissent à s’emparer de la ville de Taza, le sultan doit intervenir. Il laisse son frère, le vrai Moulay Mohammed, apparaître sur un marché dans l’espoir de discréditer Bou Hamara. Mais l’acte de présence de Mahomet dégénère en une hystérie de masse qui tourne au profit du prétendant au faux trône, Bou Hamara, et ne fait que contribuer à son mystère.

    L’engagement actif de la Belgique au Maroc contraste avec l’attitude officielle de notre pays lors de la Convention d’Algésiras sur le problème marocain, qui s’est tenue en avril 1906. Fidèle à la directive officielle, la Belgique doit adopter une position neutre et ne peut pas profiter de la convention. Entre-temps, des rumeurs circulent selon lesquelles le drapeau tricolore belge flotte sur le territoire marocain et Léopold II conclut des accords avec Bou Hamara concernant des livraisons d’armes et des concessions minières.

    À l’apogée de sa puissance, Bou Hamara domine une région du Rif de 900 km de large, deux fois plus grande que la Belgique. Il a plus de 20 000 combattants. Bien qu’il doive abandonner la ville de Taza au fil du temps, Bou Hamara continue de contrôler une partie importante de l’arrière-pays marocain.

    Nouveau sultan

    Insatisfait de la convention internationale – lire: l’ingérence étrangère – en 1908, Abdelhafid, frère du sultan, écarta l’impuissant Abdel Aziz. Le tout nouveau sultan Abdelhafid décide de mettre fin au mouvement rebelle Bou Hamara. Lui-même n’envoie pas de troupes, mais mobilise le clan Ait Waryaghar, le groupe de Berbères le plus important du nord du Maroc. Ils réussissent à capturer le faux prétendant du trône. Pris au piège dans une cage à singe, Bou Hamara est emmené à Fès.

    Ce clan Ait Waryaghar deviendra plus tard un acteur crucial du Rif. Dans les années 1920, leur chef Adb-El-Krim a contesté avec succès les puissances coloniales avec sa République du Rif pendant quelques années.

    Bou Hamara est condamné à mort à Fès le 10 septembre 1909. Pendant que le sultan et son harem regardent – ou du moins la presse sensationnelle le dit – Bou Hamara est jeté devant les lions dans le zoo du palais. Les bêtes le blessent, mais quand elles sont nourries, elles ne le dévorent pas. Un serviteur doit le tuer avec un poignard. Selon une autre version, il est abattu. Enfin, son corps est brûlé.

    À la mort de Bou Hamara, le rêve marocain de Léopold II prend également fin. Les projets que le roi de Belgique avait prévus se retrouvent dans la partie inférieure de l’office royal et il ne se concentre désormais plus que sur son autre projet: Congo-Etat Libre.

    Histoire oubliée

    L’affaire se poursuit au Maroc. Le nationalisme dans le Rif – la région berbère au nord du Maroc – est toujours vivant et tourne régulièrement la tête. Maintenant que le printemps arabe a également trouvé un second souffle dans le Rif, le drapeau de la République ddu Rif, par exemple, flotte fièrement pendant les manifestations.

    L’histoire de Bou Hamara montre également que les nombreux Belges ayant des racines dans le nord-est du Maroc étaient déjà connectés à l’histoire de la Belgique beaucoup plus tôt qu’ils ne l’auraient soupçonné. Bien avant que leurs parents ou leurs grands-parents aient quitté la maison pendant la période de migration de travail d’après-guerre, l’un des nombreux projets impérialistes de Léopold avait déjà écrit une page oubliée de l’histoire commune belgo-marocaine.

    Remerciement

    Ce Canvas Curiosa a vu le jour grâce aux suggestions et aux informations de Gert Huskens, doctorant en histoire à l’ULB et à UGent. Il travaille pour le projet Pyramids & Progress.

    Source : canvas.be, 19 vr 2019

    Tags : Maroc, protectorat, Rif, Hirak, Bouhmara, monarchie alaouite,

  • Maroc : le journaliste Omar Radi interrogé par les services de Hammouchi

    Après la confirmation par la cour d’appel de la dissolution arbitraire de l’association Racines, le journaliste indépendant Omar Radi et membre de cette associationa a été convoqué jeudi par le parquet de Casablanca et entendu par la BNPJ.

    Selon Radi, « l’interrogatoire a porté sur un tweet où j’exprimais ce que beaucoup de mes concitoyen-nes pensent de la justice dans ce pays, et notamment du déroulement du procès de nos camarades et confrères journalistes du Hirak du Rif ».

    « L’interrogatoire fait suite à une autosaisine du procureur général près la cour d’appel de Casablanca, et non à une plainte en diffamation. Le parquet examinera le PV pour décider des suites à donner à cette affaire qui, et je l’ai exprimé ce matin, est un délit d’opinion », a-t-il ajouté dans un tweet.

    Omar Radi a remercié « toutes celles et tous ceux qui se sont inquiété-es, ont manifesté leur solidarité et leur soutien ». « Je ne me suis pas senti seul un seul instant lors de l’interrogatoire de ce matin au siège de la BNPJ », conclue-t-il.

    Tags : Maroc, Makhzen, Juge Lahcen Tafli, Omar Radi, Rif, Hirak,

  • Maroc – Rif : La diaspora rifaine attire l’attention sur la situation des droits de l’homme dans le Rif

    La Haye | 20 avril 2019

    La diaspora rifaine à travers l’Europe attire l’attention sur la situation des droits de l’homme dans le RIF depuis des mois. Jusqu’à présent, l’Union européenne ferme les yeux sur les violations des droits de l’homme dans le Rif.

    Nous voulons donner une voix des rifains!

    En collaboration avec le projet Rif et les familles des prisonniers politiques du mouvement populaire et pacifique dans le Hirak, nous organisons donc un grand rassemblement le 20 avril au Musée de la migration à La Haye.

    Les orateurs sont Souad Ambarak (Epouse du prisonnier politique Mohamed Jalloul), le journaliste Koen Greven (CNRC),la militante Hirak Farida Houdoe et l’eurodéputée Kati Piri. La soirée est animée par la députée du PvdA, Kirsten van der Hul.

    Vous pouvez également suivre des ateliers sur:

    – l’organisation des rifains néerlandais en un mouvement avec Souleiman Amallah (professionnels de la CNV),

    – renforcement l’engagement politique avec Mohammed Mohandis (PvdA)

    – créetion d’une chaîne TV rifaine (Jin TV).

    L’entrée est gratuite. Inscrivez-vous maintenant à https://bit.ly/stemvanderif!

    Avant la rencontre, une grande manifestation aura lieu sur le Malieveld à partir de 13 heures. Pour plus d’informations, cliquez ici

    Tags : Maroc, Rif, Hirak,

  • Maroc : La mystérieuse photo de Lalla Salma

    Selon plusieurs médias internationaux, il est difficile à vérifier ou à confirmer, mais il est remarquable qu’après seulement un an et demi de silence radio, une photo de la femme «disparue» du roi du Maroc apparaisse pour la deuxième fois.

    « On ne sait pas si la photo est récente et si elle est réelle. Le palais alaouite est muet. Depuis fin 2017, Lalla Salma n’est plus apparue en public comme épouse du roi », remarquent-ils.

    La population du Rif a pris cette photo comme un message de méprise subliminale. Elle est apparue au lendemain de la recondamnation des prisonniers politiques rifains pour avoir réclamé un Centre d’Oncologie. Est-ce un acte de provocation? Ou tout simplement de la hogra?

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, Centre d’Oncologie, Rif, Hirak,