Étiquette : Hirak

  • Maroc : Activiste rifain résident en Espagne, détenu par la police

    Les services de police judiciaire de Tétouan, ont arrêté mardi 16 avril un activiste rifain résident dans le pays basque connu sous le nom de « Khaled Amzir », immédiatement après son entrée au Maroc en provenance de la ville de Ceuta.

    Le militant est rentré au Maroc pour rendre visite à sa famille après la décés de sa mère vendredi à Al Hoceima, avant d’être arrêté par la police marocaine, selon un mandat de recherche émis par le juge d’instruction à Rachidia, dans sud-est du pays.

    Selon la même source, le détenu, qui est mis en garde à vue à Tétouan, devrait être transféré à Rachidia pour comparaître devant le juge d’instruction sous le chef d’accusation de trafic illicite de migrants.

    Khalid El Haddadi est un militant du mouvement populaire pacifique du Rif, Hirak. Il vit au Pays Basque où il détient un café et il fait partie des candidats aux élections pour la ville de Bilbao.

    Foto : DR

    Tags : Marruecos, Rif, Hirak, Khalid El Haddadi,

  • « L’espion dormant » du Maroc dans les listes de Puigdemont

    Fuente: El Mundo, 15/04/2019

    Il s’appelle Samir, est en Catalogne depuis 29 ans et est présenté comme un futur maire par PDeCat. Ces jours-ci, il s’est rendu à Bruxelles pour rendre hommage à Puigdemont. « Travaille pour le Maroc », nous disent-ils.

    Il y a deux semaines, le mardi 26 mars, à 21 h 45, le premier message texto est arrivé: « Il s’appelle Fouad et il est maintenant au parti de Puigdemont. Il est des bons contacs et nous transmet des informations. Parce qu’aucun candidat d’origine marocaine, qui soit membre d’un parti politique d’Espagne, ne peut se porta¡er candidat à des élections sans l’aval du Maroc ». Ce message, envoyé de Rabat à Barcelone, provenait du téléphone portable d’un agent de la DGED, le service d’espionnage extérieur marocain. « Nous souhaitons connaître les mouvements qu’il y a au sein du mouvement indépendantiste », ajoutait-il dans une seconde lettre.

    La personne visée est Fouad El Jebli Bhioui. Bien qu’il se présente avec le nom de Samir, comme sa mère l’a toujours appelé. Il est candidat du PDeCAT à Canovellas, une ville de près de 16.000 habitants située à 32 kilomètres de Barcelone. Samir va en tête de liste pour la municipalité du parti, enregistrée là-bas sous le nom de Junts per Canovelles. Il était déjà numéro 5 sur les listes de l’ancienne Convergència i Unió (CIU) en 2005.

    « Je viens de rentrer de Bruxelles », dit Samir au téléphone. Mercredi dernier, il est rentré à Barcelone après une rencontre avec Carles Puigdemont dans la capitale belge. Il n’a plus répondu à Crónica après avoir su que nous allions lui poser des questions sur ses liens avec le royaume de Mohamed VI.

    «Oui, il travaille pour le Maroc. Il s’est introduit peu à peu dans l’entourage des leaders sociaux marocains promus par les États-Unis qui pssent des informations à la DGED « , a déclaré un conseiller et analyste en Catalogne des forces et organismes de sécurité de l’Etat. « Pour gagner la confiance des politiciens indépendantistes, il a monté un piège: la police nationale l’a interviewé à plusieurs reprises et il a fait un sondage en s’offrant comme son informateur. Samir a tout enregistré et l’a envoyé à un groupe d’agents des Mossos d’Esquadra proches des partis ndépendantistes. En agissant de la sorte, il avoulu prouver sa loyauté envers le mouvement séparatiste. Plus tard, après avoir déjà gagné sa confiance, il est devenu un informateur utile, mais pour le Maroc ».

    Mustapha est le nom de code d’un ancien agent des services de renseignements marocains qui, depuis quelques mois, suit la montée politique de Samir El Jebli. Il le définit comme un « espion endormi », inactif mais infiltré, qui a comme interlocuteur auprès de Rabat un agent de la DGED qui travaille au consulat du Maroc à Barcelone. « Dans le consulat, il y a toujours un agent de la DGED identifié comme tel, et le gouvernement espagnol le sait. Mais il y a aussi un autre agent infiltré parmi les quatre vice-consuls, qui est un responsable important. C’est á lui qu’arrivent les informations et les envoie au Maroc « , assure Mustapha.

    « Ils réveilleront El Jebli le jour où il y aura quelque chose lié au sujet de l’indépendance d’intérêt vital pour le Majzén (l’Etat marocain). En avril 2019, cela ne les aidera peut-être pas du tout, mais certainement à l’avenir, oui. Le fait que le Maroc ait quelqu’un dans le PDeCAT est dû au fait que le régime veut connaître tous les mouvements du mouvement indépendantiste, même pour obtenir des informations qu’il pourra utiliser à l’avenir contre l’Espagne « , dit-il. « Les socialistes sont déjà contrôlés par le député Mohamed Chaib. Et maintenant, ils veulent avoir quelqu’un sur l’orbite de Puigdemont et de son cercle le plus proche. « 

    L’ancien agent marocain évoque le cas de Mohamed Chaib Akhdim, qui a réussi à s’asseoir au Congrès des députés. C’est arrivé en juin dernier, lorsqu’il a remplacé le député Meritxell Batet, à qui Sanchez a demandé l’exclusivité en tant que ministre chargé de diriger la Politique Territoriale. Chaib, né à Tanger, s’est toujours appelé « le fils de l’immigration marocaine en Catalogne », même si un ancien diplomate du royaume Alaouite l’a défini il y a quelques mois comme « correspondant honorable » et a mis en exergue ses liens étroits avec les services secrets marocains.

    Menaces et captations

    Justement, il y a cinq ans, Samir El Jebli avait déclaré devant le groupe I du crime organisé de la police nationale de Catalogne que Chaib et Yasser Faris, consul à Barcelone, le menaçaient après avoir refusé de collaborer « dans différents domaines » avec le désormais député socialiste.

    « Chaque fois que le déclarant (Samir) se rendait dans les bureaux de M. Faris, ce dernier était accompagné de Belay (pseudonyme), chef des services secrets marocains. Faris et Belay ont commencé à lui parler de patriotisme, commentant sa collaboration lors d’événements antérieurs, tels que les manifestations en faveur du Sahara marocain. Maintenant, ils lui ont dit que son devoir était de travailler pour Chaib « , lit-on dans le rapport de la déclaration au quartier général de la police de Catalogne.

    « En raison de son refus de collaborer, les menaces commencent. Ils disent qu’ils vont lui couper sa relation avec le Maroc, qu’il doit faire attention car ils peuvent lui kidnapper quand ils le veulent « , poursuit la note, qui ajoute que ces menaces sont proférées par un homme du nom de Nourdinne (président de l’association Unió Germans del Món), ami du consul et Chaib.

    Mais dans sa déclaration à la police, Samir insiste sur le fait qu’il a refusé de collaborer avec les services secrets marocains, malgré que les menaces se poursuivaient. « La pression a atteint un tel point qu’une prostituée a confessé à Samir que Chaib et un homme du nom de Mohamed Idrissi l’avaient envoyée pour lui prendre des photos et puis le dénoncer pour tentative de viol », poursuit le rapport dans lequel Samir insiste sur le fait que quatre hommes des services secrets marocains le fillaient partout depuis des mois et on lui avait dit qu’il «ne pourrait pas retourner au Maroc et que quelque chose pourrait lui arriver lorsqu’il conduira la voiture sur la route».

    Ceux qui connaissent ce cas affirment que Samir, à la fin, « a succombé aux pressions ». En partie grâce à son ami Nourdinne Ziani, président de l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne jusqu’à son expulsion au Maroc en 2013, après que le CNI l’ait accusé d’être un agent de la DGED et de mettre en danger la sécurité nationale.

    «L’espion Ziani n’a pas freiné. Il avait accès à de l’argent et avait touché une clé sur laquelle il ne fallait pas appuyer, à savoir le financement de certains collectifs salafistes. Maintenant, Ziani est au Maroc, économiquement couvert par les banques marocaines qu’il a aidées à s’installer en Espagne et à ouvrir des comptes là-bas « , explique un chercheur du CNI travaillant depuis des années en Afrique du Nord. «Samir El Jebli était très proche de Ziani. C’est lui qui l’a capté après que les pressions ont commencé. Et maintenant, Ziani travaille au ministère des Affaires religieuses et Samir continue à lui passer des informations ».

    Samir est né dans la ville marocaine de Larache il y a 40 ans. Il est arrivé en Catalogne en 1990. Il a été vice-président de la Fédération des entités culturelles catalanes d’origine marocaine (Feccom). «Un projet que Chaib et Ziani ont entrepris poue se partager l’influence du Maroc en Catalogne. L’un allait contrôler la sphère culturelle et l’autre la sphère religieuse. Mais Chaib a commencé à protester parce que Ziani lui prennait la vedette. À tel point que, selon l’Union des communautés islamiques, Chaib était derrière l’expulsion de Ziani vers le Maroc parce qu’il travaillait également pour le CNI « , explique un ancien diplomate marocain.

    Samir a aussi dénoncé devant la Police que le député socialiste avait utilisé Feccom à d’autres fins. Il dit que Chaib demandait des subventions à l’État, qu’il deviait ensuite vers d’autres entités qu’il dirigeait également. Et qu’il faisait la même chose avec l’argent qu’il recevait du Maroc. «Chaib n’a jamais cessé de transmettre des informations au Maroc. Et Samir est un profil d’informateur plus bas », explique le conseiller de la police en Catalogne.

    Mais J., un contact du CNI à Madrid spécialiste du terrorisme, explique clairement pourquoi le Maroc pourrait être intéressé par une infiltration aux côtés de Puigemont: « Les mandataires de Rabat ne veulent pas que la Catalogne obtiennent son indépendance. Ils ne le veulent pas ni ne l’acceptent car c’est un discours qui peut éclabousser sur la question du Sahara. En outre, le mouvement indépendantiste catalan a tenté de s’associer à l’activisme du mouvement rifain. Une autre chose est qu’un courant islamique qui se trouve dans les services secrets et au sein du gouvernement marocain soit intéressé par une déstabilisation de l’Espagne».

    Tags : Maroc, Espagne, Catalogne, Sahara Occidental, Rif, Hirak,

  • Au Maroc, le mouvement Hirak ne fait plus parler de lui mais la répression des médias indépendants continue

    Les journalistes parlant des manifestations restent derrière les barreaux.

    Le présent article est le second d’une série de deux sur la répression des médias et les “fake news” au Maroc. Il a été écrit en collaboration avec Access Now. La première partie se trouve ici.

    Le mouvement contestataire Hirak a commencé à gagner du terrain après la mort de Mohsin Fekri, un vendeur de poissons dont la marchandise avait été confisquée par la police à Al Hoceima le 29 octobre 2016. Quand le jeune homme avait tenté de récupérer son poisson, il avait été happé par la benne d’un camion de ramassage d’ordures.

    Les manifestations hebdomadaires de protestation contre la stagnation socio-économique et les fonctionnaires corrompus dans la région du Rif, longtemps négligée par le gouvernement central, étaient persistantes jusqu’à ce que les autorités lancent une violente répression en juin 2017, avec l’arrestation de plus de 400 activistes et manifestants.

    Le mouvement déclencha aussi un retour de bâton pour les journalistes indépendants et tous ceux qui entendaient documenter la contestation et la répression qui l’a suivie. Au moins sept journalistes indépendants furent arrêtés pendant qu’ils suivaient les manifestations. Selon le Comité pour la protection des journalistes, trois sont encore derrière les barreaux pour leur couverture du Hirak.

    Hamid El Mahdaoui, qui dirigeait le site d’information Badil.info avant d’être arrêté, purge une peine de trois ans d’emprisonnement après avoir été reconnu coupable par la Cour d’appel de Casablanca en juin 2018 de “défaut de signalement d’un crime mettant en danger la sécurité nationale’’, en raison d’une conversation téléphonique (dont un enregistrement officiel a été obtenu par une mise sur écoute) entre lui-même et un militant antimonarchiste installé aux Pays-Bas, au cours de laquelle le militant détaillait un plan pour introduire des armes dans le pays.

    El Mahdaoui avait déjà passé un an en prison après une condamnation pour “incitation” à manifester. Il a été arrêté le 20 juillet 2017 dans la ville d’Al-Hoceima où il était venu couvrir les manifestations du Hirak.

    Le journaliste citoyen Mohamed El Asrihi, rédacteur en chef et directeur de Rif24.com, un site web de média citoyen local qui a fourni une couverture extensive des manifestations à Al Hoceima et dans d’autres villes, purge cinq années de prison. Le même tribunal l’a reconnu coupable en juin 2018 d’ “atteinte à la sécurité interne du Maroc par la réception de dons et de financements pour des activités et de la propagande mettant en danger l’unité et la souveraineté du Royaume du Maroc et la loyauté de ses citoyens”, ainsi que de “participation à des manifestations non autorisées”, “provocation contre l’unité du royaume”, “injures contre des agents publics”, et “usurpation de la qualité de journaliste sans détenir l’accréditation nécessaire”.

    Les journalistes qui n’obtiennent pas l’accréditation — la “carte de journaliste professionnel” délivrée par le Conseil national de la presse, qui supervise le secteur d’activité — ne bénéficient pas des mêmes protections que ceux qui sont reconnus “journalistes professionnels”. Pour obtenir l’accréditation, les journalistes doivent avoir un diplôme universitaire. Le journalisme doit être leur profession première et leur principale source de revenus, et ils doivent avoir un casier judiciaire vierge. La carte doit être renouvelée chaque année. Des conditions qui excluent les journalistes citoyens qui peuvent ne pas pratiquer le journalisme comme source de revenus, ainsi que ceux qui ne sont pas diplômés ou n’ont pas fréquenté l’université.

    Mais même pour les journalistes considérés comme “professionnels”, les protections juridiques sont limitées. Si en 2016, le parlement marocain a adopté un nouveau code de la presse qui éliminait des peines d’emprisonnement, les journalistes et les médias risquent toujours des amendes en cas de “diffamation” de ministres du gouvernement (article 81), de diplomates étrangers (article 82), d’institutions étatiques et agents publics (article 84). En outre, les journalistes continuent à être poursuivis et emprisonnés en application du code pénal qui contient des dispositions punissant de prison et/ou d’amendes ceux reconnus coupables de “nuire” à l’Islam, à la monarchie, ou d’incitation à des activités allant à l’encontre de l’intégrité territoriale du pays.

    Tout ce dispositif rend la tâche difficile aux médias indépendants pour contrer les campagnes endémiques de désinformation, en particulier celles qui ciblent les personnes menacées à cause de leur militantisme et de leur travail d’information sur le Hirak et d’autres événements qui comptent pour le public.

    Global Voices

    Tags : Maroc, Rif, Hirak,

  • Jugement inique au Maroc, solidarité avec les prisonniers du Hirak du Rif

    Communiqué commun et appel à rassemblement

    Nous appelons à rejoindre le Rassemblement de solidarité avec les prisonniers du Hirak du RIF au Maroc, organisé par le Comité de soutien au Mouvement Rifain à Paris

    RASSEMBLEMENT

    SAMEDI 13/04/2019 – 18H30

    LA FONTAINE DES INNOCENTS – MÉTRO CHÂTELET PARIS 75001

    Tard dans la nuit de ce vendredi 5 avril 2019, le verdict en appel du procès des militants du Hirak du Rif est tombé : confirmation des peines révoltantes allant jusqu’à 20 ans de prison ferme !

    Alors que les militants jugés ont porté pacifiquement durant des mois des revendications sociales, économiques, culturelles et politiques les plus élémentaires (droit à la dignité, à la santé, à la reconnaissance effective de la langue amazigh, au désenclavement de la région du Rif…), la réponse du Makhzen marocain a été, comme à son habitude, la répression aveugle et la militarisation renforcée du Rif. Le jugement prononcé démontre pour la énième fois l’absence d’un Etat de droit et d’une justice sociale et démocratique.

    La réponse à ce jugement n’a pas tardé : la foule des militants,es présents et des familles des prisonniers devant le tribunal ont scandé « Vive le peuple », « Vive le Rif », « Etat corrompu »… Ce combat est le prolongement des luttes menées à travers tout le pays et ce depuis le mouvement du 20 février 2011. Il s’inscrit aussi en résonance avec les luttes pacifiques menées dans l’ensemble de l’espace maghrébin, en particulier celle du peuple algérien, pour un Maghreb des peuples pluriel, de la dignité, de la démocratie et de la solidarité.

    Nous, signataires :

    – appelons l’ensemble des démocrates, des femmes et des hommes épris de justice d’exprimer leur indignation face à ce déni de justice.

    – exprimons notre totale solidarité avec le combat des prisonniers du Hirak et leurs familles pour la dignité, la justice sociale et la démocratie.

    – soutenons toutes initiatives pacifiques pour la libération immédiate des prisonniers du Hirak du Rif, des prisonniers des autres mouvements sociaux et des prisonniers politiques et d’opinion au Maroc.

    Paris, le 11 avril 2019

    Associations signataires :

    ASBL Na’oura – Bruxelles, Association Calima – Alsace, Action Jeunesse – Maroc , Association BEITY – Tunisie, Association des Citoyens Originaires de Turquie – ACORT, Association Arts et Cultures des Deux Rive, Association Droit Devant – France, Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc – ASDHOM, Association Démocratique des Tunisiens en France – ADTF, Association Marocaine des Droits de l’Homme – AMDH, Association Marocaine des Droits de l’Homme – AMDH-IDF, Association des Familles des Prisonniers et Disparus Sahraouis – AFAPREDESA, Association « Freedom Now-Comité pour la liberté d’expression – Maroc, Association Marocaine des Droits de l’Homme – AMDH, Association des Marocains en France – AMF , Association Marocaine des Journalistes d’Investigation – AMJI, Association les Ponts de Genève – Suisse, Association des Travailleurs Maghrébins de France – ATMF, Association Tunisienne de Défense des Valeurs Universitaires – ATDVU, Association Tunisienne des Femmes Démocrates – ATFD , Association des Tunisiens de l’Isère – Citoyens des deux Rives – ATI-CDR, Association des Tunisiens en France – ATF , Association NOVA-Sahara occidental , Cédétim, Agir pour le changement et la démocratie en Algérie – ACDA , Collectif Afrique – CA – France, Collectif Associatif pour l’Observation des Élections – Maroc, Comité pour le Respect des Libertés et des Droits d e l’Homme en Tunisie – CRLDHT , Comité pour le Respect des Libertés et des Droits Humains au Sahara occidental – CORELSO, Comité de Soutien au Mouvement Rifain à Paris, Comité de Vigilance pour la Démocratie en Tunisie – CVDT – Belgique, Coordination Maghrébine des Organisations des Droits de l’Homme – CMODH , Coordination Nationale de Sans Papiers – France, E-Joussour Portail Maghreb Machrek , Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling – EMCEMO – Hollande , Fédération des Comités de Soutien au Mouvement Rifain – France – FCSMR, Fédération des Tunisiens Citoyens des deux Rives – FTCR , Fondation Copernic, Forum des Alternatives Maroc – FMAS, Forum Tunisien des Droits Économiques et Sociaux – FTDES, Forum Marocain pour la Vérité et la Justice- France(FMVJ-F) , Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires – FUIQP –, Groupe d’amitié Maghreb Europe, France – Association GAME , Immigration Développement Démocratie – IDD, Initiative pour un autre monde – IPAM , Ligue des droits de l’Homme – LDH, Ligue Algérienne de Défense des Droits de l’Homme – LADDH, Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme – LTDH , Mouvement Alternatives Citoyennes – ALCI/FES, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples – MRAP , Observatoire Maghrébin des Migrations, Observatoire Marocain des Libertés Publiques, Plateforme Euro-Marocaine Migration et Développement – PEMMD, Rassemblement Action Jeunesse – RAJ – Algérie, Réseau Amazigh pour la Citoyenneté – Azetta – Maroc, Réseau Euro-Maghrébin Citoyenneté et Culture – REMCC, Sortir du Colonialisme, Union Juive Française pour la Paix – UJFP, Union des Tunisiens pour l’Action Citoyenne – UTAC, Vigilance pour la Démocratie et l’Etat Civique – Yaquadha Tunisie

    Syndicats

    Confédération syndicale des commissions ouvrières (CCOO) – Espagne , Secrétariat international de la CNT (Confidération, Syndicat assos solidaires – France, Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Syndicat Solidaires – France

    Partis

    ENSEMBLE , Europe Ecologie Les Verts – EELV , Front Populaire de Tunisie – France Nord, Nouveau Parti Anti-Capitaliste – NPA , Parti Communiste des Ouvriers de France – PCOF, Parti Communiste Français – PCF , Parti d’Avant-Garde Socialiste – PADS – Maroc, Parti de Gauche – PG, Parti des Indigènes de la République – PIR, Parti Socialiste Unifié – Maroc section France, Parti des Travailleurs de Tunisie – PTT, La Voix Démocratique – Maroc – région Europe

    Signatures à titre individuel

    Aabou Mohamed, militant associatif, Abdessamad Hichem, traducteur, journaliste – Tunisie, Abdessamad Soukaina, Afarki Abderrahim, bibliothécaire – Paris, Affes Hafedh, militant associatif, Agrebi Najoua, juriste , Ahram Ayad, militant des droits humains France/Maroc , Ainani Khadija, militante des droits humains – AMDH, Aïssani Farid, militant politique, Faïza Aït-Kaci, informaticienne, militante associative, Akrouf Sanhadja, féministe, militante associative, Alamartine Françoise, militante écologiste, Allal Mourad, militant associatif, Allal Tewfik, militant associatif , Amara Jean-Claude, militant associatif – DROIT DEVANT, Azahoum Boualem, militant associatif, , Baaboura Noureddine, militant associatif , Bahri Noureddine, militant des droits humains – Meknes – Maroc, Bailleul Sébastien, délégué général du CRID., Baschet Claudine, comédienne, Bazza Mohamed, militant associatif, Belhaj Yahya Fathi, écrivain – Tunisie, Belhassen Souhayer, ancien présidnte de la FIDH, Belkaddar Farouk, militant associatif , Ben Achour Sana, universitaire, militante féministe – Tunisie, Ben Azzouz Nabil, militant associatif , Ben Slimane Moncef, universitaire – Tunisie , Ben Youssef Adnane, militant associatif, Benabderrahman Abdelaziz, militant des droits humains, Benhaïm Raymond, économiste – France/Maroc , Benhiba Tarek, militant associatif, Benkaddour Selim, militant des droits humains , Bensaad Ali, géographe, Bensaid Mohamed, militant associatif, Bentahar Mohammed, militant associatif, Benyakhlef Mohamed, conseiller municipal – Villeneuve St Georges, Bessis Sophie, historienne, Bhar Mohamed, musicien, Bouamama Said, sociologue, militant associatif, Bouguerra Larbi, universitaire, membre de l’Académie tunisienne Bait al Hikma, Bouraba Omar, militant associatif, Bourges Joseph, militant associatif, Bouzeid Ali, défenseur des droits humains, Bruckert Jean-Paul, militant politique, Brugel Fabienne, metteuse en scene Compagnie NAJE, , Chaïbeddera El Mehdi, professeur de lettres françaises, écrivain (Maroc), Chammari Khemaies, militant des droits humains, ancien ambassadeur – Tunisie, Chaouat Gérard, directeur de recherche émérite, syndicaliste FSU, militant politique, Charfi Mounir, journaliste – Tunisie, Chenchabi Hédi, militant associatif, Cherbib Mouhieddine, militant des droits humains, Chérif Khadija, sociologue, militante féministe – Tunisie, Coquerel Eric, député France Insoumise, Credi Zohra, historienne – Tunisie, , Dahmani Ahmed, universitaire, militant des droits humains – Algérie , Dreano Bernard, militant associatif, Dridi Mohsen, militant associatif , , El Kellil Charfieddine, avocat, activiste tunisien, El Manouzi Rachid, militant des droits humains, Elkherchi Driss, militant associatif, ElKhorchi Driss, militant associatif – Bruxelles, Ellouzi Salma, cadre d’entreprise à Rabat, Errida Noureddine Anouar, militant associatif – Agadir Maroc, , Fabbiano Giulia, anthropologue, Faoual Raoudha, militante associative , Farbiaz Patrick, militant écologiste, Fath Jacques, expert des questions internationales , Fenniche Frej, ancien haut fonctionnaire du haut commissariat aux droits de l’homme., Fawzi Saïd, militant associatif, France, Ferjani Claudette,, Ferjani Mohamed Chérif, professeur émérite de science politique et d’islamologie, Fricaudt Magali, militante associative, , Gaillot Jacques, Mgr, évêque, Galissot René, historien, Gleize Jérome, conseiller minicipal de Paris , militante anti-raciste , , Haidour Mohamed, syndicaliste – Espagne , Harbi Mohammed, historien, Harir Zaher, président de FORSEM, Haudoin Gilles, conseiller régional de Normandie – Ensemble, Helier Odile, citoyenne, , Jatri Mahmud, défenseur des droits humains, Jendoubi Kamel, militant des droits humains, Johsua Samy, conseiller Mairie 13/14 Marseille, , Kadri Aïssa, sociologue, Khalfa Pierre, économiste, Fondation Copernic, Khélil Abdelmoumène, militant des droits humains LADDH – Algérie, Khériji Mohamed Salah, ancien membre de la direction de la LTDH, Kissous Robert, militant des droits humains , Kleiche Abdessalem, militant écologiste, , Laabi Abdellatif, écrivain , Lahmer Annie, conseillère régionale – EELV – IDF, Le Marec Jean-Paul, militant associatif, , Maaninou Larbi, militant des droits humains – France/Maroc, Machta Insaf, critique de cinéma, Maglaha Hamma-Ayna, responsable associative, Mahfoudi Tahar, auteur, ancien détenu politique, Mahieux Christian, Réseau syndical international de solidarité et de luttes, Manceron Gilles, historien, militant LDH – France , Mangenot Marc, militant associatif, Maquin Françoise, citoyenne – France, Martin Miriam, conseillère régionale Occitanie, Ensemble – France Insoumise, Marzin Regis, journaliste, chercheur indépendant – Paris, Massiah, économiste Gustavo, militant alter-mondialiste, Menebhi Abdou, militant associatif – Hollande, Mermet Henri, militant politique, Messaoud Romdhani, militant des droits humains – Tunisie , Messaoudi Karim, militant associatif, Metin Umit, militanta associatif, Mkechri Aziz, militant associatif – Bruxelles, Mongib Maati, historien – Maroc , Moutik Bachir, militant associatif , , Najar Noureddine, militant politique, , Ouchelh Brahim, militant des droits humains , Oueslati Ramzi, militant associatif, , Pailler Aline, journaliste, Pellissier Jean-François, porte parole d’ENSEMBLE, Perochon Eric, ami du Maghreb pluriel, Pouillot Henri, president Sortir du Colonialisme , , Rabia Mounir, enseignant – France, Rachid Tarik, journaliste – Maroc, Ravenel Bernard, ancien président de l’ AFPS, Rousset Pierre, ESSF , Ryadi Khadija, coordinatrice de la CMODH et prix ONU des droits humains , , Samarbakhsh Lydia, responsable à l’INternational du PCF, membre du Comité, Schwertz Favrat Odile, militante associative, Senoussi Noureddine, militant associatif – France , Sezerino Glauber, animateur site Intercol, Simonnet Danielle, conseillère de Paris – France Insoumise , Slama Hassen, universitaire – Italie, Szatan Claude, militant associatif, Sbai Abderrafi, , Tahani Najet, MC université du Maine, Tahani Taoufik, universitaire – France, Tazi Nadia, philosophe, Temlali Yassine, historien, essayiste, Tirsal Mohamed Ahmed, militant associatif , Torre Pascal, responsable du secteur International du PCF –Maghreb/ Moyen Orient , Toukabri Tarek, militant associatif, Trifi Mokhtar, ancien président de la LTDH – Tunisie, Tubiana Michel, avocat, président d’honneur de la LDH, Vianna Pedro, poète, homme de théâtre – France, Whitney Anthony, militant politique, Zizi Mohamed Radouane, journaliste, Zniber Abdallah, militant associatif

    Tags : Maroc, Makhzen, Rif, Hirak, prisonniers rifains,

  • Maroc-Rif : Transfert des prisonniers rifains vers le Nord

    Selon plusieurs sources, des prisonniers rifains ont été transférés de la prison d’Kacha, à Casablanca, vers des prison se trouvant au Nord du Maroc.

    Hamdi El Mahdaoui, directeur du site « El Badil » a été transféré vers la prison de Tifelt. Il est condamné à 3 ans de prison.

    Nasser Zefzafi, Nabil Ahamjik et Ouassim Al Bousettati, tous les trois condamnés à 20 ans, ont été transférés vers la prison de Ras El-Ma (Fès)

    La Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion a annoncé sa décision de transférer les prisonniers du mouvement rifain de la prison d’Okacha à Casablanca vers un groupe d’institutions pénitentiaires situées dans le nord du royaume.

    Dans un communiqué, la délégation a expliqué que la décision de transfert « intervient après que les jugements en appel aient été rendus à l’encontre de l’ensemble des détenus sur fond du mouvement rifain et dans le cadre d’un rapprochement géographique de ces détenus avec leurs proches et pour le maintien de leurs liens familiaux et sociaux ».

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Okacha, prisonniers rifains, transfert,

  • Maroc : Les plantations de cannabis inaccessibles par Google Earth (Vidéo)

    Le Rif est super beau. C’est moins haut que l’Atlas mais les pentes sont vertigineuses. Les vallées sont très encaissées.

    Ensuite 20 a 30 km avant Ketama les cultures ont changé pour passer à la mono culture du kif (ou du cannabis). Maroc 2 ème producteur mondial avec cette région, 1er fournisseur de l’Europe. Il y en a partout, des champs de cannabis.

    Ketama est une petite ville du Rif (nord du Maroc) qui doit sa survie essentiellement à l’exploitation du cannabis introduit dans la région par les Espagnols il y a cinq siècles.

    Ketama est aussi une vallée qui s’étend sur plusieurs milliers d’hectares. C’est la première région productrice de cannabis dans le monde.

    Elle a commencé à être connue en Europe dès les année 1970 par les amateurs de cannabis, durant lesquelles plusieurs Européens y sont même venu s’installer.

    Elle est connue dans le monde pour la qualité du hachish qui y est produit et pour son goût sucré plus que pour la beauté des paysages.

    Tout le monde t’en propose même les enfants. Sur la route les voitures t’arrêtent, les piétons pareil et en ville c’est pire. On ne peut pas faire 2 pas sans qu’on te demande si tu n’en veux pas même pour faire le revendeur.

    « Le Rif, c’est le kif » (*)

    Le Rif, chaîne de montagnes, située dans le nord-ouest de l’Afrique, longeant la côte méditerranéenne du Maroc, de la ville de Tanger à la frontière occidentale de l’Algérie, sur une distance de 350 km environ. La chaîne du Rif fait partie des monts Atlas. La Région est connue mondialement pour être le premier exportateur de Cannabis au monde. La culture du cannabis est intensive dans la partie centrale, entre Chefchaouen et Targuist .

    Côté pile, le Maroc attire près de 6 millions de touristes par an. Côté face, les montagnes du Rif restent le repère des plus gros narcotrafiquants d’Afrique. Une zone de non-droit sauvage et enclavée, dans laquelle certains motards n’hésitent pourtant plus à s’aventurer.

    Le Rif, c’est le kif : Selon Interpol, environ 90% du haschisch saisi en Europe en 2001 provenait du Rif Marocain et du Souss où la culture du cannabis constitue toujours la principale activité agricole rentable du pays. Un million de personnes serait concerné par la culture du cannabis rien que dans cette région. Du fait de son caractère illégal, les revenus que procure la culture du cannabis sont sans commune mesure avec ceux des cultures vivrières. Le cannabis est 40 fois plus rentable que les cultures de céréales : quand un hectare de maïs rapporte 800 euros, un hectare de cannabis peut rapporter dans des conditions optimales jusqu’à 30000 euros.

    La production annuelle de la résine extraite des feuilles de chanvre dans le Rif est estimée suivant les années entre 1000 et 2000 tonnes.

    L’essentiel du massif du Rif s’étage entre 1 000 et 2 000 m d’altitude, le point culminant, le djebel Tidighine, (2 450 mètres) . La chaîne est entaillée de vallées profondes qui rendent la circulation difficile.

    La partie occidentale, bien arrosée, est couverte de forêts (chênes verts, chênes-lièges, cèdres) et de maquis. L’est est plus sec.

    La densité de la population est élevée (80 à 100 habitants au kilomètre carré) et les villes nombreuses en bordure : Tanger, Tétouan, Ouezzane, Taza. Les Rifains pratiquent également l’élevage, l’arboriculture et la céréaliculture.

    Les routes du cannabis

    Dans les montagnes du Maroc, la production de cannabis génère énormément de devises. Pourtant, la misère perdure… tout chez les agriculteurs. Les autorités marocaine parlent d’Eldorado et opportunité pour le Maroc de se développer. Tout d’abord, la monoculture du cannabis malgré que depuis de longues années a nettement dégradé les terres, qui sont aujourd’hui pratiquement devenues stériles. En effet, la hausse de la demande a provoqué le besoin en terrains encore cultivables. Le résultat en est l’extension de la production vers les régions voisines, une fulgurante hausse des prix de vente des parcelles, et surtout la destruction d’hectares de forêt et des espèces qu’elles abritaient. En 20 ans, la surface forestière de la région à diminué de 40%.

    Le réseau commercial du « chichon » (cannabis) en Europe « commence dans le Rif, la montagne marocaine qui borde la Méditerranée où la culture du cannabis a pris une extension dévorante », selon un reportage du journal Le Monde. Le « chichon », le cannabis ainsi appelé à Marseille, « vient du Maroc qui fournit, selon le rapport 2005 de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, 31 % de la production mondiale et 80% des 3 000 tonnes fumées chaque année en Europe », rappelle le reporter.

    Selon la même source, « L’ONU évalue le marché marocain du cannabis à 10,8 milliards d’euros en 2004 (12,3 milliards en 2003). Entre l’achat initial et la revente au détail, le kilo de résine passe de 300 ou 400 euros à 1500 ou 2000 euros ». « Tout commence dans le Rif, la montagne marocaine qui borde la Méditerranée où la culture du cannabis a pris une extension dévorante », rapporte le journaliste, décrivant que « dans les deux plus hautes vallées de Chefchaouen et de Ketama, elle a pris l’allure d’une quasi-monoculture. Dans certains villages, on trouve une succession de ‘‘garages-ateliers’’ : taxis Mercedes, 4×4 et camions y sont ‘‘blindés’’, c’est-à-dire équipés de caches pour mener la marchandise vers les villes ou les côtes ».

    Le reporter, qui a remonté toute la filière du producteur marocain au consommateur européen, poursuit que « dans ces vallées arides où se succèdent des douars misérables, les terrasses où pousse la plante verte se juchent sur le moindre replat » et « les paysans les plus pauvres n’ont qu’un lopin. Eux n’extraient pas la résine. Ils vendent leur maigre production de plantes à plus riches qu’eux ». Ces « paysans-entrepreneurs vendent directement et proposent souvent eux-mêmes un transport vers l’Europe », quitte « à passer par les barons, installés dans les villes côtières : Tanger, Tétouan, Nador ou Casablanca. En 2003, 3070 tonnes de haschisch sont sorties des provinces du Nord. 2760 tonnes en 2004 ». Le reporter note que le rapport de l’ONU « répartit les 120 000 à 130 000 hectares de culture du cannabis dans le Rif en trois zones, qui se différencient par le degré plus ou moins grand de tolérance des autorités ». « Quelle que soit la zone d’où vient le haschisch, il faut l’exporter », poursuit-il, relevant que « les voies de sortie sont aussi nombreuses qu’ingénieuses », notamment par « conteneurs sur les navires de commerce » et que « Tanger, et surtout Casablanca, sont les meilleures portes ». « L’essentiel du trafic, de l’aveu des policiers, douaniers et vendeurs, passe par l’Espagne, où s’opère la plupart des ruptures de charge », note-t-il.

    A la livraison, « on ne paye que la moitié. Cette modalité de paiement est générale tout au long de la chaîne, du Rif jusqu’à la revente par les dealers de rue », relève-t-il. Entre l’achat initial et la revente au détail, le kilo de résine de cannabis passe de 300 ou 400 euros à 1500 ou 2000 euros. Un article d’appui au reportage, réalisé en Espagne, rapporte que ce pays, du fait de sa proximité avec le Maroc, détient, en matière de trafic de drogues des records qui traduisent son rôle de porte d’entrée de l’Europe. L’une des place tournante du commerce du cannabis est Molenbeek-Saint-Jean (Bruxelles).

    En octobre 1992, et sous la pression de la CEE pour que cesse la production du kif, le roi Hassan II reconnaît l’ampleur du phénomène : 50 000 hectares à ce moment-là. Cette reconnaissance était nécessaire pour que son pays continue à toucher des aides européennes, pour ne pas mettre quelques 200 000 paysans au chômage, et sortir le Rif de l’extrême pauvreté. Le doute persiste toujours quant à la volonté réelle du Roi de restreindre cette activité. En effet, le gouvernement marocain permet la culture du cannabis dans certaines zones, et exerce une répression totalement aléatoire, décidant de la diminution de l’espace cultivable à tout moment et sous tous les prétextes, et ne s’en prenant toujours qu’au petit paysan plutôt qu’aux contrebandiers qui ont régulièrement des succursales de distribution dans certain noyaux commerciaux en Europe.

    Par quelle voie le cannabis est-il acheminé en Europe ?

    Des collecteurs viennent acheter directement la marchandise aux paysans. Et puis, il y a aussi les ânes qui sont dressés pour rejoindre seuls dans la montagne des laboratoires où la poudre de haschisch est transformée en résine. Après, la drogue passe par bateau : les trafiquants utilisent des go fast, des canots pneumatiques avec des moteurs de 500 chevaux qui transportent jusqu’à 1 500 kilos. Et ce à partir des ports de Oued-Lalou, Martil et Bou-Ahmed. Certains bateaux vont directement en Espagne jusqu’à Malaga, d’autres transbordent la marchandise en mer sur des yachts. Les commanditaires vivent à Tanger, à Rabat et sur la Costa del Sol espagnole. Autre circuit : les camions qui descendent vers les ports du Sud, Agadir, Essaouira, et parfois jusqu’à Dakar. Enfin, il y a les avions et les hélicoptères venus d’Espagne. Il existe également un tourisme spécifique liée au Cannabis, vendu aux abords de n’importe quelle artères des villes marocaines aux touristes européens. Certains européens (surtout des français) viennent parfois s’établir au Maroc pour obtenir la substance chez le producteur.

    Des deux côtés de la Méditerranée, les autorités laissent faire…

    En Afrique, la rumeur court que l’Europe légalise l’usage : la Hollande, la Belgique (Molenbeek Saint-Jean en est la plaque tournante), la Grande-Bretagne. La Suisse va soumettre à référendum la possibilité de produire pour son usage personnel. De là à ce que certains de ces pays passent à une «autoproduction»… Au Maroc, on sent une vague inquiétude que les débouchés se tarissent. Ce devrait être une occasion de tout remettre à plat. Mais la France et l’Union européenne ne veulent pas déstabiliser un régime qui n’est pas islamiste. De plus, financer un véritable programme de développement du Rif serait très coûteux. 200 000 familles, soit un million de personnes, y vivent de cette culture et trafic. Si elles perdaient cette activité, elles constitueraient une vague d’immigrants sans précédent à destination de l’Europe. Au Maroc, le Rif a toujours été une région marginalisée : on ferme les yeux sur le cannabis qui leur permet de vivre et de se tenir tranquilles. Et au passage, la corruption enrichit les intermédiaires locaux.

    La corruption est une incontournable réalité dans le Rif

    Là où il y a délit, il y a corruption. La production, le trafic et la consommation sont des délits, et la corruption est une incontournable réalité dans le Rif – même s’il est, évidemment, impossible de la chiffrer.

    La grande question est donc : si on légalise le cannabis, le volume de la corruption dans le Rif baissera-t-il significativement ?

    À en croire l’ONG Transparency Maroc, chaque transaction économique légale dans notre pays engendre, en moyenne, un surcoût de 10 à 15% généré par la corruption. Même légalisé, le commerce du cannabis pourrait donc rester (au moins en partie) une activité “au noir” – tout comme le bâtiment ou le transport le sont aujourd’hui, dans l’unique souci d’augmenter les marges bénéficiaires des acteurs de ce commerce. Mais il y a tout de même une différence majeure : aujourd’hui, les intervenants dans le marché du cannabis sont obligés de corrompre, ils n’ont pas le choix. Demain, si le cannabis est légalisé, ils auront le choix. Fatalement, ils seront moins nombreux à faire ce choix. Et ceux qui le feront paieront de toute façon moins qu’avant, puisque “couvrir” du commerce au noir “coûtera” forcément moins cher que “couvrir” le trafic d’un produit illégal. L’un dans l’autre, la légalisation induira donc une baisse conséquente de la corruption.

    (*) Source : Last Night in Orient

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, kif, cannabis, haschich, drogue,

  • Maroc : l’État s’acharne contre les dirigeants de la révolte du Hirak

    Les 42 dirigeants du mouvement du Hirak, qui avait soulevé la région marocaine du Rif en 2016 et 2017 ont vu leurs peines confirmées par la Cour d’appel de Casablanca : elles sont de 15 à 20 ans de prison pour ceux désignés comme les responsables de ce prétendu « complot visant à porter atteinte à la sécurité de l’État » selon les termes employés par la justice.

    Le mouvement du Hirak avait été déclenché par la mort d’un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en tentant de s’opposer à la saisie de sa marchandise.

    La dictature marocaine, qui bénéficie du soutien sans faille de l’État français depuis des décennies, entend terroriser les classes populaires pour briser toute contestation.

    Il faut espérer qu’elle n’y parviendra pas, d’autant que ce qu’accomplit en ce moment le peuple algérien les aidera à renforcer leur détermination.

    Source : Lutte Ouvrière

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, répression, Nasser Zefzafi,

  • Maroc-Rif : Communiqué de l’Association TAFRA

    L’Association TAFRA pour la fidélité et la solidarité avec les familles des détenus du mouvement populaire dans le RIF

    COMMUNIQUE ( Traduit de l’arabe par R.O)

    L’Association TAFRA pour la fidélité et la solidarité a appris avec indignation et consternation la décision de la Chambre criminelle près la Cour d’appel à Casablanca en confirmant les jugements en premiers instance à l’encontre des prisonniers politiques du mouvement rifain.

    La décision prouve la justesse de la position des détenus du mouvement rifain à boycotter les audiences de la cour d’appel en raison du refus de répondre à leurs demandes garantissant les conditions d’un procès équitable et son refus de rechercher la vérité des faits à partir du moment de l’événement de broyage martyr Mohcine FIKRI jusqu’à la décision de la Cour d’appel.

    Elle confirme également l’absence d’indépendance du pouvoir judiciaire dans notre pays et son instrumentalisation pour liquider les voix libres.
    Le prononcé de la dernière décision du tribunal confirme l’intention de l’Etat makhzenien de vouloir mettre à genou le peuple devant son aspiration au changement, par la vengeance sur nos détenus par des procès fictifs et la persévérance à les humilier, ce à quoi ont répondu nos détenus sous une forme de protestation sans précédent, où ils ont entamé successivement une grave de la faim, de l’eau et de la parole.

    Cette grève a été entamée par les détenus Nasser ZEFZAFI et Mohamed AL HAKKI le lundi 08 avril 2019, ils ont suturé leurs bouches avec des aiguilles et du fil, pour protester contre les dispositions injustes adoptées par la Cour de d’appel.

    Avec la grève de la faim et les lèvres cousues, il se pourrait que les détenus rifains sont entrés dans une phase de non-retour incarnant l’un de leurs principaux slogans: Plutôt la mort que l’humiliation, et ils en font un cri retentissant sans pareil, la liberté ou le martyre.

    Nous tenons à condamner les jugements injustes et abusifs prononcées à l’encontre de nos prisonniers, nous devons alerter toutes les institutions de l’Etat, y compris le chef de l’état dont les jugements sont émis en son nom, et sa responsabilité historique et celle du moment à l’endroit des dépassements flagrantes et systématiques des droits de humains dans le RIF.

    De même, on leur rappelle également que la question du mouvement rifain est une question politique et sa solution ne sera pas judiciaire ni sécuritaire, mais une solution politique qui nécessite d’agir dans l’urgence pour sauver la vie de nos prisonniers, les libérer et accéder à leurs exigences, une véritable réconciliation avec le RIF en changeant la doctrine politique de l’Etat à son endroit et la rupture avec l’approche sécuritaire systématique envers lui. Ce ne sera pas atteint sans aucun doute, sans le passage à l’état de droit et aux institutions véritablement indépendantes. Les sacrifices de nos détenus et la vie de nos martyrs passés et à venir ne sont pas en vain et conduiront inévitablement à l’effondrement du système de la corruption, de la tyrannie et de l’oppression, peu importe le degré de la répression et l’autoritarisme dépourvu de toute légitimité sociétale.

    À cet égard, nous rappelons que ceux qui méritent la peine de nos détenus, ce sont les assassins du martyr Mohcine FIKRI, d’Imad AL ATTABI et d’autres, ainsi que ceux qui ont incriminé le RIF, l’accusant de sécessionniste et ont été la cause de la récente tragédie, en plus du système de corruption qui a ravagé la RIF, détruit son tissu sociétal et pillé ses ressources comme d’autres régions du pays.

    Sommes fiers de la fermeté de nos détenus et de leurs familles, nous saluons les défenseurs de leur innocence et exigeant leur liberté, nous prions les masses populaires et les organisations de soutien aux détenus du mouvement rifain, au niveau local, national et international pour rallier autour des détenus politiques du mouvement dans le RIF et de leurs familles, et de monter d’un cran dans leur mouvement de lutte et de l’unité, de faire face à la prédominance d’un Etat qui affronte son peuple et refuse d’écouter ses exigences justes et légitimes et veut rester prisonnier de la servitude déguisée, alors que nous vivons dans une époque de la libération des peuples des régimes voyous. A cet égard, les leçons des peuples nord africains sont là pour ne le rappeler.

    Enfin, restons unis dans des situations difficiles et dans l’adversité majeure. Évitons les accusations de trahison, cela ne fait qu’approfondir nos blessures et nos tragédies. Le RIF, qui a la beauté de Youssef, est saignant et les rifains sont attristés à l’image de son père, sont peinés, comme si leur patrie les pousse à un sort en dehors de lui, et l’Etat qui est corrompu à l’image de ses frères , continue dans sa tyrannie.

    Pour le bureau de l’association

    Le 09 avril 2019.

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, prisonniers politiques, répression, Makhzen, 

  • Maroc-Rif : Appel à la solidarité avec le peuple rifain

    Dans la nuit du vendredi 5 Avril 2019, la justice marocaine, instrumentalisée par le régime politique, a condamné les leaders du mouvement populaire rifain (Hirak) à des peines pharaoniques et très lourdes allant jusqu’à 20 ans de prison ferme, suite à une parodie de procès. Alors que tout le Rif, au nord du Maroc, est sous un embargo sécuritaire.
    Au total, ce sont 360 années de prison qui ont été infligées aux 53 détenus politiques pour avoir osé manifester pacifiquement et revendiquer le développement de la région (construire une université et des écoles, des hôpitaux pour faciliter l’accès aux soins et créer des emplois pour les jeunes) pour pouvoir vivre dignement.

    Depuis le début du HIRAK, le mouvement de protestation sociale au RIF en 2016 et 2017, ce sont près de 500 détenus d’opinion qui sont emprisonnés arbitrairement dans les geôles marocaines où le recours à la torture et au viol sont monnaie courante.

    Ces jugements et la répression, qui est toujours en cours et subie par la région depuis des décennies, inscrivent plus que jamais le Maroc du roi Mohammed VI, roi des pauvres soit disant, dans la continuité des années de plomb de feu son père Hassan II et son ancêtre Mohamed V.

    Le Comité de Soutien au Mouvement Rifain Paris | CSMR Paris appelle à un rassemblement Samedi 13 Avril 2019 à Paris et vous invite, vous et vos proches, et vous prie de venir manifester votre opposition à ces pratiques dictatoriales d’un autre âge pour demander et exiger la libération de tous les détenus politiques au Maroc (RIF, JERADA, ZAGORA …) et d’être solidaire avec leurs familles.

    RASSEMBLEMENT SAMEDI 13 AVRIL 2019, à CHÂTELET, LA FONTAINE DES INNOCENTS, à PARIS, à 18h30.

    Comité de Soutien au Mouvement Rifain Paris | CSMR Paris

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, prisonniers politiques, répression, Jerada, Zagora,

  • Maroc-Rif : Sur ordre du Roi, embastillés et Bouches cousues !

    Un carnage judiciaire au pays des confusions des pouvoirs !

    Par Mohamed BENTAHAR

    Pour protester contre un verdict de voyous, contre le mépris de l’institution judiciaire totalment asservie au Makhzen, ils sont trois se fermant les lèvres avec fil et aiguille.

    Ils sont trois, dès le début du mois d’Avril 2019, lorsque le juge Tawfiq, de la cour d’appel de Casablanca confirme le verdict de première instance de Juillet 2018, les condamnant à 20 ans, 15 ans, 10 ans et à d’autres peines hallucinantes. Trois embastillés défendant les leurs, les citoyens d’une région militarisee et montée au pilori depuis 60 ans et les armes destructives de Hassan II en 1958.

    Trois à se coudre la bouche pour protester comme l’ont fait leurs ancêtres révoltés du Rif noyés par la monarchie et le Parti de l’Istiqlal de l’époque sous les bombes avec une campagne de liquidation collective contre les Rifains qui n’ont pas accepté les nouvelles conditions politiques et sociales du nouveau système colonial.

    Ces honorables embastillés se sont levés contre le sort que leur réserve le Makhzen, car au pays du monarque tout est sur ordre de son système. Des mois durant qu’ils attendaient plébisciter la vérité et le droit en lieu et place du despotisme de fin de règne.

    Cela fait 3 jours, les lèvres meurtries, le ventre vide et seront probablement rejoints par d’autres jeunes parmi ce qui se fait de plus noble dans LE RIF.

    Et la mort est au bout du tunnel !

    Torturés, humiliés, psychologiquement décomposés par une police dédiée à l’inhumain et formée à réduire au néant toute dignité humaine.

    Les trois bouches cousues de la « monarchie », témoins de la barbarie d’un système corrompu, affairiste et mafieux avec ses ramifications responsables de ce que ces Bouches endurent.

    Ces Bouches cousues et embastillées le sont sur ordre du suprême, celui qui est chef de tout. Sur ordre du Makhzen incarné par le Roi.

    Car c’est sur ordre de Roi, l’incarnation du gouvernement des ombres, des double-vies et de l’impérial, les vassaleries deviennent gouvernance et l’honnêteté des petites gens une accusation.

    Car sur ordre du Roi, que la Démocratie se résume à gouverner seul, à régner seul, à préserver la primaire sur toute chose.

    Car c’est sur ordre du Roi, que la justice est carnage et parodie.

    Car sur ordre du Roi, que le pouvoir au Maroc procède du droit divin. Le monarque est un personnage « sacré », statutairement à mi-chemin entre l’humain et la divinité.

    Car sur ordre du Roi, que le peuple doit toujours au roi respect et tawqir, terme arabe évoquant une attitude à mi-chemin entre la révérence et l’adoration et, surtout, expression historiquement utilisée pour distinguer le lignage prophétique dont se réclament les rois du Maroc depuis des siècles.

    Car sur ordre du Roi, que la pluie, la richesse, l’ordre, l’allégeance… sont autant de sujets que les sujets eux-mêmes séculairementt assujettis.

    Car sur ordre de sa Majesté, les routes, les écoles, les hôpitaux, les édifices sont bâtis ou oubliés, selon vos humeurs et vos fièvres.

    Alors!

    Ne nous dites pas que ce n’est pas sur ordre de sa Majesté que les verdicts sont prononcés.

    Responsable ? Oui.

    Coupable ? L’histoire interrogera le Makhzen sur l’ensemble de son oeuvre !

    Et “l’important ce n’est pas tellement d’avoir des souvenirs (mauvais souvenirs ), c’est toujours de régler ses comptes avec eux”, écrit Umberto Eco.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Rif, Hirak, Makhzen, répression, prisonniers politiques, Nasser Zefzafi, Mohamed Al-Haki,