Étiquette : Hirak

  • France-Algérie : La déstabilisation permanente

    Les masques sont définitivement tombés. Sous l’alibi de la liberté d’expression, fondamentalement ignorée par le presse hexagonale pendant la vague de répression macronienne des Gilets jaunes, la France officielle couve une campagne haineuse contre la nouvelle Algérie puissamment portée par le hirak originel civilisationnel que les porte-voix du néocolonialisme sans avenir et sans perspective historique tentent de réduire à une frustration sexuelle, en surfant sur la mal de vivre d’un groupuscule peu représentatif de la société algérienne.

    L’absence de tout débat contradictoire, caractéristique de la pensée politico-médiatique de la décennie sanglante, renseigne sur les motivations réelles des partisans du chaos. «Cet activisme où l’inimitié le dispute à la rancœur dévoile les intentions malveillantes et durables de certains milieux qui ne souhaitent pas des relations apaisées entre l’Algérie et la France, après 58 ans d’indépendance , et ce, dans le respect mutuel et l’équilibre d’intérêts qui ne saurait faire l’objet de concessions et de marchandage», souligne dans un communiqué le ministère des Affaires étrangères procédant au rappel «immédiatement» pour consultations de l’ambassadeur de l’Algérie à Paris.

    Cette situation de crise, délibérément provoquée, porte un coup sévère à l’engagement solennel du président, Emmanuel Macron, qualifiant le colonialisme de «crimes contre l’humanité». Le néo-hirak de la déstabilisation permanente est, dans cette optique, considéré comme le cheval de Troie enfourché par la faune de parlementaires français, investissant illégalement les marches populaires, et des euro-eurodéputés en dignes représentants du «parrain des révoltes arabes», en ardent défenseur du projet sioniste.

    Au final, l’assaut collectif des chaînes publiques françaises, coïncidant étrangement avec les tentatives de reprise des manifestations, confirme si besoin est la volonté de confiscation d’un mouvement en décrue, attestée par les révélations de l’universitaire Mohamed Lakhdar Maougal, dénonçant les tentatives de récupération et d’infiltration opérées par des ONG devenues plus actives pendant «la seconde vague» du néo-hirak en perte d’identité.

    L’Algérie du renouveau démocratique n’a pas de leçons à recevoir des héritiers de la Ve République. Ancrée dans le socle novembrien, elle dispose de capacités de résistance immunitaire qui lui ont permis de mener victorieusement le combat contre le terrorisme couvé à l’aune du devoir d’«ingérence humanitaire» qui a muté en velléités tutélaires du néo-hirak.

    Horizons, 29 mai 2020

    Tags : Algérie, France, Hirak, presse française,

  • L’Algérie n’est pas la Suisse

    Qui-tue-qui, troubles de Ghardaïa, forcing pour la partition du pays, tentatives de détournement du Hirak, guerre électronique… Ils ont tout essayé.

    En face, comme un roc incassable, l’Algérie a résisté et résiste. Il ne reste que la menace militaire !

    Ils y pensent. Mais pourquoi ce déchaînement maintenant ? Serait-ce cet article de la Constitution qui propose de faire comme tous les pays du monde : autoriser l’armée à intervenir à l’extérieur ? Veulent-ils continuer à nous harceler et nous encercler sans que nous puissions éliminer ces menaces par de brèves interventions courtes et ciblées ? Pensaient-ils que nous resterions, pour l’éternité, la seconde Suisse ?

    Publié par Maâmar Farah
    Le Soir d’Algérie, 26.05.2020

    Tags : Algérie, Hirak, constitution, armée,

  • Détenus d’Al Hoceima: A.I. épingle le Maroc

    Ces détenus d’opinion, victimes de sévices et de tortures innommables, risquent aujourd’hui de mourir du coronavirus à cause des conditions « spéciales » de leur détention.

    Il n’y a que la vérité qui blesse, dit le vieil adage. Le fait que les autorités marocaines aient pris la mouche aussi promptement à la suite d’un communiqué d’Amnesty Internationale relatif aux détenus dits d’Al Hoceima, et appelant à leur libération immédiate et sans conditions, montre bien que celles-ci ont très certainement pas mal de choses à se reprocher. Le communiqué de cette ONG humanitaire le confirme du reste. La vie de ces détenus, en effet, est volontairement mise en danger par les autorités pénitentiaires de sa majesté Mohamed VI. La promiscuité et les conditions d’hygiène lamentables rendent ces détenus particulièrement sensibles et vulnérables à l’épidémie de coronavirus. Il semble bien que nous soyons en face de tentatives d’homicides. Ces crimes prémédités paraissent « logiques » après coup, quand on se remémore dans quelle situation délicate le hirak, mené par Nacer Ezzefzafi, a placé le Makhzen.

    Dans le même ordre d’idées, nous apprenons par ailleurs que Reporters sans frontières (RSF) a appelé jeudi les autorités marocaines à sanctionner des policiers pour « leur comportement inacceptable » après l’agression d’une équipe de télévision locale en reportage dans la région de Rabat.
    « La crise sanitaire ne doit pas être une occasion pour s’en prendre directement aux journalistes qui tentent de faire leur travail », a ainsi affirmé Souhaieb Khayati, directeur du bureau Afrique du Nord de RSF dans un communiqué.

    Les deux reporters de la chaîne Tamazigh TV tournaient un reportage dans un marché local à Tiflet, une ville proche de la capitale, quand «les policiers ont cherché à les intimider», selon ce communiqué. La journaliste Souad Wasef a été giflée par deux fois et poussée par terre par le commandant de la police locale. Le cameraman, Mohamed Bouljihel, a quant à lui été blessé au bras en essayant d’empêcher les forces de l’ordre de confisquer sa caméra, selon la même source.

    Tags : Maroc, Al Hoceima, prison, Hirak, Rif,

  • Maroc : La déclaration de Bourita trahit une animosité envers la communauté rifaine

    S’adressant aux députés membres de la Commission des affaires étrangères de la Chambre de Représentants, le ministres marocain des affaires étrangères a déclaré, entre autres les Pays Bas et la Belgique ont organisé les opérations de rapatriement avec une logique politique, ajoutant que les autorités néerlandaises ont demandé à ce qu’un vol en partance d’El Hoceima soit réservé aux binationaux afin d’exercer leur tutelle sur les Marocains qui portent la double nationalité.

    Une déclaration qui trahit un esprit de vengeance qui domine la décision du Makhzen d’empêcher le rapatriement des binationaux marocains. Amsterdam semble avoir irrité les autorités marocaines lorsqu’elle a demandé de rapatrier des citoyens qui se trouvaient dans la capitale de la région du Rif.

    Le Makhzen n’a pas lâché ses mots pour s’en prendre aux gouvernements de la Belgique et les Pays Bas : opportunisme politique, mauvais foi…

    S’agit-il d’une manière de tourner le regard vers ces deux européens pour faire oublier le sort des 22.000 citoyens marocains laissés pour compte parce que le pouvoir marocain ne veut pas les prendre en charge au Maroc ? 

     
    Tags : Maroc, rapatriement, binationaux, Belgique, Pays Bas, Rif, hirak,

  • En rapatriant ses citoyens, l’Algérie a ridiculisé ses détracteurs marocains

    Apprivoisés par la propagande du Makhzen, les marocains vouent une haine viscérale à l’Algérie. Le pays qui a déclenché l’esprit libérateur en Afrique est dénigré dans tous les médias marocains en raison de son opposition aux violations de la Charte africaine qui préconise la sacralité des frontières héritées du colonialisme notamment de la part d’un pays entièrement voué à la défense des intérêts d’une puissance européenne connue pour ses méfaits en Afrique.

    Si le Makhzen a réussi à diaboliser l’Algérie, les événements de l’après Bouteflika et de la pandémie sont susceptibles de ridiculiser la vision marocaine de l’Algérie.

    En effet, au moment où les militants du Hirak algérien se trouvent tous en liberté, ceux du Hirak marocain subissent les traitements les plus inhumains dans les prisons du royaume et risquent de les conséquences de l’expansion du covid-19.

    D’autre part, si le Maroc a abandonné ses citoyens bloqués partout dans le monde à cause de la pandémie, l’Algérie, depuis le premier instant a dépêché sa flotte aérienne en vue de rapatrier ses citoyens et ceux des pays frères. 

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, pandémie, Hirak, covid-19, rapatriement,
  • Maroc : L’argument sur les néerlandais coincés est « fragile »

    Une explication marocaine sur le néerlandais coincés est une « histoire fragile »

    Plusieurs centaines, peut-être deux ou trois mille néerlando-marocains sont toujours bloqués au Maroc en raison du confinement contre le coronavirus. Ils ne pourront probablement pas rentrer ne à cause des relations difficiles entre le Maroc et les Pays-Bas, a déclaré l’Association maroco-néerlandaise (SMN).

    Car malgré le verrouillage, d’autres pays européens, comme la France et la Grande-Bretagne, sont toujours en mesure de ramener des citoyens du Maroc. Selon la SMN, il semble y avoir un double standard au Maroc, « une distinction étant faite entre les membres de la diaspora marocaine ».

    Dans les coulisses

    Ce n’est pas l’effort des Pays-Bas, a déclaré à NOS Radio 1 News Sahil Achahboun, membre du conseil d’administration de SMN. La semaine dernière, le ministre Blok a lancé un appel urgent au Maroc et beaucoup de choses se sont passées dans les coulisses, mais la situation des Néerlandais marocains n’a pas changé.

    « Il y a des histoires selon lesquelles cela a à voir avec la détérioration des relations diplomatiques entre les Pays-Bas et le Maroc. Il n’a pas été dit officiellement que ceci est l’explication, mais vous devez en tenir compte », a déclaré Achahboun. Les pays sont en conflit depuis un certain temps au sujet du refus du Maroc de reprendre les demandeurs d’asile qui ont épuisé tous les recours légaux.

    Le Maroc dit que pour le moment, personne ne peut quitter le pays à cause du blocage, « mais le fait qu’il y ait des vols vers d’autres pays fragilise son argument », explique Achahboun.

    Amour et soutien

    La SMN vise donc désormais les autorités marocaines. « De nombreuses familles se sont déchirées à une époque où l’amour et le soutien mutuel étaient désespérément nécessaires », a déclaré la semaine dernière une lettre ouverte que l’organisation a adressée au gouvernement de Rabat. Il n’y a pas encore de réponse.

    Selon Achahboun, peu de communication avec Rabat est possible. Il n’y a que des contacts au sujet d’un arrangement financier pour les funérailles aux Pays-Bas de Marocains décédés qui ne peuvent pas être enterrés dans leur pays d’origine en raison du verrouillage, et d’une campagne de collecte de fonds parmi les Néerlandais marocains pour les coûts de la crise du coronavirus au Maroc.

    Achahboun: « Ce sont exactement deux choses qui n’aident pas les gens pris au piège au Maroc ».

    Les femmes enceintes

    Parmi eux figurent des cas pénibles, dit-il: « Les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes qui dépendent de médicaments ou de soins spécifiques, les femmes enceintes qui survivent dans des circonstances stressantes et les entrepreneurs qui manquent actuellement de beaucoup de revenus ou qui ne respectent pas leurs obligations contractuelles ».

    La situation, selon la SMN, conduit à des malentendus et au désespoir, « en plus des conditions complexes qui s’appliquent déjà au verrouillage et de la peur du corona virus ».

    Alors que la SMN se concentre sur le Maroc, le gouvernement néerlandais est également critiqué dans cette affaire. La semaine dernière, les Néerlandais au Maroc se sont plaints de n’avoir que peu d’audition à l’ambassade des Pays-Bas à Rabat.

    Tags : Maroc, Pays Bas, coronavirus, covid19, rifains, Rif, Hirak,

  • Algérie : Faut-il suspendre le Hirak ?

    Faut-il ou non suspendre le Hirak pour réduire le risque de contamination au coronavirus ? Loin des vœux des tenants du pouvoir, le débat est officiellement lancé parmi les acteurs du mouvement populaire. Sur les réseaux sociaux, l’idée est déjà largement discutée.

    « Nous devons prendre au sérieux la menace », «c’est une situation d’urgence sanitaire », « suspendre les marches est aussi un geste révolutionnaire »… tels sont, entre autres les arguments avancés par les partisans d’une « halte sanitaire ». Il semblerait que la propagation rapide du virus et l’enregistrement de plus d’une vingtaine de cas confirmés de personnes atteintes de cette maladie (48 cas et 4 décès), a fini par donner à réfléchir à de nombreux hirakistes.

    Et des voix commencent à s’élever pour appeler les citoyens à la raison. Conscients de la gravité de la situation et sans tomber dans le même alarmisme, des personnalités connues pour leur adhésion totale aux revendications du mouvement populaire s’expriment en faveur de cette suggestion.

    Le vice-président de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Saïd Salhi, s’exprime dans ce sens. «L’appel à la suspension des manifestations peut être une initiative révolutionnaire. Au lieu de l’appel à remplir les rues, le Hirak peut demander de les vider et lancer une campagne nationale d’auto-organisation nationale et de sensibilisation pour faire face à la maladie », écrit-il sur sa page Facebook.

    « Je ne suis pas de ceux qui vont faire de la surenchère sur une question de santé publique et de sécurité nationale, la santé et la vie de nos concitoyens n’a pas de prix. Oui, il faut prendre au sérieux la menace du Corona. Mais encore une fois, la première responsabilité incombe au pouvoir qui se doit de mobiliser le pays, tout le pays dans la sérénité et la solidarité, mettre en place un plan national de prévention, de lutte contre le Corona, un plan qui ne concerne pas seulement le Hirak, mais tous les aspects de la vie de tous les jours, tous les espaces publics (marchés, transports, lieux de cultes, cafés, places publiques…) », ajoute-t-il.

    « La suspension temporaire s’impose » L’ancien ministre et diplomate, Abdelaziz Rahabi enchaîne, pour sa part, dans le même sens. « L’Algérie connait une situation d’urgence sanitaire imposée par la dangerosité du coronavirus, la précarité de notre système de santé et le non suivi des mesures préventives nécessaires qu’on observe dans les autres pays », précise-t-il.

    De ce fait, dit-il, « la suspension temporaire des manifestations s’impose comme un devoir national pour préserver la santé publique, et ne constitue nullement une atteinte au droit du citoyen à se déplacer et à manifester pacifiquement pour porter ses revendications légitimes de justice et de liberté, dans des conditions sanitaires sûres ».

    Les appels, dans ce sens, se sont multipliés depuis samedi dernier. « Le Hirak veut une vie meilleure pour les Algériens. La vie meilleure impose aujourd’hui la suspension momentanée du Hirak et la prise de mesures de prévention pour préserver la vie des gens. Le pouvoir est aussi appelé à prendre des mesures préventives, à libérer les détenus du Hirak et à cesser de les harceler », estime pour sa part, le journaliste Hafid Darradji.

    Le célèbre chercheur algérien, Nourredine Melikchi appelle, lui aussi, à suspendre les marches. Certains internautes appellent aussi les manifestants à éviter « au Hirak une nouvelle accusation d’être à l’origine d’une catastrophe sanitaire ».

    Jusqu’à présent, le débat est contradictoire. Des internautes estiment que « les transports et les espaces publics ne sont pas fermés et ils accueillent des foules nombreuses ». « Pourquoi se focaliser uniquement sur le Hirak ? C’est une ruse », commentent des facebookers.

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 16 mars 2020

    Tags : Algérie, Hirak, coronavirus, contagion, manifestations,

  • Algérie : Au suivant !

    La dernière digue a peut être lâché hier au tribunal de Sidi M’Hamed où s’était ouvert le procès en appel des deux ex Premiers ministres, accusés de corruption dans le fumeux dossier du montage automobile. Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal ont fini par abattre leur derniere carte dans l‘espoir d’obtenir une remise sur leurs peines.

    «Je n’étais qu’un Premier ministre qui exécutait des ordres ; ramenez le président Bouteflika pour témoigner… », s’est lamenté Sellal. «Je ne faisais qu’appliquer le programme du président Bouteflika», s’est lavé les mains Ahmed Ouyahia.

    Les deux ex Premiers ministres qui se sont jusque là contentés de se défendre contre les délits qui leurs sont reprochés, ont cette fois joué leur va tout. Ils ont tous les deux collé leurs méfaits à leur mentor, l’ex président déchu, Abdelaziz Bouteflika.

    Cette stratégie de défense est somme toute compréhensible pour deux ex responsables qui n’ont rien à perdre mais peut être quelque chose à gagner. Ne serait-ce qu’une révision à la baisse de leurs peines respectives auxquelles ils ont été condamnés en première instance. Mais au-delà de l‘issue de ce procès en appel et du sort de ces deux ex responsables de l’exécutif qui n’intéresse pas outre mesure le commun des algériens, la convocation à la barre d’Abdelaziz Bouteflika devient de plus en plus inévitable.

    Le fait qu’il soit lâché y compris par Ouyahia et Sellal est signe que l’ex homme fort du régime durant les vingt dernières années, était tout à fait conscient des méfaits qui sont commis contre l’économie nationale ; s’il ne les a pas carrément ordonnés. A ce titre, il doit répondre de ses actes devant la justice. Quasiment tout son entourage immédiat et tous ses collaborateurs ont défilé devant les juges et envoyés en taule sauf lui. Il se confirme avec les témoignages d’Ouyahia et Sellal que l’ex président Bouteflika était le véritable «chef de bande». Rien ne se faisait sans lui. Et son frère aussi.

    Ouyahia et Sellal ont donc raison de dire qu’ils ne faisaient qu’exécuter ses ordres. Cela ne les disculpe pas pour autant de leurs responsabilités en ce sens qu’ils pouvaient refuser d’exécuter des ordres qui à leurs yeux n’allaient pas dans l’intérêt national. Le silence équivaut forcément à une complicité évidente dans tous les crimes économiques commis sous les ordres de «fakhmatihi».

    Invoquer l’exécution des ordres du président pour faire valoir des circonstances atténuantes, c’est un peu court… Le seul «mérite» qu’on pourrait éventuellement reconnaître à Ouyahia et Sellal est celui d’avoir (enfin !) levé la feuille de vigne qui couvrait la responsabilité pleine et entière d’Abdelaziz Bouteflika dans la pratique à l’échelle industrielle de la corruption. Alors, au suivant !

    Imane B.

    L’Est Républicain, 2 mars 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Bouteflika, Abdelmalek Sellal, Ahmed Ouyahia,

  • Algérie : L’argent du 5e mandat à la loupe

    Le procès en appel du dossier de l’automobile s’est poursuivi hier pour le troisième jour au tribunal du Ruisseau. La cour a poursuivi l’audition des hommes d’affaires et d’accusés ayant occupé d’importantes fonctions pour la préparation de la campagne pour le cinquième mandat. Les mis en cause ont tous nié en bloc les accusations portées à leur encontre.

    C’est le cas de l’ancien patron du groupe IVAL Mohamed Baïri. Après avoir nié tous les faits pour lesquels il a été inculpé. Ce dernier a déclaré avoir été condamné à trois ans de prison, en première instance, en raison de l’acquisition «d’un terrain adapté à des constructions industrielles», dit-il.

    «A aucun moment, fait-il en outre savoir, on ne m’a dit qu’il s’agissait d’un terrain agricole. De plus, vous devez savoir que je n’ai, à ce jour, jamais vu ou mis les pieds sur cette parcelle. Lorsque j’ai pris connaissance des documents relatifs à ce terrain, il s’est avéré qu’il s’agissait d’une décharge, je détiens tous les documents légaux.» Baïri va ensuite dans les détails révélant le montant du projet qui s’élevait, dit-il, à 340 millions, «mais il s’est avéré que ce terrain ne convenait pas».

    L’ex-patron du groupe IVAL s’est également défendu d’avoir reçu des avantages : «J’ai remis des dossiers légaux pour tous mes projets et ils ont été acceptés.» S’exprimant au sujet de Farès Sellal, fils de l’ancien Premier ministre, Baïri ajoute que ce dernier a versé une somme symbolique pour acquérir des actions dans sa société, mais qu’après trois ans et demi, il s’en est retiré emportant avec lui onze milliards. Son retrait, dit-il, est intervenu au moment où son père a été nommé Premier ministre.

    Ali Haddad : «je suis innocent»

    L’ancien patron de l’ERTHB a nié lui aussi toutes les charges retenues à son encontre. «Je n’ai jamais contribué à une collecte occulte de fonds pour le cinquième mandat, j’ai transporté l’argent destiné à cette campagne à Dar-el-Beïda à la demande du frère du Président Abdelaziz Bouteflika.»

    Ali Haddad confirme, cependant, avoir été chargé (avec une autre personne dont le nom n’a pas été cité) par Saïd Bouteflika de gérer l’opération de collecte de fonds «car il nous faisait confiance (…) après une certaine période, j’ai pris contact avec des avocats pour que cet argent soit restitué, mais ces derniers m’ont affirmé qu’il se trouvait entre les mains de la gendarmerie.» Tous les hommes d’affaires qui ont comparu dans le cadre du dossier jugé ont déclaré que Ali Haddad était l’homme chargé de gérer le financement de la campagne pour le cinquième mandat. «Mon entreprise est propre, elle n’a jamais versé dans le blanchiment d’argent ni fait dans la corruption, si vous détenez une preuve contre moi, coupez-moi la tête.»

    Chaïeb Mahmoud : «hommes d’affaires et commerçants ont versé 75 milliards pour la campagne pour le cinquième mandat»

    Chaïeb Mahmoud, chargé des finances au sein du comité de campagne pour le cinquième mandat, a lui aussi enfoncé Ali Haddad en déclarant à la cour que l’ancien patron de l’ERTHB l’avait contacté pour assurer cette fonction après que l’accord lui eut été donné par Saïd Bouteflika. Comme durant le premier procès en première instance, ce dernier a, à nouveau, déclaré que la contribution des hommes d’affaires avait permis de ramasser 75 milliards. Il a également apporté un nouvel élément : «Des commerçants ont également versé de l’argent pour la campagne.»

    Chaïeb Mahmoud a également déclaré que le frère conseiller de Abdelaziz Bouteflika l’avait chargé de gérer les chèques placés sur le compte ouvert en perspective de cette campagne.

    La journée a été également consacrée à de nombreuses autres personnes. Inculpés et témoins ont défilé à la barre sous le regard des anciens ministres et hommes d’affaires à la recherche de la clémence d’un tribunal. La veille, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal, Youcef Yousfi et Mahdjoub Bedda avaient tenté de se défendre en chargeant l’ancien président de la République et son frère, Saïd Bouteflika, qui, disent-ils, l’informait de tout ce qui se passait dans le pays. Certaines de ces personnalités ont également lancé des appels indirects à Abdelmadjid Tebboune. Abdelmalek Sellal a tenu à déclarer qu’il était impossible de démissionner en citant l’exemple de la situation endurée par l’actuel président de la République en raison de ses critiques à l’encontre des méthodes utilisées par les hommes du pouvoir de cette époque. Mahdjoub Bedda, ancien ministre de l’Industrie, en a fait de même, rappelant qu’il était en fonction sous le gouvernement Tebboune et que son départ avait eu lieu en même temps que lui.

    Abla Chérif

    Le Soir d’Algérie, 4 mars 2020

    Tags : Algérie, 5ème mandat, Bouteflika, Hirak, tribunal,

  • Maroc : Zefzafi et Ahmajik au 13ème jour de grève de la faim

    Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik sont à leur 13ème jour de grève de la faim à la prison de Rass Elma pour protester contre leurs conditions de détention. Selon leurs familles, ils vivent dans des conditions inhumaines dont la torture physique et psychologique.

    Nasser Zefzafi et Nabil Ahamjik font parti d’n grand groupe de militants et de journalistes détenus à tort depuis plus de 2 ans et condamnés à 20 ans de prison ferme pour avoir participé à des manifestations pacifiques dans la région du Rif au Maroc qui revendiquait la construction d’un centre oncologique et une université.

    Nasser Zefzafi a démenti les déclarations du délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR), et a annoncé qu’il poursuit la bataille de la grève de la faim avec son compagnon Nabil Ahamjik. Le père de Nasser Zefzafi a publié sur sa page Facebook que son fils et son collègue Nabil Ahmjik sont toujours en grève de la faim, contrairement à une déclaration du DGAPR qui a parlé de leur accès à tous les repas.

    Acculé par l’activisme d’Ahmed Zefzafi, le père de Nasser, l’administration pénitentiaire marocaine a déclaré qu’elle allait le poursuivre en justice pour des « accusations gratuites » concernant les conditions de détention de son fils.

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Nasser Zefzafi, Nabil Ahmajik,