Étiquette : Hirak

  • Faut-il faire partir le chef d’état-major ?

    À mesure que les langues se délient, que la trame du projet de « consultation » nationale, initié sous la houlette de l’ex. DRS Toufik, précise ses contours, il est une évidence que le maintien du système Bouteflika avait tout l’air d’être promu à de beaux jours, après que l’option du cinquième mandat eut été rejetée globalement et dans le détail par le « Hirak ».

    C’est, du moins, le sentiment des instigateurs du projet de la 2ème République et de leur fan-club, croyant naïvement qu’il s’agissait là d’une simple opération technique comme dans le bon vieux temps lorsque les lois de la République étaient éludées, la Constitution ignorée et bafouée juste pour satisfaire le canevas du statu quo et assurer ainsi, la survie et les affaires du Clan.

    Partant d’hypothèses pour le moins erronées ne prenant pas en ligne de compte, notamment, l’instabilité de la contestation de la rue et sa versatilité au gré de l’évolution du « combat pour la liberté », et négligeant de façon ostentatoire le rôle de l’ANP dans pareille situation, les concepteurs du plan B de l’après-Bouteflika en préservant tout de même la philosophie intacte du système, ont fait fausse route et lamentablement échoué dans leur entreprise.

    Autre négligence de taille de cette stratégie à la va-vite, les risques potentiels de déstabilisation du pays par les ennemis d’hier et d’aujourd’hui. Résultats des courses, des voix s’élèvent ici et là pour appeler au départ du chef d’état-major de l’ANP visant, par la même, l’objectif sournois de porter atteinte à la stabilité et à l’unité de cette Institution, véritable colonne vertébrale du pays.

    Si des hommes politiques aigris, avides de pouvoir, mal sponsorisés au demeurant, et quelques podcasters aux mœurs débridées vivant à l’étranger et financés par des pays hostiles à l’Algérie, font du départ de Gaïd Salah un leitmotiv, il est intolérable que la rue en vienne à s’immiscer dans les affaires de l’ANP au seul motif que son chef d’état-major ait fait partie de l’ère Bouteflika.

    Un raisonnement absurde et dangereux à la fois en ce sens que tous les subalternes du chef d’état-major nommés par lui-même doivent, par transitivité, partir de l’Armée qui sera ainsi vidée de sa substance.

    La relève dans un tel cas de figure est totalement différente de celle d’une sentinelle dans une guérite. Cela demande du temps et expose le pays à toute velléité malveillante. Et puis, quel est ce pays, de par le monde, qui se vante de démocratie et qui laisserait des manifestants réclamer des changements à la tête de son Armée? Cela ne s’est pas vu même dans les Républiques banannières les plus archaïques.

    Fol espoir que d’espérer une réponse de Tabou ou de Zitout, aveuglés par leur machiavélisme et l’obligation de résultat pour laquelle engagement a été pris.

    L’objet de ce propos est de schématiser, tant bien que mal, le complot qui menace le Pays à travers l’ANP, complot ourdi par des officines et des think tanks relevant de puissances étrangères et que, malheureusement Toufik et consorts n’ont pas pris à sa juste mesure.

    La partie n’est pas encore définitivement gagnée. Les citoyens doivent se rendre à cette évidence amère. Que Dieu préserve notre pays!

    A. T.

    Tags : Algérie, transition, armée, Hirak, Gaïd Salah,

  • Algérie : Entamer le changement

    La santé va au plus mal. C’est le ministre qui qui pose son diagnostic à travers les symptômes les plus apparents de la déficience dans la prise en charge des patients et de la gestion des établissements hospitaliers. Ce paradoxe entre les énormes ressources financières injectées dans le système des soins et ses piètres performances n’est toutefois pas nouveau.

    Les prédécesseurs de l’actuel ministre, entre autres, ont tous relevé cette inadéquation et posé autant de fois ce même diagnostic sans que la situation n’ait évolué d’un iota dans le bon sens.

    Aujourd’hui le pays a besoin de solutions pratiques qui donnent des résultats sur le terrain en matière de qualité des prestations et qui ont des répercussions positives sur la charge financière. Les précédentes ont jusque-là totalement échoué, pour la bonne raison que le système dans son entièreté n’est pas tourné pour atteindre un tel impact et que les tergiversations autour du principe de la gratuité des soins et des plans de sa remise en cause provoquaient l’émergence d’appétits aussi féroces que ceux déjà en place, nourris par la gabegie qui y règne.

    Creuser une franche tranchée entre les sphères des intérêts permettrait déjà de solutionner à moitié le problème ; l’autre moitié se dissoudra avec l’assainissement d’une administration trop impliquée dans le jeu des affaires.

    Contrairement à l’idée répandue, l’accès aux soins n’est pas gratuit, il est financé par les deniers publics. Verrouiller les accès aujourd’hui faciles à la dépense stérile et impunie est le seul moyen réaliste et efficace pour entamer le changement de la culture prévalant dans le système actuel et amener ce dernier à se soumettre à une gestion plus conforme aux canons de l’économie de la santé.

    Ne pouvant plus être entretenue, toute la fumée qui se dégage aujourd’hui à travers les comportements anomiques des uns et des autres finira forcément par se dissiper pour laisser place aux questions sérieuses de la formation, de l’organisation, de l’équité dans l’accès aux soins, de la performance, de la recherche médicale et, pourquoi pas, de la contribution à l’économie nationale à travers le tourisme médical, à l’instar de ces pays qui nous en administrent la leçon alors qu’ils ne sont pas forcément mieux dotés que l’Algérie.

    Horizons, 1 jui 2019

    Tags : Algérie, transition, élections, Bouteflika, Hirak, démocratie, constitution, article 102,

  • Movimiento rifeño revienta actividades de ministros marroquíes en Europa

    Rabat, 26 jun (EFE).- Militantes del movimiento rifeño Hirak han protagonizado en los últimos diez días al menos tres incidentes en los que han tratado de « reventar » distintas actividades que desarrollaban algunos ministros marroquíes en Europa.

    Según han recogido en los últimos días varios medios rifeños, estos actos de boicot se han registrado en Estrasburgo (Francia), Montpellier (Francia) y Mülheim (Alemania).

    El primer acto estuvo protagonizado el pasado 14 de junio en una sala cerrada en Estrasburgo por el ministro de Relaciones con la Sociedad Civil y portavoz del Gobierno, Mustafa Jalfi, quien tenía previsto dar un balance de su actividad en el Ejecutivo.

    Un rifeño entre el público trata de increpar al ministro sobre la política de su Gobierno en el Rif, pero cuando pronuncia la palabra « ocupación » el público se levanta contra él y termina expulsándolo de la sala, según grabó él mismo y posteó en Youtube.

    El caso se repite casi del mismo modo el pasado sábado 22 en otro acto en una sala cerrada en Montpellier, durante una conferencia del ministro de Transportes, Najib Boulif; en mitad de la conferencia, un grupo de al menos cuatro rifeños lo interrumpe y le critica por ofrecer cifras falsas sobre la realidad en el Rif.

    Acusados por el ministro y su entorno de « separatistas », los rifeños se indignan y gritan airados: « No somos separatistas, somos marroquíes », según puede verse en otro vídeo subido por un portal rifeño.

    El tercer incidente tuvo lugar en Mülheim un día después, el domingo, cuando el ministro de Agricultura, Aziz Akhanouch, uno de los más poderosos del Gobierno actual, iba a pronunciar otra conferencia.

    En este caso, los militantes rifeños, que habían acudido con banderas de la efímera « República del Rif » proclamada por Abdelkrim Jatabi, no pudieron acceder a la sala pero lo recibieron a la entrada con eslóganes como « Viva el Rif » o « Dile a tu jefe que los rifeños no son sus esclavos ».

    Todos estos incidentes han estado precedidos de intensas campañas en las redes para animar a los militantes rifeños a participar en los actos de boicot, aunque no está claro si ha existido coordinación entre ellos. EFE.

    Fuente : El Confidencial

    Tags : Marruecos, Rif, Hirak, represión,

  • Le Makhzen et la catastrophe

    Source : Adadouch, 15 novembre 2005 par adadouch

    La gestion de l’après-séisme d’Al Hoceima a révélé un changement de culture du pouvoir, en réaction aux catastrophes naturelles. Hier, la priorité allait à la sécurité. Aujourd’hui, elle va à la mise en scène.

    Par Pierre-Alain Claisse*

    Autrefois, les choses paraissaient plus simples en matière de gestion des catastrophes naturelles. Il y avait ce que l’on peut appeler l’humanitaire-policier ou le système makhzénien de gestion des crises. Le principe de base était simple : quand il y avait un risque majeur de désordre public, qu’il soit d’origine humaine ou naturelle, les risques d’émeutes et les risques sanitaires étaient traités en un même temps, l’un pouvant occasionner l’autre. Le traitement des deux se faisait par la voie d’un protocole de décisions rapides.

    Ce protocole était élaboré par un responsable des opérations unique, qui s’engageait directement auprès du roi à gérer personnellement la crise. C’était le rôle du ministre de l’Intérieur qui, fort d’un mandat d’un quart de siècle, avait acquis une expérience non négligeable en la matière.
    Si ce système de gestion unilatérale des urgences majeures avait son efficacité, il n’est pas sûr qu’il ait été conçu dans le souci absolu du respect des droits fondamentaux des sinistrés.

    Expliquons-nous. En situation de paix civile, l’ordre de priorité dans l’assistance aux sinistrés serait en toute logique : les droits aux soins primaires, à l’alimentation, au logement, à la liberté d’expression, etc. Or, c’est quasiment dans un esprit de conflit armé que se déroulait le protocole d’urgence de l’ancien régime. Les opérations de secours commençaient par la sécurisation des opérateurs en premier lieu, puis de la zone et enfin des sinistrés.

    En effet, bien des témoignages laissent à penser que la menace de désordre public a parfois été contenue sous le prétexte de gestion d’une catastrophe naturelle : un risque invérifiable d’épidémie, par exemple. Ainsi en est-il allé des rumeurs d’épidémies de conjonctivite, quand le Nord était bouclé pour des raisons sanitaires en 1981 et 1984, au moment des premières émeutes liées au programme d’ajustement structurel du FMI.

    Logique de conflit, logique de paix, tout n’est finalement qu’une question de dosage. Toujours est-il qu’autrefois l’ordre public était rétabli en un temps record sur les points d’impact d’une catastrophe fulgurante, qu’elle soit naturelle, technologique ou politique. Mais dix ans plus tard, au moment du processus de réforme et de transparence institué par décision royale, la gestion des catastrophes naturelles à risques sanitaires majeurs s’avérait plus complexe. Il n’est d’ailleurs pas exclu que ce processus de réforme ait été accéléré par l’inondation de la vallée de l’Ourika, dans le Haouz, en août 1995.

    Quelques touristes étrangers ayant disparu dans les oueds en crue de la vallée, il devenait difficile de contenir les journalistes étrangers et particulièrement « mal intentionnés ». Souvenons-nous du contexte : ce cataclysme avait été le premier du genre à être médiatisé par de véritables antennes paraboliques captant les TV européennes. L’opposition politique avait saisi cette occasion pour exprimer au grand public son souhait de voir les élus locaux exercer pleinement leurs responsabilités. Celles-ci se justifiaient par une meilleure connaissance du terrain que celle du ministre, alors personnellement en charge de l’urgence. Par un hasard des calendriers, c’est quelques trois jours après le drame de l’Ourika qu’un discours royal annonçait le référendum sur le bicaméralisme, faisant entrer les représentants régionaux au Parlement.

    Quant au siège de la province du Haouz, son objectif premier était la relance du tourisme, malgré les traces visibles des inondations, question de survie économique. Les touristes se firent donc touristes humanitaires et les habituels récits des guides avaient muté en de dramatiques témoignages de l’horreur vécue. En effet, de nombreux petits vendeurs des bords d’oueds restaient très choqués par leur réquisition dans le ramassage pêle-mêle de blessés et de cadavres : c’était le temps de la méthode dite, dans le jargon hospitalier, de « ramassage en sacs de sable ».

    On peut aujourd’hui visiter les trois fosses communes où les nombreuses victimes exhumées de la boue ont été enterrées au cimetière de Bab Doukkala. Les témoignages sur le flux incessant des camions entre les points d’impacts et le cimetière, ainsi que la grande longueur des dalles laissent à penser que le chiffre d’inhumés dépasse les 200 morts déclarés officiellement à l’époque. Les rescapés ont été contraints de reconnaître que l’État n’est pas la Providence, que c’est au citoyen de base de prendre ses responsabilités et pas uniquement au ministre et au gouverneur. Car, c’est bien là l’esprit de la réforme de la charte communale : insuffler au citoyen l’esprit de responsabilité dans le cadre de la démocratie participative.

    Or, c’est précisément dans cet esprit que le Bureau du Collectif d’Al Hoceima a transmis son premier bilan du séisme aux autorités locales, ainsi qu’à une des associations nationales membres, le 25 février 2004, 24 heures après le séisme. L’Association marocaine des droits humains, AMDH, en a fait la synthèse le jour même dans un communiqué de presse, invalidant ainsi le ton apaisant du ministère de tutelle de la Protection civile, seule habilitée à porter sur place les soins primaires d’urgence. Mais, en même temps, ce communiqué a justifié l’ingérence privée étrangère : les ONG internationales.

    Au grand bazar des ONG, on trouve de tout, y compris des associations internationales de solidarité religieuse : le Secours islamique ou d’autres susceptibles d’effectuer un redéploiement de leurs équipes en terre marocaine. Ceci explique partiellement l’empressement de la Fondation Mohammed V à faire de la visite royale un spectacle humanitaire au nom du principe de solidarité nationale et exclusivement nationale. C’est donc de la sorte que le Makhzen a su faire muter l’humanitaire-policier en humanitaire-spectacle. On peut donc dire de ce tragique événement qu’il a eu au moins le mérite de rappeler aux associations locales, mais aussi internationales, qu’il ne faut pas confondre la démocratie participative avec la démocratie participative élargie. Plus simplement : la présence des associations non-reconnues d’utilité publique reste tolérée et seulement tolérée dans la vie politique locale.

    En effet, les élus locaux et régionaux se trouvent très souvent, au Maroc comme ailleurs, confrontés à des associations de riverains. Celles-ci font pression sur les élus pour développer les bassins d’emplois au plus près des lieux de résidence. C’est ce qui explique, en partie, la signature d’accords de construction de terrains sur des zones à risques naturels. C’est ce qui peut également justifier la tentation de laisser construire au plus vite, sans se soucier des habitants et des normes. Ce laxisme a vraisemblablement connu des débordements qui seront sanctionnés, si l’on en croit les annonces officielles. Car la sanction commence par la lutte contre l’économie de prédation qui favorise l’habitat insalubre ; c’était là l’objet du discours royal en réponse aux attentats du 16 mai 2003. Or, le réseau associatif n’est pas exempt des pratiques mafieuses qui, par ailleurs, sont en parallèle avec l’islamisme de prédation, pratiques auxquelles le Nord n’échappe pas. C’est pourquoi on peut penser que certains partenaires associatifs des conseillers communaux sont tentés de favoriser le gain rapide : clandestinité, contrebande, corruption.

    Du risque naturel, nous en sommes revenus à la menace de trouble de l’ordre public et c’est en partie à propos de tels dangers que des rumeurs ont fait état d’un recentrage possible des différentes responsabilités ministérielles. Dans les couloirs des ministères ces derniers jours, on reconnaissait avoir adopté la culture du projet d’étude sans jamais avoir appliqué les recommandations des experts qui, il est vrai, peuvent se révéler totalement inapplicables. Les dernières directives royales ont donc contraint à remédier à la fuite des cabinets ministériels devant leurs responsabilités, celles-ci engageant l’État central, le Makhzen.
    La catastrophe d’Al Hoceima pourrait effectivement se révéler être l’illustration du processus inverse de celle de l’Ourika, à savoir que la résolution des urgences majeures passerait par la redistribution des pouvoirs administratifs entre quelques secrétariats ministériels seulement. Quelles directions précisément ? Des négociations seraient en cours entre le ministère de l’Intérieur et celui de la Santé, notamment. Ce dernier tente visiblement d’échapper au contrôle du premier depuis le lancement du projet de réactualisation de la loi sur la Protection civile. Ce projet, qui correspond à l’avènement du nouveau concept de l’autorité en 1999, peut se résumer comme tel : une meilleure répartition des rôles entre les Centres hospitaliers d’urgence et la Protection civile. Là encore, nous sommes dans la problématique du dosage des responsabilités.

    Quant au ministère de l’Environnement, son rôle de contrôle des expertises est renforcé par la nouvelle loi sur les études d’impact environnemental de l’activité industrielle. Ce rôle d’expertise du ministère pourrait s’étendre au contrôle d’une agence d’étude des catastrophes naturelles, à moins que cette responsabilité ne soit directement attribuée aux services du Premier ministre. De la guerre des ONG, nous sommes passés à la guerre des ministères.

    Il n’en incombe pas moins au citoyen marocain de veiller à l’application sur le terrain des mesures de prévention des catastrophes naturelles. Ce devoir de veille exercé par les associations locales se justifie par le droit fondamental à la transparence et, de fait, à la démocratie participative élargie ; entendons par là un processus de démocratisation qui ne se limite pas à la consultation de personnalités rémunérées pour leur expertise, mais qui prend véritablement en considération l’opinion des élus locaux. En retour, ce devoir associatif gagnerait à se conformer aux conventions internationales ratifiées par le Maroc, à commencer par le respect du principe du développement durable ; cette expression signifie en l’occurrence : dépasser les intérêts personnels pour penser à l’avenir, aux générations futures, à l’ouverture du Maroc sur le reste du monde, Orient comme Occident. Il reste à sensibiliser les conseillers communaux à ce projet de société qui caractérise l’esprit du nouveau régime. Investissez dans l’éducation – dit le vieux proverbe chinois – vous en tirerez profit pendant cent ans !

    *Chroniqueur français, Pierre-Alain Claisse est aussi ethnologue et juriste

    Source: Telquel

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Pierre-Alain Claisse,

  • Migration, Rif, Afrique, service militaire: le Maroc illibéral reprend la main

    Joseph Paoli

    25 octobre 2018

    Le Maroc est un pays de grands changements déclarés et de lents changements effectifs. Ce mélange dissonant d’attitudes contraires a cependant, depuis presque trente ans, créé et maintenu un équilibre aussi improbable qu’indéniable. L’ampleur du changement proclamé servait de guide au changement réel, qui poursuivait son chemin à petit pas, parfois claudiquant, et pourvoyait en espoir ceux qui s’y étaient engagés, la plupart de bonne foi. D’une certaine manière, le Maroc politique a vécu au superlatif depuis la dernière décennie du règne d’Hassan II. Pour qu’un tel fonctionnement procure la paix publique, dans un pays de fortes inégalités, de contrôle social plus ou moins pesant et de transition démocratique inaccomplie, et parvienne, vaille que vaille, à intégrer la plupart des acteurs politique comme ceux de la société civile et une large partie des citoyens, il faut qu’il y ait un discours du changement cohérent et audible et que les faits à même de le démentir ne s’accumulent pas de manière flagrante. Depuis quelques mois, ce discours est en panne et les faits contredisant les perspectives ouvertes se sont accumulés à tel point qu’ils les ont largement obscurcies.

    Il y a eu au moins six discours marquants et porteurs d’espoir (du moins pour les libéraux), six grandes narrations, depuis les années 1990 : le discours sur les droits de l’homme, le discours sur l’alternance (et partant sur « la transition démocratique »), le discours sur le développement humain, le discours sur la nouvelle Constitution, le discours sur l’avenir africain du pays et, intégré à celui-ci, le discours sur la nouvelle politique migratoire. C’est, bien sûr, peu de dire que les dispositions libérales et pluralistes de la nouvelle Constitution (2011) n’ont pas été mises en œuvre. Cependant, on s’attendait à cette lenteur et à une accumulation d’impasses. Personne n’avait jamais envisagé, par exemple, que l’égalité entre les hommes et les femmes, proclamée par ladite Constitution, aboutirait à une discussion orientée vers l’adoption d’une loi abrogeant leur inégalité devant l’héritage. Il était clair que ce n’était qu’un « reminder » dépourvu d’agenda. Ce qui se passe depuis quelques mois, en revanche, est plus préoccupant, parce qu’il y avait quelques bonnes raisons de penser que ça ne devait pas arriver.

    Il y a eu, tout d’abord, la répression du Hirak, le mouvement de protestation dans le Rif découlant directement de l’inefficacité et, pire encore, de l’ineffectivité avérée et persistante des politiques publiques destinées à développer la région. Il n’est pas question, ici, de revenir sur l’étiologie de ce mouvement social ni de se prononcer sur la pertinence et la perspicacité de toutes les actions entreprises. On se bornera à constater que le Hirak comme ses personnalités et, plus largement, ses acteurs ont été traités comme les membres d’une conspiration portant atteinte à la sécurité de l’Etat. Le leader du mouvement a été condamné à vingt ans de prison. Il risquait la peine de mort (précisons qu’elle n’est plus en usage au Maroc bien que non abolie). Le constat est simple : lorsqu’une protestation légitime des citoyens est traitée comme une sédition, même si elle s’accompagne d’une certaine « casse », on se situe hors des cadres de la démocratie, laquelle ne réside pas, et de loin, dans la seule application du droit (ce qui peut être l’attribut de toutes sortes de régimes) mais dans l’impérieuse nécessité du dialogue. Le contraste avec le traitement du Mouvement du 20 février, au moment de ce que l’on s’est plu à nommer « le Printemps arabe », est frappant. La stratégie des gouvernants avait alors été d’éviter la répression désordonnée et obtus et de promouvoir le changement, même s’il s’agissait d’une variation sur la célèbre formule de Lampedusa selon laquelle « il faut que tout change pour que tout reste comme c’est » (dans le cas du Maroc, ce fut plutôt : « il faut que tout change pour que tout ne change pas trop vite »). L’attitude face au Hirak illustrait, au contraire, un raidissement des gouvernants ou une montée de l’influence des gouvernants adepte du raidissement. Ce n’était pas bon signe.

    Durant l’été, est arrivée la nouvelle du rétablissement du Service militaire. Celui-ci a été annoncé dans un contexte de focalisation des politiques publiques sur la jeunesse et son éducation, qui ont, elles aussi, assez largement échoué. L’Armée apporterait une formation et des valeurs à des jeunes qui n’en auraient pas. En général, la plupart des militaires professionnels sont d’accord pour considérer que ce n’est pas leur métier ; leur métier, réside dans la défense active du pays, généralement par la projection ponctuelle, sur des théâtres d’opération extérieurs, de combattants (de préférence) expérimentés. Il en découle que tout ce qu’une Armée peut offrir à la jeunesse de son pays, c’est de la discipline et les valeurs rugueuses qui lui sont liées. S’agissant du Maroc et après la répression du Hirak, on ne pouvait trouver de message plus négatif à donner à cette jeunesse : la contrainte par corps pour compenser l’échec des politiques la concernant. L’annonce elle-même a témoigné d’un rare amateurisme du point de vue de la communication politique ou d’un profond dédain vis-à-vis de l’opinion publique. Un projet d’une telle portée sociétale peut-il être annoncé et adopté par un gouvernement sans la moindre concertation avec la société civile, sans le moindre débat public préalable, sans la moindre discussion ? Au-delà de la déception démocratique qu’une telle attitude provoque, se pose la question de la faisabilité de la chose et donc de la précipitation de l’annonce. Le Maroc, on le sait, compte une importante communauté résidant à l’étranger, en grande partie composée de binationaux. Tous les jeunes gens appartenant à cette communauté devront-ils interrompre leur vie dans leurs pays de résidence pour aller faire leur service militaire au Maroc, y compris ceux qui n’en parlent que pas ou mal la langue ? Devront-ils, sinon, renoncer à s’y rendre tant qu’ils n’auront pas dépassé quarante ans, âge à partir duquel ils ne seront plus soumis à cette obligation ? On imagine ce que représenterait pour le Maroc une telle coupure avec une partie de sa diaspora. Des listes d’exemptions complètes ou temporaires ont, cependant, fini par circuler : il y aurait les Marocains résidant à l’étranger, les binationaux, les enfants uniques, les mariés, les étudiants, les titulaires d’un emploi… Sans doute, faudra-t-il attendre la rédaction et le vote de la loi pour savoir ce qui sera retenu. Toutefois, le Gouvernement semble être pris entre deux positions également dommageables : soit il met en œuvre l’essentiel des exemptions évoquées et le service militaire apparaît bel et bien comme une servitude inégalitaire imposée aux catégories déscolarisées et sans emplois, considérées comme potentiellement dangereuses ; soit il adopte une conception égalitaire et celle-ci devra alors inclure les Marocains résidants à l’étranger, les étudiants, les titulaires d’un emploi, ce qui créera vraisemblablement un large mécontentement parmi les groupes sociaux qui estiment devoir en être exemptés. Dans les deux cas, il n’en sortira pas indemne et personne n’en tirera aucun gain.

    Le mois d’août a également été marqué par le retour de la traque aux migrants subsahariens. Alors que le Maroc s’était, non sans panache, engagé en 2013 dans une politique volontariste de régularisation de ces derniers, avec une deuxième vague de régularisation lancée en 2016, cette reprise soutenue de la traque et des déplacements forcés vers le sud du pays, voire des expulsions sommaires, semble indiquer, sinon un pur et simple revirement dans la politique suivie depuis cinq ans, du moins un coup d’arrêt à celle-ci. Ainsi qu’en ont témoigné de nombreuses victimes et des acteurs associatifs bien informés, ces opérations ont été menées avec brutalité et n’ont pas toujours pris la peine de distinguer entre les migrants régularisés et ceux qui ne l’étaient pas, entre les migrants et les réfugiés, c’est-à-dire des personnes immatriculées par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations-Unies et donc protégées par le droit international. La rétention des personnes à déplacer, notamment à Tanger, a eu lieu et continue sans doute à avoir lieu dans des conditions dégradantes d’entassement et de maltraitance. Le prétexte de lutter « contre les réseaux de trafic humain » ne change rien au fait que c’est une population particulièrement vulnérable qui s’est trouvée à nouveau et maltraitée et stigmatisée ; du reste, c’est bien cette population que l’on entend contrôler et non les dits réseaux, puisque le but poursuivi – en premier lieu par l’Europe qui fait pression sur le Maroc – est tout simplement d’empêcher les Africains de traverser la Méditerranée, que ce soit par eux-mêmes ou avec l’aide d’autrui. Cette attitude des autorités marocaines apparaît en flagrante contradiction, non seulement avec les principes humanistes avancés pour faire valoir la nouvelle politique migratoire du pays, mais aussi avec sa politique africaine, qui s’était notamment prévalu de l’accueil fraternel fait aux habitants du continent. En témoigne le discours du roi tenu à Addis-Abeba, le 31 janvier 2017, alors que le Maroc réintégrait l’Union africaine. De fait, l’attitude actuelle des autorités marocaines, brutale, indécente et indiscriminée, ne peut manquer d’avoir des répercussions sur la perception du pays par ses voisins du Sud. Comme il est impensable, par son ampleur et sa durée, que cette traque soit un simple et accidentel emballement de l’appareil sécuritaire, une question de fond se pose : pourquoi le Maroc est-il prêt à risquer de mettre à mal son image, sa diplomatie et ses intérêts en Afrique ? Peut-être est-ce une réaction au piétinement du processus d’adhésion à la CEDEAO, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ; peut-être aussi une partie des acteurs influents de la gouvernance du pays est-elle en train de parvenir à faire prévaloir l’idée que le partenariat avec l’Europe passe avant la poursuite d’un destin africain. Dans ce cas, participer au gardiennage des frontières européennes d’outre Méditerranée est incontestablement plus important que se préoccuper du sort et des souffrances des migrants subsahariens.

    Ce gardiennage renforcé des frontières européennes a provoqué, le 25 septembre dernier, la mort d’une jeune marocaine qui tentait de rejoindre l’Espagne, avec un groupe de compatriotes, sur une petite embarcation. Les garde-côtes de la Marine royale ont ouvert le feu sur celle-ci. Trois autres personnes ont été blessées. Les autorités ont déclaré qu’il s’agissait de stopper l’embarcation et que les garde-côtes ignoraient la présence de passagers à son bord. Sans épiloguer sur ce qu’il y a de douteux dans cette explication – comment les garde-côtes pouvaient-ils ne pas envisager qu’il y ait des passagers dans un lieu où ils sont habitués à patrouiller, précisément pour intercepter les migrants ? – on évoquera seulement l’aspect le plus déconcertant et le plus révélateur de ce drame : le silence officiel qui l’a suivi. Le Chef du Gouvernement et les ministres, les hauts gouvernants du pays n’ont pas éprouvé le besoin d’exprimer ne serait-ce que leur compassion. Pour bien comprendre ce que cette attitude a, tout à la fois, d’étonnant et de révélateur, il suffit d’imaginer ce qui se serait passé en France si un corps militarisé, dans une opération de police, avait blessé mortellement une étudiante de vingt ans tentant de franchir une limite interdite sans constituer une menace pour personne. Même les pires des partisans de l’ordre auraient éprouvé le besoin de dire quelque chose de vaguement humain. Le ministre de l’Intérieur aurait parlé, le ministre des Armées aurait parlé, le Premier ministre aurait parlé et probablement aussi le Chef de l’Etat. Ils auraient parlé par réelle compassion, sans doute, par calcul politique, certainement, ou tout simplement par obligation, par devoir en un mot. Pourquoi ? Parce qu’ils se seraient sentis, parce qu’ils se sentent tenu par l’opinion, y compris par l’opinion minoritaire, de leurs concitoyens. Il est clair qu’au Maroc, sur certains sujets, les gouvernants ne se sentent pas tenu par l’opinion ou ne croient tout simplement pas qu’il existe un devoir politique de parler. Sans doute les excès de parole, de propos et de commentaires rendent-ils le débat démocratique parfois inaudible et insupportable, mais, à tout prendre, cela vaut mieux, bien mieux que le silence.

    Dans un récent article, un éditorialiste marocain, Zouhair Yata, posait la question : « Le Maroc va mal, mais que faire ? ». Diffusé sur Facebook, son éditorial a recueilli de nombreux commentaires, positifs aussi bien que négatifs. Les commentaires négatifs prenaient l’éditorialiste à partie, affirmant que le Maroc était bel et bien en marche vers un avenir digne de lui. Sans doute le Maroc a-t-il accompli plusieurs étapes considérables depuis une trentaine d’années et sans doute a-t-il le potentiel et la volonté d’aller plus loin. Il n’en demeure pas moins que, pour le moment, il est à l’arrêt. Les grands discours qui soutenaient les petits pas sont pris à revers par un subit raidissement des autorités. Dans cette immobilité crispée, tout ce qui ne va pas dans la machinerie qui faisait avancer le pays devient cruellement visible, et notamment la persistance d’une culture politique et d’une pratique gouvernementale foncièrement illibérales et non démocratiques.

    Source: telos-eu.com

    Tags : Maroc, social, monarchie, constitution, répression, Hirak, Rif, Jerada, Zagora,

  • Algérie – Conférence nationale de la société civile: Un premier jalon vers le dialogue avec l’institution militaire

    par Moncef Wafi

    Réunis depuis plusieurs semaines, la rencontre de samedi dernier étant la quatrième du genre pour élaborer une feuille de route «consensuelle» pensée comme une première étape vers la construction d’un processus destiné à sortir l’Algérie de la crise politique, les représentants de 71 associations et syndicats se sont finalement quittés sans accord.

    L’un des initiateurs de cette rencontre, le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), est revenu sur cette initiative et ses objectifs au micro de la chaîne 3 de la Radio algérienne estimant que l’un des premiers acquis de cette démarche est le rassemblement d’une société civile éclatée avec «ses divergences, contradictions et différences».

    Malgré l’absence d’un accord, il affirme qu’il est satisfait du travail accompli ensemble expliquant que ces rencontres doivent déboucher sur un avant-projet de plateforme consensuel qui doit être débattu lors de la conférence nationale de la société civile, prévue le 15 juin prochain, pour aller par la suite à la rencontre des partis et personnalités politiques et autres clubs d’intellectuels pour discuter des propositions dégagées de cette conférence nationale. L’objectif final est de discuter avec les tenants du pouvoir réel à savoir l’institution militaire, précise-t-il. «On parle de dialogue et de propositions concrètes, conséquentes et responsables et je pense qu’on est dans ce sens. Et avant d’arriver à cet espace de dialogue, il faudrait proposer une démarche consensuelle», ajoute-t-il.

    A propos des manifestations populaires «sereines et apaisées qui se déroulent chaque semaine à travers le pays », il considère qu’elles ne peuvent pas durer éternellement et qu’on ne peut donc s’éterniser sur un débat sur une constituante «pouvant s’étaler sur des années», rappelant que les périodes de transition qui ont réussi dans certains pays, en Amérique Latine ou en Asie, ne sont pas forcément passées par des constituantes.

    Des discussions engagées par le groupe de travail auquel il a pris part, l’intervenant déclare que la quasi-majorité des propositions insistent sur un retour à un processus électoral, à travers l’organisation d’une présidentielle précédée, ajoute-t-il, d’un «dialogue établi après une situation d’apaisement», nécessité par la libération des détenus d’opinion, l’arrêt des interpellations de manifestants et la levée des contraintes sur la presse, autant de conditions, dit-il, pour engager un dialogue responsable et sans exclusions».

    Pour donner du crédit au scrutin à venir, l’invité considère que la concertation à engager durant la période de transition à venir devrait en outre être précédée d’un assainissement des listes électorales et la mise en place de commissions nationales et de wilayas neutres pour l’organiser, assurer la surveillance de celui-ci et annoncer ses résultats. Il rappelle, d’autre part, qu’après la présidentielle, il s’agira également d’accompagner l’exécution des réformes décidées sur la base d’un programme que le futur chef d’Etat sera chargé de faire appliquer.

    Le Quotidien d’Oran

    Tags : Algérie, Hirak, Transition, clan Bouteflika, Sellal, Ouyahia,

  • Algérie : Rendre justice

    L’opération mains propres en cours touchant tous azimuts plusieurs responsables politiques et économiques suscite l’effervescence, une certaine satisfaction mais aussi des interrogations.

    A l’évidence, il est important de récupérer les deniers de l’Etat, les juges d’instruction doivent particulièrement s’atteler à recouvrer les avoirs financiers issus de la commande publique. Récupérer le patrimoine foncier et financier de l’Algérie.

    Le pays a plus que jamais besoin, dans une conjoncture économique particulièrement fragile, de sa richesse dilapidée, voire détournée par des responsables déloyaux indignes de confiance, mais surtout encouragés par un système qui garantissait l’impunité.

    Changer les règles dans le sens de la consolidation de l’Etat de droit est un objectif qui sied à tous les Algériens. Ces derniers l’expriment chaque vendredi dans des manifestations grandioses où l’exigence de changement politique et de gouvernance est manifeste.

    Cependant, pour une partie de l’opinion, cette campagne savamment médiatisée est considérée avec une certaine incrédulité. Davantage comme une véritable chasse aux sorcières qui n’est pas exempte de soubassements de politiques.

    En plein blocage politique duquel aucune lueur de dénouement n’est visible, il reste difficile à faire soulever la grande adhésion.

    Aussi pour certains observateurs, cette action ne manquera certainement pas d’avoir un impact très négatif sur l’acte d’investir en Algérie, que ce soit à l’adresse des hommes d’affaires nationaux ou étrangers.

    Rendre compte de ses actes et de ses responsabilités devant le peuple ne saurait se faire que sous un système assaini à minima. La priorité actuelle est bien de dépasser une crise politique aiguë qui risque de tout emporter sur sa route. Ensuite, c’est aux responsables élus par le peuple d’entamer le véritable processus de réforme de l’Etat et de l’installation des nouvelles règles de fonctionnement. Et ainsi rendre justice au nom du peuple.

    Reporters

    Tags : Algérie, Hirak, Transition, clan Bouteflika, Sellal, Ouyahia,

  • Algérie : Ouyahia et Sellal convoqués devant la Cour suprême

    Le juge d’instruction près la Cour suprême a convoqué, mardi, les anciens premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, d’anciens ministres et deux walis pour être auditionnés en tant qu’accusés dans des affaires de corruption, selon Echorouk News.

    Ces anciens hauts responsables devant répondre devant le juge instructeur de leurs actes, notamment l’octroi d’indus avantages à l’homme d’affaires, Ali Haddad écroué depuis fin mars dernier à la prison de El Harrach.

    Il s’agit des anciens premiers ministres, Ahmed Ouyahia, Abdelmalek Sellal et les anciens ministres Abdelghani Zaâlane, Amar Tou, Boudjemaâ Talai, Karim Djoudi, Amara Benyounès, Amar Ghoul, Abdelkader Bouazgui, Abdeslam Bouchouareb, Abdelkader Zoukh et le wali de El Bayadh, Mohamed Djamel Khenfer.

    Rappelons que le procureur général près le tribunal de Sidi M’hamed avait auditionné ces personnalités fin mai dernier avant de transférer leurs dossiers à la Cour suprême.

    Echoroukonline

    Tags : Algérie, Hirak, Transition, clan Bouteflika, Sellal, Ouyahia,

  • Message fraternel adressé aux Algériens par un Soudanais

    Lors d’un rassemblement obsérvé hier à Paris, un Soudanais a tenu à adresser un message aux Algériens, dans lequel il a soulevé les dangers de l’ingérence des pays du Golfe en Afrique et plus particulièrement au Soudan et en Algérie.

    « Les Émirats arabes unis, le Qatar, l’Égypte et l’Arabie Saoudite œuvre à détruire les pays africains et le Soudan. Ils veulent déstabiliser nos pays, il veulent détruire le Soudan et l’Algérie, comme ils l’ont déjà fait en Syrie, en Irak et en Libye ».

    « Je souhaite du succès à nos frères algériens. Je souhaite que leur mouvement aboutisse à une démocratie réelle ».

    Source : Algérie Focus

     

    Tags : Algérie, transition, Hirak, Soudan, monarchies du Golfe,

  • Maroc : 40 militants du mouvement rifain, y compris les principaux dirigeants, sont toujours incarcérés

    Quarante militants du mouvement rifain Hirak, y compris leurs principaux dirigeants, sont toujours incarcérés dans différentes prisons marocaines après « la troisième grâce accordée aux Rifains », selon l’agence espagnole EFE qui dit avoir l’information de sources des familles des détenus.

    Toutefois, des sources du Conseil national des droits de l’homme et de l’association Tafra, formée par des parents des prisonniers rifains, ont confirmé à EFE qu’il y avait au moins vingt autres Rifans parmi les graciés mais qui n’apparaissent pas comme des prisonniers du Hirak car ils sont considérés comme des prisonniers pour des crimes de droit commun (violence de la rue, en général) et non politique.

    Ainsi, les Rifains graciés hier (5 juin) soir étaient plus de quatre-vingts et leur libération, survenue dans la nuit du dernier jour du Ramadan, a provoqué des scènes de joie et de célébration qui ont duré plusieurs heures dans la ville d’Al Hoceima, où des cris de « Vive le Rif » ou de « Plutôt la mort que l’humiliation » ont été entendus, observe EFE.

    Le vice-président de Tafra, Bubker Yauhari, a expliqué à EFE qu’il n’y avait pas eu une demande de grâce de la part des libérés ou une mesure de grâce de la part du roi, une demande qui est habituelle avant ces libérations.

    Et quant aux leaders de la contestation du Rif, il n’y a pas eu de clémence pour le noyau dirigeant du Hirak, y compris son dirigeant, Nasser Zefzafi, ainsi que Nabil Ahamjik ou Mohamed Jellul, note l’agence espagnole.

    Ceux-ci, ainsi que d’autres dirigeants de deuxième rangée, purgent des peines de dix à vingt ans de prison dans différentes prisons du nord du pays (Tánger, Tetuán, Fès, Taza, Nador et Al Hoceima, entre autres), vers lesquels ils ont été transférés de Casablanca pour les rapprocher de leurs familles peu après le prononcement du procès en appel, qui a confirmé toutes les condamnations prononcées en première instance.

    Ce mouvement de rapprochement n’a pas réussi à briser les dirigeants du Hirak: Zefzafi s’est cousu les lèvres pendant deux jours pour protester contre le verdict rendu en appel, tandis que plusieurs autres ont mené de longues grèves de la faim pour la même raison, atteignant -certains d’entre eux- ( Mohamed Al Asrihi et Rabie Al Ablaq) un état critique, témoigne la même agence.

    Source : Courrier du Rif

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, Makhzen, Mohammed VI, répression,