Étiquette : islamisme

  • Maroc: Sur Twitter, un hashtag appelle au boycott des produits français

    Selon le site Middle East Monitor, les marocains ont adhéré à la campagne de boycott des produits français suite à la publications de caricatures illustrant le prophète Muhammad sur les murs d’immeubles français.

    La campagne a débuté sur les réseaux sociaux avec le hachtag #BoycottFrenchProducts « en réponse aux caricatures et à la suite des déclarations du président français Emmanuel Macron, qui ont suscité l’émoi des musulmans du monde entier ».

    Sur Twitter et Facebook, les photos de profil des utilisateurs ont été changés par « la bannière «Muhammad le messager d’Allah», en rejet des déclarations des responsables français », indique MEMO.

    Rania Lamlahi a tweeté: «En tant que Marocaine, je n’accepte pas la façon dont le président français se comporte envers l’Islam, alors je soutiens la campagne de boycott des produits français.»

    À son tour, l’activiste Siham Sark a critiqué dans un tweet la façon dont Macron a traité la question des caricatures offensives: «Malgré son allégation selon laquelle la France est un pays qui garantit les libertés.»

    Quant à Jalal Aouita, il a posté sur Facebook: «Il n’y a pas de différence entre la France d’autrefois et la France d’aujourd’hui sauf pour les tendances maquillage et les veilleuses de Paris. La même haine, la même discrimination, la même intimidation, les mêmes mentalités.

    Aouita a ajouté: «J’ai volontairement publié les caricatures pour que tout le monde prenne conscience de la rancune des décideurs français contre l’islam.»

    Dans un post Facebook, le consultant de la municipalité de Rabat, Hisham El-Harch, a déclaré: «C’est un triste jour dans l’histoire des musulmans, un triste jour dans le vrai sens du terme. La France est-elle devenue folle?

    El-Harch a ajouté: « Les caricatures publiées par le magazine français Charlie Hebdo visant le Messager d’Allah sont affichées sur les murs de certains hôtels de Toulouse et Montpellier en France, après que le président français a annoncé qu’il n’interdirait pas ces publications abusives. »

    La France a récemment été témoin d’une polémique sur les déclarations de politiciens français visant l’Islam et les musulmans, suite à la décapitation d’un enseignant le 16 octobre.

    « Ces derniers jours, les raids contre les organisations de la société civile islamique en France se sont multipliés suite à l’attaque. Mercredi, Macron a annoncé dans un communiqué de presse que son pays n’interdirait pas les caricatures insultant le prophète Mahomet et l’islam », conclue la mème source.

    Tags : Maroc, France, caricatures, Samuel Paty, prophète, Islam, Islamisme, terrorisme, amalgame, islamophobie, Charlie Hebdo,

  • La décapitation en France et les enfants de la haine

    Opinion- Luk Vervaet

    Le 16 octobre 2020, un enseignant a été assassiné, décapité à Paris. L’acte est terrifiant et terrible, les mots pour le décrire le sont également. Un meurtre commis au couteau, à mains nues, non seulement d’un passant, mais d’un enseignant, touche délibérément notre imagination, plus qu’un meurtre commis à distance, avec une arme à feu ou avec un drone. Il évoque une image du passé, des temps barbares et primitifs, que nous pensions révolus depuis longtemps.

    Pourtant, nous ne découvrons pas cette horreur pour la première fois. Nous l’avons vu en Syrie, nous l’avons vu en Grande-Bretagne. Le meurtre du professeur de français m’a rappelé les images de l’attaque de Woolwich près de Londres. Le 22 mai 2013, deux jeunes hommes, Michael Adebolajo (28 ans) et Michael Adebowale (22 ans) d’origine nigériane, ont assassiné le soldat Lee Rigby (25 ans) avec un couteau de boucher puis ont tenté de le décapiter. Pour se venger de la guerre contre les musulmans en Irak, ont-ils déclaré.

    Tony Blair, l’ancien Premier ministre britannique, l’un des instigateurs de la guerre contre l’Irak, a ensuite déclaré que l’attaque n’était pas l’expression isolée de deux individus fous, mais une partie, je cite, « d’un problème plus large au sein de l’Islam ». Dans la semaine qui a suivi le meurtre, 193 incidents islamophobes ont été signalés, dont des attaques contre 10 mosquées.

    Un an et demi plus tard, le 14 janvier 2015, le raciste blanc Zack Davies (26 ans) a piraté le Dr Sarandev Bhambra, un sikh, avec une machette et un marteau dans un supermarché Tesco au Pays de Galles. Pour se venger du meurtre du soldat Lee Rigby, il a déclaré lors de son procès. La chaîne de vengeance et de représailles est sans fin. La ressemblance avec ce qui s’est passé en France est frappante. Seul l’auteur en France, contrairement aux trois auteurs susmentionnés en Grande-Bretagne, ne fera plus de déclaration. En France, plus de siège d’un coupable jusqu’à ce qu’il se rende, mais l’application de la peine de mort dans la rue. Quelque chose qui alimentera à nouveau toutes sortes de théories du complot.

    Dans une société comme la nôtre qui concentre tout sur l’individu, il suffit de marquer les auteurs comme des monstres qui se cachent sous nous et surgissent soudain de nulle part. Il suffirait de classer encore mieux et plus de personnes, de les liquider physiquement dans une attaque terroriste ou de les emprisonner à vie. Le choc généré par la cruauté des jeunes auteurs peut nous faire perdre de vue tout sens de la raison et de la proportion. Il ne s’agit pas ici de comparer les meurtres d’une part avec ceux de l’autre et donc de les blanchir. Ce qui compte, c’est d’assumer nos responsabilités en tant que société et société si nous voulons éviter autant que possible de telles tragédies.

    Les gens, et en particulier les jeunes, sont le produit de leur temps, de leur environnement, de leur société. Par exemple, ma génération de mai 68, ou du moins sa partie de gauche radicalisée, était un produit de son temps. Nous n’avons aucun mérite à cela. Nous avons été pris dans la vague de protestations et de résistances révolutionnaires qui faisait rage dans le monde à l’époque.

    Les jeunes d’aujourd’hui sont tout autant des produits et des échos du temps présent. En ce sens, le meurtre du professeur est un signe, un signal sur le monde barbare que les jeunes d’aujourd’hui ont hérité de nous. Aussi parce que la génération qui les a précédés a stocké ses rêves et ses idéaux d’un nouveau monde, ainsi que sa résistance aux guerres sans fin, pour s’intégrer dans le système que nous détestions autrefois.

    Kyle Rittenhouse (17) et Abdoullakh Anzorov (18)

    Je viens d’écrire un petit essai sur le meurtre de George Floyd aux États-Unis et les liens entre le terrorisme, l’extrême droite et la police aux États-Unis. Quand j’ai appris la nouvelle du meurtre du professeur à Paris, j’ai été frappé par le parallèle entre deux jeunes tueurs, l’un aux États-Unis, l’autre en France. Certains diront que c’est tiré par les cheveux ou que les États-Unis n’ont pas leur place dans ce débat. Parce que les Américains seraient des barbares en matière d’armes, de violence, de prisons ou de Guantanamo. Mais peut-être devrions-nous commencer précisément par regarder le monde, sans regarder aveuglément les soi-disant identités nationales et supériorité, comme cela se passe en France aujourd’hui.

    Le jeune homme aux États-Unis s’appelle Kyle Rittenhouse. Il a 17 ans. Il est fasciné par Trump. Il y a deux mois, le 25 août, il a commis deux meurtres. Deux jours plus tôt, il a vu des images de Mark et Patricia McCloskey en tant qu’invités d’honneur à la Convention nationale républicaine. Le couple était devenu connu dans tout le pays quand, lui avec un fusil d’assaut, elle avec un pistolet, ils se tenaient menaçants devant leur villa alors qu’une manifestation Black Lives Matter passait. Lors de la Convention, le couple a lancé un appel à suivre leur exemple: «Si nous sommes menacés, nous devons nous défendre». « S’ils ne l’avaient pas fait », a tweeté Trump, « au mieux, ils auraient été battus, leur maison aurait été pillée et peut-être incendiée ».

    Le lendemain, le Kenosha Guard, une milice locale d’extrême droite, a lancé un «Appel aux armes» sur Facebook. Le groupe a appelé « les patriotes armés à descendre dans la rue pour défendre la ville contre les criminels de Black Lives Matter ». C’est le climat qui a poussé Kyle à décider de déménager à Kenosha, de chez lui à Antioche, dans l’Illinois, à une demi-heure de route. Il était armé de son fusil Smith and Wesson AR-15, avec 30 cartouches. Sur ce, il a tiré de sang-froid sur deux manifestants.

    Le jeune homme en France s’appelle Abdullakh Anzorov. Il a 18 ans. Il est d’origine tchétchène et est né à Moscou en 2002. Il vit en France depuis l’âge de six ans. Comme Kyle, il ne vit pas là où il commettra son acte. Il habite Evreux, à une centaine de kilomètres de la commune de Conflans-Sainte-Honorine, où s’est déroulé le drame. Il aurait publié des messages sur Twitter pour promouvoir le jihad contre la Chine et l’Afghanistan.

    Tout comme Kyle a dû faire un long voyage, Abdoullakh doit se rendre à l’école, où il demande à un certain nombre d’élèves de lui désigner l’enseignant qu’il recherche. Il aurait même payé des étudiants pour cette information. Il ne connaît pas ce professeur. Il ne le connaît que par le biais des réseaux sociaux où il a lu les manifestations, demandant sa démission parce qu’il a montré les caricatures du prophète Mohamed dans la classe. L’humiliation doit être vengée. Abdoullakh répond à l’appel: « J’ai exécuté un de vos chiens de l’enfer qui a osé humilier Mohammed », a-t-il écrit sur les réseaux sociaux. Plusieurs heures plus tard, la police l’a abattu.

    Je peux continuer avec des comparaisons, comme celle entre Patrick Crusius, 21 ans, qui a tiré sur 21 personnes dans un supermarché d’El Paso, et Mohammed Merah, 23 ans, qui a tué sept personnes à Toulouse et Mantauban.

    Vingt ans de guerre, vingt ans de haine

    Ces jeunes ont tous le même âge que la guerre qui s’est déclenchée dans le monde entier il y a vingt ans pour se venger des attentats du 11 septembre 2001 à New York. Ces attaques ont été à leur tour une réponse à la première guerre du Golfe, qui a commencé en 1991 contre le monde arabe, contre l’Irak. Ce fut le début d’une guerre de cent ans contre les pays du Sud, pour l’instant principalement les pays arabes et musulmans.

    Nous nous souvenons des paroles de Bush et Blair: «Qui n’est pas avec nous est contre nous», «Les règles du jeu ont changé à jamais». Ce qui signifiait que la violence devenait le moyen de résoudre les problèmes politiques, sociaux ou religieux. Ce qui signifiait qu’il était légitime d’aller en guerre. Se venger. Détester l’autre. Œil pour œil dent pour dent.

    Ces jeunes n’ont jamais rien connu d’autre, jamais rien entendu d’autre. Ce sont les enfants de vingt ans de déclarations guerrières, racistes et islamophobes ininterrompues. Appel aux enfants de vingt ans à riposter et à se venger du massacre et de l’humiliation subis par les peuples et les pays opprimés.

    Dans ce climat, la liberté d’expression a une signification guerrière et un arrière-goût amer: quelqu’un comme Julian Assange est en prison à Londres et risque 175 ans de prison aux États-Unis pour avoir publié des documents anti-guerre. Les militants du BDS doivent régulièrement répondre devant les tribunaux de leurs publications contre l’État d’apartheid d’Israël. Les caricatures dégoûtantes de Charlie Hebdo sont déclarées marque de commerce de la République française. Quelque chose qui équivaut presque à la déclaration de Trump comme symbole de la civilisation occidentale.

    Les enfants nous regardent avec incrédulité. Le droit à la caricature est assimilé à l’éducation aux valeurs de la République: oubliez la pénurie d’enseignants, oubliez l’inégalité choquante dans l’éducation ou le manque tout aussi poignant de soutien et de ressources pour les écoles pour les enfants du peuple, oubliez les défavorisés les quartiers et les quartiers où les enfants sont censés apprendre.

    À la guerre!

    Le 2 octobre, quatorze jours avant l’assassinat, le président français Macron avait annoncé lors d’une conférence de presse sous le thème «La République en action», des mesures radicales pour enrayer le «séparatisme islamique», qui échappe aux valeurs de la république. coucher. Désormais, il ne s’agit plus d’une guerre contre le terrorisme, mais d’une guerre contre l’islamisme politique.

    Après le meurtre, une autre vitesse est passée: une véritable machine de guerre est mise en marche pour venger le meurtre du professeur. Stigmatisation de la communauté tchétchène par les uns. L’unanimité pour freiner «l’islam politique». Les perquisitions à domicile et l’annonce de la dissolution des organisations à but non lucratif et d’autres organisations, comme le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF). Fermeture de mosquées radicales. Annonce des expulsions. Renforcement de l’interdiction de porter le foulard.

    Les politiciens de gauche et les défenseurs des droits humains doivent commencer à s’excuser d’avoir participé à des marches contre l’islamophobie, au risque d’être qualifiés d’islamo-gauchistes, les judéo-bolcheviks des années 1930. Si nécessaire, disent certains, la constitution doit changé pour faire adopter toutes ces mesures. Le tout surmonté d’un discours ininterrompu sur la défense de nos valeurs, de notre civilisation, de notre liberté d’expression. Contre la barbarie des minorités qui rejettent ces valeurs.

    Breivik et Anzorov: deux mesures, deux poids

    Je n’oublierai jamais le silence qui a régné en Europe après le massacre de 77 personnes, dont des dizaines de jeunes, par Anders B. Breivik à Oslo et sur l’île d’Utoya le 21 juillet 2011. Bien sûr, l’absence a été grande et tout le monde a approuvé – de la gauche à la droit – me demande ce qui s’était passé. Mais pas de manifestations de masse, pas de stigmatisation, pas de raids, pas d’organisations interdites, pas de dénigrement contre «la barbarie de la majorité», pas d’interdiction de publication ou de traduction du manifeste de Breivik.

    Ce qui m’a le plus frappé à l’époque, c’est l’unanimité européenne, le déni dans toutes les clés de toute responsabilité politique de la droite ou de l’extrême droite pour la folie qui s’était produite en Norvège. Après tout, le meurtre et la liberté d’expression étaient deux choses différentes. Cette fois, c’est différent. Cette fois, il semble que nous nous dirigeons vers la guerre civile. La population n’a qu’une impression: le terrorisme musulman est l’ennemi parmi nous. L’extrême droite n’a rien à faire, à ne rien dire, elle a juste besoin de récolter les fruits du climat actuel.

    Où sont nos valeurs en ce qui concerne la percée de l’extrême droite juridique dans pratiquement tous les pays européens? Où est l’éducation sur nos valeurs et notre civilisation en réponse à la série de meurtres d’extrême droite en Europe?

    Après les 10 meurtres, les 15 vols de banque et les 2 attentats à la bombe commis entre 2000 et 2011 par la NSU, le groupe fasciste allemand de Beate Zschäpe. Après le meurtre du député britannique Jo Cox en 2016 par le raciste blanc Thomas Mair. Après la fusillade de Luca Traini, 28 ans, candidat de la Lega Norte aux élections municipales, qui a tiré ses deux pistolets semi-automatiques dans les rues de Macerata en février 2018 sur six migrants africains qui se sont croisés sur son chemin. Après l’assassinat du politicien allemand Walter Lübcke en juin 2019 par le fasciste Stephan Ernst, décrit par lui et une partie de la presse comme un «défenseur des migrants».

    Après l’attaque de Philip Manshaus, le terroriste raciste d’Oslo, contre la mosquée Baerum en août 2019. Après les meurtres de Stephan Balliet, 27 ans, un homme de Halle, en Allemagne, qui, le 9 octobre 2019, parce qu’il n’est pas entré une synagogue pour commettre une attaque, puis abattre une femme qui a eu le malheur d’y passer, et un homme dans un restaurant de kebab. Après les meurtres de Tobias Rathjen qui a abattu 11 personnes dans deux bars à chicha du centre-ville de Hesse le 19 février de cette année avant de se suicider. Et puis nous ne parlons pas de toutes les attaques et incendies criminels contre les centres d’asile qui ne sont pas classés comme terrorisme, mais comme crimes de haine.

    Chez Europol, toutes les flèches restent focalisées sur le djihadisme islamique. Mais pour la première fois, le rapport sur le terrorisme d’Europol 2019 pourrait ressentir une inquiétude croissante concernant l’extrémisme de droite. «En 2019, une vague d’incidents violents de droite, y compris les terribles attentats à Christchurch (Nouvelle-Zélande) et les attaques aux États-Unis, a également atteint l’Europe. Avec des attaques en Allemagne, en Norvège et au Royaume-Uni, une attaque ratée en Lituanie et un plan terroriste contrecarré en Pologne … Bien que de nombreux groupes d’extrême droite dans l’UE n’utilisent pas la violence, ils contribuent à un climat de peur et d’hostilité contre les groupes minoritaires. Ce climat, basé sur la xénophobie, la haine des juifs et des musulmans et des sentiments anti-immigrés, peut abaisser le seuil pour que certaines personnes radicalisées utilisent la violence contre les personnes et les biens des minorités, comme nous l’avons trop souvent vu ces derniers mois. Comme les djihadistes, les auteurs violents isolés de droite sont intégrés dans des communautés en ligne plus larges qui prêchent la haine et déshumanisent certains groupes de nos diverses sociétés ». Le rapport vaut largement la peine d’être lu. Tout cela étant entendu que, dans la plupart des cas, le terrorisme de droite n’est pas classé dans le terrorisme mais dans le crime de haine.

    Personne ne rate le fait qu’il s’agit d’une explosion mondiale de terrorisme blanc de droite. Le Centre très officiel d’études stratégiques et internationales (CSIS), qui se qualifie lui-même de «réflexion-merci numéro un dans le monde de la défense et de la sécurité nationale», exprime son inquiétude depuis des années. En 2018, vous pouviez lire sur son site Web: «  Le nombre d’attaques terroristes perpétrées par des auteurs d’extrême droite a augmenté au cours de la dernière décennie, et a plus que quadruplé entre 2016 et 2017 … En Europe, les attaques de l’extrême droite ont également augmenté, avec 43% entre 2016 et 2017… Depuis 2014, le nombre d’attaques d’extrême droite est plus élevé que celui d’attaques par des islamistes extrémistes ».

    Le 17 juin 2020, le SCRS a publié un nouveau rapport, encore plus inquiétant: «Entre 1994 et 2020, il y a eu 893 attentats et complots terroristes aux États-Unis. Dans tout cela, les terroristes de droite ont commis 57% de toutes les attaques et complots de cette période, contre 25% par des terroristes de gauche, 15% par des terroristes religieux, 3% par des ethno-nationalistes et 0,7% par des terroristes ayant d’autres motifs. ‘

    L’alternative ne peut être que de nous mobiliser pour mettre fin aux guerres sans fin qui font non seulement des centaines de milliers de victimes, mais qui alimentent également le terrorisme de toutes parts. Protéger les minorités ensemble. Ensemble, encore une fois, ouvrant la perspective radicale d’un monde qui mettra fin aux inégalités et à la pauvreté dans tous les domaines. Une inégalité déjà dramatique, mais qui s’est intensifiée pendant la crise sanitaire. Plus de répression, plus de guerre interne apporteront exactement le contraire de ce dont nous avons besoin: plus de haine et plus de folie meurtrière.

    De Wereld Morgen, 24 oct 2020

    Tags : Etats-Unis, terrorisme, Islam, islamisme, France, racisme, haine,

  • Campagne de boycott des produits français – Lancée sur les réseaux sociaux

    Des internautes ont lancé sur les réseaux sociaux une campagne d’envergure de boycott des produits fabriqués en France sous le hashtag “#BoycottLes produitsfrançais” en réaction aux déclarations du président français Emmanuel Macron encourageant les caricatures et les dessins offensants le Prophète Mohamed (QSSSL).

    En effet, le hashtag incitant au boycott des produits français s’est placé en tête des sujets les plus discutés dans le monde arabo-musulman et ce en réaction aux propos hostiles à l’Islam et aux musulmans tenus par des officiels français et en soutien au Prophète (QSSSL).

    En Algérie, plusieurs pages sur les réseaux sociaux et des personnalités publiques ont manifesté leur soutien à cette initiative.

    Le président français a déclaré, lors d’un hommage rendu au prof d’histoire-géographie tué par un jeune homme d’origine tchétchène, que « Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent », martelant que ce dernier a été assassine « parce qu’il incarnait la République ».

    « Samuel Paty fut tué parce que les islamistes veulent notre futur et qu’ils savent qu’avec des héros tranquilles tels que lui, ils ne l’auront jamais», a insisté celui qui a succédé à François Hollande en 2017.

    Imène Boukhatem / Traduit par: Moussa. K.

    Source : Echourouk Online, 23 oct 2020

    Tags : France, Islam, Islamisme, Charlie Hebdo, caricatures, Samuel Paty, boycott, produits français, réseaux sociaux, campagne,

  • Le Maroc pointé du doigt dans l’assassinat de Samuel Paty

    Dans un article paru mercredi 21 octobre, le portail Jforum rappelle que l’ambassade du Maroc dément tout lien avec l’Islamiste Abdehakim Sefrioui. Ensuite, il se demande « pourquoi ce démenti ? ». Mais il n’apporte pas la réponse adéquate qui est que les autorités marocaines sont acculées par l’association du nom du Maroc avec tous les attentats terroristes commis en Europe depuis 2004.

    Une information rapportée par L’Express implique le Maroc directement dans l’assassinat du professeur Samuel Paty : Abdehakim Sefrioui, fiché « S » n’a pas été déchu de la nationalité en raison de sa proximité avec les autorités marocaines. Il a été aussi établi son appartenance au parti islamiste marocain PJD et avec la source d’inspiration de ce dernier, les Frères Musulmans.

    Aujourd’hui, Sefrioui est mis en cause pour «lien de causalité directe» établi entre l’attentat et la campagne qu’il a menée sur Internet en compagnie du parent d’élève Brahim Chnina.

    Selon le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, le meurtrier de Samuel Paty s’est « directement inspiré » des messages diffusés par ce parent d’élève et l’enquête a établi que des contacts avaient eu lieu entre les deux hommes avant le meurtre du professeur.

    Abdelhakim Sefrioui a effectué la démarche de contacter le père de l’élève pour l’appuyer dans sa campagne contre Samuel Paty.

    Charlie Hebdo a exprimé son étonnement du fait que « la police et la justice ne se soient pas intéressées à lui plus tôt ».

    Le média satirique français rappelle ses campagnes agressives contre les imams qui ne sont pas d’origine marocaine : le tunisien Hassen Chaglhoumi et l’algérien Dalil Boubakeur, le recteur de la Grande Mosquée de Paris. Des faits qui peuvent être imputés à l’agenda du Makhzen voulant contrôler la totalité des mosquées sur le sol français dans le but de s’assurer le contrôle et la manipulation des musulmans d’origine marocaine. Dans ce cadre, « on le retrouve un peu après dans l’équipe fondatrice du Conseil des imams de France (CIF), une structure qui veut faire pièce au Conseil français du culte musulman (CFCM) en cours de lancement », précise Charlie Hebdo.

    Tags : France, terrorisme, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures, Islamisme, Abdelhakim Sefrioui,

  • La peur au ventre

    par Hatem Youcef


    A chaque fois qu’un acte criminel perpétré est relié de près ou de loin à des motivations religieuses pour ne pas dire islamiques surtout quand l’horreur le dispute à la consternation comme ce fut le cas pour la condamnable décapitation de l’enseignant Samuel Paty par un refugié tchétchène, toute la communauté musulmane de France se retrouve dans de beaux draps, contrainte de vivre avec la peur au ventre durant tout le temps que le crime en question occupe les esprits et les médias surtout. Alors, tout ce qui a un lien avec la religion musulmane devient (ir)réellement le point de mire de la nation éplorée, musulman pratiquant ou pas, barbu ou rasé de près, vêtu de qamis ou col blanc, burkini ou bikini, intello ou simple ouvrier d’usine, naturalisé ou simple résident, nouveau débarqué ou beur de l’ultime génération, utile à la France ou pas, baptisé ou arborant son prénom musulman comme un stigmate en l’occurrence, laïc, agoniste, déiste ou athée, tous sont coupables d’appartenir à la confession musulmane même s’ils s’égosillent à longueur d’année à apporter de l’eau au moulin de la République.

    Tous se recroquevillent durant tout le temps que la tension est maintenue au summum, ils rasent les murs, se font tout petits, pestent contre le coreligionnaire qui a réveillé les démons patents du racisme et de l’islamophobie. On veut se renier, se convertir momentanément au christianisme, au judaïsme ou encore au bouddhisme pour être fréquentable, innocent et intégrable. La peur au ventre ne laisse point de place aux délices de la nourriture, aux lumières de Paris ; on étouffe dans ce décor tout à coup redevenu gothique et l’on voit partout des policiers prêts à bondir sur vous pour vous inculper d’homicide de Français. On s’impose un couvre-feu, on s’autocensure et se confine à loisir. Les victimes de Charlie Hebdo refont surface et leur journal redevient prisé, très vendable et les sinistres caricatures par qui l’islamophobie croit triompher sont (re)prises d’assaut et exhibées lors des rassemblements et les hommages subséquents.

    La peur au ventre fait oublier la démocratie et les droits de l’homme, vous donne envie de réécrire l’histoire, replonger dans le passé avant l’affaire de l’éventail et envisager une vie en terre natale sans déchirement ni reniement. Tant que la tension est à son paroxysme, on s’en veut d’être là, on se trouve lâche de s’être expatrié, d’être proie aux caprices du destin. La nostalgie vous happe et en rajoute à la peur au ventre qui est l’unique lot de tous ceux qui sont liés de près ou de loin à l’islam là-bas. Il ne faut surtout pas se montrer dans les rassemblements où l’on rend hommage au défunt, il ne faut pas non plus se joindre aux pétitionnaires et signer ‘je suis prof’ car le nom aux consonances musulmanes est plausiblement rejeté, car en pareilles circonstances il ne fait bon être musulman dans l’hexagone. Même les nouveaux convertis adoptent un profil bas et vivent eux aussi avec la peur au ventre en dépit du bleu qu’ils ont dans les yeux.

    Le Quotidien d’Oran, 22 oct 2020

    Tags : France, Islam, islamisme, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures, terrorisme, intégrisme,

  • France : deux femmes voilées d’origine algérienne poignardées sous la tour Eiffel

    Les effets collatéraux de la tension psychologique et politique suscitée par le débat sur l’intégrisme dans l’Islam et l’amalgame créée par ce débat commencent à être visibles dans la rue française.

    La Tour Eiffel a été témoin dimanche soir d’une agression contre deux femmes voilées d’origine algérienne. Même si le mobile religieux n’est pas encore évoquée, l’agression a été précédée d’insultes racistes suite à un différend autour d’un chien non attaché. Le commissariat du 7ème arrondissement est chargé d’interroger deux personnes qui se trouvent en garde-à-vue.

    Tout a commencé lorsqu’un chien appartenant à deux jeunes femmes a fait peur aux enfants des deux femmes algériennes. Ces dernières leur ont demandé de tenir le chien en laisse. Et c’est là que la dispute a commencé pour finir avec les deux femmes poignardées.

    Les agresseuses ont proféré des propos racistes tels que « rentre dans ton pays”, « sale arabe », « on est chez nous »…Le voile de l’une des femmes a été arrachée par l’une des femmes coupables d’agression.

    L’une des victimes a déclaré qu’elle n’est pas sûre que l’agression a été intentionnelle, que c’était parce qu’elles portaient un voile. Le parquet de Paris a indiqué qu’il est trop tôt pour se prononcer à ce sujet.

    L’une des deux cousines algériennes a reçu plusieurs coups de couteau et a dû être opérée de la main. L’autre, qui se trouve toujours hospitalisée, a reçu six coups d’arme blanche et subi une perforation du poumon.

    Agences

    Tags : France, Islam, islamisme, Samuel Paty, Charlie Hebdo, caricatures, terrorisme, radicalisation, intégrisme,

  • L’héritage empoisonné d’Emmanuel Macron

    Valeurs

    En France, un professeur a été lâchement et brutalement assassiné vendredi dernier, provoquant l’effet d’un véritable électrochoc de la classe politique, des médias et d’une large majorité de Français qui s’inquiètent plus que jamais de voir certaines de leurs valeurs et liberté être combattues sur leur sol par des islamistes aux méthodes abominables. Et si Emmanuel Macron avait déjà posé les jalons d’une prochaine réforme de la laïcité pour combattre le communautarisme, l’horrible attentat dont a été victime un professeur de collège pourrait pousser le Président français et ses équipes à se faire encore plus intransigeants contre ceux qui veulent soumettre la France et qui usent une fois encore des réseaux sociaux pour s’organiser, même à la plus petite échelle.

    Le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a ainsi souligné dimanche la «responsabilité» de ceux qui ont participé au «lynchage public» de l’enseignant Samuel Paty sur internet avant l’assassinat de l’enseignant, mais aussi celle des réseaux sociaux. «Je suis convaincu que ceux qui ont participé à ce lynchage public de cet enseignant, il y a des vidéos qui ont été postées sur les réseaux, il y a peut-être d’autres mobilisations qu’on n’a pas vues, sont d’une certaine manière responsables de ce qui s’est passé», a-t-il estimé.

    «Je ne suis pas la justice, je ne suis pas la police, mais il faut une réponse absolument exemplaire sur ce sujet-là», a-t-il ajouté. Le porte-parole du gouvernement a en outre estimé que les réseaux sociaux «ont une responsabilité», remarquant que «les choses ont démarré sur les réseaux sociaux et se sont terminées sur les réseaux sociaux». Donc, «on doit arriver à mieux les encadrer».

    Après la censure de la loi Avia par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression, il a indiqué que le gouvernement travaillait à «un dispositif juridique de lutte contre la haine sur les réseaux sociaux». Marlène Schiappa, ministre déléguée en charge de la Citoyenneté, doit recevoir aujourd’hui les patrons de ces réseaux. Y a-t-il eu des ratés de la part de l’Éducation nationale ? L’enquête va permettre de «voir s’il y a eu des angles morts ou pas», a indiqué Gabriel Attal, en remarquant que «la principale du collège, de l’avis de tous, a été absolument exemplaire dans son action». «On en tirera des enseignements, rien ne sera mis sous le tapis», a-t-il promis.

    Gabriel Attal a, par ailleurs, précisé que le gouvernement travaillait avec les enseignants et leurs représentants syndicaux pour que «quelque chose de spécifique et d’historique se passe à la rentrée scolaire» après la Toussaint dans les établissements. Il a jugé «pas acceptable» que des professeurs puissent «s’autocensurer» sur les sujets de laïcité car ils auraient «peur de la réaction de leurs élèves dans les endroits les plus difficiles», ce qui risque d’être «encore plus le cas» après cet assassinat. Reste à voir si les autorités françaises s’appuieront pour corriger cet état de fait sur les lois déjà existantes et qui répondent à de nombreux problèmes rencontrés aujourd’hui par les professeurs, agents administratifs, élus de la République, ou simples citoyens, ou si le gouvernement décidera de muscler encore un peu plus l’appareil législatif en place, qui doit déjà être revu dès le 2 décembre avec la présentation de la nouvelle loi sur la laïcité.

    Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron doit affronter ce dossier de front et traiter ce problème de société que lui ont légué ses prédécesseurs qui ont toujours préféré ignorer et même souvent dénigrer ceux qui tentaient de les alerter sur les dangers de l’islamisme en France et de son emprise de plus en plus menaçante, notamment dans les banlieues des grandes villes.

    Source : Le Jour d’Algérie (Le titre a été modifié)

    Tags : France, Islam, Islamisme, terrorisme, Samuel Paty, Abdelhakim Sefrioui,

  • L’assassin de Samuel Paty portait, lui aussi, l’étiquette du Maroc

    Acculé par la force des événements, le gouvernement marocain, via son ambassade à Paris, s’est empressé de démentir “catégoriquement toute relation avec Abdelhakim Sefrioui”, figure de l’islam radical en France. La réaction de Rabat vise à dissimuler une réalité que les autorités françaises tentent d’occulter : “Le Maroc tente d’être derrière chaque imam, chaque mosquée et chaque communauté”, selon les mots du journaliste espagnol Ignacio Cembrero. Dans ce but, « il utilise ses agents pour surveiller, influencer et contrôler les communautés musulmanes », précise l’ancien correpondant à Rabat du journal El País et grand connaisseur du Maroc et du Maghreb.

    Selon le CNI, le service de renseignement espagnol, le Maroc a développé « une stratégie de grande ampleur » en Espagne. «Conçu et développé par le régime, son objectif est d’étendre son influence et d’accroître son contrôle sur les colonies marocaines sous le prétexte de la religion».

    Dans un rapport confidentiel envoyé en 2009 par son directeur aux ministres de l’intérieur, des affaires étrangères et de la défense, le CNI indique que les « objectifs prioritaires” de Rabat sont “le contrôle de sa communauté pour détecter les mouvements opposés au régime et empêcher l’émergence de courants islamistes en dehors du régime dominant » au Maroc.

    Cembrero sougline qu’il le fait « à travers son ambassade et ses consulats (…), le personnel associé et la Fondation Hassan II » présidée par la Princesse Lalla Meryem, sœur du roi Mohamed VI, et dont le budget n’est pas soumis au contrôle du Parlement marocain”.

    Dans un article paru sur le site Demain Online en 2014, le journaliste marocain Ali Benacher rappelle que “l’Islam en France, qui n’est pas monolithique, est divisé en plusieurs chapelles. Parmi les organisations marocaines qui dépendent de Rabat, d’autres organisations algériennes qui ne se déplacent qu’avec l’autorisation d’Alger, et d’autres sous le contrôle d’autres États musulmans comme la Turquie et l’Arabie saoudite”. “Mais c’est le Maroc, à travers la DGED (Direction générale des études et de la documentation, les services secrets étrangers du royaume), et avec la complicité des ministres de l’Intérieur français successifs, qui prend le dessus”, souligne-t-il, au même temps qu’il indique que “les pressions des services secrets marocains sur les proches des représentants de l’Islam en France (ou ailleurs) vivant au Maroc peuvent être si fortes que peu, voire très peu, leur résistent”.

    Ces informations sont corroborées par la dernière déclaration du président Emmanuel Macron sur le dénommé “séparatisme religieux”. D’après La Dépêche, Macron veut « libérer l’islam de France des influences étrangères ». Pour cela, le président compte renforcer le contrôle sur les financements des cultes et mettre fin à la tradition d’importer des imames de pays étrangers. Parmi ces pays, le Maroc dont le nom est cité dans tous les attentats terroristes commis en Europe depuis 2004, y compris l’assassinat du professeur Samuel Paty. Selon la presse, les enquêteurs sont arrivés à la conclusion que des vidéos ont poussé le meurtrier à passer à l’acte. Derrière ces vidéos se trouve Abdelhakim Sefrioui, un islamiste connu pour ses relations avec les autorités marocaines.

    Tags : Maroc, France, Islamisme, Islam, terrorisme, caricatures, Charlie Hebdo, Abdelhakim Sefrioui, Samuel Paty,

  • Algérie : Défendons l’authenticité et la modernité

    Les islamistes, même visiblement divisés par rapport à l’attitude à avoir face à la révision de la Constitution, n’en constituent pas moins, pour une partie d’entre eux, un véritable mur qui empêche l’émancipation de la société. L’on aura vu cela dans les attaques frontales de certains de leurs leaders contre la révision de la Constitution.

    Ces offensives ne sont pas destinées à ce qu’on pourrait qualifier d’éventuels déficits en démocratie ou encore en libertés individuelles et collectives, mais en ce que porte la Loi fondamentale comme aspiration légitime à la modernité et à l’authenticité de la société algérienne. On aura compris, à bien entendre les critiques des dirigeants de quelques grands partis islamistes, qu’ils ne veulent pas voir le peuple assumer pleinement ses racines, ni s’ouvrir à l’universalité positive. C’est justement ce que propose la révision constitutionnelle, soumise au référendum, le premier novembre prochain.

    En un mot comme en mille, les tenants de l’islamisme en Algérie veulent forcer la société à se diviser sur des aspects fondamentaux de sa personnalité et à se détourner de toutes les réalisations de l’humanité. Ils entendent maintenir les Algériens sous cloche et les faire sortir de l’histoire.

    Compte tenu des équilibres sociaux et politiques, force est de constater que les leaders de la mouvance islamiste travaillent à constituer une sorte de bipolarité politique qui laisse des miettes à l’expression de l’authenticité et de la modernité. Cette évidente stratégie n’est malheureusement contrée que par le président de la République et ses collaborateurs.

    Les partis de la mouvance démocratique, dont les discours sont aussi contradictoires que leur émiettement sur le terrain, n’ont même pas effleuré la possibilité de constituer une alliance pour défendre l’authenticité et l’aspiration à la modernité des Algériens. Pourtant à voir les scores en terme de voix collectées aux législatifs par quelques partis dits modernistes comme l’ANR, le MPS, l’UFDS et DJil DJadid pour ne citer que les plus actifs lors de la dernière campagne électorale, on pourrait supposer qu’ensemble ils pourraient construire une sorte de minorité active, une opposition qui ne fait pas que de la figuration.

    Bref, une alternative audible au discours islamiste. Il ne leur sera pas demander de cautionner toute la démarche présidentielle, mais la moindre des choses est de sauvegarder l’essentiel de ce qu’est l’Algérie. Les démocrates sont, encore une fois, hors contexte.
    Par Nabil.G.

    Ouest Tribune, 8 oct 2020

    Tags : Algérie, Consitution, Abdelmajid Tebboune, Islam, Islamisme, partis islamistes, religion, Etat laïque, laïcité, 

  • Algérie : Les islamistes paniquent face à la diversité linguistique et culturelle

    Les islamistes sont déprimés. Victimes de leur vision sectaire de la dimension identitaire d’un pays, dont la configuration culturelle et anthropologique plonge ses racines dans l’antiquité, ils ne savent plus à quelle Qibla se prosterner.

    Le débat sur le projet de révision constitutionnelle les a déstabilisés. Et leur propension à se présenter comme les fondés de pouvoir du ciel a pris un tel coup, les forçant à dévoiler leur véritable nature fanatique et intolérante, qu’ils ont essayé de dissimuler pendant des décennies sous un légalisme apparent, que leur a imposé l’attrait du pouvoir, notamment durant le règne de Bouteflika et son clan.

    Leur attitude hostile au statut de Tamazight n’a d’égal que leur désintéressement vis-à-vis des questions essentielles. L’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, une justice réellement indépendante, une école désidéologisée et performante semblent être le dernier de leur souci.

    Aussi bien le mouvement el Bina, le MSP ou le FJD, paniquent à l’idée de voir Tamazight accéder au rang de langue nationale et officielle. Abdallah Djaballah, président du FJD, évoque les risques que cela pourrait avoir sur l’unité nationale. Ne prenant même la peine de vérifier l’exactitude des arguments qu’il avance, il affirme en toute assurance qu’ « aucun Etat au monde n’a deux langues officielles. Et pourtant, une simple consultation du Net l’aurait sûrement renseigné sue des pays comme la Belgique, la Suisse, le Canada, le Luxembourg ou la Finlande !

    Des pays prospères, souverains, unis et développés, qui se sont adaptés au multilinguisme et ont même exploité cette situation en leur faveur. La même contre-vérité avait été opposée par le président déchu, dans un discours prononcé à Constantine en 2005. Même son de cloche chez l’association des Ulémas, pour qui « c’est la langue arabe qui s’en trouvera bousculée par la langue locale d’une seule région, ce qui ouvrirait les portes à un conflit linguistique en Algérie ».

    L’association présidée par Abderrazak Guessoum, un transfuge du FIS, n’hésite pas à stigmatiser la Kabylie, sans la nommer, sachant que Tamazight est présente au Hoggar, au Gourara, à Touat, dans les Aurès, du côté de la Saoura et un peu partout ailleurs.

    Promouvoir la culture millénaire de l’ensemble de ces régions, en chargeant des académiciens reconnus pour leur savoir dans le domaine, d’établir un canevas unifié ne mettra pas en péril la cohésion du peuple algérien. Il n’y a qu’à se référer à la guerre de libération nationale pour se convaincre de la fatuité des arguments avancés par les islamistes.

    Ni l’Islam, ni l’arabe ne sont en dangers, comme le pensent Abdelkader Bengrina ou Abderrazak Makri. L’unité nationale est un acquis irréversible.

    De Tébessa à Tindouf et de Tamanrasset à Tlemcen, les Algériens sont conscients de cette réalité. Leur ennemi n’est pas la diversité linguistique et culturelle, mais le sous-développement, la mauvaise gouvernance et les fléaux que cette dernière entraine : l’injustice, l’impunité et la corruption.

    Mohamed. M.

    L’Est Républicain, 7 oct 2020

    Tags : Algérie, partis islamistes, Islam, Islamisme, intégrisme, religion,