Étiquette : Libye

  • Maroc : la croisière coule et le peuple s’amuse

    Qu’il soit à tort ou à raison, le Makhzen peut compter sur le soutien de la population marocaine dans son « tcharmil » contre les pays voisins.

    En effet, pour la population marocaine, les autorités marocaines ont toujours raison lorsqu’il s’agit du conflit du Sahara Occidental ou de son conflit avec l’Algérie, pays que Rabat n’a pas hésité à attaquer en 1963. La même conclusion est valable pour l’Afrique du Sud qui se trouve à plus de 11.000 km de distance. Ils partagent avec leur régime cette obsession pour ce Grand Maroc qui n’a existé que dans les livres mensongers d’une monarchie sanguinaire dont la seule mission est de servir les intérêts de la France.

    Pour maintenir ce délire populaire, le palais royal entretient la même technique qu’elle utilise pour charmer les touristes à la Place Jamaa El Fna : le « halqa » pour faire danser les citoyens au rythme des poisons de ces couleuvres charmés par un fakir qui finit souvent mordu par ses créatures.

    Pour entretenir le délire de l’occupation du Sahara Occidental, il ne manque pas d’imagination, notamment lorsqu’il s’agit d’une conjoncture aussi difficile que l’actuelle dans laquelle la communauté internationale, y compris la France, premier allié du Maroc dans le contentieux sahraoui, reconnaissent le leadership de l’Algérie dans la région de l’Afrique du Nord. Un fait qui fait des grincements à Rabat où les agitateurs du pouvoir ont dépensé des millions de dollars en lobbying pour vendre un leadership qui n’existe que dans les dépêches de la MAP et dans l’imagination de certains prétendu démocrates toujours prêts à dégainer contre les sahraouis, l’Algérie pendant qu’il garde le silence sur l’occupation de Ceuta et Melilla.

    Une caractéristique commune prédomine dans la pensée de ces pseudo-démocrates marocains qui en France n’hésitent pas à se servir de leurs casques de moto pour défoncer les crânes des citoyens français. Cette caractéristique est leur obsession pour l’ouverture des frontières alors qu’ils savent que cela supposerait une bouffée d’oxygène pour un régime étouffé par la crise sociale et financière. C’est cela aussi l’exception marocaine, des contradictions à gogo. Alors, lorsque tout va mal, il suffit d’organiser une bonne « halqa » pour prétendre que le gouvernement marocain vient de marquer un point dans le conflit sahraoui pour que tous les marocains soient contents et oublient que leur seul ennemi n’est pas l’Algérie ni le Polisario, mais Mohammed VI, Fouad Ali El Himma&Cie.

    Que les marocains le veuillent ou pas, aucune « halqa » ne saurait cacher la vérité sur un fait qui fait l’unanimité au monde entier : le leader de la région est l’Algérie alors que le Maroc veut bâtir sa célébrité sur les débris des attentats commis par ses citoyens partout en Europe. Un narco-Etat terroriste que Paris a imposé aux européens et dont l’alliance n’a rapporté que la montée du danger dans la région du Sahel. Autant en Europe qu’en Afrique, le problème est le même : l’alliance franco-marocaine.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Algérie, Libye, Sahel, France, Union Européenne, terrorisme,

  • Au Maroc : Un scandale peut en cacher un autre !

    Qu’est-ce qu’il se cache derrière la nouvelle du vol des bijoux du roi ? Mohammed VI, a-t-il décidé de jouer à la transparence avec son peuple ? Rien n’est moins sûr. Pour preuve, la dernière salve de «titres» dont s’est fait l’écho de la presse au service du Makhzen. Des titres qui ont un goût de déjà connu. « Un homosexuel tabassé », « une jeune fille séquestrée et violée par un groupe »… Des titres constamment recyclés pour entretenir une opinion publique marocaine manipulée et qui a pris goût à la manipulation.

    Au Maroc c’est devenue une pratique courante le recours de nuage de poussières médiatiques pour donner un sujet de débat à l’opinion publique et détourner son attention d’un autre fait plus grave comme c’est le tapage médiatique au sujet du retour triomphal de la diplomatie algérienne sur la scène internationale.

    Le Makhzen ne veut pas que ses sujets lisent des nouvelles qui révèlent que le Maroc est devenu un nain face à une Algérie dont le leadership est saluée par l’ensemble de la communauté internationale. Une réalité dévoilée par la chancelière Angela Merkel qui semble prendre sa revanche après avoir vu son président se faire malmener par les méthodes peu diplomates et peu orthodoxes des autorités marocaines. Celles-ci commencent à découvrir le revers de la médaille du « tcharmil » marocain sur la scène diplomatique internationale. La suite pourrait être l’éjection de Nasser Bourita.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Algérie, Nasser Bourita, Libye, conférence de Berlin,

  • Maroc – Algérie : Rira bien qui rira en dernier

    En dépit de la situation extrêmement dangereuse traversée et qui a duré plus d’un an, l’Algérie a fait une sortie glorieuse et historique qui a été bien accueillie. Une sortie qui prouve que la sagesse, la responsabilité et le devoir patriotique sont les meilleurs guides d’un pays dont la diplomatie extérieure est un exemple pour les relations internationales.

    Au Maroc, le Makhzen a cru bon de s’attacher aux machines de propagande et lobbying pour faire du Maroc un pays au poids incontournable dans la région et faire passer ainsi ses ambitions expansionnistes pour lesquelles il a dépense des centaines de millions de dollars en lobbying.

    La communauté internationale a ses défauts, mais elle n’est pas dupe et sais distinguer entre les pays qui ont une politique sincère de paix et de sécurité et les pays dont les prestations mondiales sont liées à des agendas déterminées. L’ONU et l’UE ont fini par comprendre qu’ils ne peuvent pas compter sur le Maroc dans sa stratégie de lutte contre les fléaux de la migration clandestine, le terrorisme et le trafic de stupéfiants. Ils sont conscients que Rabat conditionne toute sa vie politique et diplomatique aux résultats de la bataille pour les ressources naturelles du Sahara Occidental et dans ce domaine, les autorités marocaines ont fini par prendre une sacrée raclée suite aux deux fois que la justice européenne s’est prononcé sur le sujet.

    Les médias marocains et leurs relais internationaux ont fait du Maroc un leader virtuel, mais entre les virtualité et la réalité il y a un mur qui ne peut-être franchi par un pays dont les dépenses se perdent dans les fins fonds du désert du Sahara et dont le seul pari est, depuis près de 30 ans, le statu quo en attendant des jours meilleurs dans le plus vieux conflit du continent africain.

    Mais, comme dit le proverbe, rira bien qui rira le dernier. Avec des pays sûrs et fermes, l’Algérie et le peuple sahraoui ont poursuivi leur marche vers la libération du jour du colonialisme français. Aujourd’hui, tous les yeux sont rivées vers l’Algérie en tant que puissance régionale digne de confiance et de respect et qui n’a jamais fait du terrorisme ni du trafic de drogue une arme de chantage contre l’Occident.

    Au Maroc, les titres de la presse internationale ces derniers jours sont blessants. Ils heurtent la sensibilité des élites qui, obnubilées par les mensonges de la DGED, sont offusquées par le changement de ton envers le pays voisin. Parmi ces titres :

    -Libye: la diplomatie algérienne entre dans la danse

    -L’Algérie et la France reprennent langue

    -L’Algérie, considérée par Paris comme une «puissance d’équilibre et de paix»

    -Ballet diplomatique à Alger et larmes à Rabat

    -L’Algérie écarte le Maroc de la médiation en Libye

    -L’Algérie abrite une réunion des MAE des pays voisin de la Libye

    -Diplomatie : Paris et Alger se rapprochent pour la stabilité en Libye et dans le Sahel

    -En un an, le ministre des Affaires étrangères est le premier membre du gouvernement français à se rendre en Algérie, vue désormais comme un partenaire clé de Paris dans les crises régionales en Libye.

    -L’Algérie pleinement impliquée dans le processus de pais en Libye : L’initiative de Tebboune.

    Pour les marocains, c’est la conséquence des « manœuvres et conspirations d’Alger contre le Maroc ». Leur façon de penser a été modulé par la presse de propagande locale et ne pensent qu’à la « makhzénienne » au sujet des relations avec ses voisins. Il y a lieu de se demander si l’AMDH et le parti Annahj Addimocrati souffrent aussi de cette « phobie » anti-polisarienne et anti-algérienne.

    Aujourd’hui, les cartes se trouvent sur la table et le Maroc s’est avéré un nain qui pleurniche son sort en voyant comment l’Algérie monte… pendant qu’il descend dans les abîmes du conflit sahraoui.

    Trop naïves, les autorités marocaines ont cru pouvoir combiner jeu stratégique et politique de tension sans rien payer en échange. Un jeu risqué où le Makhzen risque de laisser quelques plumes. Entre-temps et au grand dam des élites haineuses du Makhzen, les sahraouis poursuivent leur petit bout de chemins pendant que leurs ennemis attendent le retour de leurs prostituées parties en Europe, Israël, Arabie Saoudite… pour prêcher la bonne cause.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, Union Européenne, UE, Libye, Sahel,

  • L’Algérie « prête » à abriter le dialogue inter-libyen

    LE CS DE L’ONU SAISI DES RÉSULTATS DE LA CONFÉRENCE DE BERLIN : Alger « prête » à abriter le dialogue inter-libyen

    Participant à la Conférence de Berlin sur la crise libyenne, où des chefs d’État influents en Libye, certains depuis 2011, avec l’intervention de l’Otan dans ce pays, le président Tebboune a eu d’intenses échanges avec ses homologues, en marge des travaux de la rencontre qui se sont déroulés à huit clos.

    La Conférence de Berlin a connu la présence de cinq États membres permanents au sein du Conseil de sécurité de l’ONU. Notamment la Russie, les états-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France. Étaient également présents la Turquie, l’Italie, l’Egypte, le chef d’État de la République du Congo, le président du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la crise libyenne, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, ainsi que le chef de la politique étrangère de l’Union européenne (UE), Josep Borrell.

    Après avoir été au centre d’un ballet diplomatique de haut niveau où des responsables de pays influents sur la scène libyenne ont fait des déplacements à Alger, à moins de dix jours de la tenue de la Conférence de Berlin, le président Abdelmadjid Tebboune a eu des entretiens avec la chancelière Allemande Angela Merkel, le président Turc Recceep Tayip Erdogan, son homologue français, Emmanuel Macron et le président du Conseil européen, Charles Michel.

    La Conférence internationale sur la Libye a pris fin dimanche soir, par un appel au respect de l’embargo, en application de la résolution de l’ONU, adoptée en 2011, selon l’annonce de la chancelière allemande Angela Merkel.

    « Nous avons convenu que nous voulons respecter cet embargo sur les armes et que cet embargo sera plus strictement contrôlé qu’auparavant» avait déclaré Mme Merkel animant une conférence de presse, à l’issue de la conférence, conjointement avec le SG de l’ONU, Ghassen Salamé, le chef de la Manul en Libye et le chef de la diplomatie allemande Haiko Maas.

    Les travaux de la rencontre de Berlin, qui se sont déroulés à huit clos, se sont déroulés sans la présence des deux acteurs rivaux sur la scène libyenne, Fayez El-Serraj et Khalifa Haftar, présents à Berlin sans pour autant s’être rencontrés. C’est ce qui a été affirmé par la chancelière Allemande, Merkel, indiquant que le chef du gouvernement de l’Union nationale libyen, Fayez al-Serraj, et le chef de l’Armée nationale libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, « ne se sont pas rencontrés à la conférence de Berlin et n’ont pas assisté à la conférence » , précisant que nous avons parlé avec eux individuellement, a-t-elle poursuivi « parce que les différences entre eux sont encore si grandes qu’ils ne se parlent pas» a déclaré Angela.

    Poursuivant, elle dira que Al-Serraj et Haftar « n’étaient pas présents dans la salle de conférence, et ils se sont installés dans deux sièges différents », mais elle a souligné en même temps que leur présence à Berlin « leur a permis d’être informés directement de l’avancement des consultations » avant d’ajouter que « chacun d’eux attend de l’autre l’application des obligations ».

    Des efforts à consentir pour un cessez-le-feu durable

    La déclaration finale de la rencontre de Berlin, dans laquel il est question pour les acteurs soutenant l’un ou l’autre acteur libyen dans la crise en Libye, de l’arrêt de tout soutien militaire et de la cessation de l’envoi des armes, ces acteurs se sont engagés, selon Angela Merkel à se conformer à la résolution de l’ONU sur l’embargo des armes en Libye, et d’œuvrer à encourager la trêve en vue d’aboutir à un cessez-le- feu durable en Libye, condition fondamentale pour s’acheminer sur la voie du règlement politique de la crise libyenne, par la relance du dialogue inter-libyen.

    À ce propos, l’Algérie, qui a de tout temps appelé et consenti des efforts diplomatiques en faveur du dialogue politique entre les libyens, à l’abri des ingérences et des interférences d’acteurs étrangers, a exprimé sa disponibilité à abriter ce dialogue.

    Le président Abdelmadjid Tebboune a, en effet, lors de son allocution à la Conférence de Berlin, exprimé « la disponibilité de l’Algérie à abriter le dialogue entre les frères libyens » sans manquer de réaffirmer le rejet «catégorique » de la politique du fait accompli en Libye.

    À l’adresse de la communauté internationale qui n’ a pas été à la hauteur, dans son rôle à épargner, à la Libye, les conflits et les violences dans lesquels est plongé le peuple libyen, depuis 2011, le président Tebboune l’a appelé, à partir de Berlin, à assumer ses responsabilités, notamment en matière de respect de la paix et la sécurité en Libye.

    Réitérant l’appel à « la communauté internationale d’assumer sa responsabilité en matière de respect de la paix et de la sécurité dans ce pays» le président a affirmé que «l’Algérie refuse toute atteinte à son intégrité nationale et à la souveraineté de ses Institutions» soulignant que « nous sommes appelés à arrêter une feuille de route aux contours clairs, qui soit contraignante pour les parties, visant à stabiliser la trêve, à stopper l’approvisionnement des parties en armes afin d’éloigner le spectre de la guerre de toute la région » a-t-il précisé.

    Appelant, plus loin dans son discours à « encourager les parties libyennes à s’asseoir autour de la table pour résoudre la crise par le dialogue et les voies pacifiques et éviter ainsi des dérapages aux conséquences désastreuses ». Le Président dira que « la sécurité de la Libye est le prolongement de notre propre sécurité » et le meilleur moyen de préserver notre sécurité régionale, a-t-il poursuivi «reste la coopération et l’entraide avec nos voisins pour faire face au terrorisme et à l’extrémisme », a-t-il indiqué.

    Karima Bennour

    Le Courrier d’Algérie, 21 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, conférence de Berlin, Angela Merkel, Haftar, Tripoli,

  • Le haschich marocain, source de financement du terrorisme au Sahel (document européen)

    Le Sahel est situé au carrefour de deux grands itinéraires de trafic de stupéfiants destinés à être acheminés vers l’Europe. À la suite des conflits en Libye et au Mali, l’acheminement d’armes dans la région a augmenté spectaculairement. La région devient de plus en plus un itinéraire majeur pour les trafiquants de stupéfiants.

    Deux itinéraires principaux coexistent dans le Sahel. Le premier itinéraire permet d’acheminer la cocaïne depuis l’Amérique du Sud jusqu’en Europe en passant par l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, et le deuxième itinéraire permet d’acheminer jusqu’en Libye le cannabis marocain qui transite ensuite jusqu’en Europe via les Balkans ou vers l’Est jusqu’à la Péninsule arabique. Le rôle de l’Algérie dans ces activités n’est pas clair mais est certainement important. Comme la frontière est fermée entre le Maroc et l’Algérie, le cannabis transite par des territoires du Sahel (la Mauritanie et le Mali) jusqu’en Libye.

    Le Sahel est situé au carrefour de deux grands itinéraires de trafic de stupéfiants destinés à être acheminés vers l’Europe. À la suite des conflits en Libye et au Mali, l’acheminement d’armes dans la région a augmenté spectaculairement. La région devient de plus en plus un itinéraire majeur pour les trafiquants de stupéfiants.

    Deux itinéraires principaux coexistent dans le Sahel. Le premier itinéraire permet d’acheminer la cocaïne depuis l’Amérique du Sud jusqu’en Europe en passant par l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, et le deuxième itinéraire permet d’acheminer jusqu’en Libye le cannabis marocain qui transite ensuite jusqu’en Europe via les Balkans ou vers l’Est jusqu’à la Péninsule arabique. Le rôle de l’Algérie dans ces activités n’est pas clair mais est certainement important. Comme la frontière est fermée entre le Maroc et l’Algérie, le cannabis transite par des territoires du Sahel (la Mauritanie et le Mali) jusqu’en Libye.

    Source : L’Algérie: un potentiel sous-exploité pour la coopération en matière de sécurité dans la région du Sahel

    tags : Algérie, Sahel, Mali, touaregs, Libye, trafic, cocaïne, cannabis,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 janvier 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Yémen

    M. Martin Griffiths, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a ce matin informé le Conseil de sécurité de la situation dans le pays. Il a dit que le Yémen est resté sûr ces dernières semaines même si la région, de manière plus large, a été en crise. Plus important, a-t-il dit, en ces temps de crise, nous n’avons vu aucun acte majeur de provocation militaire au Yémen. De ce fait, nous avons connu les semaines les plus calmes dans le pays depuis le début du conflit.

    M. Griffiths a dit que la crise régionale a testé la résilience des différents efforts entrepris par les parties et que ces efforts doivent se poursuivre si l’on veut que 2020 apporte la paix au Yémen.

    M. Ramesh Rajasingham, Directeur de la Division de la coordination du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a également informé le Conseil de sécurité que le Yémen est dans l’ensemble moins dangereux pour les civils qu’il ne l’a été avant la signature de l’Accord de Stockholm, avec un nombre de victimes civiles presque divisé par 2. Mais cela reste un endroit très dangereux, a-t-il dit, en ajoutant que, bien que les hostilités soient majoritairement contenues, on continue d’observer à travers tout le pays des incidents faisant de nombreuses victimes.

    Iraq

    Mme Marta Ruedas, Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies pour l’Iraq, a exprimé sa vive inquiétude aujourd’hui au sujet de la suspension de l’envoi de lettres d’autorisation d’accès aux acteurs humanitaires menant des missions critiques de soutien aux populations vulnérables en Iraq.

    De telles permissions étaient jusqu’à présent envoyées tous les 30 jours par les organismes gouvernementaux mandatés. Néanmoins, depuis novembre 2019, la distribution de l’aide à travers l’Iraq s’est considérablement ralentie, en raison de la non-reconduction des procédures d’autorisation d’accès préalablement agréées, et de l’absence de mécanismes alternatifs viables.

    À moins que les partenaires soient autorisés immédiatement à reprendre pleinement et sans entrave les mouvements de leurs personnels et fournitures, les opérations des acteurs humanitaires en Iraq risquent d’être complètement arrêtées dans quelques semaines.

    Mme Ruedas a demandé que le Gouvernement de l’Iraq fournisse des clarifications sur les procédures visant à garantir des autorisations d’accès en faveur des organisations humanitaires et pour permettre aux Nations Unies de reprendre la distribution de l’aide de manière efficace et efficiente en faveur du peuple de l’Iraq.

    Syrie

    Des questions ont été posées sur l’impact, pour les opérations humanitaires en Syrie, de la suspension des activités à deux points de passage.

    Le secteur de la santé est le plus affecté par la suspension du point de passage de Yaaroubiyé, dans le nord-est. En 2019, 1,43 million de traitements médicaux sont passés par ce point de passage pour bénéficier aux populations nécessiteuses. Ces envois transfrontaliers sont maintenant arrêtés.

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que la disponibilité des services de santé sera réduite à moyen terme, et que ce fossé ne pourra pas être comblé par d’autres mécanismes. Les services qui risquent d’être les plus affectés incluent la santé infantile, la santé reproductive, des soins de santé secondaire, dont le traitement de traumatismes, la santé mentale, ainsi que la nutrition.

    De plus, pour permettre une prolongation de six mois des points de passage aux frontières du nord-ouest de la Syrie, le Conseil de sécurité, en adoptant la résolution 2504, a chargé le Secrétaire général d’examiner la possibilité de recourir à des modalités alternatives pour Yaaroubiyé d’ici à la fin février.

    Le Secrétaire général réitère l’importance d’un accès humanitaire durable, sans entrave et sûr pour tous ceux qui sont dans le besoin. Le Secrétaire général, appuyé par le Secrétariat et les organismes humanitaires de l’ONU, fera tout ce qui est possible pour répondre à la requête du Conseil de sécurité.

    Libye

    Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ghassan Salamé, poursuit ses échanges avec les acteurs libyens et internationaux dans l’optique du prochain Sommet de Berlin. Le représentant spécial du Secrétaire général a rencontré le Premier Ministre Serraj à Tripoli, hier, afin de discuter des récents développements, du cessez-le-feu et des préparatifs de Berlin.

    Hier également, de concert avec le chef de l’OMS en Libye, M. Salamé a visité, à Tripoli, un abri temporaire de personnes déplacées pour entendre les inquiétudes et besoins de celles-ci.

    Philippines

    Aux Philippines, l’ONU et ses partenaires soutiennent les besoins techniques et logistiques des autorités locales et régionales. Bien que l’activité volcanique ait diminué au cours des dernières 24 heures, les autorités continuent d’évacuer les personnes se trouvant à moins de 14 kilomètres du volcan Taal en éruption, alors que 57 000 personnes ont été relocalisées à ce jour dans 257 centres d’évacuation.

    Les organisations humanitaires mènent des évaluations et ont identifié les besoins d’appuis aux évacués et communautés d’accueil en matière d’eau, assainissement et produits d’hygiène, de sacs de couchage et de santé. Les Nations Unies se tiennent prêtent à fournir toute l’assistance nécessaire.

    Afrique australe/Programme alimentaire mondial (PAM)

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué aujourd’hui qu’en Afrique australe, un chiffre record de 45 millions de personnes –majoritairement des femmes et des enfants– se trouvent dans une grave situation d’insécurité alimentaire, suite à des sécheresses répétées, des inondations de grande ampleur et des difficultés économiques.

    Le PAM prévient, alors que la crise s’aggrave, qu’il est temps que le monde agisse, maintenant, afin de sauver des vies et permettre aux communautés de s’adapter aux changements climatiques.

    L’organisme soutient 8,3 millions de personnes dans huit pays – Zimbabwe, Mozambique, Zambie, Madagascar, Namibie, Eswatini, Lesotho et Malawi.

    Le PAM lance un appel d’urgence en faveur d’un soutien additionnel de 284 millions de dollars pour faire face aux besoins alimentaires, en soulignant la nécessité d’un financement plus fréquent alors que les catastrophes naturelles liées au climat sont de plus en plus fréquentes.

    Nigéria

    Au Nigéria, le Coordonnateur humanitaires des Nations Unies dans ce pays, M. Edward Kallon, a indiqué aujourd’hui qu’il est particulièrement soulagé d’apprendre que certains civils, dont trois travailleurs humanitaires, qui avaient été enlevés par des groupes armés non étatiques fin décembre, ont été relâchés.

    Il a dit que les travailleurs humanitaires fournissaient de l’aide permettant de sauver des vies aux populations nigérianes les plus vulnérables du nord-est de l’État de Borno et qu’ils n’auraient jamais dû être visés.

    M. Kallon a aussi exprimé son inquiétude au sujet de la situation des autres civils enlevés lors de cet incident de décembre ainsi que pour celle des personnes enlevées lors d’autres incidents.

    Bolivie

    L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Bolivie, M. Jean Arnault, a publié une déclaration hier soir dans laquelle il a salué la décision des Cours de Bolivie concernant l’extension du mandat des branches exécutive et législative des autorités sous-nationales.

    Il y souligne qu’il est essentiel, afin que le processus électoral se poursuive, que toutes les parties s’abstiennent d’action violente ou de menace de recours à la violence. Dans ce contexte, M. Arnault s’est associé au rejet exprimé par de nombreux acteurs nationaux face aux récentes déclarations de l’ancien dirigeant Evo Morales.

    L’Envoyé spécial a dit que les autorités avaient l’obligation de protéger et de garantir le plein exercice des droits politiques de tous les citoyens de ne pas être intimidés, quelle que soit leur affiliation politique.

    Pakistan

    Le Secrétaire général a rencontré M. Makhdoom Shah Mahmood Hussain Qureshi, le Ministre des affaires étrangères du Pakistan. Le Secrétaire général et le Ministre ont échangé leurs vues sur les développements dans la région.

    Pour sa part, le Secrétaire général a réitéré l’importance de maintenir la paix et la stabilité en Asie du Sud par le biais du dialogue politique, de solutions diplomatiques et du respect de droits de l’homme.

    Décennie d’action

    À 16 heures aujourd’hui, dans la salle du Conseil économique et social (ECOSOC), a lieu la projection de « Eyes on the Goals: A digital séries première ». Il s’agit d’une série de sept vidéos, dont chacune met l’accent sur un objectif de développement durable particulier. Les vidéos seront diffusées en ligne aujourd’hui et une fois que chaque vidéo aura enregistré 10 000 vues, 10 000 dollars seront offerts à une organisation travaillant à la réalisation des objectifs de développement durable. Donc, n’oubliez pas de cliquer!

    Commémoration du tremblement de terre d’Haïti

    Demain matin à 10 heures, le Secrétaire général présidera une cérémonie marquant le dixième anniversaire du tremblement de terre d’Haïti, pour honorer la mémoire des centaines de milliers de personnes décédées ce jour. Le personnel de l’ONU, les ambassadeurs et des familles de collègues décédés ce jour-là se réuniront devant le Mur de la Mémoire au niveau de la salle de l’Assemblée générale, devant le drapeau de l’ONU qui flottait au siège de la mission de maintien de la paix en Haïti.

    Après la cérémonie, les participants seront invités à découvrir sur la pelouse nord le Mémorial d’Haïti installé initialement à la mission des Nations Unies à Port-au-Prince, et récemment relocalisé à New York.

    Contributions financières

    L’Australie, l’Islande, la Nouvelle-Zélande et la Pologne ont payé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU, ce qui porte à 10 le nombre d’États Membres ayant fait ce pas.

    UN PRESS RELEASE

    Tags : Yémen, Iraq, Syrie, Libye, Philippines, Afrique australe/Programme alimentaire mondial (PAM), Nigéria, Bolivie, Pakistan, Décennie d’action,

  • Dossier Libye… L’Algérie fait référence

    Magnifique métaphore que celle d’un historique des grandes batailles du 20ème siècle: au cœur d’un conflit mondial, il avait surpris ses pairs en affirmant que «la guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires». Une phrase qui se prête exactement au bourbier libyen, si proche de nos frontières.

    A une encablure d’un cessez-le-feu acquis par le maréchal Khalifa Haftar et Fayez El Sarradj, le militaire fait volte-face et s’en retourne sur le front pour apparemment mieux peser sur la balance des négociations. Sur un conseil américain par exemple ? Ou tergiverser tactiquement pour augmenter la pression dans les loges des politiques que le maréchal n’affectionne sûrement pas ? Dans tous les cas, le chef de l’Armée Nationale Libyenne, a dérouté les présidents russe et turc qui croyaient avoir convaincu l’officier dominateur dans l’est du pays de feu Kadhafi.

    Mieux, selon les observateurs, Haftar s’est propulsé en position de force, parce que non seulement rien ne précursait qu’il allait émarger l’accord de cessez-le-feu, mais encore et surtout, il avait annoncé la poursuite des combats par ses «forces armées» contre les «terroristes qui, selon lui, «s’étaient emparés de la capitale Tripoli». Comment, les architectes du sommet de Moscou pouvaient croire en l’accord de Khalifa Haftar de cesser les combats alors qu’il avait précisé, depuis Moscou, «qu’ils ne cesseraient pas avant l’éradication des groupes terroristes».

    Bizarre ! Ou Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan se sont fait biaisés en toute dernière minute par Haftar, ou ils doivent en ce moment ronger leurs nerfs sur une erreur stratégique de débutants. Le puzzle est inextricable. Encore plus quand on rappellera que depuis 2014, le Gouvernement d’Union National présidé par Fayez El-Sarradj et reconnu par les institutions internationales, subit les attaques du maréchal Haftar et de ses troupes, soutenus par l’Egypte, les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite. Et si, acculé quotidiennement par les soldats de l’Est, Fayez El-Sarradj, s’en est voué à la Turquie pour l’envoi d’experts militaires, de troupes et d’équipements techniques, on comprendra que cette crise est profondément nourrie par des intérêts stratégiques et économiques évidents, de grande ampleur.

    Le «gibier» libyen focalise l’attention des plus grandes puissances. L’Italie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, dénoncent le déploiement militaire turc en Libye et interpellent Ankara. L’autre va-en-guerre tous terrains, Donald Trump, exprime son soutien au maréchal Haftar: le jeu international se précise. Ankara et Moscou ont compris que leurs intérêts communs consistent à éclipser l’Occident du dossier «Libye».

    L’Egypte qui influe souvent l’Union africaine sur la question libyenne, tente d’orienter les membres du Conseil de Sécurité. Pire, Recep Tayyip Erdogan croit pouvoir impliquer la Tunisie dans le chaos libyen. Ailleurs, les Libyens aussi, jettent de l’huile sur le feu: «Si Tripoli tombe, Tunis et Alger tomberont» tonnait Fathi Bachagha, le ministre de l’Intérieur de Fayez El-Sarradj, le 27 décembre dernier.

    Heureusement, l’Algérie ne se confond pas avec les amateurs de la politique et des visions hallucinées de la guerre. Forte de sa doctrine diplomatique, nous avons été les premiers dans la région à encourager les deux belligérants de la crise libyenne à signer le cessez-le-feu. Nous n’adhèrerons à aucune promesse politique que lorsque les armes se soient tues», avait annoncé le gouvernement.

    Forte de son expérience dans ce registre sensible, l’Algérie ne s’est jamais écartée de sa démarche plaidant depuis l’éclatement de ce bourbier, pour un règlement politique et pacifique.

    Comme dans tous les scénarios de Klimov, ce cinéaste visionnaire, notre position politique envers la grave situation qui prévaut à nos frontières est admirable. Le pays de la grande Révolution fait référence dans ce type de conjonctures.

    Par Fayçal Haffaf

    Ouest Tribune, 15 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, diplomatie, guerre, conflit, violence,

  • La Turquie envoie ses troupes en Libye et va bientôt explorer le pétrole dans une zone contestée

    Recep Tayyip Erdogan a annoncé l’envoi de troupes en Libye en soutien aux forces du gouvernement d’union nationale de Fayez el-Sarraj face aux forces du maréchal Khalifa Haftar.

    «Nous envoyons nos troupes pour soutenir le gouvernement légitime libyen», a-t-il dit s’exprimant jeudi 16 janvier lors d’une conférence consacrée aux résultats économiques du pays en 2019.

    Erdogan a ajouté que la Turquie continuerait d’utiliser tous ses moyens diplomatiques et militaires pour assurer la stabilité à sa frontière sud, terrestre ou maritime, intégrant la Libye dans cet objectif.

    Sommet de Berlin sur le conflit en Libye

    L’annonce de l’envoi de troupes turques intervient à trois jours de la tenue dimanche 19 janvier à Berlin d’un sommet consacré à la crise libyenne, auquel Erdogan participera, et après l’échec des discussions qui se sont déroulées en début de semaine à Moscou, où Haftar a refusé de signer un accord de cessez-le-feu négocié sous la médiation de la Turquie et de la Russie.

    En outre, le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, s’est rendu jeudi 16 janvier à Alger où il sera reçu par son homologue algérien Abdelaziz Djerad et par le Président Abdelmadjid Tebboune, indique un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères. Les responsables mèneront d’intenses concertations sur la crise libyenne, précise la même source. Cette visite intervient une semaine après celle effectuée à Alger par le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio.

    La Turquie explorera «bientôt» le gaz dans la Méditerranée orientale

    Le Président turc a également déclaré qu’Ankara commencerait à accorder des permis d’exploration et de forage dans la Méditerranée orientale en 2020, conformément à un accord maritime avec la Libye. Il a indiqué que le navire turc Oruc Reis entamerait des mesures sismiques dans la région.

    Selon l’AFP, la zone concernée par le forage de la Méditerranée orientale riche en hydrocarbures est contestée, ce qui risque d’aggraver les tensions. Elle est couverte par un accord controversé de délimitation maritime, conclu fin novembre entre Ankara et Tripoli, qui étend le plateau continental de la Turquie.

    La Turquie multiplie depuis plusieurs mois les initiatives en Méditerranée orientale où la découverte ces dernières années d’importants gisements gaziers, notamment au large de Chypre, a creusé l’appétit des pays riverains.

    Selon Ankara, cet accord permet à la Turquie d’avoir des revendications sur certains gisements et d’avoir son mot à dire sur le projet de gazoduc EastMed, qui vise à exporter en Europe centrale du gaz israélien et traverserait la zone revendiquée par les Turcs.

    Avec cet accord, « il n’est plus possible, d’un point de vue légal, de faire des explorations, des forages ou de faire passer un gazoduc dans la zone située entre les plateaux continentaux de la Turquie et de la Libye sans leur aval », a dit M. Erdogan.

    Plusieurs bateaux turcs sont déjà à la recherche de pétrole et de gaz au large de Chypre, sujet de tensions avec l’Union européenne dont Chypre est membre, la Turquie occupant la partie nord de l’île.

    Début novembre, l’UE a franchi une nouvelle étape vers l’imposition de sanctions contre la Turquie pour ces forages illégaux, en adoptant formellement un cadre juridique pour cibler les personnes concernées.

    Sputnik; AFP

    Source : Almanar, 16 jan 2020

    Tags : Libye, Turquie, pétrole, conférence de Berlin, Erdogan, Haftar, Tripoli,

  • Répondre aux aspirations de la jeunesse du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord

    Depuis quelques mois, les jeunes sont toujours plus nombreux à descendre dans les rues du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (MENA) pour réclamer l’amélioration de la gouvernance, de la transparence, des services publics, de l’environnement et des perspectives d’emploi.

    Si ces manifestations nous rappellent les « printemps arabes » de 2010 et 2011, c’est parce qu’elles en sont, pour de nombreux experts, la prolongation et qu’elles trouvent leur origine dans l’attente, trop longtemps insatisfaite, de véritables changements structurels dans la gouvernance économique et sociale. Mais tandis que les manifestations de 2010-11 ont été concomitantes à plusieurs chocs exogènes et endogènes (comme le brusque effondrement des prix du pétrole ou le déclenchement de conflits civils) qui ont bouleversé la région, les mouvements d’aujourd’hui ne doivent pas fatalement produire les mêmes effets déstabilisateurs. De fait, les troubles de l’année 2019 offrent à la région une occasion unique d’accélérer le déploiement de réformes porteuses de transformation et capables de libérer l’incroyable potentiel de l’un de ses meilleurs atouts : sa jeunesse et ses multiples talents. Et c’est exactement ce que la stratégie du Groupe de la Banque mondiale pour la région MENA cherche à obtenir.

    Toute évaluation de la situation des jeunes dans la région doit commencer par un rappel de statistiques qui donnent à réfléchir : deux tiers des habitants ont moins de 35 ans ; le chômage des jeunes (15-24 ans) dépasse les 25 % ; et pratiquement la moitié de ce groupe (40 %) est constitué de femmes, y compris de diplômées de l’enseignement supérieur. C’est d’ailleurs la seule région au monde où la probabilité de se retrouver au chômage augmente avec le niveau d’instruction, alors même que ses pays investissent généreusement dans le système public d’éducation, avec des dépenses médianes supérieures à la moyenne de l’OCDE. Clairement, l’utilisation du capital humain constitue un défi de taille. Tout comme le développement de ce capital : un enfant qui naît aujourd’hui dans un pays de la région MENA aura à 18 ans un niveau de productivité de 55 % inférieur à celui qu’il pourrait atteindre en bénéficiant d’une éducation et de soins de santé de qualité. Et, actuellement, près de 60 % des enfants ne savent pas lire couramment. Le cumul de ces handicaps est inquiétant.

    Face à la gravité de la situation, la Banque mondiale a lancé en 2019 sa stratégie élargie pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. S’appuyant sur celle de 2015, élaborée dans le sillage du Printemps arabe et des différents chocs connexes, la stratégie de 2019 entend créer des débouchés économiques pour les jeunes en axant les efforts sur l’amélioration du capital humain, le levier des technologies numériques et le développement de l’activité du secteur privé, y compris pour les jeunes entrepreneurs, en garantissant une concurrence libre et équitable sur les marchés des biens et des services.

    Le déploiement opérationnel de ces axes est désormais bien engagé. Nous venons de lancer un plan d’action pour le capital humain dans la région MENA, qui définit des objectifs ambitieux en termes d’amélioration de l’éducation, de la santé, de la protection sociale et de l’emploi. Ce plan régional est en train d’être décliné pays par pays. Nous sommes également déterminés à doubler les connexions internet haut débit et, face à leur rôle essentiel pour l’essor d’une nouvelle économie numérique, à généraliser les paiements décentralisés.

    Parallèlement à la mise en œuvre de cette stratégie élargie, nous nous employons à mieux comprendre l’étendue et la diversité des aspirations d’une jeunesse tout sauf monolithique. Ainsi, alors que notre vision pour la région repose sur un rôle plus prononcé du secteur privé dans la création d’emplois durables de qualité, des enquêtes récentes montrent que les jeunes de la région MENA souhaitent voir l’État continuer à jouer un rôle important dans la création d’emplois et la fourniture de biens et de services abordables (comme le logement), signe d’attentes fortes sur le plan de l’égalité des chances et des opportunités mais aussi de l’égalité de traitement. Comme la plupart de ces pays disposent d’une marge de manœuvre budgétaire limitée, il est cependant évident que le secteur public ne peut pas rester la solution de premier recours, ce qui oblige à s’intéresser de plus près au rôle optimal de l’État dans les économies du 21e siècle.

    Pour les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, défis et opportunités vont de pair. Mais tous disposent d’un atout exceptionnel : une jeunesse nombreuse et dynamique ! Dès lors, tout l’enjeu pour ces pays comme pour la communauté internationale tient en une question : comment exploiter au mieux ces incroyables énergies pour assurer une croissance inclusive et durable dans la région MENA et au-delà ?

    Anna Bjerde

    Directrice de la stratégie et des opérations de la Banque mondiale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

    Banque Mondiale-Blogs, 13 jan 2020

    Tags : Afrique du Nord, MENA, Maroc, Tunisie, Libye, Algérie, Mauritanie,

  • Algérie : Grand succès de la diplomatie algérienne

    Après les forces de Khalifa Haftar, le Gouvernement d’union nationale libyen (GNA), reconnu par l’ONU, a annoncé hier qu’il accepte le cessez-le-feu auquel ont appelé plusieurs pays, ouvrant la voie à un retour au calme en Libye, après un risque de guerre aux conséquences catastrophiques.

    Le Gouvernement d’union nationale (GNA), a accepté dimanche l’appel àun cessez-le-feu en Libye, lancé par Moscou et Ankara, quelques heures après l’annonce par le maréchal Khalifa Haftar,de la cessation des hostilités. En réponseà l’appel mercredi des présidents turc, Recep Tayyip Erdogan, et russe, Vladimir Poutine, le chef du GNA, Fayez al-Sarraj, a annoncé dans un communiqué « un cessez-le-feu à partir du (dimanche) 12 janvier à 00H00 », soulignant le « droit légitime » de ses forces de « riposter à toute attaque ou agression, qui pourrait provenir de l’autre camp ».

    Dans la soirée de samedi, les forces de Khalifa Haftar avaient annoncé un cessez-le-feu, à partir de dimanche 00H00 (22H00 GMT), en réponse à l’appel lancé mercredi, par Moscou et Ankara. Mais, les forces de Haftar, basées à Benghazi dans l’Est libyen, ont prévenu que ce cessez-le- feu, dans un bref communiqué, que la « riposte sera sévère en cas de violation de la trêve par le camp adverse », en allusion aux forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli. Avant l’annonce du maréchal Haftar, le président Russe Vladimir Poutine et la chancelière allemande Angela Merkel, s’étaient rencontrés samedi à Moscou.

    « Je compte vraiment sur le fait que dans quelques heures, (…) comme nous l’avons demandé avec le président turc, (Recep Tayyip) Erdogan, les parties au conflit libyen cesseront le feu », avait déclaré M. Poutine, à l’issue de la rencontre. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, et son homologue russe Vladimir Poutine, ont appelé mercredi à Istanbul, à l’instauration de ce cessez-le-feu et samedi, la Turquie a demandé à la Russie, de convaincre le général Haftar de le respecter.

    L’Algérie salue le cessez-le-feu

    Par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, l’Algérie salue la décision de cessez-le-feu déclarée en Libye par les forces du maréchal Khalifa Haftar, et approuvée par le Gouvernement d’union nationale. L’Algérie appelle ainsi les différentes parties libyennes, à respecter le cessez-le-feu et de revenir rapidement au processus de dialogue national inclusif, pour arriver à une solution politique et pacifique, qui prenne en compte l’intérêt supérieur de la Libye et de son peuple, a indiqué le communiqué de la diplomatie algérienne. Le communiqué, signé par le porte-parole du MAE Abdelaziz Benali Chérif, rappelle la position constante de l’Algérie, appelant à une solution politique et pacifique, par le biais d’un dialogue entre Libyens. L’Algérie poursuivra ses efforts pour arriver à une solution politique et pacifique, garantissant l’unité du peuple libyen et sa souveraineté, précise-t-on.

    Poursuite des efforts de médiation de l’Algérie

    L’Algérie poursuit de son côté, ses efforts de médiation dans la crise libyenne, notamment sur le front africain, et multiplie les consultations avec les pays de l’Union africaine, autant qu’avec les pays européens, dont l’Italie. Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait reçu samedi à Alger, le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération, Jean-Claude Gakosso. Un communiqué de la présidence de la République indique en effet, que le président Abdelmadjid Tebboune a reçu le ministre congolais des Affaires étrangères et de la Coopération, Jean-Claude Gakosso. Celui-ci, précise t-on de même source, lui a remis un message du Président congolais, en sa qualité de président du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA), sur la Libye. Ce message est « une invitation adressée au président de la République, pour assister à la réunion que

    le Comité compte tenir le 25 janvier courant », précise le communiqué. ’’L’audience a été l’occasion d’évaluer la situation en Libye, ce pays frère, et l’échange de vues sur les voies à même de mettre fin aux hostilités et aux ingérences étrangères, et de dynamiser le processus des négociations entre les parties libyennes, ainsi que le rôle de l’UA dans la relance du processus de paix dans ce pays frère, loin de toute ingérence étrangère », ajoute la même source.

    Soucieuse de rester à « équidistance » des deux camps, Alger a rejeté toute ingérence étrangère en Libye, et a exhorté toutes « les parties libyennes à retourner rapidement à la table des négociations ». Lundi dernier, en recevant le chef du GNA, Fayez El Serraj, le président Abdelmadjid Tebboune avait rappelé « l’attachement de l’Algérie à préserver la région de toute ingérence étrangère », au moment où la Turquie a décidé de déployer des troupes en Libye, « en soutien » au GNA dans la bataille de Tripoli. Au terme de cet entretien, l’Algérie a appelé la communauté internationale, en particulier le Conseil de sécurité, à « prendre ses responsabilités » et à « imposer un cessez-le-feu ». L’appel d’Alger a été suivi mercredi, par la Turquie et la Russie, dont les deux dirigeants,

    Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, ont appelé à Istanbul, à un cessez-le-feu à partir de ce dimanche 12 janvier à minuit, en Libye. Avec l’Italie par ailleurs, l’Algérie enregistre « une convergence de vues sur la nécessité d’intensifier les efforts pour un cessez-le-feu immédiat », explique un communiqué de la présidence de la République. Cessez-le-feu est un prélude, estime t-on à Alger, « à la reprise du dialogue entre les parties libyennes belligérantes, à même de trouver une solution politique qui garantit l’unité du peuple libyen et l’intégrité territoriale de la Libye, et préserve la souveraineté nationale, loin de toute pression et ingérence étrangère. » Enfin, la Chancelière allemande, en visite en Russie pour la première fois depuis le printemps 2018, a dit espérer pouvoir bientôt lancer « les invitationspour une conférence à Berlin sous nl’égide de l’ONU », afin que la Libye puisse redevenir un pays « souverain et pacifié

    Par : LAKHDARI BRAHIM

    Le Midi Libre, 13 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Russie, Turquie, Haftar, Sarraj, Tripoli,