Étiquette : Libye

  • Tentative d’attaque depuis la Libye : l’armée algérienne envoie des drones

    Alors que les avertissements se multiplient en ce qui concerne les tentatives des services de renseignement israéliens et américains pour déstabiliser l’Algérie via la Libye voisine, l’armée algérienne vient de saisir des armes dans le sud-est du pays, à la frontière avec la Libye.

    L’ancien bras droit de Khalifa Haftar, cité par le site Algérie patriotique, a mis en garde l’Algérie et l’ensemble des pays du Maghreb contre les visées expansionnistes de l’homme fort de l’Est libyen.

    « Dans un entretien à la radio Alger Chaîne III, le colonel Mohamed Al-Hidjazi a révélé que le maréchal autoproclamé a tenu une réunion secrète avec des officiers supérieurs du service secret israélien, le Mossad, avant l’offensive qu’il a lancée contre Tripoli. »

    L’officier dissident libyen a également révélé que Khalifa Haftar était en contact permanent avec les services secrets français.

    Mohamed Al-Hidjazi a expliqué que l’objectif des puissances étrangères qui ont ordonné à Khalifa Haftar de marcher sur la capitale libyenne est d’étendre son hégémonie à l’ensemble de la Libye et de s’imposer comme la seule et unique autorité dans ce pays déchiré par une guerre civile sanglante depuis le renversement du régime de Kadhafi par la France et le Royaume-Uni.

    Les propos d’al-Hidjazi interviennent alors que le ministère algérien de la Défense vient d’annoncer dans un communiqué que les unités de l’armée avaient saisi des armes de guerre et détruit par drones des cibles terroristes dans le sud-est du pays, à la frontière avec la Libye.

    « Le 30 mai, les unités de la lutte antiterroriste de l’Armée nationale populaire (ANP) algérienne ont découvert un important stock d’armes et de munitions au nord-est d’In-Amenas, à la frontière sud-est de l’Algérie avec la Libye », indique un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN).

    L’ANP a également procédé à des opérations de destruction de cibles terroristes par drones, informe le communiqué cité par l’agence d’information russe Sputnik.

    Dans le cadre de la lutte antiterroriste, les unités de l’ANP ont découvert lors d’opérations de recherche et de fouille « une cache d’armes et de munitions contenant : un lance-roquettes RPG-7, trois obus pour lance-roquettes RPG-7, trois fusils mitrailleurs de type Kalachnikov, ainsi que trois chargeurs et une certaine quantité de munitions », détaille le communiqué du MDN.

    Selon la même source, des drones de l’ANP « ont mené des vols de jour et de nuit, les 29 et 30 mai, pour détruire des cibles terroristes ayant été localisées lors d’une opération de reconnaissance aérienne ».

    Les révélations du dissident Mohamed Al-Hidjazi sont à prendre très au sérieux, Khalifa Haftar n’étant pas connu pour être un proche des thèses algériennes dans le complexe dossier libyen.

    L’Algérie, qui a joué un rôle central dans les pourparlers inter-libyens, a toujours appelé à un dialogue inclusif. Ce que « l’homme lige » de la France et des Émirats arabes unis refuse, retardant ainsi toute solution pouvant mettre fin au chaos qui règne en Libye depuis huit ans.

    Après la chute du pouvoir de Mouammar El-Kadhafi en 2011, les flux de circulation d’armes de guerre dans toute la région du Sahel ont augmenté d’une manière inquiétante. Des saisies d’armes et de munitions dans le sud de l’Algérie, notamment près des frontières avec la Libye, le Niger et le Mali, sont régulièrement annoncées par le MDN.

    PressTV, 1 juin 2019

    Tags : Algérie, Libye, Etats-Unis, France,

  • Le Canada préoccupé par la situation en Libye

    Global Affairs Canada

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    Le Canada préoccupé par la situation en Libye

    Le Canada appuie sans réserve le désir du peuple libyen de bâtir un pays pacifique, stable, démocratique et prospère

    ONTARIO, Canada, 22 mai 2019/ — Affaires mondiales Canada a fait aujourd’hui la déclaration suivante :

    « Le Canada est vivement préoccupé par l’escalade de la violence à Tripoli, en Libye, et dans les environs, notamment par les bombardements aveugles dans des zones urbaines et les attaques contre le personnel médical. Comme l’a déclaré aujourd’hui le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU, Ghassan Salamé, au Conseil de sécurité de l’ONU, Il ne peut y avoir de solution militaire à la crise.

    « Nous exhortons toutes les parties au conflit à appliquer immédiatement un cessez-le-feu et à œuvrer pour la réconciliation au moyen d’un dialogue politique inclusif et facilité par les Nations Unies.

    « Nous appelons toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations découlant du droit humanitaire international, dont elles sont responsables. Il s’agit notamment d’assurer la protection des civils, dont celle des migrants et des réfugiés, et de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire vers ceux qui en ont besoin. Nous demandons également à toutes les parties de permettre aux civils qui souhaitent quitter les zones de conflit de le faire en toute sécurité.

    « Le Canada appuie sans réserve le désir du peuple libyen de bâtir un pays pacifique, stable, démocratique et prospère. »

    SOURCE : Global Affairs Canada

    Tags : Canada, Libye, terrorisme, ISIS, EI, Daech, Haftar,

  • En Guinée, Nicolas Sarkozy n’est pas le bienvenu

    Depuis le mois de février, Nicolas Sarkozy a visité trois fois la Guinée, alors qu’il ne l’avait jamais visité pendant son mandat en tant que chef de l’Elysée.

    Cette vérité ne passe pas inaperçue dans le pays d’Ahmed Sékou Touré, où l’opinion public se pose des question sur cet oiseau de mauvaise augure.

    Dans un ton très franc et direct, Dansa Courouma, président du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne, s’est exprimé le 22 février sur la visite de l’ancien président français Nicolas Sarkozy en Guinée.

    Rappelant les mauvais tours que cet ancien président français a fait subir à des pays africains, entre autres la Lybie et la Côte d’Ivoire, il a dit n’attacher aucune importance à la venue de ce dernier en Guinée.

    Acteur principal de la crise ivoirienne où il y a eu près de 3000 morts, la crise libyenne aussi et tant d’autres.

    L’Afrique est en train de s’embraser à cause d’une décision politique complaisante et indélicate de Sarkozy.

    «  La Guinée, le temple du panafricanisme, nous ne devons pas recevoir une personnalité controversée de ce genre. Je crois que cette visite est une visite controversée et provocatrice » a déclaré Dansa Courouma qui demande au président Alpha Condé des explications à l’endroit du peuple de Guinée.

    «  Je crois que le président Alpha Condé devrait le rencontrer dans un autre pays, mais pas en Guinée. Il a des explicaitons données au peuple de Guinée sur pourquoi la venue de Sarkozy en Guinée », a-t-il dit dans des propos relayés par Youtube.

    « Ce qui me sidère un peu, Sarkozy a toujours contesté la légitimité d’Alpha Condé. Alors, pourquoi ce mariage homosexuel aujourd’hui entre eux ? », a-t-il ajouté.

    Pour lui, « François Hollande, oui. Abdoulaye, oui. D’autres aussi, oui. Mais pas Sarkozy ». Les réactions de Nicolas Sarkozy n’ont rien à voir avec la France. La France et la Guinée sont dans une relation inviolable, a-t-il laissé entendre.

    Tags : Guinée, Alpha Condé, Nicolas Sarkozy, françafrique, Libye, Côte d’Ivoire,

  • Quand Kadhafi justifiait au roi du Maroc sa reconnaissance de la RASD

    Le 27 février 1976, le Front Polisario proclama la naissance de la RASD à Bir Lehlou, dans les territoires libérés du Sahara Occidental. Le lendemain, le Guide libyen envoya une lettre au roi du Maroc Hassan II exposant les raisons qui l’ont poussé à la reconnaissance de l’État proclamé par les sahraouis.

    Texte de la lettre:

    Mon respectable frère,

    « Si deux parties parmi vous se querellent, faites la paix entre eux : mais si l’une d’entre elles transgresse au-delà des limites contre l’autre alors combattez le transgresseur jusqu’à ce qu’il respecte les commandes d’Allah; mais s’il se soumet alors faites la paix entre elles avec justice et soyez juste, car Allah aime ceux qui sont justes. » 

    « Par leur affection et pitié mutuelles, les fidèles ressemblent à un seul corps et si un membre de ce corps souffre tous les membres succomberont à la douleur et à la fièvre. » 

    En tant que croyant au Coran et en la Sunna et animé par le Nationalisme Panarabiste, je me permets de vous adresser ce télégramme, au moment où je crois qu’il mérite d’être envoyé.

    Pour être tout à fait clair, je dis, dès le début, que le sujet de ce télégramme est le Sahara Occidental, qui comprend la Saguia el-Hamra et le Rio de Oro.

    Respectable Roi,

    Le 11 juin 1972, j’ai déclaré, moi-même, dans un discours public que la République Arabe Libyenne assumera sa responsabilité panarabe et soutiendra une guerre populaire de libération au Sahara Occidental si l’Espagne ne se retire pas de cette contrée (1). Personne, à l’époque, ne m’a dit que je m’immisçais dans une question d’un territoire marocain. Je n’ai pas parlé de Sebta et Melilla(2), jusqu’à maintenant encore occupés par l’Espagne, parce que cela concerne la souveraineté nationale marocaine.

    Au début de l’année 1973, il y avait une véritable guerre de libération sur le territoire du Sahara Occidental mené par le Front Populaire pour la Libération de Saguia el-Hamra et Rio de Oro (Front POLISARIO). La République Arabe Libyenne a accompli son devoir panarabe en soutenant le POLISARIO avec des armes et en lui ouvrant un bureau à Tripoli.

    Il convient de rappeler que les pays aujourd’hui concernés par cette question n’ont pas coopéré avec la République Arabe Libyenne dans l’approvisionnement du POLISARIO et ils n’ont pas coopéré dans d’autres aspects. Ces pays ont plutôt confisqué (3) les armes qui étaient envoyées de la République Arabe Libyenne au POLISARIO.

    Jusqu’à 1975, quand vous êtes devenu une partie déclarée dans cette question, je vous ai confirmé, par la voie des représentants que vous avez envoyés à cette époque, que la capacité militaire de la République Arabe Libyenne était à votre disposition si vous décidiez de libérer le Sahara Occidental du colonialisme.

    Cependant, ce qui est arrivé c’était que vos forces sont entrées dans une opération d’octroi et de réception du Sahara de la part de l’Espagne, « et que Dieu puisse épargner les fidèles de la guerre ». Jusqu’à présent, je déclare pour l’histoire, que je ne suis pas contre le Maroc. Je croyais que les habitants du Sahara, dirigés par le POLISARIO, n’étaient pas contre l’intégration au Maroc et j’ai remercié Dieu pour le fait que le rôle de la République Arabe Libyenne ait fini couronné par la sortie du colonialisme d’un pays arabe.

    Dieu sait combien j’ai essayé de convaincre la direction du POLISARIO de vous joindre après l’indépendance. Vous vous rappelez, sûrement, des garanties que j’ai eues de votre part pour les membres du POLISARIO. Je ne nie pas que vous m’avez confirmé ces garanties via vos envoyés et via l’ambassadeur marocain à Tripoli.

    Respectable frère, Roi,

    Ce qui est arrivé au Sahara Occidental aujourd’hui est très dangereux, indépendamment de la nature des nombreux dérapages qui ont mené à cela. Les habitants du Sahara, dirigés par le POLISARIO, ont maintenant déclaré au monde qu’ils ne sont ni Marocains, ni Algériens, ni Mauritaniens et que ce sont les fils du Sahara qui ont pris les armes et ont libéré leur pays, et personne d’autre(4).

    L’opération d’annexion du Sahara au Maroc est ainsi devenue, sans équivoque, une opération d’annexion obligatoire. Je parle ici de la réalité et les résultats, pas des raisons et des causes. Je ne me suis pas opposé, jusqu’à maintenant, à l’annexion du Sahara Occidental au Royaume du Maroc ou à la Mauritanie et je ne peux être contre le peuple marocain frère ou contre l’armée marocaine dont le sang coule toujours sur le Golan.

    Au contraire, je suis parmi ceux qui croient en la nécessité de l’unité arabe de l’Océan au Golfe et parmi ceux qui œuvrent avec acharnement pour cela et qui prêchent pour son inévitabilité. Mais il est peu raisonnable d’ignorer la volonté d’un des peuples arabes, qui s’est battue contre cette annexion jusqu’au point de se jeter dans les frontières algériennes. Tindouf est maintenant concentrée de tentes de Sahraouis qui ont fui cette annexion, comme des tentes de pèlerins à La Mecque. Qui peut nier, cher Frère, cette tragédie ; et qui peut nier la volonté des habitants du Sahara ; et qui peut nier le droit de ceux qui, seuls, ont pris les armes pour libérer leur pays ?

    Je ne parle que de vérités tangibles, je ne suis pas partie concernée dans cette dispute territoriale. Je ne parle pas de l’annexion ou du contraire, car l’annexion est maintenant devenue forcée et son succès ou son échec dépend de l’extermination du peuple sahraoui ou de l’armée marocaine – et les deux choses seraient catastrophiques pour nous tous. « Celui-ci est mon père quand je l’appelle et celui-là est mon oncle ». Si nous commençons à utiliser cette méthode, la méthode de l’unité par la force contre les peuples, la carte de la nation arabe changerait et cela inclurait la carte de mon pays et celle du vôtre.

    Majesté, si vous étiez en guerre contre des séparatistes à l’intérieur du Royaume du Maroc, nous nous battrions à côté de vous ; et si vous vous battiez contre des colonisateurs étrangers au Sahara, nous nous battrions à côté de vous ; mais maintenant que vous vous battez contre un peuple qui dit non, alors nous ne serons pas de votre côté.

    La voix que le monde doit entendre est celle du peuple sahraoui, soit-elle pour l’unité avec vous ou pour l’indépendance à côte de vous.

    [Finalement, je ne peux rien dire de plus, sauf ce que Dureid Ibn el-Simma a dit à son peuple : 

    نصحت لعارض واصحاب عارض ……… ورهط بني السوداء والقوم شهدي

    فلما عصوني كنت فيهم وقـــــد ارى ……… غوايتهم واني غير مهـتــــــــــدي

    امرتهم امري بمنعرج الـــــــــــلوى ……… فلم يستبينوا النصح الا ضحى الغد

    وهل انا الا من غزية ان غـــــــوت ……… غويت وان ترشد غزية ارشــد

    Votre frère, le Colonel Mouammar el-Kadhafi, le 28 février 1976.

    Hassan II, à l’époque, était loin d’imaginer que Kadhafi allait un jour arrêter son soutien à la lutte du peuple sahraoui. Selon Jeune Afrique, Kadhafi était agacé par Omar El Mehechi qu’il accusait de conspiration contre son régime. El Mehechi, qui a fini par s’installer au Maroc, a été livre, en 1983, par Hassan II au leader de la Jamahiriya, en échange de sa cessation de son soutien logistique au Front Polisario. Un soutien qui était décisif dans la guerre du Sahara Occidental.

    En effet, si les sahraouis sont arrivés à utiliser des armes sophistiqués dans la guerre contre le Maroc c’est grâce à la générosité de Kadhafi. Les algériens avaient une autre conception. Pour eux, les sahraouis devaient se limiter aux armes qui conviennent à la mobilité et aux principes de la guerre de guerrilla.

    Kadhafi a fourni au Polisario des chars sophistiqués tels que T-54, T-55, T-64 et même des missiles sol-air Quadrant connu en Occidentl sous le nom de « SAM-6 » utilisés par l’armée sahraouie pour la première fois lors de l’attaque à la garnison marocaine de Guelta Zemmour et qui ont changé la donne sur le terrain. La défaite marocaine à Guelta Zemmour a poussé Hassan II à convoquer en personne le chargé d’affaire de l’ambassade soviétique à Rabat pour lui demander de transmettre aux dirigeants soviétiques “les vives protestations de sa Majesté contre la présence de missiles soviétiques de type SAM 6 dans la région”. Face à cette situation, les Etats-Unis ont multiplié leur aide militaire aux marocains.

    Après avoir constaté la capacité et l’efficacité des sahraouis dans l’utilisation de ces armes sophitiqués, les algériens n’ont pas réchigné à suivre les pas de Kadhafi dans leur soutien logistique aux combattants sahraouis.

    (1) En 1972, la Libye avait permis l’émission du premier programme radio pour l’indépendance de Saguia El Hamra et Rio de Oro.

    (2) Jusqu’à présent, le Maroc refuse de revendiquer ces deux villes occupées par l’Espagne

    (3) Il fait allusion à l’Algérie. La décision de confisquer ces armes est dû au fait qu’Alger se méfiait du mouvement sahraoui parce que, lors de la Guerre des Sables, certains habitants d’origine sahraouie de la ville de Tindouf ont soutenu l’occupation marocaine de cette ville lors en 1963. Certains ont même regagné le Maroc à cette époque. Parmi eux, Habbouha qui deviendra Colonel de l’armée marocaine et dirigera la première bataille d’Amgala contre les unités algériennes postées dans cette localité en janvier 1976.

    (4) Le Maroc a toujours refusé de s’engager militairement dans la guerre de libération de la Mauritanie, l’Algérie et le Sahara Occidental. Au contraire, le roi du Maroc n’a pas hésité à conspirer avec les forces coloniales espagnoles et françaises contre les maquisards sahraouis lors de l’opération Ecouvillon. Rabat attend que les habitants libérent leur pays pour ensuite le revendiquer entièrement ou partiellement.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Libye, Kadhafi, Ceuta, Melilla, armes, Hassan II,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 avril 2019

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Libye

    Tout au long de la nuit, Tripoli a été le théâtre des combats les plus violents depuis le début des hostilités, avec des tirs aveugles de roquettes dirigés contre un quartier à forte densité de population de la capitale libyenne. Au moins cinq civils auraient été tués et plusieurs autres blessés.

    Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ghassan Salamé, a condamné avec la plus grande fermeté ces bombardements, en rappelant que de tels actes peuvent constituer des crimes de guerre dont la responsabilité incombe non seulement aux auteurs mais aussi aux commanditaires. Dans une déclaration faite hier aux médias, M. Salamé a réitéré son appel à l’unité internationale pour épargner à la Libye les conséquences dévastatrices d’une guerre civile.

    Au cours des dernières 24 heures, nous avons également constaté la plus forte fausse du nombre de déplacements de populations en un jour, avec plus de 4 500 personnes, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Ce chiffre porte à 25 000 le nombre total de personnes contraintes de fuir leurs foyers.

    À chaque fois que l’accès le permet, les partenaires humanitaires s’efforcent de répondre aux besoins croissants. Toutefois, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), la demande faite hier pour un cessez-le-feu temporaire en vue de permettre aux civils de quitter librement et en toute sécurité les zones de conflit ne s’est pas concrétisée. Ceux qui sont pris au piège dans les zones de conflit manqueraient de denrées alimentaires de base ainsi que de carburant et subiraient des coupures prolongées d’électricité et d’eau.

    La communauté humanitaire continue d’appeler toutes les parties à s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et à protéger les civils et les infrastructures civiles.

    Hier, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et ses partenaires ont réinstallé 150 autres réfugiés vulnérables qui étaient détenus au centre d’Abou Selim, à proximité des affrontements en cours, dans le local du HCR situé dans le centre de Tripoli. Des efforts sont en cours pour mettre davantage de personnes vulnérables en sécurité.

    République démocratique du Congo (RDC)

    Un accident de ferry se serait produit sur le lac Kivu en République démocratique du Congo (RDC).

    Le Secrétaire général va écrire au Président Tshisekedi pour lui transmettre ses condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au peuple et au Gouvernement congolais.

    L’ONU est solidaire du Gouvernement face à cet incident et se tient prête à lui apporter son aide, comme demandé.

    Soudan

    Le Représentant spécial conjoint pour l’Opération hybride ONU-Union africaine au Darfour (MINUAD), M. Jeremiah Mamabolo, a informé, ce matin, le Conseil de sécurité par visioconférence des derniers développements s’agissant de cette mission à la suite du limogeage du Président soudanais Omar el-Béchir.

    Le haut fonctionnaire a déclaré que les changements au niveau fédéral avaient un impact évident sur la situation au Darfour, notamment des manifestations et des actes de violence. Il a assuré au Conseil que la MINUAD est restée vigilante et maintient une position solide, en particulier dans la zone de responsabilité du Jebel Marra, où ses troupes sont déployées.

    La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Ursula Mueller, a également informé le Conseil que, bien avant les derniers événements survenus au Soudan, les besoins humanitaires au Darfour et dans d’autres régions du pays s’intensifiaient déjà en raison de la crise économique.

    Elle a déclaré que l’impact direct des récents événements politiques sur les opérations humanitaires était jusqu’à présent limité et que les opérations normales se poursuivaient, mais s’est dit préoccupée par la protection des civils, en particulier au Darfour.

    Corne de l’Afrique

    Environ 23,4 millions de personnes souffrent actuellement d’insécurité alimentaire dans la région de la Corne de l’Afrique, dont 10,7 millions de personnes en Somalie, au Kenya, en Éthiopie et dans la région de Karamoja, en Ouganda. Ces chiffres proviennent du Groupe de travail de l’alimentation et de la nutrition, une plateforme régionale coprésidée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

    Lors d’une conférence de presse organisée en début de journée à Nairobi, le Groupe a indiqué que même si la population souffrant d’insécurité alimentaire est plus faible que les chiffres recensés pendant la sécheresse de 2017, le risque que la situation s’aggrave est élevé en raison des prévisions d’un déficit de précipitations et du retard des grandes pluies de mars à mai.

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué qu’il suit de près les conditions en cas d’une nouvelle sécheresse régionale et coordonne avec les gouvernements et les intervenants humanitaires. L’agence est prête à réagir si nécessaire, mais dépendrait d’une augmentation de l’appui des donateurs pour pouvoir le faire.

    Afghanistan

    Un nouveau rapport de l’ONU indique qu’en dépit d’une réduction du nombre de cas de torture recensés depuis 2016, de nombreux détenus continuent d’indiquer qu’ils ont été l’objet de mauvais traitement.

    Le rapport conjoint de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA) et du Bureau des droits de l’homme a conclu que près d’un tiers des 600 détenus questionnés ont fourni des témoignages crédibles et fiables indiquant qu’ils avaient été torturés.

    La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a signalé que bien que les politiques lancées par le Gouvernement pour combattre la torture et les mauvais traitements aient permis de réaliser certains progrès, elles demeurent loin d’être suffisantes.

    Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afghanistan, M. Tadamichi Yamamoto, a indiqué que le respect de l’état de droit et des droits de l’homme est la meilleure façon de créer les conditions pour une paix durable.

    Iran

    Suite aux fortes pluies et aux crues soudaines qui ont touché de nombreuses parties de l’Iran, trois missions interagences de l’ONU se sont rendues dans les provinces de Lorestan, Golestan et Ilam, la semaine dernière, pour y évaluer l’impact humanitaire.

    Ces missions ont fait état de dégâts importants sur les cultures, les infrastructures de base et le bien-être des gens. Une mission est en cours au Khozestan.

    L’ONU mobilise un appui en coordination avec la communauté internationale. L’ONU a également fourni des fournitures de santé d’urgence, des abris d’urgence et des articles ménagers.

    Le 10 avril, à la suite d’une requête du Ministère de la santé de l’Iran, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a acheminé par avion des fournitures médicales, notamment pour les traumatismes, le choléra et les maladies non transmissibles.

    e-déchets

    À Genève, l’Organisation internationale du Travail (OIT) a lancé un appel à l’action pour mieux gérer les déchets électroniques, dit e-déchets, afin de les transformer en une source profitable de travail décent.

    Selon l’OIT, le monde produit jusqu’à 50 millions de tonnes de e-déchets chaque année. Cependant, seulement 20% sont officiellement recyclés, en dépit d’une valuation de 62 milliards de dollars. Les e-déchets sont également en train de devenir une ressource importante pour les travailleurs du secteur informel qui récupèrent, réparent, rénovent, réutilisent, réadaptent et recyclent des équipements électriques et électroniques.

    L’agence appelle à promouvoir davantage la gestion des e-déchets et les infrastructures de gestion de manière à créer des emplois décents. Elle exhorte aussi à protéger les personnes qui travaillent avec ces matériaux qui sont toxiques, dangereux et ont un impact négatif sur l’environnement.

    Technologie numérique sanitaire

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, aujourd’hui, de nouvelles recommandations sur la façon dont les pays peuvent utiliser la technologie numérique sanitaire pour améliorer les services essentiels de santé.

    Le Directeur général de l’OMS, M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, a indiqué que les technologies numériques sont un outil essentiel pour réaliser la couverture sanitaire universelle, garder le monde en sécurité et servir les vulnérables.

    Les directives soulignent aussi que chaque personne doit être assurée que ses données sont en sécurité et qu’elles ne sont pas à risque si elle a accédé à des informations sur des questions de santé sensibles, comme la santé sexuelle et reproductive.

    UN PRESS

    Tags : Afghanistan, Libye, edéchets, RDC, Souda, Iran, Corne de l’Afrique,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 avril 2019

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Libye

    Le Secrétaire général continue de suivre de près la situation en Libye. Son Représentant spécial pour le pays, M. Ghassan Salamé, demeure à Tripoli, où la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) poursuit ses travaux. Plus tôt dans la journée, M. Salamé a rencontré le Président du Conseil présidentiel, M. Fayez Serraj, avec qui il s’est entretenu sur la façon dont l’ONU pourrait apporter son aide en cette période critique et difficile.

    Comme l’a déclaré le Secrétaire général avant de quitter Benghazi vendredi dernier, l’ONU est disposée à faciliter toute solution politique susceptible d’unifier les institutions libyennes.

    Les agents humanitaires rapportent que l’escalade de la violence à Tripoli et aux alentours de la ville a provoqué le déplacement de 3 400 personnes fuyant les combats et empêché l’accès des services d’urgence aux victimes et civils. Les combats ont également endommagé les lignes électriques. Des affrontements à l’arme lourde ont touché plusieurs zones résidentielles et un nombre indéterminé de civils demeure dans l’incapacité de fuir.

    L’ONU appelle à une trêve humanitaire temporaire pour permettre la mise en place de services d’urgence et le départ volontaire des civils, y compris des blessés, se trouvant dans les zones de conflit.

    Les agents humanitaires disposent de stocks entreposés sur plusieurs sites dans Tripoli, y compris des stocks de nourriture capables de nourrir 80 000 personnes supplémentaires pendant une période de deux semaines et du matériel médical d’urgence pour traiter jusqu’à 210 000 personnes au cours des trois prochains mois. Ces stocks s’ajoutent aux distributions récentes de matériel médical d’urgence permettant de traiter jusqu’à un million de personnes, ainsi que des abris et une aide non alimentaire pour 15 000 familles libyennes.

    La Coordonnatrice de l’action humanitaire des Nations Unies en Libye, Mme Maria Ribeiro, a rappelé à toutes les parties leur obligation légale, en vertu du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme, de garantir la sécurité de tous les civils et de toutes les infrastructures civiles.

    Déplacements du Secrétaire général

    Le Secrétaire général est rentré à New York, après des déplacements en Tunisie, en Égypte, en Libye et en Jordanie la semaine dernière.

    Samedi, le Secrétaire général s’est rendu dans le camp de Baqaa, en Jordanie, qui est géré par l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Le Secrétaire général s’est dit ému de voir de jeunes enfants se renseigner sur les droits de l’homme, en discuter et participer à un parlement étudiant. « Cela me réchauffe le cœur de voir que dans 700 écoles, 530 000 enfants réfugiés de Palestine apprennent non seulement la science, les mathématiques et l’arabe, mais aussi les droits de l’homme, la démocratie, la tolérance, qui sont indispensables pour devenir des citoyens modèles », a-t-il déclaré.

    Le Secrétaire général a également appelé la communauté internationale à maintenir cette année le niveau de financement actuel de l’UNRWA et à garantir la stabilité de ce financement en 2020. Il a souligné que l’arrêt des programmes de l’agence aurait des conséquences dévastatrices sur la région.

    Lors de son séjour à Amman, le Secrétaire général a également pris la parole lors du Forum économique mondial sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord et s’est entretenu avec le Roi Abdallah de Jordanie.

    Yémen

    Les rapports préliminaires de l’équipe de l’ONU au Yémen indiquent que pas moins de 11 civils, dont 5 étudiants ont été tués, tandis que de nombreux civils ont été blessés dans le district de Shu’aub, à Sanaa.

    La Coordinatrice humanitaire des Nations Unies pour le Yémen, Mme Lise Grande, a qualifié ces morts et blessés de terribles et d’insensés. Elle a exprimé ses sincères condoléances aux familles des victimes. Mme Grande a déclaré que la protection des personnes et la protection des infrastructures civiles étaient des principes fondamentaux du droit international humanitaire.

    Hier au soir, l’ONU a fait part de sa préoccupation dans un tweet face aux décès survenus à Sanaa et a appelé toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à garantir la sécurité de tous les Yéménites.

    En 2018, les organisations humanitaires ont signalé, en moyenne, 45 incidents de violence armée chaque semaine au Yémen. Des milliers de civils ont été tués l’an dernier, dont plus de 950 enfants.

    Mozambique

    Au Mozambique, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), près de 670 000 personnes ont reçu une aide alimentaire dans les quatre provinces les plus touchées par le cyclone Idai.

    L’ONU et ses partenaires humanitaires apporteront une aide alimentaire à environ 1,8 million de personnes au cours des trois prochains mois, et s’efforceront également de distribuer des semences et des outils à environ 18 000 foyers.

    Près de 430 000 personnes ont été vaccinées –soit 51% de la population ciblée– dans le cadre de la campagne de vaccination anticholérique orale en cours. Huit équipes médicales d’urgence sont actuellement pleinement opérationnelles dans les cinq zones les plus touchées. Elles apportent leur soutien aux centres de soins locaux endommagés et fournissent des soins de santé aux populations isolées.

    Près de 94 000 personnes ont reçu une assistance sous la forme d’abris et d’articles non alimentaires, les personnes déplacées continuant d’être réinstallées en dehors des écoles et des hôpitaux.

    À la suite du cyclone, le Plan d’intervention humanitaire du Mozambique pour 2019 a été fixé à hauteur de plus de 282 millions de dollars mais n’est financé qu’à 21% jusqu’à présent.

    Soudan

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), la Global Vaccine Alliance et le Ministère soudanais de la santé, ont lancé aujourd’hui une vaste campagne de vaccination au Soudan pour immuniser plus de 11 millions d’enfants âgés de moins de 10 ans contre la rougeole et la polio.

    Les statistiques officielles dans ce pays indiquent que la rougeole est la troisième cause de mortalité chez les nourrissons et la première parmi les maladies évitables par la vaccination. L’OMS indique que plus de 38 000 personnes –vaccinateurs communautaires, personnels de santé présents sur le terrain et travailleurs sociaux- œuvrent à la mise en œuvre de cette campagne, qui se poursuivra jusqu’au 2 mai.

    Envoyé pour la jeunesse

    Le huitième Forum des jeunes du Conseil économique et social (ECOSOC), qui a pour thème « Des jeunes autonomisés, insérés et égaux », a débuté aujourd’hui au Siège de l’ONU.

    Mme Jayathma Wickramanayake, l’Envoyée du Secrétaire général pour la jeunesse, a déclaré à cette occasion que les résultats du Forum cette année contribueraient à orienter les discussions pour donner la priorité aux besoins et aux droits des jeunes, avant la tenue plus tard cette année du Sommet sur les objectifs de développement durable et du Sommet Action pour le climat.

    L’Envoyée a déclaré que l’ONU se mobilisait sur plusieurs fronts en vue d’aider les États Membres à relever ces défis, en traçant la voie vers une mondialisation juste qui profite à tous et à toutes, tout en cherchant à sensibiliser les peuples et notamment les jeunes aux vertus du multilatéralisme et du dialogue.

    Le Forum s’achèvera demain.

    Source: UN press site

    Tags : Yémen, ECOSOC, Libye, Secrétaire général de l’ONU, Mozambique, Soudan, ONU, jeunesse,

  • Le Maghreb en Californie, le nouveau rêve américain

    Entretien avec Marie-Pierre Ulloa et par Keren Mock
    Dans L’Autre 2018/3 (Volume 19), pages 344 à 354

    Enseignante et chercheuse en études francophones à l’université de Stanford de Californie, Marie-Pierre Ulloa privilégie une approche transdiciplinaire ancrée en sciences humaines et sociales. Son aire principale de recherche est l’Afrique du Nord et ses ramifications à l’ère contemporaine.

    Elle a introduit à Stanford un cours sur Camus l’Algérien qui rencontre un bel écho auprès de ses étudiants originaires des quatre coins de la planète (Ile Maurice, Japon, Pondichéry, Algérie, Congo, Sénégal, Haïti, Egypte, Amériques, Europe…) ainsi que sur l’histoire des guerres d’Algérie, de 1830 aux années 1990.

    Elle fut aussi la directrice adjointe du Abbasi Program in Islamic Studies, du Mediterranean Studies Forum et du Taube Center for Jewish Studies de Stanford, centres où elle est affiliée en tant que chercheuse associée.

    Ancienne élève de Michel Winock à Sciences Po, sous la direction duquel elle a fait son DEA d’histoire intellectuelle sur l’itinéraire politique du philosophe Francis Jeanson, sa recherche s’inscrit dans le cadre de l’histoire culturelle de la subjectivité des acteurs sociaux.

    Elle cultive un vif intérêt pour les récits d’histoire subjective et explore la notion d’objectivation autour de thèmes aussi divers qu’universels : la migration, l’exil, la langue, le territoire, l’histoire des minorités et les questions d’acculturation, le rapport au politique.

    Elle travaille également sur l’histoire culturelle du cinéma, cinéma pour lequel elle nourrit une passion depuis son plus jeune âge…

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    Tags : Maghreb, Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Libye, Etats-Unis,

  • UNION DU MAGHREB ARABE : Spécial 30ème anniversaire

    Les pays du Maghreb commémorent le trentième anniversaire de la création de l’Union du Maghreb Arabe (UMA). Une occasion précieuse pour passer en revue et évaluer les résultats de l’action commune du Maghreb et pour mettre en lumière les principales réalisations et acquis.

    C’est aussi l’occasion pour identifier les freins à l’essor de l’Union afin de renforcer les avantages, capitaliser sur les réussites, corriger les erreurs et remédier aux échecs.

    Au cours des 30 dernières années, en particulier au cours de la première l’Union décennie de, les pays du Maghreb ont réussi de nombreuses réalisations dans les divers domaines organisationnel, institutionnel, économique, juridique…, dans la perspective des quatre grands comités ministériels sur l’intégration du Maghreb.

    Dans le souci de poursuivre la même approche, le Secrétariat Général s’est engagé fin 2016 à élaborer un ambitieux plan d’action pour la période allant de 2017 à 2019 dans lequel il a présenté ses vues et propositions concernant le développement du système de l’Union dans son ensemble et l’amélioration de son efficacité et de la rentabilité de ses performances au service de la collaboration Maghrébine dans divers domaines.

    Ce plan, qui est le premier du genre au niveau de l’action Maghrébine, reflète la vision du Secrétariat Général pendant la période cible et le rôle des institutions de l’Union dans leurs domaines respectifs pour atteindre les objectifs fixés par les dirigeants de l’Union tels que insérés dans la Convention de Marrakech et développés ultérieurement au cours des six sommets qui ont suivi le sommet fondateur.

    Et sans entrer dans les détails des résultats du Plan d’action que nous ne développerons pas dans ce communiqué et qui peuvent être consultés sur le site du Secrétariat Général, nous pouvons affirmer sans aucun doute qu’il a permis la réalisation de plusieurs acquis et avantages matériels et immatériels.

    Nous citons avant tout le retour fort de l’Union du Maghreb Arabe dans le paysage international et régional après une longue absence et sa participation à toutes les activités et à tous les programmes pertinents :

    Etablir des relations de coopération avec plusieurs groupes économiques régionaux et organisations régionales et internationales ;

    Mettre en œuvre un plan de communication qui actualisera les sites Web et les portails électroniques et utilisera les médias sociaux tels que Facebook et Twitter pour faire connaître les activités du Secrétariat Général ;

    Organiser des sessions de formation et de renforcement des capacités professionnels pour le personnel local et les cadres,

    Et conclure de nombreux accords avec des organisations régionales et internationales.

    Outre cet effort, le Secrétariat Général prépare actuellement le lancement de deux projets importants, dont le premier est le lancement effectif du programme d’alerte précoce au Maghreb et le deuxième qui a franchi des étapes importantes, et qui consiste en une table ronde sur le rapprochement des investisseurs et des principaux chefs d’entreprise avec le projet de Transmaghreb (train qui relie Tunis à Casablanca).

    Malgré l’importance de ces résultats et leurs impacts positifs sur le travail d’intégration du Maghreb dans tous ces domaines, cela ne doit pas occulter la réalité de la situation actuelle de l’Union. Ce n’est un secret pour personne que l’UMA vit depuis des années l’impact d’une crise politique qui a freiné son essor et impacté négativement son image et a porté atteinte à sa réputation et son prestige.

    La situation a été compliquée par le phénomène de réduction des ressources déjà rares au départ, tant humaines que matérielles, d’une part, et le recours fréquent au report des réunions maghrébines, d’autre part ; ce qui a conduit l’Union à sa situation actuelle ; situation difficile qui présage d’une menace imminente pour le processus de l’Union si rien n’est entrepris pour y faire face et la contenir le plus tôt possible.

    Conscient de la gravité de cette situation et de ses effets négatifs sur l’action du Maghreb, le Secrétariat général a entrepris d’agir et de frapper à toutes les portes et a intensifié ses efforts dans des conditions de travail extrêmement difficiles, en utilisant tous les moyens et toutes les possibilités dont il disposait. Le Secrétaire général s’est déplacé dans les différentes capitales du Maghreb afin de trouver une solution appropriée à cette crise.

    Il est clair que ces efforts ont permis dans une large mesure de faire bouger les choses et de pousser l’option de l’Union sur le front politique et médiatique, option qui a une nouvelle fois été mise en lumière, non seulement au niveau du Maghreb, mais également aux niveaux international et régional.

    À la lumière de ce qui se dit actuellement au sujet de l’introduction de nouvelles initiatives, le Secrétariat général ne peut que saluer et apprécier toutes ces initiatives pour surmonter la récession actuelle et pour saluer tout effort qui cherche à en sortir à tout prix.

    D’autant plus que ces initiatives convergent dans leur intégralité et se recoupent rejoignant les efforts du Secrétariat général qui a été précurseur dans ces sujets.

    S’il est inévitable de reconnaître la difficulté de la situation actuelle qui constitue à présent un défi grave qui ne peut être surmonté qu’avec au moins la tenue d’un sommet maghrébin, question qui fait l’unanimité, nous restons toutefois convaincus que ce n’est pas un état de fait devant lequel nous devons rester les bras croisés.

    En effet, c’est une situation qui peut être surmontée très rapidement à condition d’y consacrer de la volonté, de la détermination, de faire des efforts concertés, d’avoir des objectifs communs, d’y mettre tout son cœur et son esprit…Et nous disposons de tout cela, Dieu merci.

    Il est encourageant et source d’espoir à cet égard de constater que la scène internationale et régionale ait récemment connu une avancée décisive dans deux crises qui étaient non seulement anciennes mais dangereuses : la crise coréenne-coréenne et la crise éthiopo-érythréenne.

    Dans ces deux cas les frontières ont été ouvertes et les peuples se sont entrelacés et c’est ce qui inspire notre attachement à l’espoir d’un dénouement proche.

    Source

    Tags: Maghreb, UMA, Maroc, Algérie, Mauritanie, Tunisie, Libye, Sahara Occidental,

  • La visite de MBS à Alger et à Tunis provoque la polémique

    À Alger, une pétition circule pour dénoncer la visite du prince héritier. À Tunis, la société civile appelle à manifester contre sa venue. À Rabat, où il ne passera pas, on analyse les raisons d’un « boycott »

    ALGER – Mohammed ben Salmane a entamé jeudi aux Émirats arabes unis une tournée à l’étranger sur « instruction » de son père, le roi Salmane, « soucieux de renforcer les relations du royaume aux niveaux régional et international » et de poursuivre « la coopération et les contacts avec les pays frères dans l’ensemble des domaines », selon un communiqué du cabinet.

    Mais à Alger, la visite du prince héritier saoudien, annoncée par son cabinet pour le 6 décembre, fait réagir médias et réseaux sociaux.

    « Le prince héritier cherche une légitimité ‘‘arabe et islamique’’ dans la crainte que ses rivaux prennent le pouvoir par la force et le privent de la fonction de gardien des deux lieux saints de l’islam en remplacement de son père vieillissant », écrit le site d’information Algérie Patriotique.

    Le même journal électronique considère qu’à travers cette visite, dans le cadre d’une tournée dans plusieurs pays arabes, « Mohammed ben Salmane cherche à se refaire une virginité auprès des ‘‘frères arabes’’, en donnant sa version des tenants et des aboutissants de cette affaire [l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi] qui a confirmé la nature brutale et sauvage du régime saoudien ».

    Selon des médias américains, la CIA n’a plus de doutes sur la responsabilité de Mohammed ben Salmane dans le meurtre. Mais le président Donald Trump a assuré mardi que l’agence américaine de renseignement extérieur n’avait « rien trouvé d’absolument certain », et réaffirmé son soutien aux dirigeants du royaume.

    Après la position de Donald Trump, « il est difficile de ne pas voir cette tournée régionale comme un tour d’honneur », a déclaré à l’AFP Kristin Diwan de l’Arab Gulf States Institute à Washington. « Se rendre dans des pays amis oblige ces États à manifester leur soutien au prince héritier, et sert à rallier un soutien régional avant le G20 », selon elle.

    Une pétition, signée par un peu plus d’un millier de personnes, a été lancée par des internautes algériens exigeant l’annulation de cette visite. « À cause des nombreuses victimes qui, comme nos frères du Yémen, doivent ressentir notre solidarité d’Algériens dignes de songer à leur vulnérabilité, les autorités algériennes sont interpellées pour ne pas convenir à des crimes non encore élucidés ».

    Le président du Mouvement pour la société de la paix (MSP, islamistes), Abderrezak Makri, a déclaré aux médias qu’« accueillir le prince héritier durant cette période n’est favorable ni à l’image de l’Algérie, ni à sa réputation ».

    Pour Makri, MBS est responsable de « la mort d’enfants et de civils au Yémen, de l’emprisonnement de beaucoup de prédicateurs, de juristes et d’hommes de culture au Royaume et, dernièrement, de l’assassinat ‘‘daechien’’ de Djamel Khashoggi ».

    Le leader du parti islamiste a également expliqué que le prince héritier venait à Alger pour « peut-être rassurer l’Algérie sur la chute des prix du pétrole et qu’il ambitionne de la transformer en république bananière ».

    L’Algérie dépend principalement de ses ressources en hydrocarbures et chaque chute du prix du baril menace fortement ses équilibres économiques.

    Les autorités algériennes n’ont pour le moment pas confirmé cette visite.

    Colère en Tunisie

    En Tunisie, où MBS doit arriver mardi 27 décembre, une cinquantaine d’avocats ont été chargés par des journalistes, des blogueurs et des activistes de porter plainte devant les tribunaux tunisiens dans le but de s’opposer à cette visite.

    Dans une lettre ouverte au président tunisien, Béji Caïd Essebsi, le Syndicat national des journalistes tunisiens dénonce cette visite, la qualifiant de « provocation » et de « violation criante des principes de la révolution de 2011 ».

    « Le sang de Khashoggi n’a pas encore séché. L’assassin Mohammed ben Salmane n’est pas le bienvenu en Tunisie », a dénoncé Neji Bghouri, président du syndicat des journalistes.

    Dans cette lettre, le SNJT parle du prince héritier saoudien comme d’un « véritable danger pour la paix et la sécurité dans le monde » et un « ennemi de la liberté d’expression ».

    Alors que le conseiller à la présidence Noureddine ben Ticha a affirmé à l’antenne de Mosaïque FM que « MBS était le bienvenu en Tunisie, à l’image des autres dirigeants arabes », des militants ont appelé à une manifestation devant le palais présidentiel à Carthage mardi, jour de l’arrivée du prince héritier.

    Le Maroc, « boudé » et « boycotté »

    Au Maroc, où aucun déplacement n’est prévu, Tel Quel s’interroge sur les raisons d’un « boycott » : « Officiellement, il n’existe aucune tension entre Rabat et Ryad, qui a nommé, le 18 novembre, un nouvel ambassadeur au Maroc en la personne d’Abdellah ben Saad Al Ghariri », note le magazine qui rappelle qu’un mois plus tôt, le roi Mohammed VI recevait le ministre de l’Intérieur saoudien.

    En juin, le soutien de Riyad au trio nord-américain États-Unis-Mexique-Canada au détriment du Maroc pour l’organisation de la Coupe du monde de 2026 avait toutefois été mal reçu à Rabat. D’autant que, comme le rappelle Tel Quel, « le conseiller du roi Salmane et le président du comité olympique saoudien et de l’Union des associations arabes de football (UAFA) avaient indirectement critiqué le Maroc à travers des sorties médiatiques ».

    « Cela permet de jauger la qualité des relations entre le Maroc avec ses partenaires du Golfe. Autrefois alliés indéfectibles, leurs relations avec le Maroc se sont grandement détériorées suite au renforcement de la position de Mohamed ben Salmane, et surtout en raison de la neutralité du Maroc dans la crise du Qatar », avait à l’époque déclaré un analyste sportif marocain à Middle East Eye. 

    Le site d’informations le Desk estime que cette situation montre combien « les différends entre Rabat et Riyad n’ont pas été aplanis ». Le site rappelle aussi que début juillet « des sources saoudiennes avaient annoncé que le roi Salmane avait annulé son traditionnel séjour estival à Tanger en raison du coup de froid dans les relations entre les deux royaumes ».

    Source