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  • Hassan II – Entre tradition et absolutisme – Révélations sur le roi du Maroc

    Hassan II, le livre qui dit tout…Révélations…

    L’écrivain des roisHassan II, le livre qui dit tout…Révélations….
    Ancien directeur du bureau de l’AFP à Rabat, Ignace Dalle a dédié plusieurs ouvrages au Maroc, lesplus marquants étant Une espérance brisée et Les trois rois. Hassan II : entre tradition et absolutisme (éd. Fayard) raconte en près de 700 pages la vie et le long règne de Hassan II. Son ouvrage repose sur un travail de recherche étalé sur plusieurs années.

    L’auteur a multiplié les voyages et les contacts au Maroc et en France, il a aussi épluché les archives déclassées de la diplomatie et des RG français, notamment ceux correspondant à la période du protectorat.

    Très attendue, la nouvelle biographie de Hassan II, qui vient d’être publiée en cours de semaine à Paris, explore toutes les facettes d’un personnage fascinant. Extraits.

    Baisemain précoce

    Président d’honneur à l’âge de 4 ans du mouvement scout créé en 1933 à Salé, colonel de la Garde sultanienne à l’âge de 7 ans, le jeune prince a tendance à se prendre un peu au sérieux. De fait, le sultan ne ménage guère le prince : “Mon fils, je t’ai observé tout à l’heure lorsque tu traversais la place devant le palais et que tu tendais ta main à baiser.

    Tu ne semblais pas ressentir la moindre gêne et, au contraire, y prendre du plaisir. A l’avenir, n’oublie jamais de retirer la main que l’on veut embrasser. Sache que l’attachement témoigné à notre famille étant d’ordre spirituel et moral, il ne saurait être exprimé par un baisemain”.

    Le piano et l’accordéon

    Mohammed V a autorisé son fils, alors âgé de 10 ans, à étudier le piano et à apprendre le solfège. Mais, contrairement à ce que prétendent certains de ses hagiographes, Moulay Hassan, quels qu’aient été ses dons musicaux, n’a jamais été un “remarquable pianiste”. Tout simplement parce que Mohammed Ben Youssef a mis rapidement un terme à cette passion naissante ! Pétri de regrets, le futur roi s’est clairement expliqué sur ce point : “Je dois dire que, dans le domaine artistique, j’ai été victime de ma formation. Mon père m’a vu tâter d’un certain nombre de choses, et particulièrement de la musique. Cependant, à partir de l’âge de 11 ans, il me fut interdit de toucher à un instrument de musique. Quand je lui ai demandé une explication, il m’a dit : ‘J’ai senti que si vous vous adonniez à un art, il serait de nature à éclipser l’art dont je voudrais qu’il soit le vôtre, celui de gouverner’”. Les injonctions paternelles n’empêcheront pas Hassan II de rester toute sa vie un amateur éclairé de musique. Dès cette époque, d’ailleurs, il s’essaie avec un certain bonheur à l’accordéon.

    Sens interdit ? Connais pas !

    En mai 1950, un policier indique à sa hiérarchie avoir “sifflé une voiture qui s’engageait à vive allure en sens interdit, boulevard du général Leclerc à Rabat”. “La voiture, poursuit l’agent, s’est arrêtée puis a fait marche arrière, manquant de me renverser si je ne m’étais pas écarté. Je me suis approché du conducteur, l’ai salué et lui ai dit : “Monsieur, vous ne voyez pas la plaque de sens interdit ?”. Ce monsieur m’a répondu d’un ton arrogant : “Non, je ne la vois pas. Et même si je l’avais vue, qu’est-ce que vous voulez ?”. Devant l’attitude de ce monsieur, je l’ai invité à se ranger à droite et à me présenter ses papiers : il s’agissait de son altesse impériale Moulay Hassan ! Je lui ai rendu son permis, m’excusant de ne pas l’avoir reconnu. Et il est reparti… en empruntant le sens interdit”.

    La baraka, depuis toujours

    On a souvent parlé de sa baraka, mais peu de gens savent que, durant une croisière en mer, en juillet 1949, Moulay Hassan a échappé de peu à une mort certaine. Il a raconté à l’un de ses hagiographes français, Bernard Lugan, cet étonnant épisode, alors que la Jeanne d’Arc venait de mouiller à Agadir et que les élèves officiers avaient débarqué dans la ville : “Je dormais avec mes camarades dans une des chambrées de la caserne de cette ville. Une nuit, je fus si indisposé par les ronflements d’un jeune militaire et par la chaleur ambiante que je décidai d’aller dormir en plein air. Je pris une couverture et allai m’étendre sur le sable de la plage, où je ne tardai pas à dormir profondément. Or, cette nuit même, mes camarades furent tirés de leur sommeil et embarqués dans un hydravion pour un exercice de routine. L’appareil tomba en mer et tous les passagers furent noyés. Les responsables du stage furent bouleversés : ils croyaient en effet que je faisais partie des victimes et ne savaient comment faire part de cette triste nouvelle à mon père”.

    Enfant trop gâté

    Ancien secrétaire d’Etat à l’Education et directeur du collège royal, Mohamed Chafiq, esprit libre et conteur plein d’humour, n’est pas étonné de la manière dont a régné Hassan II : “Il était le produit d’une histoire et d’une culture arabo-islamique qu’il est indispensable de connaître pour le comprendre. Or, cette culture est une culture de l’exagération, du panégyrique, de l’enfant gâté. Elle s’oppose à la culture occidentale. J’ai ici un poème, un panégyrique de Hassan II composé alors qu’il avait 13 ans : un poète marocain clame son bonheur d’avoir pu embrasser la main du prince ! Comment voulez-vous qu’il en sorte indemne à l’âge adulte ? Hassan II est aussi la victime de la culture de son pays”.

    Touche pas à ma sœur !

    En mai 1952, un haut responsable de la police française à Oujda relate qu’un déplacement du Wydad de Casablanca, club de foot, lui a permis d’apprendre un scandale touchant à la famille du sultan : “Un ami de Moulay Hassan a ramené il y a quelques jours de Casablanca deux Européennes qu’il a déposées chez le prince. Moulay Hassan leur proposa de les emmener aux Sables d’or, près de Témara, à une dizaine de kilomètres de Rabat. En arrivant, Moulay Hassan fut absolument médusé d’apercevoir dans la salle sa sœur, Lalla Aïcha, en train de danser. Entrant dans une colère violente, il sortit son revolver pour abattre sa sœur. Mais un “nègre” (sic) qui les accompagnait intervint pour l’empêcher de tirer et parvint à le maîtriser en lui faisant entendre qu’abattre sa sœur, c’était commettre un geste qui pourrait coûter le trône à son père… Lalla Aïcha profita de la confusion qui suivit pour disparaître avec son amant et filer à toute vitesse sur Rabat. Elle alla trouver sa mère et lui raconta qu’elle était sortie prendre l’air avec sa gouvernante française et qu’au cours de la promenade elle avait rencontré Moulay Hassan en état d’ébriété, en compagnie de deux femmes de Casablanca. La mère prit fait et cause pour sa fille et se rendit chez le sultan, qu’elle informa duscandale. Mohammed V fit mander sur le champ Moulay Hassan et lui adressa les pires reproches. Il le mit en demeure de ne plus revoir sa sœur. Dans la bagarre, Moulay Abdellah prit lui aussi le parti de Lalla Aïcha. L’affaire fit beaucoup de bruit à Casablanca, où l’incident est connu dans tous les milieux bourgeois”.

    L’amitié de Moulay Hafid…

    Avant d’entrer dans le vif du sujet, évoquons ce qu’il y a eu de plus anecdotique dans la relation de Hassan II avec la communauté juive : ses maîtresses. De la fin des années quarante jusqu’à l’exil en 1953, Hassan mène une vie de fêtard qui n’échappe ni à l’administration du protectorat ni à ses compatriotes. “Collabo” notoire des français qui en ont fait un des khalifa de Casablanca après la Seconde guerre mondiale, Moulay Hafid Alaoui n’éprouve aucune difficulté à convaincre des jeunes femmes de la communauté juive de se joindre aux nombreuses fêtes organisées par la jeunesse dorée de la grande ville. L’héritier du trône apprécie particulièrement leur compagnie. Pour “services rendus”, le prince saura “renvoyer l’ascenseur” en récupérant dans son équipe un Moulay Hafid que Mohammed V venait de destituer de son poste de gouverneur de Marrakech sous la pression de Ben Barka.

    Mon nom est Jalil

    Quelques semaines avant le douloureux départ pour l’exil, Moulay Hassan a manifestement trouvé le moyen d’adoucir une existence tourmentée. Les devoirs de sa charge ne l’empêchent pas de jouir de tous les plaisirs qui s’offrent à sa portée : “Depuis quelques temps, notent les RG français, Moulay Hassan descendrait au moins deux fois par semaine à Casablanca pour participer à des surprises-parties organisées soit chez Yacoubi, avenue Meinier, soit chez Boukali, boulevard Bonaparte”. Moulay Hassan se comporte aussi au passage en parfait “groupie”. Le 31 juillet 1953, il adresse ainsi une lettre expresse à la danseuse étoile de l’opéra de Marseille, il la signe “Jalil” et la fait poster à Fès par le directeur d’un hôtel.

    La french connection

    Une confidence faite par Mohammed V à son ami le docteur François Cléret ajoute un élément étonnant à la biographie de Hassan II : si l’on en croit le médecin français, la grand-mère paternelle de Hassan II aurait été d’origine française. “A la fin de l’année 1955, quelques jours après son retour au Maroc après vingt-sept mois d’exil, Mohammed V m’a confié un secret : “La joie profonde que je ressens aujourd’hui d’être au milieu de mon peuple, me dit-il, est un peu assombrie par la mort de ma mère, Lalla Yacout, la veille de mon retour au pays. Cette femme, que j’ai beaucoup aimée, a eu une grande importance dans ma vie. Aujourd’hui, je vais vous faire une révélation. Ma mère était française. Elle a été enlevée à la fin du XIXème siècle près de Hyères, en Provence, par les derniers barbaresques de Tunisie, qui l’ont revendue aux pirates de Salé. Finalement, des tribus du Haouz l’ont offerte à mon père, Moulay Youssef”. Une fois monté sur le trône, poursuit le médecin, le jeune sultan a donné à sa “mère” des conditions de vie décentes. Toute sa vie, y compris à Madagascar où il n’avait pu l’emmener, il est resté en contact avec elle. Grâce à elle, le sultan parlait un bon français et, s’il avait recours à un interprète ou s’exprimait volontairement dans un français approximatif, c’était pour donner le change à ses interlocuteurs français ou pour gagner le temps de la réflexion”. Mohammed V n’a plus jamais évoqué sa filiation avec son ami médecin. Hassan II était-il au courant de l’existence de cette ascendance étrangère ?

    Petits arrangements entre amis

    Madagascar, comme au Maroc ou ailleurs, les besoins d’argent du prince héritier sont permanents. A la fin du mois de juin 1955, une superbe Buick importée du Maroc par le sultan est volée à Tananarive. Curieusement, le prince l’avait assurée quelques jours auparavant auprès de la compagnie Descours et Cabo. Très rapidement, il se rend dans la capitale malgache et réclame à la compagnie d’assurances la somme de 1,8 million. Il demande en outre que les papiers établis ne fassent état que d’un remboursement de 1,1 million. Pour quelle raison ? Parce que, comme il le déclare un peu plus tard, “cette différence me permettra ainsi de régler quelques dettes”. “Le prince, conclut l’auteur de cette note, a évidemment demandé à la personne qui a bénéficié de ses confidences de faire preuve de la plus grande discrétion, notamment vis-à-vis des membres de sa famille”.

    J’aime et j’aime pas !

    En juin 1956, Moulay Hassan est au Caire et se comporte déjà comme un vieux routier de la politique internationale. Son discours est double. Aux Egyptiens, il confie avoir gardé une impression “inoubliable” de son séjour, occultant totalement “les moustiques et la chaleur accablante” dont il se plaignait auprès de ses proches. Il affirme à Mahmoud Al Saadani, envoyé spécial du quotidien Al Goumhouriya : “Le Caire m’a étonné, elle est beaucoup mieux que certaines capitales européennes. Votre peuple est bon, et la personnalité de votre chef, Nasser, m’a profondément ému”. Mais, à l’ambassadeur de France au Caire, le prince n’a pas caché que l’Egypte et ses dirigeants ne lui ont pas fait “la meilleure impression” et que “les prétentions du président Nasser ont agacé sa susceptibilité”.

    Un hélico, deux avions

    Dirigé par Si Bekkai, proche de la famille royale, le gouvernement marocain propose, début juillet 1956, d’offrir un avion au prince impérial à l’occasion de son 27ème anniversaire. Convaincue des bonnes dispositions du prince à l’égard de Paris, la France se résout, au mois de septembre, à lui offrir un hélicoptère. Mais, sans doute trop inconfortable ou bruyant, l’engin ne suffit pas au bonheur du prince. Le 30 octobre 1956, il envoie un émissaire au conseiller financier de l’ambassade de France pour lui demander confidentiellement 120 000 dollars… afin d’acheter deux avions.

    L’amour ou le trône

    En 1957, la filmographie de la comédienne française Etchika Choureau (qui avait entamé sa carrière en 1952, dans un film de Michelangelo Antonioni, I Vinti) marque un vide total ! Que se passe-t-il ? Tout simplement, à l’instar de Cécile Aubry, tombée amoureuse d’un fils du Glaoui, le fameux pacha de Marrakech, Etchika s’est éprise de Moulay Hassan, autre “prince oriental” selon la presse people. Elle l’a rencontré à Cannes, où le prince se remet fastueusement d’une pénible ablation des amygdales. Un amour compliqué ! Elle reprend le travail en 1958, avec deux films tournés aux Etats-Unis, qui font un flop. Le succès ne reviendra plus. Elle disparaît ensuite pendant quelques années, passant le plus clair de son temps au Maroc en compagnie du prince héritier. Ainsi, en ce milieu de l’année 1960, non seulement Etchika est enceinte mais, selon ce qui est rapporté au souverain, elle se bercerait d’illusions et se verrait déjà reine ! Mohammed V se doit, lui, de veiller au respect des coutumes de la dynastie alaouite. Il tente de ramener son fils à la raison, menace de le destituer au profit de son jeune frère Moulay Abdellah… Le docteur Cléret est alors chargé de transmettre à Hassan les observations du roi, aux yeux de qui il est impensable que l’héritier du trône épouse une étrangère, et encore moins qu’elle puisse lui donner un enfant. Le scandale serait énorme ! Mis en demeure de choisir entre le trône et l’enfant, Moulay Hassan opte, alors, pour le trône…

    La mort de Mohammed V…

    Dans la soirée du 25 février 1961, veille de la date qu’il a retenue pour l’intervention, Mohammed V entre en clinique et s’installe dans la chambre que Cléret lui a préparée. “Le 26 février 1961 au matin, poursuit ce dernier, j’aidai Sidna (Mohammed V) à se lever. Il s’était purifié le corps dans un bain prolongé et l’avait parfumé aux senteurs de l’encens comme pour un rendez-vous avec Dieu. Il était étonnamment calme, résigné. Il m’apprit, penaud, que, devant l’insistance de Lalla Abla, qui lui présentait un bol de tisane comme un remède miracle, il avait rompu le jeûne prescrit et l’avait bu aux environs de 23 heures. Je prévins aussitôt l’anesthésiste suisse, qui ne parut pas troublé. Muni de mon dossier médical, ce dernier prit aussitôt son patient en charge. A 9 heures, le roi s’allongeait sur la table d’opération. Il me prit la main et je sentis son étreinte se desserrer lentement”. Assis dans un angle de la salle, Cléret assiste, inquiet, à l’opération. A 11 heures, il accompagne le chirurgien au moment où il sort pour annoncer le bon déroulement de l’intervention au prince Moulay Hassan, lequel attend dans le patio, entouré du docteur Abdelkrim Khatib, du docteur Henri Dubois-Roquebert et d’une dizaine de médecins. Chacun se réjouit. 20 minutes plus tard, une infirmière vient discrètement avertir le médecin et ami de Mohammed V que l’anesthésiste, resté en salle pour le réveil, désire le voir d’urgence. Il est livide : son patient gît sans vie !

    Fou comme un éléphant

    Belgrade, septembre 1961. Hassan II sympathise avec le Premier ministre de Birmanie, U Nu. Il convie ce dernier à un dîner et, pour le remercier, U Nu lui offre un éléphant d’Asie. Au retour de Belgrade, l’éléphant de parade d’U Nu, richement harnaché, conduit par son cornac birman, arrive à Rabat. Le pachyderme salue respectueusement le roi en fléchissant la patte droite. Hassan II, charmé, met à sa disposition le vaste parc de sa résidence d’été de Dar Es Salam, où l’animal vit heureux. Le cornac se lassant, il faut le renvoyer dans son pays. N’entendant plus la voix qui le rassurait, l’éléphant se lance dans une course effrénée, à la recherche de son compagnon. Affolé, il court dans tous les sens, déracinant les arbres, chargeant les hommes dont il ne comprend pas le langage. Il est finalement abattu par le colonel Gharbaoui, juché sur un char…

    Une farce de mauvais goût

    Peu de temps après avoir pris le pouvoir, Hassan II se rend à Fès, la capitale spirituelle, afin de sacraliser son intronisation. C’est l’occasion des grandes festivités. Après celui des hommes vient le jour consacré aux réjouissances réservées aux femmes, toujours en présence du roi. Les épouses des ministres, des dignitaires du royaume, des ambassadeurs des pays arabes, des notables de haut rang partagent les joyeuses agapes avec les membres de la famille royale. A la fin du repas, on amène le gâteau du roi, une monumentale pâtisserie. Bientôt, toutes ces femmes sont prises de malaises, vomissent, s’agitent, convulsent dans ce que le docteur François Cléret qualifie de “manifestations de délire onirique”. “Ce furent, se souvient le vieux médecin, deux journées épouvantables. Les épouses des ambassadeurs arabes étaient compromises… Le gâteau était drogué. Je me débattais seul au milieu de deux cents femmes ! Il a fallu qu’avec mon chauffeur nous dévalisions le plus discrètement possible les pharmacies de Fès pour récupérer un antidote à base d’atropine et tous les contre-poisons disponibles. C’est Hassan II qui était à l’origine de cette malheureuse initiative, et il ne pensait pas que cette grosse farce prendrait une telle ampleur. Je commençais à découvrir le nouveau roi”.

    Ils ont vu la tête de…

    Lors d’un entretien, le Fqih Basri nous a raconté que deux proches du roi (son beau-frère, Mohammed Cherkaoui, toujours vivant, et Driss Slaoui, décédé) lui auraient affirmé avoir assisté, deux jours après l’enlèvement de Ben Barka, à un dîner d’une dizaine de personnes dans la villa de Souissi (près de Rabat) de Hassan II. A la fin du repas, un grand plateau couvert d’un linge aurait été apporté. Le roi aurait retiré le linge et la tête de Ben Barka serait apparue. Cherkaoui aurait été pris de vomissements et Hassan II lui aurait dit : “Ah ! Je vois que quand on touche à un de tes amis, cela te rend malade !”. Dans une lettre à Me Maurice Buttin, avocat de la famille Ben Barka, Mohammed Lahbabi, longtemps un des principaux dirigeants socialistes marocains, évoque également au conditionnel “le rapatriement de la tête de Ben Barka au Maroc”. Quatre fois condamné à mort, Fqih Basri, militant d’extrême gauche, est un de ceux qui affirmèrent que Hassan II avait fait assassiner son père, et ne fut pas inquiété pour ce genre de propos. Il n’a pas toujours été crédible et suscitait une certaine méfiance chez nombre de ses anciens amis politiques.

    Docteur Hassan II

    Régulièrement entouré de spécialistes marocains ou étrangers, Hassan II est obsédé par sa santé. Dans un entretien accordé à la revue italienne Class, il affirme même avoir étudié la médecine “durant ses deux années et demie d’exil à Madagascar, mais sans suivre de cours réguliers, puisqu’en ce temps-là il n’y avait pas de faculté de médecine sur l’île. Un médecin qui serait en même temps juriste serait un homme particulièrement brillant. Malheureusement, je n’ai pu le réaliser”. Il lui arrive fréquemment d’appeler François Cléret aux quatre coins du palais “pour des motifs futiles : prise de tension artérielle, avis sur un problème de santé, exposé sur une période d’histoire du pays, et cela au milieu d’une assemblée de ministres ou de personnalités étrangères étonnées mais respectueuses”. Un jour, une cousine de la mère du roi, souffrant de douleurs abdominales, est “examinée” par Hassan II, qui conclut à une appendicite aiguë. Il convoque le docteur et le met en demeure de l’opérer. “J’eus beaucoup de mal à lui épargner cette intervention inutile. Tout se calma d’ailleurs avec un antibiotique. Le roi fut néanmoins très affecté par ma réaction et m’ignora pendant plusieurs jours”. Ce n’était pas la première fois que le souverain imposait un traitement à l’un de ses proches. Déjà, son cousin Moulay Ali s’étant plaint d’une douleur à la jambe, Hassan II avait “diagnostiqué” une fracture à la cuisse et contraint un chirurgien marocain à immobiliser le malheureux dans un plâtre monumental pendant un mois !

    Le fqih de Sa Majesté

    Le docteur Cléret soutient que Hassan II avait une peur terrible de mourir, surtout de maladie. Un jour qu’il se trouvait à Lausanne avec le roi, celui-ci lui demanda de l’accompagner chez un Suisse qui lui avait fait croire qu’il rajeunissait les gens par le biais de lavements et de micro-organismes. “C’était un escroc, et j’ai eu bien de la peine à en convaincre le souverain…”. Hyperréaliste et fort intéressé par les découvertes scientifiques, Hassan II se comporte pourtant de façon peu rationnelle en certaines circonstances. Rencontrant le roi Hussein de Jordanie peu après la seconde tentative de coup d’Etat, il lui confie, selon une amie du souverain jordanien, qu’il est désormais conseillé par une sorte de voyant qui lui évite de se retrouver dans des situations périlleuses. Entre autres recommandations, le spirite lui a ainsi ordonné de ne jamais prendre l’avion le mardi…

    On ne rigole pas avec le roi !

    L’humour n’est pas le trait dominant de la personnalité hassanienne, même si les courtisans qui l’entourent ne manquent pas une occasion de s’esclaffer à la moindre saillie du “patron”. Son manque d’humour a peut-être même provoqué des drames. En tout cas, François Cléret est persuadé d’en avoir évité un : “Une année, à la fin du mois de ramadan, le roi avait invité sa cour dans sa villa de Souissi. Etchika Chourou, qu’il revoyait régulièrement, était présente, et avait ramené de Paris Marc, un gay très drôle et très intelligent. On sert une tête de veau : “Ah, dit Marc, cela me rappelle quelqu’un !”, et se tourne vers Hassan II. Celui-ci prend très mal cette plaisanterie quelque peu déplacée. Il a l’air furieux et fait un petit signe de tête, comme il lui arrivait souvent. Quatre gardes du corps se jettent alors sur le malheureux et s’apprêtent à le défenestrer. J’ai regardé le roi avec beaucoup de sévérité. Je suis convaincu que j’ai sauvé la vie du type. Antiquaire de son métier, Marc m’a fait cadeau par la suite de deux belles lampes…”.

    De l’amour des langues

    Hassan II pouvait raconter une fable ou une histoire qui, sans être désopilante, est amusante et instructive. A quelques-uns de ses sujets qui l’interrogeaient, lui, l’inconditionnel du bilinguisme, sur la langue que les Marocains devaient maîtriser –l’arabe, le berbère ou une autre -, on lui prête cette réponse : “Un jour, un rat convoqua ses enfants encore trop jeunes pour connaître la vie et ses dures réalités. ‘Le chat est notre ennemi, leur dit le père rat d’un air grave. Vous devez donc savoir que le chat, qui représente un danger pour vous, est reconnaissable parce qu’il miaule. Vous voilà avertis, mes enfants : faites donc le meilleur usage de ce conseil !…’. Ce que firent les petits rats. Le chat, sans cesse bredouille, voyant qu’il était incapable d’attraper les petits rats, eut alors l’idée géniale d’aboyer au lieu de miauler. Et chaque fois qu’il attrapait un petit rat qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il lui disait : ‘C’est ton père qui est responsable de ta capture, parce qu’il ne t’a appris qu’une seule langue !’”.

    Un roi sympa

    Automne 1990, la sortie du livre de Gilles Perrault, Notre ami le roi, provoque un séisme. Parfois volontairement excessif dans sa formulation pour mieux toucher le lecteur, le brûlot connaît un énorme succès et frappe l’imagination des Marocains. Hassan II en est aussi surpris que furieux. Interrogé quatre ans plus tard par Eric Laurent, Hassan II parle de “manipulation” des éditions Gallimard : “Les Français, confie-t-il au journaliste, m’aiment bien. Ils m’ont vu sur la couverture en smoking, je suis élégant. Ils ont acheté le livre pour cela. Pour eux, c’était l’histoire d’un roi sympa !”.

    Une nounou juive…

    Assistant du secrétaire d’Etat, en charge du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord sous la présidence de Bill Clinton, Martin Indyk est amené à rencontrer fréquemment Hassan II dans les dernières années de sa vie. Dans un entretien accordé dix ans après la mort du roi, l’ancien ministre américain livre une anecdote révélatrice :“’Vous savez, Monsieur Indyk, j’ai des sentiments particuliers envers les juifs, car, bébé, on m’a séparé de ma mère biologique et, de ce fait, elle ne m’a pas donné l’affection maternelle nécessaire. Ma nounou juive m’a élevé et m’a donné cette affection, et c’est pourquoi je suis attaché à la communauté juive’. Voilà tout ce qu’il m’a dit. Etrange ! Cela faisait des années que je venais le voir comme représentant du président Clinton, et lui me voyait en tant que juif ! Il me semblait qu’il avait confiance en moi comme il avait confiance en sa nounou. Il y avait une sorte de transfert d’affection…”.Recevant Shimon Peres le 18 mars 1981 dans son palais de Marrakech, Hassan II lui avait tenu des propos similaires :“Je suis heureux de vous rencontrer. Je tiens à vous dire que j’ai un sentiment particulier pour les juifs. Ma nourrice était juive et mon père m’a appris que cela portait malheur de faire mal aux juifs. Dieu ne le permet pas”.

    Curieusement, ses hagiographes ne disent mot de cette “nounou”. Hassan II lui-même n’évoque dans ses mémoires que deux gouvernantes françaises. Il semble réserver cette “révélation” à des personnalités juives, qui n’en ont parlé que plusieurs années après sa mort.

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  • Maroc : Texte et commentaires sur la constitution octroyée

    ARTICLE 19: Le Roi, Amir Al Mouminine. Représentant Suprême de la Nation, Symbole de son unité, Garant de la pérennité et de la continuité de l’Etat, veille au respect de l’Islam et de la Constitution. Il est le protecteur des droits et libertés des citoyens, groupes sociaux et collectivités.

    Commentaire : Et nous, qui va nous protéger de celui qui viole les « libertés des citoyens, groupes sociaux et collectivités » ?

    Il garantit l’indépendance de la Nation et l’intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières authentiques.

    Commentaire : Il garantit avant tout que ses affaires marchent bien et que le pillage du Maroc par son entourage direct continue.

    ARTICLE 20: La Couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se transmettent de père en fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de SA MAJESTÉ LE ROI HASSAN II, à moins que le Roi ne désigne, de son vivant, un successeur parmi ses fils, autre que son fils aîné. Lorsqu’il n’y a pas de descendants mâles en ligne directe, la succession au Trône est dévolue à la ligne collatérale mâle la plus proche et dans les mêmes conditions.

    Commentaire : On comprend mieux maintenant pourquoi « Moulay Hicham », petit-fils de roi, neveu de roi et cousin de roi, premier de la « ligne collatérale mâle » pense qu’il des chances de piquer le trône à son cousin. Mais bon, il faudrait quand même que le futur « Hassan III » ou le possible « Rachid je ne sais combien » ne soient plus là pour le raconter.

    ARTICLE 21: Le Roi est mineur jusqu’à seize ans accomplis. Durant la minorité du Roi, un Conseil de régence exerce les pouvoirs et les droits constitutionnels de la Couronne, sauf ceux relatifs à la révision de la Constitution. Le Conseil de régence fonctionnera comme organe consultatif auprès du Roi jusqu’au jour où il aura atteint l’âge de vingt ans (20) accomplis.

    Le Conseil de régence est présidé par le premier président de la Cour Suprême. Il se compose, en outre, du président de la Chambre des Représentants, du président de la Chambre des Conseillers, du Président du Conseil régional des oulémas des villes de Rabat et Salé et de dix personnalités désignées par le Roi intuitu personae.

    Les règles de fonctionnement du Conseil de régence sont fixées par une loi organique.

    Commentaire : J’ai une proposition pour assurer la pérennité de la monarchie en cas de vacance du pouvoir. Changer la composition du Conseil de la régence et nommer comme membres dirigeants les personnes suivantes : Cheikh Abdeslam Yassine de Al Adl Wal Ihsane (Justice et spiritualité), Abdallah El Harrif de La Voie démocratique, Abdelhamid Amine le vice-président de l’AMDH et le putschiste militaire copain du général Mohamed Oufkir Ahmed Rami.

    ARTICLE 22: Le Roi dispose d’une liste civile.

    Commentaire : Bien sûr. Selon le quotidien espagnol El Pais, le budget de la famille royale marocaine est 28 fois supérieur à celui de la famille royale espagnole. C’est-à-dire que le Maroc est 28 fois plus riche que l’Espagne. Et après ils disent ne pas comprendre pourquoi certains ne sont pas contents de vivre sous cette « démocratie mohammedienne ».

    ARTICLE 23: La personne du Roi est inviolable et sacrée.

    Commentaire : Doucement les gars, personne n’a envie de violer quiconque ici ! Et puis, Pardon Majesté ! il n’y a de sacré que dieu.

    ARTICLE 24: Le Roi nomme le Premier ministre.

    Sur proposition du Premier ministre, Il nomme les autres membres du Gouvernement,

    Il peut mettre fin à leurs fonctions.

    Il met fin aux fonctions du Gouvernement, soit à Son initiative, soit du fait de la démission du Gouvernement.

    Commentaire : Et qui peut mettre fin aux fonctions du roi ? C’est une simple et innocente question.

    ARTICLE 25: Le Roi préside le Conseil des ministres.

    Commentaire : Combien de fois il l’a fait présidé depuis son accension au trône ?

    ARTICLE 26: Le Roi promulgue la loi dans les trente jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée.

    Commentaire : Pourquoi trente jours et pas trente ans ? Il peut faire ce qu’il veut. Le Maroc lui appartient. Ceux qui attendent continueront d’attendre.

    ARTICLE 27: Le Roi peut dissoudre les deux Chambres du Parlement ou l’une d’elles seulement, par dahir, dans les conditions prévues aux articles 71 et 73 du titre V.

    Commentaire : D’accord, d’accord… mais sur proposition du premier ministre SVP.

    ARTICLE 28: Le Roi peut adresser des messages à la Nation et au Parlement. Les messages sont lus devant l’une et l’autre Chambre et ne peuvent y faire l’objet d’aucun débat.

    Commentaire : Non mais, c’est quoi cette histoire ? C’est Big Brother ou quoi ? Et bien non. Du moment que ces « messages » ne sont pas relus avant par un premier ministre élu par les urnes, et qui le cas échéant peut apporter les corrections qu’il estime nécessaires, ces messages doivent être débattus et pourquoi pas refusés par un parlement dont les membres seraient élus démocratiquement.

    ARTICLE 29: Le Roi exerce, par dahir, les pouvoirs qui Lui sont expressément réservés par la Constitution.

    Les dahirs sont contresignés par le Premier ministre, sauf ceux prévus aux articles 21 (2° alinéa), 24 (1er, 3° et 4° alinéas) 35, 69, 71, 79, 849 91 et 105.

    Commentaire : Après la réforme de la constitution par une assemblée constituante, les élus du peuple vont devoir diminuer considérablement les pouvoirs astronomiques du souverain. Certes, le roi, s’il est toujours là, peut continuer à exercer par dahir, ou par lettre de cachet si ça lui chante, mais uniquement sur proposition d’un premier ministre élu démocratiquement.

    ARTICLE 30: Le Roi est le Chef Suprême des Forces Armées Royales.

    Il nomme aux emplois civils et militaires et peut déléguer ce droit.

    Commentaire : Pourquoi toutes ces majuscules ? « Roi », « Chef », « Suprême », « Forces »… On a compris que pour le moment c’est lui le boss. Il se prend pour dieu. Mais dans le futur son rôle consistera à porter un joli uniforme, à suivre les parades militaires conjointement avec le premier ministre et à inaugurer les chrysanthèmes.

    ARTICLE 31: Le Roi accrédite les ambassadeurs auprès des puissances étrangères et des organismes internationaux. Les ambassadeurs ou les représentants des organismes internationaux sont accrédités auprès de Lui.

    Il signe et ratifie les traités. Toutefois, les traités engageant les finances de l’Etat ne peuvent être ratifiés sans avoir été préalablement approuvés par la loi.

    Les traités susceptibles de remettre en cause les dispositions de la Constitution sont approuvés selon les procédures prévues pour la réforme de la Constitution.

    Commentaire : Pourquoi pas ? Mais, même réponse que pour l’article 29.

    ARTICLE 32: Le Roi préside le Conseil Supérieur de la Magistrature, le Conseil Supérieur de l’Enseignement et le Conseil Supérieur de la Promotion Nationale et du Plan.

    Commentaire : Pas de problème. Dans un Maroc démocratique on l’occupera aussi avec d’autres « Conseils Supérieurs ». Le Conseil Supérieur de la défense du tagine marocain, le Conseil supérieur de la Derbouka, etc…

    ARTICLE 33: le Roi nomme les magistrats dans les conditions prévues à l’article 84.

    Commentaire : Si vous voulez…. Mais rappelez-vous, cela doit être fait sur proposition du ministre de la justice et avec l’accord préalable du premier ministre.

    ARTICLE 34: Le Roi exerce le droit de grâce.

    Commentaire : Même réponse que pour l’article 33.

    ARTICLE 35: Lorsque l’intégrité du territoire national est menacée ou que se produisent des événements susceptibles de mettre en cause le fonctionnement des institutions constitutionnelles, le Roi peut, après avoir consulté le président de la Chambre des Représentants. Le président de la Chambre des Conseillers ainsi que le président du Conseil Constitutionnel, et adressé un message à la Nation, proclamer, par dahir, l’état d’exception. De ce fait, Il est habilité, nonobstant toutes dispositions contraires, à prendre les mesures qu’imposent la défense de l’intégrité territoriale, le retour au fonctionnement des institutions constitutionnelles et la conduite des affaires de l’Etat.

    L’état d’exception n’entraîne pas la dissolution du Parlement.

    Il est mis fin à l’état d’exception dans les mêmes normes que sa proclamation.

    Commentaire : Rien de tout cela. Dans les moments difficiles pour la Nation, c’est le Parlement sous la conduite du premier ministre et des chefs des groupes parlementaires qui mène la danse. Le roi, cantonné dans son beau palais, n’a qu’à signer les dahirs que lui présentera le premier ministre.

    La défense du pays dans ses frontières internationalement reconnues est affaire de tous les Marocains.

    Source

    Tags : Maroc, constitution, printemps arabe, démocratie, Makhzen, mohammed VI

  • Marruecos dispone de máquinas bien rodadas para el chantaje, el terrorismo, el tráfico de drogas y la emigración ilegal.

    La dictadura en Marruecos reina por el miedo a lo peor « ¡Yo o el caos! ». Las formas elementales de la dictadura en mi país (Marruecos).

    Independientemente de las explicaciones sociológicas y políticas presentadas sobre el régimen nazi marroquí, los procesos históricos de su establecimiento y el perfil de sus principales actores, dejando de lado los esquemas teóricos sobre la dictadura, el totalitarismo y el autoritarismo y tomando sólo como materia prima lo que se ha leído, visto y escuchado, podemos deducir sin ambigüedad el perfil y el sistema de funcionamiento de la dictadura en Marruecos.

    El poder en la cima del estado es personal y absoluto. Un jefe de Estado de un protectorado francés o de un plebiscito popular controla todos los mecanismos de seguridad, civiles, económicos, militares y administrativos del país. Para ejercer este poder absoluto, no tiene intención de seguir ningún texto, ley o código que pueda obstaculizar su voluntad o controlar sus directivas. Los textos y las leyes existen sólo para servir al sistema de dominación y para apoyar el carácter arbitrario de las sanciones.

    El núcleo del poder es el Jefe del Estado rodeado por un pequeño círculo de fieles que están unidos a él por relaciones de parentesco y consanguinidad: hijos, hermanos, primos y cuñados, amigos, etc. Tres instrumentos « básicos » hacen que el poder funcione: el terror, la corrupción y el binomio propaganda-adoctrinamiento. El terror practicado es sideral, infinito, una capacidad para matar sin límites bajo la cobertura de leyes de emergencia casi eternas. Para ello, la población, los ciudadanos, a los ojos del poder, se mutan y se vuelven « inhumanos ». Según el régimen, se transforman en « ratas », « criminales monstruosos », « traidores », « madaouij », « jiaanine », « ciudadano de 20 dh ». De esta manera, se puede disparar a voluntad.

    En cuanto a la corrupción, en sí misma es objeto de una profunda investigación, de lo variada, múltiple y « creativa » que es. No hay que olvidar que es el mayor propósito de la « clientilización a la corrupción » de toda la población. Todos están invitados a « servirse » de la corrupción, desde los pequeños funcionarios de aduanas hasta los grandes comerciantes y empresarios.

    Si existe un derecho reconocido por la dictadura marroquí, es el derecho a ser corrompido! Todo el mundo está involucrado, y todos son cómplices. Los que se niegan a jugar el juego son los potenciales sospechosos y traidores, seres « asociales », potencialmente peligrosos, ¡Cuidado! Honesto, por lo tanto sospechoso.

    Finalmente, la dictadura marroquí se construye « una imagen » que supuestamente llena el grado cero de libertad y democracia. A golpes de propaganda y adoctrinamiento, nuestros dictadores del poder absoluto en Marruecos eligen su tema favorito.

    Hoy en día es « ¡Yo o el caos! « Un sistema de apaleamiento y de informaciones destiladas que difunde el miedo y la desconfianza en el seno de la población. Esta última, atomizada, tras haber perdido los lazos fundamentales de la solidaridad básica, se convierte, según las expectativas del régimen fascista, en demandadora de estabilidad a cualquier precio.

    La imagen del régimen tal como aparece en el adoctrinamiento propagandístico es la del guardián de la estabilidad, una válvula de seguridad que impide que las categorías sociales y varios segmentos de la población se maten entre sí. La característica del poder en la cúspide del Estado es personal y absoluta: crear y mantener la guerra civil latente al mismo tiempo que se pretende combatirla.

    En las relaciones internacionales, utiliza principalmente la mentira y el chantaje. Mentir para ganar tiempo y la confianza de las democracias occidentales: de hecho, los potentados marroquíes muestran su pretendida buena voluntad y dan muchas promesas para ganar tiempo y, en última instancia, no cumplir ninguna. Además, disponen de máquinas bien rodadas para el chantaje, el terrorismo, el tráfico de drogas y la emigración ilegal, dirigidas tanto al mundo occidental como a sus países « hermanos ».

    Cuando pretenden luchar contra el narcotráfico, la emigración clandestina y el terrorismo, especialmente en sus versiones islamistas fundamentalistas, lo hacen contra grupos que ellos mismos has creado, mantenido y formado. Los « venden » en el momento adecuado, con dividendos lucrativos, al que más ofrece.

    En el sistema de guerra civil latente establecido, el régimen constituye sus propias bases sociales. La dictadura en Marruecos no está socialmente aislada como otras dictaduras árabes y algunas dictaduras militares africanas, asiáticas o centroamericanas. Emana y se arraiga en segmentos socioculturales que alimentan lo que Ibn Jaldún ha visto y llamado la asab, este difuso conjunto de solidaridad basada en el parentesco, el clientelismo y el saqueo, con el fin de construir y mantener el poder en torno a una familia tribal, una comunidad religiosa y una región específica.

    Es dentro de estos grupos étnico-socio-culturales que las autoridades constituyen sus reservas de esbirros, secuaces y otros agentes que sustituyen al ejército regular y la policía. Fuerzas seguras, sobrearmadas y sobreentrenadas, supervisan al ejército y a las fuerzas del orden, intervienen en paralelo y se encargan de la limpieza en las unidades demasiado sensibles a los agravios de la población y a los cantos de sirena del pueblo. Es el último baluarte del régimen.

    La economía no está en el centro de la vida sociopolítica. No produce la red de intereses que normalmente crea los lazos sociales y determina la política. Entre otras cosas, es una herramienta de la dictadura, está sujeta a la voluntad de las autoridades y funciona como un sistema de recompensas para los clientes y de sanciones para los opositores y las personas recalcitrantes.

    Cabe señalar también que no existen fronteras claras entre los bienes públicos y los fondos privados del Jefe del Estado y su familia en Marruecos y la utilización de éstas contra los ciudadanos y los opositores. No es extraño observar la reproducción de estas « formas » en todos estos países árabes. ¿Forman parte del mismo fondo cultural? ¿Marcan el fracaso del Estado democrático moderno frente a la omnipotencia de las estructuras primordiales, las del ahl? ¿A qué precio podrían las revueltas de primavera árabes reducir estas estructuras si no se erradicaran? Frente a la infinita capacidad de perjuicio y violencia, ¿la no violencia, es posible y puede ganar? En la lógica de estos sistemas, la guerra civil no es una alternativa desafortunada, más bien parece un hecho consumado.

    Orilio Bahia

    Fuente

    Tags: Terrorismo, Marruecos, Makhzen, DGED, migración, chantaje,

  • Maroc : De la dissonance cognitive et de la schizophrénie marocaine

    Bernard R.

    Le Maroc est un pays étonnant.

    On avait parlé, il y a quelques temps, de la fameuse « hypocrisie » marocaine. Beaucoup d’étrangers (et quelques marocains) ont du mal à comprendre que l’on puisse s’afficher musulman pratiquant, se réclamer publiquement des valeurs morales de l’Islam, tout en ayant, dans le privé, « en cachette », une attitude totalement différente.

    Boire de l’alcool, regarder des films pornos chez soi (« Sexe » est un des mots clé les plus recherchés pendant Ramadan) est une chose.

    Mais ces derniers temps, le Maroc a porté l’art de la contradiction interne et l’art de l’évitement des questions qui fâchent à un niveau largement supérieur, dignes du Guiness des Records.

    A gauche, El Mostafa Ramid, ministre PJD (donc islamiste) des Droits de l’Homme. A droite, Sa Majesté Mohamed VI. Au milieu, les fantômes de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. En décor, le musée Yves Saint-Laurent à Marrakech. En fond sonore, une interview télévisée de Fabrice Thomas, ancien chauffeur et amant de Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent.

    Notre ministre Ramid est un peu obsédé par les homosexuels. Il a un long historique de déclarations homophobes. En 2012, il avait condamné le nombre de touristes étrangers venant à Marrakech « pour s’éloigner de Dieu et commettre des péchés« . En septembre, il traite les homosexuels d’ordures, après leur avoir recommandé de changer de sexe.

    Au-delà de la colère légitime des associations marocaines, qui protestent contre les propos discriminatoires d’un ministre chargé des Droits de l’Homme, ces déclarations sont à mettre en parallèle avec la façon dont le Roi, le Maroc et Marrakech honorent Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent, couple homosexuel notoire, comptant bien tirer des revenus touristiques substantiels du (superbe) musée qui vient d’ouvrir à Marrakech.

    En effet, quelques mois avant sa mort, Pierre Bergé reçoit des mains du Roi le Grand Cordon du Wissam Alaouite. Le Grand Cordon (ou Grande Croix) est le plus élevé des niveaux de cette décoration, équivalente à notre Légion d’Honneur, et la seule décoration marocaine qui puisse être attribuée à des personnalités étrangères.

    On est donc dans une situation où un des ministres marocains affirme que l’homosexualité est une déviance sexuelle inacceptable qui doit être punie juridiquement, tandis que le Roi décore et honore un homosexuel connu, partisan du mariage homosexuel, fondateur du journal Têtu et de la chaîne de télévision Pink et, surtout, fondateur puis président de Sidaction, soutien d’autres associations comme Act-Up.

    Bref, tout le contraire d’un homosexuel honteux et caché…

    De la même façon, toute la communication autour de l’ouverture du musée Yves Saint-Laurent à Marrakech ignore totalement la vie privée des deux hommes. Pourquoi aimaient-ils autant le Maroc ? Pourquoi partageaient-ils une maison ? Silence, on ne sait pas.

    On a un beau musée, et voilà, c’est tout. C’est tout.

    (D’ailleurs, les peintures de nus assez explicites que Jacques Majorelle faisait, dans ces jardins, de jeunes beautés locales à peine pubères sont tout aussi ignorées des medias marocains, qui ne mettent en avant que les images du Maroc traditionnel, kasbahs, ahiddous et compagnie…)

    Deux femmes nues dans les jardins Majorelle, tableau de Jacques Majorelle
    « Les deux amies » de Jacques Majorelle, dans la plus pure tradition de l’érotisme orientaliste et colonial.

    Les hasards du calendrier (peut-être un peu aidés) ont voulu que quelques jours à peine séparent l’inauguration du musée de Marrakech et la publication par Frédéric Thomas d’un livre de souvenirs où il raconte ses aventures sexuelles (sa prostitution, pourrait-on même dire) et accuse Pierre Bergé et Yves Saint Laurent d’avoir organisé des orgies et protégé des actes pédophiles dans leur villa Majorelle.

    C’est sorti sur le web, dans la presse francophone. Mais pas au Maroc. A ma connaissance, AUCUN des medias en ligne que nous suivons régulièrement pour la revue de presse d’O-Maroc n’a titré sur ce livre.

    Pour résumer, le Maroc est un pays où un proviseur de lycée peut décider d’exclure une élève pour un baiser (hétérosexuel), où un homme et une femme peuvent toujours aller en prison s’ils ont des relations sexuelles hors mariage, où le Ministre des Droits de l’Homme peut – indirectement – accuser son Roi d’avoir décoré une ordure, où une ville honore un couple homosexuel et compte bien en tirer des revenus touristiques, et où toute une presse sait se taire sur les choses « importantes ».

    Source : O-Maroc

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, homosexualité, Mustapha Ramid, Pierre Bergé, Yves Saint Laurent, Villa Majorelle, Frédéric Thomas, pédophilie, Marrakech,

  • L’élégance algérienne mise en exergue par les manifestations populaires

    Au Maroc, la culture du plus beau pays du monde bat de l’aile au point que le roi Mohammed VI n’hésite pas à implorer le bon Dieu pour qu’il « multiplie les jaloux du Maroc ».

    La machine de propagande du Makhzen a fait son effet. Du moins sur les ressortissants marocains qui vivent à l’étranger dans des conditions incomparables avec celles de la majorité des citoyens marocains de l’intérieur, là où la précarité est le pain quotidien.

    Les conditions de vie insupportables ont poussé les marocains à manifester. La réponse de leurs dirigeants est une sanglante répression.

    En Algérie, le peuple vit dans l’abondance et ne sont pas ses conditions de vie qui l’ont poussé à manifester, mais sa haute conscience politique, son nationalisme et son esprit de combat politique.

    Les algériens n’ont pas besoin de quémander du travail, ni des soins de santé parce qu’ils en ont grâce aux revenus du pétrole. Ce qu’ils ont revendiqué c’est d’empêcher le président Bouteflika de briguer un 5ème mandat. S’ils manifestent ce n’est pas contre la misère, l’analphabétisme, mais contre la corruption et le despotisme. Et ils l’ont fait avec l’élegance légendaire de ce peuple qui, contrairement aux marocains, ne connaît pas la soummission ni la servitude.

    Les derniers événements en Algérie ont offert des images qu’on ne verra jamais au Maroc. Des images d’un peuple décidé, fier et qui jouit du soutien des partis, de la presse, de la justice, de toutes les institutions de l’Etat, alors qu’au pays voisin tout le monde a tourné le dos aux manifestations populaires.

    Mohammed VI, pour tromper son peuple, pourra continuer à répéter  « اللهم كثر حسادنا » , au même temps qu’il implore les autorités algériennes de rouvrir les frontières. Une réouverture qui permettra à la population marocaine de profiter de l’abondance algérienne. Mais le pouvoir d’Alger n’est pas dupe. Il ne veut plus donner à Mohammed VI l’occasion de cracher dans ls soupe dont il mange.

    Tags : Maroc, Algérie, Makhzen, Mohammed VI, Boutelfika,

  • Scènes de vie des enfants dans le Royaume du bon Roi Mohammed VI du Maroc

    Cela ne se passe pas dans les années 1950, mais à notre époque dans un douar à quelque 50 km de Marrakech, la ville ocre enchantée des Mille et une Nuit !

    Non ces images ne sont pas prises en Somalie, mais bien dans un Marocqui mène depuis trop longtemps une politique irresponsable en matière des soins de santé. Pendant que la classe sociale makhzénienne et ultra libérale envoie leurs enfants faire des course chez Zara, où font la fête au Festival Mawazine, où encore quand les touristes français se cultivent au Festival de Fès, nous nous contenteront d’observer ici que tous ces enfants qui ont les dents abimées par la pollution de l’eau par les phosphates exploités pas très loin de là…Ces phosphates qui enrichissent les amis du Roi Mohammed VI et qui servent à la fabrication d’engrais chimiques puissants.

    Leur santé ne préoccupent guère les élites corrompues du Makhzen et ne réagissent pas aux conséquences des dangers des nombreuses maladies qu’il ne pourront de toute manière jamais être soignées par manque de moyens financiers principalement, mais aussi par manque d’un abandon des infrastructures….

    Soulignons également les coûts exorbitants des médicaments et des soins au Maroc est un handicap majeur à l’état alarmant des soins de santé dans ce pays. Ces médicaments sont vendus au Maroc 3 fois le prix qu’ils sont vendus en Europe. Les hausses sur les médicaments, encore récentes, quant à elles, persistent malgré le discours humanitaire de solidarité. Des zones d’apartheid, dans les douars crasses et les no man’s lands subsistent et offensent ! Et à long terme toute l’industrie marocaine du médicament perdra en compétitivité laissant le marché de ce pays aux flibustiers des multinationales du médicament.

    Last Night in Orient

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, enfance, pauvreté, misère, précarité, analphabétisme,

  • Mohamed VI ou la cupidité du trône

    Le magazine américain Forbes, dans son classement spécial des monarques les plus riches du monde, en 2009, faisait apparaître le roi Mohammed VI à la septième place devançant curieusement l’émir du Qatar et celui du Koweït pourtant plus richement dotés. L’information est consternante d’autant que le Maroc, en 2007-2008, sur le plan du développement humain, était classé au 126e rang (sur 177 Etats) et affichait un taux de pauvreté de 18,1%.

    Sofiane Meziani

    La plus belle des ruses du diable, affirmait au 19ième siècle, le poète maudit, Baudelaire, est de nous faire croire qu’il n’existe pas. La prédation du prince héritier d’Hassan II dissimulée sous le masque de la bienveillance semble faire parfaitement écho à cette parole éloquente de l’auteur des fleurs du mal. En effet, le point fort de Mohammed VI est d’être parvenu à faire plonger une bonne partie du peuple dans l’illusion chatoyante d’une rupture avec l’absolutisme ravageur de son père.

    En apportant plus d’esthétique et de confort au paysage urbain du Maroc, notamment dans le Nord – tant méprisé par son prédécesseur – , il a donné l’image d’un gouverneur à la fois moderne et proche du peuple, des pauvres en l’occurrence, rompant ainsi – surtout en apparence – avec la politique traditionnaliste et conservatrice d’Hassan II qui avait le réel souci de pérenniser la monarchie marocaine.

    Cette poudre narcotique jetée aux yeux du peuple, au lendemain de son ascension au pouvoir, visait sans aucun doute à entretenir la population dans une opacité distrayante afin de jouir confortablement des richesses titanesques chapardées aux marocains. Seulement, le Maroc nécessite davantage une réforme sociale et politique profonde pour améliorer la condition du peuple et lutter contre la corruption que la rénovation des routes et des façades urbaines. Au fond, l’actuel souverain du Maroc, n’a fait qu’embellir la vitrine du pays, pour mieux nous aveugler sur la réalité obscure de son absolutisme économique et de sa soif pantagruélique et inextinguible d’argent.

    En termes métaphoriques, c’est un joli palmier qui dissimule un désert politique tarissant une population presque déshydratée socialement…Vive le roi ?! Pour rien au monde. Plutôt vive le peuple ! L’heure est d’ailleurs venue de saluer la désormais patente résistance des marocains plutôt que de baiser la main en or massif du roi. La masse populaire a décidé de lever dignement la tête quand certains bouffons de la Cour continuent d’avoir le corps lâchement incliné…

    Le magazine américain Forbes, dans son classement spécial des monarques les plus riches du monde, en 2009, faisait apparaître le roi Mohammed VI à la septième place devançant curieusement l’émir du Qatar et celui du Koweït pourtant plus richement dotés.1 L’information est consternante d’autant que le Maroc, en 2007-2008, sur le plan du développement humain, était classé au 126e rang (sur 177 Etats) et affichait un taux de pauvreté de 18,1% !2

    Les journalistes Catherine Graciet et Eric Laurent, au terme d’un véritable travail d’investigation, rapporte dans leur ouvrage censuré au Maroc, le roi prédateur, un certain nombre de faits alarmants et ahurissants sur l’absolutisme économique de Mohammed VI et de ses chiens de garde, notamment Fouad Ali El Himma, ministre délégué à l’Intérieur, et Mounir Majidi, secrétaire particulier du roi, affirmant que selon les experts de la banque mondiale, les disparités entre riches et pauvres se sont davantage creusées durant le règne de l’actuel monarque que sous le pouvoir de son père.

    Cela dit, lorsque le prince héritier d’Hassan II arrive au pouvoir en 2000, il s’entoure aussitôt de ses amis du Collège Royal dans l’économie la plus totale de leur incompétence ! Le régime de Mohammed VI s’est ainsi bâti sur du copinage ! En l’espace d’une dizaine d’années, le roi et ses deux bouffons en particuliers ont mis la main sur l’ensemble des secteurs privés allant jusqu’à mettre sur la touche, arbitrairement, des partenaires français, notamment Auchan qui avait une large part de marché dans la grande distribution de Marjane.

    A ce titre, le souverain a, dans un dédain persiflant, escamoté un rendez-vous avec un notoire économiste, Michel Camdessus, ancien directeur du Fonds monétaire international, vivement conseillé par l’Elysée pour une meilleure gouvernance économique de son pays. Pas surprenant pour un roi capricieux qui prend plus de plaisir à côtoyer des stars comme Johnny Hallyday qu’à fréquenter des dirigeants politiques comme Chirac.3

    Cet arbitraire royal et cette stratégie de contrôle consistaient principalement à broyer et à réduire à néant quiconque les confronterait, inconfortablement, au respect des lois régissant l’économie du pays. Ainsi, usant de la prédation pour dévorer les éventuels concurrents, Mohammed VI est devenu le premier banquier – attijariwafabank étant, entre les mains du monarque, une véritable source de puissance économique -, premier assureur, premier agriculteur et joue un rôle considérable dans l’immobilier, les télécoms, la grande distribution etc. Autrement dit, il a monopolisé, à travers une dictature économique des plus sombres, l’ensemble des marchés au Maroc.

    Nous ne ferons pas l’économie, par ailleurs, de noter le style de vie démesurément luxueux du roi, dans un pays profondément atteint par la pauvreté et la misère sociale. En effet, Mohammed VI n’hésite pas, dans une impudence exécrable face à un peuple vivant avec dix dirhams par jours, à dépenser des sommes faramineuses – sur le compte de l’Etat ! – pour ses déplacements – touristiques en l’occurrence – sans compter les millions de dollars déboursés par le Trésor public pour l’entretien de ses douze palais à travers le Maroc alors qu’il n’en occupe régulièrement que deux ou trois ! Hideux !

    Plus encore, ce dernier dispose d’une panoplie de véhicule de très haute gamme et un Boeing affichant un luxe exorbitant quand la grande majorité de la population se donne corps et âmes pour se payer un beignet ! Halte donc à cet absolutisme économique et à cette opulence presque insolente du roi et de ses chiens de garde qui s’en mettent plein les poches sur le dos d’un peuple spolié, délaissé, complètement appauvri. Le cynisme du Palais – protégé, soit dit en passant, par le silence de l’Elysée – exprimé par l’indécence d’un souverain complètement à la marge des préoccupations sociales des marocains en dit long sur la réalité socio-économique du pays.

    Totalement inerte sur le plan politique, au niveau international surtout, Mohammed VI a fait une fixation presque obsessionnelle sur les affaires fructueuses du pays pour satisfaire ses caprices de premier âge ! La préoccupation qui, autrement dit, anime notre monarque est davantage la rentabilité du trône que l’épanouissement du peuple.

    Cet affairiste est, en outre, quasi-inexistant sur l’échiquier politique international et semble ainsi totalement désintéressé des défis et des enjeux que le monde doit actuellement relever. Ce dionysiaque indolent pense encore à satisfaire ses plaisirs personnels quand le monde est entrain de connaître un bouleversement presque décisif !

    Au même titre que dans le domaine de l’économie, il fait preuve d’absolutisme dans l’inertie et l’amateurisme politique. Pas un mot, en effet, sur les soulèvements arabes, la Syrie, la Palestine, l’Iran et semble briller par son absence aux grands sommets internationaux. Pas étonnant, au demeurant, pour quelqu’un qui, tel un adolescent bridé par son insouciance, pense encore à se pavaner avec une ostentation insultante sur un jet-ski ou au volant d’une Ferrari !

    Le temps est au changement. La liberté et la justice finiront, dans un avenir proche, espérons-le, par avoir raison du despotisme, de l’absolutisme et de la dictature ! L’histoire, nous semble-t-il, est sur le point de connaître une profonde mutation illustrée notamment par le soulèvement des pays arabes et particulièrement par la révolution tunisienne qui sous le souffle du vent printanier ayant redonné de la verdure et des couleurs à son paysage politique, finira par apporter, espérons-le encore, sa suave odeur porteuse d’espoir et de liberté au peuple marocain. Une conscientisation politique s’est d’ailleurs cristallisée autour d’une jeunesse marocaine éveillée et déterminée à devenir sujet de sa propre histoire. En effet, les mobilisations massives ici et là dans certaines villes du Maroc ont relativement bousculé les choses…

    Le train est en marche, timidement, mais, gardons espoir, sûrement. Le peuple marocain doit poursuivre son élan et son aspiration à la justice et à la liberté en demeurant lucide quant aux éventuelles diversions politiques du Palais particulièrement illustrées par la prétendue démarche aveuglante de « démocratisation » via la pseudo réforme de la Constitution ! La mobilisation doit persister dans le sens d’un avenir plus juste et plus commode sans jamais se laisser anesthésier par les agissements enjôleurs de la Cour afin de dire stop à l’absolutisme économique ! Stop à la corruption ! Plus clairement, pour dire encore plus haut ce que le peuple marocain pense déjà assez fort : Mohammed VI et ses chiens de garde : dehors !

    Source

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, roi des pauvres, roi prédateur,

  • Maroc : y a t il une phobie d’exercer le pouvoir dans le RIF ?

    Militer dans la perspective d’exercer le pouvoir et mettre en œuvre ce à quoi on croit. Voilà une question qu’on doit intégrer dans nos calculs et qui doit être amplement discutée !

    Nos malheurs à nous les rifains, est cette obsession qu’ont certains à dire : « nous on ne veut pas gouverner! » Je me demande pourquoi? Quel est le raisonnement derrière cette énonciation ? Pour moi, elle relève d’un complexe, d’une pathologie, d’une phobie. On n’aime pas gouverner en revanche on veut être gouverné, dominé. C’est profondément problématique et insensé ! Il faudrait encourager le peuple à prendre ses responsabilité à s’initier à l’art de gouverner, à favoriser à l’émergence de l’intelligence politique et surtout à créer le rapport de force. Pour tout cela , il faudra se retrousser les manches !

    Mise en garde importante: Mon propos est l’idée de gouverner au sens général du terme, je ne vise pas forcement de l’exercer dans le cadre actuel qui régule le Maroc ! Nous savons pertinemment que le champ politique est verrouillé ! Cette réflexion est une réaction aux propos de Wafi Kajoua, dans son live, qui prêche la passivité, la distanciation, vis-à-vis du carré de la fabrication des décisions qui forgent notre devenir. C’est comme une invitation à ne pas s’en approcher !

    Bordel, à quoi ça sert de militer si ce n’est pas pour prendre le pouvoir, forger le destin en fonction de l’ idéal et les valeurs pour lesquels nous ne cessons de nous battre, et mettre en œuvre les grandes orientations et stratégies qui doivent guider la société. Il faut aspirer au pouvoir au lieu de le subir. Le pouvoir politique est cette domination, il y a les dominés et les dominants. soit on est dans un ou dans l’autre camp. Il faut choisir son camp. « Vouloir le beurre et l’argent du beurre », ce n’est pas possible. Militer pour militer, n’a aucun sens ! Comment voulons-nous réaliser ce à quoi nous aspirons, en comptant sur les autres ? Comme dit l’adage, on n’est jamais mieux servis que par soi-même.

    Si on ne le prends pas, il y a autres forces politiques, qui s’affrontent dans le champ politique, qui en rêvent jour et nuit, y compris se rasant ! Le vie est faite ainsi, tant qu’on s’inscrit dans la cité ( au sens philosophique) de la chose publique, nous sommes contraints d’agir dans la perspective d’accéder à ce pouvoir et le partager ! Il n’y a pas de société humaine sans pouvoir politique, le pouvoir politique est une nécessité inscrite dans l’ordre de la nature !

    Ne nous méprenons pas ! Arrêtons de pleurnicher, de se victimiser. Nos malheurs sont engendrés, entre autres, par ce positionnement distancié du cercle du pouvoir sous quelques prétextes que ce soit ! Assez de démagogie ! il n’y a rien sans rien ! A nous de braver ce tabou !

    Nous sommes lassés d’agir dans l’opposition, de s’y situer systématiquement, de quémander nos droits et nos libertés, de revendiquer. Ce pouvoir est fait pour être arraché, pour changer de mains. Je réaffirme là une banalité « très ordinaire ».

    A bon entendeur !

    Rachid Oufkir

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, pouvoir, Makhzen,

  • Maroc : Le secret du soutien des marocains aux manifestants algériens

    Les pseudo-démocrates marocains affichent leur soutien au peuple algérien dans ses manifestations contre le pouvoir.

    Ils prétendent que leur soutien est motivé par les principes de démocratie et le combat conjoint contre la tyrannie. Rien n’est moins faux ! Pas plus loin qu’hier et aujourd’hui, ils ont tourné le dos aux manifestants rifains qui ne revendiquaient qu’un hôpital pour soigner les malades du cancer et une université pour éduquer leurs enfants.

    En réalité, la véritable raison est autre et ils la partagent avec le Makhzen. Ils rêvent de la chute du régime algérien parce que, à l’instar de leur Makhzen, ils rêvent de voir l’Algérie changer de position par rapport au conflit du Sahara Occidental. Ça leur arrive souvent de se réveiller soudainement de joie, de bonheur après avoir rêvé que l’Algérie a lâché le Front Polisario et livré aux autorités du Maroc. Mais la joie laisse la place à la déception après avoir constaté que ce n’était qu’un rêve.

    Leur rêves sont motivés par leur confusion sur le régime algérien. Ils le comparent au leur dont la diplomatie est bâtie sur la danse du ventre, l’applaventrisme et la prostitution politique. Leur haine envers le pays voisin les empêche de voir la réalité en face. Cette réalité est que l’Algérie, régime et peuple, sont différents. Un sahraoui a dit que si l’Algérie est le pays du million et demi de martyrs, le Maroc est le pays du million et demi de prostituées.

    Le Maroc conditionne sa politique extérieur aux désirs et caprices de l’Occident, la France en particulier. Ce conditionnement l’a poussé à participer dans toutes les agressions de la France contre les peuples africains et de l’Occident en général contre les peuples arabes en Irak, en Syrie, au Yémen…. Un pays qui a érigé le mercenariat en dogme et principe et qui vendu la totalité de son territoire aux français dans le but de récolter un soutien à son agression aux sahraouis.

    L’Algérie a gagné le respect de l’Occident grâce à sa politique cohérente de neutralité. Ni les Etats-Unis, ni la France ni la totalité des pays occidentaux ne pourront la contraindre à rompre ses relations avec l’Iran ni un autre pays quelconque. Le Maroc, lui, a déjà coupé les relations avec Téheran deux fois. Pour les autorités marocaines, c’est une stratégie, la stratégie du ridicule et le manque de personnalité.

    L’Algérie et la RASD partagent les mêmes principes dont le respect des frontières héritées du colonialisme et la lutte contre l’impérialisme et le pillage des richesses africaines par l’Occident. Le Maroc, lui, pour son rôle de Cheval de Troye de la France.

    Le combat et la détermination du peuple sahraoui ont fait tomber à l’eau les calculs du pouvoir marocain. Le roi le plus sanguinaire de l’histoire du Maroc, Hassan II, avait pensé que le petit nombre des sahraouis lui rendra la tâche facile. La tâche de l’occupation et le contrôle du territoire du Sahara Occidental. Il avait sous-estimé la population sahraouie, mais, comme dit l’adage sahraoui, parfois l’oeil sous-estime un minuscule bâton qui peut la trouer facilement. 43 ans après, noous sommes encore là et le régime marocain est en train de payer ses méfaits. Ses sujets, eux, peuvent faire leur deuil sur le Sahara, il est aux sahraouis, rien qu’aux sahraouis.

    Le Makhzen, vaincu par les sahraouis, a prié la France de l’aider à maintenir le statu quo. Maintenant que les USA ont brisé le statu quo, les autorités marocaines ne savent plus à quel saint se vouer. Ils sont forcés à s’asseoir avec ceux qu’ils ont sous-estimé.

    Le peuple, lui, n’a pas le droit de se prononcer sur le sujet, malgré son obsession pour ce territoire qui ne lui appartient pas.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Makhzen, Hassan II,

  • Le Maroc dispose de machines bien rodées pour pratiquer le chantage, au terrorisme, au trafique de drogue, a l’émigration clandestin

    La dictature au Maroc règne par la peur du pire « C’est mi ou le chaos ! ». Les formes élémentaires de la dictature dans mon pays (Maroc). Indépendamment des explications sociologiques et politiques présentées concernant le régime nazi marocain, les processus historiques de son implantation et le profil de ses principaux acteurs, en laissant de côté les schémas théoriques sur la dictature, le totalitarisme et l’autoritarisme et en prenant uniquement pour matière première ce qu’on a lu, vu et écouté, on peut déduire sans ambages le profil et le système de fonctionnement de la dictature au Maroc.

    Le pouvoir au sommet de l’État est personnel et absolu. Un chef d’État issu d’un protectorat française, ou d’un plébiscite populaire contrôle tous les rouages sécuritaires, civils, économiques, militaires et administratifs du pays. Pour exercer ce pouvoir absolu, il n’a cure d’aucun texte, d’aucune loi, d’aucun code qui puisse freiner sa volonté ou contrôler ses directives. Les textes et les lois n’existent que pour servir le système de domination et constituer un support à l’arbitraire des sanctions.

    Le noyau du pouvoir est le chef de l’État entouré d’un cercle restreint de fidèles qui lui sont liés par des rapports de parenté et de consanguinité : les fils, les frères, les cousins maternels et le beau-frère, les copains etc. Trois instruments « basiques » font fonctionner le pouvoir : la terreur, la corruption et le couple propagande-endoctrinement. La terreur pratiquée est sidérale, infinie, une capacité à donner la mort sans limites sous la couverture de lois d’exception quasi éternelles. Pour ce faire, la population, les citoyens, au regard du pouvoir, muent et deviennent « inhumains ». Ils se transforment, selon le régime en « rats », en « criminels monstrueux », en « traitre », en « madaouikh », en « jiaanine », en « citoyen 20 dh ». Ainsi, on peut faire feu à volonté.

    Quant à la corruption, elle peut faire en soi l’objet d’une recherche approfondie, tant elle est variée, multiple et « créative ». Ce qu’il y a à retenir, c’est le grand dessein de « clientélisation à la corruption » de l’ensemble de la population. Tout le monde est invité à participer à la « grande bouffe » de la corruption, du petit douanier aux gros commerçants et aux entrepreneurs.

    S’il existe un droit reconnu par la dictature marocain, c’est bien le droit à être corrompu ! Tout le monde est impliqué, tout le monde est complice. Ceux qui refusent de jouer le jeu sont les suspects et les traîtres en puissance, des êtres « asociaux », potentiellement dangereux, Attention ! Honnête, donc suspect.

    Enfin, la dictature marocaine se construit « une image » supposée combler le degré zéro de liberté et de démocratie. À coups de propagande et d’endoctrinement, nos dictateurs de pouvoir absolu au Maroc choisissent leur thème préféré.

    Actuellement « c’est moi ou le chaos ! », un système de matraquage et d’informations distillées qui diffuse frayeur et méfiance au sein de la population. Celle-ci, atomisée, ayant perdu les liens fondamentaux de la solidarité de base, devient, selon les attentes du régime fasciste, demandeuse de stabilité à n’importe quel prix.

    L’image du régime telle qu’elle apparaît dans la propagande-endoctrinement est celle du gardien de la stabilité, d’une soupape de sécurité qui empêche les catégories sociales et les divers segments de la population de s’entretuer. Le propre de pouvoir au sommet de l’État est personnel et absolu est de créer et d’entretenir la guerre civile larvée tout en prétendant la contrecarrer.

    En matière de relations internationales, il recoure surtout au mensonge et au chantage. Le mensonge comme moyen de gagner du temps et de mettre en confiance les démocraties occidentales : en effet, les potentats marocains montrent patte blanche et déversent moultes promesses afin de gagner du temps et, en fin de compte, de ne tenir aucun engagement. Ils disposent par ailleurs de machines bien rodées pour pratiquer le chantage, au terrorisme, au trafique de drogue, a l’émigration clandestin surtout, dirigé aussi bien contre le monde occidental que contre leurs pays « frères ».

    Quand ils prétendent lutter contre le trafique de drogue, l’émigration clandestin et au terrorisme surtout dans ses versions islamistes fondamentalistes, ils le fassent en fait contre des groupes qu’il a lui-même crée, entretenu et entraîné. Ils les « vendent » au moment opportun, avec de juteux dividendes, au plus offrant.

    Dans le système de guerre civile larvée mis en place, le régime constitue ses propres bases sociales. La dictature au Maroc n’est pas isolée socialement à l’instar des autres dictatures arabes et de certaines dictatures militaires africaines, d’Asie ou d’Amérique centrale. Elle émane et s’enracine dans des segments socio-culturels qui alimentent ce que Ibn Khaldoun a bien vu et nommé le asab, cet ensemble diffus de solidarité fondé sur la parenté, le clientélisme et le pillage, en vue de construire et de maintenir un pouvoir autour d’une famille tribale, d’une communauté religieuse et d’une région spécifique.

    C’est au sein de ces groupes ethno-socio-culturels que le pouvoir constitue ses réserves de sbires, hommes de main et autres barbouzes, supplétifs de l’armée régulière et de la police. Forces sûres, surarmées et surentraînées, elle surveille l’armée et les forces de l’ordre, intervienne en parallèle et fait le ménage dans les unités trop sensibles aux doléances et aux chants de sirènes du peuple. Ultime rempart de sauvegarde du régime.

    L’économie n’est pas au centre de la vie sociopolitique. Elle ne produit pas le réseau d’intérêts qui crée normalement les liens sociaux et détermine (la politique). Elle constitue entre autres un outil de la dictature, est assujettie à la volonté du pouvoir et fonctionne comme un système de récompenses pour les clients et de sanctions pour les opposants et les récalcitrants.

    À noter aussi l’inexistence de frontières claires entre les biens publics et les caisses privées du chef de l’État et de sa famille au Maroc et l’utilisation de celles-ci contre les citoyens et les opposants. Il n’est pas hasardeux de faire observer la reproduction de ces « formes » dans tous ses pays arabes. Relèvent-elles d’un même fonds culturel ? Marquent-elles l’échec de l’État moderne démocratique face à la toute-puissance des structures primordiales, celles des ahl ? À quel prix les révoltes du printemps arabe pourraient-elles réduire ces structures faute de les éradiquer ? Face à la capacité infinie de nuisance et de violence, la non-violence est-elle possible et gagnante ? Dans la logique de ces systèmes, la guerre civile n’est pas une alternative malheureuse, mais semble bien constituer un fait accompli !

    Orilio Bahia

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    Tags : Maroc, Makhzen, DGED, terrorisme, migration, chantage,