Étiquette : Makhzen

  • Paris :Conférence sur le républicanisme rifain et les crimes du Maroc dans le Rif

    «L’Assemblée National du Rif » organise le 29 mars à Paris une conférence sous les thématiques « Le républicanisme rifain, portées et devenir » et « Les crimes dans le Rif, quelles justices possibles ».

    La conférence aura lieu à partir de 18h00 à la Salle Lescot, 5, rue Lassus à 75019 Paris.

    Interviendront, entre autres :

    Karim Baraka, anthropologue et militant rifain

    Maître Joseph Breham, avocat du droit international au Barreau de Paris, avocat de NAR.

    Mohamed Radi Ellili, journaliste sahraoui exilé en France

    Maître Mohammed Kanmdil, juge au tribunal de première instance à Laayoune

    Yella Houba, militant du mouvement autonomiste chaoui

    Thibaut André Le Pape, militant pour les peuples autochtones français

    L’Assemblée National du Rif vous invite à participer. Venez nombreux !

    Tags : Maroc, Makhzen, Rif, Hirak, Assemblée Nationale du Rif, National Assembly of Rif,

  • Le Maroc, un ami discret et fidèle d’Israël (Marocleaks)

    Le royaume du Maroc est classé parmi les cinq plus grands clients africains d’Israël.

    Le Maroc, qui se présente comme le chantre de la cause palestinienne, entretient en réalité des relations des plus amicales avec Israël. Des relations qui se situent aux antipodes des intérêts des Palestiniens. C’est, une nouvelle fois, le hacker Chris Coleman, le Julian Assange marocain, qui en fait la révélation. Celui-ci vient, en effet, de publier sur son mur facebook une lettre confidentielle, datée du 18 mai 2011, du directeur général au ministère israélien des Affaires étrangères, Raphaël Barak, adressée à son «ami» l’ex-secrétaire général du ministère marocain des Affaires étrangères, Youssef Amrani, qui montre clairement l’existence de liens institutionnels entre le royaume du Maroc et Israël. En plus de prouver que Rabat a ouvert depuis belle lurette son espace aérien aux avions israéliens, cette missive confirme que la coopération entre les deux pays est, pour le moins, très dense.

    D’autres documents mis en ligne par Chris Coleman attestent ainsi que bien qu’il assure la présidence du Comité Al Qods et en dépit des bombardements et du blocus meurtrier de la bande de Ghaza, le Maroc continue ses échanges avec Israël. L’information vient d’ailleurs d’être corroborée par le bureau central israélien des statistiques. Le bilan des échanges commerciaux entre les deux pays pour les cinq premiers mois de l’année 2014, rendu public par cet organisme, fait même ressortir une forte hausse des importations marocaines en provenance d’Israël.

    Le Maroc est classé parmi les cinq plus importants clients africains d’Israël. Plus concrètement, le volume des importations marocaines d’Israël avoisine les 3,2 millions de dollars, soit environ 14% du total de ses importations.

    Ces chiffres attestent que le Maroc a fait clairement le choix d’avoir Israël comme partenaire économique. S’agissant des exportations de marchandises marocaines vers Israël, celles-ci ont connu, par contre, une baisse de 81%, passant de 28,3 millions de dollars au cours des cinq premiers mois de 2013 à 5,3 millions de dollars durant la même période de 2014. L’organisme israélien des statistiques indique que la baisse enregistrée dans les exportations marocaines vers l’Etat hébreu peut s’expliquer par le fait que beaucoup d’entreprises marocaines et israéliennes recourent à des canaux commerciaux de plus en plus complexes. En clair, il est difficile de les retracer.

    La raison du recours à de tels procédés ? Ils tendraient à camoufler l’ampleur des échanges entre les deux pays, dénoncés par l’opinion publique marocaine.La gêne née de la diffusion des statistiques des échanges par les autorités israéliennes aurait ainsi poussé les sociétés d’import-export marocaines et israéliennes à afficher plus de discrétion dans leurs transactions.

    Zine Cherfaoui

    El Watan, 14 déc 2014

    Tags : Maroc, Marocleaks, Makhzen, Chris Coleman, hacker, Israël, Mohammed VI,

  • Si la Colombie avait son Escobar, le Panama son Noriega, le Maroc possède Mohammed VI

    700.000 PAYSANS VIVENT DE LA PRODUCTION DE HASCHISCH

    Si la Colombie avait son Escobar, le Panama son Noriega, le Maroc possède Mohammed VI qui protège et autorise la production de 2 000 tonnes de drogue par an à destination de l’Algérie et de l’Europe.

    Dans un livre enquête intitulé Parrains de cités écrit par Jérôme Pierrat, journaliste et collaborateur du Point, qui a enquêté depuis plus de dix ans au coeur de ces réseaux, il raconte comment de petits caïds venus du Maroc sont devenus des cadors du trafic de drogue en France.

    Parmi ses Escobar du Rif, on retiendra Mohamed Benabdelhak dit le Bombé, 35 ans seulement et déjà grand parrain de la drogue, recherché depuis 2008 en France et en Belgique et en cavale au Maroc. Le gouvernement marocain refuse d’arrêter et d’extrader ses trafiquants marocains identifiés et qui inondent l’Europe et l’Algérie en haschisch.

    Le point de repère de cette nouvelle french connexion c’est Creil, à une soixantaine de kilomètres de Paris. Vaste supermarché de la drogue qui abreuve tout le nord de la France et une partie de la Belgique et bien sûr l’Algérie.

    Ses trafiquants freelance, produisent leur cargaison à un millier de kilomètres au sud de la France, sur les plateaux du Rif marocain. De la petite route défoncée qui longe la mer à flanc de montagne jusqu’à la frontière algérienne, on a recensé des milliers d’hectares de champs de haschisch, qui font vivre près de 700.000 paysans disséminés dans les campagnes alentour.

    Avec quelques autres, de sa famille, ils règnent depuis plus de cent ans sur les 2000 tonnes cultivées chaque année dans cette région montagneuse.
    Le kilo est vendu à 3000 euros. Ce trafic est monté par Sofiane Boukhedimi, de Clichy-la-Garenne, surnommé le Mozart des trafics. Ce dernier avait même monté une société d’énergie solaire à Dubaï.
    Ce «Pablo Escobar du Rif», qui marche avec des bodygard est capable de fournir avec la régularité d’un métronome des tonnes de hasch. Ses trafiquants marocains maîtrisent tout.

    La production, mais aussi la descente en bord de mer, où elle sera chargée sur les bateaux, les convois en plusieurs voitures ou en camions, jusqu’aux barrages de gendarmes qui, assure-t-il, sont de mèche avec lui. C’est un véritable business qui générerait pas loin de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an en France, et autant au Maroc où l’on parle sans fard de réduction des coûts, augmentation des marges et concurrence déloyale.

    Ses Escobar venant d’Afrique du Nord, sont protégés par le roi du Maroc et son Makhzen, un peu comme était le président du Panama, le général Manuel Antonio Noriega, qui a été arrêté et placé en détention par les Etats-Unis pour trafic de drogue et blanchiment d’argent. Le journaliste du Point les surnomme «Mozart des trafics» et affirme qu’ils bénéficient de la complicité des services de sécurité et des douaniers marocains au point de leur payer des vacances en France. Ces nouveaux barons de la drogue qui sont une menace pour l’Algérie, défrayent la chronique dans l’Hexagone, avec ses dizaines de règlements de comptes à la kalachnikov.

    En 20 ans, le voyou marseillais d’antan à la Jean-Paul Belmondo qui s’illustrait dans le passé dans les braquages, les courses-poursuites rocambolesques, les machines à sous et le proxénétisme s’est fait détrôner par une criminalité d’un genre nouveau qui préfère régler ses comptes à la kalachnikov et se définit elle-même comme une caste d’entrepreneurs ambitieux.

    Fini la sandwicherie de quartier pour blanchir l’argent, les sommes en jeu sont trop importantes. Désormais, les parrains des cités de banlieue en France engagent des conseillers financiers londoniens pour repérer les meilleurs investissements industriels en Ukraine ou en Pologne.

    Source

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, Kif, haschich, cannabis, drogue, trafic de drogue, stupéfiants,

  • Maroc : La source de fierté des marocains

    A TOUS CEUX QUI SONT FIER DU MAROC : Vous êtes fiers de QUOI ??

    – Fiers d’avoir un pays specialiste du SEXE qui a détrôné la Thaïlande?

    – Fiers d’être originaire d’un pays de tourisme sexuel ?

    – Fiers d’être originaire d’un pays dont le régime fait recours au lobby sioniste pour réaliser ses dessseins hégémoniques ?

    – Fiers d’appartenir à un pays connu pour être la chasse gardée de la France?

    – Fiers d’être originaire d’un pays où la prostitution est la principale source de vie autant dans les villes que dans les villages ?

    – Fiers d’être originaire d’un pays connu pour être la Mecque des pédophiles?

    – Fiers d’être originaire d’un pays où il n’y a que des Mosquées à la place des hôpitaux et les dispensaires ?

    – Fiers d’être originaires d’un pays surnommé « le Royaume du Cochon » ? Où les marocains musulmans élèvent le porc et où on en trouve aussi dans le marché central d’Agadir, par exemple. C’est quasiment du jamais vu dans un pays musulman (Normalement un touriste va dans un pays pour découvrir sa culture, pour respecter ses traditions etc. Et là c’est l’inverse, le Maroc abandonne une partie de ses principes pour s’adapter aux habitudes des étrangers…)

    -Fiers de produire des merguez de cochon made in Morocco?

    – Fiers d’être originaire d’un ROYAUME où les la majorité des terres appartiennent à des étrangers ?

    – Fiers d’être originaire d’un pays qui aménage les villes spécialement pour les touristes, remplies de magnifiques hôtels mais où derrière ce décor se cache des bidonvilles délaissés ? ( Au Maroc tout va bien. Sauf le marocain. Vous vantez les belles maisons, belles résidences etc du Maroc, mais qui y vit ? Ce sont les retraités francais ….

    -Fiers des marocains qui vivent soit dans les toilettes publiques, soit dans les bidonvilles soit dans les grottes comme à la préhistoire )

    – Fiers d’être originaires d’un pays dernier au Maghreb en matière scolaire ?

    – Fiers d’être originaire d’un pays qui fait la couverture du magazine « CHOC» ou autres magazines avec des photos choquantes ?

    – Fier d’être originaire d’un pays qui recule dans le classement des pays développés, et qui s’approche dans le classement des pays «sous-développés» ?

    – Fiers d’être originaires d’un pays qui torture quotidiennement des Marocains qui osent ouvrir leur bouche contre le « Makhzen » ? ( Pas de liberté d’expression)

    – Fiers d’être originaires d’un pays où l’on baise encore la main du ROI à la queue leu leu ?

    – Fiers d’être originaires d’un pays dont la police rackette les pauvres ouvertement ?

    – Fiers d’être originaires d’un pays qui dépassent tous les records en corruption ?

    – Fiers d’être originaires d’un pays où l’Etat reste silencieux face à des actes graves juste pour le profit économique ?

    – Fiers d’être originaires d’un pays où son peuple vit dans la misère pendant que le Roi grimpe dans les listes du magazine Forbes ? (Roi des Pauvres, mais roi très riche).

    – Fiers d’être originaires d’un pays où son drapeau a été dessiné par le general Lyautey?

    -fiers d’avoir un hymne monarchique dont la musique est faite par Leo Morgan ?

    – Fiers d’être originaires d’un pays où son Roi musulman qui quemande la bénédiction d’un rabbin sioniste ?

    -fiers d’avoir un  Roi marocain qui a une demi sœur juive (Hedva Selaa) qu’il ne veut pas reconnaître et accueillir?

    – Fiers d’être originaires d’un pays où on expulse des Marocains les pauvre marocains de leur propre terrain pour y construire comme d’habitude des complexes touristiques dans le but de développer de développer le tourisme sexuel?

    – Fiers d’être originaires d’un pays où tous les Marocains veulent fuir par tous les moyens, des enfants jusqu’aus plus grands, qui se cachent sous les camions pour atteindre l’Europe ?

    – Fiers d’avoir un roi dont l’homosexulité fait la une de la presse internationale?

    Avec tout ça, vous arrivez toujours à avoir un sentiment de fierté pour votre pays d’origine?

    – Fiers de voir les femmes d’Essaouira mourir dans une bousculade pour quelques kilos de farine?

    – Fiers de voir votre roi se prosterner devant les monarchies du Golfe pour quémander une aide financière?

    – Fiers d’avoir près de 500 prisonniers politiques dans les géôles du Makhzen?

    – Fiers de voir les fourgonnettes de la police écraser les manifestants à Jerada?

    – Fiers d’avoir un roi qui a trahi la Nation Arabe en livrant à Israël des enregistrements sur les débats d’un sommet arabe organisé au Maroc?

    – Fiers de tuer des emfants et des femmes dans un pays arabe et musulman, le Yémen?

    – Fiers d’appartenir à un pays en conflit avec tous ses voisins?

    – Fiers d’un pays qui tue et réprime un peuple arabe et musulman, le peuple sahraoui, et se prosterne devant ceux qui occupent Ceuta et Melilla?

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, répression, pauvreté, analphabétisme, fierté,

  • Maroc : La monarchie, source du conflit?

    Le 20 février est passé. Ce 20 février si particulier qui aura au moins eu le mérite de réunir la grande majorité des marocains pour débattre autour d’une même question. Ce 20 février qui aura permis à chacun d’exprimer sa déception, sa frustration, sa colère, son amour, son loyalisme… Ce 20 février où chacun voulait se montrer plus patriote que l’autre.

    Mais, comme dans tout mouvement, il y a ceux qui étaient pour (que j’appellerai les 20 févriyistes), et ceux qui étaient contre (que j’appellerai les anti-20 févriyistes).  Ces antagonismes ont donnés naissance à divers conflits d’idées que l’on a pu tous constater un peu partout sur le net. Et je pense que la violence de ces antagonismes sont dû à un point clé qui aura causé une grande confusion, et qui aura détourné le débat de ses objectifs initiaux. Quel est ce point ? et comment a-t-il influencé le débat ?

    Notre pays à tous, le Maroc, que nous aimons chacun à notre manière, est un pays qui se dit être en cours de changement. Mais malgré tous les changements opérés, nous sommes tous plus ou moins conscients qu’il y a des problèmes de fond qui ne peuvent pas être changés par des solutions de rapiéçage.  Et c’est pour cela que le mouvement du 20 février est né. Ce mouvement est né car il existe au Maroc des problèmes, comme la corruption, qui le pourrissent de l’intérieur tout en gardant une façade colorée. C’est comme si vous aviez une pomme bien ferme, bien brillante, mais que quand vous la mordez, vous trouvez qu’un verre l’a bien gâtée à l’intérieur. Mais si tous les Marocains sont d’accord qu’un changement est nécessaire, pourquoi tous les Marocains ne sont pas sortis manifester le 20 février, ou du moins pourquoi les débats n’ont-ils pas convergés vers une solution commune constructive? car comme je l’ai dit précédemment, un point a fait tomber les discussions dans une stérilité incroyable. Ce point est celui de la Monarchie. Au lieu que les débats soient menés de manière constructive pour comprendre la meilleur manière de mener notre pays de l’avant, des actions à faire pour faire tomber les têtes corrompues et ainsi cesser la corruption, au lieu de discuter de quelle politique et quel plan économique est nécessaire pour mener le Maroc au devant de la scène internationale pour qu’il devienne un pays décideur et non un pays qui subit les décisions impérialistes des autres pays (et pourquoi pas ? hein ?), au lieu d’essayer de discuter de la meilleure manière pour que les Marocains ne se sentent plus étrangers chez eux, pour que le complexe de l’étranger soit effacé, pour que l’éducation et la politique sociale permettent au Marocain de vivre dans la dignité, pour que la Culture marocaine soit vécue et devienne influente au lieu que les Marocains se prostituent dans une forme d’aliénation occidentale cause d’une sacré schizophrénie, au lieu de tout ça nous sommes entrés dans un délire de pro et anti-monarchie alors que ce n’était à la base pas du tout ça le point de discussion. Ceci a généré un conflit dans la communauté Marocaine qui a fait que chacun est resté campé sur ses positions, et nous n’avons pas pu tendre vers une solution médiane qui arrangerait tout le monde : pro et anti 20 février. Les débats en sont devenus stériles. Pourquoi ? parceque tout simplement le conflit génère le conflit, et très rarement les solutions. A tel point qu’à un certains moment, chacun a perdu le fil de ses convictions de départ : certains qui ne voyaient aucun problème dans la Monarchie mais qui estimaient qu’il fallait tout de même des réformes se sont trouvés à attaquer la personne du Roi ; D’autres qui voyaient qu’un changement est nécessaire se sont retranchés dans une défense inconditionnelle de la Monarchie tout en oubliant cette nécessité de discuter une solution pour le changement réel et profond.  Résultats ? Rien.  Les  20 févriyistes  n’ont pas changé une lettre de leurs revendications et de leur désire de sortir manifester, et  les anti-20 févriyistes sont tombés dans une sorte d’acceptation de la situation et un déni totale de la face-cachée bien sombre de notre cher et aimé Maroc.

    Le 20 février est passé, et il a causé ce qu’il a causé comme dégâts. Et cela, j’estime que les 20 févriyistes n’en sont pas les seuls responsables… tout le monde en est responsable ! Nous tous, qui n’avons pas su mener les discussions vers la meilleure des solutions. Mais, le fait qu’il y ait eu des dérives aurait dû au moins mettre la puce à l’oreille de ceux qui estiment que le Maroc va pour le mieux. Si ces dérives démontrent d’une chose, c’est justement d’un échec profond de la politique sociale. Ces actes non civilisés prouvent en eux-mêmes qu’il est urgent que le changement s’accélère au niveau social, au niveau de l’éducation, au niveau économique… Ceci ne veut pas dire que je nie ce que le Roi a pu apporter comme améliorations, seul un aveugle ne le remarquerait pas, mais ceci ne se fait pas à la vitesse qu’il faut. Et pourquoi cela ? parceque justement on laisse au Roi la charge de tout faire. Ceux qui disent qu’ils l’aiment, qu’ils sont satisfaits de ce qu’il fait, et qu’ils l’encouragent dans la politique de changement qu’il a entamé depuis le début de son règne, en fait ils ne l’aiment pas vraiment. Car on le laisse trimer à notre place, on le laisse porter la charge de tout un peuple et de toute une Nation, et on préfère rester là à l’observer, jusqu’à ce qu’un jour une de ces actions ait une répercussion positive sur les vies de certaines âmes passives. On devrait tous se lever pour mener ce pays de l’avant. On devrait tous se lever pour aider notre cher Roi à faire de ce pays une référence mondiale, et qu’il ne soit plus une référence juste en terme de tourisme sexuel et de prostituée de « qualité » comme se plaisent si bien à le dire ces pachydermes bourrés aux pétrodollars.

    Mais pour que cela puisse se faire, il faut tout d’abord que tout le monde soit sur le même pied d’égalité. Il faut que l’on laisse à chacun la chance de participer à poser sa pierre sur l’édifice. Comment ? en adoptant une attitude rationnelle et responsable, en ayant un point de vue critique et en acceptant la critique, en n’étant pas individualistes et égoïstes, en acceptant les valeurs morales et la valeur du respect comme étant le noyaux et le moteur de la société que nous voulons construire, en respectant notre passé, nos traditions et notre culture tout en tournant notre regard vers un avenir et une modernité à la Marocaine. Et cela passe par deux choses fondamentales. Premièrement, pour être sur un même pied d’égalité, il faut donc que tout ce qui relève de la fraude et de la corruption soit éradiqué au plus vite, et pour cela il faut qu’on adopte une attitude ferme contre toute forme de corruption, à commencer par la corruption des élites et de ceux qui sont nourrit par la culture du prestige. Deuxièmement, il ne faut pas confondre les moyens et les objectifs. On exige une démocratie plus prononcée, mais la démocratie nécessite une certaine responsabilité préalable qui n’est pas encore intégrée dans les esprits. Et pour une réelle démocratie, il faut être conscient de certains phénomènes encore plus gros qu’il faut savoir dompter. En effet, la démocratie qui se veut être le gouvernement du peuple par le peuple a encore du chemin à faire et ceci dans le monde entier. Les gouvernements sont surtout au service d’une oligarchie technocratique et financière. Et sur ce point j’estime qu’au lieu de vouloir calquer une politique occidentale qui pourrait nous mener dans une situation encore moins appréciable, il vaudrait mieux que l’on pense à une manière de faire de la Monarchie une force au service du peuple, du peuple une force au service de la Monarchie, et de ce fait se créera une union forte, basée sur un respect et un amour véritables, d’un Roi et d’un peuple au service de la Nation Marocaine.

    En somme, je ne suis pas là pour apporter un programme à suivre ou faire un appel à la manifestation car je n’ai aucunement la prétention de parler au nom de tout un peuple. Mon but est de donner une piste à suivre pour pouvoir atteindre des solutions constructives qui prendraient naissance d’une mobilisation et d’une entraide entre les Marocains. Et pour cela il ne faut pas se tromper de débat, ce n’est pas du tout la Monarchie qui est en question, et nier les réalités et attendre que le changement se fasse de lui-même ne nous permettra jamais d’être compétitifs. Ceci pourrait aboutir à opter pour la manifestation pour certains points précis, à la créations de mouvements, d’associations ou autre. Seul un réel débat nous permettra de nous faire une idée plus claire. Pensez-y.

    Amine B.

    Talk Morocco, 30 mars 2011

    Tags : Maroc, Makhzen, Mouvement 20 février, Printemps Arabe,

  • Maroc – Rif : La lutte dans et pour le RIF, tout reste à faire

    Sommes-nous toujours capables, aujourd’hui, de se réapproprier, de reprendre possession de notre pays et de maîtriser notre destin ? Comment ? Avec quoi ? La question est omniprésente, et essentielle dans les cercles militants

    Partant du postulat qu’il ne peut y avoir de liberté tant qu’un peuple n’est pas maître de son destin, autrement dit, une liberté synonyme de rejet de toute domination, et constitutive de la souveraineté du peuple, je m’interroge ci-aprés sur comment les uns et les autres comptent s’y prendre pour parvenir à déjouer les mécanismes de domination et agir sur les multiples formes et instruments idéologiques, technocratiques et juridiques, notamment de la légitimation des régimes autoritaires à l’image de celui au Maroc.

    Pour appréhender cette question, je m’attacherai, dans la contribution ci-après, à traiter de deux grandes logiques d’action, deux conceptions et deux motions politiques qui s’affrontent: La notion de la « radicalité » et la notion d’« escalade ». Je me propose de les déconstruire et interroger leurs présupposés. Ces conceptions sont couramment employées par leurs partisans, avec une forte occurrence, ici et là, dans les écrits à caractère spéculatif et participent d’un débat assez fourni, à ceci près que le raisonnement, me semble-t-il, demeure tronqué et appauvri dans une certaine mesure ! Mon intime conviction est qu’on a fait l’économie d’une réflexion approfondie sur des aspects importants.

    Mon propos ici est une œuvre de synthèse. Je brosse un tableau et une vision d’ensemble. Elle est subjective, forcément lacunaire et incomplète, vue que la réalité rifaine et la diversité des situations qu’elle présente confèrent à toute question une extrême complexité. De même, je ne traiterai pas de la pluralité des voix qui structurent la société et qui veulent se faire entendre, mais seulement de deux lourdes tendances.

    En outre, cette grille d’analyse s’articule sur des données empiriques, où je donne la primauté à une lecture de ce que j’observe, aussi dans cette tribune , je compte :

    Restituer l’état des lieux des interactions à l’œuvre et cerner globalement la nature des enjeux

    Anticiper les évolutions émergentes et les opportunités futures

    La radicalité

    Un mot d’abord de la définition. La radicalité, vient du latin radix, signifie « aller à la racine » . Il s’agit de contester ou refuser l’ordre établi et/ou changer à la racine la société en faisant – ou pas – usage de la violence. Elle est le résultat d’un processus évolutif et non d’un « basculement » soudain. La radicalité ici est se cristallise dans le verbe, en l’occurence le mot « République », une exception dans les normes admises par la société.

    Basée sur un refus de l’ordre en vigueur tout entier, cette position, qui témoigne d’une logique propre, prend les traits d’une authentique révolution, puisqu’elle remet en cause ouvertement un pouvoir jugé illégitime et non-représentatif. C’est la position la plus jusqu’au-boutiste. Elle exprime une capacité d’action sur son propre destin.

    Pour illustrer ce point de vue, je me suis permis de mettre en scène une possibilité qui provient d’expérience de pensée imaginaire. Un récit qu’on aurait pu raconter dans un manuel scolaire. Soulignons d’emblée que si cette vision est fictive, il n’en demeure pas moins qu’elle permet de rendre compte de logiques profondes qui travaillent la « cité rifaine »

    Le fil du récit est le suivant : Quelque part à Anoual, d’où tout est parti . Ce 21 juillet, dans une maison rudimentaire, a eu lieu un événement fondateur, tant attendu. Un acte de renaissance en quelque sorte. Que des symboles. Rassemblés, en ce jour d’été ensoleillé, dans la cour intérieure centrale à ciel ouvert, remrah (une configuration spatiale d’une d’habitat rifain typique) qui donne sur une vaste étendue de montagnes, témoin d’une « épopée de sang et d’or », les présents etaient attachés à donner du sens à cette rencontre historique, avec pour objectifs d’exprimer leurs convergences sur les questions substantielles et dépasser leurs clivages politiques. Se voulant une assise structurante du devenir du RIF, ce Congrès a rassemblé une vaste coalition de délégués de la diversité des territoires et des sensibilités politiques. De plus, ce congrès a reçu une pleine légitimité, lui conférant un lourd devoir, comme seul représentant du peuple dans sa quête de la liberté. Regroupés en un seul corps et une seule volonté, ils se veulent déterminés à poursuivre l‘évolution à son terme. Après délibérations, les présents adoptent une charte et prennent, à l’unanimité, une résolution de se constituer en République, déclarant unilatéralement le RIF une entité indépendante. Cette résolution reflète l’avis de toute la population sans exclusive. Un Etat civil, naturellement républicain fondé sur la souveraineté populaire (Non monarchique et non dynastique) ! A la fin, pour couronner le tout , ils prêtent serment, pour un engagement solennel d’union sacrée. Fin du récit.

    Ce récit est une fiction mais un récit vraisemblable et inspirant, avec son univers réaliste et crédible. Le récit dénote l’optimisme et ouvre le champs des possibles. Tout semble réaliste sauf la suite : comment concrétiser l’idée dans les faits. C’est ce chaînon manquant et les considérations critiques qui lui sont attachés que je voulais mettre en évidence.

    Il ne suffit pas de pointer systématiquement les lacunes du makhzen, encore faut-il réfléchir sur nos propres capacités d’organisation !
    Une telle résolution est irréversible. Un point de non-retour. Impossible de faire marche -arrière. Dès lors, la question est de savoir comment garantir la continuité, gérer la phase suivante, la maitrise ultérieure, celle du post-RIFEXIT, la mise en œuvre des conséquences politiques et les effets juridiques d’une telle décision. Notamment la maitrise de la propriété foncière. La maîtrise des biens et du territoire, inhérente à la souveraineté réelle du peuple. Par ailleurs, qui dit lutte de pouvoir, dit violence politique. Sa détention et sa préservation amène à se confronter inéluctablement à cette logique. Sans parler de la nécessité de convoquer un référendum d’autodétermination, pour persuader de cette solution, légitimer une telle démarche et permettre à une population de se prononcer sur son destin collectif. Ne nous méprenons pas, le makhzen fera tout pour mettre en échec ce processus et œuvrera sans relâche pour entraver coûte que coûte la formation d’un gouvernement rifain indépendantiste. D’autres déterminants encore rentrent en ligne de compte pour expliquer la difficulté de cette phase.[1].

    En somme, un tel scénario déclenchera un tourbillon inédit et mettra en équation la survie de l’Etat marocain, ce que ce dernier ne saurait accepter. Les parcours et péripéties de l’Azawad, de la Catalogne, des Kurdes nous instruisent sur la difficulté de la tâche.

    Il convient toutefois de préciser que la radicalité ici suppose la rupture collective, décisive du contrat national et d’allégeance qui lie la population rifaine à l’Etat central marocain. Cela suppose la destitution des institutions représentatives marocaines dans le territoire rifain, l’abandon collectif de la nationalité marocaine, le retrait des drapeaux marocains des bâtiments officiels et le brandissement, à leurs places, du drapeau rifain adopté officiellement lors du congrès. En clair, la proclamation de la sécession territoriale et politique du RIF d’avec le Maroc. Cette logique procède de la création d’une certaine légalité rifaine à laquelle la population devra exclusivement obéissance : Un Etat rifain souverain.

    Venons-en aux faits pour être plus près de la réalité. Poussons la réflexion plus loin ! C’est pourquoi j’ai choisi de poser une série de questions qui peuvent nous aider à soulever les préoccupations les plus importantes. Avons-nous à disposition les ressources matérielles, humaines et théoriques pour relever ces défis ? Est-ce que les rifains ont le potentiel d’assumer les contraintes inhérentes à ce processus et ses conséquences ?Avons-nous ne serait-ce qu’un semblant d’Etat, un proto état, un substrat institutionnel classique de la démocratie, des organisations représentatives, politiques et syndicales dignes de cela ? Quelle forme devrait revêtir cette entité ? Avons-nous au moins réfléchi à une offre alternative, à un processus standard d’édification d’Etat moderne, en due et bonne forme ? Comment établir cette autorité, conclure un pacte social et politique et comment conquérir et préserver cette souveraineté ? Quel sort attend un petit état face à un voisinage puissant et hostile? Au stade où l’on est, toutes ces questions, des prérequis au fond, sont, à mes yeux, sans réponse. Nous sommes loin de satisfaire à toutes ces contraintes, et cela nous mettent en porte-à-faux.

    Quand on évoque la souveraineté, on pense à ses attributs : Un pouvoir coercitif, la violence légitime, les dispositifs exécutif, législatif (Gouvernement & Parlement), un appareil administratif, les services publics (l’école, la santé, les infrastructures routières la sécurité, l’armée et la police, les moyens de subsistance de l’État, les impôts, la faculté de battre monnaie, les médias (Quatrième pouvoir )

    Il s’avère que la conscience, l’aspiration, le vouloir, l’imaginaire, l’ancrage historique, la langue, le géographie, la culture, les valeurs, représentent un capital qui compte mais il risque de ne pas suffire . Il faut préciser que ces notions sont investies de significations très différentes, donc à géométrie variable, flottantes. Elles varient en fonction de chaque groupe d’acteurs, parties prenantes . Rien ne nous est acquis. Tout est à reconstituer. Pour matérialiser cette souveraineté, il ne suffit pas de se targuer d’un patrimoine glorieux quelconque, émettre des prétentions particulières, faire des déclarations d’intention, parfois trop pompeuses. A ce jour, la teneur idéologique de la rhétorique républicaine, est dépourvue de cet élément et de cette rationalité. La réflexion et les projections politiques institutionnelles sont à un stade primitif, embryonnaire, balbutiant et expéditif, puisque sans conséquence pratique. Cela révèle une situation extrêmement fragile. La masse globale du travail théorique et pratique, de production d’idées, entrepris dans cet objectif est insuffisant. D’où la nécessité de questionner, en toute honnêteté, notre réalité, remettre les pendules à l’heure, repartir sur des bases modestes mais saines, prendre ces questions à bras-le-corps, s’interroger sur les réponses appropriées à donner à ces situations, pour espérer faire émerger les contours d’une offre sérieuse.

    Tous les rifains sont logés à la même enseigne et affrontent le même destin
    Pour faire écho aux débat en cours, où certains ont tendance à s’enfermer dans une vision de la société qui occulte les rapports de force en cours. En ces temps de surenchère identitaire, selon laquelle certains s’autoproclament plus libres et plus rifains que d’autres, où les militants rifains ne seraient pas d’égale valeur, où chacun cherche à être un peu plus radical ou violent que l’autre, où l’ostracisme est utilisé comme arme politique dans les rivalités, où certains se déclarent avoir le monopole de la « rifanité » et toute une campagne de dénigrement systématique, accompagné par une salve de noms d’oiseaux qui ne cessent de voler dans les airs. Force est de relever, que tous ces acteurs, en interdépendance, sont intimement liés et poursuivent simultanément et/ou compétitivement un même but. Quand on jette un regard attentif, on s’aperçoit que les interconnexions et les transferts existent entre tous ces espaces. Ils ne se constituent pas à part , et ne sont pas tellement différenciés les uns des autres. Tout le monde participe au même titre à la vie de la communauté politique à laquelle ils appartiennent : Le RIF.

    Une analyse pratique, authentiquement critique, nous révèle que les RIFAINS sont logés à la même enseigne, qu’ils n’existent pas politiquement, ne constituent pas un corps politique viable. Tout au moins, ils existent mais acculés à la marge. Ils occupent une place réduite dans le panorama politique. Pas de partis politiques, pas d’institutions, pas de cadres, pour pouvoir assumer les responsabilités qu’induit cette entité politique potentielle. Les rifains sont confrontés à un état d’impréparation. Là, réside le défi fondamental : Qui va se porter garant de préserver ces acquis, dont cette souveraineté, après qu’ils auraient été réalisés?

    En de telles circonstances, dans l’immédiat, je nous vois impuissants pour instaurer quoi que ce soit, de maitriser son territoire et la sécurité des rifains ! En conséquence, l’aboutissement apparaît comme une perspective lointaine. Si on devait s’évaluer, quand on fait le décompte de nos forces, il ne faut pas nous voiler la face, nous n’avons rien, rien de concret. Même si nous voulons négocier, ce n’est pas possible, car on ne négocie qu’entre égaux. Dans le présent cas de figure, on ne traite pas d’égal à égal, mais bien dans un lien d’infériorité sinon de subordination. Néanmoins, le rapport de force évolue et il est possible de le rééquilibrer et de le remodeler.

    Il faut dire les choses comme elles se présentent, hélas. Nous vivons dans l’illusion du passé, de ce qui n’existe plus. Nous y sommes restés figés. Notre existence repose sur l’œuvre des prédécesseurs. La rhétorique en vogue est aussi étriquée que démagogique. Ce sont là des vraies problématiques qui doivent alimenter une réflexion collective.

    D’autre part, nous avons tendance à biaiser notre potentiel. Je pense à cette illusion de contrôle, où l’on surestime nos propres qualités et capacités. Dit autrement, cette fierté « mal placée », ces réactions passionnelles et les jugements tranchés sans fondement car détachés de la réalité.

    Entendons-nous bien, ce que je mets en perspective, c’est un simple constat. Cette posture pêche par la tentation d’empressement, d’aller trop loin, trop vite, sans garantie aucune et sans les mécanismes adéquats. Je ne dis pas qu’il faut se résigner, je ne pousse pas au renoncement, à la défection et à la démission, je ne dis pas non plus, que nous n’avons pas le droit de nourrir et entretenir cette conscience. Cette idée demeure justifiée. Je fais le constat, en revanche, qu’il faut être réaliste, que nous en sommes très loin. Dans la phase actuelle du développement de cette macro aspiration, la réflexion reste immature, une pure abstraction. Des actes de résistance, de révolte et d’affirmation identitaire et culturelle, par-ci, la fierté arborée lors d’activités culturelles ou politiques par-là sont loin de pouvoir aider à matérialiser une quelconque forme de souveraineté décrite ci-dessus.

    L’escalade

    L’escalade est une position légaliste. Elle est attentiste et consiste à voir comment le gouvernement va agir et ce qu’il va offrir. Elle change en fonction de ce qu’il offrira. Le cours de ce processus est rythmé par un va-et-vient, accélération et ralentissement. On y agit en mettant un coup de pression, en amplifiant le mouvement en quelque sorte, par la prise des mesures souples, graduelles et échelonnées qu’on agite à chaque fois qu’il y a un mécontentement et au fur et à mesure que les enjeux seront mieux connus.

    Cette tactique se fait par mimétisme. Placée dans un jeu d’interactions complexes, elle répond à une logique similaire venant du camp adverse : l’escalade répressive, et une dérive autoritaire des autorités. Dans ce sens, elle a pour objectif, à court terme, de sanctionner le pouvoir et de l’amener à reculer et/ou à faire des aménagements. Chaque camp, veut contraindre l’adversaire à négocier la solution à son avantage.

    Cette approche représente un positionnement très flou. Elle pêche par un manque de direction, de ligne politique, de clarté et d’horizon. En résumé, elle manque d’un sens des perspectives. Elle ne défend pas un projet particulier sinon de l’attente. Les tenants de cette posture sont incapables de se projeter dans l’avenir, ils sont uniquement réactifs devant les faits qui se profilent à leurs yeux. Dans la réalité, cette escalade n’a aucune incidence, si ce n’est minime, sur la position du pouvoir dans son action dans le RIF. Je suis assez sceptique sur la viabilité à long terme de cette approche. Cependant, à ce jour, force est de relever que c’est un bricolage qui fonctionne !

    En tout état de cause, dans l’ensemble, il y a un saut qualitatif. Les rifains conservent intuitivement des convictions autodéterministes. Le désenchantement est palpable. Le malaise est profond. Désormais, ils saisissent parfaitement le jeu complexe des parties prenantes à ce processus dans lequel ils sont engagés. Le monde politique n’est plus un monde magique pour eux.

    Tout indique qu’il y a là les prémisses d’une mue en gestation qui se construit à l’encontre du pouvoir marocain. Aujourd’hui, beaucoup affirment ouvertement leurs convictions sans fard, et sans filtre pendant que d‘autres prennent des positions de contorsionniste pour le faire, au détour d’une phrase toute en circonvolution. Au fond, ils disent pratiquement la même chose mais différemment. On peut dire que les cadres de pensées se rapprochent et consentent à un compromis . Ils revendiquent tous le minimum : un statut plus évolué pour le RIF et ce en partant du constat que l’Etat marocain s’est imposée par la force des armes d’une part, et a conservé la même stratégie de blocage de toute évolution de la situation dans le RIF et d’asphyxie de la société à tous les niveaux, de même, il utilise les institutions judiciaires et la constitution à sa convenance contre les revendications légitime et justes. Les gens peu politisés ont commencé à se révolter contre cette attitude. Cela est vécu comme une agression.. Le RIF ne peut s’épanouir au sein d’un Maroc à tradition unitaire.

    Le mouvement actuel est une occasion majeure pour évaluer de telles transformations, le progrès de l’esprit rifain, et les grandes transmutations des mentalité, de sensibilité des jeunes générations. Depuis deux ans, on observe des changements de postures. Il y a eu plusieurs revenants, qui rejoignent désormais une posture plus endurcie et plus franche. Cela reflète en quelque sorte l’idée qu’ils sont gagnés par la conscience de leur unité, leurs intérêts communs et de leur réalité : leur destin leur échappe. Ils se disent animés par la conviction que continuer dans la voie actuelle semble aller à contre-courant de cette aspiration. La seule issue réaliste qui se dessinerait pour modifier le statu quo serait un selfgouvernement. Cette prise de conscience est majoritaire bien qu’elle soit minorisée dans les médias

    [1] Les tensions inhérentes à toute société, la résistance des structures traditionnelles notamment ceux à consonance tribale, comme le leadership : Qui va prendre les commandes ? De plus, comment une société sans chefferie, sans pouvoir centralisateur et étatique, où l’on parle encore de tribu, de clans, de lignages, de solidarité internes et un ensemble de représentations et des valeurs se rapportant à la vie tribale,… peut franchir le cap de l’union ? D’aucuns parlent de centralisation étatique à partir d’une Tribu-Etat, émanation d’une tribu quelconque ce que les autres tribus contesteraient.

    Au sujet de la République des Tribus Confédérés du RIF (RTCR), il y a un manque de ressources sur cette période de l’histoire : une monographie exhaustive, un descriptif plus minutieux sur la vie politique, la vie économique et sociale, les conceptions des rifains de cette nouvelle entité. Comment l’autorité et le pouvoir étaient-ils exercés ? Comment fonctionnait ce système ? La manière dont les rifains s’appropriaient cette expérience. Comment les choses se présentaient au sein même des foyers ? Comment ils géraient leurs difficultés au quotidien et tant d’autres questions pour tenter de comprendre le fonctionnement des institutions. Les données récoltées à l’échelle quotidienne sont fragmentaires et reflètent une vision occidentalo-centrée

    Je me demande si l’on peut postuler que l’instabilité et le fonctionnement de cette république auraient précipité la chute de la RTCR ?

    Source : Blog Rachid Oufkir

    Tags : Maroc, Rif, Hirak, lutte, Makhzen,

  • Les Rifains ne sont que des chiffres pour l’Union européenne et le Maroc

    « Dans n’importe quelle ville du Maroc, vous pouvez protester, mais si vous sortez à Al Hoceima, dans le Rif, c’est interdit et vous serez directement conduit en prison. À l’heure actuelle, certains sont condamnés à une peine de deux ans de prison pour retweet ou un « Like » d’un commentaire », dénonce Nuoreddini Ofaker (Al hoceima, 1983), membre d’Azraf, l’association de développement et de culture Rif Euskadi. « C’est pourquoi, pour le moment, il n’ya pas de grandes manifestations dans le Rif. Les gens manifestent la nuit, en petits groupes, mais avant l’arrivée de la police, ils disparaissent car ils savent que s’ils se font arrêter, ils iront en prison », ajoute Ofaker, qui vit à Bilbao depuis 2007.

    « Pour l’Union européenne et le Maroc, les rifains ne sont que des chiffres. Le gouvernement espagnol parle du Venezuela, du fait qu’il n’y a pas de démocratie dans ce pays, mais il oublie qu’au Maroc voisin, il y a 600 prisonniers condamnés pour avoir manifesté et qui ont été torturés et violés. Au Maroc, il n’y a pas de droits humains et personne ne demande ce qui se passe ici car l’Union Européenne a des accords et des intérêts dans le pays  » explique Nuoreddini Ofaker, de l’association Rif Euskadi. « L’Espagne et l’Union européenne ne s’intéressent qu’à leurs intérêts et ne s’intéressent pas à la population rifaine. Ils ne sont intéressés que par la lutte contre l’immigration, le trafic de hachich et le djihadisme. Et c’est pourquoi ils appuient et soutiennent le gouvernement marocain « , conclut Ofaker.

    Ces prochains jours auront lieu diverses activités à Bilbao et à Gernika afin réaffirmer la solidarité avec le Rif à Euskal Herria. Ce samedi, une assemblée aura lieu à Gernika, à Astra, à partir de 10H . Et dimanche, une manifestation à Bilbao qui partira à midi de la Plaza del Sagrado Corazón. Et le jeudi 28 mars à Gernika, dans la salle Elai-Alai, à partir de 18H de l’après-midi, se tiendra la journée « La résistance rifaine au royaume du Maroc: art et manifestation ».

    Source : Mar de Fueguitos

    Tags : Maroc, Rif, Hirak,Makhzen, pillage,

  • The Times : Au Maroc, la princesse Lalla Salma disparaît et personne n’ose demander pourquoi

    La princesse Lalla Salma disparaît – et les Marocains n’osent pas demander pourquoi

    L’épouse indépendante du roi Mohammed n’a pas été vue depuis 15 mois. A-t-elle contrarié le monarque absolu ?

    Les visiteurs de la maison royale n’osent pas poser des questions. Les journaux locaux se sont tenus à l’écart de cette question. Mais la question qui préoccupe beaucoup d’esprits au Maroc est : qu’est devenue Lalla Salma, épouse du roi ?

    Le mystère de la princesse disparue a fait couler beaucoup d’encre et laissé les diplomates étrangers jouer aux devinettes depuis sa disparition il y a 15 mois.

    Se cache-t-elle en Amérique ? Ou a-t-elle été enfermée dans l’un des palais royaux après avoir contrarié le roi Mohammed VI ? Le couple a-t-il divorcé en secret – et la princesse se bat-elle pour le droit de voir ses enfants ? Le palais ne fera pas de commentaires.

    L’absence de Salma est d’autant plus flagrante qu’elle a été extrêmement remarquée, notamment….(la suite sur la source)

    The Times

    Tags : Maroc, Lalla Salma, Mohammed VI, Makhzen, divorce,

  • Maroc : Avant de soigner la façade, mettons de l’ordre à l’intérieur

    Le Maroc, ce pays éternellement prometteur. Ce pays qui soigne son image à l’international mais qui ne se soucie pas de l’image qu’il donne à ses propres enfants. Ces enfants qui sont arrivés à un tel stade de saturation qu’il n’attendent plus grand-chose de ce pays.

    Quand on examine bien la société Marocaine, quand on essaie de l’analyser dans l’espoir de sortir avec une réponse à la question : « qu’est ce qu’un Marocain ? » on trouve que cette question se révèle être digne des plus grandes questions métaphysiques. Qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Où allons-nous ? Autant de questions qui restent sans apparente réponse.

    Essayons d’entrer dans les détails des références idéologiques et religieuses de ce pays pour tenter d’avoir un élément de réponse.

    Le Maroc se dit être un pays musulman. Mais au-delà des quelques véritables pratiquants, le Maroc donne l’air de tout sauf d’un pays religieux, avec tout ce que ce terme a comme sens au niveau comportemental et spirituel. Il suffit pour cela de faire un petit tour dans les rues des différentes villes pour en arriver à ce constat. Vous verrez un homme méprisant, nourrit de la culture du prestige, en train d’insulter un petit enfant de la rue trop collant (sans qu’il ne se demande pourquoi cet enfant est à la rue ). Vous verrez des jeunes filles loin d’être majeure sortir de la voiture d’un vieux monsieur venant d’assouvir son appétit animalier. Si vous assistez à une des soirée de l’élite de demain, ceux qu’on appelle les ingénieurs, vous trouverez tout type de débauche imaginable. Un bon religieux est quelqu’un de propre, et dans sa tête et dans son environnement, mais je ne vous apprend sûrement rien quand je vous dis que l’état des villes est lamentable, avec les poubelles débordantes, les murs sales, les trottoirs poussiéreux, les gens qui jettent les déchets sur les allées sans éprouver le moindre remord. Beaucoup de pays non déclarés officiellement comme religieux sont plus religieux que nous sur ce point là. Pour ce qui est de la propreté mentale, on peut dire que les évènements du 20 février ont bien mis à nu le niveau de l’argumentation Marocaine composée à 90% d’attaques personnelles et d’insultes. Pour ce qui est de l’éthique générale, des dirigeants, des forces de l’ordre, des éducateurs, des professeurs, le niveau est bien bas. Comportements non civilisés, débauche, morale douteuse, voilà le Maroc musulman. Faire cinq prières par jour n’est qu’un exercice physique dans ces conditions là. Etre religieux ou spirituel c’est un tout, et rituel n’équivaut pas à spirituel. Sommes-nous pour autant prêt à accepter un Maroc laïque ? loin de là. La schizophrénie général veut qu’on défende becs et ongles ce qu’on n’est même pas au fond mais que l’on croit qu’on est.

    Passons maintenant à la référence temporelle et identitaire. Le Maroc dit posséder des millénaires d’Histoire et 12 siècles de civilisation. Mais en quoi cela se manifeste en 2011 ? L’aliénation n’a jamais été aussi grande, la schizophrénie n’a jamais été aussi prononcée et l’inculture n’a jamais été aussi apparente. Le Marocain ne sait plus où donner de la tête. Est-il Arabe ? Est-il Amazigh ? Est-il occidental ? Est-il Khaliji ? En quoi consiste l’héritage culturel Marocain ? Que retenons nous de notre histoire ? comment vivons-nous nos traditions ? Nous possédons certes un des plus bel héritage artisanal au monde et une architecture qui fût grandiose à son époque. Mais ceci est de plus en plus négligé. Voyez par exemple l’architecture du prochain théâtre de Rabat. Un lieu de culture qui ne représente en rien la culture Marocaine. 1,35 milliards de Dirhams pour du déconstructivisme (Théâtre de Rabat). Ce n’est pas que ce n’est pas intéressant d’avoir ce genre d’architecture chez nous, mais cela aurait été tellement plus intéressant de profiter d’un tel investissement pour moderniser notre patrimoine qui est condamné à n’être confiné que dans les lieux de luxes, ou à des bâtiments rongés par le temps. Si l’on n’insuffle pas de la modernité dans notre patrimoine, il est condamné à s’essouffler et de fait il sera de plus en plus négligé. Cet essoufflement fait que maintenant, notre culture se transforme en folklore. La culture est censée être un mode de vie, une manière d’être au quotidien. Mais non, nous ne vivons plus la culture que durant les fêtes ou quand il s’agit de divertir les touristes. Le Marocain devient le bouffon de l’étranger quitte à en perdre sa dignité. On aimerait tellement que les gens de Marrakech suivent l’exemple de ce monsieur :

    Maintenant, nous confondons modernité et occidentalisation à une époque où l’occident lui-même spécule sur sa propre décadence. Nous sommes là à sans cesse vouloir imiter l’occident. Seul problème, c’est qu’on essaie de l’imiter à travers le prisme des médias. Ce qui est une forte erreur. Les médias ont pour rôle de divertir, et de ce fait nous imitons ce qui n’est au fond que leur divertissement, et en même temps nous pensons que c’est cela être moderne parcequ’on nous le répète sans cesse à travers la propagande publicitaire. Il est donc intéressant de noter sur ce point que le Marocain s’occidentalise au niveau de la débauche et dans les choses superficielles, mais pas dans ce qui est de l’ordre de la formation de l’Homme civilisé. Pas que j’adhère forcément à la pensée occidentale dans ses détails, mais l’esprit et la rigueur sont louables. Mais ce phénomène est compréhensible dans la mesure où le pays manque sérieusement de figure emblématique et d’exemple pour la jeunesse. Où sont nos penseurs ? nos intellectuels ? où sont nos prix nobel ? où sont nos sportifs ? A qui ou à quoi le Marocain peut-il s’identifier ? L’élite Marocaine se résumant trop souvent dans l’esprit du Marocain en deux mots : voleurs et corrompus. Au niveau des programmes d’éducation, on ne met pas suffisamment l’accent sur les grands noms de l’Histoire Marocaine, ou au moins les penseurs et les savant Arabo-musulmans. Eh bien non, nos cours de philosophie ont pour référence des Descartes au lieu de Ibn Khaldoun. Demandez à un Marocain de lui citer des grands noms toute époques confondues, Ils se compteront sûrement sur les doigts de la main, demandez lui ensuite de vous citer des grands noms occidentaux du 20ème siècle, là les noms fuseront de toute part. Le pire c’est quand on voit que le résultat est similaire lorsqu’il s’agit de citer des contemporains. Des noms Marocains qui percent, on en parle rarement.

    Pour ce qui est des détails historique, nous avons une Histoire floue. En effet, nous savons mieux le mode de vie des européens à l’époque médiévale que celui des Marocains à la même époque. Le mérite qu’ont les occidentaux dans cela se trouve dans leur matraquage médiatique. Leur culture est cuisinée dans les médias à toute les sauces et est toujours présentée de manière héroïque. Séries, films, dessins animés, musique, jeux vidéos… tout y passe, ils savent vraiment quoi faire de leur culture. D’ailleurs dans cette même catégorie, les Japonais excellent aussi. A tel point que vous trouverez des Marocains qui ne jurent que par le Japon, alors qu’ils n’en connaissent pas grand-chose de plus que des mangas, des jeux vidéos ou des reportages présentant ce peuple comme les hôtes d’une fourmilière géante. Certains seraient prêts à tout laisser pour aller y vivre. Ceux là sont ceux à qui on a vendu du rêves et à qui on a oublié de dire qu’une fois au Japon, il faudra du travail, chercher à manger, acheter des fève à 10 dh la gousse de trois graines (ayah lefwilat temma 10 dh 3 dyal 7ebbat, bi ma3na tebsil dyal bissara mo7al wach i koun b jouj drahem :D). Tout ça pour dire que nos repères identitaires sont très confus.

    De ce fait, vu que nous ne donnons pas grande valeur à notre passé, ni à notre présent, vu que nous n’avons pas grande référence idéologique, religieuse, temporelle, comment pouvons-nous espérer constituer une conscience collective ? Comme on le dit classiquement, si nous ne savons pas d’où nous venons, comment peut-on savoir où nous allons ? Somme nous condamnés à éternellement singer ce que font les autres ? sommes-nous condamnés à sans cesse nous inspirer et à ne jamais inspirer ? pourquoi voulons-nous toujours être les bons élèves de l’étranger ? pourquoi voulons-nous être bien vu à leurs yeux quitte à négliger nos propres enfants, nos propres personnes ? Pouvons-nous être au devant de la scène internationale ? ou le voulons-nous ? Pouvez-vous dire à un Marocain que vous rêvez d’un Maroc qui inspire le monde sans qu’on vous rie à la figure ? Sommes-nous obligé de nous prostitué à la cause étrangère pour espérer survivre ? Si le moindre bout de tradition qui nous caractérise est nommé rétrograde, alors autant jeter toute notre histoire à la poubelle. Si le but est de devenir occidentaux dans le fond et dans la forme, alors au diable toute ces luttes pour la dignité, puisque la pire des humiliation est de ne plus accepter ce qui nous caractérise et de vouloir devenir comme le sont les autres ou comme les autres voudraient que l’on soit.

    Mais à qui la faute ? au colonialisme ? Il a joué un rôle dans notre décadence, certes, mais n’est ce pas là une excuse trop facile pour justifier notre éternelle passivité ? Le monde regorge d’exemples qui montrent que la réussite est possible même avec peu de moyens (même s’il est trompeur de croire que le Maroc a peu de moyens).

    Normalement ce qui transcende un pays, ce qui lui montre le chemin, ce sont ses penseurs, son élite, mais surtout son dirigeant. On ne l’appelle pas dirigeant pour rien. Il a pour rôle de faire sortir le peuple de l’aliénation, de lui montrer le chemin, puisqu’il est sa première référence. Un dirigeant qui s’éloigne du peuple et qui ne lui parle que rarement crée un conflit entre lui et ce dit peuple. Le peuple se sent négligé, méprisé. Nos dirigeants gagneraient donc à être de meilleurs représentants de la culture et de l’Histoire Marocaines dans les faits et pas seulement sur papier.

    La solution des problèmes fondamentaux du Maroc ne sont donc pas dans la démocratisation aveugle ou dans l’individualisation de la société. La priorité n’est pas là. Ce pays est trop corrompu, la dent a été gâtée jusqu’aux nerfs. Il faut une réforme profonde des mentalités. Et pour cela il faudrait retrouver nos repères identitaires, sinon nous ne ferons que singer sans cesse les autres à défaut de référence. Il faut une réformes radicale de l’éducation. Il faut que les médias se trouvent un autre rôle que celui de l’abêtissement du peuple. Parceque à la longue, à défaut de l’abêtir, ils l’aliènent, ce qui revient fondamentalement à la même chose, puisque se crée de ce fait une schizophrénie qui crée un climat de tension au niveau de toute une population : Mépris, prestigisme, paternalisme, fermeture d’esprit, immunité contre toute amélioration, ou substitution radicale du mode de pensée et du mode de vie.

    Ce sont à mon avis ces points là que nous devons toucher dans les débats. Au lieu de répéter sans cesse des termes dont nous ne mesurons pas la portée comme ceux de monarchie parlementaire, de république, libertés individuelles. De une ceci ne résoudra pas les problèmes de fond cités précédemment, secundo ces termes là découlent justement de ces problèmes de fond, vu que lorsqu’on demande en quoi ces modèles pourraient nous réussir, on nous répond que « puisque ça marche ailleurs, ça devrait marcher chez nous ». Vous n’êtes sûrement pas sans savoir que la plupart des démocraties du monde sont dirigées par une oligarchie technocratique et économique, la démocratie n’étant que de la poudre aux yeux visant à donner un sentiment de satisfaction au peuple en lui faisant croire qu’il a un certain pouvoir sur les affaires de son pays. Il est clair qu’il faut nuancer ces propos mais il est certain que la véritable démocratie reste à inventer. Alors avant d’en arriver à discuter ces questions, essayons de résoudre ce qui a pourri nos pays jusqu’à la moelle. Avant de soigner la façade, mettons de l’ordre et de la propreté à l’intérieur.

    Source

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI,

  • Le Maroc vu par le site Bibliomonde

    Le roi Mohammed VI est le chef de l’État marocain depuis le 23 juillet 1999. C’est le 18e souverain de la dynastie alaouite (ou Alawite) qui règne sur le Maroc depuis 1666. Il a succédé à son père, Hassan II, monté sur le trône en 1961. Les souverains marocains portent le titre de « roi » depuis 1957, dans le passé, ils étaient « sultan ». La succession au trône est héréditaire, mais a fait l’objet de plusieurs manipulations entre 1907 et 1955 du fait de l’occupation française.

    Le roi du Maroc

    Il cumule fonction politique et fonction religieuse ce qui lui confère des pouvoirs très étendus sur lesquels Hassan II s’était appuyé pour instaurer une véritable dictature. Dès son premier discours, Mohammed V a annoncé qu’il ne renoncerait à aucune de ses prérogatives.

    – il règne et gouverne : l’essentiel du pouvoir politique demeure entre ses mains. Il nomme et révoque le Premier ministre, peut dissoudre les assemblées, peut suspendre la constitution… Il est aussi le chef des armées. Le pouvoir royal s’inscrit dans un cadre parlementaire très largement formel : les conseillers du roi forment un véritable gouvernement parallèle qui n’a aucun compte à rendre. Depuis 2001, il dispose du relais de « super walis » qu’il a nommé dans les grandes régions (voir la fiche). Beaucoup de responsables marocains souhaite une révision de la Constitution dont l’article 19 attribue au roi l’essentiel du pouvoir exécutif.

    – il est le chef spirituel des Marocains musulmans : la dynastie alaouite affirme descendre du prophète. En 1962, Hassan II avait fait inscrire le titre de « commandeur des croyants », accordé au roi du Maroc, dans la constitution marocaine (voir la fiche).

    Le style du nouveau roi et surtout le contraste avec l’attitude méprisante et féodale de son père, ont maintenu une certaine popularité dont il jouit depuis son accession au trône. La vie du palais et les pouvoirs dont il dispose reste néanmoins d’une opacité totale. La presse, sous peine de censure, n’a pas le droit d’émettre la moindre critique à son égard.

    La cérémonie d’allégeance voit chaque 24 juillet (le 4 mars à l’époque d’Hassan II) tous les responsables du royaume venir s’incliner devant la personne du roi. Cette cérémonie traditionnelle qu’Hassan II avait transformé en grande fête au cérémonial grandiose est perçu comme le ciment de la nation.

    La monarchie marocaine demeure le tabou absolu en matière de liberté d’expression en dépit de l’arrivé d’un nouveau monarque sur le trône. Au printemps 2003, le journaliste Ali Lmrabet a été condamné à 3 ans de prison ferme pour « outrage au roi » (concrètement, il s’était étonné que, lors des débats au Parlement sur la loi de finance, le budget consacré au Palais soit voté sans discussion. À cela, il faut ajouter la publication d’un entretien avec un républicain marocain dans le journal, aujourd’hui interdit, qu’il dirigeait).

    Le Palais

    « Les proches collaborateurs du roi sont montrés du doigt. Hassan II était entouré d’une poignée de conseillers politiques de premier ordre. Rien de tel avec son fils. Le mythe des « quadra », ces jeunes gens à la tête bien faite passée par le collège royal et épris de modernité, a fait long feu. Aucun de ceux qui gravitent autour du roi ne s’est imposé par la vigueur de ses analyse, le courage de ses prises de position. L’unique ambition des « sabra de M 6 » semble se résumer à plaire au monarque, à le flatter et à prévenir ses moindres désirs. L’amateurisme de la « garde rapprochée de M 6 » a fait ressurgir quelques-uns des anciens conseillers du roi défunt. Entre ces rescapés et la nouvelle génération, des conflits nourrissent une impression de flou et de désordre au sein du Palais. Les responsabilités qu’ils sont censés se partager sont diffuses, mal définies. Quiconque détient une parcelle de pouvoir en use et en abuse pour son propre compte davantage qu’au profit de la collectivité. » (Jean-Pierre Tuquoi, Le Dernier roi)

    La famille royale

    Le roi Mohamed VI, un fils, l’ordre dynastique comprend :

    2) Moulay Hassan, fils de Mohammed VI.

    3) Moulay Rachid, le frère cadet du roi.

    4) Moulay Hicham Ben Abdellah, cousin du roi (né en 1964), mais qui n’appartient pas au premier cercle des intimes du souverain. Sans doute parle-t-il trop de démocratie ?
    Il a été, en 2000, le collaborateur de Bernard Kouchner au Kosovo. Il ne cesse de dénoncer l’immobilisme du pouvoir actuel.

    Parmi les autres membres de la famille ayant un rôle officiel ou semi-officiel :

    La Princesse Lalla Meriem, l’une des trois sœurs du roi (née en 1962) que Hassan II avait marié à Fouad Fillali, patron de l’ONA, dont elle a divorcé en 1997.

    Le 21 mars 2002, le roi Mohamed VI a épousé Salma Lalla Bennani, jeune ingénieur en informatique de 24 ans vivant à Fès, la cousine d’un proche du roi. Elle porte désormais, le titre de « princesse », celui de « reine » n’existant pas au Maroc.

    Leur fils, Moulay Hassan (futur Hassan III) est né le 8 mai 2003. Une fille, prénomée Khadidja, est née en mars 2006.

    L’article 20 de la Constitution marocaine de 1996 stipule que « la couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se transmettent de père en fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de Sa majesté, à moins que le roi ne désigne de son vivant un successeur parmi ses fils autre que son fils aîné ». « Le roi est mineur jusqu’à 16 ans accomplis », prévoit l’article 21.

    La dynastie

    C’est un peu par hasard si la branche de la famille Alaouite (ou Alawite) à laquelle appartient Mohammed VI règne sur le Maroc. Au cours du XXe siècle, l’ordre de succession dynastique a été plusieurs fois modifié par les autorités françaises en fonction de ses intérêts (voir chronologie).

    Au début de ce siècle, le sultan en titre s’appelait Moulay-Abd-el-Aziz. Il a régné de 1894 à 1907, date de sa destitution par les Français qui craignaient qu’il ne se tourne vers les Anglais. Il a été remplacé par son frère, Moulay Hafiz,.

    À son tour, le sultan Moulay Hafiz, jugé trop germanophile, a été remplacé en 1912 par un autre de ses frères, Moulay Youssef.

    À la mort de Moulay Youssef, en 1927, c’est le troisième de ses fils qui est choisi par Paris pour lui succéder, au détriment des deux premiers. Il régnera sous le nom de Mohammed V.

    Mohammed V et ses descendants ont, à leur tour, failli perdre leurs droits sur le trône. En 1953, en raison de sa position indépendantiste Mohammed V a été destitué et déporté avec ses enfants à Madagascar. Paris avait mis à sa place un cousin, Ben Arafa, jugé beaucoup plus docile. Contrairement aux interventions précédentes, ce renversement dynastique provoque une véritable indignation parmi la population marocaine largement acquise à l’idée d’indépendance nationale.

    Finalement, alors que la guerre a éclaté dans l’Algérie voisine, Mohammed V a été autorisé à rentrer en 1955 et a retrouvé son trône. Ben Arafa, détrôné, finira sa vie en exil à Nice où il est mort en 1976. Le Maroc a obtenu son indépendance en 1956. En 1961, Mohamed V a succombé à une hémorragie au cours d’une opération bénigne. Sa succession fut la première depuis 1894 à ne faire l’objet d’aucune intervention étrangère. C’est son fils aîné, Hassan II, qui monte sur le trône pour un long règne de 38 ans (jusqu’en 1999).

    La fortune du roi du Maroc

    Le roi du Maroc est un des hommes les plus riches du monde alors qu’en 1956, son grand-père ne possédait aucune fortune notable. L’essentiel de cette immense fortune a été accumulé par Hassan II, père du roi actuel en ponctionnant l’économie marocaine. Elle est en grande partie investie à l’étranger.

    Dans les années 1990, un opposant au régime, Abdelmoumern Diouri, en avait dressé un inventaire (contesté par le Palais) : quelque 10 milliards de francs déposés dans une vingtaine de banques française, américaine et suisse. Au Maroc, une vingtaine de palais, plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles (confisquées en 1963 aux colons français), le groupe ONA (Omnium nord-africain) présent dans tous les secteurs de l’économie… À l’étranger, plusieurs immeubles à Paris et à New-York, de nombreux pied-à-terre luxueux aux États-Unis et en France, notamment le château d’Armainvilliers (Seine-et-Marne) deux cents pièces et quatre cents hectares de parc… un portefeuille boursier considérable comprenant des titre américains et européens… Des rumeurs ont circulé sur les bénéfices que Hassan II aurait tiré du commerce du haschisch, cultivé au Nord du pays, mais sur ce trafic, rien n’a pu être prouvé.

    En janvier 2000, Cheikh Yassine, le chef islamiste, exhortait le nouveau roi à « racheter et dépasser les crimes de son père » en rapatriant la fortune amassée par Hassan II pour alléger la dette extérieure du pays. Le jeune « roi des pauvres » s’est contenter d’interdire la publication de la lettre du vieux cheikh.

    On notera que le terme de makhzen qui qualifie l’administration centrale sur laquelle s’appuyaient les sultans, aujourd’hui le roi, a donné en français le mot de « magazin ». C’est d’ailleurs le sens d’origine du mot arabe. À chaque changement de dynastie, la prise du pouvoir s’accompagnait du pillage des richesses des soumis et de leur accumulation dans les entrepôts royaux. Sur ce plan, comme sur bien d’autres, Hassan II a régné dans selon des traditions séculaires. Avec néanmoins une différence notable : ses richesses accumulées aux dépens au pays ont été placées en grande partie à l’étranger car Hassan II n’a jamais été très sûr de terminer sa vie sur son trône.

    « Grâce à Tel Quel, les Marocains savent que le salaire du roi est de 36 000 euros mensuels (432 000 annuels), « ce qui reste relativement raisonnable comparé aux hauts salaires des chefs d’entreprises publiques », note le journal. Cette rémunération (dont on ignore si elle est soumise à impôt) s’accompagne toutefois « d’à-côtés budgétaires » de 170 000 euros, qui englobent les pensions versées au roi et à ses frères et soeurs. Le palais, lui, est un gros employeur avec pas moins de 1 100 postes budgétaires (dont 300 permanents au cabinet royal) pour une masse salariale annuelle d’environ 68 millions d’euros. Les rémunérations des conseillers royaux sont alignées sur celles des membres du gouvernement (5 500 euros par mois). S’il est difficile de quantifier le nombre de voitures dont dispose le palais, le budget dédié au parc automobile à 5,7 millions d’euros par an suggère quelques ordres de grandeur : il était prévu pour 2004 de commander pour 380 000 euros de «voitures utilitaires». Ces chiffres (auxquels on peut ajouter par exemple 2 millions d’euros en dépenses vestimentaires) donneront évidemment le vertige dans un pays où le salaire minimum ne dépasse pas 200 euros et où la communication royale a peaufiné à Mohammed VI au début de son règne une image de « roi des pauvres ». (…) le vrai tabou : la fortune personnelle – mobilière et foncière, au Maroc et à l’étranger – de Mohammed VI, comme de ses frères et soeurs. «4 à 5 milliards de dollars», affirmait il y a quelque temps Forbes, la célèbre revue américaine des affaires. C’est là en tout cas où s’arrête l’enquête de l’hebdomadaire. » (extrait d’un article de José Garçon, Libération, 4 janvier 2005)

    Source: Bibliomonde