Étiquette : Makhzen

  • Maroc : Quand Ahmed Benchemsi prédisait « une chute » de la Monarchie marocaine (journal US)

    From: Fouzi Azzam
    Date: Fri, 14 Oct 2011 12:50:32 -0700 (PDT)
    To: alaoui
    USA-Maroc-réformes
    Ahmed Benchemsi prédit « une chute » de la Monarchie marocaine (journal US)
    (Note d’information)-.
    Washington, 14 oct (MAP)- Le journaliste marocain Ahmed Reda Benchemsi, installé aux Etats-Unis , a prédit une « chute » de la Monarchie marocaine, indique, vendredi, le journal américain « The Stanford daily ».
    Ahmed Benchemsi, chercheur visiteur pour le Programme sur la réforme arabe et la démocratie à l’Institut Freeman Spogli relevant du Centre des Etudes internationales sur la Démocratie, le développement et la primauté du droit (CDDRL), a fait cette conclusion lors d’une conférence-débat qu’il a animée, jeudi, sous le thème « L’illusion de la démocratie: Comment la monarchie absolue du Maroc a géré le printemps arabe « .
    Tags : Maroc, Makhzen, monarchie, constitution, printemps arabe, mouvement 20 Février,
  • Maroc : 8ème anniversaire du mouvement du 20 février

    Maroc : 8ème anniversaire du mouvement du 20 février

    Au Maroc, le Mouvement du 20 février fête aujourd’hui son 8ème anniversaire de sa création. Fer de lance de la protestation marocaine, lors des dénommés printemps arabes, il a été depuis affaibli par le sang et le feu des forces de l’ordre.

    Ce jour, cinq jours ont été brûlés dans une banque à Al Hoceima.

    La situation actuelle

    Malgré son affaiblissement sous les coups des matraques, le mouvement est loin d’être « mort » et son esprit plane partout dans les manifestations de protestation contre les injustices au Maroc.

    Aujourd’hui, les marocains se mobilisent contre l’oubli de ceux qui se sont sacrifiés pour maintenir le flambeau de la libération des jougs de la colonisation monarchique alaouite. Ils veulent leur rendre hommage et poursuivre les initiatives courageuses d’hommes et de femmes, d’ouvriers et de chômeurs, de jeunes et de moins jeunes, d’élèves et d’étudiants qui ont promis de renverser la situation en faveur de la population la plus démunie.

    Si, lors de la naissance du Mouvement 20F, le roi du Maroc était épargné, désormais ce n’est plus le cas. Le peuple a découvert qu’il n’est pas étranger à toute cette vague de répression qui s’abat contre lui. Les réseaux sociaux sont devenus les canaux favoris d’expression de la jeunesse marocaine qui en a fait leur arme principale de lutte contre le despotisme, la corruption et le népotisme.

    Une monarchie héritée du colonialisme

    Le Maroc est soulevé par une vague de fond pour appeler à une transformation de la société marocaine, pour exiger de vrais changements démocratiques. Partout au Maroc, même dans les petites villes, se sont créés des comités à l’origine des manifestations. Le mouvement du 20 février a été lancé par des jeunes citoyens, des militants de base, des gens du petit peuple, criant leur colère contre la situation économique, sociale et politique. Ils ont été soutenus par la société civile et des forces démocratiques qui se sont senties obligées de suivre, parfois même à contre-cœur…

    Les forces de l’ordre ont réprimé violemment certaines manifestations et ont déjà fait des morts. Il faut savoir que parmi les personnes arrêtées, certaines ont été condamnées à des peines allant jusqu’à dix ans de prison. Dans ce contexte, le mouvement du 20 février, issu de la société, porté par des jeunes, fait preuve d’une grande détermination. Par ces manifestations, les jeunes ont franchi une première étape, celle de vaincre la peur et de rendre légitimes leurs revendications…

    Une monarchie maître d’œuvre des crimes commis contre notre peuple

    Au Maroc, le roi est le représentant de Dieu sur terre et s’érige en commandeur des croyants. Dans sa constitution qu’il octroie à ses sujets, sa personne, sa parole ainsi que sa famille et ses biens sont sacrés. Ils ne peuvent faire l’objet d’aucune discussion, encore moins de critique ou d’opposition. Il s’octroie tous les pouvoirs et il est au dessus des lois. Il est le chef suprême des armées et le président de tous les conseils de l’État. C’est lui qui nomme le 1er ministre et désigne les ministres. Il peut révoquer SON gouvernement, dissoudre SON parlement et instaurer l’état d’exception quand bon lui semble. Bref, il est le monarque ABSOLU… Cette monarchie a construit un Etat militaro-policier à l’image et en héritage de l’État colonial, avec l’aide et le soutien de l’impérialisme français et américain.

    Le mouvement du 20 février

    Depuis le début du siècle dernier jusqu’à nos jours, voici des dates clés pour résumer cette histoire criminelle et ces années de plomb. En collaboration avec l’armée coloniale française et espagnole (1 million et demi de soldats et pas moins de 20 généraux et colonels), la révolution de l’un des pionniers de la lutte armée de libération nationale, le héros de la guerre du Rif et le premier président de la première république démocratique de l’histoire de notre pays, Abdel Krim El Khatt Abi (1920-1924), a été écrasée. Ensuite, ont été matées dans le sang, toujours avec l’aide de la même armée coloniale, les diverses rébellions des tribus (1930-1950). Répression sanglante de la révolte du Rif de 1958-59. Hassan II transformera cette région en un laboratoire de culture, de transformation et de trafic international du cannabis (kif).

    Répression sanglante des révoltes et soulèvements de notre peuple en 1965 à Casablanca, Oouled Khalifat, en 1981, 84, et 90 et tout au long de la dernière décennie( Sfrou, Sid Ifni, Tanger…)..) C’est aussi la création du mouvement marxiste-léniniste Ela Aman (En Avant)
    Des centaines de liquidations physiques et disparitions forcées, de passages à l’arme de civils et militaires, de milliers d’arrestations, de morts sous la torture et dans des bagnes secrets, de procès inéquitables où la justice à l’ordre a distribué des siècles de prisons et des dizaines de peines de mort…

    Pour répondre aux manifestations du 20 février, le roi a lâché un peu de lest le soir du 9 mars : baisse des carburants et aliments de base, promesse d’embaucher 4000 chômeurs diplômés, révision de la constitution vers une monarchie parlementaire. Ces « avancées » ont été saluées par les USA, l’Europe, la France. Mais les citoyens, et non les sujets, n’y ont pas trouvé de réponses satisfaisantes à leurs revendications.

    C’est pourquoi la lutte continue, les points cruciaux mis en avant par les manifestants du 20 février sont :

    1) Une constitution démocratique élaborée par une assemblée constituante incarnant la volonté du
    peuple.

    2) La démission du gouvernement, la dissolution des deux Chambres.

    3) Une justice indépendante, la séparation des pouvoirs.

    4) Le jugement des responsables de la torture et des crimes contre les Marocains.

    5) La lutte effective contre la corruption et la récupération des richesses volées aux peuples.

    6) La libération de tous les prisonniers politiques.

    7) La reconnaissance de la langue amazighe comme langue officielle au côté de l’arabe.

    Tags : Maroc, Mouvement 20 Février, printemps arabe, Makhzen, Rif, Hirak,

  • L’état de droit et les institutions au Maroc… . Qu’ils aillent au diable!

    A peine avoir foulé avant hier, le tarmac de l’aéroport d’Agadir, que Mohamed VI, pris par une colère indescriptible, ordonne aux gouverneurs et autres Walis de la place, de procéder sans attendre à la démolition et au rasage de dizaines de villas, d’hôtels et d’autres édifices touristiques ayant été érigés récemment dans la zone très touristique de Taghazaout.

    Jamais de souvenir des Marocains, pareille colère royale n’avait conduit à un tel massacre urbanistique.

    Les ordres du roi ne se discutent pas et doivent être exécutés, quand bien même la justice n’ait promulgué aucun jugement dans les affaires traitées par les colères royales.

    Ces colères priment lois, décrets et jugements des tribunaux

    Ceci ne correspond en rien à l’esprit ou à la lettre de la constitution du pays; constitution qui détermine avec clarté les prérogatives et les pouvoirs de chaque institution, en cela comprise l’institution monarchique.

    Qu’à cela ne tienne: s’estimant au dessus de cette constitution et des lois du pays, Amir Al mouminine ne se considère point soumis à ce genre de considération.

    Ainsi, violant les textes constitutionnels qu’il a lui même promus en 2011, Mohammed VI enlève aux victimes des démolitions intervenues à Agadir suite à ses ordres qui ne se discutent pas, le droit de se pourvoir en appel devant l’un ou l’autre tribunal.

    Car toute critique ou remise en cause des volontés sacrées du roi sont susceptibles de conduire leurs auteurs dans les cellules glaciales du royaume. A l’instar des centaines de prisonniers d’opinion qui croupissent dans les geôles du royaume.

    Terrorisés,  les partis politiques et les médias du « Plubopaydumonde », ont salué la grande oeuvre royale ayant conduit à la démolition, sans décision de justice, des biens d’autrui.

    Le peuple lui, soumis à un matraquage médiatique et religieux soutenu et à la faillite d’une classe politique rampante devant le roi, applaudit la décision du monarque .

    Nombreux sont les internautes qui appellent sa majesté à effectuer d’autres déplacements vers d’autres régions afin d’ordonner la démolition des biens d’autrui.

    Ceux qui espèrent – ils sont de moins en moins nombreux – l’avènement d’une monarchie parlementaire au sein de laquelle le roi règne sans gouverner, sont en train de perdre leurs illusions.

  • Sahara Occidental – Maroc : Le Rally Eco Race traverse El Guergarat portant des drapeaux sahraouis

    Décidément, les autorités marocaines sont condamnées à tomber dans leurs propres pièges. Poussées par leur désire de provoquer les sahraouis et la communauté internationale, ils ont ouvert la vanne d’El Guergarat. Depuis, ils y sont inondés par ses eaux.

    Les sahraouis ont exploité au maximum cette vanne que l’ennemi a ouvert et l’ont retournée contre lui. Aujourd’hui, le Makhzen se limite à aboyer sans pouvoir rien faire.

    A El Guergarat, la société civile sahraouie a imposé ses conditions en coordination avec la MINURSO, la mission des Nations Unies pour le Sahara occidental. Parmi ces conditions :

    – Il est interdit de porter des emblèmes marocains

    -Toute voiture qui ne répond pas à ces conditions sera automatiquement refoulée et interdite de traverser le passage del Guergarat.

    – Interdiction de passage aux voitures du Maroc qui accompagnent le Rallye

    En voulant se rendre maître des lieux à El Guergarat, voilà que la communauté internationale qui est le véritable et l’impuissance du Maroc face à la détermination des activistes sahraouis.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Rally Africa Race, Monaco, Makhzen,

  • Comment Mohammed VI a fait du Maroc sa machine à cash

    Surnommé le roi des pauvres, lors de son accession au pouvoir, grâce à ses nouveaux conseillers Mohammed VI a mis au point une véritable machine à cash, faisant main basse sur tous les marchés du pays grâce à sa holding royale. Plus riche que l’émir du Qatar, le roi du maroc règne sur un pays qui pointe à la 126ème place mondiale du point de vue du développement humain, dont il a fait sa pompe à finances. Dans «le Roi prédateur», les journalistes Catherine Graciet et Eric Laurent démontent le mécanisme de ce business royal.

    Plus riche que l’émir du Qatar, les ressources naturelles que lui offre son sous-sol sont infiniment moindres que celles de l’émir, tout juste quelques « espoirs pétroliers » et des mines d’or. Sa fortune personnelle a pourtant doublé en 5 ans. Le budget de fonctionnement du « Palais » est deux fois supérieur à celui de l’Elysée alors que le PNB du pays est plus de 25 fois plus faible à celui de la France.

    Il s’est relativement bien sorti, en comparaison de ses « confrères », des bouleversements politiques qui ont frappé le monde arabe. Mohamed VI, que l’on surnomme « M6 », ne connaît pas la crise financière. En revanche, il règne sur un pays classé 126ème (sur 177) du point de vue du développement humain. Plus de 5 millions d’habitants du royaume vivent avec moins de 1 euro par jour et son taux de pauvreté dépasse les 18% !

    Les journalistes Catherine Graciet et Eric Laurent ont consacré leur dernière enquête à ce « Roi prédateur », tant il a fait de son royaume sa holding personnelle. Le livre fait l’impasse, on pourra le regretter, sur le bilan politique de Sa Majesté, pour faire le point sur son bilan financier. Globalement très positif ! En moins de dix ans de règne M6 s’est livré, selon les auteurs à « une sorte de holp-up à l’encontre de l’économie de son pays ». Un véritable coup d’état économique, que son père Hassan II, connu pour son autoritarisme, qui était aussi un habile politique et un homme d’affaires averti n’avait pas su ou pu réaliser.

    Les auteurs décrivent un véritable « village Potemkine qui dissimulerait les prédations royales ». Car le bas-peuple doit tout ignorer du niveau de fortune du roi: le numéro de Forbes qui révélait son niveau de fortune (1,8 milliards d’euros) a été interdit sur le territoire marocain.

    LE TGV MAROCAIN PAYÉ PAR LES CONTRIBUABLES FRANÇAIS !

    Mis en cause lors des manifestations à travers ses collaborateurs les plus proches, M6 a senti le vent de l’opinion tourner. Et c’est pour mieux asseoir son règne qu’il a su concéder certaines réformes, très relatives. Le « makhzen » qui désigne l’appareil d’état a été réformé mais il est toujours en place et demeure une « une mine à ciel ouvert, un monde où le sens de l’intérêt général et l’intérêt national n’existe pas ».

    Le souverain perçoit un salaire royal mensuel de 40.000 dollars, auquel s’ajoute 2,5 millions d’euros par an pour la famille proche, et 31 millions d’euros de subventions répartis selon son bon vouloir : « une somme dont l’usage échappe naturellement à tout contrôle, mais on sait qu’au temps d’Hassan II, elle servait de caisse noire pour s’assurer les faveurs de certaines personnalités politiques, marocaines ou étrangères et récompenser pour sa fidélité l’étrange tribu française des « amis du Maroc », composée de journalistes, d’académiciens d’avocats et d’anciens responsables des services de renseignements…». Ces hôtes le lui rendent bien. Hassan II qui voulait intervenir à la télé française se fera inviter –à sa demande- à l’émission « 7 sur 7 » sur un simple coup fil à Bouygues…

    Passons sur ses innombrables voitures de luxe, ses jets, ses tableaux, son festival royal subventionné par le royaume, ses « frais » vestimentaires qui s’élèvent à 2 millions d’euros par an, les immenses palais rénovés ou édifiés par son père pour des centaines de millions de dollars où il ne passait parfois que quelques heures.

    A l’absolutisme politique teinté de terreur d’Hassan II a ainsi succédé, avec Mohammed VI, un système de confiscation organisé et légalisé. Où plutôt même au dessus des lois. Tout ce qu’il dépense dispendieusement ou « donne » au peuple lors de ses déplacements sort des poches de l’Etat et tout ce que dépense Sa Majesté est payé par le peuple à travers l’impôt. L’Etat subventionne même les entreprises du roi. Chaque jour le peuple enrichit Sa Majesté. Un système gagnant-gagnant à sens unique.

    Autre exemple avec le « TGV marocain», marché remporté par la France, en compensation du fiasco sur le Rafale, considéré comme un caprice royal que l’Agence Française pour le Développement a financé à 50%. Ainsi, le TGV marocain aura coûté 1 milliard aux contribuables français !

    UNE PUISSANCE POLITIQUE QUI FAIT MAIN BASSE SUR LE DOMAINE ÉCONOMIQUE

    A mesure, que la génération Mohammed VI s’affirme au pouvoir, écartant, les conseillers d’Hassan II, naît la « Monarchie des copains et coquins» où la compétence ne se révèle pas toujours un critère déterminant pour accéder aux entrailles du royaume.

    Quand la holding royale (ONA) bat de l’aile, plusieurs dirigeants se succèderont à sa tête. Les nouveaux conseillers du roi, le duo Mahidi-Bouhemou concocte la stratégie des « champions nationaux » : des entreprises en situation de monopole ou quasi-monopole dont le roi est actionnaire. L’épreuve de force est engagée avec les anciens partenaires, Axa, Danone et Auchan etc. Chacun revendra ses parts royales ou quittera le Maroc, laissant le Roi régner sur les marchés de l’assurance, les télécoms, l’agro-alimentaire, l’immobilier, l’énergie et la distribution. Ce dernier représente aujourd’hui 25% du chiffre d’affaires de l’ONA. Le Maroc devient la machine à cash du roi : « Une pieuvre royale » envisagée « comme le moyen d’asseoir une puissance politique qui, absolutisme monarchique oblige, s’exprimait jusque dans le domaine économique » écrivent les auteurs.

    Ce n’est rien à côté du racket social auquel se livrera M6 avec la Caisse de dépôt et de gestion qui gère les retraites de millions de Marocains. Par quelques entourloupes financières détaillée dans le livre, le Roi a fait une OPA sur l’institution qui participe désormais au financement des projets royaux.

    Prédations , pressions, intrigues, courtisaneries, excès, corruption délits d’initiés présumés, les exemples sont légion.

    Le nouveau roi a mis au point un régime aux conditions très avantageuses pour la couronne : une forte capacité à mâter le peuple pour éviter toute révolte et un royaume entièrement tourné vers le développement de la fortune royale. Une monarchie « néo-féodale » dont M6 profite chaque jour.

    Marianne.net, 7 mars 2012

    Pour lire les commentaires d’Abdelmalek Alaoui sur « Le roi prédateur », cliquez ici 

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, le roi prédateur, Catherine Graciet, Eric Laurent,

  • « Le roi prédateur », analysé par Abdelmalek Alaoui

    SYNTHESE

    Les deux livres événement « Le Roi Prédateur », dans une moindre mesure « Paris Marrakech : Luxe, Pouvoir et Réseaux » ont eu un retentissement considérable notamment du côté des médias hispanophones. Pour un certain nombre d’observateurs avertis, cette occurrence s’explique par un « acharnement » d’une partie de la presse espagnole à l’encontre du Maroc, jugée par ces mêmes observateurs comme étant Pro-Polisario.

    A titre d’exemple, la publication d’un article sur le sujet par le quotidien El Pais a eu un écho pour le moins conséquent : 2676 partages sur Facebook, 549 Tweets, et 800 commentaires sur le site web du journal. A noter que la tonalité de ces commentaires a été globalement positive, la majorité d’entre eux étant favorables au Roi Mohammed VI. Cela dit, nombreux sont ceux qui pensent que la censure d’El Pais au Maroc aurait grandement contribué à en accroitre la visibilité, notamment sur le Web.

    Du côté des médias francophones, les thématiques dominantes ont principalement concerné l’« éventuel » impact généré par la sortie du livre « Le Roi prédateur », ainsi que le contenu de celui-ci en mettant en avant certains passages « clé » de l’ouvrage et en pointant de l’index l’entourage du souverain impliqué dans la gestion de ses affaires. La censure du livre au Maroc a également été un sujet très médiatisé et relayé sur le net.

    « Le Roi prédateur » a eu un moindre retentissement dans les médias arabophones. Ces derniers se sont montrés plus critiques en s’attaquant aux raisons qui auraient motivé les auteurs de l’ouvrage.

    PRESSE NATIONALE

    Al Massae :

    Mustapha Al khalfi ministre de communication, autorise la distribution du dernier numéro du journal « le monde » malgré la publication de ce dernier d’un article qui revient sur le livre « le roi prédateur ». Le ministère a justifié sa décision par « le professionnalisme » avec lequel le journal a traité le sujet.

    Assabah :

    Le journaliste Ignacio Cembrero vient de publier un article sur le livre « le Roi prédateur ». Ce journaliste ne manque aucune occasion pour critiquer le royaume chérifien.

    Liberté :

    La fortune personnelle du roi du Maroc a quintuplé en dix ans. Le magazine Forbes le classe désormais parmi les personnalités les plus riches du monde.

    Le Soir Echos :

    Le Maroc interdit le numéro du dimanche du quotidien espagnol el Païs pour publication de quelques extraits, du nouveau livre « Le Roi Prédateur », jugé « diffamatoire et sans preuves ».

    PRESSE INTERNATIONALE

    L’Express :

    Dans une interview accordée au magazine « l’Express », Eric Laurent, co-auteur du livre « le Roi prédateur » précise que le livre était à l’origine une enquête sur l’état des lieux de la monarchie marocaine à l’heure du printemps arabe.

    Le Monde :

    Page après page, les auteurs du « Roi Prédateur » décrivent un souverain allié de la France devenu « le premier banquier, le premier assureur, le premier agriculteur » de son pays, et un homme d’affaires de premier plan dans « l’agroalimentaire, l’immobilier, la grande distribution, l’énergie, les
    télécoms »…

    RFI :

    Le quotidien «El Pais» est interdit au Maroc à cause d’un article contenant des extraits inédits d’une prochaine publication d’un livre sur le roi Mohammed VI.

    Le Matin DZ :

    « L’absolutisme royal de Hassan II était résolument politique et visait à assurer la pérennité de la monarchie marocaine. L’absolutisme de Mohammed VI s’exerce, lui, dans le domaine de l’économie et ne s’accompagne d’aucune stratégie politique pour assurer l’avenir de la dynastie qu’il incarne », estiment Catherine Graciet et Eric Laurent.

    Al Qods :

    Une grande polémique est suscitée par la sortie d’un livre qui remet en question la fortune du Roi. Les autorités marocaines considèrent que l’interdiction des publications étrangères sur son territoire est sans lien avec la liberté d’expression.

    Le quotidien rapporte que le journaliste Ismail Ouali doute de l’étrange coïncidence entre la parution du livre « Le Roi prédateur » et la publication de la liste des bénéficiaires des agréments de transport par le ministère de tutelle. Le journaliste accuse de ce fait le gouvernement de vouloir détourner l’attention des citoyens.

    Echos du Web

    Web francophone :
    Le roi prédateur, un livre qui fera trembler le trône Présentation du livre et résumé de l’éditeur
    voxmaroc.blog.lemonde.fr 10/02/12

    « Le roi prédateur » : un brûlot contre Mohammed VI
    Objectif du livre : lever le voile sur le rôle que jouent les sociétés appartenant à Mohammed VI dans l’économie marocaine
    mgb.minutebuzz.com 24/02/12

    Le Roi prédateur : un nouveau livre visant le roi du Maroc
    Annonce de parution
    rifonline.net 24/02/12

    Le Roi prédateur, une enquête sur la fortune de Mohammed VI, sortira en France le 1er mars prochain
    Annonce d’un nouveau livre : Zoom sur Mounir Majidi
    maghrebemergent.info 24/02/12

    El Pais : Nouvelle censure pour « diffamations » à l’encontre du roi
    « Il s’agit de la deuxième fois que le journal est censuré en seulement dix jours. Ignacio Cembrero, journaliste d’El Pais spécialiste du Maroc, ne comprend pas ces censures. »
    yabiladi.com 28/02/12

    « Le roi prédateur », un livre accusateur contre Mohammed VI
    Annonce d’un nouveau livre : un livre à charge contre Mohammed VI.
    rtbf.be 28/02/12

    L’Union Internationale des Editeurs (UIE) demande au Maroc d’autoriser la distribution de « Le Roi Prédateur »
    La page diffuse le communiqué de l’UIE
    mamfakinch.com 01/03/12

    L’UIE condamne la censure du « Roi prédateur » au Maroc
    «L’UIE condamne cet acte de censure et demande aux autorités marocaines de respecter leurs obligations internationales en matière de liberté d’expression en autorisant la distribution du livre au Maroc», indique l’organisation dans un communiqué.
    livreshebdo.fr 01/03/12

    Maroc : Que le Roi Mohammed 6 accepte les critiques !
    « Ce livre est certes fort critique du roi du Maroc et de sa cour, mais il est écrit de bonne foi et est le fruit d’un travail d’enquête exceptionnel. À défaut, si la distribution du livre venait à être interdite, l’UIE considérerait que le Maroc contreviendrait à ses obligations internationales en matière de liberté d’expression et de liberté de publier, notamment au titre des articles 19 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques. »
    actualitte.com 01/03/12

    Maroc : Le roi prédateur des pauvres « Un livre bien documenter explique comment fonctionne la tyrannie marocaine présenté comme un régime modéré et moderne, qui est en fait un régime royaliste qui est en train de mettre son propre peuple à genou. »
    bellaciao.org 03/03/12

    « Le Roi prédateur », pour qui roule Eric Laurent ?
    Derrière la publication de ce livre :
    Processus de désengagement de la Société Nationale d’Investissement (SNI).
    L’ouverture de nombreux secteurs aux investisseurs étrangers, notamment du Golfe.
    Bladi.net 03/03/12

    « Le Roi Prédateur », une enquête sur la fortune colossale du Roi Mohamed VI
    Présentation du livre / censure/ UIE
    Elwazir.org 04/03/12

    L’UIE demande au Maroc d’autoriser « Le Roi Prédateur »
    « L’Union internationale des Editeurs (UIE), qui accuse le Maroc de « prendre à contre-pied » le vent de liberté qui souffle sur le monde arabe.»
    Bladi.net 05/03/12

    Analyse des commentaires

    Reportage : le Roi prédateur (El Pais)

    Le journal espagnol mis en exergue les passages les plus critiques de l’ouvrage en insistant sur le fait que les deux journalistes français allaient montrer au monde le vrai visage du Roi Mohammed VI. Sur la toile, l’article d’El Pais a été partagé 2676 sur Facebook et 549 sur Twitter, totalisant environ 800 commentaires sur le site du quotidien, dont la majorité est postée par des marocains qui défendent le Roi, accusant le journal espagnol d’être un pro-Polisario.

    Le Maroc interdit El pais à cause d’un article sur l’ouvrage « le roi prédateur »

    Hespress revient sur la censure du journal El pais par le ministère de la communication, précisant qu’environ 30 quotidiens et magazines étrangers ayant abordé ledit ouvrage ont été interdits au Maroc. Cet article a été relayé 101 sur le net suscitant la réaction de 79 internautes dont 51 % d’entre eux expriment leur mécontentement vis-à-vis du quotidien espagnol « anti-Maroc qui ne cesse pas de porter atteinte à l’image du pays, ajoutant qu’il y a fort à parier que le Polisario soit derrière cet article». A l’inverse, 45% critiquent les mesures de censure prises par le gouvernement, pensant que « la liberté d’expression reste un droit fondamental » et qu’elle est non respectée par le pouvoir marocain.

    Œil sur les réseaux sociaux

    Constats :

    -Absence d’un Hachtag français spécifique au livre « Le Roi Prédateur », le seul Hachtag arabe utilisé est : # ‫المفترس‬ _ ‫الملك‬ utilisé par @abdelfadili

    -Hachtag utilisés : #MohamedVI #Maroc #Morocco #Marruecos

    -Comptes liés au sujet (les plus tagués) : @icembrero @el_pais @lemondefr

    Thèmes dominants

    -Les annonces de parution (liens vers les articles de presse et le web)

    -La censure (particulièrement des tweets étrangers)

    Le plus twitté : les bonnes feuilles par Vox Maroc

    Compte actif : @abdelfadiliGroupe ouvert : « le roi predateur »

  • Maroc : Le Makhzen impose la camisole de force

    AFFAIRE HAJAR RAISSOUNI ; ENCORE UNE AFFAIRE QUI PUE

    Par Abdelhak Serhane ( extraits)

    « Ce n’est pas parce que le chant de l’oiseau nous déplaît qu’on le tue pour autant. » Proverbe africain

    « La censure, c’est le rasoir gigantesque rasant au niveau du médiocre toute tête qui dépasse ! La censure, c’est la camisole de force imposée au vital. » Claude Gauvreau

    J’ai compris la dérive autoritaire du makhzen dès 2003 avec le procès ubuesque du journaliste Ali Lmrabet condamné à 4 ans d’emprisonnement, 10 ans d’interdiction d’exercer et fermeture de son journal Demain pour une sombre et risible histoire de « ammariya » dans un montage photos où l’on voit Driss Basri, ex-premier flic du royaume, porté en marié par les membres du gouvernement Youssoufi. Après une longue grève de la faim, sa santé était entrée dans une phase critique et il risquait d’y laisser la vie. J’ai cru de mon devoir d’alerter le roi sur cette situation dramatique et je terminais, dans ces termes, ma lettre ouverte au roi publiée dans Le Journal: « A l’heure où je vous adresse cette lettre, il est peut-être déjà trop tard pour la santé du journaliste. Mais un geste de votre part pour préserver sa vie et, à travers elle, protéger la liberté, permettra au pays de renouer avec l’espoir du début de votre règne. L’homme éclairé est celui qui fait preuve de sagesse quand les autres ont perdu toute mesure. Le brave, celui qui comprend et sait pardonner car Dieu lui-même n’est-il pas clément et miséricordieux ? » La suite ne mérite aucun commentaire.

    A partir de ce moment, le feuilleton des pressions sur les journalistes n’en finit plus d’apporter son lot de ridicule à chaque épisode : intimidation, pressions, arrestations, procès, condamnations à des sommes exorbitantes dans une mise en scène confondante, des scénarios similaires et déprimants, écrits par de piètres auteurs, des dialogues dérisoires, des comparses d’un autre âge. C’est la projection permanente d’un numéro de cirque sur la scène d’un théâtre social devenu amorphe, sans intérêt pour la cause publique, uniquement obnubilé par sa survie, l’esprit verrouillé par la peur et la lâcheté. Après Lmrabet, nous en avons mené, des combats à ras des pâquerettes, comme pour le procès du groupe musical casablancais accusé de satanisme par des juges débiles. Le tour des journalistes indépendants est vite arrivé. Le premier fut Boubker Jamaï et Le Journal, condamné à disparaître à cause de sa ligne éditoriale qui refusait de prêter allégeance au Pouvoir. D’autres vont suivre ; Anouzla, puis le summum de la dérivation d’une justice aveugle est atteint avec le procès d’El Mahdaoui et après lui Bouachrine. Nous savons que l’objectif de ces procès est de détourner l’opinion publique des vrais problèmes, l’engluer dans des débats stériles. Sacrifiant les partis politiques, les syndicats, les élus, la presse, la Justice, le makhzen a fait le vide dans le pays. Les forces vives ne parlent plus et quand elles parlent, elles ne sont pas écoutées. Le reste de la populace occupe ses jours à blablater, à manifester pour des causes futiles, réussissant ce tour de force, on ne discute plus de essentiel ; la redistribution équitable des richesses du pays, la fuite des capitaux, l’or et les minerais, qu’on oublie la corruption, l’enseignement public de nos enfants, la santé, l’État de droit, la dignité, la justice sociale… ce que le mouvement du 20 Février revendiquait avec un peuple dans la rue, lâché par les forces politiques et abandonné indignement par le PJD qui est monté sur le dos des Marocains, sur leur ignorance, leur pauvreté, leur foi en un parti sans foi ni loi. Puis, le temps des règlements de comptes est arrivé. L’État a renforcé et modernisé son arsenal sécuritaire, la bastonnade n’a jamais aussi bien fonctionné que depuis l’avènement du PJD avec Hassad comme ministre de l’intérieur. Les prisons se sont remplies de coupables mais surtout d’innocents, ceux qui ouvrent leur gueule pour réclamer une part de soleil sous le ciel de leur pays. Les libertés n’ont cessé d’être réduites, les mêmes libertés pourtant protégées par la Constitution dont l’article 25 précise que « sont garanties les libertés de pensée, d’opinion et d’expression sous toutes ses formes. Sont garanties les libertés de création, de publication et d’exposition en matière littéraire et artistique et de recherche scientifique et technique. » Où on est-on de cette belle déclaration ? Aucun effet sur le terrain de la réalité quotidienne. Liberté de création, de publication en matière littéraire !!! Mon roman L’Homme qui marche sur les fesses est censuré, publié au temps de Benkirane en tant que chef de gouvernement est censuré. Voici sous quelle genre de liberté on crée, on publie, on pense, on s’exprime et le système écoute et respecte ses créateurs, ses penseurs, ses chercheurs… Mehdi Medjra est décédé dans l’indifférence des autorités, ostracisé pendant les dernières années de sa vie. Et je ne parle pas de Bziz interdit depuis l’époque de Driss Basri, et… et…

    Le cas Hajar Raissouni est un cas qui restera dans les annales de l’Histoire de notre pays comme la dérive autoritaire la plus improbable. Encore une affaire qui pue et qui humilie tout un peuple devant les grands et les petits, ceux qui valent quelque chose et ceux qui ne valent rien, et comme dit Paul Valéry, « l’esprit politique finit toujours par être contraint de falsifier ». Cette affaire biscornue nous ramène à cette réalité amère ; nous autres citoyens, nous vivons tous en liberté provisoire à cause d’un système qui a perdu le sens des réalités. Nos dirigeants sont-ils des gérants d’entreprise, des agents d’un pays ennemi ou des extraterrestres qui ne partagent rien avec nous et dont on ne sait pas, nous autres serviteurs, ni la logique de leur politique envers nous, encore moins la logique de leurs accusations contre nous, leurs jugements, leur mépris pour nous. Hajar arrêtée avec légèreté et précipitation, dans la rue, en compagnie de son fiancé. Son crime ? Être sortie d’un cabinet gynécologique. Avortement clandestin ! crient les autorités. Sacrilège renchérissent les petits soldats à la solde du makhzen et les boutiquiers des mosquées. Toute une cabale contre le corps d’une femme, contre son intimité, contre sa personne, contre son identité de femme, contre son sexe ! C’est l’inquisition dans sa forme la plus abjecte, la mise à mort de la liberté d’être des femmes, de toutes les femmes, de leur possibilité de décider ce qui est bien pour elles et ce qui ne l’est pas. Nous n’avons encore jamais vu ça. Le corps de chaque femme, de chaque enfant, de chaque individu est sacré, souverain, affranchi, autonome, puisque Dieu lui-même l’a créé ainsi. Alors que la Constitution de 2011 nous chante une berceuse sur les libertés inviolables dont l’article 22 fanfaronne qu’« il ne peut être porté atteinte à l’intégrité physique ou morale de quiconque, en quelque circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit, privée ou publique. Nul ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit, des traitements cruels, inhumains, dégradants ou portants atteinte à la dignité. La pratique de la torture, sous toutes ses formes et par quiconque, est un crime puni par la loi. » La réalité c’est que le système ne respecte plus la liberté ni l’intimité ni la vie ni le corps des citoyens, ni plus rien. Hajar a été brutalisée par la police, contrainte comme une criminelle recherchée de longue date, obligée de retourner dans le cabinet médical pour un réexamen de ses parties génitales, et deux fois pas une, une fois dans la même clinique et la seconde à l’hôpital Avicenne. Deux expertises rejettent l’existence des traces d’une quelconque fausse couche. Malgré l’avis des médecins spécialistes, les flics, plus connaisseurs et mieux instruits que les gynécologues, concluent à un avortement. Et les autorités disent c’est une coïncidence, nous menons une campagne de lutte contre les avortements clandestins ! Il y a environ 200.000 avortements par an au Maroc. Un nombre considérable de jeunes femmes est décédée sur la table d’opération de certains médecins sans que des poursuites judiciaires soient entamées contre les auteurs de ces crimes. Mais on criminalise les victimes. Et la coïncidence fait qu’une seule femme soit concernée par cette campagne. Et il a fallu que ça tombe sur Hajar Raissouni. Et elle est concernée à plus d’un titre ; elle est, par hasard, journaliste à Akhbar Al Yaoum. Et comme par hasard, elle est journaliste indépendante qui soutient le peuple dans ses revendications légitimes, en particulier le hirak du Rif. Le hasard ne s’arrête pas là, son oncle est l’islamiste qu’il est, l’un des idéologues les plus influents du MUR (je ne partage nullement ses thèses ni ses analyses), Et le hasard fait mal les choses pour Hajar puisque son autre oncle est le rédacteur en chef d’Akhbar Al Yaoum. Et le bouquet du hasard c’est qu’à travers cette femme, on punit l’idéologie que défend Ahmed Raïssouni, rétrograde et conservateur à mon goût … Mais Hajar, ses écrits, ses idées, ses prises de position n’ont rien à voir dans ces histoires. La Constitution, en principe, protège son métier de journaliste comme elle protège l’intégrité de la personne.

    On voit comment la liberté, la vérité, la justice, le droit… sont traités dans ce pays. Dès que quelqu’un ouvre son bec, ne serait-ce que pour respirer, on lui colle une sale affaire et on le fout au trou. (Les prétextes sont prêts, la police est qualifiée pour faire signer les procès verbaux à n’importe qui, les témoins sont nombreux, les juges attendent un coup de téléphone pour exécuter les ordres et prononcer les sentences !) Une véritable question se pose à notre Constitution et à nos lois. Où en est-on des belles déclarations sur la justice et le respect des droits de l’homme dans notre pays. Ne sont-ils que des embellissements de façade sans effet notoire sur la vie des populations dans le quotidien ?

    Quelle étourderie et quel camouflet pour le système qui se ridiculise chaque semaine avec une boule puante. Chaque semaine une nouvelle affaire qui fait du Maroc la risée du monde. Pourtant, ce même système débourse des millions d’Euros et autres devises chaque année aux mercenaires de la plume et des moyens de communication pour briquer sa façade et occulter l’envers du décors. Une affaire comme celle de Hajar renvoie du pays une mauvaise image, le range parmi les États les moins respectueux des droits et des libertés. L’ornement extérieur s’écaille à chaque scandale et le pays reçoit des coups de fouet de partout. Au moment où le monde est mobilisé dénonce les violences faites aux femmes les télévisions étrangères ont eu du blé à moudre avec le cas Hajar. Le pays s’en est trouvé, une fois de plus, malmené, critiqué à tort et à raison, amoindri et son image amochée, de la Chine aux Etats Unis, des pays arabes frères à l’Europe (les médias indépendants français ont été les plus virulents), tous ont repris en boucle cette sale affaire. Je me demande si les opérateurs de ce fiasco sont satisfaits que l’affaire soit débattue sur les plateaux de télévisions de nombreux pays et sont satisfaits de la réputation qu’ils véhiculent sur notre système de gouvernance. Le monde n’est pas aveugle et le Maroc n’avait pas besoin d’une énième mauvaise blague, d’un énième scénario qui pue le coup monté (un coup tordu !), d’un énième procès stupide, d’une énième trique offerte aux adversaires (et même aux amis !) pour nous châtier.

    Le corps d’une femme ne regarde qu’elle. Le corps d’une femme (comme celui d’un homme d’ailleurs) n’appartient qu’à elle et à elle seule. Il n’est pas la propriété privée du mari, de la famille ou de la communauté. Il n’appartient pas à l’État, au système qui gouverne, à la police, aux juges, aux moqadems ou autres. Il ne concerne en rien les faux marchands de paradis et autres donneurs de leçons de morale, dispensateurs de vertus archaïques et des fatwas triviaux. Le cas Hajar n’est pas un cas anodin, c’est notre cas à tous. Il s’agit de notre liberté en tant que personne. Nous avons des mères, des épouses, des filles, des sœurs, des cousines… et nous avons notre corps propre que les autorités se permettent d’arrêter, de séquestrer, de torturer, de jeter en prison pour n’importe quel prétexte pour nous punir de nos rêves et de nos pensées. Nous punir pour ce que nous voulons être ; des citoyens affranchis, fiers, estimés. Vous êtes en désaccord avec un flic, il jette sa casquette à terre après vous avoir bien rossé, crie à l’agression d’un agent d’autorité pendant l’exercice de ses fonctions, on vous charge dans un panier à salade et vous passez devant un juge qui vous condamne séance tenante, bien entendu, vous passez d’abord par la case commissariat où des brutes frustrés se défoulent sur vous.

    La presse de caniveau, les télévisons à la solde du makhzen, les réseaux sociaux mobilisés comme des mouches à viande pour l’injure et le dénigrement de quiconque dit une parole de vérité, ont médiatisé à volonté l’image de Hajar pour la salir aux yeux de l’opinion publique. Il ne faut pas oublier les autres, sans doute considérés comme des dommages collatéraux ; le chirurgien obstétricien (décoré d’un Wissam !), l’anesthésiste, l’infirmière, la secrétaire et le fiancé. Ça fait beaucoup de monde pour un saignement ou un avortement et c’est cher payé pour une femme de se faire soigner chez un gynécologue dont le métier est devenu risqué… Tout cet acharnement se déroule dans un silence avilissant, coupable du ministre dit des droits de l’homme et des libertés publiques, du Syndicat national de la presse et du Conseil national des Journalistes. Et je me demande, quelle est l’utilité de ces trois instances si elles sont dans l’incapacité de défendre le droit contre l’arbitraire.

    La citoyenneté est le sentiment de l’individu d’appartenir à une terre, une nation, un territoire, une communauté, une identité. C’est un contrat d’allégeance entre le sujet et le terroir auquel il appartient dans un partage équitable de droits et d’obligations. J’attends du pays qui m’a vu naître qu’il m’offre sécurité, liberté, justice, respect, éducation, soins, un toit, du travail pour que je vive dans la dignité, autrement ce n’est plus mon pays. Et le pays qui ne respecte pas les valeurs de ma citoyenneté n’est pas un pays viable et je ne veux pas lui appartenir. Un pays qui ne considère pas ses femmes, les traite comme des êtres inférieurs ne peut pas progresser. Une nation qui dédaigne sa jeunesse et la jette dans les bras du désespoir ne peut jamais décoller. Un État qui ne respecte les termes de sa Constitution, n’honore pas ses obligations envers ses citoyens, foule aux pieds les droits de l’homme, utilise ses juges selon son humeur n’est pas un État démocratique. Un État frileux devant un article de journal ou une parole de vérité n’est pas un État stable et, condamné à toutes les dérives, il risque de connaître des troubles et d’autres manifestations en réaction à la répression. Comment l’individu peut-il se sentir citoyen à part entière dans un pays où il a peur de parler, où les mouchards le guettent partout, même dans son téléphone, où un mot de travers, un coup de colère peut l’envoyer en taule ? Quel citoyen prépare-t-on pour un État qui le juge coupable avant même qu’il ait commis la moindre infraction ? Quel citoyen obtient un système qui lâche sur lui ses forces de l’ordre pour lui fracasser le crâne dès qu’il exprime pacifiquement son malaise ?

    Aucun pays ne se développe avec des autoroutes, des marinas, des trains à grande vitesse, des festivals, des tours, des lampadaires à longueur d’avenues fleuries, des palmiers partout, du gazon, des malls, des immeubles, des hôtels de luxe… si sa population est à la casse. C’est utile, c’’est sûr mais nous avons d’autres priorités. Et il y a urgence à régler ces priorités. L’école et la santé publiques, la justice, le travail pour ces bataillons de jeunes qui ont le regard tournés du côté de la Méditerranée, la fuite des cerveaux et des capitaux, le détournement de l’argent public, la corruption endémique… Un pays se construit avec ses Hommes d’abord, ce sont eux qui font, qui créent, qui inventent et prennent soin de leur pays. Un peuple réprimé, frustré, malheureux, emprisonné finit toujours par faire des dégâts. Feu Bourguiba avait demandé à Kadhafi pourquoi il investissait tant de moyens dans l’achat d’armement au lieu de le dépenser dans l’éducation des Libyens. Le berger de Tripoli lui a répondu : « J’ai peur d’éduquer mon peuple et qu’il se révolte contre moi ! » On a vu d’où on l’a sorti le dernier jour de sa vie et comment il a fini.

    Appel aux responsables : de grâce, arrêtez de ridiculiser plus ce pays ! Vous ne savez plus quoi faire pour ternir son image. Le monde vous observe et vous connaît. Il sait quel type de politique vous menez. Les rapports des Instances internationaux vont tous dans le même sens ; vous avez réussi volontairement ou à cause de votre incompétence, votre appétence pour l’argent, votre mépris pour la chose publique, votre haine pour le peuple, votre prédation scandaleuse etc. à classer le Maroc au dernier rang de tous les pays en matière de développement humain, au niveau éducation, santé, égalité, justice sociale, respect des droits de l’homme. Nous sommes les premiers parmi les pays les plus corrompus, les plus rétrogrades malgré les infrastructures modernes, les plus arnaqueurs, les plus intolérants et les plus malheureux. Alors vous avez carte blanche pour arrêter, torturer, juger, condamner autant et comme vous voulez mais de grâce, cessez de vouloir à tout prix nous convaincre par vos preuves qui font rire de rage et pleurer de dépit, cessez de présenter des témoins qui ne sont pas crédibles, des journalistes à votre solde pour justifier les transgressions de vos propres lois. Au lieu de condamner des innocents à 20 ans de prison, je vous suggère de les condamner à perpétuité car 20 ans passeront comme sont passés Derb Moulay Ghallaf, Dar Moqri, Agdez, Tazmamart etc., d’où des centaines de femmes et d’hommes ne sont jamais revenus. Ceux que vous condamnez aujourd’hui ont des familles, des amis et ils sont déjà pleins de ressentiment pour vous à cause de votre tyrannie qui devient de plus en incontrôlable. Alors condamnez ! Condamnez ! Condamnez ! Bourrez vos prisons d’innocents ! Vous n’avez besoin ni de preuves ni de témoins ni de justifications. Nous sommes vos otages, pour le moment, et nous sommes un peuple, tout un peuple en liberté provisoire. Mais avant de prendre vos décisions contre nous, repensez à l’article 3 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen qui dit :

    « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

    Plus de deux siècles nous sépare de la Révolution française. Pourtant, au Maroc, avec toutes ces affaires fétides, on se croirait au temps de l’inquisition médiévale avec ses tribunaux, sa chasse aux sorcières, ses excommunications, ses tortures, ses emprisonnements etc. Alors, apprenez du passé ce que l’Histoire nous enseigne ; aucun système violent, aucune loi arbitraire, aucun régime absolu ne dure infiniment. Le Mouvement du 20 Février n’a pas totalement disparu, il est disséminé dans toutes les régions du pays puisque les raisons de son débordement n’ont pas été réglées. Ses revendications sont restées les mêmes : Houriya, Karama, Adala jtimaiya. Les gens n’ont pas demandé la lune ! Et ces revendications auxquelles la Constitution de 2011 semblait porter une réponse, ont été foulées aux pieds, poignardées par le PJD et lynchées par ceux qui manipulent dans l’ombre tous les guignols du cirque politique. « Ne confiez pas, avait prévenu Ibn Khaldoun, la commanderie des armés ni les fonctions de justice ainsi que celles des affaires publiques aux fils des voyous, des dévoyés et des salauds car quand ils exercent de hautes charges, ils s’ingénient à avilir les innocents et les enfants des gens nobles, les confondant de manière délibérée à cause de leur perpétuel sentiment d’infériorité et de médiocrité qui les habite et refuse de les quitter. Ce qui entraine, en fin de compte, à la chute des trônes et la fin des systèmes »

    Alors, un avis ; respectez ce peuple ! Respectez ce peuple ! Respectez-le ! Il ne mérite pas tout ça de votre part !

    Source

    Tags : Maroc, Makhzen, presse, répression, libertés, dictature, journalistes, activistes sociaux,

  • Maroc : La presse se déchaîne contre Tebboune et l’Algérie

    La presse marocaine se déchaîne contre Tebboune

    En dépit de la prudence de la presse marocaine à l’égard de la situation en Algérie depuis plusieurs mois, un intérêt soudain pour l’actualité algérienne a rebondi depuis l’élection présidentielle du 12 décembre dernier.

    C’est le cas pour le quotidien arabophone «Al Sahraa» de relater pour la énième fois lors de son édition du 2 janvier, le récit du capitaine Ali Najab en précisant «25 ans dans les geôles de Tindouf , un récit sur la brutalité des bourreaux polisariens à la solde du régime algérien».

    A vrai dire, depuis l’élection de Abdelmadjid Tebboune, les chroniqueurs font état d’un climat de contestation continu en Algérie . La première sortie médiatique du nouveau président élu, juste après l’annonce de sa victoire à l’élection présidentielle, où il s’est exprimé sur notre voisin le Maroc, a été perçue du mauvais œil par nos voisins .En effet, Tebboune avait déclaré : «Le peuple marocain aime l’Algérie et les Algériens aiment le peuple marocain, mais la maladie ne disparaît que lorsque disparaissent les causes.»

    Un message suffisant pour que la presse s’enrôle dans sa cabale habituelle au lendemain de ces déclarations. Les éditions du 16 décembre n’en font pas exception et c’est sur un ton mi-sarcastique que le quotidien Assabah avait titré «nous aimons tous Tebboune» rappelant que «le voisin de l’Est n’a jamais cessé de provoquer le royaume, tantôt en l’accusant de voler son patrimoine (caftan, couscous, musique rai…), tantôt à travers les sorties diplomatiques puériles de ses hauts responsables» a écrit Assabah.

    Le journal est allé encore loin en précisant que «selon la majorité des internautes marocains, le nouveau président n’apportera rien de nouveau dans les relations maroco-algériennes, car n’ayant aucun pouvoir» conclut le quotidien dans un second article de la même édition.

    Dans son billet, Al Ahdath Al Maghribia n’a pas manqué de fustiger la première déclaration du nouveau Président algérien, qui a conditionné l’ouverture des frontières terrestres à des «excuses» de la part du Maroc.

    Pour sa part, Akhbar Al Yaoum avait rapporté que le Maroc ne doit pas s’attendre «à du bon de la part du nouveau président algérien, dont les différentes interventions durant la campagne électorale télévisée ont donné à voir un «ennemi viscéral du Maroc».

    Même après le décès du général du corps d’armée Gaïd Salah, la donne ne semble pas être changée pour nos voisins qui avaient estimé que «le changement surprise à la tête de l’armée n’apportera pas de grands changements aux relations entre les deux pays», notamment avec son successeur.

    Le site le360.ma a fait intervenir le politologue marocain Mohamed Taj Eddine El Hosseini, qui a jugé que dans les relations algéro-marocaines «ce sont les civils qui œuvrent pour la réconciliation, le progrès et la paix, pas les militaires» et ce, dans un entretien vidéo publié sur le site.

    Cette nouvelle approche de la presse marocaine par rapport aux relations entre les deux pays ne peut être que «suggérée» par le palais royal.

    Selon de nombreux observateurs, le Maroc a gardé un mutisme inhabituel vis-à-vis de l’Algérie, espérant certainement que le mouvement du Hirak puisse accoucher d’une solution qui sied à ses desseins politiques.

    Ilhem Tir

    Le Soir d’Algérie, 4 jan 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Hirak, Makhzen, Tebboune,

  • Maroc : Les attaques du makhzen contre l’Algérie

    par Bachir Ben Nadji

    Depuis près d’une vingtaine d’années, le palais royal, le pouvoir marocain et le makhzen ne cessent de nous étonner avec leurs sautes d’humeur.

    Si les algériens ont pensé qu’après la mort de Hassan 2 (qui vouait une haine viscérale à ses voisins de l’est), ils trouveraient en son fils un héritier digne de son grand-père Mohamed V qui fut un grand ami de l’Algérie et de sa lutte de libération, contrairement à ceux qui trahirent l’Emir Abdelkader, ils se sont trompés lourdement.

    Hé bien, en vérité, les Algériens ont été quelque part floués par quelqu’un qui sortait de l’adolescence et son puissant makhzen qui détient les principaux pouvoirs pour ne voir comme ennemi que l’Algérie, mettant cette animosité sur le compte de l’affaire du Sahara occidental ? Et si ce n’était que ça !

    Le père de M6, le H2 (sans O), grand ami de la France colonialiste et post-colonialiste, de De Gaulle à Chirac (il n’a raté que Sarkozy avec lequel il aurait pu s’entendre, et de quelle façon), n’avait d’yeux que pour les Algériens et les Algériens savaient le lui rendre, eux qui connaissent bien le royaume pour y avoir vécu, fait des enfants, acquis des biens et j’en passe.

    Les Algériens ont aussi fait, en partie, leur Révolution armée à partir du Maroc avec tous les aléas du makhzen et des mekhaznias. Les Algériens disposaient dans le temps de bases que même les marocains ne connaissaient pas et ils y activaient à la barbe des gendarmes et du makhzen. Et s’ils se faisaient avoir, c’étaient les «espions» français qui y parvenaient à les dénicher. Des moudjahidine m’ont raconté un jour que quand l’aviation française bombardait les positions de l’AL N, c’était l’œuvre de délateurs du pouvoir marocain.

    Heureusement que le peuple marocain ne ressemble pas au makhzen, lui qui a toujours ouvert ses bras aux voisins et frères algériens, alors que le Makhzen faisait tout pour diaboliser les voisins de l’est.

    Et là je pourrais dire que plus les Marocains aiment les Algériens, plus le makhzen les détestent et veut leur destruction.

    Vous me direz : des preuves. Il n’y a que ça et je ne remonterais pas très loin, et pour ceux des générations d’après l’indépendance, je commencerais par la guerre des sables de 1963 lorsque l’armée marocaine a voulu prendre Tindouf. L’Algérie venait d’être indépendante, sortait d’une guerre de plus de sept années, et le makhzen a choisi le moment pour nous achever. Il n’a pas pu grâce à Dieu et il reçu lui et son armée une raclée qui fit dire à H2 (sans O) «je sens l’odeur de la poudre égyptienne» (allusion à l’aide de Nasser à l’Algérie combattante). La liste des coups fourrés fut par la suite des plus longues, Hassan 2 trouvait un malin plaisir à essayer de faire du mal à l’Algérie.

    Le couronnement a été flagrant avec sa marche verte contre le peuple sahraoui qui voulait se libérer du joug du colonialisme espagnol, et là le makhzen n’a pas trouvé mieux que de se partager ce territoire avec la Mauritanie de Mokhtar Ould Dada, et non content de cette opération que les Mauritaniens n’en voulaient pas, il mit en branle son armée en payant des citoyens marocains pour une marche verte sur le Sahara occidental.

    Il y eut par la suite Amgala, ou l’armée de «sa majesté» s’est attaquée à des appelés du contingent de l’Armée Nationale Populaire, en opération de soutien logistique au profit des populations sahraouies démunies de tout.

    Comme je l’ai déjà dit dans une précédente chronique, la question du Sahara empoisonne les relations entre l’Algérie et le Maroc, et le palais royal et son makhzen font tout pour rendre la vie difficile à la politique.

    Des Algériens vivant au Maroc depuis des décennies furent même dépossédés de leurs biens acquis à la sueur de leurs fronts et à la force de leurs bras, à cause de l’animosité envahissante que voue le makhzen aux Algériens, fussent-ils ceux permettant à des milliers de marocains de travailler et de se nourrir.

    Pendant la décennie noire, le palais royal et le makhzen firent tout pour que l’Algérie s’enfonce dans une guerre civile et soit «le laboratoire» du monde arabe et du Maghreb. Le «chef» terroriste Abdelhak Layada en est témoin sur les intentions marocaines. No comment !

    Et lorsqu’en 1994, un hôtel de Marrakech est attaqué par des terroristes «français», le Maroc et son makhzen se sont empressés de faire la chasse aux Algériens, de les expulser manu militari sans même leur permettre de regarder derrière eux. Et le comble, le Maroc décide unilatéralement de fermer sa frontière avec l’Algérie, sans réfléchir aux conséquences désastreuses qu’il subit jusqu’à ce jour et à ses centaines ou milliers de demandes de réouverture de la frontière par l’Algérie qui n’avait fait que pratiquer une mesure de réciprocité. Et là, il ne sert à rien de revenir sur sa décision des années après et après quoi, et tant de tort causé aux algériens.

    Le palais royal et le makhzen décident comme ça de supprimer le visa aux Algériens après l’avoir instauré de manière unilatérale, comme si prendre pareille décision venait par un coup de tête. Est-ce normal ? Et bien non.

    Les autorités marocaines ont par la suite remué ciel et terre pour voir l’Algérie rouvrir les frontières terrestres, ils se sont plaints aux amis communs, arabes, occidentaux et aux grandes puissances, en vain. Ils se sont plaints, ils ont tenté d’amadouer, de trouver des explications, des arguments, et tutti quanti, mais n’ont pas pu demander des excuses à l’Algérie pour avoir accusé les services de sécurité algériens d’être derrière le coup de Marrakech, et des excuses aux Algériens malmenés pendant cette période. Les Marocains ne veulent pas mettre à plat tout les différents qui existent entre les deux Etats, mais malgré ça et faisant semblant de bien faire pour le bien des deux peuples, veulent développer la coopération bilatérale tous secteurs confondus, veulent que l’Union du Maghreb Arabe soit un espace d’intégration, etc., etc.…

    Des échanges de délégations ont lieu entre les deux pays, mais quand le palais royal et le makhzen se rebiffent, ils nous sortent l’affaire du Sahara occidental. Leurs ambassadeurs à l’ONU sont très vifs quand il faut tirer contre l’Algérie. Tout le monde sait que leurs arguments ne tiennent pas la route, mais ils s’entêtent, se payant leur tête et celles de leurs amis.

    Les plus récentes sorties sont celles de la représentante marocaine lors de la session du fonds du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (OMP C-34) de l’organisation des nations unies (ONU) du 20 février dernier, qui s’est attaquée au représentant algérien à la même session quand il a évoqué les prérogatives de la Minurso en matière de Droits de l’homme au Sahara occidental. Le premier ministre marocain, Benkirane, s’est lui aussi distingué lors d’une interview accordée à des médias français (RFI, TV5 et Le Monde) en accusant l’Algérie de bloquer le règlement de l’affaire du Sahara occidental, et de dire tout de go que «si l’Algérie décide de régler ce problème, en une journée c’est réglé». Et puis quoi encore, comme dirait l’autre. Est-ce que le Maroc ne peut pas régler ce problème en une journée. Tout le monde sait que l’Algérie et la Mauritanie ne sont pas partie prenante dans ce problème, ils n’assistent aux rencontres de pourparlers de paix qui ont eu lieu sous l’égide de l’ONU qu’en tant que pays voisins. Le Maroc se voile la face avec son projet d’autonomie au Sahara occidental qu’il occupe illégalement, alors que l’ONU parle et de manière claire de droit à l’autodétermination.

    Lui emboitant le pas, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, qui, à l’adresse de l’Algérie, lui demande de «s’impliquer sincèrement dans une solution politique consensuelle». Culotté le mec et en plus il n’a pas froid aux yeux, lui le petit diplomate qui peut être dégommé comme rien du tout, ou servir de fusible, ose s’adresser à l’Algérie pour lui demander (balivernes !). En tout les cas, lui, le makhzen et le pouvoir en ont eu pour leur argent à travers la réponse d’Alger, encore une !

    Mais tout ce que je sais, c’est que celui qui n’a pas de quoi avoir honte peut faire ce qu’il veut et les Marocains n’en sont pas à une près. Ils présentent un discours et son contraire à chaque tournant, nous-en sommes habitués. Ils envoient des ministres et des personnalités en visite en Algérie, reçoivent les nôtres, parlent de fraternité et de je ne sais pas quoi, et manipule un des leurs pour nous planter une épée dans le dos. C’est une affaire connue.

    Cependant, ce qu’il faut qu’ils sachent c’est que nous sommes vaccinés et nous n’en sommes pas à la première avec eux, nous en avons vu de toutes les couleurs, mais nous prenons toutes nos précautions, car comme dit l’adage, Dieu préservez-moi de mes amis, car mes ennemis je m’en charge.

    Seulement, il faut leur dire que ni le Maghreb, ni l’UMA ne se concrétiserons par l’hypocrisie et tous nos voisins le savent, et nous avons une chance inouïe d’avoir le plus grand nombre de voisins, du nord au sud, de l’est à l’ouest et nous savons et avons su faire la différence entre le bon grain et l’ivraie.

    Les attaques du makhzen contre l’Algérie (II)

    par Bachir Ben Nadji

    Depuis près d’une vingtaine d’années, le palais royal, le pouvoir marocain et le makhzen ne cessent de nous étonner avec leurs sautes d’humeur.

    Si les algériens ont pensé qu’après la mort de Hassan 2 (qui vouait une haine viscérale à ses voisins de l’est), ils trouveraient en son fils un héritier digne de son grand-père Mohamed V qui fut un grand ami de l’Algérie et de sa lutte de libération, contrairement à ceux qui trahirent l’Emir Abdelkader, ils se sont trompés lourdement.

    Hé bien, en vérité, les Algériens ont été quelque part floués par quelqu’un qui sortait de l’adolescence et son puissant makhzen qui détient les principaux pouvoirs pour ne voir comme ennemi que l’Algérie, mettant cette animosité sur le compte de l’affaire du Sahara occidental ? Et si ce n’était que ça !

    Le père de M6, le H2 (sans O), grand ami de la France colonialiste et post-colonialiste, de De Gaulle à Chirac (il n’a raté que Sarkozy avec lequel il aurait pu s’entendre, et de quelle façon), n’avait d’yeux que pour les Algériens et les Algériens savaient le lui rendre, eux qui connaissent bien le royaume pour y avoir vécu, fait des enfants, acquis des biens et j’en passe.

    Les Algériens ont aussi fait, en partie, leur Révolution armée à partir du Maroc avec tous les aléas du makhzen et des mekhaznias. Les Algériens disposaient dans le temps de bases que même les marocains ne connaissaient pas et ils y activaient à la barbe des gendarmes et du makhzen. Et s’ils se faisaient avoir, c’étaient les «espions» français qui y parvenaient à les dénicher. Des moudjahidine m’ont raconté un jour que quand l’aviation française bombardait les positions de l’AL N, c’était l’œuvre de délateurs du pouvoir marocain.

    Heureusement que le peuple marocain ne ressemble pas au makhzen, lui qui a toujours ouvert ses bras aux voisins et frères algériens, alors que le Makhzen faisait tout pour diaboliser les voisins de l’est.

    Et là je pourrais dire que plus les Marocains aiment les Algériens, plus le makhzen les détestent et veut leur destruction.

    Vous me direz : des preuves. Il n’y a que ça et je ne remonterais pas très loin, et pour ceux des générations d’après l’indépendance, je commencerais par la guerre des sables de 1963 lorsque l’armée marocaine a voulu prendre Tindouf. L’Algérie venait d’être indépendante, sortait d’une guerre de plus de sept années, et le makhzen a choisi le moment pour nous achever. Il n’a pas pu grâce à Dieu et il reçu lui et son armée une raclée qui fit dire à H2 (sans O) «je sens l’odeur de la poudre égyptienne» (allusion à l’aide de Nasser à l’Algérie combattante). La liste des coups fourrés fut par la suite des plus longues, Hassan 2 trouvait un malin plaisir à essayer de faire du mal à l’Algérie.

    Le couronnement a été flagrant avec sa marche verte contre le peuple sahraoui qui voulait se libérer du joug du colonialisme espagnol, et là le makhzen n’a pas trouvé mieux que de se partager ce territoire avec la Mauritanie de Mokhtar Ould Dada, et non content de cette opération que les Mauritaniens n’en voulaient pas, il mit en branle son armée en payant des citoyens marocains pour une marche verte sur le Sahara occidental.

    Il y eut par la suite Amgala, ou l’armée de «sa majesté» s’est attaquée à des appelés du contingent de l’Armée Nationale Populaire, en opération de soutien logistique au profit des populations sahraouies démunies de tout.

    Comme je l’ai déjà dit dans une précédente chronique, la question du Sahara empoisonne les relations entre l’Algérie et le Maroc, et le palais royal et son makhzen font tout pour rendre la vie difficile à la politique.

    Des Algériens vivant au Maroc depuis des décennies furent même dépossédés de leurs biens acquis à la sueur de leurs fronts et à la force de leurs bras, à cause de l’animosité envahissante que voue le makhzen aux Algériens, fussent-ils ceux permettant à des milliers de marocains de travailler et de se nourrir.

    Pendant la décennie noire, le palais royal et le makhzen firent tout pour que l’Algérie s’enfonce dans une guerre civile et soit «le laboratoire» du monde arabe et du Maghreb. Le «chef» terroriste Abdelhak Layada en est témoin sur les intentions marocaines. No comment !

    Et lorsqu’en 1994, un hôtel de Marrakech est attaqué par des terroristes «français», le Maroc et son makhzen se sont empressés de faire la chasse aux Algériens, de les expulser manu militari sans même leur permettre de regarder derrière eux. Et le comble, le Maroc décide unilatéralement de fermer sa frontière avec l’Algérie, sans réfléchir aux conséquences désastreuses qu’il subit jusqu’à ce jour et à ses centaines ou milliers de demandes de réouverture de la frontière par l’Algérie qui n’avait fait que pratiquer une mesure de réciprocité. Et là, il ne sert à rien de revenir sur sa décision des années après et après quoi, et tant de tort causé aux algériens.

    Le palais royal et le makhzen décident comme ça de supprimer le visa aux Algériens après l’avoir instauré de manière unilatérale, comme si prendre pareille décision venait par un coup de tête. Est-ce normal ? Et bien non.

    Les autorités marocaines ont par la suite remué ciel et terre pour voir l’Algérie rouvrir les frontières terrestres, ils se sont plaints aux amis communs, arabes, occidentaux et aux grandes puissances, en vain. Ils se sont plaints, ils ont tenté d’amadouer, de trouver des explications, des arguments, et tutti quanti, mais n’ont pas pu demander des excuses à l’Algérie pour avoir accusé les services de sécurité algériens d’être derrière le coup de Marrakech, et des excuses aux Algériens malmenés pendant cette période. Les Marocains ne veulent pas mettre à plat tout les différents qui existent entre les deux Etats, mais malgré ça et faisant semblant de bien faire pour le bien des deux peuples, veulent développer la coopération bilatérale tous secteurs confondus, veulent que l’Union du Maghreb Arabe soit un espace d’intégration, etc., etc.…

    Des échanges de délégations ont lieu entre les deux pays, mais quand le palais royal et le makhzen se rebiffent, ils nous sortent l’affaire du Sahara occidental. Leurs ambassadeurs à l’ONU sont très vifs quand il faut tirer contre l’Algérie. Tout le monde sait que leurs arguments ne tiennent pas la route, mais ils s’entêtent, se payant leur tête et celles de leurs amis.

    Les plus récentes sorties sont celles de la représentante marocaine lors de la session du fonds du Comité spécial des opérations de maintien de la paix (OMP C-34) de l’organisation des nations unies (ONU) du 20 février dernier, qui s’est attaquée au représentant algérien à la même session quand il a évoqué les prérogatives de la Minurso en matière de Droits de l’homme au Sahara occidental. Le premier ministre marocain, Benkirane, s’est lui aussi distingué lors d’une interview accordée à des médias français (RFI, TV5 et Le Monde) en accusant l’Algérie de bloquer le règlement de l’affaire du Sahara occidental, et de dire tout de go que «si l’Algérie décide de régler ce problème, en une journée c’est réglé». Et puis quoi encore, comme dirait l’autre. Est-ce que le Maroc ne peut pas régler ce problème en une journée. Tout le monde sait que l’Algérie et la Mauritanie ne sont pas partie prenante dans ce problème, ils n’assistent aux rencontres de pourparlers de paix qui ont eu lieu sous l’égide de l’ONU qu’en tant que pays voisins. Le Maroc se voile la face avec son projet d’autonomie au Sahara occidental qu’il occupe illégalement, alors que l’ONU parle et de manière claire de droit à l’autodétermination.

    Lui emboitant le pas, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Office des Nations unies à Genève, Omar Hilale, qui, à l’adresse de l’Algérie, lui demande de «s’impliquer sincèrement dans une solution politique consensuelle». Culotté le mec et en plus il n’a pas froid aux yeux, lui le petit diplomate qui peut être dégommé comme rien du tout, ou servir de fusible, ose s’adresser à l’Algérie pour lui demander (balivernes !). En tout les cas, lui, le makhzen et le pouvoir en ont eu pour leur argent à travers la réponse d’Alger, encore une !

    Mais tout ce que je sais, c’est que celui qui n’a pas de quoi avoir honte peut faire ce qu’il veut et les Marocains n’en sont pas à une près. Ils présentent un discours et son contraire à chaque tournant, nous-en sommes habitués. Ils envoient des ministres et des personnalités en visite en Algérie, reçoivent les nôtres, parlent de fraternité et de je ne sais pas quoi, et manipule un des leurs pour nous planter une épée dans le dos. C’est une affaire connue.

    Cependant, ce qu’il faut qu’ils sachent c’est que nous sommes vaccinés et nous n’en sommes pas à la première avec eux, nous en avons vu de toutes les couleurs, mais nous prenons toutes nos précautions, car comme dit l’adage, Dieu préservez-moi de mes amis, car mes ennemis je m’en charge.

    Seulement, il faut leur dire que ni le Maghreb, ni l’UMA ne se concrétiserons par l’hypocrisie et tous nos voisins le savent, et nous avons une chance inouïe d’avoir le plus grand nombre de voisins, du nord au sud, de l’est à l’ouest et nous savons et avons su faire la différence entre le bon grain et l’ivraie.

    Le Quotidien d’Oran

    Tags : Algérie, Maroc, Makhzen, UMA, Union du Maghreb Arabe,

  • Maroc : L’étonnant CV de Bouda, le jeune récemment emprisonné

    Maroc, année 2020

    Voilà le cursus , le CV, de Bouda, un activiste marocain au chômage, isolé actuellement dans un cachot d’une sinistre prison dans le Moyen Atlas .

    Chef d’accusation :  » Incitation à l’outrage du drapeau national du Royaume et à ses symboles, et incitation contre l’unité nationale du pays « .

    La vraie raison: Bouda critique le système makhzènien sur le réseaux sociaux, et dénonce les injustices faites aux habitants de son village.

     » Bouda est né en 1985 à Aguelmouss dans la province de Khénifra au sein d’une famille pauvre.

    En 1998, il a obtenu son certificat d’études primaires à l’école « El Amal ». Il a ensuite rejoint le collège « Moulay Rachid » où il a obtenu une bonne moyenne au brevet lui permettant de rejoindre le lycée référencé pour les élèves brillants à Meknès.

    Il a réussi son diplôme de baccalauréat, section « Littérature et sciences modernes », avec mention en 2004.

    Il a pu rejoindre après cela la faculté des Sciences juridiques, économiques et sociales à Meknès. Il s’est spécialisé en droit commun et a obtenu son diplôme d’études générales universitaires en 2006.

    Il a été renvoyé de l’université après son arrestation suite à son activisme dans le mouvement estudiantin.
    Ce renvoi arbitraire n’a pas découragé « Bouda ».
    Grâce à son déterminisme, il a continué ses études et a obtenu en 2010 son deuxième diplôme de baccalauréat, section « Littérature et sciences humaines ». Il a rejoint dès lors l’université de Rabat pour s’inscrire en psychologie.

    Il a réussi son diplôme avec mention bien.

    L’année d’après, il a obtenu un diplôme en Sciences de l’éducation au sein d’une école privée à Safi. En 2015, « Bouda » a fait partie du programme gouvernemental « Dix mille cadres », formé par l’Ecole Supérieure Normale, section philosophie. « 

    Source

    Tags : Maroc, Bouda, répression, Makhzen, réseaux sociaux,