Étiquette : Makhzen

  • Maroc : Maati Monjib et six autres journalistes et militants des droits humains poursuivis depuis 2014 pour « atteinte à la sécurité de l’Etat »

    Maâti Monjib, Abdessamad Ait Aicha et Hicham Mansouri : Poursuivis dans le cadre de l’article 20 du code pénal : fincancement extérieur pour servir des agendas étrangers et nuire à la sûreté dela nation.

    Mohamed Essabr, de l’Association Marocaine pour l’Education de la Jeunesse (Amej). C’est la première fois que cette association, créée en 1956 par Mehdi Ben Barka, est poursuivie en justice dans une pareille affaire. « Elle s’est trouvée au mauvais endroit et au mauvais moment », selon Maâti Monjib. Mohamed Essabr, son président actuel, est poursuivi pour avoir organisé une formation sur l’usage de l’application mobile Story Maker, promue par l’ONG Free Press.

    Hisham Khribech, de l’Association des droits numériques (ADN). Il est ex-président de l’association et ancien coanimateur du site d’activistes Mamfakinch. Poursuivi pour la publication d’un rapport élaboré par l’ONG internationale Privacy International, relatant des témoignages de victimes marocaines de surveillance électronique par le gouvernement.

    Rachid Tarik et Maria Moukrim, de l’Association Marocaine pour le Journalisme d’Investigation (AMJI). Poursuivis en tant que président actuel et ex-président de l’association, pour sa déclaration au Secrétaire Général du gouvernement de subventions reçues de l’étranger.

    Tags : Maroc, Makhzen, presse, journalistes, répression,

  • «Le Maroc est en bonne voie pour devenir le pestiféré de la région» (responsable algérien)

    Un responsable algérien qui a requis l’anonymat a qualifié, dans une déclaration à Algeriepatriotique, les accusations du ministre marocain des Affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar, de «puériles, gratuites et dénuées de tout fondement». Il a dénoncé «ce réflexe pavlovien qui consiste à toujours pointer un doigt accusateur vers l’Algérie». La réaction de Rabat «illustre le désarroi et la fuite en avant d’une diplomatie qui doute de sa prétendue cause nationale devant l’ampleur du scandale Coleman» (divulgations de documents secrets marocains compromettants, ndlr), a-t-il poursuivi.
    D’après notre interlocuteur, les révélations faites sur les réseaux sociaux ont «le mérite de mettre en lumière une vaste entreprise de corruption au sein des organisations internationales et un recours honteux à certains lobbies». Le rapprochement avéré entre le Makhzen et les sionistes «en dit long sur la sincérité et l’engagement de ceux qui prétendent défendre la cause palestinienne à la tête du comité El-Qods», a encore souligné notre source.
    Les tentatives du Maroc de discréditer l’Algérie ne sont qu’un coup d’épée dans l’eau et risquent de se retourner contre leurs initiateurs, laisse entendre ce responsable algérien. «Ce pays qui a des problèmes avec tous ses voisins, l’Espagne, la France, l’Algérie et la Mauritanie, devrait prendre enfin conscience que l’essence expansionniste de sa politique va finir par en faire un pestiféré au niveau de la région», avertit notre source.
    Tags : Maroc, Algérie, Makhzen, lobby, Chris Coleman,
  • Maroc : Pour Mohammed VI ses bijoux n’ont pas de prix

    Pour Mohammed VI ses bijoux n’ont pas de prix, il a été vu récemment avec une montre Patek Philippe d’une valeur de 1,2 millions de dollars ! (informations et Revue de presse )
    Editorial de Lucienne Magalie Pons

    Alors que des contraintes budgétaires et des mesures d’austérité pèsent sur le peuple marocain, Instagram insane luxury life a publié, le 3 septembre, l’une des montres de Mohammed VI valant 1,2 million de dollars.

    Selon les informations données par Insane Luxury Life, il s’agit d’une montre Patek Philippe, ce bijou porte la référence 5980/1400, avec boîtier et bracelet en or blanc 18 carats, serti d’un ensemble de 893 diamants pesant environ 4.468 carats et 182 diamants de taille baguette pesant 15,46 carats.

    REVUE DE PRESSE :

    Quand Mohammed VI exhibe sa montre à 1,2 million de dollars – Sputnik

    Luxe : La montre du roi Mohammed VI évaluée à plus d’un million de dollars

    Mohammed VI et sa montre à 1,2 million de dollars défraient la chronique

    Source : Lucienne Magalie Pons 

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, montre, bijoux,

  • Maroc : Les rayons très argentés du « Roi soleil »

    COMMENT MOHAMMED VI S’ENRICHIT

    Les « Panama papers » ont révélé que le secrétaire particulier du roi du Maroc possédait deux sociétés offshore qui lui permettaient de gérer un hôtel particulier à Paris et un somptueux trois-mâts. En novembre 2015 déjà, le magazine américain Forbesestimait à 5 milliards de dollars la fortune du roi Mohammed VI, le double de ce qu’elle était en 2011 au début du printemps arabe. Pour les responsables de la Société nationale d’investissement (SNI), un mastodonte financier contrôlé par la famille royale, le secteur des énergies renouvelables est le nouveau trésor de guerre sur lequel le « Roi soleil » entend projeter ses rayons bien argentés.

    Le 6 février 2016, Mohammed VI inaugure en grande pompe le projet Noor 1, l’une des plus grandes centrales solaires au monde sous le soleil radieux de la ville de Ouarzazate, au sud du royaume. Grâce à ses paysages désertiques parsemés d’oasis, sur fond de cimes enneigées, cette ville berbérophone reste une destination très prisée des réalisateurs de films historiques à grand budget1. Le soleil y est présent presque toute l’année. Parmi les invités d’honneur, la ministre française de l’écologie, Ségolène Royal, pour qui le projet est « un formidable espoir pour tous les pays qui ont beaucoup d’ensoleillement et des terres désertiques ». D’une puissance de 160 mégawatts, cette centrale est la première d’un vaste parc solaire qui devrait produire d’ici 2018 plus de 500 mégawatts d’énergie photovoltaïque.

    La presse est quasi unanime : l’événement est salué tant par les médias marocains — mais faut-il s’en étonner ? — qu’étrangers, notamment français. Sous un même titre, « Le Roi soleil », le magazine marocainTelQuel et le quotidien français Libérationindiquent que le royaume devient ainsi un« leader mondial » et que de tels projets renforceront l’autonomie du royaume vis-à-vis des énergies fossiles. Depuis dix ans, le Maroc s’est en effet lancé dans un important processus visant à atteindre cet objectif, en mobilisant des fonds considérables pour la mise en place des infrastructures appropriées. Mais l’ampleur des dépenses engagées et l’importance de ces projets suscitent des interrogations sur la manière dont ils sont conduits de bout en bout, et notamment le rôle que joue la monarchie en tant qu’opérateur financier privé.

    TRÉSOR DE GUERRE

    Le 7 mars 2016, un marché public pour la construction de cinq parcs éoliens d’un montant de 12 milliards de dirhams (1,1 milliard d’euros) a été remporté par un consortium composé de Nareva Holding, Enel et Siemens. Il aura la charge de« développer, concevoir, financer, construire, exploiter et assurer la maintenance » de ces parcs éoliens situés dans cinq régions du royaume : Midelt (150 MW), Tiskrad (300 MW), Tanger (100 MV), Jbel Lahdid (200 MW) et Boujdour (100 MW).

    Filiale de la Société nationale d’investissement (SNI), le groupe financier contrôlé par le roi Mohammed VI, Nareva Holding a été créée en 2006. Elle se définit aujourd’hui comme leader dans le secteur des énergies renouvelables. Le fait que Nareva ait remporté le marché du 7 mars 2016 ne surprend plus aucun observateur économique : ce n’est pas la première fois que cette entreprise royale gagne un méga-appel d’offres portant sur le secteur des énergies renouvelables. Depuis sa création, Nareva Holding a décroché la quasi-totalité des marchés lancés par l’Office national d’électricité (ONEE). Cette information est donc passée comme une lettre à la poste alors que les enjeux financiers de tels projets, les acteurs auxquels ils sont confiés et les conditions de leur réalisation échappent à toutes les institutions incarnant la souveraineté populaire et la représentation nationale, Parlement et gouvernement notamment.

    Le premier appel d’offres remporté par le groupe royal date d’octobre 2010 : parmi quatorze autres candidats (malheureux), Nareva a pu décrocher un grand projet de parc éolien à Tarfaya, au sud, d’un montant de 450 millions d’euros. Depuis cette date, l’essentiel des marchés liés au secteur des énergies renouvelables est remporté par Nareva Holding, le dernier étant celui, précité.

    Il faut dire que depuis la création de Nareva en 2006, la conquête du marché intérieur des énergies renouvelables est un objectif à la fois constant et prioritaire pour les dirigeants de la SNI : « Notre trésor de guerre sera consacré à nos sociétés en développement dans les télécommunications et les énergies nouvelles », avait pronostiqué Hassan Bouhemou, l’ancien président de la SNI2. Présidée par Ahmed Nakkouch (ancien président de l’ONEE), Nareva — faut-il le rappeler — est également partie prenante de la future centrale à charbon géante de Safi, dans le sud-ouest du royaume.

    UN HOMME D’AFFAIRES TRÈS PARTICULIER

    La domination écrasante de Nareva Holding sur le marché des énergies pose problème par le simple fait que celui qui la contrôle, le roi, n’est pas un homme d’affaires ordinaire. Son statut et ses attributions politiques et judiciaires ne peuvent empêcher les observateurs de penser au conflit d’intérêts qu’une telle situation peut engendrer. C’est le roi qui nomme le patron de l’Agence marocaine de l’énergie solaire (Moroccan Agency for Solar Energy, Masen)3, « habilitée à mener toutes opérations industrielles, commerciales, immobilières, mobilières et financières nécessaires ou utiles à la réalisation de son objet », précise son statut.

    C’est également le roi qui nomme le directeur général de l’ONEE, l’opérateur marocain unique de fourniture d’électricité et, surtout, le lanceur exclusif des appels d’offres et des marchés. Cet important pouvoir de nomination dont dispose le roi, son statut religieux qui en fait un personnage quasi sacré et ses attributions judiciaires (il nomme les magistrats et les jugements sont prononcés en son nom, préside le conseil supérieur de la magistrature) sont-ils compatibles avec la fonction d’homme d’affaires contrôlant des groupes financiers qui postulent à des marchés de grande envergure ?

    Les règles du marché et de la concurrence loyale sont-elles respectées ? Ces interrogations continuent de susciter la controverse au Maroc à cause de la multiplicité des casquettes du monarque et ses attributions. Plus concrètement, le fait que le roi nomme les personnages clés de la Masen et de l’ONEE peut-il éviter les risques du conflit d’intérêts dans l’octroi des marchés et des appels d’offres ? Si la plupart des hommes d’affaires marocains se contentent pour l’instant de ruminer ces questionnements à voix basse dans leurs salons feutrés à Casablanca, il paraît difficile cependant, à travers tous ces éléments réunis, d’occulter le conflit d’intérêts tel qu’il est communément défini : « un conflit entre la mission d’un agent public et ses intérêts privés, conflit susceptible d’influencer la manière dont il exerce ses fonctions ». Cette situation problématique prend tout son effet dans le secteur lié aux énergies renouvelables qui semble, depuis quelques années, intéresser tout particulièrement celui que l’on surnomme désormais « le Roi soleil ».

    LA FORTUNE ET LE POUVOIR

    Le 26 décembre dernier, le palais décide de renforcer davantage son contrôle sur la Masen en écartant définitivement le gouvernement au profit du cabinet royal. Dans un communiqué publié le même jour par l’Agence de presse officielle Maghreb arabe presse (MAP), on peut ainsi lire que des « instructions royales » sont données pour que le gouvernement se dessaisisse« de l’ensemble des stratégies nationales relatives aux énergies renouvelables ». Une mise à l’écart ? Un coup d’État dans l’État ? Cette décision a été prise après une réunion aux allures kafkaïennes le 26 décembre 2015 à l’intérieur du palais à Casablanca, le nerf de l’économie marocaine. En l’absence du roi Mohammed VI, le chef du gouvernement,l’islamiste Abdelilah Benkirane et le ministre de l’énergie Abdelkader Amara sont convoqués par les conseillers du cabinet royal, dont le puissant Fouad Ali el-Himma. Au cours d’une entrevue de quelques minutes, ils informent le chef du gouvernement que son équipe n’est plus concernée par la mission de la Masen et son action, désormais du seul ressort du palais.« C’était dur et proprement humiliant pour le gouvernement et son chef. Après lecture des instructions royales devant Benkirane, celui-ci n’a rien dit », confie un député islamiste.

    Le non-cumul de la fortune et du pouvoir faisait partie des slogans du Mouvement pro-réformes du 20 février, né dans le sillage du Printemps arabe en février 2011. Mais depuis la fin des espérances que ce dernier avait suscitées au Maroc, la fortune du roi Mohammed VI a doublé : de 2 milliards d’euros en 2012, elle est passée à 4,5 milliards d’euros en 2015, selon le magazine américain Forbes. Le budget alloué chaque année par la loi de finances à la monarchie est de plus de 120 millions d’euros. Douze fois plus que celui de la monarchie espagnole. Et les « Panama papers » ont jeté une nouvelle lumière sur la fortune du souverain.

    OMAR BROUKSY

    Source : Anti-K, 5 avr 2016

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, fortune, monopole, enrichissement,

  • Maroc : « Moulay Hicham » veut que le Makhzen « périsse »

    Rabat.- La très sélecte revue française Le Débat, qui a été fondée par l’historien Pierre Nora en 1980 et appartient aux éditions Gallimard, vient de publier une interview de Hicham El Alaoui, « Moulay Hicham ». Un long entretien de 14 pages dans lequel le détesté cousin du roi Mohamed VI va un peu plus loin dans ses critiques de la monarchie que lors de ses précédentes sorties.

    A la première question de son interviewer, Stephen Smith, un ancien journaliste de Libération et du Monde, auteur d’un très remarqué livre sur le général Oufkir, « Moulay Hicham » démarre au quart de tour :

    « A la mort de mon oncle, j’ai continué de soutenir publiquement que le makhzen, c’est-à-dire le pouvoir patrimonial au Maroc, devait périr pour que la monarchie vive et serve les Marocains. Je me suis également prononcé contre le califat, autrement dit contre une monarchie sous l’autorité du «Commandeur des croyants» mêlant prérogatives politiques et religieuses. »

    En fait, on ne l’a jamais entendu demander la destruction du Makhzen, cette pieuvre, ce Big Brother marocain qui menace, avilit la condition humaine et asservit la bonne trentaine de millions de marocains au nom de traditions moyenâgeuses et dépassées. Mais, c’est un début.

    Questionné sur l’« éveil arabe », le prince qui a apparemment évolué, mais pas vers cette évolution qui voulait cacher la révolution, estime qu’il faudrait peut-être cesser d’appeler le réveil des peuples arabes contre les tyrannies un « printemps », qui est une « saison passagère et cyclique ». Pour lui, c’est sûr, le monde arabe ne va pas revenir en arrière ni « se rendormir ».

    « Politiquement, je suis persona non grata au palais. »

    Mais « dans votre pays, le Maroc, vous êtes plus qu’un observateur engagé, vous faites partie du problème, espérez-vous aussi faire partie de la solution, voire être la solution? », lui lance impudique le journaliste. Déconcerté un moment, « je ne vois pas bien en quoi je ferais partie du problème », il reprend rapidement du poil de la bête en disant pour la première fois, avec ses propres mots, ce qu’il n’avait jamais dit auparavant, même si d’autres l’ont fait à sa place :

    « Après la mort de Hassan II, j’ai dit à Mohammed VI avec la sincérité que me commandait mon affection pour lui qu’il fallait réellement changer, qu’il ne suffisait pas de rajeunir le makhzen. Depuis, je n’ai revu le roi, mon cousin, que deux fois, dans des cadres strictement familiaux où nos échanges sont restés courtois et distants, comme l’exigeaient les circonstances. Politiquement, je suis persona non grata au palais. »

    Mais cette marginalisation cela ne le chagrine point. Apparemment, il a prévenu il y a douze ans son cousin, qui depuis quelques mois se présente comme le champion de la démocratie dans le monde arabe, des chamboulements à venir. Sans aucun résultat jusqu’à ce que, récemment, les dictatures arabes ne commencent à tomber l’une après l’autre et trembler les Alaouites :

    « J’ai dit ce que j’avais à dire, mais je n’ai pas été entendu, ni par Mohammed VI ni par ces bateleurs de l’information qui l’ont présenté, lui, comme le «roi des pauvres» et qui m’ont surnommé, moi, le «prince rouge». Mieux vaut en rire! Alors, j’ai pris du champ en m’installant avec ma famille aux États-Unis, et je me félicite tous les jours de cette décision qui m’a permis de me réaliser sur le plan tant professionnel que personnel. »

    Prenant de la hauteur, tant vis-à-vis de l’autocrate alaouite, « j’ai fini par me rendre à l’évidence que je gêne le roi », qu’envers la démocratisation du Maroc, qui n’a pas besoin d’un prince (c’est vrai !) pour aller à son terme, « Moulay Hicham » revendique tout de même une totale « liberté d’expression, sans lignes rouges à ne pas franchir ». Dans un pays truffé non pas de lignes rouges mais plutôt de frontières armées rouges, cette mise au point est la bienvenue.

    « On a bourré le crâne des gens dans les mosquées »

    En ce qui concerne la farce du référendum constitutionnel, applaudie par ceux qui voulaient bien applaudir, le cousin du roi n’y va pas par quatre chemins. Après les précautions d’usage, « je n’ai aucun doute sur le fait que la réforme constitutionnelle proposée par le roi ait été adoptée par une large majorité des Marocains », il déclare néanmoins que :

    « 98 % de «oui» et un taux de participation de 72 %, soit presque le double de la dernière élection, ce n’est pas crédible. La machine à «faire des scores» que l’on espérait remisée pour de bon s’est au contraire emballée : les gens ont été ramassés par des cars, ils ont été conduits vers les urnes comme du bétail électoral et, pour qu’ils comprennent bien ce qui était attendu d’eux, on leur avait bourré le crâne dans les mosquées, le vendredi 25 juin, avec un prêche dicté par le ministère des Affaires islamiques – du jamais vu, même du temps de Hassan II et de son ministre de l’Intérieur maître ès plébiscites, feu Driss Basri! La plus grande confrérie soufie du royaume, la Zaouiya Boutchichia, a été embrigadée tout comme, ce qui n’est pas moins inquiétant, des bandes de jeunes voyous qui ont été commis à monter des «contre-manifestations», parfois violentes. Bref, si une démocratisation progressive était le but, et si – comme je le crois – une majorité des Marocains étaient prêts à avaliser ce projet, pourquoi avoir tourné un référendum de citoyens en beiya (allégeance) populiste? Le modus operandi a démenti le but affiché. Frileusement accroché à ses privilèges, le makhzen a abusé du vote populaire pour la mise en place d’un «parti de l’ordre», d’un rempart pour mieux se mettre à l’abri. Mais c’est un calcul à la petite semaine. La sacralité de la monarchie, abandonnée dans la lettre de la nouvelle Constitution, a été réaffirmée dans son esprit le plus rétrograde par ces pratiques d’un autre âge. Le résultat en est double, et doublement néfaste: d’un côté, les peurs du plus grand nombre – la peur de perdre son gagne-pain, d’être aliéné dans un pays en voie de mondialisation, aux mœurs nouvelles et inquiétantes »

    Tout est dit. Et puis, si c’est un membre de la famille royale et régnante qui le répète, lui qui connaît le palais, le régime, les rois et le Makhzen, pourquoi le contredire ?

    Ali Lmrabet

    Demain Online, 30 sept 2011

    Tags : Maroc, Makhzen, Moulay Hicham, Hicham Alaoui, printemps arabe,

  • Maroc : Le Makhzen dans un état démentiel

    L’Etat n’a pas assez de carottes à distribuer. Place au bâton !

    Le makhzen est à court de « clients » à recruter. La classe des opportunistes se rétrécit, celle des combattants de la liberté se renforce.

    Le pauvre ! il n’a pas le choix. Il faut taper sur tout ce qui bouge. Les prisons, véritables dépotoir pour les humains, s’ouvrent pour ceux qui osent crier au scandale, pour ceux et celles qui luttent pour la démocratie, pour la liberté, pour l’émancipation/épanouissement de la société. Elles sont nombreuses les victimes de la répression. Ils sont nombreux à végéter dans les sordides cellules.

    – Des militants du mouvement 20 février.

    – Des étudiants

    – Des militants des mouvements sociaux

    – Des syndicalistes

    – On arrête pour convertissement au christianisme

    – On arrête des collégiens pour un simple baiser

    – On arrête d’honnêtes journalistes

    – On poursuit en « justice » les militants et militantes de l’AMDH

    – On réprime dans le sang les ouvriers et les ouvrières qui osent réclamer leur dû…

    Des barrages sont dressés sur les routes pour terroriser la population.

    Je n’ose pas parler de ce qui se passe au Sahara Occidental.

    Le makhzen n’a plus confiance en lui, ne peut plus compter sur ses troupes de « politicards périmés », ni sur les «amorties élites»…il sort ses griffes, il montre ses crocs…place aux forces de répression !

    La tyrannie se démêle dans sa propre « étoile d’araignée».

    La force du makhzen reste la faiblesse de son opposition POLITIQUE.

    Retroussons nos manches et mettons nous sérieusement au boulot.

    Le Maroc a besoin de changement, de profond changement.

    Ali Fkir, le 5 octobre 2013

    Source : annahj addimocrati

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, répression,

  • Maroc : « Le Makhzen est un animal » (Prince Hicham)

    Dans une émission de la télévision française, le Prince Hicham Alaoui, a qualifié le Makhzen marocain d’animal. « Je savais que le Makhzen est un animal, qu’il va se venger et qu’il va me demander de sortir du palais. C’est ce qui est arrivé ! », a-t-il déclaré.

    L’activiste marocain connu sous le nom de « Prince Rouge » a précisé que le titre de « Roi des Pauvres » est une invention des bureaux français de communication. « Ils ont cherché dans la littérature française et ils ont trouvé cette appellation qui était attribuée à certains rois français et qui était aussi d’un autre titre. Celui de « roi paresseux ».

    « L’introduction de ce titre dans la littérature politique du Maroc est un scandale et un acte irresponsable », a-t-il martelé.

    Tags : Maroc, Makhzen, Moulay Hicham Hicham Alaoui, Prince Rouge,

  • Maroc : Mokadem, l’oeil et l’oreille du Makhzen

    Quand le dissident marocain Ahmed Benseddik a eu son accident cérébral, la première personne, à part ses amis, à se pointer devant son domicile a été le mokadem de quartier.

    Les amis de Benseddik sont formels. Ils n’ont pas prévenu le mokadem, et s’il avait été question de prévenir les autorités, ils seraient montés plus haut dans la hiérarchie.

    Mais alors comment le mokadem a été prévenu aussi vite ?

    Tous les Marocains, du nord au sud, et de l’ouest à l’est, savent que le mokadem, un fonctionnaire subalterne du ministère de l’intérieur, est tenu informé par tout ce qui se passe dans son quartier. Pour cela, il compte sur un réseau d’informateurs incroyablement bien fourni. Ces informateurs sont en fait ces voisins, aimables et courtois qu’on croise à la porte de l’immeuble, ce gardien de voitures toujours prêt à garer votre véhicule, ce cireur insistant ou ce coiffeur bavard, quand il ne s’agit pas de ce garçon de café si serviable.

    C’est que le Maroc est l’un des rares pays au monde, à l’instar des dernières dictatures communistes, où existe encore un chef de quartier. Ailleurs, ils ont d’autres noms, chez nous on l’appelle le mokadem.

    Leur mission, comme celle de leurs homologues des pays totalitaires, est de contrôler les habitants de leur circonscription et d’informer sur le champ et souvent verbalement leur patron, le caïd, de tout ce qui se trame dans le quartier. Naissances, décès, habitudes notables de tel, « déviation », sexuelle ou politique, de tel autre, fréquentations de M. X, et manigances de Mme Y. Même la situation financière de ses administrés est connue par le mokadem.

    Celui-ci commence son travail matinal par faire le tour dans son quartier. Après, il s’installe dans son bureau pour le travail proprement administratif. Ce qui ne l’empêche pas de refaire un petit tour dans son quartier. On ne sait jamais.

    Les dissidents sont particulièrement surveillés par le mokadem. Et là, ce pauvre fonctionnaire travaille pour plusieurs patrons. Premièrement, pour son chef direct, le caïd. Mais il informe aussi les Renseignements généraux (RG) et la DST de tout mouvement considéré comme suspect. Un résident de sa circonscription qui se laisse pousser la barbe devient un suspect en puissance, un habitant qui reçoit un étranger devrait passer à la mokataâ pour s’expliquer.

    Un exemple que Demain peut prouver avec des vidéos et des enregistrements, quasiment tous les voisins du journaliste Ali Lmrabet dans la vieille médina de Tétouan ont le portable de deux mokadems (deux et pas un seul puisque le journaliste habite à la limite de deux quartiers) à appeler d’urgence à la moindre alerte.

    Ces mokadems se plaignent souvent. Pour ce cas précis, ils doivent travailler même pendant leur week-end.

    Certains des voisins du journaliste ont même reçu un appareil pour photographier et filmer discrètement les faits et gestes du journaliste… qui les a à son tour filmés et recueillis leurs précieux témoignages.

    A tout ce beau monde, en échange de leur collaboration, le caïd, les RG et la DST promettent souvent de régler leurs petits litiges avec l’administration, la police ou la justice. Rares sont ceux qui obtiennent réellement satisfaction.

    Mais, il ne faut pas qu’ils perdent espoir.

    Demain

    Source : AlgérieDZ.com, 4 nov 2011

    Tags : Maroc, Makhzen, Moqadem, caïd, cheikh, chef de quartier,

  • Algérie-Maroc : Histoire et convoitises du Makhzen

    Depuis l’indépendance de l’Algérie, les Marocains n’ont cessé de revendiquer des territoires du sud algérien. Si le plus souvent leurs revendications se limitent à Tindouf, certains poussent l’indécence jusqu’à citer le Touat, le Gourara et le Tidikelt, avec des références historiques à l’appui. Mais qu’en est-il en réalité ? Aya, parlons histoire.

    Pour bien comprendre certains aspects historiques, un rappel du contexte sociologique de l’époque s’impose. Au Sahara, la plupart des gens adhéraient à des ordres religieux, on appelait les adeptes de ces ordres des Foqara. Ainsi les chaamba de Métlili, Ouargla et El Goléa étaient des foqara de Sid Cheikh (Saint patron d’El Abiod) et de la qadiryia ; les gens de Touggourt et de Laghouat adhéraient principalement à la Tidjanyia (de Ain Madhi) ; les gens du Touat(Adrar), du Gourara (Timimoun) et du Tidikelt (In-Salah) adhéraient quand à eux aux tariqates de la bouchikhya (Sid Cheikh), Senoussia (Senoussi, de Jerboub en Lybie), Qadirya et Taybyia (de Cheikh Moulay Tayeb de Ouazzane au Maroc).

    De ce fait les gens du Sahara respectaient les chorfa (descendants du prophète) et vénéraient les saints hommes comme Moulay Abdallah Reggani (de Reggane) ou Moulay Ali Chérif (aïeul du roi du Maroc, au Tafilalet). Il s’agit bien d’affiliation ordinale et non d’allégeance au sens politique du terme dans le premier cas et de respect aux saints hommes dans le deuxième cas. Les historiens du Makhzen, adeptes des ambiguités sémantiques, appellent cela « allégeance au roi ».

    Pour illustrer cet aspect, je rappelle l’histoire de Gerhard Rholfs qui a fait un voyage dans ces régions en 1864 sous le nom de « Si Mustapha Nemsi ». Pour pouvoir traverser ces contrées, il était muni d’une lettre de recommandation de Moulay Abdesselem, mokaddem de la Taybyia à Ouazzane. Lors de son passage à In Salah, le chef de ce ksar, El Hadj Abdelkader ben Badjouda, qui a douté de son identité lui a dit : « s’il venait un chrétien dans notre pays, même s’il était muni de lettres du sultan de Constantinople ou du roi du Maroc, je le livrerais à la foule » (1). Cette phrase démontre la totale indépendance de ces régions par rapport au roi du Maroc et du sultan de Constantinople.

    En 1891, le roi du Maroc envoya des émissaires (le caïd Bouâza Es-Sokhari et le F’kih Si Mohammed Es-Slassi Er-Rachidi, Mohammed Delimi, et El Arbi el Menaï) pour s’attacher les ksour de ces régions. Devant le péril français qui se dessinait à l’horizon, quelques chefs de tribus se sont rendus auprès du roi (Moulay El Hassan), d’autres ont rejeté l’invitation. L’avenir leur donnera raison, car à ceux qui s’étaient rendus auprès de lui il avait promis la protection, mais quand les Français occupèrent In-Salah après les deux célèbres batailles de Feguiguira (décembre 1899/janvier 1900) et Deghamcha, menées sans la moindre intervention du roi Abdelaziz ben El Hassan, il s’est contenté d’une laconique lettre envoyée à El Hadj El Mahdi ben Badjouda (mort dans la bataille de Feguiguira) dans laquelle il s’apitoyaient sur le sort des musulmans (je suis en possession d’un photocopie de cette lettre). Le Touat, le Gourara furent occupés l’année suivante dans l’indifférence totale du sultan que ses propres sujets qualifiaient de « Mahboul ». (2)

    (1) G.Rohlfs ; Voyages & Explorations Au Sahara – Tome 1, Draa, Tafilalet, Sud-Oranais, Touat, Tidikelt, Rhadamès ; 1861-1864)

    (2) A.G.P Martin ; Quatre siècles d’histoire marocaine.

    Source : AlgérieDZ.com, 7 nov 2010

    Tags : Maroc, Algérie, Makhzen, expansionnisme, frontières,

  • Maroc : les défaites multiples du Makhzen

    Au moment où Mohammed VI s’apprète à fêter le 20ème anniversaire de son intronisation, il n’a plus assez de ses doigts pour compter les camouflets enregistrés par son règne.

    Le souverain alaouite est devenu un expert dans l’art d’accumuler les défaites, des défaites dissimulées par une presse aux ordres et qui sont en train de miner le pays et lui faire sombrer dans le chaos.

    Surendetté, le régime marocain puise dans les caisses de la répression pour museler une population meurtrie par la pauvreté, la corruption, les inégalités, l’injustice et la répression.

    Au Sahara Occidental, les puissances du Conseil de Sécurité déclarent soutenir le plan d’autonomie marocain mais elles ne font rien pour imposer une solution qui ne soit pas conforme au droit à l’autodétermination. Il y a lieu de se demander si ce soutien n’est pas limité aux paroles.

    Le régime a voulu utiliser le passage d’El Gargarat pour imposer son contrôle sur la zone dénommée « Kandahar ». Aujourd’hui, les sahraouis ont fermé ce passage provoquant des crises avec l’Espagne dont les poissons provenant de la Mauritanie pourrissent à El Gargarat dans l’attente de pouvoir traverser en direction de l’Andalousie.

    En Europe, les bateaux de pêche retournent aujourd’hui aux côtes sahraouies dans le cadre d’un accord signé par le Maroc où il reconnaît que sa souveraineté ne va pas au-delà de Oued Dra.

    Aux Nations Unies, la démission de l’allemand Horst Köhler, a freiné la course des français et américains vers une solution favorable au Maroc. Il a mis à nu le chantage de la France au Conseil de Sécurité.

    A cela s’ajoute, les échecs personnels du roi. Il a été répudié par sa femme à cause de son homosexualité qui a été étalée au grand jour ainsi que son goût exagéré par le luxe.

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