Étiquette : Maroc

  • Situation des femmes nomades au Maroc

    Lettre ouverte au Secrétaire Général des Nations Unies
    Objet : situation des femmes nomades au Maroc.
    Des centaines de femmes nomades vivent au Maroc sous des tentes et dans des grottes. Elles se déplacent avec leurs familles à travers les montagnes et les plaines à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux. Les conditions sont extrêmement difficiles cette année à cause d’une grave sécheresse et d’une sévère pandémie mondiale. Elles n’ont aucun soutien de la part du gouvernement marocain, alors que leurs troupeaux meurent de faim et de soif et que le marché connaît une dépression grave. Il ne leur reste pas d’argent pour nourrir leurs familles.
    En plus, les autorités régionales, provinciales du sud au nord n’hésitent pas à les poursuivre ainsi que leurs enfants. Les autorités locales et les forces publiques les répriment, arrêtent leurs enfants et déclenchent des conflits entre eux et les paysans autochtones.
    Après que ces femmes nomades aient dû quitter leurs terres riches en mines d’or et d’argent, exploitées par les sociétés multinationales, en particulier les sociétés canadiennes dans le sud et le sud-est, elles vivent avec leurs familles comme des réfugiées dans leur propre pays.
    Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

    Nous vous demandons d’intervenir auprès du gouvernement afin que ces femmes, leurs enfants et leurs troupeaux soient protégés et qu’ils soient aidés pour ne pas subir les conséquences de la pandémie du coronavirus.
    Agadir le 17 avril 2020
    Secrétaire Général

    Amal Lahoucine 

    Tags : Maroc, femme, égalité, genre, discrimination, 
  • La situation dramatique des milliers Belgo-marocains bloqués au Maroc

    La situation dramatique des milliers Belgo-marocains bloqués au Maroc en pleine crise Corona fait ressortir le triangle pervers et mortel dont toute cette communauté est victime.
    Il y a en effet trois lois belges qui ont encerclé cette communauté, et qui la réduisent à un statut de sous-citoyens : la loi sur la déchéance de la nationalité (juillet 2016), la loi sur la non-protection consulaire des binationaux (mai 2018) et la loi des expulsions (février 2017). Ces lois datent de la période après les attentats. Dans ce climat elles sont passées sans faire trop de bruit, faisant sous-entendre que n’étaient visés que les terroristes et les méchants, ceux et celles qui ne sont aimés par personne.
    Le résultat de cette démagogie est visible maintenant.
    La manière dont la Belgique traite les Belgo-marocains permet au Maroc de les retenir sur son territoire sauf… pour des raisons sociales ou de santé. Un vrai marchandage s’est mis en marche, la Belgique s’engage à vérifier les raisons, à faire la sélection, le tri. Comme si tous ces Belgo-marocains ne vivaient pas vraiment dans ce pays, et qu’il faut des « raisons valables » pour justifier un retour à la maison et à la famille en Belgique.
    Il ne faut pas seulement que la loi sur la non-protection consulaire soit retirée mais que le triangle pervers soit brisé.  
  • Le Sahara occidental, monnaie d’échange de la seconde restauration bourbonienne

    Espagne, Maroc et Arabie Saoudite : monarques alliés

    Le 22 novembre 1975, Juan Carlos Ier prêtait serment en tant que roi d’Espagne, jurant fidélité aux principes qui structuraient le Mouvement national [franquiste]. Une semaine plus tôt, toujours en tant que prince et chef d’État par intérim (étant donné l’état de santé de Franco), il avait expédié la reddition de la dernière colonie espagnole, le Sahara occidental, au Maroc et à la Mauritanie, par le biais des Accords tripartites de Madrid. Le début de la seconde restauration bourbonienne dans notre pays [la première eut lieu de 1871 à 1934, NdT] était ainsi lié à l’une des pages les plus noires de la politique étrangère espagnole. Un événement au sujet duquel il semble régner une sorte d’amnésie collective, notamment en ce qui concerne le rôle e l’alors prince Juan dans la trahison du peuple sahraoui et la relation qui s’en est suivie avec la monarchie marocaine.

    La prudence extrême dans le traitement de la figure et de l’image du monarque que les médias et l’establishment politique espagnols ont observé traditionnellement s’est traduite non seulement dans la couverture systématique des scandales « personnels » et financiers du roi émérite, mais elle a aussi consisté à éviter d’analyser son rôle dans les nombreux épisodes historiques dont il a été co-protagoniste. Les récentes révélations sur la fondation offshore Lucum, dans laquelle Juan Carlos I a thésaurisé 100 millions d’euros de commissions censément illégales en provenance d’Arabie Saoudite, ont été un véritable scandale d’État. Un de plus. Ce sont les enquêtes des tribunaux suisses sur son ancienne maîtresse Corinna Larsen et une série d’articles dans divers médias internationaux qui ont finalement mis fin à l’habituel black-out de l’information, rendant impossible la poursuite de la dissimulation des pots-de-vin.

    Mais comment Juan Carlos en était-il venu à gagner la faveur de la théocratie totalitaire saoudienne au point d’accumuler une telle somme d’argent ? En tirant sur ce fil, nous pouvons reconstituer une longue histoire qui, depuis des décennies, a tissé une toile d’amitié, d’échanges de faveurs, d’équilibres géopolitiques et d’affaires juteuses. Le travail du roi émérite au service de la dynastie saoudienne a commencé avant même qu’il ne monte sur le trône, alors qu’il était encore un prince. Le journaliste Jaime Peñafiel explique comment « en 1973, alors qu’une grande crise pétrolière avait lieu en Espagne, Franco, qui connaissait déjà la proximité de Juan Carlos avec la famille Al Saoud, lui a permis de parler au roi saoudien pour qu’il puisse nous alimenter en pétrole à cette époque très compliquée. Il a également permis au monarque désormais émérite de se faire payer quelques centimes pour les milliers de barils qui sont entrés en Espagne à cette époque. C’est avec cette commission à laquelle [le Premier ministre] Adolfo Suarez donna également son approbation, que le roi a forgé sa fortune ».[1]

    On a beaucoup parlé du rôle supposé de Juan Carlos Ier dans la promotion de l’économie espagnole au niveau international. Ce qui n’a pas été trop mentionné et qui sera difficile à quantifier un jour, c’est le prix que ses efforts diplomatiques tant vantés ont eu. Au moins, il semble évident maintenant qu’ils n’étaient ni gratuits ni encore moins transparents. Et les relations hispano-saoudiennes en sont un exemple clair. Car au-delà des commissions récemment découvertes ou des cadeaux somptueux comme le yacht Fortuna, l’Arabie saoudite a joué un rôle beaucoup plus important dans l’histoire récente de la monarchie espagnole.

    Peu après que la monarchie parlementaire eut officiellement succédé à la dictature de Franco, le prince d’Arabie saoudite Fahd bin Abdelaziz al-Saoud a accordé un prêt sans intérêt de 100 millions d’euros à Juan Carlos Ier pour aider à « consolider la monarchie espagnole ». Un prêt dont on ignore, à ce jour, s’il a été remboursé. Certains esprits naïfs pourraient attribuer cette « générosité saoudienne » à une marque de courtoisie entre monarchies « amies ». Cependant, il n’est pas nécessaire d’avoir étudié un master en relations internationales pour savoir que la maison des Saoud a traditionnellement utilisé ce qu’on appelle la « diplomatie des pétrodollars » pour servir ses intérêts géostratégiques.

    Le rôle de la politique internationale dans la consolidation du règne d’Hassan II

    Quelques années avant ce prêt aux Bourbons, les Saoudiens avaient soutenu de manière décisive la consolidation du règne d’Hassan II au Maroc, devenant ses principaux soutiens et protecteurs dans le monde arabe. Il faut rappeler que la situation de la jeune monarchie marocaine à la fin des années 60 et au début des années 70 n’était pas exactement simple : elle avait subi deux tentatives de coup d’État en 1971 et 1972, elle rencontrait la réticence ou la suspicion d’une partie de l’armée, et les partis nationalistes fortement présents dans les villes remettaient son pouvoir en question. Face à cette situation d’instabilité interne, Hassan II a décidé d’avoir une politique étrangère agressive qui pourrait être un baume pour ses problèmes internes. Une politique étrangère qui reposait sur deux postulats : le renforcement des relations avec les pays arabes (contrecarrant au passage l’influence de l’Algérie) et l’annexion du Sahara espagnol. Deux piliers stratégiquement ordonnés dans le temps.

    Tout d’abord, Hassan II s’est attaché à consolider ses relations avec la majorité des pays arabes. À cette fin, il a renforcé ses relations avec d’autres monarchies arabes (Jordanie, Arabie Saoudite et Émirats Arabes Unis), à partir d’un principe « de solidarité » dans la défense commune de leurs régimes respectifs, et d’autre part, il a envoyé un message au monde arabe avec la participation du Maroc à la guerre d’Octobre 1973 contre Israël. Un conflit qui, bien qu’il se soit terminé sans atteindre d’objectif militaire majeur, a permis d’améliorer les relations avec les pays de la Ligue arabe et, en même temps, de contenter une partie importante des commandants des Forces armées royales (FAR) de son propre pays.

    Mais Hassan II a fait de « l’annexion du Sahara la pièce maîtresse de sa politique étrangère et la base sur laquelle établir définitivement le trône. Il avait un plan à moyen terme : occuper le peuple marocain, les militaires et politiques avec la revendication du Sahara, en attendant la crise de la succession espagnole. Ce fut un succès. La défense de la cause palestinienne et surtout la revendication du Sahara ont apporté une trêve dans la vie politique nationale »[2]. Pour mener à bien son plan d’annexion du Sahara occidental espagnol, Hassan II avait deux alliés fondamentaux : les USA et l’Arabie saoudite. Les premiers ont fourni le soutien géopolitique, la seconde l’argent. Mais procédons pas à pas.

    Avec une Algérie socialiste et une Mauritanie incertaine, les USAméricains n’avaient aucun doute : dans la région, c’était sur le Maroc qu’il fallait miser. Mais ce soutien devait se faire sans déstabiliser l’Espagne voisine, qui se trouvait dans une situation très compliquée avec la mort imminente de Franco et une transition incertaine menée formellement par une monarchie bourbonienne en pleine résurrection. Ainsi, le secrétaire d’État usaméricain, Henry Kissinger, a décidé de forcer un accord entre les deux côtés du détroit de Gibraltar, en profitant du fait que les deux pays étaient alliés des USA dans le cadre de la Guerre froide. Ainsi, lorsqu’en novembre 1973, Kissinger a rencontré pour la première fois Hassan II, « l’USAméricain a déclaré qu’il partageait l’avis du roi selon lequel ce serait une erreur de créer un État artificiel appelé Sahara. En août de l’année suivante, Kissinger exprime la même idée au ministre Laraki, plus clairement, puisqu’il se montre opposé à l’indépendance du Sahara et est enclin à ce que le rôle dominant dans la région soit joué par le Maroc, et non par l’Algérie »[3].

    De la combinaison de conseillers usaméricains et de financements en pétrodollars saoudiens est née l’opération d’occupation du Sahara, initialement baptisée Marche Blanche, puis renommée Marche Verte. Dans son livre La historia prohibida del Sáhara Español (L’histoire interdite du Sahara espagnol), Tomás Bárbulo raconte comment « un petit groupe de Marocains a été conseillé par des agents américains pour un projet secret appelé Marche blanche. Les travaux ont été financés par l’Arabie Saoudite et réalisés par un cabinet d’études stratégiques à Londres. Hassan II avait chargé son secrétaire à la Défense, le colonel Achahbar, de superviser les travaux (…) le secrétaire d’État américain a clôturé la rétrocession du Sahara au Maroc par un télégramme envoyé à Rabat depuis l’ambassade des États-Unis à Beyrouth : « Laissa pourra parfaitement se dérouler dans les deux mois. Il l’aidera en tout », disait le texte. Laissa était le nom de code de la Marche blanche, que Hassan II lancera deux mois plus tard, sous le nom de Marche verte. Il, c’étaient les USA »[4].

    Le 16 octobre 1975, le Tribunal international de justice de La Haye a émis un avis sur les revendications du Maroc et de la Mauritanie sur le territoire du Sahara. Le tribunal international écrivait qu’ « aucun lien de souveraineté territoriale n’a été établi entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume du Maroc ou le complexe mauritanien. Ainsi, la Cour n’a trouvé aucun lien juridique de nature (…) à modifier la décolonisation du Sahara occidental et en particulier le principe d’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire ». Cet avis constituait une défaite diplomatique manifeste pour les aspirations d’Hassan II sur le Sahara, face à laquelle il décida d’accélérer ses plans d’invasion. Rapidement, le monarque s’est adressé à son pays et au monde entier, annonçant le début de la Marche verte. « Il ne nous reste plus qu’à reprendre notre Sahara, dont les portes nous ont été ouvertes ».

    Il rendit alors publique l’annonce historique qu’il avait soigneusement préparée avec l’aide de Kissinger : dans quelques jours, le roi lui-même mènerait vers ce territoire une marche pacifique de civils, protégée par les Forces armées royales[5].

    Mais la Marche verte conçue par les USA et financée par l’Arabie Saoudite n’était pas seulement une stratégie militaire pour occuper le Sahara espagnol, frustrant ainsi le processus de décolonisation qui aurait dû s’ouvrir. C’était aussi un mouvement d’exaltation patriotique fondamental pour la consolidation de la monarchie d’Hassan II. Comme le souligne Javier Otazu, « la Marche verte, qui a ensuite marqué la vie de générations entières de Marocains, a enlevé aux partis nationalistes l’essence même de leur discours patriotique et les a contraints à se replier sur une nécessaire union nationale face à la guerre du Sahara qui a suivi et qui a duré quinze ans »[6]. Depuis lors, les dates les plus importantes du calendrier officiel marocain sont devenues la Fête du Trône et l’anniversaire de la Marche Verte : les deux événements fondamentaux dans la consolidation de la monarchie alaouite.

    Selon les chroniques officielles, le 6 novembre 1975, alors que la puissance occupante espagnole est suspendue à l’agonie d’un dictateur, un détachement de 350 000 civils arborant des drapeaux marocains et portant des portraits d’Hassan II a traversé la frontière du Sahara espagnol avec beaucoup d’enthousiasme., On estime à 25 000 le nombre de soldats marocains des Forces armées royales (FAR) qui marchaient parmi les civils censés être désarmés. Et c’est à ce moment précis que le prince Juan Carlos entre en jeu dans toute cette histoire.

    L’occupation du Sahara et le rôle de Juan Carlos Ier

    Après la mort de l’amiral Carrero Blanco, le principal défenseur du maintien du Sahara comme colonie espagnole, et avec un Franco mourant, il semblait peu probable que le prince Juan Carlos décide de risquer l’avenir de la couronne dans une aventure africaine impliquant une éventuelle confrontation militaire avec le Maroc. Ou du moins, cela a toujours été la tentative d’explication la plus plausible pour justifier les décisions et les mouvements du prince Juan Carlos dans la crise politique du Sahara : un mélange d’opportunisme et de conservatisme qui aurait conduit à l’abandon du Sahara en échange de la sécurisation de sa couronne. Mais les récentes déclassifications de documents confidentiels de la CIA sur ce sujet indiquent que le monarque émérite a joué un rôle beaucoup plus actif dans l’occupation marocaine du Sahara espagnol. Et une fois de plus, nous devons nous fier à des sources extérieures.

    En janvier 2017, 12 millions de pages de la CIA ont été déclassifiées, dont 12 500 traitent de l’Espagne. Dans beaucoup d’entre elles, le nom de Juan Carlos I se distingue. Selon les informations révélées par le service de renseignement US, le roi émérite est devenu l’un des informateurs les plus précieux des USA, fournissant des informations confidentielles à son contact à Madrid, l’ambassadeur Wells Stabler. Mais en outre, les documents de la CIA précisent que le rôle de l’ancien monarque ne se limitait pas à la médiation pour résoudre un conflit qui s’est terminé par le retrait de l’armée espagnole du Sahara. Au contraire, « Juan Carlos a passé un accord secret avec Hassan II pour que le détachement avancé de la gigantesque Marche verte, par laquelle le Maroc a pris possession du Sahara occidental, puisse pénétrer de quelques centaines de mètres dans la colonie espagnole dont l’armée espagnole s’était auparavant retirée de la frontière nord. Il a également accepté qu’une délégation d’une cinquantaine de fonctionnaires et d’espions marocains pénètre à El Ayoun, la capitale du Sahara, à la même heure. Cette double cession, qui a consommé la conquête marocaine de la dernière colonie espagnole, est consignée dans certains documents déclassifiés de la CIA[7].

    De plus, quelques jours avant l’entrée officielle de la Marche verte au Sahara occidental, alors que le prince Juan Carlos assumait le poste de chef de l’État par intérim, des unités des FAR ont envahi le nord de la colonie, occupant des postes abandonnés par l’armée espagnole. Les troupes espagnoles avaient reçu l’ordre de Madrid de regarder ailleurs. Seul le Front Polisario a affronté les envahisseurs, à la stupéfaction des troupes coloniales espagnoles qui voyaient l’occupation marocaine entre impassibilité et impuissance.

    Le 1er novembre, cinq jours avant l’arrivée de la Marche verte dans le Sahara espagnol, Juan Carlos, en tant que chef d’État par intérim, a réuni à La Zarzuela le gouvernement et les chefs d’état-major de l’armée pour les informer qu’il se rendrait à El Ayoun. « Franco est à deux pas de la mort et je suis l’héritier… en fonction. Je vais donc me rendre à El Ayoun pour expliquer à Gomez de Salazar (gouverneur du Sahara espagnol) et à ses hommes ce que nous devons faire et comment nous allons le faire. Nous allons nous retirer du Sahara, mais en bon ordre et avec dignité. Non pas parce que nous avons été vaincus, mais parce que l’armée ne peut pas tirer sur une foule de femmes et d’enfants désarmés ». La justification de Juan Carlos était totalement incohérente, car les services secrets espagnols et l’armée espagnole elle-même avaient signalé la présence de milliers de soldats des FAR au sein de la Marche verte. Mais l’argument anticipait le cynisme qui allait être la marque de fabrique du futur monarque.

    Un cynisme que Juan Carlos allait répéter à son arrivée à El Ayoun, cette fois devant les commandants militaires stationnés au Sahara. Selon la transcription officielle elle-même, le jeune prince affirma : « L’Espagne respectera ses engagements et nous souhaitons protéger les droits légitimes de la population civile sahraouie »[8]. Seulement deux semaines plus tard, le 14 novembre 1975, les accords tripartites ont été signés à Madrid, par lesquels l’Espagne a remis unilatéralement le Sahara occidental à une administration tripartite formée par l’Espagne elle-même, le Maroc et la Mauritanie. Le but de ces accords n’était autre que de légaliser l’occupation marocaine et mauritanienne du Sahara. Une occupation qui était alors presque terminée et qui allait déclencher une guerre sanglante qui dura plus de quinze ans. L’Assemblée générale des Nations unies a rejeté les prétendus « Accords de Madrid » ainsi que l’occupation, en adoptant une résolution qui exigeait le respect du droit international, appelait l’Espagne à conclure le processus de décolonisation et reconnaissait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Certains auteurs soulignent que le prince Juan Carlos a renoncé au Sahara espagnol par crainte de se lancer dans une guerre coloniale aux résultats incertains. Et que l’expérience portugaise en Angola et au Mozambique, prélude à la Révolution des Œillets qui suivra, a pesé lourd dans les décisions et les craintes de la hiérarchie franquiste et surtout du futur monarque, dans cette décision. Mais ce calcul prétendument « stratégique » omet de préciser qu’il y avait toujours une alternative sur la table : que l’Espagne délègue ses responsabilités de puissance décolonisatrice, en transférant pour une période intérimaire de six mois l’administration du territoire à l’ONU, qui aurait organisé et supervisé le référendum d’autodétermination au Sahara. Cela était stipulé dans le Plan Waldheim que le Secrétaire général des Nations unies a proposé avec insistance pour garantir une solution qui préserverait les droits du peuple sahraoui et permettrait à l’Espagne de remplir ses engagements internationaux. Une proposition que Juan Carlos I, en tant que chef d’État en exercice, a directement rejetée.

    De l’occupation du Sahara à la restauration bourbonienne

    C’est ainsi que naît la nouvelle monarchie espagnole, qui rend hommage aux intérêts des USA en exécutant leur ordre de reddition du Sahara au Maroc. Comme l’écrit Bernardo Vidal, un militaire espagnol stationné au Sahara et membre de l’Union militaire démocratique (UMD), « L’apogée de l’ère franquiste, ou le début de la monarchie, appelez ça comme vous voulez, a été ce qu’on a appelé la décolonisation du Sahara, qui, en pure éthique militaire ou politique, pourrait être qualifiée de tromperie ou de trahison (…) humiliante tromperie des militaires espagnols, qui ont joué le rôle de marionnettes au service d’intérêts très spécifiques et de la poignée de ceux qui, sur ordre des USA, ont vendu le Sahara au Maroc »[9].

    Sur l’échiquier mondial de la Guerre froide, l’administration usaméricaine était prête à tout pour ne pas permettre l’instauration d’un régime socialiste favorable à l’Algérie, alliée des Soviétiques, dans une zone d’une importance stratégique comme le Sahara occidental, tant par sa situation géographique que par ses ressources en phosphate. En outre, dans le même mouvement, ils ont assuré la stabilité de la monarchie marocaine, rivale de l’Algérie et située sur le flanc nord-ouest de l’Afrique, avec un littoral sur deux mers et la capacité de contrôler le détroit qui relie la Méditerranée et l’Atlantique. De même, l’Arabie saoudite s’est assuré un allié important au sein de la Ligue arabe, particulièrement bien venu depuis la chute des monarchies d’Irak (1958) et de Libye (1969).

    Dans un autre des rapports déclassifiés par la CIA, fait avant l’occupation marocaine du Sahara, le futur monarque Juan Carlos est décrit comme une personne peu capable de mener une transition démocratique et, surtout, le peu d’enthousiasme populaire pour la restauration monarchique en Espagne est souligné : « Il y a peu d’enthousiasme pour Juan Carlos et la monarchie en Espagne, mais une certaine disposition à le soutenir car il n’y a pas de meilleure alternative », dit le document. « S’il parvient à préserver l’ordre public tout en parvenant à l’ouverture politique, il gagnera des soutiens. Le défi est énorme. Et il est peu probable que le nouveau roi ait les qualités nécessaires pour le relever[10].

    Cependant, après le rôle joué dans le conflit du Sahara, la figure de Juan Carlos en tant qu’allié international des USA a pris du poids dans les rapports de la CIA, jusqu’à ce qu’il soit désigné comme le « moteur du changement » dans un mémo de 1983.

    Mais outre le début des juteuses commissions saoudiennes sur les comptes secrets que nous ne connaissons que maintenant, Juan Carlos a obtenu d’autres récompenses importantes grâce à sa « gestion » du conflit sahraoui. À l’époque, le jeune prétendant au trône et les élites politiques espagnoles qui dirigeaient la transition post-franquiste étaient bien conscients que l’un des principaux obstacles à la restauration des Bourbons était le manque de légitimité internationale, surtout après leur refus de tenir une consultation populaire pour entériner la monarchie de peur de la perdre, comme Adolfo Suarez lui-même l’a admis dans un moment de relàachement. Et c’est là que la Maison Blanche a rendu une partie de la faveur du Sahara à Juan Carlos, le recevant aux USA pour son premier voyage officiel en tant que roi, avec la reconnaissance internationale dont il avait besoin.

    Nous ne saurons peut-être jamais si ce prêt sans intérêt de 100 millions d’euros accordé par l’Arabie saoudite à Juan Carlos Ier pour aider à « consolider la monarchie espagnole » était une autre « commission » pour son rôle de premier plan dans l’occupation marocaine du Sahara occidental qui intéressait tant Riyad. Ce qui ne fait aucun doute, c’est que l’occupation du Sahara est devenue un événement historique indispensable pour comprendre l’évolution ultérieure de la consolidation des monarchies marocaine et espagnole. C’est ainsi que les deux maisons royales étaient intimement liées, comme on l’a vu il y a un peu plus de vingt ans, lorsque Juan Carlos a été ému aux larmes en présentant ses condoléances à Mohamed VI pour la mort de son père, Hassan II, décédé à Rabat le 23 juillet 1999. En quittant les funérailles, le monarque espagnol a déclaré : « J’ai dit au roi Mohamed VI que tout comme, le roi Hassan II était mon frère aîné, je suis maintenant son frère aîné ». En fin de compte, tout reste en famille.

    Notes

    1/ www.revistavanityfair.es/realeza/articulos/rey-juan-carlos-relacion-arabia-saudi-comisiones/34261

    2/ Rodríguez Jiménez, José Luis. “Agonía, traición, huida. El final del Sáhara español. Critica 2015. pp 288

    3/ Rodríguez Jiménez, José Luis. “Agonía, traición, huida. El final del Sáhara español. Critica 2015. pp 705

    4/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 269

    5/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 273-274

    6/ Otazu, Javier: “Marruecos, El extraño vecino”. Catarata 2019. pp 63

    7/ www.vanitatis.elconfidencial.com/casas-reales/2019-07-23/hassan-ii-aniversario-20-muerte-juan-carlos-rey_2138847/

    8/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017 pp 289

    9/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 347

    10/ www.elespanol.com/espana/politica/20170118/186981945_0.html
    Miguel Urbán

    Source : Tlaxcala
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Marche Verte, Franco, Hassan II, Henry Kissinger,
  • Accusations de détournements de fonds au Consulat du Maroc à Bruxelles

    Depuis quelques mois, des internautes anonymes relayent des rumeurs faisant état de détournements de fonds au sein du consulat du Maroc à Bruxelles.

    Rédaction en ligne

    Publié le Mercredi 7 Mars 2012 à 10h01

    Ils accusent des fonctionnaires marocains de s’enrichir sur le dos de leurs concitoyens. Ces accusations ont pris une telle ampleur au sein de la communauté marocaine de Bruxelles que le consulat les a même démenties officiellement dans la revue

    “ Le Maroxellois ”.

    Voici quelques mois maintenant que des internautes sous couvert d’anonymat diffusent des rumeurs de détournements de fonds au sein du consulat général du Royaume du Maroc, situé rue des Vétérinaires, à Anderlecht.

    Ces accusations proviendraient, entre autres, de l’association du Rif qui entend lutter contre un réseau de fraudes et de corruption qui aurait été mis en place par des employés consulaires depuis des années. Ces attaques ont aussi été relayées par le site internet Al-Jalia. “ C’est clair maintenant, trois anciens fonctionnaires sont à Rabat et doivent répondre de leurs actes devant une cour de justice ”, assure Mustapha Belktibia, rédacteur en chef d’Al-Jalia. En revanche, il n’a pas pu pour l’instant fournir de preuves de ces allégations.

    Les auteurs de ces accusations évoquent pourtant explicitement ces pratiques et donnent même les noms d’employés qui auraient participé à ces détournements. Certains fonctionnaires du consulat profiteraient de leur statut pour faire payer indûment des prix plus élevés à leurs concitoyens marocains pour des services consulaires. Le prix demandé pour les passeports est notamment mis en cause. Ces documents seraient facturés entre 65-85 euros alors que le prix officiel s’élève à 59 euros. D’autres “ magouilles ” seraient aussi mises en évidence comme le dédouanement de voitures envoyées vers le Maroc.

    Face à ces allégations, le consulat du Maroc a récemment publié un démenti dans le magazine “ La Maroxellois ”. “ Une campagne de calomnie orchestrée par des personnes inconnues et hostiles à tout changement a vu le jour sur des sites de socialisation tentant de nuire à l’image de notre pays en visant ce consulat général et l’intégrité de ses employés ”, indique le consulat dans un communiqué en y ajoutant ses tarifs.

    David Baudoux

    Plus d’infos dans La Capitale de ce mercredi. 

    La Capitale, 7 mars 2012
    Tags : Maroc, Consulat Bruxelles, détournement,
  • Maroc : L’argument sur les néerlandais coincés est « fragile »

    Une explication marocaine sur le néerlandais coincés est une « histoire fragile »

    Plusieurs centaines, peut-être deux ou trois mille néerlando-marocains sont toujours bloqués au Maroc en raison du confinement contre le coronavirus. Ils ne pourront probablement pas rentrer ne à cause des relations difficiles entre le Maroc et les Pays-Bas, a déclaré l’Association maroco-néerlandaise (SMN).

    Car malgré le verrouillage, d’autres pays européens, comme la France et la Grande-Bretagne, sont toujours en mesure de ramener des citoyens du Maroc. Selon la SMN, il semble y avoir un double standard au Maroc, « une distinction étant faite entre les membres de la diaspora marocaine ».

    Dans les coulisses

    Ce n’est pas l’effort des Pays-Bas, a déclaré à NOS Radio 1 News Sahil Achahboun, membre du conseil d’administration de SMN. La semaine dernière, le ministre Blok a lancé un appel urgent au Maroc et beaucoup de choses se sont passées dans les coulisses, mais la situation des Néerlandais marocains n’a pas changé.

    « Il y a des histoires selon lesquelles cela a à voir avec la détérioration des relations diplomatiques entre les Pays-Bas et le Maroc. Il n’a pas été dit officiellement que ceci est l’explication, mais vous devez en tenir compte », a déclaré Achahboun. Les pays sont en conflit depuis un certain temps au sujet du refus du Maroc de reprendre les demandeurs d’asile qui ont épuisé tous les recours légaux.

    Le Maroc dit que pour le moment, personne ne peut quitter le pays à cause du blocage, « mais le fait qu’il y ait des vols vers d’autres pays fragilise son argument », explique Achahboun.

    Amour et soutien

    La SMN vise donc désormais les autorités marocaines. « De nombreuses familles se sont déchirées à une époque où l’amour et le soutien mutuel étaient désespérément nécessaires », a déclaré la semaine dernière une lettre ouverte que l’organisation a adressée au gouvernement de Rabat. Il n’y a pas encore de réponse.

    Selon Achahboun, peu de communication avec Rabat est possible. Il n’y a que des contacts au sujet d’un arrangement financier pour les funérailles aux Pays-Bas de Marocains décédés qui ne peuvent pas être enterrés dans leur pays d’origine en raison du verrouillage, et d’une campagne de collecte de fonds parmi les Néerlandais marocains pour les coûts de la crise du coronavirus au Maroc.

    Achahboun: « Ce sont exactement deux choses qui n’aident pas les gens pris au piège au Maroc ».

    Les femmes enceintes

    Parmi eux figurent des cas pénibles, dit-il: « Les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes qui dépendent de médicaments ou de soins spécifiques, les femmes enceintes qui survivent dans des circonstances stressantes et les entrepreneurs qui manquent actuellement de beaucoup de revenus ou qui ne respectent pas leurs obligations contractuelles ».

    La situation, selon la SMN, conduit à des malentendus et au désespoir, « en plus des conditions complexes qui s’appliquent déjà au verrouillage et de la peur du corona virus ».

    Alors que la SMN se concentre sur le Maroc, le gouvernement néerlandais est également critiqué dans cette affaire. La semaine dernière, les Néerlandais au Maroc se sont plaints de n’avoir que peu d’audition à l’ambassade des Pays-Bas à Rabat.

    Tags : Maroc, Pays Bas, coronavirus, covid19, rifains, Rif, Hirak,

  • Maroc : Les quatre vérités de l’oncle Jacob

    En voilà un Marocain pas comme les autres : authentique et, chose rare chez-nous, qui n’a pas la langue dans sa poche. Jacob Cohen est un écrivain franco-marocain, de confession ou de culture juive, originaire de Meknès, juriste de formation, romancier engagé et, chose encore plus rare, militant antisioniste. Lors d’un récent entretien partagé sur la plate-forme «You Tube», il nous apporte quelques éléments d’informations fort étonnants sur un pan de notre histoire et, notamment, sur le sort de nos concitoyens juifs, forcés l’exil, déclare-t-il, par le régime marocain, en connivence avec quelques agences sionistes, très actives dans le Maroc des années 1950.

    Dans le même entretien, il nous parle aussi des déboires des Juifs marocains avec les élites judéophobes du parti hégémonique de l’Istiqlal (des décennies 1950 et 1960). Les cadres instruits de ce parti voyaient dans la brillante élite marocaine issue de la communauté juive un concurrent direct à ses ambitions et à ses prétentions politiques. Jacob Cohen en avait fait, lui-même, les frais, en raison du dictat d’un doyen de la faculté de droit de Casablanca, qui l’empêcha d’y soutenir sa thèse en 1986.

    Pourtant, a tenu à lui rappeler son intervieweur, beaucoup de ces Juifs originaires de notre pays ont tout de même gardé des liens affectifs avec ce dernier et en parlent souvent en termes élogieux. Un fait que Jacob Cohen ne nie pas, mais qu’il a tenu à nuancer en pointant une certaine duplicité dans le discours de ces Marocains de confession juive. Or cette duplicité n’est, d’après lui, que l’exact reflet de leur culture viscéralement marocaine et, plus précisément, de ce trait de caractère qu’on appelle chez nous «Sswâb»; trait par lequel le Marocain a souvent tendance à dire ce qu’il ne pense pas ou, par politesse ou pour plaire à son interlocuteur, à dire ce que ce dernier aimerait entendre.

    Pour sûr, la culture de la franchise ou le culte de la vérité ne sont pas des vertus très prisées chez nous, plus particulièrement en politique. Ceux qui les ont adopté comme principes et comme valeurs ont eu énormément de problèmes. Certains ont même fini par le payer trop cher. En somme, dans ce bref entretien, Jacob nous éclaire sur l’abandon par le régime marocain de 99.50 % de ses Juifs, sur le cynisme de cette caste minoritaire des Fassi de l’Istiqlal (par tous les Fassis, bien entendu), sur la justice du « plus beau pays du monde » et, enfin, sur ce trait de caractère bien marocain (Sswâb).

    Karim R’Bati : le 19 juillet 2012

    BIOGRAPHIE : Jacob Cohen est un écrivain franco-marocain, né dans le Mellah (quartier juif) de Meknès en 1944. Licence en Droit à la Faculté de Casablanca, il poursuit ses études à Sciences-Po à Paris. Émigration à Montréal et à Berlin et retour au Maroc en 1978 où il occupe la fonction de Maître-assistant à la faculté de droit jusqu’en 1987.

    Une année auparavant, il venait d’achever une thèse en droit, dont la soutenance lui a été refusée par le doyen de cette faculté pour des motifs pour le moins abjects et ce, sans que le syndicat de l’enseignement supérieur ne lui vienne en aide, ni en sa qualité de membre, de ce même syndicat, ni en sa qualité de citoyen marocain. Fallait-il chercher ailleurs les raisons d’un tel ostracisme ?

    En tout cas, Jacob Cohen gardera de ce retour au pays, qui aura duré environ dix ans, des souvenirs impérissables, jalonnés de redécouvertes, de sensations et de belles retrouvailles qui feront l’objet d’un matériau scriptural, particulièrement dense : fait de notes éparses, d’impressions de voyages et autres réflexions qui nourriront son imaginaire d’«entre-deux-mondes».

    Jacob Cohen aura publié, à ce jour, pas moins de sept romans : Les noces du commissaire (2000), Moi, Latifa S. (2002), Du danger de monter sur la terrasse (2006), L’espionne et le journaliste, le Mossad mène le jeu (2008), Le printemps des Sayanim (2010), Le destin des sœurs Bennani-Smirès (2011), Dieu ne repasse pas à Bethléem (2012).

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    Source

  • Maroc-leaks : Note sur les dépenses militaires Algérie/Maroc, à partir d’une compilation de rapports

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine (février 2014)


    NOTE

    Dépenses militaires Algérie/Maroc, à partir d’une compilation de rapports

    Classement, comparaison, données chiffrées



    Le dernier rapport de l’IHS Jane’s1, a récemment établit un classement des dépenses militaires de 77 pays sur l’année 2013. A la lecture dudit document, il ressort les éléments suivants :

    • En 2013 : l’Algérie a dépensé 10,8 milliards de dollars en armements et le Maroc 4 milliards.

    • L’Algérie se place au 20ème rang mondial juste devant Israël, et le Maroc occupe la 46ème place.

    • En 2012 : l’Algérie occupait le 24ème rang et le Maroc le 48ème rang

    • La hausse de 2013 «peut être en partie expliquée par le passage sous l’autorité du ministère de la défense algérien de la Garde communale auparavant sous les ordres du ministère de l’intérieur. Ce rang devrait se maintenir en 2014.

    • Sur les tendances du budget algérien de la défense, «les dépenses militaires ont fortement augmenté durant la dernière décennie, la croissance du budget militaire algérien devrait se situer autour de 5% par an entre 2014 et 2020. Ceci devrait porter l’Algérie à la 17ème place en 2020, dépassant l’Espagne et Israël ».

    • Pour ce qui est des autres pays du classement : les Etats-Unis, la Chine, la Russie, le Royaume-Uni, la France, l’Inde, le Japon et l’Arabie saoudite, constituent les pays qui dépensent le plus en armements avec près de 40% du total mondial pour les Américains.

    • Le budget US en 2013 est estimé à 582 milliards de dollars.

    D’autres rapports font également état de la progression algérienne, confirmant les tendances et données énoncées par le rapport susmentionné :

    • Selon le Strategic Defence Intelligence (SDI)2:l’Algérie est le 9ème importateur d’armes dans le monde avec 46% du total des importations d’armes en Afrique, durant la période 2006-2010.

    • Selon une étude rendue publique par le SIPRI3 , les dépenses militaires ont évolué ainsi : 3152 millions de dollars en 200, (3,3% du PB), 6045 en 2010(3,5% du PIB), 8652 en 2011(4,4% du PIB), 9104 en 2012 (4,5% du PIB) et 10,8 milliards de dollars US de dépenses militaires en 2013

    • L’Institut international des études stratégiques, basé à Washington, a classé en 2011, l’Algérie parmi les 10 pays au monde qui dépensent le plus sur le volet Défense, à la 8e place dans le classement, après l’Arabie saoudite, le Sultanat d’Oman, Israël, le Yémen, les États-Unis et la Jordanie. Le Maroc ne figure pas dans ledit classement.

    • Pour sa part, le rapport intitulé «AMI International 2011 World Naval Market Forecast Highlights Continued Growth, Continuity in the Mena Region»4, a souligné que, d’une manière générale, les pays de la région Mena n’ont cessé de multiplier les investissements pour acquérir des navires, afin de protéger leurs eaux territoriales, et ce, depuis 2008.

    • Dans ce rapport, le Maroc, est devancé de peu par l’Algérie, en matière d’acquisition d’armement naval. En effet, le Maroc occupe la 6ème position avec un budget prévu de 2.47 milliards de dollars pour l’achat de 31 navires (fournisseurs : Pays-Bas, France).

    • Objectif du Royaume: mieux surveiller le détroit de Gibraltar et plus largement la Méditerranée occidentale contre l’immigration clandestine et le trafic de drogue. Sur le plan militaire, cette force navale tend également à mieux contrôler la berge sud-ouest de la Méditerranée.

    • L’Algérie, quant à elle, se place à la 4ème position avec un budget de 2.780 milliard de dollars dédiés ces 20 prochaines années à l’achat de bateaux (fournisseur principal : Russie).


    Conclusion :

    • Selon la partie algérienne, les principaux moteurs de l’évolution du marché algérien de l’armement se résumeraient comme suit :

    * la lutte contre le terrorisme et la contre-insurrection

    * la nécessaire modernisation des équipements de défense

    • Cette recrudescence des dépenses militaires algériennes répondrait prétendument au souci de professionnalisation autour des nouvelles technologies et à l’importance de faire face aux problèmes sécuritaires auxquels est confronté le pays (cf. à l’instar de l’attaque terroriste du complexe gazier d’In Amenas et pour contrer la porosité des frontières aux trafics en tous genres).

    • Mais il semblerait plutôt que l’Algérie se soit engagée seule dans une course à l’armement, imposant et entretenant, par son surarmement frénétique, un climat de méfiance et de fermeture (à l’image de ses frontières) au sein de la région.

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  • Maroc : Le Makhzen se venge des rifains

    Les autorités marocaines sont connues pour leur tendance à la rancune et la vengeance, notamment lorsqu’il s’agit de citoyens marocains. Les rifains ont eu l’occasion d’expérimenter cela avec le traitement réservé à Nasser Zefzafi et ses compagnons dans les geôles de Mohammed VI.

    Apparemment, cela n’a pas suffit. Le Makhzen a profité de la pandémie au Maroc pour asséner un nouveau coup aux rifains à travers le blocage des belgo-marocains et des néerlando-marocains qui se trouvaient au royaume au moment de la fermeture des frontières à cause du covid19.

    Selon la plateforme des Belgo-Marocains et Marocains résidant en Belgique, ils sont des milliers (plus de 16.000 selon le magazine marocain Tel Quel) à être coincés au Maroc en attente d’un geste de la part de l’État belge en vue de sortir ses concitoyens binationaux qui vivent une « véritable souffrance humaine », selon Hamid Zeguendi dont les propos ont été relayés par la DH.

    « J’ai 68 ans   Je suis diabétique depuis dix-huit ans. Mes problèmes de prostate sont très inquiétants. Je devrais consulter un cardiologue. On ne trouve pas au Maroc les médicaments disponibles en Belgique. J’ai ce rendez-vous important le 24 avril. J’ai besoin de soins urgents. S’il vous plaît, aidez-nous. »

    D’après la DH, qui cite le ministre Philippe Goffin, le Maroc est le seul pays avec le Burundi à avoir refusé le rapatriement, que Bruxelles était disposé à organiser, des binationaux qui souhaitaient rentrer en Belgique. « On a envie que nos binationaux puissent revenir au pays,  . On fait tout pour que cela fonctionne de la sorte. Sauf que, pour le moment, on se heurte clairement à un refus de l’État marocain. C’est aussi clair que cela ».

    Tags : Maroc, binationaux, belgo-marocains, coronavirus, covid19, Belgique,

  • France : les étrangers à l’avant-garde de la lutte contre la pandémie (vidéo)

    Quelle était grande la surprise du président Emmanuel Macron lors de sa visite à l’hôpital de Marseille pour rencontrer le Professeur Didier Raoult !

    Portant un masque, Macron bavarde avec le personnel médical et leur pose une question de leur provenance. Il ne s’attendait pas à une telle réponse : Maroc, Algérie, Mali, Sénégal, Burkina Faso…

    Devant telle réponse, le mandataire français est resté bouche bée même si elle était cachée derrière le masque. La France est prise en charge par des médecins et des infirmiers étrangers alors que le gouvernement français mène une lutte implacable contre la migration et a bâti un mur devant les demandes de visa en Afrique et ailleurs.

    Tags : France, Emmanuel Macron, migration, coronavirus, covid19, pandémie, Maroc, Mali, Sénégal, Burkina Faso, Algérie,

  • Sahara Occidental : L’armée marocaine frappée par le covid19

    Selon le site El Mach-had Assahraoui qui cite des sources de la ville de Dakhla, les autorités marocaines dissimulent la vérité sur ce qu’il se passe dans les casernes militaires dans le sud du territoire occupé du Sahara Occidental.

    Les deux cas de contamination par le coronavirus dans les rangs de l’armée marocaine cités par la presse marocaine «n’est que la pointe de l’iceberg».

    D’après la même source, les militaires marocains ont été touchés par la pandémie il y a près de deux semaines. La panique de la contagion aurait provoqué une vague de désertion des militaires dans une tentative d’échapper au covid19 au moment où les hauts gradés ont presque coupé les contacts avec les soldats en vue de se protéger.

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