Étiquette : Maroc

  • L’ambassadeur du Maroc au Mali accuse l’Algérie d’entraver les intérêts de son pays

    Un courrier diplomatique signé l’ambassadeur du Maroc à Bamako (Mali) et publié par le site électronique « Maroc Leaks » montre la crainte des autorités marocaine face à la présence algérienne au Mali et nombre de pays africains.

    Le diplomate marocain, Hassan Naciri a accusé dans une correspondance -qui date du 18 juin 2014- les autorités algériennes d’être à l’origine des obstacles administratifs et judiciaires entravant les investissements marocains au Mali.

    L’ambassadeur a cité en exemple le cas de la Banque internationale pour le Mali créée en 2008, filiale de la Banque marocaine « Attijarawafa », dont des différends ont éclaté entre les fonctionnaires locaux l’administration de la société mère sise au Maroc. A ce propos, il a encore prétendu qu’ »un lobby algérien serait derrière ces conflits ».

    Il s’agit en effet d’une correspondance adressée au ministère des affaires étrangères marocain qui faisait état des difficultés et des obstacles auxquels sont confrontés les investisseurs marocains au Mali. Ce document attribué à l’ambassadeur du Maroc prétend qu’ »un lobby algérien aurait mis des bâtons dans les roues des investisseurs marocains! ».

    Dans un autre registre, des sources médiatiques marocaines ont rapporté qu’il a été décidé de mettre fin aux fonctions du l’ambassadeur du Maroc auprès de l’Union européenne (UE).

    Une décision qui reflète l’impact du coup de massue infligé récemment à Rabat par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Celle-ci a déclaré, faut-il le rappeler, que l’accord de pêche conclu entre l’UE et le Maroc ne s’applique pas aux eaux territoriales du Sahara occidental.

    Echouroukonline, 14 mars 2018

    Tags : Maroc, Algérie, Mali, Maroc Telecom, Attijariwafabank,

  • Eléments pour la réunion sur la stratégie du Maroc en Afrique

    Tagma, 4 août 2014
    Maroc/Afrique ( éléments pour la réunion de Lundi)
    La politique africaine du Maroc a connu un net et important changement qualitatif depuis l’accession de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au trône . L’Afrique est aujourd’hui au centre des priorités de la politique étrangère du Maroc.
    Cette vision s’articule autour des axes ci après :
    1/ Paix et Sécurité : les pays africains dans leur ensemble font face a des menaces d’ordre sécuritaire qui visent leur déstabilisation . Certaines de ces menaces relèvent de ce qui est déjà connu : conflits territoriaux- Conflits d’ordre interne- lutte pour le pouvoir …
    D’autres sont nouvelles pour l’Afrique et sont les plus porteuses de périls : Boko Haram – Al Qaïda – Al Shabab. Trafics de drogue et d’armes – Traite des humains ….etc
    Les pays africains sont démunis face a ces nouvelles menaces transnationales.
    Les défis qui pèsent sur la sécurité et la stabilité des pays africains sont aussi une menace pour tous les autres pays .
    Le Maroc en tant que pôle de paix et de stabilité dans la région a entrepris d’apporter son aide aux pays amis qui font face a ces menaces.
    Sur le plan purement sécuritaire : Aide a la formation des forces de sécurité – Echange de renseignements – Coopération entre les services de sécurité . Initiatives pour organiser la Coopération sous régionale et internationale pour juguler ces menaces….

    Tags : Maroc, Afrique, Union Africaine, Sahara Occidental,
     
  • L’affaire «Marocleaks», connaissez-vous ?

    L’affaire «Marocleaks», connaissez-vous ? Il s’agit seulement du cas (dénoncé le 1er décembre 2014 et donc poursuivi pour diffamation – par le site d’informations en ligne français «Arrêt sur images» ; site qui avait repris et analysé des informations diffusées par un «corbeau marocain» ) de journalistes français très, très proches du pouvoir marocain : José Garçon (de «Libération», que les Algériens connaissent très bien, tout particulièrement pour ses positions anti-régime durant la décennie noire), Mireille Duteil (ancienne du «Point»… et collaboratrice de «l’Observateur du Maroc», que les Algériens des années 80 connaissaient très bien et,elle aussi, toujours bien accueillie… d’autant qu’elle est ou était l’épouse d’un haut fonctionnaire français ), Dominique Lagarde («L’Express») et Vincent Hervouet («Lci»)… Ils auraient été «achetés» pour produire des articles favorables au Maroc, soutenant la colonisation du Sahara Occidental.

    Il est certain que le lobbyisme déployé, depuis toujours, par le Maroc est «infatigable et tentateur»… et payant, en tout cas auprès de bien des journaux et de journalistes (et d’hommes politiques) français, entre autres.

    Le 3 octobre 2014, le compte Twitter de celui qu’on présente comme le «Snowden» marocain révèle des documents présentés comme confidentiels, visant notamment des responsables de la diplomatie marocaine et la DGED (Direction générale des études et de la documentation), les services de renseignement marocains, notamment sur le dossier sensible du Sahara occidental.

    Si dans un premier temps, le gouvernement marocain s’est contenté, du bout des lèvres, de démentir ce flux d’informations en provenance d’un compte dont le propriétaire reste encore inconnu, il est passé à la contre-offensive, ce jeudi, en accusant, comme à son habitude, l’Algérie d’être derrière cette «campagne enragée».

    Ainsi, et hormis la ministre déléguée aux Affaires étrangères, M’barka Bouaïda, qui a accusé des «éléments pro-Polisario» d’être derrière la divulgation de ces centaines de documents de la diplomatie marocaine et aussi des courriels où apparaissent des think tanks, des sociétés de relations publiques, des journalistes, marocains et étrangers, et des collaborateurs de la DGED, avec l’appui de l’Algérie, aucune partie officielle marocaine n’avait réagi. Il n’y a eu, par ailleurs, aucun démenti de l’authenticité des câbles.

    Salaheddine Mezouar, le chef de la diplomatie marocaine à l’époque, a été cité par ces révélations. Il y est accusé de «trafic d’influence», car il aurait «engagé la société McKinsey pour réaliser une étude destinée à relancer l’économie marocaine». Le cabinet de conseil américain emploie, selon Coleman, la fille du responsable de la diplomatie marocaine, ce qui permettrait «des versements de commissions».

    Tags : Maroc, Makhzen, wikileaks marocain, marocleaks, chris coleman, diplomatie marocaine, lobbying,

  • Ephéméride / Maroc  : Il y a 5 ans, Lalla Salma présidait une réunion du Conseil d’administration de sa Fondation

    Il y a 5 ans, le 20 mars 2015 plus précisément, la princesse Lalla Salma occupait la page de la presse locale à l’occasion de la réunion à Rabat, sous sa présidence, du Conseil d’administration de la Fondation Lalla Salma pour la prévention et le traitement des cancers.

    Il y a lieu de se poser des question sur le sort de cette fondation depuis la disparition de sa fondatrice, l’ancienne épouse du roi du Maroc.

    En effet, depuis décembre 2017, celle qui est désormais connue comme la « princesse fantôme » n’a plus été vue publiquement.

    Quelques semaines après sa disparition, elle a été la cible d’une virulente attaque de la part d’un blog proche du pouvoir qui l’a qualifiée de : « Arrogante », « dédaigneuse et méprisante », « colérique et agressif », ou bien « teintée d’un ego démesuré et d’un souci disproportionné pour l’apparence et l’image ».

    L’éclatement du conflit de l’Emir d’Abou Dhabi avec son épouse, la princesse Haya, sœur du roi de Jordanie, a poussé les autorités marocaines à simuler un voyage en Grèce de Lalla Salma avec son fils Moulay Hassan. L’absence de photos caractérisera toutes les prétendues apparitions de Salma Bennani, de son nom de jeune fille.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, Makhzen,

  • Maroc : l’AMDH alerte sur les marocains bloqués à l’étranger par la fermeture des frontières

    COVDI-19 : L’AMDH/IDF alerte sur la situation des Marocains-e-s bloqué-e-s à l’étranger suite à la fermeture des frontières

    Depuis le jeudi 12 mars plusieurs ressortissant-e-s marocain-e-s se sont retrouvé-e-s bloqué-e-s dans des aéroports, dans la rue ou aux frontière terrestres dans différents pays.

    Les consulats et ambassades auraient été injoignables dans un premier temps, puis auraient commencé à établir des listes de personnes pour les faire rapatrier.

    Aujourd’hui, soit une semaine après, des personnes sont toujours bloquées, se retrouvant dans la rue, sans ressources, avec visa qui expire. Plusieurs rassemblements ont eu lieu devant les ambassades et consulats du Maroc, notamment à Paris (France) et à Algésiras (Espagne). Ces personnes se retrouvent démunies, impuissantes face a une situation inédite et exposées au risque de propagation du virus.

    Les autorités consulaires doivent prendre immédiatement leur responsabilité dans la protection des ressortissant-e-s marocain-e-s. Ainsi, nous demandons à ce que :

    – Les ressortissant-e-s marocain-e-s concerné-e-s soient rapatrié-e-s au plus vite et dans les meilleures conditions ;

    – Des mesures de protection sanitaire soient prises pour les protéger et protéger leur entourage ;

    – Une prise en charge rapide soit faire jusqu’à leur retour au Maroc ;

    – Des cellules de crise soient mises en place par le ministère des affaires étrangères et les ambassades pour gérer cette situation.

    L’AMDH-Paris/IDF
    Paris, le 19 mars 2020

    Pour tout contact :

    – Email : amdh.paris@gmail.com
    – Blog : www.amdhparis.org
    – Facebook : www.facebook.com/AmdhParis
    – Twitter : twitter.com/AMDHPARIS

    Tags : Maroc, coronavirus, AMDH,

  • Maroc: le boxeur qui voulait voir le roi

    Le procès de Zakaria Moumni, ex-champion de boxe accusé d’escroquerie, a-t-il été fabriqué de toutes pièces par la police marocaine? Ses avocats en sont persuadés.

    Vendetta à la marocaine? L’histoire commence en 1999. Cette année là, Zakaria Moumni, aujourd’hui âgé de 31 ans, remporte, à Malte, le titre de champion du monde de boxe  » light contact » dans la catégorie des moins de 68 kilos. Il exhume alors un décret royal remontant à 1967 qui accorde une priorité à l’embauche au ministère des sports aux Marocains ayant décroché un titre de champion du monde. Sa demande reste lettre-morte. Il continue de frapper à toutes les portes. En 2006 il finit par décrocher un rendez-vous avec le secrétaire particulier du roi, Mounir Majidi. Celui-ci lui promet une réponse rapide, mais ne tient pas parole.

    Maroc: le boxeur qui voulait voir le roi

    Les deux avocats de Zakaria Moumni, Me Abderrahim Jamaï à Rabat et Me William Bourdon à Paris, dénoncent un procès fabriqué de toutes pièces.

    Le boxeur décide alors de profiter de séjours en France du roi Mohammed VI pour aller, à deux reprises, manifester son mécontentement sous les fenêtres au château de Betz, dans l’Oise, dans le but d’obtenir une audience avec le souverain. Son attitude agace en haut lieu. Et cela d’autant plus qu’il se confie au site d’information en ligne Backchich.info, très critique à l’égard du royaume, qui met expressément en cause Mounir Majidi…

    Accusé d’escroquerie

    Le 27 septembre 2010, Zakaria, qui vit en France et dont l’épouse, Taline, est française, est arrêté à son arrivée à l’aéroport de Rabat. Il comparaît trois jours plus tard, les yeux bandés, pour apprendre qu’il est accusé d’escroquerie. Et condamné, le 4 octobre 2010 à 3 ans de prison, pour avoir extorqué de l’argent à deux personnes en leur promettant un emploi en France. La condamnation est confirmée lors du procès en appel, le 13 janvier 2011, la peine étant révisée de six mois à la baisse.

    Depuis, Zakaria Moumni clame son innocence et dénonce les mauvais traitements qui lui ont été infligés. Ses deux avocats, Me Abderrahim Jamaï à Rabat et Me William Bourdon à Paris, dénoncent un procès fabriqué de toutes pièces. Il faut dire qu’en dépit des demandes répétées de Me Jamai les plaignants – les deux personnes qu’il aurait escroquées- restent introuvables… « Il y a dans ce dossier tous les indices d’une machination » affirme Me Bourdon. L’avocat voit dans cette affaire « la criminalisation de quelqu’un qui a déplu ». Même constat pour Me Jamai qui parle d’un PV « signé sous la torture » et souligne que l’accusation d’escroquerie « ne tient pas la route ». La défense n’exclut pas de saisir le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture et les traitements dégradants.

    Au Maroc plusieurs associations se sont saisies de l’affaire. Et Me Jamai a transmis un dossier complet à Driss El Yazami qui préside le Conseil national des droits de l’homme à Rabat, un organisme officiel censé, précisément, combattre ce genre de dérapages.

    L’Express, 26 mai 2011

    Tags : Maroc, Zakaria Moumni, Mohammed VI,

  • Maroc : Source de la fortune de famille royale

    Hassan II considérait déjà le Maroc l’arrière cour de la maison familiale. Le fils ne fait pas mieux. Des éléments d’appréciation, jadis mal connus par d’autres pays mais ce n’est plus le cas aujourd’hui grâce aux médias et aux réseaux sociaux comme Facebook, nous permettent de comprendre les raisons du doublement de la fortune royale grâce à l’immobilier :

    1. L’essentiel des terrains appartenant à la famille royale proviennent de confiscations après la marocanisation car les seuls vrais bénéficiaires des terres récupérées sont le roi, sa famille et son entourage direct. Le reste sert à acheter le silence et la docilité de l’armée et les hauts cadres administratifs dont quelques hommes politiques anciennement de gauche.

    2. Les terrains appartenant au palais et à ses thuriféraires jouissent d’une espèce de régime d’exception dans la mesure où ils ne sont pas touchés par les procédures des différents schémas directeurs, sauf consultation spéciale ou intervention des proches du palais qui déterminent le zoning et donc la valeur des terrains qui, comme par enchantement passent du statut agricole ou non constructible à celui de grande densité.

    3. Aucun fonctionnaire de l’urbanisme en charge des autorisations de construire ne peut, sous peine de mesure de coercition, s’opposer à un projet du roi ou de ses proches.

    4. Le roi ne paie pas d’impôts sur ses bénéfices. Il faut savoir que la direction des impôts est toujours confiée à un proche du pouvoir.

    5. La direction générale de la conservation foncière est exclusivement aux mains de proches du pouvoir afin de couvrir les différentes confiscations de terres domaniales et taire ainsi, l’ampleur colossale des « acquisitions » royales.

    6. L’essentiel des gros projets immobiliers, touristiques ou hôteliers entrepris au Maroc le sont par des investisseurs étrangers dont le partenaire exclusif est le roi ou son entourage direct. Ce sont les impôts du peuple marocain qui paient les infrastructures qui desservent ces projets, mais c’est le roi qui en engrange les bénéfices. Nous ne sommes guère étonnés si la misère du peuple avance, simultanément et a grand pas, avec la fortune royale au Maroc.

    Toutes les mesures prises, soi-disant, pour justifier, réparer ou éliminer les crimes de cette monarchie, ont été cosmétiques, à l’instar de « l’Instance Equité et Réconciliation » qui a laissé un goût amer de travaux inachevés, dans lesquels différents comités, dès qu’ils ont été nommés, sont tombés dans l’oubli. Au moins, le régime aurait dû avoir la décence de remettre ses sbires répugnants et vieillissants dans le placard, au lieu de continuer à compter sur leur service, vestige de l’époque d’Hassan II. Le roi, qui a augmenté de façon exponentielle, la nature prédatrice de ses mouvements économiques, liant avec eux sa famille, ses beaux-parents, l’élite au pouvoir qui l’entoure et ses amis étrangers, n’a désormais plus d’autre choix que de prendre son congé à l’avance.
    Céder le vrai pouvoir au peuple remettrait sérieusement en question le calme dans lequel demeurent ses affaires commerciales et l’impunité avec laquelle il les a entreprises, dans un abus flagrant de ses pouvoirs.

    Au risque de devoir, un jour, expliquer les origines de l’immense fortune de la famille royale, voire fournir des détails sur ses comptes basés sur le blanchiment d’argent des revenus de son père, Hassan II, ne lui permettra pas de dormir paisiblement. Jusqu’à son confort personnel, qui serait menacé, la liste scandaleuse des avantages civils dont il bénéficie, pourrait dès lors être contestée et discutée publiquement par un parlement indépendant. Et cela ne tient même pas compte de cette regrettable affaire de tromperie dans laquelle des palais royaux ont été vendus par son père Hassan II à divers « domaines ». Le roi actuel, Mohamed VI, est le bénéficiaire autoproclamé et pourtant nous, le peuple marocain, sommes obligés de lui assurer le maintien de ce luxe.

    Tout dans le comportement de Mohamed VI jette un sérieux doute sur son honnêteté intellectuelle, sinon son honnêteté, point final. Refusant obstinément d’entendre la voix de la raison et de la sagesse, il a consciencieusement manqué tous ses rendez-vous désignés avec l’Histoire, et ceux suggérés par son propre peuple. Personne ne pourra désormais accuser le peuple marocain d’avoir péché par un excès de zèle, d’impatience ou de violence. Mais du même coup, personne ne pourra les accuser de silence face à cette ignominie qui leur est imposée depuis un demi-siècle, puisqu’ils n’ont jamais oublié leurs droits légitimes.

    Les jeunes qui défilent aujourd’hui dans nos rues, au nom des principes universels de dignité, de liberté et d’égalité, n’ont d’autre arme que leurs slogans et leur poitrine. Malgré cela, ils sont rassemblés comme des animaux que l’on voudrait rassembler de force et ramener dans la zone clôturée. Ils sont emprisonnés, humiliés, torturés, insultés par des policiers et des voyous ignorants, avant d’être libérés entre les mains d’une justice rudimentaire et symbolique, déterminée à l’avance. Pour comprendre ce que signifie de la révolte des marocains, il faut se rappeler que les parents de ces jeunes, leurs propres parents, ont vécu les horreurs d’une dictature. Que souhaiter de plus pour leurs enfants si ce n’est une vie meilleure que celle qu’ils menaient?

    Tags : Maroc, Mohammed VI, fortune, palais, immobilier,

  • Quand nos filles sortent le soir

    Il est désormais fréquent de voir des mineurs, garçons et filles, accéder aux boites de nuit, Pubs et autres, sans aucun contrôle d’identité. Ce qui se passe à l’intérieur est encore plus inquiétant…

    Est-on en train de vivre un chamboulement de mentalité ou est-ce seulement une phase de folie passagère, où parents, enfants et entourage participent de manière active ? Il y a quelques années, voir des mineurs faire la queue, à une heure tardive devant une boite de nuit était un phénomène très rare, voire exceptionnel. Aujourd’hui, c’est toute une autre réalité qui défile devant nos regards impuissants.

    Voir de jeunes fillettes de moins de 18 ans s’agrippant aux bras d’adolescents de la même tranche d’âge, cigarette au bec, en train d’échanger des salamalecs avec les videurs, reconnaissant là, des clients réguliers, est un spectacle des plus courants. Excusez l’expression, ces jeunettes là, ne sont nullement des prostituées. Elles font partie de celles qu’on appelle dans notre langage “filles de familles”, rebelles préférant passer leurs samedis soirs dans la chaleur nocturne et bruyante des Pubs, où des boites de nuits plutôt que de subir la barbante soirée télé-famille.

    D’aucuns penseront que la mentalité de la famille marocaine a subi une mutation quasi-totale pour permettre aux jeunettes de sortir le soir. Ce n’est pas le cas. Nos familles sont bel et bien les mêmes, y compris les plus libérales, avec la crédulité en prime. Si les mineures arrivent donc à échapper certains soirs à la vigilance de l’autorité familiale, ce n’est qu’en prétextant passer la nuit chez une amie. Des fois (souvent), ça prend une allure abracadabrante. Souha passe la nuit chez Nadia, qui doit préparer ses examens chez Amina, qui elle-même a réussi à faire gober à sa maman que Souha fête son anniversaire et qu’elle compte dormir chez elle. Un processus complexe, minutieusement comploté, mais qui, s’il se termine mal, fait beaucoup de dégâts.

    La famille écartée, reste l’entrée en boite de nuit ou au Pub. Pour celles qu’on a interrogées, l’entrée ne pose pas vraiment de problème pour les filles. Les videurs sont plutôt selectés au niveau des jeunots. Réputés pour être des flambeurs nerveux au bout du second verre, pour entrer sans trop de “s’il vous plait”, il faut qu’ils soient des réguliers ou bien friqués pour soudoyer l’acolyte en lui serrant la main d’une poignée bien généreuse. D’ailleurs, même si les filles n’ont généralement pas de problème d’entrée, elles ne se ménagent pas pour paraître plus âgées. Tout y passe, fard, rouge à lèvres, talons hauts… Les videurs n’y voient que du feu. Ne nions pas qu’ils se doutent de l’entourloupe, mais, les jeunettes, ça ne peut que pimenter la soirée.

    A l’intérieur, c’est une toute autre paire de manches. Oubliez les fillettes qui attendent gentiment leurs parents à la porte du lycée à midi. Vous ne les reconnaîtriez plus ! Attablées entre potes, nos mineures savourent leurs boissons alcoolisées (ne soyez pas étonnés si je vous dis que la boisson la plus consommée est le vin ), à esquisser des petits bonjours aux copains de classe qui viennent de faire leur entrée, ou à éviter le regard séducteur d’un jeune cadre visiblement stressé. Ne vous leurrez pas. L’alcool est bel est bien servi à nos mineures, et sans le moindre scrupule, sourire en prime. La danse fait aussi partie du menu et vous en avez pour tous les goûts. ça va du tendrement sensuel au carrément “exhibitionniste”. En leur posant la question : pourquoi dansez-vous ainsi ? Les réponses les plus fréquentes sont “ c’est pas ton problème ” ou au mieux : “ je danse pour moi et pas pour quelqu’un d’autre ”. De quoi faire glacer de peur et d’anxiété les futurs parents.

    Les soirées se passent, toutefois, sans incident majeur, et dans le cas où une bagarre dégénère, les videurs interviennent illico presto pour “ jeter” dehors le trouble-fête (au cas ou ça peut réconforter les parents, mais j’en doute). A trois heures du matin, l’heure est au retour. Et pour la majorité des fillettes ce n’est pas chez elles qu’elles vont terminer la soirée. Je n’en dis pas plus, histoire de ne pas remuer le couteau dans la plaie…

    La Gazette du Maroc, 30 jui 2007

    Tags : Maroc, jeunesse, boîtes de nuits, danser, week-end,

  • « Des terroristes marocains étaient derrière les attentats de Marrakech, l’Algérie en est innocente » (agent marocain)

    Moussadek Mimoune, agent de renseignement marocain: « Des terroristes marocains étaient derrière les attentats de Marrakech, l’Algérie en est innocente »

    Moussadek Mimoune est un ancien diplomate marocain. Il avait travaillé en tant qu’agent de renseignement en Europe pour son pays (Maroc). Son code secret était MD17347. Il a observé le silence durant 15 ans et a gardé secret ses nombreuses missions qu’il avait accomplies. En dépit de la détérioration de ses conditions de vie à cause d’un complot monté contre lui par des généraux proches du Palais royal, cet ancien agent, actuellement âgé de 64 ans, n’a pas rejoint les rangs de l’opposition. Il vit actuellement dans une petite chambre d’hôtel dans la banlieue parisienne avec sa petite famille composée de sa femme et ses trois filles. Moussadek Mimoune était en relation directe avec l’opposant marocain Hicham El Mandari dans le cadre d’une mission d’infiltration officielle. Sa version de l’assassinat d’El Mandari en Espagne en 2004 n’est pas encore entendue par la justice. Moussadek Mimoune a décidé de sortir de son silence qui lui a coûté cher en accordant un entretien exclusif à Echorouk. Ce témoin des « jeux » troubles du Makhzen publiera dans le futur un livre dans lequel il dévoilera plusieurs vérités sur de nombreuses affaires.

    Echorouk : pouvez-vous nous parler de quelques missions que vous avez accomplies à l’étranger dans le cadre de votre travail en tant qu’agent de renseignement marocain ?

    Moussadek Mimoune : j’ai accompli beaucoup de missions. A titre d’exemple j’ai pu infiltrer le Front Polisario en 1981. A cette époque là je travaillais à Rome (Italie). Le Polisario menait des actions en collaboration avec le parti communiste italien qui lui avait organisé une rencontre à l’hôtel Léonard de Vinci dans la capitale italienne. Nous avons reçu un ordre de la part du général Ahmed Dilmi d’infiltrer la rencontre. Ainsi, il m’a demandé de me faire passer pour un opposant marocain pour me rapprocher des leaders du Polisario et pour rencontrer le président sahraoui Mohamed Abdelaziz. Le but de cette opération était de savoir les intentions du Polisario envers le Maroc.

    Echorouk : avez-vous mené d’autres actions importantes à l’étranger ?

    Moussadek Mimoune : j’ai mené des actions personnelles en 1989. J’ai interrogé des Marocains, des Algériens et des Egyptiens arrêtés par la police française. J’ai découvert qu’il y avait des personnes qui avaient des liens avec certaines mosquées en France. Ces personnes là menaient des actions politiques contre le Maroc. Ils étaient des extrémistes qui suivaient les prêches de l’imam et prédicateur Abdelhamid Kechk. Un de mes amis a transmis mes informations à la Direction de surveillance du territoire (DST). Quelques jours plus tard le directeur de la DST, Abdelaziz Alabouche, m’a contacté et m’a remercié pour les informations que je lui ai transmises.

    Echorouk : quelles étaient les informations que vous aviez remises à la DST ?

    Moussadek Mimoune : beaucoup d’informations, notamment sur des Marocains qui planifiaient d’introduire des armes au Maroc. Et des informations sur cinq Marocains qui planifiaient des attentats terroristes au Maroc. J’ai transmis en mois de février 1993 à Abdelaziz Alabouche les noms de ces personnes et d’autres informations sur eux.

    Echorouk : ce que vous venez de dire s’est passé avant les attentats qui ont visé l’hôtel Asni à Marrakech le 24 août 1994 ?

    Moussadek Mimoune : oui avant ces attentats. Les Marocains contre lesquels j’ai mis en garde la DST résidaient dans le quartier des 4000 à Aubervilliers dans la banlieue parisienne. C’est justement dans ce quartier que résidaient les personnes impliquées dans les attentats de Marrakech.

    Echorouk : pourquoi certaines parties au Maroc ont accusé l’Algérie ?

    Moussadek Mimoune : je trouve cela curieux. Je trouve encore plus mystérieux le témoignage d’une personne qui s’était présentée comme un agent algérien. Ce dernier prétendait avoir supervisé les attentas contre l’hôtel Asni. Vu mon expérience dans le domaine des renseignements et de l’infiltration, et partant des informations que je détenais et que j’avais rédigé moi-même, je peux vous assurer que les accusations contre l’Algérie étaient infondées. L’Algérie n’avait rien à voir dans les attentats de Marrakech. Ces dernières avaient été planifiées dans la banlieue parisienne. Les services de renseignements français ont mené des investigations à Paris et ils ont tous les détails sur ces attentats. Les investigations menées par les services de sécurité français ont démontré que l’Algérie n’avait rien avoir avec ces attentats et que des islamistes marocains les ont planifiés à partir de Paris.

    A suivre…

    Echouroukonline, 4 sept 2011

    Tags : Maroc, DST, DGED, attentat Marrakech, Hôtel Hasni, terrorisme, Algérie,  Moussadek Mimoun,

  • Maroc : Le Makhzen poursuit ses attaques contre Maati Monjib

    Les autorités marocaines ont interdit le 5 mars une conférence à laquelle devait participer l’historien Maati Monjib les 17-18 mars 2020. La conférence, qui porte sur “les mouvements de contestation dans l’histoire du Maroc” devait se tenir dans les locaux de l’Université Hassan II. Le professeur Monjib devait traiter du Hirak du Rif en le situant dans l’histoire des mouvements sociaux du Maroc.

    Cette interdiction [qui, précisons-le, a été prise bien avant les mesures contre le Coronavirus] vise à fermer l’un des derniers espaces d’expression de M. Monjib et à l’isoler de la communauté académique. Elle s’inscrit dans une série d’attaques qui visent notamment à le discréditer.

    En effet, M. Monjib est continuellement diffamé dans une presse proche des services sécuritaires (des centaines d’articles de diffamation sont recensés dont certains qui attaquent sa famille et ses proches). Il a également subi un espionnage électronique systématique (voir le rapport d’Amnesty International daté du 10 octobre 2019).

    Nous tenons également à rappeler que M. Monjib est accusé injustement, depuis 2015, d’“atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat”. Pour cela, il a été convoqué 19 fois par le tribunal de Rabat depuis cette date sans qu’un procès ne s’ouvre. Le but de ces multiples convocations est de faire peser sur lui une véritable épée de Damoclès afin de l’intimider et de l’empêcher de s’exprimer.

    L’association Justice et Liberté au Maroc rappelle que l’article 25 de la Constitution marocaine garantit les libertés de pensée, d’opinion et d’expression, la liberté de recherche scientifique et la liberté de publication.

    L’association Justice et Liberté au Maroc condamne cette nouvelle interdiction et exige des autorités marocaines de faire respecter l’Etat de droit en garantissant à M. Monjib et à tous les citoyens marocains la liberté d’information et d’expression.

    Fait à Paris, le 17 mars 2020

    Association Justice et Liberté au Maroc

    Tags : Maroc, Makhzen, répression, Maati Monjib, Association Justice et Liberté au Maroc,