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  • Comment les USA et le Maroc se sont emparés du Sahara espagnol

    JACOB MUNDY, AU « MONDE DIPLOMATIQUE » : Comment les USA et le Maroc se sont emparés du Sahara espagnol

    Dans un long article paru dans l’édition anglophone du Monde Diplomatique du mois de janvier 2006, Jacob Mundy a démontré, en se basant sur des documents déclassifiés de l’administration américaine, que les Etats-Unis ont aidé le roi Hassan II à s’emparer du Sahara occidental.

    Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Le rôle du gouvernement des USA lors de la crise d’octobre-novembre 1975 a été le sujet de beaucoup de spéculations, alors que peu de faits sont connus. Avec peu d’arguments, souvent circonstanciels, divers observateurs ont accusé les USA de toute une gamme d’attitudes, allant de la passivité à la complicité.

    Ces accusations de complicité n’étaient pas totalement infondées. Trois ans après la crise, le Parlement espagnol a enquêté sur l’affaire. Plusieurs fonctionnaires ont déclaré que la France et les USA avaient fait pression sur Madrid pour accéder aux demandes de Hassan II. Et le directeur adjoint de la CIA à l’époque, le lieutenant-général Vernon Walters, a laissé entendre qu’il était intervenu au nom des USA pendant la crise, déclaration reprise plus tard par d’autres sources dans le New York Times en 1981. Etant donné les étroites relations de Walters avec Hassan II, datant du débarquement allié à Casablanca, le journaliste Bob Woodward l’a décrit une fois comme l’agent personnel du monarque au sein de la CIA, écrit Jacob Mundy dans cet article paru dernièrement dans la dernière l’édition anglophone du Monde diplomatique.

    Selon Mundy, qui a repris des documents officiels de l’administration américaine ainsi que des déclarations de hautes personnalités, Hassan II aurait reçu le feu vert pour s’emparer du Sahara occidental durant l’été 75 lors d’une rencontre avec Henry Kissinger. Les documents officiels ne révéleront jamais toute la vérité tout était possible à cette époque, note-t-il en rapportant les propos de Richard Parker, ambassadeur des USA en Algérie durant cette période.

    Accord ou pas, l’administration Ford était au courant des velléités du Maroc de s’approprier le Sahara occidental dès le départ de l’occupant espagnol. Rappelons que le Maroc avait requis un avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) portant sur l’existence de liens entre le Sahara occidental et le royaume du Maroc. Ce dernier a finalement été débouté par cette institution internationale qui a conclu que les éléments et renseignements portés à sa connaissance n’établissent l’existence d’aucun lien de souveraineté territoriale entre le territoire du Sahara occidental, d’une part, le royaume du Maroc ou l’ensemble mauritanien, d’autre part. La « marche verte » de Hassan II est donc une réponse à l’avis formulé par la CIJ.

    Rencontrant Hassan II lors d’un voyage préprogrammé pour discuter du conflit israélo- arabe, le vice-secrétaire d’Etat, Alfred Atherton, a rapporté le 22 octobre que le Maroc et l’Espagne avaient conclu un accord permettant la marche tout en sauvant la face. Ils utiliseraient par la suite l’Onu pour légitimer l’occupation marocaine au moyen d’un plébiscite contrôlé, permettant ainsi « l’Espagne de se retirer avec élégance », explique Mundy. Mais l’invasion des territoires sahraouis ne se déroule pas comme l’avait prévu le commandement marocain.

    Les FAR et les marcheurs plusieurs centaines de civils marocains font face aux troupes du Polisario. « La situation devient critique pour Hassan II. Hassan II s’est retiré du Sahara. Mais s’il ne l’obtient pas, il est fini. Nous devrions maintenant travailler à ce qu’il l’obtienne. Nous allons agir au sein de l’Onu (pour) assurer un vote favorable », a indiqué Kissinger au président Ford, le 10 novembre 1975. « Malheureusement pour Kissinger, l’Onu n’a pas été capable d’organiser un vote « truqué » durant l’administration tripartite transitoire (Maroc, Mauritanie et Espagne), qui a vu la moitié de la population indigène fuir vers le désert avant le retrait de l’Espagne en février 1976. La sanction des urnes étant refusée, le Polisario a essayé de réaliser l’autodétermination par le fusil », indique Jacob Mundy. Il en conclut que les Etats-Unis ont largement favorisé le Maroc dans l’invasion du Sahara occidental.

    « En 1976, le spécialiste renommé du droit international, Thomas Franck, a décrit avec justesse la politique des USA pendant la crise comme « un acte d’opportunisme politique fondé sur des alliances est/ouest ». On pourrait en dire autant aujourd’hui de la politique américaine de « neutralité » par rapport au conflit du Sahara occidental, ainsi qu’à d’autres conflits touchant à la négation de l’autodétermination nationale. La seule différence entre 1975 et 2005 réside dans le contexte géopolitique justificateur. On est passé de la guerre froide à la guerre contre le terrorisme, ce qui nous amène à croire que notre neutralité proclamée est un luxe que nous ne pouvons pas encore nous permettre. Mais la persistance du conflit du Sahara occidental démontre les imperfections de la politique américaine de « neutralité » au Sahara. Durant les 30 dernières années, Washington ne s’en est pas rendu compte », conclut Jacob Mundy. T. H.

    Texte traduit de l’anglais par ARSO.

    Membre fondateur de l’Association « Friends of the Western Sahara », Jacob Mundy poursuit des études en post-graduation à l’université de Washington. Il est coauteur, avec Stephen Zunes, de Western Sahara: war, nationalism and conflict irresolution, Sahara occidental: guerre, nationalisme et conflit irrésolu), à paraître prochainement aux Editions Syracuse University Press.

    Le Soir d’Algérie, 4 fév 2006

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, France, Etats-Unis, USA, décolonisation,

  • Sahara Occidental : L’Espagne et la France fustigées

    Cela fait 44 ans, aujourd’hui, que la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a été proclamée. Mais après tant d’années, le constat est là : à l’exception d’avoir arraché quelques acquis certes précieux et néanmoins symboliques, l’évolution du dossier stagne et se caractérise, ces derniers mois, notamment, par un nouveau blocage. Pour les représentants du Front Polisario, le Maroc et ses « alliés » œuvrent sans cesse à entraver le peuple sahraoui dans sa marche pour son indépendance.

    Massiva Zehraoui – Alger (Le Soir) – Irrité, l’ambassadeur du Front Polisario à Alger a, dans ce contexte, pointé du doigt la complicité «affichée» de certains pays européens qui seraient à l’origine de ce statu quo.

    Lors d’une conférence de presse qu’il a animée, hier mercredi, au forum du quotidien El Wassat, Abdelkader Taleb Omar a ouvertement fustigé l’Espagne et la France. Ses critiques se sont particulièrement dirigées à l’endroit du gouvernement espagnol dont il considère que «la position d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui». Il a souligné que les positions de Madrid ont de tout temps viré du chaud au froid lorsqu’il s’agit de la reconnaissance de la Rasd. Il fera toutefois remarquer que ces derniers mois, la politique espagnole, à cet égard, a totalement rompu avec les positions des gouvernements successifs en manifestant un «soutien pratiquement inconditionnel au colonisateur marocain», déplore l’ambassadeur.

    Abdelkader Taleb Omar dénonce le parti-pris du gouvernement de Pedro Sanchez, qui se fait aujourd’hui «le défenseur des intérêts du Maroc au détriment de tout un peuple». A chaque fois que l’Espagne se prononce en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, elle est «aussitôt rappelée à l’ordre et se rétracte à la vitesse de la lumière», a-t-il constaté.
    Abdelkader Taleb Omar a, d’ailleurs, rappelé le récent «incident» suite auquel le gouvernement espagnol a dû réitérer sa position sur le Sahara Occidental afin d’apaiser ses relations avec Mohammed VI.

    Rappelons qu’un membre du gouvernement issu du parti de gauche Podemos avait reçu dernièrement une représentante du Front Polisario en qualité de «ministre», signifiant, de ce fait, sa reconnaissance de la Rasd en tant qu’État. La réaction au sein du gouvernement n’a pas tardé à se manifester, réaffirmant la «non-reconnaissance de l’Espagne officielle de la République sahraouie».

    Selon Abdelkader Taleb Omar, c’est de façon décomplexée que l’Espagne cautionne « la propagande du roi ». Il attirera encore l’attention sur l’absence totale du mot « autodétermination » du peuple du Sahara Occidental dans le paysage médiatique espagnol. « Nous avions pour habitude d’envoyer régulièrement des représentants du Front Polisario s’entretenir avec des dirigeants espagnols », a-t-il relevé, chose qui n’arrive plus aujourd’hui. L’ambassadeur de la Rasd a par ailleurs chargé la France qui, d’après lui, «ne fait que calquer la politique de l’Espagne vis-à-vis du dossier sahraoui».

    Il estimera encore que la France a accepté de jouer le mauvais rôle dans les négociations pouvant mener vers un règlement de la crise, de manière pacifique.

    M. Z.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, RASD, France, Espagne, ONU, autodétermination, référendum,

  • L’expulsion d’Aminatou Haidar analysée par un cabinet de conseils et lobbying

    La boîte Communication & Institutions travaille pour le Maroc. Parmi ses fonctions, entre autres, assurer une veille médiatique pendant la crise du Printemps Arabe.

    Communication & Institutions se défine comme un un cabinet de conseil en affaires publiques et lobbying à Paris fondé en 1983. « C&I conseille en France les entreprises, les organisations professionnelles, les collectivités territoriales et les Etats dans leurs stratégies d’affaires publiques et de lobbying », selon son site.

    En 2009, Le Maroc, en accord avec le MAE espagnol, Moratinos, a expulsé la militante sahraouie Aminatou Haidar vers Lanzarote. Pour protester contre cette mesure arbitraire, Aminatou s’est retranchée à l’aéroport et entamé une grève de la faim largement médiatisée grâce à la presse espagnole.  Rabat a engagé Communication Institutions afin d’analyser les conséquences de cette mesure. Voici ses conclusions:

      1. NATOU HAIDAR, UNE MILITANTE AU SERVICE DE L’ALGERIE ET DU FRONT POLISARIO

    II- LES FONDEMENTS DE LA DECISION DES AUTORITES MAROCAINES

    1. Au regard du droit marocain
    1. Au regard du droit international

    Précisions sur l’action médiatique engagée par Aminatou Haidar

    à l’aéroport d’Arrecife (Canaries)

    Le vendredi 13 novembre 2009, lors de son arrivée à l’aéroport de Laâyoune au Maroc, Madame Aminatou Haidar, militante marocaine au service du Polisario, a refusé de remplir les formalités de police et de mentionner sa nationalité sur sa fiche de débarquement, comme l’exige pourtant la réglementation internationale en vigueur. Elle a également renié, par écrit, devant le Procureur du Roi et témoins, sa nationalité marocaine. Cet incident était prémédité : Mme Aminatou Haidar était accompagnée de deux journalistes espagnols appartenant à une compagnie de communication privée rémunérée.

    Son interpellation s’est effectuée dans le respect de la loi, en présence de membres de sa famille, sans préjudice moral ni physique, à l’heure où plusieurs médias, préparés à l’avance, annonçaient de prétendues « arrestation », « enlèvement » et « disparition ». En réalité, Mme Aminatou Haidar n’a pas été autorisée à entrer sur le territoire marocain, en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale, puisqu’elle refusait de remplir les formalités d’usage.

    1. Aminatou Haidar : une militante au service de l’Algérie et du Front Polisario

    Mme Aminatou Haidar se présente volontiers comme une « militante des droits de l’Homme », contribuant à déplacer le débat sur un terrain inapproprié, compte-tenu des enjeux diplomatiques.

    Depuis quelques années, en effet, son activité se résume à troubler l’ordre public au service de la cause indépendantiste sahraouie ; en décembre 2005, elle a été condamnée à 7 mois de prison pour avoir encadré une manifestation violente à Laâyounne, avant de bénéficier d’une grâce royale en janvier 2006..

    Depuis, elle s’est mise au service d’une stratégie algérienne visant à torpiller, par tous les moyens, l’Initiative marocaine d’autonomie du Sahara, pourtant très favorablement accueillie par la Communauté internationale. Elle a utilisé ses fréquents déplacements à l’étranger pour servir de caisse de résonnance au discours du séparatisme et véhiculer toutes sortes d’allégations sur la situation des droits de l’Homme au sud du Royaume. Sous prétexte de défendre les droits de l’Homme, Mme Aminatou Haidar a toujours entretenu des contacts étroits et réguliers avec les services algériens, ses donneurs d’ordre et pourvoyeurs de fonds. Dans tous ses déplacements, elle a bénéficié de l’appui logistique, de l’encadrement diplomatique et du soutien politique des Ambassades d’Algérie. Elle s’est toujours identifiée au Polisario et s’est intégrée dans ses activités à l’étranger (cf. documents annexes joints).

    Durant ces années, Mme Aminatou Haidar, qui profitait de l’espace de liberté et d’ouverture démocratique du Royaume, n’a pas agi en tant que défenseur des droits de l’Homme, mais en tant qu’activiste politique qui travaille ouvertement pour les intérêts d’un gouvernement étranger. Sa grève de la faim doit être perçu comme un « coup » médiatique visant à répondre, par l’émotionnel, au désarroi d’une organisation militaire en plein déclin – le Polisario -, incapable de la moindre ouverture dans le cadre des négociations actuelles parrainées par l’ONU.

    …/…

    2. Les fondements de la décision des autorités marocaines : une réponse proportionnée

    Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement. En affirmant aux services douaniers qu’elle renonçait à sa nationalité marocaine, elle s’est délibérément placée en dehors du code marocain de la nationalité et des protections qui en découlent. Ne souhaitant pas accomplir les formalités d’accès au territoire, pourtant reconnues et exigées dans tous les aéroports du monde, elle a choisi librement de ne pas y accéder. A noter à ce propos que la transgression de ces règles est passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses comme aux Etats-Unis.

    Au regard du droit international, le Maroc a refusé à Mme Aminatou Haidar d’accéder à son territoire en application du règlement de l’Organisation de l’aviation civile internationale.

    Plus généralement, sa conduite est incompatible avec l’article 12 du Pacte des droits civils et politiques des Nations Unies, sur les obligations de préservation de l’ordre public. De même, elle est en contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998 sur les « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme », qui impose le respect de la loi pour satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique ; l’article 19 de cette même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétée comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution. Enfin, la 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable car, depuis le cessez-le-feu de 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    Le Maroc est donc légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    La situation de Mme Aminatou Haidar a été immédiatement exploitée par l’Algérie et le Polisario comme élément de surenchère et de chantage pour reporter la reprise des négociations. Sa grève de la faim, entamée le 13 novembre 2009 à l’aéroport d’Arrecife de l’archipel espagnol des Canaries, si douloureuse qu’elle puisse être pour cette militante et sa famille, ne contribue aucunement à améliorer le processus de dialogue engagé avec le Polisario sous l’égide des Nations-Unies.

     

    ANNEXE 2

    Analyse détaillée des fondements de la décision marocaine

    ANALYSE DETAILLEE DES FONDEMENTS DE LA DECISION MAROCAINE

    1. Au regard du droit marocain :

    1. Passeport, une pièce d’identité marocaine :

    1. Au Maroc, comme dans le reste des pays du monde, la Carte d’identité nationale et le passeport sont délivrés à la demande, selon une procédure et sur la base d’un dossier comportant un certain nombre de pièces administratives ;

    2. Madame Haidar a fait le libre choix de demander, suivant la procédure en cours, un passeport marocain et l’a obtenu ;

    3. C’est en tant que Marocaine, détentrice d’un passeport marocain, qu’elle a pu obtenir des visas et se rendre dans de nombreux pays.

    1. Refus d’accomplir les formalités juridiquement exigées d’accès au territoire :

    1. Mme Haidar a refusé de remplir, comme il se doit, la fiche de déparquement.

    2. Les mesures appliquées au Maroc, notamment les formalités d’entrée au territoire, sont universellement établies et exigées. Leur transgression est même passible de sanctions dans certaines législations, ou de mesures rigoureuses, comme c’est le cas aux Etats-Unis d’Amérique notamment.

    1. Négation de la nationalité marocaine :

    1. Mme Haidar est née Marocaine, en 1966, à Akka, province de Tata (Anti-Atlas), en dehors de la zone connue sous le nom de « Sahara occidental » ;

    2. L’intéressée a affirmé aux services douaniers et au personnel de sécurité qu’elle n’est pas marocaine. Sur ce, elle a affirmé vouloir renoncer à sa nationalité, rendant ainsi caducs ses pièces d’identité nationale ;

    3. C’est donc délibérément que Mme Haidar s’est placée en dehors du code marocain de la nationalité, et partant des protections et garanties qui en découlent.

    4. Face à l’entêtement de Mme Haidar, les autorités marocaines se sont trouvées contraintes d’appliquer la loi. Préférant ne pas accomplir les formalités exigées, l’intéressée a, ainsi, choisi, elle-même, de ne pas accéder au territoire.

    5. La marge entre liberté d’expression et devoir de citoyenneté a été ostentatoirement violée.

    6. Au regard du droit marocain, Mme Haidar n’a fait l’objet d’aucune mesure d’expulsion, ni de refoulement ou de bannissement.

    1. Au regard du droit international :

    1. Que l’individu soit marocain ou étranger, il doit respecter les formalités exigées aux postes frontières. L’intéressée n’a qu’à respecter le droit. Elle ne l’a pas fait. Le Maroc lui a refusé l’accès à son territoire en application du règlement de l’OACI.

    1. La gestion de cette question ne comporte aucune violation du Pacte des droits civils et politiques à l’encontre de Mme Haidar en tant que citoyenne marocaine. Il est à souligner que le Pacte impose des obligations que Mme Haidar a sciemment refusé de respecter, notamment celles relatives à la préservation de l’ordre public (cf. article 12).

    1. Les actes, les déclarations, les objectifs poursuivis par A. Haidar sont en complète contradiction avec les termes de la résolution de l’Assemblée générale 53/144 du 9 décembre 1998, relative aux « droits et obligations des défenseurs des droits de l’Homme ». En effet, l’article 17 de cette résolution impose à chacun, agissant individuellement ou en association avec d’autres, l’obligation du respect de la loi afin de satisfaire aux exigences de la morale, de l’ordre public et du bien-être général dans une société démocratique. L’article 19 de la même résolution énonce, par ailleurs, qu’aucune de ses dispositions ne peut être interprétées comme un droit de se livrer à une activité ou d’accomplir un acte visant à détruire les libertés visées dans la résolution.

    1. La 4ème Convention de Genève de 1949 n’est pas applicable dans le cas de Mme Haidar. Nous ne sommes ni dans une situation d’hostilités ouverte, ni dans une situation d’occupation ou de violence interne. En effet, depuis la proclamation du cessez-le-feu en 1991, la question du Sahara est entrée dans une phase de recherche d’une solution politique par la négociation.

    1. Le Maroc est légalement et légitimement fondé à prendre les mesures de maintien de l’ordre public, de la sécurité des biens et des personnes, et de la tranquillité des citoyens.

    A : Faïçal Laraichi

    De : Olivier Le Picard / Gaëtan de Royer

    Le : 18 décembre 2009

    Objet : Première note de débriefing sur l’affaire Aminatou Haidar

    1. Couverture en France

      1. Genèse de l’affaire : 13 novembre 2009 (passeport confisqué)

    1.2. la couverture en France de l’affaire Haidar a connu trois phases bien distinctes :

    • la première, du 13 novembre au 4 décembre est relativement calme, c’est-à-dire limitée aux médias français à vocation internationale, à faible impact en France ; elle est alimentée par la MAP et par les correspondants espagnols de l’AFP ;

    • la deuxième commence le soir du 4 décembre, à la suite du retour avorté de Mme Haidar, qui souligne de manière « spectaculaire » le différent entre l’Espagne et le Maroc ; c’est à partir de cet instant que les premières retombées significatives sont enregistrées (presse écrite généraliste ; quelques télévisions nationales) ;

    • la troisième est la plus courte mais la plus intense ; elle est engendrée par les complications médicales du 17 décembre puis le dénouement de l’affaire.

    1.3. Cette dernière phase devrait logiquement se prolonger ce week-end, avant de retomber à l’approche de Noël.

    Pour l’heure, on observe surtout des retombées sur les radios et télévisions françaises à vocation internationale : TV5 Monde, France 24, RFI, Euronews (faible impact). Les grandes radios et télévisions généralistes sont très discrètes. La presse qui a déjà évoqué le sujet (Figaro, Libération, La Croix,…) devrait y revenir demain, pour clore le sujet.

    Depuis la visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri, la position du Maroc est relayée de manière plutôt satisfaisante ; le message consistant à souligner que Mme Haidar n’est pas une militante des droits de l’homme mais une proche du Polisario est bien passé ; plusieurs commentateurs relèvent enfin que le Parlement européen s’est abstenu de condamner l’affaire.

    2. Enseignements

    Il nous semble nécessaire de travailler dès maintenant sur des scénarios de crise et sur les interactions entre les médias marocains, français et internationaux.

    Compte tenu du dénouement de cette affaire, il semble probable que les activistes vont essayer d’entretenir le niveau d’intérêt des médias et générer d’autres affaires semblables.

    Nous pensons que la cellule de crise communication peut parer ces coups médiatiques et les gérer au mieux, à condition :

    • d’anticiper les scénarios prévisibles (nouvelles provocations impliquant d’instruire les fonctionnaires sur la manière d’agir,…) ;

    • de créer les conditions d’une réactivité immédiate, proportionnée et efficace en termes de communication ;

    • de réactiver le plan de contact institutionnel et médiatique en France, autour de M. Laraichi et de M. l’Ambassadeur, pour booster l’efficacité du système de communication en cas de crise.

    La visite en France de M. Taïeb Fassi-Fihri et le travail argumentaire qui a été mené en parallèle, par l’intermédiaire d’une note de synthèse notamment, a permis de mieux faire comprendre la position du Maroc. D’où l’intérêt, à l’avenir, d’anticiper ce type de réponse et d’intervenir, si besoin, très en amont.

    * * *

    En-tête Ambassade                                                                     DRAFT

     

    Paris, le 18 décembre 2009

    Dénouement de l’affaire Aminatou Haidar : la loi nationale s’applique sur tout le territoire marocain

    Le Maroc se félicite de l’écoute et de la compréhension manifestées par ses amis et partenaires sur la question du Sahara marocain. Tous ont reconnu que, dans l’attente d’une solution politique définitive, la législation nationale s’applique sur l’ensemble du territoire marocain.

    Le fait que les formalités d’usage aient été accomplies à l’entrée sur le territoire du Royaume est de nature à satisfaire l’ensemble des Marocains attachés au respect total de la loi nationale, par tous, sans exception et sur l’intégralité du territoire marocain. Dans ces conditions, conformément à la tradition de générosité et d’ouverture du Peuple Marocain, le passeport marocain qu’elle réclamait, a pu lui être rendu.

    Cette affaire a permis de démontrer que les agissements de cette activiste n’étaient pas liés à la promotion des droits de l’Homme mais qu’elle avait bel et bien agi pour le compte du Polisario, qui demeure un mouvement totalitaire, héritier de la Guerre froide. Ce mouvement est soutenu, abrité et financé par l’Algérie qui, par la rigidité de sa position, constitue le principal point de blocage à la résolution de ce conflit artificiel.

    Le Maroc, comme l’ensemble de ses partenaires, rappelle l’importance et la centralité du processus politique de négociation, sur la base du réalisme et de l’esprit de compromis, processus engagé à la faveur de l’initiative marocaine d’autonomie. La négociation est la seule stratégie raisonnable pour parvenir à une solution politique définitive au profit d’un Maghreb uni, stable et prospère.

    Contact : M. Redouane Adghoughi, Ministre Conseiller auprès de S.E. M. El Mostapha Sahel, Ambassadeur du Royaume du Maroc en France, 01.45.20.91.48.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Aminatou Haidar, aéroport de Lanzarote, communication&institutions,

     

  • Le peuple sahraoui commémore le 44ème anniversaire de la RASD

    Il y a 44 ans, le 27 février 1976 plus précisément, le Front Polisario proclamait la République Arabe Sahraouie Démocratique. Une décision qui a eu l’effet d’une gifle au complot ourdi contre le peuple sahraoui au nom de la lutte contre le communisme et le socialisme.

    La proclamation de la RASD était la réponse idoine au vide politique laissé par le retrait de l’Espagne de sa colonie connue sous le nom du Sahara Occidental. La date choisie n’est pas fortuite ni produit du hasard. Elle vient le lendemain du retrait officiel de l’Espagne annoncé le 26 février 1976.

    Ce jour-là, j’étais au sommet de Lemgassem, la chaîne montagneuse qui se trouve au nord de la localité de Tifariti. Nous y sommes depuis un peu plus de deux mois. La situation était difficile. La résistance armée contre l’invasion marocaine venait de commencer dans des conditions caractérisées à l’époque par le manque de moyens. La deuxième bataille d’Amgala avec contribué à la remontée de la morale des combattants sahraouis qui ont découvert les points faibles des « chleuhs », terme qui désigne les marocains en général.

    Un vieux combattant sahraoui allume la radio. Nous entendons une voix félicitait la population sahraouie pour la naissance de sa république. Etonnés, nous nous posions des questions sur le sens d’une telle proclamation alors que le Maroc est en train d’occuper la totalité de notre territoire. Plus tard, nous allons comprendre. Il est de notre droit de combler le vide institutionnel et légal laissé par le retrait de l’Espagne et le non célébration du référendum d’autodétermination. C’était une décision historique et dont le poids est incommensurable. En 1984, elle poussera le Maroc à quitter l’OUA et elle est membre de plein droit de l’Union Africaine.

    La célébration du 44ème anniversaire de la RASD tient à un moment décisif du conflit sahraoui. Le Maroc se trouve en crise à tous les niveaux :

    – Diplomatique : Rabat est en conflit avec la communauté internationale en raison de son refus de se plier au droit. Le SG de l’ONU peine à trouver une personnalité prête à assumer la poste d’Envoyé des Nations Unies pour le Sahara Occidental en raison de l’impasse créée par le soutient de la France à la politique d’entêtement du Maroc.

    -Régional : Rabat se trouve en conflit avec tous ses voisins. Le dernier en date, la polémique qui a poussé l’Algérie à annuler la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères.

    – Politique : Le printemps marocain est aux portes. Malgré la répression sauvage qui s’est abattu sur la région du Rif, les marocains ont manifesté mercredi dernier à Casablanca. La révolte s’est accaparé des réseaux sociaux devenus le champ de bataille contre le Makhzen. Plusieurs activistes et chanteurs de rap ont été arrêtés et condamnés à de lourdes peines.

    -Economique : Ravagé par la crise financière, le Maroc a appelé, à plusieurs reprises, les institutions financières internationales pour venir en aide au royaume. Aujourd’dui, El Himma et Bourita se trouvent en Arabie Saoudite pour quémander de l’argent.

    – Le retour en force de l’Algérie sur la scène internationale et les déclarations du président Tebboune rappelant la nécessité de résoudre le conflit sur la base de la légalité internationale.

    Entre-temps, les marocains, y compris leurs pseudo-démocrates, continueront de nager dans les fantasmes de la grandeur de leur terrorisme qui a secoué l’Europe et le Proche Orient.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, République Arabe Sahraouie Démocratique, RASD, 44ème anniversaire,

  • Les enjeux économiques au Sahara occidental

    Le conflit du Sahara Occidental revient dans l’actualité récente, marqué notamment par la montée des tensions entre le Maroc et le Polisario à cause de l’ouverture de consulats aux territoires occupés sahraouis et le langage sur la désignation d’un nouvel envoyé onusien pour l’ancienne colonie espagnole.

    Ce territoire présente, officiellement, plusieurs enjeux ; la question de la sécurité dans le Sahel, la défense des droits de l’homme et le droit à l’autodétermination des peuples. Mais officieusement, ce conflit a surtout des intérêts économiques, stratégiques et territoriaux. Au vu de la crise et de la situation difficile de pays comme le Maroc, l’Espagne ou encore l’Algérie, les zones inexploitées du Sahara Occidental sont une aubaine pour ces acteurs, ce qui dicte leur politique en fonction de ce territoire.

    Un territoire potentiellement riche en matières premières…

    Les provinces du sud ou le Sahara Occidental selon les différents points de vue, possèdent des sous sols qui regorgeraient de matières premières. La première richesse de ce territoire est le phosphate, qui est la ressource principale du Maroc. Il a été découvert d’importantes réserves de fer et de phosphate dans la région, ce qui arrange fortement le Maroc, plongé dans de graves problèmes économiques. Des récentes découvertes d’hydrocarbures le long des côtes du Sahara Occidental vont également être au centre de conflits, car au-delà du fait que le Maroc s’administre ces richesses au détriment du Sahara, l’Espagne peut également entrer en conflit avec le Maroc. En effet, les côtes sahraouies sont bordées par les Canaries, qui peuvent également revendiquer le pétrole au large car les réserves sont à cheval sur les ZEE espagnoles et marocaines (ou sahraouie selon le point de vue), ce qui peut laisser penser qu’il y aura un gain de tensions entre l’Espagne et le Maroc, mais également l’Espagne et le Polisario.

    …mais encore peu exploité.

    Les réserves sont cependant difficiles à estimer, et il faut donc attendre les inspections des différents groupes pétroliers avant de donner un ordre de grandeur des richesses d’un point de vue pétrolier. Des sociétés marocaines du secteur énergétique ont signé des contrats d’exploration de pétrole avec des entreprises comme Total au large de la côte, ce qui a provoqué la colère du Front Polisario. Le Maroc avait prévu de réalisé ses premiers forages dans la région pendant l’été 2014 (pas d’actualisation de ces données aujourd’hui).

    Les entreprises marocaines exploitent d’autres richesses au Sahara, comme la pêche par exemple. En effet, ces accords incluent les eaux territoriales du Sahara Occidental et ne profite donc en rien à la population locale. M. Mokhtar déclare le 3 décembre 2013 à Alger, que « les richesses naturelles spoliées actuellement par le Maroc sont estimées à 4,5 milliards dollars par an ». Ces revenus sont « utilisés pour l’acquisition d’armes pour réprimer brutalement la lutte du peuple sahraoui qui revendique son droit légitime à l’autodétermination ».

    Dans ce conflit, il est officiellement rarement question de matières premières dans les discours des acteurs. Mais avec la description du territoire et ses richesses, on comprend vite que le Sahara Occidental prend une autre dimension.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO,

  • La « marche verte » du Maroc était une idée d’Henry Kissinger

    La presse espagnole vient de publier des documents déclassifiés de la CIA attestant qu’en 1975 les États-Unis craignaient un possible effondrement du régime franquisme au profit des socialistes. Il en aurait résulté une indépendance du Sahara espagnol au profit de l’URSS.
    Aussi le secrétaire d’État US, Henry Kissinger, organisa la « Marche verte » avec le roi Hassan II du Maroc, le 6 novembre. Le 14 novembre, le gouvernement espagnol décolonisa le Sahara au profit du Maroc et de la Mauritanie. Le 20 novembre ont annonça la mort du caudillo Franciso Franco qui était en état végétatif depuis plusieurs semaines.
    Selon ces documents, le prince Juan Carlos, qui lui succéda le 22 novembre en tant que roi d’Espagne, avait donné son approbation à la CIA —ce qui constitue une haute trahison—, craignant lui aussi un glissement du régime à la mort du caudillo.

  • Tebboune à Russia Today :  » L’Algérie aspire à renforcer ses relations avec la Russie »

    Le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune a affirmé que l’Algérie aspirait à renforcer ses relations avec la Russie pour les hisser au niveau de l’entente et du rapprochement politiques entre les deux pays. Lors d’une entrevue accordée à la chaîne de télévision « Russia Today Arabic » diffusée vendredi, M. Tebboune a déclaré: « Nous souhaitons hisser nos relations avec la Russie, qui est quasiment un pays frère et non ami seulement, au niveau de l’entente politique et de la similitude des principes de libération », ajoutant vouloir voir ces liens franchir une nouvelle étape « pour le renforcement des relations économiques et culturelles avec ce pays auquel nous vouons estime et respect ».

    Dans ce sillage, le Président de la République a indiqué que l’Algérie était honorée de tisser des liens étroits avec la Russie, pays au legs historique et culturel, qui soient à la hauteur du rapprochement politique et de la convergence des vues entre les deux pays. « L’Algérie n’a et n’aura aucun problème avec la Russie, vu que nous partageons les mêmes principes », a-t-il soutenu. Dans le cadre des démarches communes visant le renforcement des relations bilatérales, le Président Tebboune a indiqué avoir reçu une invitation de son homologue Vladimir Poutine pour une visite en Russie, ajoutant que cette visite, qui le « réjouit », a dû être ajournée en raison de son agenda « chargé ».

    A une question sur le retour de la diplomatie algérienne au-devant de la scène internationale, à la faveur d’une intense activité, M. Tebboune a affirmé que l’Algérie, « par sa crédibilité et son intégrité », est « apte à jouer le rôle de médiateur » et « sa démarche est désintéressée car procédant des principes de sa Glorieuse révolution du 1er Novembre », rappelant « la grande expérience de l’Algérie dans ce domaine, notamment en matière de médiation et ce depuis l’indépendance ».

    « Le retour de la diplomatie algérienne est une revendication populaire, issue de la profonde conviction des Algériens en les vertus de l’unité, particulièrement lorsqu’il s’agit de nos frères (…). Il nous est difficile de voir un peuple arabe souffrir et de ne pas agir. Le cas est le même pour des peuples non arabes, la diplomatie algérienne est connue pour son rôle dans plusieurs questions à travers le monde (Timor Oriental, Sao Tomé et Principe, l’apartheid en Afrique du Sud, la question palestinienne, le Sahara occidental ainsi que le dossier libyen), a-t-il souligné.

    Pour le dossier libyen, le Président Tebboune a estimé que « les démarches de l’Algérie pour le règlement de la crise dans ce pays frère obéissent certes aux dénominateurs communs entre les deux pays et peuples, algérien et libyen, comme la langue, la religion et le voisinage mais surtout à un devoir de reconnaissance +inoubliable+ pour le peuple algérien à l’égard du peuple libyen à savoir son soutien à notre Guerre de libération nationale ».

    Quant aux nombreuses visites de responsables étrangers en Algérie, le Président Tebboune, a précisé que l’Algérie, partant de son principe de non alignement, veillait à « observer l’équidistance vis-à-vis de tous les protagonistes et tous les intervenants dans n’importe quelle question », assurant que « quand on veut jouer un rôle de médiateur, on doit faire attention à ne prendre partie ».

    Soulignant que tous les intervenants dans le dossier libyen « sont des pays frères et amis, que ce soit l’Egypte, les Emirats Arabes Unis, la Turquie ou la Russie », M. Tebboune a soutenu que « la voix de l’Algérie peut, ainsi, être écoutée, d’autant que son seul souci est de stopper l’effusion de sang dans ce pays frère et mettre un terme à la tragédie que vivent les Libyens, sans aucunes visées politiques, économiques ou expansionnistes ».

    Concernant la Turquie, le président de la République a déclaré: « nous avons avec ce pays de solides relations séculaires, et nos relations se poursuivent », cependant, a-t-il insisté, « l’Algérie ne peut être impliquée dans une politique qu’elle n’aura pas choisie. Notre politique, c’est nous qui la choisissons et ne peut nous être imposée », a-t-il ajouté. S’agissant de la visite prévue de l’Emir de Qatar, le Président de la République a indiqué que « l’Emir de Qatar est un frère qui est le bienvenu », précisant que « nous n’attendons aucune contrepartie ni des frères qataris, émiratis, saoudiens, égyptiens ni même d’autres pays amis ».

    Dans le même contexte, M. Tebboune a fait savoir qu’il voulait effectuer une visite en Arabie Saoudite, « mais mon agenda interne chargé avec l’ouverture de plusieurs chantiers m’a amené à reporter la visite à ce pays auquel nous vouons fraternité et considération », a-t-il expliqué.

    Concernant les relations avec le Maroc et la possibilité d’ouverture des frontières, le président de la République a affirmé que « pour qu’un mal disparaisse, il faudrait que ses causes le soient », soutenant qu’ »aucun reproche ne peut être fait à l’Algérie pour une insulte au Maroc ou à son peuple… ». « Le peuple algérien voue des sentiments d’estime et de fraternité à son frère marocain… », a-t-il ajouté, relevant la réciprocité du peuple marocain comme l’a démontrée l’ambiance de joie partagée dans plusieurs villes marocaines lorsque l’Algérie a remporté la dernière Coupe d’Afrique, organisée en Egypte.

    Quant aux frontières avec le Maroc, le Président Tebboune a dit que leur fermeture avait été « une réaction », précisant que cette fermeture « pour une deuxième fois, avait été plus douloureuse que lors de la première ».

    Dans ce cadre, il a rappelé la rencontre tripartite qui a réuni le défunt président Chadli Bendjedid et les Rois Fahd Ben Abdelaziz et Hassan II avant la réouverture pour la deuxième des frontières, lors de laquelle e Président Chadli avait déclaré: « Je crains la fermeture, une autre fois, des frontières qui serait très douloureuse pour les relations bilatérales ».

    Dès lors, a poursuivi le Président Tebboune, il a été convenu de laisser le dossier du Sahara Occidental entre les mains des Nations-Unies et de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) (UA actuellement), avec le rétablissement des relations de fraternité et des échanges commerciaux ». La décision de fermeture des frontières intervenait dans « une conjoncture qui nous était très défavorable et éminemment critique pour nous accuser de terrorisme et imposer le visa aux Algériens, d’autant qu’à ce moment un pays européen cataloguait tous les Algériens de +terroristes+ et avait fermé son espace aérien à l’Algérie (…) », a-t-il souligné.

    Mettant en avant la profondeur des liens entre les pays du Maghreb arabe, M. Tebboune a estimé qu’il « est difficile de parler le même discours lorsqu’il y a des intentions sous-jacentes. Nous, nous sommes clairs et notre pays est très lisible dans sa politique ». Dans ce contexte, le président a conclu en souhaitant « voir la situation, avec le Maroc pour lequel nous n’avons aucune animosité, aplanie loin de toute manoeuvre ou tentative d’isolement de l’autre… ».

    Concernant la position de l’Algérie au sujet de ce qui a été qualifié de +Deal du siècle+, le président de la République a rappelé que « la position de l’Algérie vis-à-vis de la Cause palestinienne, est une position de principe immuable », exhortant les Palestiniens à la réunification des rangs pour sortir de « la situation de division et de dispersion » que vit la Palestine et même les pays arabes. Se disant « convaincu » que ce deal « ne pourra aboutir, car non fondé sur des bases logiques, historiques ou éthiques, ni même sur les principes du droit international », M. Tebboune a déclaré que ce plan « est voué logiquement à l’échec » et que l’Etat palestinien « sera inéluctablement instauré ».

    Pour ce qui est du rôle que peut jouer l’Algérie, le président de la République a indiqué que les Etats Unis « sont un pays ami avec lequel nous n’avons jamais eu de problème. La voix de l’Algérie est la voix du droit. Il est question-là, de l’histoire d’une nation et n’ont d’une transaction commerciale », a-t-il soutenu. Affirmant qu’un « peuple entier ne peut pas être rayé comme ça de la carte », il a rappelé « les voix qui s’élèvent contre ce Deal au sein du Congrès américain et de l’Union européenne (UE), outre son rejet par les Etats issus des Mouvements de libération et même par une grande partie de la société israélienne, ce qui confirme que son sort c’est l’échec », a-t-il déclaré. « Il faut aller vers un Etat palestinien indépendant aux frontières de 1967 avec El Qods Echarif pour capitale », a soutenu le président de la République.

    Pour ce qui est de la Syrie, M. Tebboune a réaffirmé que l’Algérie, fidèle à ses principes, « ne peut accepter aucune atteinte à un ays arabe », rappelant que « la Syrie est l’un des pays fondateurs de la Ligue Arabe et un pays séculaire, dont l’effondrement ne nous est jamais venu à l’esprit ». Ce qui a affaibli la Syrie au niveau international », a-t-il expliqué, « c’est d’être le seul pays à n’avoir jamais envisagé la normalisation (avec Israël) et d’être un Etat de front, une position qui a sous-tendu, des années durant, sa politique, son économie et ses institutions, d’où un rétrécissement de l’espace démocratique et des libertés ».

    Concernant le calendrier des réformes politiques en Algérie, le Président Tebboune a affirmé que « le chantier de la révision constitutionnelle sera achevé au plus tard d’ici le début de l’été, et, avant la fin de l’année, nous aurons terminé avec la Constitution et le Code électoral pour parvenir, ainsi, aux élections législatives et locales ».

    Pour ce qui est des appels à la dissolution du Parlement et à l’organisation de législatives anticipées avant l’amendement de la Constitution, M. Tebboune a expliqué que « la logique dans la construction d’une maison, voudrait que l’on commence par les fondations ». La Constitution, a-t-il dit, est « le fondement de tout Etat et il n’est pas normal de commencer par des élections avant de définir le rôle des élus et la question du contrôle ».

    « Les mêmes raisons produisant les mêmes effets, la dissolution du Parlement et l’organisation d’élections législatives conduira au même résultat, car l’argent sale continue à circuler et le trafic d’influence existe encore ». « Une fois réglementés tous ces aspects juridiques et criminalisées certaines pratiques, nous pourrons aller vers un Parlement dont la majorité des membres seront des jeunes intellectuels ayant suffisamment d’autorité morale pour agir », a-t-il poursuivi.

    En réponse à une question sur le Hirak populaire que vit le pays depuis une année, le Président de la République a affirmé « avoir qualifié le Hirak de +béni+ en connaissance de cause », précisant que « l’Etat algérien a frôlé l’effondrement et la disparition de ses institutions et cela s’inscrivait dans le cadre de l’agenda de ceux qui voulaient faire de l’Algérie une autre Syrie, une autre Libye ou un autre Irak ».

    Par ailleurs, M. Tebboune a indiqué que « le Hirak a sauvé l’Etat algérien également des dérives autocratiques et des velléités de perduration de la tragédie politique que vivait l’Algérie ». Après avoir rappelé le rôle du peuple algérien dans toutes les étapes phares de l’Histoire du pays, notamment durant la Guerre de libération nationale, M. Tebboune a souligné que « par ce Hirak, le peuple algérien a montré qu’il était un peuple pacifique, cultivé et politisé et qu’il n’était nullement violent ou terroriste comme le prétendaient même certains frères ».

    Les Algériens, a-t-il poursuivi, « ont donné ainsi des leçons au monde, notamment quant au caractère républicain de l’Armée nationale populaire (ANP), laquelle a démontré par son patriotisme qu’elle était la digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN) », rappelant à ce propos qu’ »aucune goutte de sang n’a été versée ». « En barrant la route au cinquième mandat et au prolongement du quatrième, le Hirak a fait tomber les têtes qui ont mené le pays à cette situation et conduit à la poursuite de tous ceux qui exploitaient l’économie nationale à des fins personnelles et qui sont aujourd’hui en prison », a-t-il ajouté dans ce sens.

    Concernant le reste des revendications du Hirak, le Président Tebboune a précisé qu’il s’agit « maintenant de revoir le mode de gouvernance du pays, de garantir la plus large marge possible de libertés et d’instaurer l’équilibre entre les institutions pour éviter la domination de l’une ou l’autre, et partant, se prémunir contre tout dérapage vers l’autocratie et l’autoritarisme ».

    S’agissant des citoyens qui continuent d’investir la rue chaque vendredi, le président Tebboune a déclaré: « personnellement, je n’y vois aucun inconvénient, c’est leur droit et c’est ça la démocratie ». « La seule crainte, c’est les dérapages résultant de l’infiltration des rangs du peuple, même s’il en est conscient », a-t-il ajouté. Au volet économique, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie aspirait, sous son mandat, « à l’édification d’une économie propre et intègre, dont la principale finalité est la création de richesse et d’emplois et le traitement de la tragédie sociale infligée au citoyen ». « Il est impératif de sortir de la dépendance à la rente pétrolière et ‘aller à la quête d’autres ressources afin d’asseoir une économie qui n’est pas axée sur l’importation mais fondée sur des bases logiques et nationalistes, une économie profitant au pays et au citoyen et non à un clan d’oligarques », a-t-il insisté.

    Concernant le gaz de schiste, le Président de la République a rappelé que cette question « a été instrumentalisée pour susciter la colère ». « Je n’ai jamais dit que nous allions exploiter le gaz de schiste », a-t-il précisé, soulignant « avoir simplement relevé, chiffres à l’appui, que le développement et la croissance de l’Algérie nous ont amenés à consommer la moitié de notre production gazière ». Et d’affirmer « la décision est subordonnée aux conclusions des experts, c’est eux les spécialistes ».

    Dans ce contexte, M. Tebboune a déclaré que l’Algérie avait des trésors de ressources, dont la plupart non connus, mettant en avant « l’agriculture aussi bien dans le nord que dans le sud du pays ». L’agriculture saharienne, a-t-il relevé « n’est pas assez exploitée en dépit de l’existence d’eaux souterraines estimées à 15.000 milliards de m3, parfois à moins de 50m de profondeur, sans parler des grandes étendues de terres ». »Avec peu des moyens techniques, l’agriculture algérienne a pu produie, fin 2018, l’équivalent de 18 milliards USD », a-t-il poursuivi, évoquant « le potentiel humain important avec la sortie, chaque année, de 200.000 étudiants des universités algériennes ».

    Concernant le sujet de la devise, M. Tebboune a réaffirmé d’abord qu’une fois la situation économique améliorée », il « augmentera la valeur de l’allocation touristique pour préserver la dignité des Algériens ». Le marché parallèle de la devise servait « la contrebande », « d’où l’impératif de construire une économie propre et transparente avec une industrie réelle et non factice, une économie qui apporte des solutions au pays », a-t-il ajouté. M. Tebboune a mis en avant, dans le même ordre d’idée, l’importance de promouvoir le tourisme, de libérer l’initiative et de faciliter l’accès des jeunes aux crédits. Interrogé sur ses impressions au sujet du film documentaire sur « les zones d’ombre », projeté devant les walis lors de leur dernière rencontre avec le Gouvernement, le président de la République a indiqué que « ces images sont réelles et je les connaissais de par mon expérience en tant que responsable local, des années durant ».

    «Le plus triste est que personne ne s’est intéressé à la souffrance de ces citoyens et que tous étaient focalisés sur l’embellissement des villes », a-t-il déploré. Ace propos, le Président Tebboune a fait état de l’importance qu’il attachait au monde rural pour plusieurs raisons, notamment historiques, rappelant « les affres endurées par les populations rurales durant le colonialisme et même durant la période du terrorisme avec 70% des victimes ».

    La tribune des lecteurs, 24 fév 2020

    Tags : Algérie, Hirak, Abdelamjid Tebboune, Maroc, frontières, 

  • Comment le Maroc insistait sur la participation de l’Algérie aux négociations sur le Sahara Occidental

    L’Envoyé pour le Sahara Occidental à Rabat : des progrès en public, des problèmes en privé

    Classé par: Charge d’Affaires, a.i., Robert P. Jackson pour des raisons 1.4 (b) et (d).

    1. (S) Résumé: Envoyé personnel de l’UNSYG pour le Sahara occidental Christopher Ross a quitté le Maroc après sa deuxième visite le 30 juin sans accord final sur les pourparlers informels proposés. Malgré déclarations positives en public, ni lieu ni date été convenu pour les réunions informelles, destinées à relancer les négociations parrainées par l’ONU, au point mort pendant près d’un an et demi. Apparemment, après avoir appris que l’Envoyé de l’UNSYG n’avait apporté aucune réponse de Bouteflika sur une meilleure coopération bilatérale, le roi Mohammed VI a décliné à la dernière minute recevoir l’ambassadeur Ross. Les contacts du MAE nous ont également dit que malgré le consentement algérien à assister aux réunions informelles (comme demandé Réf B), le GOM voulait maintenant des assurances que le GOA va « pleinement » participer, et a demandé à Ross une feuille de route sur la façon dont des réunions informelles mèneraient à des négociations. L’annonce de la volonté du Polisario de participer a rendu difficile l’accord du gouvernement du Maroc (GOM), mais Ross a d’autres lieux potentiels. À Rabat, Ross a également rencontré le secrétaire général de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) Habib Ben Yahya pour parler d’intégration régionale et a rencontré le politicien monté et ami du roi Fouad Ali El Himma. Les Marocains ont convenu avec Ross de suivre à New York. Ils ont demandé l’engagement du gouvernement américain (USG) et les autres Amis avec l’Algérie. Une poussée diplomatique pour la flexibilité par les deux pays pourrait aider à obtenir que le processus se remette sur la bonne voie. Résumé de fin.

    Rotation positive sur un dernière balle diplomatique

    2. (U) Le ministre des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri a été rejoint par le chef du service de renseignement extérieur et de facto conseiller national en sécurité Mohamed Yassine Mansouri et le directeur Général du MAE pour les relations multilatérales Nasser Bourita pour des réunions prolongées le 29 juillet avec l’envoyé personnel du Secrétaire Général (PESYG) l’Ambassadeur Christopher Ross, qui était accompagné de membres du personnel de la DPA et du DPKO. Ils étaient rejoint au dîner par le chef du CORCAS, Kalihenna Ould Errachid, qui les a également rencontrés séparément. Ould Errachid a été renforcé par la récente victoire de son parti aux élections du conseil local de Laayoune, la capitale du Sahara occidental. Ross et la délégation ont également rencontré le ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa. Dans un commentaire à la presse, Fassi Fihri a déclaré que le Maroc était disposé à participer aux réunions informelles.

    3. (C) Selon une lecture du 1er juillet du représentant local de l’ONU Mourad Wahba, la réunion a abouti à un accord marocain pour assister aux réunions informelles proposées par Ross, mais avec une condition: que l’Algérie participe ouvertement, quoique de manière informelle. (Remarque: la référence A a indiqué que l’Algérie avait accepté à se joindre aux pourparlers informels, que les Marocains avaient demandés par Réf B. Note de fin.) L’Algérie n’avait pas accepté le profil que le GOM a exigé comme condition. Ni date ni le site n’ont été fixés mais Ross a une bonne offre de la Norvège pour héberger les pourparlers, qui pourraient encore avoir lieu début août.

    4. (S) Ross est resté sur soif jusqu’à la dernière minute pour savoir s’il aura une réunion avec le roi Mohammed VI. La réunion n’a finalement pas eu lieu. Il est probable que lors de ses réunions préparatoires avec le ministre des AE, Ross n’a pas été en mesure de déclarer qu’il avait un
    réponse du président Bouteflika, malgré deux visites effectuée à Alger, aux propositions sur les relations bilatérales qur Ross avait transmises en février du roi au Président Algérien.

    Ce qu’un Marocain veut

    5. (C) Le Directeur général du MAE pour les affaires multilatérales Nasser Bourita, un expert du GOM sur la question du Sahara occidental, a ensuite déclaré au Conseiller en Affaires Politiques que le roi avait déjà accepté le cycle informel en principe lors de la visite de l’envoyé en Février. Cependant, le Maroc avait encore des questions qui avaient besoin d’être clarifiées par Ross; L’accord algérien de participer en tant qu’observateurs seulement n’étaient pas suffisant. Dans les réunions informelles, tous participeraient aux discussions. L’Algérie doit participer pleinement, même de manière informelle.

    6. (C) Bourita a dit que le Maroc voulait également de Ross une vision, en fait une feuille de route indiquant où mènera l’informel, avant d’arriver à un accord. Y aurait-il plusieurs rencontres informels? Y avait-il une date cible pour les négociations? Les rencontres informels vont-ils apporter un agenda? Il craignait que les informels ne deviennent un tout nouveau processus / format. Enfin, il a déclaré que le GOM restait mécontent avec la localisation de Vienne, car il a été annoncé par le Polisario. Pourquoi le GOM devrait accepter un fait accompli du Polisario? L’annonce du Polisario a montré que le Front ne respecterait pas la confidentialité que Ross voulait pour les pourparlers informels.

    Prochaines étapes

    7. (C) L’ambassadeur Bourita a déclaré que Ross continuerait de travailler les détails avec les parties et les Amis de New York sur les nombreuses questions ouvertes; il s’agit notamment du niveau des réunions informels, qui pourrait être inférieur au niveau ministériel de Manhasset. Le 9 juillet, Bourita a convoqué à nouveau le Conseiller Politique pour souligner l’intérêt marocain pour une participation algérienne substantielle dans les réunions informelles para incluir les problèmes bilatéraux. Il a demandé que le gouvernement américain et d’autres amis s’engagent avec l’Algérie pour encourager la flexibilité. Le Conseiller Politique a rappelé la réticence algérienne traditionnelle, et espère que le Maroc pourra éviter de mettre en danger les informels, et un redémarrage du processus de négociation au point mort depuis longtemps.

    Réunions unilatéral de Ross à Rabat

    8. (SBU) À la suggestion de l’ambassade, Ross a pris la initiative de rencontrer le secrétaire général de l’Union du Maghreb arabe Habib Ben Yahya, qui l’a informé des efforts de l’UMA pour promouvoir l’intégration régionale fonctionnelle économique de bas niveau. Dans ses remarques à la presse, Ross a parlé de ses efforts pour promouvoir l’intégration, se référant à la partie de son mandat visant les relations maroco-algériennes.

    9. (C) Le 28 juin, Ross, son équipe et le Conseiller Politique se sont rencontrés officieusement avec Fouad Ali El Himma, l’ami le plus proche du roi Mohammed VI et le moteur du nouveau parti d’authenticité et de modernité (PAM). Le PAM, bien que créé il y a seulement un an, a remporté la majorité de sièges dans les dernières élections municipales. Le secrétaire général du parti PAM Mohammed Cheikh Biadillah, sahraoui et ancien ministre de la Santé, a rejoint la réunion à la résidence d’El Himma. En plus de politique intérieure, ils ont détaillé leurs efforts infructueux pour vaincre la machine politique de Kalihenna Ould Errachid, actuel président du Conseil royal du Sahara (CORCAS), dans le élections municipales à Laayoune, capitale du Sahara occidental. Sans remporter de siège dans la capitale, le PAM a réussi à unir l’opposition, et Biadillah lui-même, un ancien leader du Polisario a été élu vice-président du conseil de Samara, une autre ville près de la berme. Lui et El Himma ont indiqué que le PAM poursuivra sa lutter contre la Clan Kalihenna. (Remarque: Ross avait transmis en février au GOM les objections du Polisario contre la présence de Kalihenna au sein de la Délégation du GOM. Note de fin.) Ce soir-là, à la réception de l’ambassade du 4 juillet, Ross a rencontré des Sahraouis de ce côté-ci de la berme, ce qui lui a permis de mieux comprendre le point de vue des résidents du territoire du Sahara occidental, qu’il n’a jusqu’à présent pas visité.

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    Commentaire
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    10. (C) La visite a abouti à la première acceptation publique par le GOM de la réunion informelle proposée, bien qu’il l’a déjà acceptée en principe. On ne sait pas si les conditions du GOM et les objections sur les détails reflètent des questions de principe ou de ressentiment; il peut avoir déplacé les buts sur ses conditions pour les discussions. Les Marocains restent sûrement préoccupés par le fait que leur efforts pour améliorer l’entente avec l’Algérie ne va mener nulle part, malgré les efforts de Ross dans son mandat élargi. Il est loin d’être certain que ces questions puissent être résolues le temps de permettre la convocation des réunions informelles avant mi-août. Tout report risque d’être perturbé par le Ramadan, qui les feraient coïncider avec les travaux de l’AGNU en septembre. Il n’est pas certain que même avec les délégations limitées à deux, que le Maroc n’amènerait pas Kalihenna ou un autre sahraoui pro-marocain. Pour l’instant, la discussion se déplace vers les couloirs de l’ONU. L’appel des Amis à la flexibilité de la part des Algériens et des Marocains pourrait aider à franchir cette étape encore élémentaire dans la renaissance des négociations du Sahara occidental et que le dialogue inter-Mahgrebin reprenne son cours. Fin du commentaire.

    Jackson

    Source : Câble Wikileaks, 10 jui 2009

    Tags : Sahara Occidental, Algérie, Maroc, Front Polisario, Christopher Ross,

  • L’Algérie annule pour la deuxième fois la visite de la ministre espagnol des Affaires étrangères au dernier moment

    L’Algérie semble se réveiller d’un long sommeil dans lequel la France, le Maroc et l’Espagne ont fait preuve d’une insolence sans mesure.

    Plus de 45 ans après, cette meute de charognards n’a pas perdu l’espoir de s’accaparer des ressources naturelles du Sahara Occidental. Au contraire, ils sont devenu de plus en plus agressifs grâce à la complicité de l’institution onusienne, devenu une boîte qui veille sur leurs intérêts dans l’ancienne colonie espagnole.

    Cependant, il semble que cette époque de mépris et humiliation est révolue. Le président Abdelmajid Tebboune n’est pas prêt à se laisser faire par des pays qui se trouvent derrière l’instabilité, la pauvreté et le terrorisme vécus par les peuples de la région.

    Alger vient d’annuler, pour la deuxième fois, la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères d’un pays devenu une marionnette de l’État narco-terroriste du Maroc. Après avoir semé la zizanie, les espagnols osent déclarer qu’ils veulent parlent sécurité avec l’Algérie.

    Selon les fabulations du journal El País, la ministre se rendra en Mauritanie mardi pour participer pour la première fois à une réunion des cinq pays qui composent le G-5. « González Laya a souhaité ouvrir son agenda aux deux quartiers qui posent le plus de défis à l’Espagne, le Maghreb et le Sahel. Dans cette nouvelle étape, la diplomatie espagnole vise à «étendre et diversifier» les liens avec ces régions stratégiques ».

    En fin, à Alger le sentiment d’amertume est fort suite aux nombreuses trahisons de ces pays sans scrupules et qui ont poussé l’UE à octroyer un « statu avancé » à un pays dont les accointances avec le terrorisme et le trafic de drogue sont plus que prouvées.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Espagne, ONU, MINURSO,

  • Pourquoi cette déclaration de l’UE continue à disparaître ?

    Une clarification de la Commission Européenne sur l’étiquetage des produits du Sahara Occidental a été publiée, puis supprimée, puis publiée à nouveau et a été supprimée à nouveau des sites Internet de l’UE.

    Mis à jour le: 24.02 – 2020 16:41Imprimez cette page
    « Nous invitons la Commission européenne à publier sa déclaration pour la troisième fois », a déclaré Sara Eyckmans de WSRW.

    Le 5 février 2020, la Commission européenne a annoncé que les produits du Sahara Occidental devraient être étiquetés en conséquence. Mais environ 24 heures plus tard, toutes les traces de cette déclaration ont été supprimées des sites Internet de l’UE.

    Le 19 février, la déclaration de la Commission a été publiée à nouveau, sans aucun changement. Le texte était identique à celui du 5 février (traduction non officielle) :

    « Tous les produits importés, y compris ceux originaires du Sahara Occidental, doivent se conformer à la législation pertinente, y compris l’obligation de fournir des informations exactes et non trompeuses sur le pays d’origine ou la provenance de ces produits, qui dans ce cas doit donc être « Sahara Occidental ».

    Le 21 février, dans cette suite d’événements des plus étranges, cette déclaration a de nouveau disparu du site Internet du Parlement européen.

    « C’est indéchiffrable. La raison pourrait être le fait d’un web-technicien impatient de partir en week-end, jusqu’à la pression de Rabat qui ne sera certainement pas satisfait de cette reconnaissance claire que le Sahara Occidental n’est pas le Maroc. Dans les deux cas, nous attendons avec impatience des éclaircissements de la Commission, à la fois sur cette tournure des événements et sur la question de l’étiquetage », conclut Eyckmans.

    Source : WSRW, 24 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Union Européenne, Comisión Européenne,  ressources naturelles, Maroc, étiquetage,