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  • L’élitisme « à la française » a bien protégé la pédophilie

    Selon un témoignage réel que je recueillis de vive voix il y a une vingtaine d’année d’une estimable personne, en lien avec la Direction d la Protection de la Jeunesse, Ministère de la Justice, la pédophilie était…fort bien vue dans le microcosme local. « On ne peut pas faire grand chose côté Justice, me disait ce professionnel découragé, les protections de la pédophilie sont très puissantes à Paris. C’est difficile »

    La personne était écoeurée des affaires judiciaires étouffées tel le scandale public de Jack Lang au Maroc, entre beaucoup d’autres dossiers dont ce pro avait connaissance et bien évidemment ne partageait pas, secret professionnel oblige.

    La pédophilie touche traditionnellement des milieux liés à l’enfance tels l’Education Nationale, l’Eglise. Les délinquants « puisent  » dans le vivier mais en cachette.

    Ce qui choque ici et ce que démontre l’affaire Matzneff est cette accointance, tolérance pour l’intolérable. On cite donc les nombreuses affaires françaises dans des milieux qui valorisaient cette « utilisation » (illégale) de mineurs: Hamilton, le couple Bergé-Yves Saint-Laurent et leur Villa Majorelle, les années Mitterrand, les soixante huitards type Cohen-Bendit, l’affaire étouffée du Coral et des pontes de la mitterrandie, Jack Lang cité ici aussi pour Coral. Idem Matzneff !!

    DERIVE SOIXANTE HUITARDE et LES PSYCHANALYSTES

    Des lieux de vie animés par les mouvements d’antipsychiatrie des années 70 sont concernés (Affaire Père Jaouen) . Dolto, Foucault pris dans le même panier. La psychanalyste Dolto avait signé une pétition pour libérer des pédophiles notoires et racontait souvent n’importe quoi (dont les propos de 1979). Elisabeth Roudinesco analyse aujourd’hui ici les accointances théoriques des praticiens avec la pédophilie, une véritable dérive idéologique: Comment réagissez-vous à la polémique autour de certains textes de Françoise Dolto publiés dans le Canard enchaîné en janvier ?Françoise Dolto tenait souvent des propos insensés, notamment quand elle a commencé à être célèbre et qu’elle répondait n’importe quoi à n’importe qui. Dans toutes les citations bien connues, recueillies depuis des lustres sur Internet, c’est toujours la même litanie : elle prend les enfants pour des adultes parce qu’elle leur reconnaît, à juste tire, un statut de sujet, confond l’inconscient avec le conscient et accumule des cas particuliers tirés de sa clinique, comme si elle s’adressait à un cercle d’initiés : les femmes battues désirent «inconsciemment» être battues, les enfants aiment séduire «inconsciemment» les adultes, notamment leurs pères, etc.

    L’enfant version Dolto serait une personne et donc maître de son corps? Belle aubaine pour les pédophiles ! « L’enfant qui chercherait à le séduire Lui le bel adulte « est effectivement un leitmotiv du discours de justification chez Matzneff. Voici le parfait signe de la perversion. Le délinquant se dit tellement séduisant que même un enfant le désire !

    Matzneff – mêlé depuis longtemps à de véritables affaires judiciaires de pédophilie- qui « consomme » de jeunes garçons en Asie et s’en vante dans ses écrits passe pourtant sa vie sans être inquiété par la Justice. Un peu questionné mais protégé. Il continue à publier ses livres chez Gallimard, (éditeur de pédophilie dans le texte) émaillant même ô perversion, ses écrits de messages codés à ses victimes !

    Denise Bombardier avait dit elle clairement son fait à G. pédophile de salon sur le plateau d’Apostrophes il y a plusieurs années sans trouver le soutien de Bernard Pivot. La québécoise se prit même une bordée d’injures du microcosme parisien (Philippe Sollers etc.)

    Jusqu’au livre d’une femme courageuse paru en janvier : Vanessa Springora.

    VANESSA SPINGORA EMPLOIE LA METHODE DU « PREDATEUR G »: PAR UN LIVRE, …COMME FLAVIE FLAMENT!

    La France est incroyable de « détours ». Deux femmes victimes vont faire bouger les lignes. Comment ?? En employant la méthode des pédophiles artistiques soutenus par le microcosme parisien: écrire des livres ! Et c’est seulement à ce moment là que leurs « fictions » ramènent au réel du scandale.

    Juste parce que des….livres sont écrits, la « France qui décide »commence enfin à se regarder dans le miroir !!! Par le miroir de la littérature, ô France des Lumières, ô miroir de la Galerie des Glaces…

    TROIS FEMMES ECRIVENT

    Vanessa Springora prend donc le chasseur à son propre piège : elle couche M. G (pas l’ange Gabriel..) par écrit, dans un roman autobiographique. Le scandale éclate.

    La parole se libère jusque dans le sport avec le livre de Sarah Abitbol contre Monsieur O (Monsieur Ordure!) On se souvient de celle qui a courageusement ouvert le ban Flavie Flament qui dénonca David Hamilton le photographe britannique délétère post 68 des jeunes filles en fleurs.

    Il fallait une sacrée dose de courage de la part de ces femmes marquées à vie. Au risque de leurs relations familiales. Flavie Flament s’est fâchée avec sa mère postérieurement au livre (accusée d’avoir laissé une jeune ado dans les mains du prédateur juste parce qu’il était connu) Idem Vanessa Springora vient de perdre son père suite à la publication du livre.

    NEW-YORK TIMES

    La société française de 2020 (celle des Gilets Jaunes anti-élite et …pas seulement !) n’est plus prête à accepter les dérives dites « parisianistes » (de parisiens souvent montés de leur province. L’un n’empêche pas l’autre!) qui s’accaparant le pouvoir économique, politique, éditorial, médiatique, journaliste, culturel, décidant de leurs propres normes d’acceptabilité en dépit des Lois.

    Quel média a soutenu Denise Bombardier en son temps ? Le traitement médiatique des infos sur les affaires pédophiles tenait du caricatural : depuis les années 70 la presse de gauche soutenait le plus souvent pédophilie. Souvent celle d’extrême-droite dénonçait. Et globalement rien

    En France, certains membres de la « soit-disant » élite se devaient de « consommer » des enfants mineurs filles ou garçons tels des ogres voraces. Ou de dire par la médiation d’un livre ou d’un art combien la pédophilie est sublime (Dolto, Cohen-Bendit et les autres..)

    Ils avaient la capacité d’étouffer les dossiers de pédophilie.OUI L’élite française est au bien banc des accusés ! On apprécie infiniment le titre de l’article de Norimitsu Onishi du New-york Times publié le 11 février 2020 : « Un écrivain pédophile — et l’élite française — sur le banc des accusés »

    Grâce aux victimes courageuses, la parole a enfin trouvé son chemin.

    Sylvie Neidinger

    Source

    Tags : France, Maroc, pédophilie, Matzneff, Jack Lang, Bergé, Yves Saint-Laurent, Villa Majorelle, Coral,

  • SAHARA OCCIDENTAL : L’ONU et l’UA attachées à la légalité internationale

    La République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario se sont félicités de la déclaration conjointe rendue publique par l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations unies (ONU) dans laquelle les deux instances ont réitéré leur attachement à la légalité internationale au Sahara occidental.

    La RASD et le Front Polisario ont affirmé que la déclaration conjointe rendue par les deux organisations « dans les circonstances actuelles et trois décennies après la signature par les deux parties de l’accord de paix UA-ONU en 1991, souligne que le règlement juste, permanent et définitif ne saurait se réaliser sans l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la légalité internationale qui classe la question du Sahara occidental dans son cadre légal en tant que question de décolonisation ». La RASD et le Front Polisario se sont félicités de la position commune exprimée dans la déclaration rendue publique, par l’UA et l’ONU, après la réunion de leurs commissions de coordination dans le cadre commun visant la promotion de la paix et de la sécurité. Les deux organisations « ont mis en avant leur attachement à la légalité internationale dans le cadre des efforts de la communauté internationale pour la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique », a souligné la même source. Pour la direction sahraouie, la réaffirmation par les deux organisations de leur attachement à la légalité internationale se veut « un signe fort » au moment où la France, au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Espagne tentent de modifier le statut juridique et légal de la question sahraouie, en complicité flagrante avec l’occupant marocain ».

    La réaffirmation de la légalité internationale « intervient en contradiction avec le sombre tunnel dans lequel la France tente d’introduire le processus ONU-UA, en utilisant une terminologie extrinsèque aux questions de décolonisation et à la résolution onusienne relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés, à l’instar de « réalisme », « pragmatisme » ou « entente », qui cachent souvent des visées colonialistes propres à des forces dont les intérêts sont étroitement liés à des mentalités révolues visant à confisquer les droits du peuple sahraoui à l’autodétermination, à l’indépendance et à la souveraineté », a noté le communiqué de la direction politique sahraouie. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, avait informé le SG de l’ONU, Antonio Guterres, à Addis-Abeba, que « la partie sahraouie appelle l’ONU à œuvrer pour permettre à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) d’accomplir pleinement sa mission », ajoutant que la partie sahraouie « n’acceptera plus de tergiversations, ni de dépassements de la part de l’occupant marocain qui sévit en toute impunité ».

    L’ONU et l’UA avaient réitéré leur attachement à l’application de la légalité internationale au Sahara occidental dans une déclaration conjointe rendue publique, à l’issue de sa réunion consultative mardi à Addis-Abeba.

    M. Bendib

    SAHARA OCCIDENTAL-PARLEMENT EUROPéEN

    L’intergroupe parlementaire mis en place

    Le nouveau représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, s’est félicité de la formation de l’Intergroupe parlementaire européen « Paix pour le peuple sahraoui » y voyant comme une grande réussite pour le peuple sahraoui dans son combat pour la liberté et l’indépendance. Le diplomate sahraoui a affirmé lors d’une conférence de presse tenue après l’annonce officielle, à Strasbourg, de la naissance de ce nouveau groupe de soutien au peuple sahraoui que « cette réussite est extrêmement importante pour la cause sahraouie puisque le groupe s’efforcera de donner de la visibilité à la lutte juridique menée par le Front Polisario pour la liberté et l’indépendance du peuple sahraoui ». Pour le représentant du Front Polisario en France, l’intergroupe parlementaire européen a également le noble objectif de défendre les droits du peuple sahraoui et de confronter toutes les méthodes adoptées par le régime marocain dans le but de saper tout soutien à la cause sahraouie.

    À cet égard, il a salué le soutien exprimé par les membres du groupe qui dépasse la centaine de députés des différentes formations du Parlement européen, et leur volonté de travailler au niveau de cette institution européenne pour assurer le plein respect des droits du peuple sahraoui et de sa souveraineté exclusive sur ses ressources naturelles. L’intergroupe européen « Paix pour le peuple sahraoui » a été annoncé officiellement jeudi à Strasbourg, un bloc de plus d’une centaine de députés de divers partis politiques de tous les pays de l’Union européenne (UE) dans le but de soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte légitime pour la liberté et l’indépendance. Le chef de ce groupe interparlementaire européen « Paix pour le peuple sahraoui », député du Parti social-démocrate allemand, Joachim Schuster, a souligné de son côté l’importance de pousser l’Union européenne (UE) à jouer « un rôle positif et pivot » dans la résolution du conflit au Sahara occidental, tel que stipulé dans les résolutions pertinentes des Nations unies et du Conseil de sécurité onusien. Joachim Schuster, élu jeudi à la tête du nouveau groupe de soutien au peuple sahraoui, a également déclaré dans un communiqué que l’Union européenne « est tenue d’assumer ses responsabilités et son engagement à respecter le droit international et européen, d’une part et d’autre part envers le peuple sahraoui et sa lutte juste pour ses droits légitimes, y compris le droit à l’indépendance et à l’autodétermination ». « Nous, en tant que députés au Parlement européen, sommes également tenus d’espérer que les Nations unies nommeront un envoyé personnel du Secrétaire général pour reprendre le processus politique vers une solution juste et équitable au conflit du Sahara occidental (occupé par le Maroc depuis 1975) qui garantisse au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination, en impliquant l’Union africaine (UA) dans cette question .’’

    M.B.

    Le Courrier d’Algérie, 16 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, UA, Union Africaine, autodétermination,

  • Le soutien des USA au Maroc entrave l’adoption d’une solution basée sur la légalité (journaliste péruvien)

    Le 21 mai 2024, el Sr Ricardo Sanchez Serra venait de publier deux intéressantes articles sur le Maroc et son lobbying aux Etats-Unis sur le Sahara Occidental, dans deux quotidiens péruviens, La Primera et La Razon. Deux articles qui semblent avoir suscité la préoccupation de l’ambassadrice marocaine à Lima, Oumama Aouad que le journaliste free-lance péruvien d’ingérence dans les affaires internes de son pays.

    Le premier article, intitulé «Etats-Unis, Front Polisario et Sahara Occidental: La vérité »

    Etalé sur deux pages et alimenté de plusieurs photos, l’article publié par La Primera sous le titre de «Etats-Unis, Front Polisario et Sahara Occidental: La vérité » met en exergue l’idée selon laquelle le soutien des Etats-Unis au Maroc concernant le dossier du Sahara Occidental, entrave l’adoption d’une solution en faveur au Polisario.

    Dans cette optique, Sanchez Serra rappelle que « durant la guerre froide tant les Etats-Unis que l’URSS exigeaient l’appui inconditionnel et total à leur décisions politiques, ce que le mouvement de libération du peuple sahraoui « Polisario» qui combattait la colonisation espagnole et ensuite marocaine, a refusé de faire. Il a payé très cher cette audace ».

    En se basant sur la publication de « Foreign Policy» parue en février 2014, Serra a indiqué que « le Maroc a dépensé, aux États-Unis, 20 millions de dollars entre 2007 et 2013 pour maintenir son lobbying et ses relations publiques à Washington ».

    Il a ainsi affirmé que « les millions du Maroc semblent avoir été utilisés efficacement, puisque les États-Unis n’ont jamais exercé de pression sur le Royaume pour aller de l’avant dans sa promesse de tenir un référendum sur l’autodétermination au Sahara Occidental ».

    Selon lui, « la politique étrangère des États-Unis comme celle de la France et de l’Espagne, est fondée sur « la realpolitik » par laquelle les principes sont abandonnées au profit des intérêts pratiques, indépendamment de l’éthique, des valeurs et du droit international ».

    Dans ce sens, le journaliste a ajouté que « c’est également le cas sahraoui où les préjugés ont prévalu grâce aux lobbyistes marocains et leur millionnaire propagande, qui accusent le Sahara Occidental d’être un état instable, non viable, sans ressources avec une population minoritaire ».

    Par ailleurs, il signale que «le Secrétaire Général de l’ONU, a exhorté, sans succès, le Conseil de Sécurité, à la nécessité d’assurer une surveillance indépendante, impartiale et constante de la situation des droits de l’homme dans le Sahara Occidental et dans les camps des réfugiés de Tindouf».

    Serra a ajouté que «cela a incité la réaction du Roi du Maroc, qui a pratiquement menacé l’ONU de lui retirer ce dossier, en l’avertissant de la nécessité d’éviter les approches partielles sur le Sahara occidental ».

    L’ancien président du comité de solidarité saharaui-péruvien a publié, le même jour, un deuxième article dans le quotidien péruvien La Razon, sous le titre «La torture et la bestialité de l’Homme ».

    Ledit article reprend le rapport critique publié, à l’époque, sur le Maroc par l’association «Amnesty International» sur les pratiques de la torture et les violations quotidiennes des droits de l’homme dans l’ancienne colonie espagnole.

    Cet article est illustré d’une photo reprise du site péruvien de l’association « Amnesty International» qui représente un homme ligoté et recouvert du drapeau marocain.

    Ainsi, rappelant que le Maroc figure parmi les 5 pays sur lesquels s’est centré le dernier rapport de (AI) dans le cadre de sa campagne « Stop Torture », le journaliste a révélé que selon cette source «dans le territoire du Sahara occidental, occupé par le Maroc, la torture et les mauvais traitements pratiqués dans les postes de police et les centres de détention restent souvent impunis ».

    Il a ajouté que «le Maroc est condamné par toutes les organisations des droits de l’Homme dans le monde, cependant, le Conseil de Sécurité de l’ONU, a évité de doter les Casques Bleus de la MlNURSO des prérogatives de défense des droits de l’Homme et ce malgré les recommandations du Secrétaire Général Ban Ki­moon. »

    Tags : Sahara occidental, Maroc, Front Polisario, Pérou, Etats-Unis, lobbying, autodétermination,

  • Parlement européen: Lancement d’un nouvel Intergroupe « Paix pour le peuple sahraoui »

    Dans le nouveau remaniement effectué par le président Brahim Ghali, l’ancien représentant du Front Polisario à Paris, Oubbi Bouchraya, a été muté à Bruxelles, secondé par Mih Omar qui exerçait en Italie.

    La première mission du nouveau représentant sahraoui auprès des institutions européennes a été l’installation du nouveau intergroupe parlementaire « Paix pour le peuple sahraoui » que le diplomate sahraoui a qualifié de « événement important » dans la marche du peuple sahraoui vers l’accomplissement de ses objectifs, à savoir la réalisation de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance.

    A cette occasion, Bouchraya a souligné que cet intergroupe est tenu de responsabiliser l’Europe de ses actes concernant le territoire et la population du Sahara Occidental et de suivre le rythme de sa juste lutte dans le contexte du soutien à l’action diplomatique menée par le Front Polisario, le gouvernement sahraoui et le peuple sahraoui en général ».

    Dans une déclaration faite peu après la constitution de cet Intergroupe, qui est présidé par par le député du Parti social-démocrate allemand, Joachim Schuster, Oubbi Boucharay a chargé contre l’Union Européenne que, selon lui, est devenue « une partie du problème au lieu de contribuer aux efforts déployés pour parvenir à une solution finale conforme à la légitimité et au droit internationaux tel que stipulé dans les résolutions pertinentes des Nations unies et du Conseil de sécurité ».

    L’ancien ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique à Abuja a rappelé que malgré le refus du Conseil de Sécurité de faire pression sur le Maroc en vue de l’amener à organiser le référendum d’autodétermination a préconisé par les Nations Unies et le « rôle négatif de certaines parties », une allusion à la France, l’année 2021 s’annonce prometteuse du fait qu’elle verra la nomination d’un nouvel envoyé onusien pour le Sahara Occidental ainsi que les décisions de jusutice de la Cour européenne de Justice.

    L’intergroupe européen « Paix pour le peuple sahraoui » a été annoncé officiellement jeudi à Strasbourg, un bloc de plus d’une centaine de députés de divers partis politiques de tous les pays de l’Union européenne  (UE) dans le but de soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte légitime pour la liberté et l’indépendance.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Intergroupe Paix pour le peuple sahraoui, Union Européenne, Parlement européen, PE, UE,

  • Maroc : retirer sa confiance à Christopher Ross a créé des « énergies négatives » (ambassadeur UK)

    Un compte-rendu d’une réunion avec l’ambassadeur britannique Tim Morris à Rabat révèle l’état d’esprit de la communauté internationale suite à la décision des autorités marocaines de désavouer le diplomate américain Christopher Ross lors de sa mission en tant qu’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental.

    Les arguments marocains à ce sujet ont été qualifiés « horribles », « dure et contreproductive » et a déclaré qu’elle a créé une « énergie négative ».

    TEXTE DU COMTE-RENDU

    Compte rendu interne de la rencontre de M. le Ministre Délégué

    avec M.Tim Morris, Ambassadeur du Royaume Uni

    Le Ministre Délégué a reçu, le 28 Mai 2012, M. Tim Morris, Ambassadeur du

    Royaume Uni au Maroc. A cette occasion, la Question Nationale a été au centre des discussions.

    Après avoir informé l’Ambassadeur britannique de la teneur de sa conversation téléphonique avec M. Alistair Burt, vendredi dernier, M. le Ministre a réitéré le soutien du Maroc au Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki Moon, et au processus de négociation mené par l’ONU. M. Amrani a ajouté que la priorité pour le Maroc était de maintenir et de préserver le processus politique enclenché en redonnant aux négociations une dynamique positive, ce qui implique de mettre un terme aux différentes dérives qui ont été constatées et de renouer avec les paramètres clairs censés encadrer et guider le processus politique. Le statu quo n’est pas tenable, le temps est venu de sortir de l’impasse et d’aller de l’avant a-t-il poursuivi, en faisant remarqué que le Maroc n’avait épargné aucun effort pour contribuer positivement à ce processus. Qu’ont fait les autres parties ? Qu’ont-elles amené sur la table, s’est-il interrogé en s’adressant à M. Morris. Il a également souligné qu’il était aujourd’hui nécessaire d’impliquer concrètement l’Algérie dans ce processus en expliquant que ce pays détient la clé de la solution.

    L’Ambassadeur Morris a répondu combien Alistair Burt était enthousiaste quant au potentiel de développement des relations bilatérales. Selon l’Ambassadeur britannique, M. Burt se félicite de l’évolution positive de cette relation et affirme qu’il y a aujourd’hui une véritable volonté d’aller de l’avant. Concernant la Question Nationale, M. Morris a dit qu’il y avait des divergences entre le Maroc et le Royaume Uni, mais également des positions qui se rejoignent, notamment en ce qui concerne le caractère intenable du statu quo.

    Il a poursuivi en affirmant que dans le court terme il y aura une situation difficile à gérer. Nous comprenons la décision du Maroc de dire « enough is enougn », cependant, a-t-il ajouté, à l’exception de la France, la décision inattendue et soudaine du Maroc a engendré beaucoup d’incompréhension, y compris au niveau du Groupe des Amis (GOF) et du Secrétaire Général. Selon le représentant britannique, l’approche conflictuelle décidée par le Maroc est dans l’ensemble considérée comme 1étant dure et contreproductive. Il a également noté qu’il est difficile de distinguer le SG et le Conseil de Sécurité de cette défiance concernant C. Ross.

    L’Ambassadeur Tim Morris a par ailleurs qualifié d’horrible (« awful ») l’aide-mémoire justifiant la décision du Royaume de retirer sa confiance à C. Ross. Il a en outre fait savoir que le Royaume Uni ne pouvait pas soutenir un tel document dans la mesure où il ne partage pas certains des arguments avancés, et que ledit document révèle par ailleurs une démarche scientifique défaillante. M. Morris a répété une nouvelle fois que la situation sera difficile pour le Maroc sur le court terme et ce pour plusieurs raisons, en prenant soin de préciser : « mais vous vous êtes mis dans cette situation tout seul, vous devrez donc traverser cette période difficile ». Il a ensuite affirmé « Que les choses soient claires, nous allons soutenir le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel quoi qu’il fasse. Nous ne voulons surtout pas donner l’illusion que nous sommes d’accord ».

    Au sujet de la Minurso, Tim Morris a dit comprendre le point de vue du Maroc sur la nécessité de ne pas polluer le mandat de la mission onusienne tout en notant que le Royaume Uni considérait qu’il devait y avoir une certaine flexibilité dans la mise en œuvre du mandat de la Minurso, notamment en ce qui concerne l’accès de la mission onusienne aux personnes résidant sur ce territoire. Il a ensuite déclaré soutenir tous les rounds informels de l’Envoyé Personnel du SG, tout en « comprenant que cela devait mener quelque part ». Il a en outre précisé que le Royaume Uni compte favoriser une approche équilibrée, « si vous êtes dans le jury, vous ne pouvez pas prendre partie ».

    Monsieur le Ministre a répondu à son interlocuteur en lui posant une série de question. Y a-t-il un problème avec le Royaume Uni ? Avons-nous failli dans la mise en œuvre de nos engagements ? Etes vous satisfait de la stagnation du processus de négociation ? Etes vous satisfait des résultats obtenus dans le cadre des réunions informelles? Voulez vous voir l’impasse se poursuivre ? Voulez vous vraiment préserver ce processus ? Comment voyez vous les perspectives d’évolution de ce processus politique ?

    M. Amrani a poursuivi en faisant savoir que le Maroc avait le sentiment d’être pénalisé malgré tous les efforts déployés pour soutenir ce processus et pour parvenir à une solution pacifique dans le cadre des paramètres de négociation arrêtés. Le statut quo est intenable a-t-il rappelé, avant de réitérer la volonté du Maroc de préserver le processus en le sortant de l’enlisement et en mettant un terme aux dérives répétées et inacceptables qui ont été constatées à plusieurs reprises malgré les mises en garde du Royaume.

    M. Amrani a également relevé que C. Ross était censé être le facilitateur, ce que le Maroc n’a malheureusement pas constaté. Par ailleurs, M. Ross n’a pas su ou pu impliquer l’Algérie alors que tout le monde sait, y compris à l’ONU, que cette question concerne directement le Maroc et l’Algérie. M. le Ministre a ensuite insisté 2sur le fait que la pression ne doit pas s’exercer uniquement sur le Maroc, ce qui est également une cause de frustration pour le Royaume.

    L’ambassadeur anglais a rétorqué qu’il n’y avait pas de moyen de mettre la pression sur l’Algérie. Il a encouragé le Maroc à envisager une nouvelle approche et offert dans ce cadre l’aide du Royaume Uni. Il a ajouté « nous savons où sont nos amis, vous avez notre intérêt, nous voulons aider ». Dans ce sens, il a précisé qu’il était réaliste et qu’il n’envisageait pas de demander au Maroc de faire « marche arrière », mais de faire preuve de psychologie afin de changer la donne créée par la décision marocaine de retirer sa confiance à C. Ross. Si votre position est rigide a-t-il poursuivi, elle ne sera pas perçue comme étant crédible. L’Ambassadeur a soutenu que le Maroc « devra faire des compromis » pour rectifier le tir et évacuer les « énergies négatives » générées par la décision marocaine. Il a ajouté que son « sentiment personnel c’est qu’il faudra un certain temps pour dépasser cette phase ».

    Le responsable britannique a réitéré à plusieurs reprises la disposition du Royaume Uni à contribuer à l’élaboration d’une nouvelle approche se concentrant sur les questions politiques. Dans ce cadre, Tim Morris a proposé d’envisager quatre initiatives en particulier :

    -Accepter que la France fasse du lobbying à l’adresse du Maroc et de l’Algérie. Tim Morris a suggéré de mettre en œuvre cette idée «immédiatement ».

    -Organiser une rencontre avec le polisario à Rabat, comme cela a déjà été le cas auparavant, pourrait créer un message positif. Cela permettrait selon T. Morris de donner plus de visibilité aux mesures de confiance et de les intégrer dans une certaine vision.

    -La mise en œuvre de la régionalisation constitue selon l’Ambassadeur « une autre voie intéressante ».

    -« La liberté de mouvement de la Minurso ». Selon le représentant britannique, la véritable question au sujet de la mission onusienne ce n’est pas les drapeaux ou les immatriculations, mais la liberté de mouvement pour la Mission de l’ONU. Selon lui, les membres de la mission ne sont pas en mesure d’entrer en contact avec les personnes sur place. Il a ajouté à ce sujet que « si vous faites une différence entre ce que vous permettez au corps diplomatique et ce que vous permettez à l’ONU ça pose un problème car l’ONU c’est aussi nous ».

    Revenant sur les événements de Gdim Izik, il a considéré que de ne pas avoir laissé la Minurso effectuer un rapport sur ce qui s’est passé a alimenté une perception négative.

    M. Amrani a souligné que le Maroc est transparent et de bonne foi, mais cela ne doit pas pour autant le conduire à tout accepter et à laisser la Minurso faire tout ce qu’elle veut sans considération pour le cadre précis de son mandat. Il a ajouté qu’il était établi que certaines personnes tentaient d’instrumentaliser la situation dans les 3 provinces du Sud, ce que le Royaume ne peut accepter. L’Ambassadeur Morris a qualifié de contreproductive l’interprétation stricte du Maroc relative au mandat de la MINURSO.

    Monsieur le Ministre a réitéré la détermination du Maroc à poursuivre le processus de négociation avec le concours d’un médiateur impartial. Il a également ajouté que le Royaume veut créer une nouvelle dynamique pour aller de l’avant vers une solution dans le cadre du processus actuel. Nous voulons continuer à travailler dans le respect des paramètres arrêtés, et nous comptons sur le soutien de nos amis, a-t-il fait savoir à son  interlocuteur en réitérant la nécessité d’impliquer l’Algérie. Il a par ailleurs noté que le projet de communiqué du GoF n’était pas constructif, tout en faisant observer la différence de traitement avec le cas de M. Van Walsum, lorsque ce dernier a perdu la confiance des autres parties.

    Il a conclut en affirmant que le Maroc avait le droit d’exprimer son point de vue et que personne ne pouvait être imposé. « Le Maroc ne veut plus perdre son temps. Le statu quo est intenable. Nous avons toute confiance en le SG Ban Ki Moon, et restons confiants quant à la décision qu’il prendra pour relancer les négociations en renouant avec une dynamique positive.

    Commentaires

    -Tim Morris a précisé à plusieurs reprises qu’il n’était pas porteur d’un message de Londres et qu’il souhaitait avoir cette rencontre avec Monsieur Amrani pour échanger de façon informelle. Cependant, malgré l’insistance de certaines questions, T. Morris n’a pas répondu et avait manifestement un message à passer ;

    -La position de l’ambassadeur Morris est de toute évidence figée ;

     -Le Royaume Uni semble penser que le moment est opportun pour faire pression sur le Maroc pour le forcer à accepter une certaine politisation tacite du mandat de la Minurso, à travers l’octroi d’une plus grande marge de manœuvre aux membres de cette mission ;

    -Dans une approche opportuniste, le Royaume Uni semble vouloir utiliser l’évolution récente du contexte pour imposer ses vues et négocier le renvoi de C. Ross contre des concessions politiques ;

    -Le Royaume Uni semble également vouloir renforcer le statut du polisario en promouvant des rencontres au Maroc, et à terme, obtenir du Maroc plus de concessions ;

    -L’Ambassadeur a lui-même avoué que le GoF n’avait pas les moyens de faire pression sur l’Algérie, ce qui revient à dire que les seules initiatives visant à faire évoluer cette situation pèseront sur le Maroc ;

    -La proposition de demander à la France de jouer un quelconque rôle de lobbying entre le Maroc et l’Algérie apparaît, dans la nouvelle configuration politique actuelle comme un piège. Le Président Hollande, et le parti socialiste en particulier ayant mis l’emphase sur le respect des droits de l’homme dans leur politique étrangère, il sera difficile au Maroc de refuser de faire des concessions sur ce plan sans en payer le prix en terme de soutien de son principal allié. L’objectif recherché serait donc de fissurer le rempart français protégeant le Maroc d’un élargissement du mandat de la Minurso.

    Rabat, le 29 mai 2012

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, MINURSO, Tim Morris, Royaume Uni, Christoper Ross,

  • Avec «le prince de la coke», «le dealer du Tout-Paris» se venge à nouveau

    Le prince de la cocaïne est de retour. Malgré sa retraite, Gérard Fauré, soixante-dix ans passés, ne chôme pas. Après un premier opus en 2018, il publie un second tome de ses mémoires, plus sombre, avec toujours plus de révélations sur le milieu de la drogue et des gangsters. Sputnik l’a à nouveau interrogé. Une interview qui décoiffe.

    Le voilà qui arrive en berline allemande flambant neuve dans une commune des Yvelines. «Les droits d’auteur», plaisante Gérard Fauré en nous accueillant chez lui. À part ça, rien n’a changé dans son appartement depuis 2018, où nous étions venus une première fois pour Le dealer du Tout-Paris: Le fournisseur des stars parle. Après 30.000 exemplaires vendus (lui en revendique le double) et des millions de vues sur YouTube, l’ancien gangster a récidivé. Il a publié la suite de ses mémoires en janvier, Le prince de la coke. Deux opus supplémentaires seraient en cours d’écriture. Une adaptation au cinéma est même évoquée. Et pour le moment, aucune plainte en diffamation, ni de représailles.

    Son premier livre était plus autobiographique, on y trouvait son enfance au Maroc, puis son apprentissage de la délinquance en Espagne, ses braquages de banque pour le compte du SAC (Service d’action civique) aux ordres de Charles Pasqua et ses frasques cocaïnées, entre Jacques Chirac et Johnny Hallyday.

    Dans cette suite plus sombre, il revient avec moult détails sur des réseaux pédophiles au sein de l’élite parisienne, chapeautés par Bernard L., «le Jeffrey Epstein français», la corruption de certains policiers et douaniers et d’autres anecdotes sur des personnalités du showbiz. De nombreux protagonistes, cités nommément, ou pas, sont déjà morts. Pratique, ils ne pourront pas nier. Il réfute catégoriquement d’être qualifié de balance, il préfère dire sur un ton, un brin complotiste:

    «Je ne balance pas. J’informe la population française afin qu’elle sache qui est au-dessus de nous. Mais ils le savent déjà en partie, que tous nos dirigeants sont tous corrompus.»

    Bien trop explosif, son premier ouvrage Fatale confiance n’a pas été publié en librairie, il est seulement disponible sur Amazon. Craignant des procédures judiciaires pour les deux tomes du Dealer du Tout-Paris, son éditeur a caviardé de nombreux passages et des noms. Fanfaron, Gérard Fauré ne craint rien. Les juges, ça le connaît. Les prisons, aussi. Il a passé dix-huit ans derrière les barreaux. Et il s’en est évadé trois fois.

    «Il y a des procès que j’aimerais bien avoir avec certains personnages qui sont dans mon livre. Ça me ferait plaisir d’avoir une plainte d’un grand personnage et d’en découdre avec lui. D’autant plus que je suis armé, c’est-à-dire que j’ai des preuves.»

    La proximité entre les milieux politiques, littéraires et médiatiques a souvent été l’objet de rumeurs. Réalité ou fantasme?
    Révélations-chocs

    Certains faits sont connus, comme la polémique au sujet de Frédéric Mitterrand et de son tourisme sexuel, décrit dans son autobiographie. Beaucoup plus récemment, l’affaire Matzneff en est le symbole, où cet écrivain subventionné et publié chez Gallimard, a régulièrement revendiqué être pédophile. Gérard Fauré se saisit de la phrase très énigmatique de Luc Ferry, ancien ministre de l’Éducation nationale, lorsque celui-ci, sur le plateau de Canal + en 2011, affirme qu’un «ancien ministre» de son pays s’est «fait poisser [attraper, ndlr] à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons». Une phrase extrêmement choquante, qui a donné lieu à des enquêtes judiciaires, sans résultat. L’ancien trafiquant de drogue détaille ainsi un réseau pédophile organisé par le «Jeffrey Epstein français», du nom de l’homme d’affaires américain, impliqué dans des affaires de proxénétisme et d’agressions sexuelles, un scandale éclaboussant jusqu’à la famille royale britannique:

    «Il allait chercher des enfants au Brésil, avec la mère, parfois le père. Il les installait dans des chambres de bonne, au-dessus de son hôtel. Et l’enfant, pendant un an et demi, servait de poupée gonflable. Je travaillais avec lui. Moi, c’était pour la cocaïne, je le fournissais en cocaïne dans son hôtel, le Beverly Hills. J’étais fourré là-bas tous les soirs parce que c’était un de mes meilleurs clients. Il m’achetait par 500 g presque chaque semaine et il revendait par 100 g aux Saoudiens et Qataris qui venaient se faire des petits enfants. Et cet homme-là était protégé par un très un grand policier.»

    Avez-vous vu le film Taken, de Pierre Morel? Eh bien, ça y ressemble. Pour prouver les faits, c’est néanmoins une autre histoire.
    Une vie bien remplie

    L’ancien braqueur de banques aujourd’hui à la retraite, évoque pêle-mêle des morts suspectes notamment celles de Jean-Edern Hallier et de Mike Brant, la corruption de douaniers en France et en Belgique et autres anecdotes sur mannequins, journalistes et chanteurs.

    Comment il aurait pu avoir la carrière de John Travolta, lors d’une virée londonienne chez Robert Stigwood, producteur de Grease et de la Fièvre du samedi soir. Comment il a vendu de la cocaïne, la veille d’un vol Paris-Bogota, à deux pilotes de ligne, qui l’ont conduit finalement à bon port. Son surnom «Le prince de la coke» ne semble pas usurpé.

    Même s’il en a fini avec les trafics, ce partisan de la légalisation de nombreuses drogues a un regard ambigu sur la cocaïne et ses effets. «Il faut voir l’addition […]  Il y a beaucoup de gens qui en sont morts». Il ne regrette rien de son passé, mais il fait très attention à ne pas dresser une apologie des drogues. Il faut rappeler qu’en France, la «publicité» faite aux drogues est passible de cinq ans de prison et 75.000€ d’amende.

    Dans son livre, il décrit également sa grève de la faim en prison, car l’État lui aurait pris tout son argent. Détenant 500 millions d’anciens francs dans un compte non-résident en France: un contrôle fiscal l’aurait d’abord privé de 120 millions, la même somme aurait été prélevée par les douanes et le reste confisqué par la justice.

    «C’était de l’argent que j’avais amené de Hollande. C’était de l’argent propre en France, pas tout à fait en Hollande. J’ai donc écrit à Bérégovoy, qui était ministre à l’époque et pas de réponse. J’ai fait une grève de la faim.»

    Après une tentative de suicide, Gérard Fauré termine sa grève, après 41 jours sans manger. Et il put finalement recouvrer une partie de son magot. Affirmant ne plus être en relation avec le milieu, il ne s’ennuie pas, passant le plus clair de son temps à la lecture et l’écriture. Une écriture qu’il conçoit comme un «vomi». Une thérapie efficace?

    «J’aime faire trembler les gens. Il y en a un paquet qui tremble en France. J’ai beaucoup de choses à vomir. Tant que je ne me serais pas vidé complètement, je n’arrêterais pas d’écrire.»

    Source

    Tags : Gérard Fauré, pédophilie, prostitution, tourisme sexuel, trafic, drogue, Maroc, Le dealer du Tout-Paris: Le fournisseur des stars parle, Le prince de la coke, 

  • On juge Matzneff et on se tait sur le scandale du ministre poissé au Maroc

    JE NE LIRAI PAS « LE CONSENTEMENT » DE VANESSA SPRINGORA

    Non, je ne lirai pas « Le Consentement » de Vanessa Springora, le récit de sa relation amoureuse durant 3 ans avec l’écrivain Gabriel Matzneff, entre ses treize et seize ans. Une relation sous emprise selon elle, liée à sa propre carence familiale.

    La parution tardive de cet ouvrage de Vanessa Springora, désormais âgée de 47 ans, me rend perplexe. Le scandale autour de cette publication, l’opprobre contre Gabriel Mazneff et l’ouverture d’une information judiciaire à son encontre pour fait de pédophilie me paraît surréaliste.

    Les journaux titrent « A 83 ans, Matzneff rattrapé par son passé »

    Quelle hypocrisie !

    De qui parle-t-on ? De celui qu’encensait François Mitterrand, celui dont les amis étaient Philippe Sollers, Emil Cioran, Christian Giudicelli, Yann Moix, Jean d’Ormesson, Frédéric Beigbeder, celui que Bernard Pivot invita à six reprises dans son émission littéraire « Apostrophe », avec l’arrière pensée, sans doute, de faire un bon audimat avec le parfum de scandale entourant son invité.

    Gabriel Matzneff n’a jamais caché son goût pour les adolescentes. Son journal publié au fil de l’eau comprend plus de 10 volumes dans lesquels il ne dissimule rien de ses préférences sexuelles interdites. Son essai « Les moins de seize ans » ne présente aucune ambiguïté non plus.

    Aujourd’hui, les éditeurs ouvrent le parapluie moral pour ne pas être contaminés, pratiquant hypocritement la censure en retirant de la vente les livres de l’écrivain : Gallimard, La Table Ronde (groupe Madrigall, contrôlé par Antoine Gallimard), Léo Scheer et Stock.

    Foutaise ! On sait que les livres sont relus par l’avocat des éditeurs pour éviter des procès, a fortiori ceux de Matzneff dont ses éditeurs connaissaient les transgressions.

    Et Antoine Gallimard de prétendre être opposé à « toute forme de censure ».

    Dans cette célèbre maison qui a édité des « palpeurs » comme Gide, Montherlant ou René Schérer, les couloirs risquent d’être encombrés de diables chargés de livres destinés au pilon !

    À croire que certains perdent la mémoire.

    Où sont ceux qui sur le plateau d’«Apostrophe» écoutaient attentivement avec des rires complices les récits du dandy de la littérature couvert de très jeunes filles au sens propre et au sens figuré ?

    Complaisamment, on nous a ressorti la séquence dans laquelle la Canadienne Denise Bombardier fustige la justice française et l’impunité de Matzneff. Quelques jours plus tard, avec un élan de solidarité, Sollers traita celle-ci de « mal baisée ». Plus récemment, Josyane Savigneau , qui chroniqua avec fidélité ses livres dans « Le Monde », fut l’une des seules à ne pas l’avoir lâché dans la tourmente en dénonçant « une chasse aux sorcières ».

    Bien entendu, aussi bon écrivain qu’il le soit, Gabriel Mazneff n’est pas au-dessus des lois, pas plus que ne l’était Michel Tournier dont l’œuvre comporte également des déclarations pédophiles.

    Dans « Le consentement », Vanessa Springora quitte le rôle de la victime pour endosser celui du témoin nous dit-on. Un témoin qui se révèle bien tardivement après que Mazneff ait publié un roman, un recueil de poèmes et un tome de son journal, voilà bien des années, sur cette relation amoureuse qui n’avait jusqu’à présent donné lieu à aucune réaction de l’intéressée.

    Les « révélations » du livre contenu dans le livre de Vanessa Springora ont incité le parquet de Paris à ouvrir une enquête du chef « de viols commis sur la personne d’un mineur de 15 ans au préjudice, notamment, de Vanessa Springora », a écrit le procureur, Rémy Heitz, dans un communiqué, le vendredi 3 janvier.

    Dans la dernière loi renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, adoptée le 1er août 2018, le délai de prescription pour les crimes sexuels (le viol) a été porté à 30 ans, à partir de la majorité de la victime. Cela veut dire qu’en théorie, une victime peut donc porter plainte – et les faits doivent être jugés – jusqu’aux 48 ans de la victime. Vanessa Springora est âgée de 47 ans, elle en aura 48 en mars prochain et elle peut encore porter plainte. Mais pourquoi avoir écrit ce livre avant de porter plainte pour autant qu’elle le fasse ?

    L’enquête dira donc rapidement si les faits sont prescrits ou pas, concernant Vanessa Springora, demeurant entendu que « les investigations s’attacheront à identifier toutes autres victimes éventuelles ayant pu subir des infractions de même nature sur le territoire national ou à l’étranger », a précisé le parquet.

    Ainsi l’hyper moralisme ambiant rattrape celui qui n’a jamais fait mystère de sa pédophilie, ou plutôt de sa philopédie comme il aime à la définir dans son œuvre littéraire.

    L’enquête sera facilitée par ses propres témoignages depuis les années 1970, et à ce compte-là, la justice découvrira peut-être d’autres victimes potentielles, à moins que celles-ci ne se reconnaissent pas dans ce rôle.

    Vous l’avez compris, cette affaire provoque en moi des sentiments mitigés.

    Je n’en fais pas mystère : j’apprécie l’écriture de Gabriel Matzneff , son dandysme, son courage politique. En effet, dans les années 90, il fut l’un des rares intellectuels français à prendre la défense du peuple serbe, collectivement diabolisé. Les rares qui ont eu le courage de le faire – Handke, Philippe Besson, Alain Paucard, Jean Dutourd ou Thierry Séchan – se sont ont pris des coups, car il fallait être pro bosniaque en oubliant que les Serbes étaient nos alliés durant la Seconde Guerre mondiale, et les Bosniaques les alliés des nazis.

    La grande indignation théâtrale et tardive des ex-amis de Gabriel Matzneff n’est rien d’autre qu’une tartufferie indigne.

    D’ailleurs, où est donc le scoop du livre de Vanessa Springora, qui s’étonne du retentissement de son livre.

    Hypocritement, on semble découvrir les pratiques d’une période libertaire irresponsable, nous entendons même dire que : « Les mœurs ont changé ».

    Tout cela est faux. La justice a su poursuivre les crimes d’une population de gens ordinaires composée de curés et de professeurs, prenant toutefois le soin de jeter un voile pudique – c’est-à-dire en n’ouvrant pas d’enquête – sur les mœurs d’un ancien ministre français participant à des partouzes pédophiles à Marrakech (1) ou encore sur les déclarations de Daniel Cohn-Bendit sur l’initiation sexuelle des enfants.

    Rappelons-nous du silence qui suivit la publication dans « Le Monde » du 26 janvier 1977, d’une lettre à l’initiative de Gabriel Matzneff, dont maints signataires étaient, entre autres, pédopsychiatres, psychanalystes ou psychologues, en soutien à des pédophiles emprisonnés (affaire dite de Versailles) dont la durée de prison préventive semblait trop longue (2).

    Ces derniers jours, certains justiciers de la dernière heure contestaient le prix Renaudot – essai accordé à Gabriel Matzneff en novembre 2013. Veulent-ils que le prix lui soit retiré comme on dégrade un officier déserteur ?

    Je me souviens du commentaire de Gabriel Matzneff à la sortie du restaurant Drouant : « Des écrivains sulfureux et libres sont indispensables à la respiration de cette nation ».

    Pas sûr, mais il faut reconnaître que la littérature est riche d’ouvrages portant sur les émotions amoureuses de certains adultes pour des jeunes gens des deux sexes. Le « Lolita » de Nabokov bien sûr, mais aussi les ouvrages de René Schérer, Pierre Louys, de Tony Duvert et de bien d’autres. Faudrait-il également retirer de la vente tous leurs livres ?

    Dans ce cas, il faudra aussi s’attaquer aux innombrables chansons qui évoquent également ces amours interdits. La liste qui suit n’est pas exhaustive !

    Henri Salvador, Gigi, 1959

    Charles Aznavour, Donne tes seize ans, 1963

    Antoine, Je l’appelle Canelle, 1966

    Léo Ferré, Le Conditionnel de variété, 1970

    Maurice Alcindor, Détournement de mineur, 1971

    Serge Gainsbourg, Ballade de Melody Nelson, 1971

    Georges Brassens, La Princesse et le Croque-notes, 1972

    Maxime Le Forestier, Fontenay aux Roses, 1972

    Michel Sardou, Je veux l’épouser pour un soir, 1974

    Maxime Le Forestier, La poupée, 1975

    Serge Gainsbourg, Sea, Sex and Sun, 1978

    Hubert-Félix Thiéfaine, Enfermé dans les cabinets (avec la fille mineure des 80 chasseurs), 1978

    Georges Moustaki, Fugue en la mineure, 1979

    Charlotte Gainsbourg, Lemon Incest, 1984

    Serge Gainsbourg, No comment, 1984

    C Jérôme, Femme enfant femme enfin, 1991

    La Fouine, TLT, 2013

    Booba, AC Milan, 2013

    La Fouine, Autopsie, 2013

    Aujourd’hui, il est plus facile à une justice complice, en raison de sa passivité passée, de s’en prendre à un octogénaire et d’en faire un bouc émissaire, que de s’attaquer à une époque où « il était interdit d’interdire ».

    Non décidément, je ne lirai pas « Le consentement » de Vanessa Springora, car je n’ai pas envie de hurler avec les loups.

    Olivier Blochet

    24 janvier 2020

    © Olivier Blochet – 24 janvier 2020

    (1) Voir la déclaration fracassante de Luc Ferry le 30 juin 2011 sur Canal +de Luc Ferry au sujet de partouzes pédophiles à Marrakech impliquant un ministre français.

    (2) Le 23 mai de la même année, il signe — avec notamment Jean-Paul Sartre, Philippe Sollers, Michel Foucault, Roland Barthes, Simone de Beauvoir, Alain Robbe-Grillet, Françoise Dolto ou Jacques Derrida — une lettre ouverte à la commission de révision du Code pénal, les signataires demandant « que le dispositif pénal soit allégé, pour que de telles affaires passibles de la cour d’assises soient jugées par un tribunal correctionnel », car « la détention préventive, en matière correctionnelle, ne peut excéder six mois ».

    Source : Le blog d’Olivier Blochet, 20 jan 2020

    Tags : Gabriel Matzneff, Luc Ferry, Jack Lang, pédophilie, Vanessa Springora, Le consentement, Maroc, Marrakech, tourisme sexuel,

  • Sahara Occidental : Le régime de Bouteflika a rendu la France et le Maroc agressifs

    Dans une déclaration faite à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, Bouteflika a clairement accusé la France de « tenter de régler ses comptes avec l’Algérie  » en   appuyant le « Maroc » parce qu’elle « n’a jamais accepté l’indépendance algérienne ». Mais il y a aussi la question des visées colonialistes qui n’épargnent aucun pays de l’Afrique, notamment l’Afrique centrale et occidentale.

    En dépit de sa méfiance, Bouteflika a voulu donner une chance aux relations bilatérales en mettant de côté la question de la mémoire et les crimes de guerre commis par l’Hexagone contre la population algérienne. C’est ainsi que les dirigeants des deux pays n’ont pas hésité à parler de lune de miel malgré que le président algérien voyait d’un mauvais œil la la « marocanisation de la vie politique française. Selon Mondafrique, Saïd Bouteflika en aurait exprimé sa désapprobation auprès d’un conseiller de François Hollande. Et malgré les ingérences de la France dans le dossier du Sahara Occidental.

    En dépit des voyages de réconciliation, le ce ciel bleu et les prétendues relations exceptionnelles, le pont entre la France et l’Algérie n’a jamais été vraiment construit. La raison ? Paris et le Rabat devenaient de plus en plus arrogants et agressifs au point d’ignorer l’existence de l’Algérie.

    Théoriquement, au Conseil de Sécurité, il appartient aux Etats-Unis de rédiger le brouillon de la résolution sur le Sahara Occidental. Cependant, l’empreinte de la France dans le texte est plus que visible. Sans l’ombre d’un doute, elle pousse les sahraouis à la capitulation, à renoncer à leur droit à l’autodétermination. Même aux droits de l’homme les plus fondamentaux puisque la France empêche la MINURSO d’étendre ses prérogatives à la surveillance de la situation des droits humains au Sahara Occidental. Décomplexée, Paris n’hésite plus à prouver que le Maroc est toujours un protectorat de la France, voire un Département français, ce qui a poussé tous les émissaires onusiens à la démission. Le Maroc, pour sa part, se vante publiquement du soutien inconditionnel de la France à ses mésaventures expansionnistes ainsi que ses pratiques violentes contre la population sahraouie.

    La France et le Maroc ont mal interprété la bonne foi des autorités algériennes quant à leur volonté d’enterrer le passé et ouvrir une nouvelle page. Ensuite, la maladie de Bouteflika a fait le reste.

    L’agression française contre le peuple sahraoui n’est pas limité aux coulisses des Nations Unies. Paris s’est engagé aussi à soutenir l’offensive marocaine en Afrique visant à faire imploser l’Union Africaine à l’aide du soutien de certains pays francophones qui n’arrivent pas à se débarrasser de la tutelle gauloise.

    A cet égard, notre confrère Maamar Farah, du Soir d’Algérie, a écrit l’article suivant :

    La France entre macronisation et marocanisation

    Personne n’ignore qu’entre la France et le Maroc, les liens sont étroits, inaltérables — quelle que soit la couleur politique du régime à Paris — et soudés par les relations personnelles entre le roi et ses amis d’outre-Méditerranée. Les quelques nuages passagers qui traversent le ciel de cette belle entente et qui naissent du courage de quelques hommes politiques français dénonçant le silence de Paris sur les atteintes aux droits de l’Homme ou encore des écrits courageux des rares plumes libres non inféodées à Rabat, ces nuages ne peuvent remettre en cause les énormes intérêts français dans un pays encore colonisé. Un pays qui a une apparence de souveraineté mais qui n’est, en réalité, qu’une succursale de l’impérialisme et un haut lieu du sionisme international.

    Ce protectorat est dirigé par une oligarchie occidentalisée composée de courtisans affairistes dont les intérêts sont intimement liés aux grandes compagnies françaises et américaines notamment qui possèdent pratiquement tout le Maroc ! Au cours de deux visites effectuées en 1988-1989, nous avons parcouru des centaines de kilomètres entre Oujda, Fès, Casa, Rabat, Marrakech, Essouira et Béni Mellal et, partout, nous avons pu constater la mainmise des sociétés occidentales sur les richesses et l’économie marocaines. Nos hôtes ne s’en cachaient pas même s’ils ne disaient pas tout ! Les parts qui revenaient au roi, par exemple, n’étaient pas divulguées alors que le monarque possède des actions dans pratiquement toutes les grandes entreprises. Des amis bien informés ont évalué cette part à 10%. Sans compter, bien sûr, ses biens personnels car, ici, il s’agit des entreprises semi-publiques de grande importance.

    Qu’ils soient de gauche ou de droite, les pouvoirs successifs français ont toujours évité de critiquer le Maroc. Dans les moments de grande répression intérieure,  comme celui qu’a connu récemment le Rif ou sur le dossier du Sahara Occidental, les Français font preuve d’un étrange alignement sur le régime de Rabat. Même constat pour une presse dont les patrons ont des intérêts énormes au Maroc, à l’instar d’un Drahi, citoyen franco-maroco-israélien, propriétaire de BFM, de la chaîne sioniste i24 et de l’Express, entre autres. Quand ils ne sont pas patrons, beaucoup de journalistes français se laissent séduire par quelques faveurs sous forme d’avantages divers.

    Mais les journalistes ne sont pas les seuls privilégiés du système de lobbying marocain. Beaucoup d’hommes politiques, des membres influents de la société civile, des têtes d’affiche du monde des arts et du spectacle, sont également conviés à goûter aux plaisirs charnels qu’offrent les nuits chaudes de Marrakech. Pour certains, cela va plus loin puisque le «tourisme» local n’est pas très regardant sur les excès lubriques de quelques libertins en mal d’exotisme,  excès qui vont jusqu’à la pédophilie et l’esclavage sexuel d’enfants issus de la classe pauvre. Faut-il, pour ne pas être taxé de «comploteur antimarocain», citer les témoignages de l’amant d’Yves Saint-Laurent sur les soirées agitées de la villa Bleue impliquant des gosses ou les cas des ministres Jacques Lang et Frédéric Mitterand ou encore celui de ce pédophile espagnol condamné par la justice marocaine et gracié par le roi ?

    La permissivité du Makhzen vis-à-vis de ce désordre moral qui donne à Marrakech les allures d’un Sodome moderne est vivement appréciée par les milieux dominants français qui ont le double avantage d’être les vrais patrons de cette «province» et d’utiliser des «sujets» locaux pour jouir de plaisirs tabous et punis par la loi chez eux.

    Je fais encore appel à la mémoire pour citer un lieu que nous avons visité près de Marrakech, un immense camp de débauche collective où nous avons été invités pour un méchoui. Je ne suis pas un islamiste obscurantiste et je n’ai rien contre les cabarets et les boîtes de nuit que je fréquentais assidûment durant ma jeunesse, mais ce que j’ai vu et entendu à «Aliwood», près de Marrakech, m’a confirmé tout le mal que je pensais de ce «paradis sexuel» couru par les dépravés et les pédophiles du monde entier. Je passe sur les détails du «programme» pour ne pas choquer les âmes sensibles, m’arrêtant juste à ce moment fatidique où quelques fillettes en tenue légère furent introduites sous notre tente, pour une danse qui n’avait rien de folklorique.  Nous étions mal à l’aise, gênés par ce spectacle insolite et chacun de nous voyait sa propre fille parmi ces pauvres créatures. Mais l’honneur des Algériens fut sain et sauf. A l’invite d’un accompagnateur marocain qui nous proposait,  ni plus, ni moins, de «profiter» de l’occasion, Rezigui, vieux journaliste émérite de l’hebdomadaire arabophone El Moudjahid, se leva et en fit voir de toutes les couleurs à ces «organisateurs», pour une fois mal tombés : «Vous nous prenez pour qui ? Ces gosses ont l’âge de nos propres filles ! Vous ne connaissez pas l’Algérien ! Ne le confondez pas avec ces affamés sexuels, ces touristes dépravés qui profitent de votre bassesse…» Au moment de quitter notre tente, nous aperçûmes les fillettes agglutinées autour des restes de nos méchouis, s’arrachant les morceaux de viande comme des animaux ! Triste moment qui me fit réfléchir à ce Maghreb de l’impossible que nous voulions bâtir… Je pensais à Boumediène et à ce qu’il disait à propos de la féodalité marocaine…

    Pour revenir aux relations franco-marocaines, il n’y a pas que ce côté apparent des choses. Depuis quelque temps, les «représentants» et autres espions déclarés ou pas du Maroc pullulent en France,  grimpant rapidement les échelons du pouvoir politique. Il y eut Dati, Najet-Vallaud Belkacem, Azoulaï et bien d’autres. Leur rôle est de servir les thèses monarchiques et influer sur les positions françaises. Parfois, il s’agit de jonctions entre les intérêts du royaume et ceux d’Israël qui a certes des défenseurs de plus en plus nombreux en France, mais qui aura toujours besoin d’une forte présence en Afrique du Nord, dans un pays aux relations «intimes» avec l’ancienne Métropole.

    Le nouvel épisode de ce long feuilleton et qui a pour titre «Benalla et les Macron» traduit on ne peut mieux cette omniprésence marocaine dans les hautes sphères parisiennes. Une affaire qui n’a pas livré tous ses secrets mais qui aura le mérite — nous l’espérons — d’ouvrir les yeux de l’opinion française sur des dérives qui n’ont que trop duré. L’intérêt de la France n’est pas et ne sera jamais dans ces arrangements douteux qui servent une caste éphémère mais pas les deux peuples. Les intérêts des deux oligarchies empêchent la vérité et la justice d’imprégner ces relations dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne veulent pas sortir du sordide, depuis ces temps pas très lointains où des barbouzes du Quai des Orfèvres enlevaient Ben Barka,  au cœur de Paris, sur ordre de Hassan II.

    M. F. 

    P. S. : lorsqu’il est conçu sans arrière-pensées, le Partenariat public-privé peut effectivement rendre d’énormes services à l’économie algérienne. Mais la version corrigée et revue par le FCE et… l’UGTA (!) n’était qu’une énième tentative de brader le secteur public au profit de patrons à la soudaine richesse ! Ces pistonnés, de plus en plus nombreux au fil des mandats, lorgnent du côté des entreprises propriétaires de foncier important, bien installées et rentables.

    Un exemple édifiant : celui de GTH, grande société de travaux hydrauliques qui eut ses heures de gloire. Ayant une grande expérience dans le domaine des transferts hydriques et des constructions de stations et de barrages, cette société a, curieusement, de moins en moins de marchés au moment où, paradoxalement, quelques rares sociétés privées croulent sous les commandes ! Les travailleurs de GTH éprouvent des difficultés à percevoir leurs salaires et l’entreprise est en voie de disparition. Mais les «sauveurs» guettent…

    Ce n’est plus du  partenariat mais du «pousse-toi de là que je m’y mette !»

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, MINURSO, France, Union Africaine, françafrique,

  • L’UA avorte les plans du Maroc visant à exclure la RASD de ses conférences bilatérales

    Le Conseil exécutif de l’Union africaine (ministres des affaires étrangères des pays de l’Union) a approuvé une décision affirmant l’engagement de l’organisation continentale à la participation de tous les États membres de l’Union aux sommets du partenariat entre l’Union africaine et toutes les organisations internationales et régionales telles que les Nations Unies, l’Union européenne, la Ligue des États arabes et toutes les organisations Autre régional.

     Avec cette décision historique claire, l’Union africaine avorte les plans du Maroc qui, soutenu par la France et ses satellites françafricains visent à faire exclure la République Arabe Sahraouie Démocratique des forums bilatéraux entre l’Union Africaine et d’autres partenaires du monde.

    Rabat a tenté à l’aide de ses alliés d’empêcher la participation de la RASD aux réunions de l’UA avec l’Union Européenne, la Turquie, le Japon… Désormais, les africains ont coupé les herbes sous les manœuvres marocaines basées sur l’achat des consciences et la corruption dans le but de faire imploser l’organisation panafricaine en raison de son refus à

    Suite à l’adoption de cette résolution, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a déclaré: «La position de l’Union africaine est un obstacle majeur face aux tentatives de l’occupant marocain de s’infiltrer dans les rangs pour briser l’unité de l’organisation et servir des agendas étrangers qui ne voient d’un bon œil l’existence d’une organisation continentale qui rassemble les peuples d’Afrique et défend leurs intérêts, espoirs et ambitions. Ainsi, les africains prouvent une fois de plus que la stratégie de l’occupation se dirige vers sa fin inévitable, qui ne sera que l’effondrement et la fin.

    Avec SPS

    Photo: Le ministre marocain des affaires Etrangères, Nasser Bourita, lors de son expulsion par la sécurité de la conférence UA-TICAD à Maputo, après avoir tenté, physiquement d’empêcher l’entrée de la délegation sahraouie.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Union Africaine,

  • Union africaine : Le 33e Sommet fixe les urgences

    Baisser de rideau sur le 33e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement africains à Addis-Abeba – Ethiopie. Les délégations africaines devaient se concentrer sur la recherche des voies et moyens pour concrétiser l’engagement de faire taire les armes pour se consacrer plutôt au développement économique et social.

    Le Président Abdelmadjid Tebboune est rentré hier lundi , non sans avoir rencontré plusieurs de ses pairs africains et évoqué avec eux les sujets sensibles de l’heure, dont la crise en Libye et l’insécurité au Sahel. Il marque, ce faisant, le retour de l’Algérie sur la scène politique africaine et dans le monde.

    Il a réitéré le respect des principes et engagements traditionnels. Pour preuve, la gestion du dossier libyen après une longue éclipse, d’autant que la position de l’Algérie, impartiale, est de plus en plus vue par les observateurs politiques internationaux comme la meilleure marche à suivre devant l’échec des autres initiatives, dont les rencontres de Moscou et, plus proche de nous, la Conférence de Berlin (Allemagne), à laquelle tenait tant la chancelière Angela Merkel. Aux dernières nouvelles, cette dernière plaide pour une autre rencontre sur le dossier libyen.

    Dans son intervention à ces travaux d’Addis-Abeba, le chef de l’Etat algérien a défendu l’option du règlement pacifique des conflits en Afrique par les Africains eux-mêmes. Point sur lequel a rebondi Antonio Guterres, le secrétaire général de l’Onu qui s’est désolé du néo-colonialisme ambiant, empêchant la liberté de manœuvre de l’Afrique face à ses propres problèmes. Il va jusqu’à appuyer la réforme du Conseil de sécurité de l’organisation ounusienne, telle que revendiquée par les pays africains pour une meilleure représentation.

    Même sentiment partagé à l’endroit de l’Union panafricaine qui a du mal à assumer les grandes questions qui l’interpellent, le plus souvent négociées en dehors du continent par des pays étrangers. C’est le cas de la Libye aujourd’hui, le terrorisme meurtrier qui met à mal des pays à faibles capacités défensives ouvrant ainsi la porte à tous les interventionnismes.

    L’Union africaine, face à ces défis, donne la désagréable impression d’être paralysée par l’ampleur des défis, confinée à constater les dégâts. Le jeu souterrain de certains pays est une entrave sérieuse aux efforts communs. Sur la question sahraouie, par exemple, son silence bruyant devant les violations répétées des droits de la République sahraouie, pays membre de l’UA au demeurant, a de quoi inquiéter. Le Maroc pavoise de façon outrancière et applaudit les reniements du dernier en date, le Burkina Faso ou encore la Côte-d’Ivoire.

    Abdelmadjid Tebboune a tenu, à l’occasion de ce 33e Sommet, à rappeler la réalité du conflit qui oppose le Front Polisario à l’occupant marocain, et nous ne notons aucun rappel à l’ordre de l’organisation. C’est pourquoi, dira le Président algérien, il faut hâter la désignation d’un nouvel émissaire spécial de l’Onu, qui a d’ailleurs en charge le dossier de la décolonisation du Sahara Occidental. Faut-il, pour autant, que le Maroc arrive, 40 ans après ladite « marche verte » d’occupation, à faire accréditer ses thèses ? Ou bien alors c’est être dupe de croire qu’il est le seul à vouloir faire croire à la légitimité de son occupation de l’ancienne colonie espagnole ?

    Si le soutien de la France à la prétendue « marocanité » du Sahara Occidental n’est pas nouveau pour une foule de raisons, c’est aussi une façon d’exprimer son hostilité à l’Algérie qui soutient le droit des peuples à l’autodétermination. De là à voir la main des officines de l’Elysée à l’œuvre battre le rappel de ses anciennes colonies, il n’y a qu’un pas qu’invite à franchir justement cette hostilité de la France coloniale.

    En effet, Abdelmadjid Tebboune a eu à rappeler la souveraineté pleine et entière dans ses relations avec la France. La dernière sortie en date qui a défrayé la chronique, c’était lors de son investiture à la magistrature suprême. Les accents nationalistes de chacune des interventions du nouveau Président algérien irritent les lobbies dans la sphère politique française. Comment alors lui faire payer ses « outrecuidances », si ce n’est à monter son vieux rival maghrébin qui a profité, depuis plus de 10 ans, d’une diplomatie laissée en jachère par un Président omnipotent et impotent ! Cyril Ramaphosa , qui prend la relève du général égyptien Al Sissi , aura fort à faire dans la mise au goût du jour des principes d’émancipation de pays africains sous domination coloniale.

    L’Afrique du Sud est connue pour son soutien sans faille à la cause sahraouie dans tous les forums. D’ores et déjà, le Président sud- africain prend les devants en appelant, pour le mois de mai prochain, à une réunion portant résolution des conflits en Afrique du Sud. Il aura toute l’année 2020 à mettre en pratique l’agenda politique : « Faire taire les armes », et économique par la réactivation efficiente de la Zone de libre-échange continentale (Zlec).

    Abdelmadjid Tebboune a voulu, lors de ce 33e Sommet d’Addis-Abeba, montrer la voie quant aux mesures à prioriser pour le développement, thème de ce forum africain des chefs d’Etat et de gouvernement, en lançant l’Agence algérienne de coopération internationale à vocation africaine.

    Brahim Taouchichet

    Le Soir d’Algérie, 11 fév 2020

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