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  • La République Démocratique du Congo vue par le Maroc

    Fiche succincte sur la République Démocratique du Congo

    I- Données générales :

    – Superficie : 2.345.410 km2 (05 fois la France) dont 37 km de côte atlantique

    – Population : 77.433.744 hab. (Juillet 2014 est.)

    – Capitale : Kinshasa

    – Villes principales : Lubumbashi, Kisangani, Kananga, Mbuji-Mayi, Bukavu

    – Provinces : 11 provinces : Bas Congo, Bandundu, Equateur, Kasaï-Orientale, Kasaï- Occidental, Nord-Kivu, Sud-Kivu et Kinshasa)

    – Forêt : 128.004.198 ha (45 % de la forêt équatoriale africaine)

    – Fête nationale : 30 juin 1960 (Indépendance)

    – Président : M. Joseph Kabila Kabange (1er mandat depuis décembre
    2006 ; et 2ème mandat depuis novembre 2011)

    – Premier Ministre : M. Augustin Matata Ponyo Mapon (nommé le 18 avril 2012)

    – Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Internationale et de la
    Francophonie : M. Raymond TSHIBANDA N’TUNGAMULONGO (avril 2012)

    – Religions : catholiques (50%), protestants (20%), kimbanguistes (10%),
    musulmans (10%)

    – Indice de développement humain : 186ème sur 187 (PNUD, 2012)

    – PIB/Habitant : 400 USD (2013 est.)

    – Dette extérieure : 6.874 milliards USD (Décembre 2013 est.)

    – Ambassadeur de Sa Majesté le Roi à Kinshasa : M. Mohamed BEN KADDOUR
    Présentation des lettres de créances (07 juillet 2009)

    – Chargé d’Affaires de la RDC à Rabat : M. Bamialy Wawa (M. WAWA assure, depuis des années (juillet 2002), la représentation de la République Démocratique du Congo à Rabat en qualité de Chargé d’Affaires a.i.. Après de multiples démarches, rien n’a été fait pour élever le niveau de cette représentation au rang d’Ambassadeur. Il semble que cette situation est due à des restrictions d’ordre budgétaire).

    – Date de l’établissement des relations diplomatiques : 1960

    – Communauté marocaine en RDC : 100 personnes

    II- Situation intérieure :

    2-1) Politique intérieure :

    Indépendant depuis le 30 juin 1960, l’ancien Congo belge porte le nom de Zaïre de 1971 à 1997, lorsque Laurent-Désiré Kabila, à la tête de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo-Zaïre (AFDL) s’empare de Kinshasa, met fin au régime du Maréchal Mobutu Sese-Seko et donne au pays son nom actuel de République Démocratique du Congo.

    En janvier 2001, Joseph Kabila succède à son père assassiné avant d’être élu président en 2006, puis réélu en novembre 2011, dans des conditions contestées.

    Le processus de transition s’est achevé avec l’organisation, dans de bonnes conditions, du référendum sur la Constitution de la IIIèmeRépublique (18 décembre 2005) et des élections présidentielles, législatives et provinciales (scrutins des 30 juillet et 29 octobre 2006), marquées par une participation importante de la population (65% en moyenne).

    Le Président sortant J. Kabila est sorti vainqueur des élections présidentielles (58% au second tour) devant le vice-président J.P. Bemba (la cérémonie d’investiture a eu lieu le 6 décembre 2006).

    Les résultats officiels des élections présidentielles et législatives organisées le 28 novembre 2011 et publiés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) le 9 décembre 2011, ont annoncé la victoire de M. Joseph Kabila avec 48,95 % contre l’opposant Etienne Tshisekedi (32,33 %).

    A l’étranger, la plupart des capitales occidentales (Bruxelles, Paris, Londres, Washington) ont appelé les acteurs politiques à faire preuve de retenue et d’esprit de responsabilité, à éviter toute forme de violence et à recourir aux voies légales pour toute contestation éventuelle. La France a relevé que l’élection a été marquée « par nombreuses et sérieuses défaillances et irrégularités » et a exhorté les autorités congolaises à « assurer l’ordre public dans le respect de l’Etat de droit ».

    Le 28 avril 2012 a été marqué par la nomination d’un nouveau gouvernement par le Président, composé de 36 membres, dont 2 vice-premiers Ministres, 25 Ministres, un Ministre Délégué et 8 vice-Ministres. La configuration du nouveau gouvernement congolais, composé essentiellement de technocrates et dépourvu, à quelques exceptions près, de figures emblématiques des chefs des partis politiques, a suscité diverses réactions au sein de la classe politique au niveau de sa structure politique et géopolitique.

    Avec l’approche des élections présidentielles de 2016, la classe politique congolaise est agitée par des débats autour d’une éventuelle candidature du Président Joseph KABILA à ces prochaines électorales. Alors que la constitution en vigueur interdit à l’actuel Président de briguer un nouveau mandat, des voix s’élèvent parmi l’opposition, l’église et la société civile pour contrecarrer toute démarche de la majorité tendant à revoir les dispositions constitutionnelles qui ouvriraient la voie à une candidature pour un troisième mandat.

    En réaction aux déclarations sur le prochain scrutin tenues par le Secrétaire d’Etat américain, M. John KERRY, qui était en visite à Kinshasa, les 03 et 04 mai 2014, le porte-parole du Gouvernement congolais a souligné que lesdites élections se tiendront conformément à la constitution et que le Président Kabila « n’a jamais annoncé une quelconque candidature, ni entrepris de violer la constitution ».

    2-2) Situation sécuritaire en RDC :

    La République Démocratique du Congo reste confrontée aux lourdes conséquences des guerres qui ont eu lieu depuis près de vingt ans dans la région des Grands Lacs et sur son sol. La sécurité n’est pas complètement rétablie : l’Est du pays demeure instable du fait des nombreux groupes armés encore actifs. Les infrastructures, embryonnaires, restent très insuffisantes vu l’étendue du pays. La communauté internationale apporte un appui important à la RDC, où est déployée la MONUSCO, première opération des Nations Unies au monde par son ampleur.

    La situation, qui s’était fortement dégradée dans la région du Kivu au second semestre 2008, a connu une évolution positive à partir de la fin 2008, marquée par une nouvelle dynamique de coopération entre la RDC, l’Ouganda et le Rwanda.

    Toutefois, depuis mai 2012, la République Démocratique du Congo est en proie à une mutinerie dans l’armée dans l’est. Le pays voisin, la République du Rwanda, est soupçonné par les autorités congolaises d’abriter sur son territoire quelques 300 éléments armés faisant partie de ce mouvement de rébellion.

    Les mutins se réclament du M23 (Mouvement du 23 mars), crée par le Colonel Makenga début mai 2012 après les défections, et revendiquent la pleine application des accords de 2009, notamment en ce qui concerne leur intégration. Ils dénoncent des problèmes de salaires, de nourriture, de santé, d’obtention de grades et de fonctions.

    Les violences déclenchées par la mutinerie et le regain d’activité des groupes armés (congolais -CNDP-, ougandais -LRA, ADF/NALU-, rwandais -FDLR- et burundais -FNL-) dans la région depuis mai 2012 ont forcé plus de 100.000 personnes à fuir leur foyer, et plus de 20.000 autres à se réfugier au Rwanda et en Ouganda.

    Les puissances étrangères (Etats-Unis et Union Européenne -dont la Belgique-) ainsi que certaines ONG (Human Rights Watch et International Crisis Group) se sont dites préoccupées de la détérioration de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC, tout en réitérant leur soutien aux efforts déployés par le gouvernement congolais visant à rétablir l’ordre dans le pays et à traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’Homme et ce, en en coordination avec la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO).

    Après plusieurs mois de combat contre l’armée congolaise, le M23 a annoncé, le 05 novembre 2013, la fin de sa rébellion et son intention de poursuivre la recherche d’une solution aux causes qui ont été à l’origine de son insurrection.

    Suite à la décision d’arrêt des actes de rébellion du M23, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est sensiblement améliorée sous le contrôle des forces onusiennes et congolaises. Ces dernières ont pu restaurer l’autorité de l’Etat sur la majeure partie de cette région du territoire congolais.

    Après avoir échoué à parvenir à un accord pour la conclusion des pourparlers de Kampala le 11 novembre 2013, le Gouvernement congolais et le M23 ont pu finalement signer, le 12 décembre 2013, à Nairobi, deux déclarations séparées par lesquelles :

    • Le M23 confirme son engagement à renoncer à sa rébellion armée tout en se réservant le droit de se constituer en parti politique dans le respect des lois de la RDC

    • Le Gouvernement congolais s’engage à faciliter la mise en œuvre de la renonciation du M23 à sa lutte armée et du programme de démobilisation, désarmement et réinsertion des anciens rebelles et à présenter au Parlement un projet de loi d’amnistie.

    En février 2014, le Président congolais Joseph KABILA a promulgué la loi portant amnistie qui couvre les faits insurrectionnels, les faits de guerre et les infractions politiques commis sur le territoire congolais à partir de la promulgation de la constitution du 18 février 2006 jusqu’au 20 décembre 2013, date de l’expiration de l’ultimatum lancé à tous les groupes armés à déposer les armes.

    III- Situation économique

    Le potentiel économique du pays est considérable, mais son exploitation nécessitera de profondes réformes en matière de bonne gouvernance et la mise en place d’un environnement juridique favorable aux investissements.

    En outre, la situation d’insécurité en RDC favorise le commerce illicite des métaux précieux. Certains experts de l’ONU ont estimé en décembre 2013 que 98 % de la production aurifère est exportée illégalement vers les pays de transit, principalement l’Ouganda, le Burundi et la Tanzanie.

    Par ailleurs, le projet du centre hydroélectrique d’Inga, sur le fleuve Congo, à 200 km de Kinshasa, a bénéficié, en novembre 2013, d’un financement de la Banque Africaine de Développement (BAD), dans le cadre du Projet d’Appui au Développement du Secteur de l’Electricité (PASEL). Représentant 43 % du coût total du projet (169 millions USD), ce financement favorisera le développement de la centrale hydroélectrique d’Inga dont le potentiel hydroélectrique est estimé à 44.000 MW, soit la moitié de la capacité électrique sur tout le continent.

    IV- Politique Extérieure :

    3-1) Relations régionales :

    Dans les Grands Lacs, la situation régionale a été marquée par des évolutions encourageantes à partir de la transition congolaise entamée en 2003. Après un premier sommet historique à Dar-Es-Salaam en 2004, le second sommet de la Conférence internationale sur la région des grands Lacs (CIRGL) s’est déroulé les 15 et 16 décembre 2006 à Nairobi et a abouti à la signature du Pacte de Sécurité, de Stabilité et de Développement pour la région des Grands Lacs, entré en vigueur en juin 2008. Le Secrétariat exécutif permanent de la CIRGL, dirigé par l’Ambassadrice tanzanienne Mulamula, a été inauguré le 3 mai 2007 à Bujumbura.

    L’année 2009 a vu le rétablissement des relations diplomatiques entre la RDC et ses voisins de l’Est, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.

    S’agissant des organisations régionales, la RDC est membre de la CEEAC (dont elle a assuré la Présidence en 2008), de la SADC (dont elle assure la Présidence en 2009-2010), de la COMESA et de la CEPGL.

    Par ailleurs, la RDC a abrité pour la première fois le 14ème sommet des chefs d’Etats et de Gouvernement des pays ayant le français en partage dont les assises se sont tenues à Kinshasa du 12 au 14 octobre 2012.

    3-1) Relations avec l’Union Européenne et ses pays :

    Concernant les relations avec l’Union Européennes et ses pays, impliqués dans le règlement politique de la crise des Grands Lacs, la mission EUFOR RDC, déployée d’août à décembre 2006, a permis d’apporter un soutien à la MONUC pour la sécurisation du processus électoral (2400 hommes déployés). Son intervention a été décisive pour permettre le retour au calme lors des incidents survenus à Kinshasa en août 2006 entre les hommes de J. Kabila et de J.P Bemba.

    L’UE s’est ensuite impliquée dans la reconstruction des forces armées et de la police congolaises.

    Au premier jour de sa tournée éclair en Afrique le 27 mars 2009, le Président français a clarifié à Kinshasa son initiative controversée de paix pour la RDC puis plaidé à Brazzaville en faveur de la rénovation des relations franco-africaines. Le Président français s’est notamment attaché à lever les malentendus causés par sa proposition d’un partage des richesses entre la RDC et le Rwanda.

    En mars 2010, M. Pieter De Crem, le Ministre belge de la Défense a effectué une visite de travail en RDC et qui s’inscrit dans le cadre de l’intensification des relations entre les deux pays.

    En mars 2014, le Commissaires européen au développement, M. Andris PIEBALGS, en visite à Kinshasa, a annoncé l’octroi d’une nouvelle aide de l’UE d’un montant de 620 millions d’euros en faveur de la RDC pour la période 2014-2020. Cette aide sera destinée au développement des secteurs de la santé, l’environnement, l’agriculture durable ainsi qu’au renforcement de la gouvernance et l’Etat de droit, des infrastructures de base du pays et des systèmes de défense et judiciaire congolais.

    3-3) Rôle des Nations Unies :

    Les Nations Unies sont un acteur majeur de la résolution de la crise des Grands Lacs, présentes à la fois en RDC (MONUC) et au Burundi (BINUB).

    En RDC, le déploiement de la MONUC a commencé en mars 2001. La mission est dirigée depuis janvier 2008 par le britannique Alan Doss, qui a succédé à l’américain William Swing en poste depuis juillet 2003. Les effectifs (22 000 hommes) et le mandat de la MONUC ont été progressivement renforcés et concentrés sur la résolution de la crise dans l’Est. Environ 98% des troupes onusiennes sont déployées dans les provinces de l’Est, où la MONUC a pour mandat prioritaire d’assurer la protection de la population civile.

    Le 01 juillet 2011, la Mission de l’ONU en République Démocratique du Congo (MONUC), présente dans ce pays depuis fin 1999, est devenue la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), et ce, en application de la résolution 1925 du Conseil de Sécurité, adoptée le 28 mai 2010.

    Jusqu’en mars 2014, grâce à l’intervention de la MONUSCO en RDC, presque 80 % du territoire congolais a été réunifié sous l’autorité de l’Etat avec une police nationale, des institutions de sécurité, une armée et des institutions administratives qui fonctionnent.

    Le 28 mars 2014, le Conseil de Sécurité a adopté la résolution 2147, prorogeant le mandat de la MONUSCO et, à titre exceptionnel, le mandat de sa brigade d’intervention jusqu’au 31 mars 2015.

    V- Relations bilatérales :

    4-1) Relations politiques :

    La RDC n’a jamais reconnu la fantomatique rasd, et l’actuel Gouvernement ne semble pas chercher à se départir de cette position. Celle-ci a été d’ailleurs consolidée lors de la Visite Royale effectuée, du 27 février au 1er mars 2006. A cette occasion, les autorités congolaises ont réitéré leur soutien à la marocanité du Sahara.

    Les relations entre les deux pays sont également marquées par la participation active du Maroc, avec un contingent militaire composé d’environ 700 hommes, aux efforts déployés par la Mission de l’ONU pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), dont l’intervention a permis la réunification, en mars 2014, de presque 80 % du territoire congolais sous l’autorité de l’Etat.

    4-2) Cadre Juridique :

    De nombreux Accords lient le Maroc à la RDC, dont le dernier a été le mémorandum d’entente relatif aux négociations aéronautiques, signé à Rabat le 29 février 2008.

    Lors de la Visite Royale réalisée en 2006, ce cadre juridique a été enrichi par la signature d’un Mémorandum d’Entente pour l’établissement de consultations politiques entre les deux Ministères des Affaires Etrangères, de plusieurs Protocoles d’Accords de coopération dans les domaines, agricole, Pêches Maritimes, Santé, Coopération Industrielle et Commerciale et d’un Protocole d’Accord relatif au financement du projet de Renforcement des Capacités d’Analyse des laboratoires de l’Office Congolais de Contrôle.

    4-3) Coopération bilatérale :

    a) Coopération économique et financière :

    A l’occasion de la Visite Royale en RDC du 27 février au 1er mars 2006, S.M. le Roi a remis un don en médicaments et matériel médical en plus d’une campagne de vaccination lancée en faveur d’enfants et personnes âgées. Une Convention relative à l’octroi d’une aide financière, pour un montant de 5,3 Millions de DH, a été également signée lors de cette visite. Elle porte sur le financement de projets à caractère socio-économique

    Le Centre Marocain de Promotion des Exportations (CMPE) -Maroc Export- a organisé, les 10 et 11 décembre 2010, les journées économiques et commerciales maroco-congolaises. La délégation multisectorielle marocaine était conduite par Monsieur Abdellatif MAAZOUZ.

    Dans le cadre de la 7ème Caravane de Partenariat en Afrique organisée par Maroc Export, une importante délégation marocaine s’est rendue à Kinshasa, du 25 au 27 juin 2013. Elle était présidée par M. Abdelkader AMARA, Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies et composée d’une centaine d’hommes d’affaires. Cette mission visait le renforcement des échanges commerciaux et du partenariat économique avec les deux pays dans les secteurs du commerce, de l’Industrie et des Technologies de l’Information…

    b) Coopération Technique :

    ◦ Le 21 janvier 2008, un don d’équipements et de matériels a été remis à l’Office Congolais de Contrôle conformément à la convention signée lors de la Visite Royale à Kinshasa en février 2006 (pour un montant de 5,3 Millions de DH).

    ◦ Du 14 au 20 avril 2008, a été organisée une semaine gastronomique marocaine coïncidant avec l’inauguration d’une ligne aérienne Casablanca- Kinshasa.

    ◦ Au titre de l’année académique 2012/2013, un quota officiel de 45 places avec bourse a été accordé à la RDC. En 2013, l’effectif total des étudiants congolais lauréats du Maroc a atteint 486, dont 30 en 2012.

    ◦ Au titre de l’année académique 2013/2014, l’AMCI a accordé à cinq (05) médecins congolais la possibilité de poursuivre leurs études en cycle de spécialité médicale dans les facultés de médecines et de pharmacie au Maroc.

    • Coopération dans le secteur minier :

    La Société marocaine MANAGEM exploite le gisement de Pumpi, riche en cobalt et en cuivre, et s’étalant sur une superficie de 400 km².

    • Secteur privé :

    Le groupe marocain Addoha a entamé, en 2014, des négociations avec les autorités congolaises pour la conclusion d’un accord en matière d’habitat social, prévoyant la construction de 15.000 logements sociaux.

    En juin 2014, un accord a été signé entre le groupe marocain et le gouvernement congolais pour la construction d’une cimenterie (CIMAF) qui sera opérationnelle en 2016, avec une capacité de production annuelle d’un million de tonnes.

    La cérémonie de pose de la première pierre du projet de construction de CIMAF a eu lieu dans la commune de Kasangulu (province du bas-Congo), le 26 juin 2014.

    IV- Echange de visites :

    Plusieurs visites ont été enregistrées dont notamment :
    • Coté marocain :

    • Visite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI en RDC, du 27 février au 1er mars 2006.

    • Le 29-30 juin 2010, MM. Mohammed Cheikh Biadillah et Mohamed Laenser ont représenté SM le Roi aux festivités marquant le Cinquantenaire de l’indépendance de la RDC.

    • Participation de la délégation parlementaire marocaine présidée par Mr Abdelwahed Radi, ex-Président de la Chambre des Représentants, aux travaux de la 37ème session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie à Kinshasa, du 05 au 08 juillet 2011.

    • Participation de M. El Yazghi, ex-Ministre d’Etat à la cérémonie d’investiture et de prestation de serment du Président J. Kabila, réélu pour un nouveau mandat de cinq ans.

    • 7ème Caravane de Partenariat en Afrique, à Kinshasa du 25 au 27 juin 2013. Elle était présidée par M. Abdelkader AMARA, Ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies.

    • Coté congolais :

    • Mars 2011, Une délégation présidée par Monsieur EVARISTE BOSHAB, Président de l’Assemblée nationale de la République Démocratique du Congo.

    • Participation d’une délégation de la RDC conduite par M. Nkoy BAUMBU, Secrétaire Général à la Coopération Régionale, à la IV Conférence Ministérielle de la TICAD, tenue à Marrakech, les 05 et 06 mai 2012.

    • Visite de travail au Maroc du Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées de la République Démocratique du Congo du 12 au 14 février 2013.

    • Visite au Maroc, du 15 au 28 février 2014, du Secrétaire Général du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPDR), parti de la majorité présidentielle.

    • Visite au Maroc, du 17 au 22 juin 2014, du Président du Sénat de la RDC, M. Léon Kengo WA DONDO, dans le cadre de la promotion de l’échange de visites entre les groupes d’amitié parlementaire maroco-congolais.

    V- Perspectives :

    • Finalisation d’un projet d’accord relatif à la coopération dans le domaine de la Marine Marchande ;

    • Signature d’un accord sur la promotion et la protection des investissements et d’une convention sur la non double imposition ;

    • La partie congolaise a exprimé le souhait de renforcer ses relations de coopération avec notre pays dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage, des transports, de l’éducation, de la communication et des pêches maritimes. Dans le domaine de l’agriculture, des opportunités d’affaires et d’investissement sont offertes grâce à l’existence d’exonérations fiscales pour l’importation des intrants et autres facteurs de production. En matière d’exploitation et de revalorisation de gisements de phosphates, les régions Bas Congo et Ituri offrent des potentialités énormes d’investissement.

    • Projet de visite au Maroc du Président J. KABILA (Invitation adressée en mai 2001 au Président congolais par le biais d’un Emissaire Spécial reçu par Sa Majesté le Roi lors d’une audience Royale).

    • Réunion de la 6ème session de la Commission Mixte de Coopération (prévue en avril 2007 puis reportée à une date ultérieure). La 5ème session a été tenue à Rabat, les 20 et 21 avril 1987.

    • Souhait exprimé par la partie congolaise en 2010 pour l’instauration d’un jumelage entre Rabat et Kinshasa.

    • Poursuivre la formation au Maroc des forces militaires et des éléments de la garde rapprochée du Président congolais.

    • Souhait exprimé par les autorités congolaises de réaliser une mission d’études au Maroc, au profit des cadres de la Direction chargée de la gestion des Zones Economiques Spéciales (ZES), relevant du Ministère de l’Industrie, des Petites et Moyennes Entreprises de la République Démocratique du Congo (RDC).

    • Projet de visite à Kinshasa, du 22 au 26 octobre 2014, du Président de la Chambre des Conseillers.

    Source : Document confidentiel de la diplomatie marocaine

    Tags : Maroc, République Démocratique du Congo, RDC, fiche succincte,

  • Maroc : Mohamed VI s’enfonce dans l’allégeance à l’entité sioniste

    Le Guide des croyants et Président du Comité d’El Qods, le souverain marocain Mohamed VI, s’enfonce dans l’allégeance au diktat de l’entité sioniste, contre la volonté du peuple marocain, opposé à toute normalisation avec le spoliateur des terres arabes.

    Plaire aux lobbys sionistes

    En soutenant le plan de colonisation de la Cisjordanie, appelé « plan de paix » ou « deal du siècle » le palais royal se range totalement du côté de l’ennemi sioniste, pour plaire au lobby sioniste dirigé au Maroc par l’indétrônable André Azoulay,au Crif bien introduit en France et à l’Aipec, le puissant lobby sioniste aux USA, pour le soutenir dans le dossier du Sahara Occidental occupé. Ecarté du dossier libyen, dans le sillage du retour en force de l’Algérie sur la scène diplomatique, Mohamed VI multiplie les bons signes d’allégeance à l’entité sioniste, en inaugurant un Mémorial de la Shoah à Essaouira au Maroc, quelques jours avant la commémoration du 75 ème anniversaire de ce qui est appelé « Holocauste » d’Auschwitz, dans la ville sainte d’El Qods occupé, dont il se réclame président de son comité. Pour être récompensé, il se voit livré trois drones de l’entité sioniste, de renseignements, financés par le royaume wahabite, selon certaines sources.

    Alger et Tunis rejettent le « deal du siècle »

    A l’opposé du Maroc officiel connu pour sa trahison des causes arabes depuis la guerre de six jours en 1967, l’Algérie et la Tunisie ont rejeté « le deal du siècle », réitérant leur soutien à la cause palestinienne et au droit du peuple palestinien d’édifier son Etat, dont la capitale ne sera qu’Al Qods Al Charif.

    Les présidents algérien et tunisien Abdelmadjid Tebboune et Kaies Esaid, devront renouveler leur soutien à la cause juste de la Palestine à l’occasion de leur rencontre prévue ce dimanche à Alger

    Algérie Toute Heure, 31 jan 2020

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, Libye, Sahel, Tripoli,

  • Maroc : Le prince Hicham Alaoui s’affiche avec sa mère à l’occasion de la présentation de son doctorat

    A l’occasion de la présentation de sa thèse de doctorat « Islam et laïcité, le pacte démocratique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » à l’Université d’Harvard, Hicham Alaoui a profité pour s’afficher avec sa mère la Princesse Lamia Solh avec un texte dédicacé.

    « Après le débat de ma thèse à l’Université d’Oxford le 28 janvier, la première chose que j’ai faite a été de me faire photographier avec ma mère la princesse Lamia Solh qui a cultive dans mon esprit l’amour de la connaissance et la science depuis mon enfance », a-t-il écrit.

    « C’est à elle que le dédie ce travail académique et à toute ma famille, grands et petits et à tous les fans de la connaissance et l’investigation scientifique », ajoute Hicham Alaoui  qui a rappelé que sa tante Ouleya Solh a aussi étudié à la même université.

    Selon lui, sa thèse actuelle est une étude qui tente de « concilier politique et religion ».

    Pour rappel, Hicham Alaoui est le cousin germain du roi du Maroc Mohammed VI et petit-fils du premier roi du Maroc indépendant. Il est interdit d’entrée aux palais royaux du souverain en raison de sa position en faveur de l’établissement d’une monarchie parlementaire dans laquelle le roi règne sans gouverner.

    Les autoproclamés opposants au Makhzen mène une campagne de dénigrement contre Hicham Alaoui télécommandée par le palais royal en vue de contenir son influence. En vain ! Son dernier poste sur Facebook a récolté en quelques heures plus de 12.000 « likes ». Il est le seul marocain qui peut aspirer à un tel score grâce à l’efficacité de son travail dans la défense de la voie démocratique au Maroc. Une popularité dont son jaloux les pseudo-démocrates marocains toujours prêts à dégainer sur tout ce qui bouge. A l’instar de leur Makhzen, ils portent la violence dans leur ADN.

    Tags : Maroc, monarchie alaouite, Mohammed VI Hicham Alaoui, prince rouge,

  • Sahara Occidental : Brahim Ghali supprime le poste de ministre de la défense

    Une première depuis la proclamation de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD). Dans la nouvelle formation, le poste de ministre de la défense n’existe plus. Brahim Ghali est désormais président de la république et premier responsable de l’armée sahraouie. Une décision qui laisse beaucoup de questions en l’air. Brahim Ghali, aurait-il l’intention de diriger personnellement les préparatifs de la guerre ?

    En effet, Abdalahe Lehbib, a procédé dimanche 26 janvier au transfert des pouvoirs au président Brahim Ghali. L’ancien patron de l’armée a été chargé du département de la sécurité, fonction qu’il a décliné pour des raisons que nous ne connaissons pas encore. Un ancien adjoint de Brahim Guerigao, El Herdid, a été nommé à sa place.

    La nouvelle configuration gouvernementale sahraouie, est-elle un message envoyé aux Nations Unies qui, depuis 1991 se trouvent embourbée dans les sables du désert du Sahara Occidental ?

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, armée sahraouie,

  • Les poissons et les réfugiés sahraouis, «Solo son peces»

    Trois femmes montent une ferme piscicole dans un camp de réfugiés en plein milieu du désert algérien. Dans leur documentaire « Solo son peces » (« Ce ne sont que des poissons »), les cinéastes espagnoles Paula Iglesias et Ana Serna traitent la question des réfugiés sahraouis d’une manière aussi décalée que séduisante.

    envoyé spécial à Biarritz,

    Présenté en première internationale au Fipadoc, à Biarritz, après avoir gagné le Grand prix du Festival du documentaire de Bilbao, le court métrage Solo son peces, a tout pour faire parler de lui.

    Une canne à pêche en plein désert

    Le voyage commence avec une image qu’on n’est pas prêt d’oublier : habillée d’une robe bleue comme la mer, une femme est assise en plein désert, avec une canne à pêche dans la main. « Le temps du documentaire est l’attente », ainsi explique la cinéaste Paula Iglesias cette mise en scène. « Pour cela, nous avons choisi cette image un peu surréaliste pour exprimer la situation dans les camps de réfugiés. Cela fait 40 ans qu’ils sont là. C’est une situation difficile. »

    En effet, loin de leur patrie, Teslem, Dehba et Jadija ont décidé de réaliser un rêve. Installer une ferme piscicole en plein désert, là où les températures frôlent souvent les 50 degrés à l’ombre, pour nourrir un camp de réfugiés sahraouis. Une idée folle ?

    « Oui, beaucoup de gens pensent qu’il s’agit d’une idée folle. Mais, c’est lié à la situation de ces gens vivant en plein désert depuis des décennies. Elever ici des poissons, c’est difficile. Elles-mêmes, elles ne savent pas si cela va fonctionner. Elles essaient. Peut-être cela marchera, peut-être pas. »

    Ce ne sont que des poissons

    Pour filmer dans un territoire en conflit, il faut être prêt à tout, comme ces femmes fortes et résolument optimistes : « le succès du projet dépend de nous. De quoi avoir peur ? Ce ne sont que des poissons. » Nuit et jour, elles s’occupent de leurs « bébés » dans le bloc de reproduction. Et quand elles regardent les poissons répartis dans des toutes petites piscines, elles s’exclament : « les poissons fuient la mort parce que, comme l’homme, ils aiment la vie ».

    Avec leurs blouses blanches et leurs voiles colorés, les trois entrepreneuses se penchent sur les bassins pour mesurer la salinité et détecter les maladies. Chaque jour apporte sa sagesse. Aujourd’hui, elles étudient le tilapia, ce poisson venant du Nil, un migrant sans habitat naturel, bref : « c’est aussi un réfugié ».

    « On voulait faire un parallèle entre les poissons et les réfugiés dans les camps, avance la cinéaste. Beaucoup de choses sont pareilles. Quand on voit les piscines avec les poissons… Certains poissons traversent des pays pour chercher de la nourriture. Ces femmes font la même chose : elles partent et retournent pour nourrir leur pays. Et ce désert n’est même pas leur pays. »

    « Ce qui me fait vraiment honte… »

    Le film glisse alors de situations anodines vers la colère : « Ici, nous souffrons d’un manque de protéines, mais ce qui me fait vraiment honte, c’est que même dans les Territoires occupés, les Sahraouis ne sont pas autorisés à profiter de la richesse de leurs eaux pour la pêche. »

    C’est alors que la cinéaste fait entrer l’histoire de la création des frontières au Sahara occidental par les puissances européennes pour démontrer à quel point le projet des trois femmes touche à la question très sensible du Sahara occidental d’aujourd’hui :

    « Le projet de l’élevage de poissons est un projet pour se maintenir plus longtemps dans ce territoire, remarque Paula Iglesias. En même temps, elles ne peuvent pas survivre longtemps dans ce lieu, parce qu’il est impossible de vivre là-bas sans aide humanitaire. On doit donc repenser la situation du Sahara occidental. C’est la dernière colonie en Afrique. L’Espagne a fait une mauvaise décolonisation, après le Maroc a envahi leur territoire. »

    Le Sahara occidental, le Maroc et l’Union européenne

    À la fin du film, les femmes boivent du thé et allument la télé. Dans le journal, le mouvement sahraoui du Front Polisario condamne le pillage des ressources du Sahara occidental après l’approbation de l’accord de pêche entre l’Union européenne et le Maroc. Un accord qui inclut le Sahara occidental occupé. Le Front Polisario accuse alors l’Union européenne, « avec l’Espagne et la France en tête, de perpétuer le conflit ».

    Pendant le Festival international du documentaire de Biarritz, une nouvelle dépêche est tombée : le Maroc a adopté deux nouvelles lois pour élargir son emprise aux eaux territoriales du Sahara occidental.

    ►Solo son peces, court métrage d’Ana Serna et Paula Iglesias, 17 min, en compétition au Festival international du documentaire (Fipadoc 2020), du 21 au 26 janvier, à Biarritz.

    Source : RFI, 25 jan 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, réfugiés, Tindouf,

  • Lâayoune : Bangui vend son âme au diable contre le paiement de ses arriérés de contributions à l’Onu par Rabat

    L’Algérie en colère contre la Centrafrique et le Sao-Tomé-Et-Principe

    L’Algérie a dénoncé jeudi les décisions « unilatérales des gouvernements de la République centrafricaine et de Sao Tomé-et-Principe d’ouvrir des représentations consulaires à Lâayoune, ville occupée du Sahara Occidental ».

    Dans un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, relayé par l’agence APS, Alger a qualifié ces décisions de «nouvelle violation des normes du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies».

    « Ces décisions qui ne peuvent en aucun cas avoir un quelconque effet sur le statut juridique du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique, représentent une nouvelle violation des normes du droit international, des décisions et des résolutions pertinentes du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée générale des Nations », ajoute le communiqué.

    Pour Alger, ces décisions « transgressent aussi les fondements même des relations entre les pays africains tenus de se conformer en toutes circonstances aux règles et principes de l’Union africaine, lesquels impliquent un devoir d’unité et de solidarité entre les pays fondateurs de l’Union ». Et de dénoncer des mesures qui ne « concourent pas, enfin, à favoriser l’interaction requise entre les pays africains et risquent de compromettre sérieusement leur marche résolue vers la réalisation des objectifs qu’ils se sont assignés et qu’ils ont consignés dans l’acte constitutif de l’Union ».

    La raison de cette ouverture de consulat à Lâayoune par la Centrafrique se justifie par la suspension de droit de vote du pays à l’ONU. Pour mémoire, le Maroc préside la Commission et le Fonds de consolidation de la paix de l’ONU pour la RCA. Un petit geste avait été demandé par les autorités centrafricaines au Royaume du Maroc pour payer les contributions à ‘ONU.

    A rappeler que ce n’est pas la première fois que l’Algérie réagit à l’ouverture, par des pays africains, de consulats au Sahara. A Bangui, le gouvernement n’a pas souhaité réagir au communiqué du gouvernement algérien.

    Vianney Ingasso

    Le Tsunami.net, 25 jan 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, consulats,

  • Maroc : Bourita tente de cacher son échec au Sahara Occidental

    Le Maroc multiplie les consulats au Sahara Occidental. Une provocation visant les Nations Unies dont les fonctionnaires ont été expulsés au vu et au su du Secrétaire Général de l’ONU. Des provocations organisées par Rabat en vue de dissimuler l’échec de sa politique de tension avec la communauté internationale dans l’espoir de voir le Conseil de Sécurité fléchit en faveur des ambitions expansionnistes marocaines.

    A Berlin, la chancelière Angela Merkel vient de prendre sa revanche. Aidé par la France, le Maroc a poussé l’ancien président allemand Horst Koehler à démissionner. La conséquence de cette guerre déclarée contre la légalité internationale et que Bourita a baptisée « politique de fermeté », selon les documents confidentiels de la diplomatie marocaine révélés par le hacker Chris Coleman.

    La montée de la violence au Sahel a mis à jour le conflit malien et la problématique de la menace terroriste et une de ses principales sources , le haschich dont le Maroc est le premier producteur et premier exportateur au monde.

    Le Maroc continuera à puiser dans le puits des armes de chantage de la migration, la drogue et le terrorisme en espérant réaliser ainsi ses rêves de devenir la premières puissance régionale, titre détenu actuellement par l’Algérie, l’allié du peuple sahraoui.

    Devenu le pestiféré de la région, le Makhzen multiplie les gesticulations qui expriment le goût amère de la défaite face à la volonté de sacrifice des sahraouis. Son dernier espoir? Jouer les thuriféraires avec des pseudo-personnalités juives et sionistes pour quémander la pitié de Donald Trump qui refuse de rencontrer Mohammed VI à cause de la trahison de dernier lors des dernières élections présidentielles américaines. Le roi du Maroc a offert 28 millions de dollars pour la campagne électorale de Hillary Clinton qui, après l’épisode érotique de Monica Lewinsky, a dû assumer une deuxième humiliation.

    Si le Makhzen souhaite envoyer un message de force et de « fermeté » il doit pousser la France à ouvrir un consulat à El Aaiun. Mais, apparemment, mêmes ses alliés les plus durs l’ont laissé tomber dans le dossier sahraoui : le Sénégal et la Côte d’ivoire. Une grosse perte pour les « tcharmilistes » de Rabat.

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU,

  • Au Sahara occidental, le Maroc poursuit sa diplomatie pyromane

    L’ouverture de quatre consulats africains à Laâyoune et Dakhla et l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations de futsal dans cette même ville de Laâyoune montrent que le Maroc persiste dans sa politique du fait accompli au Sahara occidental

    L’année 2019 a été marqué en Afrique du Nord par deux faits marquants : le hirak en Algérie entamé le 22 février de cette même année et la grave crise libyenne qui s’éternise, opposant le Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli, reconnu par la « communauté internationale » avec à sa tête Fayez al-Sarraj, aux forces armées du maréchal Haftar basé à Benghazi.

    Pourtant, un autre pays, un autre peuple mérite que les médias s’attardent aussi sur lui, évitant ainsi que de nombreuses importantes décisions et événements ne passent sous les radars dans leurs globalités. Une succession d’événements qui en s’accumulant, pourraient bien rendre la région du Maghreb encore plus explosive qu’elle ne l’est actuellement.

    Les dernières décisions qui suivent pourraient en effet et dans un avenir plus ou moins proche, déstabiliser toute la région de l’Afrique du Nord et par ricochet, les voisins sahéliens déjà dans un état de déliquescence avancé.

    Depuis le mois de décembre 2019, deux faits majeurs se sont en effet produits au Sahara occidental, territoire occupé par le Maroc depuis 45 longues années.

    En l’espace de quelques semaines, et à l’image des États-Unis et du Guatemala, qui ont transféré leur ambassade à Jérusalem, ignorant ainsi le droit international et le statut juridique de cette ville sainte, quatre pays africains, les Comores, la Gambie, le Gabon et la Guinée ont décidé d’ouvrir leur représentation consulaire respective dans les villes occupées de Laâyoune et Dakhla. Quatre États, membres de l’Union africaine !

    Ce sont les Comores qui ont ouvert le bal en décembre, en inaugurant contre toute logique rationnelle, leur consulat général à Laâyoune. Cette décision des autorités comoriennes a été très fortement critiquée au sein même du pays et par l’opposition. Le Conseil national de transition (CNT), a par exemple exprimé ses « vifs regrets suite à la décision prise par le colonel Azali Assoumani d’ouvrir un consulat général de l’Union des Comores au Maroc à Laâyoune ».

    Pour le CNT, « aucun Comorien ne réside sur ce territoire et ne présente donc aucun intérêt diplomatique ou consulaire ». Le CNT va encore plus loin en « condamnant cette provocation, en ce qu’elle est non conforme au droit international ».

    La Gambie suivait aussitôt en procédant à l’inauguration officielle de sa représentation consulaire à Dakhla, le 7 janvier 2020, ignorant elle aussi le droit international ainsi que la résolution 1514 des Nations unies qui stipule que « tous les peuples ont le droit à l’autodétermination ».

    Enfin, ce 16 janvier, c’était au tour de la Guinée et du Gabon d’emboîter le pas aux Comoriens et aux Gambiens, en inaugurant eux aussi un consulat général à Laâyoune pour le Gabon et à Dakhla, grand port de pêche du Sahara occidental situé sur l’Atlantique, pour la Guinée.

    Il va de soi que l’Union africaine ne peut rester silencieuse devant de tels agissements de la part de ses États membres et se doit donc d’agir en conséquence lors du prochain sommet de l’UA qui aura lieu à Addis-Abeba du 6 au 10 février.

    « Prôner la division au sein de la famille de la CAF »

    Un autre fait marquant concernant l’occupation du Sahara occidental a eu lieu ces derniers jours avec l’annonce de l’Afrique du Sud de ne pas participer à la Coupe d’Afrique des nations de futsal, organisée par le Maroc dans la ville sahraouie de Laâyoune du 28 janvier au 7 février et qui sert aussi de tournoi de qualifications à la prochaine coupe du monde de futsal organisée en Lituanie du 12 septembre au 4 octobre 2020.

    En effet, et au risque d’être sanctionnée par la Confédération africaine de football (CAF), la Fédération sud-africaine de football (SAFA) a décidé de se retirer de la compétition. Selon la SAFA, sa décision est motivée par la volonté du Maroc d’organiser cet événement sportif à Laâyoune, ville du Sahara occidental.

    Cette décision de la SAFA est par ailleurs soutenue par la confédération et le comité olympique sportif d’Afrique du Sud pour qui, « l’Afrique du Sud n’a aucun problème pour jouer au Maroc mais afin d’être en concordance avec le gouvernement sud-africain et les résolutions de l’Union africaine ne jouera pas au Sahara occidental ».

    À travers un communiqué, la Fédération algérienne de football (FAF) a, elle aussi, condamné l’organisation de cet événement sportif, adressant une lettre au président de la CAF dans laquelle elle « dénonce et s’oppose à la domiciliation de la Coupe d’Afrique des nations de futsal 2020 par le Maroc dans la ville occupée de Laâyoune ».

    La FAF rappelant dans ce même communiqué que cette ville « relève du territoire de la République arabe sahraouie démocratique [RASD] ».

    Pour la FAF, « la CAF a toujours été aux avant-postes des valeurs universelles et avait vaillamment lutté contre toute forme de colonisation, à commencer par le régime de l’apartheid en Afrique du Sud ». Elle considère ainsi que cette décision d’organiser cet événement sportif « à connotation politique » ne peut que « prôner la division au sein de la famille de la CAF ».

    Menaçant de ne pas prendre part « aux festivités du 63e anniversaire [le 8 février prochain] de la CAF si elle était invitée en marge de la tenue de la réunion du Comité exécutif de l’instance du football africain, la FAF a donc appelé la CAF à ce que « la domiciliation des événements cités précédemment dans la ville occupée de Laâyoune soit reconsidérée, pour ne pas cautionner la politique du fait accompli ».

    À l’image de la politique israélienne d’implantations de colonies illégales dans les territoires occupées, les autorités marocaines persistent donc dans leur politique du fait accompli.

    La toile d’araignée géostratégique marocaine aidée par la diplomatie du portefeuille s’étend tout doucement à travers le Sahara occidental au détriment du peuple sahraoui et en violation flagrante du droit international.

    Toutefois, ces décisions irresponsables de la part des autorités marocaines mais aussi de leurs alliés africains, ne sont aussi rien d’autres que des provocations visant in fine, à saper le processus de règlement de la question du Sahara occidental mené sous l’égide des Nations unies, transgressant ainsi le droit imprescriptible du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Question récurrente des droits de l’homme

    À cela s’ajoute la question récurrente des droits de l’homme constamment bafoués par les autorités marocaines. À cet égard, des organisations des droits de l’homme, telles que le Robert F. Kennedy Centre for Justice and Human Rights, tirent régulièrement la sonnette d’alarme sur la situation des Sahraouis vivant au Sahara occidental.

    Leurs différents rapports sur la politique marocaine sont unanimes, citant de nombreux exemples d’exécutions sommaires, de disparitions, de tortures, d’intimidations ainsi que d’arrestations arbitraires.

    Ceci dit, la politique d’occupation et de violations des droits de l’homme conduite par Rabat depuis 1975 est due à une parfaite maîtrise des outils de communication du Makhzen, complétée par un lobbying efficace, comme l’indiquent ces dernières inaugurations consulaires ainsi que la Coupe des nations de futsal.

    Mais elle est surtout rendue possible grâce au support indéfectible franco-américain, qui s’explique par le fait que le Maroc a toujours été considéré comme un allié privilégié des Occidentaux.

    Les différents présidents français ne manquent d’ailleurs aucune occasion de rappeler les liens très étroits qui lient la France et le Maroc, qui selon l’ancien président François Hollande, est un « pays de stabilité et de sérénité », ce qui a permis de nouer une « amitié d’une qualité rare pour ne pas dire exceptionnelle entre les deux pays ». Ce que cette « diplomatie de connivence » comme souligné par le professeur français Bertrand Badie, fit dire un jour à Philippe Bolopion, directeur adjoint de Global Advocacy de Human Rights Watch, « entre Paris et Rabat, c’est business as usual ».

    En cette période de très grands risques d’instabilité pour toute la région du Maghreb, ces différentes décisions pyromanes émanant du royaume chérifien ne peuvent qu’attiser la colère des plus impatients au sein de la population sahraouie, fatigués d’attendre depuis 45 ans pour les plus anciens, et depuis leur naissance pour les plus jeunes, leur droit à se prononcer sur leur devenir.

    Pourtant, ces derniers pourraient bien finir par perdre patience et prendre les armes contre l’occupant marocain, comme ils menacent de le faire régulièrement dans leurs profonds moments de désespoir.

    Ces ouvertures de bureaux consulaires ainsi que l’organisation de la Coupe des nations de futsal risquent en effet de lancer un signal négatif supplémentaire à la population sahraouie, en particulier les jeunes, de plus en plus radicalisés et sans espoir d’une solution pacifique.

    Les affrontements réguliers avec les forces de l’ordre marocaines dans différentes villes du Sahara occidental occupé ne sont qu’un prélude, et Mohammed VI serait bien avisé d’y réfléchir enfin.

    Il est donc primordial de rappeler que l’occupation du Sahara occidental par le Maroc est en totale infraction des lois internationales et la résolution 1514 des Nations unies qui stipule que « tous les peuples ont le droit à l’autodétermination ».

    Cette résolution 1514 est également soutenue par la Cour internationale de justice (CIJ) qui, en octobre 1975, déclarait que le Sahara occidental n’était pas un territoire sans maître (terra nullius, signifiant qui peut être habité mais qui ne relève pas d’un État) au moment de sa colonisation par l’Espagne.

    Pour la CIJ, Rabat n’a donc pas de revendications valides sur le Sahara occidental basées sur une quelconque historicité, les lois internationales contemporaines accordant la priorité d’autodétermination aux Sahraouis.

    Ce dossier demeure donc une question de décolonisation inachevée. Et toute activité économique, politique, ou sportive relève in fine de l’illégalité et du non-respect du droit international.

    Dans l’intervalle, les Sahraouis attendent toujours que soit organisé le référendum pour l’autodétermination prévue pour 1992, mais qui, à ce jour, n’a toujours pas eu lieu.

    Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

    Abdelkader Abderrahmane
    Chercheur en géopolitique et consultant international sur les questions de paix et de sécurité en Afrique

    Source : Middle Eats Eye, 21 jan 2020

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, RASD, Afrique, consulats,

  • Berlin : La voix de l’Algérie incontournable dans le dossier de la Libye

    CONFÉRENCE INTERNATIONALE À BERLIN SUR LA CRISE LIBYENNE : La voix de l’Algérie incontournable

    Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune se rendra, aujourd’hui, à Berlin en Allemagne en qualité de président d’un pays acteur majeur dans la région, en particulier, la question libyenne. Le cessez-le-feu en vigueur en Libye a été le fruit d’intenses efforts de La diplomatie algérienne, marquées par un large ballet diplomatique à Alger. Le président du Haut Conseil d’Etat libyen, Khaled Al- Machri a d’ailleurs considéré, jeudi, que l’Algérie était « la seule puissance arabe capable de rétablir les équilibres » dans le dossier libyen, se félicitant du « retour de la diplomatie algérienne » sur la scène libyenne. Al-Machri a en outre fait état de la préparation d’une visite à Alger d’une délégation du Haut Conseil d’Etat de la Libye « pour expliquer tous les tenants et aboutissant du conflit libyen, à l’ensemble des forces partisanes, parlementaires et populaires ».

    Pour sa part, le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a affirmé lors de sa visite jeudi à Alger que l’Algérie et son pays partagent une vision commune basée sur le dialogue, seule et unique option pour trouver une solution politique à la crise en Libye.

    En prélude à ce déplacement de Berlin, Alger a été le théâtre d’un intense ballet diplomatique comme l’a illustré la visite jeudi 16 janvier du premier ministre italien Giuseppe Conte. Il avait été précédé depuis le début de l’année des ministres des affaires étrangères turc, égyptien, italien.

    Dans son souci de maintenir un équilibre apparent, l’Algérie a également reçu les deux camps rivaux : Faïez Sarraj, le chef du » gouvernement d’accord national » (GAN) basé à Tripoli, fruit de l’accord de Skhirat parrainé par les Nations unies et reconnu par la communauté internationale, ainsi qu’une délégation du gouvernement rival basé en Cyrénaïque (est) soutenant le maréchal Khalifa Haftar, le patron de l’Armée nationale libyenne (ANL), qui a déclenché l’assaut contre Tripoli en avril 2019. A tous ces visiteurs, les autorités algériennes ont répété le double credo de la diplomatie algérienne sur le dossier libyen : » refus des ingérences extérieures » et promotion de solutions politiques basées sur » un dialogue national inclusif « .

    Auparavant, le Chef de l’Etat a reçu, également, les chefs de la diplomatie turque, égyptienne et italienne, Sameh Choukri et Luigi Di Maio. La crise de ce pays voisin et les voies et moyens de parvenir à un règlement politique et pacifique du conflit seront au centre de cette conférence sous l’égide des Nations unies, à laquelle une participation accrue a été annoncée.

    Plusieurs pays, à savoir, l’Algérie, qui a joué un rôle central dans les efforts de règlement de la crise, la Russie, la Turquie, les Etats Unis, la Chine, l’Italie et la France prendront part à cette Conférence sous l’égide des Nations unies, en présence de l’Union africaine, pour soutenir « les efforts de réconciliation à l’intérieur de la Libye », pays en proie à une crise depuis 2011.

    Les deux protagonistes de la crise, le président du Conseil présidentiel du Gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar, ont tous les deux confirmé leur participation aux discussions à Berlin, après que les deux hommes ont accepté un cessez-le-feu en vigueur en Libye destiné à mettre fin au chaos libyen, laissé après la chute de l’ancien régime de Maamar El Gueddafi en 2011 et une intervention militaire occidentale.

    La crise en Libye a créé un vide sécuritaire mais aussi favorisé la circulation de « milliers d’armes, munitions et explosifs », en plus de l’émergence de groupes terroristes, notamment dans l’est libyen. Fayez al-Sarraj a confirmé, jeudi, sa présence à la conférence internationale à Berlin visant à lancer un processus de paix, et le Maréchal Haftar a dit être prêt « en principe » à y participer.

    Dans la capitale Tripoli, al- Sarraj, chef du GNA reconnu par l’ONU, a confirmé, via son service de presse, sa présence à la conférence, tandis qu’à Benghazi, à un millier de km plus à l’est, le Maréchal Haftar a promis sa présence lors d’un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. Les positions respectives du chef du GNA, reconnu par l’ONU et basé à Tripoli (ouest), Fayez al-Sarraj, et du Maréchal Khalifa Haftar, ont été annoncées alors qu’une cessation des hostilités, globalement respectée, est en vigueur depuis dimanche aux portes de la capitale libyenne.

    Par ailleurs, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a confirmé qu’il assistera à la conférence internationale sur la Libye et fera part de son soutien aux efforts pour consolider la trêve, a indiqué jeudi le département d’Etat. Pompeo devrait exhorter les forces étrangères à se retirer de ce pays ravagé par le conflit et exiger une reprise du processus de paix sous l’égide des Nations unies, a indiqué un responsable américain.

    « L’impératif est la poursuite du cessez-le-feu », a-t-il toutefois précisé à un groupe de journalistes. Pour sa part, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres avait appelé, mercredi, « à soutenir fermement » la conférence de paix pour la Libye et a invité les belligérants à confirmer la cessation des hostilités, dans un rapport remis au Conseil de sécurité de l’ONU.

    L’émissaire de l’ONU pour la Libye, Ghassan Salamé, a quant à lui indiqué avoir noté « avec satisfaction » que l’appel au cessez-le-feu en Libye a été entendu par les parties, espérant un « minimum de consensus international » à la conférence de Berlin sur la Libye. Le Kremlin a annoncé, de son coté, que le président russe Vladimir Poutine participera à ce rendez-vous. »

    Le plus important, maintenant, est qu’après la conférence de Berlin (…) les parties libyennes ne répètent pas leurs erreurs du passé en fixant e nouvelles conditions et en se lançant des accusations », a dit pour sa part lors d’une conférence de presse, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui sera lui aussi dimanche à Berlin.

    A.M.

    La Tribune des Lecteurs, 18 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Maroc,  Tunisie, Turquie, Russie, tripoli, Haftar,

  • Algérie : Baptême de feu international pour Tebboune à la conférence de Berlin

    Il est d’usage qu’un président fraîchement élu apporte un soin tatillon à choisir la destination de sa première sortie à l’étranger pour donner le ton de ce que sera son orientation diplomatique nouvelle.

    Le Président Tebboune n’a même pas eu le temps de faire ce choix, étant donné qu’il doit se déplacer aujourd’hui à Berlin, à l’invitation de la chancelière Angela Merkel, pour participer à la conférence internationale sur la Libye. C’est donc une urgence diplomatique qui vient percuter l’agenda politique interne. L’Algérie est un numéro majeur dans l’équation libyenne et le Président Tebboune, qui a déjà reçu la semaine dernière les chefs de la diplomatie turque, égyptienne, italienne, puis le président du Conseil italien Giuseppe Conté, aura l’occasion de défendre l’approche algérienne fondée sur le dialogue inclusif, en dehors de toute interventionnisme.

    Au-delà du contenu de cette réunion, la capitale allemande sera en quelque sorte le baptême de feu diplomatique du nouveau chef de l’État qui sera adoubé par ses homologues présents Berlin et profitera aussi de cette fenêtre d’opportunité pour asseoir sa légitimité internationale. Il est vrai que le Président Tebboune, juste après son élection, a vu une pluie de messages de félicitations, émanant de plusieurs chefs d’État et de gouvernement soulagés de voir l’Algérie sortir de la zone de turbulences pour se réapproprier son rôle d’acteur majeur dans une sous-région en proie à des soubresauts politiques et sécuritaires. Sa stature internationale, à la faveur de la conférence de Berlin, donnera incontestablement plus de poids en interne au Président Tebboune dont la marge de manœuvre sera plus large pour conduire et mette en oeuvre sa feuille de route. Un exercice d’autant ardu qu’une partie de la classe politique mais surtout le Hirak restent encore en attente de voir de signaux politiques forts qui traduiraient, pour de vraie, la rupture avec l’ancien système.

    Erdogan agite le spectre du terrorisme, en cas de renversement du GNA

    Dans un article paru hier sur le site internet Politico, et dont le timing, à la veille de la conférence internationale à Berlin sur le conflit en Libye, prévue ce dimanche, interpelle à plus d’un titre, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde contre une résurgence du terrorisme, si le gouvernement libyen (GNA) siégeant à Tripoli, reconnu par l’Onu, venait à être renversé.

    « L’Europe fera face à une nouvelle série de problèmes et de menaces en cas de chute du gouvernement légitime libyen », écrit, ainsi, Erdogan, expliquant que « Les organisations terroristes comme l’EI et l’organisation terroriste Al-Qaïda, qui ont subi une défaite militaire en Syrie et en Irak, trouveront un terrain fertile pour reprendre pied », prévient- il. Interpellant directement l’Union européenne, le chef de l’État turc a souligné que si l’Union européenne ne parvenait pas à soutenir de manière adéquate le Gouvernement d’union nationale (GNA) dirigé par Fayez al-Sarraj, ce serait « une trahison de ses propres valeurs fondamentales, y compris la démocratie et les droits de l’Homme », a-t-il estimé, ajoutant que L’UE « doit montrer au monde qu’elle est un acteur pertinent dans l’arène internationale ».

    Erdogan trace, enfin, au marqueur l’imminente conférence de paix à Berlin qu’il considère comme « un pas très significatif vers cet objectif », non sans voir martelé que les dirigeants européens « devraient toutefois un peu moins parler et se concentrer sur la prise de mesures concrètes », a-t-il conclu. Pour rappel et après des mois de combats, qui ont fait plus de 2.000 morts, un cessez-le-feu est entré en vigueur depuis le 12 janvier mais dont la fragilité fait craindre à l’Europe une internationalisation du conflit, avec notamment l’implication de la Turquie qui a annoncé l’envoi de soldats pour soutenir le GNA.

    Par : RAHIMA RAHMOUNI

    Le Midi Libre, 18 jan 2020

    Tags : Algérie, Libye, Allemagne, conférence de Berlin, Tunisie, Maroc, Russie, Turquie, Tripoli, Haftar,