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  • Au Maroc, le changement est difficile : la preuve par la TVM

    Après une constitution, finalement mi-figue mi-raisin, apportant beaucoup d’améliorations par rapport à sa précédente et capitalisant sur les acquis, beaucoup de marocains, enfin ceux que je connais peut être, s’attendait à ce que les choses changent.

    Les prémices d’une amertume, le conservatisme a la peau dure, ont déjà commencé lors de la campagne pour ladite constitution : des moussems (comprenez carnaval de mauvais goût), des hayaha (comprenez des gens payés pour faire de la « festivité politique »), des non-débats … ont envahi la scène nationale.

    A-t-on vraiment besoin de cela au 21ème siècle et surtout à un tournant historique où le pays s’accrochait, tant bien que mal, à dépasser les turpitudes et les mésaventures du « printemps » arabe et de passer, avec beaucoup de prudence ( J ) à une démocratie telle qu’universellement reconnue ( j’adore l’expression ) ?

    Au moment où plus de 99% des « forces » politiques ont approuvé le projet de constitution et le reste a tout bêtement boycotté le référendum, pourquoi tout ce folklore ? Il y a certainement des « poches de résistance » qui ont vu que leur « rôle » dans la nouvelle société allait être marginal, alors ont-ils eu l’immense intelligence à faire croire « à qui de droit » qu’ils sont indispensables ? Peu importe, il faut que nos « progressistes » s’essaient de comprendre, car si le là a été donné en cette période, les prémices ne sont pas de bonne augure ! Ne parlons pas de la cérémonie d’allégeance ou de la première séance des « dourouss hassanya » (causeries religieuse de Ramadan) où le ministre des habouss et des affaires islamiques tentait de faire le parallèle entre la démocratie et la bay’a ( allégeance ) !

    Pas plus loin que ce soir, en famille, je m’essaie de regarder notre auguste première chaine de télévision « al oula » (traduisez la première), baromètre de l’Etat et son « porte parole audiovisuel ». Voici les premières impressions du journal télévisé principal de ce jour:

    42 minute pour un journal télé est vachement beaucoup !

    Le Roi est toujours à la UNE des journaux télévision avec la même voix sordide qui accompagne en commentaire : « des actions qui dépassent l’égo pour aboutir à une bienfaisance collective multiservices suivant une approche collective apportant le bien-être … bla bla » (vous imaginez cette dissertation dans un journal télé au 21ème siècle !).

    Le Roi inaugure (et on nous montre les détails même de sa tournée avec les enfants) un espace pour enfants handicapés mentaux à Yaacoub El Mansour à Rabat ( bien sur avec tous les détails sur la superficie, le nombre de tables, de chaises, les financements, … )

    Le Roi inaugure un centre d’insertion socio-économique se basant sur le principe de la solidarité collective pour créer des activités lucratives … bla bla, toujours à Yaacoub Elmansour (toujours avec les mêmes détails « techniques » et non « techniques »).

    Après les images d’inauguration, un grand responsable de la fondation Med V (d’ailleurs, est-elle un établissement gouvernemental ou ONG ou quoi au juste ? #justeunequestion) pour la solidarité vient expliquer bien entendu, puis la voix magique revient pour donner des « explications complémentaires » en montrant des intervenants dans le projet.

    12 congressmen ont adressé une lettre au Roi que les réformes sociales et économiques sont importantes et apportent leur soutien au réformes lancées par le Roi.

    16mn30 pour les activités royales !

    Au même moment, Niny est toujours en prison, jugé par le code pénal, d’autres journalistes sont poursuivis pour « diffusion de fausses informations » concernant la relation du PAM et certains gouverneurs/Walis.

    Qu’est ce qui a changé depuis la promulgation de la constitution ? Finalement, il faut que le changement passe par les têtes de certains !

    Source : Des maux à dire

    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, presse, RTVM,

  • Algérie : dans l’affaire Anadarko, y avait-il un accord secret entre Total et Ould Kaddour ?

    En raison de son apport dominant au financement du budget de l’Etat et des réserves en devises, Sonatrach est de loin le plus important acteur de la vie économique nationale.

    Bonnes ou mauvaises, sa gestion et ses décisions ont des répercussions directes et existentielles sur l’ensemble de la communauté, dans le court, moyen et long termes. Si ses décisions sont dans leur grande majorité rendues publiques. Certaines sont en revanche gardées secrètes pour des raisons, qui ne sont pas toujours dans l’intérêt du pays. Au contraire.

    Les réactions agressives et intempestives de certains milieux français – à la suite des déclarations du ministère algérien de l’Energie, concernant l’éventuelle valorisation du droit de préemption pour acheter les actifs d’Anadarko en Algérie – d’une part, représentent un indice fort sur l’existence d’un accord secret conclu entre la « bande » des Bouteflika et certaines parties françaises, et d’autre part, confirment l’esprit colonialiste qui sévit encore toujours au sein de l’élite parisienne.

    Une transaction de presque neuf milliards US dollars dans le domaine des hydrocarbures, n’est pas le fruit d’une nuit mais celui d’un long processus d’échanges, d’analyses et de négociations, qui peuvent s’étaler sur des dizaines de mois. L’Algérie étant concernée fondamentalement par cette transaction, il est donc improbable, que le premier groupe pétrolier français se soit aventuré dans une affaire si importante sans assurer ses arrières. L’accord de Total-Oxy (Occidental Petroleum) sur l’achat de tous les actifs d’Anadarko en Afrique – dont ceux situés en Algérie représentent pour le moment le noyau dur – a donc dû être conclu après concertation avec l’ex-PDG de Sonatrach, Ould Kaddour, mandaté par l’ex-clan présidentiel, dont il était le courtier loyal et qui aurait probablement donné son feu vert, sans pour autant informer toutes les institutions concernées.

    Simple hasard, conséquence logique du collapse d’un pouvoir autocratique en fin de cycle ou jalon stratégique programmé par la baraka divine ? Nous ne le saurons jamais.

    Mais une chose est sûre la révolution du 22 février est venue à temps pour chambouler l’échiquier des rapports de force et pour bouleverser les plans malhonnêtes de beaucoup de prédateurs et de traîtres. Parmi ces plans, on pourrait probablement compter l’acquisition des actifs d’Anadarko en Algérie par Total. En effet, le management de Total, tout comme le gouvernement français connaissent la loi algérienne et la sensibilité des Algériens dans tout ce qui touche à leurs ressources hydrocarbures.

    Mais le groupe français a préféré négocier secrètement – comme il a l’habitude de le faire ailleurs en Afrique – avec un clan illégitime et vacillant, prêt à brader les richesses nationales afin de s’assurer un soutien éphémère au cinquième mandat. C’est ce qui explique en partie, pourquoi l’opinion nationale algérienne n’a pris connaissance de l’intention de Total, que lorsque Oxy a publié son press release obligatoire il y a quatre semaines.

    Si Total voulait aujourd’hui se référer à un éventuel accord avec Ould-Kaddour, l’Etat algérien devrait lui opposer un rejet catégorique. Car s’il y avait vraiment accord, celui-ci est à placer dans le chapitre « trahison, compromission, corruption et atteinte à la sécurité nationale ». N’ayant jamais été validé par les autorités et institutions compétentes, un éventuel accord secret n’a ni effet contractuel, ni valeur juridique, et ne peut engager que la personne de l’ancien détenu de la prison de Blida ou ses parrains.

    Le sujet mérite en tout cas l’attention de la justice et de ses services de sécurité, car il germe en lui un énorme préjudice au trésor public.

    Que Total, après des décennies d’absence et d’embargo, veuille revenir en grande force pour concurrencer Sonatrach sur son propre terrain en prenant le contrôle sur 30 % de la production nationale de pétrole, c’est de bonne guerre. Mais pour l’Algérie la transaction Oxy-Total ne sera que le cheval de Troie. Elle est dangereuse et doit être stoppée sans tergiversation.

    La France est aujourd’hui un client secondaire pour le gaz et le pétrole algériens. Elle investit des sommes colossales dans le domaine hors-hydrocarbures au Maroc en détournant l’Algérie, alors que cette dernière lui ouvrait toutes les portes. C’est elle qui a saboté le mégaprojet solaire Desertec. Et c’est encore elle qui soutient le Makhzen dans sa politique belliqueuse contre l’Algérie. Nous sommes donc loin de l’amitié nous sirotent constamment ses présidents et ministres.

    Garder les portes ouvertes à des négociations avec un pays, dont nous partageons beaucoup de choses, c’est nécessaire et même souhaitable, mais il faut néanmoins mettre le tout sur la table, inclus les dossiers Libye, Sahel et Sahara occidental. Et surtout il faut négocier avec la devise « les intérêts de la nation avant tout », comme le fait la France et tous les autres.

    C’est dans cette optique que le peuple algérien doit exiger du pouvoir actuel de faire valoir le droit de préemption pour permettre à Sonatrach d’acheter les actifs d’Anadarko. Une telle transaction serait bénéfique et pertinente, pour plusieurs raisons sur lesquelles. J’y reviendrai dans une prochaine contribution, dès que possible.

    (*) Hocine-Nasser Bouabsa, PhD, Chef d’entreprise et analyste

    Le Matin d’Algérie

    Tags : Algérie, France, Total, Maroc, Sahara Occidental,

  • Marruecos: El rey, su oro y el grupo Managem

    Omar Brousky*

    En el tumulto de los acontecimientos políticos que sacudieron a Sudán, un misterioso incidente ha impulsado a la monarquía marroquí a la portada de las noticias, con un helicóptero detenido en Jartum. Llevaba una gran cantidad de oro, propiedad del grupo Managem, perteneciente a Mohammed VI.

    El 9 de mayo de 2019, un helicóptero que transportaba un cargamento de 84 kilos de oro en nombre del grupo marroquí controlado por la familia real fue interceptado por las autoridades sudanesas cuando se dirigía a la capital, Jartum. Una primera declaración oficial de este país indica inmediatamente que se trata de un « avión privado que pertenece a una empresa extranjera » y que fue « interceptado por transportar ilegalmente grandes cantidades de oro. Al día siguiente, otra fuente oficial sudanesa dijo: « El helicóptero fue detenido porque no tenía las autorizaciones necesarias antes de despegar ». La cantidad de oro incautado se habría depositado en el Banco Central de Sudán.

    Este incidente, que empaña aún más la imagen de la monarquía marroquí en África, ha sido ampliamente difundido por los medios de comunicación y las redes sociales, y ha puesto sobre la mesa el tema muy problemático de los enlaces, a menudo considerados « incestuosos », que el rey de Marruecos mantiene con el dinero y los negocios.

    Con una fortuna personal de más de 5 mil millones de dólares (4,48 mil millones de euros) según la revista Forbes (2015), Mohammed VI es un exitoso hombre de negocios que controla el mayor grupo financiero del país (Al-Mada , presente en los sectores más estratégicos de la economía marroquí: banca, immobiliaria, telecomunicaciones, energía, seguros, etc.). Es al mismo tiempo « comendador de los creyentes » (un estatuto que lo hace intocable) y un jefe de Estado que tiene poderes políticos y administrativos casi absolutos, en particular en materia de nominación: los directores de los « establecimientos públicos estratégicos » son designados por él, según la Constitución.

    La mayoría de estos responsables de alto rango, que deben sus puestos al monarca, a menudo tienen que decidir en las licitaciones para la conquista de los contratos públicos, donde las empresas del rey postulan de la misma manera que las otras. Esto plantea un problema de compatibilidad con las reglas del mercado y la competencia leal, y aumenta el riesgo de conflicto de intereses como se define generalmente: un conflicto entre la misión de un funcionario público y sus intereses privados, susceptible de influir en la forma en que desempeña sus funciones.

    El grupo Managem es emblemático de esta situación, donde el rey no es un monarca a la escandinava, neutral o un árbitro que trasciende las divisiones políticas o administrativas. Es un jugador cuyo estatus y prerrogativas en términos de nombramiento pueden influir fácilmente en el proceso de concesión de permisos para la extracción y explotación de metales preciosos en Marruecos. Como resultado, Managem ha estado durante décadas en una posición de monopolio aplastante en este sector y también se ha vuelto intocable.

    Un « bazar franco-marroquí »

    La compañía minera Tifnout Tighanimine (CTT), la primera empresa del grupo, fue creada en 1930 por las autoridades coloniales para la « extracción, valorización y comercialización de metales básicos, metales preciosos, cobalto y otros minerales ». Pero a partir de la década de 1990, una operación a gran escala para la privatización de empresas estatales fue dirigida por el rey Hassan II (1929-1999) y André Azoulay, el viejo asesor económico de la monarquía. Gracias a este último, por ejemplo, el grupo francés Accor pudo adquirir en ese momento seis hoteles de la cadena marroquí Moussafir y la administración del palacio Jamaï en Fez, apodado La Mamounia. Esta operación de privatización, que tomó la forma de un gigantesco bazar franco-marroquí, permitió a los notables marroquíes cercanos al palacio controlar las empresas públicas más prominentes y, en segundo lugar, a las compañías francesas volver con fuerza después de la « Marroquinización » de 1973, que los había apartado momentáneamente del campo económico marroquí.

    Fue durante este reparto de la tarta que la monarquía pudo adquirir lo que se convertiría en Managem, inmediatamente vinculado al Royal North African Omnium Group (ONA), luego a la National Investment Company (SNI), ahora Al-Mada. Managem se transforma en pocos años en un gigante cuya sede internacional se encuentra en Zug, Suiza, la capital mundial del corretaje de productos básicos y la ciudad donde la política fiscal es la más generosa de la federación suiza.

    Hoy, Managem tiene 500 millones de euros de facturación según las cifras publicadas por el grupo en 2018. También es, y sobre todo, una buena decena de complejos mineros muy ricos en oro y plata:

    Además de Marruecos, Managem está presente en varios países del África subsahariana y África negra, especialmente en la minería de oro. De los seis complejos mineros que operan en cuatro países del continente negro, solo el de la República Democrática del Congo no explota el oro, sino el cobre y el cobalto.

    La gallina de los huevos de plata

    Dentro de Marruecos, la mayoría de los complejos mineros operados por Managem se encuentran en las regiones de habla bereber, las más pobres del país. Imider, en el sureste del reino, a 300 km de la ciudad de Ouarzazate, es sin duda uno de los sitios más importantes para la explotación de la plata. Ubicada al pie del Alto Atlas marroquí, esta mina produce cada año más de 240 toneladas de plata destinadas casi exclusivamente al mercado europeo y los países del Golfo. Pero a dos kilómetros del complejo, en el pueblo de Imider y sus alrededores, los habitantes, bereberes de este Marruecos « inútil » según Hubert Lyautey1, aún viven en la Edad de Piedra: no hay infraestructura socioeconómica (no hay hospital ni escuelas, las rutas datan de la presencia colonial, etc.) han sido planeados por las autoridades desde que comenzó la explotación en 1969.

    En agosto de 2011, a raíz de la primavera árabe, los aldeanos de Imider organizaron una larga sentada para denunciar la contaminación del agua por la mina de plata operada por una subsidiaria de Manager, la empresa metalúrgica de Imider ( SMI) y protesta contra la marginación que han sufrido durante décadas, mientras que la mina en su aldea y explotada por el grupo real, « una gallina con huevos de plata », dicen, es la más grande de África. Casi ocho años más tarde, a pesar de la represión sufrida por los manifestantes, algunos de los cuales fueron arrestados y condenados a penas de prisión, la movilización no ha vacilado: este movimiento se considera la sentada más larga de la historia de Marruecos.

    Orient XXI

    *Omar Brousky, ex-corresponsale de AFP en Marruecos

    Tags: Maroc, Managem, or, imider, Al Mada, ONA,

  • Où diables se trouvent les deux mauritaniens du Maroc?

    Deux personnalités mauritaniennes ont été entretenus par le Makhzen en vue de les utiliser comme carte de pression contre le gouvernement du président Mohamed Ould Abdelaziz : Mohamed Ould Boumatou et Moustapha Chafai. Le premier, un richissime un homme d’affaires mauritanien tombé en disgrace à cause de ses accointances avec Rabat. Depuis son expulsion par le Maroc, il a diparu de l’espace public comme par enchantement.

    Le deuxième, un politicien d’origine mauritanienne qui exerçait en conseiller au président déchu Blaise Compaoré qui a été contraint de quitter le Burkina Faso pour ne pas payer ses liens obscurs avec la nébuleuse terroriste Al Qaïda.

    En effet, selon Ennahar qui cite des révélations de l’ancien numéro 2 du régime sanguinaire de Hassan II, Driss El Basri, Chafai était un agent des services marocains d’espionnage extérieur.

    Il a été recruté par la DGED en 2003 en pleine crise de kidnapping de 40 touristes européens dans le Sahara algérien. Grâce à ses relations avec le crime au Sahell, il s’est imposé en intermédiaire entre les chefs d’Etats africains au profit du président burkinabé Compaoré. Tous les deux touchaient partageaient avec les terroristes l’argent des rançons payées par l’Espagne, la France, l’Allemagne et d’autres pays dont les ressortissants ont été enlevés par Al Qaïda.

    Selon le journal algérien qui cite des sources proches de l’ancien ministre de l’intérieur Idris El Basri, le recrutement de Chafi’i par les services secrets marocains n’avait pas pour but d’infiltrer la branche terroriste qui a élu domicile au Grand Sahara, mais pour demander à celle-ci d’accepter un armistice avec Rabat afin d’éviter des actes terroristes sur le sol marocain.

    « Des repentis et un nombre de terroristes arrêtés dans le Sahara algérien durant les trois dernières années, ont affirmé la non existence de terroristes marocains dans cette région depuis 2007. Cette absence n’était pas spontanée de la part de l’organisation terroriste mais l’œuvre d’un accord entre le Général Yacine El Mansouri, chef de la DGED (renseignements militaires) et l’agent mauritanien Mustapha Echafi’i, afin d’éviter des actes terroristes sur le territoire marocain et veiller au recrutement de sahrawi au sein de l’organisation terroriste afin de renforcer la thèse marocaine sur la paix et la sécurité dans le grand Sahara », souligne Ennahar.

    « Echafi’i maintient depuis 2007 ses visites fief de l’organisation terroriste à Tombouctou, Kidal et Gao, soit pour négocier ou pour porter l’argent des rançons. Il avait fait, pour la première fois, connaissance des chefs de l’organisation terroriste en juin 2003, lors du kidnapping des 40 touristes européens entrés en Algérie illégalement depuis la Tunisie », conclue la même source.

    Craignant d’être jugé au Burkina Faso pour son sulfureux passé, Chafai se cache au Maroc depuis le coup d’État organisé contre son protecteur. Apparemment, il a reçu la consigne de garder la discrétion totale.

    Tags : Maroc, Al Qaïda, Sahel, Azawad, Sahara, Moustapha Chafai, Mohamed Ould Bouamatou,

  • Maroc : Mohammed VI, le roi de l’aplaventrisme et la danse du ventre

    Le roi du Maroc a donné un sacré coup de pouce à la danse du ventre en direction de l’aplaventrisme

    Lorsque les anglais sévissaient en Egypte, ils ont vite transformé la danse orientale connue sous le nom de danse du ventre. Les prestations privées des danseuses ont glissé vers le contact physique entre les soldats et les artistes ouvrant la porte aux prestations sexuelles.

    Peu à peu l’image de cette danse a été salie. Si à ses débuts ancestraux la danse orientale n’était pas perçue comme une pratique taboue dans les pays où elle a vu le jour, avec l’arrivée des Européens au Moyen-Orient elle a été déviée de sa conception originelle.

    Avec la realpolitik, qui est devenue synonyme d’hypocrisie et manque d’éthique politique, la danse du ventre a pris d’autres couleurs pour devenir synonyme d’aplaventrisme des regimes dictatoriaux devant ses mentors occidentaux.

    Le roi du Maroc est devenu un exemple dans l’art de rouler dans les avenues de la mesquinité, la médiocrité et la bassesse en vue d’avoir un soutien dans la question du Sahara Occidental.

    Poussée par ses intérêts économiques au Maroc et sa haine envers l’esprit libérateur de l’Algérie et des sahraouis, la France défend son allié au Conseil de Securité contre les vents et les marées du Droit International.

    Le lien marocain avec les Etats-Unis est plutôt géopolitique au lieu d’économique. Le Maroc est obligé, alors, de suivre une autre approche : la soumission et l’aplaventrisme élevés au rang de confort et de pratique machiavéliste.

    Dans l’espoir de s’approprier les ressources naturelles du Sahara Occidental, les marocains ont décidé de faire dans l’abrutissement, de se débarraser du peu de dignité qui leur restait, se taire à la gloire de leur petit confort éphémère.

    Au Maroc, on fait la part belle aux thèmes de la mollesse, de l’aplaventrisme, de la langue de bois, du politiquement correct. A sa place, on a érigé un aveugle suivisme atlantiste au point de faire que les mots indépendance et souveraineté ne sont plus dans le volcabulaire de la monarchie perverse qui gouverne dans ce pays devenu La Mecque des pervers, des pédophiles et des touristes sexuels.

    Le Maroc, soumis et amadoué par ses ambitions expansionnistes, n’est plus que l’ombre de lui-même, relegué au second rang, prisonnier de son mépris envers ses voisins et leurs aspirations libératrices.

    La France, elle, en suivant aveuglement son allié marocain, risque de le perdre à jamais parce que le peuple sahraoui ne capitulera jamais. Quarante-trois ans après, les sahraouis sont plus déterminés que jamais à arracher leur droit par le feu des armes. De nouvelles générations attendent dans les casernes l’ordre de faire payer aux marocains leur aplaventrisme et leur lâcheté.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, France, Etats-Unis, ONU,

  • Sahara Occidental : et maintenant ?

    Plusieurs événements depuis l’élection d’António Guterres au poste de Secrétaire Général des Nations Unies ont conduit certains sympathisants de la cause sahraouie à penser que la résolution du conflit était en bonne voie. On a pu aussi observer cette « tendance de réflexion » dans les réseaux sociaux, les blogs et les médias.

    En fait, j’ai toujours été surprise par l’enthousiasme suscité par le nouveau Secrétaire général, qui a été pendant une décennie Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés et a souscrit à des réductions successives de de l’aide humanitaire aux camps de réfugiés sahraouis.

    Les attentes suscitées autour de l’ancien Premier ministre portugais étaient dues au fait qu’il était sympathique et bien élevé, une qualité que, heureusement, presque tous les politiciens portugais, de gauche à droite, partagent. Mais la bonne éducation et la sympathie n’ont rien à voir avec les prises de positions politiques.

    Le manque de connaissance et d’analyse de la carrière politique du nouveau secrétaire général, de ses « alliances » et de ses « sympathies » sur la scène internationale a suscité un enthousiasme peu réaliste.

    On a vu ensuite le choix de Horst Köhler comme envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental. Une nouvelle vague d’enthousiasme incompréhensible a déferlé sur les réseaux sociaux, les blogs et les médias. Köhler est un homme de la finance, pas de l’économie, mais de la finance, des grandes entreprises. Sa démission du poste de président de l’Allemagne avait été le résultat de déclarations scandaleuses sur la « valeur ajoutée » et l’ »intérêt positif » que la guerre en Afghanistan et ailleurs avait pour l’économie allemande. Tout ce qu’il a fait, c’est de dire la vérité : presque tous les pays occidentaux profitent des guerres qu’ils fomentent, soutiennent et financent, publiquement ou en coulisse, des guerres qui détruisent des pays et des peuples.

    Köhler a développé le  » Plan Marshall pour l’Afrique « , une ligne de pensée maintenant également adoptée par les USA, qui croit que les accords économiques peuvent prendre le pas sur la souveraineté des peuples et que ceux-ci vont se vendre pour des  » avantages économiques  » aux occupants, tortionnaires, violeurs et assassins.

    Köhler a entamé de nouvelles rencontres entre le Front Polisario et le Maroc avec la participation de la Mauritanie et de l’Algérie comme observateurs. Ces négociations ont été une sorte de pansement pour calmer le mécontentement et la désillusion de la population sahraouie envers la communauté internationale.

    Il faut rappeler que pendant et après le démantèlement du campement de Gdeim Izik en 2010, il y a eu aussi des  » conversations  » alors que ce qui aurait dû être fait immédiatement était une action militaire des Nations Unies pour protéger la population sahraouie attaquée par le Maroc, en violation manifeste du cessez-le-feu.

    Köhler s’est rendu dans les territoires occupés et son communiqué était claire sur ce à quoi on pouvait s’attendre, c’est-à-dire rien. Un communiqué dans lequel l’envoyé personnel exprimait sa préoccupation quant à la possibilité de trouver une solution afin de « permettre les investissements étrangers » et le développement économique.

    Pas un mot sur les atrocités subies par la population sahraouie sous occupation marocaine, pas un mot sur la manifestation pour l’indépendance du Sahara occidental pendant sa visite et qui a été brutalement réprimée par les autorités d’occupation.

    Entre-temps, les documents produits au sein de l’ONU changent progressivement la terminologie lorsque l’on parle du Sahara Occidental. Cette tendance a commencé à l’époque de Ban Ki Moon, qui était secrétaire général avant António Guterres et qui continue à être suivi.

    Un petit mot ici, un adjectif là, un nom, un verbe, peu à peu et presque silencieusement, sont introduits dans les rapports et les résolutions.

    Tout indique que le plan d’autonomie proposé par le Maroc est une solution  » viable, pratique et pragmatique « , une realpolitik à l’état pur sans tenir compte de la volonté du peuple sahraoui, sans respecter les résolutions des Nations Unies, de l’Union africaine, de la Courl internationale de Justice, de la Cour de justice de l’Union européenne ou l’accord de cessez-le-feu signé par les parties (Maroc et Front Polisario).

    La grande préoccupation dans la recherche d’une solution n’est pas le droit inaliénable du peuple sahraoui à la souveraineté, la fin d’une occupation marocaine brutale et la décolonisation définitive du territoire par l’Espagne, mais les intérêts économiques et géostratégiques du  » groupe des amis du Sahara « . Un nom hilarant et hypocrite qui inclut l’Espagne (au regard de la loi, la puissance colonialeà ce jour), la France (un partisan du Maroc et dépendant du Maroc pour ses aventures et ses vols en Afrique), les USA (qui utilisent aussi le Maroc pour faire avancer les positions d’Israël au-delà des opérations « noires » au Moyen-Orient et en Afrique du Nord), le Royaume-Uni, un membre de l’OTAN avec l’Espagne, la France et les USA, et enfin le joker, la Russie.

    La démission de Köhler n’est pas surprenante, la raison officielle en est son état de santé, mais même la presse allemande a des doutes : c’était déjà l’excuse officielle quand il a démissionné de la présidence de son pays.

    Cette démission arrive à un moment intéressant, au milieu d’un changement politique en cours en Algérie, qui est un partisan inébranlable du peuple sahraoui et de la proposition de « l’Accord du siècle » de Trump pour Israël/Palestine.

    Les USA soutiennent traditionnellement le plan d’autonomie du Maroc, bien qu’il y ait eu des voix discordantes au sein des différentes administrations au cours des dernières décennies. La situation interne volatile au Maroc signifie que les USA ont un « monarque dans le tiroir » au cas où le roi Mohamed VI serait destitué. Le prince Hicham Alaoui, cousin du roi actuel, dont la famille a été décimée et qui vit le plus clair de son temps aux USA. Chaque fois qu’il y a des signes de crise au Royaume du Maroc, le Prince Hicham a droit à une interview aux heures de grande écoute sur des télévision US. Une pratique usaméricaine récurrente qui ne semble pas tirer de leçons de l’histoire.

    Trump a besoin du Maroc pour convaincre les pays du Moyen-Orient et d’Afrique de soutenir ou du moins de ne pas s’opposer à l’ »Accord du siècle ». Cet accord qui prévoit des concessions économiques aux Palestiniens et des avantages économiques pour Israël est tout à fait conforme à la pensée de Köhler , c’est-à-dire qu’ils pensent que les peuples peuvent être « convaincus » par des solutions économiques plutôt que politiques.

    Le plan Trump regorge d’éléments qui ne seront jamais acceptés par le peuple palestinien, mais la « proposition » de changer la frontière égyptienne pour qu’une partie du territoire égyptien devienne palestinienne est encore plus folle.

    Trump et son administration semblent ignorer le fait que l’Égypte est un pays africain et que, outre le fait que les habitants de ce pays devraient accepter de « donner » une partie de leur territoire, il y a un autre facteur qui est l’acte constitutif de l’Union africaine, qui est clair sur le fait de ne pas modifier les frontières existantes au moment de la décolonisation.

    Selon les analystes et les journalistes que PUSL/Tornado a contactés au Moyen-Orient et en Afrique, cet accord marquera le début d’une nouvelle guerre sans précédent et le Maroc soutient une fois de plus les USA en échange de son plan d’autonomie.

    Le statu quo mis en œuvre est tel que dans un article récent de Modern Diplomacy, l’auteur Ali El Aallaoui a soutenu que la question du Sahara occidental devrait être transférée du Chapitre VI des Nations Unies – règlement pacifique des différends – au Chapitre VII – Actions concernant les menaces à la paix, les violations de la paix, et les actes d’agression.

    Le Maroc et la communauté internationale

    Les ressources naturelles et les activités économiques dans le territoire du Sahara Occidental occupé par le Maroc sont d’une extrême importance pour le royaume alaouite. Sans ces ressources et le déplacement d’une partie de la population marocaine vers ce territoire, la situation déjà explosive du Maroc serait catastrophique.

    Le Maroc joue avec la communauté internationale le jeu des échanges et des faveurs afin de maintenir le statu quo de l’occupation. Il n’y a aucune raison pour que la communauté internationale ne puisse pas négocier, investir et même exploiter les richesses si c’étaient les Sahraouis qui administraient le territoire.

    Le Maroc utilise le chantage aux flux migratoires vers l’Europe, les enclaves de Ceuta et Mellila, le contrôle du trafic de drogue, les négociations en Afrique pour favoriser les amis français, le soutien aux USA et à Israël et d’autres ficelles pour continuer à avoir le soutien silencieux de la communauté internationale.

    Le moment

    La situation actuelle avec la démission de Köhler et le rapport du SG qui est franchement décevant (à l’exception de la partie concernant les droits humains due à l’action constante et cohérente de l’avocate de la défense des prisonniers politiques sahraouis et de certains observateurs internationaux), pose de graves problèmes au Front Polisario.

    Le mouvement de libération et représentant légitime du peuple sahraoui se trouve une fois de plus à la croisée des chemins du fait qu’il continue à respecter les décisions des Nations unies.

    Une tâche difficile, une épreuve décisive attend le POLISARIO, qui est face à une population entière totalement déçue par la communauté internationale et qui voit une fois de plus une solution pacifique différée sine die.

    Source : Tlaxcala

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, Horst Köhler,

  • Groupe Total : La France paye ses méfaits au Sahara Occidental

    Nouvelles tensions en vue entre Alger et Paris. « L’Algérie empêchera le groupe pétrolier Total d’acquérir les actifs algériens appartenant à l’américain Anadarko », a déclaré le 26 mai le ministre algérien de l’Energie, Mohamed Arkab, cité par l’APS.

    Cela ressemble à une riposte algérienne à l’arrogance de l’Ellysée dans la question du Sahara Occidental et son obsession de maintenir le statu quo dans ce territoire classé non autonome par les Nations Unies.

    A l’Hexagone, les responsables ne cachent pas leur amertume suite à la décision d’Alger de freiner la gourmandise des entreprises françaises. Apparemment, Paris le beurre et l’argent du beurre. Les matons de la françafrique cherchent le businee avec l’Algérie tout en maintenant leur appui inconditionnel au régime médiéval de la pédophilie et le tourisme sexuel ainsi que sa politique de répression et assassinat pratiquée au Sahara Occidental depuis plus de 43 ans.

    Certaines opinions françaises soutiennent que les raisons de ce « blocage » sont « très politiques ». Un argument très plausible qui s’explique par la déception des autorités algériennes vis-à-vis de la politique coloniale de la France au Maghreb qui, au nom des intérêts géopolitiques, est prête à enflammer la région quitte à asoutenir son protégé alaouite.

    Au lieu de regarder vers la situation interne de l’Algérie, les autorités françaises feraient mieux de chercher les raisons de la crise dans la démission de Horst Köhler et la fâcheuse manie de Paris à provoquer les algériens.

    La société Total est un des premiers effects collatéraux du soutien de la France au Maroc au détriement de la légalité internationale. D’autres effets suivront, dont la fin de la monarchie alaouite. Parce que la détermination des sahraouis est resté intacte et leur slogan pérénne est : No Pasarán! Même pas avec le soutien américain!

    Tags : Sahara Occidental, France, Algérie, Total, Maroc,

  • Sahara occidental: Après la démission de l’émissaire de l’ONU, la France et l’Union européenne doivent prendre une initiative de paix

    L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Kohler, vient d’annoncer sa démission. En fonction depuis 2017, son action avait permis de rétablir le dialogue entre le Front Polisario, le Maroc, l’Algérie et la Mauritanie.

    Depuis 1975, le Maroc a annexé et pille en toute illégalité cette région riche en phosphate et en eaux poissonneuses bloquant toute solution politique à cette occupation coloniale. Cette prédation est encouragée par l’Union européenne qui, en violation de sa propre législation, vient de donner son feu vert à une extension au Sahara occidental de l’accord d’association qui l’unit au Maroc.

    Avec l’appui et la connivence de parlementaires européens, Rabat se voit confortée dans son intransigeance lui offrant l’opportunité de poursuivre sa politique répressive et de bloquer l’organisation d’un référendum d’autodétermination.

    Les parlementaires, les députés européens communistes demeurent sans ambiguïté au côté du Front Polisario, véritable force de paix, dans un Maghreb qui connaît une recrudescence dangereuse des tensions.

    La France et l’Union européenne doivent dans ce nouveau contexte prendre une initiative qui s’inscrit dans le sillage de l’ONU: abroger l’accord d’association UE/Maroc et peser pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination.

    Le Parti communiste français (PCF) est dans ce combat aux côtés du peuple sahraoui pour la paix.

    Parti communiste français,

    Paris, le 24 mai 2019

    Source: PCF, 24 mai 2019

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, France, ONU, MINURSO, Horst Köhler,

  • Le labyrinthe des envoyés spéciaux pour régler la question du Sahara Occidental

    Par Ali El Aallaoui

    Après la chute du mur de Berlin, la décomposition de l’empire soviétique et les troubles géopolitiques qui en ont résulté ont mis fin à l’ordre de Yalta. L’ancienne menace disparaît, mais de nouveaux dangers apparaissent. En bref, la fin de l’équilibre bipolaire a pour résultat que le nouveau monde est devenu plus «dangereux», plus «imprévisible» et plus «irrationnel». C’est dans cette atmosphère qu’est né le plan de paix américain au Sahara occidental, qui institue la mission de la MINURSO d’organiser un référendum gratuit pour le peuple sahraoui.

    Cependant, l’objectif de la mission de la MINURSO sera bloqué par le Maroc. En effet, depuis la mise en oeuvre de l’accord de cessez-le-feu du 6 septembre 1991 entre le Maroc et le Front Polisario, le Maroc veut dès le départ enregistrer les colons marocains sur les listes électorales de l’organisme éligible, car il ne fait pas confiance aux peuples autochtones du Sahara occidental qui préfèrent principalement leur indépendance.

    Pour débloquer cette situation, les Nations Unies utiliseront la pratique de l’envoi d’envoyés afin de trouver une solution de compromis entre les deux parties. Dans cette optique, les États-Unis ont nommé le nouvel envoyé spécial Horst Kohler en août 2017.

    Horst Kohler a eu le mérite de déclencher une nouvelle dynamique afin de trouver une solution respectueuse de l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Par conséquent, il a réuni deux fois les deux parties et les pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie, à la même table.

    Malgré les démonstrations enthousiastes de Horst Kohler au début, il a été contraint de démissionner après 20 mois de travail. Les raisons en sont multiples mais, à notre avis, les causes directes sont représentées par l’ordre systématique inhérent aux acteurs du conflit, à savoir les deux belligérants et le président. groupe restreint connu sous le nom du groupe d’amis du Sahara occidental.

    Maroc et Polisario: deux approches antinomiques

    On peut dire dès le départ que le conflit persiste entre le Maroc et le Polisario, en raison de l’absence de communication et du malentendu de chaque partie quant aux objectifs réels de l’autre et du manque de bonne volonté de toutes les parties.

    Pour le Maroc, l’annexion du Sahara occidental est un choix stratégique irréversible. La diplomatie française a ainsi aidé à établir une certaine souveraineté fictive. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’intransigeance marocaine.

    L’objectif du Maroc est de jouer sur la dénaturation du conflit, de changer la nature du conflit, d’une question de décolonisation à une question de sécession.

    Naturellement, le Polisario a une excellente journée pour affirmer que la théorie de la prescription acquisitive invoquée par le Maroc ne confère aucun titre de souveraineté parce que l’occupation marocaine n’était ni pacifique ni ininterrompue.

    Le Maroc et le Front Polisario étaient bloqués dans une situation qui ressemblait à un dilemme des prisonniers. Les deux parties n’étaient pas claires quant aux intentions de l’autre partie et ne communiquaient pas avec l’opposant; les deux trouveraient difficile de surmonter le dilemme.

    Le jeu des deux parties consiste à vaincre l’autre partie et à ne pas coopérer pour la raison pour laquelle ce type de négociation ne peut jamais aboutir à une solution. Les deux parties sont nerveuses à l’idée d’être trompées à la fin. par conséquent, ils n’acceptent aucun compromis.

    Kohler veut introduire un nouveau paradigme, à savoir que l’avenir du Maghreb repose sur la coopération économique entre tous les États, y compris le peuple du Sahara occidental, qui l’emporterait sur les conflits politiques à long terme.

    Cependant, les différences de position du groupe d’amis du Sahara occidental ont eu un effet direct sur la mission de Kohler, qui a été contraint de démissionner.

    Le problème du groupe d’amis du Sahara Occidental

    L’administration américaine actuelle a mis une pression énorme sur le gouvernement marocain pour qu’il reprenne le processus de négociations de paix en forçant S.C. à adopter six mois seulement pour le mandat de la MINURSO au lieu d’un an.

    Cependant, Kohler sera face à la réalité du poids du groupe d’amis du Sahara occidental qui ont une stratégie différente de lui. En fait, le match entre les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Espagne a un impact direct sur l’avenir de toute solution au Sahara occidental.

    C’est pourquoi nous devons comprendre que la position des acteurs directs est alimentée par la position des acteurs indirects, compte tenu de l’absence de système de réglementation, nous ne pouvons donc pas parler d’un résultat possible.

    Dans notre cas, nous estimons que le passage de la question de la décolonisation du Sahara occidental doit aller vers l’application du Chapitre VII et ne pas rester confiné au Chapitre VI, afin d’imposer une solution définitive qui respecte l’autodétermination du Sahara occidental. les gens démocratiquement.

    La solution peut être imposée?

    Malgré les changements dans le système international et régional, les deux belligérants sont loin de prendre des décisions historiques au profit de tous les peuples du Maghreb.

    Ces conclusions permettent de conclure que le Maroc et le Front Polisario interprètent l’état des négociations comme la « fin du jeu » et que nous pouvons donc affirmer qu’ils ne seront pas en mesure de résoudre leur conflit.

    Nous pensons que, sans la revitalisation d’une vision commune pour l’avenir, il est peu probable que la paix s’établisse dans le nord-ouest de l’Afrique.

    Enfin, les États-Unis peuvent trouver dans l’esprit de l’accord de règlement initial signé par les deux parties le seul choix démocratique qui poussera toute la région du Maghreb à s’unir sur le drapeau de la démocratie et de la complémentarité économique.

    Source : Modern Diplomacy, 27 mai 2019

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, Horst Köhler,

  • Processus de paix au Sahara Occidental : Le double jeu du Maroc à l’Union africaine

    L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a fustigé l’opposition du colonisateur marocain à la participation de l’Union africaine (UA) au processus de paix au Sahara occidental, affirmant que l’attachement de l’UA aux principes de son Acte fondateur, notamment le respect des frontières héritées au lendemain de l’indépendance et le droit à l’autodétermination, était un gage pour la paix et la stabilité dans le continent.

    Intervenant lors d’une conférence organisée par le Parlement africain de la société civile, samedi à Alger, sous le thème « le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique », en célébration de la Journée de l’Afrique, Taleb Omar a dénoncé la persistance du Maroc à rejeter la participation de l’UA au processus de paix, « une position qui bat en brèche sa propagande médiatique sur le prétendu soutien acquis de l’Afrique, et qui prouve, au demeurant, que c’est « un système propagandiste » ».

    Par ailleurs, le diplomate sahraoui a salué, lors de cette rencontre abritée par l’Association nationale des échanges entre jeunes (Anej), le rôle de l’UA dans le soutien de la cause sahraouie et du droit légitime du peuple sahraoui à l’indépendance. La reconnaissance de la RASD, au début des années 80 du siècle dernier, par l’Organisation de l’unité africaine (OUA) en tant que pays membre à part entière « s’inscrit en droite ligne avec l’histoire de libération sous-tendant les principes et la doctrine de l’organisation panafricaine », a-t-il relevé soulignant que « le Maroc qui avait accepté le principe du référendum en 1981, manœuvre toujours contre la décolonisation du Sahara occidental ».

    « L’Afrique est restée sur la même ligne, même après le retour du Maroc vers elle, 32 ans plus tard, une fois qu’il avait compris que le perdant c’était lui et que l’Afrique pesait de plus en plus sur la scène internationale », a ajouté Taleb Omar, précisant que « ce retour était une tentative qui a échoué à ce jour, de « semer la division entre les États membres » ».

    Pour lui, la preuve de l’échec de cette politique était que « la RASD a non seulement été maintenue en tant que pays membre mais elle est imposée dans toutes les rencontres de l’UA avec ses partenaires internationaux, dont Afrique-Japon, Afrique-Union européenne et Afrique-Ligue arabe. Évoquant la démission de l’Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, l’ambassadeur sahraoui a réitéré le regret du Front Polisario, expliquant que « les circonstances de cette démission démontrent que le Conseil de sécurité n’a pas pris suffisamment de mesures pour amener le Maroc à se conformer aux résolutions onusiennes, ce qui l’a encouragé à tergiverser et à perdre plus de temps », a-t-il dit.

    À ce propos, Taleb Omar a mis en garde contre le vide que laissera Köhler, auquel le Front Polisario rend hommage pour « ses sincères efforts en vue de créer la dynamique imprimée aux négociations », espérant que ce vide ne perdurera pas et que la dynamique enregistrée, dernièrement, soit soutenue par des positions fermes de la part du Conseil de sécurité afin d’éviter la répétition des démissions et la perpétuation du conflit.

    Pour ce qui est des étapes à suivre par le Front Polisario face au blocage du processus de paix et à l’intransigeance de Rabat, le diplomate sahraoui a déclaré: « nous sommes prêts à poursuivre notre combat sur tous les fronts jusqu’au recouvrement de la souveraineté », ajoutant que « quarante six ans de résilience sont une preuve de la capacité du peuple sahraoui à continuer la lutte pour un règlement juste du conflit conformément à la légalité internationale et à ses aspirations à l’édification de son État indépendant.

    Réitérant la satisfaction de la partie sahraouie quant à la prorogation du mandat de la Minurso de six mois, Taleb Omar a estimé que cette décision « sert l’organisation du référendum et la pression sur le Maroc afin d’accélérer sa mise en œuvre », dénonçant, dans ce cadre, « le rôle de la France et son parti pris pour le Maroc, alors que ce dernier continue à tergiverser, manœuvrer et mentir pour saper le processus de règlement du conflit et renier ses engagements ».

    En renouvelant le mandat de la Minurso de six mois, le Conseil de sécurité a réaffirmé son engagement à aller de l’avant dans le processus onusien au Sahara occidental, a estimé le diplomate sahraoui, déplorant dans ce sens « le fait qu’il ne soit exigé, expressément, du Maroc de mettre fin à son occupation illégale du Sahara occidental ». Cette position du Conseil de sécurité encourage le Maroc dans son intransigeance, ce qui sape le processus politique déjà fragile », a expliqué Taleb Omar citant, entre autres résultats de ce silence, les violations du cessez-le-feu et la répression barbare des populations sahraouies en territoires occupés.
    « Des actes qui requièrent une réponse ferme et une interpellation de l’État occupant », a-t-il ajouté.
    M. B.

    Le Courrier d’Algérie, 27 mai 2019

    Tags : Sahara Occidental, front polisario, ONU, Maroc, union africaine,