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  • Démission de Horst Kohler: des diplomates sahraouis soulignent la responsabilité de la France

    ALGER – La démission de l’envoyé spécial de l’ONU au Sahara occidental, Horst Kohler, n’est pas liée uniquement aux problèmes de santé, mais résulte de la « complicité flagrante » de la France avec l’occupant marocain et « l’irresponsabilité » du Conseil de sécurité à résoudre ce conflit, ont souligné des diplomates sahraouis regrettant le départ précipité de l’émissaire onusien.

    Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a affirmé que l’envoyé de l’ONU au Sahara Occidental, Horst Kohler s’est retrouvé dans une position politique, morale et psychologique qui le poussait à se retirer de sa mission à cause de la « complicité flagrante » de la France avec l’occupant marocain et « l’irresponsabilité » du Conseil de sécurité à résoudre ce conflit vieux de 45 ans.

    « La prochaine bataille n’est pas de savoir qui sera le prochain envoyé personnel de l’ONU au Sahara occidental, mais celle de voir le Conseil de sécurité assumer ses responsabilités pour imposer la légitimité internationale comme seule solution au conflit », a souligné M. Ould Salek, dans une déclaration à la presse.

    Indépendamment de la raison de santé invoquée comme une des cause du départ de M. Kohler, le diplomate sahraoui a soutenu qu’il existe bien des faits « irréfutables » prouvant que l’envoyé spécial des Nations unies est parvenu à la même conviction que celles de ses prédécesseurs, James Baker et Christopher Ross, que la mission de la MINURSO devant aboutir au respect des engagements pris en 1991 pour organiser le référendum sur l’autodétermination du peuple sahraoui, est confrontée au « refus franc » est « fermement affiché » par la France et à « l’échec » du Conseil de sécurité à résoudre le conflit ».

    « Dans certaines régions, il y a des ingérences, y compris par la guerre, pour imposer la démocratie et le respect de la légitimité du droit international et des droits de l’Homme. Dans d’autres cas, le contraire est vrai. Le peuple sahraoui est empêché d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination en violation flagrante de toutes les lois, législations, conventions et résolutions », a déploré le chef de la diplomatie sahraouie.

    Des accords illégaux défendus au détriment de la légalité internationale

    Dans le même ordre d’idées, le coordonnateur sahraoui auprès de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) et membre du secrétariat national du Front Polisario, M’hamed Kheddad, a assuré que Horst Kohler a démissionné en raison des « pressions » exercées par la France sur l’envoyé spécial de l’ONU, affirmant que « Paris a carrément saboté le travail de Horst Kohler ».

    S’exprimant dans un entretien à l’agence russe Sputnik, M. Kheddad a indiqué qu’en plus de la raison de santé évoquée par l’ex-président allemand dans sa lettre de démission, le diplomate onusien rencontrait aussi des « obstacles, dressés notamment par Paris et Washington ».

    « (…) Il faut bien signaler que depuis sa nomination au poste d’envoyé spécial du secrétaire général de l’Onu, beaucoup d’obstacles ont été érigés sur sa route », a fait savoir le responsable sahraoui, rappelant dans ce sillage que le diplomate onusien avait toutes les qualités et les compétences nécessaires pour réussir sa mission, notamment son expérience diplomatique ainsi que sa connaissance du continent africain et de ses problèmes.

    M. Kheddad a signalé, toutefois, que dès sa prise de fonction, l’ex président allemand avait rencontré beaucoup d’entraves dans l’accomplissement de sa mission notamment aux Nations unies et à l’Union européenne, dressées, a-t-il précisé, par la France qui ne voulait pas que le mandat de la Minurso soit réduit à six mois.

    « C’est aussi la France qui a pesé de tout son poids pour que l’Union européenne signe de nouveaux accords incluant illégalement les territoires du Sahara occidental occupés (accord d’association UE-Maroc et l’accord d’agriculture et de pêche UE-Maroc, ndlr) en violation flagrante des décisions de la Cours de justice de l’Union européenne (CJUE) (les arrêtés de 2015, 2016 et 2018) », a souligné, en outre, le coordinateur sahraoui auprès de la Minurso, alors que le Sahara occidental et les eaux qui lui sont adjacentes ne faisaient pas partie du territoire du Royaume du Maroc.

    L’ambassadeur de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a, quant à lui, assuré que les circonstances de la démission de Horst Kohler ont démontré que « le Conseil de sécurité n’a pas pris suffisamment de mesures pour amener le Maroc à se conformer aux résolutions onusiennes ».

    Intervenant lors d’une conférence organisée par le Parlement africain de la société civile, sous le thème « le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique », en célébration de la Journée de l’Afrique, l’ambassadeur sahraoui a mis en garde contre le vide que laissera M. Kohler, auquel le Front Polisario rend hommage pour ses sincères efforts en vue de créer la dynamique imprimée aux négociations.

    APS

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, Horst Köhler, FRance,

  • Horst Köhler vu à Berlin et il pète la forme

    Contrairement à ce qui a été dit dans le communiqué mensonger d’Antonio Guterres, Horst Köhler a été vu mercredi à Berlin et il pète la forme. 

    Il a été photographié avec Jakov Devcic, membre du think tank allemand Konrad-Adenauer-Stiftung.

    Comme d’habitude, Guterres ne veut pas contrarier ses maîtres de l’Elysée. Ainsi, il a inventé la « raison de santé » pour justifier le départ volontaire de Horst Köhler, un homme intégre qui a refusé de  participer à cette mascarade appelé « processus de paix au Sahara Occidental » qui ne vise au’à maintenir le statu quo au détriment du droit international et du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Le temps a fini par démasquer le jeu de la France et son protégé le Maroc en vue de s’approprier d’un territoire riche en ressources naturelles et dont l’importance géopolotique guide les pas de la France colonialiste et de son pion, la monarchie de la honte alaouite.

    Il y a lieu de saluer le courage et détermination des sahraouis qui ont su tenir tête à una puissance prédatrice et sans scrupules qui fait et défait en Afrique et qui considère le Maghreb comme son arrière cour qui doit être ajouté aux pays subsahariens esclavisés depuis plus de 60 ans au nom d’une prétendue communauté franco-africaine.

    Le Secrétaire Général de l’ONU cache la vérité sur les raisons de la démission de köhler parce qu’elle constitue un coup dur au Conseil de Sécurité qui venait de lui exprimer son « plein appui » au même temps qu’il refusait de donner à la MINURSO un statu qui lui permettrait de soutenir les efforts de médiation de l’ex-président allemand.

    Köhler est parti parce qu’il s’est rendu compte que la France ne cherche que pérenniser le statu quo pour défendre les intérêts de son allié marocain. 

    Ce jeu malsain a poussé la Russie et l’Afrique du Sud à s’abstenir lors du vote de la dernière résolution du Conseil de Sécurité sur le Sahara Occidental.

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    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Horst Köhler, France, colonialisme,

  • Les folles soirées de Hassan II

    Par Fahd Iraqi avec Azzedine El Hadef

    Couche-tard, lève-tard, Hassan II a dédié de longues, longues soirées à sa passion de toujours : la musique. Une vie parallèle où le “roi mélomane” récompensait les artistes, les blâmait, les accompagnait au bendir ou à l’accordéon et parfois même… les inspirait.

    TelQuel a retrouvé les témoins de cette folle époque.

    Le rideau s’ouvre sur un décor d’enchantement : un orchestre philharmonique au grand complet, une brochette des meilleurs musiciens du royaume, des artistes de tous genres, chanteurs, animateurs, conteurs, des invités de marque et des hôtes sur leur 31, emplis de joie, de fierté. Et de stress. Car le roi, le “maâlem”, maître absolu du pays, se tient juste là, confortablement assis, savourant cette ambiance musicale enivrante de son oreille de mélomane. Derrière les moucharabieh qui compartimentent les allées du palais, de là où elles peuvent “tout voir sans êtres vues”, les femmes du harem suivent le spectacle sans oser y prendre part… Non, ce n’est pas une scène droit sortie des mille et une nuits, mais juste le prototype d’une (folle) soirée hassanienne, artistique, musicale, enchanteresse. “Et toujours, toujours, stressante”, comme aiment à le répéter tous les artistes qui y ont pris part. C’est là, au milieu de ce cérémonial d’un autre âge, que Hassan II laissait transparaître sa sensibilité. C’est là qu’il se montrait, à l’occasion, extrêmement généreux, parfois cruel, avec ses hôtes. C’est là, enfin, qu’il a pu trouver, par moments, l’inspiration nécessaire pour réfléchir à d’importantes décisions politiques.

    Chef d’orchestre pour Abdelhalim Hafez

    Passionné de musique, Hassan Ben Mohamed l’est depuis son jeune âge (lire encadré). En dehors des fêtes nationales et religieuses, ou encore des cérémonies familiales, Hassan II ne se fait pas prier pour multiplier les soirées privées en l’honneur de ses invités étrangers : chefs d’Etat ou hommes d’affaires. Il lui arrive aussi d’improviser des soirées simplement “pour se laver les tympans”, au sortir d’une dure journée de travail. Les artistes marocains, trouvant grâce à ses yeux, assurent fièrement le spectacle, et le roi prend un malin plaisir à donner le “la”. Qui joue quoi, quand et comment : Hassan II décide de tout, un peu comme en politique…

    A l’époque, le déroulé de ces cérémonies relève presque du secret défense. Mais, depuis la disparition d’Al Fannane Al Awwal (le premier des artistes), les langues se sont déliées. Les musiciens ne se contentent plus de chanter ou de jouer, ils parlent. Enfin. Dans un livre intitulé Les amis du roi, depuis peu sur les étals, l’écrivain Saïd Houbal concentre les témoignages de plusieurs musiciens. On peut y lire, au hasard des anecdotes, que “lors du mariage de Lalla Asmae à Marrakech, Hassan II avait demandé à voir le programme de la soirée. Il a piqué une colère quand il s’est aperçu que personne n’avait eu l’idée d’inviter le chanteur Mohamed Mezgueldi pour interpréter la fameuse chanson Laâroussa Merhouna (la mariée est promise). Ils ont dû tout arrêter pour le ramener en urgence de son domicile à Fès”.

    En règle générale, Hassan II ne perd pas une seule occasion de mettre en avant son côté mélomane, pour étaler ses connaissances musicales. Surtout devant les grands artistes venus d’Orient. Un soir où le “Rossignol du Nil”, Abdelhalim Hafez, et son orchestre jouent pour Hassan II, le roi décide ainsi de s’emparer de la baguette du chef d’orchestre et de diriger lui-même la formation mythique. “C’était sur la chanson Zayyi L’hawa (comme l’air), se souvient l’écrivain Mohamed Mouak (auteur d’un ouvrage sur la mosquée Hassan II), habitué des soirées musicales du Palais. A la fin, tous les musiciens de la troupe se sont levés pour applaudir le roi, qui avait été magistral en chef d’orchestre”.

    Le crooner égyptien, idole du public arabe, était aussi le chouchou de Hassan II. Une anecdote, narrée dans les pages de Saïd Houbal, raconte comment Abdelhalim Hafez “a été pris d’un malaise suite à un repas partagé avec le chanteur Mohamed Gharbaoui dans un boui-boui de la capitale. On a dû réveiller le roi à 3 heures du matin…”. La suite ? “Le roi a immédiatement ordonné à un avion militaire de décoller pour emmener Abdelhalim se faire soigner à Londres”. En plus de Hafez, bon nombre de célébrités de la chanson égyptienne ont défilé dans les palais hassaniens. D’Oum Kalthoum à Mohamed Abdelwahab, en passant par Farid Al Atrach ou Sabah, les plus belles voix de l’époque se sont produites en privé pour le monarque.

    Entre Farid Al Atrach et Ahmed Bidaoui

    Devant ces monstres sacrés, Hassan II s’amuse souvent à vanter la qualité des artistes marocains. Exemple : lors d’une soirée avec Farid Al Atrach, il décide de faire découvrir à sa guest star son luthiste préféré. Instructions sont alors données pour ramener Ahmed Bidaoui. Sauf qu’il faut se lever tôt, beaucoup chercher, et s’armer de patience, pour espérer retrouver la trace du jeune compositeur. Qu’à cela ne tienne, les forces de police sont “missionnées” pour mettre la main sur Bidaoui. Qui se terre, quelque part, dans un bistrot casablancais. “Debout, le roi te demande”, lui assènent les policiers. Pris d’un mélange de joie et de panique, le musicien ne tient plus sur ses jambes. Il est alors escorté jusqu’au palais royal de Rabat. Quelques tasses de café et une douche froide plus tard, Ahmed Bidaoui fait son entrée sur scène, où il récupère le luth que vient de poser Farid Al Atrach. Les musiciens de l’orchestre redoutent le pire, mais leur frayeur se dissipe devant les premières notes magiques du compositeur marocain. Sa prestation lui vaut même une standing ovation de Farid Al Atrach et Hassan II himself. Sauf que l’acclamation honorifique provoque en Bidaoui une réaction inattendue. L’homme se lève de son siège et assène un violent coup de pied… à son luth, qui se brise en mille morceaux. Le tout sous le regard médusé de Hassan II. Un ange passe dans la salle… L’assistance reste hagarde, tandis que les serviteurs se mettent à scander : “Que Dieu donne longue vie à Sidi”.

    Fin de la soirée, le monarque se couche, et la vie reprend son tonus normal. Saleh Charki, musicien et fidèle compagnon de Bidaoui, raconte que ce dernier est resté silencieux sur le chemin du retour. Mais il fallait bien qu’il explique son geste, dès le lendemain, devant le souverain. Convoqué par Hassan II après sa sieste, Bidaoui se surpasse en implorations et en improvisations : “Que Dieu donne la vie à Sidi. J’ai cassé le luth car je ne voulais plus que quelqu’un touche l’instrument sur lequel a joué Farid Al Atrach et qui m’a donné toute cette inspiration”. Bonne réponse : le monarque sourit. Et passe l’éponge.

    Hayani et le bain de minuit

    Pour bien moins que cela, Hassan II pouvait se montrer peu commode. Le chanteur Mohamed Hayani l’a appris à ses dépens. Un invité rapporte que lors d’une soirée sur la plage, à la résidence royale de Casablanca, “Hayani est surpris par la main du roi sur son épaule lui demandant si tout allait bien. Hayani répond sur le ton de la rigolade : Que Dieu glorifie Sidi, tout est parfait, il ne nous manque qu’une bonne baignade”. Mal lui en a pris : quelques minutes plus tard, le chanteur est surpris par les membres de la sécurité royale qui lui remettent un maillot de bain en lui hurlant : “Le roi t’ordonne de te jeter à l’eau”.

    De retour sur la plage après son long bain de minuit, Hassan II le sermonne : “Plus jamais tu ne dis qu’il manque quoi que ce soit en ma présence. Je suis le tout, et le tout c’est moi”. On ne badine pas avec le roi…Influencé par les rituels sultaniens d’Orient, le protocole des soirées hassaniennes ne laisse aucune marge à l’improvisation ou à la fausse note.

    Les invitations ressemblent souvent à des arrestations. Mostapha Chater, membre de la troupe Izenzaren, se rappelle encore, en détails, de la première soirée du groupe au palais. C’était à quelques jours du ramadan, en 1981, à Skhirat. “Les membres du groupe étaient dispersés dans les environs d’Agadir quand un message est tombé à 3 heures du matin à la préfecture, qui ordonnait de nous rassembler. Le lendemain à 16 heures, toute la troupe s’est retrouvée à l’aéroport, où un avion spécial nous attendait pour nous emmener jusqu’à Rabat. Nous sommes descendus à l’hôtel Balima et, vers 20 h, nous étions au palais, attendant le début de la soirée”. Sauf qu’Izenzaren ignore tout du protocole musical.

    Une fois sur scène, la troupe n’attend pas l’ordre royal pour se mettre à jouer. Artistes, chambellans, ministres, généraux et autres invités se rendent compte de l’ampleur de “l’offense” faite à Sa Majesté. “Leurs visages étaient livides et un silence de mort pesait sur la salle, se rappelle Chater. On s’est alors arrêtés sec”. Mais Hassan II ne leur en voudra pas et, à la surprise de l’assistance, il saisit même un bendir et se joint aux Izenzaren, heureux de l’étrange retournement de situation.

    Les pneus de Doukkali

    Les habits des invités et des artistes n’ont jamais échappé à la rigidité du protocole de Dar Al Makhzen. Tenue de soirée exigée pour ces fêtes où Hassan II reçoit en nœud papillon et smoking. Les femmes, évidemment, sont en caftan. Et ont la formelle interdiction de se mélanger à la gent masculine. “Il y avait une certaine retenue en présence du souverain. Par exemple, personne ne pouvait applaudir si le roi ne l’ordonnait pas”, explique Mohamed Mouak. L’humoriste Gad Elmaleh, invité en 1998 pour jouer son tout premier spectacle au palais, confirme avoir eu affaire à un public particulier.

    Un public courtisan. “Au début, j’avais super peur. Il (Hassan II) était à deux mètres de moi, c’était impressionnant, raconte alors la star internationale. Quelques personnes dans la salle ne se permettaient pas de rire si Hassan II ne riait pas”.Pour le reste, la ponctualité est la moindre des politesses dans les soirées hassaniennes, même si celles-ci ne commencent jamais à l’heure. Abdelouahab Doukkali l’a compris à ses dépends. Saïd Houbal raconte comment Doukkali, un jour, “a décidé de prendre son temps avant d’arriver à une cérémonie à la résidence d’Ifrane. Malheureusement pour lui, Hassan II arrive cette fois-ci à l’heure et apprend que Doukkali n’est pas encore là”. L’artiste le paie très cher : Hassan II le programme exprès en dernier et, quand son tour arrive, il décide subitement que le spectacle était fini.

    Ce n’est pas tout : “Au parking, Doukkali trouve les quatre pneus de sa voiture crevés. Il a failli mourir de froid cette nuit-là, si ce n’était les mokhaznis qui lui sont venus en aide”. La vengeance royale est un plat qui se mange froid, dans le froid.Chez le roi, on ne fait pas non plus de manières devant le buffet. Cherif, joueur de saxophone à l’orchestre national, en a fait les frais. Invité en 1971, le musicien, souffrant d’une rage de dents, fait une grimace à la vue d’un plat de dattes que lui présente un serveur. Hassan II remarque le rictus et se dirige vers Cherif. Le roi pioche dans le plat et propose au musicien de faire de même. “Il m’a dit?: ces dattes sont trop bonnes, n’est-ce pas ? Je n’ai eu d’autre choix que de manger une datte après l’autre tandis qu’il en vantait les mérites”. La rage de dents du saxophoniste est alors à son paroxysme. Comme pour se délecter de la tournure des événements, Hassan II se tourne par la suite vers les autres musiciens, leur lançant : “Voilà ce qui arrive quand on refuse la naâma (nourriture) du palais”.

    Le roi des Ikramiyate… quand tout va bien

    Plus que le buffet, c’est le moment de distribuer les enveloppes qui est généralement le plus attendu. Point de barème précis pour les donations royales. Tout dépend, bien entendu, de l’humeur du monarque. Argent, agréments, propriétés terriennes : c’était selon. Mahmoud Idrissi est ainsi l’un des rares artistes auxquels Hassan II aime offrir ses costumes… quand il joue bien au luth. Sinon, “il lui retire tout simplement la veste qu’il venait de lui offrir”, nous raconte notre source. Une sentence bien clémente quand on rappelle le sort de ces deux musiciens qui, pour avoir multiplié les fausses notes, ont été chassés du palais… pieds nus.

    Les primes royales sont distribuées par l’intermédiaire du compositeur Ahmed Bidaoui. Ce dernier est alors l’objet de toutes les critiques, ses “amis” artistes le soupçonnant d’alléger régulièrement le contenu des enveloppes…. Dans le livre de Saïd Houbal, Omar Sayed, de Nass El Ghiwane, raconte comment Hassan II a insisté, un jour, pour savoir combien ils percevaient. “Quand il a su que nous touchions 8000 DH pour toute la troupe, il s’est mis en colère en criant : je suis entouré de voleurs !”.

    Le verdict est alors sans appel : Ahmed Bidaoui est banni des soirées hassaniennes et même licencié de sa fonction de membre de la commission d’écoute de la radio nationale. Ce n’est pas la première fois que Hassan II sévit pour détournement de donations. Aux premières années de son règne, un de ses chambellans, appelé Haj Larabi, aurait été licencié pour le même motif…Généreux, soucieux que ses dons arrivent à bon port, Hassan II déteste par-dessus tout voir « ses » artistes dans le besoin. Il n’aime pas, non plus, quand ils demandent expressément de l’argent.

    Le chanteur Hamid Zahir, lors d’une soirée en l’honneur d’un homme d’affaires américain, aurait lancé au roi : “Que Dieu glorifie Sidi, la chanson est toujours en attente de votre générosité”. Hassan II le fusille alors du regard avant de rétorquer : “Si tu n’arrêtes pas tes mesquineries, je te fais arrêter sur le champ”. Un autre jour, un artiste serait venu quémander un logement à Hassan II. Riposte royale : “L’Kelb (le chien) me prend pour un agent immobilier”…. Autre coup de sang hassanien : le jour où on lui rapporte que certains artistes marocains reprochent à l’Egyptien Abdelhalim Hafez de repartir avec des valises pleines de dollars. “Le roi a alors rassemblé ses artistes pour leur asséner : sachez que je ramène des artistes internationaux pour que vous puissiez apprendre d’eux. Ce que je donne aux uns et aux autres ne concerne personne. C’est mon argent, pas celui de l’Etat. Compris ?”.

    La suite ? Les artistes se constituent en délégation qui se rend au palais pour implorer le pardon royal. Mais les humeurs du monarque sont changeantes et il lui arrive d’apprécier les plus altruistes parmi ses artistes. Mohamed Mezgueldi, par exemple, a grandi dans l’estime royale le jour où, à la question “Demande-moi ce que tu veux !”, il a choisi de plaider la cause d’un autre chanteur : “Majesté, je ne manque de rien, c’est plutôt Maâti Benkacem qui va très mal et est menacé d’expulsion de son domicile”.

    L’histoire du luth

    Forcément, jalousies, coups bas et autres intrigues de cour ont longtemps caractérisé les rapports entre les artistes du Palais. Un membre de Nass El Ghiwane raconte à Saïd Houbal comment Ahmed Bidaoui a voulu les “cramer” en présence du souverain. “Il lui a dit que nous ne répondions pas aux invitations pour la Fête du trône. Heureusement, Hassan II n’en a pas tenu compte”. Le luthiste Haj Younès a souffert du boycott de ses pairs. “Certains artistes ne voulaient pas que je mette les pieds au palais, mais j’ai fini par avoir ma chance en 1982”, nous raconte l’intéressé. “Je suis resté seul dans le parking quand les services de sécurité m’ont appelé. Je me suis retrouvé à accompagner Abdelhadi Belkhayat et j’essayais de repérer le roi, quand je me suis aperçu qu’il était à un mètre de moi, épris par la chanson. Il m’a demandé de jouer en solo et j’ai improvisé, improvisé”.

    A la fin, le roi, visiblement satisfait, demande à l’un de ses conseillers : “Je veux que vous commandiez un oud pour (Haj) Younès”. Quelques mois plus tard, Haj Younes est à nouveau convoqué au palais et le roi lui offre, alors, son nouveau luth. à la suite de l’épisode Haj Younès, le roi, décidément épris de cet instrument à cordes, va jusqu’à ordonner qu’un luth illustre la nouvelle coupure de 10 dirhams produite dans les années 1980.

    Souvenir, souvenir. Sawt Al Hassan…

    Nombreux sont les artistes qui le soutiennent : Hassan II aurait directement inspiré plusieurs standards connus du patrimoine de la chanson marocaine. “Kheffet Rjel d’Ahmed Ismail, Khali Omar de Tagadda et bien d’autres tubes sont plus ou moins attribués à Hassan II”, souligne le chercheur Saïd Houbal. Le roi défunt chérissait par ailleurs les chansons à sa gloire ou celles vantant les mérites de son royaume. “Ichi ya bladi de Mahmoud Idrissi et Habib Ljamahir de Doukkali appartiennent à cette catégorie”, explique notre source. Plus généralement, les interférences entre art et politique ont toujours été légion. Exemple : quand des artistes émettent le souhait de prendre part à la Marche verte, en 1975, Hassan II leur explique que le mieux à faire est de produire des chansons patriotiques pour exalter l’élan populaire. Les artistes acquiescent et produisent, alors, ce qui reste le meilleur témoignage de ces folles années hassaniennes : “Sawt Al Hassan ynadi (la voix de Hassan II appelle)“, tube transgénérationnel…

    Profil. Le musicien-roi

    Hassan II est littéralement un musicien-né. Déjà enfant, il a apprivoisé l’accordéon. Quelques années plus tard, et alors qu’il était étudiant en droit à Bordeaux, il s’est inscrit en cachette au conservatoire de la ville. Au programme : solfège et piano. La fibre musicale du futur Hassan II est déjà bien palpitante… La légende raconte qu’un rapport secret des renseignements français a prévenu le sultan Mohammed Ben Youssef de l’intérêt grandissant (inquiétant ?) du prince héritier pour la musique. Le sultan décide alors de rendre une visite surprise à Moulay Hassan dans sa résidence bordelaise. Et tombe sur un phonographe et une collection inestimable de vinyles. “Il y avait plus de disques que de livres dans la résidence princière”, raconte le chercheur Saïd Houbal. Pris de colère, Mohammed V piétine la collection de disques et lance à son fils aîné : “Tu veux être roi, marhba. Tu veux suivre l’art, que Dieu te vienne en aide”. Le prince Moulay Hassan a décidé, depuis, de mettre un bémol à sa passion avant de la laisser s’exprimer pleinement, de la manière la plus exubérante, une fois roi.

    Source : Tel Quel, 28 mars 2009

    Tags : Maroc, Makhzen, Hassan II, courtisans, soirées,

  • Cómo Francia y el lobby israelí pro-Makhzen han « liquidado » a Horst Köhler

    Fuente : Algérie Patriotique, 24/05/2019

    Por Karim B.

    Horst Köhler dimitió para no pagar la factura con su salud como su predecesor Christopher Ross », explica una fuente informada a Algérie Patriotique. « Comprendió que el problema no se resolverá a nivel de la ONU », añade nuestra fuente, y señaló que « Francia ha dejado en claro que, en el mejor de los casos, la situación permanecerá tal y como está ». Según nuestra fuente, « los Estados Unidos, a pesar de la voluntad del consejero de Donald Trump, John Bolton, y los esfuerzos del Departamento de Estado siguen siendo sensibles a las presiones israelíes a favor de Marruecos a través del lobby franco-israelí ».

    Después de haber empujado a Horst Köhler a tirar la toalla a través de una serie de trabas, maniobras dilatorias y una campaña de desinformación, el Makhzen, a través de sus relevos oficiales y su prensa, siguió el ejemplo de Argelia e hipócritamente expresó su « pesar ».

    Ningún enviado personal de los sucesivos secretarios generales de las Naciones Unidasque se sucedieron a la cabeza de la organización internacional ha logrado hacer avanzar el expediente saharaui. Todos los planes fueron frustrados por la potencia ocupante marroquí, con la ayuda de Francia, que garantiza al régimen depredador monárquico de Rabat la cobertura diplomática en el Consejo de Seguridad. Otros países de la Unión Europea, España en particular, se empeñan en evitar la celebración de un referéndum para la autodeterminación con el fin de seguir saqueando las riquezas minera y pesquera del Sahara Occidental ocupado.

    ¿Continuará el relevo de Horst Köhler la aplicaicón de la hoja de ruta heredada de su predecesor, o relanzará el proceso de negociaciones entre el Makhzen y el Frente Polisario de otrs manera? Si aún no tenemos una respuesta a esta precoz pregunta, no es menos seguro que lo que le espera al futuro enviado personal de Antonio Guterres está lejos de ser una sinecura.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, Horst Köhler, lobby israélien, France, Conseil de Sécurité,

  • A propos de la démission de l’Envoyé Personnel onusien pour le Sahara Occidental

    L’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara occidental a jeté l’éponge deux ans à peine après sa nomination au poste de médiateur dans le conflit entre Sahraouis et Marocains. Il est resté moins de temps que ses prédécesseurs : James Baker (mars 1997 – juin 2004), Peter van Walsum (juillet 2005 – septembre 2008) et Christopher Ross (janvier 2009 – mars 2017) ont tous fini par renoncer à cette mission.

    La raison officielle est le problème de santé de l’ancien président allemand. Il est vrai que l’âge de 76 ans rend le travail plus difficile, mais il est également vrai que Köhler s’est retrouvé dans une profonde impasse. À l’instar des responsables onusiens qui l’ont précédé, il a débuté avec une confiance excessive qui a fini par se heurter au protectionnisme de la France et son ingérence flagrante en vue de défendre ses intérêts au Maroc et son obsession de changer le fondement du principe d’autodétermination promulgué par le droit international pour les territoires non autonomes.

    Selon le représentant sahraoui en France, Oubi Bachir, sa démission « renvoie une nouvelle fois le processus de paix au tunnel sans sortie et au blocage ». « Les raisons de santé, ajoute-t-il dans un twit, d’une part répondent à la cause de sa décision soudaine et, d’autre part, à l’incapacité du Conseil de sécurité à imposer un calendrier de route » pour les négociations entre les deux parties.

    Le Maroc, dans un communiqué laconique, a déclaré qu’il « avait pris note de la décision de l’envoyé de l’ONU » tout en « rendant hommage à Horst Köhler pour ses efforts depuis sa nomination en août 2017. Il louait la cohérence, la disponibilité et le professionnalisme avec lequel M. Köhler a rempli ses fonctions ».

    Selon France 24 : « son départ laisse les efforts de l’ONU dans le limbe après deux rounds de négociations qui ont réussi pour la première fois en six ans que les parties s’asseoient à la table des négociations ».

    Pour Euronews : « Après six ans d’interruption de dialogue, il avait réussi à faire reprendre langue aux parties concernées, notamment en réunissant en Suisse à deux reprises – en décembre puis en mars – le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Une troisième rencontre était envisagée pour les prochains mois sans qu’aucune date n’ait toutefois été arrêtée à ce stade. Après la deuxième rencontre, le Polisario n’avait cependant laissé que peu d’espoirs pour des progrès rapides sur ce vieux conflit, affirmant que « le Maroc n’avait montré aucune appétence pour s’engager dans un processus sérieux de négociations ».

    Citant « une source proche du dossier », Yabiladi affirme que « ce départ serait la conséquence de «pressions exercées par le Maroc». « Le royaume, ajoute-t-il «s’est toujours montré résolument opposé à la volonté manifeste de Köhler d’impliquer l’Union africaine dans le règlement du conflit régional. Une opposition que Rabat n’a jamais caché et a tenu à l’exprimer dès les premiers mois ayant suivi la nomination d’Horst Köhler».

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, Horst Kohler,

  • L’Envoyé Personnel de l’ONU pour le Sahara Occidental renonce à son poste

    Nations Unies – L’ancien président allemand Horst Kohler a démissionné de son poste d’envoyé personnel du secrétaire général pour le Sahara occidental, invoquant des raisons de santé, a annoncé mercredi les Nations Unies dans un communiqué.

    Le porte-parole onusien, Stéphane Dujarric, a déclaré que le secrétaire général, Antonio Guterres, avait parlé à Kohler et avait exprimé ses profonds regrets en raison de cette démission. « Mais il a exprimé sa pleine compréhension de la décision et a transmis ses meilleurs voeux à l’envoyé personnel ». Dujarric n’a donné aucun détail sur la situation de santé de Kohler, 76 ans.

    Homme politique de l’Union démocrate-chrétienne de centre-droit allemand, Kohler a été président de l’Allemagne de 2004 à 2010. António Guterres l’a nommé en août 2017 dans une tentative de résoudre le conflit qui dure depuis des décennies entre le Maroc et le Front Polisario sur le Sahara occidental, territoire en ressources naturelles.

    L’année dernière, le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé à des efforts accrus pour trouver une solution au différend de 43 ans sur le territoire.

    Le Maroc a envahi le Sahara occidental, une ancienne colonie espagnole, en 1975 et a livré, pendant 16 ans, une guerre contre le Front Polisario. L’ONU a négocié un cessez-le-feu en 1991 et mis sur pied une mission de maintien de la paix chargée de le surveiller et de préparer un référendum sur l’avenir du territoire qui n’a jamais eu lieu.

    Le Maroc a proposé une large autonomie pour le Sahara occidental, alors que le Front Polisario a insisté sur le fait que la population locale, estimée à 350 000 à 500 000 habitants, a droit à un référendum.

    Kohler a pu réunir des représentants du Maroc, du Front Polisario et des pays voisins, l’Algérie et la Mauritanie autour de la même table début décembre 2018, pour la première fois en six ans. Bien qu’aucun progrès significatif n’ait été signalé, les parties restent attachées aux négociations sous les auspices de l’ONU avec un fort soutien du Conseil de sécurité.

    Lors d’une deuxième réunion à la fin du mois de mars, les parties n’ont pas non plus avancé sur la question clé de savoir comment assurer « l’autodétermination ». Kohler a averti que « beaucoup de positions divergent toujours fondamentalement » et que personne ne devrait s’attendre à « un résultat rapide . « 

    Il avait alors annoncé qu’il envisageait d’organiser une autre réunion.

    Dujarric, porte-parole américain, a déclaré que le secrétaire général « a exprimé sa profonde gratitude à M. Kohler pour ses efforts constants et intensifs, qui ont jeté les bases du nouvel élan du processus politique sur la question du Sahara occidental ».

    « Le secrétaire général est également reconnaissant aux parties et aux États voisins pour leur implication dans le processus politique avec M. Kohler », a déclaré Dujarric.

    Did France forced Horst Kohler to resign ? Can this resignation considered like an announcement of the UN failure? Or it is th instance to impose or force the expected solution ?

    Según el diplomático saharaui Ubi Bachir, la dimisión de Kohler devuelve el procesos de paz a la encrucijada y el bloqueo de nuevo. Las razones de salud responden parcialmente de la causa de su repentina decisión y la incapacidad del Consejo de Seguridad a imponer un calendario, por otra.

    The Washington Post, 22 mai 2019

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, Horst Kohler, ONU, négociations,

  • Communiqué du Front Polisario sur la démission du président Horst Kohler

    Le Front Polisario est profondément attristé d’apprendre la démission du secrétaire général de l’ONU, Envoyé personnel, l’ancien président allemand Horst Kohler.

    Durant son mandat d’Envoyé personnel, le Président Köhler n’a pas ménagé ses efforts en vue de trouver une solution juste et durable permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

    Nous remercions le président Köhler pour les efforts dynamiques qu’il a déployés pour relancer le processus de paix des Nations unies au Sahara occidental, et nous lui souhaitons une bonne santé et plein succès dans toutes ses démarches.

    Le Front Polisario reste pleinement attaché au processus politique dirigé par l’ONU et à la réalisation du droit inaliénable de notre peuple à l’autodétermination et à l’indépendance. Il est impératif que le départ de l’Envoyé personnel ne soit pas utilisé comme une excuse pour retarder ou faire dérailler les progrès accomplis depuis la première table ronde sur le Sahara occidental organisée par l’ONU en décembre 2018.

    Nous exhortons donc le Secrétaire général de l’ONU à agir rapidement dans la nomination d’un nouveau Envoyé personnel, qui partage la conviction, la stature et la détermination du président Kohler. Nous continuons de croire qu’avec la volonté politique et la détermination du Conseil de sécurité des Nations Unies, une solution juste et durable permettant l’autodétermination du peuple du Sahara occidental est possible.

    Tags : Sahara Occidental Front Polsario, Maroc, ONU, Horst Kohler, négociations,

  • La lutte armée à l’origine de la reconnaissance du Front Polisario par le Maroc

    L’ambassadeur sahraoui à Alger, Abdelkader Taleb Omar, a affirmé lundi que la lutte armée était à l’origine de la reconnaissance, par le Maroc, du Front Polisario en tant que seul et légitime représentant du peuple sahraoui, et de l’internationalisation de la cause sahraouie qui a permis la reconnaissance de la RASD par de nombreux pays.

    Dans une interview accordée à l’APS à l’occasion de la célébration du 46e anniversaire du déclenchement de la lutte armée sahraouie, M. Taleb Omar a expliqué que «la lutte armée menée de 1973 à 1975 contre l’occupation espagnole, puis de 1975 à 1991 contre le Maroc a contraint le régime marocain à accepter le cessez-le-feu et le plan du règlement au Sahara Occidental, mais surtout à reconnaitre le Front Polisario comme unique et légitime représentant du peuple sahraoui et en tant qu’interlocuteur en négociation.

    Ce combat a permis également la libération d’un tiers des territoires sahraouis, l’édification d’institutions de l’Etat, l’internationalisation de la cause sahraouie et la reconnaissance, par de nombreux pays, de la République Arabe Sahraouie Démocratique», a-t-il poursuivi.

    Soutenant que le Front Polisario «a puisé dans ce combat la force pour édifier les institutions de l’Etat sahraoui, en place à ce jour», le diplomate de la RASD a rappelé l’existence d’une Armée sahraouie et d’un gouvernement avec tous ses démembrements, ses wilayas et Daïras.

    Soulignant, en outre, les efforts du Front Polisario ayant permis «la mise en place de structures publiques d’éducation, de santé et de service ainsi que des autorités législatives, un Parlement sahraoui et des instances œuvrant tous en cohésion», il a mis en avant le rôle «des missions diplomatiques sahraouies à travers tout les continents».

    L’ambassadeur de la RASD a évoqué, par ailleurs, les missions onusiennes pour la surveillance du cessez-le-feu entre les armées sahraouie et marocaine en attendant le recouvrement de la liberté et de l’indépendance».

    Le peuple sahraoui demeure, en dépit de la diaspora, unifié pour le soutien du Front Polisario et attaché au principe de l’autodétermination malgré des tentatives de Rabat de stigmatiser l’image du Polisario dans les fora internationaux dans le but de dissimuler ses violations continues à l’encontre du peuple sahraoui dans leur territoires occupés, a déclaré le diplomate sahraoui.

    La Nouvelle République

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, 20 mai, lutte armée, 46ème anniversaire, Abdelkader Taleb Omar,

  • Sahara Occidental : le peuple sahraoui commémore le 46e anniversaire de la lutte armée

    Le peuple sahraoui célèbre le 46e anniversaire du déclenchement de sa lutte de libération nationale dans la conviction totale de la victoire de sa juste cause

    20 mai 2019. Le peuple sahraoui célèbre le 46e anniversaire du déclenchement de sa victorieuse lutte armée de libération nationale.

    En effet, il ya 46 ans, jour pour jour, le peuple sahraoui décida de revendiquer, d’arracher au colonialisme espagnol son indépendance nationale, mais en usant cette fois-ci du seul langage que l’occupant espagnol serait forcé de comprendre, à savoir, la lutte armée.

    Le 20 mai 1973 marqua un pas décisif qui a permis aux sahraouis de passer de stade de tribus à celui de peuple en lutte pour son indépendance.

    La première action menée fut l’attaque de El Khanga, un petit poste espagnol tenu par un détachement bien armé retranché derrière un blockhaus. Le détachement du Front Polisario était composé de 16 militants ne s’étant jamais battus, ils étaient armés de quelques vieux fuils et une poignée de balles.

    Le début de l’opération était catastrophique. En effet, s’acquittant de la corvée d’eau avec un camarade, El Ouali Moustpha Sayed tomba sur une patrouille de routime qui les arrêta. Ses camarades furent avetis par un guetteur. Furieux par la perte de leur chef, ils décidèrent de passer à l’action, aussi se présentèrent-ils au poste à l’heure du dîner. L’effet de surprise fit son effet et le musqueton se révélant être un argument de poids, la sentinelle se laissa désarmer. Le poste fut rapidement investi.

    Après avoir libéré El Ouali, le groupe repartit sans perdre de temps emmenant ses prisonniers et premières prises de guerre : armes, munitions, chameaux de selle. Puis, après une conférence improvisée pour les soldats de la garnison – tous sahraouis engagés dans l’armée espagnole- sur le bien fondé de la lutte.. ceux-ci furent libérés avec un chameau, un fusil et des provisions de bouche, selon les traditions sahraouies. La guerre du Sahara avait commencé.

    Mobilisé derrière et autour de son avant-garde politique et militaire -le Front Polisario- le peuple sahraoui inaugura ainsi un long et dur combat qui lui rendait, peu à peu, le respect que les agresseurs colonialo-expansionnistes – Espagne et Maroc en particulier- lui refusèrent.

    46 ans après, le peuple sahraoui est en droit de s’énorgueillir du stade très avancé atteint par son héroïque combat, le mettant au bord de la victoire finale.

    Certes, à présent, la guerre est en veille, mais le combat politique et diplomatique continue de faire rage. Le régime expansionnistes marocain a choisi la voie de l’entêtement soutenu et encourage par certaines puissances occidentales, les USA et la France en l’occurrrence, mais ce n’est là au’une fuite en avant qui ne servira en fin de compte qu’à mettre fin définitivement à l’existence de cette monarchie bâtie sur la trahison, la violence, le pillage et la servitude aux pays qui se proclament la berceau de la démocratie et les droits de l’homme.

    L’alliance colonialo-impérialiste n’empêchera point le peuple sahraoui de continuer de combattre pour parachever la libération totale de sa patrie. D’autant plus qu’il a tous les moyens nécessaire (motivation, détermination, moyens matériels…) Le temps joue en sa faveur et la fin du pouvoir alaouite est inévitable.

    Le seul choix qui reste donc à Rabat est de se retirer totalement du Sahara Occidental, puisqu’il est incapable de prendre la voie de la paix, celle du dialogue et de la négociation.

    Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, France, Etats-Unis, 20 mai 1973, 46e anniversaire, lutte armée, guerre de libération, statu quo, processus de paix,

  • Lorraine : l’ASPS en action!

    Comme pour la plupart des associations, les statuts de l’ASPS énoncent les buts et les moyens ; les buts sont donc les orientations prises, dés l’origine, par les membres de l’association. Nous concernant, la première est de faire connaitre la lutte du peuple sahraoui pour son indépendance, lutte, d’abord armée, débutée en 1975 et qui se poursuit aujourd’hui sur le terrain politique. La guerre (contre l’Espagne, puis contre la Mauritanie -jusqu’en 79- et le Maroc) a duré jusqu’en 1991 et, comme dans chaque conflit, une partie de la population a fui sous les bombes (y compris de l’aviation française).

    Nous devons informer de ce conflit toujours d’actualité, comme de la situation des dizaines de milliers de réfugiés -les familles qui ont fui- dans les campements de Tindouf, au sud de l’Algérie.

    Pour mettre en œuvre ce premier but, nous mettons les moyens nécessaires, votés chaque année par l’assemblée Générale. Et pour faire bonne mesure, nous associons les autres items énoncés dans les buts que nous pouvons résumer en 3 mots : le droit international, la solidarité, la paix

    C’est ainsi que depuis le début de cette année, les membres de l’association ont, tour à tour :

    • effectué une mission dans les camps de réfugiés à proximité de Tindouf en février et durant 8 jours.
    • rendu compte de cette mission lors de l’Assemblée Générale de l’ASPS,
      pendant le reportage IMG_6916
      puis, le 24 avril, à la faculté de lettres de Nancy, devant les étudiants
    • réunis à l’initiative de l’université populaire ; un monsieur d’origine marocaine a tenté d’enregistrer, sans autorisation, la présentation : 4 étudiantes l’ont accompagné à la sortie. En réalité, Monsieur SAIDI filmait « en live » sur facebook et c’est ainsi que nous avons su qui il était.
    • organisé un rassemblement de soutien aux luttes des prisonniers politiques ; 16 organisations se sont rassemblées à Nancy, le 26 avril, sur un texte :

    ACAT, AFPS (Palestine), ASPS (Sahara-Occidental), Comité des libertés des prisonniers politiques (Turquie), Coopérative Politique Écologie Sociale, LGSS(Grèce), MAN, MOC, Mouvement pour la Paix, LDH, RESF, SUD-Solidaire54, UAVJ, UJFP, Voix démocratique du Maroc. Le texte disait, entre autre :

    « Nous exigeons la libération de tous les prisonniers politiques, dénonçons le silence de l’État, en France, patrie des droits de l’homme, et exigeons qu’il intervienne pour l’arrêt de la répression, la libération des prisonniers politiques et le respect des libertés fondamentales en France et partout dans le monde !«

    Chacun des participants confirmait dans sa prise de parole sur la Place Maginot de Nancy que « des centaines de personnes sont emprisonnées partout dans le monde, au prétexte que leurs opinions divergent de celles des dirigeants de leur pays. Vous n’ignorez pas que ces personnes, homme ou femme, sont parfois jugées, souvent emprisonnées, mais qu’elles peuvent aussi être emprisonnées sans jugement. »

    Une délégation a remis une lettre destinée aux Ministres de l’Intérieur et à celui des Affaires Étrangères, rappelant, notamment, qu’ « Aujourd’hui, des milliers de prisonnières et de prisonniers politiques peuplent les prisons britanniques, espagnoles, étasuniennes, françaises, iraniennes, israéliennes, marocaines, mexicaines, turques et de bien d’autres États. »

    • exposé les objets culturels issus de l’artisanat sahraouis lors de a fête de la solidarité, antiraciste, le 1er mai à Gérardmer. Le but étant à chaque fois d’évoquer la situation de la dernière colonie d’Afrique et de sensibiliser les français sur la lutte des sahraouis. Nous démontrons ainsi l’existence de la culture spécifique au peuple sahraoui au travers des productions de céramiques de la coopérative de femmes du campement de Layooun ou des théières décorées à Smara par Larbi Lehbib.

    Voilà notre façon de respecter nos statuts … des actions, des actions, … pour

    – faire connaître le peuple Sahraoui, son histoire, sa culture, ses épreuves et ses luttes ;

    – développer la coopération et les échanges avec le peuple Sahraoui ;

    – développer l’aide matérielle et humanitaire au peuple Sahraoui ;

    – établir des liens et de mener des actions avec les organisations, mouvements ou individus qui poursuivent les mêmes objectifs, en France et dans le monde ;

    – agir sur l’opinion publique et auprès des pouvoirs publics et des élus pour les mobiliser à la réalisation de son objet ;

    l’ASPS respecte ses engagements et en est fière

    Source : Site de l’ASPS

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, refugiés sahraouis, Tindouf, solidarité, ASPS, Lorraine,