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  • Maroc : La ville aux «mille dirhams (100 euros) pour une nuit» (reportage néerlandais)

    Rapport
    Au Maroc pour les boissons et les femmes
    Tourisme sexuel – Officiellement, la prostitution est interdite au Maroc, et les Européens sont à peine en contact avec ce monde. Mais les riches touristes de la région du Golfe peuvent obtenir tout ce qui est impensable dans leur propre pays à Tanger et Marrakech.

    Samira (34 ans) est assise avec un ami au bar panoramique du chic Hotel Cesar. Ils boivent une bière et mangent une salade marocaine. Avec une vue sur le boulevard de Tanger, ils profitent apparemment d’une soirée parmi les clients de l’hôtel. Si vous regardez de plus près, vous verrez qu’ils recherchent constamment un contact visuel avec des invités masculins, principalement des Marocains riches et des touristes d’Arabie saoudite, du Qatar et des Émirats – et un seul Européen. Ils essaient de séduire les hommes pour leur acheter un verre. Pour ensuite éventuellement avoir des relations sexuelles en échange d’argent.

    « Je suis originaire de Rabat, mais il y a beaucoup plus de vie à Tanger », raconte la marocaine Samira dans un mélange de français et d’anglais. Elle dit que les touristes viennent de Tanger de partout. Les Saoudiens paient le meilleur, dit-elle avec un sourire. Mais cela ne les fait pas aimer. « Ils traitent souvent les femmes marocaines sans respect. » Et puis elle prend le contrôle: « D’où venez-vous? » Les Pays-Bas? Quels sont vos plans pour ce soir?  »

    Samira est l’une des quelque cinquante mille femmes marocaines qui gagnent leur argent dans les bars, les hôtels ou les clubs. Souvent loin du domicile parental, où personne ne les connaît. Selon une étude du ministère marocain de la santé, la grande majorité des prostituées sont célibataires, divorcées ou veuves; ils ont souvent des enfants ou leurs parents. Certains travaillent presque tous les soirs, d’autres uniquement lorsque de l’argent est nécessaire rapidement.

    Que la prostitution soit répandue au Maroc est un secret public. Au Moyen-Orient, le pays est connu comme «la Thaïlande de l’Afrique du Nord». Chaque année, environ soixante-dix mille visiteurs viennent d’Arabie saoudite. Selon un rapport de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et les droits de l’homme, la moitié des touristes des pays du Golfe viendraient au Maroc pour des relations sexuelles.

    « Mariages d’agrément » à court terme

    Rarement ou jamais rien n’en sort. Cela ne se produit qu’en cas de nuisance, comme début janvier, lorsque la police de Tanger dans le quartier de Malabata a démantelé un réseau de prostitution et arrêté onze personnes, dont des propriétaires de villa, un gardien de sécurité, des prostituées et quatre clients saoudiens.

    En vertu du droit pénal marocain, les relations sexuelles en dehors du mariage sont punissables – l’année dernière, plus de 3000 Marocains étaient jugés pour adultère – mais le régime autorise la prostitution à fermer les yeux. En septembre 2018, un célèbre chanteur des Emirats Arabes Unis, Eida Al Menhali, a été retrouvé suite aux plaintes des voisins dans sa villa louée à Marrakech avec un groupe de compatriotes, deux Saoudiens, un Indien, un Omanais et plus d’une trentaine de prostituées marocaines. Au procès, sept mois plus tard, les femmes et quelques recruteurs ont été condamnés à des peines de prison avec sursis et à des amendes. Les « hôtes » sont devenus libres.

    Tout comme le commerce illégal de haschisch et d’alcool, la prostitution génère beaucoup d’argent pour le Maroc. « Officiellement, la prostitution dans un pays musulman comme le Maroc est évidemment interdite, religieusement et légalement », explique Abdessamad Dialmy (71 ans), célèbre chercheur en « sexualité et identité » à l’Université Mohammed V de Rabat, et l’un des rares qui donne ouvertement son avis sur ce sujet. « Mais l’avantage économique est si grand que les autorités le tolèrent dans la pratique, également comme moyen de lutter contre la pauvreté. Si la prostitution disparaissait, il y aurait vraiment une crise à certains endroits.  »

    Tant que le paiement est effectué, les autorités marocaines sont donc heureuses de fermer les yeux sur les « mariages d’agrément » de courte durée. « Rien n’empêche les visiteurs des États du Golfe », explique Dialmy. « Villas, voitures, femmes: elles peuvent tout obtenir et les abus sont couverts. »

    La sous-classe marocaine en profite en partie. Il n’est pas rare que des femmes marocaines d’Arabie saoudite soient structurellement maintenues avec des transferts via Western Union. En plus des prostituées et de leurs familles, les proxénètes, les employés d’hôtel, les porteurs, les chauffeurs de taxi et les agents corrompus en bénéficient également.

    Bling Bling Luxury Club

    Le nord de Tanger et le sud de Marrakech sont les points chauds en matière de tourisme sexuel en provenance des États du Golfe. Les Européens associent beaucoup moins souvent le Maroc à l’alcool et aux femmes et visitent le pays pour la nature, la culture ou la plage. Le monde de la prostitution reste largement caché aux ignorants allemands, anglais ou néerlandais. Les Saoudiens, les Qatarees et les Koweïtiens savent que dans les villes marocaines presque tout est possible dans leur propre pays. A l’inverse, les Marocains n’ont pas à compter sur un accueil généreux: le Maroc n’est même pas sur la liste des 49 pays dont les habitants peuvent désormais obtenir un visa touristique pour l’Arabie saoudite.

    La vieille ville de Tanger, avec sa médina, un dédale de ruelles et de boutiques, attire de nombreux excursionnistes espagnols, passagers de bateaux de croisière ou touristes d’Europe et des États-Unis. Les innombrables restaurants servent du thé à la menthe, qu’ils appellent souriant « whisky marocain ». Vous pouvez dormir dans une maison d’hôtes pour quelques dizaines. Il n’y a pas grand chose à faire ici, à Tanger des cartes postales, les prostituées le savent. Ils gagnent leur argent à quelques kilomètres dans la nouvelle partie moderne de la ville.

    Le long d’un gigantesque boulevard, des hôtels et des clubs de luxe poussent comme des champignons, en partie financés par des millions d’Etats du Golfe. Des choses avec des noms comme Space, Bling Bling Luxury Club, 555 et Borsalino ne prennent vie qu’après minuit, alors que le centre historique est depuis longtemps devenu calme. C’est le nouveau domaine de la mafia de la drogue, des marocains riches et des touristes du Moyen-Orient.

    Dans l’espace, les hommes traînent dans une pièce sombre et enfumée avec des bouteilles de bière au bar ou s’assoient avec un verre de whisky à des tables spécialement réservées. Des dizaines de femmes habillées de façon provocante se promènent, dansent sur une musique agitée comme un roc et essaient d’établir un contact visuel. Les Saoudiens peuvent approcher les femmes ici dans leur propre langue et boire de l’alcool de manière anonyme. L’industrie de la restauration de Tanger est impatiente de les voir arriver, mais tout et tout le monde est dans l’ombre de l’invité le plus populaire: le roi Salman Bin Abdulaziz.

    Lorsque le roi d’Arabie saoudite est en ville, Tanger se transforme en «petit Riyad». Salman Bin Abdulaziz, 84 ans, a quitté le palais de son père, le roi Abdullah, dans les montagnes près de Tanger pour ce qu’il était et a construit un gigantesque complexe sur la plage de Jbila juste à l’extérieur de Tanger il y a quelques années. Autour du méga palais se trouve un mur d’un kilomètre et demi rempli de caméras. À l’été 2017, avec un entourage d’environ mille hommes, le roi aurait célébré une fête si grande qu’environ 85 millions ont été dépensés en un mois – ce qui représente 1,5% du revenu total du Maroc grâce au tourisme.

    Le Néerlandais Rifain Khalid Chamrouki se souvient encore que les yachts coûteux d’un des princes saoudiens étaient dans le port de Tanger il y a trois ans. « Ce n’était vraiment plus normal. Partout dans la ville, les Saoudiens étaient dans de grosses Mercedes grasses. Le bar de l’hôtel Cesar était plein de prostituées de tout le pays. L’un après l’autre, c’était comme si c’était la chose la plus normale au monde. Les Saoudiens jetaient de gros pourboires, le personnel ne s’en préoccupait que d’eux. En tant que Rifain, je me sentais inférieur. Tout le monde me regardait.  »

    Salman Bin Abdulaziz ne s’est pas présenté à Tanger au cours des deux derniers étés. Les relations entre les maisons royales du Maroc et de l’Arabie saoudite se sont refroidies. Le refus du Maroc de soutenir un blocus saoudien du Qatar pourrait avoir coûté des millions d’hospitalité à Tanger. L’Arabie saoudite a ensuite a enfoncé le clou en donnant son vote pour l’organisation de la Coupe du monde en 2026 non pas au Maroc, mais à la candidature conjointe des États-Unis, du Canada et du Mexique.

    Beaucoup aimé

    Marrakech, haut lieu de l’industrie du sexe marocaine, ne dépend pas du roi d’Arabie saoudite. Divers documentaristes ont montré dans le passé comment les pédophiles de la célèbre place Jamaa el Fna recherchent des mineurs. Parfois, les garçons se proposent aux côtés des conteurs et des charmeurs de serpents. Chercheur Dialmy: « Ce sont bien sûr les pires victimes du système. Presque personne ne s’occupe d’eux. Ils font partie des exclus de la société depuis leur plus jeune âge. »

    La ville aux «mille dirhams (100 euros) pour une nuit» a également été le théâtre du film 2015 Much Loved du cinéaste marocain Nabil Ayouch, basé sur des conversations avec des centaines de femmes et de filles du monde de la prostitution.

    Basé sur quatre personnages féminins, Ayouch montre un monde de drogues, de boissons et de sexe. L’histoire concerne en grande partie un groupe d’hommes saoudiens qui se comportent comme des animaux. Ils boivent du whisky, fument le narguilé et laissent les prostituées marocaines faire ce qu’elles veulent. Tout semble légal. Même avec la maltraitance des prostituées, les Saoudiens sont libres.

    Couples célibataires

    Des prostituées « de luxe » attendent des clients dans de nombreux endroits de Marrakech. Du petit bar de l’Imperial Holiday Hotel dans le quartier de Gueliz au prestigieux W-Club, de la terrasse du Starbucks au cher 555. Dans tous les cas, le sexe payant doit être tourné vers une villa ou un appartement. Pratiquement aucun hôtel n’accepte les «couples non mariés», presque tous obligent les hommes et les femmes à prendre leur propre chambre. Habituellement, il suffit alors d’arrêter le portier dans sa main pour pouvoir être ensemble.

    Les riches touristes sexuels des États du Golfe louent généralement l’une des innombrables villas de luxe dans le sud de Marrakech et, comme dans Much Loved, font livrer des femmes à leur domicile. Amal, 32 ans, se reconnaît dans le rôle de la protagoniste Loubna Abidar, qui avait auparavant fui le Maroc. Elle est née en tant que fille d’un homme d’affaires prospère, mais a grandi dans la pauvreté avec sa mère après le départ du père. Quand la belle Amal avait dix-huit ans, un Indien de Londres a proposé une solution. Le riche musulman aimait tellement la jeune marocaine qu’il lui donnait 10 000 dirhams (environ 1 000 euros) par mois pour vivre. En retour, il venait à Marrakech une fois par mois pour faire l’amour.

    Non sans tristesse, Amal se souvient de la relation de longue date avec cet homme qu’elle avait appris à aimer. En même temps, il était clair qu’ils ne pourraient jamais construire un avenir ensemble. « Ma vie avec lui était très bien organisée », explique-t-elle dans un bar d’hôtel à Gueliz où des hommes regardent le football et des femmes s’assoient au bar. « J’avais mon propre appartement et je n’avais rien d’autre à faire. Quand il est venu à Marrakech, nous avons dormi dans une villa et le soir nous sommes allés dans les meilleurs clubs où seuls les riches musulmans venaient. Malheureusement, cela a pris fin brutalement il y a cinq ans. Son père semblait soudainement avoir quelque chose contre le Maroc. Je ne l’ai jamais revu.  »

    Amal a essayé de construire sa propre vie et a récemment commencé à travailler comme serveuse et animatrice dans un restaurant où les hommes se réunissent pour manger et boire. Elle a renoncé à la prostitution. Même pour un Saoudien avec un sac d’argent, elle ne se contenterait plus de changer, dit-elle. « Je ne fais du sexe que si je suis entièrement d’accord avec cela. Ensuite, j’ai besoin de mieux connaître quelqu’un ou d’avoir vraiment besoin d’argent. Je vis seul, j’ai une voiture et je peux m’entretenir. Je suis tellement contente. Mais j’aimerais me marier, porter un foulard et vivre ma vie de musulman dévot. Je n’ai besoin que d’un homme avec un peu d’argent.  »

    nrc.nl, 31 jan 2020

    Tags : Maroc, Marrakech, tourisme sexuel, prostitution, Arabie Saoudite, drogue, alcool,

  • Prostitution de mineurs dans la villa marocaine d’Yves Saint-Laurent et Pierre Bergé? Et Jack Lang?

    Première diffusion: 7 avril 2013

    Le journal VSD vient de consacrer un dossier à l’« enquête impossible » de la police sur la pédophilie au Maroc dans le cadre de l’« affaire Luc Ferry ». Voici un extrait du dossier de VSD, où apparaissent les noms d’Yves Saint-Laurent, Pierre Bergé et Jack Lang…

    source E&R via Pedopolis

    Jack Lang, déclarait le 31 janvier 1991 à Gay Pied (revue Homosexuelle) :
    « La sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXIe siècle den aborder les rivages.

    En mai 2011, alors que l’affaire DSK faisait trembler le monde politique, sur le plateau de Canal+, Luc Ferry, le philosophe et ancien ministre de l’Education se lâchait littéralement sur les déviances sexuelles supposées de certains hommes politiques : « Vous avez un épisode qui est raconté d’un ancien ministre qui s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. Probablement ici, nous savons tous de qui il s’agit ». A la suite de cette déclaration une enquête a été ouverte, mais sans succès.

    A l’époque nombreux sont ceux qui ont pensé à Jack Lang en raison des rumeurs qui circulent sur lui depuis longtemps. Or jusqu’ici, personne n’a pu prouver son implication dans les différentes affaires où son nom est évoqué. D’autres sources évoquent un autre ministre… qui serait plutôt de droite cette fois. L’affaire Coral est cependant celle qui suscite encore beaucoup d’interrogationen ce qui concerne Jack lang. En 1998, le capitaine Paul Barril, subordonné du Commandant Prouteau, créateur de la cellule anti-terroriste de l’Elysée, déclare en audience publique le 29 avril 1997 : « Je me rappelle qu’on nous avait alerté pour stopper l’enquête sur le réseau pédophile « Coral » à cause des personnalités mises en cause. » Parmi ces personnalités présumées : Jack Lang, le ministre de la culture, mais aussi le neveu du président Mitterrand. Ce réseau Coral impliquait plus de 340 personnalités dans le monde politique, artistique, judiciaire et journalistique qui auraient abusé d’enfants handicapés et autistes. Coïncidence, le comité de soutien de Roman Polanski comprend plusieurs personnalités mises en cause dans le réseau Coral.

    Au cours de l’émission «Les Grandes Gueules» diffusée sur RMC les 27 novembre 2008 et 9 septembre 2009 que l’ancien directeur central des Renseignements généraux évoque un ministre soupçonné de pédophilie dans les années 80. Celui-ci n’aurait jamais été inquiété .

    Source : prechi-precha, 7 avr 2013

    Luc Ferry relaie une rumeur, Lang pourrait porter plainte

    La tendance politique est aux affaires de mœurs ces dernières semaines. Après les accusations d’agressions sexuelles contre DSK dans un premier temps puis Georges Tron quelques semaines plus tard, c’est Luc Ferry qui remet de l’huile sur le feu, en révélant qu’un ancien ministre aurait eu des relations avec des mineurs à Marrakech.

    C’est au cours du « Grand Journal » sur Canal + que Luc Ferry a lâché la bombe « Il s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons. J’ai des témoignages des membres de cabinets au plus haut niveau, et des autorités de l’Etat au plus haut niveau ».

    En revanche, il n’a pas souhaité révéler l’identité du concerné. « Si je sors le nom maintenant, c’est moi qui serai mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l’histoire est vraie » a-t-il répondu au sujet de l’identité de l’ancien ministre.

    Une révélation qui n’a pas tardé à attiser la polémique. Pour Alain Juppé, interviewé sur France Culture, Luc Ferry a tout intérêt à révéler l’identité du ministre qu’il accuse de pédophilie : « Si on a la conviction qu’il y a eu un délit, voire un crime, on saisit la justice et on ne va pas simplement bavasser dans la presse. Si Luc Ferry a la preuve qu’il y a eu un comportement délictueux ou criminel qu’il saisisse la justice! » s’est exclamé le Ministre des Affaires Etrangères.

    Mais, interviewé par l’EXPRESS.FR, Lu Ferry n’a pas de raisons de révéler l’identité de la personne qu’il accuse : « J’ai souhaité défendre la presse qui respectait la vie privée et qui ne se rendait pas coupable de diffamation. Je n’ai aucune preuve, ni aucun fait précis sur cette affaire, mais à l’époque où j’étais ministre, j’en ai entendu parler. On m’a rapporté mille choses sur mille ministres mais je ne dirai jamais rien, à part si cela mettait en danger la République ».

    Dans tous les cas, cette information n’a pas manqué de relancer de vieilles rumeurs sur Jack Lang, qui devient le principal suspect dans l’affaire. Un long portrait de l’ancien ministre de la culture réalisé par l’Express a été retrouvé sur la toile, un portrait traitant « d’affaires de mœurs » concernant Jack Lang, mais qui ne disposait finalement d’aucune preuve tangible.

    Cependant, l’incident marocain avait déjà été révélé il y a quelques années. En effet, en 2004, Guy Charbonneau et Laurent Guimier avait déjà enquêté sur cette rumeur et avait fait part de leurs conclusions dans un livre consacré à Jack Lang. Et selon eux, cette rumeur ne reposait sur rien, n’avait aucune preuve ou élément qui pourrait confirmer l’information.

    Contacté par L’EXPRESS.fr à propos cette affaire, Jack Lang a déclaré qu’il « va étudier avec son avocat la possibilité de porter plainte en cas de diffamation ». Mais c’est finalement Luc Ferry qui est le plus touché par ces propos : la majorité de la classe politique lui demande de s’expliquer et de dire ce qu’il sait à propos de l’affaire.

    A l’étranger, l’ONG marocaine « Touche pas à mes enfants » a décidé de porter plainte contre X.

    Source : L’EXPRESS

    Terrafemina, 1 juin 2011

    Tags : Jack Lang, Maroc, Marrakech, Majorelle, Yves Saint-Laurent, Pierre Bergé,

  • El precio de un niño en Marruecos

    Marruecos, país para turistas pedófilos

    Hé aquí un interesante reportaje sobre el turismo sexual en Marruecos. A los españoles que van cada año a broncearse en en país vecino del Sur les conviene aprender algo sobre la famosa Plaza de Jamaa El Fna, el corazón de Marrakech, considerada patrimonio de la humanidad y que es al mismo tiempo un nido gigante para predadores sexuales de menores.

    Les conviene saber que el regimen de Marruecos utiliza las divisas generadas por el turismo sexual para fomentar la represión, la tortura contra el pueblo marroqui y contra los defensores del derecho de autodeterminación en el Sahara Occidental.

    Tras esta imagen postal se esconde otra realidad : niños que se prostituyen, menores que ejercen de proxenetas, turistas sin escrúpulos en busca de sexo fácil y barato.

    A aquellos que suelen comer pinchos en esta plaza, no se les escapa que miles de menores comercian con su cuerpo por una monedas.

    Tags : Maroc, pedofilia, pederastia, Marrakech, Jamaa El Fna, turismo sexual, 

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=DRHPuLQlg-4&w=560&h=315]

  • Belge arrêté au Maroc après que la police l’ait surpris avec une prostituée

     Un Belge a été arrêté dans la ville marocaine d’Agadir après que la police l’ait pris en flagrant délit avec une prostituée âgée de 20 ans. Lui et la jeune femme ont été arrêtés.

    Plusieurs médias marocains ont rapporté qu’un Belge avait été arrêté. Cela s’est passé le 27 avril. La police a ensuite investi un appartement à Agadir après que des résidents locaux se soient plaints de la pollution sonore.

    Lors des fêtes nocturnes et des allées et venues constantes de clients principalement étrangers, on soupçonnait déjà que l’appartement servait de maison de passe. À juste titre, il s’est avéré que la prostituée et sa cliente étaient nues pendant le raid. Ils ont été pris en flagrant délit.

    Tous deux ont été arrêtés pour permettre à la police de poursuivre ses enquêtes. On ne sait pas s’ils sont maintenant libres. La jeune femme était de Taroudant.

    La prostitution est interdite au Maroc, mais elle est courante, surtout dans les grandes villes. À la fin du mois d’avril, plus de 30 prostituées ont été condamnées à une peine d’emprisonnement (conditionnelle) après avoir été prises dans une grande orgie avec de riches clients étrangers, dont un chanteur des Émirats arabes unis. Les clients étrangers ont tous relâchés. Ils ont tous été temporairement privés de liberté, mais ils ont été libérés peu de temps après leur interrogatoire.

    Source : HLN.BE, 7 mai 2019

    Tags: Maroc, prostitution, prostituées, Marrakech, Agadir,

  • Maroc : une Israélienne agressée à Marrakech

    Une touriste Israélienne a été agressée mercredi au Maroc lors d’un vol à l’arraché, rapporte la presse locale.

    La victime, après avoir fait des achats dans un magasin, en compagnie de plusieurs autres touristes, a vu son sac arraché des mains par un voleur, qui n’a pas tardé à prendre la fuite.

    L’incident s’est produit dans le souk Semmarine qui se trouve dans l’ancienne médina de la ville ocre.

    Une plainte a été déposée par cette dernière et une enquête a été ouverte afin d’identifier le voleur et procéder à son arrestation.

    Faouzi Ahmed – © Le Monde Juif .info |

    Source: Le Monde Juif .info

    Photo : Souk Semmarine – DR

    Tags : Maroc, agression, vol, pickpockets, israélienne, souk Semmarine, Marrakech, tourisme,

  • Maroc : De la dissonance cognitive et de la schizophrénie marocaine

    Bernard R.

    Le Maroc est un pays étonnant.

    On avait parlé, il y a quelques temps, de la fameuse « hypocrisie » marocaine. Beaucoup d’étrangers (et quelques marocains) ont du mal à comprendre que l’on puisse s’afficher musulman pratiquant, se réclamer publiquement des valeurs morales de l’Islam, tout en ayant, dans le privé, « en cachette », une attitude totalement différente.

    Boire de l’alcool, regarder des films pornos chez soi (« Sexe » est un des mots clé les plus recherchés pendant Ramadan) est une chose.

    Mais ces derniers temps, le Maroc a porté l’art de la contradiction interne et l’art de l’évitement des questions qui fâchent à un niveau largement supérieur, dignes du Guiness des Records.

    A gauche, El Mostafa Ramid, ministre PJD (donc islamiste) des Droits de l’Homme. A droite, Sa Majesté Mohamed VI. Au milieu, les fantômes de Pierre Bergé et Yves Saint Laurent. En décor, le musée Yves Saint-Laurent à Marrakech. En fond sonore, une interview télévisée de Fabrice Thomas, ancien chauffeur et amant de Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent.

    Notre ministre Ramid est un peu obsédé par les homosexuels. Il a un long historique de déclarations homophobes. En 2012, il avait condamné le nombre de touristes étrangers venant à Marrakech « pour s’éloigner de Dieu et commettre des péchés« . En septembre, il traite les homosexuels d’ordures, après leur avoir recommandé de changer de sexe.

    Au-delà de la colère légitime des associations marocaines, qui protestent contre les propos discriminatoires d’un ministre chargé des Droits de l’Homme, ces déclarations sont à mettre en parallèle avec la façon dont le Roi, le Maroc et Marrakech honorent Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent, couple homosexuel notoire, comptant bien tirer des revenus touristiques substantiels du (superbe) musée qui vient d’ouvrir à Marrakech.

    En effet, quelques mois avant sa mort, Pierre Bergé reçoit des mains du Roi le Grand Cordon du Wissam Alaouite. Le Grand Cordon (ou Grande Croix) est le plus élevé des niveaux de cette décoration, équivalente à notre Légion d’Honneur, et la seule décoration marocaine qui puisse être attribuée à des personnalités étrangères.

    On est donc dans une situation où un des ministres marocains affirme que l’homosexualité est une déviance sexuelle inacceptable qui doit être punie juridiquement, tandis que le Roi décore et honore un homosexuel connu, partisan du mariage homosexuel, fondateur du journal Têtu et de la chaîne de télévision Pink et, surtout, fondateur puis président de Sidaction, soutien d’autres associations comme Act-Up.

    Bref, tout le contraire d’un homosexuel honteux et caché…

    De la même façon, toute la communication autour de l’ouverture du musée Yves Saint-Laurent à Marrakech ignore totalement la vie privée des deux hommes. Pourquoi aimaient-ils autant le Maroc ? Pourquoi partageaient-ils une maison ? Silence, on ne sait pas.

    On a un beau musée, et voilà, c’est tout. C’est tout.

    (D’ailleurs, les peintures de nus assez explicites que Jacques Majorelle faisait, dans ces jardins, de jeunes beautés locales à peine pubères sont tout aussi ignorées des medias marocains, qui ne mettent en avant que les images du Maroc traditionnel, kasbahs, ahiddous et compagnie…)

    Deux femmes nues dans les jardins Majorelle, tableau de Jacques Majorelle
    « Les deux amies » de Jacques Majorelle, dans la plus pure tradition de l’érotisme orientaliste et colonial.

    Les hasards du calendrier (peut-être un peu aidés) ont voulu que quelques jours à peine séparent l’inauguration du musée de Marrakech et la publication par Frédéric Thomas d’un livre de souvenirs où il raconte ses aventures sexuelles (sa prostitution, pourrait-on même dire) et accuse Pierre Bergé et Yves Saint Laurent d’avoir organisé des orgies et protégé des actes pédophiles dans leur villa Majorelle.

    C’est sorti sur le web, dans la presse francophone. Mais pas au Maroc. A ma connaissance, AUCUN des medias en ligne que nous suivons régulièrement pour la revue de presse d’O-Maroc n’a titré sur ce livre.

    Pour résumer, le Maroc est un pays où un proviseur de lycée peut décider d’exclure une élève pour un baiser (hétérosexuel), où un homme et une femme peuvent toujours aller en prison s’ils ont des relations sexuelles hors mariage, où le Ministre des Droits de l’Homme peut – indirectement – accuser son Roi d’avoir décoré une ordure, où une ville honore un couple homosexuel et compte bien en tirer des revenus touristiques, et où toute une presse sait se taire sur les choses « importantes ».

    Source : O-Maroc

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, homosexualité, Mustapha Ramid, Pierre Bergé, Yves Saint Laurent, Villa Majorelle, Frédéric Thomas, pédophilie, Marrakech,

  • Maroc: Quand Jack Lang était accusé de partouze à Marrakech

    En 2011, Luc Ferry évoquait un ex ministre qui se serait fait poisser Marrakech lors d’une partouze en présence de mineurs. Beaucoup ont pensé qu’il parlait de Jack Lang, qui a même cru utile de se justifier et de menacer tous ceux qui l’associeraient à cette sortie, mais ce n’était pas de lui dont parlait Ferry. Et accessoirement, il semble qu’ils étaient plusieurs ministres ou anciens ministres à cette partouze.

    Car en réalité, des ministres français qui se tapent des mineurs à Marrakech, c’est loin d’être une originalité, hélas. Tous ceux qui travaillent sur nos élus pédocriminels savent que la Mamounia, un hôtel de luxe qui est directement piloté par le roi du Maroc qui y invite qui il veut, est un spot prisé de nos VIP, parmi lesquels des pédophiles, et cela depuis au moins les années 80.

    « La déclaration de Luc Ferry réveille un souvenir enfoui chez un journaliste de France Télévisions. « Dans les années 2000 », alors qu’il était de permanence un soir à sa rédaction, il affirme aux enquêteurs avoir vu passer une dépêche de l’Agence France-Presse (AFP) annonçant la présence de Jack Lang, ex ministre socialiste, dans un commissariat de Marrakech suite à son arrestation « dans un riad […] avec de jeunes mineurs de 15 ans ». Problème : cette dépêche aurait rapidement disparu des écrans, selon le journaliste, mais les policiers n’ont pu en retrouver la trace. Et ce malgré des recherches auprès de trois agences de presse internationale installées au Maroc, dont l’AFP », précise encore VSD. Comme c’est étonnant…

    Tour récemment, l’auteur du site web Panzama, dont je ne partage pas les idées mais qui, en matière de pédorcriminalité, a le mérite de dénoncer les choses, a été convoqué par les flics suite à une plainte en diffamation de Pierre Bergé en personne. Pourquoi? Tout simplement parce que l’auteur a évoqué un autre article de VSD, assez embêtant, dans lequel on évoque clairement des partouzes qui auraient eu lieu dans la villa d’X et Y[1], à Marrakech.

    originalLes journalistes de VSD ont rencontré un prêtre du sud de la France qui s’est rendu en 2003 et en 2007 à Marrakech. Lors ces vacances, il a recueilli des témoignages de parents de victimes disant que des mineurs se prostituaient auprès de « français connus », notamment dans la villa, qui appartenait donc, à Y, l’auteur du livre vomitif « La Vilaine Lulu », qui raconte des rituels sataniques et des viols de mineurs, et à X, grand financier du parti socialiste. Le prêtre précisait aussi que le ministre qu’on a déjà évoqué plus haut était « régulièrement invité » à ladite villa.

    L’article mentionne aussi l’avocat de l’association Touche pas à mon Enfant, selon qui les autorités françaises et marocaines avaient tout intérêt à enterrer le dossier.

    Si l’auteur du site Panamza a été poursuivi, ce n’est pas le cas, semble-t-il, des journalistes de VSD.

    Dans Le Point, on nous raconte une scène particulière qui s’est déroulée à La Mamounia: « On se souvient de cette fameuse nuit de décembre 2005 où Philippe Douste-Blazy, ministre des Affaires étrangères, a conclu sa mythique scène de ménage avec sa compagne Dominique Cantien, en se retrouvant en caleçon dans le couloir aux petites heures du matin. Ils avaient un peu endommagé la suite 312… »

    Simple « scène de ménage » en « petite tenue » de la part de l’ex poulain de Dominique Baudis à Toulouse, devenu ministre de la Santé?

    Dans Le Monde à cette époque, on pouvait lire que cette « scène de ménage » a « suscité la colère de Jacques Chirac » et que « les ministres en font, depuis quelques semaines, des gorges chaudes ». Quand Douste Blazy entrait dans l’hémicycle, ses collègues scandaient « Mamounia! Mamounia! ».

    Screenshot – 01_10_2015 , 18_20_48Le Monde revenait sur la « scène de ménage » en avril 2006: « Un différend peu discret, puisque des voisins du couple, au troisième étage de l’hôtel, ont pu en suivre les péripéties et voir le ministre et sa compagne, légèrement vêtus, s’invectiver dans le couloir.

    Le ministre, rompant finalement la querelle, a dû rejoindre la chambre de l’un de ses gardes du corps, avant de quitter précipitamment l’hôtel, à 5 heures du matin. Là, suivi par une voiture de la sécurité, « Douste » a pris la route de Casablanca, d’où il s’est envolé pour Paris.

    L’histoire a aussitôt fait l’objet d’un rapport des services de sécurité au ministère de l’intérieur, mais aussi à l’ambassade de France à Rabat qui en a informé l’ambassadeur, Philippe Faure, alors en vacances dans l’océan Indien, lequel en a rendu compte à Matignon et à l’Elysée. »

    Question: depuis quand une simple « scène de manage » d’un ministre entraîne une exfiltration du pays par une « voiture de la sécurité », et une information par les « services de sécurité » auprès du « ministère de l’Intérieur » et de « l’ambassade de France à Rabat », qui elle même informe « Matignon et l’Elysée » sur le champ?

    Le Canard Enchaîné, qui a ébruité l’affaire en premier le 22 mars 2008, précisait que les dégâts causés par le couple s’élevaient à 30.000€, payés par le palais royal, ce que Douste a nié.

    D’autres ont carrément parlé de la présence de « jeunes garçons ».

    Et pourquoi Dominique Cantien, productrice à la télé française, s’est rendue sur Europe 1 et sur le plateau d’On n’est pas couché sur France 2, pour dire que tout est « faux », un « mensonge », un « fantasme », qu’il y a juste eu une vague dispute? Et pour préciser : « Je ne l’ai pas retrouvé dans une chambre avec de jeunes garçons, comme on l’a laissé supposer »?

    leonardo-1103593-La_Mamounia_View_S-image »Il n’était pas l’homme qu’on a dit qu’il était, voilà », a déclaré Dominique Cantien. C’est bizarre, parce que dans la presse commerciale, « on » n’a rien dit du tout. C’est seulement dans les dîners en ville qu’ « on » a parlé de la présence de mineurs, et même d’une partouze, ce soir-là, le 31 décembre 2005, alors que de nombreuses « personnalités » françaises étaient présentes à la Mamounia.

    « Je pense qu’il y avait des gens qui nous accompagnaient et qui avaient tout intérêt à détruire Douste-Blazy », a-t-elle dit sur France 2. Encore la théorie du complot!

    C’est drôle comme une chose que le public ne sait pas ou n’est pas censé savoir, est dénoncée comme « fausse » sur ces mêmes médias qui n’ont parlé de rien, au final.

    En tout cas, on apprend donc que Douste n’était pas seul ce soir-là. Il est donc probable que si Douste a été le seul à être cité dans la presse, c’est que quelqu’un lui en voulait.

    Dans Le Figaro, on évoquait plusieurs « participants » à la partouze, l’arrivée de la police qui prend des « adultes » en « flagrant délit », et d’un ancien ministre emmené au poste de police avant d’être réexpédié en france dans la foulée. On précise aussi que l’affaire a été étouffée et qu’aucune procédure n’a été déclenchée.

    Bref, on se saura jamais, du moins officiellement, le fin mot de l’histoire. Douste reste innocent, le ministre, X et Y aussi, tous les autres aussi. Officiellement, tout cela ne reste que des « rumeurs », n’est-ce pas.

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    Ils veulent nous faire croire qu’ils sont au-dessus de nous, d’ailleurs ils se comportent comme si c’était le cas. Ils nous parlent de valeurs à longueur de temps mais sont les premiers à se protéger quand l’un d’eux se comporte comme un porc (et encore, je ne crois pas que les cochons sodomisent les porcelets). Toutes ces affaires, et bien d’autres que j’ai déjà évoquées sont censées n’être que des « rumeurs ».

    Sauf que, c’est pas de chance: il y a des gens qui parlent, dans ce pays. En off, certes, mais à des gens comme moi, qui passent une bonne partie de leur temps à compiler et recouper les informations. Il y en a quelques-uns, de ces ministres « pédophiles », au sujet desquels on commence à accumuler un certain nombre de dossiers. Ce n’est pas incongru: il suffit de regarder ce qu’il se passe en Grande-Bretagne, même si les autorités s’acharnent depuis 3 ans maintenant à éteindre les dizaines de feux allumés par des victimes aussi nombreuses qu’excédées.

    Il y a des victimes qui parlent, d’anciens policiers, quelques journalistes, quelques anciens des RG, des magistrats aussi. Et tous ces gens qui ne se connaissent pas racontent les mêmes choses, notamment une classe politique et une justice corrompues, des systèmes de clientélisme, des pédocriminels au plus haut niveau qui sont systématiquement protégés, une machine répressive contre les victimes et ceux qui osent les croire, etc.

    Alors de deux choses l’une: soit tout ce petit monde est bon pour l’hôpital psychiatrique, soit il y a réellement un problème dans ce pays.

    (1) Vu l’omerta sur les noms de ces deux types, je préfère ne pas les citer ici.

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    Tags : Maroc, Marrakech, tourisme sexuel, pédophilie, Jack Lang, Luc Ferry, partouze,

  • Maroc: Marrakech l’argent et le plaisir

    (Paradis Fiscalité aussi douce qu’un loukoum, soleil et palmiers : Marrakech devient, pour les grandes fortunes, à la fois la nouvelle Genève et un autre Saint-Tropez)

    Béatrice Peyrani

    « Marrakech, c’est magique ! Actuellement, notre bureau suit dans la Palmeraie, le quartier le plus huppé de la ville, pas moins de sept programmes immobiliers, dont deux s’inscrivent dans des superficies de plus de 10 hectares ! » (Frédéric Elbar, conseiller fiscal, dirige à Casablanca le très sérieux CMS Bureau Francis le Febvre au Maroc).

    Son enthousiasme pour Marrakech est à la mesure de celui de ses clients. PDG, acteurs, chanteurs, sportifs, ou riches retraités, ils accourent tous dans la ville aux murs rouges.

    Pour eux, Marrakech, c’est à trois heures d’avion de Paris, tout le dépaysement de l’Orient, avec en prime une fiscalité aussi douce qu’un loukoum. La famille Agnelli vient de racheter l’immense propriété et le terrain de polo d’un des héritiers Hermès dans la Palmeraie.

    Presque voisin, Jean-René Fourtou, le PDG de Vivendi, a pris livraison d’une très spacieuse villa bien cachée par son oliveraie.

    Le baron Albert Frère a préféré, lui s’installer plus prés des golfs (donc il est très friand), tout comme Patricia Coquatrix (toute récente résidente), qui fait les honneurs de sa maison, Dar Olympia, aux lecteurs de Maisons du Maroc de juin 2004.

    Chanceux, Jean-Claude Darmon, l’ex-grand argentier du football, achève la décoration d’un des derniers palais de la médina, tout près de la place de Djemaa el-Fna. « Jean-Claude Darmon voulait avoir dans sa rue le numéro un et nous avons été heureux de lui donner », confie Omar el-Jazouli, le président du conseil communal de Marrakech.

    Le couturier Jean-Paul Gaultier, le parfumeur Serge Lutens (qui a acheté plusieurs maisons dans la Médina, mais habite dans la Palmeraie), Anne Sinclair et son mari. Dominique Strauss-Kahn, ou encore le ministre Jean-Louis Borloo sont aussi plus ou moins dans les affres des travaux. Une phase délicate dont la duré peut être « extensible », avoue Florence Lanzmann, l’épouse de Jacques Dutronc.

    « Quand nous avons entamé les travaux de notre maison, nous sommes tombés sur un entrepreneur véreux », raconte la jeune femme, qui publie ces jours-ci avec son mari un live opportunément intitulé « Ma vie commence à Marrakech » (Edition du Rocher).

    « Tous les six mois, l’artisan doublait le montant des devis. Comme nous ne voulions pas céder à ce chantage, il a fini par s’installer dans notre maison avec toute sa famille ». Finalement, tout s’est bien terminé pour les Lansmann.

    Moins « aventurières », d’autres célébrités « se contentent » de séjourner à l’occasion dans quelques chambres d’hôtes de rêve, comme le Dar Tamsna ou le Ksar Char Bagh, à 500 ou 800 euros la nuit ! En attention qu’elles se décident à acheter.

    « Charles Aznavour s’est fait montrer des dizaines de maisons », jure un ferronnier du Bab Doukkala, le quartier des artisans.

    Johnny Holyday séjourne souvent chez des amis et déjeune chaque fois q’uil le peut (tout comme le frère de Nicolas Sarkozy, vice président du Medef) chez Daniel Thébaud, le patron de l’auberge du Relais du lac, à 35 kilomètres de la ville.

    La zone semble promise à un avenir touristique, Serge Trigano y commence la construction d’un petit hôtel. Une telle folie peut-elle durer ? A Guéliz, dans le quartier européen de Marrakech, se cache le bureau envahi de maquettes et de dessins d’Elie Mouyal. Depuis quinze ans, cet architecte marocain conçoit pour le gotha mondial de l’industrie et de la finance des maisons faisant la part belle aux matériaux traditionnels, la paille, la boue la chaux.

    « A Marrakech, il y a toujours eu des engouements en dents de scie. Il y a eu l’ère des pionniers : Saint Laurent, Pierre Bergé, Mireille Darc et Alain Delon », explique cet homme aux cheveux longs et à la moustache gauloise ; « maintenant, tout le CAC 40 débarque parce que c’est facile d’avoir du personnel, d’y faire des fêtes et des affaires », ajoute l’architecte, qui vient de livrer sa dernière réalisation à Albert Frère.

    Non contente d’offrir des artisans aux mains d’or, la ville, forte d’une population de 550 000 habitants, offre aussi des services sur mesure ». Si trouver une femme de ménage qui accepte de travailler dimanche devient mission impossible dans le Luberon, embaucher une cuisinière ou un jardinier pour moins de 200 euros reste au Maroc un jeu d’enfant. Ce qui en fait durant la haute saison, de novembre à mai, l’endroit préféré des organiseurs d’événements pour y fêter anniversaires ou mariages les plus chics. Comme celui organisé en mai dernier pour les noces de la banquière Fatine Layt, proche collaboratrice de Jean Marie Messier, avec Evence-Charles Coppée, le directeur général de libération.

    Mais les extravagances des Européens ne font pas l’unanimité. Le maire et préfet de Marrakech recommandent à leurs hôtes européens de ne pas choquer les Marocains, en évitant les bains de soleil nus sur les terrasses, ou en se débarrassant discrètement de leurs bouteilles d’alcool. Premiers malentendus ? « l’une des discussions favorites de certains Français de la Palmeraie, c’est de comparer les mérites de leur personnel ou de plaindre du vol de l’un ou de l’autre de leurs employés. C’est insupportable », s’inquiète Florence Lanzmann.

    Malgré la chaleur écrasante en ce mois de juillet- 40 degrés à l’ombre, Marrakech. Dans la Palmeraie, les derniers terrains se négocient à prix d’or : à quelque 200 000 euros l’hectare. Et les maisons se vendent comme des petits pains ! « Nous avion tiré 1 000 brochures pour notre programme de villas El Majal, mais nous n’en avons envoyé qu’une centaine, le reste est encore dans mon bureau, explique à Paris Arnaud de Menibus, le président du conseil de surveillance de Cogedim. Notre vingtaine de maisons se sont vendues par le bouche-à-oreille ou presque. » Elles coûtaient pourtant en moyenne 1 million d’euros, pour 400 mètres carrés au sol, avec piscine, terrasses et patio, bien sûr ! A prestations comparables, c’est trois fois moins cher qu’à Saint-Tropez. Sans compter qu’à Marrakech l’heureux acquéreur français qui voudra louer cette maison sera exonéré d’impôt foncier pendant trois ans. Au-delà, il bénéficiera de toute façon d’un abattement de 40% et continuera à être imposé dans le royaume (et pas dans son pays de résidence). En cas de transmission du bien, ses héritiers n’auront pas de droits de succession à payer ! Pas étonnant si de nombreux Français préfèrent l’achat plaisir fiscalement indolore à Marrakech !

    « Un succès qui n’est pas près de s’arrêter », pronostique Vincent Benvenuti. Cet agent immobilier, comme la plupart de ses confrères, table ces prochaines années sur un afflux considérable de retraités européens au Maroc. S’ils font le choix de devenir résidents fiscaux, ces Français peuvent voir leurs taux d’imposition baisser en moyenne de 30%.

    Au consulat de France, on préfère minimiser ce futur exode. « Le nombre de résidents français à Marrakech à passé de 1950 à 2001 à prés de 3000 », affirme Philippe Toutain, ex-vice-consul de France à Marrakech. Un chiffre officiel auquel il faudrait ajouter quelque 2000 autres personnes. « Souvent des contribuables en délicatesse avec le fisc français », avoue un Parisien de la médina, venu au Maroc après une retentissante faillite. Pourtant, parmi les célébrités, contrairement à Genève ou au canton de Vaud, peu de français ont fait officiellement le choix de devenir résidents.

    Hormis les exceptions de Serge Lutents, le parfumeur, ou de Marcel Chiche, le patron du Comptoir Paris-Marrakech, l’un des endroits les plus branchés de la ville (Puff daddy est un habitué !). Toutefois, de jeunes Français tentent d’implanter leur permiére entreprise à Marrakech et de profiter de l’aura de certains décorateurs. Comme Géraldine et Rodolf Guilmoto, les fondateurs d’Amira Bougies, une société qui fabrique des bougies artisanales, leurs créations s’exportent et font les belles nuits des soirées à Los Angeles, Gordes ou Paris ! « Mais ces entrepreneurs doivent être plus nombreux, s’inquiète le maire. Marrakech ne doit pas être catalogué comme un ghetto touristique.

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    Tags : Maroc, Marrakech, taxes, paradis fiscal, impôts, contribuable, fiscalité, grandes fortunes, fêtes,

  • Maroc : L’arnaque aux taxis

    Maroc : Prendre un taxi à Marrakech

    Le problème n°1 des touristes !

    Il y a deux sortes de taxis :les petits ( 3 places ) qui ne circulent qu’en ville et les grands taxis Mercédès ( 6 places ) qui circulent en ville et peuvent sortir pour toute autre destination au Maroc (ils font fonctions de minibus !)

    Mode d’emploi des petits taxis :

    Contrairement à ce que disent les guides , à Marrakech , ne jamais demander le prix avant de monter ! C’est déjà admettre qu’on est un touriste ignorant (donc un pigeon à plumer !) .

    Toujours avoir de la monnaie pour payer .

    La bonne attitude ; être souriant, poli , mais ferme et assuré . Toute faiblesse serait fatale !

    Evitez de le prendre devant un endroit trop touristique : souvent aller 200 m plus loin ou traverser la rue suffit à faire chuter les prix….

    La bonne méthode pour les petits taxis:

    Pour arrêter un taxi , on tend le bras et on agite la main de haut en bas
    Demander sa destination d’un ton assuré pour montrer qu’on connait ! Si le chauffeur est d’accord , il vous fera un signe de tête pour vous inviter à monter ; là plusieurs scénarios possibles !

    Plan A :il met le compteur directement ( si, çà existe !) . Donner un pourboire pour l’encourager !

    Plan B : il ne le met pas et vous demandez le compteur ! Ou il le met , ou il dit qu’il est en panne depuis la veille……Dans ce cas , cela dépend de votre personnalité !

    vous descendez et en prenez un autre ( il y en a beaucoup)

    ou vous restez et à l’arrivée vous donnez le juste prix sans discuter .De toute façon , le compteur est obligatoire et si le chauffeur ne le met pas , il est en tort .

    Plan C : il ne met pas le compteur , vous ne dites rien si vous connaissez le prix et à l’arrivée vous descendez en donnant le juste prix sans hésiter et discuter .

    J’ai remarqué quand j’applique le plan C que çà les déstabilise ……..ce qui m’amuse !

    Exemples de prix :

    Médina-Guéliz : 10 /15 dhs

    Médina -gares ( routières , train) : 15 / 20 dhs

    Plus grande course exemple Medina-Majorelle : 20/25 dhs

    Le prix le plus bas est au compteur, le plus haut avec pourboire ; donc si le compteur n’est pas mis, vous donnez le prix le plus généreux et si le conducteur essaie de vous intimider , ne répondez rien et partez ! Mais si vous donnez avec assez d’assurance , il ne dira rien .

    Clients multiples :

    Ils peuvent prendre jusqu’à 3 clients différents et ils ont un compteur triple (un par client) . Les remarques ci-dessus s’appliquent . Par précaution, regardez combien il y a déjà quand vous montez .

    Mode d’emploi des grands taxis :

    Pour une course privée en ville , doublez le tarif par taxi que je donne pour les petis taxis .Normalement le prix est affiché sur le pare-brise , mais si petit qu’il est difficile de lire……….

    Entre deux villes : ils ne partent que lorsqu’ils sont pleins . Le tarif hors ville est d’environ 30 dhs pour 100 kms par personne , généralement donné honnêtement , mais pas toujours ; pour plus de confort , vous pouvez payer plusieurs places ou tout le taxi . Dans ce cas, il faut multiplier le prix par place par le nombre de places achetées .
    Sortie de l’aéroport :

    Vous sortez un peu perdu, une grosse valise avec vous , voire des enfants ……alors les taxis se frottent les mains ! Il y a un grand panneau avec les prix, mais ce tarif n’est jamais appliqué ; généralement , ils demandent 200 dhs , voire plus !

    Il faut négocier ! En journée , se diriger résolument vers le bus de l’aéroport où ils vont venir vous relancer ; le bus coûte 30 dhs . Vous dites  » Voilà, j’en ai pour tant par le bus; si vous me faites le même prix , pourquoi pas ? « 

    Si vous logez dans un riad (il y en a des centaines ) , le taxi ne connait pas l’endroit . Si votre riad vous propose un transfert à moins de 20 € , n’hésitez pas à le prendre , car vous paierez 200 dhs le plus souvent et ensuite longue errance en taxi ou à pied pour trouver votre riad ; une arrivée difficile !

    En setptembre 17 : j’ai payé le bon prix (100 dh) à la sortie de l’aeroport pour aller à Djemaa/ no souci.sans marchander.

    Source : A chacun son Maroc

    Tags : Maroc, taxi, Marrakech, tarifs,

  • Maroc : La face cachée de Marrakech

    Derrière sa clinquante vitrine, la ville ocre abrite encore de nombreux quartiers défavorisés où une grande population de démunis tente en vain de vivre dignement.

    Par Hicham Bennani

    Le Pacha. Une des plus grandes discothèques d’Afrique qui attire des visiteurs du monde entier. Entrée : 200 dirhams. Prix d’une bouteille de vodka : 1 200 dirhams. Il est 3 heures du matin. Plus de deux mille fêtards se trémoussent dans une ambiance house-électro. Danseurs et danseuses professionnels à moitié nus aguichent la foule. L’euphorie et le faste sont de mise. Parfois même à l’extrême. On se croirait en Europe.

    A l’extérieur, sur l’avenue Mohammed VI, l’artère principale de Marrakech qui regroupe palaces, grands hôtels, restaurants et cafés de luxe, des enfants font la manche. Parmi eux, Aïcha quémande désespérément une petite pièce. Cette Marrakchia âgée de huit ans n’a pas le choix. Elle habite Diour El Boune, un quartier populaire en plein Marrakech. En ce 17 mars 2009, à l’aube, Aïcha rapporte un maigre butin (65 dirhams) à son père, maçon de son état. Situé à cinq kilomètres de la place Jamaâ El Fna, Diour El Boune est constitué de 13 000 habitations. Construites dans l’anarchie totale, elles sont toutes plus laides les unes que les autres. «Il suffit de donner un pot-de-vin au moqqadem de la région pour construire sa maison», dénonce un passant.

    Les parias. Ici, il n’y a pas d’école, pas d’hôpital et un seul poste de police qui ne peut couvrir à lui seul toute la p1000308sécurité. Les enfants sont désœuvrés et livrés à eux-mêmes. «Pas étonnant que des mômes disparaissent de temps en temps, ils sont sans doute attirés par la richesse des étrangers», pense un habitant, en faisant référence à la pédophilie qui sévit à Marrakech. Ce dernier travaille comme porteur dans un grand hôtel juste derrière Diour El Boune. Le plus grave, c’est que ce patelin dans la ville est loin d’être le plus mal loti. Encore plus proche du centre, on trouve Douar Al Fakhara dans le quartier de Aïn Etti. Plus de 30 000 personnes y vivent dans des conditions exécrables. «Nous sommes entassés à dix dans un cinquante mètres carrés», témoigne un jeune chômeur.

    Les revenus d’un foyer vont de 500 à 3 000 dirhams. Ceux qui en ont les moyens installent l’électricité, les autres vivent, le soir, à la bougie. Bâties en terre ou en pisé, les demeures ne garantissent aucun confort ni sécurité. Il y a un peu plus d’un mois, un homme de 75 p1000367ans et sa petite fille de 12 ans ont trouvé la mort à Douar Al Fakhara suite à l’effondrement du toit de leur maison après les fortes pluies de cet hiver. «Comme les ruelles sont mal conçues et non goudronnées, l’ambulance ne peut approcher certains endroits», constate un officier de police.

    Dans un terrain vague parsemé d’ordures, un homme en guenilles puise l’eau d’un puits. «Venez voir où nous vivons, personne ne se soucie de nous. Jugez par vous-même, c’est la Somalie !». Il est vrai que l’allée où survit sa famille, située en face des résidences de luxe d’un certain Miloud Chaâbi, est digne des pays les plus pauvres. Pas d’eau, pas d’électricité, pas d’égoûts pour une soixantaine de personnes. Une simple bouteille de gaz et une moquette en piteux état, c’est ce que possèdent Mohamed et sa famille. «Toute la rue a étép1000373 inondée pendant les intempéries», raconte sa femme, indignée. La liste des lieux dont ne parlent jamais les circuits touristiques pourrait s’arrêter là. Malheureusement, le pire est à venir… Toujours à «Kech» (comme l’appelle les jeunes branchés), à Sidi Youssef Ben Ali, non loin du Golf Royal, le Douar Slitine qui borde la route, n’a rien à envier aux quartiers insalubres de Casablanca. Qui a dit qu’il n’y avait plus de bidonvilles à Marrakech ? Plus de 300 personnes vivent au milieu d’immondices dans des cabanes en tôle sans aucun service de base. «Toutes les maladies du monde se trouvent ici.

    Le soir, dans le noir total, on a peur, parce qu’il n’y aucune sécurité et nos enfants se font régulièrement mordre par des serpents», déplore une vieille dame. «Heureusement que nous pouvons avoir de l’eau potable, mise à notre disposition par le propriétaire d’un ryad, à trois kilomètres d’ici», explique son mari. En plein cœur du douar, un homme au visage très marqué par la misère, enchevêtré dans un taudis fait de poubelles et d’objets en tout genre, hurle son désespoir : «Ils ont rasé ma maison et j’ai été obligé de m’installer ici. Ils m’ont donné 5000 dirhams de dédommagement. Je respecte tout le monde et je n’ai jamais rien fait de mal», avant de conclure, en sanglots : «Dieu, la patrie, le roi!»

    Affreux, sales et méchants. Pendant que l’immobilier ne cesse de se développer à p1000380Marrakech, d’autres zones délaissées par les pouvoirs publics restent figées. C’est le cas de Mhamid, une région d’environ 20 000 habitants qui jouxte les logements flambant neuf du groupe Addoha. Au Douar Soltane, on se croirait au Moyen Age. Les badauds doivent se rendre au château d’eau pour s’approvisionner. Il n’y a aucun conduit souterrain pour évacuer les eaux usées. Les constructions en terre tombent en ruine.

    «Si le sultan Moulay Hassan voyait dans quel état est devenu son palais, il se retournerait dans sa tombe», rumine un septuagénaire qui a grandi dans le douar. Autre lieu, autre paysage déplorable. Le Douar Iziki offre un décor pathétique. Toujours à 5 ou 6 kilomètres de Jamaâ Al Fna, cet endroit est connu pour abriter des garages automobiles bon marché. Plus de 2000 personnes y vivent dans l’insalubrité. De petites ruelles où le cambouis et les eaux usées se déversent en un sillon mènent à un petit local en carton où s’effectuent toutes sortes de trafics. «L’endroit est réputé pour son haschich et les filles qui habitent ici sont des prostituées», confie un gaillard enduit de graisse de voiture.

    En plein cœur du douar, une mare vert-noirâtre de déchets toxiques, mélange de bitume et d’excréments, est laissée à l’abandon. Ici, le réalisateur italien Ettore Scola aurait trouvé un décor idéal pour ses films mettant en scène des pouilleux. Pourtant, nous sommes loin de la fiction. Toutes les zones évoquées font partie intégrante de Marrakech. Mais il n’existe aucun plan d’urbanisme qui leur soit associé. Chômeurs, employés dans la restauration ou dans de grands hôtels, ouvriers, prostituées, dealers et gredins y cohabitent. Le pauvre côtoie le riche.

    «La situation de Marrakech représente ce que le Maroc est en train de vivre : de plus en plus de développement alors que les couches défavorisées sont laissées pour compte», constate un marchand de la place Jamaâ Al Fna. Même le centre de la ville ocre n’est pas épargné par le fossé entre les différentes classes sociales qui ne cesse de s’aggraver. Dans le mellah, ancien quartier juif de la médina, les vols, agressions et cambriolages sont monnaie courante. Comme dans toutes les villes des pays en voie de développement, Marrakech n’échappe pas à la règle des quartiers insalubres. Pourvu qu’ils ne se développent pas à la même vitesse que les investissements.

    Le Journal Hebdomadaire, numéro 388, mars 2009.

    Tags: Maroc, Marrakech, Makhzen, pauvreté, précarité, Le Journal Hebdomadaire,