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  • Maroc : Les théories du complot émergent alors que la meilleure princesse d’Afrique, Lalla Salma, est disparue depuis 2017 (journal kényan).

    Source : Daily Active Kenya, 7 mars 2019

    Lorsque le roi Mohammed VI du Maroc a épousé la princesse Lalla Salma en 2001, il y a eu des célébrations publiques somptueuses qui ont enfreint un protocole de dissimulation des épouses royales.

    Mais depuis près de deux ans, il n’y a plus aucune trace de la mère de deux enfants, que l’on appelle désormais régulièrement la princesse « disparue » du Maroc.

    Les rumeurs concernant sa localisation ont tournoyé depuis qu’elle a été vue pour la dernière fois en public à la fin de 2017, et il est largement admis que le couple royal a secrètement divorcé.

    Certains pensent qu’elle est restée au Maroc mais qu’elle a été délibérément cachée, tandis que d’autres pensent qu’elle vit en exil aux Etats-Unis ou sur une île grecque avec la jeune fille du couple.

    Cependant, le palais n’a jamais dévoilé aucun détail officiel, et les médias marocains n’en parlent pas.

    Le roi Mohammed VI, aujourd’hui âgé de 55 ans, et la princesse Lalla Salma, aujourd’hui âgée de 40 ans, se sont rencontrés à une fête en 1999 et se sont mariés plusieurs années plus tard.

    La princesse est devenue la première épouse d’un souverain marocain à avoir été publiquement reconnue et à avoir reçu un titre royal.

    Ils ont deux enfants – le prince héritier Moulay Hassan, 15 ans, considéré comme l’un des « adolescents les plus riches du monde », et la princesse Lalla Khadija, 11 ans.

    La princesse Lalla Salma, dont le père était instituteur, a étudié l’ingénierie à l’université et travaillé dans l’industrie pendant plusieurs mois avant d’obtenir son rôle royal.

    Elle a publiquement soutenu plusieurs causes, dont la prévention du cancer, la prévention du VIH/SIDA et le Festival de musique sacrée de Fès.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, divorce,

  • Hassan II – Entre tradition et absolutisme – Révélations sur le roi du Maroc

    Hassan II, le livre qui dit tout…Révélations…

    L’écrivain des roisHassan II, le livre qui dit tout…Révélations….
    Ancien directeur du bureau de l’AFP à Rabat, Ignace Dalle a dédié plusieurs ouvrages au Maroc, lesplus marquants étant Une espérance brisée et Les trois rois. Hassan II : entre tradition et absolutisme (éd. Fayard) raconte en près de 700 pages la vie et le long règne de Hassan II. Son ouvrage repose sur un travail de recherche étalé sur plusieurs années.

    L’auteur a multiplié les voyages et les contacts au Maroc et en France, il a aussi épluché les archives déclassées de la diplomatie et des RG français, notamment ceux correspondant à la période du protectorat.

    Très attendue, la nouvelle biographie de Hassan II, qui vient d’être publiée en cours de semaine à Paris, explore toutes les facettes d’un personnage fascinant. Extraits.

    Baisemain précoce

    Président d’honneur à l’âge de 4 ans du mouvement scout créé en 1933 à Salé, colonel de la Garde sultanienne à l’âge de 7 ans, le jeune prince a tendance à se prendre un peu au sérieux. De fait, le sultan ne ménage guère le prince : “Mon fils, je t’ai observé tout à l’heure lorsque tu traversais la place devant le palais et que tu tendais ta main à baiser.

    Tu ne semblais pas ressentir la moindre gêne et, au contraire, y prendre du plaisir. A l’avenir, n’oublie jamais de retirer la main que l’on veut embrasser. Sache que l’attachement témoigné à notre famille étant d’ordre spirituel et moral, il ne saurait être exprimé par un baisemain”.

    Le piano et l’accordéon

    Mohammed V a autorisé son fils, alors âgé de 10 ans, à étudier le piano et à apprendre le solfège. Mais, contrairement à ce que prétendent certains de ses hagiographes, Moulay Hassan, quels qu’aient été ses dons musicaux, n’a jamais été un “remarquable pianiste”. Tout simplement parce que Mohammed Ben Youssef a mis rapidement un terme à cette passion naissante ! Pétri de regrets, le futur roi s’est clairement expliqué sur ce point : “Je dois dire que, dans le domaine artistique, j’ai été victime de ma formation. Mon père m’a vu tâter d’un certain nombre de choses, et particulièrement de la musique. Cependant, à partir de l’âge de 11 ans, il me fut interdit de toucher à un instrument de musique. Quand je lui ai demandé une explication, il m’a dit : ‘J’ai senti que si vous vous adonniez à un art, il serait de nature à éclipser l’art dont je voudrais qu’il soit le vôtre, celui de gouverner’”. Les injonctions paternelles n’empêcheront pas Hassan II de rester toute sa vie un amateur éclairé de musique. Dès cette époque, d’ailleurs, il s’essaie avec un certain bonheur à l’accordéon.

    Sens interdit ? Connais pas !

    En mai 1950, un policier indique à sa hiérarchie avoir “sifflé une voiture qui s’engageait à vive allure en sens interdit, boulevard du général Leclerc à Rabat”. “La voiture, poursuit l’agent, s’est arrêtée puis a fait marche arrière, manquant de me renverser si je ne m’étais pas écarté. Je me suis approché du conducteur, l’ai salué et lui ai dit : “Monsieur, vous ne voyez pas la plaque de sens interdit ?”. Ce monsieur m’a répondu d’un ton arrogant : “Non, je ne la vois pas. Et même si je l’avais vue, qu’est-ce que vous voulez ?”. Devant l’attitude de ce monsieur, je l’ai invité à se ranger à droite et à me présenter ses papiers : il s’agissait de son altesse impériale Moulay Hassan ! Je lui ai rendu son permis, m’excusant de ne pas l’avoir reconnu. Et il est reparti… en empruntant le sens interdit”.

    La baraka, depuis toujours

    On a souvent parlé de sa baraka, mais peu de gens savent que, durant une croisière en mer, en juillet 1949, Moulay Hassan a échappé de peu à une mort certaine. Il a raconté à l’un de ses hagiographes français, Bernard Lugan, cet étonnant épisode, alors que la Jeanne d’Arc venait de mouiller à Agadir et que les élèves officiers avaient débarqué dans la ville : “Je dormais avec mes camarades dans une des chambrées de la caserne de cette ville. Une nuit, je fus si indisposé par les ronflements d’un jeune militaire et par la chaleur ambiante que je décidai d’aller dormir en plein air. Je pris une couverture et allai m’étendre sur le sable de la plage, où je ne tardai pas à dormir profondément. Or, cette nuit même, mes camarades furent tirés de leur sommeil et embarqués dans un hydravion pour un exercice de routine. L’appareil tomba en mer et tous les passagers furent noyés. Les responsables du stage furent bouleversés : ils croyaient en effet que je faisais partie des victimes et ne savaient comment faire part de cette triste nouvelle à mon père”.

    Enfant trop gâté

    Ancien secrétaire d’Etat à l’Education et directeur du collège royal, Mohamed Chafiq, esprit libre et conteur plein d’humour, n’est pas étonné de la manière dont a régné Hassan II : “Il était le produit d’une histoire et d’une culture arabo-islamique qu’il est indispensable de connaître pour le comprendre. Or, cette culture est une culture de l’exagération, du panégyrique, de l’enfant gâté. Elle s’oppose à la culture occidentale. J’ai ici un poème, un panégyrique de Hassan II composé alors qu’il avait 13 ans : un poète marocain clame son bonheur d’avoir pu embrasser la main du prince ! Comment voulez-vous qu’il en sorte indemne à l’âge adulte ? Hassan II est aussi la victime de la culture de son pays”.

    Touche pas à ma sœur !

    En mai 1952, un haut responsable de la police française à Oujda relate qu’un déplacement du Wydad de Casablanca, club de foot, lui a permis d’apprendre un scandale touchant à la famille du sultan : “Un ami de Moulay Hassan a ramené il y a quelques jours de Casablanca deux Européennes qu’il a déposées chez le prince. Moulay Hassan leur proposa de les emmener aux Sables d’or, près de Témara, à une dizaine de kilomètres de Rabat. En arrivant, Moulay Hassan fut absolument médusé d’apercevoir dans la salle sa sœur, Lalla Aïcha, en train de danser. Entrant dans une colère violente, il sortit son revolver pour abattre sa sœur. Mais un “nègre” (sic) qui les accompagnait intervint pour l’empêcher de tirer et parvint à le maîtriser en lui faisant entendre qu’abattre sa sœur, c’était commettre un geste qui pourrait coûter le trône à son père… Lalla Aïcha profita de la confusion qui suivit pour disparaître avec son amant et filer à toute vitesse sur Rabat. Elle alla trouver sa mère et lui raconta qu’elle était sortie prendre l’air avec sa gouvernante française et qu’au cours de la promenade elle avait rencontré Moulay Hassan en état d’ébriété, en compagnie de deux femmes de Casablanca. La mère prit fait et cause pour sa fille et se rendit chez le sultan, qu’elle informa duscandale. Mohammed V fit mander sur le champ Moulay Hassan et lui adressa les pires reproches. Il le mit en demeure de ne plus revoir sa sœur. Dans la bagarre, Moulay Abdellah prit lui aussi le parti de Lalla Aïcha. L’affaire fit beaucoup de bruit à Casablanca, où l’incident est connu dans tous les milieux bourgeois”.

    L’amitié de Moulay Hafid…

    Avant d’entrer dans le vif du sujet, évoquons ce qu’il y a eu de plus anecdotique dans la relation de Hassan II avec la communauté juive : ses maîtresses. De la fin des années quarante jusqu’à l’exil en 1953, Hassan mène une vie de fêtard qui n’échappe ni à l’administration du protectorat ni à ses compatriotes. “Collabo” notoire des français qui en ont fait un des khalifa de Casablanca après la Seconde guerre mondiale, Moulay Hafid Alaoui n’éprouve aucune difficulté à convaincre des jeunes femmes de la communauté juive de se joindre aux nombreuses fêtes organisées par la jeunesse dorée de la grande ville. L’héritier du trône apprécie particulièrement leur compagnie. Pour “services rendus”, le prince saura “renvoyer l’ascenseur” en récupérant dans son équipe un Moulay Hafid que Mohammed V venait de destituer de son poste de gouverneur de Marrakech sous la pression de Ben Barka.

    Mon nom est Jalil

    Quelques semaines avant le douloureux départ pour l’exil, Moulay Hassan a manifestement trouvé le moyen d’adoucir une existence tourmentée. Les devoirs de sa charge ne l’empêchent pas de jouir de tous les plaisirs qui s’offrent à sa portée : “Depuis quelques temps, notent les RG français, Moulay Hassan descendrait au moins deux fois par semaine à Casablanca pour participer à des surprises-parties organisées soit chez Yacoubi, avenue Meinier, soit chez Boukali, boulevard Bonaparte”. Moulay Hassan se comporte aussi au passage en parfait “groupie”. Le 31 juillet 1953, il adresse ainsi une lettre expresse à la danseuse étoile de l’opéra de Marseille, il la signe “Jalil” et la fait poster à Fès par le directeur d’un hôtel.

    La french connection

    Une confidence faite par Mohammed V à son ami le docteur François Cléret ajoute un élément étonnant à la biographie de Hassan II : si l’on en croit le médecin français, la grand-mère paternelle de Hassan II aurait été d’origine française. “A la fin de l’année 1955, quelques jours après son retour au Maroc après vingt-sept mois d’exil, Mohammed V m’a confié un secret : “La joie profonde que je ressens aujourd’hui d’être au milieu de mon peuple, me dit-il, est un peu assombrie par la mort de ma mère, Lalla Yacout, la veille de mon retour au pays. Cette femme, que j’ai beaucoup aimée, a eu une grande importance dans ma vie. Aujourd’hui, je vais vous faire une révélation. Ma mère était française. Elle a été enlevée à la fin du XIXème siècle près de Hyères, en Provence, par les derniers barbaresques de Tunisie, qui l’ont revendue aux pirates de Salé. Finalement, des tribus du Haouz l’ont offerte à mon père, Moulay Youssef”. Une fois monté sur le trône, poursuit le médecin, le jeune sultan a donné à sa “mère” des conditions de vie décentes. Toute sa vie, y compris à Madagascar où il n’avait pu l’emmener, il est resté en contact avec elle. Grâce à elle, le sultan parlait un bon français et, s’il avait recours à un interprète ou s’exprimait volontairement dans un français approximatif, c’était pour donner le change à ses interlocuteurs français ou pour gagner le temps de la réflexion”. Mohammed V n’a plus jamais évoqué sa filiation avec son ami médecin. Hassan II était-il au courant de l’existence de cette ascendance étrangère ?

    Petits arrangements entre amis

    Madagascar, comme au Maroc ou ailleurs, les besoins d’argent du prince héritier sont permanents. A la fin du mois de juin 1955, une superbe Buick importée du Maroc par le sultan est volée à Tananarive. Curieusement, le prince l’avait assurée quelques jours auparavant auprès de la compagnie Descours et Cabo. Très rapidement, il se rend dans la capitale malgache et réclame à la compagnie d’assurances la somme de 1,8 million. Il demande en outre que les papiers établis ne fassent état que d’un remboursement de 1,1 million. Pour quelle raison ? Parce que, comme il le déclare un peu plus tard, “cette différence me permettra ainsi de régler quelques dettes”. “Le prince, conclut l’auteur de cette note, a évidemment demandé à la personne qui a bénéficié de ses confidences de faire preuve de la plus grande discrétion, notamment vis-à-vis des membres de sa famille”.

    J’aime et j’aime pas !

    En juin 1956, Moulay Hassan est au Caire et se comporte déjà comme un vieux routier de la politique internationale. Son discours est double. Aux Egyptiens, il confie avoir gardé une impression “inoubliable” de son séjour, occultant totalement “les moustiques et la chaleur accablante” dont il se plaignait auprès de ses proches. Il affirme à Mahmoud Al Saadani, envoyé spécial du quotidien Al Goumhouriya : “Le Caire m’a étonné, elle est beaucoup mieux que certaines capitales européennes. Votre peuple est bon, et la personnalité de votre chef, Nasser, m’a profondément ému”. Mais, à l’ambassadeur de France au Caire, le prince n’a pas caché que l’Egypte et ses dirigeants ne lui ont pas fait “la meilleure impression” et que “les prétentions du président Nasser ont agacé sa susceptibilité”.

    Un hélico, deux avions

    Dirigé par Si Bekkai, proche de la famille royale, le gouvernement marocain propose, début juillet 1956, d’offrir un avion au prince impérial à l’occasion de son 27ème anniversaire. Convaincue des bonnes dispositions du prince à l’égard de Paris, la France se résout, au mois de septembre, à lui offrir un hélicoptère. Mais, sans doute trop inconfortable ou bruyant, l’engin ne suffit pas au bonheur du prince. Le 30 octobre 1956, il envoie un émissaire au conseiller financier de l’ambassade de France pour lui demander confidentiellement 120 000 dollars… afin d’acheter deux avions.

    L’amour ou le trône

    En 1957, la filmographie de la comédienne française Etchika Choureau (qui avait entamé sa carrière en 1952, dans un film de Michelangelo Antonioni, I Vinti) marque un vide total ! Que se passe-t-il ? Tout simplement, à l’instar de Cécile Aubry, tombée amoureuse d’un fils du Glaoui, le fameux pacha de Marrakech, Etchika s’est éprise de Moulay Hassan, autre “prince oriental” selon la presse people. Elle l’a rencontré à Cannes, où le prince se remet fastueusement d’une pénible ablation des amygdales. Un amour compliqué ! Elle reprend le travail en 1958, avec deux films tournés aux Etats-Unis, qui font un flop. Le succès ne reviendra plus. Elle disparaît ensuite pendant quelques années, passant le plus clair de son temps au Maroc en compagnie du prince héritier. Ainsi, en ce milieu de l’année 1960, non seulement Etchika est enceinte mais, selon ce qui est rapporté au souverain, elle se bercerait d’illusions et se verrait déjà reine ! Mohammed V se doit, lui, de veiller au respect des coutumes de la dynastie alaouite. Il tente de ramener son fils à la raison, menace de le destituer au profit de son jeune frère Moulay Abdellah… Le docteur Cléret est alors chargé de transmettre à Hassan les observations du roi, aux yeux de qui il est impensable que l’héritier du trône épouse une étrangère, et encore moins qu’elle puisse lui donner un enfant. Le scandale serait énorme ! Mis en demeure de choisir entre le trône et l’enfant, Moulay Hassan opte, alors, pour le trône…

    La mort de Mohammed V…

    Dans la soirée du 25 février 1961, veille de la date qu’il a retenue pour l’intervention, Mohammed V entre en clinique et s’installe dans la chambre que Cléret lui a préparée. “Le 26 février 1961 au matin, poursuit ce dernier, j’aidai Sidna (Mohammed V) à se lever. Il s’était purifié le corps dans un bain prolongé et l’avait parfumé aux senteurs de l’encens comme pour un rendez-vous avec Dieu. Il était étonnamment calme, résigné. Il m’apprit, penaud, que, devant l’insistance de Lalla Abla, qui lui présentait un bol de tisane comme un remède miracle, il avait rompu le jeûne prescrit et l’avait bu aux environs de 23 heures. Je prévins aussitôt l’anesthésiste suisse, qui ne parut pas troublé. Muni de mon dossier médical, ce dernier prit aussitôt son patient en charge. A 9 heures, le roi s’allongeait sur la table d’opération. Il me prit la main et je sentis son étreinte se desserrer lentement”. Assis dans un angle de la salle, Cléret assiste, inquiet, à l’opération. A 11 heures, il accompagne le chirurgien au moment où il sort pour annoncer le bon déroulement de l’intervention au prince Moulay Hassan, lequel attend dans le patio, entouré du docteur Abdelkrim Khatib, du docteur Henri Dubois-Roquebert et d’une dizaine de médecins. Chacun se réjouit. 20 minutes plus tard, une infirmière vient discrètement avertir le médecin et ami de Mohammed V que l’anesthésiste, resté en salle pour le réveil, désire le voir d’urgence. Il est livide : son patient gît sans vie !

    Fou comme un éléphant

    Belgrade, septembre 1961. Hassan II sympathise avec le Premier ministre de Birmanie, U Nu. Il convie ce dernier à un dîner et, pour le remercier, U Nu lui offre un éléphant d’Asie. Au retour de Belgrade, l’éléphant de parade d’U Nu, richement harnaché, conduit par son cornac birman, arrive à Rabat. Le pachyderme salue respectueusement le roi en fléchissant la patte droite. Hassan II, charmé, met à sa disposition le vaste parc de sa résidence d’été de Dar Es Salam, où l’animal vit heureux. Le cornac se lassant, il faut le renvoyer dans son pays. N’entendant plus la voix qui le rassurait, l’éléphant se lance dans une course effrénée, à la recherche de son compagnon. Affolé, il court dans tous les sens, déracinant les arbres, chargeant les hommes dont il ne comprend pas le langage. Il est finalement abattu par le colonel Gharbaoui, juché sur un char…

    Une farce de mauvais goût

    Peu de temps après avoir pris le pouvoir, Hassan II se rend à Fès, la capitale spirituelle, afin de sacraliser son intronisation. C’est l’occasion des grandes festivités. Après celui des hommes vient le jour consacré aux réjouissances réservées aux femmes, toujours en présence du roi. Les épouses des ministres, des dignitaires du royaume, des ambassadeurs des pays arabes, des notables de haut rang partagent les joyeuses agapes avec les membres de la famille royale. A la fin du repas, on amène le gâteau du roi, une monumentale pâtisserie. Bientôt, toutes ces femmes sont prises de malaises, vomissent, s’agitent, convulsent dans ce que le docteur François Cléret qualifie de “manifestations de délire onirique”. “Ce furent, se souvient le vieux médecin, deux journées épouvantables. Les épouses des ambassadeurs arabes étaient compromises… Le gâteau était drogué. Je me débattais seul au milieu de deux cents femmes ! Il a fallu qu’avec mon chauffeur nous dévalisions le plus discrètement possible les pharmacies de Fès pour récupérer un antidote à base d’atropine et tous les contre-poisons disponibles. C’est Hassan II qui était à l’origine de cette malheureuse initiative, et il ne pensait pas que cette grosse farce prendrait une telle ampleur. Je commençais à découvrir le nouveau roi”.

    Ils ont vu la tête de…

    Lors d’un entretien, le Fqih Basri nous a raconté que deux proches du roi (son beau-frère, Mohammed Cherkaoui, toujours vivant, et Driss Slaoui, décédé) lui auraient affirmé avoir assisté, deux jours après l’enlèvement de Ben Barka, à un dîner d’une dizaine de personnes dans la villa de Souissi (près de Rabat) de Hassan II. A la fin du repas, un grand plateau couvert d’un linge aurait été apporté. Le roi aurait retiré le linge et la tête de Ben Barka serait apparue. Cherkaoui aurait été pris de vomissements et Hassan II lui aurait dit : “Ah ! Je vois que quand on touche à un de tes amis, cela te rend malade !”. Dans une lettre à Me Maurice Buttin, avocat de la famille Ben Barka, Mohammed Lahbabi, longtemps un des principaux dirigeants socialistes marocains, évoque également au conditionnel “le rapatriement de la tête de Ben Barka au Maroc”. Quatre fois condamné à mort, Fqih Basri, militant d’extrême gauche, est un de ceux qui affirmèrent que Hassan II avait fait assassiner son père, et ne fut pas inquiété pour ce genre de propos. Il n’a pas toujours été crédible et suscitait une certaine méfiance chez nombre de ses anciens amis politiques.

    Docteur Hassan II

    Régulièrement entouré de spécialistes marocains ou étrangers, Hassan II est obsédé par sa santé. Dans un entretien accordé à la revue italienne Class, il affirme même avoir étudié la médecine “durant ses deux années et demie d’exil à Madagascar, mais sans suivre de cours réguliers, puisqu’en ce temps-là il n’y avait pas de faculté de médecine sur l’île. Un médecin qui serait en même temps juriste serait un homme particulièrement brillant. Malheureusement, je n’ai pu le réaliser”. Il lui arrive fréquemment d’appeler François Cléret aux quatre coins du palais “pour des motifs futiles : prise de tension artérielle, avis sur un problème de santé, exposé sur une période d’histoire du pays, et cela au milieu d’une assemblée de ministres ou de personnalités étrangères étonnées mais respectueuses”. Un jour, une cousine de la mère du roi, souffrant de douleurs abdominales, est “examinée” par Hassan II, qui conclut à une appendicite aiguë. Il convoque le docteur et le met en demeure de l’opérer. “J’eus beaucoup de mal à lui épargner cette intervention inutile. Tout se calma d’ailleurs avec un antibiotique. Le roi fut néanmoins très affecté par ma réaction et m’ignora pendant plusieurs jours”. Ce n’était pas la première fois que le souverain imposait un traitement à l’un de ses proches. Déjà, son cousin Moulay Ali s’étant plaint d’une douleur à la jambe, Hassan II avait “diagnostiqué” une fracture à la cuisse et contraint un chirurgien marocain à immobiliser le malheureux dans un plâtre monumental pendant un mois !

    Le fqih de Sa Majesté

    Le docteur Cléret soutient que Hassan II avait une peur terrible de mourir, surtout de maladie. Un jour qu’il se trouvait à Lausanne avec le roi, celui-ci lui demanda de l’accompagner chez un Suisse qui lui avait fait croire qu’il rajeunissait les gens par le biais de lavements et de micro-organismes. “C’était un escroc, et j’ai eu bien de la peine à en convaincre le souverain…”. Hyperréaliste et fort intéressé par les découvertes scientifiques, Hassan II se comporte pourtant de façon peu rationnelle en certaines circonstances. Rencontrant le roi Hussein de Jordanie peu après la seconde tentative de coup d’Etat, il lui confie, selon une amie du souverain jordanien, qu’il est désormais conseillé par une sorte de voyant qui lui évite de se retrouver dans des situations périlleuses. Entre autres recommandations, le spirite lui a ainsi ordonné de ne jamais prendre l’avion le mardi…

    On ne rigole pas avec le roi !

    L’humour n’est pas le trait dominant de la personnalité hassanienne, même si les courtisans qui l’entourent ne manquent pas une occasion de s’esclaffer à la moindre saillie du “patron”. Son manque d’humour a peut-être même provoqué des drames. En tout cas, François Cléret est persuadé d’en avoir évité un : “Une année, à la fin du mois de ramadan, le roi avait invité sa cour dans sa villa de Souissi. Etchika Chourou, qu’il revoyait régulièrement, était présente, et avait ramené de Paris Marc, un gay très drôle et très intelligent. On sert une tête de veau : “Ah, dit Marc, cela me rappelle quelqu’un !”, et se tourne vers Hassan II. Celui-ci prend très mal cette plaisanterie quelque peu déplacée. Il a l’air furieux et fait un petit signe de tête, comme il lui arrivait souvent. Quatre gardes du corps se jettent alors sur le malheureux et s’apprêtent à le défenestrer. J’ai regardé le roi avec beaucoup de sévérité. Je suis convaincu que j’ai sauvé la vie du type. Antiquaire de son métier, Marc m’a fait cadeau par la suite de deux belles lampes…”.

    De l’amour des langues

    Hassan II pouvait raconter une fable ou une histoire qui, sans être désopilante, est amusante et instructive. A quelques-uns de ses sujets qui l’interrogeaient, lui, l’inconditionnel du bilinguisme, sur la langue que les Marocains devaient maîtriser –l’arabe, le berbère ou une autre -, on lui prête cette réponse : “Un jour, un rat convoqua ses enfants encore trop jeunes pour connaître la vie et ses dures réalités. ‘Le chat est notre ennemi, leur dit le père rat d’un air grave. Vous devez donc savoir que le chat, qui représente un danger pour vous, est reconnaissable parce qu’il miaule. Vous voilà avertis, mes enfants : faites donc le meilleur usage de ce conseil !…’. Ce que firent les petits rats. Le chat, sans cesse bredouille, voyant qu’il était incapable d’attraper les petits rats, eut alors l’idée géniale d’aboyer au lieu de miauler. Et chaque fois qu’il attrapait un petit rat qui ne comprenait pas ce qui lui arrivait, il lui disait : ‘C’est ton père qui est responsable de ta capture, parce qu’il ne t’a appris qu’une seule langue !’”.

    Un roi sympa

    Automne 1990, la sortie du livre de Gilles Perrault, Notre ami le roi, provoque un séisme. Parfois volontairement excessif dans sa formulation pour mieux toucher le lecteur, le brûlot connaît un énorme succès et frappe l’imagination des Marocains. Hassan II en est aussi surpris que furieux. Interrogé quatre ans plus tard par Eric Laurent, Hassan II parle de “manipulation” des éditions Gallimard : “Les Français, confie-t-il au journaliste, m’aiment bien. Ils m’ont vu sur la couverture en smoking, je suis élégant. Ils ont acheté le livre pour cela. Pour eux, c’était l’histoire d’un roi sympa !”.

    Une nounou juive…

    Assistant du secrétaire d’Etat, en charge du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord sous la présidence de Bill Clinton, Martin Indyk est amené à rencontrer fréquemment Hassan II dans les dernières années de sa vie. Dans un entretien accordé dix ans après la mort du roi, l’ancien ministre américain livre une anecdote révélatrice :“’Vous savez, Monsieur Indyk, j’ai des sentiments particuliers envers les juifs, car, bébé, on m’a séparé de ma mère biologique et, de ce fait, elle ne m’a pas donné l’affection maternelle nécessaire. Ma nounou juive m’a élevé et m’a donné cette affection, et c’est pourquoi je suis attaché à la communauté juive’. Voilà tout ce qu’il m’a dit. Etrange ! Cela faisait des années que je venais le voir comme représentant du président Clinton, et lui me voyait en tant que juif ! Il me semblait qu’il avait confiance en moi comme il avait confiance en sa nounou. Il y avait une sorte de transfert d’affection…”.Recevant Shimon Peres le 18 mars 1981 dans son palais de Marrakech, Hassan II lui avait tenu des propos similaires :“Je suis heureux de vous rencontrer. Je tiens à vous dire que j’ai un sentiment particulier pour les juifs. Ma nourrice était juive et mon père m’a appris que cela portait malheur de faire mal aux juifs. Dieu ne le permet pas”.

    Curieusement, ses hagiographes ne disent mot de cette “nounou”. Hassan II lui-même n’évoque dans ses mémoires que deux gouvernantes françaises. Il semble réserver cette “révélation” à des personnalités juives, qui n’en ont parlé que plusieurs années après sa mort.

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    Tags : Maroc, Makhzen, Mohammed VI, Hassan II, Mohammed V, ignace dalle, les trois rois,

  • Livres interdits au Maroc

    Marrakech: C’est un Marrakech qui est loin d’être le symbole de la simplicité et de la quiétude, un Marrakech qui enfouit parmi ses arcanes les secrets du monde politique: des réseaux, des alliances, des pactes dont restent témoins muets les murs rougeâtres de la cité !

    C’est ce Marrakech dont parle le livre de Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi « Paris-Marrakech: Luxe, pouvoir et réseaux » (Calmann-Lévy). C’est « une enquête fouillée, menée sur place et côté français, les auteurs de ce Paris-Marrakech dévoilent les relations quasi incestueuses et extravagantes qui unissent la France et le Maroc. », selon la présentation faite au livre.

    La relation entre la capitale des lumières et la cité ocre date de bien longtemps. L’on parle de « Marrakech, le XXIe arrondissement de Paris? «Le Paris du Sahara», comme le disait Churchill qui adorait ses moments passés à peindre dans le balcon de sa suite à la Mamounia.

    Marrakech est le lieu de rencontre des grands « décideurs » dans le monde politique, économique, même artistique. « De Nicolas Sarkozy à Dominique Strauss-Kahn, de Bernard Henri-Lévy à Jean-René LIVRES CENSURES ET INTERDIT AU MAROC 1ere PARTIEFourtou, le président du conseil de surveillance de Vivendi, les hommes politiques, de droite comme de gauche, les intellectuels de tous bords, les patrons du CAC 40, sans parler des vedettes du show-biz, se retrouvent à Marrakech. »

    Les auteurs du livre dévoilent aussi le côté « luxe » de la cité, et ce « Marrakech qui, sur fond de misère, offre des plaisirs sexuels interdits en Europe. »

    L’ouvrage de Ali Amar et Jean-Pierre Tuquoi s’interroge, toutefois, sur le devenir de « l’engouement des Français pour Marrakech » après l’attentat meurtrier du café l’Argana et l’arrivée des islamistes au pouvoir au Maroc.
    Pour rappel, Ali Amar est l’un des fondateurs de l’ancien hebdomadaire marocain indépendant Le Journal. Il collabore aujourd’hui au site d’information Slate. Il a publié « Mohammed VI, le grand malentendu » (Calmann-lévy, 2009).

    Jean-Pierre Tuquoi, ancien journaliste au Monde, est l’auteur de plusieurs ouvrages sur les pays du Maghreb dont « Majesté, je dois beaucoup à votre père » (Albin Michel, 2006).

    Le dernier combat du captain Ni’mat

    Mettre en lumière le meilleur de la littérature marocaine francophone. La Mamounia, mythique palace de Marrakech, s’y emploie en décernant un prix, attribué cette année à Mohamed Leftah (1946-2008) pour son dernier roman, publié il y a quelques mois. L’histoire d’un officier de l’armée de l’air égyptienne, menant une vie bourgeoise paisible au Caire, entre sa femme et le club privé où il retrouve ses anciens collègues.

    Jusqu’au jour où le captain Ni’mat tombe sous le charme d’Islam, son jeune boy nubien. C’est l’Egypte de Moubarak qu’ausculte ici Leftah. Un monde de classes et de privilèges tenu par les militaires, hanté par les défaites contre Israël, gangrené par les islamistes. Mais derrière ce roman à l’écriture érotique raffinée se cache surtout une œuvre hautement subversive. Car l’homosexualité est considérée en Egypte – et dans le reste du monde arabe -, « comme une perversion extrême, grave, mettant en cause les fondements de la religion et de la société, une diffamation insultante pour la virilité des Egyptiens ». Le « Printemps » y changera-t-il quelque chose ? Dommage que Leftah, installé au Caire depuis 2000 avant d’être emporté par un cancer, ne soit plus là pour le dire.

    Le captain Ni’mat, réserviste de l’armée égyptienne vaincue par les Israéliens en 1967, se retrouve vieillissant et désoeuvré à passer ses journées dans un luxueux club privé du Caire avec d’anciens compagnons. Une nuit, le captain Ni’mat fait un rêve magnifique et glaçant : il voit la beauté à l’état pur sous la forme de son jeune domestique nubien. Eveillé par ces images fulgurantes, il se glisse jusqu’à la cabane où dort celui-ci. La vision de son corps nu trouble si profondément le captain Ni’mat que son existence monotone en est brusquement bouleversée. Il découvre, en cachette de son épouse, l’amour physique avec le jeune homme ; cette passion interdite dans un pays où sévit chaque jour davantage l’intégrisme religieux va le conduire au sommet du bonheur et à la déchéance.

    Mohammed VI, le grand malentendu

    En fait, dans Mohammed VI, le grand malentendu, Ali Amar ne révèle rien de fondamental sur la gouvernance, la politique et autres faits économiques et sociaux du Maroc, se limitant le plus souvent à des anecdotes qui, si elles ont savoureuses, n’apprennent au final, aux lecteurs, rien qu’ils ne sachent déjà et souvent secret de Polichinelle. Une fois refermé, le livre nous laisse malgré tout sur une certaine faim, du fait que le mystère Mohammed VI demeure entier.

    Un portrait du roi du Maroc, mais aussi celui de son père dont Mohamed VI n’a pas totalement renié l’héritage. Une partie du livre est en effet consacrée à Hassan II, décrit (ce qui a rarement été fait) dans son univers quotidien. Le livre analyse aussi les espoirs déçus par l’arrivée d’un nouveau roi, ainsi que l’avenir de la dynastie (sous-titre : Crépuscule d’une dynastie).
    La meilleure partie du livre, et la plus inattendue, est sans doute celle qui évoque l’ancien roi.

    « Jamais l’ordinaire des jours du feu roi n’avait été révélé avec un tel luxe de détails; jamais sa personnalité intime n’avait été placée sous un jour aussi cru. L’auteur nous fait entrer jusque dans les appartements secrets du monarque, peuplés de dizaines de femmes, concubines et servantes, et nous initie à un cérémonial qui  » emprunte à la cour du Grand Moghol autant qu’à celle de Louis XIV « . Où J.-P. Tuquoi a-t-il trouvé des informatrices aussi sûres ? Comment a-t-il su les convaincre de parler ? Les nombreux services de sécurité du royaume s’emploieront, les prochaines semaines, à obtenir les réponses, avec, on l’espère, le plus vif insuccès. Au détour de ces promenades époustouflantes dans les arcanes du palais (quel romancier oserait imaginer pareilles intrigues ?), une révélation dont les historiens feront leur miel : la preuve, document à l’appui, que le général Dlimi, successeur d’Oufkir dans la confiance royale et dans la rébellion, ne mourut pas d’un fâcheux accident de voiture, comme l’affirme la version officielle, mais fut bel et bien assassiné après avoir été interrogé en présence de Hassan II. » (extrait de la critique de Gilles Perrault, Le Monde, 1er novembre 2001).

    « Tuquoi évoque longuement les premiers pas du jeune roi Mohamed VI  » condamné à une jeunesse impossible sous la férule d’un père jupitérien, drapé dans l’étiquette figée du Palais et un mode de vie anachronique « .

    Dans un chapitre sur le  » Printemps de Rabat « , le journaliste raconte les premiers espoirs des Marocains en ce jeune roi qui pratique le jogging et le jet-ski,  » règle par chèque l’addition comme un client ordinaire  » au restaurant et limoge les  » barons  » en place sous le règne d’Hassan II. Mais, selon l’auteur, l’opinion  » petit à petit (…) comprend que Mohamed VI endosse volontiers les habits de son père  » et plusieurs  » entailles au contrat moral entre le roi et son peuple font douter de la réalité d’un changement « . » (extrait de la critique de l’AFP, 27 octobre 2001).

    La réaction des autorités marocaines a été plus mesuré que lors de la parution de Notre ami le roi de Gilles Perrault, en 1990, le livre de Jean-Pierre Tuquoi n’en a pas moins été interdit.

    « L’hebdomadaire indépendant marocain Le Journal, qui a récemment publié des extraits du livre, soulignait avec raison, dans son commentaire, que la réaction des autorités en dirait davantage sur l’évolution du Maroc que la prose de Jean-Pierre Tuquoi. Et les autorités ont d’ailleurs plutôt bien réagi : les journaux, marocains ou étrangers, qui ont choisi d’évoquer l’ouvrage ont jusqu’ici pu le faire sans être inquiétés. » (extrait de la critique de Dominique Lagarde, L’Express, novembre 2001).

    « Selon les informations recueillies par RSF, le numéro de l’hebdomadaire français Le Canard enchaîné, daté du 31 octobre 2001, est retenu chez le distributeur Sochepresse depuis le 31 au soir. Ce numéro contenait un article intitulé Sa Majetski M6 qui commentait le dernier ouvrage de Jean-Pierre Tuquoi sur le Maroc Le dernier roi (Grasset). Le journaliste écrivait notamment :  » Après deux ans et demi de règne, son fils n’a pas fait grand-chose sinon réprimer la presse, céder aux islamistes sur les droits des femmes, gérer son immense fortune et faire du sport… » »

    En novembre 2001, Ali Lmrabet était poursuivi pour « diffusion de fausses informations portant atteinte à l’ordre public ou susceptibles de lui porter atteinte ». Selon lui, les véritables raisons de ces poursuites sont, entre autres, la publication (dans le numéro du 27 octobre) des bonnes feuilles du dernier ouvrage de Jean-Pierre Tuquoi sur le Maroc, Le Dernier roi. L’hebdomadaire Demain Magazine a été saisi par la police après sa mise en vente. Ali Lmrabet, directeur de la publication, avait pourtant payé l’amende de 30 000 dirhams à laquelle il avait été condamné.

    À une année du cinquantième anniversaire de l’indépendance du Maroc, Les Trois Rois retrace l’histoire politique du royaume depuis la fin du Protectorat, histoire qui se confond avec celle des trois derniers représentants de la dynastie alaouite. C’est que, au centre du système marocain, comme le souligne l’anthropologue Abdallah Hammoudi, se trouve  » la figure bipolaire du monarque qui, selon les circonstances, peut aussi bien incarner la sainteté qu’être source de violence, et cela sans transition aucune ni contradiction apparente « .  » Père de l’indépendance « , Mohammed V vénéré par ses sujets, a laissé le souvenir d’un saint homme.

    La réalité, si l’on se fie à ceux qui l’ont bien connu ou aux archives diplomatiques, est beaucoup plus complexe. Hassan II, au contraire, a longtemps véhiculé une image déplorable.  » L’image que j’avais au départ de Hassan Il était tellement négative que j’ai confondu l’immoralité et l’inintelligence « , note jean Daniel dont l’opinion a beaucoup évolué en rencontrant régulièrement le monarque. Chez Hassan II, la réalité est donc également plus nuancée. Chez lui, le meilleur – la  » Marche verte « , les médiations au Proche-Orient, une certaine vision du monde – a côtoyé le pire : un déficit social considérable, la corruption, le bagne de Tazmamart et les multiples atteintes aux droits de l’homme. En fait, Hassan II a surtout conforté l’institution monarchique mais, malheureusement, le progrès social n’a pas accompagné la stabilité politique. Quant au chef actuel de la dynastie, Mohammed VI, il n’a pas encore été véritablement confronté aux épreuves de la vie. Appelé à ses débuts  » roi des pauvres « , il a depuis rectifié le tir en affirmant qu’il était le roi de tous les Marocains,  » y compris des riches « . Des entretiens avec quelques-uns des hommes qui ont le plus marqué la vie politique marocaine (les femmes n’y ont fait que tardivement leur entrée) ainsi qu’avec un certain nombre d’hommes politiques et de diplomates étrangers nourrissent abondamment ce travail qui a bénéficié par ailleurs des recherches et des multiples contributions de politologues, d’historiens ou de journalistes, marocains en majorité, mais aussi européens ou américains. Enfin, la consultation des archives du Quai d’Orsay, hélas limitée dans le temps puisque les dernières trente années ne sont pas encore ouvertes, a permis à l’auteur de mieux mesurer le poids de la France dans les années décisives qui ont suivi l’indépendance. Une synthèse irremplaçable sur un demi-siècle d’histoire du royaume chérifien, maillon fort de  » l’Occident arabe « .

    Les Trois Rois

    A une année du cinquantième anniversaire de l?indépendance du Maroc, Les Trois Rois retrace l?histoire politique du royaume depuis la fin du Protectorat, histoire qui se confond avec celle des trois derniers représentants de la dynastie alaouite. C?est que, au centre du système marocain, comme le souligne l?anthropologue Abdallah Hammoudi, se trouve « la figure bipolaire du monarque qui, selon les circonstances, peut aussi bien incarner la sainteté qu?être source de violence, et cela sans transition aucune ni contradiction apparente ».

    « Père de l’indépendance », Mohammed V, vénéré par ses sujets, a laissé le souvenir d?un saint homme. La réalité, si l?on se fie à ceux qui l?ont bien connu ou aux archives diplomatiques, est beaucoup plus complexe.

    Hassan II, au contraire, a longtemps véhiculé une image déplorable. « L?image que j?avais au départ de Hassan II était tellement négative que j?ai confondu l?immoralité et l?inintelligence », note Jean Daniel dont l?opinion a beaucoup évolué en rencontrant régulièrement le monarque. Chez Hassan II, la réalité est donc également plus nuancée. Chez lui, le meilleur – la « Marche verte », les médiations au Proche-Orient, une certaine vision du monde – a côtoyé le pire : un déficit social considérable, la corruption, le bagne de Tazmamart et les multiples atteintes aux droits de l?homme. En fait, Hassan II a surtout conforté l?institution monarchique mais, malheureusement, le progrès social n?a pas accompagné la stabilité politique.

    Quant au chef actuel de la dynastie, Mohammed VI, il n?a pas encore été véritablement confronté aux épreuves de la vie. Appelé à ses débuts « roi des pauvres », il a depuis rectifié le tir en affirmant qu?il était le roi de tous les Marocains, « y compris des riches ».

    Des entretiens avec quelques-uns des hommes qui ont le plus marqué la vie politique marocaine (les femmes n?y ont fait que tardivement leur entrée) ainsi qu?avec un certain nombre d?hommes politiques et de diplomates étrangers nourrissent abondamment ce travail qui a bénéficié par ailleurs des recherches et des multiples contributions de politologues, d?historiens ou de journalistes, marocains en majorité, mais aussi européens ou américains.

    Enfin, la consultation des archives du Quai d?Orsay, hélas limitée dans le temps puisque les dernières trente années ne sont pas encore ouvertes, a permis à l?auteur de mieux mesurer le poids de la France dans les années décisives qui ont suivi l?indépendance.

    Une synthèse irremplaçable sur un demi-siècle d?histoire du royaume chérifien, maillon fort de « l?Occident arabe ».

    Les officiers de Sa Majesté

    Pour la première fois depuis l’indépendance du royaume, voici cinquante ans, un officier marocain ose parler de l’armée marocaine. Avec une franchise brutale, à la mesure de ses désillusions Créées au printemps 1956 et placées immédiatement sous les ordres du Prince héritier Moulay Hassan, futur Hassan II, les Forces armées royales (FAR) comptent alors de nombreux officiers de valeur, monarchistes sans états d’âme. Mais, rapidement, un profond malaise s’installe dans cette armée de qualité dont une partie importante de la hiérarchie supporte de plus en plus mal les excès et dérives du jeune Hassan II. Ces fortes tensions sont à l’origine des deux tentatives de coup d’Etat en juillet 1971 et en août 1972. C’est à cette époque que le lieutenant Mahjoub Tobji, alors âgé de 26 ans, entend avec stupéfaction un monarque miraculeusement épargné « conseiller » à plusieurs centaines d’officiers de « faire de l’argent, pas de la politique ». Un nouveau type d’officier, affairiste et opportuniste, fait ainsi son apparition. Patriote exigeant, Mahjoub Tobji assiste, impuissant et révolté, à la lente dégradation d’une institution qui représentait toute sa vie. Sur le front du Golan ou au Sahara occidental, il tente d’oublier la triste réalité, mais est presque toujours rattrapé par les combines et les petites ou grandes lâchetés de sa hiérarchie. Aide de camp, à son corps défendant, du très puissant général Dlimi, il est arrêté quelques jours après l’assassinat de ce dernier en janiver 1983. Il découvre alors la face la plus sombre du régime : tortures, harcèlement, manipulations, corruption… Une rencontre étonnante avec Hassan II, à Paris où il a réussi à fuir, lui permet de regagner le Maroc en décembre 1985. Mais sa carrière militaire est terminée. Il ne recevra plus jamais d’affectation ou de promotion et restera commandant plus de vingt-cinq ans jusqu’à sa retraite, en 2002. Ces vingt dernières années ont laissé à Mahjoub Tobji beaucoup de temps pour réfléchir à son expérience passée. Les contacts qu’il a conservés avec différents camarades lui ont permis d’être tenu régulièrement informé de l’état de la troupe. Pour pouvoir écrire librement, il s’est installé en Europe. Il espère de tout coeur que le jeune roi Mohammed VI, fort de sa légitimité, pourra enfin donner un coup d’arrêt aux calamités qui frappent le pays et menacent ses institutions les plus représentatives, à commencer par son armée.

    Le Roi prédateur 

    Mohammed VI, roi du Maroc, est désormais le premier banquier, le premier assureur, le premier entrepreneur de bâtiments de son pays. Il y joue un rôle dominant dans l’agro-alimentaire, l’immobilier, la grande distribution, l’énergie et les télécom. La fortune personnelle du souverain a quintuplé depuis son accession au trône, et le magazine Forbes le classe désormais parmi les personnalités les plus riches du monde. Que s’est-il donc passé au Maroc depuis l’avènement du fils d’Hassan II ?

    Par le biais des holdings que contrôle la famille royale, avec l’aide du secrétaire particulier de Sa Majesté et la complaisance de la Cour, c’est à une véritable mise en coupe réglée de l’économie du royaume que l’on assiste depuis plus de dix ans. Et si l’absolutisme royal selon Hassan II visait à assurer la pérennité de la monarchie, la structure de gouvernement mise en place par son fils est tout entière tendue vers l’accaparement privé.

    Au terme d’une minutieuse enquête de terrain, d’un examen fouillé des dossiers sensibles, de nombreuses rencontres avec les principaux témoins de cette royale prédation, voici ce système, et les hommes qui en tirent les ficelles, pour la première fois mis au jour. Voici comment le souverain d’un des régimes désormais les plus menacés par la vague démocratique dans les pays arabes a transformé ses sujets en clients, l’Etat en machine à subventionner les intérêts de la famille royale, et notre pays en complice d’un désastre politique et moral auquel contribue, à son corps défendant, le contribuable français.

    Catherine Graciet et Eric Laurent sont journalistes. Elle est l’auteur (avec Nicolas Beau) de Quand le Maroc sera islamiste (2006) et de La Régente de Carthage (2009). Il a notamment publié La Guerre des Bush (2003) et La Face cachée du pétrole (2005).

    Tags: Maroc, Mohammed VI, Hassan II, livres interdits, censure, presse,

  • Maroc : « Pourquoi la princesse Lalla Salma se cache-t-elle ? » (journal néerlandais)

    La princesse Lalla Salma, épouse du roi Mohammed VI du Maroc, ne s’est pas présentée en public depuis presque un an et demi. Que se passe-t-il avec Lalla Salma ? Que se passe-t-il au tribunal marocain ? La rumeur court parfois à plein régime. C’est également le cas ces dernières semaines.

    Tant lors de la récente visite d’État du couple royal espagnol que lors de la visite du prince Harry et du prince Meghan au Maroc, Lalla Salma s’est fait remarquer par son absence. Toutefois, le tribunal marocain reste silencieux dans toutes les langues.

    Mystère

    Alors que la presse internationale spécule abondamment sur la mystérieuse disparition de la princesse, les médias marocains restent remarquablement silencieux. Les informations selon lesquelles le roi est divorcé et que Lalla Salma réside principalement à l’étranger n’ont jamais été confirmées ou niées. Les médias officiels marocains ne risquent pas la spéculation par crainte de représailles.

    La disparition de la princesse Lalla Salma est d’autant plus frappante qu’elle a été la première épouse d’un monarque marocain qui a également exercé des fonctions publiques. Elle se produit régulièrement en public dans son pays et à l’étranger. Non seulement pour les événements liés à sa fondation pour la recherche sur le cancer, mais aussi pour les affaires internationales officielles telles que l’inauguration du roi Willem-Alexander.

    Blauwbloed

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Lalla Salma, divorce,

  • Maroc : La villa achetée par Lalla Salma en Grèce

    La désormais ancienne première dame du Maroc, Lalla Salma s’est offert à la ville grecque de Kea une villa à 3,8 millions d’euros.

    Alors que les Rifains sont condamnés à 20 ans de prison pour la simple raison d’avoir demandé la construction dans leur région d’un hôpital et une université, l’ex-princesse Salma Bennani a dépensé l’équivalent de deux hôpitaux et trois universités en ce que la presse grecque a qualifié de « premier investissement généreux sur le territoire grec en achetant il y a quelques jours une villa de luxe sur l’île de Kéa (archipel des Cyclades, ndlr) ». Une information rapportée au mois de mai 2018 par le média grec Athens Magazine, indiquant que la villa a été vendue à 3,8 millions d’euros.

    Une résidence de rêve avec un style unique, entourée d’un jardin de plus de deux hectares (5 acres).

    Selon la source citée « Le bâtiment est unique, alliant architecture originale et luxe. La maison dispose de sept chambres, neuf salles de bain et une piscine de taille presque olympique.»

    La villa jouit d’une vue spectaculaire sur la mer Égée, un paysage naturel combiné avec des installations et des équipements modernes : piscines, garages, entrée arrière discrète.

    La maison de vacances choisie par la femme du roi du Maroc impressionne : c’est l’une des plus belles maisons de l’île, construite en 2008 », poursuit le média grec.

    La luxueuse villa a été conçue par l’architecte Christos Vlachos. Elle a été vendue par un banquier italien.

    Maroc Leaks

  • Journal portugais évoque « l’étrange disparition de Lalla Salma »

    L’étrange disparition de Lalla Salma depuis sa séparation du roi….

    Elle a été photographiée lors d’un acte officiel en décembre 2017, et n’a jamais été revue. Lalla Salma, 40 ans, ingénieure en informatique qui parle trois langues, a brisé les paradigmes en épousant le monarque d’une des maisons royales les plus traditionnelles du monde, où les femmes n’ont jamais joué un rôle majeur. Mohammed VI lui a donné le titre de princesse et, dans un signe de modernité, lui a donné un rôle public représentant la Maison royale.

    Cependant, 17 ans après le mariage, Salma Bennani est partie, sans aucune explication, sans apparaître en public, générant étrangeté et rumeurs diverses.

    Mozah bint Nasser, l’une des femmes de l’ancien cheikh du Qatar, a même essayé de parler à la princesse par téléphone, mais on lui a dit qu’elle n’était pas disponible. Selon des sources liées à la famille royale, d’autres femmes de différentes maisons royales ont également essayé de contacter Salma, mais la réponse était la même. On sait aujourd’hui que les appels téléphoniques, qui n’étaient pas autorisés à répondre, ne sont que quelques-unes des restrictions imposées à la femme qui a été l’épouse du roi du Maroc pendant 16 ans.

    Il y a un an, le magazine ¡Hola ! annonçait la rupture du mariage, mais en fait, trois mois avant la nouvelle, Lalla Salma avait déjà disparu de la vie publique. Comme il n’y a jamais eu d’annonce officielle, beaucoup de Marocains ont douté de la séparation jusqu’à il y a environ un mois, quand le même magazine a publié les images de la visite officielle des rois d’Espagne et, contrairement à la visite précédente, Lalla Salma n’était pas présente. L’une des sœurs du roi a pris la place de la première dame.

    Mohammed VI a fait une séance photo, où il apparaît avec les deux enfants du couple Moulay, 15 ans, et Khadija, 11 ans, toujours selon le magazine ¡Hola ! qui a publié un article sur la vie de la princesse après la séparation, Lalla Salma « devra rester en dehors de la sphère publique, mais reste présente dans la vie des enfants ».

    La presse marocaine compare le sort de la princesse à celui de la mère de Mohammed VI, qui n’est décrite que comme « la mère des princes » et n’a jamais, sauf au mariage d’une de ses filles, refait surface en public. En outre, il est interdit à tous les médias du pays de publier des photos d’elle.

    Source: Lex.pt

  • Excentricités et raretés du roi du Maroc Mohammed VI (Site espagnol)

    Mohamed VI, qui a récemment divorcé de Salma Bennani, a quelques particularités qui font de lui un « monarque » différent.

    Le début du règne de Mohamed VI en 1999 fut une petite mais importante rupture avec ce qui, jusque-là, le pays avait vécu avec le roi Hassan II, son père. Mohamed VI a voulu s’ériger en « monarque » modernisateur, et dans ses presque 19 ans de règne absolue il a introduit une certaine libéralisation économique et sociale au Maroc. En fait, dans la controverse sur la succession, le secteur le plus conservateur de la société préférait son frère cadet, Mulay Rashid, parce qu’ils se méfiaient de Mohammed VI étant considéré comme trop libéral et moderne. Et, en effet, dans ses premières années il a adopté des mesures qui se sont éloignées des vieilles coutumes marocaines et qui ont supposé un engagement avec une société plus ouverte et démocratique. Par exemple, il a immédiatement limogé le ministre de l’Intérieur Driss Basri, la main droite de son père, qui était lié aux violations des droits de l’homme les plus cruelles au Maroc.

    Cependant, cette apparente démocratisation du pays n’était pas si grande, et a donné lieu aux protestations marocaines de 2011, dans le contexte du mouvement du Printemps arabe.

    Ces protestations, contextualisées à un moment de crise économique, nées aussi de la corruption et le mécontentement politique général dans le pays, et il est certain qu’elles ont gagné l’approbation de certaines réformes politiques proposées par Mohammed VI en personne, qui ont réussi à les apaiser momentanément. Mais qui est vraiment ce monarque «moderne» et particulier?

    Travail de «relations publiques».

    Malgré l’apparence démocratique, le Maroc continue d’être aujourd’hui un pays pratiquement dirigé par une «monarchie absolue». De cette façon, le roi est au sommet du système, pouvant dissoudre les Chambres, nommer le chef du gouvernement, présider le Conseil des ministres, etc. Cependant, le véritable pouvoir n’est pas détenu par Mohammed VI. Au Maroc il y a le «MAKHZEN», une sorte de gouvernement de l’ombre, qui contrôle tout. De cette façon, le rôle du roi Mohammed VI est principalement celui des relations publiques, étant l’ambassadeur parfait de son pays en ce qui concerne les relations internationales.

    Mohammed VI parle l’arabe, l’anglais, l’espagnol et le français, et compte tenu des relations étroites que le Maroc entretient avec les Etats-Unis, il est très habituel de le voir dans des photos avec les différents présidents de ce pays.

    De plus, au Maroc il y a une station de radio « Mohammed VI du Saint Coran », fondée en 2004 et avec un grand nombre d’auditeurs, où des sujets principalement religieux et liès au Coran sont traitées.

    Son cadeau à Obama.

    Précisément, ces excellentes relations entre le souverain Alaoui et les présidents américains successifs ont permis de connaître un peu plus en profondeur les goûts de Mohammed VI. A ce titre, il y a lieu de souligner principalement le cadeau que le monarque a fait à Barack Obama en 2016 dans sa dernière année en tant que président et qui est considéré comme l’un des plus coûteux en ce qui concerne les relations diplomatiques. MI a décidé d’offrir à Obama rien de moins qu’un ensemble de bijoux d’une valeur de 100.000 $ !.

    Ce cadeau ostentatoire était composé de 4 articles: une broche en or en forme de fleur, ornée de diamants et de rubis, une montre en or avec des diamants et émeraudes incrustés et deux paires de boucles d’oreilles en or et argent respectivement et avec de pierres précieuses aussi. L’existence du présent trop ostentatoire et probablement inconvenable, n’a pas été connue jusqu’à cette année, mais elle reflète certainement une bonne partie de la personnalité de Mohammed VI.

    Roi sans harem

    Une autre des singularités apportées par Mimi6 lors de son intronisation fut la dissolution du harem royal, quelque chose de très commun dans les feodales Maonarchies arabes. Bien qu’il était d’usage que le prince héritier soit marié avant qu’il ne devienne roi, ce ne fut pas le cas du monarque alaouite, qui a épousé Salma Bennani en 2002, trois ans après le décès de son père. Bennani, 15 ans plus jeune que lui, n’appartenait pas à la noblesse: Elle était ingénieur en informatique, et sans doute son image et sa présence ont contribué à moderniser le pays.

    Pendant le règne de Hassan II, aucune de ses deux femmes n’a jamais paru en public. Cela n’a pas été le cas de Lalla Salma, nom que Bennani a acquis après le mariage. L’ex-épouse de Mohammed a non seulement décidé de paraître publiquement sans voile et avec son visage à découvert, en exhibant toujours ses cheveux roux caractéristiques, mais a également poussé ohammed VI à mettre fin au harem. En effet, alors que le harem de son père se composait de plus de 50 femmes, en plus des jeunes filles reçues habituellement comme « cadeau », apparemment Lalla Salma aurait posé comme condition pour son mariage que Mohammed VI passe à la monogamie, ce que le souverain a fait sans rechigner.

    Un divorce commenté

    Malgré que le mariage de Mohammed VI et Salma Bennani n’était pas un événement célébré en excès (au moins publiquement) en raison de la situation economique que traversait le pays, leur divorce, annoncé en mars 2018, a été très commenté. Le couple a eu deux enfants, le Prince Mulay Hasan, né en 2003, la Princesse Lala Khadija, venue au monde en 2007. Il n’y a absolument pas d’antécédents de monarques marocains qui ont divorcé. Donc ce fait marque sans aucun doute le caractère d’un roi contemporain.

    Le divorce de Mohammed VI et Lalla Salma a apporté avec lui quelques inconnues, principalement ce qu’elle allait devenir après cet épisode. En outre, il a ravivé des rumeurs qui pèsent sur le monarque depuis longtemps, celles liées à son orientation sexuelle. Il se trouve qu’autour de Mohammed VI ont toujours émergé, d’une manière ou d’une autre, des informations qui pointeraient vers son homosexualité. On raconte que lorsqu’il était étudiant à Bruxelles, il fréquentait régulièrement et selon plusieurs témoignages, des bars d’ambiance gay, et que Hassan II avait même engagé un espion pour suivre ses traces. Ce fait serait une autre des raisons pour lesquelles le peuple marocain préférait son jeune frère pour l’accès au trône.

    Un roi absent mais aimé

    Certaines des critiques que Mohammed VI a reçues tout au long de son règne sont celles liées à ses absences connues. Certains attribue cela à la rumeur citée. D’ailleurs, en 2014, un livre controversé a été publié, « Mémoires d’un soldat marocain », qui parlait des évasions fréquentes du monarque en Amérique du Sud. En outre, récemment, Mohammed VI a passé plus de deux mois hors du Maroc, puisqu’il a dû subir une intervention chirurgicale à cause d’une arythmie cardiaque.

    Paris a été la destination choisie par le souverain pour mener à bien cette opération, un fait qui a été mis en cause dans son pays, puisque certains ne comprennent pas qu’il n’ait pas été opéré au Maroc. Malgré ces absences, Mohammed Vi est un roi respecté et admiré par son peuple et sa personne n’a jamais été questionnée à haute voix. D’ailleurs, sa proximité, qui ne correspond pas tout à fait à son pays, l’a conduit à mériter le titre de «roi des selfies».

    La page Facebook qui lui est dédiée

    Cette relation entre Mohammed VI et la photographie est l’un des aspects les plus curieux qui entourent du monarque. Certains le qualifient d’excentrique, pour avoir posé à plusieurs reprises pour des couvertures de magazines tels que « Time » ou « Tel Quel »; d’autres mettent en avant sa proximité, alimentée principalement par des milliers de photos personnelles d’une page Facebook dédiée au monarque. En effet, Mohammed VI dispose d’un réseau social avec un compte qui porte le nom de «Roi du Maroc» créé par le jeune Soufiane El Bahri, que certains considèrent comme son photographe personnel.

    Sur cette page vous pouvez trouver de nombreuses photos du monarque, des selfies avec meme des gens ordinaires dans la rue mais aussi des photos de ses vacances privées avec sa famille.

    Il est et restera un mystère comment ce jeune de 27 ans arrive à obtenir ces instantanées du Roi Mohammed VI alors que même les paparazzi ne peuvent parfois les obtenir. Et encore moins, connaissant le contrôle exercé par la Maison Royale du Maroc sur toutes les informations qui circulent à propos du monarque dans les médias.

    Le jeune homme, qui est devenu très célèbre grâce à cela, a été interrogé à plusieurs reprises sur ce mystère. En 2016, il a affirmé que les photos étaient fournies par les personnes photographiées elles-mêmes, cependant, il y a quelque chose qui cloche avec les instantanées les plus personnelles. «C’est un secret», a-t-il déclaré. Quoi qu’il en soit, grâce à ces photos, il a été possible de connaître une facette complètement inconnue et quotidienne du Roi du Maroc, puisque dans « l’album » on peut le voir jouer de la guitare, au billard ou se promenant dans la rue comme n’importe quel touriste. Sans doute, Mohammed VI est et continuera d’être un monarque différent et mystérieux.

    Bekia.es

    Tags : Maroc, Mohammed VI, homosexualité, gay, Lalla Salma,

  • Norvège : la TV-2 se demande où est passée la princesse Lalla Salma du Maroc?

    Rappellant que « l’épouse du roi Mohammed VI n’a pas été vue en public depuis un an et demi », la chaîne de télévision norvégienne TV-2 s’esr demandé « où est-elle allée? ».

    « Elle est rapidement devenue une princesse sortante, souvent visible en public. Mais depuis octobre 2017, elle n’a pas été vue. Et peu de médias ont eu tendance à parler de sa disparition non plus », affirme-t-elle.

    « Des rumeurs ont circulé sur ce qui aurait pu se passer. Certains se demandent si la princesse a déménagé aux États-Unis. D’autres pensent qu’elle a déménagé en Grèce, où elle aura une maison. D’autres ont dit qu’elle se trouvait toujours à Rabat, la capitale marocaine », dit-on.

    La chaîne relève que Lalla Salma « n’a pas été photographiée depuis longtemps » et qu’elle était vue « comme une femme très éduquée, qui a tenu pendant de nombreuses années une grande notoriété ». « Elle était considérée comme une personne qui ferait beaucoup pour les femmes et la famille royale. Elle a également attiré l’attention à travers sa lutte pour les droits des femmes et son travail pour aider les victimes du cancer. Mais maintenant elle a disparu », ajoute-t-on.

    TV-2 rappelle que « récemment, il y a eu plusieurs visites officielles où elle n’était pas présente. Lorsque le couple royal espagnol a réalisé une visite d’État le mois dernier, ce sont les sœurs et le frère du roi Mohammed qui ont accueilli le roi. Rien n’a été dit à propos de la princesse marocaine. Le prince Harry et la duchesse Meghan se sont récemment rendus au Maroc pour le compte du gouvernement britannique. Même alors, la princesse Lalla Salma ne s’est pas présentée. Ensuite, les médias britanniques ont essayé de demander où se trouvait la princesse. Mais ce n’était pas populaire et était considéré comme impoli, conclue-t-il.

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  • La double vie présumée mine le trône du roi jet-setter marocain: « Il était un client fidèle des bars gays à Bruxelles »

    Lorsque le prince britannique Harry (34 ans) et sa femme enceinte Meghan (37 ans) se rendent dans cet État, cela favorise généralement votre popularité. Ce n’est pas le cas au Maroc, où le roi Mohammed VI (55 ans) a reçu beaucoup de questions au lieu d’être acclamé. Car où était son épouse, la princesse Lalla Salma (40 ans)? Son absence fait éclater les rumeurs sur sa nature.

    Depuis octobre 2017, la princesse Lalla Salma a de nouveau fait une apparition en public. Ses fonctions de maîtresse de la maison ont été reprises lors de la récente visite de Harry et Meghan au Maroc par le prince Moulay Hassan, successeur de Mohammed. Lalla Salma aurait quitté le palais royal il y a un certain temps, et les nombreux commentaires sur les causes de tensions dans le pays où l’homosexualité est très difficile.

    Début prometteur

    Il y avait déjà un grand mécontentement dans la politique marocaine lorsque le roi décida d’inclure Pierre Bergé, figure de proue du mouvement gay français et ami de la défunte icône de la mode Yves Saint Laurent, au rang des chevaliers de l’Ordre du Ouissam alaouite, Maintenant que Mohammed n’a même plus d’épouse pour entretenir l’apparence d’une vie hétérosexuelle, il est supposé qu’il devra démissionner dès que le prince héritier aura atteint l’âge de la majorité. Bien que de nombreux gays marocains opprimés espèrent que Mohammed restera sur le trône après son coming out.

    La carrière politique du roi Mohammed VI a toutefois commencé de manière prometteuse. Il y a vingt ans, après la mort de son père dictatorial Hassan II, il a pris une bouffée d’air frais. Les attentes étaient grandes, certainement lorsque Mohammed a également épousé la belle informaticienne Salma Bennani. La propre mère de Mohammed, Latifa, une princesse berbère, menait la vie cachée d’une femme de harem. Lalla Salma, de son côté, a tout mis en œuvre pour améliorer l’image du Maroc en tant que pays islamique progressiste. Elle a symbolisé comme nul autre la modernisation préconisée par Mohammed. Même à son mariage, Salma ne portait pas de foulard. Elle a reçu le titre de « princesse », une première pour le Maroc, et a accompli des missions officielles au Maroc et à l’étranger, faisant d’elle la première vraie femme au monde dans un pays islamique. Mais leur conte de fées ne dura pas. Selon certaines sources, le couple a divorcé en silence, il y a deux ans de cela

    Grand propriétaire

    La popularité de Mohammed s’est également détériorée pour une autre raison. Le monarque semble moins se préoccuper des problèmes de son peuple que de ses plaisirs. On l’appelait autrefois le « roi des pauvres », mais en réalité, il jette les dirhams à la vitesse de la lumière. Le monarque possède une grande partie de l’économie marocaine: c’est un grand propriétaire foncier et un important producteur de produits agricoles. De plus, il utilise son influence politique pour devenir encore plus riche. Avec une fortune estimée à 5 milliards d’euros, il figure dans la liste Forbes des super-riches royaux, parmi les milliardaires du pétrole tels que le sultan de Brunei et le roi d’Arabie saoudite. Mohammed VI peut vraiment vivre comme un prince des contes de fées des mille et une nuits.

    Bain de sang

    Avant de succéder à son père Hassan, décédé à l’âge de 70 ans, le prince héritier marocain Sidi Mohammed était l’un des célibataires les plus recherchés au monde. Le prince semblait être ami avec presque tout Hollywood. Il a été repéré partout alors qu’il portait une paire de lunettes de soleil à la mode sur le nez et un costume à la mode flashy autour de son torse robuste dans une autre supercar pour un prochain rendez-vous mondain. Les Marocains attendaient donc beaucoup de leur prince, qui semblait résolument opter pour une vie moderne inspirée du modèle occidental: le roi Hassan II ne prêtait pas une attention particulière à la succession de son fils aîné et, ce qui était surprenant, donnait plus de confiance à de nombreux Marocains. Hassan II a qualifié son fils aîné de faible, qui ne pourrait jamais devenir un roi décisif. En 38 ans de règne sur le trône, le patriarche dictatorial avait répondu à toutes les critiques formulées à l’encontre de son régime par un bain de sang. Hassan ne pouvait pas comprendre qu’un monarque puisse aussi paraître sympathique. Ce sont surtout les rumeurs sur la nature de Mohammed qui ont inquiété le vieux monarque.

    Par exemple, il a été murmuré que Mohammed avait reçu une quantité impressionnante de compagnies masculines bien bâties dans son palais Les Sablons à Salé. Hassan, inquiet, a laissé son fils suivre quand il a effectué un stage à Bruxelles avec le président Jacques Delors de la Commission européenne. Les rapports de ses espions ne le rassurent pas: Mohammed est plus souvent vu dans les bars gays de Bruxelles que dans les locaux de l’administration européenne. L’entourage royal était silencieux à ce sujet, mais l’élite de la capitale de Rabat était bien consciente de la vie princière.

    Assassiné?

    La mort de Hassan à l’été 1999 a provoqué une grande agitation parmi les chefs religieux, militaires et politiques du Maroc. Peut-être ont-ils lancé la rumeur selon laquelle le prince héritier serait responsable de la mort de son père, afin de mettre hors-jeu Sidi Mohammed. Les ragots surgissent encore aujourd’hui, aussi improbable soit-il. Après tout, l’ancien gel a été admis à l’hôpital avec une infection pulmonaire lorsqu’il est décédé d’une crise cardiaque. Les jeunes marocains attendaient beaucoup du roi branché de 36 ans qu’ils appelaient super cool à l’ouest.

    Les premières mesures du roi Mohammed VI ont également répondu à ces attentes. Il a mis les conseillers de son père à la porte. Il mit fin au harem dans lequel le roi Hassan II maintenait plus ou moins ses cinquante concubines emprisonnées. Et il entreprit une tournée du pays et fut reçu partout avec enthousiasme. Ses fiançailles avec la princesse progressiste Lalla Salma ont été la cerise sur le gâteau.

    Chômage

    Après la naissance de leurs deux enfants, Moulay Hassan et Lalla Khadija (12 ans), Mohammed et Salma se sont fait photographier le bonheur de sa famille. Le roi avait prévu dans la loi que les femmes marocaines pouvaient choisir leur propre épouse et qu’elles pouvaient demander elles-mêmes le divorce. Malheureusement, d’autres innovations n’ont pas été proposées et les réformes économiques indispensables attendent toujours inutilement. Même aujourd’hui, il y a encore beaucoup de pauvreté, de chômage et d’analphabétisme au Maroc, de sorte que Mohammed est de plus en plus critiqué dans son propre pays. Surtout qu’il réside rarement dans ce pays.

    Le roi a un palais dans presque toutes les villes du Maroc, mais sa résidence préférée est dans le village français, Betz. Il y possède un château de conte de fées dans un parc de 70 hectares. Ses pur-sang arabes sont dans l’écurie, tout comme une partie de sa très chère collection de voitures de sport. Mohammed a complètement modernisé l’immense château depuis vingt ans. Vingt Bessins ( habitants de Betz) travaillent à plein temps sur le domaine royal. Mais si Mohammed s’y installe, quarante autres personnes doivent signer la clause de confidentialité stricte qu’il demande à son personnel. Et par conséquent, il semble peu probable que quelqu’un de la cour de Mohammed puisse dévoiler où se trouve la princesse Lalla Salma de nos jours.

    Het Laatste niews, 24 mars 2019

  • traverse la pire crise depuis l’intronisation de Mohammed VI (journal espagnol)

    Selon le journaliste espagnol Ignacio Cembrero, “le règne de Mohammed VI traverse la pire crise depuis son intronisation il y a 19 ans”.

    Cembrero qui s’exprimait dans un entretien accordé au site Cuarto Poder, a indiqué que la monarchie marocaine a connu “une autre crise, celles des dénommés printemps arabes, mais les autorités l’ont résolu avec habilité”. “La crise actuelle, poursuit Cembrero, n’est pas finie, il y a de nombreuses régions du Maroc avec beaucoup de pression couverte par les forces de sécurité. On ne sait pas combien cela va durer”.

    “En plus de cela, signale l’ancien correspondant d’El Pais au Maroc, il y a un phénomène très intéressant qui est le boycott aux trois grandes marques qui a débuté le 20 avril. Après trois mois, il y a eu beaucoup de dégâts, notamment chez l’entreprise de stations d’essence qui appartient à un ministre ami du roi”.

    Au sujet des relations entre Madrid et Rabat, Cembrero a déclaré que le Maroc estime que le PSOE est son meilleur allié en Espagne. Mais, “Sanchez est arrivé au pouvoir avec les votes de Unidos Podemos et ERC, deux partis qui font des soucis au Maroc”.

    Concernant le flux massif de migrants dans les côtes espagnoles, Cembrero estime que les marocains y trouvent une opportunité d’arracher de l’argent à l’UE et l’Espagne et rappeler au gouvernement socialiste qui vient d’arriver au pouvoir « combien l’Espagne dépend du Maroc en matière d’immigration, terrorisme et Ceuta et Melilla ».

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Espagne, Ceuta et Melilla, PSOE, PP, Podemos, ERC