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  • Le Rôle de l’Algérie au Sahel, selon une note confidentielle de la diplomatie marocaine

    L’Algérie s’appuie souvent sur les structures de l’Union africaine pour faire passer sa pensée à l’égard des questions africaines notamment celles relatives à la paix et à la sécurité. Elle alimente une vision hégémonique dans la région par la création de groupements et coalisions, visant à empêcher le Maroc de jouer son rôle au service de la Sécurité et du Développement au Sahel.

    A cet effet, l’Algérie fait partie du Comité d’Etat-Major Opérationnel Conjoint. Il s’agit d’une structure militaire d’état-major créée le 21 avril 2010. Elle est basée à Tamanrasset et regroupe des forces armées de plusieurs pays du Sahel sous l’égide de l’Algérie pour « mener des opérations de localisation et de destruction des groupes terroristes ». S’y sont associés le Mali, le Niger et la Mauritanie. Ce Comité reste une Coquille vide, du fait que les pays du Sahel sont dépourvus d’une forte armée, d’autant plus que la constitution algérienne interdit l’Armée d’intervenir en dehors du territoire du pays.

    Alger abrite également le siège de l’Unité de fusion et de liaison. Créée le 6 avril 2010, cette structure coordonne l’action de lutte contre le terrorisme et mène une propagande contre ses méfaits. La création de l’UFL est une application des recommandations des ministres des Affaires étrangères en mars 2010 des sept pays concernés par la question terroriste dans le Sahel. Il s’agit de l’Algérie, de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso, de la Libye, du Mali et du Tchad. Cette unité a pour mission de collecter, de traiter et de diffuser des renseignements sur l’activité terroriste. Le Nigeria a adhéré à l’instance en novembre 2011.

    L’Algérie est membre du Processus de Nouakchott, qui a été initié par la Commission de l’Union africaine en 17 mars 2013 et a pour objectif de renforcer l’échange d’information, la sécurité aux frontières ainsi que le renforcement des capacités des services de sécurité et de renseignement dans la région sahélo-saharienne.  Onze pays sont partie prenante de ce Processus: l’Algérie, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, et le Tchad.

    L’Algérie entretient de bonnes relations avec les pays du Sahel. Elle a tenu le 18 mars avec le Tchad la 3ème commission mixte et a conclu avec ce pays sept accords de coopération.

    Quant à ses relations avec le Mali, l’Algérie ne cesse de se chercher des moyens pour écarter le Maroc de la médiation dans la crise malienne. De ce fait, elle soutient Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, qui annoncé d’Alger la création de la Coalition du Peuple pour l’Azawad (CPA). Cette personnalité ….

    Sur le Plan religieux, l’Algérie cherche à concurrencer le Maroc en instrumentalisant certaines personnalités religieuses algériennes, notamment adoptant la Tijania, à savoir M. Khalaoui Cheikh Mousa, qui a récemment effectué une visite à Darfour, oû il a été accueilli à bras ouvert par les autorités religieuses soudanaises. Il se veut une coopération bilatérale avec les pays du Sahel

    Source : note confidentielle de la diplomatie marocaine

    Tags : Maroc, Algérie, Sahel, Mali, Tchad, Niger, Mauritanie,

  • Pourquoi la France se tait sur le trafic du cannabis du Maroc au Sahel ?

    La France porte à bout de bras le Maroc, un pays considéré par Paris comme un allié. Grâce à l’Elysée, Rabat est devenu premier pays africain à obtenir un « statu avancé » avec l’UE.

    Cette alliance franco-marocaine est négative pour le Sahel, la région que la France prétend protéger contre le terrorisme, alors que son allié, le Maroc, est le principal fournisseur du cannabis dont les saisis constituent plus de 80 % des saisis réalisées durant les dernières années.

    En vue de défendre ses intérêts au Sahel, la France protège le Maroc, un narco-Etat dont les citoyens ont terrorisé l’Europe et le Proche Orient et dont les revenus de hashich équivalent à 23 % du PIB marocain.

    Selon le dernier rapport de l’ONUDC, «le Maroc figure comme pays d’origine dans 83% des cas signalés par les pays de la sous-région» et d’Europe occidentale et centrale (43% des cas). «Une partie de la résine de cannabis d’origine marocaine est également acheminée vers l’Europe de l’est et le sud-est de l’Europe», poursuivent les rédacteurs du rapport.

    Le Maroc est une des principales armes de la France pour s’infiltrer en Afrique et tous ses services sont mises à disposition de l’Hexagone en vue de continuer d’imposer le diktat de la françafrique. Et un de ses moyens est le terrorisme et le trafic de drogue pour le financer. Maintenant que les voix protestataires contre la présence française en Afrique se sont levées, Rabat et Paris ont augmenté sensiblement les opérations de déstabilisation terroriste dans le but de pousser les dirigeants de la région à réclamer la « protection » de la France.

    Tags : France, Maroc, trafic de drogue, cocaïne, cannabis, haschich, Kif, Sahel, Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso, Paris,

  • Interview d’Alain Juillet : « Les néocons français vont souvent plus loin que les Américains »

    INTERVIEW EXCLUSIVE : Ex-numéro 2 de la DGSE, ancien haut responsable chargé de l’intelligence économique au sein du SGDN, actuellement senior advisor au sein du cabinet Orrick Rambaud Martel, Alain Juillet nous fait l’honneur d’être le premier expert à répondre aux questions de Deep-News.media. Éminent spécialiste du Renseignement, ayant des décennies d’expérience dans ce domaine, Alain Juillet a le mérite de ne pas avoir la langue dans sa poche. Son franc-parler sur les questions les plus sensibles est en parfaite adéquation avec la philosophie de Deep-News.media. Nous avons donc le plaisir de vous dévoiler cette première interview décapante, tout en vous signalant que d’autres personnalités tout aussi intéressantes répondront à nos questions dans les prochaines semaines.

    Maxime Chaix : Dans The Economist, le Président Macron a reconnu que les récentes guerres de changement de régime soutenues par les néoconservateurs et les partisans du droit d’ingérence avaient engendré des catastrophes. En août dernier, il avait mis en garde ce qu’il a nommé l’« État profond » contre toute tentative de blocage de ses initiatives de rapprochement avec la Russie. Plus récemment, il a fustigé l’OTAN dans sa forme actuelle, évoquant sa « mort cérébrale » à la suite de l’intervention turque au Nord-Est de la Syrie. Quel regard portez-vous sur ces déclarations?

    Alain Juillet : On ne peut pas reprocher au Président Macron de dire une vérité gênante : toutes les guerres que les États-Unis et nous-mêmes avons mené au nom du droit d’ingérence et de la mise en place de la démocratie à l’occidentale ce sont révélées catastrophiques par rapport à nos objectifs : la Libye, le Kosovo, l’Irak, la Syrie en sont la démonstration. Après la chute du mur de Berlin et la disparition du bloc soviétique, l’OTAN a changé de périmètre et d’objectifs et ne répond plus à nos besoins car c’est une alliance avec des visions stratégiques différentes entre les anciens pays de l’Est devenus européens, la Turquie, et les pays du Sud qui, à part la France et l’Angleterre, ne veulent pas assurer leur part des dépenses comme l’a rappelé le Président Trump. Les États-Unis veulent une OTAN aux ordres pour mener la politique américaine. Les pays du Nord veulent une alliance défensive contre la Russie. Les autres la considèrent comme une armée supranationale qui évite de s’impliquer dans un effort de défense. Quand le Président Macron parle de se rapprocher de la Russie, il ne fait que reprendre l’idée du Général de Gaulle d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural. Il reprend également celle du Président Mitterrand, qui avait bien compris ce qui allait se passer après la chute du mur de Berlin. Elle est évidemment combattue par l’Allemagne, les pays du Nord de l’Europe et les néoconservateurs français, qui vont souvent plus loin que les Américains.

    MC : En 2016, dans une interview à Paris Match, vous aviez déclaré que l’État français s’était fait « manipuler en aidant des gens, prétendument rebelles, alors qu’en réalité il s’agissait d’équipes d’al-Qaïda poussées par des pays du Golfe [en Syrie]. » Vous aviez ajouté que nos services de renseignement faisaient remonter la présence d’al-Qaïda dans cette rébellion à nos dirigeants politiques, qui ne les ont pas écoutés. Comment peut-on expliquer un tel aveuglement, d’autant plus que nos services spéciaux coopéraient en Syrie avec la Turquie et les puissances du Golfe, qui étaient accusées de financer et de soutenir différents groupes djihadistes ?

    AJ : Lorsque l’on remonte au début de l’histoire de la guerre en Syrie, on voit qu’elle a été le résultat du croisement de trois problèmes très différents : la migration vers les villes de la population rurale qui n’avait pas été anticipée et a créé de gros problèmes sociaux dans les zones périphériques des grandes villes ; la volonté étrangère de mettre au pouvoir les Frères Musulmans dans le cadre d’un « printemps arabe » à la syrienne, comme cela avait été fait en Tunisie, en Égypte et en Turquie ; et la décision de Bachar el-Assad de choisir le projet de gazoduc iranien au détriment du gazoduc qatari. 1 Le premier a réellement généré des rebelles, les deux autres inspirés de l’étranger ont armé des combattants dont la suite de l’histoire a montré que la grande majorité était des islamistes. Là-dessus se sont greffés des combattants irakiens venus de la zone sunnite qui ont été très vite fédérés par Daech. Au début, on a parlé d’une « Armée Syrienne Libre » alors qu’elle ne représentait qu’une faible partie des combattants. Or, cette fable permettait aux Occidentaux, dans le cadre de l’opération Timber Sycamore, d’injecter du matériel militaire en quantité sans se poser de questions vis-à-vis des katibas dont chacun savait qu’elles étaient financées ou aidées par la Turquie, l’Arabie saoudite et d’autres puissances du Golfe.

    Les services de renseignement comme la diplomatie ne connaissaient que partiellement la situation. En effet, ils n’avaient plus de contact avec les loyalistes et recevaient par leurs alliés du Moyen-Orient des informations tendancieuses. Pour ceux qui connaissaient la situation réelle, il est évident que les services étant mal renseignés, ils ont donc mal informé l’État. On a pu l’observer quand le Président Obama – qui avait des informations de meilleure qualité –, refusa de suivre le Président Hollande après l’attaque chimique de la Ghouta en août 2013, ou quand la Russie est entrée en guerre deux ans plus tard. La question à laquelle les historiens devront répondre sera de savoir si les informations reçues par les services étaient incomplètes, ou si c’est le système et ses dirigeants qui ne voulaient pas voir la réalité en face pour d’autres raisons.

    MC : Depuis avril 2015, un nombre restreint de journalistes français – dont Régis Soubrouillard, Georges Malbrunot et Claude Angeli –, ont dénoncé la cobelligérance de la France au Yémen, soit le fait que nos services de renseignement épauleraient l’Arabie saoudite et les Émirats Arabes Unis dans leur offensive. De son côté, l’État français nie toute implication directe dans ce conflit, alors que les journalistes en question ne se sont jamais rétractés. Selon vous, la France est-elle directement engagée dans la guerre au Yémen (renseignement satellitaire, aide au ciblage, appui des troupes émiraties par nos Forces spéciales…) ? Ou s’agit-il d’un soutien exclusivement matériel en faveur de l’Arabie saoudite et des Émirats via nos ventes d’armes ?

    AJ : Il faut s’entendre sur les mots. La France ne s’est pas engagée militairement au Yémen. Elle l’affirme et jusqu’à maintenant personne n’a pu faire la preuve du contraire sur le terrain, y compris les journalistes dont vous parlez. Par contre, ayant vendu du matériel militaire à l’Arabie saoudite et aux Émirats, elle doit assurer la formation des personnels locaux et la maintenance lourde sur une longue période, avec des effectifs dédiés à cet effet. Dans ce cadre, si l’Arabie met ses canons à la frontière et tire sur des objectifs au Yémen, on est obligé de reconnaître que le matériel est utilisé pour faire la guerre – mais n’est-ce pas la destination de ce type d’armes ? Par contre, cela ne permet pas de dire que les Français font la guerre. De même pour le renseignement satellitaire : former des opérationnels à l’utilisation de ce type de matériel dans des situations réelles fait partie du contrat, mais former n’est pas agir. 2 Derrière, se pose le problème des ventes d’armes à des pays étrangers et ce qu’ils en font à chaque fois qu’il y a un conflit armé.

    MC : Un nombre croissant d’experts estiment que la France est en train de s’enliser au Mali. Dans le même temps, plusieurs sources m’ont fait état de la présence d’anciens combattants du djihad syrien aux côtés des groupes armés terroristes locaux. Entre 2013 et 2016, certains officiers français avaient même affirmé que le Qatar et l’Arabie saoudite finançaient plusieurs milices djihadistes au Mali (Mujao, Ansar Dine…). En clair, nos alliés du Golfe sont-ils engagés dans une guerre par proxy contre la France au Mali, voire dans l’ensemble du Sahel ?

    AJ : Il est certain que l’opération Barkhane n’arrive pas à régler avec 4 500 hommes un problème qui s’étend sur une zone plus grande que l’Europe du Sud. Au départ, dans le Nord du Mali, le gros des djihadistes venait d’Algérie, d’où ils avaient été chassés, et ils s’appuyaient sur une population touareg, majoritairement en opposition avec le pouvoir central, qui voulait pour certains l’autonomie et d’autres l’indépendance. La Libye et les pays du Golfe ont encouragé cette volonté par des aides diverses tandis que nous apportions une aide militaire quand il fallait une solution politique. Notez qu’Iyad Ag Ghali, chef d’Ansar Dine, a été ambassadeur du Mali en Arable saoudite et en est revenu chef rebelle islamiste. Les difficultés en Syrie ont amené des combattants du djihad syrien à se joindre aux katibas locales et ce phénomène s’amplifie. Par contre, le soutien des pays du Golfe en leur faveur diminue du fait de leur nouvelle politique internationale. On ne peut pas dire qu’ils sont contre la France, mais ils voient d’un bon oeil le développement du salafisme dans la zone sahélienne, avec l’espoir de voir l’arrivée de gouvernements amis dans la zone.

    MC : En Libye, l’on peut observer l’un des plus grands désastres de la politique étrangère française de cette dernière décennie. Or, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, le colonel Kadhafi s’était rapproché de la France avant ce conflit. Comment expliquez-vous un tel revirement ?

    AJ : La France était proche de Bachar el-Assad à l’époque du président Chirac, et ce jusqu’à l’attentat contre le Premier Ministre Hariri au Liban. Le changement de politique a été la conséquence d’un événement majeur. En Libye, il n’y a rien eu de tel car les tensions sont récurrentes entre la région de Benghazi et le pouvoir central, comme d’ailleurs avec les autres tribus libyennes que Kadhafi contrôlait tant bien que mal. Personne ne comprend pourquoi la situation réelle du moment justifiait une intervention qui n’avait jamais été faite auparavant. Comme il est impossible de croire que c’est Bernard-Henri Lévy qui a convaincu le Président français, il s’est passé autre chose que l’on découvrira un jour ou l’autre. L’une des clés est sans doute la présence confirmée de katibas djihadistes financées par le Qatar lors du lancement de l’opération militaire. Au-delà du pourquoi de l’intervention militaire, et de sa finalité qui nous a brouillés avec la Russie, il reste que cette campagne fut une victoire militaire sans grand risque qui s’est achevée en désastre politique, car rien n’avait été prévu pour la suite. Nous en payons les conséquences au Sahel, où le pillage des arsenaux militaires libyens a permis d’équiper les djihadistes et groupes touareg ou peuls avec l’armement récupéré.

    MC : Dans le monde occidental, l’approche de la lutte antiterroriste à l’étranger semble être quasi-exclusivement militaire. Or, l’on peut observer que, dans des pays tels que l’Afghanistan ou le Mali, ces opérations ne réduisent pas nécessairement la menace terroriste. Selon vous, existe-t-il d’autres moyens non-militaires de combattre l’expansion du djihadisme ? Par exemple, avons-nous des moyens de pression suffisants vis-à-vis de nos alliés du Golfe pour les dissuader de financer l’islamisme global ?

    AJ : C’est le coeur du problème. Les pays du Golfe, à commencer par l’Arabie saoudite, ont commencé à financer le djihadisme quand ils sont devenus très riches grâce aux cours du pétrole. Après la lutte contre les Russes en Afghanistan, la deuxième étape significative a été l’arrivée des groupes de moudjahidines islamistes dans les Balkans pour défendre et appuyer les populations musulmanes contre les Serbes à la fin des années 1990. À cette époque, l’OTAN n’y voyait pas d’objections. Il a fallu le 11-Septembre pour que les Américains et leurs alliés prennent conscience du risque que ces groupes représentaient par leur prosélytisme et leur application de la Charia. On a alors commencé à lutter contre leur développement avec une intensité variable selon les pays et les intérêts politico-économiques, si l’on se rappelle du choix des Frères Musulmans pour porter le « printemps arabe » ou l’appui aux groupes armés syriens qui se sont révélés djihadistes. L’action militaire peut freiner ou stabiliser l’expansion islamiste, mais la vraie solution est de tarir les sources de financements venant du Moyen-Orient, d’investir dans le développement des régions pauvres soumises à la pression djihadiste, et de faire la promotion d’un Islam « normal » comme il est pratiqué en Indonésie, pays qui compte le plus de musulmans dans le monde. Ceci exige du temps, des moyens et de la volonté.

    Notes de la rédaction :

    1. Selon nous, et bien qu’il le cite dans la suite de sa réponse, Alain Juillet a oublié dans cette liste un quatrième facteur déterminant dans la guerre en Syrie : la volonté saoudienne de renverser Bachar el-Assad par tous les moyens, et ce pour contrer l’influence iranienne grandissante au Levant. Ainsi, comme l’a dévoilé le New York Times en janvier 2016, l’Arabie saoudite a été le principal financeur de l’opération de changement de régime coordonnée par la CIA contre Assad, une campagne qui faisait partie d’un « plus vaste effort de plusieurs milliards de dollars impliquant l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie » – trois États pourtant accusés par des hauts responsables américains d’avoir soutenu la nébuleuse djihadiste au Moyen-Orient, dont l’« État Islamique » (Daech). Pour plus de détails sur cette opération, nous vous recommandons le livre La guerre de l’ombre en Syrie, publié en mars 2019 aux éditions Erick Bonnier.

    2. Nous émettons des réserves sur cette réponse d’Alain Juillet, sachant que l’ambassadeur français au Yémen – qui a certes nié la présence d’officiers français dans la « war room » cogérée par la « coalition arabe », les États-Unis et la Grande-Bretagne –, a néanmoins confirmé que la France fournissait du renseignement satellitaire à l’Arabie saoudite et aux Émirats Arabes Unis dans le cadre de leur offensive yéménite. En outre, ni Claude Angeli, ni Georges Malbrunot, qui sont des journalistes chevronnés, n’ont démenti leurs révélations sur la cobelligérance de l’État français au Yémen. Comme l’avait souligné en avril dernier l’expert des questions de défense Jean-Dominique Merchet, « la guerre, ce n’est pas de savoir la nationalité de l’obus qui va tuer quelqu’un, c’est tout un système de renseignement, de logistique et de formation et c’est ce système qui fait la guerre. Enfin, il est clair que la France participe à ce système saoudien et émirati, en leur fournissant des équipements, de l’information et du renseignement et donc nous sommes engagés, nous avons une part de responsabilité. » Bien que l’on n’en connaisse pas les détails, la cobelligérance française dans ce que Jean-Yves Le Drian a appelé la « sale guerre » du Yémen nous semble être avérée, d’autant plus que nos propres sources dans les milieux de la Défense et du Renseignement nous l’ont unanimement confirmée.

    Source : Deep News Media, 6 jan 2020

    Tags : France, Afrique, françafrique, Franc CFA, FCFA, Barkhane, Sahel, Mali, Niger,

  • Mali: des manifestants veulent le départ des militaires étrangers du pays

    Mali – Niger : IBK et Issoufou acculés par les manifestations contre la France
    Ça devait arriver, ce n’était qu’une question de temps. Les africains se sont révoltés contre le pillage de la France et ses pions africains. Leur révolte est d’autant plus justifiée du fait que les populations du Sahel ne voient aucun progrès dans la situation sécuritaire et la force Barkhane n’a prouvé aucune efficacité dans la lutte contre la menace terroriste. Pire encore, la situation va de mal en pire, notamment depuis que le débat sur le France CFA et la présence de l’armée française en Afrique est devenu quotidien.

    Vendredi dernier, la population de Bamako est de nouveau sortie pour revendiquer le départdes troupes militaires étrangères du territoire malien. À l’appel d’associations et de partis politiques notamment, les manifestants se sont regroupés devant le monument de l’Indépendance de Bamako. De nombreux drapeaux maliens étaient visibles. Des responsables de la société civile et de la classe politique malienne étaient également présents.

    Banderoles, drapeaux et des slogans à gogo la Place de l’Indépendance de Bamako. Des citoyens décidés à chasser les derniers vestiges de la colonisation française. Une colonisation maintenue par des dirigeants sans aucune dignité et qui ne pensent qu’à remplir leurs poches au détriment de la misère d’une population meurtrie par les souffrances.

    Macky Sall, IBK, Alassane Ouattara doivent comprendre qu’il est temps de réagir en défense des intérêts des peuples et non des métropoles.

    Tags : Mali, Niger, France, Barkhane, Françafrique, Sahel, terrorisme,

  • Notre présence au Sahel est moins souhaitée que par le passé (Florence Parly)

    Présence de la France au Sahel : « Nous avons besoin de clarifications » de la part des pays du Sahel, estime Florence Parly

    La ministre des Armées était l’invitée de France Inter samedi matin.

    Un sommet international du G5 Sahel se tiendra lundi 13 janvier à Pau, en présence d’Emmanuel Macron et de ses homologues du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Tchad et de la Mauritanie. « Il s’est développée au cours des dernières semaines une sorte de narrative qui peut laisser penser que la présence de la France [au Sahel] n’est plus autant souhaitée que par le passé, et c’est cela qu’il nous faut clarifier », a affirmé sur France Inter samedi 11 janvier, la ministre française des Armées, Florence Parly. Elle a ainsi appelé à une « clarification » de la part des gouvernements des pays du Sahel.

    « La France souhaite pouvoir poursuivre la lutte contre le terrorisme au Sahel mais à la condition bien sûr que cela soit souhaité et demandé par les pays concernés », a précisé Florence Parly. L’opération Serval, rebaptisée Barkhane a débuté en 2014 et aujourd’hui 4 500 militaires français sont déployés contre le jihadisme dans ces pays. « Ce sont des pays souverains : lorsque nous sommes intervenus en 2013, c’était à la demande du Mali. Si nous sommes présents aujourd’hui, c’est à la demande des gouvernements. Si la mission de l’ONU, la Minusma, est présente, c’est évidemment à la demande des gouvernements », a expliqué la ministre des Armées.

    Je n’ai absolument pas l’intention de porter au pilori tel ou tel, mais force est de constater que dans l’environnement politique, dans le milieu politique de ces pays, il y a des voix qui s’expriment et parfois ces voix ne sont pas contredites par les dirigeants.
    Florence Parly

    Florence Parly a regretté sur France Inter qu’il existe « un certain nombre de déclarations qui sont sans ambiguïté sur le fait que la France pourrait se satisfaire d’une situation sécuritaire qui ne progresse pas ». Sans donner d’exemples concrets, la ministre a dénoncé ces déclarations : « C’est tout à fait mensonger et en tant que ministre des Armées je ne peux évidemment pas accepter que de tels propos puissent être tenus dans la mesure où 41 de nos soldats ont donné leur vie. »

    France TV Info, 11 jan 2020

    Tags : France, Barkhane, Sahel, Mali, Niger, Burkina Faso, terrorisme,

  • L’Algérie: une puissance régionale (site du Parlement Européen)

    L’Algérie, dont le PIB s’élève à 215 milliards USD et dont les réserves de change sont estimées à 186 milliards USD, est la plus grande puissance économique de la région. Son économie se porte bien en raison de sa position de principal producteur gazier et pétrolier d’Afrique du Nord, ce qui a permis au régime d’Abdelaziz Bouteflika de rester stable en dépit de l’instabilité de ces deux dernières années dans les pays voisins comme le Mali, la Libye et la Tunisie.

    Son économie reste extrêmement dépendante des hydrocarbures, qui représentent 98 % de l’ensemble de ses exportations et près de 60 % des recettes publiques. Cette richesse a permis à l’Algérie d’investir dans le secteur de la sécurité – le pays possède le plus gros budget militaire du continent africain – et le gouvernement algérien a pour ambition d’améliorer ses équipements et d’être encore plus efficace dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. Certains experts considèrent que le Département algérien du renseignement et de la sécurité (2) est « l’un des services de renseignement les plus efficaces pour lutter contre Al-Qaïda au Sahel »(3) .

    Même si certaines personnes font également observer que le DRS emploie des méthodes peu orthodoxes dans ses activités de lutte contre le terrorisme, dont l’infiltration des groupes terroristes(4) , la politique algérienne de lutte contre le terrorisme, délibérément intransigeante, résulte de son expérience en matière de conflit armé intérieur qu’elle a acquise au cours des années 90. D’après les estimations, la guerre civile entre le régime militaire algérien et les groupes islamistes armés a fait à l’époque 200 000 victimes et a façonné l’approche de cet État d’Afrique du Nord en matière de lutte contre les groupes terroristes.

    Compte tenu de cette expérience, l’Algérie est devenue un allié important des États-Unis et de nombreux pays de l’UE, tels que la France, dans la lutte contre le terrorisme au Sahel depuis le début des années 2000. On peut citer parmi les exemples de collaboration dans ce domaine l’initiative pansahélienne de 2002, qui est devenue le partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme en 2005 et qui est actuellement coordonnée par le commandement militaire américain pour l’Afrique (AFRICOM) basé à Stuttgart.

    L’Algérie a également participé à certaines initiatives régionales majeures visant à lutter contre le terrorisme. Elle a notamment participé à la décision prise en avril 2010 par les quatre pays les plus directement concernés par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) – l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger – visant à créer le Comité d’état-major opérationnel conjoint (CEMOC) (5), qui est basé à Tamanrasset dans le Sud de l’Algérie, à 400 km de sa frontière méridionale. Son mandat est de renforcer la coopération entre ces pays pour lutter contre le terrorisme, les enlèvements et le trafic, et de mener des opérations conjointes dans chacun des États participants.

    En septembre 2011, une conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme au Sahel a été organisée en Algérie en vue de renforcer encore la coopération entre les pays.

    Le budget de la défense de l’Algérie est le plus élevé des pays d’Afrique du Nord avec un montant total de 6,41 milliards EUR en 2011, ce qui représente environ 3,1 % du produit intérieur brut (PIB). Ces dix dernières années, les dépenses militaires ont fortement augmenté en Algérie: leur valeur absolue a triplé depuis 2000(6) . Les forces armées algériennes (Armée nationale populaire, ANP) comptent 130 000 soldats. Les effectifs se constituent de 110 000 hommes dans l’armée de terre (contingent), 6 000 hommes dans la marine, 14 000 hommes dans l’armée de l’air, et 150 000 réservistes. On peut ajouter à cela les 187 200 hommes des forces paramilitaires: les 20 000 hommes de la gendarmerie sous le contrôle du ministère de la défense, les 16 000 hommes de la Direction générale de la sûreté nationale, les 1 200 hommes de la garde républicaine du Président, et les 150 000 membres des milices d’auto-défense et des gardes communaux (7) .

    Évaluation de la capacité militaire algérienne

    Les forces armées algériennes sont assez bien équipées par rapport à celles des voisins du Maghreb et notamment par rapport à celles des pays de la CEDEAO dont les forces militaires participent aux opérations au Mali.

    La Russie et la Chine sont les principaux fournisseurs d’armements de l’Algérie. Toutefois, depuis quelques années, l’Algérie diversifie ses stratégies d’armement en s’approvisionnant auprès des pays occidentaux et en mettant en place des partenariats industriels pour développer son industrie de l’armement. Les programmes actuels comprennent l’achat de chars de combat T90, d’avions d’attaque au sol SU-30 et d’avions d’entraînement YAK-130, ainsi que de systèmes de missiles et de défense aérienne S-300 et PANTSIR-S1 à de la Russie, d’une grande plate-forme de guerre amphibie (avec des hélicoptères) et de frégates à l’Italie, ainsi que de corvettes, et d’une usine complète de fabrication de véhicules de combat d’infanterie et de services de formation d’officiers et pour les équipements électroniques à l’Allemagne 8 . L’Algérie investit énormément de ressources dans la modernisation de sa capacité militaire, mais ces investissements ne se sont pas encore traduits par des capacités opérationnelles.

    La majeure partie des forces armées algériennes sert sur la frontière occidentale avec le Maroc et le Sahara occidental. Aucune opération militaire symétrique n’a été menée par l’Algérie depuis la guerre des sables avec le Maroc en 1963, à l’exception de quelques opérations air-air contre les forces de défense israéliennes (FDI) pendant la guerre du Kippour en 1973. Depuis cette période, l’Algérie n’a pas déployé beaucoup de troupes sur des théâtres d’opérations extérieurs 9 . L’armée nationale populaire (ANP) possède une certaine expérience en matière d’opérations internes de lutte anti-insurrectionnelle et antiterroriste, et les forces de l’ANP ont acquis leurs premières expériences dans des opérations conjointes. Les officiers d’état-major et les forces spéciales de l’ANP ont suivi des formations bilatérales auprès de la Belgique, de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis. La force de réaction rapide de l’armée de terre a la taille d’une division, mais les moyens de déploiement rapide de cette force ne sont pas adaptés à cette taille 10.

    Les forces armées algériennes sont les plus importantes d’Afrique du Nord et les dépenses en matière de défense sont les plus élevées des quatre pays, mais les récents programmes de modernisation et de transformation ne se sont pas encore traduits en capacités opérationnelles. La stratégie d’acquisition de matériel lourd et sophistiqué pour les opérations militaires conventionnelles est destinée à contrer le Maroc, rival de longue date de l’Algérie, et devrait lui garantir un rôle de chef de file dans la région. Cela pourrait également aider l’Algérie à jouer un rôle plus important, quoique limité, sur la scène internationale. Toutefois, comme le pays ne possède aucune expérience en matière d’opérations extérieures, il ne pourrait développer ce rôle qu’en faisant appel à des partenaires stratégiques et en s’appuyant sur une coopération multilatérale. À l’heure actuelle, comme les derniers événements l’ont démontré au cours de la crise des otages d’In Amenas, les capacités de lutte anti-insurrectionnelle et antiterroriste restent cruciales pour les forces armées algériennes.

    L’armée est un acteur politique important en Algérie et son intervention sur le site gazier d’In Amenas a été perçue comme une réussite dans le pays, même si ces opérations ont été vivement critiquées à l’étranger. Cette intervention a renforcé la réputation de l’armée et pourrait consolider sa position vis-à-vis des autres institutions gouvernementales.

    (2) Département du renseignement et de la sécurité (DRS).

    (3) Citation de John R. Schindler, ancien officier de l’Agence de sécurité nationale des ÉtatsUnis, dans Boukhars, A., « The Paranoid Neighbour. Algeria and the Conflict in Mali ».

    (4) http://www.brookings.edu/research/opinions/2013/02/03-algeriariedel?rssid=sub+saharan+africa 5 Comité d’état-major opérationnel conjoint.

    (6) Base de données des dépenses militaires du SIPRI (http://milexdata.sipri.org/)

    (7) Chapitre sept: Moyen-Orient et Afrique du Nord, The Military Balance, 112:1, pp. 303-360.

    (8) Ibidem 9 http://countrystudies.us/algeria/157.htm 10 Chapitre sept: Moyen-Orient et Afrique du Nord, The Military Balance, 112:1, pp. 303-360.

    Source : Parlement Européen, juin 2013

    Tags : Algérie, Sahel, Mali, Libye, Niger, Maroc, Mauritanie,

  • Le Maroc, pointé du doigt dans le financement du terrorisme au Sahel

    Dans une vidéo diffusée ce matin, le collectif africain « Stop Sahel Info! » a accusé le haschich marocain d’être une des principales sources du financement du terrorisme dans la région du Sahel.

    Voici le contenu intégral de cette vidéo

    Le Sahel est une zone où transite le haschich produit au Maroc, premier producteur mondial, selon les Nations Unies.

    La cocaïne, provenant d’Amérique du Sud et transitant par le Sahel par les côtes ouest-africaines, constitue également une source de financement pour les acteurs terroristes.

    L’emplacement des groupes armés au Sahel rejoint les voies de transit de la drogue. Les groupes armés se battent afin de maîtriser ces voies et ainsi d’en tirer bénéfice.

    Les frontières concentrent les zones de violence à l’égard des populations. Le contrôle des frontières est un enjeu crucial pour les Etats afin de lutter contre les trafics et ainsi les violences.

    Les groupes terroristes récupèrent de l’argent en dehors d’activités illicites parfois, en organisant la transhumance dans les zones sous leur contrôle par exemple.

    Le centre de recherche Crisis Group recommance aux Etats de réintégrer dans le tissu économique ces activités afin de détruire les sources de financement non-illicites des groupes terroristes.

    Tags : Maroc, haschich, Sahel, Mali, terrorisme, Niger, Daech, ISIS, Tchad, Nigeria, Burkina Faso, financement du terrorisme, 

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  • Le Niger et la Tunisie s’assoient sur leurs fauteuils au Conseil de sécurité des Nations Unies

    Le Niger et la Tunisie ont pris leurs sièges non permanents au Conseil de sécurité des Nations Unies, se joignant à trois autres nouveaux membres se joignant au Conseil.

    Jeudi, les cinq nouveaux membres du Conseil de sécurité – Vietnam, Estonie, Tunisie, Niger et Saint-Vincent-et-les Grenadines – ont participé à une cérémonie du drapeau marquant le début de leur mandat de deux ans.

    Abdou Abarry, Représentant permanent du Niger auprès des Nations Unies, a déclaré: «Les priorités du Niger au Conseil de sécurité concerneront les questions nationales, sous-régionales et la région en général: la guerre contre le terrorisme, la question de la paix et de la sécurité mondiales, le climat changer l’impact sur la sécurité et le développement, la situation des femmes et des enfants dans les conflits armés. »

    Pour sa part, Moncef Baati, Représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations Unies, a déclaré: «Fière de sa transition démocratique et de la responsabilité qu’elle implique, la Tunisie est déterminée à accomplir sa mission avec engagement et dévouement et conformément aux valeurs et principes de la qui ont toujours guidé sa politique étrangère. »

    Le Conseil de sécurité compte 15 membres, dont cinq permanents et dix non permanents élus pour deux ans par l’Assemblée générale. En vertu de la Charte des Nations Unies, tous les États Membres sont tenus de se conformer aux décisions du Conseil.

    Tags : Niger, Tunisie, ONU, Conseil de Sécurité, Afrique,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 janvier 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Ukraine

    Dans une déclaration qu’il a publiée, le Secrétaire général se dit profondément attristé par le crash d’un avion ukrainien près de Téhéran aujourd’hui. Il présente ses plus sincères condoléances aux familles des victimes et aux Gouvernements de tous les pays dont les ressortissants ont perdu la vie dans cette tragédie.

    Golfe

    Dans une autre déclaration, le Secrétaire général rappelle qu’il a lancé lundi dernier un vibrant appel à la paix. Son message aux dirigeants du monde était simple: arrêtez l’escalade. Faites preuve d’un maximum de retenue. Relancez le dialogue. Renouvelez la coopération internationale.

    Cet appel demeure aussi important aujourd’hui qu’il l’était lundi.

    Pour sa part, le Secrétaire général poursuivra activement ses contacts avec les acteurs concernés. Il est de notre devoir commun de n’épargner aucun effort pour éviter une guerre dans le Golfe que le monde ne peut se permettre. Nous ne devons pas oublier les terribles souffrances humaines causées par la guerre. Comme toujours, ce sont les citoyens ordinaires qui paient le plus lourd tribut.

    Outre cette déclaration, le Secrétaire général a multiplié les appels téléphoniques avec les dirigeants du monde au cours de ces derniers jours. Il s’est entretenu hier avec le Président iraquien Barham Salih auquel il a exprimé la solidarité de l’ONU et réitéré son soutien au peuple iraquien.

    Pour le Secrétaire général, il est important que tout le monde respecte la souveraineté et l’unité de l’Iraq. La communauté internationale doit aider le peuple iraquien au moment où il cherche à créer les conditions d’un dialogue politique.

    L’Iraq ne devrait pas payer le prix des rivalités externes.

    Nomination

    Le Secrétaire général de l’ONU a nommé Mme Lizbeth Cullity, des États-Unis, au poste de Représentante spéciale adjointe et Chef adjointe de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA).

    Mme Cullity succède à son compatriote, M. Kenneth Gluck, qui est arrivé au terme de sa mission en décembre 2019. Le Secrétaire général a exprimé à ce dernier sa gratitude pour le dévouement dont il a fait preuve pendant une période cruciale du processus politique en République centrafricaine.

    La nouvelle Représentante spéciale adjointe apporte avec elle plus de 25 ans d’expérience à des postes de direction en Afrique, aux Amériques et dans le Pacifique. Elle était encore récemment Chef de cabinet à la Mission des Nations Unies au Mali.

    Conseil de sécurité/Sahel

    Au Burkina Faso, au Mali et au Niger, plus de 4 000 personnes ont été tuées par des attaques terroristes, l’année dernière. C’est ce qu’a dit, ce matin, aux membres du Conseil de sécurité, M. Mohamed Ibn Chambas, Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.

    Le nombre des déplacés a été multiplié par 10, approchant le million, a-t-il ajouté, prévenant que la concentration géographique des attaques terroristes menace de plus en plus les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest.

    M. Chambas a souligné que les attaques incessantes contre les civils et les cibles militaires a ébranlé la confiance des populations.

    Les gouvernements, les acteurs locaux, les organisations régionales et la communauté internationale se mobilisent dans toute la région pour répondre à cette menace mais, a prévenu le Chef du Bureau des Nations Unies, le temps de l’action a sonné.

    Il a appelé les leaders sous-régionaux et régionaux à concrétiser leurs promesses et les partenaires internationaux, à appuyer pleinement les gouvernements de la région.

    Soudan

    Le Gouvernement soudanais et les Nations Unies ont achevé une visite conjointe de deux jours à El Geneina dans l’État du Darfour occidental, là où des violences communautés meurtrières viennent d’avoir lieu.

    La délégation a évalué la situation pour voir comment fournir immédiatement une aide humanitaire aux gens les plus vulnérables, dont des femmes, des enfants et des personnes handicapées.

    L’on estime à 40 000 le nombre des déplacés, dont des milliers ont déjà traversé la frontière vers le Tchad.

    Les agences humanitaires et leurs partenaires distribuent, aux côtés du Gouvernement, de la nourriture, de l’eau et des articles ménagers. Des services de santé, de nutrition et de protection sont également disponibles.

    République centrafricaine

    La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué que sa composante police aide les autorités centrafricaines à mener des enquêtes, y compris l’interrogation des victimes et des témoins, sur les affrontements de la fin de l’année dernière entre les des gangs criminels et des commerçants dans le quartier PK5 de Bangui. Les affrontements avaient fait une dizaine de morts.

    La Mission de maintien de la paix travaille avec les autorités locales et les leaders communautaire, y compris les représentants des groupes impliqués dans la violence, pour trouver une solution durable grâce au désarmement et au dialogue.

    Dans le quartier PK5, la Mission poursuit les patrouilles conjointes avec les forces de sécurité internes pour contribuer à la protection des civils et prévenir l’arrivée d’armes dans la zone qui vient d’être déclarée « exempte d’armes » par le Gouvernement et les Nations Unies.

    Zambie

    Les agences humanitaires signalent que la conjugaison de sécheresse dans l’ouest et le sud et des inondations dans le nord ont aggravé la famine. Plus de 2,3 millions de personnes devraient plonger dans une grave insécurité alimentaire d’ici le mois de mars.

    Quatre districts font face à des niveaux alarmants d’insécurité alimentaire et l’accès de plus en plus difficile à l’eau potable a aussi accru le risque des épidémies de maladies transmissibles, comme la typhoïde et le choléra.

    Au mois de décembre, l’équipe humanitaire en Zambie avait mobilisé quelque 38 millions de dollars, y compris 8 millions du Fonds central pour les interventions d’urgence, dans le cadre de l’Appel humanitaire visant à collecter une somme de 90 millions de dollars.

    Il faut de toute urgence davantage de fonds pour prévenir la détérioration de la situation humanitaire maintenant que le pic de la période de soudure approche.

    UN PRESS RELEASE, 8 jan 2020

    Tags : Zambie, République Centrafricaine, Soudan, Sahel, Golfe, Ukraine, ONU, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Mauritanie,

  • Remarques de la haute représentante/vice-présidente Federica Mogherini lors de la conférence de presse au Niger

    Bonjour, je viens d’avoir une excellente rencontre avec Monsieur le Président [de la Republique du Niger, Mahamadou Issoufou] pendant ma deuxième visite à Niamey. J’avais visité le Niger comme première visite en Afrique après le début de mon mandat il y a quatre ans et j’ai voulu revenir ici avant la fin de mon mandat pour constater le travail exemplaire que nous avons fait, l’Union européenne et le Niger, dans tous les domaines pendant ces quatre, cinq années.

    Nous avons travaillé de façon exemplaire dans le domaine de la sécurité et du développement. L’Union européenne soutient le travail du Niger bilatéralement, dans le contexte du G5 Sahel mais aussi maintenant avec un rôle renouvelé du pays, par exemple dans la CEDEAO [Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest] ou avec son siège au Conseil de sécurité des Nations unies où nous allons sûrement travailler ensemble.

    Nous avons aussi beaucoup travaillé ensemble sur la question de la migration sur laquelle nous avons bâti une coopération, un partenariat utile aussi avec l’OIM [Organisation internationale pour les migrations] et les agences des Nations unies.

    Il reste toujours beaucoup à faire mais je dois dire que j’ai trouvé au Niger, dans les autorités, le peuple nigérien, toujours un partenaire concret prêt à travailler de façon ouverte et très efficace.

    Nous savons très bien que les défis ont changé, ont augmenté, surtout que la situation économique et surtout de sécurité sont encore d’actualité, ce sont des défis auxquels il faut faire face. Nous avons discuté avec le Président [Mahamadou Issoufou] mais aussi avec le gouvernement, avec les ministres, des actions ciblées en soutien à la sécurité, que ce soit la sécurité coté police, gendarmerie, la justice, la défense mais aussi des projets de développement, surtout pour les zones fragiles qui ont besoin d’être soutenues davantage.

    L’Union européenne est prête à faire davantage dans cet esprit de partenariat. Je tiens à remercier mon ami, Monsieur le Ministre [des Affaires étrangères M. Kalla Ankourao], le Président [Mahamadou Issoufou] et tout le gouvernement, les autorités locales pour une coopération constante.

    Nous avons je pense, entre l’Union européenne et le Niger, vraiment une amitié profonde et la compréhension que nous sommes du même côté donc nous travaillons ensemble main dans la main et je suis sûre que nous arriverons à faire face aux difficultés que nous partageons dans ce monde.

    Merci.

    Lien de la video

    Tags : Union Européenne, UE, Niger, G5. Sahel,