Étiquette : ONU
-
Origines, enjeux et perspectives de paix du conflit du Sahara Occidental
La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du MaghrebLe Sahara occidental est situé à l’ouest du Maghreb et présente comme voisins frontaliers : Le Maroc au nord ; au nord –est l’Algérie avec qui il partage une courte frontière; et enfin la Mauritanie à l’est, et dans tout le sud. Toute sa frontière ouest donne sur l’atlantique. Sa superficie est de 266000 km². A l’époque de son occupation par l’Espagne en 1884, le territoire du Sahara Occidental est essentiellement occupé de tribus guerrières, maraboutiques et tributaires, organisées et indépendantes entre-elles.Selon certains auteurs, les différentes expéditions marocaines sur ce territoire n’ont pas conduit à une soumission effective des populations autochtones aux sultans du Maroc. Néanmoins, durant toute la période qui a précédé la colonisation de ce territoire et même pendant celle-ci, il est arrivé que des chefs guerriers en provenance de cette région, reçoivent une aide matérielle massive de la part du sultan du Maroc, pour venir à bout de l’ennemi commun qu’était l’occupant européen. C’est le cas du chef de guerre et marabout Ma El Aïnin, finalement tué par les français au Maroc en 1910.Cette attitude de certains chefs et notables du Sahara vis-à-vis du sultan du Maroc, a conduit certains à conclure qu’il s’agissait là d’une forme de reconnaissance de la souveraineté du royaume marocain sur le territoire du Sahara Occidental. Pour d’autres, il s’agissait tout simplement d’une demande d’aide à un voisin plus puissant, afin de venir à bout d’un ennemi commun, puisque le Maroc lui-même était menacé par l’occupation française. Finalement, c’est plutôt la France et l’Espagne qui ont finiront par avoir raison des résistances marocaines d’une part, et des actes de rébellions des sahraouis d’autre part. Ceci s’est traduit par la colonisation Espagnole du Sahara en 1884, et la mise sous protectorat du Maroc par la France en 1912.Les acteurs au conflit, aux lendemains des indépendances :C’est aux lendemains des indépendances que ce territoire commence à être revendiqué par deux pays: le Maroc et la Mauritanie.Le Maroc, indépendant depuis 1956 estime que ce territoire faisait partie intégrante du sien bien longtemps avant la venue des européens au Maghreb. La thèse marocaine du « Grand Maroc » était une revendication des territoires considérés par les défendeurs de cette thèse comme étant sous souveraité marocaine avant la colonisation européenne. Ainsi, les territoires à restituer au Maroc étaient: le Sahara espagnol, la Mauritanie, le nord du Mali et une partie de l’ouest algérien ( région de Tindouf).La Mauritanie, ancienne colonie française, tout en réfutant l’idée de son intégration au grand Maroc, estimait que le territoire du Sahara espagnol devait être intégré au sien à cause des fortes similitudes linguistiques, culturels, et ethniques entre sahraouis et maures.L’Espagne, puissance colonisatrice, loin d’aller dans le sens d’une décolonisation du Sahara, décida plutôt d’en faire une de ses provinces.Le conflit qui opposait d’une part l’Espagne et le Maroc, et d’autre part l’Espagne et la Mauritanie, avait comme origine les exigeances marocaine et mauritanienne relatives à la décolonisation du Sahara espagnol, par conséquent au départ de l’Espagne. L’absence d’un front commun « maroco-mauritanien » face à la position espagnole provenait des revendications marocaines relevant de la thèse du grand Maroc. De plus, la guerre entre le Maroc et l’Algérie(qui était restée jusque-là à l’écart du conflit du Sahara Occidental) de 1962 au sujet de leur frontière commune, ne favorisait pas non plus la possibilité de constitution d’un front commun des trois voisins immédiats du Sahara Occidental. Ainsi, malgré les pressions en provenance des Nations Unies dès 1965 visant à pousser l’Espagne à décoloniser ce territoire par l’organisation d’un référendum d’autodétermination, celle-ci continuait de jouer les résistantes en acceptant le principe de l’autodétermination, mais sans véritablement s’activer dans le sens d’un retrait. Ainsi, l’Espagne n’hésitait pas à exploiter la faiblesse d’une absence d’organisation de ses adversaires, en entretenant des discussions bilatérales avec chacune d’elles, tout en essayant de montrer aux Nations Unies que finalement les autochtones préféraient le rattachement à l’Espagne.Le début du conflit arméLe début des années 1970 va voir des changements nets s’effectuer dans la région. Les voisins immédiats du Sahara occidental finissent par former un front commun, après le règlement par le Maroc de son litige frontalier avec l’Algérie, ainsi que sa reconnaissance de la souveraineté de la Mauritanie. Ce bloc décide donc de faire pression sur l’Espagne pendant que de l’autre côté, les Nations Unies somment de plus en plus celle-ci d’organiser un référendum d’autodétermination du peuple du Sahara Occidental. Sur le plan interne, on assiste à une naissance de partis nationalistes au Sahara occidental tels que le Parti de l’Union National Sahraoui (PUNS) soutenu par l’Espagne, Le Mouvement de Renaissance des Hommes Bleus (MOREHOB) soutenu par le Maroc et le Front de Libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro (Front Polisario), né le 10 mai 1973 et qui sera soutenu par l’Algérie. Le 20 mai de la même année, le front polisario attaque le poste de police espagnol de el khanga et signifie par ce geste, l’ouverture des hostilités vis-à-vis de l’occupation et pour la fierté nationale. Deux ans plus tard, le Roi du Maroc dirige la grande Marche Verte.La Marche Verte du 16 octobre 1975 se veut une récupération symbolique et pacifique du territoire du Sahara « marocain » par le Maroc. Cette Marche a à sa tête la personne même du roi Hassan II du Maroc, suivi par une grande foule brandissant le coran et le drapeau marocain; le coran se voulait un symbole pacifique de l’action de récupération, alors que le drapeau traduisait un signe indicateur de l’appartenance de ce territoire au Maroc.Pour les membres du front polisario, la présence de l’armée marocaine sur le territoire (celle-ci y a précédé les marcheurs) représente une nouvelle occupation étrangère, alors même que l’Espagne n’y a pas encore achevé son retrait. Ses derniers soldats en partiront en janvier 1976, et elle mettra officiellement fin à sa présence sur ce territoire en février 1976. Ceci explique pourquoi les combattants du front polisario allaient prendre les armes une nouvelle fois pour se défaire de cette nouvelle occupation. Dans la même période, plus précisément le 24 novembre 1975, le Maroc, la Mauritanie et l’Espagne signent à Madrid (Espagne) les accords (tripartites) de Madrid. Ceux-ci voient l’Espagne octroyer à la Mauritanie et au Maroc, l’administration conjointe du territoire du Sahara occidental. Partant du territoire quelques mois après, l’Espagne devait signifier aux Nations Unies sa démission du titre de puissance administrante du Sahara occidental, titre que les Nations Unies n’ont pas eu à octroyer à un autre Etat.La République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) voit le jour au lendemain du départ espagnol du territoire : le 27 février 1976. Cette République constitue en réalité une riposte des tripartites de Madrid, et son avènement coïncide avec le déclenchement des hostilités. Dès cette période, des combats très violents opposent en effet les combattants du Front Polisario aux forces marocaines dans la partie nord du territoire d’une part, et aux forces mauritaniennes dans la partie sud du territoire d’autre part. Pour garantir l’efficacité de son offensive, le Front Polisario reçoit une aide massive de l’Algérie. Cette aide se résume par l’octroie d’un matériel militaire important, de la logistique, de la région de Tindouf comme base arrière et construction de camps de réfugiés, et même de colonnes de soldats algériens. Ainsi, les combattants du front polisario avec l’aide de l’Algérie vont tout d’abord chasser l’armée mauritanienne du Sahara occidental, pour aller ensuite les battre sur leur propre territoire, en s’emparant de certaines régions du nord de la Mauritanie. Cette situation va contraindre la Mauritanie à signer l’accord de paix d’Alger du 05 Août 1979, dans lequel elle renonce à sa revendication du territoire du Sahara Occidental, tout en obtenant du Front polisario, la promesse de ne procéder à aucune revendication sur territoire. De son côté, le Maroc trouve l’aide nécessaire lui permettant de se soustraire à une défaite devenue presque inéluctable, auprès de pays occidentaux. C’est le cas des Etats-Unis qui vont, dans les années 81-82, fortement accroître leur aide au Maroc. Cette aide se résumera entre autres à une importante livraison du matériel militaire, suite aux accords passés entre le Maroc et les Etats-unis dans le cadre du Consensus statégique occidental au Moyen Orient, et relatif aux déploiements des Forces Spéciales Américaines dans cette région. Entre-temps, l’Organisation des Nations Unies (ONU) et l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) essaient, par des moyens diplomatiques, de trouver une solution pacifique à ce conflit.Le plan de paix de l’ONU et les autres propositions.C’est en 1984 que le Maroc se retire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) pour protester contre l’admission de la RASD à cette organisation. Entre temps( depuis 1983), l’OUA qui se déploie dans une quête de résolution pacifique de ce conflit, exhorte les parties au conflit à entreprendre des négociations à cet effet. C’est en cela que tient sa résolution AHG/RES. 104 (XIX) du 19ème sommet de l’OUA à Addis Abeba (en Ethiopie).De son côté, dès décembre 1985, l’assemblée générale des Nations Unies adopte la résolution 40/50 sur le Sahara, invitant le président en exercice de l’OUA et le secrétaire général de l’ONU à œuvrer en vue d’amener les parties à négocier dans les meilleurs délais et conformément à la résolution de l’ONU (citée plus haut) et à la présente résolution, les conditions d’un cessez-le-feu et les modalités d’organisation d’un référendum au Sahara Occidental. Dès lors, plusieurs missions sont constituées et oeuvrent en effet pour rendre effectives ces deux résolutions de l’OUA et de l’ONU. En août 1988, le secrétaire général des Nations Unies présente une proposition de paix prévoyant un cessez-le-feu et la tenue d’un référendum, aux représentants du Maroc et du Front polisario, en vertu du mandat conféré par l’assemblée générale dans sa résolution 40/50 de décembre 1985. Les parties donnent leur accord le même mois. En avril 1991, le Conseil de sécurité des Nations Unies adopte la résolution 690(1991) approuvant la constitution sous son autorité de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental (MINURSO). Celle-ci comprend trois composantes : Unité civile, Unité de Sécurité, et Unité militaire.Le cessez-le-feu prévu entre en vigueur en septembre 1991.Jusqu’à ce jour, seule cette partie du règlement de paix a connu une suite favorable. Le blocage de la deuxième partie étant ce qui a conduit les Nations unies à effectuer de nouvelles propositions : en 2001 et en 2002. A l’origine de ce blocage se situe la question des électeurs : les personnes habilitées à voter. En effet, la proposition de paix effectuée par l’ONU avait retenu comme habilitées à voter, les personnes retenues par le recensement de 1974 effectués par les Espagnols. Or après le dépôt de la liste des électeurs par les Sahraouis, le Maroc déposa une demande de 131000 recours de personnes qui selon lui, devraient également être admises sur la liste des électeurs. C’est cette situation qui a conduit au blocage du plan de règlement de paix de l’ONU à tel point qu’en 2001, les Nations Unies devaient proposer aux parties au conflit une « troisième voie » appelée accord-cadre, qui octroie une large autonomie au Sahara Occidental tout en le rattachant du Maroc pendant cinq à l’issue desquelles un référendum sera organisé dans le territoire. Cet accord est appelé troisième voie parce que le référendum comporte l’alternative : l’indépendance, ou le rattachement pur et simple au Maroc. La différence entre ce rattachement pur et simple au Maroc et la troisième voie (qui présente également le rattachement au Maroc) se situe dans la large autonomie octroyée au territoire. Contrairement au plan de règlement qui avait reçu l’accord des parties, cette troisième voie n’a jusqu’ici été entériné que par le Maroc. Il faudrait retenir que le plan de paix de l’OUA-ONU tient lieu de première proposition, alors que la troisième voie tient de deuxième proposition. Cette deuxième proposition n’ayant pas fait l’unanimité entre les parties, il a fallu aux Nations Unies de proposer une troisième solution : la partition du territoire entre les parties. Une partie revenant au Front polisario et conduisant même par-là à son indépendance, tandis que l’autre reviendrait au Maroc, qui pourra en faire sa province du sud. Malheureusement, cette proposition a connu un refus catégorique des principales parties au conflit. Pour le Maroc, il s’agit là d’une atteinte à son intégrité territoriale, lors que pour le Front polisario, l’indépendance du Sahara Occidental(dans son ensemble) ne saurait se passer d’un référendum d’autodétermination du peuple Sahraoui. Tenant compte de cet autre blocage, le secrétaire général des Nations Unies a proposé aux parties (tout en leur demandant de réfléchir sur ces différentes propositions), un retrait pur et simple de la MINURSO de ce territoire.Les enjeux du conflitLe conflit du Sahara Occidental présente de nombreux enjeux. Les plus frappants relèvent du politico-économique.Les enjeux d’ordre politique varient il est vrai selon le contexte géopolitique du moment. En analysant la fin de la guerre froide, on peut se demander si le conflit du Sahara Occidental tirait son origine de la tension Est-Ouest? Pour cela, nous allons nous servir du cas Namibien comme exemple. Pendant la guerre froide, la Namibie qui est un territoire à décoloniser continue d’être occupée par l’afrique du sud. La communauté internationale, et les Etats-Unis en tête, tout en appuyant le principe d’autodétermination en Namibie, accordaient leur soutien matériel à l’Afrique du sud. La raison d’une telle attitude: l’Afrique du sud était le garant du capitalisme dans la région, un allié important pour les Etats-Unis face à la montée du communisme dans cette région d’Afrique. De plus, la SWAPO, mouvement de libération nationale de la Namibie entretenait des relations particulières avec l’Angola marxiste qui la soutenait dans sa lutte. Dans le cas du conflit du Sahara Occidental, la situation qui prévaut dans la région à l’époque de la guerre froide n’est pas très différente de celle que nous venons de voir. Les Etats-Unis font du Maroc un allié important dans la région du Maghreb. L’Algérie qui soutien le Front polisario est celle du président Boumedienne où les idées révolutionnaires du Front de libération National algérien (FLN), très sensibles sur la question de décolonisation des territoires occupés sont encore très encrées. Il s’agit d’une Algérie fortement socialiste, dont le soutien au front polisario cause le même effet qu’en Namibie. La communauté internationale ( les Etats-Unis en tête), tout en acceptant le principe d’autodétermination continue quand même de soutenir le Maroc dans sa lutte Contrairement à la Namibie qui accède à l’indépendance à la fin de la guerre froide, le conflit du Sahara occidental reste en vigueur et conduit les parties au conflit, ainsi que les acteurs extérieurs au conflit à un repositionnement stratégique relatif aux nouvelles données internationales que sont la globalisation et la lutte contre l’intégrisme islamique. En effet, en plus de l’attrait que le marché maghrebin exerce sur les Etats-Unis et l’europe, cette région a redoublé d’importance, de par sa position stratégique depuis les évènements du onze septembre 2001. Ces évènements ont conduit le monde occidental dans une lutte difficile et longue contre le terrorisme et le fondamentalisme religieux. Un tel combat, exige des alliés sérieux ayant des entrées dans les milieux les plus hostiles et surtout très peu connu. C’est ici qu’on peut comprendre l’avantage qu’une telle situation présente pour le Maroc (vieil allié du monde occidental), dans sa stratégie de récupération du sahara occidental. La reconnaissance de ce territoire comme faisant partie du Maroc par les alliés occidentaux pourrait effectivement ce faire dans le cadre de politiques de compensations. Le Maroc a souvent jouer le rôle de gendarme des intérêts de la France en Afrique, ainsi que celui de temporisateur dans le proche Orient. Autant il est respesté dans le monde arabe, autant il est considéré comme un défenseur respectable des intérêts des palestiniens dans la guerre qui les oppose à Israël. On comprend donc pourquoi le Maroc se présente aujourd’hui pour les occidentaux, comme un allié important face aux doubles fléaux que sont le terrorisme et l’intégrisme. Le soutien apporté par les Etats-Unis, la France et la Grande Bretagne au projet d’accord cadre dit troisième voie, comme solution octroyée par les Nations Unies pour une résolution du conflit, pourrait bien être une des résultantes de cette alliance.Les enjeux d’ordre économique relèvent des richesses contenues dans le sous-sol du territoire, ainsi que celles contenues au large des côtes et dans les fonds marins. Le territoire est très riche en phosphates découverts en 1947 par l’Espagne, et regorge d’autres minerais tels que : le fer, le titane, le manganèse, et des pierres précieuses. Parmi celles-ci, on peut citer l’uranium, le titanium et le vanadium. Y sont probablement présents, l’antimoine et le cuivre, et bien d’autres. La façade atlantique de ce territoire se présente comme l’une des plus poissonneuses du monde. Concernant le fond marin, il est de plus en plus probable qu’il contient du pétrole. En effet, des compagnies pétrolières y effectuent actuellement de la prospection, sous l’autorisation de l’Etat marocain. Il s’agit des multinationales française et américaine TotalFinaELf et Keer Mc Geer. Ainsi, une intégration du Sahara occidental au Maroc, ferait un grand bien à l’économie Marocaine. Concernant l’Algérie, c’est plutôt l’accession à l’indépendance du Sahara occidental qui l’arrangerait dans la mesure où elle pourra enfin obtenir, en compensation à son soutien inconditionnel du Front Polisario durant le long et épuisant conflit, l’accès à l’océan atlantique tant convoité. Cet accès lui permettrait en effet une exploitaion importante de ses richesses de la région de Tindouf: le fer, le pétrole et le gaz. Côté américain, il est important de gagner le marché marocain par l’établissement d’une zone franche entre les deux pays. Cette attitude s’inscrit dans la politique américaine de conquête du marché africain. Pour l’union européenne, il s’agit surtout de garder les marchés déjà acquis. Le Maghreb, de par sa proximité et ses richesses représente pour l’europe un marché à préserver et à développer. Néanmoins, pour les Etats-Unis comme pour les européens, l’instabilité actuelle du Maghreb directement lié au conflit du Sahara occidental ne permet pas un bon déroulement du commerce. Raison pour laquelle ils sont tous pour un retour à la paix au Sahara.Finalement, le conflit du Sahara occidental qui, si on part de la perception première de l’ONU et du droit international se veut un conflit de décolonisation, connait aujourd’hui d’autres voies que celle du référendum d’autodétermination à savoir: l’accord cadre, qui prône la large autonomie du territoire; la partition du territoire, une partie revenant au Maroc et l’autre devenant une république sahraouie; et enfin le retrait total de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO).La véritable crainte aujourd’hui réside dans le fait que, les parties au conflit n’arrivant pas à se mettre d’accord sur une solution commune, la décision choisie par l’ONU soit rejetée par l’une ou l’autre partie. Crainte parce qu’une telle attitude ne met pas à l’abri d’une reprise des armes. La négociation demeure toutefois la démarche la plus réaliste pour espérer parvenir à une situation de paix dans cette partie de la région du Maghreb.NotesCf. l’ouvrage de monsieur Maurice barbier, le conflit du Sahara Occidental,Cf. Rapport du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies comprenant le texte du projet d’accord-cadre : www.arso.orgSource : IRENEES.NET,Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Mauritanie, Algérie, ONU, MINURSO, OUA, Union Africaine, -
Sahara Occidental: M’hamed Kheddad inhumé au cimetière du camp de Smara
Le dirigeant sahraoui M’hamed Kheddad, décédé le 1er avril dernier en Espagne a été inhumé hier au cimetière du camp de Smara, selon la commission en charge de ses funérailles, précisant que toutes les mesures administratives et sanitaires relatives au rapatriement dans les camps de réfugiés sahraouis de la dépouille du dirigeant et diplomate sahraoui avaient été prises.
La dépouille de l’ancien coordinateur du Front Polisario auprès de la Minurso était arrivée samedi dernier à l’aéroport de Tindouf à bord d’un vol spécial en provenance de Madrid (Espagne). La dépouille a été accueillie par une importante délégation sahraouie conduite par le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, les autorités locales de la wilaya de Tindouf et des représentants de la société civile.
Le diplomate sahraoui M’hamed Kheddad est décédé des suites d’une longue maladie, mais la situation sanitaire mondiale induite par la pandémie de Covid-19 n’a pas permis le rapatriement de sa dépouille dans les camps de réfugiés sahraouis. Suite au décès de M’hamed Kheddad, la Présidence sahraouie avait décrété un deuil national d’une semaine. Elle écrira dans un communiqué que «le peuple sahraoui, sans aucun doute, perd l’un de ses hommes les plus loyaux et les plus honorables», ajoutant que le défunt était «l’un des militants et dirigeants du Front Polisario qui ont accompagné la lutte sahraouie depuis ses débuts avec sincérité, sacrifice et générosité».
Eminent militant du Front Polisario, en 1978, il faisait partie de la délégation sahraouie lors des premières négociations directes avec le Maroc, tenues à Bamako, au Mali. Il a également été ambassadeur de la République sahraouie démocratique (RASD) en Algérie à deux reprises et a été responsable du département européen au sein du Comité extérieur du Front Polisario.
Le défunt M’hamed Kheddad a occupé plusieurs postes, notamment au sein des institutions sahraouies, à l’étranger et dans les ambassades et les missions diplomatiques. Il a joué un rôle central dans le processus de règlement ONU-UA en tant que coordinateur auprès de la Minurso, chef et membre de la délégation de négociation sahraouie. Il a aussi joué un rôle de premier plan et fondamental dans la bataille juridique menée par le Sahara occidental notamment sur la scène européenne.
Sud-Horizons, 7 juin 2020
Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Mhammed Khaddad, ONU, MINURSO,
-
La position irrésolue du Conseil de sécurité de l’ONU sur l’autodétermination au Sahara occidental
Deich Mohamed Saleh
Environ vingt-neuf ans se sont écoulés depuis que les forces de maintien de la paix de l’ONU sont arrivées sur le terrain du Sahara occidental pour une mission précise, qui était la supervision d’un référendum d’autodétermination pour le peuple du territoire. Ce référendum n’a pas encore vu le jour en raison de l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU, malgré de nombreuses résolutions de l’ONU et de l’OUA-UA et l’engagement de personnalités éminentes. Malheureusement, celui qui a bénéficié de la situation de tergiversation est le Royaume du Maroc, qui occupe illégalement le territoire, alors que la victime est le propriétaire légitime, le peuple du Sahara occidental, qui en a assez d’attendre si longtemps. L’échec de l’ONU, depuis plus de cinquante ans, dans l’application du droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance ne laisse aucun doute sur la manière dont l’action de la communauté internationale est contrôlée par des intérêts et non par des principes.
Le processus de décolonisation
Le processus de décolonisation du Sahara occidental remonte à l’époque coloniale espagnole (1884-1976). Depuis l’inscription du territoire en 1963 sur la liste des territoires non autonomes, le traitement de la question par les Nations unies est basé sur la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations unies contenant la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Cependant, l’Assemblée générale des Nations unies, dans ses premières résolutions sur la question du Sahara espagnol (2072(XX) de 1965 et 2229(XXII) de 1966), a demandé à l’Espagne de décoloniser le territoire par un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental. L’augmentation de la pression interne et internationale a fait que l’Espagne a déclaré en août 1974 son intention d’organiser le référendum d’autodétermination du territoire au début de 1975. Le roi Hassan II du Maroc a annoncé que son pays ne pouvait pas accepter un référendum incluant l’option de l’indépendance et a été rejoint par la Mauritanie dans sa revendication du Sahara occidental, demandant l’arbitrage de la Cour internationale de justice (CIJ) pour rendre un jugement sur le statut juridique précolonial du territoire. Dans sa résolution 3292 (XXXII) de 1974, l’Assemblée générale des Nations unies a demandé à la CIJ de rendre un avis consultatif sur le statut du Sahara occidental avant la colonisation espagnole, et a demandé à l’Espagne de reporter le référendum jusqu’à ce que l’Assemblée générale puisse décider d’un processus de décolonisation incluant un avis consultatif de la CIJ. Cependant, l’avis consultatif de la CIJ, qui a été publié le 16 octobre 1975, niait tout lien de souveraineté du Maroc et de la Mauritanie sur le Sahara occidental. La CIJ a approuvé la décolonisation du territoire sur la base du principe d’autodétermination. En réponse à l’arrêt de la CIJ, le roi Hassan II, avec la complicité de certaines puissances occidentales, a ordonné l’invasion et l’occupation militaires du Sahara occidental le 31 octobre 1975.
Pour sa part, l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) / maintenant Union africaine (UA), s’est inspirée des principes et objectifs de sa Charte pour traiter la question du Sahara occidental depuis sa création en 1963, en particulier ceux relatifs à la décolonisation totale des territoires africains sous occupation étrangère. La position du bloc africain a été renforcée par le statut du territoire en tant que territoire non autonome des Nations unies dont le peuple est habilité à exercer son droit inaliénable à l’autodétermination conformément à la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale. L’organisation africaine a constamment saisi la question du Sahara occidental en demandant la décolonisation immédiate du territoire et en montrant sa solidarité avec le peuple du territoire contre la domination espagnole. Le Maroc lui-même a voté la résolution CM/Res. 272 (XIX) de 1972 adoptée à l’unanimité à Rabat, au Maroc, par le Conseil des ministres de l’OUA approuvant le droit du peuple du Sahara espagnol de l’époque à l’autodétermination et à l’indépendance.
La décolonisation du Sahara occidental n’a pas encore eu lieu et l’Espagne reste la puissance administrante jusqu’à l’achèvement du processus de décolonisation. Elle doit donc se conformer aux obligations énoncées aux articles 73 et 74 (d) de la Charte des Nations unies. Cela a été réaffirmé par l’avis juridique du secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires juridiques, Hans Correll, en 2002.
L’État sahraoui
Dans le rapport sur sa visite au Sahara occidental en mai et juin 1975, la Mission de visite de l’ONU a indiqué qu’elle « a noté que la population, ou du moins presque toutes les personnes rencontrées par la Mission, était catégoriquement pour l’indépendance et contre les revendications territoriales du Maroc et de la Mauritanie… et le Front Polisario (Polisario Front) est apparu comme une force politique dominante dans le territoire. La Mission a assisté à des manifestations de masse en faveur du mouvement dans toutes les parties du territoire ». Le Front Polisario (Frente Popular para la Liberación de Saguia el Hamra y Río de Oro) a été fondé en 1973 après avoir reçu un large soutien de la population du Sahara occidental, ce qui l’a fait adhérer aux aspirations du peuple à l’autodétermination et à l’indépendance. Peu après la signature de l’accord de Madrid, la grande majorité des représentants de l’Assemblée générale (Jama’a), l’organe colonial de représentation, se réunit le 28 novembre 1975 à Galtat-Zamur pour appuyer le Front Polisario et se dissoudre afin d’être remplacée par le Conseil national provisoire. Le 27 février 1976 à Bir-Lehlu, le Front Polisario proclame la République arabe sahraouie démocratique (RASD) pour éviter le fait accompli juridique créé par le départ de l’Espagne.
L’occupation marocaine
L’invasion et l’occupation militaires du Sahara occidental par le Maroc le 31 octobre 1975, mobilisant 350 000 civils dans une marche vers le territoire, n’a pas seulement violé les résolutions de l’ONU et de l’OUA/UA ainsi que le principe des frontières coloniales intangibles et l’avis consultatif de la CIJ sur le Sahara occidental. Mais elle était également contraire à la volonté du peuple du territoire et constituait une attaque contre le caractère sacré et la souveraineté de la République arabe sahraouie démocratique. L’ONU et l’OUA/UA s’inscrivent dans la ligne de la résolution 2625 (XXV) de l’Assemblée générale des Nations unies, qui reconnaît l’illégalité de l’acquisition territoriale par la force et que le Maroc est une puissance occupante, comme l’a déclaré l’Assemblée générale des Nations unies dans ses résolutions 34/37 (1979) et 35/19 (1980).
L’occupation du Sahara occidental par le Maroc a généré une situation tragique, qui a fait fuir des milliers de personnes de la population du territoire sous les bombardements des troupes et des forces aériennes, cherchant un endroit sûr en Algérie. Pendant plus de 47 ans, ces personnes ont vécu en exil dans des conditions difficiles, en attendant le jour de leur retour chez elles. Le Maroc a appliqué depuis le début de son occupation un siège militaire et un blocage médiatique dans les territoires sous son contrôle afin de dissimuler le génocide et les crimes contre l’humanité qui ont été commis par ses troupes et ses forces de police, entraînant des centaines de morts, de disparus, d’invalides en raison de la torture et des agressions et intimidations quotidiennes. La plupart des organisations de défense des droits humains ont fait de nombreux rapports sur ce thème comme le Haut Commissariat des Nations Unies (HCDH), le Conseil des droits de l’homme, la Commission africaine des droits de l’homme, Amnesty International, Human Rights Watch, outre les compte-rendus détaillés des médias.
Il était explicite que certains des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, à savoir la France et les USA, avaient prévu l’accord illégal de Madrid en novembre 1975 entre le Maroc, l’Espagne et la Mauritanie et l’occupation du Sahara occidental. Récemment, la CIA a publié des centaines de documents déclassifiés sur la question du Sahara occidental (voir https://www.cia.gov). Leurs objectifs étaient non seulement de contourner le droit du peuple du territoire à l’autodétermination et à l’indépendance, mais aussi de déstabiliser toute la région et d’entrer dans une spirale sans fin. Les USA et la France ont offert un soutien généreux au Maroc sur les plans militaire, politique et financier. En 1979, la Mauritanie a abandonné la partie sud du Sahara occidental, ce qui a conduit à la signature d’un accord de paix avec le Front Polisario et à la reconnaissance de la RASD par la suite en 1984.
Le roi Hassan II s’est trompé dans son estimation de l’occupation du Sahara occidental lorsqu’il a déclaré que celle-ci ne durerait qu’une semaine. Il a réalisé qu’il était impossible de remporter une victoire militaire après avoir payé un lourd tribut en vies humaines, en matériel et en milliers de prisonniers, comme le révèlent les documents déclassifiés de la CIA.
Bonne volonté contre tromperie
Les seize années de lutte armée acharnée ont presque résolu le conflit en faveur de la RASD, car son armée avait progressé dans la prise de contrôle sur le terrain et les réalisations diplomatiques se sont multipliées, ce qui a été couronné par l’adhésion de la RASD à l’OUA en 1984. Les progrès de la lutte sahraouie ainsi que les appels internationaux en faveur d’une solution rapide du conflit, en particulier en Afrique, ont abouti à son adhésion aux efforts de l’ONU et de l’OUA. Les dirigeants africains ont joué un rôle décisif dans l’obtention d’un accord sur un plan de règlement pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination pour le peuple du Sahara occidental, soulignant la coopération de la RASD dans cette tendance. La résolution AHG/Res. 104 (XIX) de l’OUA de 1983 a effectivement contribué à jeter les bases des efforts ultérieurs de l’ONU et de l’OUA, qui ont été reflétés dans la résolution 40/50 (XXXX) de l’Assemblée générale des Nations unies de 1985. Cette résolution a exhorté les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Royaume du Maroc, à engager des négociations directes sous les auspices de l’ONU et de l’OUA, qui ont abouti à un cessez-le-feu le 6 septembre 991 et au déploiement de la force de maintien de la paix ONU/OUA/UA.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a pris en charge la question du Sahara occidental suite à l’approbation, en 1990, du Plan de règlement et à la création de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). Les deux parties, sous les auspices du secrétaire des Nations unies et du président de l’OUA, ont convenu du cessez-le-feu et de l’organisation d’un référendum d’autodétermination en février 1992, conformément au calendrier approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le référendum a été reporté en raison de la tentative du Maroc d’étendre les critères pour inclure 120 000 Marocains dans la liste des électeurs. Il était alors clair que l’objectif du Maroc, du fait de son engagement dans le processus référendaire, était : a) de réussir à changer l’organe électoral en sa faveur ou b) de manœuvrer et de jouer sur le temps. Le fait que le Maroc a réalisé qu’il était impossible de remporter le référendum, surtout lorsque l’ONU a publié la liste temporelle des personnes habilitées à voter en 1999.
L’absurde est que le Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas osé imposer des sanctions contre le Royaume du Maroc pour son obstruction au référendum. L’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU à l’encontre du Maroc témoigne d’une collusion explicite avec ce dernier au sein du Conseil et du Secrétariat. La France a été à l’origine de la paralysie du rôle de l’OUA/UA dans le processus de paix parce qu’elle l’a gêné dans la réalisation de ses objectifs. Aucun des cinq membres permanents ne plaide pour l’exercice immédiat du droit inaliénable du peuple du territoire à l’autodétermination et à l’indépendance, tout comme la France défend l’occupation marocaine du Sahara occidental. En outre, ils ont gardé le silence sur les crimes commis par les autorités marocaines dans les territoires occupés du Sahara occidental. Il est vrai qu’il y a un changement fondamental dans les vues des USA, de la Russie, du Royaume-Uni et de la Chine sur le conflit du Sahara occidental, mais il n’est pas encore arrivé au point de contrarier la France. Des efforts importants ont été déployés par d’éminentes personnalités en tant qu’envoyés spéciaux du Secrétaire général des Nations unies, comme M. James Baker III, ancien secrétaire d’État usaméricain, l’ambassadeur Cristopher Ross et l’ancien président allemand, M. Horst Kohler, qui ont échoué en raison du manque de volonté des Cinq. Même le Conseil n’a pas pu inclure le volet observation des droits humains dans le mandat de la MINURSO à cause de la France, malgré les appels en faveur d’un mécanisme indépendant et les rapports sur la situation. Au-delà de cela, le Conseil n’a rien fait contre le Maroc pour l’expulsion de la composante civile de la MINURSO en mars 2016, ce qui a considérablement affecté la capacité de la mission à remplir ses fonctions. Cinq mois plus tard, en août 2016, le Maroc a profité de l’inaction du Conseil de sécurité de l’ONU pour violer le cessez-le-feu en construisant une route à travers la Mauritanie dans le but d’annexer la région de Guerguerat, dont la ville de La-Aguera. La France use maintenant de toute son influence pour impliquer les intérêts de nombreuses parties internationales dans le conflit afin de compliquer sa solution. Elle s’est efforcée d’impliquer l’Union européenne dans le pillage des ressources naturelles en violation des décisions de la Cour européenne de justice de 2016 et 2018.
Au contraire, l’enfer s’est déchaîné lorsque la RASD et le Front Polisario se sont montrés résolus à faire échouer les manœuvres marocaines. Si la RASD ne réagissait pas au mouvement dangereux et provocateur de Guerguerat et n’exerçait pas sa souveraineté légitime sur cette zone libérée, le Maroc aurait réussi à frapper à jamais de nullité toutes les résolutions du Conseil de sécurité et la crédibilité des Nations unies en général. Le Conseil n’a jamais investi la bonne volonté de la partie sahraouie ni reconnu ses concessions considérables dans la recherche d’une solution pacifique durable. L’influence de la France sur les décisions du Conseil de sécurité de l’ONU, si elle se poursuit, pourrait conduire au pire dans l’histoire du traitement de la question du Sahara occidental par le Conseil.
Paix ou guerre
Il est clair que le Secrétariat des Nations Unies et le Conseil de sécurité n’ont jamais cherché à établir la légitimité internationale dans le nord-ouest de l’Afrique par l’exercice du droit à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental. Au contraire, ils ont travaillé ensemble pendant environ vingt-neuf ans pour déposséder le peuple du territoire et son État de leur droit légitime et l’accorder à l’occupant, le Royaume du Maroc, dont les revendications ont été rejetées par l’avis consultatif de la CIJ en 1975. La RASD, représentée par le Front Polisario, a accepté et accepte toujours de s’engager dans tout processus menant à un référendum d’autodétermination, faute de quoi il prendra les mesures nécessaires, y compris la lutte armée pour libérer le reste de ses territoires encore occupés par le Maroc.
De toute évidence, les récentes tentatives de la France, qui se sont traduites notamment par la résolution 2495 (2019) du Conseil de sécurité, visaient à modifier le sens de l’autodétermination pour l’adapter à la volonté du Maroc. La tendance de la France à coloniser les territoires des peuples et à dominer leurs ressources naturelles n’a jamais cessé. Son soutien continu à l’occupation illégale du Sahara occidental par le Maroc fait partie de plans plus vastes visant à porter atteinte à la stabilité de nombreux pays d’Afrique du Nord. Vu l’adoption de cette résolution par le Conseil de sécurité de l’ONU, la RASD et le Front Polisario ont décidé de revoir leur engagement dans l’ensemble du processus supervisé par l’ONU. Cependant, la présence de l’ONU dans le territoire ainsi que le cessez-le-feu n’ont aucune signification tant qu’il n’y a pas de référendum d’autodétermination. Des décennies d’efforts inlassables et de grands sacrifices sont condamnés.
Le spectre de la guerre plane à nouveau entre les deux pays africains, et rien ne l’arrêtera à moins que la communauté internationale ne manifeste une volonté sérieuse de mettre rapidement fin à ce conflit de longue date sur la base du droit international, conformément aux chartes et aux résolutions des Nations unies et de l’Union africaine. Tant que le Maroc rejette le référendum d’autodétermination, il n’y a pas d’autre solution réaliste que l’établissement de relations avec la RASD, puisqu’il est membre à part entière de l’UA et l’un des fondateurs de celle-ci. La République sahraouie a fait de grands progrès dans la construction d’institutions étatiques modernes qui sont en mesure de fournir des services dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la stabilité, de la justice, de la modernité et qui ont une expérience démocratique unique, ainsi qu’un large éventail de relations internationales. Son bras politique, le Front Polisario, bénéficie d’un fort soutien au sein de la population.
Le rétablissement du rôle central de l’UA est crucial à ce stade, étant donné que cela se passe sur des terres africaines et entre deux pays africains et que tous deux sont membres du même bloc. L’UA doit agir contre le Royaume du Maroc pour obtenir le retrait immédiat des territoires qu’il occupe de la RASD, même si cela nécessite une intervention militaire. Avec son admission à l’Union africaine, le Royaume du Maroc est tenu de respecter les principes fondamentaux contenus dans l’Acte constitutif de l’UA, notamment (b) le respect des frontières existant au moment de l’accession à l’indépendance et (f) l’interdiction de l’usage de la force ou de la menace de l’usage de la force contre d’autres États membres de l’UA (article 4).
Conclusion
Les tergiversations et les retards de l’ONU dans la mise en œuvre du droit légitime du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et à l’indépendance pendant plus de cinquante ans révèlent les arrière-pensées de certains des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Ils prévoyaient le retrait espagnol du Sahara occidental ainsi que l’invasion et l’occupation militaire du territoire par le Maroc. L’objectif était de priver le peuple du Sahara occidental de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. Ils sont conscients que cela était en violation des résolutions de l’ONU et de l’OUA/UA ainsi que du principe des frontières coloniales intangibles et de l’avis consultatif de la CIJ sur le Sahara occidental.
Néanmoins, le peuple du Sahara occidental a pu exister et établir son État au prix de lourds sacrifices et dans des conditions difficiles. La paix et la stabilité de la région et de l’Afrique du Nord en général ne peuvent être obtenues au détriment des droits légitimes des peuples, comme c’est le cas pour le peuple du Sahara occidental. La présence des cinq grands sur le terrain depuis plus de vingt-neuf ans suffit pour découvrir la réalité de la RASD et son engagement en faveur de la paix et de la coexistence pacifique. Oui, le Sahara occidental est riche en ressources naturelles, mais celles-ci ne peuvent être exploitées sans le consentement de son généreux peuple.Source : Tlaxcala, 4 juin 2020
Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, ONU, MINURSO, Conseil de Sécurité,
-
Sahara occidental: une paix fragile
Selon l’analyste et écrivaine Hannah Armstrong, la guerre du Sahara occidental pourrait être le conflit à long terme le moins connu du monde.
« Lorsque je mentionne cette république cachée aux experts régionaux et aux journalistes qui, comme moi, couvrent l’Afrique du Nord et le Sahel, peu semblent en savoir grand-chose », affirme-t-elle dans un reportage intitulé « Sahara Occidental, une paix fragile ». « D’une part, en tant qu’État non officiel, le Sahara occidental n’existe pas vraiment. Pour un autre, étant petit et bien élevé, il est facile de l’ignorer. Sa population d’environ 300 000 habitants est répartie entre six camps de réfugiés en Algérie, une zone tampon entre l’Algérie et le Maroc connue sous le nom de «zone franche» et le territoire riche en ressources et contrôlé par le Maroc ».
Pour Armstrong, « peu de Sahraouis choisissent de migrer ou de recourir au terrorisme (au cours de la dernière décennie, la migration et le terrorisme ont eu tendance à monopoliser l’engagement occidental avec l’Afrique du Nord et le Sahel). Ceci est en grande partie lié à leur foi dans l’avenir de l’État qu’ils ont construit dans les camps isolés, où les réfugiés, face à une énorme adversité, ont aboli le système des castes, ont combattu les distinctions tribales et ethniques, et créé un gouvernement de base qui est non seulement démocratique et égalitaire, mais aussi dirigé principalement par des femmes ».
« Ce fut un choc de découvrir que ces camps, que le Maroc aimait à décrire comme des foyers terroristes, faisaient partie d’une démocratie constitutionnelle florissante, avec des comités composés principalement de femmes fanatiques dans leur dévouement à l’éducation et aux soins de santé. Elles pensaient que ces deux choses pouvaient surmonter la plupart des obstacles ». signale-t-elle dans son reportage entièrement consacré aux camps des réfugiés sahraouis qu’elle a visités à plusieurs reprises.
Malgré la dureté des conditions de vie dans ces camps, les sahraouis gardent l’espoir et la conviction qu’après des décennies d’attente, la cause sahraouie l’emportera. « Les réfugiés se considèrent déjà comme indépendants – le monde a juste besoin de se rattraper et de leur rendre leurs terres ».
Avec la nomination de l’ancien président allemand Horst Köhler en tant que nouvel envoyé du secrétaire général pour le Sahara occidental, une lueur d’espoir a été ravivée après la démission du diplomate américain Christopher Ross après avoir été déclaré persona non grata par le Maroc. « Le péché cardinal de Ross avait été sa prétendue tentative d’introduire la surveillance des droits de l’homme dans le mandat de la mission de maintien de la paix de l’ONU au milieu des preuves de plus en plus nombreuses que les forces de sécurité marocaines abusaient des manifestants pacifiques sahraouis – en particulier des femmes ». Mais, malgré que Kohler est parvenu à organiser deux rounds de pourparlers entre décembre 2018 et mars 2019, il a brusquement démissionné en mai 2019, invoquant des problèmes de santé. « Selon le Polisario, l’allié du Maroc, la France, avait usé de son influence au Conseil de sécurité de l’ONU pour saboter les efforts de Köhler, l’incitant à démissionner ». Madame Armstrong « soupçonne qu’il avait sous-estimé à quel point le dossier était insoluble, et une fois qu’il a vu par lui-même, il a jeté l’éponge ».
« De 2013 à 2018, souligne Armstrong, j’ai effectué six voyages dans l’État exilé du Sahara occidental. À chaque fois, je suis parti inspiré par l’audace et l’endurance de l’idéalisme sahraoui. Ils étaient tellement dévoués à leur vision d’un avenir libre qu’ils étaient prêts à l’endurer dans des camps pendant des décennies, contre toute attente, pour continuer leur lutte collective . Tous les membres de cette jeune génération avec qui j’ai parlé étaient d’accord : « L’ONU n’a pas été en mesure de nous assurer l’indépendance, mais elle ne peut pas nous empêcher de mourir dignement pendant la guerre », a déclaré l’un d’eux ».Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, réfugiés sahraouis, ONU,
-
Sahara occidental : Aminatou Haidar critique l’ONU
La militante sahraouie des droits humains a vivement critiqué la manière avec laquelle l’ONU traite la question de la décolonisation au Sahara occidental.
Elle soutient que «l’approche adoptée par l’ONU pour la décolonisation du Sahara occidental n’a pas pleinement satisfait les aspirations du peuple sahraoui». Mme Haidar, qui était l’invitée, mardi dernier au soir, d’une table ronde virtuelle, organisée via visioconférence, par la Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines, a expliqué à que «certaines puissances étrangères, notamment la France, l’Espagne et les Etats-Unis,(…) ensemble ou individuellement, ont œuvré pour entraver le processus de décolonisation au Sahara occidental, qui constitue une violation flagrante du droit international et de tous les droits civils, politiques et sociaux».Le prix Nobel alternatif 2019, Mme Haidar a relevé «un ensemble de déséquilibres qui ont caractérisé la manière dont le Conseil de sécurité des Nations unies a abordé le conflit sahraoui ces dernières années, bien sûr, à la demande de Paris et d’autres régimes qui ont soutenu le Maroc au détriment des droits du peuple sahraoui et le droit international, portant atteinte à la légitimité institutionnelle du territoire».
En ce qui concerne la situation dans les territoires occupés du Sahara occidental, Mme Haidar a été «très surprise par la continuation du Conseil de sécurité à renouveler techniquement le mandat de la mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental, la Minurso sans introduire aucun mécanisme pour organiser ou faciliter la tenue d’un référendum sur le territoire conformément au plan de règlement de 1991 signé par les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc».
Par ailleurs, la Fondation sahraouie Nushatta pour les médias et les droits de l’homme a fait état de la poursuite des crimes de l’armée marocaine contre les bédouins sahraouis et leurs cheptels dans les territoires libérés. «Tapie derrière le mur de la honte, l’armée de l’occupant marocain continue à ouvrir le feu sur les Bédouins sahraouis des territoires libérés, notamment ceux se trouvant à proximité du mur de séparation raciste, implanté de mines qui n’épargnent ni les personnes ni les animaux», rapportent des médias sahraouis citant Nushatta. «Dès que des camelins et autres cheptels s’approchent du mur de l’humiliation et de la honte marocain, ils sont la cible de tirs nourris de l’armée d’occupation et ces actes qui relèvent de la barbarie ont tendance à se répéter, d’où des plaintes de la population des territoires libérés», ajoute le collectif.
Affirmant que «la dernière agression date de mercredi dernier lorsque les forces d’occupation ont ouvert le feu sur des dromadaires», la Fondation a rappelé l’assassinat, en 2016, d’un citoyen sahraoui qui a tenté d’empêcher ses chameaux d’arriver à la zone minée, adjacente au mur de la honte.
Nushatta pour les médias et les droits de l’homme s’est interrogée, à ce propos, qui devra mettre fin à ces actes contraires à la morale et aux valeurs humaines.Dans un autre registre, un nouveau livre sur le conflit au Sahara occidental a été publié sous le titre «Hongrie et la crise au Sahara occidental», écrit par l’expert hongrois et ancien membre de la Mission des Nations unies pour le référendum au Sahara occidental (Minurso), Dr Janos Besenyo. Dans ce livre de 460 pages publié début mai, résultat de 10 années de recherche, l’auteur a utilisé diverses sources scientifiques, racontant également des souvenirs et des entretiens avec ces anciens soldats sahraouis.
Tags : Sahara Occidental, Maroc, Aminatou Haidar, ONU, -
Solution politique mutuellement acceptable et autodétermination sont deux concepts incompatibles (diplomate)
Selon le représentant du Front Polisario auprès des Nations Unies, le Dr Sidi Mohamed Omar, la solution politique mutuellement acceptable n’est pas compatible avec le concept d’autodétermination.
« Nous sommes tous d’accord que les négociations sont essentielles. Mais lorsque le Conseil appelle les parties à trouver une solution politique mutuellement acceptable, cela n’est pas compatible avec le concept d’autodétermination » a-t-il affirmé dans un entretien accordée au site Junge Welt » précisant que « cette approche contradictoire est en fait la raison de l’impasse dans laquelle nous nous trouvons actuellement ».
Questionné sur la situation des négociations, le Dr Omar a affirmé que le peuple sahraoui n’a plus aucune confiance en l’ONU à un moment où son processus est complètement paralysé. « Cette situation est aggravée par le fait que l’ONU et la communauté internationale dans son ensemble ne font rien pour faire avancer les choses », a-t-il ajouté.
Pour le diplomate sahraoui, « l’option préférée du Maroc est celle de gagner du temps, dans l’espoir que la communauté internationale accepte et reconnaisse son occupation illégale et l’annexion des autres parties du Sahara occidental ». « Mais même si certains ont accepté le statu quo comme excuse pour ne rien faire, les Sahraouis et le Front Polisario ne l’accepteront jamais » a-t-il indiqué.Tags : Sahara Occidental, Maroc, autodétermination, conseil de sécurité, ONU, solution mutuellement acceptable,
-
Le Maroc fait la sourde oreille à la demande de libération des prisonniers sahraouis pour cause de coronavirus
L’ONU, l’Union européenne et l’Espagne gardent le silence face au danger auquel les prisonniers politiques sahraouis sont exposés par le Covid-19.De nombreuses organisations ont tiré la sonnette d’alarme sur le danger que courent les prisonniers politiques sahraouis, enfermés dans des prisons insalubres.Le gouvernement du Maroc fait la sourde oreille aux nombreuses et continuelles demandes de libération des prisonniers politiques sahraouis face au danger qu’ils courent dans les prisons marocaines insalubres en raison de la pandémie de coronavirus.Ces prisonniers, comme l’a dénoncé le groupe de journalistes sahraoui Equipe Media dans une campagne soutenue en Espagne par des personnalités de la politique et du cinéma, souffrent des conséquences des tortures qu’ils ont subies, ils souffrent de pour lesquelles dont ils ne sont guère soignés et sont détenus dans de espaces réduits et surpeuplés sans le minimum de conditions sanitaires.Depuis l’annonce de la propagation du coronavirus, de nombreuses organisations ont tiré la sonnette d’alarme sur le danger auquel sont exposés les 39 prisonniers politiques sahraouis, qui purgent des peines prononcées dans des procès dénoncés par des organisations internationales pour absence de preuves et des aveux obtenus sous la torture.Selon EM, « les interrogatoires ont porté sur la relation de l’accusé avec le Front Polisario, sa participation à des manifestations et la défense du droit à l’autodétermination », puis beaucoup d’entre eux ont été condamnés pour outrage, trafic de drogue ou « formation de bandes criminelles et violences envers les forces de police ayant entraîné la mort ».Absence de mesures préventivesLa Ligue pour la protection des prisonniers sahraouis dans les prisons marocaines (LPPS) dénonce l’absence de mesures préventives dans les prisons pour lutter contre le coronavirus, soulignant que le seul geste a été de leur fournir un morceau de savon moisi le 3 avril, citant le cas d’Abdelmoula Elhafidi, à la prison d’Ait Melou, qui n’a pas été autorisé à prendre une douche pendant un mois, selon le témoignage de sa sœur.En outre, les autorités pénitentiaires ont refusé d’entendre Abdullah Lakhfaouni, du groupe de Gdeim Izik, emprisonné dans la prison de Kenitra, qui voulait exposer sa situation vulnérable ; il a entamé une grève de la faim de 48 heures pour attirer l’attention de lae Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme et des organisations internationales de défense des droits humains.Face au danger du Covid-19, la Commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, Michèle Bachelet, a appelé à la libération des personnes emprisonnées « sans base juridique suffisante, y compris les prisonniers politiques et les autres détenus pour avoir exprimé des opinions critiques ou dissidentes ».Dans le cas des prisonniers sahraouis, plusieurs organisations ont demandé au Maroc leur libération, comme Amnesty International, ou l’intervention de l’ONU, comme la lettre envoyée par Por un Sahara libre, portant plus de 750 signatures de partis politiques, députés, associations, ONG, syndicats, mouvements de femmes, chercheurs, universitaires, écrivains, auteurs, journalistes, médecins, infirmières et enseignants des 5 continents.Le Front Polisario, reconnu par l’ONU comme le représentant légitime du peuple sahraoui, a demandé à Human Rights Watch (HRW) d’intervenir, car les prisonniers sahraouis sont non seulement très exposés au risque de tomber malades, « mais sont aussi des cibles faciles pour le régime marocain ». Le président de la RASD et secrétaire général du Polisario, Brahim Gali, a demandé à l’ONU de protéger les citoyens sahraouis dans les zones occupées, et en particulier les prisonniers politiques sahraouis « qui croupissent dans les prisons marocaines dans des conditions déplorables », tenant le Maroc pour responsable de ce qui pourrait leur arriver.Le roi du Maroc, Mohamed VI, a gracié le 5 avril 5 654 prisonniers, dont aucun n’est sahraoui. Le cas des prisonniers sahraouis, dont la ministre norvégienne des Affaires étrangères, Ine Marie Eriksen Søreide, s’est montrée préoccupeé, n’a reçu l’attention ni des Nations Unies, ni de l’Union européenne, ni de l’Espagne, la puissance administrante de jure du Sahara occidental.À la menace du coronavirus dans les prisons marocaines où se trouvent des prisonniers politiques sahraouis, s’ajoutent les violations des droits humains commises au Sahara occidental occupé par le Maroc en avril 2020, selon les information fournies par des organisations sociales et des médias sahraouis.Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, MINURSO, -
Éphéméride : 29ème anniversaire du plan de paix onusien du Sahara Occidental
Après 16 ans d’une guerre acharnée entre le Maroc et le Front Polisario, la communauté internationale a décidé qu’il est temps de cesser les hostilités et de permettre au peuple du Sahara Occidental d’exprimer sa volonté à travers un référendum d’autodétermination.Le 30 août 1988, le gouvernement marocain et le Front Polisario ont donné leur feu vert au plan paix proposé par l’ONU en coopération avec l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Les propositions de paix décrivaient les conditions d’un cessez-le-feu, d’un nouveau recensement pour mettre à jour le nombre de la population espagnole de 1974 et d’un référendum. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a ensuite adopté le 20 septembre 1988 la résolution 621 établissant le poste de représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, et le 27 juin 1990, la résolution 658 qui approuvait les «propositions de paix» et appelait les deux parties à coopérer pleinement pour parvenir à une résolution.Le 29 avril 1991, le Conseil de Sécurité adopta la résolution 690 établissant la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui comprenait trois composantes: une branche civile pour effectuer un nouveau recensement et organiser un référendum; une unité de sécurité pour exercer les fonctions de police; et une force militaire pour faire respecter le cessez-le-feu. Des représentants de la MINURSO ont commencé à arriver sur le territoire en septembre de la même année. Le 6 septembre 1991, le Maroc et le Front Polisario ont signé un cessez-le-feu.29 ans après, que reste-t-il de ce plan?La France et les Etats-Unis ont réussi à mettre en veilleuse l’option référendaire et la MINURSO est devenue l’instrument du Conseil de Sécurité pour maintenir le status quo en attendant de trouver le moyen d’imposer la prétendue proposition d’autonomie marocaine comme solution définitive.Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO, -
Guinée Bissau: Le Secrétaire général prend acte de la décision de la CEDEAO de reconnaître Úmaro Sissoco Embaló le vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2019
La déclaration suivante a été communiquée, aujourd’hui, par le Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:Le Secrétaire général prend acte de la décision prise par l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) le 22 avril de reconnaître Úmaro Sissoco Embaló le vainqueur de l’élection présidentielle de décembre 2019 en Guinée-Bissau.Le Secrétaire général encourage tous les acteurs bissau-guinéens à travailler de manière inclusive et constructive à la mise en œuvre des décisions pertinentes de la CEDEAO, en particulier en ce qui concerne la nomination d’un premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement, en pleine conformité avec la Constitution, et en tenant compte des résultats des élections législatives de mars 2019.Le Secrétaire général réitère l’engagement des Nations Unies à continuer d’accompagner les Bissau-Guinéens dans leurs efforts pour consolider la paix, la démocratie et le développement durable.Tags : GUINÉE-BISSAU, CEDEAO, Úmaro Sissoco Embaló, ONU, -
Maroc : $ 1 million pour acheter le silence de Michelle Bachelet
Le Haut Commissariat des Nations Unies sa vante d’avoir reçu du Maroc une contribution de 1 million de dollars. Un fait qui n’est pas nouveau.En effet, depuis plusieurs années, Rabat offre, chaque année, ce montant dans le but de museler cette instance internationale au sujet de ses constantes violations des droits de l’homme au territoire non autonome du Sahara Occidental.Aujourd’hui, nous sommes devant un acte répétitif des scénarios précédents dans lesquels l’ONU, encore une fois, va a tourner le regard sur les abus du Maroc dans l’ancienne colonie espagnole.A l’instar de son prédécesseur, Mme Michelle Bachelet devra prouver sa reconnaissance en épargnant Rabat des critiques du HCDH et en vantant des progrès imaginaires dans le domaine des droits de l’homme, notamment dans une conjoncture où l’ambassadeur marocain Omar Hilale vient d’être nommé facilitateur du processus de renforcement des organes des Traités des droits de l’Homme. Omar Hilale, l’homme qui a été dénoncé par des rapports onusiens filtrés en raison de ses pratiques de corruption, en particulier au sein de l’instance dirigée actuellement par l’ancienne présidente chilienne.Lire aussi :–Leaked cables: Morocco lobbied UN to turn blind eye to Western Sahara in ‘House of Cards’ operationTags : Maroc, Michelle Bachelet, Haut Commissariat des Droits de l’homme, ONU, Omar Hilale, corruption,