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  • Maroc : Le Makhzen dissimule sa brouille avec la France

    Après s’être battu contre l’Algérie, la Mauritanie et l’Espagne, les relations du Maroc avec la France se trouvent en crise. La raison ? Difficile à savoir, puisque les deux parties tentent de dissimuler le froid traversée par leurs relations.

    En 2014, Paris et Rabat ont connu une situation semblable suite à la décision de la justice française d’interroger Abdellatif El Hammouch car il est visé par plusieurs plaintes pour torture et complicité de tortures par plusieurs associations et ressortissants franco-marocains.

    Le Makhzen suspend aussitôt sa coopération judiciaire avec la France et remet en cause de nombreux accords bilatéraux.

    A Paris c’est l’affolement aux Affaires étrangères qui vont tout faire pour débloquer cette situation.

    Le 31 janvier 2015 un nouvel accord sur la coopération judiciaire, quasi secret, est signé. Selon Le Canard Enchaîné vient, pour qu’il n’y ait plus d’affaire comme celle concernant Hammouchi, chacun des deux pays doit immédiatement informer l’autre des procédures et des faits pénalement punissables. Les plaintes déposées en France contre un marocain doivent être transmises sans délai à Rabat, et inversement. Il appartiendra au pays concerné de décider des suites à donner, soit l’ouverture d’une procédure, soit son renvoi dans l’autre pays. Ainsi le pays concerné pourra décider unilatéralement la « clôture » du dossier. Les magistrats saisis du cas Hammouchi n’ont plus qu’à classer le dossier. »

    Jusqu’à présent la France s’est incliné devant le Maroc pour des raisons économiques et stratégiques. Cependant, avec la configuration de la situation mondiale, au Sahel notamment, Paris est contraint de changer de politique. La nouvelle configuration exige l’amélioration des relations avec l’Algérie, ce qui implique la résolution du conflit du Sahara Occidental qui empoisonne l’atmosphère entre Al Mouradia et l’Elysée.

    Selon des experts, le roi du Maroc fait la tête parce que la France n’est plus en mesure de soutenir la position du Maroc sur le contentieux sahraoui, notamment au Conseil de Sécurité.

    Ainsi, le statu quo tant défendu par le Maroc a fini par se retourner contre lui. La France lui tourne le dos et l’Algérie a repris sa position de puissance et son poids dans l’échiquier régional. Acculé par sa politique de chantage et de fait accompli, le Makhzen se retrouve seul. Même ses pseudo-démocrates ne peuvent s’envoler à son secours.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, France, ONU, Makhzen,

  • Sahara Occidental : L’Espagne et la France fustigées

    Cela fait 44 ans, aujourd’hui, que la République arabe sahraouie démocratique (Rasd) a été proclamée. Mais après tant d’années, le constat est là : à l’exception d’avoir arraché quelques acquis certes précieux et néanmoins symboliques, l’évolution du dossier stagne et se caractérise, ces derniers mois, notamment, par un nouveau blocage. Pour les représentants du Front Polisario, le Maroc et ses « alliés » œuvrent sans cesse à entraver le peuple sahraoui dans sa marche pour son indépendance.

    Massiva Zehraoui – Alger (Le Soir) – Irrité, l’ambassadeur du Front Polisario à Alger a, dans ce contexte, pointé du doigt la complicité «affichée» de certains pays européens qui seraient à l’origine de ce statu quo.

    Lors d’une conférence de presse qu’il a animée, hier mercredi, au forum du quotidien El Wassat, Abdelkader Taleb Omar a ouvertement fustigé l’Espagne et la France. Ses critiques se sont particulièrement dirigées à l’endroit du gouvernement espagnol dont il considère que «la position d’hier n’est plus celle d’aujourd’hui». Il a souligné que les positions de Madrid ont de tout temps viré du chaud au froid lorsqu’il s’agit de la reconnaissance de la Rasd. Il fera toutefois remarquer que ces derniers mois, la politique espagnole, à cet égard, a totalement rompu avec les positions des gouvernements successifs en manifestant un «soutien pratiquement inconditionnel au colonisateur marocain», déplore l’ambassadeur.

    Abdelkader Taleb Omar dénonce le parti-pris du gouvernement de Pedro Sanchez, qui se fait aujourd’hui «le défenseur des intérêts du Maroc au détriment de tout un peuple». A chaque fois que l’Espagne se prononce en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui, elle est «aussitôt rappelée à l’ordre et se rétracte à la vitesse de la lumière», a-t-il constaté.
    Abdelkader Taleb Omar a, d’ailleurs, rappelé le récent «incident» suite auquel le gouvernement espagnol a dû réitérer sa position sur le Sahara Occidental afin d’apaiser ses relations avec Mohammed VI.

    Rappelons qu’un membre du gouvernement issu du parti de gauche Podemos avait reçu dernièrement une représentante du Front Polisario en qualité de «ministre», signifiant, de ce fait, sa reconnaissance de la Rasd en tant qu’État. La réaction au sein du gouvernement n’a pas tardé à se manifester, réaffirmant la «non-reconnaissance de l’Espagne officielle de la République sahraouie».

    Selon Abdelkader Taleb Omar, c’est de façon décomplexée que l’Espagne cautionne « la propagande du roi ». Il attirera encore l’attention sur l’absence totale du mot « autodétermination » du peuple du Sahara Occidental dans le paysage médiatique espagnol. « Nous avions pour habitude d’envoyer régulièrement des représentants du Front Polisario s’entretenir avec des dirigeants espagnols », a-t-il relevé, chose qui n’arrive plus aujourd’hui. L’ambassadeur de la Rasd a par ailleurs chargé la France qui, d’après lui, «ne fait que calquer la politique de l’Espagne vis-à-vis du dossier sahraoui».

    Il estimera encore que la France a accepté de jouer le mauvais rôle dans les négociations pouvant mener vers un règlement de la crise, de manière pacifique.

    M. Z.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, RASD, France, Espagne, ONU, autodétermination, référendum,

  • Les enjeux économiques au Sahara occidental

    Le conflit du Sahara Occidental revient dans l’actualité récente, marqué notamment par la montée des tensions entre le Maroc et le Polisario à cause de l’ouverture de consulats aux territoires occupés sahraouis et le langage sur la désignation d’un nouvel envoyé onusien pour l’ancienne colonie espagnole.

    Ce territoire présente, officiellement, plusieurs enjeux ; la question de la sécurité dans le Sahel, la défense des droits de l’homme et le droit à l’autodétermination des peuples. Mais officieusement, ce conflit a surtout des intérêts économiques, stratégiques et territoriaux. Au vu de la crise et de la situation difficile de pays comme le Maroc, l’Espagne ou encore l’Algérie, les zones inexploitées du Sahara Occidental sont une aubaine pour ces acteurs, ce qui dicte leur politique en fonction de ce territoire.

    Un territoire potentiellement riche en matières premières…

    Les provinces du sud ou le Sahara Occidental selon les différents points de vue, possèdent des sous sols qui regorgeraient de matières premières. La première richesse de ce territoire est le phosphate, qui est la ressource principale du Maroc. Il a été découvert d’importantes réserves de fer et de phosphate dans la région, ce qui arrange fortement le Maroc, plongé dans de graves problèmes économiques. Des récentes découvertes d’hydrocarbures le long des côtes du Sahara Occidental vont également être au centre de conflits, car au-delà du fait que le Maroc s’administre ces richesses au détriment du Sahara, l’Espagne peut également entrer en conflit avec le Maroc. En effet, les côtes sahraouies sont bordées par les Canaries, qui peuvent également revendiquer le pétrole au large car les réserves sont à cheval sur les ZEE espagnoles et marocaines (ou sahraouie selon le point de vue), ce qui peut laisser penser qu’il y aura un gain de tensions entre l’Espagne et le Maroc, mais également l’Espagne et le Polisario.

    …mais encore peu exploité.

    Les réserves sont cependant difficiles à estimer, et il faut donc attendre les inspections des différents groupes pétroliers avant de donner un ordre de grandeur des richesses d’un point de vue pétrolier. Des sociétés marocaines du secteur énergétique ont signé des contrats d’exploration de pétrole avec des entreprises comme Total au large de la côte, ce qui a provoqué la colère du Front Polisario. Le Maroc avait prévu de réalisé ses premiers forages dans la région pendant l’été 2014 (pas d’actualisation de ces données aujourd’hui).

    Les entreprises marocaines exploitent d’autres richesses au Sahara, comme la pêche par exemple. En effet, ces accords incluent les eaux territoriales du Sahara Occidental et ne profite donc en rien à la population locale. M. Mokhtar déclare le 3 décembre 2013 à Alger, que « les richesses naturelles spoliées actuellement par le Maroc sont estimées à 4,5 milliards dollars par an ». Ces revenus sont « utilisés pour l’acquisition d’armes pour réprimer brutalement la lutte du peuple sahraoui qui revendique son droit légitime à l’autodétermination ».

    Dans ce conflit, il est officiellement rarement question de matières premières dans les discours des acteurs. Mais avec la description du territoire et ses richesses, on comprend vite que le Sahara Occidental prend une autre dimension.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, ONU, MINURSO,

  • Le Maroc n’oubliera jamais un cauchemar appelé Chris Coleman

    Il était une fois, un mystérieux allié de la cause sahraouie nommé Chris Coleman

    C’était une journée d’octobre 2014. Soudain, un pirate qui s’appelle Chris Coleman sort de nulle part et se déclare allié de la cause sahraouie. Selon ses mots, il veut déstabiliser le régime marocain. Il a commencé à révéler des documents sensibles et confidentiels (courriers, ordres de virement, notes secrètes et autre correspondance officielle).

    Il a notamment découvert les pratiques de corruption de journaux français, nord-américains et britanniques pour produire de fausses « analyses » dont l’objectif est de dénigrer l’Algérie et d’accuser le Front Polisario de collusion avec des mouvements terroristes. Il a fourni des documents de paiement à ces lobbyistes qui ont reçu de grosses sommes pour réaliser les rêves ambitieux du Maroc.

    Il a gagné le surnom de « marocain Snowden » et son opération a été baptisée par la presse internationale sous le nom de « Wikileaks marocains » et ses publications ont été un véritable cauchemar pour le Majzén de Mohamed VI.

    Grâce à lui, les Sahraouis et les Marocains ont découvert que Paris avait suscité la colère de sa « maîtresse dont il n’est pas particulièrement amoureux mais qu’il doit défendre » selon les mots de l’ancien ambassadeur de France à Washington. Pourquoi ? La justice française avait, un an auparavant convoqué le patron des services secrets marocains, Abdellatif El Hammouchi, pour une plainte déposée contre lui pour torture.

    On a également découvert que Rabat était en bagarre permanente avec l’ONU pour le Sahara occidental. Des dizaines de documents confidentiels de l’ONU étaient en possession de Rabat, il les avait obtenus avec des méthodes peu orthodoxes. Les correspondances et les activités du secrétariat de l’ONU étaient sous le contrôle du Maroc grâce à des programmes d’espionnage sophistiqués acquis auprès d’entreprises israéliennes, françaises et italiennes.

    Grâce à lui, de précieux documents ont été obtenus sur les activités de lobbying aux États-Unis et notamment en Afrique. Son objectif était principalement les pays pauvres d’Afrique de l’Ouest, principalement francophones.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, ONU, Chris Coleman, lobbying, espionnage,

  • L’Algérie annule pour la deuxième fois la visite de la ministre espagnol des Affaires étrangères au dernier moment

    L’Algérie semble se réveiller d’un long sommeil dans lequel la France, le Maroc et l’Espagne ont fait preuve d’une insolence sans mesure.

    Plus de 45 ans après, cette meute de charognards n’a pas perdu l’espoir de s’accaparer des ressources naturelles du Sahara Occidental. Au contraire, ils sont devenu de plus en plus agressifs grâce à la complicité de l’institution onusienne, devenu une boîte qui veille sur leurs intérêts dans l’ancienne colonie espagnole.

    Cependant, il semble que cette époque de mépris et humiliation est révolue. Le président Abdelmajid Tebboune n’est pas prêt à se laisser faire par des pays qui se trouvent derrière l’instabilité, la pauvreté et le terrorisme vécus par les peuples de la région.

    Alger vient d’annuler, pour la deuxième fois, la visite de la ministre espagnole des affaires étrangères d’un pays devenu une marionnette de l’État narco-terroriste du Maroc. Après avoir semé la zizanie, les espagnols osent déclarer qu’ils veulent parlent sécurité avec l’Algérie.

    Selon les fabulations du journal El País, la ministre se rendra en Mauritanie mardi pour participer pour la première fois à une réunion des cinq pays qui composent le G-5. « González Laya a souhaité ouvrir son agenda aux deux quartiers qui posent le plus de défis à l’Espagne, le Maghreb et le Sahel. Dans cette nouvelle étape, la diplomatie espagnole vise à «étendre et diversifier» les liens avec ces régions stratégiques ».

    En fin, à Alger le sentiment d’amertume est fort suite aux nombreuses trahisons de ces pays sans scrupules et qui ont poussé l’UE à octroyer un « statu avancé » à un pays dont les accointances avec le terrorisme et le trafic de drogue sont plus que prouvées.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Algérie, Espagne, ONU, MINURSO,

  • SAHARA OCCIDENTAL : L’ONU et l’UA attachées à la légalité internationale

    La République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Front Polisario se sont félicités de la déclaration conjointe rendue publique par l’Union africaine (UA) et l’Organisation des Nations unies (ONU) dans laquelle les deux instances ont réitéré leur attachement à la légalité internationale au Sahara occidental.

    La RASD et le Front Polisario ont affirmé que la déclaration conjointe rendue par les deux organisations « dans les circonstances actuelles et trois décennies après la signature par les deux parties de l’accord de paix UA-ONU en 1991, souligne que le règlement juste, permanent et définitif ne saurait se réaliser sans l’exercice par le peuple sahraoui de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance, conformément à la légalité internationale qui classe la question du Sahara occidental dans son cadre légal en tant que question de décolonisation ». La RASD et le Front Polisario se sont félicités de la position commune exprimée dans la déclaration rendue publique, par l’UA et l’ONU, après la réunion de leurs commissions de coordination dans le cadre commun visant la promotion de la paix et de la sécurité. Les deux organisations « ont mis en avant leur attachement à la légalité internationale dans le cadre des efforts de la communauté internationale pour la décolonisation du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique », a souligné la même source. Pour la direction sahraouie, la réaffirmation par les deux organisations de leur attachement à la légalité internationale se veut « un signe fort » au moment où la France, au sein du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Espagne tentent de modifier le statut juridique et légal de la question sahraouie, en complicité flagrante avec l’occupant marocain ».

    La réaffirmation de la légalité internationale « intervient en contradiction avec le sombre tunnel dans lequel la France tente d’introduire le processus ONU-UA, en utilisant une terminologie extrinsèque aux questions de décolonisation et à la résolution onusienne relative à l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés, à l’instar de « réalisme », « pragmatisme » ou « entente », qui cachent souvent des visées colonialistes propres à des forces dont les intérêts sont étroitement liés à des mentalités révolues visant à confisquer les droits du peuple sahraoui à l’autodétermination, à l’indépendance et à la souveraineté », a noté le communiqué de la direction politique sahraouie. Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et secrétaire général du Front Polisario, Brahim Ghali, avait informé le SG de l’ONU, Antonio Guterres, à Addis-Abeba, que « la partie sahraouie appelle l’ONU à œuvrer pour permettre à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) d’accomplir pleinement sa mission », ajoutant que la partie sahraouie « n’acceptera plus de tergiversations, ni de dépassements de la part de l’occupant marocain qui sévit en toute impunité ».

    L’ONU et l’UA avaient réitéré leur attachement à l’application de la légalité internationale au Sahara occidental dans une déclaration conjointe rendue publique, à l’issue de sa réunion consultative mardi à Addis-Abeba.

    M. Bendib

    SAHARA OCCIDENTAL-PARLEMENT EUROPéEN

    L’intergroupe parlementaire mis en place

    Le nouveau représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati, s’est félicité de la formation de l’Intergroupe parlementaire européen « Paix pour le peuple sahraoui » y voyant comme une grande réussite pour le peuple sahraoui dans son combat pour la liberté et l’indépendance. Le diplomate sahraoui a affirmé lors d’une conférence de presse tenue après l’annonce officielle, à Strasbourg, de la naissance de ce nouveau groupe de soutien au peuple sahraoui que « cette réussite est extrêmement importante pour la cause sahraouie puisque le groupe s’efforcera de donner de la visibilité à la lutte juridique menée par le Front Polisario pour la liberté et l’indépendance du peuple sahraoui ». Pour le représentant du Front Polisario en France, l’intergroupe parlementaire européen a également le noble objectif de défendre les droits du peuple sahraoui et de confronter toutes les méthodes adoptées par le régime marocain dans le but de saper tout soutien à la cause sahraouie.

    À cet égard, il a salué le soutien exprimé par les membres du groupe qui dépasse la centaine de députés des différentes formations du Parlement européen, et leur volonté de travailler au niveau de cette institution européenne pour assurer le plein respect des droits du peuple sahraoui et de sa souveraineté exclusive sur ses ressources naturelles. L’intergroupe européen « Paix pour le peuple sahraoui » a été annoncé officiellement jeudi à Strasbourg, un bloc de plus d’une centaine de députés de divers partis politiques de tous les pays de l’Union européenne (UE) dans le but de soutenir le peuple sahraoui dans sa lutte légitime pour la liberté et l’indépendance. Le chef de ce groupe interparlementaire européen « Paix pour le peuple sahraoui », député du Parti social-démocrate allemand, Joachim Schuster, a souligné de son côté l’importance de pousser l’Union européenne (UE) à jouer « un rôle positif et pivot » dans la résolution du conflit au Sahara occidental, tel que stipulé dans les résolutions pertinentes des Nations unies et du Conseil de sécurité onusien. Joachim Schuster, élu jeudi à la tête du nouveau groupe de soutien au peuple sahraoui, a également déclaré dans un communiqué que l’Union européenne « est tenue d’assumer ses responsabilités et son engagement à respecter le droit international et européen, d’une part et d’autre part envers le peuple sahraoui et sa lutte juste pour ses droits légitimes, y compris le droit à l’indépendance et à l’autodétermination ». « Nous, en tant que députés au Parlement européen, sommes également tenus d’espérer que les Nations unies nommeront un envoyé personnel du Secrétaire général pour reprendre le processus politique vers une solution juste et équitable au conflit du Sahara occidental (occupé par le Maroc depuis 1975) qui garantisse au peuple sahraoui le droit à l’autodétermination, en impliquant l’Union africaine (UA) dans cette question .’’

    M.B.

    Le Courrier d’Algérie, 16 fév 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, ONU, UA, Union Africaine, autodétermination,

  • Maroc : retirer sa confiance à Christopher Ross a créé des « énergies négatives » (ambassadeur UK)

    Un compte-rendu d’une réunion avec l’ambassadeur britannique Tim Morris à Rabat révèle l’état d’esprit de la communauté internationale suite à la décision des autorités marocaines de désavouer le diplomate américain Christopher Ross lors de sa mission en tant qu’Envoyé Personnel du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental.

    Les arguments marocains à ce sujet ont été qualifiés « horribles », « dure et contreproductive » et a déclaré qu’elle a créé une « énergie négative ».

    TEXTE DU COMTE-RENDU

    Compte rendu interne de la rencontre de M. le Ministre Délégué

    avec M.Tim Morris, Ambassadeur du Royaume Uni

    Le Ministre Délégué a reçu, le 28 Mai 2012, M. Tim Morris, Ambassadeur du

    Royaume Uni au Maroc. A cette occasion, la Question Nationale a été au centre des discussions.

    Après avoir informé l’Ambassadeur britannique de la teneur de sa conversation téléphonique avec M. Alistair Burt, vendredi dernier, M. le Ministre a réitéré le soutien du Maroc au Secrétaire Général de l’ONU, M. Ban Ki Moon, et au processus de négociation mené par l’ONU. M. Amrani a ajouté que la priorité pour le Maroc était de maintenir et de préserver le processus politique enclenché en redonnant aux négociations une dynamique positive, ce qui implique de mettre un terme aux différentes dérives qui ont été constatées et de renouer avec les paramètres clairs censés encadrer et guider le processus politique. Le statu quo n’est pas tenable, le temps est venu de sortir de l’impasse et d’aller de l’avant a-t-il poursuivi, en faisant remarqué que le Maroc n’avait épargné aucun effort pour contribuer positivement à ce processus. Qu’ont fait les autres parties ? Qu’ont-elles amené sur la table, s’est-il interrogé en s’adressant à M. Morris. Il a également souligné qu’il était aujourd’hui nécessaire d’impliquer concrètement l’Algérie dans ce processus en expliquant que ce pays détient la clé de la solution.

    L’Ambassadeur Morris a répondu combien Alistair Burt était enthousiaste quant au potentiel de développement des relations bilatérales. Selon l’Ambassadeur britannique, M. Burt se félicite de l’évolution positive de cette relation et affirme qu’il y a aujourd’hui une véritable volonté d’aller de l’avant. Concernant la Question Nationale, M. Morris a dit qu’il y avait des divergences entre le Maroc et le Royaume Uni, mais également des positions qui se rejoignent, notamment en ce qui concerne le caractère intenable du statu quo.

    Il a poursuivi en affirmant que dans le court terme il y aura une situation difficile à gérer. Nous comprenons la décision du Maroc de dire « enough is enougn », cependant, a-t-il ajouté, à l’exception de la France, la décision inattendue et soudaine du Maroc a engendré beaucoup d’incompréhension, y compris au niveau du Groupe des Amis (GOF) et du Secrétaire Général. Selon le représentant britannique, l’approche conflictuelle décidée par le Maroc est dans l’ensemble considérée comme 1étant dure et contreproductive. Il a également noté qu’il est difficile de distinguer le SG et le Conseil de Sécurité de cette défiance concernant C. Ross.

    L’Ambassadeur Tim Morris a par ailleurs qualifié d’horrible (« awful ») l’aide-mémoire justifiant la décision du Royaume de retirer sa confiance à C. Ross. Il a en outre fait savoir que le Royaume Uni ne pouvait pas soutenir un tel document dans la mesure où il ne partage pas certains des arguments avancés, et que ledit document révèle par ailleurs une démarche scientifique défaillante. M. Morris a répété une nouvelle fois que la situation sera difficile pour le Maroc sur le court terme et ce pour plusieurs raisons, en prenant soin de préciser : « mais vous vous êtes mis dans cette situation tout seul, vous devrez donc traverser cette période difficile ». Il a ensuite affirmé « Que les choses soient claires, nous allons soutenir le Secrétaire Général de l’ONU et son Envoyé Personnel quoi qu’il fasse. Nous ne voulons surtout pas donner l’illusion que nous sommes d’accord ».

    Au sujet de la Minurso, Tim Morris a dit comprendre le point de vue du Maroc sur la nécessité de ne pas polluer le mandat de la mission onusienne tout en notant que le Royaume Uni considérait qu’il devait y avoir une certaine flexibilité dans la mise en œuvre du mandat de la Minurso, notamment en ce qui concerne l’accès de la mission onusienne aux personnes résidant sur ce territoire. Il a ensuite déclaré soutenir tous les rounds informels de l’Envoyé Personnel du SG, tout en « comprenant que cela devait mener quelque part ». Il a en outre précisé que le Royaume Uni compte favoriser une approche équilibrée, « si vous êtes dans le jury, vous ne pouvez pas prendre partie ».

    Monsieur le Ministre a répondu à son interlocuteur en lui posant une série de question. Y a-t-il un problème avec le Royaume Uni ? Avons-nous failli dans la mise en œuvre de nos engagements ? Etes vous satisfait de la stagnation du processus de négociation ? Etes vous satisfait des résultats obtenus dans le cadre des réunions informelles? Voulez vous voir l’impasse se poursuivre ? Voulez vous vraiment préserver ce processus ? Comment voyez vous les perspectives d’évolution de ce processus politique ?

    M. Amrani a poursuivi en faisant savoir que le Maroc avait le sentiment d’être pénalisé malgré tous les efforts déployés pour soutenir ce processus et pour parvenir à une solution pacifique dans le cadre des paramètres de négociation arrêtés. Le statut quo est intenable a-t-il rappelé, avant de réitérer la volonté du Maroc de préserver le processus en le sortant de l’enlisement et en mettant un terme aux dérives répétées et inacceptables qui ont été constatées à plusieurs reprises malgré les mises en garde du Royaume.

    M. Amrani a également relevé que C. Ross était censé être le facilitateur, ce que le Maroc n’a malheureusement pas constaté. Par ailleurs, M. Ross n’a pas su ou pu impliquer l’Algérie alors que tout le monde sait, y compris à l’ONU, que cette question concerne directement le Maroc et l’Algérie. M. le Ministre a ensuite insisté 2sur le fait que la pression ne doit pas s’exercer uniquement sur le Maroc, ce qui est également une cause de frustration pour le Royaume.

    L’ambassadeur anglais a rétorqué qu’il n’y avait pas de moyen de mettre la pression sur l’Algérie. Il a encouragé le Maroc à envisager une nouvelle approche et offert dans ce cadre l’aide du Royaume Uni. Il a ajouté « nous savons où sont nos amis, vous avez notre intérêt, nous voulons aider ». Dans ce sens, il a précisé qu’il était réaliste et qu’il n’envisageait pas de demander au Maroc de faire « marche arrière », mais de faire preuve de psychologie afin de changer la donne créée par la décision marocaine de retirer sa confiance à C. Ross. Si votre position est rigide a-t-il poursuivi, elle ne sera pas perçue comme étant crédible. L’Ambassadeur a soutenu que le Maroc « devra faire des compromis » pour rectifier le tir et évacuer les « énergies négatives » générées par la décision marocaine. Il a ajouté que son « sentiment personnel c’est qu’il faudra un certain temps pour dépasser cette phase ».

    Le responsable britannique a réitéré à plusieurs reprises la disposition du Royaume Uni à contribuer à l’élaboration d’une nouvelle approche se concentrant sur les questions politiques. Dans ce cadre, Tim Morris a proposé d’envisager quatre initiatives en particulier :

    -Accepter que la France fasse du lobbying à l’adresse du Maroc et de l’Algérie. Tim Morris a suggéré de mettre en œuvre cette idée «immédiatement ».

    -Organiser une rencontre avec le polisario à Rabat, comme cela a déjà été le cas auparavant, pourrait créer un message positif. Cela permettrait selon T. Morris de donner plus de visibilité aux mesures de confiance et de les intégrer dans une certaine vision.

    -La mise en œuvre de la régionalisation constitue selon l’Ambassadeur « une autre voie intéressante ».

    -« La liberté de mouvement de la Minurso ». Selon le représentant britannique, la véritable question au sujet de la mission onusienne ce n’est pas les drapeaux ou les immatriculations, mais la liberté de mouvement pour la Mission de l’ONU. Selon lui, les membres de la mission ne sont pas en mesure d’entrer en contact avec les personnes sur place. Il a ajouté à ce sujet que « si vous faites une différence entre ce que vous permettez au corps diplomatique et ce que vous permettez à l’ONU ça pose un problème car l’ONU c’est aussi nous ».

    Revenant sur les événements de Gdim Izik, il a considéré que de ne pas avoir laissé la Minurso effectuer un rapport sur ce qui s’est passé a alimenté une perception négative.

    M. Amrani a souligné que le Maroc est transparent et de bonne foi, mais cela ne doit pas pour autant le conduire à tout accepter et à laisser la Minurso faire tout ce qu’elle veut sans considération pour le cadre précis de son mandat. Il a ajouté qu’il était établi que certaines personnes tentaient d’instrumentaliser la situation dans les 3 provinces du Sud, ce que le Royaume ne peut accepter. L’Ambassadeur Morris a qualifié de contreproductive l’interprétation stricte du Maroc relative au mandat de la MINURSO.

    Monsieur le Ministre a réitéré la détermination du Maroc à poursuivre le processus de négociation avec le concours d’un médiateur impartial. Il a également ajouté que le Royaume veut créer une nouvelle dynamique pour aller de l’avant vers une solution dans le cadre du processus actuel. Nous voulons continuer à travailler dans le respect des paramètres arrêtés, et nous comptons sur le soutien de nos amis, a-t-il fait savoir à son  interlocuteur en réitérant la nécessité d’impliquer l’Algérie. Il a par ailleurs noté que le projet de communiqué du GoF n’était pas constructif, tout en faisant observer la différence de traitement avec le cas de M. Van Walsum, lorsque ce dernier a perdu la confiance des autres parties.

    Il a conclut en affirmant que le Maroc avait le droit d’exprimer son point de vue et que personne ne pouvait être imposé. « Le Maroc ne veut plus perdre son temps. Le statu quo est intenable. Nous avons toute confiance en le SG Ban Ki Moon, et restons confiants quant à la décision qu’il prendra pour relancer les négociations en renouant avec une dynamique positive.

    Commentaires

    -Tim Morris a précisé à plusieurs reprises qu’il n’était pas porteur d’un message de Londres et qu’il souhaitait avoir cette rencontre avec Monsieur Amrani pour échanger de façon informelle. Cependant, malgré l’insistance de certaines questions, T. Morris n’a pas répondu et avait manifestement un message à passer ;

    -La position de l’ambassadeur Morris est de toute évidence figée ;

     -Le Royaume Uni semble penser que le moment est opportun pour faire pression sur le Maroc pour le forcer à accepter une certaine politisation tacite du mandat de la Minurso, à travers l’octroi d’une plus grande marge de manœuvre aux membres de cette mission ;

    -Dans une approche opportuniste, le Royaume Uni semble vouloir utiliser l’évolution récente du contexte pour imposer ses vues et négocier le renvoi de C. Ross contre des concessions politiques ;

    -Le Royaume Uni semble également vouloir renforcer le statut du polisario en promouvant des rencontres au Maroc, et à terme, obtenir du Maroc plus de concessions ;

    -L’Ambassadeur a lui-même avoué que le GoF n’avait pas les moyens de faire pression sur l’Algérie, ce qui revient à dire que les seules initiatives visant à faire évoluer cette situation pèseront sur le Maroc ;

    -La proposition de demander à la France de jouer un quelconque rôle de lobbying entre le Maroc et l’Algérie apparaît, dans la nouvelle configuration politique actuelle comme un piège. Le Président Hollande, et le parti socialiste en particulier ayant mis l’emphase sur le respect des droits de l’homme dans leur politique étrangère, il sera difficile au Maroc de refuser de faire des concessions sur ce plan sans en payer le prix en terme de soutien de son principal allié. L’objectif recherché serait donc de fissurer le rempart français protégeant le Maroc d’un élargissement du mandat de la Minurso.

    Rabat, le 29 mai 2012

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, MINURSO, Tim Morris, Royaume Uni, Christoper Ross,

  • Sahara Occidental : Le régime de Bouteflika a rendu la France et le Maroc agressifs

    Dans une déclaration faite à l’assistante du président américain George Bush pour la sécurité intérieure et l’antiterrorisme, Frances Fragos Townsend, Bouteflika a clairement accusé la France de « tenter de régler ses comptes avec l’Algérie  » en   appuyant le « Maroc » parce qu’elle « n’a jamais accepté l’indépendance algérienne ». Mais il y a aussi la question des visées colonialistes qui n’épargnent aucun pays de l’Afrique, notamment l’Afrique centrale et occidentale.

    En dépit de sa méfiance, Bouteflika a voulu donner une chance aux relations bilatérales en mettant de côté la question de la mémoire et les crimes de guerre commis par l’Hexagone contre la population algérienne. C’est ainsi que les dirigeants des deux pays n’ont pas hésité à parler de lune de miel malgré que le président algérien voyait d’un mauvais œil la la « marocanisation de la vie politique française. Selon Mondafrique, Saïd Bouteflika en aurait exprimé sa désapprobation auprès d’un conseiller de François Hollande. Et malgré les ingérences de la France dans le dossier du Sahara Occidental.

    En dépit des voyages de réconciliation, le ce ciel bleu et les prétendues relations exceptionnelles, le pont entre la France et l’Algérie n’a jamais été vraiment construit. La raison ? Paris et le Rabat devenaient de plus en plus arrogants et agressifs au point d’ignorer l’existence de l’Algérie.

    Théoriquement, au Conseil de Sécurité, il appartient aux Etats-Unis de rédiger le brouillon de la résolution sur le Sahara Occidental. Cependant, l’empreinte de la France dans le texte est plus que visible. Sans l’ombre d’un doute, elle pousse les sahraouis à la capitulation, à renoncer à leur droit à l’autodétermination. Même aux droits de l’homme les plus fondamentaux puisque la France empêche la MINURSO d’étendre ses prérogatives à la surveillance de la situation des droits humains au Sahara Occidental. Décomplexée, Paris n’hésite plus à prouver que le Maroc est toujours un protectorat de la France, voire un Département français, ce qui a poussé tous les émissaires onusiens à la démission. Le Maroc, pour sa part, se vante publiquement du soutien inconditionnel de la France à ses mésaventures expansionnistes ainsi que ses pratiques violentes contre la population sahraouie.

    La France et le Maroc ont mal interprété la bonne foi des autorités algériennes quant à leur volonté d’enterrer le passé et ouvrir une nouvelle page. Ensuite, la maladie de Bouteflika a fait le reste.

    L’agression française contre le peuple sahraoui n’est pas limité aux coulisses des Nations Unies. Paris s’est engagé aussi à soutenir l’offensive marocaine en Afrique visant à faire imploser l’Union Africaine à l’aide du soutien de certains pays francophones qui n’arrivent pas à se débarrasser de la tutelle gauloise.

    A cet égard, notre confrère Maamar Farah, du Soir d’Algérie, a écrit l’article suivant :

    La France entre macronisation et marocanisation

    Personne n’ignore qu’entre la France et le Maroc, les liens sont étroits, inaltérables — quelle que soit la couleur politique du régime à Paris — et soudés par les relations personnelles entre le roi et ses amis d’outre-Méditerranée. Les quelques nuages passagers qui traversent le ciel de cette belle entente et qui naissent du courage de quelques hommes politiques français dénonçant le silence de Paris sur les atteintes aux droits de l’Homme ou encore des écrits courageux des rares plumes libres non inféodées à Rabat, ces nuages ne peuvent remettre en cause les énormes intérêts français dans un pays encore colonisé. Un pays qui a une apparence de souveraineté mais qui n’est, en réalité, qu’une succursale de l’impérialisme et un haut lieu du sionisme international.

    Ce protectorat est dirigé par une oligarchie occidentalisée composée de courtisans affairistes dont les intérêts sont intimement liés aux grandes compagnies françaises et américaines notamment qui possèdent pratiquement tout le Maroc ! Au cours de deux visites effectuées en 1988-1989, nous avons parcouru des centaines de kilomètres entre Oujda, Fès, Casa, Rabat, Marrakech, Essouira et Béni Mellal et, partout, nous avons pu constater la mainmise des sociétés occidentales sur les richesses et l’économie marocaines. Nos hôtes ne s’en cachaient pas même s’ils ne disaient pas tout ! Les parts qui revenaient au roi, par exemple, n’étaient pas divulguées alors que le monarque possède des actions dans pratiquement toutes les grandes entreprises. Des amis bien informés ont évalué cette part à 10%. Sans compter, bien sûr, ses biens personnels car, ici, il s’agit des entreprises semi-publiques de grande importance.

    Qu’ils soient de gauche ou de droite, les pouvoirs successifs français ont toujours évité de critiquer le Maroc. Dans les moments de grande répression intérieure,  comme celui qu’a connu récemment le Rif ou sur le dossier du Sahara Occidental, les Français font preuve d’un étrange alignement sur le régime de Rabat. Même constat pour une presse dont les patrons ont des intérêts énormes au Maroc, à l’instar d’un Drahi, citoyen franco-maroco-israélien, propriétaire de BFM, de la chaîne sioniste i24 et de l’Express, entre autres. Quand ils ne sont pas patrons, beaucoup de journalistes français se laissent séduire par quelques faveurs sous forme d’avantages divers.

    Mais les journalistes ne sont pas les seuls privilégiés du système de lobbying marocain. Beaucoup d’hommes politiques, des membres influents de la société civile, des têtes d’affiche du monde des arts et du spectacle, sont également conviés à goûter aux plaisirs charnels qu’offrent les nuits chaudes de Marrakech. Pour certains, cela va plus loin puisque le «tourisme» local n’est pas très regardant sur les excès lubriques de quelques libertins en mal d’exotisme,  excès qui vont jusqu’à la pédophilie et l’esclavage sexuel d’enfants issus de la classe pauvre. Faut-il, pour ne pas être taxé de «comploteur antimarocain», citer les témoignages de l’amant d’Yves Saint-Laurent sur les soirées agitées de la villa Bleue impliquant des gosses ou les cas des ministres Jacques Lang et Frédéric Mitterand ou encore celui de ce pédophile espagnol condamné par la justice marocaine et gracié par le roi ?

    La permissivité du Makhzen vis-à-vis de ce désordre moral qui donne à Marrakech les allures d’un Sodome moderne est vivement appréciée par les milieux dominants français qui ont le double avantage d’être les vrais patrons de cette «province» et d’utiliser des «sujets» locaux pour jouir de plaisirs tabous et punis par la loi chez eux.

    Je fais encore appel à la mémoire pour citer un lieu que nous avons visité près de Marrakech, un immense camp de débauche collective où nous avons été invités pour un méchoui. Je ne suis pas un islamiste obscurantiste et je n’ai rien contre les cabarets et les boîtes de nuit que je fréquentais assidûment durant ma jeunesse, mais ce que j’ai vu et entendu à «Aliwood», près de Marrakech, m’a confirmé tout le mal que je pensais de ce «paradis sexuel» couru par les dépravés et les pédophiles du monde entier. Je passe sur les détails du «programme» pour ne pas choquer les âmes sensibles, m’arrêtant juste à ce moment fatidique où quelques fillettes en tenue légère furent introduites sous notre tente, pour une danse qui n’avait rien de folklorique.  Nous étions mal à l’aise, gênés par ce spectacle insolite et chacun de nous voyait sa propre fille parmi ces pauvres créatures. Mais l’honneur des Algériens fut sain et sauf. A l’invite d’un accompagnateur marocain qui nous proposait,  ni plus, ni moins, de «profiter» de l’occasion, Rezigui, vieux journaliste émérite de l’hebdomadaire arabophone El Moudjahid, se leva et en fit voir de toutes les couleurs à ces «organisateurs», pour une fois mal tombés : «Vous nous prenez pour qui ? Ces gosses ont l’âge de nos propres filles ! Vous ne connaissez pas l’Algérien ! Ne le confondez pas avec ces affamés sexuels, ces touristes dépravés qui profitent de votre bassesse…» Au moment de quitter notre tente, nous aperçûmes les fillettes agglutinées autour des restes de nos méchouis, s’arrachant les morceaux de viande comme des animaux ! Triste moment qui me fit réfléchir à ce Maghreb de l’impossible que nous voulions bâtir… Je pensais à Boumediène et à ce qu’il disait à propos de la féodalité marocaine…

    Pour revenir aux relations franco-marocaines, il n’y a pas que ce côté apparent des choses. Depuis quelque temps, les «représentants» et autres espions déclarés ou pas du Maroc pullulent en France,  grimpant rapidement les échelons du pouvoir politique. Il y eut Dati, Najet-Vallaud Belkacem, Azoulaï et bien d’autres. Leur rôle est de servir les thèses monarchiques et influer sur les positions françaises. Parfois, il s’agit de jonctions entre les intérêts du royaume et ceux d’Israël qui a certes des défenseurs de plus en plus nombreux en France, mais qui aura toujours besoin d’une forte présence en Afrique du Nord, dans un pays aux relations «intimes» avec l’ancienne Métropole.

    Le nouvel épisode de ce long feuilleton et qui a pour titre «Benalla et les Macron» traduit on ne peut mieux cette omniprésence marocaine dans les hautes sphères parisiennes. Une affaire qui n’a pas livré tous ses secrets mais qui aura le mérite — nous l’espérons — d’ouvrir les yeux de l’opinion française sur des dérives qui n’ont que trop duré. L’intérêt de la France n’est pas et ne sera jamais dans ces arrangements douteux qui servent une caste éphémère mais pas les deux peuples. Les intérêts des deux oligarchies empêchent la vérité et la justice d’imprégner ces relations dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles ne veulent pas sortir du sordide, depuis ces temps pas très lointains où des barbouzes du Quai des Orfèvres enlevaient Ben Barka,  au cœur de Paris, sur ordre de Hassan II.

    M. F. 

    P. S. : lorsqu’il est conçu sans arrière-pensées, le Partenariat public-privé peut effectivement rendre d’énormes services à l’économie algérienne. Mais la version corrigée et revue par le FCE et… l’UGTA (!) n’était qu’une énième tentative de brader le secteur public au profit de patrons à la soudaine richesse ! Ces pistonnés, de plus en plus nombreux au fil des mandats, lorgnent du côté des entreprises propriétaires de foncier important, bien installées et rentables.

    Un exemple édifiant : celui de GTH, grande société de travaux hydrauliques qui eut ses heures de gloire. Ayant une grande expérience dans le domaine des transferts hydriques et des constructions de stations et de barrages, cette société a, curieusement, de moins en moins de marchés au moment où, paradoxalement, quelques rares sociétés privées croulent sous les commandes ! Les travailleurs de GTH éprouvent des difficultés à percevoir leurs salaires et l’entreprise est en voie de disparition. Mais les «sauveurs» guettent…

    Ce n’est plus du  partenariat mais du «pousse-toi de là que je m’y mette !»

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Front Polisario, ONU, MINURSO, France, Union Africaine, françafrique,

  • Sommet de l’Union africaine : l’ONU appelle à des réponses collectives, globales et coordonnées aux défis de l’Afrique

    « Depuis mon entrée en fonction, j’ai cherché à renforcer les liens entre nos deux organisations, sur la base de valeurs partagées, de respect mutuel, d’intérêts communs et, si je puis me permettre, de mon profond engagement personnel en faveur de la paix, de la prospérité et du bien-être de l’Afrique et de ma conviction que les défis de l’Afrique ne peuvent être résolus que par les dirigeants africains », a déclaré António Guterres.

    M. Guterres a salué les efforts complémentaires des deux organisations en matière de paix et sécurité ainsi que de développement.

    Le chef de l’ONU a souhaité mettre en exergue trois défis particulièrement urgents, à savoir la paix et la sécurité, la crise climatique et l’éradication de la pauvreté.

    Faire taire les armes et imposer la paix

    Le Secrétaire général a salué les nombreux succès en matière de paix et de sécurité au cours de l’année écoulée, menés à bien à travers les efforts conjoints ONU-UA, tels que les accords conclus en République centrafricaine et au Soudan du Sud.

    « Aujourd’hui, le maintien de la paix dépend de partenariats solides, « tant avec les États Membres qu’avec l’Union africaine et le renforcement continu du partenariat entre l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine est une priorité absolue », a affirmé António Guterres.

    Il a signalé que « non seulement que la plupart des opérations de maintien de la paix des Nations Unies se déroulent en Afrique, mais également que la plupart des casques bleus sont eux-mêmes africains ».

    M. Guterres a rappelé que le maintien de la paix « dans sa forme traditionnelle » ne suffit pas là où il n’y a pas de paix à maintenir, tel que dans le Sahel.

    Lutter contre le terrorisme et donner des opportunités à tous
    « Nous avons de plus en plus besoin d’opérations d’imposition de la paix et de lutte contre le terrorisme, mises en œuvre par l’Union africaine et appuyées par l’ONU », a ajouté le chef de l’ONU.

    « L’expérience du G5 Sahel et de la Somalie montre que ces opérations doivent être mandatées par le Conseil de sécurité, dans le cadre du chapitre VII de la Charte, et jouir d’un financement prévisible garanti par les contributions obligatoires », a-t-il précisé.

    M. Guterres a déploré le « manque soutien suffisant » de la communauté internationale qui laisse aujourd’hui les régions du Sahel et du lac Tchad « fragilisée par le terrorisme ».

    Face au nombre et à la complexité croissants des attaques terroristes, notamment au Burkina Faso, au Mali et au Niger, il a appelé à « contribuer à bâtir des conditions propices à l’espoir et à l’accès aux opportunités pour tous pour que le peuple puisse en bénéficier entièrement ».

    Mettre fin à la crise Libyenne

    « Nous devons également mettre un terme au conflit Libyen » a lancé le chef de l’ONU, soulignant l’incidence majeure de la crise libyenne sur le Sahel et au-delà.

    « La Libye ne se serait pas enfoncée dans un conflit toujours plus grave et destructeur sans la complicité directe de certains membres de la communauté internationale » a dénoncé M. Guterres.

    « Les résolutions du Conseil de sécurité, y compris sur l’embargo des armes, sont bafouées avant même que l’encre n’ait séché. C’est un scandale inacceptable », a-t-il déploré.

    « Nous avons établis hier ensemble un nouveau cadre de partenariat entre l’Union Africaine et les Nations Unies pour une coordination étroite de nos efforts communs », a annoncé le chef de l’ONU précisant qu’il partageait les frustrations qu’éprouve l’Union africaine face à la situation qui règne en Libye depuis 2011.

    Il s’est dit encouragé par les pourparlers tenus à Brazzaville organisés par l’UA et a voué « tout son soutien » à l’organisation d’un forum de réconciliation intra-libyenne en Afrique.

    « Je continuerai d’insister que seule une solution politique, par et pour les libyens, apportera la paix en Libye et que toute intervention étrangère dans le conflit ne fera qu’aggraver la situation. Un cessez-le-feu immédiat est absolument essentiel », a martelé le Secrétaire général.

    Crise Climatique

    L’Afrique est la moins responsable du dérèglement climatique et pourtant elle est parmi les premières et plus fortement touchées, a déploré le Secrétaire général, signalant que « ses nations ont besoin d’aide pour renforcer leur résilience afin de s’adapter aux impacts inévitables à venir ».

    L’augmentation de la température en Afrique est deux fois plus importante que la moyenne mondiale.

    « Nous devons être plus ambitieux en matière d’atténuation et, surtout dans l’intérêt de l’Afrique, plus ambitieux en matière d’adaptation et de financement afin de renforcer la résilience des pays et des communautés africains et de permettre un redressement et une reconstruction efficaces », a précisé le chef de l’ONU.

    La lutte contre les risques sécuritaires liés au climat dans la Corne de l’Afrique, en Afrique centrale et au Sahel doit être une priorité, a ajouté M. Guterres.

    Éradiquer la pauvreté

    Le chef de l’ONU s’est félicité des progrès constatés à travers le continent en matière de lutte contre la pauvreté et de mise à terme de l’exclusion, notamment traduits par un meilleurs accès à l’éducation, aux services de santé, aux infrastructures de base, et une meilleure sécurité alimentaire.

    « Ces progrès sont toutefois lents et irréguliers », a néanmoins souligne le chef de l’ONU.

    Il a déploré l’impact de la globalisation inéquitable, de la corruption et des flux financiers illicites qui « privent l’Afrique de ressources essentielles pour son développement ».

    M. Guterres a affirmé qu’il comptait continuer à revendiquer « une globalisation plus juste », qui puisse bénéficies tous les peuples y compris les africains, et s’est félicité des efforts menés par divers gouvernants du continent pour contrer la corruption tout en appelant la communauté à appuyer ces efforts.

    Pour M. Guterres la promotion de l’égalité des sexes est centrale à l’éradication de la pauvreté.

    « Nous vivons toujours dans un monde dominé par les hommes et cela devra changer » a affirmé António Guterres, soulignant que la paix, la cohésion sociale et le développement durable exigent la contribution et le leadership des femmes.

    Il a souligné la responsabilité conjointe d’assurer que les femmes soient présentes autour de la table au moment des négociations de paix et a salué le Réseaux des femmes leaders africaine et l’initiative FEMWISE AFRICA pour la médiation des conflits.

    Le chef de l’ONU a également appelé à inclure les jeunes en tant qu’agents moteur du changement pour construire l’avenir, soulignant qu’ à l’occasion de son 75ème anniversaire l’ONU comptait être à leur écoute et leur porter une attention particulière.

    Tags : Union Africaine, Afrique, 33e Sommet, UA, Afrique, Antonio Guterres, ONU,

  • Selon la CIA, le Maroc allait perdre la guerre contre le Polisario

    Par Ferhat Zafane :

    Le Front Polisario a pu faire plier l’occupant marocain dans sa guerre d’indépendance n’était-ce l’intervention de la France et de pays arabes tel que son allié l’Arabie Saoudite. C’est ce que révèle un rapport secret de 10 millions de pages sur le conflit du Sahara occidental rendu public récemment par l’Agence de renseignement US, la CIA.

    L’agence lève le voile, 44 ans après le déclenchement de la lutte armée, sur les dessous des appuis dont a bénéficié le Maroc alors qu’il était en train de perdre la guerre contre le Front Polisario jusqu’à ce que les pays européens et arabes interviennent politiquement et militairement pour soutenir Hassan II.

    La CIA a donné le feu vert pour faciliter l’accès à plus de 10 millions de pages dont 900.000 sont des documents déclassifiés qui permettent de savoir ce qui s’est passé depuis mars 1979, 4 ans après la sortie précipitée de l’Espagne alors que 300.000 Marocains attendaient dans une petite localité au milieu du désert appelée Taj, situé à proximité de la frontière de l’actuelle RASD. »

    L’annexion du Sahara Occidental par le Maroc en 1975 s’est faite par la force et a conduit à la guerre « , souligne la CIA dans ses rapports. La guerre du Sahara est le plus vieux conflit en Afrique qui butte sur les tergiversations marocaines à appliquer les résolutions de l’ONU prévoyant l’autodétermination pour le peuple sahraoui.

    Les conséquences de la confrontation entre le Front Polisario et le Maroc, et ses conséquences se sont étendues à l’Algérie voisine, indique le document. Les effets collatéraux se sont également étendus à la Mauritanie et aux iles Canaries, qui ont accueilli une bonne partie des Sahraouis qui n’ont pas fui vers les camps algériens de Tindouf.

    Les attaques sahraouies contre les troupes espagnoles se poursuivaient depuis 1969, faisant des dizaines de blessés et de morts. Même la mort de l’architecte du Polisario, Mohamed Basiri, des mains de l’espionnage espagnol, n’a pas suffi à étouffer la flamme indépendantiste. Le président de la RASD est Brahim Ghali était avec Basiri un combattant et co-fondateur du Front. Ghali a également fait partie du premier gouvernement officiel de la RASD en tant que ministre des Affaires étrangères et, plus tard, a été responsable de la Défense.

    Le rapport fait observer que dans le conflit et l’invasion du Sahara par le Maroc, l’aide que les Marocains ont reçue des USA, de la France, de l’Espagne et de l’Arabie Saoudite a été décisive grâce aux relations entre Hassan II et Henry Kissinger, alors conseiller à la sécurité nationale des USA. Le 21 août 1975, le Département d’Etat US donne le feu vert à un projet stratégique secret de la CIA, financé par l’Arabie Saoudite, visant à arracher l’ancienne province du Sahara (une zone de 270 000 kilomètres carrés) à l’Espagne.

    Le document de base, intitulé » Sahara Occidental, le boulet du Maroc » , a été diffusé par tranches en 2017 mais retrouve aujourd’hui sa notoriété en raison de l’arrêt bilatéral des ébauches de négociations qui ont eu lieu depuis janvier 2019 sous l’instigation de l’ONU entre les représentants du Maroc, du Polisario, avec la supervision de l’Algérie et de la Mauritanie pour jeter les bases d’un accord.

    Le conflit a duré jusqu’en 1991, après le cessez-le-feu imposé par les Nations Unies avec la promesse institutionnelle d’organiser un référendum d’autodétermination qui n’a jamais eu lieu du fait du boycott constant des négociations par le Maroc. Le processus de décolonisation du Sahara occidental est le plus ancien au monde. La colonie espagnole est considérée comme sensible d’un point de vue géostratégique.

    La Grande-Bretagne avait été chargée d’effectuer la due diligence (audit préalable) de l’ensemble de la province et avait établi sa richesse en phosphates, en fer, en pétrole et en gaz. Les techniciens britanniques ont identifié et scellé les puits de pétrole susceptibles d’être exploités après plusieurs décennies, afin d’éviter que la guerre du Sahara ne devienne un conflit économique aux yeux de la communauté internationale.

    Dans ce contexte, les USA n’étaient pas disposés à laisser entre les mains de l’Espagne l’avenir politique et commercial de la région qui allait passer sous le contrôle de la RASD, car ils entretenaient aussi des relations étroites avec l’Algérie, perçue alors comme allié de l’Union soviétique.

    F.Z

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, CIA, Etats-Unis, ONU,