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  • Les Ahmadites, ces musulmans interdits de Mecque

    Par Jean-Claude Buhrer

    Qualifié d’ « hérétique » par l’islam orthodoxe, ce courant non violent, hors la loi au Pakistan, est à l’origine du premier minaret de Suisse

    Dans le cadre du débat sur les minarets et accessoirement de la place de l’islam dans les sociétés européennes, les médias ont évoqué l’exemple de la première mosquée de Suisse, inaugurée officiellement en 1963 dans un quartier résidentiel de Zurich en présence de l’ancien ministre pakistanais des affaires étrangères Zafrulla Khan et du maire de la ville. Depuis lors, le minaret de dix-huit mètres de haut de l’édifice fait bon ménage avec le clocher de l’église réformée voisine sans faire de vagues. Or, il convient de préciser que, si ses fidèles sont plutôt discrets, la mosquée Mahmud a été bâtie par la communauté ahmadite, un courant musulman réformiste et pacifique considéré comme « hérétique » par l’islam orthodoxe et dont les adeptes sont persécutés dans plusieurs pays.

    Aujourd’hui stigmatisé comme secte par ses détracteurs, le mouvement ahmadite (Ahmadiyya Muslim Jamaat), du nom de son fondateur Hazrat Mirza Ghulam Ahmad, vit le jour en 1889 à Qadian, un village du Pendjab, en Inde d’avant la Partition. Estimant que l’islam s’était sclérosé, ce prédicateur musulman prêcha pour un renouveau et se proclama mahdi (messie), alors que pour les orthodoxes Mahomet passe pour le dernier prophète. A sa mort en 1908, un califat fut instauré et à ce jour cinq califes élus à vie lui ont succédé à la tête du mouvement, ce qui a encore alimenté l’hostilité des autres mahométans.

    Avec pour devise Amour pour tous, haine envers personne, les ahmadites prônent l’ouverture et la bonne entente dans la société, rejetant l’interprétation agressive du djihad et toute forme de terrorisme. Au nombre de vingt à trente millions à travers le monde selon les sources, ils sont actifs dans les œuvres sociales et l’humanitaire, notamment en Afrique où vivent d’importantes communautés indo-pakistanaises. Relativement prospères et dynamiques, les communautés d’Amérique du Nord, d’Australie et de Grande-Bretagne se sont signalées par la construction d’imposantes mosquées financées par de généreux donateurs, comme celle de Londres pouvant accueillir dix mille croyants et dotée d’une chaine satellitaire dernier cri.

    Alors qu’ils cohabitaient jusque là avec leurs coreligionnaires et que certains avaient même occupé de hautes fonctions dans leurs pays respectifs, les ahmadites ont été mis au ban de la société depuis qu’en 1973 l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), créée quatre ans plus tôt pour « libérer Jérusalem », les a déclarés « non-musulmans », leur interdisant du même coup de faire le pèlerinage de La Mecque. Ensuite, en 1979, le mouvement ahmadite était exclu de la communauté musulmane par la Ligue islamique mondiale, si bien que la mosquée de Zurich est désormais boycottée par les autres obédiences.

    C’est en République islamique du Pakistan, berceau de leur foi et où ils étaient bien représentés dans l’élite intellectuelle, que la condition des quelques millions d’ahmadites que compte le pays n’a cessé d’empirer. Jugés hérétiques et déclarés « minorité non-musulmane » par un amendement constitutionnel introduit en 1974 pour donner satisfaction aux fondamentalistes, ils en sont réduits à raser les murs et font l’objet de toutes sortes de vexations : leurs lieux de culte sont étroitement surveillés, ils n’ont pas le droit de les appeler mosquée, ni même d’inscrire sur les murs des versets du Coran et encore moins de se déclarer musulman ou d’entrer dans une mosquée reconnue.

    En vertu d’une ordonnance de 1984 sur l’interdiction des activités « anti-islamiques », puis l’année suivante d’une loi prévoyant la peine de mort pour blasphème, la situation s’est encore détériorée pour les ahmadites ainsi que pour les minorités chrétienne et hindouiste, en bute à des raids meurtriers et boucs émissaires tout désignés dès qu’une flambée de mécontentement éclate quelque part. Ainsi, le 1er août, dans un village du Pendjab, une foule en colère a tué six chrétiens et en a blessé une dizaine d’autres quelle accusait d’avoir profané le Coran. Près de Lahore, un chrétien a été battu à mort pour avoir bu du thé dans une tasse réservée aux musulmans, tandis qu’à Islamabad un mur a été construit pour protéger les musulmans des chrétiens d’un bidonville.
    Même les témoins muets du passé préislamique n’échappent pas au vent de folie meurtrière qui souffle sur le « Pays des purs ».

    En 2007, les islamistes avaient dynamité un bouddha de sept mètres de haut dans la vallée de Swat, l’un des derniers vestiges de la civilisation du Gandhara depuis la destruction par les talibans des bouddhas de Bamyan en 2001 en Afghanistan. Dans l’indifférence générale. Ensuite ils ont fait sauter des écoles de filles, parce que pour eux l’éducation n’est pas faite pour les femmes, avant d’imposer la charia et leur régime de terreur qui a fait fuir des centaines de milliers de paisibles civils de la vallée naguère l’un des lieux de villégiature les plus prisés. Le 17 novembre encore, une nouvelle école de filles, la troisième en un mois, était détruite à l’explosif près de Peshawar, alors que dans le reste du pays, y compris dans la capitale, les écoles doivent fermer régulièrement sous les menaces des islamistes. Sans parler des attentats-suicides, presque quotidiens et même contre des mosquées, commis par des musulmans contre d’autres musulmans. Plus sanglants que d’autres conflits surmédiatisés, ces règlements de comptes inter-mahométans n’émeuvent guère l’ONU et encore moins le monde islamique.

    Toujours prompt à faire la leçon aux autres comme porte-parole de l’OCI, le Pakistan ne se prive pas de fouler impunément au pied la liberté religieuse garantie par la Déclaration universelle des droits de l’homme. D’ailleurs, l’Organisation internationale du travail la rappelé à l’ordre pour «recours au travail forcé ou obligatoire en tant que mesure de discrimination religieuse ».

    Aujourd’hui on imagine difficilement une personnalité ahmadite éminente comme naguère Zafrulla Khan accéder aux plus hautes fonctions. Pourtant, ce musulman fervent qui ne pourrait plus s’affirmer comme tel a fait honneur à son pays : premier ministre des affaires étrangères du Pakistan en 1947 et chef de sa délégation à l’ONU, élu juge à la Cour internationale de justice de La Haye en 1954, il fut ensuite appelé en 1962 à présider l’Assemblée générale des Nations unies. A sa mort en 1983, il fut enterré dans la petite ville de Rabwa, centre de la communauté ahmadite et où des islamistes provoquèrent de sanglantes émeutes.

    C’est également à Rabwa que repose le Dr Abdus Sallam, premier musulman honoré en 1979 du Prix Nobel de physique. Comme d’autres ahmadites victimes de persécution religieuse, il avait été amené à s’expatrier en Grande-Bretagne pour faire carrière. Lors de ses obsèques en 1996, les oulémas sunnites décrétèrent que personne ne pouvait prier Allah pour ce « mécréant » ni inscrire un verset du Coran sur son tombeau. L’épitaphe Abdus Sallam, 1er musulman lauréat du Prix Nobel avait été gravée sur la stèle, mais les docteurs de la loi firent supprimer le mot «musulman » et la pierre porte maintenant l’absurde « inscription « Abdus Sallam, 1er lauréat du Prix Nobel ».
    Les ahmadites ne sont pas mieux traités au Bangladesh et dans d’autres pays islamiques. En Indonésie, pourtant réputée plus modérée, le conseil de oulémas les a également qualifiés «d’hérétiques ».

    Depuis que des manifestants survoltés ont mis le feu à une mosquée ahmadite et saccagé son école coranique dans la ville de Sukabumi en avril 2008, d’autres lieux de culte de la communauté on été incendiés et une milice musulmane a commis plusieurs attentats contre des édifices lui appartenant. En réponse à ce déchainement de violence, le gouvernement interdit par décret aux ahmadites de diffuser leur enseignement sous prétexte de préserver l’harmonie religieuse et l’ordre public. A Zurich, la communauté ahmadite peut au moins appeler sa mosquée par son nom et s’enorgueillir d’un minaret, ce qui lui est dénié dans des pays officiellement musulmans. Dans son pays d’origine, sa situation n’est pas sans rappeler celle des Baha’is en Iran eux aussi opprimés sur la terre qui a vu naître leur foi et définis par les lois comme « infidèles dénués de protection ». Au-delà de querelles de minarets, l’ostracisme qui frappe les ahmadites et d’autre minorités en terre d’islam pose le problème de la montée du fondamentalisme, aussi dangereux pour ses cibles que pour les musulmans eux-mêmes.

    Jean-Claude Buhrer

    Source : Malka Markovitch

    Tags : Islam, Ahmadites, Pakistan, Sunnites, La Mecque, Arabie Saoudite, 

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 10 février 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Sommet de l’Union africaine

    Le Secrétaire général est revenu à New York, après être allé ce week-end à Addis-Abeba, où il a assisté à la trente-troisième Assemblée de l’Union africaine (UA).

    Hier, le Secrétaire général a pris la parole lors de la cérémonie d’ouverture officielle. Il a déclaré aux dirigeants africains réunis que le partenariat stratégique des Nations Unies avec l’Union africaine est d’une importance capitale. Il a fait remarquer qu’il existe désormais des liens plus étroits entre l’ONU et l’UA, fondés sur des valeurs communes, le respect mutuel et des intérêts communs, avant d’exprimer sa profonde conviction que les défis de l’Afrique ne peuvent être résolus que par les dirigeants africains.

    Samedi, il a assisté à un petit déjeuner sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Il a souligné à cette occasion qu’en Afrique, l’accès des filles à l’éducation et aux soins de santé continue d’augmenter, tandis que l’Afrique est la seule région au monde où plus de femmes que d’hommes choisissent de devenir entrepreneurs. Toutefois, a-t-il ajouté, les progrès ne sont toujours pas à la hauteur des engagements pris lors de la Conférence de Beijing en 1995.

    Lors d’une conférence de presse samedi, le Secrétaire général a parlé de la Libye, du Sahel, du Coronavirus et du Soudan du Sud. Il a lancé un appel passionné aux dirigeants du Soudan du Sud en leur disant: « Vous n’avez pas le droit de prolonger la confrontation alors que votre peuple souffre tant. Il est temps pour les dirigeants sud-soudanais d’accepter de coopérer et de mériter les gens merveilleux qu’ils ont. »

    Le Secrétaire général a également participé à la réunion des chefs d’État et de gouvernement du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, au cours de laquelle les situations au Sahel et en Libye ont été discutées. Soutenir la paix et la stabilité en Libye et au Sahel est une priorité pour les Nations Unies et l’Union africaine, a-t-il déclaré aux membres du Conseil. Il a également défini un cadre pour assurer une plus grande coordination des efforts déployés en Libye par l’ONU et l’UA.

    Nous avons publié ce week-end plusieurs notes sur les réunions bilatérales du Secrétaire général avec des dirigeants africains.

    Pakistan

    Le Secrétaire général sera la semaine prochaine au Pakistan, où il prendra la parole à la Conférence internationale sur les 40 ans d’accueil des réfugiés afghans au Pakistan, qui est organisée par le Gouvernement pakistanais et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Il se réunira également avec des responsables pakistanais de haut niveau.

    Dimanche, le Secrétaire général arrivera à Islamabad, où il tiendra des réunions bilatérales avec le Premier Ministre Imran Khan et le Ministre des affaires étrangères Makhdoom Shah Mahmood Hussain Qureshi, avant de prendre la parole lors d’un événement sur le développement durable et les changements climatiques.

    Lundi, le Secrétaire général prendra la parole à la Conférence internationale, en même temps que le Haut-Commissaire pour les réfugiés Filippo Grandi. Il participera à une table ronde de haut niveau et à d’autres événements de cette Conférence. Le Secrétaire général, le Haut-Commissaire et le Ministre des affaires étrangères s’adresseront également à la presse. Le Secrétaire général rencontrera aussi le Président du Pakistan, Arif Alvi, dans la journée de lundi.

    Mardi, le Secrétaire général sera à Lahore, où il rencontrera des étudiants et participera à un événement sur la campagne de vaccination contre la poliomyélite au Pakistan. Il se rendra également à Kartarpur pour visiter un site saint, Gurdwara Darbar Sahib Kartarpur.

    Le Secrétaire général sera de retour à New York mercredi 19 février.

    Syrie

    L’ONU reste profondément alarmée par la sécurité et la protection de plus de trois millions de civils se trouvant à Edleb et dans les régions environnantes, dont plus de la moitié sont des personnes déplacées, alors que l’on continue de recevoir des informations faisant état de frappes aériennes et de bombardements en Syrie.

    Le Bureau des droits de l’homme de l’ONU a confirmé qu’au moins 49 civils, dont 14 femmes et 17 enfants, avaient été tués dans des incidents survenus entre le 1er et le 5 février. En janvier, le même Bureau a confirmé qu’au moins 186 civils, dont 33 femmes, 37 garçons et 30 filles, avaient été tués.

    Depuis le 1er décembre, quelque 689 000 civils ont été déplacés en raison des hostilités, dont environ 80% de femmes et d’enfants. Cela représente une augmentation de plus de 100 000 civils en moins d’une semaine.

    Au cours du week-end, la pluie, la neige et les températures glaciales dans le nord-ouest de la Syrie ont aggravé les conditions de vie déjà difficiles des personnes déplacées et des communautés d’accueil. Parmi les personnes les plus touchées figurent les personnes hébergées dans des camps, des établissements informels ou des bâtiments inachevés.

    Les priorités urgentes pour l’aide à fournir sont la nourriture, les abris, l’eau et l’assainissement, l’hygiène, la santé, l’éducation et la protection. La communauté humanitaire dispose d’un plan opérationnel pour répondre aux besoins d’un maximum de 800 000 personnes dans le nord-ouest de la Syrie sur une période de six mois et il faut 336 millions de dollars pour le mettre en œuvre.

    Libye

    La première série de pourparlers de la Commission militaire mixte libyenne (5+5), qui avait débuté le 3 février, s’est achevée samedi après-midi à Genève.

    Dans un communiqué de presse, la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a exprimé sa gratitude aux deux parties pour leur venue à Genève, pour avoir respecté sérieusement les responsabilités qui leur avaient été confiées ainsi que pour l’esprit professionnel et positif qui a caractérisé leurs discussions.

    La MANUL prend note du consensus existant sur l’importance de maintenir la trêve annoncée le 12 janvier dernier, de la nécessité de respecter celle-ci et de s’abstenir de la violer. Alors que les deux parties ont convenu de la nécessité de poursuivre les négociations afin de parvenir à un accord de cessez-le-feu global, la MANUL a proposé le 18 février 2020 comme date de démarrage d’un nouveau cycle de pourparlers à Genève de la Commission militaire mixte 5+5.

    Coronavirus

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a annoncé aujourd’hui qu’elle convoquait demain, à Genève, un forum mondial sur la recherche et l’innovation pour mobiliser une action internationale contre le coronavirus. Une équipe d’experts envoyée en mission préparatoire vient d’arriver en Chine, pour jeter les bases d’une plus grande équipe internationale.

    L’OMS s’emploie également à doter les laboratoires de la capacité de diagnostiquer rapidement les cas. Jusqu’à présent, l’agence a envoyé des kits de diagnostic dans 14 pays et a identifié plus de 160 laboratoires dans le monde qui sont dotés de la bonne technologie pour diagnostiquer le coronavirus.

    L’agence a indiqué qu’il y a eu jusqu’à ce jour 40 235 cas de coronavirus en Chine et 909 décès. En dehors de la Chine, il y a 319 cas répartis sur 24 pays, dont un qui a été mortel. L’OMS a indiqué que la tendance générale n’avait pas changé, 99% des cas signalés étant en Chine, dont la plupart sont bénins. Environ 2% sont des cas mortels, ce qui est encore trop, a souligné l’OMS.

    OMS

    Aujourd’hui, l’OMS et la Fondation pour l’innovation de nouveaux tests diagnostics ont annoncé un nouvel accord de collaboration pour renforcer le diagnostic médical et la surveillance des maladies dans les pays pauvres en ressources.

    Les défis sanitaires mondiaux tels que la nouvelle flambée de coronavirus en cours démontrent que sans ces éléments essentiels, nous ne pouvons espérer promouvoir la santé, assurer la sécurité du monde et aider les personnes vulnérables, a déclaré le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.

    Cet accord de collaboration stratégique sera mis en œuvre sur une période initiale de cinq ans.

    AIEA

    Aujourd’hui, à Vienne, plus de 57 ministres et plus de 2 000 experts réunis au siège de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont adopté une déclaration visant à renforcer la sécurité nucléaire mondiale et à contrer la menace du terrorisme nucléaire et d’autres actes malveillants.

    Dans la déclaration, les États membres de l’AIEA réaffirment les objectifs communs de non-prolifération nucléaire, de désarmement nucléaire et d’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, et reconnaissent que la sécurité nucléaire contribue à la paix et à la sécurité internationales.

    La Conférence se poursuit jusqu’à vendredi. Plus d’informations sont disponibles en ligne.

    Légumineuses

    C’est aujourd’hui la Journée internationale des légumineuses, également connues sous le nom de légumes secs.

    Les légumineuses sont remplies d’éléments nutritifs et ont une teneur élevée en protéines, ce qui en fait une source idéale de protéines, en particulier dans les régions où la viande et les produits laitiers ne sont pas physiquement ou économiquement accessibles. Les légumineuses peuvent également contribuer à l’atténuation des changements climatiques en réduisant la dépendance à l’égard des engrais synthétiques utilisés pour introduire l’azote artificiellement dans le sol.

    Vous pouvez en apprendre davantage sur les légumineuses en visitant le site Web de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

    Tableau d’honneur

    Nous remercions l’Autriche et la Croatie pour leurs paiements complets au budget ordinaire de l’ONU. Cela porte à 44 le nombre total d’États Membres qui se sont entièrement acquittés de leurs dus.

    ONU Media

    Tags : Pakistan, Sommet Union Africaine, Syrie, légumineuses, Libye, coronavirus, OMS, AIEA,

  • Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 16 janvier 2020

    (La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

    Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

    Yémen

    M. Martin Griffiths, l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, a ce matin informé le Conseil de sécurité de la situation dans le pays. Il a dit que le Yémen est resté sûr ces dernières semaines même si la région, de manière plus large, a été en crise. Plus important, a-t-il dit, en ces temps de crise, nous n’avons vu aucun acte majeur de provocation militaire au Yémen. De ce fait, nous avons connu les semaines les plus calmes dans le pays depuis le début du conflit.

    M. Griffiths a dit que la crise régionale a testé la résilience des différents efforts entrepris par les parties et que ces efforts doivent se poursuivre si l’on veut que 2020 apporte la paix au Yémen.

    M. Ramesh Rajasingham, Directeur de la Division de la coordination du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a également informé le Conseil de sécurité que le Yémen est dans l’ensemble moins dangereux pour les civils qu’il ne l’a été avant la signature de l’Accord de Stockholm, avec un nombre de victimes civiles presque divisé par 2. Mais cela reste un endroit très dangereux, a-t-il dit, en ajoutant que, bien que les hostilités soient majoritairement contenues, on continue d’observer à travers tout le pays des incidents faisant de nombreuses victimes.

    Iraq

    Mme Marta Ruedas, Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies pour l’Iraq, a exprimé sa vive inquiétude aujourd’hui au sujet de la suspension de l’envoi de lettres d’autorisation d’accès aux acteurs humanitaires menant des missions critiques de soutien aux populations vulnérables en Iraq.

    De telles permissions étaient jusqu’à présent envoyées tous les 30 jours par les organismes gouvernementaux mandatés. Néanmoins, depuis novembre 2019, la distribution de l’aide à travers l’Iraq s’est considérablement ralentie, en raison de la non-reconduction des procédures d’autorisation d’accès préalablement agréées, et de l’absence de mécanismes alternatifs viables.

    À moins que les partenaires soient autorisés immédiatement à reprendre pleinement et sans entrave les mouvements de leurs personnels et fournitures, les opérations des acteurs humanitaires en Iraq risquent d’être complètement arrêtées dans quelques semaines.

    Mme Ruedas a demandé que le Gouvernement de l’Iraq fournisse des clarifications sur les procédures visant à garantir des autorisations d’accès en faveur des organisations humanitaires et pour permettre aux Nations Unies de reprendre la distribution de l’aide de manière efficace et efficiente en faveur du peuple de l’Iraq.

    Syrie

    Des questions ont été posées sur l’impact, pour les opérations humanitaires en Syrie, de la suspension des activités à deux points de passage.

    Le secteur de la santé est le plus affecté par la suspension du point de passage de Yaaroubiyé, dans le nord-est. En 2019, 1,43 million de traitements médicaux sont passés par ce point de passage pour bénéficier aux populations nécessiteuses. Ces envois transfrontaliers sont maintenant arrêtés.

    L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime que la disponibilité des services de santé sera réduite à moyen terme, et que ce fossé ne pourra pas être comblé par d’autres mécanismes. Les services qui risquent d’être les plus affectés incluent la santé infantile, la santé reproductive, des soins de santé secondaire, dont le traitement de traumatismes, la santé mentale, ainsi que la nutrition.

    De plus, pour permettre une prolongation de six mois des points de passage aux frontières du nord-ouest de la Syrie, le Conseil de sécurité, en adoptant la résolution 2504, a chargé le Secrétaire général d’examiner la possibilité de recourir à des modalités alternatives pour Yaaroubiyé d’ici à la fin février.

    Le Secrétaire général réitère l’importance d’un accès humanitaire durable, sans entrave et sûr pour tous ceux qui sont dans le besoin. Le Secrétaire général, appuyé par le Secrétariat et les organismes humanitaires de l’ONU, fera tout ce qui est possible pour répondre à la requête du Conseil de sécurité.

    Libye

    Le Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ghassan Salamé, poursuit ses échanges avec les acteurs libyens et internationaux dans l’optique du prochain Sommet de Berlin. Le représentant spécial du Secrétaire général a rencontré le Premier Ministre Serraj à Tripoli, hier, afin de discuter des récents développements, du cessez-le-feu et des préparatifs de Berlin.

    Hier également, de concert avec le chef de l’OMS en Libye, M. Salamé a visité, à Tripoli, un abri temporaire de personnes déplacées pour entendre les inquiétudes et besoins de celles-ci.

    Philippines

    Aux Philippines, l’ONU et ses partenaires soutiennent les besoins techniques et logistiques des autorités locales et régionales. Bien que l’activité volcanique ait diminué au cours des dernières 24 heures, les autorités continuent d’évacuer les personnes se trouvant à moins de 14 kilomètres du volcan Taal en éruption, alors que 57 000 personnes ont été relocalisées à ce jour dans 257 centres d’évacuation.

    Les organisations humanitaires mènent des évaluations et ont identifié les besoins d’appuis aux évacués et communautés d’accueil en matière d’eau, assainissement et produits d’hygiène, de sacs de couchage et de santé. Les Nations Unies se tiennent prêtent à fournir toute l’assistance nécessaire.

    Afrique australe/Programme alimentaire mondial (PAM)

    Le Programme alimentaire mondial (PAM) a indiqué aujourd’hui qu’en Afrique australe, un chiffre record de 45 millions de personnes –majoritairement des femmes et des enfants– se trouvent dans une grave situation d’insécurité alimentaire, suite à des sécheresses répétées, des inondations de grande ampleur et des difficultés économiques.

    Le PAM prévient, alors que la crise s’aggrave, qu’il est temps que le monde agisse, maintenant, afin de sauver des vies et permettre aux communautés de s’adapter aux changements climatiques.

    L’organisme soutient 8,3 millions de personnes dans huit pays – Zimbabwe, Mozambique, Zambie, Madagascar, Namibie, Eswatini, Lesotho et Malawi.

    Le PAM lance un appel d’urgence en faveur d’un soutien additionnel de 284 millions de dollars pour faire face aux besoins alimentaires, en soulignant la nécessité d’un financement plus fréquent alors que les catastrophes naturelles liées au climat sont de plus en plus fréquentes.

    Nigéria

    Au Nigéria, le Coordonnateur humanitaires des Nations Unies dans ce pays, M. Edward Kallon, a indiqué aujourd’hui qu’il est particulièrement soulagé d’apprendre que certains civils, dont trois travailleurs humanitaires, qui avaient été enlevés par des groupes armés non étatiques fin décembre, ont été relâchés.

    Il a dit que les travailleurs humanitaires fournissaient de l’aide permettant de sauver des vies aux populations nigérianes les plus vulnérables du nord-est de l’État de Borno et qu’ils n’auraient jamais dû être visés.

    M. Kallon a aussi exprimé son inquiétude au sujet de la situation des autres civils enlevés lors de cet incident de décembre ainsi que pour celle des personnes enlevées lors d’autres incidents.

    Bolivie

    L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la Bolivie, M. Jean Arnault, a publié une déclaration hier soir dans laquelle il a salué la décision des Cours de Bolivie concernant l’extension du mandat des branches exécutive et législative des autorités sous-nationales.

    Il y souligne qu’il est essentiel, afin que le processus électoral se poursuive, que toutes les parties s’abstiennent d’action violente ou de menace de recours à la violence. Dans ce contexte, M. Arnault s’est associé au rejet exprimé par de nombreux acteurs nationaux face aux récentes déclarations de l’ancien dirigeant Evo Morales.

    L’Envoyé spécial a dit que les autorités avaient l’obligation de protéger et de garantir le plein exercice des droits politiques de tous les citoyens de ne pas être intimidés, quelle que soit leur affiliation politique.

    Pakistan

    Le Secrétaire général a rencontré M. Makhdoom Shah Mahmood Hussain Qureshi, le Ministre des affaires étrangères du Pakistan. Le Secrétaire général et le Ministre ont échangé leurs vues sur les développements dans la région.

    Pour sa part, le Secrétaire général a réitéré l’importance de maintenir la paix et la stabilité en Asie du Sud par le biais du dialogue politique, de solutions diplomatiques et du respect de droits de l’homme.

    Décennie d’action

    À 16 heures aujourd’hui, dans la salle du Conseil économique et social (ECOSOC), a lieu la projection de « Eyes on the Goals: A digital séries première ». Il s’agit d’une série de sept vidéos, dont chacune met l’accent sur un objectif de développement durable particulier. Les vidéos seront diffusées en ligne aujourd’hui et une fois que chaque vidéo aura enregistré 10 000 vues, 10 000 dollars seront offerts à une organisation travaillant à la réalisation des objectifs de développement durable. Donc, n’oubliez pas de cliquer!

    Commémoration du tremblement de terre d’Haïti

    Demain matin à 10 heures, le Secrétaire général présidera une cérémonie marquant le dixième anniversaire du tremblement de terre d’Haïti, pour honorer la mémoire des centaines de milliers de personnes décédées ce jour. Le personnel de l’ONU, les ambassadeurs et des familles de collègues décédés ce jour-là se réuniront devant le Mur de la Mémoire au niveau de la salle de l’Assemblée générale, devant le drapeau de l’ONU qui flottait au siège de la mission de maintien de la paix en Haïti.

    Après la cérémonie, les participants seront invités à découvrir sur la pelouse nord le Mémorial d’Haïti installé initialement à la mission des Nations Unies à Port-au-Prince, et récemment relocalisé à New York.

    Contributions financières

    L’Australie, l’Islande, la Nouvelle-Zélande et la Pologne ont payé la totalité de leur contribution au budget ordinaire de l’ONU, ce qui porte à 10 le nombre d’États Membres ayant fait ce pas.

    UN PRESS RELEASE

    Tags : Yémen, Iraq, Syrie, Libye, Philippines, Afrique australe/Programme alimentaire mondial (PAM), Nigéria, Bolivie, Pakistan, Décennie d’action,