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  • Le style rococo du nouveau palais du roi du Maroc à Paris

    Mohamed VI : le style rococo de son nouveau palais à Paris

    Ignacio Cembrero

    Le média espagnol Vanitatis fait la lumière sur le nouveau palais de Mohamed VI à Paris, en publiant des photos exclusives. La même source a indiqué que celui-ci est le cinquième monarque le plus riche du monde, selon diverses estimations de publications spécialisées, notant que l’influence du palais royal de Rabat a réussi à faire taire certains médias, comme le magazine « Paris Match », qui a publié un reportage sur le palais parisien avant d’être retiré quelques heures plus tard.

    À l’extérieur, le bâtiment correspond au style haussmannien qui caractérise l’urbanisme parisien au XIXe siècle, mais à l’intérieur, dans la décoration et le mobilier, le style rococo élaboré qui est né en France au milieu du XVIIe siècle prédomine.

    Il s’agit de l’hôtel particulier parisien acquis fin juillet par le roi Mohamed VI du Maroc, âgé de 57 ans, à en juger par les photographies du catalogue élaboré par Belles Demeures de France, filiale de Christie’s International Real Estate, qui a mis en vente la propriété au nom de son propriétaire, Khaled bin Sultan Abdulaziz Al-Saud, membre de la famille royale d’Arabie Saoudite et ancien vice-ministre de la défense.

    La transaction a été révélée la semaine dernière par « Africa Intelligence », une publication spécialisée française, qui a estimé que le bâtiment avait été acquis pour environ 80 millions d’euros, mais son prix est probablement plus élevé parce que sa taille est plus grande que celle annoncée.

    C’est ce qu’a implicitement reconnu Marie-Hélène Lundgreen, directrice des Belles Demeures de France, dans des déclarations publiées aujourd’hui, jeudi, par le quotidien français « Le Figaro ». « Je peux dire que pendant notre mandat, nous avons reçu des offres [pour vendre l’hôtel particulier] qui étaient proches des prix publiés par la presse, mais elles ont été rejetées », a déclaré la directrice.

    Dans la dernière ligne droite des négociations pour son achat, l’agence immobilière spécialisée dans le logement de luxe n’intervient plus, mais se développe directement entre les représentants du propriétaire saoudien et, du côté marocain, le secrétaire particulier du roi, Mounir Majidi, et le principal avocat du monarque, Hicham Naciri.

    Le palace a en effet été acquis par la société française SCI Deschannel, créée début juillet, qui est détenue à 99,9% par le souverain alaouite et gérée par Majidi, selon Africa Intelligence.

    Les deux parties ont conclu l’accord le 28 juillet, 24 heures avant que Mohammed VI ne prononce son discours principal de l’année, le discours du Trône, qui commémore son intronisation en tant que roi il y a 21 ans. Il y a exhorté les Marocains à unir leurs forces pour lutter contre la pandémie qui, a-t-il reconnu, « affecte profondément les revenus des familles ». Le Maroc, comme d’autres pays, subit la plus grande crise économique et sociale de son histoire à cause du covid-19.

    Construit en 1912 par le célèbre architecte René Sergent, le bâtiment a une façade de 35 mètres au 20 rue Emile Deschanel, à deux pas de la Tour Eiffel et surplombant le Champ de Mars, l’esplanade paysagée au bout de laquelle, en bordure de la Seine, se trouve la célèbre tour.

    Sa superficie est de 2 145 mètres carrés, auxquels il faut ajouter 229 mètres carrés de terrasses, quelque 300 mètres carrés de jardin et 585 mètres carrés de sous-sol et de parking. A l’intérieur, il y a une dizaine de chambres, une piscine couverte, une grande salle de jeux et un espace spa. Le nouveau propriétaire va-t-il le garder tel quel ou va-t-il procéder à des réformes ?

    La presse marocaine ignore la nouvelle

    Les médias audiovisuels marocains ont ignoré la nouvelle de l’achat royal à Paris et seuls trois médias écrits numériques ont osé la publier, transgressant ainsi la censure voilée en vigueur au Maroc. La presse internationale en a largement parlé, généralement sous un angle négatif. Mohammed VI, le « roi des pauvres », de plus en plus éloigné de son peuple », titre le quotidien belge Le Soir. Lorsqu’il montait sur le trône, le monarque marocain aimait se présenter comme « le roi des pauvres ». L’influence du palais royal de Rabat a cependant réussi à faire taire certains médias, comme le magazine « Paris Match », qui a publié un reportage qui a été retiré quelques heures plus tard.

    L’annonce de l’achat immobilier a été largement commentée, généralement avec indignation, dans les réseaux sociaux. « Un vieux proverbe arabe conseille à celui qui n’a honte de rien de continuer de faire ce qu’il entend. Mohammed VI se trouve exactement dans cette situation. L’homme vient en effet de faire l’acquisition d’un hôtel particulier pour 80 millions d’Euros », a écrit, par exemple, le Marocain Salah Elyacoubi, basé à Genève, sur Twitter.

    Les trois sœurs du monarque et, surtout, sa mère, Latifa Amahzoum Alaoui, qui vit à Paris avec son nouveau mari, possèdent des biens dans la capitale française. Depuis qu’il a vendu sa résidence de 715 mètres carrés sur l’Esplanade des Invalides en 2011, Mohammed VI a parfois séjourné dans des hôtels de luxe, généralement près des Champs-Elysées. Lorsqu’il passe de longues périodes en France, il séjourne principalement au château de Betz (Picardie), à environ 75 km au nord-est de Paris, que son père, le roi Hassan II, a acheté en 1972.

    Si cet été Mohamed VI s’est offert le palais parisien, il y a deux ans, il a acquis le luxueux voilier Badis 1, long de 70 mètres. On ne sait pas combien elle lui a coûté, mais l’hebdomadaire « Tel Quel » de Casablanca a indiqué que son précédent propriétaire, le millionnaire américain Bill Duker, l’avait mis en vente pour 88 millions d’euros.
    Le cinquième monarque le plus riche du monde

    La fortune de la famille royale marocaine est estimée à environ 6,97 milliards d’euros, dont environ 4,85 milliards correspondraient à Mohamed VI, qui se classe ainsi au cinquième rang des monarques les plus riches du monde, selon diverses estimations de publications spécialisées. Par l’intermédiaire de Siger, la holding royale marocaine, le roi est le principal actionnaire d’Al Mada, un fonds d’investissement qui possède de nombreuses entreprises au Maroc et à l’étranger.

    Bien que Mohamed VI n’ait pas voyagé à l’étranger cette année en raison de la pandémie, il a pris de longues vacances dans son propre pays. Du début juillet à la mi-août, il se reposait à la résidence royale de Rincón, tout près de Ceuta. Il s’est ensuite installé à Al Hoceima, la capitale du Rif, également située au bord de la mer, où il prévoit de rester jusqu’au week-end prochain. Il retournera ensuite à Rabat.

    Source : Tlaxcala, 20 oct 2020

    Tags : Maroc, Mohammed VI, palais, Paris, luxe,




  • Magazine Gala : Violente attaque contre le roi du Maroc

    Décidément, l’achat par le roi du Maroc d’un palais au pied de la Tour Eiffel a eu des effets colatéraux imprévus. Si, avec cette initiative, Mohammed VI a voulu prouver sa proximité avec l’Elysée, la presse française et internationale ainsi que l’opinion publique marocaine ne le voient pas de cet oeil. En effet, ce qui a été relevé, c’est surtout le goût du souverain marocain pour le luxe.

    Le magazine people Gala revient sur toutes « les folies du monarque » depuis le célèbre épisode de la voiture de James Bond (Aston Martin) dont la réparation a poussé le roi Mohammed VI a mobiliser un avion C-130 pour la transporter jusqu’au Royaume Uni. S’agissant de voitures de luxe, M6 ne lésine pas dans les moyens. Pour preuve, les 600 voitures du garage royal.

    Rappellant le classement du roi du Maroc en tant que 2cinquième monarque le plus riche du monde », Gala affirme que « sa fortune colossale lui permet de dépenser sans compter et de faire de nombreuses folies » sans oublier d’indiquer que cela « n’est pas au goût de ses sujets », notamment en cette période de pandémie qui constitue une dure épreuve pour la majorité des citoyens marocains qui se trouvent privées des moyens de subsistance les plus élémentaires.

    Concernat la « dernière trouvaille » du monarque, le palais qui appartenait à un prince saoudien, la revue française indique qu’il s’agit d’un pied-à-terre à Paris de plus de 80 millions d’euros composé d’un jardin, d’une terrasse, d’une piscine couverte et de bien d’autres infrastructures en plein cœur du 7e arrondissement de Paris.

    Gala revient aussi sur d’autres dépenses faramineuses dont l’achat d’un jet privé Gulfstream offert en cadeau à son fils Moulay El Hassan, le prince héritier, l’acquisition d’un yacht au prix de 60 millions d’euros…

    Le magazine des coeurs français a oublié de mentionner la montre du roi acheté à 1 million 2002 dollars, les 5 millions dépensés en une semaine de vacances dans les îles grècques, le collier d’or offerte à la ministre israélienne Tzipi Livni par la princesse Lalla Salma, épouse du roi disparue depuis 2017.

    Au Maroc, c’est un secret de polichinelle : la famille royale dépense sans compter. Tant pis pour l’image de « roi des pauvres »!

    Tags : Maroc, Mohammed VI, palais, Paris, luxe, dépenses,


  • Maroc : Source de la fortune de famille royale

    Hassan II considérait déjà le Maroc l’arrière cour de la maison familiale. Le fils ne fait pas mieux. Des éléments d’appréciation, jadis mal connus par d’autres pays mais ce n’est plus le cas aujourd’hui grâce aux médias et aux réseaux sociaux comme Facebook, nous permettent de comprendre les raisons du doublement de la fortune royale grâce à l’immobilier :

    1. L’essentiel des terrains appartenant à la famille royale proviennent de confiscations après la marocanisation car les seuls vrais bénéficiaires des terres récupérées sont le roi, sa famille et son entourage direct. Le reste sert à acheter le silence et la docilité de l’armée et les hauts cadres administratifs dont quelques hommes politiques anciennement de gauche.

    2. Les terrains appartenant au palais et à ses thuriféraires jouissent d’une espèce de régime d’exception dans la mesure où ils ne sont pas touchés par les procédures des différents schémas directeurs, sauf consultation spéciale ou intervention des proches du palais qui déterminent le zoning et donc la valeur des terrains qui, comme par enchantement passent du statut agricole ou non constructible à celui de grande densité.

    3. Aucun fonctionnaire de l’urbanisme en charge des autorisations de construire ne peut, sous peine de mesure de coercition, s’opposer à un projet du roi ou de ses proches.

    4. Le roi ne paie pas d’impôts sur ses bénéfices. Il faut savoir que la direction des impôts est toujours confiée à un proche du pouvoir.

    5. La direction générale de la conservation foncière est exclusivement aux mains de proches du pouvoir afin de couvrir les différentes confiscations de terres domaniales et taire ainsi, l’ampleur colossale des « acquisitions » royales.

    6. L’essentiel des gros projets immobiliers, touristiques ou hôteliers entrepris au Maroc le sont par des investisseurs étrangers dont le partenaire exclusif est le roi ou son entourage direct. Ce sont les impôts du peuple marocain qui paient les infrastructures qui desservent ces projets, mais c’est le roi qui en engrange les bénéfices. Nous ne sommes guère étonnés si la misère du peuple avance, simultanément et a grand pas, avec la fortune royale au Maroc.

    Toutes les mesures prises, soi-disant, pour justifier, réparer ou éliminer les crimes de cette monarchie, ont été cosmétiques, à l’instar de « l’Instance Equité et Réconciliation » qui a laissé un goût amer de travaux inachevés, dans lesquels différents comités, dès qu’ils ont été nommés, sont tombés dans l’oubli. Au moins, le régime aurait dû avoir la décence de remettre ses sbires répugnants et vieillissants dans le placard, au lieu de continuer à compter sur leur service, vestige de l’époque d’Hassan II. Le roi, qui a augmenté de façon exponentielle, la nature prédatrice de ses mouvements économiques, liant avec eux sa famille, ses beaux-parents, l’élite au pouvoir qui l’entoure et ses amis étrangers, n’a désormais plus d’autre choix que de prendre son congé à l’avance.
    Céder le vrai pouvoir au peuple remettrait sérieusement en question le calme dans lequel demeurent ses affaires commerciales et l’impunité avec laquelle il les a entreprises, dans un abus flagrant de ses pouvoirs.

    Au risque de devoir, un jour, expliquer les origines de l’immense fortune de la famille royale, voire fournir des détails sur ses comptes basés sur le blanchiment d’argent des revenus de son père, Hassan II, ne lui permettra pas de dormir paisiblement. Jusqu’à son confort personnel, qui serait menacé, la liste scandaleuse des avantages civils dont il bénéficie, pourrait dès lors être contestée et discutée publiquement par un parlement indépendant. Et cela ne tient même pas compte de cette regrettable affaire de tromperie dans laquelle des palais royaux ont été vendus par son père Hassan II à divers « domaines ». Le roi actuel, Mohamed VI, est le bénéficiaire autoproclamé et pourtant nous, le peuple marocain, sommes obligés de lui assurer le maintien de ce luxe.

    Tout dans le comportement de Mohamed VI jette un sérieux doute sur son honnêteté intellectuelle, sinon son honnêteté, point final. Refusant obstinément d’entendre la voix de la raison et de la sagesse, il a consciencieusement manqué tous ses rendez-vous désignés avec l’Histoire, et ceux suggérés par son propre peuple. Personne ne pourra désormais accuser le peuple marocain d’avoir péché par un excès de zèle, d’impatience ou de violence. Mais du même coup, personne ne pourra les accuser de silence face à cette ignominie qui leur est imposée depuis un demi-siècle, puisqu’ils n’ont jamais oublié leurs droits légitimes.

    Les jeunes qui défilent aujourd’hui dans nos rues, au nom des principes universels de dignité, de liberté et d’égalité, n’ont d’autre arme que leurs slogans et leur poitrine. Malgré cela, ils sont rassemblés comme des animaux que l’on voudrait rassembler de force et ramener dans la zone clôturée. Ils sont emprisonnés, humiliés, torturés, insultés par des policiers et des voyous ignorants, avant d’être libérés entre les mains d’une justice rudimentaire et symbolique, déterminée à l’avance. Pour comprendre ce que signifie de la révolte des marocains, il faut se rappeler que les parents de ces jeunes, leurs propres parents, ont vécu les horreurs d’une dictature. Que souhaiter de plus pour leurs enfants si ce n’est une vie meilleure que celle qu’ils menaient?

    Tags : Maroc, Mohammed VI, fortune, palais, immobilier,

  • Maroc : Les américains n’aiment pas le couscous ni le thé à la menthe

    Les américains mettent de la menthe au tabou

    Si Mohamed VI et son Majzén pensaient que, contrairement à certains journalistes espagnols et français, l’ambassade des États-Unis à Rabat et son consulat à Casablanca avaient envoyé à Washington des reportages sur la beauté naturelle et historique du royaume, la variété des couleurs et les odeurs de ses marchés, les délices du couscous et du thé à la menthe, l’humour et l’hospitalité de ses habitants, le luxe et le confort de ses grands hôtels, son engagement sans faille à la combinaison de la tradition et de la modernité, si c’est ce qu’ils pensaient, ils auront connu une déception monumentale en lisant les textes datés de 2008 et 2009 obtenus par Wikileaks et publiés par EL PAÍS et quatre autres journaux internationaux.

    Il s’avère que l’ambassade et le consulat d’un pays aussi ami, d’un protecteur aussi indispensable, d’un pouvoir si amoureux de l’ordre, d’un promoteur aussi vigoureux des affaires, ont été envoyés à la ville de Potomac, faisant état de corruption, de bureaucratie et d’inefficacité. Tout comme ces fichus journalistes. En fait, ces deux câbles ressemblaient à des chroniques journalistiques qui essayaient même d’imiter leur style et comprenaient des titres tels que Tous les hommes du roi (All the King’s Men) et Un conte de proportions royales (A tale of royal proportions).

    Car oui, et c’est cela qui fait mal, les diplomates américains au Maroc ont parlé dans leurs câbles du tabou: le roi en personne. Ils ont osé dire, et avec des exemples concrets, que le monarque et son peuple avaient une « honteuse gourmandise » – oui, tels étaient ses mots – lorsqu’il s’agissait de prendre des commissions pour des projets immobiliers dans le royaume. Non, les diplomates yankees ne se sont pas livrés à des discours ds guides et des vendeurs de tapis des souks. Ils ne se sont pas bornés à racompter des choses aussi connues que le trafic de haschisch double même les revenus du tourisme. Même pas pour signaler le méfait de cet officier de la police qui était dédié à importer des motos BMW alors qu’il savait que ce sont ceux-là qui allaient équiper les forces de sécurité. Sans oublier que pour obtenir des permis de construire à Casablanca, il fallait donner un bon coup de pouce aux fonctionnaires plus ou moins haut. Les diplomates américains, ces gens qui avaient été invités tant de fois au couscous et au mechui, ont pointé leur doigt sur le roi et ses grands amis, Fouad Ali l’Himma et Mounir Majidi.

    En faisant preuve d’irrespect pour le plus sacré, l’Ambassadeur Riley a envoyé en août 2008 une dépêche à Washington décrivant l’état des Forces armées royales comme étant en voie de modernisation, bien sûr, mais accablé de corruption, oui encore l’inefficacité bureaucratique, le faible niveau d’éducation et le risque élevé de radicalisme.

    Les diplomates américains sont-ils devenus communistes? C’en a tout l’air, Majesté. Parce que, sinon, comment expliquer qu’en mai 2008, le consulat de Casablanca ait envoyé à Washington un câble dans lequel, après avoir reconnu le réveil urbain et économique de cette métropole, ajoutait l’observation selon laquelle il serait nécessaire que la prospérité soit  » partagés plus largement « au profit de « tous les segments de la société ».

    Le Palais royal, le gouvernement et la presse accro à ces révélations réagiront-ils avec la même sensibilité que les articles publiés dans certains journaux à Madrid et à Paris? Ou, déjà mis aux résolutions du Congrès espagnol. Affaire à suivre.

    Tags : Maroc, Mohammed VI, Makhzen, palais, royal, wikileaks, Fouad Ali El Himma, Mounir El Majidi,