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  • Algérie : Le temps de l’initiative

    Le duo Bedoui-Lamamra part de loin. De très loin. Malgré l’offensive médiatique qui vient d’être enclenchée, la tâche parait grandement compliquée. Convaincre de la sincérité du pouvoir à aller dans le sens des revendications de la rue n’a rien d’aisé.

    Pourtant dans leur intervention, Bedoui comme Lamamra, ont pesé chacun de leur mot et surtout jouer à fond la modestie et leur totale disposition à s’ouvrir sur l’autre. Le soin était manifeste de rompre avec l’arrogance reprochée au prédécesseur Ahmed Ouyahia auquel on n’a pardonné sa fameuse phrase « la rue on sait la maîtriser ».

    Amener les Algériens, en rupture déclarée avec le système actuel, à croire en les bonnes intentions du pouvoir et de son « plan de travail », est une pente bien difficile à monter. D’ailleurs, les deux responsables n’ont pas hésité à donner un début de calendrier pour la mise en place de ce plan de travail et surtout la matérialisation de ces grandes étapes, à savoir la conférence nationale, la mise en place d’une nouvelle constitution et enfin l’élection présidentielle. Tout cela n’ira pas, selon eux, au delà de cette année.

    Plus encore les deux hommes disent qu’ils ne seront, avec leur prochain gouvernement, que des facilitateurs de cette nouvelle ère vers la nouvelle république à laquelle aspirent tous les Algériens. Une aspiration commune certes, mais avec des visions différentes et surtout des mécanismes loin d’être partagés par toutes les parties. D’ailleurs en face, on refuse au pouvoir actuel tout droit de jouer un que

    Le duo Bedoui-Lamamra part de loin. De très loin. Malgré l’offensive médiatique qui vient d’être enclenchée, la tâche parait grandement compliquée. Convaincre de la sincérité du pouvoir à aller dans le sens des revendications de la rue n’a rien d’aisé.

    Pourtant dans leur intervention, Bedoui comme Lamamra, ont pesé chacun de leur mot et surtout jouer à fond la modestie et leur totale disposition à s’ouvrir sur l’autre. Le soin était manifeste de rompre avec l’arrogance reprochée au prédécesseur Ahmed Ouyahia auquel on n’a pardonné sa fameuse phrase « la rue on sait la maîtriser ».

    Amener les Algériens, en rupture déclarée avec le système actuel, à croire en les bonnes intentions du pouvoir et de son « plan de travail », est une pente bien difficile à monter. D’ailleurs, les deux responsables n’ont pas hésité à donner un début de calendrier pour la mise en place de ce plan de travail et surtout la matérialisation de ces grandes étapes, à savoir la conférence nationale, la mise en place d’une nouvelle constitution et enfin l’élection présidentielle. Tout cela n’ira pas, selon eux, au delà de cette année.

    Plus encore les deux hommes disent qu’ils ne seront, avec leur prochain gouvernement, que des facilitateurs de cette nouvelle ère vers la nouvelle république à laquelle aspirent tous les Algériens. Une aspiration commune certes, mais avec des visions différentes et surtout des mécanismes loin d’être partagés par toutes les parties. D’ailleurs en face, on refuse au pouvoir actuel tout droit de jouer un quelconque rôle dans cette nouvelle Algérie plus démocratique et pacifiée.

    Le gouffre aujourd’hui parait bien grand et difficile à combler et le bras de fer qui se joue devant nous est loin d’être terminé. Il n’est en fait qu’à ses débuts. Mais il reste une chose de sûr, la rue ne peut pas gouverner, et doit s’organiser, et l’Etat doit continuer à fonctionner. Car le risque majeur c’est de se retrouver face à un vide institutionnel qui secouera sérieusement la société algérienne à tous les niveaux.

    Un vide qui doit être évité à tout prix, et là l’opposition a un grand rôle à jouer et une grande responsabilité à assumer. Elle ne peut se contenter à se cacher derrière le fabuleux mouvement populaire et doit avancer des solutions pratiques pour avancer vite vers une solution où l’intérêt suprême de la nation sera sauvegardé et les aspirations exprimées par le peuple matérialisées.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 15 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : La main tendue de Bedoui et de Lamamra

    Conférence nationale, gouvernement, opposition : La main tendue de Bedoui et de Lamamra

    Le Premier ministre Noureddine Bedoui, a indiquéjeudi à Alger, que legouvernement technocratequi sera nommé dans les tousprochains jours entamera dèssa mise en place, lespréparatifs de la Conférencenationale inclusive, affirmantque l’Exécutif nouera ledialogue avec toutes lescomposantes de la société »sans exclusion » pourconcrétiser « toutes les aspirations » du peuple algérien.

    Lors d’une conférence de presse animée conjointement avec le vice-Premierministre, Ramtane Lamamra, M.Bedoui a déclaré que les consultations sonten cours pour former le gouvernement, sevoulant « ouvert » à tous les courants politiques, »représentatif de toutes les compétenceset énergies, notamment les jeunes,et à même de contribuer à la réussite de laphase de transition ne devant pas aller audelà d’une année ».

    Il a ajouté que le gouvernement, une foisnommé, commencera sans délai la préparationde la Conférence nationale inclusive,dont l’organisation a été annoncée par leprésident de la République, précisant queses modalités seront définies en tenantcompte des avis et des propositions detous, afin d’établir les « priorités ».M. Bedoui a précisé que le travail de laprochaine équipe gouvernementale vaconsister, « à mettre tous les moyens pourpermettre le bon fonctionnement des différentsservices et institutions du pays ».Il a affirmé que le gouvernement oeuvrera àinstaurer un climat de « confiance » et de »sérénité », appelant l’opposition politiqueet tous les partenaires au dialogue et à placerles intérêts de l’Algérie, au-dessus detoute autre considération. »Nous lançons un appel à tous les partenairespolitiques, notamment ceux quisont dans l’opposition, au dialogue et ànous écouter les uns les autres, afin depouvoir dépasser la conjoncture difficileque traverse notre pays », a souligné M.

    Bedoui, estimant que « les défis sont tels qu’aucune partie ne peut prétendre les releverseule ».Le Premier ministre a indiqué, que le présidentde la République, AbdelazizBouteflika, « a immédiatement réponduaux revendications du peuple », relevant que cette interaction est illustrée dans sonmessage à la Nation du 11 mars, danslequel il a annoncé le report de l’électionprésidentielle du 18 avril 2019 et sa décisionde ne pas briguer un 5e mandat à lamagistrature suprême.Le chef de l’Etat a également annoncé latenue d’une élection présidentielle dans leprolongement de la Conférence nationaleinclusive et indépendante.

    A une question sur la dissolution duParlement, le vice-Premier ministre,Ramtane Lamamra, a exclu cette éventualité,assurant que « toutes les institutions constitutionnelles continueront à travailler,jusqu’à l’élection du futur président dela République, partant du principe de lapermanence de l’Etat ».Il a souligné « la nécessité de fournir davantage d’efforts et de persévérance, pourconvaincre nos frères (dans l’opposition), de l’importance de dialoguer et de coopérer ». »L’Algérie nous interpelle tous, pour serrer les rangs et élaborer une visiond’avenir », a-t-il fait valoir. Sur le contenu du dernier message du président de la République, il a observé que les mesures annoncées son un tout « indivisible »,les sept axes y figurant étant »interdépendants ».

    D’autre part, le Premier ministre a affirméque la Conférence nationale inclusive à laquelle a appelé le président de laRépublique dans son dernier message,sera, à travers sa composante et ses attributions, »une force de proposition et dedécision », devant permettre à l’Algérie desortir de cette situation. De son côté, M.Lamamra a plaidé pour « davantage d’effortset de persévérance », pour convaincre l’oppositionquant à l’importance du dialogue,soulignant que l’Algérie « nous interpelletous », pour resserrer les rangs et élaborerune vision « prospective commune », envue de construire ensemble l’avenir auquelaspire le peuple algérien.

    Par : RACIM NIDAL

    Le Midi Libre, 16 mars 2019

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  • Algérie : Ce que pensent les marcheurs des déclarations de Bédoui

    Pour le 4e vendredi de suite, plusieurs centaines de milliers d’Algériens sont sortis hier à Alger, dans une marche grandiose afin de déclamer leur rupture avec le pouvoir en place. Profitant de notre présence à Alger, hier, nous nous sommes rapprochés des marcheurs pour les interroger sur la dernière sortie médiatique du nouveau Premier ministre, Noureddine Beddoui et son adjoint, Ramtane Lamamra.

    Smail Lalmas, enseignant universitaire et économiste :

    «Le Premier ministre n’a donné aucune réponse au peuple. Il s’est contenté de dire que la volonté du peuple prime sur tous les textes de loi, lorsqu’il a été interrogé sur l’assise juridique sur laquelle le président Bouteflika s’est appuyé pour reporter les élections. Je pense qu’il n’a pas eu de réponses concrètes. C’est une réponse irresponsable car le peuple a demandé le départ de ce pouvoir. Quand on connait les revendications de la rue, on ne peut pas inventer des réponses hasardeuses, ni de dire n’importe quoi alons que les revendications du peuple sont claires. Aussi, le chef de l’Exécutif a évité de répondre à une question concernant les contradictions relevées entre les différentes lettres du président de la République.»

    Karim S., employé au métro d’Alger :

    «J’ai suivi la conférence en direct comme tout le peuple, mais le Premier ministre est passé complètement à côté de la plaque. Il sautait du coq à l’âne, il semble qu’il a raté une bonne occasion pour calmer un peu les esprits des Algériens, malheureusement en vain. D’ailleurs, la réponse du peuple aujourd’hui est claire : le départ de tout le système. Sauf que le pouvoir veut autre chose. Pour moi, Bedoui a raté sa première conférence de presse.»

    Chakib B., journaliste de la Radio nationale :

    «L’augmentation du seuil de revendications par la rue, qui ne veut d’aucune prolongation, a chamboulé les cartes du pouvoir, vu que le peuple réclame le changement du système, la rupture totale avec le pouvoir en place aussi. Tandis que la liberté des Algériens est toujours ensablée. Là encore, le Premier ministre n’a pas su quoi dire. Il a tout bonnement affirmé que le peuple a été écouté et le Gouvernement songe à apporter des changements profonds dans tous les secteurs. Je pense que ce ne ne sont pas les aspirations des Algériens. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi le Premier ministre a renvoyé toutes les questions substantielles à la Conférence nationale inclusive, alors que toutes les questions étaient pertinentes.»

    Ahmed Rezigue, taxieur :

    «Bedoui n’a jamais été fait pour la politique. Lors de sa conférence, il n’a rien apporté, il a continué à jouer sur les cordes du système. Avec cette façon, il ne gagnera jamais la confiance du peuple, sachant que les revendications du peuple sont claires. En tous les cas, après quatre vendredi de manifestations dans tout le pays et même à l’étranger, on ne va pas s’arrêter, au contraire, on continuera à manifester pacifiquement. Ce n’est pas possible de supporter encore une année ce système, (Allah y’jib el khir).»

    Aziz F., chômeur :

    «Je n’ai rien à voir avec la politique, mais depuis le 22 février dernier, je me suis adapté à la marche comme tous les Algériens.

    Pour revenir sur la conférence de Bedoui, je pense qu’il a parlé de tout sauf de nos aspirations. S’il n’a pas répondu aux questions des journalistes, pourtant claires, comment il peut former son gouvernement. Pour moi, Bedoui est mort politiquement, il est grillé devant tout le peuple, personne ne va lui faire confiance, il a pris tous les chemins pour esquiver les questions des journalistes.»

    Propos recueillis par Mohamed Wali

    Le Courrier d’Algérie, 16 mars 2019

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : Le niet du peuple

    ACTE IV DU MOUVEMENT CITOYEN : LE NIET DU PEUPLE

    Djamel Zerrouk

    Une mobilisation sans précédent a eu lieu ce vendredi à Alger comme dans le reste du pays. Pas une seule wilaya n’a raté cet évènement historique.
    Les Algérois disent n’avoir jamais vu autant de monde. Même le jour de l’indépendance, le 5 juillet 1962, n’avait pas enregistré autant de monde.

    « Nous pouvons estimer le nombre des marcheurs à plus de 2 millions à Alger », selon un officier de police qui s’exprimait sous le sceau de l’anonymat. Les citoyens habitués à quantifier les « masses » estiment, quant à eux, que la seule capitale a accueilli pas mois de 4 millions de manifestants. « Ils étaient plus nombreux que le 8 mars. Hormis Alger, les 47 autres wilayas algériennes ont également manifesté, aussi bien au niveau des chefs-lieux qu’au niveau des communes.

    Ce sont une bonne dizaine de millions d’Algériens qui sont donc sortis pour « rejeter » les mesures prises par le Pouvoir. Les observateurs parlent d’un décalage flagrant entre les dirigeants et la « rue ». « Les annonces faites par président Abdelaziz Bouteflika, suggérant de profondes réformes, et la non-participation du président sortant n’ont pas convaincu le peuple », estiment les analystes. Ajoutant que l’« offre » présidentielle ne répond pas aux attentes, « en dépit du fait que le Pouvoir a lâché du lest, en faisant siennes une partie des revendications ». En effet, le Tout-Alger politique est unanime quant à la précipitation qui a caractérisé le « changement » opéré au lendemain de l’imposante marche du 8 mars.

    Le peuple refuse la feuille de route, qu’il considère comme un alibi pour gagner du temps, « dans le fond et dans la forme ». « On ne peut faire du neuf avec de l’ancien. Bedoui et Lamamra ne devraient pas ‘’coacher’’ la transition.

    Ce sont des hommes du Pouvoir. Et lorsqu’on est un homme du Pouvoir, on cherche toujours à manœuvrer pour étouffer dans l’œuf la contestation », souligne-t-on. Les spécialistes relèvent également le « flagrant amateurisme » en matière de communication, notamment chez le Premier ministre, et ce lors de sa première conférence de presse de jeudi 4 mars. « Il aurait suffi d’aller dans le sens de la décantation.

    De prendre des initiatives sans attendre le « quitus » d’en haut. La rue flambe. Il faut l’écouter ». « D’où le décalage entre le mouvement citoyen et l’équipe dirigeante qui gère la transition », scande-t-on dans les milieux politiques « indépendants ».

    Le Jeune Indépendant

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  • Algérie: Etre à la hauteur des défis

    Nommé dans une conjoncture délicate, le nouveau Premier ministre, Noureddine Bedoui, vient d’entamer un difficile périple en déclinant, lors de la conférence de presse qu’il a animée conjointement avec le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, la feuille de route qui doit l’amener à mettre en place une équipe gouvernementale et, surtout, convaincre l’opposition à s’asseoir à la table du dialogue auquel il l’invite expressément.

    Implémentant les décisions prises par le président de la République dans sa dernière missive au peuple algérien, le Premier ministre s’est dit conscient que l’Algérie vit un moment historique particulier qui exige de toutes les forces actives de restaurer le nécessaire consensus pour éviter au pays les dérives auxquelles la crise politique actuelle pourrait mener.

    Bedoui a ainsi assuré que le dialogue proposé sera ouvert à toutes les composantes de la société, «sans exception et sans exclusion», tout en exprimant sa confiance et sa certitude que cet appel sera entendu.

    «L’Algérie, a-t-il rappelé, est au-dessus de tout», appelant à la sagesse et la lucidité pour se mettre à la hauteur des défis qu’impose la situation particulière que traverse le pays et aller vers cet avenir qui fortifiera l’Algérie et consacrera l’État de droit que chaque Algérien appelle de son voeu. A ce dialogue sans exclusive, Bedoui attelle comme garantie la mise en place d’un gouvernement de technocrates où seront représentées toutes les compétences nationales et ouvert à tous les courants politiques.

    Ce gouvernement aura à gérer une période de transition qui ne devrait pas dépasser une année et dont la mission première est, dès son installation, de «préparer la conférence nationale indépendante et inclusive de consensus à laquelle avait appelé le président de la République» dans son dernier message.

    Le Premier ministre a également affirmé que cette conférence nationale inclusive sera, à travers sa composante et ses attributions, «une force de propositions et de décisions» afin de permettre à l’Algérie de traverser positivement cette crise politique.

    Horizons

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  • ALGÉRIE: Première victoire pour le Peuple Algérien qui trace un chemin pour plus de démocratie

    Le 10 février, le Président Abdelaziz Bouteflika élu depuis 1999 a annoncé qu’il briguerait un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril 2019, en dépit de son état de santé dégradé. Cette annonce a provoqué la colère de nombreux Algériennes et Algériens qui, depuis, ont manifesté pacifiquement leur opposition dans la rue ainsi que par des actions de grève dans certains secteurs…

    Le 10 février, le Président Abdelaziz Bouteflika élu depuis 1999 a annoncé qu’il briguerait un cinquième mandat lors de la présidentielle du 18 avril 2019, en dépit de son état de santé dégradé. Cette annonce a provoqué la colère de nombreux Algériennes et Algériens qui, depuis, ont manifesté pacifiquement leur opposition dans la rue ainsi que par des actions de grève dans certains secteurs.

    Face à une contestation massive et inédite, le Président a officiellement renoncé ce 11 mars, à se présenter aux prochaines élections présidentielles. Ce renoncement est une grande victoire pour le Peuple Algérien qui a manifesté contre un cinquième mandat et pour plus de démocratie. C’est aussi une victoire contre le chantage à la peur présent dans le pays depuis la décennie noire.

    Le peuple algérien aspire à plus de démocratie, à une société où la jeunesse puisse pleinement prendre sa place de citoyens et de décideurs. Pour rappel, la société algérienne est constituée de près de 70% de personnes ayant moins de 30 ans lorsque le pays est gouverné par des personnes ayant plus de 70 ans.

    Cette victoire du peuple algérien s’accompagne de beaucoup d’incertitudes.

    Le quatrième mandat est prolongé sans qu’aucune date n’ait été donnée pour les élections présidentielles. Par ailleurs, le Président exprime vouloir organiser une transition vers un changement de régime par le biais d’une conférence sociale, d’un référendum, d’une nouvelle Constitution mais en ayant la maîtrise totale de l’organisation de la transition.

    Les objectifs contenus dans la lettre du président Bouteflika « Cette nouvelle République et ce nouveau système seront entre les mains des nouvelles générations d’Algériennes et d’Algériens qui seront tout naturellement les principaux acteurs et bénéficiaires de la vie publique et du développement durable dans l’Algérie de demain » demanderont, pour être pleinement réalisés, l’action déterminée du peuple algérien. Les Algériennes et Algériens ne doivent pas renoncer à leurs objectifs et eux seuls devront décider de la manière dont ils veulent les atteindre.

    Vitalité et espoir sont les caractéristiques de ce mouvement que la CGT soutient.

    Montreuil, le 12 mars 2019

    source

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  • Gaïd Salah / « Le peuple algérien n’a jamais eu d’autre option que la victoire » (vidéo) (Algerie Focus)

    Le chef d’état-major de l’ANP, le général Ahmed Gaïd Salah a encore une fois pris la parole pour commenter la situation actuelle. Ce qui peut être souligné, c’est que sa prise de parole, ce mercredi 13 mars, a été marquée par son ton mesuré. Il a été question, une fois encore, d’ennemie de l’intérieur et de l’extérieur. Mais cette fois, Gaïd Salah les qualifie d’ennemies du peuple algérien et non d’ennemies de l’Algérie.

    « Je ne me lasserais jamais d’exprimer ma fierté par rapport à la relation de confiance entre l’ANP et le peuple algérien (…) Ce grand peuple ne redoute pas les crises, quelle que soit leur intensité, et sa démarche n’a jamais eu d’autre option que la victoire », a-t-il dit.

    On serait tenté de connaitre les raisons de ce retournement!

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    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=eKmOwXQllFg&w=560&h=315]
  • Algérie: «La stabilité et la sécurité dérangent les ennemis du peuple algérien»

    Le chef de l’état-major de l’Armée nationale populaire, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, revient à la charge. Après un intermède d’une semaine, où il surprenait par son ton inhabituellement conciliant, Gaïd Salah reprend avec sa fermeté dans le discours à l’égard de ceux qu’il a désignés comme «les ennemis du peuple algérien à l’intérieur comme à l’extérieur». De qui parle-t-il, exactement ?

    Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Le toujours vice-ministre de la Défense nationale, comme c’est mentionné encore dans le communiqué du MDN rendu public, hier mercredi, s’est exprimé ainsi à l’occasion d’une intervention devant le conseil d’orientation de l’Ecole supérieure de guerre de Tamentfoust, en présence des commandants de forces, le commandant de la 1re Région militaire et des directeurs centraux du ministère, membres du conseil d’orientation de l’école.

    Une intervention d’autant plus attendue qu’il s’agit de la première sortie du chef de l’état-major après les lourdes décisions annoncées par Abdelaziz Bouteflika le 11 mars dernier. L’homme fort de l’armée commencera par réaffirmer les précédents engagements de l’institution. «J’ai eu à le dire à maintes reprises, et je le répéterai encore une fois, car je ne me lasserai jamais de répéter et de m’enorgueillir de la grandeur de la relation et de la confiance qui lie le peuple à son armée en toute circonstance».

    Puis, immédiatement après, il assène : «Ainsi, et partant de la grandeur de cet excellent capital relationnel, je me suis engagé en toute sincérité et abnégation, conscient même de la profondeur de mes propos que la sécurité de l’Algérie, sa stabilité, sa souveraineté nationale et son unité populaire et territoriale sont un legs précieux et inestimable qui incombe aux éléments de l’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale».

    Dans cette conjoncture particulière que traverse le pays, avec cet extraordinaire soulèvement populaire contre le cinquième mandat, puis contre le prolongement du quatrième mandat, d’un côté, et les lourdes décisions de Bouteflika, de l’autre, cette sortie de Gaïd Salah est tout sauf un discours de routine.

    L’armée détient-elle des informations précises quant à de sérieuses menaces sur la sécurité nationale ? En tout cas, son premier responsable est catégorique et affirme : «Ce précieux legs que nos forces armées font de sa préservation leur préoccupation majeure et leur mission fondamentale, et que notre armée s’engage à s’en acquitter de la manière la plus judicieuse et la plus correcte, en toutes conditions et en toutes circonstances, dérange énormément les ennemis du peuple algérien à l’intérieur comme à l’extérieur .» Sans fournir de plus amples indications sur l’identité de ces «ennemis intérieurs et extérieurs», le chef de l’état-major fait, toutefois, allusion à l’existence d’une entreprise visant à récupérer, sinon exploiter et dévoyer les grandes manifestations.

    «Ces ennemis, accusera en effet Gaïd Salah, qui excellent dans la saisie des opportunités et qui pêchent dans des eaux troubles et maîtrisent l’art des interprétations fausses et tendancieuses, ignorent, poursuit le patron de l’état-major, que le peuple algérien conscient, authentique et attaché aux préceptes de sa religion islamique ,qui comprend parfaitement le sens du verset coranique «Et ne vous jetez pas par vos propres mains dans la destruction» , sait de fait, et de par les dures expériences qu’il a vécues, durant la période du colonialisme français, ensuite durant la décennie noire du terrorisme, de par son sens de patriotisme comment faire face aux crises que connaît son pays et comment contribuer avec un patriotisme élevé à déjouer les plans de ceux qui guettent son pays.

    Un grand peuple ne craint guère les crises quelle que soit leur ampleur et son sort demeurera de tout temps le triomphe de la victoire.»
    Gaïd Salah, qui tenait par ailleurs, à rassurer quant au haut niveau de professionnalisme atteint par l’ANP, qui s’est dotée d’un autre fleuron de formation qu’est l’Ecole de guerre, dont les missions consistent à en faire «la source d’élites, de compétences, et d’aptitudes aux cerveaux fertiles, capables d’anticiper les défis qui pourraient profiler dans les horizons proches, voire lointains et d’analyser les indicateurs et les événements et des évolutions, avec toutes leurs constantes et variables, afin de fournir une lecture correcte et appropriée».

    Le général de corps d’armée affirmera, cela étant, que «l’armée est convaincue que la réputation d’un pays de martyrs est une réputation d’un éclat pérenne, qui ne sera nullement impactée par un quelconque facteur interne et externe, saura indéniablement que le peuple du pays des martyrs est un peuple qui valorise sa bonne réputation à sa juste valeur et accorde au devoir de la préserver avec sagesse et pondération un grand intérêt».
    Colonne vertébrale de l’Etat algérien, l’armée tient, ici, par la voix de son chef d’état-major, à rassurer quant à son engagement permanent à garantir la stabilité et la sécurité nationales «en toutes circonstances» .

    Gaïd Salah dira ainsi que «l’armée, pourvue de cette vision judicieuse et clairvoyante, œuvrera inlassablement à se remémorer son passé séculaire et tirera de ses engoncements ce qui l’aide à se hisser à la hauteur de la réputation de sa patrie et de son peuple».

    K. A.

    Le Soir d’Algérie, 15 mars 2019

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  • Algérie: Le pouvoir algérien tente de convaincre à la veille d’un vendredi test

    Le pouvoir en Algérie tente, avec difficulté, de convaincre la rue du bien-fondé de la prolongation sine die du mandat du président Abdelaziz Bouteflika et de son plan de réformes, à la veille d’un vendredi décisif pour le mouvement de contestation populaire.

    Le pays est le théâtre depuis le 22 février de manifestations contre M. Bouteflika, d’une ampleur inédite depuis son arrivée au pouvoir il y a 20 ans, déclenchées par sa décision de briguer un 5e mandat malgré une santé défaillante.

    Sous la pression de la rue, le chef de l’Etat, 82 ans, a renoncé lundi à se présenter et reporté la présidentielle prévue initialement le 18 avril, prolongeant de fait son mandat actuel jusqu’à la fin d’une « Conférence nationale » chargée de réformer le pays et d’élaborer une nouvelle Constitution. Aucune date n’a été fixée pour cette conférence.

    Jeudi, face à la presse, le nouveau Premier ministre Noureddine Bedoui -qui a remplacé lundi le très impopulaire Ahmed Ouyahia- et son vice-Premier ministre Ramtane Lamamra ont tenté de promouvoir les décisions du chef de l’Etat, qui n’ont pas calmé la colère.

    – « Jeunes compétences » –

    « Nous avons entendu le message de la jeunesse algérienne » et « les revendications de la rue » fixeront le cap du futur gouvernement, a assuré M. Bedoui.

    Sa composition sera dévoilée « au plus tard la semaine prochaine » et il s’agira d’une équipe de « technocrates », puisant dans les « jeunes compétences, hommes et femmes », a-t-il précisé.

    « La situation générale du pays est sensible et marquée parfois par des tensions ne permettant pas de parvenir à un consensus à même de répondre aux revendications » immédiatement, a argué M. Bedoui en ouvrant la conférence de presse.

    « Il faut sortir de cette crise de manière calme et en veillant à la stabilité du pays », a-t-il poursuivi, en appelant à plusieurs reprises au « dialogue ».

    M. Bedoui, préfet de carrière jusqu’ici ministre de l’Intérieur -que le quotidien El Watan qualifiait il y a quelques mois de « ministre de la Répression »-, est souvent apparu à la peine pour répondre concrètement aux questions des journalistes.

    Il a justifié par la « volonté du peuple » le report de la présidentielle et l’extension par le chef de l’Etat de son mandat -des décisions jugées illégales voire inconstitutionnelles par de nombreux observateurs.

    Il n’a pas donné de date pour la future présidentielle à l’issue de laquelle M. Bouteflika s’est engagé à se retirer.

    Il a simplement indiqué que le mandat du gouvernement, qui n’aura qu’un rôle « de soutien et d’appui » de la Conférence nationale, « ne dépassera pas une année », laissant entendre que la Conférence elle-même pourrait avoir fini ses travaux en un an, ce dont doutent de nombreux observateurs.

    MM. Bedoui et Lamamra ont au final peiné à convaincre. « A quoi sert cette conférence de presse? », leur a demandé un journaliste: « vos réponses ont jusqu’ici été hors sujet, vous ne donnez pas l’impression de vouloir répondre aux questions (…) du peuple ».

    – Derby largement boycotté –

    Les réactions ont également paru négatives sur les réseaux sociaux, où se multiplient les appels pour un 4e vendredi consécutif de grandes manifestations à travers le pays.

    Cette journée-test, pour les contestataires comme pour le pouvoir, permettra de savoir si M. Bouteflika a réussi à apaiser la contestation qu’étudiants et universitaires, puis enseignants et lycéens, ont maintenu vivace en défilant en nombre mardi et mercredi.

    Mercredi, M. Lamamra, chargé de « vendre » le « plan de travail » présidentiel à l’étranger selon les observateurs, avait vanté les mérites des annonces du chef de l’Etat.

    Pour M. Bouteflika, « il ne s’agit pas de rester au pouvoir pendant quelques semaines ou quelques mois de plus », a-t-il assuré. « La priorité absolue est de réunir les Algériens et leur permettre d’aller ensemble vers un avenir meilleur ».

    Un autre ancien diplomate, Lakhdar Brahimi, réputé proche de M. Bouteflika, a défendu aussi les solutions proposées par le chef de l’Etat, prônant le « dialogue » et mettant en garde contre tout « changement radical ».

    Mais, selon le quotidien Liberté, ces « interventions médiatiques ont eu le mérite de confirmer le profond décalage entre les solutions (…) proposées par le régime et celles défendues par le peuple ».

    Dans ce contexte, le derby entre le Mouloudia et l’USM -clubs rivaux d’Alger-, avancé d’un jour pour ne pas coïncider avec les manifestations de vendredi, a été largement boycotté, en réponse à un appel aux supporteurs à ne pas assister à la rencontre en raison de craintes de violences qui pourraient mettre au pas la contestation.

    TV5MONDE

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika, Lamamra, Bédoui, transition,

  • Algérie : Le peuple algérien reste mobilisé

    Face à la pression populaire, Abdelaziz Bouteflika a annoncé lundi 11 mars qu’il ne briguerait pas un 5ème mandat.

    Pour le peuple algérien, mobilisé depuis près d’un mois contre l’oligarchie au pouvoir, c’est une première victoire historique. Historique parce qu’un tel recul était parfaitement impensable il y a encore trois semaines. Historique parce qu’elle résulte d’une mobilisation exemplaire, massive et sans effusion de sang. Historique parce qu’elle démontre que la structure même de l’oligarchie au pouvoir ces vingt dernières années, et qui semblait intouchable, est désormais profondément atteinte.

    Pour autant, la nouvelle n’a pas suscité la joie tant attendue dans les rues d’Algérie. Bien au contraire.

    Derrière l’apparent effacement d’Abdelaziz Bouteflika se cache l’ultime tentative du clan Bouteflika de conserver le pouvoir en proposant d’organiser lui-même la transition exigée par les Algériens pour mieux la contrôler et parvenir, in fine, à préserver ses intérêts et maintenir le statu quo.

    Si Abdelaziz Bouteflika a bien affirmé qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat – poussant le ridicule à déclarer que cela n’a jamais été son intention, malgré le dépôt officiel d’une candidature en son nom auprès du Conseil constitutionnel algérien -, il vient de s’arroger, en toute illégalité, le droit de prolonger d’un an son mandat actuel, censé s’achever le 26 avril prochain. Les élections prévues le 18 avril se retrouvent ainsi, sous le seul effet d’un communiqué de M. Bouteflika, reportées sine die, au mépris de la Constitution, du Conseil constitutionnel et du Parlement.

    Abdelaziz Bouteflika est apparu lundi soir à la télévision, amorphe, prostré, immobile, l’œil hagard. Une nouvelle mise en scène pitoyable pour annoncer la démission du gouvernement d’Ahmed Ouyahia, remplacé par Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur depuis 2015, dont la nomination est vécue par les Algériens comme le signe évident d’un tournant autoritaire.

    Homme-clé du clan Bouteflika, il a violemment réprimé les manifestations des médecins résidents en janvier 2017, s’illustrant également par de nombreuses atteintes aux droits syndicaux et à la liberté de la presse (plaintes contre des journalistes et des bloggeurs, refus de visas à des journalistes lors de la révélation des Panama Papers).

    Espérant faire passer la pilule, le clan au pouvoir a choisi d’adjoindre au premier ministre un vice-premier ministre, Ramtane Lamamra, ancien ministre des affaires étrangères (2013-2017), qui a derrière lui une longue carrière diplomatique, notamment passée par l’Union Africaine et l’ONU et de nombreuses missions de médiation lors de conflits dans des pays africains.

    Mais les Algériens ne sont pas dupes de la manœuvre.

    L’insurrection engagée le 22 février s’enracine jour après jour dans le pays. Elle s’est poursuivie mardi 12 mars donnant à nouveau lieu à d’immenses rassemblements.

    Partout dans le pays, les grèves se multiplient. Dans les universités, les étudiants et les enseignants, accompagnés par quelques recteurs courageux, ont choisi de braver la décision du ministre de l’Enseignement d’avancer les vacances de 10 jours dans l’espoir de fermer des campus transformés en foyers de contestation contre l’oligarchie.

    Tous les jours, le pouvoir enregistre de lourdes défections. Elles ne sont plus le fait de quelques responsables locaux mais d’organisations entières, comme l’influente organisation nationale des moudjahidine (première association des anciens combattants de la guerre de libération), jusqu’alors très proche du pouvoir, qui se déclare désormais solidaire des « aspirations légitimes du peuple ».

    Après les avocats, mobilisés depuis le début, les médecins, les étudiants, les lycées, les journalistes, ce sont les magistrats algériens, pourtant tenus aux devoirs de réserve et de neutralité, qui se sont joints au mouvement. Lundi 11 mars, ce sont de plus de 1 000 juges à travers le pays, qui menaçaient de ne pas encadrer l’élection présidentielle si Abdelaziz Bouteflika maintenait sa candidature. Une mobilisation inédite dans l’histoire de la magistrature en Algérie.

    Trois jours plus tôt, le vendredi 8 mars, jour mondial de lutte pour les droits des femmes, ce sont les Algériennes, belles et rebelles, qui ont marché en tête des cortèges immenses qui ont défilé dans les rues des 48 wilayas du pays. Plusieurs millions de manifestants à travers le pays ont répondu présent, toutes générations confondues, pour poursuivre et amplifier le mouvement populaire que nul n’attendait.

    Chaque mobilisation populaire est un moment de création collective spontanée. Le soulèvement des Algériens n’y déroge pas : dès les premiers rassemblements, une pratique, encore jamais observée auparavant, est née de l’initiative de jeunes manifestants : le nettoyage des rues arpentées par les défilés.

    Des citoyens, armés de sacs poubelles, qui manifestent et ramassent les détritus sur leur passage, laissant les rues parfaitement propres, plus propres qu’elles ne l’étaient avant leur passage.

    La scène a suscité beaucoup de sympathie, avant de s’établir en pratique générale, observée dans tout le pays, et de devenir l’un des marqueurs originaux de cette mobilisation inédite.

    Au-delà du geste, l’exercice est porteur d’une affirmation politique pleine de maturité, qui va de pair avec la dimension résolument pacifique du mouvement depuis ses premières heures. Il procède de la volonté des Algériens d’affirmer qu’ils représentent, face à ce pouvoir corrompu, les véritables garants du bien commun.

    C’est la raison pour laquelle la mobilisation ne faiblira pas. L’ultime « ruse » de l’oligarchie ne sera pas l’épilogue du mouvement. Les rassemblements du mardi 12 mars le démontrent déjà. Loin d’éteindre ou d’affaiblir le désir d’émancipation porté par le peuple algérien, elle n’a fait que renforcer sa détermination.

    Ali Seriani

    L’Heure du Peuple, 13 mars 2019

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