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  • Algérie : «Le peuple algérien sait faire face aux crises» (Gaïd Salah)

    Le chef d’état-major de l’ANP a souligné hier, que la sécurité et la stabilité de l’Algérie sont un « legs précieux », qui dérange « énormément les ennemis du peuple algérien ».

    «Dans ce contexte, j’ai eu à le dire à maintes reprises, et je le répèterai encore une fois, car je ne me lasserai jamais de répéter et de m’enorgueillir de la grandeur de la relation et de la confiance qui lie le peuple à son armée en toutes circonstances.

    Ainsi et partant de la grandeur de cet excellent capital relationnel, je me suis engagé en toute sincérité et abnégation, conscient même de la profondeur de mes propos que la sécurité de l’Algérie, sa stabilité, sa souveraineté nationale et son unité populaire et territoriale sont un legs précieux et inestimable qui incombe aux éléments de l’ANP, digne héritière de l’ALN », a déclaré Gaïd Salah à l’Ecole Supérieure de Guerre (ESG), alors qu’il présidait la 12e Session du Conseil d’Orientation de l’ESG, en présence des commandants de Forces, du commandant de la 1ère Région militaire et des Directeurs centraux membres du Conseil d’Orientation de l’Ecole.

    « Ce précieux legs que nos forces armées font de sa préservation, leur préoccupation majeure et leur mission fondamentale, et que notre Armée s’engage à s’en acquitter de la manière la plus judicieuse et la plus correcte, en toutes conditions et circonstances, dérange énormément les ennemis du peuple algérien à l’intérieur comme à l’extérieur », indique un communiqué du ministère de la Défense nationale.

    « Ces ennemis qui excellent dans la saisie des opportunités et qui pêchent dans des eaux troubles et maîtrisent l’art des interprétations fausses et tendancieuses, ignorent que le peuple algérien sait de fait et de par les dures expériences qu’il a vécues, durant la période du colonialisme français, ensuite durant la décennie noire du terrorisme, de par son sens de patriotisme comment faire face aux crises que connait son pays et comment contribuer avec un patriotisme élevé à déjouer les plans de ceux qui guettent son pays », a-t-il averti.

    Il a fait savoir, en outre, que le peuple algérien est « un grand peuple qui ne craint guère les crises quelle que soit leur ampleur et son sort demeurera de tout temps le triomphe et la victoire ».

    Le général de corps d’Armée a rappelé également « l’importance » accordée aux différents établissements de formation et d’enseignement de l’ANP, à leur tête, l’ESG qui « recèle désormais d’expériences confirmées dans le domaine de la formation et de l’enseignement supérieur, permettant d’optimiser le niveau de performance et d’aboutir à des résultats favorables dans le processus global de développement de l’ANP ».

    « Notre démarche active et notre ambition légitime que nous avons œuvré avec persévérance à concrétiser sur le terrain, est de permettre à l’ESG d’atteindre de hauts rangs, afin de mériter à juste titre la considération et la gratitude dans les missions qui lui sont dévolues, pour devenir, de fait, la source d’élites, de compétences et d’aptitudes aux cerveaux fertiles, capables d’anticiper les défis qui pourraient se profiler dans les horizons proches voire lointains et d’analyser les indicateurs des évènements et des évolutions, avec toutes leurs constantes et variables, afin de fournir une lecture correcte et appropriée », a-t-il souligné.

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 14 mars 2019

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  • Algérie : « Il prolonge son mandat, nous prolongeons notre combat » (collectif franco-algérie, Perpignan)

    Perpignan/ Collectif franco-algérien’66 : « Il prolonge son mandat, nous prolongeons notre combat »

    Communiqué du collectif franco-algérien’66 :

    « Au nom du collectif franco-algérien’66, je voulais remercier tous les Algériennes et Algériens présent hier soir à Perpignan et tous les militants progressistes qui soutiennent le combat que nous menons aujourd’hui. C est une page de l’histoire de l Algérie que nous sommes en train d’écrire ensemble. Une 2ème révolution qui j’en suis sûr, rendrait fier nos anciens qui se sont battus pour l indépendance. Aujourd’hui, nous nous battons pour la liberté, celle de vivre dignement, démocratiquement. Nos armes ne sont que nos paroles et notre solidarité qui nous rassemblent par millions à travers le monde.

    BOUTEFLIKA est âgé et doit partir aujourd’hui. Le vieil homme a fait son temps. Ce système doit céder la place à une nouvelle ère.

    Aujourd’hui, face à la mobilisation de la rue, ce pouvoir répond par la ruse et la manipulation. Nous lui disons aujourd’hui que nous ne sommes dupes.
    Ce pouvoir enfonce notre pays dans la médiocrité, dans la pauvreté et le chômage de masse. Notre pays est riche alors battons nous pour une réelle démocratie, une juste répartition des richesses, mettons fin à ce code de la famille qui place la femme au rang de mineur. Cette société patriarcale archaïque doit laisser place à une société algérienne moderne où la place et l’égalité de chaque femme et homme doit être garantie.

    Aujourd’hui, nous devons exiger le départ de ce président et mettre fin à cette supercherie d’État qui joue les prolongations pour mieux asseoir son autorité.

    Notre pays mérite mieux que des vautours qui ne cessent de piller ses richesses. Ces transformations économiques et sociales nous voulons et devons les mener dans la concertation et la paix. Notre combat est légitime et pacifique. Le peuple algérien a montré qu’il était attaché à la stabilité et à la paix après avoir connu l’enfer du terrorisme mais ce peuple veut aujourd’hui être heureux et vivre.

    Nous pouvons changer les choses ensemble dans le respect de chacune et chacun.

    Maintenons la pression et restons solidaires.

    Vive l’Algérie démocratique et populaire ! ».

    Farid MELLAL, porte parole collectif franco-algérien’66

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  • Macron – algérie: la stabilité pour les affaires !

    Macron et le pouvoir algérien : la stabilité pour les affaires !

    Au lendemain du renoncement à un cinquième mandat du président algérien Bouteflika, le 12 mars, Macron a salué « la décision du président Bouteflika, qui signe une nouvelle page » de l’histoire algérienne, appelant à « une transition d’une durée raisonnable ». Qu’en termes choisis ces choses-là sont dites !

    Depuis le début des manifestations en Algérie, les représentants de l’État français, Macron, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves le Drian et autres, étaient restés particulièrement silencieux. Il n’y a pas eu de déclarations enthousiastes comparables à celles faites à propos des manifestations contre le pouvoir du président vénézuélien Maduro.

    La raison officiellement avancée à cette prudence serait le souci de ne pas s’ingérer dans les affaires d’un pays ami, ce qui pourrait être mal interprété venant de l’ancienne puissance coloniale. Comme si les représentants de l’impérialisme français se gênaient pour intervenir dans les affaires de leurs anciennes colonies !

    Les dirigeants français ne veulent surtout pas mettre de l’huile sur le feu de la révolte. Ils savent que même si la guerre d’Algérie s’est terminée il y a presque soixante ans, les années de guerre, les ratissages, les tortures n’ont pas été oubliés par la population algérienne. « Nous ferons tout pour accompagner l’Algérie dans cette transition, avec amitié et avec respect », a déclaré Macron. Les termes sont choisis, mais ils signifient quand même que les autorités françaises vont œuvrer à leur manière, en s’assurant que les changements n’affectent pas la « paix et la stabilité » du pays, comme dit Le Drian. Mais elles vont le faire discrètement, dans les coulisses, car elles savent qu’il vaut mieux éviter que le pouvoir algérien apparaisse trop ouvertement inféodé à l’impérialisme, français en particulier.

    Beaucoup de capitalistes français font des affaires en Algérie. Elles ont besoin pour être fructueuses d’un pouvoir stable et d’une population qui lui soit soumise. Les dirigeants politiques français espèrent en fait la même chose que les dirigeants algériens : qu’un changement de personnel politique suffise à calmer la rue, pour que les affaires des uns et des autres puissent continuer à prospérer – à l’opposé des aspirations des centaines de milliers de manifestants algériens qui crient « Système dégage ».

    Lutte Ouvrière

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  • L’Algérie vue du Togo : Un exemple à suivre

    Selon Jean-Pierre Fabre, le peuple algérien a réussi parce-que tout le monde s’est senti concerné

    Pour le président national de l’ANC (parti membre de la Coalition des 14 partis de l’opposition togolaise), « Rigueur et discipline » sont les maîtres mots qui ont guidé la lutte du peuple algérien pour faire obstacle au 5ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika. Jean-Pierre Fabre, pour sa part, a tiré une leçon de cet évènement.

    « Ils ont empêché ce cinquième mandat dans la rigueur, dans la discipline. Certains ne sont pas restés à la maison en disant que c’est l’affaire des marcheurs, et que nous nous sommes des intellectuels, des avocats, magistrats, etc. Tout le monde a mis la main à la pâte », a relevé ce responsable de la Coalition des 14 pour qui la situation sociopolitique de l’Algérie a beaucoup de similitudes avec celle du Togo.

    Contrairement au Togo où certains composants de la société ne se sentent pas concernés par la lutte populaire, en Algérie des élites aux fonctionnaires, des journalistes aux étudiants, en passant par des populations lambda se sont massivement mobilisés et sont descendus dans la rue. Par conséquent, l’homme politique a saisi cette occasion pour inviter l’élite togolaise à s’engager davantage dans la lutte pour la démocratie et l’alternance dans le pays.

    Source

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  • Algérie : Yasmina Khadra solidaire du peuple algérien

    Le choix de l’Algérien Yasmina Khadra à titre de président d’honneur du Salon international du livre de Québec coïncide avec une période mouvementée que traverse son pays.

    Depuis quelques semaines, l’Algérie est le théâtre de plusieurs manifestations d’envergure réclamant le départ du controversé président Abdelaziz Bouteflika. La décision du chef d’État de 82 ans de renoncer à briguer un cinquième mandat et de reporter sine die l’élection présidentielle n’est pas parvenue à faire taire la grogne de la rue.

    Khadra, auteur de la trilogie Les hirondelles de Kaboul, L’attentat et Ce que le jour doit à la nuit croit que le peuple algérien, en perte de repères, «a déjà trop attendu et laissé pourrir les choses». Pour lui, il est hors de question de «négocier avec le diable», a laissé entendre la directrice des communications du SILQ, Johanne Mongeau, qui s’est fait mercredi le porte-voix du célèbre écrivain.

    «Je suis soulagé qu’on ait évité le pire, mais il faudrait que les gens comprennent que le rejet de ce cinquième mandat [de Bouteflika], c’est le rejet de tout un système. Il faudrait que les Algériens exigent une nouvelle république et surtout de nouveaux dirigeants», a ajouté Kadhra.

    Le Soleil

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  • Algérie : La dictature, la révolution et le France

    A RFI (radio France internationale) Le tout nouveau vice-premier algérien déclarait : « Une conférence nationale inclusive indépendante, qui adoptera la nouvelle constitution et fixera souverainement la date de l’élection présidentielle, sera mise en place» et «qu’un gouvernement de compétences nationales sera créé, qui bénéficiera de la confiance de la composante de la conférence nationale».

    Ignorant superbement les conditions révolutionnaires qui animent la rue algérienne d’Est en Ouest et du Nord au Sud, le vice premier ministre discoure sur ‘‘l’organisation’’ d’une conférence nationale inclusive. S’il insiste pompeusement sur son côté ‘‘indépendant’’, il occulte totalement toute allusion à la ‘‘souveraineté’’ de ce qui ne pourrait être alors qu’un simple show. Il affirme tout autant, comble de la supercherie, que cette conférence sera gratifiée du pouvoir ‘‘d’adopter’’ la nouvelle constitution, observant un silence complet sur les concepteurs, rédacteurs et du lieu de l’élaboration de cette nouvelle constitution.

    Dans la foulée, et sauf un dérapage verbal, la durée de vie du gouvernement Bedoui devrait être donc éphémère puisque un gouvernement de compétences nationales sera créé. Le vice-ministre sait déjà que ce gouvernement bénéficiera aussi de la confiance de la composante de la conférence en question.

    Question de faisabilité, serait-il possible d’organiser dans la sérénité cette conférence ‘‘nationale inclusive’’ (compte tenu de la renaissance populaire en cours) ? Auquel cas, qu’elle serait dans les conditions actuelles, ou toute l’opposition épouse les revendications populaires, la composante de cette conférence (nomenklatura et apparatchiks mis à part) ? Quand aura lieu cette conférence sachant que, les juristes sont unanimes sur la question, le 19 avril prochain l’Algérie baignera dans une inconstitutionnalité institutionnelle réelle ? A moins que, et faudrait-il encore croire ce nouveau membre du conseil constitutionnel français, ancien maire de la ville de Bordeaux, très proche des cercles du pouvoir algérien parait-il, qui affirmait que la situation algérienne serait sous contrôle dès la fin du mois de mars conseillant dans la foulée aux autorités de son pays de continuer à soutenir le président Bouteflika.

    Le soutien des autorités françaises à leurs homologues algériens est tout ce qu’il y a de plus explicite lorsque dans un communiqué le ministre des affaires étrangères français soulignait solennellement : « Je salue la déclaration du président Bouteflika par laquelle il annonce ne pas solliciter un cinquième mandat et prendre des mesures pour rénover le système politique algérien ».

    Il y a lieu de remarquer avec force que l’injonction porte sur les mesures qui devront être prises et qui devront avoir pour vocation la rénovation du système. Le système à vieillit, il faut donc le rénover par une réfection de la façade et c’est dans ce registre qu’il y a lieu d’inscrire cette volonté manifeste du pouvoir algérien à ne permettre aucun partage sur la conception et la gestion d’une transition dont l’inéluctabilité est imposée par le peuple. Les algériens insistent et ne cèderont pas. Ils revendiquent justement et absolument un changement systémique total et entier. Les Algériens revendiquent la liberté, revendiquent la vie, revendiquent le développement, ce qui ne peut se faire que simplement et uniquement à travers l’instauration pleine et entière de l’état de droit.

    De son côté, le président français affirmait dans un tweet que : « La jeunesse algérienne a su exprimer son espoir de changement avec dignité. La décision du Président Bouteflika ouvre une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Nous serons aux côtés des Algériens dans cette période nouvelle, avec amitié et avec respect. »

    Cette grossière supercherie qui consiste à rénover la dictature par un subterfuge cosmétique est considérée donc par le président français comme étant une nouvelle page pour la démocratie algérienne. Il serait à nos côtés dit-il dans cette période nouvelle semblant lui aussi ignorer une jeunesse algérienne ‘‘post indépendance’’ faut-il bien le souligner qui scandait entre autre dans les manifestations des vendredis : ‘‘France, il n’y aura pas de cinquième mandat (ya frança makache 3ohda khamssa) dénonçant avec force une tutelle vampirique comme l’a si bien souligné le vice-président du conseil italien ou encore cet homme politique belge. Ici aussi, il y a lieu de rendre un hommage prononcé à la maturité politique de la jeunesse algérienne qui dénonce ainsi avec force le néocolonialisme avéré de l’ancienne puissance coloniale et forcément donc en parallèle cette étrange et pleine soumission à peine voilée des tenants du système politique en exercice dans notre pays et dont les autorités françaises craignent la chute.

    Les Algériens n’ont aucun doute sur le sujet. Ils savent que pour s’affranchir de la tutelle française et donc se réapproprier leur indépendance, ils sont dans l’obligation préalable de s’affranchir du système répressif, corrompu, opaque et sclérosant (ainsi décrit par le journal londonien ‘‘The Guardian’’) qui gouverne le pays. Les manifestations en cours, d’algériens de toutes catégories et de toutes tendances confondues à travers l’ensemble du pays et par millions ont un sens profond et une légitimité indéniable. Elles s’exercent malgré toutes les provocations, pacifiquement et dans le calme, appréhendant néanmoins l’alignement et peut être tout autant l’avertissement de cet ‘‘ami’’ du président algérien (ainsi se définit-il lui-même) qui dans le sillage de l’ancien premier ministre Ouyahia ose la comparaison entre les événements en cours en Algérie et le drame syrien. Ce dernier aurait commencé avec des roses avant de finir dans le sang faisant et taisant étrangement l’impasse sur l’entière responsabilité et l’entêtement du pouvoir syrien à garder le pouvoir à l’encontre de la volonté populaire au prix de 300 000 morts et de la destruction de la Syrie.

    Lakhdar Brahimi commence mal son retour aux affaires et sera tout autant comptable d’un dérapage sécuritaire éventuel en Algérie que la communauté internationale ne saurait accepter elle qui soutient le droit du peuple algérien à l’expression libre à travers ses manifestations pacifiques.

    BARKAT Rachid

    DJEDDOU Mayara

    Le Quotidien d’Algérie, 14 mars 2019

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  • L’Algérie donne une leçon de civisme à Macron

    La police algérienne ne suit pas la méthode de celle française

    Longtemps le récit médiatique dominant a insinué que les institutions étatiques occidentales dont l’armée ne juraient que par les principes démocratiques : pas de recours à la violence face aux manifestations pacifiques, les gens sont libres d’exprimer leur revendication. Ce poncif est rudement mis à l’épreuve depuis que les Algériens descendent massivement dans la rue contre un 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika. Un mois de manifestations en Algérie, pas de morts, pas d’éborgnés, pas de main arrachée, pas de flashball. Le président « honni » des Algériens a même salué ces derniers bien au contraire de Macron qui ne cesse de se railler des Gilets jaunes. Alors que la Macronie a activé les commandos de l’armée, le chef d’état-major algérien lui salue ses compatriotes…

    Les contestations sociales auxquelles sont confrontées la France et l’Algérie ont donné lieu à une comparaison entre le comportement des forces de l’ordre françaises et algériennes lors des manifestations pacifiques du peuple.

    Dans un contexte marqué par une vague de contestations sociales dont font face la France et l’Algérie, il ne manque pas d’intérêt de jeter un coup d’œil sur le déroulement des manifestations pacifiques dans les deux pays.

    Alors que les manifestations pacifiques des Gilets jaunes sont marquées chaque samedi depuis presque quatre mois par la violence des forces de l’ordre françaises qui a fait plusieurs victimes, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major et vice-ministre algérien de la Défense, a fait l’éloge, hier dimanche 10 mars, de la relation liant le peuple algérien à son armée.

    « L’Armée nationale populaire, digne héritière de l’Armée de libération nationale s’enorgueillit de son appartenance à ce peuple brave et authentique, et partage avec lui les mêmes valeurs et principes, ainsi que les mêmes fondements nobles et prestigieux de l’identité nationale, et a l’intime conviction et avec grande fierté qu’un peuple avec ces valeurs et ces qualités ne peut que donner naissance à une armée ayant les mêmes principes et les mêmes spécificités », a affirmé Gaïd Salah, cité par Alterinfo, dans une allocution prononcée en marge de sa visite de l’École nationale préparatoire aux études d’ingéniorat (ENPEI) à Rouiba.

    Cela n’a évidemment pas été le cas en France. Loin de faire preuve de lucidité, les forces de l’ordre françaises ont encore une fois recouru à des actes de violence extrêmes pour réprimer l’acte XVII des Gilets jaunes, le samedi 9 mars.

    En France, trois fonctionnaires de police se sont suicidés en l’espace de 48 heures. Afin de le dénoncer, plusieurs syndicats de police appellent à manifester à Paris le 12 mars prochain.

    L’agression de la police à l’encontre de ces manifestants qui contestent le libéralisme et la capitalisation du système en France, a amené un nombre d’ophtalmologues à rédiger une lettre publiée par l’hebdomadaire le Journal du dimanche, le 10 mars, pour demander au président Emmanuel Macron un moratoire sur l’usage du LBD dans le cadre du maintien de l’ordre ayant éborgné 22 personnes.

    Or, pour mieux illustrer la brutalité dont font preuve les forces de l’ordre, il convient de détailler le cas d’un Gilet jaune handicapé qui avait pris part à l’acte XVII.

    L’acte 17 des Gilets jaunes a lieu ce samedi 9 mars 2019 et, nouveauté, il pourrait à présent commencer dès le vendredi pour durer jusqu’au dimanche.

    Tournée à Quimper, selon Sputnik, une vidéo montre une scène de jet de lacrymogènes et le tir d’une lance à incendie sur un groupe de manifestants parmi lesquels se trouve un handicapé en fauteuil roulant. Vêtu d’un gilet jaune, il reçoit du gaz lacrymogène et un tir de lance à incendie.

    L’auteur de la vidéo qui a déjà recueilli près de 33.000 vues sur Facebook, n’exclut pas qu’un manifestant ait lancé quelque chose en direction des forces de l’ordre, mais il explique que la police a alors arrosé et lancé sur l’homme en fauteuil des lacrymogènes.

    Taghrib

    Tags : Algérie, France, Macron, Bouteflika, Gilets Jaunes, Présidentielles 2019,

  • Algérie – Manifestations pour un changement radical: Un autre vendredi test

    par Mahdi Boukhalfa

      Beaucoup s’interrogent sur l’ampleur que vont prendre, ce vendredi à travers le pays, les manifestations des Algériens pour un changement politique radical et la fin du système.

    Pour ce vendredi 15 mars, les appels à manifester pour le changement et la fin du système politique actuel seraient certainement entendus, et des Algériens devraient sortir dans la rue pour refuser le plan de sortie de crise proposé par le président Bouteflika, lundi, au lendemain de son retour au pays après un séjour médical de deux semaines en Suisse. Durant les trois précédents vendredis, il y a eu des dizaines de milliers de manifestants dans les grandes villes du pays, des centaines de milliers à Alger.

    Mais le record du nombre de manifestants a été battu vendredi 8 mars, à l’occasion de la Journée internationale des droits de la femme, avec plus d’un million de manifestants à Alger et des centaines de milliers dans les autres grandes villes algériennes, et jusqu’aux petits villages, il y a eu des milliers de marcheurs contre le 5e mandat. Pour ce vendredi, la donne a changé dans la forme, mais pas dans le fond, puisque le 5e mandat est passé à la trappe, mais pas le système qui veut jouer les prolongations du 4e mandat.

    Dans sa lettre aux Algériens, le président Bouteflika avait annoncé qu’il « n’a jamais été question pour lui d’un 5e mandat », que la présidentielle est reportée et qu’une conférence nationale « inclusive » sera mise en place pour décider de l’organisation d’une élection présidentielle transparente. Entre-temps, et c’est ce qui a poussé les Algériens et en particulier les étudiants à réinvestir la rue dès le lendemain de la diffusion de ce « message » du président, le « 4e mandat » continue, et ce seront les hommes du système qui sont chargés de faire partie d’un nouveau gouvernement.

    La rue, nouveau domicile de la «protesta»

    La « protesta » a donc repris le chemin de la rue pour dénoncer les mesures préconisées par le président Bouteflika pour répondre à la revendication principale des centaines de milliers d’Algériens, qui sont sortis manifester pacifiquement contre le 5e mandat et pour le changement de régime. Et, depuis ce mardi, les grandes villes du pays, en particulier Alger, ne désemplissent pas, occupées majoritairement par les étudiants, qui ont été maladroitement envoyés en vacances anticipées par un ministre dépassé par les événements. Et comme l’intervention du président ne semble pas avoir convaincu, il est fort probable que la mobilisation citoyenne sera ce vendredi importante.

    Le caractère pacifique, souvent festif et joyeux de ces marches avec des familles entières qui y ont participé, va inciter encore cette fois-ci les Algériens à occuper la rue pour se faire bien comprendre quant à leurs revendications. Et, plus particulièrement, que leur mouvement de protestation et pour le changement politique dans le pays ne soit ni détourné, encore moins mal compris.

    Ce sera, demain vendredi, une prolongation mais grandeur nature des manifestations qui se sont déroulées, hier mercredi, à travers les grandes villes du pays, animées par les enseignants, les fonctionnaires de l’éducation nationale et les élèves, tous paliers confondus.

    D’autre part, les déclarations de personnalités politiques sur les «erreurs» d’appréciation des événements par le président Bouteflika, ainsi que son erreur de « casting » dans la désignation unilatérale d’un gouvernement chargé de gérer la période de transition, alors qu’il aurait dû, selon des observateurs, aller à la rencontre de l’opposition et les acteurs de la société civile pour faire le point sur la situation et décider démocratiquement ce qu’il faut faire, pourraient également drainer la grande foule ce vendredi.

    Saïd Abada, qui a claqué la porte du FLN, a déclaré hier sur un site électronique que le président Bouteflika « a pris des décisions non satisfaisantes. Sa réponse aux revendications populaires n’est pas à la hauteur des revendications exprimées par la rue. Ces décisions sont inacceptables et sont de nature à ne pas satisfaire le mouvement populaire ».

    Le Quotidien d’Oran

    Tags : Algérie, Présidentielles 2019, Bouteflika,

  • Algérie : La classe politique partagée entre satisfaction et réticence

    Décisions du président Bouteflika: La classe politique partagée entre satisfaction et réticence

    Au lendemain des décisions prises par le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, la réaction de la classe politique est restée partagée entre satisfaction et réticence.

    Ainsi, le FLN a affirmé que les décisions annoncées lundi soir par le président de la République viennent « en réponse aux aspirations du peuple algérien à davantage de reformes », soulignant avoir accueilli avec « une grande satisfaction » les décisions du président de la République relatives au report de l’élection présidentielle, à la formation d’un gouvernement de compétences nationales et à la désignation d’une personnalité nationale indépendante pour présider la Conférence nationale inclusive, estimant que ces décisions viennent « en réponse aux aspirations du peuple algérien à davantage de réformes politiques et socio-économiques ».

    Ces décisions « constituent une véritable opportunité offerte à la classe politique et aux composantes de la société civile dont des personnalités du monde de la science et de la culture, en vue d’adhérer et contribuer à l’édification d’une nouvelle République ». Dans ce contexte, Le FLN a réitéré « son entière disponibilité à œuvrer à la concrétisation de ces décisions, aux côtés de l’ensemble des forces nationales, de façon à répondre aux aspirations du peuple notamment des jeunes au changement et à leur volonté de contribuer à la construction de leur avenir ».

    De son côté, le RND a affiché son appui aux mesures prises par le président de la République, annoncées dans son message à la nation et visant à préparer le pays à faire face aux défis futurs et à répondre aux aspirations des jeunes algériens. Dans son communiqué, le parti a affirmé que ce message « est porteur de plusieurs affirmations et davantage d’explications attestant de tout l’attachement du moudjahid Abdelaziz Bouteflika à préparer le pays à faire face aux défis futurs et à répondre aux aspirations des jeunes algériens ».

    « A l’issue de la décision de report de l’élection présidentielle, la prédéfinition d’un calendrier pour la tenue de la conférence nationale du consensus et l’affirmation de la création d’une instance indépendante pour l’organisation de la prochaine élection, le RND annonce son appui à ces mesures et exhorte l’ensemble de la classe politique à emprunter la voie politique annoncée, en ce sens où elle s’accorde dans plusieurs points avec les revendications soulevées par l’opposition », ajoute le document.

    Le parti appelle également l’ensemble des citoyens et citoyennes, particulièrement les jeunes, « à contribuer à la consécration de la sérénité et de la stabilité, à travers les différents coins du pays et à faire preuve de vigilance à l’égard de ce qui pourrait porter atteinte à la stabilité de notre pays ». D’autres partis, à l’image du MPA d’Amara Benyounes, Taj d’Amar Ghoul ou encore l’ANR de Belkacem Sahli ont salué les décisions du chef de l’Etat, à savoir le report de l’élection présidentielle, pas de 5èmre mandat, gouvernement de compétences nationales, tenue d’une conférence nationale inclusive indépendante, nouvelle Constitution par voie référendaire, commission nationale indépendante et tenue de l’élection présidentielle dans des conditions de liberté, de régularité et de transparence, constituent une « réponse franche et sans aucune ambiguïté aux revendications des récentes manifestations populaires au sein desquelles on a révélé une présence dominante de la jeunesse et des femmes ». Ils ont fait savoir que « le chemin vers une nouvelle République est entamé », notant que celle-ci « sera érigée par la volonté du peuple et reflètera ses aspirations ».

    En revanche, au sein de l’opposition, on estime que Bouteflika vient de « prolonger son mandat » et qu’il s’agit d’une « grossière manœuvre » et que le Président « énonce les mêmes promesses avancées lors de sa candidature ». Pour rappel, le président de la République avait pris la sage décision de renoncer à sa candidature et reporter l’élection présidentielle du 18 avril prochain, répondant ainsi favorablement aux attentes exprimées par des milliers d’Algériens lors des dernières marches pacifiques organisées à travers l’ensemble du territoire national. Il a également annoncé la tenue de l’élection présidentielle dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante ainsi que la formation d’un gouvernement de compétences nationales.

    Pour le chef de l’Etat, l’Algérie traverse une étape sensible de son Histoire et ce 8 mars, pour le troisième vendredi consécutif, d’importantes marches populaires ont eu lieu à travers le pays. « J’ai suivi ces développements et, comme je vous l’ai déjà annoncé le 3 de ce mois, je comprends les motivations des nombreux compatriotes qui ont choisi ce mode d’expression dont je tiens, une fois de plus, à saluer le caractère pacifique », a souligné le président Bouteflika qui se dit « comprendre tout particulièrement le message porté par les jeunes en termes, à la fois, d’angoisse et d’ambition pour leur avenir propre et pour celui du pays mais aussi le décalage qui a pu être source de préoccupation entre, d’un côté, la tenue de l’élection présidentielle à une date techniquement appropriée en tant que jalon de gouvernance dans la vie institutionnelle et politique et, de l’autre, l’ouverture, sans délai indu, du vaste chantier, politiquement hautement prioritaire, de conception et de conduite de réformes profondes dans les domaines politique, institutionnel, économique et social, avec la participation la plus large possible et la plus représentative de la société algérienne, y compris la juste part devant revenir aux femmes et aux jeunes. Je comprends enfin que le projet rénovateur de notre Etat-nation ».

    « En toute fidélité au serment que j’ai fait devant le peuple algérien de protéger et de promouvoir en toutes circonstances les intérêts bien compris de notre Patrie, et après les consultations institutionnelles requises par la Constitution, j’invoque la grâce et le soutien de Dieu Tout-Puissant pour me prévaloir des valeurs supérieures de notre peuple dont nos glorieux martyrs et nos valeureux moudjahidine ont consacré l’immortalité ». De ce fait, le président de la République a pris la décision de ne pas se présenter à un cinquième mandat, car, dira-t-il, « mon état de santé et mon âge ne m’assignant comme ultime devoir envers le peuple algérien que la contribution à l’assise des fondations d’une nouvelle République en tant que cadre du nouveau système algérien que nous appelons de tous nos vœux » .

    Cette nouvelle République et ce nouveau système « seront entre les mains des nouvelles générations d’Algériennes et d’Algériens qui seront tout naturellement les principaux acteurs et bénéficiaires de la vie publique et du développement durable dans l’Algérie de demain », a-t-il précisé. Le chef de l’Etat a décidé également qu’il n’y aura pas d’élection présidentielle le 18 avril prochain. Il s’agit ainsi de « satisfaire une demande pressante que vous avez été nombreux à m’adresser dans votre souci de lever tout malentendu quant à l’opportunité et à l’irréversibilité de la transmission générationnelle à laquelle je me suis engagé. Il s’agit aussi de faire prévaloir la noble finalité des dispositifs juridiques qui réside dans une saine régulation de la vie institutionnelle et dans l’harmonie des interactions socio-politiques, sur une observation rigide d’échéances pré-établies ».

    Le report de l’élection présidentielle qui a été réclamé « vient donc pour apaiser les appréhensions qui ont été manifestées afin d’ouvrir la voie à la généralisation de la sérénité, de la quiétude et de la sécurité publique, dans l’objectif d’entreprendre ensemble les actions d’importance historique qui permettront de préparer le plus rapidement possible l’avènement d’une nouvelle ère en Algérie », a-t-il expliqué.

    « Dans la perspective d’une mobilisation accrue des pouvoirs publics et du rehaussement de l’efficacité de l’action de l’Etat dans tous les domaines, j’ai décidé de procéder tout prochainement à des changements importants au sein du Gouvernement. Ces changements constitueront une réponse adéquate aux attentes dont vous m’avez saisi, ainsi qu’une illustration de ma réceptivité à l’exigence de reddition de comptes et d’évaluation rigoureuse dans l’exercice des responsabilités à tous les niveaux et dans tous les secteurs », a-t-il poursuivi.

    En outre, la Conférence nationale inclusive et indépendante sera « une enceinte dotée de tous les pouvoirs nécessaires à la discussion, l’élaboration et l’adoption de tous types de réformes devant constituer le socle du nouveau système que porte le lancement du processus de transformation de notre Etat-nation, que j’estime être ma mission ultime en parachèvement de l’œuvre dont Dieu Tout-Puissant m’a accordé la capacité et pour laquelle le peuple algérien m’a donné l’opportunité », a relevé le chef de l’Etat.

    Cette conférence sera « équitablement représentative de la société algérienne comme des sensibilités qui la parcourent organisera librement ses travaux, sous la direction d’une instance présidentielle plurielle, avec à sa tête un président qui sera une personnalité nationale indépendante, consensuelle et expérimentée. La conférence doit s’efforcer de compléter son mandat avant la fin de l’année 2019 », a-t-il assuré. Il a, en outre, fait savoir que le projet de Constitution qui émanera da la Conférence « sera soumis à un référendum populaire et la Conférence nationale indépendante fixera souverainement la date de l’élection présidentielle à laquelle je ne serai en aucun cas candidat ».

    L’élection présidentielle qui aura lieu dans le prolongement de la conférence nationale inclusive et indépendante sera organisée « sous l’autorité exclusive d’une commission électorale nationale indépendante dont le mandat, la composition et le mode de fonctionnement seront codifiés dans un texte législatif spécifique qui s’inspirera des expériences et des pratiques les mieux établies à l’échelle internationale.

    La création d’une commission électorale nationale indépendante est décidée pour répondre à une revendication largement soutenue par les formations politiques algériennes ainsi qu’à une recommandation constante des missions d’observation électorale des Organisations internationales et régionales invitées et reçues par l’Algérie lors des consultations électorales nationales précédentes », a-t-il soutenu.

    Par la même occasion, le chef de l’Etat s’est engagé « solennellement devant Dieu le Tout-Puissant et devant le peuple algérien à ne ménager aucun effort pour que les Institutions, structures, démembrements de l’Etat et collectivités locales se mobilisent pour concourir à la pleine réussite de ce plan de travail et à veiller à ce que toutes les Institutions constitutionnelles de la République poursuivent scrupuleusement l’accomplissement de leurs missions respectives et exercent leurs pouvoirs respectifs au service exclusif du peuple algérien et de la République ».

    L’Echo d’Algérie

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  • Algérie : Lakhdar Brahimi et Ramtane Lamamra, donneurs d’espoir et lanceurs d’alerte

    Ils se sont exprimés hier sur la situation du pays : Lakhdar Brahimi et Ramtane Lamamra, donneurs d’espoir et lanceurs d’alerte

    L’ancien diplomate algérien Lakhdar Brahimi s’est exprimé hier sur le contexte politique national actuel et s’est dit prêt à assumer des responsabilités dans le cas où il serait sollicité. Celui qui est désigné pour avoir un rôle important dans l’organisation de la conférence nationale annoncée par le chef de l’Etat a loué les « importantes décisions » prises par Abdelaziz Bouteflika d’annuler le scrutin présidentiel et d’initier un processus de préparation à la transition.

    Ces mesures, a-t-il dit dans un entretien à la télévision publique, « traduisent la volonté du peuple » et constituent «une réponse aux revendications du peuple » et à sa frange juvénile en particulier, « sortie spontanément défiler après la lecture du message du Président à la Nation ». M. Brahimi a déclaré avoir discuté avec différentes personnalités de l’opposition et constaté que dans les positions et les convictions qu’il a eu à constater il existe des différences, mais qui ne sont pas profondes. « On peut les surmonter », a-t-il ajouté à condition que la confiance règne. A ce sujet, l’ancien chef diplomate a regretté « le manque de confiance » entre les différents acteurs du champ politique.

    « Il faut savoir se rassurer nous-mêmes pour pouvoir avancer et œuvrer à rebâtir la confiance déjà perdue», a poursuivi M. Brahimi en faisant l’aveu que «l’Algérie est à un tournant dangereux et qu’une occasion nous est offerte pour bâtir et d’aller vers une 2e République». «J’espère qu’on ne commettra pas des erreurs, comme on l’avait fait par le passé».

    Et d’avertir que même si le mouvement populaire s’est déroulé à la grande surprise du monde entier de manière calme et pacifique, «on n’est pas à l’abri de débordement ou de dérapage». Pour Lakhdar Brahimi, aux yeux de qui les revendications de la rue sont « justifiées », il y a nécessité d’aller d’abord vers la conférence nationale, pour que chaque partie expose ses idées et participe au dialogue. « On ne veut pas de dialogue des sourds. Il faut s’asseoir ensemble autour de la même table et discuter (…) car le fait de ne pas se rencontrer va ouvrir la voie à d’autres difficultés ».

    « Une 2e République ne se bâtit pas du jour au lendemain, mais seulement à l’issue d’un débat inclusif et d’une réflexion profonde. » « La personnalité qui va diriger la période transitoire devra bénéficier d’un très large consensus pour pouvoir mener la transition», a-t-il encore indiqué. « Nous avons une chance qu’on devrait saisir, car un long voyage commence par un premier pas. Il faudrait surtout éviter de ne pas mettre le pays en péril car il existe des parties qui nous guettent et qui veulent nuire à l’Algérie ». En ce qui concerne les appels à la mobilisation et à de nouvelles marches pour demain vendredi, a dit Lakhdar Brahimi, « Bouteflifa a fait ce qu’il doit faire en annonçant son retrait et si le peuple va demander autre chose, il va répondre par la positive ».

    Pour sa part, le vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a affirmé à la Chaîne III de la radio nationale que le Parlement « ne sera pas dissous » et que toutes les institutions continueront à fonctionner normalement jusqu’à l’élection du prochain président de la République. « Le président de la République a indiqué dans son dernier message à la Nation que les institutions actuelles continueront à fonctionner normalement jusqu’à l’élection du prochain président de la République et il n’y aura pas de vide à aucun niveau et toutes les institutions continueront à fonctionner normalement, y compris le Parlement», a-t-il indiqué.

    Sur le fait que le chef de l’Etat ait décidé d’accompagner la transition, le vice-Premier ministre a déclaré que «Bouteflika n’a pas reporté la présidentielle pour rester au pouvoir et que c’est au nom de la permanence de l’état, de la légitimité que le Président tient du suffrage populaire, de la nécessité de prévenir tout risque de difficulté qui viendrait compliquer cette phase de préparation et de conduite des réformes, que tout naturellement, le Président a indiqué que toutes les institutions de la République continueront à fonctionner normalement, y compris l’institution présidentielle jusqu’à ce que le peuple algérien ait choisi librement son successeur», a-t-il argué.

    « Nous ne ferons pas d’erreurs »

    Sur la question relative à la légitimité des initiatives prises par le chef de l’Etat, M. Lamamra a estimé qu’« il ne faut pas concevoir le droit comme un obstacle ». Le vice-Premier ministre fait le parallèle avec la décision du président Liamine Zeroual d’écourter son mandat en 1998, une procédure qui n’était pas prévue par la Constitution de l’époque. La stabilité passe avant tout. « Si la patrie perd, personne ne gagne », a-t-il prévenu. Invité à développer les aspects du processus à venir, Ramtane Lamamra s’est montré plus à l’aise, mais sans fixer d’échéance. Il a annoncé que la proposition du Président, qui « n’est pas une feuille de route, mais un plan de travail», «pourra être enrichie».

    « Il y aura des consultations, mais le fait est que les sept éléments constitutifs de la proposition constituent un paquet, il est donc difficile pour l’équilibre de la démarche de prendre un élément au détriment des autres. (…) En tant que gouvernement, on a le devoir de dialoguer. Il appartient aux uns et aux autres de formuler des propositions », a-t-il encore dit. « La conférence doit s’efforcer de terminer ses travaux avant la fin 2019, mais elle pourrait terminer avant. Plus tôt elle se forme, mieux ce sera », a-t-il poursuivi, n’excluant pas un refus de l’opposition d’accepter la nouvelle feuille de route, mais il se montre optimiste. « Le pire n’est jamais sûr, nous sommes optimistes, il faut faire le maximum pour ce grand contrat social que nous sommes en train de renouveler ».

    A propos de la nouvelle équipe exécutive, le vice-Premier ministre a émis le souhait que soient intégrés des ministres issus de l’opposition : « Il est souhaitable d’avoir des ministres de l’opposition et de la société civile dans le nouveau gouvernement. Il n’y a pas encore de tractations, mais des invités, des appels à manifestation d’intérêt. Si des éléments de l’opposition ou de la société civile veulent y participer, ils sont les bienvenus. On sait qu’il sera plus facile à l’opposition d’intégrer le gouvernement après avoir participé à la conférence. Maintenant, il lui est peut-être difficile de le faire, mais elle y est cordialement invitée. Un certain nombre de ministres vont partir, mais ça ne veut pas dire qu’ils ont failli. Ce sera une rotation pour permettre à la société de voir de nouveaux visages ».

    Vis-à-vis de la contestation populaire, il a tenu des propos rassurants. « Les manifestants sont parfaitement respectables, nous sommes admiratifs devant cette capacité d’organisation et cette maîtrise extraordinaire. La principale réalisation de Bouteflika, c’est cette « jeunesse, c’est un capital précieux pour la nation algérienne », dit-il, avant d’assurer que le scénario syrien ne se rééditera pas en Algérie. « Il faut être responsables mais il ne faut pas s’inquiéter. Nous sommes l’Algérie, nous avons notre histoire, notre peuple. La Syrie et la Libye ont fait des erreurs que nous ne faisons pas, que nous ne ferons pas ».n

    Reporters.dz

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