Étiquette : racisme

  • Le directeur général de l’OMS fustige les propos de médecins français sur des tests de vaccins en Afrique

    « L’Afrique ne peut et ne sera une zone d’essai pour aucun vaccin », déclare Tedros Adhanom Ghebreyesus, en réponse à la proposition de deux médecins français de tester d’éventuels vaccins contre le Covid-19 dans des pays
    africains.

    AA – Genève

    Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a vivement critiqué, lundi, les paroles de deux médecins français qui ont suggéré, la semaine passée, de tester sur des patients africains, d’éventuels vaccins qui seraient développés contre le Covid-19.

    Ghebreyesus a qualifié les propos et la mentalité de ces deux médecins de « racistes, embarrassants, horribles », et « empreints de colonialisme », soulignant que « l’Afrique ne peut et ne sera une zone d’essai pour aucun vaccin ».

    S’exprimant lors d’une conférence de presse au siège de l’OMS à Genève, en Suisse, par vidéoconférence, Ghebreyesus a expliqué que moins de 100 jours après le premier briefing de l’OMS sur le Covid-19, la recherche sur les vaccins « progresse à un rythme incroyable ».

    « L’OMS est déterminée à faire en sorte que, à mesure que les médicaments et les vaccins soient développés, ils soient partagés également entre tous les pays et tous les peuples », a déclaré Ghebreyesus, soulignant que près de 20 instituts et entreprises mondiales sont en concurrence pour développer des vaccins.

    Des médecins français accusés de « racisme »

    Rappelant certaines déclarations de deux médecins français selon lesquelles le vaccin Covid-19 pourrait être testé en Afrique, Ghebreyesus a déclaré: « Pour être honnête, j’ai été horrifié. À un moment où j’ai dit que nous avions besoin de solidarité, de tels discours racistes nuisent à l’esprit de solidarité. »

    « L’Afrique ne peut et ne sera un terrain d’essai pour aucun vaccin », a souligné le directeur général de l’OMS.

    Ghebreyesus a noté qu’en ce qui concerne les tests du vaccin Covid-19, qu’ils soient africains ou européens, « ils suivront les mêmes protocoles sans discrimination ».

    Ghebreyesus a poursuivi en décrivant les explications des médecins français comme « embarrassantes » et « horribles ».

    « S’il faut tester quelque part, les gens doivent être traités sur un pied d’égalité. Les restes de la mentalité coloniale doivent s’arrêter maintenant ».

    « L’OMS ne permettra pas que cela se produise. C’est une honte et une situation terrible d’entendre de telles explications de la part des scientifiques du 21e siècle. Nous condamnons fermement ces déclarations », a souligné Ghebreyesus.

    – « Pas de réponse en noir ou blanc pour l’utilisation d’un masque »

    Se référant aux débats sur le port d’un masque pour se protéger du virus, Ghebreyesus a noté l’insuffisance du port seul du masque:

    « Il n’y a pas de réponse en noir et blanc. Pas de baguette magique. Le masque ne peut pas arrêter seul la pandémie. Les pays continuent de trouver des cas [de contamination au nouveau coronavirus]. Ils doivent tester, isoler, traiter chaque cas, et de suivre chaque contact », a déclaré le directeur général de l’OMS.

    Lady Gaga, l’un des noms importants du monde de la musique, a assisté à la conférence de presse.

    Lady Gaga a fourni des informations sur le programme intitulé « Un monde: ensemble à la maison », qui sera publié en ligne le 18 avril dans le but de soutenir les professionnels de la santé du monde entier.

    Anadolou

    Tags : France, Afrique, racisme, OMS,

  • Macron attise la xénophobie contre les musulmans et les immigrants

    Par Jacques Valentin

    WSWS, 2 mars 2020

    L’attentat d’extrême-droite du 20 février à Hanau près de Francfort qui a fait 9 morts démasque les dangers soulevés par la décision de Macron et de la classe dirigeante française d’attiser les sentiments xénophobes.

    Ébranlé par le mouvement des «gilets jaunes», Macron affiche de plus en plus ouvertement sa proximité idéologique avec l’extrême droite. Alors que les travailleurs et les jeunes se préoccupent en France et à l’international des inégalités sociales, de la défense de l’environnement et du pouvoir d’achat, Macron, qui mène une politique de casse sociale généralisée, fait appel à la xénophobie. Il donne la priorité à l’immigration, au soi-disant communautarisme musulman et à l’insécurité.

    Attiser l’hostilité envers les étrangers et les musulmans est devenu la principale activité des collaborateurs politiques de Macron depuis plusieurs mois.

    En septembre dernier Macron donnait des discours qui présentaient l’immigration – et non pas l’exploitation capitaliste et les politiques de son propre gouvernement – comme cause de la pauvreté et des inégalités sociales: «Les bourgeois ne croisent pas l’immigration», a-t-il dit. «Ce sont les territoires les plus pauvres qui sont le réceptacle. Les classes populaires, elles, subissent le chômage, la pauvreté, mais elles subissent aussi ce sujet.»

    Fin octobre, Macron a accordé la plus longue interview écrite de son quinquennat à l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles. C’était la première fois qu’un président français accorde une interview à un média d’extrême droite depuis la chute du régime de Vichy. Faisant référence aux musulmans, il déclarait lors : « Je lutte de toutes mes forces contre le communautarisme », et condamné la « sécession » communautariste.

    Lors de son voyage à Mulhouse en Alsace le 18 février, Macron a testé des nouveaux slogans. C’était un choix politique calculé. L’Alsace traditionnellement de centre droit a été une des premières régions à accorder des scores élevés au Front National il y a 30 ans. Marine Le Pen est arrivée en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Alsace, mais seulement troisième à Mulhouse, derrière Macron et Mélenchon. Mulhouse est le deuxième pôle économique d’Alsace après Strasbourg. L’usine PSA Peugeot-Citroën y est le premier employeur de la région. La population ouvrière d’origine étrangère y est importante.

    La visite de Macron à Mulhouse et dans le quartier populaire de Bourtzwiller, a surtout été consacrée à des rencontres avec les élus, les administrations et les services de police et à des rencontres soigneusement préparées et encadrées avec des représentants d’associations. Les habitants inquiets d’être à nouveau stigmatisés pour leurs origines sociales et religieuses étaient tenus la plupart du temps à distance par des cordons de police, par crainte des protestations qui accompagnent maintenant la plupart des déplacements de Macron.

    Macron a lancé une série d’insultes contre les musulmans, reprenant les thèmes néofascistes. Il a attaqué le prétendu «séparatisme islamiste», thématique lancée par une centaine d’intellectuels de droite en 2018 dans Le Figaro et reprise depuis parl’extrême droite.

    Ce «séparatisme» caractériserait toute forme d’expression politique lié àl’Islam et mettrait en danger «l’unité de la République». Macron a déclaré à Bourtzwiller que «Dans la République, l’islam politique n’a pas sa place». Alors que des partis démocrates-chrétiens existent partout en Europe et que de nombreux politiciens français se revendiquent de leur identité religieuse chrétienne sur des sujets de société, il a déclaré que la religion musulmane serait séditieuse dans son expression politique.

    C’est dans ce contexte que le parti de droite Les Républicains (LR) agite depuis plusieurs mois sur la présentation de listes «communautaires» aux prochaines élections municipales, qui traduiraient une dangereuse montée de l’«islam politique». Des personnalités de droite exigent l’interdiction pure et simple de telles listes et appellent au vote d’une loi d’exception interdisant la représentation politique de l’Islam.

    A part la condamnation de l’Islam politique, Macron s’en est pris aux supposées «interventions étrangères», en déclarant: «Je ne laisserai aucun pays étranger nourrir, sur le sol de la République, un séparatisme, qu’il soit religieux, politique ou identitaire».

    Ainsi Macron a refusé de visiter le chantier de la mosquée Annour de Mulhouse, en fin de construction après 10 ans de travaux. La France compte 2.500 lieux de cultes musulmans (le plus souvent de simples salles aménagées pour la prière) pour environ 3 millions de pratiquants. La loi de séparation de l’Église et de l’État interdit le financement public des lieux de culte, et la construction de nouvelles mosquées est donc un problème récurrent.

    Les musulmans ne disposent évidemment pas de la mise à disposition gratuite des lieux de culte des religions existant de longue date en France. Reprenant les accusations de l’extrême droite, Macron reproche au projet Annour d’avoir été financé par une ONG du Qatar. Il a annoncé un contrôle renforcé des financements étrangers, pour pouvoir bloquer la construction des mosquées. «Nous devons savoir d’où vient l’argent, qui le touche et pour quoi faire», a-t-il lancé.

    La transparence demandée par Macron est pourtant à géométrie variable. La France entretient les meilleures relations politiques et économiques avec les régimes féodaux réactionnaires du Golfe. Elle fournit par exemple à l’Arabie Saoudite des armes pour mener sa guerre quasi génocidaire au Yémen. Le gouvernement a menacé d’arrestations et de procès les journalistes qui ont révélé ces livraisons d’armes.

    Pour les mêmes motifs d’ingérence supposée, la France va cesser d’accueillir les «imams détachés» envoyés par d’autres pays, comme la Turquie et l’Algérie, alors que ces contrats ne concernent que 300 imams. De même les 250 à 300 psalmodieurs-récitateurs du Coran venant d’Algérie et du Maroc ne seraient plus autorisés à venir en France à l’occasion du Ramadan.

    Macron a aussi annoncé la suppression des Enseignements de langue et de culture d’origine (Elco) dès septembre 2020. Ceux-ci permettent, via des accords entre Etats, à des enseignants étrangers de donner à environ 80.000 élèves issus de familles migrantes des cours dans la langue d’origine de leurs parents. Dans la paranoïa ambiante, complaisamment cultivée par Macron, ces enseignants sont soupçonnés d’endoctriner les enfants.

    Pourtant, la possibilité pour les enfants de migrants d’apprendre leur langue d’origine pendant leur scolarité est considéré par tous les pédagogues sérieux comme un enjeu important en terme psychologique, d’intégration sociale et de succès dans les apprentissages. Or le système d’enseignement français a toujours gravement négligé l’apprentissage des langues des minorités sociales d’origines étrangères. L’éducation nationale est dramatiquement sous dotée en enseignants qualifiés dans les langues concernées. Macron prône ainsi un conservatisme social éducatif qui renforce les inégalités sociales.

    La même semaine, le vendredi 21 février, la candidate de droite LR à la Mairie de Paris, Rachida Dati, ancienne ministre de la Justice du président Sarkozy, a expliqué à propos de la tuerie de Hanau que ce n’est pas le terroriste mais la politique d’ouverture des frontières qui était à mettre en accusation. Elle a déclaré sur la radio FranceInfo: «Merkel n’a pas mesuré les conséquences de l’ouverture massive des frontières [en 2015]; Quand elle le fait, elle le fait sans anticipation, sans cadre, sans même le gérer. Elle n’écoute pas son opinion publique, elle ne la prépare pas. Elle paie au prix fort cette ouverture massive des frontières».

    Dati a accusé la maire sortante de Paris, Anne Hidalgo, de «laxisme» et d’avoir fait les mêmes erreurs en encourageant l’arrivée des migrants à Paris. Elle a dit vouloir «faire le ménage» dans les «millions d’euros de subventions qui sont donnés à des associations qui, sous couvert de soutien scolaire, d’insertion, d’aide sociale, s’attaquent aux valeurs républicaines». Ainsi Dati reprend pour l’accentuer la poussée vers l’extrême droite initiée par Macron.

    Alors que la classe dirigeante allemande réhabilite l’extrême-droite, la classe dirigeante française renoue avec l’idéologie fasciste d’avant-guerre et le pétainisme dans sa volonté d’éradiquer tous les acquis sociaux d’après guerre. Mais ces évolutions traduisent la même crise profonde du capitalisme européen et mondial. Seule la classe ouvrière européenne, armée d’une perspective socialiste et internationaliste, est en mesure de défendre les droits démocratiques de la classe ouvrière et de lutter efficacement contre le retour des idéologies et des gouvernements fascisantes en Europe et ailleurs dans le monde.

    Source

    Tags : France, Macron, racisme, xénophobie, islamophobie, discrimination,

  • Quand Madiba s’indignait de certaines pratiques du roi du Maroc

    Aveuglés par la propagande de la françafrique et ses lobbies qui roulent à coups de l’argent qui coule du palais royal, les africains sont loin de connaître celui qui se fait appeler « Commandeur des Croyants », alors qu’il n’est qu’un simple négrier des intérêts de la France et ses pratiques négrières s’appliquent aussi à ses sujets de race noire.

    Il avait une garde personnelle composée des fils de ses esclaves qu’il loge dans le quartier Twarga qui veut dire « touaregs ». Ils ont, probablement, été enlevés du nord du Mali lorsque les razzias marocaines faisaient la loi au désert du Sahara. Le sultan Moulay Ismail en a fait une armée pour défendre son trône contre les menaces de puissances étrangères.

    Le roi du Maroc impose à ses esclaves de baiser sa main enveloppée d’une sorte de mouchoir en tissu ou un fichu.

    Le jour où Nelson Mandela a appris cette histoire il n’a pas hésité à exprimer son indignation à un politicien marocain qu’il considérait comme un ami et qui, bien sûr, n’osera jamais la transmette au roi.

    Sans doute, Madiba ne savait pas qu’il y a pire au Maroc. Hassan II et son fils Mohammed VI ont incrusté dans la conscience de chaque marocain l’habitude de se soumettre et baiser la main au premier arrivant avec quelques miettes pour aider ce peuple dont une grande partie est affamée par les prédateurs qui entourent son souverain.

    Si Madiba voyait aussi ce que les marocains faisaient aux migrants subsahariens en quête d’un passage vers l’Europe, il aurait procédé immédiatement à la rupture de toute relation avec ce Maroc raciste et dont le régime se sert du trafic des stupéfiants pour arrondir ses fins de mois, même au détriment de la stabilité de la région du Sahel où les mouvements terroristes pratiquent la vente du haschich marocain pour financer leur guerre.

    Tags : Maroc, Sahel, trafic de drogue, Nelson Mandela, Madiba, racisme,

  • Le carnage de Hanau : la folie facho

    Marco Bascetta

    Traduit par Fausto Giudice Фаусто Джудиче فاوستو جيوديشي

    Les fantômes de la haine. Il s’agit d’une « haine » construite, fortement orientée et politiquement active qui tourne essentiellement autour du discours raciste dans ses différentes gradations. Des idées les plus délirantes sur la pureté raciale au pragmatisme apparent des politiques migratoires restrictives

    Cette fois-ci, ça ne s’est pas passé au fin fond de l’Est, plongé dans les difficultés et les frustrations qui affligent encore les Länder de l’ancienne République démocratique allemande trente ans après la réunification, mais dans la Hesse riche et illuminée à une vingtaine de kilomètres des tours financières de Francfort, le cœur de l’Union européenne. Le kamikaze de Hanau semble avoir été un employé de banque de 43 ans, au casier judiciaire vierge, inconnu de la police, détenteur légal d’ armes à feu et couleur gris muraille. Bref, un « homme quelconque* ».

    À propos du massacre qui a valu à l’homme les feux de la rampe médiatiques, le dirigeant d’Alternative für Deutschland, Jörg Meuthen, s’est empressé de souligner qu’il ne s’agissait pas d’un geste de droite ou de gauche, mais d’une pure et simple explosion de folie. Il ne fait aucun doute que les écrits laissés par Tobias Rahtjen, le terroriste, présentent divers aspects que nous serions enclins à considérer comme psychopathologiques et qui, cependant, dans les cercles d’extrême droite (pas seulement germaniques) convergent dans une sorte de sens commun, de mythologie partagée.

    L’idée de pouvoirs occultes et « apatrides » qui régissent les destinées du monde, lisent dans les pensées, surveillent et régissent la vie de tout le monde est, à des degrés d’intensité divers, une obsession assez répandue. En fin de compte, la doctrine du « grand remplacement concocté par une obscure élite cosmopolite, dont la race blanche et la tradition culturelle européenne seraient victimes, même dans sa paranoïa évidente, est proclamée sous diverses formes par les forces politiques représentées dans les institutions et même par les représentants de gouvernements européens.

    En Allemagne, donc, un mouvement récent, loin d’être marginal comme Pegida (Patriotes contre l’islamisation de l’Occident), proche de l’aile la plus extrême de l’AfD, en a fait le noyau de sa propagande et de sa mobilisation politique.

    Il ne s’agit pas seulement le « langage de la haine » généralement exécré, mais de récits beaucoup plus articulés qui combinent des falsifications historiques, des doctrines et des constructions idéologiques avec le ressentiment social et son imaginaire malade et victimiste. Il s’agit en somme d’une « haine » construite, fortement orientée et politiquement active, qui tourne essentiellement autour du discours raciste dans ses différentes gradations. Des idées les plus délirantes sur la pureté raciale au pragmatisme apparent des politiques migratoires restrictives.

    Le néonazisme en Allemagne est sans aucun doute un phénomène politique, et pourtant on ne peut pas ne pas reconnaître une composante psychopathologique, congénitale, répandue, mais loin d’être générique. Le « fou » de Hanau, le « loup solitaire », l’inconnu d’à côté a donc évolué dans un contexte précis, fait non seulement de suggestions racistes et de constructions théoriques xénophobes, mais désormais marqué par une longue liste de faits. De l’assassinat du responsable démocrate-chrétien de Hesse Walter Lübcke par un extrémiste de droite, à l’attaque de la synagogue de Halle en octobre dernier, en passant par l’arrestation récente de membres d’un réseau néonazi voué à l’organisation d’actions terroristes.

    Cela fait un bon moment que, les attentats et les incendies criminels contre les demandeurs d’asile, la communauté juive et les étrangers en général se multiplient dans la Bundesrepublik. En bref, l’Allemagne a un sérieux problème, longtemps sous-estimé, d’insurrection néonazie non sans infiltrations dans les forces de l’ordre et dans l’armée. Sans compter qu’aujourd’hui, une force politique d’extrême droite et de plus en plus puissante comme l’AfD trouve une partie de son bassin électoral dans ce sous-bois et dans la zone grise qui l’entoure. Dans un climat à bien des égards favorables, les « loups solitaires » risquent cependant de devenir une meute, tout restant imprévisibles et incontrôlables.

    Comme d’habitude, la réaction d’alarme des forces politiques et de l’opinion publique a été unanime, immédiate et décidée. Cependant, comme le montre la récente crise politique en Thuringe, le barrage contre la droite radicale n’est pas sans fissures. Et il n’est pas rare que, même du monde de l’establishment, arrivent des messages à teneur nationaliste prêts à être recueillis en termes xénophobes, voire élégamment racistes. Sans parler de la prétention désormais répandue de clore définitivement les comptes avec le passé et les responsabilités qui en découlent. Que certains interprètent comme le droit de se proclamer à nouveau nazis.

    NdT

    *Référence à un mouvement né après la 2ème Guerre mondiale, le Fronte dell’Uomo Qualunque (Front de l’homme quelconque), prônant le rejet de la politique institutionnelle et des politiciens professionnels. A donné naissance au terme péjoratif qualunquismo, utilisé pour désigner divers avatars du populisme de droite, comme le Mouvement 5 Étoiles.

    Source : Tlaxcala

    Tags : Allemagne, Hanau, racisme, xénophobie,

  • Sentiment de rejet, les raisons qui tuent l’intégration du migrant au Maroc

    La communauté subsaharienne résidente au Maroc de manière générale, est reconnaissante du fait de l’amélioration de ses conditions de vies, dut à son installation au Maroc. Cependant dans cette même communauté il y a un nombre important de marginaux la grande majorité. La marginalisation et le ressentiment de rejet émane d’un certain nombre de faits qui de manière profonde stigmatisent et dressent la communauté dans son ensemble.

    LA GESTION ET LE SUIVI DU PROGRAMME INTÉGRATION DES MIGRANTS EN SITUATION JADIS RÉGULIÈRE AUJOURD’HUI IRRÉGULIÈRE.

    Lors de son lancement en fin 2013 début 2014 tous les migrants de manières générales y ont cru au point d’avoir pour le grand nombre prévu de s’installer définitivement au Maroc, bien que quelques-uns soient restés sceptiques. La première étape qui consistait à donner des cartes de séjours aux migrants restera dans l’histoire comme l’une des plus porteuses des politiques d’immigration dans le continent de manière générale en Afrique du nord en particulier.

    Car dans les faits des milliers de migrants auront leurs cartes de séjours. Cette carte de séjour permettra donc à un nombre important d’avoir accès légalement à l’ouverture des comptes bancaires, l’accès à la mobilité d’abord vers le sud pour rendre visite à leurs familles desquelles ils auront été pour longtemps séparer. Puis vers le nord une mobilité en toute légalité qui sauvera à coup sur des milliers de migrants de la mort certaine par des noyades en méditerrané la preuve depuis le lancement de la campagne vous pouvez constater la baisse des chiffres et du taux de mortalité.

    En effet en obtenant des visas des pays de l’Europe de l’est les migrants par un contour simple procédait à ce qu’ils appellent dans leur jargon le ‘’ coupé d’écalé ‘’ regagnant donc ainsi l’Europe centrale.

    Seulement un nombre extrêmement élevé de migrants ne parviennent pas à renouveler leurs cartes de séjours faute de contrats de bail. Ajouté à cette liste les migrants ayant essayé de faire un transfert de dossiers d’une ville à une autre cas , ou encore simplement la dernière vague de régularisation qui voit les recours trop lent, et surtout la condition du contrat de bail insurmontable d’autant plus que les attestations de bail établies par les migrants ayant des contrats de bail sont systématiquement rejetés.

    Le problème est pourtant simple ces migrants vivent dans des maisons et leurs bailleurs marocains refusant catégoriquement de produire des attestations d’hébergements à défaut de contrat de bail soit disant par peur du fisc , car parait-il que suite à ce document leurs noms rentrerons dans des bases de données qui produiront un effet boomerang.

    Pour le migrant cependant c’est juste un moyen de le désarmer juridiquement , car sans carte de séjour le bailleur peut aisément violer les droits du migrant en le jetant à la porte impunément.

    Sans carte de séjour dans les lieux de travail les employeurs abusent de leurs droits en les payant en monnaies de singe.

    Dans les banques ceux qui avaient ouvert leurs comptes bancaires sont dans l’incapacité de retirer leur argent.

    Univers des travailleurs dans les centres d’appels.

    La carte de séjour a permis à un nombre important de migrant d’intégrer le monde du travail notamment l’univers des centres d’appels. Seul secteur qui emploi des migrants avec plus ou moins un salaire régulier, un contrat de travail, la sécurité sociale CNSS.

    Cet univers reste néanmoins vicieux pour les migrants car leur progression est très souvent stoppée par des renvois arbitraires qui interviennent habituellement alors que ce dernier à force de progresser atteint le niveau de salaire avoisinant 9000 à 1000 DH dans cet inter-val pour la plupart des cas c’est le renvoi ce qui empêche à des migrants de pouvoir faire un plan de carrière demeurant alors en éternel recommencement. Gros motif de frustration qui crée un malaise profond.

    L’univers associatif

    Le Maroc après le lancement de la nouvelle politique migratoire a autorisé massivement les associations portées par les migrants. Au départ Afrique culture Maroc, le centre culturel africain, Kirikou seront soutenues franchement par le ministère des MRE. Afrique culture Maroc avec son appui conduira un programme l’intégration par la formation au final 30 infirmières seront formées avec diplôme une fierté communautaire, le centre culturel africain permettra à moult groupes d’artistes de pouvoir faire des scènes avoir des dates de spectacles. Kirikou appuyé par un financement espagnol mettra sur pied des crèches extrêmement utiles pour les enfants migrants ayant pour monitrices autant des marocaines que des femmes d’origines subsahariennes créant pour ainsi dire les tous et les seuls programmes d’intégrations de formations réussies .

    Malheureusement tous ses programmes vont être tués comme ont dit , laissant la nouvelle politique migratoire à des loups, des rapaces qui broient tout argent donné pour l’intégration des migrants.

    En occurrences les associations et ONG dites leaders qui pillent autant l’argent de la migration et des migrants que leurs idées. La preuve, elles reprennent tous les projets et idées des associations des migrants tués. Elles pompent des millions sans le moindre impacte dans la vie des migrants. Elles ont clochardisé la plateforme des migrants qui est faites de leaders migrants vivant dans la misère au point d’être tous devenus à quelques exceptions prêtes eux-mêmes des trafiquants de migrants qu’ils conduisent directement à la mort dans la méditerranée. Aujourd’hui cette même plateforme ASCOM a un bureau qui a détourné l’argent, financement dédiés aux migrants pour servir les intérêts des membres corrompus de son bureau.

    Univers des entrepreneurs

    Bon nombre de migrants se sont lancés dans entrepreneuriat d’aucun ont ouvert des boutiques africaines dans lesquels ont retrouve les produits cosmétiques dédiés aux femmes noires, des mèches de cheveux pour extensions, des produits alimentaires. Activités jadis lucratives aujourd’hui tous tirent le diable par la queue l’une des raisons étant les restrictions imposées par la douane sans véritables motivations logiques. Les migrants estimant qu’ils sont victimes d’une guerre économique qui ne dit pas son nom. Comme désormais certains des produits cosmétiques en occurrence les savons éclaircissant jadis importés des pays du sud sont tout simplement fabriqués sur place bien que ne répondant pas au besoin des migrants. Idem pour les importations des farines et autres produits par des migrants. Le plus dure vient des cas des migrants ayant monté leurs projets sur la base d’une idée lumineuse une fois en contact avec un autochtone il verra son idée, son projet tué par tous moyens (complot, jalousie, renseignement, piège frauduleux) au finish son projet lui est volé et le migrant aux abois avec une seule idée en tête quittée le Maroc.

    Accès aux soins de santé & Tourisme médical

    Les cas sont légions ceux des migrants qui après avoir été victime d’une agression arriveront aux urgences saignant et gravement blessés, mais qui finalement ne seront pas pris en charge immédiatement, mais plus tard souvent carrément le lendemain.

    Cas Le 19 juillet 2018 Moussa Coulibaly d’origine Malienne est poignardé par un Marocain qui lui reprochait d’avoir refusé de coudre ses chaussures gratuitement au quartier Takadoum. Apres plus d’un mois de lutte il meurt à l’hôpital Ibn Sina bête noire des migrants le 29 Août dernier. Une crise cardiaque surprenante car entré suite à des blessures profondes sur l’abdomen.

    Obia maxime un réfugie de nationalité camerounaise est agressé par une bande de voyous dans la nuit du 17 décembre 2018 à youssoufia terminus 37 arrivée aux urgences il règle tous les frais les médecins refuserons de lui faire les premiers soins parce que lui exigeants de faire un nouvel examen radio affirmant que blessé au bras il aurait son os touché .Ce qu’il refusera car disait t-il , sa blessures n’est pas profonde d’ou le pourquoi d’une radio ?

    Dans les faits les migrants ne font pas confiance au corps médical qu’il soupçonne de trafic d’organes, ils lancent régulièrement des accusations contre les médecins lors des obsèques de migrants d’avoir délibérément mis un terme aux vies des migrants à des fins criminels.

    6. L’ AVEM

    Le Maroc a instauré, à partir du 1er novembre 2018, une nouvelle procédure pour les ressortissants de trois pays africains désireux de se rendre au Maroc. Il s’agit du Congo Brazzaville, de la Guinée-Conakry et du Mali. Toujours exemptés de visas, les voyageurs originaires de ces pays doivent à présent remplir une demande d’« autorisation de voyage électronique » (AVEM), au moins 96 heures avant la date prévue de leur déplacement.

    Voilà une procédure qui est tombée à contre-courant pour les migrants vivant au Maroc. Car pour les migrants et les africains au-delà du Maroc c’est une incongruité, un manque de respect. « Désirer les bijoux des bijoutiers et faire montre de manière scandaleuse d’une attitude de rejet pour ces derniers est un fait déjà vu et vécu par nos parents bien des millénaires par le biais des esclavagistes, puis des colons » disent ils en sourdines entres eux mais en montrant grandement un sourire trompeurs qui cache bien mal une frustration profonde.

    Source : Identité africaine

    Tags : Maroc, Afrique, migration, subsahariens, racisme, discrimination, visa, circulation, Union Africaine,

  • Il y a 30 ans, Mandela sortait de prison

    Le président sud-africain Cyril Ramaphosa s’est rappelé mardi, trente ans jour pour jour après la libération de Nelson Mandela, du « moment grisant » de la libération du héros de la lutte contre l’apartheid qui a marqué « la mort » du régime raciste.

    « Le jour où Mandela a été libéré, nous savions tous que l’apartheid était mort », a lancé Cyril Ramaphosa devant des centaines d’écoliers et des combattants de la libération au Cap, la capitale parlementaire. « C’était un moment grisant », s’est-il rappelé depuis le balcon de la mairie, là-même où Nelson Mandela, libre après vingt-sept ans passés derrière les barreaux, s’était exprimé devant des milliers de ses partisans le 11 février 1990.

    Ce jour-là, le jeune Ramaphosa, âgé de 37 ans, se tenait aux côtés de l’ex-prisonnier le plus connu au monde. « Je tenais le micro alors qu’il s’exprimait pour la première fois » depuis sa libération, s’est souvenu le président Ramaphosa. « Rien ne pouvait décrire cette brève seconde quand le micro a crépité », a-t-il ajouté.

    Ce 11 février 1990, « les gens dans le monde entier avaient les yeux remplis de larmes et c’était des larmes de joie », s’est rappelé Cyril Ramaphosa mardi, à côté d’une statue de Nelson Mandela. « On se rappellera de ce jour comme l’un des jours les plus mémorables de l’histoire mondiale », a-t-il ajouté.

    Le leader de la lutte anti-apartheid émergeait de prison après 27 ans de détention, lorsque des milliers de Sud-Africains ont commémoré devant la prison du Groot Drakenstein, près du Cap, les premiers pas d’un homme libre.

    Mandela a été arrêté à plusieurs reprises dans les années 60. En 1962, il a été arrêté pour avoir mené une campagne contre le gouvernement de l’apartheid. En avril 1964, le militant antiapartheid, qui encourait une peine de mort en compagnie de sept codétenus, a souligné qu’il se battait contre la domination blanche et contre la domination noire.

    « Je poursuis l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle toutes les personnes vivent en harmonie et disposent de chances égales. C’est un idéal pour lequel je vis et que j’espère atteindre. Mais s’il le faut, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir », avaitil déclaré. Le procès tenu le 12 juin 1964, avait retenu l’attention de la communauté internationale et des appels venus du monde entier pour la libération des accusés.

    Quatre ans après sa libération, en 1994, Nelson Mandela deviendra le premier président démocratiquement élu de l’Afrique du Sud.

    L’ex-président sud-africain est décédé en 2013, à 95 ans. La presse internationale l’avait qualifié de dernier géant politique du 20e siècle.

    La célébration du 30è anniversaire de la libération de Mandela, icône de la lutte en Afrique contre la ségrégation raciale érigée en système, et idole incontesté de la défense des valeurs des droits de l’Homme, intervient dans un contexte dans lequel un nombre de pays du continent africain butte sur des conflits armés internes en plus des problèmes liés au développement.

    La Tribune des lecteurs, 13 fév 2020

    Tags : Afrique du Sud, Apartheid, Nelson Mandela, Afrique, racisme, lutte,

  • Algérie / Charité bien ordonnée

    « Dans notre métier, en effet, on ne met plus en prison un professionnel pour ses écrits, car cette pratique était courante par le passé. Il peut être poursuivi, bien sûr, mais il ne risque que des amendes. Jamais des peines de prison ».

    Par Mohamed Abdoun

    Le ministère de la Culture a ordonné, manu militari, le limogeage du directeur de la culture de M’sila. Le dénommé Rabah Drif, via son compte Facebook, a gravement porté atteinte à une grande figure de notre guerre de libération nationale, Abane Ramdane en l’occurrence.

    Cette décision, radicale et très rapide, vient peut-être mettre un terme définitif à cet inexplicable et éternel règne de l’impunité. Beaucoup d’individus, n’occupant pas forcément de hauts postes au sein de l’administration algérienne, se livrent en effet aux écarts de langage les plus outranciers qui soient sans jamais en être inquiétés.

    L’exemple le plus flagrant et le plus grossier qui me vient immédiatement à l’esprit est bien celui de Naima Salhi. Celle-ci avait déjà menacé de tuer sa fille si elle osait un jour s’exprimer en tamazight. Il n’est pas seulement question d’intolérance et de racisme ici. Il est carrément question de crime. D’assassinat. Cette personne, qui n’en est pas à un dépassement prêt, a également menacé tous ceux qui n’ont pas fait semblant –comme elle- de pleurer à la suite du décès de Gaïd Salah. Impossible, non plus, de ne pas penser à ce tristement célèbre « ministre insulteur ».

    Lui, en revanche, n’a pas du tout inquiété. Mais, l’on pourrait nous rétorquer que ses « écarts de langage » étaient antérieurs à sa promotion. Notre réponse serait que cela représente une raison de plus de ne jamais faire appel à un pareil individu, quelles que soient ses compétences, si le pouvoir, dans son acceptation la plus large, était vraiment sincère dans sa démarche.

    En tous cas, autant je me félicite de la célérité et de la radicalité de la décision prise à l’encontre de ce Rabah Drif, autant je me demande si la Salhi and co vont continuer de bénéficier d’une quasi-totale impunité. Elle n’est pas la seule, du reste. Les réseaux sociaux, où l’on croise le meilleur comme le pire, sont un terreau très favorable à la prolifération de toutes les formes d’écarts et de dépassements. Y mettre bon ordre passe peut-être par la loi à laquelle a appelé Tebboune le même jour.

    Il s’agit, indique un communiqué officiel émanant de la Présidence de la République, « d’élaborer un projet de loi criminalisant toutes formes de racisme, de régionalisme et du discours de la haine dans le pays ». Deux questions de taille se posent cependant. Est-ce qu’il n’y pas de risque que cette future loi soit utilisée comme alibi afin de procéder à de la censure bien ciblée au sein des réseaux sociaux ?

    En outre, le fait de criminaliser une déclaration, une parole, un mot, ne porte-t-il pas atteinte à la démocratie et à la liberté d’expression ? Le fait de « criminaliser » des déclarations, des avis, des messages, me semble être une mesure par trop radicale, alors qu’il eut surtout fallu qualifier de « délits » ce genre d’attitude ou de sorties publiques, au même titre que la fonction de journalisme.

    Dans notre métier, en effet, on ne met plus en prison un professionnel pour ses écrits, car cette pratique était courante par le passé. Il peut être poursuivi, bien sûr, mais il ne risque que des amendes. Jamais des peines de prison.

    Pour le cas qui nous intéresse, on est à la lisière de la violence, du rejet de l’autre et du recours à la force qui sont, eux, des crimes parfaitement qualifiés. L’idéal serait donc d’arriver à distinguer entre une déclaration, un avis, qui relève strictement du simple délit, et un appel à l’acte, à la violence, même soufflé à mots couverts que je qualifierais, moi, de crime pur et simple.

    Et, puisqu’il est question ici de « liberté d’expression », il serait bon au passage que des instructions soient données afin que les sites d’information bloqués chez nous ne le soient plus. Ce serait un gage de changement et de bonne volonté à l’adresse du hirak, lequel attend par ailleurs que tous les détenus d’opinion soient libérés…
    M. A.

    La Tribune des Lecteurs, 14 jan 2020

    Tags : Algérie, Hirak, racisme, régionalisme, amazigh,

  • La doxa occidentale et la diabolisation de l’Islam

    «La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera.»

    André Malraux

    On assiste de nos jours en Europe à des tentatives lancinantes pour stigmatiser toujours et toujours la communauté musulmane, pour attiser les tensions, et semer la méfiance et la haine, tout cela accompagné par un contexte de crise qui ne fait qu’aggraver toutes les peurs. Tout ceci dans un contexte nébuleux de lieux communs concernant les préjugés contre l’Islam visant à ne présenter que le côté «fondamentaliste» propre à toutes les religions révélées. Les médias occidentaux acquis dans leur immense majorité à ce discours tendent graduellement vers une lepénisation des esprits par une doxa incantée comme une certitude. Qu’est au juste la doxa? Pour l’encyclopédie Wikipédia, la doxa est l’ensemble – plus ou moins homogène – d’opinions (confuses ou non), de préjugés populaires ou singuliers, de présuppositions généralement admises et évaluées positivement ou négativement, sur lesquelles se fonde toute forme de communication, sauf par principe, celles qui tentent précisément de s’en éloigner telles que les communications scientifiques et tout particulièrement le langage mathématique. La doxa (du grec äüîá, doxa, «opinion»), est, dans la philosophie de Parménide, l’opinion confuse que l’on se fait sur quelqu’un ou sur un aspect de la réalité, par opposition au vrai chemin d’accès à la vérité.

    L’Express a publié une enquête début 2006 sur la montée de l’Islam en Europe. L’un des points d’appui de cette enquête tourne autour de la position de Malraux vis-à-vis de l’Islam. Malraux lors de la campagne présidentielle en 1974 écrivait: «Politiquement, l’unité de l’Europe est une utopie. Il faudrait un ennemi commun pour l’unité politique de l’Europe, mais le seul ennemi commun qui pourrait exister serait l’Islam.» Cette position sans nuance a été affirmée bien avant l’idélogie des néoconservateurs aux Etats-Unis qui ont tout fait pour créer le clash que l’on sait et qui a duré huit ans sous l’ère de G.W. Bush. Déjà en 1956 au plus fort de la guerre d’Algérie, Malraux en visionnaire traçait à sa façon le chemin à des idéologues comme Huntington et surtout Bernard Lewis. Que disait-il?: «La nature d’une civilisation, c’est ce qui s’agrège autour d’une religion. Notre civilisation est incapable de construire un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur fondamentale, ou elle se décomposera.» «C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’Islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. De même aujourd’hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l’Islam. En théorie, la solution paraît d’ailleurs extrêmement difficile. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s’établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis « musulmane », je pense moins aux structures religieuses qu’aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet. Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le pouvoir qu’en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l’islam, si elles avaient été appliquées à temps. Actuellement, il est trop tard! Les « misérables » ont d’ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l’intérieur d’une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d’eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l’avenir de leur race. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d’en retarder l’évolution.»(1)

    «Pendant des décennies, écrivent Eric Conan et Christian Makarian, la plupart des pays ont compté sur leur force d’attraction et d’intégration pour que ces nouveaux fidèles se fondent dans leurs modèles. Ils s’aperçoivent aujourd’hui que certaines revendications remettent en question leurs propres valeurs. En France et chez ses voisins.(…) l’actualité européenne de ces derniers mois donne en effet l’impression que dans la plupart des pays membres, l’Islam est devenu sinon un ennemi, du moins un problème commun. Partout semble décrétée «la fin de la dictature de l’euphémisme», selon la formule du ministre français de l’Intérieur annonçant que nous sommes « en guerre » contre le « djihadisme global ». En 1989, l’Europe avait cru sortir des tensions de l’Histoire avec l’effondrement de l’hydre soviétique. (…) Comme si, dans l’histoire longue du continent, la parenthèse refermée de la courte confrontation Est-Ouest du XXe siècle laissait à nouveau la place au face-à-face entre Islam et Occident balisé par quelques dates immémoriales dans l’histoire de l’Europe et du monde musulman: 732, la victoire de Poitiers; 1492, la reconquête de la péninsule Ibérique; 1571, la bataille de Lépante; 1683, le siège de Vienne, et 1918, la chute de l’Empire ottoman. Une histoire qui a laissé des traces profondes dans la vie quotidienne des Européens, dont beaucoup trempent tous les jours un « croissant » dans leur café sans savoir que ce rite date de la défaite de la « Horde » (l’armée turque) devant les remparts de Vienne»(2)

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    «Aujourd’hui, la plupart des pays européens révisent cette vision optimiste en reconnaissant, de manière simultanée, avoir négligé deux phénomènes plus puissants que prévu. D’une part, l’intensité de la crise du monde musulman face à la modernité: les violents conflits internes que connaît cette religion, au bénéfice croissant des islamistes – dont des milliers de musulmans dans le monde sont les premières victimes – se propagent sur le sol européen. D’autre part, la redécouverte de la prégnance religieuse dans une Europe qui s’en était affranchie au point de ne même pas vouloir en garder trace dans le préambule de sa Constitution. L’Européen moyen qui feuillette vaguement un quotidien gratuit dans le métro, s’étonne de voir son voisin psalmodier sur le Coran avec une ferveur oubliée, y compris en Espagne ou en Italie.»(2)

    Deux voies

    «Gilles Kepel, qui l’étudie depuis vingt ans, explique que cet islam de l’Ouest, divisé, n’a pas encore choisi entre deux destins: soit un aggiornamento à valeur exemplaire pour le reste du monde, soit devenir la tête de pont d’un prosélytisme qui, à en croire les plus exaltés, assurerait la troisième – et victorieuse – expansion islamique sur le sol européen» (…)Cet abandon par l’Europe de ses propres valeurs a ainsi livré des millions d’individus à la propagande très organisée du Conseil européen de la fatwa et de la recherche, créé en 1997 pour fédérer 27 organisations islamiques sur le continent. (…) Si la vieille Europe est malade, c’est surtout d’oublier le prix des valeurs que son histoire a forgées. Elle semble en être lasse ou honteuse au point de ne pas entendre ceux qui, au sein de cet islam en convulsion, lui rappellent combien ce trésor doit être protégé et préservé des extrémistes qui veulent le détruire. (…) Publiée l’été dernier, la fiction Mosquée Notre Dame de Paris, d’Elena Chudinova, fait un tabac dans les librairies de Russie. L’auteur imagine la France en 2040, sous l’emprise de l’Islam, devenu majoritaire et proclamé religion d’Etat, avec application de la charia. Un groupe de chrétiens se lance dans la résistance armée.(2)

    On remarque que l’Islam est chaque fois associé à la violence en faisant l’impasse sur les textes sur la violence occidentalo-judéo-chrétienne qui est apocalyptique. Entre immigration et conversions, la religion musulmane fait de plus en plus d’adeptes sur le Vieux Continent. Voilà trempé dans le vitriol l’état d’esprit des biens-pensants européens qui dénient à l’Islam tout apport civilisationnel, le contenant dans un catalogue de règles antidémocratiques et surtout qui asservissent la femme; cheval de bataille de l’Europe qui veut libérer la musulmane pour en faire un objet, certes libre mais esclave d’une vision matérialiste et consumériste qui lui fait perdre son rôle de matrice de la cohésion familiale et partant responsable de l’effritement des valeurs de la société occidentale. Pourtant, à toutes les époques il s’est trouvé des penseurs, des poètes, des intellectuels, en un mot, occidentaux qui ont loyalement décrit l’Islam.

    Alphonse de Lamartine (1865) a écrit: «Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur de dogmes rationnels, d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mohammed! A toutes les échelles où l’on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand?» Georges Bernard Shaw, protestant, dramaturge, prix Nobel de littérature en 1925, disait du Prophète Mohammed, dans l’Islam authentique,1935: «J’ai toujours eu une grande estime pour la religion prêchée par Mohammed parce qu’elle déborde d’une vitalité merveilleuse. Elle est la seule religion qui me paraît contenir le pouvoir d’assimiler la phase changeante de l’existence, pouvoir qui peut la rendre si alléchante à toute période. J’ai étudié cet homme merveilleux, et, à mon avis, loin d’être un antéchrist, il doit être appelé le Sauveur de l’humanité.»

    A défaut de citer tous les spécialistes de l’Islam conquérant, citons un deuxième intellectuel qui a idéologisé la croisade contre l’Islam, Bernard Lewis, dont la plus grande majorité de sa carrière l’avait fait connaître à l’époque comme un spécialiste de la Turquie qui, au passage, ne reconnaissait pas en tant qu’historien la doxa occidentale là aussi, qui veut que les Arméniens aient subi un génocide de la part des Turcs. Depuis, il a enfourché, le dada de la croisade contre l’Islam.

    Ce brusque revirement sur le tard de Bernard Lewis qui se mit à attaquer lui permit de servir de référence à l’adminsiration américaine sous Goerges Bush. Examinons l’analyse d’Alain Gresh du Monde Diplomatique à ce propos : « M.Bolkestein a déclaré incompatibles au début des années 1990 les valeurs des immigrés musulmans et celles de son pays. Evoquant récemment le projet d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne et la «pression migratoire», il mettait en garde: «Si cela devait arriver, la libération de Vienne, en 1683, n’aurait servi à rien.» Nous «les» avions arrêtés à Poitiers…Nous «les» avions arrêtés devant Vienne…Nous «les» arrêterons encore…Pour renforcer sa démonstration, il citait l’historien Bernard Lewis: «L’Europe sera musulmane d’ici à la fin du siècle.»(3)

    «(…) Depuis l’accession de M.George W.Bush à la présidence des Etats-Unis, Bernard Lewis est devenu un conseiller écouté, proche des néoconservateurs, notamment de M.Paul Wolfovitz. (..) Pourtant, sans réduire ses recherches à ses engagements, les uns comme les autres sont traversés par un fil rouge: le monde musulman est pétrifié dans une opposition fondamentale à l’Occident. Dès 1957, il « découvre » le choc des civilisations: Les ressentiments actuels des peuples du Moyen-Orient se comprennent mieux lorsqu’on s’aperçoit qu’ils résultent, non pas d’un conflit entre des Etats ou des nations, mais du choc entre deux civilisations. Commencé avec le déferlement des Arabes musulmans vers l’Ouest et leur conquête de la Syrie, de l’Afrique du Nord et de l’Espagne chrétiennes, le « grand débat », comme l’appelait Gibbon, entre l’Islam et la chrétienté s’est poursuivi avec la contre-offensive chrétienne des Croisades et son échec, puis avec la poussée des Turcs en Europe, leur farouche combat pour y rester et leur repli. Depuis un siècle et demi, le Moyen-Orient musulman subit la domination de l’Occident – domination politique, économique et culturelle, même dans les pays qui n’ont pas connu un régime colonial (…). Je me suis efforcé de hisser les conflits du Moyen-Orient, souvent tenus pour des querelles entre Etats, au niveau d’un choc des civilisations.» (…) «Le coeur de l’idéologie de Bernard Lewis à propos de l’Islam est que celui-ci ne changera jamais, souligne Edward Saïd, (…) que toute approche politique, historique ou universitaire des musulmans doit commencer et se terminer par le fait que les musulmans sont des musulmans.» Et sans doute quelque scientifique américain découvrira bientôt un gène de l’Islam, gène qui expliquera ce qui «les» différencie du reste de l’humanité civilisée.(3)

    Alors comment les différents Etats européens doivent réagir vis-à-vis de ce phénomène? Et surtout quelle est la position de cette coalition impérialiste et sioniste qui domine, tire les ficelles et tente d’orienter nos sociétés. Devant cette veillée d’armes entretenue entre un Islam piètrement défendu en se focalisant sur l’accessoire et en oubliant l’essentiel, comment aller vers l’autre avec une parole désarmée et se mobiliser et à mettre les moyens pour ouvrir les canaux de dialogue et de communication entre l’ensemble des citoyens, pour mieux se connaître, se comprendre, dissiper les peurs, les préjugés et les malentendus et oeuvrer ensemble à construire la nouvelle communauté internationale.

    Les musulmans ont besoin de retrouver l’essence du message originel. Ils ont besoin d’un nouveau souffle capable de faire en sorte que la Foi ne se refroidisse pas en rites pervertis par les hommes. Ils ont besoin de nouveaux Djamel Eddine Al Afghani qui seront de leur temps des penseurs qui pensent non pas en fonction de la doxa occidentale, mais en fonction d l’apport réel à la communauté humaine . Nous devons tourner le dos aux exégèses auto-proclamés ces intellectuels européens d’origine arabe qui s’autorisent au nom de leur racine et de leur « Islam dit des Lumières », et qui , en voulant plaire voire se faire une « place au soleil en Occident » font assaut d’allégeance pour présenter, en fait, un Islam soft discrédité, sans aspérité un Islam édulcoré où la foi s’est refroidie en rites et en folkhlore. une grande partie Pour être crédibles, il nous faut l’être d’abord chez nous en militant pour l’avenir de sociétés endogènes fascinées par l’avenir. Malek Bennabi disait que les sciences morales, sociales et psychologiques sont aujourd’hui plus nécessaires que les sciences de la matière qui constituent plutôt un danger dans une société où les hommes restent ignorants d’eux-mêmes. Mais il est infiniment plus difficile de connaître et de faire de l’homme une civilisation que de fabriquer un moteur ou d’habituer un singe à porter une cravate….(4) Nous sommes d’accord.

    1.André Malraux, le 3 juin 1956 Valeurs Actuelles n° 3395 paru le 21 Décembre 2001-

    2.Eric Conan, Christian Makarian, Enquête: montée de l’islam en Europe. L’Express 26/01/2006

    3.Alain Gresh: Bernard Lewis et le gène de l’Islam. Le Monde Diplomatique

    4.Malek Bennabi : Vocation de l’Islam. p. 32. Rééditions Anep 2006.

    Pr Chems Eddine CHITOUR

    Blog Chitour, 3 jui 2009

    Tags : Islam, Europe, islamophobie, extrême droite, crise financière, racisme,

  • Carola Rackete poursuit Salvini et demande la fermeture de ses comptes sur les réseaux sociaux

    JUSTICE. « Messages de propagande haineuse ». Le ministre : « La communiste allemande me dénonce ? C’est ridicule »

    Petite frimeuse (sbrufoncella), hors-la-loi, délinquante, auteure d’un acte criminel, complice des trafiquants d’êtres humains : ce ne sont là que quelques-uns des termes utilisés par le ministre de l’Intérieur Matteo Salvini à l’adresse de la capitaine du Sea-Watch 3, Carola Rackete. Interviews télé, messages en ligne, prestations en direct sur facebook, un martèlement de propagande contre l’activiste allemande qui dure depuis des semaines : tout cela fait l’objet d’une plainte pour diffamation aggravée et incitation à commettre un délit que l’avocat de Rackete, Alessandro Gamberini, va déposer au bureau du procureur à Rome. La plainte réclame également la mise sous séquestre des profils Facebook et Twitter du leader de la Ligue parce qu’ils « propagent des messages haineux ».

    Dans la plainte, la capitaine écrit : « Salvini mène une campagne de diffamation contre l’ONG pour laquelle je travaille, après avoir déclaré publiquement qu’il s’agirait d’ « une organisation illégale et hors-la-loi » qui fait « débarquer des immigrants illégaux d’un navire illégal », ses membres seraient « complices de trafiquants et de passeurs », des « délinquants, kidnappeurs d’êtres humains ». Toutes ces déclarations ne sont pas étayées par des preuves et pourraient donner lieu à une nouvelle action en justice de l’ONG Sea Watch. Entretemps, Rackete souligne : « De telles déclarations nuisent également à ma réputation et mettent en danger ma personne et ma sécurité ».

    Il y a aussi les offenses personnelles : « Loin d’être des manifestations d’un droit légitime à la critique, les expressions par différents canaux ont été des attaques gratuites et diffamatoires aux tonalités menaçantes directes et indirectes ». Et encore: « Dans les mots de Salvini, des sentiments viscéraux de haine, de dénigrement, de délégitimation et même de véritable déshumanisation sont véhiculés. Les phrases diffamatoires de Salvini sont les instruments d’un message de haine susceptible de provoquer, d’une part, la commission de nouveaux délits de diffamation contre moi et, d’autre part, de m’exposer au danger d’ agressions physiques ».

    L’avocat Gamberini explique : « Nous ne voulons pas entraver la liberté d’expression mais nous demandons la saisie des profils où Salvini incite à la haine. Comme, dans ces cas, il n’agit ni en tant que sénateur ni en tant que ministre, il aura du mal à invoquer l’impunité parlementaire. Ses agressions verbales ont lieu à l’abri de son rôle, utilisé dans le seul but de véhiculer la haine parmi ses partisans. Les nombreux followers qui répondent à ses paroles sont précisément la preuve de l’instigation ». Un exemple ? Le leader liguiste a publié une photo qui le représente avec un groupe de femmes en uniforme, sous la photo de Rackete avec les mots « une criminelle » : « Une image – lit-on dans la plainte – «qui prend la connotation d’un signalement public et se réfère aux affiches des personnes recherchées (Wanted) et me désigne comme la cible de conduites menaçantes, insultantes et diffamatoires, si ce n’est violentes ».

    Entre le 19 mai et le 5 juillet, entre les interviews et les messages en ligne, il y a une longue série d’insultes : délinquante et criminelle reviennent le plus souvent. Les cibles sont Sea Watch, Rackete mais aussi la juge d’instruction Alessandra Vella, qui a rejeté la demande d’arrestation de la capitaine par le procureur, démantelant la thèse de l’accusation. Vella est qualifiée par Salvini de « juge misérable », dans un post on peut lire : « Puisque le fait d’éperonner n’est pas un délit, j’espère que quelqu’un éperonnera la voiture sur laquelle voyage le juge Alessandra Vella ». Il en a résulté une avalanche d’insultes à son adresse ce qui l’a amenée à fermer son profil social. Dans la semaine, le Conseil supérieur de la magistrature a même ouvert une procédure de protection de la juge. « Les interventions de Salvini », lit-on – dans la plainte, « n’ont pas lieu dans le cadre de sa fonction, mais en font un pur outil de propagande et d’instigation à un « discours de haine », qui éclipse toute référence à la fonction institutionnelle ».

    Salvini sait d’ailleur ce qu’il met en mouvement avec ses posts. Dans la plainte, il y a une liste de commentaires de ses followers : « pute allemande » ; « cette femme vache [sic], au lieu de les mettre à l’abri, elle les baisait un par un » ; « salope malfaisante » ne sont qu’un petit exemple. Jusqu’aux attaques violentes aux limites du sadisme. C’est le bouillon de culture du consensus que nourrit la machine de la propagande liguiste. Par exemple, la vidéo affichée le 3 juillet a été vue par près d’un million et demi de personnes, commentée 98 000 fois et partagée par près de 25 000 utilisateurs. Le chef du Carroccio (le chariot de la vallée du Pô, symbole de la Ligue, NdT] a de nouveau utilisé les médias sociaux pour répondre : « La communiste allemande, celle qui a éperonné la vedette de la Garde des Finances, a demandé au procureur de fermer mes pages Facebook et Twitter. Il n’y a pas de limite au ridicule. Je ne peux donc utiliser qu’Instagram ? ». Gamberini réplique : « C’est à la justice de vérifier si les méthodes utilisées par Salvini sont admissibles dans un État démocratique. La politique ne peut pas être une zone franche du droit ».

    Tlaxcala, 12 jui 2019

    Tags : Italie, Mateo Salvini, Carola Rackete, immigration, racisme,

  • Maroc : une experte de l’ONU appelle à agir pour lutter contre la discrimination raciale

    Le Royaume du Maroc doit mettre en œuvre un plan global pour s’acquitter de ses obligations d’éliminer la discrimination et de parvenir à l’égalité raciale, a déclaré lundi l’experte de l’ONU sur le racisme et les droits humains.

    Dans un rapport adressé au Conseil des droits de l’homme, la Rapporteure spéciale sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée, E. Tendayi Achiume a indiqué que les engagements du Maroc en matière de droit international relatif aux droits de l’homme et les dispositions constitutionnelles louables resteront lettre morte en l’absence de l’application par le gouvernement d’un cadre juridique et politique national.

    Mme Achiume a loué la Constitution du gouvernement marocain de 2011 pour sa « vision d’une société diverse mais unifiée, où tous pourront jouir pleinement des droits de l’homme et d’une pleine appartenance politique et sociale. ». Mais c’est « une vision que le gouvernement du Maroc – comme tous les autres gouvernements – doit continuellement s’astreindre à mettre en œuvre », a-t-elle prévenu.

    « L’égalité en droit n’assure pas l’égalité de fait », a rappelé la Rapporteure Spéciale. « Des défis majeurs persistent et un travail important reste à faire afin d’assurer l’égalité raciale et le droit de chacun à la non-discrimination raciale. ».

    Selon Mme Achiume, l’absence d’un cadre global de lutte contre le racisme entrave l’exercice des droits de l’homme au Maroc. « Contrairement aux recommandations formulées par diverses parties prenantes internationales et nationales, le Maroc ne dispose pas d’une législation complète contre la discrimination ou d’une loi spécifique interdisant la discrimination raciale », a-t-elle déploré.

    Cet échec et l’absence d’un plan d’action national de lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée ont privé les acteurs gouvernementaux à tous les niveaux des orientations dont ils avaient grand besoin.

    Une nouvelle loi ou des amendements à la législation pour mettre en œuvre le cadre d’égalité raciale

    La Rapporteure spéciale estime que « l’adoption d’une nouvelle loi, ou des amendements de la législation existante, sont d’une nécessité urgente afin de mettre en œuvre pleinement le cadre d’égalité raciale contenu dans la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ».

    Pour l’experte des Nations Unies, la discrimination persistante à l’encontre des communautés Amazigh souligne davantage les carences légales. Selon elle, ces groupes autochtones sont victimes de discrimination, de l’exclusion structurelle et des stéréotypes racistes du fait de leur langue et de leur la culture.

    « Les femmes Amazigh ont signalé qu’elles faisaient face à des formes multiples et intersectionnelles de discrimination en raison de leur genre et de leur identité Amazigh », a précisé Mme Achiume.

    La Rapporteure spéciale a appelé Rabat à « garantir immédiatement » aux individus avec un héritage Amazigh la jouissance de leurs droits, notamment l’égalité d’accès à la justice, la liberté d’opinion et d’expression, la liberté de réunion pacifique et d’association, ainsi que les droits économiques, sociaux et culturels. Elle a également soutenu une adoption immédiate de la loi organique nécessaire à la mise en œuvre de l’article 5 de la Constitution marocaine, relatif au statut de langue officielle de la langue Amazigh.

    Mettre fin aux discriminations raciales a l’encontre des migrants et réfugiés
    Davantage de réformes sont aussi nécessaires afin d’assurer aux migrants et aux réfugiés le droit à l’égalité raciale et le droit à la non-discrimination raciale, estime l’experte onusienne. « Même si la loi et les politiques nationales garantissent un échantillon de droits aux migrants et aux réfugiés sur une base égale dans tous ces contextes, les violations persistantes des droits et la discrimination restent un obstacle clé à l’intégration », a-t-elle expliqué.

    « Certains migrants et réfugiés, notamment ceux d’origine noire, sub-saharienne, ont rapporté des incidents de racisme et de stéréotypage xénophobe lors de l’accès aux soins, au logement, à l’éducation, à l’emploi et dans d’autres secteurs », a-t-elle précisé.

    Mme Achiume a également émis des inquiétudes concernant des informations reçues sur des déplacements forcés, des évictions, et des profilages raciaux et d’autres formes de discrimination contre les populations migrantes et réfugiées.

    Le rapport de la Rapporteure spéciale a félicité le Maroc pour son leadership et les « avancées spectaculaires des droits des migrants et réfugiés » et a ajouté qu’elle se réjouissait de la « volonté politique » et des « engagements louables » du gouvernement dans la protection et l’intégration de ces populations vulnérables.

    « L’Europe doit prendre des mesures proactives afin de créer des voies légales de migration »

    L’experte onusienne a également loué le rejet par le gouvernement des tentatives de l’Union européenne de créer des centres offshores de procédures d’asile ou de « débarquement régional » sur le territoire marocain.

    Mme Achiume a encouragé le Maroc à mettre fin à toutes les politiques d’immigration qui causent de graves violations des droits de l’homme, y compris dans les forêts du nord et dans les autres régions proches des frontières européennes.

    « Parallèlement, les acteurs régionaux et internationaux, en particulier l’Union européenne et ses Etats membres, doivent reconnaitre leur responsabilité dans le rôle qu’ils doivent prendre pour garantir les droits humains des migrants au Maroc », a dit la Rapporteure spéciale.

    « L’Europe doit prendre des mesures proactives afin de créer des voies légales de migration, y compris pour les Marocains et autres migrants africains qui souhaitent émigrer », a-t-elle ajouté, soulignant que les organisations internationales, « y compris l’Organisation Mondiale pour les Migrations (OIM) », doivent faire en sorte que les droits de l’homme soient au cœur de leur travail national et local, avec les migrants réguliers et irréguliers.

    NOTE :

    Les Experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des « procédures spéciales » du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du Système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.

    Tags : Maroc, racisme, migration, subsahariens, E. Tendayi Achiume, discrimination raciale, xénophobie, intolérance,