Étiquette : racisme

  • Maroc : Dans les forêts de Nador, les migrants vers l’Europe soumis à la loi de la jungle

    Violences, vols, arrestations à caractère raciste par la police. Dans les 15 camps installés autour de Sebta (Ceuta) et Melilla, les migrants à destination de l’Espagne sont de plus en plus exposés au chantage des trafiquants et aux politiques de sécurité qui garantissent au Royaume l’argent de l’UE. Reportage

    Une famille longe le mur frontalier entre le port de Beni Ensar et Melilla. Photo Lorenzo De Blasio

    Aux premières lueurs de l’aube, le poste frontière entre Beni Ensar et Melilla est rempli de travailleurs journaliers qui font la queue pour se rendre dans l’enclave espagnole et gagner quelques dirhams de plus que le salaire offert au Maroc. Ils sont accompagnés par des centaines de femmes qui se rendent en Europe pour faire le plein de produits destinés à être revendus dans les épiceries locales à un prix plus élevé. Ce sont les habitants de la province de Nador, les seuls avec ceux de Tétouan qui sont autorisés à se rendre dans les énclaves voisines de Melilla et Sebta sans passeport. Pour tous les autres, Marocains et migrants de pays tiers, franchir les quatre barrières qui délimitent la frontière est la seule alternative à la traversée de la mer d’Alboran pour rejoindre l’Europe.

    La MILITARISATION de la frontière – le long de laquelle tous les 50 mètres alternent entre les barbelés, les caméras et les capteurs nocturnes, les guérites marocaines et les tours de guet espagnoles – a rendu le passage par voie terrestre de plus en plus difficile, ce qui a fait augmenter le nombre de départs par mer et de morts de ceux qui tentent de la traverser, avec une croissance exponentielle des vols et violences contre les migrants.

    C’est ce que dénonce dans son rapport annuel l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (Amdh) de Nador, qui s’engage depuis des années dans la détection et la lutte contre la violence qui sévit dans les 15 camps situés dans la forêt qui entoure la ville frontalière, et où environ 3 000 personnes en transit trouvent refuge.

    « Depuis 2015, année de l’installation de la quatrième barrière de barbelés du côté marocain de la frontière, les tentatives de passage par voie terrestre – qui se déroulaient de manière autoorganisée et spontanée – ont été considérablement réduites en faveur de celles par voie maritime, organisées presque entièrement par des trafiquants qui demandent aux migrants des sommes pouvant atteindre 5 000 euros. Ce changement a attiré beaucoup de criminalité dans la forêt, car les migrants ne sont plus considérés aujourd’hui comme des gueux démunis, mais comme une cible facile pour des vols et des extorsions », dit Omar Naji, déclarant qu’en 2018 il y a eu une augmentation spectaculaire des attaques contre les migrants. De 40 en 2015, on est passé à 90 en 2016, 92 en 2017 et 340 en 2018.

    Selon l’AMDH, les nouvelles politiques « ont favorisé la transition vers une migration payante en permettant la croissance d’un réseau de trafiquants qui bénéficient de ce nouveau marché, faisant du droit à la libre circulation un bien à acheter ». C’est pour cette raison, poursuit Naji, que « nous avons dénoncé à plusieurs reprises ces organisations, en fournissant aux autorités des photos, des noms et des numéros de téléphone des trafiquants opérant dans la région, contribuant à une série d’arrestations qui n’ont en aucune façon affecté les organisations qui dirigent leur trafic en toute discrétion depuis Rabat, Casablanca et Tanger ».

    Comme si cela ne suffisait pas, les migrants sont en même temps victimes d’incursions répétées des forces auxiliaires et de la gendarmerie royale dans les camps, victimes d’épisodes répétés de profilage racial, d’arrestations effectuées sur la base de la couleur de la peau. Le dernier épisode à ce sujet a été dénoncé par l’ONG Droit et Justice le 20 juin, lorsqu’un membre d’origine guinéenne de l’ONG a été arrêté alors qu’il était en possession d’une carte de séjour valide.

    Selon l’Amdh, ce type d’arrestation n’est pas le seul abus de pouvoir de la police, puisque les arrestations effectuées ne sont jamais notifiées aux personnes directement concernées, ce qui va à l’encontre des dispositions de l’article 23 de la loi 02/03, selon lequel « qui fait l’objet d’une décision d’expulsion à la frontière peut, dans les 48 heures suivant sa notification, demander son annulation » et empêche ainsi les destinataires de la mesure de former un véritable recours. Cette situation est d’autant plus grave si les personnes concernées sont des femmes enceintes ou mineures, qui sont également victimes d’arrestations et d’expulsions aux frontières, alors que l’article 28 dispose explicitement qu’ « aucune femme enceinte ou mineure ne peut être reconduite à la frontière pour expulsion ».

    Mais ce ne sont pas ces informations qui parviennent en Europe, pour laquelle le Maroc reste un partenaire fiable dans la gestion du dossier migratoire.

    Les chiffres que le Royaume envoie chaque année à Bruxelles pour justifier les fonds investis dans la soi-disant prévention de la migration irrégulière en sont la preuve. Il importe peu que ces chiffres ne reflètent pas pleinement la réalité : sur les 89 000 arrestations déclarées par Rabat en 2018, 9 000 (et 700 expulsions) ont eu lieu à Nador seulement, alors que seuls 3 000 migrants étaient présents dans la province.

    CE MYSTÈRE S’EXPLIQUE RAPIDEMENT : de nombreuses personnes sont arrêtées et déportées jusqu’à 6 fois en un an, puis retournent ponctuellement dans le nord du pays en attendant de tenter à nouveau la traversée. « Quelle est l’utilité de ces refoulements « , se demande Omar Naji, concluant qu’il s’agit de « mesures cosmétiques qui servent à justifier auprès de l’UE le montant élevé des financements versés annuellement » et expliquant comment cette situation permet au Maroc de continuer à jouer le rôle du gendarme qui veille avec succès à la sécurité à la frontière Sud-Ouest de l’Union européenne. Une fois de plus, ce sont les migrants qui en font les frais.

    Ouvrir le rapport (in arabe et en français)

    Source : Tlaxcala, 28 juin 2019

    Tags : Maroc, migration, subsahariens, racisme, discrimination,

  • Belgique : Le fascisme qui s’installe c’est …

    Manu Scordia

    Le fascisme qui s’installe c’est par exemple le « plan canal » qui criminalise les populations issues de l’immigration. C’est par exemple les « opérations Médusa » qui font la chasse aux migrants allant jusqu’à provoquer la mort de la petite Mawda.

    Le fascisme qui s’installe, ce sont toutes ces lois racistes et répressives qui sont passées dans l’indifférence générale. La loi sur la déchéance de nationalité, la loi « déportation » qui permet d’expulser des étrangers -même nés en Belgique- lorsqu’ils « troublent l’ordre public », la loi de non-assistance consulaire pour les binationaux…

    Le fascisme qui s’installe c’est le délit de solidarité, la criminalisation des « hébergeurs »… c’est Walid, Belgo-Tunisien qui a passé 8 mois en prison pour avoir hébergé des migrants. C’est Ahmed Elasey, ce sdf qui s’est fait tirer dessus par un policier et qui se retrouve inculpé pour tentative de meurtre. C’est Fayçal Cheffou, c’est Ali Aarrass….

    Le fascisme qui s’installe c’est la déshumanisation progressive du migrant, du musulman, du Noir, de l’Arabe… qui mène à des agressions et tentatives de meurtre racistes et islamophobes. C’est le MR qui a gouverné avec l’extrême-droite pendant 5 ans. C’est le Vlaams Belang qui explose aux dernières élections.

    Le fascisme qui s’installe, ce sont toutes ces choses qui sont désespérément absentes des débats et négociations post-électorales. Parce que manifestement le fascisme qui s’installe, ça n’a pas l’air très grave ni très important. Ou peut-être qu’il est déjà vachement bien installé.

    Manu Scordia

    Tags : Belgique, fascisme, racisme, extrême droite, migration, xénophobie,

  • Ce que Nelson Mandela a appris auprès de l’Algérie

    18 Mars 1962. A Evian, les négociateurs viennent de signer les accords mettant fin à la guerre d’Algérie. Le jour même, Nelson Mandela prend le train entre Rabat et Oujda. Il voyage clandestinement afin d’avoir des discussion politiques avec les indépendantistes algériens et acquérir une formation militaire.

    Son instructeur militaire n’est autre que Mohamed Lamari, celui qui sera chef-d’état major de l’armée algérienne pendant la guerre civile jusqu’à 2005.

    Au lendemain des accords d’Evian, les cinq leaders historiques du Front de Libération Nationale dont Ahmed Ben Bella sont libérés. Ils se rendent au Maroc pour avoir une vue d’ensemble de la situation alors que des dissensions se font jour entre l’état-major de l’ALN et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). En réalité, une lutte acharnée pour le pouvoir avait déjà commencée.

    Malgré les précautions prises, Mandela est surveillé au Maroc par les services secrets occidentaux. Il voyage avec un faux passeport éthiopien sous le nom de David Motsomayi. En avril 1962, il se rend au Mali durant son périple de retour.

    Revenu en Afrique du Sud, il est arrêté le 5 août 1962. Son arrestation a été rendue possible par une aide de la CIA, qui avait transmis des informations à la police sud africaine sur sa fausse identité. Il est accusé d’avoir quitté le pays clandestinement. Mais inspiré par la lutte des indépendantistes algériens, c’est désormais un homme déterminé. Le combat contre l’injustice raciale doit passer par la confrontation armée. A son procès en novembre 1962, il déclare « S’il fallait le refaire, je ferais exactement la même chose. Ainsi aurait fait tout homme digne de ce nom. » Il est alors condamné à cinq ans de prison.

    Deux ans plus tard, il passe de nouveau en justice pour avoir auparavant créé une branche clandestine armée au sein de l’ANC. Accusé de rébellion armée, il est condamné à la prison et aux travaux forcés à perpétuité lors du procès de Rivonia. Au cours de ce procès en 1964, il assume son parcours.

    « En Afrique, le soutien m’a été promis par de tels hommes… Ben Bella, l’actuel président de l’Algérie. C’est Ben Bella qui m’a invité à visiter à Oujda le quartier général de l’armée algérienne de Libération Nationale. »

    L’Algérie n’est pas seule à l’aider. La Tunisie de Bourguiba lui donne une aide financière.

    En décembre 1974, l’Algérie préside l’assemblée générale de l’ONU. Après des débats acharnés, l’Afrique du Sud ségrégationniste est exclue des Nations Unies. Le jeune ministre des affaires étrangères Abdelaziz Bouteflika venait de réaliser un exploit diplomatique. Mais la victoire diplomatique africaine n’était pas totale. Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne opposent leur veto à toute sanction économique contre Pretoria.

    Soumis à la pression internationale, le régime d’apartheid cherche à obliger Nelson Mandela à renoncer à l’option de la lutte armée. Ce dernier répond en février 1985 « Seuls des hommes libres peuvent négocier ; des prisonniers ne peuvent contracter des accords. »

    Avec le cours des événements, le monde change. Le bloc soviétique s’écroule. Le régime d’apartheid finit par disparaître. Enfin libre, Nelson Mandela deviendra le premier président noir d’Afrique du Sud. Un rêve exprimé dès 1952 se réalise. Et c’est un homme qui a appris des erreurs des autres. Il a étudié l’histoire contemporaine d’autres pays dont l’Algérie et le Zimbabwe.

    Véritable homme d’Etat, il prendra des décisions et suivra une démarche pour réconcilier les sud-africains de toutes races, de toutes ethnies, de toutes classes sociale.

    Tags : Algérie, Maroc, Mandela, Madiba, appartheid, racisme, Pretoria, FLN,

  • « Ils ne m’ont pas demandé de visa pour partir à la guerre »

    Quelque 400 000 Africains ont combattu dans les guerres européennes du 20ème siècle. Parmi eux, les tirailleurs, les tireurs d’infanterie sénégalais. Peu survivent. Nous avons parlé à trois d’entre eux, qui sont tiraillés entre la fierté d’avoir combattu avec la France dans des guerres comme la Seconde Guerre mondiale et la douleur liée au traitement qui leur a été infligé.

    Les os de Sadio Coulibaly craquent lorsqu’il se lève de son fauteuil. S’appuyant sur sa canne en bois, il fait quelques pas et cherche le soutien complice de sa femme. À 96 ans, il est l’un des derniers tirailleurs survivants à avoir combattu pendant la Seconde Guerre mondiale, en Algérie et en Indochine. Il s’agit de soldats africains recrutés par la France pour donner leur vie pour la métropole, envoyés au front comme chair à canon et discriminés au moment des reconnaissances, des pensions et des prix, voire représaillés pour avoir exigé un traitement égalitaire. « A Hanoi, les balles ne faisaient pas la distinction entre les Blancs et les Noirs », déclare amèrement Coulibaly, « pour partir en guerre, ils ne nous ont pas demandé de visa ».

    Dans son modeste domicile du quartier de Ndolofenne, à Saint-Louis, Coulibaly conserve ses anciennes médailles et un certificat de l’Ordre du Lion que lui a remis le président du Sénégal il y a trois ans. Malgré son âge avancé et à force de le répéter, il récite en détail des lieux et des dates comme une litanie. « Depuis le champ de Kayes, nous sommes allés à Tambacounda, Kaolack, Thiès et Rufisque. Puis nous sommes allés en bateau à Marseille. Nous sommes arrivés sept jours plus tard et il y avait des gars de partout, du Sénégal, du Mali, de la Guinée et de la Mauritanie « , a-t-il déclaré.

    A partir de là, son histoire est confuse et embrouillée, saute d’une guerre à l’autre, de la libération de Paris au port de Tourane, de la boue d’Indochine au désert de l’Algérie. Mais certains détails sont restés gravés dans sa mémoire. « Le bateau SS Pasteur nous a emmenés à Saigon. La guerre là-bas a été très dure, ils nous ont envoyés dans la jungle et on passait des jours et des jours sans dormir, l’ennemi est sorti de nulle part soudainement, il y avait des cadavres partout « , explique-t-il. A la tête d’un détachement de 140 tirailleurs, le sergent Coulibaly a failli mourir. Puis l’Algérie viendrait où il aurait été blessé et ils l’ont renvoyé chez lui.

    Après 18 ans dans l’armée, l’heure de la retraite est arrivée. « Les tirailleurs nous versent une pension équivalant au quart de celle des anciens combattants blancs. Pourquoi? Les balles à Hanoi ne savaient pas si vous étiez européen ou noir, dans la guerre en Europe, de nombreux frères africains sont morts sous les bombes. Ils nous ont également promis la nationalité et ne l’ont jamais accomplie, c’était une trahison. Je n’ai plus l’âge de voyager, mais mes enfants auraient pu partir en Europe pour travailler et chercher leur vie. Si je voulais visiter la France, le pays où je donnais tout, je devrais obtenir un visa, mais pour aller en guerre, ils ne me l’ont pas demandé « , dit-il avec douleur.

    Les tirailleurs sénégalais ont intégré le corps d’infanterie coloniale et ont été recrutés sur tout le territoire africain sous domination française. Ils ont reçu le surnom de Sénégalais parce qu’ils provenaient de cette ancienne colonie, mais au fil des années d’autres sont arrivés de la Guinée, du Mali, du Niger, du Tchad et même du Maghreb, qu’ils ont appelé Algériens ou Turcs. Après sa création en 1857, ils ont participé soit par recrutement, soit volontairement, en particulier aux deux guerres mondiales (au moins 400 000) et aux conflits de décolonisation, tels que ceux mentionnés en Algérie et en Indochine.

    À Gandiol, à une douzaine de kilomètres de Saint-Louis, Moussa Bitteye passe la majeure partie de la journée au lit. Il écoute difficilement et a du mal à reconnaître ses propres petits-enfants. Il a également 96 ans et il y a des nuits où il en rêve et il trépine au lit sans repos. Parfois, il se réveille en hurlant. « Nous avons passé quatre ou cinq jours dans la jungle à ramasser les blessés, j’en ai porté beaucoup sur mes épaules, c’étaient avant tout des frères noirs, maliens et sénégalais », explique-t-il avec difficulté. Son petit-fils Masseck complète l’histoire: « Il est fier d’être un militaire, mais il a ensuite dû revenir. Il était fils unique et son père l’a réclamé. Il a passé sa vie entre la campagne et la mer, en tant qu’agriculteur et capitaine de pêche ».

    L’un des épisodes les plus tragiques de l’histoire des tirailleurs n’a pas eu lieu dans une guerre lointaine, mais chez nous. C’est ce qui s’est passé le 1er décembre 1944 lorsqu’un groupe important d’entre eux qui avaient été emprisonnés et astreints à des travaux forcés en Europe avait été transféré à Thiaroye (Sénégal) après la libération de la France. Des dizaines d’entre eux se sont rebellés contre le non-paiement de leurs primes de démobilisation et ont été brutalement réprimés par leurs propres camarades du général français Dagnan. Le récit officiel parle de 35 morts, mais on pense qu’au moins 70 sont morts. Le cinéaste Ousmane Sembène a relaté ces événements dans son film Camp de Thiaroye (1988).

    Issoupha Diop, née en 1937, a vécu deux années de combats en Algérie, à quelques mètres de Bitteye, dans le même Gandiol. « Je n’ai pas de bons souvenirs de cette époque, le plus qui m’a marqué est la mort d’un ami du même bataillon. Il est allé dans le désert à la poursuite d’un rebelle, puis son cadavre est apparu.  » Le vieux Diop passe des heures sur un tapis à l’entrée de sa maison, déjà à la retraite. Il a été militaire jusqu’en 1972 et est devenu caporal-chef. « Mais rien ne ressemble à la guerre, ce n’est pas un jeu ou un film, c’est très dure », dit-il.

    Une poignée d’anciens tirailleurs sénégalais, parmi lesquels Sadio Coulibaly, des héros de guerre qui se sentent maltraités par la France, a transféré au président Macron lors de sa dernière visite dans ce pays africain son mécontentement du traitement infligé. « Il a promis de nous donner la nationalité », a déclaré l’officier militaire à la retraite, « mais il n’a pas encore acompli sa promesse ». Ils sont de moins en moins vivants, mais ils restent une plaie ouverte d’un temps pas lointain.

    Source : El Pais

    Tags : deuxième guerre mondiale, tirailleurs sénégalais, racisme, discrimintation, France,

  • Maroc : les migrants subsahariens sauvagement agressés

    Source : Association Marocaine des Droits Humains – Section Nador

    Au moment ou les autorités marocaines se vantent d’avoir fait échoué 30000 tentatives de migration, des bandes criminelles continuent d’attaquer et d’agresser des migrants. Le cas en photo s’est passé aujourd’hui à Tanger lorsque un groupe de migrants a été attaqué par des bandits à l’arme blanche.

    En voyant les violations commises chaque jour par les autorités marocaines contre les migrants subsahariens, ces bandes criminelles considèrent les migrants comme des proies faciles: ils ne peuvent pas présenter une plainte car ils seront arrêtés et refoulés et même si la plainte est présentée, elle n’est jamais prise au sérieux.

    En publiant cette photo choquante, AMDH Nador veut attirer l’attention sur les crimes de ces bandes armées et demande aux autorités d’intervenir pour protéger tous les migrants.

    Tags : Maroc, migration, subsahariens, racisme, violence, agression,

  • Le débarquement allié qui met à nu le racisme de la France

    Débarquement : les oubliés : l’armée d’Afrique, les millions de morts soviétiques

    Par Sarah Diffalah

    Publié le 05 juin 2019

    L’histoire coloniale en Afrique vue par les journaux français

    Deux fois par mois, en partenariat avec RetroNews, le site de presse de la Bibliothèque nationale de France (BNF), « l’Obs » revient sur un épisode de l’histoire coloniale en Afrique raconté par les journaux français.
    Aujourd’hui, à l’occasion du 75e anniversaire du débarquement en Normandie, retour sur un épisode moins connu et pourtant décisif dans la victoire des Alliés : le débarquement en Provence de l’armée d’Afrique.
    La photo de la baie du cap Nègre s’étale en une de « l’Echo d’Alger » : une petite plage, une barque, un voilier amarré et une mer calme. La tranquillité bucolique du cliché en noir et blanc n’est qu’apparente. Les informations qui l’accompagnent, ce 17 août 1944, font état d’un événement historique et retentissant qui sera capital pour les Alliés dans leur reconquête de l’Europe. (…)
    ***

    Younes Benkirane, 6/6/2019

    Alors que 150.000 soldats participaient au débarquement de Normandie, ce sont 225. 000 (beaucoup plus selon d’autres sources d’historiens) tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, pieds-noirs, marsouins du Pacifique et des Antilles qui ont participé au débarquement en Provence.

    L’oubli de la France et des Français à leur égard est injuste et immoral. Il constitue un mépris racial qu’il est grand temps de corriger.

    ***
    Un autre regard sur l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. La Russie a appelé, mercredi 5 juin, à ne pas « exagérer » l’importance du Débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie, dont on fêtera jeudi le 75e anniversaire. Pour Moscou, il s’agit ainsi de ne pas « minorer » le rôle de l’URSS dans la défaite d’Hitler.

    « L’apport des Alliés dans la victoire sur le Troisième Reich est clair. Mais il ne faut pas l’exagérer et minorer par là même la signification des efforts titanesques de l’Union soviétique, sans laquelle cette victoire n’existerait tout simplement pas », a déclaré aux journalistes la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova.

    « Le Débarquement n’a pas eu d’influence décisive »

    Tout en « rendant hommage à tous ceux qui sont tombés », Maria Zakharova a dénoncé une « réécriture catastrophique de l’histoire », notamment dans les films et les articles de presse, donnant selon elle aux Etats-Unis et à leurs alliés un rôle prédominant dans la défaite allemande. D’après elle, « le Débarquement en Normandie n’a pas eu d’influence décisive sur l’issue de la Seconde Guerre mondiale (…) déjà déterminée par la victoire de l’Armée rouge, avant tout à Stalingrad, Koursk ».

    Donald Trump, Emmanuel Macron, la reine Elizabeth II et 300 vétérans ont donné mercredi à Portsmouth, dans le sud de l’Angleterre, le coup d’envoi des célébrations du 75e anniversaire du Débarquement. Celles-ci doivent se poursuivre jeudi en France. Les autorités russes et le président Vladimir Poutine, qui ne sera pas présent aux commémorations, dénoncent depuis de nombreuses années l’oubli dans lequel sont tombés selon eux en Occident les considérables sacrifices et les 27 millions de morts soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

    Solidarité Maroc

    Tags : France, tirailleurs sénégalais, goumiers, pieds-noirs, deuxième guerre mondiale, débarquement allié, Normandie, racisme,

  • Tombouctou : un complexe sportif pour renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble

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    United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali (MINUSMA)

    COMMUNIQUE DE PRESSE

    Tombouctou : un complexe sportif pour renforcer la cohésion sociale et le vivre ensemble

    Le complexe est destiné à être un espace de rencontre, d’échanges, de cohésion, d’orientation et de stabilisation des jeunes de Tombouctou en général

    BAMAKO, Mali, 6 juin 2019/ — Le 30 Mai dernier, le bureau régional de la MINUSMA à Tombouctou à travers la Section de la Réforme du Secteur Sécurité, du Désarmement de la Démobilisation et de la Réinsertion (RSS-DDR), a procédé au lancement officiel d’un complexe sportif, situé au quartier d’Abaradjou. Ce projet de Réduction de la violence Communautaire (RVC) financé par la MINUSMA pour plus de 50 millions de FCFA (53. 144. 44 de FCFA) va contribuer à la consolidation de la paix, la cohésion sociale et le vivre ensemble entre les différentes communautés.

    La cérémonie de lancement s’est déroulée sur le site du complexe sportif, vaste de 8 hectares. Étaient présents, les représentants des associations de jeunes, les leaders et acteurs communautaires des différents quartiers de Tombouctou, les notables de la ville, les autorités administratives et locales de la ville, ainsi que le personnel civil et militaire de la MINUSMA, conduit par le Chef par intérim du bureau régional Mamane Sani Moussa.

    Situé dans la partie septentrionale de la ville, le quartier d’Abaradjou, qui est l’un des huit que compte la Cité des 333 Saints, accueille le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC). Par ailleurs, le nombre élevé d’incidents sécuritaires qu’y s’y produit lui a valu l’appellation de « zone rouge ».

    Suite à la crise sécuritaire et institutionnelle que le Mali a connu, notamment dans les régions du Nord, les populations ont subi d’énormes préjudices et chocs, qui ont affecté leur existence. De nos jours, la population de Tombouctou, notamment les jeunes ont été durement affectés par cette crise. Ils ont été victimes de graves violations de leurs droits, de la restriction de l’accès aux services sociaux de base ainsi que du manque d’accès aux loisirs et autres activités sportives.

    Le projet de ce complexe, jugé pertinent par de nombreuses personnes sur place, se justifie par la quasi-inexistence d’infrastructures sportives appropriées. Parce que la jeunesse ressent le besoin de communier autour d’activités sportives et conscientes facteurs d’intégration qui dissipe les tensions, la population du quartier a pris l’initiative de réhabiliter le complexe sportif, en adoptant une approche participative et volontariste.

    Sollicitée, la section RSS-DDR de la MINUSMA, a favorablement accueilli ce projet, qui implique l’ONG Enda Mali, partenaire d’exécution, la Direction régionale de la jeunesse et des sports, les autorités locales de la commune de Tombouctou et la population d’Abaradjou. Ceci, afin d’en faire un facteur de prévention des violences communautaires et de stabilité sociale.

    Dans son intervention, Mamane Sani Moussa, Chef du bureau régional de la MINUSMA par intérim, a réaffirmé l’engagement de la Communauté Internationale à accompagner l’ensemble des parties prenantes à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali issus du processus d’Alger pour sa mise en œuvre effective. « Ce présent projet dont la durée d’exécution est de trois mois, sera réalisé grâce à l’appui technique et financier de la section RSS-DDR de la MINUSMA, en vue de contribuer à la réduction de la violence communautaire en promouvant la pratique du sport comme vecteur de pacification, de cohésion et de stabilité »

    L’initiative des jeunes d’Abaradjou à laquelle toute la population adhère, cadre avec la vision de la Mission onusienne : le complexe est destiné à être un espace de rencontre, d’échanges, de cohésion, d’orientation et de stabilisation des jeunes de Tombouctou en général, et ceux dudit quartier en particulier.

    L’occasion était donc bonne pour Salaha Maiga, le président du conseil communal des jeunes, pour manifester la reconnaissance de la jeunesse de Tombouctou à la MINUSMA « puisqu’il n’y a pas un mot plus grand que merci, nous ne pouvons que dire merci à la MINUSMA qui nous a toujours assisté à travers plusieurs appuis techniques et financiers dans le cadre de la résilience », a-t-il déclaré.

    Cette réalisation sera composée d’un terrain de basket de 60 mètres sur 30 ; d’un terrain de football de 90 mètres sur 54 ; d’une salle de gym de 8 mètres sur 5, d’un bloc de trois latrines et d’une clôture de 200 mètres sur 100.

    Quel changement concret le projet pourrait apporter à la communauté ?

    Le complexe permettra de regrouper les jeunes autour d’activités sportives, favorisant ainsi le renforcement de la cohésion et de stabilité sociale ; il permettra de réduire par la même occasion les violences inter et intracommunautaires, à travers des mesures de prévention et de gestion pacifique des conflits. Aussi, 80 jeunes chômeurs bénéficieront d’un emploi temporaire rémunéré. Le risque pour ces jeunes de basculer dans les violences et d’être récupérés par les groupes armés sera ainsi minimisé.

    Dans son intervention, Aboubacrine Cissé, Maire de la Commune urbaine de Tombouctou a salué l’initiative : « la réalisation de ce complexe sportif constitue à coup sûr un instrument pour la consolidation de la paix et le vivre ensemble, en plus d’être un moyen d’épanouissement pour les jeunes d’Abaradjou, connu pour leur admirable mélange ethnique »

    Ce projet est fédérateur en ce sens qu’il rapproche les différentes sensibilités et facilite les échanges, l’intégration entre les différentes couches de la communauté. À cet effet, il pourra briser les tensions, les méfiances entre les populations tout en développant le sentiment de sécurité, et l’esprit de bon voisinage, du vivre ensemble et de la cohésion sociale. Par ailleurs, les revenus des travailleurs permettront de renforcer les capacités de résilience des ménages respectifs.

    Un projet inclusif :

    Dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet financé par la MINUSMA, le Partenaire de mise en œuvre, de concert avec les responsables de la Section RSS/DDR s’assureront toutefois que le caractère inclusif et participatif de cet ouvrage soit respecté à toutes les étapes de sa réalisation. Les communautés ont la latitude de participer de façon égale au suivi de sa réalisation.

    Pour rappel, les Projets de Réduction de la Violence Communautaire sont mis en œuvre par la MINUSMA à travers sa section RSS-DDR. Dans l’ensemble, les projets visent à contribuer à l’amélioration de la sécurité et au renforcement de la cohésion sociale, à la promotion du dialogue et à la réconciliation entre les différents membres de la communauté, afin de créer un environnement favorable à l’État de droit et au renforcement de la paix pour les processus du cantonnement et du DDR

    Distribué par APO Group pour United Nations Multidimensional Integrated Stabilization Mission in Mali (MINUSMA).

    Tags : Mali, terrorisme, violence, racisme, discrimintation, tribalisme,

  • Une marocaine traitée de singe par sa famille pour s’être mariée à un sénégalais

    Un homme originaire du Sénégal est visiblement déçu du comportement des musulmans qu’il croyait être ses frères. Sa femme marocaine et arabe a été traitée de nouveau singe par sa propre famille et proches après leur mariage.Le sénégalais avait sans doute oublié que ce sont les arabes qui ont commencé l’esclavage et le noir aime trop s’accaparer la religion des autres.

    Si les arabes aimaient tant l’Islam, ils ne vivraient jamais en masse en occident où ils profitent au maximum du système chrétien. Rejetés par les européens en bloc, les arabes en Europe font semblant de s’associer aux africains noirs qu’ils appellent hypocritement FRÈRES. C’est au Maghreb qu’on peut facilement voir leur véritable visage.

    Les noirs croient trop au Coran plus même que les arabes et y font référence pour se plaindre de leur comportement. l’Islam interdit le racisme que les arabes appliquent sans se cacher envers les noirs. Au vu du comportement barbare des libanais envers les femmes noires et du reste des arabes, l’africain noir devrait limiter sa relation avec eux qu’au protocole.

    Mais, il y a encore de ces noirs qui pensent que les arabes sont leurs frères. C’est le cas par exemple des sénégalais qui ont naïvement adopté les marocains arabes.

    Celui que nous allons nommer Cheik Sarr, a vu comment sa belle famille a qualifié sa femme marocaine de nouveau singe et de traite juste après leur mariage. Ayant choisi le Maroc comme pays de résidence, le sénégalais qui s’y croyait intégré avait jugé de se comporter aussi en marocain. Il est connu en Afrique que le sénégalais finit toujours par épouser une sénégalaise, mais Sarr était l’exception.

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    Tags : Maroc, Sénégal, mariage, racisme,

  • Tous africains

    Coup de boule n°84

    Par Nadir Dendoune, mars 2019 (siné mensuel)

    Je sais : c’est pas très objectif mais j’aimerais que tout le monde pense comme ma mère. Quatre-vingt-deux piges, et autant d’années à apprendre à aimer son prochain, peu importe d’où il vient, peu importe la couleur de sa ganache. Elle écoute dès qu’elle peut Radio Soleil, sa radio de cœur, un pont entre la France et son bled, l’Algérie.

    Un jour, I’animateur s’est mis à parler du racisme qui touche les Noirs au Maghreb. Ma mère a dit en kabyle : « Pourquoi cette haine ? » Depuis une quinzaine d’années, de graves incidents se multiplient contre les populations noires en Afrique du Nord. Du Maroc à la Libye, en passant par l’Algérie. On ne compte plus les ratonnades policières, les lynchages, les humiliations et autres faits divers affligeants.

    Les médias commencent à parler de ce sujet longtemps resté tabou et, sur place, des associations se bougent le fion. En 2016, une campagne de sensibilisation a été menée conjointement par des militants antiracistes algériens, marocains, tunisiens et mauritaniens dans leurs pays respectifs réunis dans le collectif Ni oussif ni azzi, baraka et yezzi (en français « Ni esclave, ni nègre, stop, ça suffit »).

    En octobre 2018, le Parlement tunisien a voté une loi punissant le racisme que peuvent subir les populations du Sud, souvent de peau sombre, et les migrants subsahariens. C’est un bon début. Des Africains qui s’en prennent à d’autres Africains. Comme chez nous, en Europe, sur fond de misère sociale, on s’en prend aux plus fragiles, aux derniers arrivés. Là-bas aussi, on oublie d’éduquer les gens. Pourtant, comme le dit ma mère : « On est tous les mêmes… sous le même soleil. »

    Tags : Maghreb, Afrique, subsahariens, racisme, migration,

  • Attentat islamophobe de Christchurch en Nouvelle Zélande : Nous Accusons

    Hier, le 15 mars 2019, une tuerie islamophobe dans deux mosquées de Nouvelle- Zélande perpétré par un suprématiste blanc a fait 49 morts et plusieurs dizaines de blessés. Non seulement ce crime ignoble a été revendiqué mais il a également été filmé et diffusé sur les réseaux sociaux.

    Nos pensées et nos solidarités vont d’abord à nos frères et sœurs qui sont parties et à leurs proches. Que la paix et le salut les accompagne. Au-delà de la douleur, du recueillement et de l’écœurement nous avons le devoir de dénoncer toutes les responsabilités, l’obligation de refuser toutes les euphémisations et relativisations et l’impératif d’appeler à la mobilisation collective. L’auteur du crime déclare lui-même que la théorie du « grand remplacement » née dans l’extrême-droite française (puis banalisée plus largement dans une version euphémisée bien au-delà de celle-ci) est la base théorique de son passage à l’acte.

    Nous accusons tous ceux qui ont contribués à diffuser la thèse du « grand remplacement » sous sa forme fasciste dure ou dans toute la gamme des versions lissées qui ont pullulé ces dernières années en France et ailleurs ;
    Nous accusons tous ceux qui ont promus la théorie du « choc des civilisations » qui présentant l’Islam et les musulmans comme danger civilisationnel pour justifier des guerres pour le pétrole et pour les minerais;

    Nous accusons tous ceux qui désignent l’extrême-droite comme seule responsable afin de masquer leurs propres responsabilités ;

    Nous accusons tous ceux qui alimentent quotidiennement l’islamophobie depuis des décennies en tendant le micro aux porteurs de cette haine ;

    Nous accusons tous ceux qui ont contribués à l’émergence d’une hystérie récurrente ciblant l’Islam et les musulmans par les polémiques régulières sur le voile, le burkini, la viande hallal, le voile de running, etc. ;

    Nous accusons tous ceux qui ont contribués de manière ouverte ou indirecte à la diffusion de islamalgames assimilant musulmans et terroristes ;

    Nous accusons tous ceux qui nient l’existence d’une islamophobie en voie de banalisation allant même jusqu’à ergoter sur la pertinence du mot « islamophobie » lui-même ;

    Nous accusons tous ceux qui tentent d’instrumentaliser le jute combat contre l’antisémitisme en affirmant qu’il serait le fait des quartiers populaires c’est-à-dire en fait des noirs et des arabes de France ;

    Nous accusons tous ceux qui accréditent le mensonge d’une « invasion » ou d’une « submersion » par une multitude de réfugiés et de sans-papiers contribuant ainsi par la création d’un climat anxiogène à encourager les passage à l’acte en leur donnant un bouc émissaire et une cible ;

    Au-delà de la douleur et de l’émotion, de la colère et de l’indignation, nous avons besoin d’une mobilisation durable à la hauteur des dangers. L’islamophobie a tué dans le passé, tue aujourd’hui et continuera de tuer si nous ne sommes pas capables par notre action collective de déraciner le mal. N’attendons pas qu’un tel drame se déroule en France pour réagir.

     Alima Boumediene

    Tags : Islampphobie, xénophobie, racisme, Nouvelle- Zélande, Christchurch,