Étiquette : Sahara Occidental

  • Maroc/Sahara Occidental : Fiche de Western Sahara Ressource Watch

    Fiche : Western Sahara Ressource Watch

    WSRW est un réseau international d’organismes et de militants activistes présents dans une trentaine de pays et qui exerce un lobby auprès d’entreprises étrangères intéressées par les opportunités offertes par le Sahara. WSRW qui se veut « solidaire » avec la société civile sahraoui maintien un dialogue actif avec celle-ci, ainsi qu’avec le front Polisario.

    L’objectif affiché de l’organisation est d’empêcher le Maroc de passer des accords commerciaux, avec des compagnies ou gouvernements étrangers : « Le Maroc occupe la majeure partie de son pays voisin, le Sahara occidental. Les entreprises qui concluent des accords commerciaux avec les autorités marocaines dans les territoires occupés donnent une impression de légitimité à l’occupation. Il donne également des opportunités de travail aux colons marocains et des recettes au gouvernement marocain. Western Sahara Resource Watch demande aux compagnies étrangères de quitter le Sahara Occidental jusqu’à ce qu’une solution au conflit soit trouvée. »

    Les moyens de pression exercés par WSRW ont à plusieurs reprises portés leurs fruits entrainant une cessation d’activité de certaine entreprises étrangères au Sahara, dont :

    – TGS-Nopec (pétrole, 2002-2003)

    – Fugro (pétrole,  2004)

    – Wessex Exploration (pétrole, 2004)

    – Yara (importations de phosphate, 2005)

    – Thor Offshore (pétrole, 2005)

    – Total (pétrole, 2004)

    – Kerr-McGee (pétrole, 2006)

    – Pioneer Natural Resources  (pétrole, 2006)

    – Selfa Arctic (pêche, 2005)

    – Arnesen Shipbrokers (transport de phosphates, 2007)

    – R-Bulk (transport de phosphates, 2008)

    En 2006, WSRW a lancé la campagne « Le poisson ailleurs ! » visant à empêcher l’union européenne de signer un accord de pêche avec le Maroc. La campagne a concerné 20 pays de l’UE et à mobilisé 200 députés européens. L’accord a tout de même finit par être signé.

    WSRW a, au moment de sa création en 2004, fonctionné comme un réseau informel de défenseurs du Sahara occidental, sous le nom de coalition internationale pour la protection des ressources naturelles du Sahara. L’idée de départ était d’échanger des informations et d’élaborer des campagnes incitant les entreprises à quitter le Sahara. En 2005, le réseau prend son nom actuel d’observatoire des ressources du Sahara occidental. Les missions, objectifs et revendications de ce dernier se précisent également.

    Ainsi, les moyens d’action de WSRW se déclinent aussi bien en actions directes qu’en actions indirectes. Ils se traduisent par l’élaboration de travaux d’observation et de recherche. L’idée étant de fournir un argumentaire pour appuyer les positions et les propos tenus par le réseau. Vient ensuite, l’étape d’information et de pression qui se traduit par un travail de mobilisation citoyenne et une pression exercée sur les acteurs visés. WSRW menant des actions ciblées, directement dirigées contre les entreprises visées. WSRW a recours aux médias traditionnels (publication de contenu, reprises d’articles publiés par les médias, reprise de communiqués etc.), et investit, de plus en plus le Web et les médias sociaux, (compte facebook, publication de vidéos, etc). La signature de pétitions constitue également un moyen de lobbying utilisé par le réseau.

    A cela s’ajoutent des actions de lobbying directes. A l’instar des rencontres et débats avec les collaborateurs des cabinets ministériels, des élus, et des partis politiques, des participations aux réunions de concertation avec les administrations centrales, ou encore, des participations aux auditions dans le cadre des commissions parlementaires, etc.

    Ceci étant, les moyens d’action, ou plutôt de dissuasion, de WSRW sont critiquables à plusieurs égards. Dans plusieurs cas de figure, les informations diffusées s’apparent à de la manipulation, à la rumeur ou à la désinformation. La politique de ciblage menées à l’encontre des entreprises intéressées par le Sahara peut entraîner certaines dérives : les pressions exercées sur les compagnies s’apparentent dans certains cas à du chantage, voir à du harcèlement. De plus le parti pris en faveur du front Polisario, présenté comme étant « le représentant légal du peuple sahraoui » par le réseau, est également sujet à plusieurs questionnements. Par ailleurs, WSRW fait actuellement l’objet d’une campagne sur Internet de dénonciation de fraude fiscale. Un groupe facebook « Against Western Sahara Resource Watch » a été crée avec pour slogan « Who is behind WSRW, who funds it? ». A en croire, les initiateurs de cette campagne, des journalistes auraient commencé les investigations auprès du fisc norvégien. Les suites données à cette affaire devraient bientôt être connues.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, WSRW, Western Sahara Resource Watch,

  • Le lobby du Maroc à Bruxelles

    A Bruxelles, les associations marocaines se comptent par dizaines. Celle qui a été créé exclusivement pour des activités liées au Sahara occidental est l’AMOME, dont la secrétaire nationale est Mme Latifa Aït-Baala, juriste et femme politique maroco-franco-belge. Depuis juin 2019 elle est membre du Parlement (régional) bruxellois pour le Mouvement réformateur (MR).

    Candidate à plusieurs reprises par la suite à diverses élections belges et françaises, elle a été appelée à siéger en tant que première suppléante après les élections régionales bruxelloises de 2019, à la suite de la démission pour cause de cumul du bourgmestre franco-belge d’Uccle, Boris Dilliès.

    Selon le site Suffrage Universel, « outre ses activités politiques belgo-belges, elle est connue pour son rôle actif dans le lobbying (la propagande) aux niveaux belge, européen et international en faveur de la cause de la « marocanité du Sahara », notamment en tant que porte-parole depuis 2006 de la « Coordination belgo-marocaine pour le Sahara marocain » et secrétaire nationale de l’ »Alliance Mondiale des Marocains de l’Etranger » (AMOME), une organisation de propagande pour la thèse du « Sahara marocain » qui organise notamment les commémorations annuelles de la « marche verte ».

    A noter que la branche belge de cette association a son siège 52 rue des Alliés à Forest (pas loin du consulat général du Maroc), chez la Federatie Marokkaanse Democratische Organisaties, une structure faîtière d’associations locales principalement marocaines en Flandre et à Bruxelles (« federatie van allochtone zelforganisaties ») qui inclut l’Union des associations d’origine marocaine (UAM) de l’amicaliste Mohammed Zennoun. La FMDO est grassement subsidiée par le gouvernement flamand au titre de l’ »intégration » mais est en réalité devenue la structure d’appui belge de l’AMOME et des comités pro-Sahara marocain. Les responsables belges de l’AMOME sont notamment Abdelaziz Saret, Latifa Aït-Baala (secrétaire des députés fédéraux MR Ducarme père et fils, ex-secrétaire de l’eurodéputée verte française Alima Boumediène-Thierry), Ahmed El Karrouti, Jadir Ben Allel (de la section arabe de la CSC) et Mohamed Sebbahi (ancien permanent d’Agalev, puis de la FMDO).

    Selon une dépêche de l’agence de presse officiel au Maroc datée de 2013, « depuis des années, c’est avec les libéraux du MR qui siègent au Parlement européen que Latifa Ait Baala mène, assure-t-elle, le combat pour déjouer les manœuvres des adversaires politiques et du lobby ‘pro-polisario’ », « Il n’est, justement, pas rare de la voir porter la voix du Maroc aux travaux de la Commission des droits de l’Homme, du Conseil des droits de l’Homme et de la IV-ème Commission à New York ».

    Ses relations avec les services secrets marocains ont été dévoilés en 2014 par le hacker Chris Coleman. Ainsi, nous avons appris que la DGED a financé un film intitulé Polisario, l’identité d’un Front réalisé par Hassan El Bouharrouti, caméraman qui se dit journaliste connu pour ses interventions houleuses à Bruxelles en vue de perturber les activités de solidarité avec la lutte du peuple du Sahara Occidental.

    Ambitieuse à l’instar de ses sponsors, Ait Baala rêvait de pousser l’Union Européenne à inclure le Front Polisario dans la liste des mouvements terroristes. Pour son entreprise macabre, elle a tenté de pousser Louis Michel, président du MR à l’époque. Mais elle a échoué. Michel a reçu dans son bureau un dossier complet sur ses accointances avec le services secrets marocains.

    Parmi les baltajias mobilisés par la prétendue association, il y avait aussi :

    -Ahmed El Karrouti, amicaliste bien connu (3ème au fond à partir de la gauche).

    – Le conseiller communal Ecolo de Saint-Josse Ahmed Mouhssine

    -Radouane Bouhlal, ancien président du Mouvement contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Xénophobie (Mrax), limogé à cause de sa mauvaise gestion.

    -Nordine Saïdi, porte-parole du petit parti d’extrême gauche bruxellois Egalité critiqué pour ses attaques contre tous ceux qui osent critiquer l’Islam.

    Tags : Maroc, Belgique, Lobby, AMOME, Latifa Aït Baala, Front Polisario, Sahara Occidental, DGED,

  • Déclaration de presse de Mr Oubbi Bouchraya, membre du Secrétariat National du F.Polisario chargé de l’Europe et l’Union Européenne

    Dans sa réponse à une question parlementaire et au nom de la Commission Européenne datée ce 18 fév 2020, Mr. Josep Borrell, chef de file de la diplomatie européenne et vice-président de la Commission, persiste et signe dans ses efforts d’offrir au Maroc ce qui n¡’appartient qu’à Dieu et à César ! Tout en rappelant le soutien de l’UE aux efforts de l’ONU pour régler la question du Sahara Occidental. Le chef de la diplomatie européenne termine sa réponse par un nouveau dérapage en affirmant que « l’accès et les conditions d’entrée dans un territoire non autonome tel que le Sahara Occidental sont déterminées par les autorités administrantes du territoire ». Ce paragraphe contient deux affirmations erronées, contraires au droit international et européen et trahit les obligations de l’UE en matière des droits de l’homme.

    1. Ancien ministre espagnol, Monsieur Borrell connaît pourtant le sujet et le droit tant international qu’européen. C’est l’Espagne, selon l’ONU, qui demeure toujours la puissance administrante du Sahara Occidental avec une responsabilité particulière quant à la décolonisation du territoire et l’autodétermination de son peuple. Le Maroc n’a autre statut qu’une puissance militaire occupante du territoire longtemps affirmé par l’G de l’ONU et réaffirmé récemment par les arrêts de la CJUE en 2016 et 2018. Le Maroc ne peut même pas prétendre au statut d’une puissance administrante de facto, prétention contredite par l’avocat de la Cour de Justice européenne en janvier 2018, rappelant qu’une telle notion n’existe pas dans le droit international. Le Maroc occupe le Sahara Occidental et son statut est celui d’une puissance d’occupation, devant respecter la Ivème Convention de Genève.

    2. Avec ces déclarations, Mr Borrell encourage de fit l’expulsion des citoyens, élus et journalistes, dont de nombreux Européens et Espagnols, chassés régulièrement du Sahara Occidental par les autorités marocaines au nom de possibles contacts avec des Sahraouis qui osent exprimer publiquement leur volonté de s’autodéterminer. Droit reconnu par l’ONU depuis plus de 60 ans et toujours interdit d’expression publique sous occupation marocaine.

    3. Mr. Borrell contredit les décisions prises par l’Union Européenne avec les « accords d’extension », c’est justement parce que le Maroc n’a aucune statut, et surtout pas celui de puissance administrante, lui permettant d’exploiter les ressources du territoire du Sahara Occidental.

    La volonté partout affirmée d’œuvrer en faveur de la paix et suivant les règles du droit international, devrait plutôt inviter son Haut Représentant à modérer ses choquantes amitiés marocaines et l’engager à formuler pour l’UE une position équilibrée qui lui donne les moyens de peser pour le règlement politique du conflit du Sahara Occidental aux résolutions de l’ONU et en suivant l’esprit des différentes arrêts et recommandations de la CJUE en ce domaine.

    Bruxelles, le 20 février 2020

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Josep Borrell, Union Européenne, territoire non autonome, puissance administrante, 

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  • Le Maroc impose le visa aux mauritaniens et prétend être un pays frère

    L’énergumène qui se trouve à la tête de la diplomatie marocaine, le mythomane Nasser Bourita vient de déclarer que le roi du Maroc souhaite que les relations maroco-mauritaniennes ne soient pas juste ordinaires, mais deviennent exceptionnelles.

    Cette déclaration aurait pu être considérée comme sincère s’il n’y avait pas une réalité très amère. Dans toutes les régions du Maghreb, du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, le Maroc est le seul pays qui impose le visa aux ressortissants mauritaniens. Une réalité qui pulvérise tous les arguments marocains et les remet au rang de déclarations mensongères et hypocrites.

    L’un des symboles des plus importants et des plus objectifs, dans la qualification de bonnes relations diplomatiques entre les États, est sans aucun doute la libre circulation des personnes et le démantèlement des entraves qui s’y rattachent, notamment l’exigence de visa. Or, c’est là où le bas blesse quand vient le temps de qualifier les relations mauritano-marocaine. Le mauritanien n’a pas besoin de visa pour se rendre dans tous les voisins, notamment l’Algérie, la Tunisie, le Niger, le Sénégal, le Mali et la Libye, excepté le Maroc!

    L’ancien président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz a refusé de renouveler les titres de séjours aux cadres marocains qui géraient la société Mauritel que le Maroc utilisait pour espionner toute la République et recueillir des informations à utiliser dans sa politique de chantage contre la Mauritanie en vue de lui imposer ses thèses sur le conflit du Sahara Occidental.

    Tags : Maroc, Mauritanie, Sahara Occidental, Front Polisario, visa,

  • Maroc : Mohammed VI et ses sujets, les pestiférés du Maghreb

    Le Maroc est le seul pays du monde à être en conflit avec tous ses voisins. Aveuglés par la haine incrustée par le Makhzen dans leur veines, les citoyens marocains, y compris les pseudo-démocrates de la pseudo-gauche, sont incapables de voir cette réalité.

    Au Nord, avec l’Espagne, au sud avec le Sahara Occidental et la Mauritanie, à l’Est avec l’Algérie, toutes ses frontières sont en feu. En parfait disciple, Mohammed VI mène l’agenda de déstabilisation de la France en Afrique en vue de casser les derniers bastions de la résistance contre la Françafrique : l’Algérie et la RASD.

    De leur part, les citoyens marocains se trouvent à la tête du crime organisé. La vente du haschich, c’est les marocains. La cocaïne, c’est les marocains. LE TERRORISME, C’EST LES MAROCAINS. La DGED marocaine manipule les sujets du roi du Maroc à sa guise. Non sans raison, le président français ne veut plus des imames marocains, ce sont eux qui se trouvent derrière la plupart des attentats terroristes en Europe. Tous ont été recrutés par les services secrets marocains et infiltré les services de renseignements européens en vue de mieux planifier leurs opérations de déstabilisation.

    Maintenant, que le royaume se trouve acculé à cause de son occupation illégale du territoire sahraoui, le roi a demandé aux mosquées de diffuser son SOS destiné à la communauté marocaine résidente en Europe.

    Selon une vidéo largement relayée par les réseaux sociaux, le roi Mohammed VI demande aux marocains de se mobiliser en vue de défendre la « cause sacrée » du Maroc. C’est dire qu’il faut s’attendre à de nouveaux attentats terroristes dont les auteurs seront les pestiférés du Maghreb.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Europe, terrorisme, DGED, imames, violence,

  • Maroc : Prévisions budgétaires pour la mise en oeuvre des principaux objectifs diplomatiques sur le continent américain.

    Royaume du Maroc

    Ministère des Affaires Etrangères

    et de la Coopération

    Direction des Affaires Américaines

    DG/7/6……………./2012

                                                                                  Rabat, le 04 juillet 2012

    Note

    à l’attention de Monsieur le Secrétaire Général

    Objet : Budget quadriennal 2013/2017 / Prévisions budgétaires pour la mise en œuvre des principaux objectifs diplomatiques sur le continent américain.

    En application de vos instructions, suite à la réunion tenue le 29 juin 2012 au sujet du plan budgétaire quadriennal 2013/2017 et en prévision des dépenses devant être engagées, durant cette période, pour la réalisation des objectifs tracés dans le cadre du déploiement diplomatique concernant le continent américain, j’ai l’honneur de vous faire part, ci-après, des principales actions qui nécessitent la mobilisation de ressources financières conséquentes en vue de leur mise en œuvre effective :

    1/ Ouverture d’une Représentation Diplomatique et d’un Poste Consulaire :

    Outre l’ouverture d’une Ambassade du Royaume du Maroc à Sainte Lucie, qui a déjà reçu l’accord du Département, de manière à mieux couvrir la région des Caraïbes, au regard des enjeux géopolitiques qu’elle présente pour notre pays, il est à prévoir, durant la période considérée, la possibilité d’ouvrir une Représentation Diplomatique au Paraguay, de même qu’un Consulat Général à Miami.

    – S’agissant du Paraguay, il apparaît clair que les nouveaux développements de la situation politique dans ce pays, caractérisés par le départ du Gouvernement Lugo, qui avait reconnu la pseudo « RASD » en 2011, la mise en place de nouvelles autorités transitoires, de tendance de droite, et la prochaine organisation des élections présidentielles, dans ce pays, en avril 2013, devraient probablement dicter, dans un très proche avenir, une reprise de la dynamique politique, telle qu’enregistrée auparavant dans les relations bilatérales, avec la relance du thème de l’ouverture d’une Représentation Diplomatique du Maroc à Assomption.

    – S’agissant du Consulat Général du Royaume du Maroc à Miami, il va sans dire que son ouverture semble de plus en plus indiquée, dans la mesure où l’existence d’un tel poste consulaire, dans une région à forte composante latino-américaine, serait de nature à conférer à cette structure une vocation plus politique que consulaire, au moment où notre pays est appelé à renforcer ses relations avec les Etats d’Amérique latine et des Caraïbes.

    La présence, à Miami, d’une importante communauté latino-américaine, originaire notamment de pays qui reconnaissent la pseudo « RASD », tels que Cuba et le Venezuela, et qui compte, parmi elle, avec des personnalités souvent très influentes politiquement, à laquelle s’ajoute une importante communauté juive marocaine, permettrait de mettre en place des lobbys favorables à la défense des positions du Maroc à partir de Miami. Outre cet aspect, l’ouverture d’un tel Poste permettra de décongestionner notre Consulat Général à New York, de manière à mieux répondre aux besoins de nos ressortissants installés dans la partie sud des Etats-Unis, voire même de couvrir certaines demandes consulaires formulées auprès de nos Ambassades présentes en Amérique latine, qui ne disposent pas d’agents de la CINE, situation imposant à nos ressortissants établis sur le sous-continent de se rendre soit à New York soit au Maroc pour l’établissement de ce document. Ainsi, l’ouverture des Missions Diplomatiques à Sainte Lucie et au Paraguay de même que celle du Consulat Général à Miami nécessiteront la mobilisation des ressources budgétaires suffisantes tant pour la location des bâtiments et leur fonctionnement effectif que pour l’affectation du personnel nécessaire.

    2/ Généralisation des crédits spéciaux alloués annuellement pour la mise en ouvre de la stratégie « Diplomatie Par Objectifs » :

    Suite au lancement de la stratégie « Diplomatie Par Objectifs » (DPO) prévoyant la mise à disposition, au profit d’un nombre précis de Missions Diplomatiques, d’une enveloppe budgétaire annuelle spéciale pour la réalisation des objectifs tracés, le constat est tel, qu’aujourd’hui, il apparaît nécessaire de généraliser l’octroi d’une telle enveloppe à l’ensemble de nos Ambassades sur le continent américain.

    Cette nécessité est en effet dictée par le fait que toutes nos Missions Diplomatiques sur le continent, particulièrement en Amérique latine, se trouvent confrontées aux mêmes défis et impératifs, notamment en ce qui concerne la défense de notre Cause Nationale, au moment où l’activisme, particulièrement virulent, des ennemis de notre intégrité territoriale concerne actuellement l’ensemble de la région, où il n’a cessé de croître. Ainsi, il sera tout indiqué d’obtenir les crédits suffisants de manière à parvenir à :

    – l’octroi généralisé de l’enveloppe budgétaire DPO à toutes les Missions : elle permettra de mettre fin au dilemme imposé par le difficile choix de tel ou tel pays, notamment latino-américain, devant être priorisé dans le cadre du déploiement extérieur, ce, au détriment d’autres Missions Diplomatiques dans la région, qui font pourtant face aux mêmes manques de moyens financiers. Au titre de l’année 2012, seules 5 Ambassades en Amérique latine ont pu bénéficier de l’enveloppe budgétaire spéciale, alors que les 3 autres Missions Diplomatiques restantes doivent faire face aux mêmes difficultés dans un environnement politique commun à l’ensemble de la région. L’objectif de cette extension serait ainsi de permettre à toutes nos Ambassades de bénéficier des mêmes moyens budgétaires et d’assurer une meilleure représentation de notre pays dans une région intégralement en proie aux manœuvres continues de nos adversaires.

    – l’extension et la révision à la hausse des rubriques budgétaires de la DPO : il s’agira de revoir à la hausse le montant global de cette enveloppe budgétaire, afin de faire bénéficier nos Ambassades de crédits suffisants pour l’ensemble de ses rubriques respectives, sachant que les actions engagées en Amérique latine engendrent des coûts particulièrement élevés, en raison de la cherté des services, notamment en ce qui est de la prise en charge des billets d’avion et de tous autres frais liés aux déplacements des délégations, entre autres. Cette enveloppe devrait également compter avec une rubrique supplémentaire « aide sociale et humanitaire », qui permettrait à notre pays de prévoir l’octroi annuel de fonds spéciaux à la réalisation de programmes sociaux ou actions humanitaires sur un continent, dont les pays non seulement connaissent des taux élevés de pauvreté mais sont également, constamment confrontés à des catastrophes naturelles (inondations, tremblements de terre, etc….). De tels gestes du Maroc sont hautement appréciés d’autant plus qu’ils permettent de générer des capitaux sympathies favorables à la défense de notre Cause Nationale dans la région.

    3/ Revalorisation de l’Indemnité Journalière de Séjour (IJS) au profit de plusieurs postes latino-américains :

    L’Amérique latine est une des régions où les diplomates de plusieurs de nos Ambassades ne bénéficient pas du même traitement en matière d’indemnités journalières de séjour, avec des coefficients différents pour leur calcul, au moment où ils font tous face aux mêmes contraintes.

    Outre les dévaluations constantes de la monnaie locale par rapport au dollar américain, les cadres affectés en Amérique latine affrontent, dans leur ensemble, la même situation d’insécurité constante dans des pays à hauts risques, tels le Mexique, le Guatemala, la Colombie, et actuellement la République Dominicaine, qui ont vu leurs taux de criminalité augmenter de manière vertigineuse, ce, sans la compensation financière adéquate pouvant les inciter à ignorer ce phénomène et postuler pour la région.

    A cela s’ajoute le niveau élevé d’inflation dans tous les pays latino-américains, en plus de l’augmentation constante de la cherté de la vie, notamment au niveau du logement, des services, et des prix exorbitants pratiqués dans les zones où doivent impérativement résider les diplomates, pour raisons de sécurité.

    Aussi, est-il nécessaire, aujourd’hui, de revaloriser les coefficients de nos Missions au Mexique, au Guatemala, au Pérou, en République Dominicaine et en Argentine pour tout au moins les égaler sur ceux de la Colombie et du Chili (coefficient 3), sachant que celui du Brésil est de 4,5 et qu’au regard des considérations exposées ci-dessus, toutes nos Missions Diplomatiques en Amérique latine devraient pouvoir bénéficier de ce même coefficient, de manière à encourager nos diplomates à postuler pour ce continent, au moment où beaucoup se refusent à une mutation dans des pays tels que le Mexique ou l’Argentine. Le tableau ci-dessous traduit, à titre d’exemple, toute la disparité existante au niveau du coefficient de l’IJS entre certains postes en Amérique latine par rapport au niveau d’inflation :

    4/ Augmentation des contributions financières du Maroc aux Organisations Régionales américaines.

    Membre observateur de l’Organisation des Etats Américains (OEA), de la Conférence Ibéro-américaine (SEGIB), de l’Organisation des Etats de la Caraïbe (OEC), du Parlement Andin (Parlandino) et du Parlement latino-américain (Parlatino), la présence du Maroc auprès de ces organismes régionaux, est d’une importance fondamentale pour la défense de ses intérêts dans la région, au moment où il est appelé à obtenir un tel statut auprès d’autres Organisations, notamment latino-américaines, telles que la Communauté Andine des Nations (CAN), auprès desquelles des démarches sont actuellement en cours dans ce sens.

    Cette présence du Maroc, en sa qualité de membre observateur, implique sa pleine participation non seulement aux contributions budgétaires allouées annuellement aux fonctionnement des ces Organisations régionales mais également à la réalisation des programmes mis en œuvre par celles-ci. Or, les contributions financières du Maroc auxdites Organisations sont restées très faibles jusqu’à aujourd’hui, voire même quasi inexistantes, alors qu’elles revêtent un caractère prioritaire pour permettre d’assurer une présence effective de notre pays auprès de ces organismes et de la mettre ainsi à profit en faveur de la défense de nos intérêts dans la région.

    Il est donc impératif de prévoir une augmentation des contributions financières du Maroc aux Organisations régionales américaines à la fois annuelles et périodiques dans le cadre de la participation aux programmes engagés par ces organismes, lesquels nécessitent un financement permanent de la part des Etats membres à part entière ou observateurs.

    Ces contributions financières sont également à prévoir dans le cadre des processus bi-régionaux, en particulier des Sommets Amérique du Sud/Pays Arabes (ASPA) et Amérique du Sud/Afrique (ASA), au sein desquels le Maroc défend une participation active, sans toutefois apporter des fonds conséquents, qui sont de nature à renforcer sa position au sein de ces processus. Il s’agira ainsi de déterminer chaque année une enveloppe budgétaire annuelle pouvant être allouée aux programmes mis en œuvre par chacun des processus en question, sachant que le Maroc, qui préside, dans le cadre de l’ASA, le Comité du Commerce, des Investissements et du Tourisme, prévoit l’organisation prochaine d’un « Forum d’Hommes d’affaires », et qu’il est chargé, au sein de l’ASPA, de concrétiser le projet de création de l’Institut des Etudes et de Recherches sur l’Amérique du Sud (IERAS), dont le siège sera abrité par la ville de Tanger.

    5/ Ouverture d’un Centre Culturel marocain en Amérique latine :

    Dans l’objectif d’assurer une meilleure projection de notre pays dans la région latino-américaine, notamment à travers la promotion de tous les aspects culturels et de l’histoire millénaire de notre pays, en tant que vecteur de rapprochement à la portée hautement politique, il serait tout indiqué de promouvoir, au titre du Budget quadriennal 2013/2017, l’ouverture dans un pays latino-américain, d’une véritable « Maison du Maroc » à l’image de celle récemment inaugurée à Montréal, sachant que le seul centre culturel actuellement présent dans la région reste celui de Coquimbo au Chili, qui lui-même connaît certaines difficultés dues à son éloignement de la capitale Santiago.

    Un tel Centre serait de nature à renforcer la présence du Maroc en Amérique latine, de délivrer un message politique conséquent sur la volonté de notre pays de renforcer ses liens historiques l’ensemble de la région et d’assurer une meilleure connectivité culturelle avec les pays latino-américains. Il serait également possible d’assurer des formations en langue arabe, à partir de ce centre, soit sur place soit à distance.

    Le choix du pays latino-américain pour une telle ouverture pourrait être porté sur le Mexique, où l’activisme « culturel » des séparatistes est particulièrement virulent, ou encore la Colombie, qui se trouve presque au centre du continent latino-américain.

    Cette ouverture impliquerait la mobilisation des dépenses nécessaires pour l’achat, la location ou la construction du bâtiment devant abriter ce Centre, l’affectation d’un personnel adéquat en plus des crédits afférents à son fonctionnement.

    6/ Organisation de deux Conférences Internationales au Maroc :

    Dans le cadre de la mise en oeuvre du Plan d’Action Stratégique de la Direction des Affaires Américaines, pour la période 2013/2017, et dans le prolongement des initiatives prévues parallèlement aux actions orientées en direction des pays latino-américains et des Caraïbes, il a été prévu d’organiser deux rencontres internationales dans notre pays, sous l’un des formats suivants :

    – Une Conférence Maroc/Amérique Latine et Caraïbes sur la lutte contre le trafic de drogue, le crime organisé et le terrorisme ;

    – Une Conférence Maroc/Pays membres de l’Organisation des Etats de la Caraïbe Orientale (OECO) sur les énergies renouvelables et le développement durable.

    Ces deux Conférences, qui se dérouleraient chacune à Rabat (au siège du Ministère), selon un intervalle de deux ans, dans le cadre du plan quadriennal, l’une entre 2013 et 2015 et l’autre entre 2015 et 2017, nécessiteront la mobilisation de moyens financiers adéquats pour couvrir notamment le transport international des participants, le séjour des délégations ainsi que tous les frais afférents à l’organisation de ces événements.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Amérique Latine,

  • Union africaine: bataille en coulisses pour le leadership de la ZLECA

    Bien que les questions de sécurité devraient dominer les pourparlers à Addis-Abeba, les délégations ministérielles se sont concentrées vendredi sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et n’étaient pas d’accord sur qui allait devenir le futur secrétaire général de l’organisation.

    « Nous avons décidé que le Secrétariat de la ZLECA serait situé à Accra, mais maintenant nous devons trouver un leader », a déclaré un ministre des Affaires étrangères à quelques mètres de l’entrée de la salle Nelson Mandela du Centre de conférences de l’Union africaine. .

    En d’autres termes, l’Union africaine (UA) n’a pas encore pourvu le poste et est peut-être loin de trouver le candidat idéal.

    Réunies à huis clos en Conseil exécutif, les délégations ministérielles africaines ne se sont pour l’instant pas mises d’accord sur qui sera le futur secrétaire général de l’organisation en charge de la coordination de la mise en œuvre de l’accord.

    Selon nos informations, il y avait de nombreuses applications parmi lesquelles choisir. Quelque 120 personnes ont posé leur candidature avant que le groupe ne soit réduit à six candidats. Après une nouvelle série de pourparlers, le pool a été réduit à trois candidats: une personne de la République démocratique du Congo, une seconde du Nigéria et une troisième d’Afrique du Sud. Un candidat du Cameroun a été éliminé, bien que le pays ait réussi à obtenir un de ses ressortissants un siège au futur Conseil de paix et de sécurité.

    Hégémonie sud-africaine?

    À ce stade, le processus est au point mort et la tension monte d’un cran. Plusieurs délégations ont estimé qu’il était de mauvais goût que deux des trois candidats restants – à savoir le Congolais et le Nigérian – soient présentés par des pays qui n’ont pas encore ratifié le traité de la ZLECA. « C’est vraiment étrange, mais cela fait partie du jeu: n’importe quel Africain peut postuler », a commenté un chef d’agence de l’UA.

    Si la non-ratification est considérée comme un désavantage, le demandeur sud-africain semble avoir un avantage sur les deux autres.

    «Tout ce que le Nigéria avait à faire était de ratifier le traité», a déclaré un ministre. «Le message que le Nigeria a envoyé leur complique les choses. Ils ont fermé leurs frontières avec le Bénin et le Niger et veulent maintenant être les champions du libre-échange. . », A déclaré un autre diplomate dans le doute.
    Sauf que tout n’indique pas Pretoria comme la favorite. Certains pays membres craignent que l’Afrique du Sud ne devienne trop influente sur le continent. Cyril Ramaphosa, du pays, occupe déjà la présidence tournante de l’UA en 2020 et a récemment intégré la troïka de l’UA sur la question du Sahara occidental.

    The Africa Report, 10 fév 2020

    Tags : Afrique, Union Africaine, zone de libre-échange continentale africaine, ZLECA, Afrique du Sud, Sahara Occidental,

  • Maroc : Presbytie politique

    Sa trahison dévoilée en pleine journée, le roi du Maroc a ordonné à son peuple de sortir en guise de solidarité avec la Palestine.

    Ainsi, des milliers de marocains ont investi dimanche les rues de Rabat pour dénoncer le plan du président américain dénommé « deal du siècle » qui s’est avéré plutôt le fiasco du siècle à l’instar de la tentative marocaine de marchander avec la question palestinienne en échange d’un soutien américain à l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc.

    La foule et l’excitation qui ont accompagné cette manifestation ont provoqué de nombreux commentaires. Un intellectuel marocain a écrit : « Plus les distances sont grandes plus les solidarités sont faciles: les Rohingas, les Ouigours….mais pas de solidarité avec les détenus politiques au Maroc ».

    En effet, les marocains semblent victimes d’un nouveau syndrome méconnu sur la scène politique qu’on va nommer « presbytie politique », puisque les marocains voient et défendent les droits des peuples lointains et ils ne voient pas les violations quotidiennes de ces droits perpétrées par le pouvoir marocain dans la région du Rif ni au Sahara Occidental où le Makhzen se livre à des atrocités qui ne semblent pas émouvoir ni le peuple ni la société civile marocaine.

    Tags : Sahara Occidental, Rif, Hirak, Maroc, Palestine, Israël,

  • 33e Sommet UA : Allocution de Moussa Faki Mahamat

    Allocution de S.E. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine à la 33eme Conférence ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement

    Allocution de S.E. Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union africaine à la 33eme Conférence ordinaire des Chefs d’État et de Gouvernement

    Excellence Monsieur le Président,

    Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernement et Chefs de délégations,

    Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies,

    Mesdames et Messieurs les Ministres,

    Distingués Invités de l’Union Africaine,

    Mesdames et Messieurs,

    C’est avec un réel plaisir que je vous souhaite la bienvenue dans ce creuset de l’unité africaine où nous bâtissons collectivement, année après année, l’avenir de l’Afrique. Je voudrais en même temps saisir l’occasion pour vous adresser mes souhaits sincères d’une heureuse année, pour vos Etats, pour nos peuples et pour notre Continent.

    اسمحوا لي قبل اي حديث ان اعرب عن عظيم التقدير لفخامة السيد عبد الفتاح السيسي رئيس جمهورية مصر العربية للعمل الجبار الذي قام به طيلة توليه رآسة اتحادنا السنة
    المنصرة. و انها لسانحة متميزة لاثمن عاليا طيب العمل مع فخامته و حسن تعامله معنا خدمة لقضايا القارة ولدفع مختلف مشاريعنا ذات الصبغة الاستراتيجية انني لامل ان نظل نستفيد من تجربته و حكمته في المستقبل

    I wish to congratulate His Excellency President Cyril Ramaphosa on being elected as Chairman of the Union for the current year 2020 and assure you of my full support. As we are in the Mandela Hall, the spirit of Madiba is watching over us. I imagine him telling you, Cyril, you are loyal to our struggle for Africa. You know that Africa needs leadership. I look forward to you, doing your best.

    Je saisis également cette occasion pour exprimer mes chaleureuses félicitations au Premier ministre de l’Ethiopie, Son Excellence Dr. Abiy Ahmed, pour sa distinction par le prestigieux Prix Nobel de la Paix, édition 2019.

    Monsieur le Président,

    Mesdames et Messieurs,

    L’année qui vient de s’achever n’a pas été une année de pleine paix et d’harmonie dans le monde. Celle qui s’ouvre n’annonce pas non plus que nous sommes au bout de nos peines. Elle nous appelle à la nécessité d’une constante mobilisation de toutes les énergies pour relever des défis ardus.
    Aux portes orientales de l’Afrique, la tension autour de la Mer rouge et surtout des détroits de passage de presque un tiers du commerce mondial, ne saurait nous laisser indifférents, eu égard à la gravité de ces tensions et de leur proximité avec l’Afrique.

    Ces vives tensions internationales nous rappellent la précarité du monde dans lequel nous vivons et l’inanité des engagements auxquels nous avons tous souscrits, pour préserver l’humanité des horreurs de la guerre.

    Le cas de la Palestine est celui qui illustre le mieux la fragilité des engagements internationaux. Le plan américano-israélien qualifié de «deal du siècle» conçu et élaboré en dehors de toute concertation internationale et pire encore, en l’absence des principaux concernés, les Palestiniens, est une énième violation des multiples résolutions des Nations Unies et de l’Union africaine et, un mépris supplémentaire des droits légitimes du peuple palestinien.

    Il faut craindre que ce plan censé résoudre le conflit israélo-palestinien, ne contribue au contraire, à aggraver la tension dans la région et au-delà.

    En Afrique, la persistance des foyers du terrorisme dans de nombreuses régions et leur inquiétant développement a rappelé, à la conscience africaine et internationale, que ce cancer est loin d’avoir été éradiqué. L’hydre est toujours là, en éveil actif, menaçant d’effondrement certains Etats. Il a pris pied dans les profondeurs du Continent, bien au-delà de ses foyers traditionnels, comme l’atteste les crimes odieux commis par des groupes terroristes sur les populations civiles au Mozambique, en Tanzanie et à l’Est de la RDC, où les principales victimes de la barbarie sont les femmes et les enfants.

    La Corne de l’Afrique, le Sahel et le bassin du lac Tchad sont aujourd’hui en guerre, une vraie guerre où des militaires et civils, meurent par dizaines, presque toutes les semaines. Des milliers d’enfants ont vu leurs écoles fermées, soit parce qu’elles sont détruites, soient parce que maîtres et écoliers se sont trouvés obligés de fuir.

    Dans la riposte à cet ennemi particulièrement sanguinaire et aveugle, le déficit de solidarité africaine est déconcertant. Comment échapper à l’insoutenable questionnement sur nos silences au sujet de la situation de ces pays frères ? Pour parler sans détours, en dehors des pays victimes eux-mêmes, du Rwanda et de l’annonce de la CEDEAO, aucun autre Etat africain, à notre connaissance, y compris ceux de notre Union qui disposent d’importants potentiels économique, financier, industriel, logistique et militaire, n’a fait le geste de solidarité que les frères, en péril, sont en droit d’attendre.

    Ce déficit de solidarité agissante est l’une des grandes fragilités de nos systèmes de résistance et de nos capacités globales de résilience continentale.

    Je souhaite vivement que cette solidarité africaine soit le fer de lance de la coalition internationale pour le Sahel qui nous unit avec nos amis et partenaires dans le monde.

    Cette résilience a été mise à rude épreuve par les différentes calamités naturelles : inondations au Zimbabwe, au Malawi, au Mozambique, à Madagascar pour ne citer que ceux-là ; les invasions de criquets en Ethiopie et au Kenya et les menaces de famine dans certaines régions d’Afrique australe.

    En ce moment, comment ne pas penser, avec compassion à nos amis de la République Populaire de Chine aux prises avec la redoutable pandémie du Coronavirus, auxquels nous adressons, à nouveau, nos sentiments de solidarité pleine et entière.

    Mesdames Messieurs,

    Distingués Invités,

    Nos pays font des efforts significatifs en réponse aux attentes d’une jeunesse de plus en plus nombreuse et exigeante. Ces efforts méritent d’être maintenus et renforcés, afin d’éviter que cette jeunesse n’emprunte les chemins périlleux de l’émigration ou le refuge dans les doctrines extrémistes.

    En complément des initiatives prises par chacun de nos Etats que je voudrais saluer ici, j’entends, accorder, en concertation avec le Conseil consultatif de la Jeunesse et mon Envoyée spéciale Aya Chebbi, une attention particulière à la question dans les programmes de l’Union, à travers «l’initiative de 1 million d’ici 2021». Cette initiative que j’ai lancée en Avril 2019 vise à offrir à un million de jeunes des opportunités dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et de l’entreprenariat d’ici l’année 2021.

    L’évolution de la femme sur le Continent, qu’il s’agisse de son statut, de son autonomisation, de la parité du genre ou de la violence qu’elle subit est une préoccupation essentielle de l’Union africaine.

    L’année 2020 est une année charnière pour l’égalité des genres et la parité sur lesquelles travaille mon Envoyée spéciale Mme Bineta Diop. Nos Etats ont fourni ici beaucoup d’efforts : l’autonomisation, l’accès des femmes entrepreneurs aux marchés publics, dans la chaîne de valeur agricole, les lois promulguées et les solutions proposées pour éradiquer à jamais les violences contre les femmes. Pour réussir ce combat, je souhaite travailler avec les Etats membres pour déclarer la décennie 2020-2030 celle de l’inclusion financière de la femme africaine. Les femmes demandent davantage. Je les soutiens dans cette ambition légitime!

    Mesdames et Messieurs,

    Un troisième fléau perturbe l’évolution harmonieuse de nombreux pays africains et remet en cause l’équilibre social ancestral, ce sont les conflits intercommunautaires. Ce regain de communautarisme a lui-même prospéré sur le terreau de la faiblesse de l’Etat et des facteurs amplificateurs divers.

    La dégradation des conditions climatiques et la dislocation des systèmes économiques traditionnels accroissent les compétitions pour la protection et la conquête des espaces de survie, de plus en plus en deçà des besoins de millions d’êtres humains.

    La conjugaison de ces facteurs objectifs avec les manipulations et les velléités de certaines élites d’enfourcher ces phénomènes à des fins politiciennes, tout comme le feraient selon une autre logique, les terroristes, crée les conditions de vrais désastres pour l’harmonie de nos populations. Cette problématique interpelle autant les dirigeants politiques du continent que ses universitaires, chercheurs et académiciens.

    Aux défis globaux dont les précédents ne sont que des exemples illustratifs et non exhaustifs, je voudrais ajouter deux questions spécifiques qui élargissent nos responsabilités à de nouvelles ardentes obligations. Il s’agit de la question du Sahara Occidental et celle du sort de la Libye.

    Le conflit du Sahara occidental reste le plus ancien conflit non résolu sur le continent et demeure préoccupant tant pour le fonctionnement de notre Organisation que pour les populations. Je suis déterminé à poursuivre mes efforts pour une mise en œuvre efficace de la décision de Nouakchott consistant à charger la Troïka d’«apporter un soutien efficace aux efforts conduits par les Nations unies», auxquelles les parties ont volontairement confié la recherche d’une solution durable et juste du différend.

    Sur la Libye, l’Afrique a constamment rappelé de la voix la plus audible son rejet de la solution militaire de cette crise, sa préférence pour un processus politique authentiquement inclusif, articulé sur une véritable appropriation par les libyens de leur destin national dans le cadre de leur organisation continentale.

    Je salue et soutiens la décision du Comité de Haut Niveau pour le lancement rapide d’une initiative de paix et de réconciliation en Libye en harmonie avec les décisions de la Conférence de Berlin et conformément au principe de la solution des problèmes africains par les africains, loin des ingérences extérieures, aux agendas rivaux et périlleux pour l’Afrique.

    En affirmant ces principes, nous n’avons jamais cessé de souligner que la plénitude du rôle de l’Afrique dans la recherche de solution à cette crise, n’est pas exclusive d’une coopération active et efficace avec tous nos partenaires internationaux, notamment les Nations unies.

    A l’évidence, une telle orientation ne saurait se concrétiser que si le continent est uni et parle d’une seule voix.

    Excellences,

    Mesdames, Messieurs,

    Si l’année qui s’achève a été celle des défis dont je viens de décrire prosaïquement certains, elle a été aussi, en dépit des difficultés, celle de grandes réalisations

    Dans le domaine de la paix et de la sécurité, nous avons poursuivi nos efforts, en concertation avec l’IGAD pour la consolidation de la paix et la réconciliation au Soudan du Sud, où les parties ont été vigoureusement encouragées à accélérer le processus de pacification et de réconciliation au pays. La formation d’un Gouvernement d’union nationale dans les délais impartis aux protagonistes est une exigence et une nécessité pour l’instauration de la paix.

    En Somalie, l’AMISOM, continue de se déployer dans un contexte particulièrement difficile pour combattre le terrorisme et soutenir les efforts de stabilisation et de reconstruction entrepris par le gouvernement. Je voudrais ici rendre un vibrant hommage aux membres civils et militaires de notre dispositif en place et aux pays contributeurs de troupes pour les sacrifices consentis et les résultats obtenus.

    En République Centrafricaine, nos efforts conjugués à ceux du Gouvernement centrafricain, de la CEEAC et des Nations Unies se sont intensifiés pour veiller à une application rigoureuse des accords de paix et de réconciliation. Je me réjouis de constater que les progrès sont ici significatifs, en dépit des accès de violence enregistrés ces derniers temps.
    Au Cameroun, en dépit de la tenue du dialogue politique national, la situation mérite une attention soutenue. La Commission reste disposer à l’accompagner dans le processus de consolidation de la paix et de la réconciliation.

    Au Soudan, la médiation africaine a réalisé un succès retentissant avec l’accord ayant abouti à la mise en place des institutions de la transition, notamment le Conseil souverain et le gouvernement civil, appelés à travailler en bonne intelligence. Cette expérience montre que si les Africains, en toute indépendance, s’attèlent à la solution de leurs problèmes, en bonne harmonie avec leurs partenaires internationaux, l’Afrique fait la différence.

    Les nouvelles autorités du Soudan se sont engagées dans un courageux processus de négociation avec les groupes armés Nous les soutenons sans réserve dans cette démarche et appelons la communauté internationale à redoubler d’efforts en soutien à la transition démocratique et consensuelle au Soudan. Dans cet esprit, nous invitons les Etats unis d’Amérique, à se joindre à cet effort en sortant le Soudan de la liste des Etats parrains du terrorisme.

    Mesdames et Messieurs

    Sur le chantier de la réforme, l’année 2019 a été une année de progrès significatifs. Ces progrès ont touché la restructuration et l’obligation redditionnelle de la Commission, la gouvernance et la cohérence entre les différents organes, la division du travail entre l’Union et les Communautés Economiques Régionales, la question des partenariats ainsi que la mise en œuvre du nouveau système de financement de l’Union.

    Cette recherche de l’indépendance budgétaire va de pair avec une gestion administrative et financière plus rigoureuse, laquelle s’est traduite par l’application de sanctions infligées aux responsables d’abus et d’irrégularités et par une réduction drastique du volume du budget pour 2020.

    Le troisième chantier où les progrès ont été dignes de mention est l’Accord sur la Zone de Libre Echange Continentale Africaine. C’est un accord historique en ce sens qu’il consacre l’un des grands rêves des pères fondateurs de notre organisation et se situe au cœur des aspirations à l’intégration économique du continent.

    Le succès de ce projet-phare reste tributaire du développement des piliers de sa promotion dont le plus déterminant sont les infrastructures. Malgré les efforts fournis, un gap important reste à combler. À cela s’ajoute la libre circulation des personnes et des biens, dont le protocole n’a été signé que par 33 Etats et ratifié seulement par 4 Etats. J’exhorte les Etats qui ne l’ont pas encore fait de le faire en toute diligence.

    La vraie mission du Secrétaire général de la ZLECAf que nous devons nommer sans délais et installer dans ses fonctions sera précisément d’opérationnaliser cette grande réalisation. Je voudrais à ce niveau exprimer en votre nom notre infinie gratitude au Président du Ghana, Son Excellence Nana Akufo-Adoh qui a gracieusement offert le siège devant abriter le Secrétariat général.

    L’intégration africaine que nous voulons passe aussi par la facilité des échanges, notamment aériens. C’est pour cette raison que nous avons instauré un Marché Unique du Transport Aérien. 30 Etats se sont solennellement engagés pour sa mise en place, tandis que 18 ont décidé de le mettre en œuvre.

    Sur le plan politique, 2019 a été témoin de profondes transformations en matière institutionnelle. En 2019 et 2020, 40 élections pluralistes auront été organisées ou s’organiseront dans 31 pays du Continent.

    L’organisation des élections apaisées est un levier décisif dans nos stratégies pour une évolution sereine du Continent, d’où l’extrême importance de les conduire dans les délais et le respect des constitutions, loin de toute volonté de manipulation et de détournement de la volonté populaire. Il est grand temps qu’ici encore l’Afrique atteste d’une authentique modernité institutionnelle.

    Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernements,
    2020 a été proclamée l’année de «Faire taire les armes sur le Continent». Comment réussir cette prouesse dans un continent aux prises avec des phénomènes prégnants tels que le terrorisme, les conflits intercommunautaires, les crises pré et post électorales ou encore les différends entre Etats ? En agissant de manière concrète sur tous ces sujets et leurs causes profondes, en se donnant les moyens politiques, militaires et diplomatiques, le pari de faire taire les armes pourrait être gagné.

    L’année 2020 est également la dernière du mandat de l’actuelle commission. Nous prenons l’engagement solennel de redoubler d’efforts pour que la prochaine Commission mieux centrée, trouve une situation plus assainie et plus propice à de nouveaux exploits sur la voie tracée par l’agenda 2063, pour une Afrique pacifique, unie et prospère.

    Je vous remercie de votre aimable attention.

    Tags : Union Africaine, UA, 33e sommet, Addis Abeba, Moussa Faki Mahamat, Libye, Sahara Occidental, Maroc,

  • Le Maroc quémande la réouverture des frontières auprès d’un sénateur démocrate américain

    Maroc : Congrès /Entretien avec le Sénateur Démocrate, Ben Cardin.

    Congrès /Entretien avec le Sénateur Démocrate, Ben Cardin.

    De : fouad kadmiri

    À : rachadbouhlal@yahoo.com

    J’ai l’honneur de porter à votre connaissance que j’ai eu un entretien, le 07 mars courant, avec le Sénateur Démocrate (Maryland), Benjamin L. Cardin, membre influent de la Commission des Affaires Etrangères du Sénat. De confession juive, le Sénateur Cardin est connu pour ses positions favorables au Maroc et compte parmi les amis de notre pays au sein du Sénat américain.

    Après l’avoir remercié pour son soutien continu au Maroc, j’ai informé le Sénateur de la restauration de la Synagogue « Slat El Fassiyine » à Fès et dont l’inauguration a été marquée par le message adressé par Sa Majesté le Roi et lu par le Chef du Gouvernement. Le Sénateur m’a fait part de son admiration pour la singularité reconnue du Maroc en matière de tolérance confessionnelle et de dialogue entre les religions et les cultures.

    Aussi, j’ai rappelé au Sénateur les relations historiques excellentes et le partenariat stratégique unissant les Etats-Unis et le Maroc. J’ai également mis en exergue le processus de réformes structurelles engagé par notre pays sous la conduite de Sa Majesté Le Roi, que Dieu L’Assiste, depuis plus d’une décennie.

    Pour sa part, le Sénateur Cardin s’est félicité des atouts que représente le Maroc en termes de processus de réformes et de développement humain et qui font de lui un havre de stabilité dans une région assujettie à des menaces globales et à des transitions incertaines.

    Eu égard au portfolio du Sénateur Cardin en tant que membre de la Commission des Affaires Etrangères, je l’ai briefé sur la situation au Mali et plus largement sur la situation dans la région du sahel, tout en mettant l’accent sur les mises en garde que le Maroc n’a cessé d’émettre depuis des années au sujet des multiples menaces globales auxquelles cette région du monde se trouve confrontée.

    Partant de la conjoncture régionale, j’ai soulevé la Question Nationale en faisant comprendre au Sénateur que ce qui se passe dans la région plaide en faveur de la résolution de ce conflit artificiel et ce, pour couper court aux risques de balkanisation que court la région par la création d’entités faibles qui deviennent à leurs tours sources d’instabilité.

    J’ai ajouté que l’entêtement de l’Algérie à aller à l’encontre des efforts déployés par le Maroc pour régler ce conflit ; son refus de permettre au UNHCR de réaliser un recensement des réfugiés de Tindouf et son refus de répondre aux appels du Maroc pour l’ouverture des frontières terrestres sont autant de facteurs qui reflètent la volonté de ce pays de vouloir maintenir délibérément la question du Sahara dans l’impasse.

    Le Sénateur Cardin a exprimé son regret pour cette situation en indiquant qu’une coopération effective entre le Maroc et l’Algérie ne peut qu’être bénéfique aux deux pays d’autant plus qu’ils se trouvent confrontés à un ennemi commun qu’est le terrorisme.

    Tout en réitérant sa volonté de prêter toute l’attention requise à la question du Sahara, Il a souligné que le nouveau Secrétaire d’Etat John Kerry considère le Maroc comme un ami et un partenaire et à partir de là, M. Kerry sera en mesure d’apporter sa contribution à la résolution de cette question.

    En réaction à mon briefing au sujet de l’hostilité du sénateur Leahy à l’encontre du Maroc au sujet du conditionnement de l’octroi de l’aide financière militaire au Royaume, mon interlocuteur m’a surtout indiqué qu’il demeure satisfait du processus de réformes engagé par le Maroc et que notre pays doit continuer dans cette voie.

    Le Sénateur Cardin a abordé également ses préoccupations quant aux développements de la situation en Syrie notamment la question des réfugiés, tout indiquant que selon ses informations la Russie serait en phase de jouer un rôle pour permettre le départ de Bachar Assad.

    A cet égard et tout en rassurant mon interlocuteur que notre pays partage les préoccupations américaines à ce sujet, je l’ai briefé sur le rôle que joue le Maroc sur la scène internationale (Conseil de Sécurité) et régionale pour trouver une issue à cette crise et ce, à la fois sur le plan politique et humanitaire.

    Enfin, j’ai remis au Sénateur Cardin une invitation pour se rendre au Maroc afin de s’entretenir avec les responsables et parlementaires marocains et de voir de près les chantiers de réformes engagés par notre pays et d’explorer davantage d’opportunités de coopération notamment entre les instances législatives des deux pays.

    Source : Maroc Leaks, 9 fév 2020

    P.S: Selon le cabinet The Moffett Group qui travaille pour le Maroc, le sénateur Ben Cardin (MD) est un « partisan de longue date du Maroc et de sa position sur le Sahara occidental. Il est juif américain et a été influencé positivement par divers groupes juifs américains qui soutiennent le Maroc et apprécient ses relations avec Israël et la diaspora marocaine en Israël ».

    Tags : Maroc, Sénat américain, Benjamin L. Cardin, Algérie, Sahara Occidental,