Étiquette : Sahara Occidental

  • Sahara Occidental : la question des droits de l’homme est un point sensible pour le gouvernement espagnol

    Dans le cadre de la visite de travail du Ministre marocain des Affaires Etrangères à Madrid le 24 octobre 2013, un déjeuner de travail a été offert par son homologue espagnol, José Manuel García Margallo.
    Selon une note confidentielle de la diplomatie marocaine, les deux parties ont abordé « les questions multilatérales et la situation régionale et de passer en revue les différents dossiers des relations bilatérales, notamment la coopération économique et l’énergie, ainsi que la coopération transfrontalière de l’UE et la signature de l’Accord de Pêche, qui est d’une importance évidente pour les deux pays ».
    « Concernant la question du Sahara, ajoute la note, la partie espagnole a souligné que la question des droits de l’homme et l’élargissement du mandat de la MINURSO demeure un point sensible pour le Gouvernement, vu la pression exercée par la société civile et les forces politiques, ainsi que les médias et l’opinion publique pour influer sur la position officielle de l’Espagne au sein du Groupe des Amis et les Etats-Unis pourrait de nouveau proposer l’élargissement ».
    Tags : Maroc, Sahara Occidental, Espagne, droits de l’homme, MINURSO, ONU, 
  • Le Sahara occidental, monnaie d’échange de la seconde restauration bourbonienne

    Espagne, Maroc et Arabie Saoudite : monarques alliés

    Le 22 novembre 1975, Juan Carlos Ier prêtait serment en tant que roi d’Espagne, jurant fidélité aux principes qui structuraient le Mouvement national [franquiste]. Une semaine plus tôt, toujours en tant que prince et chef d’État par intérim (étant donné l’état de santé de Franco), il avait expédié la reddition de la dernière colonie espagnole, le Sahara occidental, au Maroc et à la Mauritanie, par le biais des Accords tripartites de Madrid. Le début de la seconde restauration bourbonienne dans notre pays [la première eut lieu de 1871 à 1934, NdT] était ainsi lié à l’une des pages les plus noires de la politique étrangère espagnole. Un événement au sujet duquel il semble régner une sorte d’amnésie collective, notamment en ce qui concerne le rôle e l’alors prince Juan dans la trahison du peuple sahraoui et la relation qui s’en est suivie avec la monarchie marocaine.

    La prudence extrême dans le traitement de la figure et de l’image du monarque que les médias et l’establishment politique espagnols ont observé traditionnellement s’est traduite non seulement dans la couverture systématique des scandales « personnels » et financiers du roi émérite, mais elle a aussi consisté à éviter d’analyser son rôle dans les nombreux épisodes historiques dont il a été co-protagoniste. Les récentes révélations sur la fondation offshore Lucum, dans laquelle Juan Carlos I a thésaurisé 100 millions d’euros de commissions censément illégales en provenance d’Arabie Saoudite, ont été un véritable scandale d’État. Un de plus. Ce sont les enquêtes des tribunaux suisses sur son ancienne maîtresse Corinna Larsen et une série d’articles dans divers médias internationaux qui ont finalement mis fin à l’habituel black-out de l’information, rendant impossible la poursuite de la dissimulation des pots-de-vin.

    Mais comment Juan Carlos en était-il venu à gagner la faveur de la théocratie totalitaire saoudienne au point d’accumuler une telle somme d’argent ? En tirant sur ce fil, nous pouvons reconstituer une longue histoire qui, depuis des décennies, a tissé une toile d’amitié, d’échanges de faveurs, d’équilibres géopolitiques et d’affaires juteuses. Le travail du roi émérite au service de la dynastie saoudienne a commencé avant même qu’il ne monte sur le trône, alors qu’il était encore un prince. Le journaliste Jaime Peñafiel explique comment « en 1973, alors qu’une grande crise pétrolière avait lieu en Espagne, Franco, qui connaissait déjà la proximité de Juan Carlos avec la famille Al Saoud, lui a permis de parler au roi saoudien pour qu’il puisse nous alimenter en pétrole à cette époque très compliquée. Il a également permis au monarque désormais émérite de se faire payer quelques centimes pour les milliers de barils qui sont entrés en Espagne à cette époque. C’est avec cette commission à laquelle [le Premier ministre] Adolfo Suarez donna également son approbation, que le roi a forgé sa fortune ».[1]

    On a beaucoup parlé du rôle supposé de Juan Carlos Ier dans la promotion de l’économie espagnole au niveau international. Ce qui n’a pas été trop mentionné et qui sera difficile à quantifier un jour, c’est le prix que ses efforts diplomatiques tant vantés ont eu. Au moins, il semble évident maintenant qu’ils n’étaient ni gratuits ni encore moins transparents. Et les relations hispano-saoudiennes en sont un exemple clair. Car au-delà des commissions récemment découvertes ou des cadeaux somptueux comme le yacht Fortuna, l’Arabie saoudite a joué un rôle beaucoup plus important dans l’histoire récente de la monarchie espagnole.

    Peu après que la monarchie parlementaire eut officiellement succédé à la dictature de Franco, le prince d’Arabie saoudite Fahd bin Abdelaziz al-Saoud a accordé un prêt sans intérêt de 100 millions d’euros à Juan Carlos Ier pour aider à « consolider la monarchie espagnole ». Un prêt dont on ignore, à ce jour, s’il a été remboursé. Certains esprits naïfs pourraient attribuer cette « générosité saoudienne » à une marque de courtoisie entre monarchies « amies ». Cependant, il n’est pas nécessaire d’avoir étudié un master en relations internationales pour savoir que la maison des Saoud a traditionnellement utilisé ce qu’on appelle la « diplomatie des pétrodollars » pour servir ses intérêts géostratégiques.

    Le rôle de la politique internationale dans la consolidation du règne d’Hassan II

    Quelques années avant ce prêt aux Bourbons, les Saoudiens avaient soutenu de manière décisive la consolidation du règne d’Hassan II au Maroc, devenant ses principaux soutiens et protecteurs dans le monde arabe. Il faut rappeler que la situation de la jeune monarchie marocaine à la fin des années 60 et au début des années 70 n’était pas exactement simple : elle avait subi deux tentatives de coup d’État en 1971 et 1972, elle rencontrait la réticence ou la suspicion d’une partie de l’armée, et les partis nationalistes fortement présents dans les villes remettaient son pouvoir en question. Face à cette situation d’instabilité interne, Hassan II a décidé d’avoir une politique étrangère agressive qui pourrait être un baume pour ses problèmes internes. Une politique étrangère qui reposait sur deux postulats : le renforcement des relations avec les pays arabes (contrecarrant au passage l’influence de l’Algérie) et l’annexion du Sahara espagnol. Deux piliers stratégiquement ordonnés dans le temps.

    Tout d’abord, Hassan II s’est attaché à consolider ses relations avec la majorité des pays arabes. À cette fin, il a renforcé ses relations avec d’autres monarchies arabes (Jordanie, Arabie Saoudite et Émirats Arabes Unis), à partir d’un principe « de solidarité » dans la défense commune de leurs régimes respectifs, et d’autre part, il a envoyé un message au monde arabe avec la participation du Maroc à la guerre d’Octobre 1973 contre Israël. Un conflit qui, bien qu’il se soit terminé sans atteindre d’objectif militaire majeur, a permis d’améliorer les relations avec les pays de la Ligue arabe et, en même temps, de contenter une partie importante des commandants des Forces armées royales (FAR) de son propre pays.

    Mais Hassan II a fait de « l’annexion du Sahara la pièce maîtresse de sa politique étrangère et la base sur laquelle établir définitivement le trône. Il avait un plan à moyen terme : occuper le peuple marocain, les militaires et politiques avec la revendication du Sahara, en attendant la crise de la succession espagnole. Ce fut un succès. La défense de la cause palestinienne et surtout la revendication du Sahara ont apporté une trêve dans la vie politique nationale »[2]. Pour mener à bien son plan d’annexion du Sahara occidental espagnol, Hassan II avait deux alliés fondamentaux : les USA et l’Arabie saoudite. Les premiers ont fourni le soutien géopolitique, la seconde l’argent. Mais procédons pas à pas.

    Avec une Algérie socialiste et une Mauritanie incertaine, les USAméricains n’avaient aucun doute : dans la région, c’était sur le Maroc qu’il fallait miser. Mais ce soutien devait se faire sans déstabiliser l’Espagne voisine, qui se trouvait dans une situation très compliquée avec la mort imminente de Franco et une transition incertaine menée formellement par une monarchie bourbonienne en pleine résurrection. Ainsi, le secrétaire d’État usaméricain, Henry Kissinger, a décidé de forcer un accord entre les deux côtés du détroit de Gibraltar, en profitant du fait que les deux pays étaient alliés des USA dans le cadre de la Guerre froide. Ainsi, lorsqu’en novembre 1973, Kissinger a rencontré pour la première fois Hassan II, « l’USAméricain a déclaré qu’il partageait l’avis du roi selon lequel ce serait une erreur de créer un État artificiel appelé Sahara. En août de l’année suivante, Kissinger exprime la même idée au ministre Laraki, plus clairement, puisqu’il se montre opposé à l’indépendance du Sahara et est enclin à ce que le rôle dominant dans la région soit joué par le Maroc, et non par l’Algérie »[3].

    De la combinaison de conseillers usaméricains et de financements en pétrodollars saoudiens est née l’opération d’occupation du Sahara, initialement baptisée Marche Blanche, puis renommée Marche Verte. Dans son livre La historia prohibida del Sáhara Español (L’histoire interdite du Sahara espagnol), Tomás Bárbulo raconte comment « un petit groupe de Marocains a été conseillé par des agents américains pour un projet secret appelé Marche blanche. Les travaux ont été financés par l’Arabie Saoudite et réalisés par un cabinet d’études stratégiques à Londres. Hassan II avait chargé son secrétaire à la Défense, le colonel Achahbar, de superviser les travaux (…) le secrétaire d’État américain a clôturé la rétrocession du Sahara au Maroc par un télégramme envoyé à Rabat depuis l’ambassade des États-Unis à Beyrouth : « Laissa pourra parfaitement se dérouler dans les deux mois. Il l’aidera en tout », disait le texte. Laissa était le nom de code de la Marche blanche, que Hassan II lancera deux mois plus tard, sous le nom de Marche verte. Il, c’étaient les USA »[4].

    Le 16 octobre 1975, le Tribunal international de justice de La Haye a émis un avis sur les revendications du Maroc et de la Mauritanie sur le territoire du Sahara. Le tribunal international écrivait qu’ « aucun lien de souveraineté territoriale n’a été établi entre le territoire du Sahara occidental et le Royaume du Maroc ou le complexe mauritanien. Ainsi, la Cour n’a trouvé aucun lien juridique de nature (…) à modifier la décolonisation du Sahara occidental et en particulier le principe d’autodétermination par l’expression libre et authentique de la volonté des peuples du territoire ». Cet avis constituait une défaite diplomatique manifeste pour les aspirations d’Hassan II sur le Sahara, face à laquelle il décida d’accélérer ses plans d’invasion. Rapidement, le monarque s’est adressé à son pays et au monde entier, annonçant le début de la Marche verte. « Il ne nous reste plus qu’à reprendre notre Sahara, dont les portes nous ont été ouvertes ».

    Il rendit alors publique l’annonce historique qu’il avait soigneusement préparée avec l’aide de Kissinger : dans quelques jours, le roi lui-même mènerait vers ce territoire une marche pacifique de civils, protégée par les Forces armées royales[5].

    Mais la Marche verte conçue par les USA et financée par l’Arabie Saoudite n’était pas seulement une stratégie militaire pour occuper le Sahara espagnol, frustrant ainsi le processus de décolonisation qui aurait dû s’ouvrir. C’était aussi un mouvement d’exaltation patriotique fondamental pour la consolidation de la monarchie d’Hassan II. Comme le souligne Javier Otazu, « la Marche verte, qui a ensuite marqué la vie de générations entières de Marocains, a enlevé aux partis nationalistes l’essence même de leur discours patriotique et les a contraints à se replier sur une nécessaire union nationale face à la guerre du Sahara qui a suivi et qui a duré quinze ans »[6]. Depuis lors, les dates les plus importantes du calendrier officiel marocain sont devenues la Fête du Trône et l’anniversaire de la Marche Verte : les deux événements fondamentaux dans la consolidation de la monarchie alaouite.

    Selon les chroniques officielles, le 6 novembre 1975, alors que la puissance occupante espagnole est suspendue à l’agonie d’un dictateur, un détachement de 350 000 civils arborant des drapeaux marocains et portant des portraits d’Hassan II a traversé la frontière du Sahara espagnol avec beaucoup d’enthousiasme., On estime à 25 000 le nombre de soldats marocains des Forces armées royales (FAR) qui marchaient parmi les civils censés être désarmés. Et c’est à ce moment précis que le prince Juan Carlos entre en jeu dans toute cette histoire.

    L’occupation du Sahara et le rôle de Juan Carlos Ier

    Après la mort de l’amiral Carrero Blanco, le principal défenseur du maintien du Sahara comme colonie espagnole, et avec un Franco mourant, il semblait peu probable que le prince Juan Carlos décide de risquer l’avenir de la couronne dans une aventure africaine impliquant une éventuelle confrontation militaire avec le Maroc. Ou du moins, cela a toujours été la tentative d’explication la plus plausible pour justifier les décisions et les mouvements du prince Juan Carlos dans la crise politique du Sahara : un mélange d’opportunisme et de conservatisme qui aurait conduit à l’abandon du Sahara en échange de la sécurisation de sa couronne. Mais les récentes déclassifications de documents confidentiels de la CIA sur ce sujet indiquent que le monarque émérite a joué un rôle beaucoup plus actif dans l’occupation marocaine du Sahara espagnol. Et une fois de plus, nous devons nous fier à des sources extérieures.

    En janvier 2017, 12 millions de pages de la CIA ont été déclassifiées, dont 12 500 traitent de l’Espagne. Dans beaucoup d’entre elles, le nom de Juan Carlos I se distingue. Selon les informations révélées par le service de renseignement US, le roi émérite est devenu l’un des informateurs les plus précieux des USA, fournissant des informations confidentielles à son contact à Madrid, l’ambassadeur Wells Stabler. Mais en outre, les documents de la CIA précisent que le rôle de l’ancien monarque ne se limitait pas à la médiation pour résoudre un conflit qui s’est terminé par le retrait de l’armée espagnole du Sahara. Au contraire, « Juan Carlos a passé un accord secret avec Hassan II pour que le détachement avancé de la gigantesque Marche verte, par laquelle le Maroc a pris possession du Sahara occidental, puisse pénétrer de quelques centaines de mètres dans la colonie espagnole dont l’armée espagnole s’était auparavant retirée de la frontière nord. Il a également accepté qu’une délégation d’une cinquantaine de fonctionnaires et d’espions marocains pénètre à El Ayoun, la capitale du Sahara, à la même heure. Cette double cession, qui a consommé la conquête marocaine de la dernière colonie espagnole, est consignée dans certains documents déclassifiés de la CIA[7].

    De plus, quelques jours avant l’entrée officielle de la Marche verte au Sahara occidental, alors que le prince Juan Carlos assumait le poste de chef de l’État par intérim, des unités des FAR ont envahi le nord de la colonie, occupant des postes abandonnés par l’armée espagnole. Les troupes espagnoles avaient reçu l’ordre de Madrid de regarder ailleurs. Seul le Front Polisario a affronté les envahisseurs, à la stupéfaction des troupes coloniales espagnoles qui voyaient l’occupation marocaine entre impassibilité et impuissance.

    Le 1er novembre, cinq jours avant l’arrivée de la Marche verte dans le Sahara espagnol, Juan Carlos, en tant que chef d’État par intérim, a réuni à La Zarzuela le gouvernement et les chefs d’état-major de l’armée pour les informer qu’il se rendrait à El Ayoun. « Franco est à deux pas de la mort et je suis l’héritier… en fonction. Je vais donc me rendre à El Ayoun pour expliquer à Gomez de Salazar (gouverneur du Sahara espagnol) et à ses hommes ce que nous devons faire et comment nous allons le faire. Nous allons nous retirer du Sahara, mais en bon ordre et avec dignité. Non pas parce que nous avons été vaincus, mais parce que l’armée ne peut pas tirer sur une foule de femmes et d’enfants désarmés ». La justification de Juan Carlos était totalement incohérente, car les services secrets espagnols et l’armée espagnole elle-même avaient signalé la présence de milliers de soldats des FAR au sein de la Marche verte. Mais l’argument anticipait le cynisme qui allait être la marque de fabrique du futur monarque.

    Un cynisme que Juan Carlos allait répéter à son arrivée à El Ayoun, cette fois devant les commandants militaires stationnés au Sahara. Selon la transcription officielle elle-même, le jeune prince affirma : « L’Espagne respectera ses engagements et nous souhaitons protéger les droits légitimes de la population civile sahraouie »[8]. Seulement deux semaines plus tard, le 14 novembre 1975, les accords tripartites ont été signés à Madrid, par lesquels l’Espagne a remis unilatéralement le Sahara occidental à une administration tripartite formée par l’Espagne elle-même, le Maroc et la Mauritanie. Le but de ces accords n’était autre que de légaliser l’occupation marocaine et mauritanienne du Sahara. Une occupation qui était alors presque terminée et qui allait déclencher une guerre sanglante qui dura plus de quinze ans. L’Assemblée générale des Nations unies a rejeté les prétendus « Accords de Madrid » ainsi que l’occupation, en adoptant une résolution qui exigeait le respect du droit international, appelait l’Espagne à conclure le processus de décolonisation et reconnaissait le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Certains auteurs soulignent que le prince Juan Carlos a renoncé au Sahara espagnol par crainte de se lancer dans une guerre coloniale aux résultats incertains. Et que l’expérience portugaise en Angola et au Mozambique, prélude à la Révolution des Œillets qui suivra, a pesé lourd dans les décisions et les craintes de la hiérarchie franquiste et surtout du futur monarque, dans cette décision. Mais ce calcul prétendument « stratégique » omet de préciser qu’il y avait toujours une alternative sur la table : que l’Espagne délègue ses responsabilités de puissance décolonisatrice, en transférant pour une période intérimaire de six mois l’administration du territoire à l’ONU, qui aurait organisé et supervisé le référendum d’autodétermination au Sahara. Cela était stipulé dans le Plan Waldheim que le Secrétaire général des Nations unies a proposé avec insistance pour garantir une solution qui préserverait les droits du peuple sahraoui et permettrait à l’Espagne de remplir ses engagements internationaux. Une proposition que Juan Carlos I, en tant que chef d’État en exercice, a directement rejetée.

    De l’occupation du Sahara à la restauration bourbonienne

    C’est ainsi que naît la nouvelle monarchie espagnole, qui rend hommage aux intérêts des USA en exécutant leur ordre de reddition du Sahara au Maroc. Comme l’écrit Bernardo Vidal, un militaire espagnol stationné au Sahara et membre de l’Union militaire démocratique (UMD), « L’apogée de l’ère franquiste, ou le début de la monarchie, appelez ça comme vous voulez, a été ce qu’on a appelé la décolonisation du Sahara, qui, en pure éthique militaire ou politique, pourrait être qualifiée de tromperie ou de trahison (…) humiliante tromperie des militaires espagnols, qui ont joué le rôle de marionnettes au service d’intérêts très spécifiques et de la poignée de ceux qui, sur ordre des USA, ont vendu le Sahara au Maroc »[9].

    Sur l’échiquier mondial de la Guerre froide, l’administration usaméricaine était prête à tout pour ne pas permettre l’instauration d’un régime socialiste favorable à l’Algérie, alliée des Soviétiques, dans une zone d’une importance stratégique comme le Sahara occidental, tant par sa situation géographique que par ses ressources en phosphate. En outre, dans le même mouvement, ils ont assuré la stabilité de la monarchie marocaine, rivale de l’Algérie et située sur le flanc nord-ouest de l’Afrique, avec un littoral sur deux mers et la capacité de contrôler le détroit qui relie la Méditerranée et l’Atlantique. De même, l’Arabie saoudite s’est assuré un allié important au sein de la Ligue arabe, particulièrement bien venu depuis la chute des monarchies d’Irak (1958) et de Libye (1969).

    Dans un autre des rapports déclassifiés par la CIA, fait avant l’occupation marocaine du Sahara, le futur monarque Juan Carlos est décrit comme une personne peu capable de mener une transition démocratique et, surtout, le peu d’enthousiasme populaire pour la restauration monarchique en Espagne est souligné : « Il y a peu d’enthousiasme pour Juan Carlos et la monarchie en Espagne, mais une certaine disposition à le soutenir car il n’y a pas de meilleure alternative », dit le document. « S’il parvient à préserver l’ordre public tout en parvenant à l’ouverture politique, il gagnera des soutiens. Le défi est énorme. Et il est peu probable que le nouveau roi ait les qualités nécessaires pour le relever[10].

    Cependant, après le rôle joué dans le conflit du Sahara, la figure de Juan Carlos en tant qu’allié international des USA a pris du poids dans les rapports de la CIA, jusqu’à ce qu’il soit désigné comme le « moteur du changement » dans un mémo de 1983.

    Mais outre le début des juteuses commissions saoudiennes sur les comptes secrets que nous ne connaissons que maintenant, Juan Carlos a obtenu d’autres récompenses importantes grâce à sa « gestion » du conflit sahraoui. À l’époque, le jeune prétendant au trône et les élites politiques espagnoles qui dirigeaient la transition post-franquiste étaient bien conscients que l’un des principaux obstacles à la restauration des Bourbons était le manque de légitimité internationale, surtout après leur refus de tenir une consultation populaire pour entériner la monarchie de peur de la perdre, comme Adolfo Suarez lui-même l’a admis dans un moment de relàachement. Et c’est là que la Maison Blanche a rendu une partie de la faveur du Sahara à Juan Carlos, le recevant aux USA pour son premier voyage officiel en tant que roi, avec la reconnaissance internationale dont il avait besoin.

    Nous ne saurons peut-être jamais si ce prêt sans intérêt de 100 millions d’euros accordé par l’Arabie saoudite à Juan Carlos Ier pour aider à « consolider la monarchie espagnole » était une autre « commission » pour son rôle de premier plan dans l’occupation marocaine du Sahara occidental qui intéressait tant Riyad. Ce qui ne fait aucun doute, c’est que l’occupation du Sahara est devenue un événement historique indispensable pour comprendre l’évolution ultérieure de la consolidation des monarchies marocaine et espagnole. C’est ainsi que les deux maisons royales étaient intimement liées, comme on l’a vu il y a un peu plus de vingt ans, lorsque Juan Carlos a été ému aux larmes en présentant ses condoléances à Mohamed VI pour la mort de son père, Hassan II, décédé à Rabat le 23 juillet 1999. En quittant les funérailles, le monarque espagnol a déclaré : « J’ai dit au roi Mohamed VI que tout comme, le roi Hassan II était mon frère aîné, je suis maintenant son frère aîné ». En fin de compte, tout reste en famille.

    Notes

    1/ www.revistavanityfair.es/realeza/articulos/rey-juan-carlos-relacion-arabia-saudi-comisiones/34261

    2/ Rodríguez Jiménez, José Luis. “Agonía, traición, huida. El final del Sáhara español. Critica 2015. pp 288

    3/ Rodríguez Jiménez, José Luis. “Agonía, traición, huida. El final del Sáhara español. Critica 2015. pp 705

    4/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 269

    5/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 273-274

    6/ Otazu, Javier: “Marruecos, El extraño vecino”. Catarata 2019. pp 63

    7/ www.vanitatis.elconfidencial.com/casas-reales/2019-07-23/hassan-ii-aniversario-20-muerte-juan-carlos-rey_2138847/

    8/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017 pp 289

    9/ Barbulo, Tomas: “La historia prohibida del Sáhara Español.” Península 2017. pp 347

    10/ www.elespanol.com/espana/politica/20170118/186981945_0.html
    Miguel Urbán

    Source : Tlaxcala
    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Front Polisario, Marche Verte, Franco, Hassan II, Henry Kissinger,
  • L’ambassadeur du Maroc insulte ses hôtes sud-africains

    Selon Jean-Jacques Cornish, Youssef Amrani a fait preuve de manque de tact diplomatique en insultant le pays qui l’accueille.

    Pour ce vétéran de la presse, « l’ambassadeur du Maroc à Pretoria a pris l’initiative diplomatique inédite d’attaquer son gouvernement hôte » en qualifiant la déclaration de l’Afrique du Sud sur le Sahara Occidental d’inventions fantaisistes.

    Cornish précise que « dns la pratique diplomatique, les attaques politiques sans équivoque se font de gouvernement à gouvernement après mûre réflexion ».

    « Youssef Amrani, qui a la réputation de s’être échauffé sous le col et de l’avoir perdu, a repris une déclaration sud-africaine corrigeant des remarques qu’il avait faites précédemment au sujet d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies sur le Sahara Occidental »,a-t-il ajouté.

    « Le marocain qualifie la position du pays qui l’accueille d’invention fantaisiste, qui revient à dire que c’est un menteur », indique-t-il.

    «Dans le style traditionnel marocain de réécrire l’histoire, Amrani nie l’affirmation sud-africaine selon laquelle le Sahara Occidental est la dernière question de décolonisation de l’Afrique. La réalité est que le Sahara Occidental est à l’ordre du jour du comité de décolonisation de l’ONU depuis que le Maroc l’a illégalement envahi il y a 44 ans », conclue-t-il. 

     
    Tags : Maroc, Afrique du Sud, Sahara Occidental, ONU, Conseil de Sécurité,
     
  • Sahara Occidental : Le confinement n’est pas respecté à El Aaiun

    Une vidéo viral sur les réseaux sociaux dénonce les violations des mesures de confinement visant à contenir l’expansion de la pandémie du coronavirus.

    Dans la vidéo, on peut constater la présence de marchés ambulants ainsi qu’un mouvement fluide des taxis et autres voitures.

    D’autre part, une ligne de transport clandestin a été inauguré entre la ville de Tan-Tan et El Aaiun moyennant le paiement de 500 DH.

    La population commence à se poser des questions sur les raisons qui ont poussé les autorités d’occupation marocaines à tolérer ce type d’agissements qui risquent de provoquer un drame sanitaire parmi la population du Sahara Occidental qui accuse un manque flagrant d’équipements sanitaires.

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, pandémie, coronavirus, El Aaiun,
  • Libérez tous les prisonniers politiques et d’opinion au Maroc

    Aujourd’hui, le Maroc comme d’autres pays vit une situation inédite, rythmée par le COVID-19. La situation que vivent le Maroc et le monde entier est d’une gravité sans précèdent. D’autant plus que la Maroc connait la défaillance de son système de santé depuis des années.

    Si la décision radicale de fermer les frontières terrestres et aériennes avec une trentaine de pays permet d’atténuer la propagation du virus, il serait nécessaire d’instaurer une mobilisation totale de nous tous, société civile, institutions, secteur public, secteur privé, associations et individus pour préserver la santé et la vie de nos concitoyens.

    L’ASDHOM salue la mobilisation de la société civile, des journalistes et des acteurs associatifs qui sensibilisent la population au respect des mesures préventives adéquates pour limiter la propagation du virus afin de sauver des vies.

    Au vu de la situation que traverse notre pays, l’ASDHOM alerte l’opinion nationale et internationale sur le risque sanitaire élevé au sein des prisons et son impact sur la situation des prisonniers politiques et d’opinion au Maroc.

    La répétition des grèves de la faim, souvent longues et dont la derrière vient à peine de se terminer, entamées par les prisonniers politiques, a fait que leur état de santé se trouve fragilisé et ils courent donc un haut risque si le virus venait à se propager à l’intérieur des prisons. L’engorgement et la promiscuité étant des facteurs aggravants.

    L’ASDHOM, qui a toujours demandé la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion dont font partie les prisonniers du Hirak du Rif, considère que le moment difficile que traverse aujourd’hui l’humanité toute entière et le Maroc en particulier, peut être celui d’une détente démocratique qui met fin aux violations des droits humains et ouvre la voie à un État démocratique et respectueux des libertés.

    La situation actuelle confirme que les revendications du Hirak du Rif pour un hôpital, des écoles et des infrastructures étaient tout-à-fait légitimes.
    Face à ce défi sanitaire, le Maroc a besoin de la contribution de toutes les régions pour y faire face. Et la région du Rif constitue notamment une composante importante dans cet effort.

    Les prisonniers du Hirak du Rif, qui ont montré une grande capacité d’encadrement peuvent jouer un rôle important dans l’effort national pour faire face à la vague épidémique qui risque de frapper le Maroc durant les semaines à venir.

    Pour toutes ces raisons, l’ASDHOM demande la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion pour que le Maroc tout entier se mette debout afin de vaincre la pandémie et contribuer ensemble à la construction d’un nouveau pays des solidarités, des libertés et de démocratie.

    L’ASDHOM se joint aux recommandations de toutes les organisations de défense des droits humains au Maroc et notamment celles de l’Observatoire marocain des prisons pour que les autorités marocaines fassent preuve d’intelligence et de sérieux dans le traitement de ce dossier sans oublier un geste d’humanité envers nos frères et sœurs subsaharien-ne-s sur le sol marocain.

    Paris, le 22 mars 2020

    Le Bureau exécutif

    ASDHOM

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, coronavirus, pandémie, prisonniers politiques,

  • Maroc : campagne de désinformation haineuse

    Une nouvelle campagne de désinformation haineuse a déclenchée au Maroc où des médias instrumentalisés annoncent cette fois l’entrée de l’Algérie dans «une crise économique et financière sans précédant» qui met le pays au bord de la «crise cardiaque».

    Dans une diatribe où s’alignent des chiffres et des «décryptages» d’une rare médiocrité, ces médias tentent «d’analyser» l’impact de la chute du prix du pétrole et ces répercussions sur l’équilibre budgétaire et commercial de l’Algérie «littéralement au bord du gouffre».

    Une terminologie haineuse révélatrice des sentiments insensés que nourrit le Maroc à l’encontre de notre pays ponctue un «décryptage» d’apprenti sorcier qui prédit un risque «d’effondrement dans une situation où le pays doit aussi faire face au défi sanitaire que pose l’épidémie du Coronavirus».

    Cette situation sanitaire mondiale et la chute du pris du baril de pétrole affecte pourtant tout autant ce voisin versé dans la désinformation et l’art de la diversion. Acculé par les tensions sociales et une population rifaine de plus en plus impatiente, le royaume verse régulièrement dans la mise en place de scénarios qui n’ont d’autres buts que de détourner son opinion des problèmes internes auxquels ils sont confrontés.

    Ce nouveau scénario intervient quelques semaines après le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en Côte d’Ivoire pour consultations suite à l’ouverture, par ce pays, d’un consulat à El-Ayoun, ville du Sahara Occidental sous occupation marocaine.

    L’Algérie avait alors considéré cet acte comme un «mépris des principes et des objectifs consacrés par l’acte constitutif de l’Union africaine, notamment l’impératif d’unité et de solidarité entre les peuples d’Afrique et la défense de l’intégrité territoriale et l’indépendance des pays membres de l’Union».

    Le Maroc semble enfin s’impatienter de l’indifférence dont fait preuve l’Algérie face à ses appels du pied pour la réouverture des frontières. Ses espoirs se sont envolés suite à la déclaration de Abdelmadjid Tebboune qui avant même d’être élu expliquait : «les frontières n’ont pas été fermées en raison du conflit du Sahara Occidental, il faut arrêter de déformer la réalité, cette réouverture est tout à fait possible, un jour ou l’autre, à condition que les autorités marocaines, et non pas le peuple, présentent des excuses au peuple algérien».

    Bourse-dz,  25 mars 2020

    Tags : Maroc, Algérie, frontières, Sahara Occidental,

  • Maroc : Fiche Multilatérale sur l’Île Maurice

    Royaume du Maroc
    Ministère des Affaires Etrangères
    et de la Coopération

    Direction des Nations Unies
    et des Organisations Internationales
    Division des Nations Unies

    Fiche Multilatérale sur L’Île Maurice

    A) Question du Sahara marocain

    • L’Île Maurice a retiré sa reconnaissance de la pseudo rasd le 15 janvier 2014.
    • L’Île Maurice avait reconnu la pseudo « rasd » depuis le 01juillet 1982.

    I- Questions multilatérales

    B) Réforme du Conseil de Sécurité

    • L’Île Maurice estime que la réforme du Conseil de Sécurité devrait prendre en compte non seulement les méthodes de travail de l’organe exécutif onusien, mais également un rééquilibrage dans ses centres d’intérêt entre les questions économiques et politiques.
    • L’Île Maurice considère que la réforme du CS devrait porter également sur les membres aussi bien permanents que non permanents.
    • La réforme du Conseil de Sécurité devrait prendre en compte une représentation permanente de l’Afrique.
    • La réforme du Conseil de Sécurité devrait également prendre en compte une représentation permanente de l’Amérique Latine.
    • Pour le pays, la revitalisation de l’ECOSOC conformément aux attributions qui lui sont accordées par la Charte des NU et, en tant que l’un des principaux organes des Nations Unies, est nécessaire pour lui permettre de jouer son rôle dans les questions économiques, sociales et environnementales.

    C) Questions de Développement

    1- Commerce international
    • En tant que pays appartenant à la catégorie des Etats Insulaires en développement, l’Île Maurice (SIDS), a toujours appelé pour un traitement préférentiel dans le cadre de la stratégie mondiale visant à assurer et garantir la sécurité économique.

    • L’Île Maurice regrette que les discussions sur le commerce international se tiennent dans des forums limités. Le pays préconise une approche globale en terme de traitement et de négociation des questions économiques notamment le commerce international

    • L’Île Maurice estime que l’Organisation des Nations Unies est le seul organe qui a la légitimité et le caractère universel requis pour décider de l’ordre économique mondial.

    2- Changements climatiques

    • L’Île Maurice estime que les efforts de la communauté internationale devraient se focaliser sur la sécurité et la durabilité des océans. Cette question est cruciale pour ce pays qui est convaincu que la survie des Etats des petites îles dépend de la sécurité des océans.
    • En tant que pays fait partie des Etats insulaires en développement, l’Île Maurice considère que les effets du changement climatique sont considérables pour le pays aussi bien sur le plan humain qu’économique.
    • L’Île Maurice soutient la proposition du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’organisation d’une réunion au Sommet sur le changement climatique en 2014 et souhaite qu’il en découlera des mesures concrètes, notamment pour remédier à la situation des Etats les plus vulnérables à ce phénomène.

    3- Développement durable

    • Le pays a adopté une stratégie pour le développement durable qui prend en considération les priorités du pays en termes d’énergie, de protection de l’environnement pour une économie durable.
    • Pour l’Île Maurice, les objectifs de développement post-2015 devraient donner un sens nouveau au partenariat mondial au sein des politiques à l’échelle nationale et internationale.
    • L’Île Maurice considère que l’éradication de la pauvreté, l’autonomisation de la femme, la fourniture d’opportunités de travail pour les jeunes, l’amélioration des services de santé, la gestion des ressources en eau et l’alimentation sont autant de défis universels qui exigent la mise en place d’un cadre commun pour le développement durable.

    D) Désarmement

    • L’Île Maurice estime que le désarmement est partie intégrante de la stratégie mondiale pour la sécurité.
    • Pour ce pays, l’échec de la communauté internationale à trouver une issue à la question du désarmement porte préjudice aux efforts visant à assurer le développement et la sécurité de par le monde.
    • L’Île Maurice considère que les efforts de la communauté internationale à élaborer une politique mondiale de l’environnement devraient contribuer à la réalisation des objectifs de désarmement.
    • L’Île Maurice soutient fermement les efforts en vue de la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.

    E) Terrorisme

    • L’Île Maurice considère qu’il est nécessaire d’assurer le suivi de la stratégie globale des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme et renforcer la coopération dans ce domaine.

    F) Résolution des conflits

    • L’Île Maurice, pays ayant un conflit autour de l’archipel des Chagos avec la Grande Bretagne, appelle à ce que les Nations Unies puissent réexaminer les mécanismes dédiés à la résolution des conflits, y compris à travers les moyens légaux, en vue d’établir des normes de conduite adaptées à tous les Etats en ce qui concerne, la négociation, la médiation, la conciliation et autres formes de résolutions pacifiques des conflits.

    Tags : Maroc, Maurice, Sahara Occidental, RASD,

  • Sahara Occidental : Le coronavirus chasse les colons marocains

    Selon la presse marocaine, des centaines de colons marocains occupent les gares routières de Dakhla et El Aaiun, les deux principales villes du Sahara Occidental occupées par le Maroc.

    Samedi dernier, des centaines de marocains qui travaillent dans les villages de pêche qui se trouvent le long des côtes sahraouies riches en poissons, se sont retrouvés coincés dans les gares dans l’attente de bus pour rejoindre leurs familles au Maroc après l’arrêt des activités de pêche à cause de la pandémie.

    Selon les dernières mesures de prévention contre le coronavirus, 27 est le nombre maximal de passagers autorisés à voyager dans un bus et le nombre de bus n’est pas suffisant pour la multitude qui veut passer la période de confinement avec les leurs.

    Tags : Sahara Occidental, Maroc, Dakhla El Aaiun, colons marocains, coronavirus,

  • Maroc : Quand un WikiLeaks marocain déshabillait le Makhzen

    Le WikiLeaks marocain « déshabille » le Makhzen

    COMPLAISANCE AVEC ISRAËL, TRAFIC D’INFLUENCE, VERITABLES AGISSEMENTS AU SAHARA OCCIDENTAL…

    Walid AIT SAID

    Des transferts de fonds illégaux du clan Alaoui font également partie des révélations.

    Le «snowden» marocain a mis à nu les agissements du royaume qui est prêt à tout pour nuire à l’Algérie et continuer son processus de colonisation du Sahara occidental!

    Depuis le 3 octobre dernier, le Maroc a son WikiLeaks! En effet, «Chris_Coleman24» est un compte Twitter révélant des documents confidentiels, qui fait sensation sur le Web. Il vise, notamment, des responsables de la diplomatie marocaine et la Dged (les services de contre-espionnage marocain, Ndlr). Ce Julien Assange marocain révèle, documents à l’appui, les pratiques machiavéliques du Makhzen. Du trafic d’influence jusqu’à la complaisance avec Israël, rien n’arrête le royaume pour nuire à l’Algérie et continuer son processus de colonisation du Sahara occidental.

    «Chris_Coleman24» nous révèle par exemple, dans un document publié lundi dernier, la collaboration marocaine avec l’entité sioniste. Il publie des échanges d’e-mails entre des responsables marocains et israéliens sur une demande de survol de l’espace aérien marocain. Chose qui a naturellement été acceptée et cela afin de permettre à l’Etat sioniste d’espionner l’ennemi commun qui est… l’Algérie. Chose que confirme le Makhzen dans un tweet avec un faux compte. «Le Maroc doit collaborer avec Satan si nécessaire pour garantir ses intérêts supérieurs et neutraliser ses ennemis de l’Est», est-il posté par ce compte du Makhzen.

    Le WikiLeaks marocain révèle également la coopération existant entre la Dged (Direction générale des études et de la documentation) et les services secrets israéliens. Une délégation du Mossad serait venue au Maroc sur invitation de la Dged. En guise de preuve, Coleman a publié deux copies de passeports israéliens. Pour appuyer ces propos sur les liens intimes liant le Maroc et Israël, Chris Coleman, révèle l’information qui fait état d’un dépôt de plainte du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contre tous les pays arabes…sauf le Maroc!

    Le trafic d’influence mené par le Maroc pour acheter des soutiens dans sa colonisation du Sahara occidental est également mis à nu. Tout en faisant part des états de crispation entre Rabat et l’ONU (et l’envoyé personnel de Ban Ki-moon, le médiateur de ce conflit, Christopher Ross), voire même de certaines tensions avec l’administration Obama, Coleman sort des correspondances bancaires et des fac-similés de pièces d’identités qui démontrent ce trafic d’influence. Certaines correspondances montrent que des responsables marocains ont soudoyé des diplomates et des journalistes étrangers, dont des Français, pour qu’ils défendent avec vigueur la position de Rabat concernant la question du Sahara occidental.

    La Dged a même monté de faux sites Internet d’information algériens. Il est aussi mis en lumière le financement du lobby pro-marocain aux Etats-Unis et en France tel que le think tank Global Intelligence Partners, qui est qualifié «d’arrière-boutique de la Dged». Ce compte tweeter démontre aussi comment le Maroc pille les ressources naturelles du peuple sahraoui et précise qu’il [le Maroc, ndlr] livre gracieusement des phosphates à plusieurs pays de la Caraïbe et du Pacifique en échange d’un soutien sur le dossier du Sahara occidental.

    Les malversations du ministre des Affaires étrangères marocains sont montrées noir sur blanc. Le secrétaire général du Rassemblement national des indépendants a «engagé la société McKinsey pour réaliser une étude destinée à relancer l’économie marocaine». Le cabinet de conseil américain emploie, selon Coleman, la fille du responsable de la diplomatie marocaine, ce qui permettrait «des versements de commission» pour une étude qui «coûtera certainement aux contribuables marocains des millions de dollars».

    Des transferts de fond illégaux du clan Alaoui font également partie des révélations. Tout comme les relais marocains à l’étranger, notamment en France. Un bâtonnier français exerçant à Paris est présenté comme l’avocat «particulier» du Makhzen. Il s’occuperait de toute la sale besogne du royaume… Les Marocains n’ont pas réagi officiellement à ces graves révélations, mis à part leur chef de la diplomatie qui est tombé dans son délire habituel, accusant Alger d’être à l’origine de ces fuites.

    Néanmoins, le Makhzen tente d’attaquer Coleman sur son propre terrain c’est-à-dire la Toile en créant de faux comptes qui l’accusent de distiller de faux documents. Il tente de toucher à sa crédibilité. Toutefois, «Chris_Coleman24» a intelligemment prouvé la véracité de ces documents en publiant la base de données du personnel du ministère des Affaires étrangères. La liste de tous les fonctionnaires de ce ministère, diplomates, agents techniques et employés, etc., avec leurs noms, prénoms, date de naissance, état civil, nombre d’enfants, matricules, numéros de la carte d’identité nationale et date de recrutement, ont été rendus publics. Même des fonctionnaires, dont des ambassadeurs, partis en retraite, sont signalés. Une manière donc de répondre au Palais. Et de lui promettre que les révélations ne font que commencer… Affaire à suivre!

    L’Expression, 10 – 12 – 2014

    Tags : Maroc, Chris Coleman, Sahara Occidental, lobbying,

  • Eléments pour la réunion sur la stratégie du Maroc en Afrique

    Tagma, 4 août 2014
    Maroc/Afrique ( éléments pour la réunion de Lundi)
    La politique africaine du Maroc a connu un net et important changement qualitatif depuis l’accession de Sa Majesté le Roi Mohammed VI au trône . L’Afrique est aujourd’hui au centre des priorités de la politique étrangère du Maroc.
    Cette vision s’articule autour des axes ci après :
    1/ Paix et Sécurité : les pays africains dans leur ensemble font face a des menaces d’ordre sécuritaire qui visent leur déstabilisation . Certaines de ces menaces relèvent de ce qui est déjà connu : conflits territoriaux- Conflits d’ordre interne- lutte pour le pouvoir …
    D’autres sont nouvelles pour l’Afrique et sont les plus porteuses de périls : Boko Haram – Al Qaïda – Al Shabab. Trafics de drogue et d’armes – Traite des humains ….etc
    Les pays africains sont démunis face a ces nouvelles menaces transnationales.
    Les défis qui pèsent sur la sécurité et la stabilité des pays africains sont aussi une menace pour tous les autres pays .
    Le Maroc en tant que pôle de paix et de stabilité dans la région a entrepris d’apporter son aide aux pays amis qui font face a ces menaces.
    Sur le plan purement sécuritaire : Aide a la formation des forces de sécurité – Echange de renseignements – Coopération entre les services de sécurité . Initiatives pour organiser la Coopération sous régionale et internationale pour juguler ces menaces….

    Tags : Maroc, Afrique, Union Africaine, Sahara Occidental,